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Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo


par Yawo Dodji Mandela DJAHO
Institut Régional d'Enseignement Supérieure et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) - Master Professionnel en Développement Culturel (Culture, Paix et Développement) 2023
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Face à la montée de l'extrémisme violent dans la région des savanes au Togo, les facteurs de vulnérabilité dans la région peuvent être exploités par les GANE pour étendre leur ambition au Togo. Malgré les initiatives en cours au sein de la région, les attaques se multiplient avec des pertes en vies humaines et des déplacements des populations. En vue de contribuer à la prévention de l'extrémisme violent au nord du Togo, nous proposons ce projet dénommé « Projet d'appui au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes ». A travers ce projet, nous proposons de renforcer la résilience communautaire et promouvoir la cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la capacité des communautés à faire face aux défis socio-économiques, environnementaux et culturels. Ce projet est estimé à Cinq cent quatre-vingt-onze millions quatre cent onze mille cinq cents francs CFA (591 411 500 FCFA) pour une période de deux ans.

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CONCLUSION GENERALE

Les phénomènes de radicalisation, d'extrémisme violent et de terrorisme que connait le Sahel depuis quelques années se sont étendus très rapidement aux pays du Golfe de Guinée (Benin, Ghana, Cote d'ivoire et Togo). Plusieurs de ces pays subissent depuis quelques mois des incidents et attaques récurrents. La situation dans ces pays est précaire et marquée par des incursions des Groupes armés non-étatiques et des attaques très violentes contre les forces de défense et de sécurité (FDS) et des populations civiles.

Pays du Golfe de Guinée, le Togo partage sa frontière nord, avec le Burkina, et orientale avec le Bénin. Selon W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maiga (2019), « le Togo fait en effet partie de l'espace littoral qui jouxte les pays du Sahel, eux- mêmes en proie aux attaques de groupes extrémistes violents ». Le nombre d'attaque perpétré contre le Togo notamment dans la région des savanes a augmenté ces derniers mois.

Face à ce constat, cette étude a été réalisée pour analyser les facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et établir le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région. A l'issue de notre recherche, nous avons jugé nécessaire de formuler un projet pouvant permettre de réduire les vulnérabilités et prévenir l'extrémisme violent. C'est en substance ce qui justifie l'intitulé du sujet : « Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au Nord du Togo : Projet de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. » Cette recherche a axé son développement autour de deux grandes parties.

La première partie est porte sur le cadre théorique, conceptuel, et méthodologique qui comporte deux chapitres. Le premier chapitre concerne le cadre théorique et conceptuel. Le deuxième chapitre porte sur l'approche méthodologique, la présentation et l'analyse des résultats de la recherche et la vérification des hypothèses. La deuxième partie porte sur le Projet d'appui au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. Elle comporte aussi deux chapitres, le premier chapitre concerne la présentation du projet, le deuxième chapitre porte sur la gestion du projet.

L'extrémisme violent un phénomène multidimensionnel et multifactoriel qui appelle une variété de réponses selon les contextes. C'est donc une combinaison entre un terrain fertile (facteurs incitatifs) et une démarche proactive et manipulative (facteurs attractifs). Dr. Bakary

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Sambe, Directeur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies, Coordonnateur de l'Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique.

Notre recherche nous a permis d'identifier des facteurs incitatifs à l'extrémisme violent dans la région des savanes. En effet, les problèmes socio-économiques dans la région peuvent jouer un rôle important dans le processus d'expansion de l'extrémisme violent. La pauvreté et les multiples privations qu'elles engendrent, créent des frustrations qui peuvent facilement être exploitées par les GANE. A ce titre, les jeunes sont de plus en plus vulnérables en raison d'un faible niveau d'éducation et d'encadrement, ils deviennent des proies faciles pour les groupes extrémistes violents. Ils constituent ainsi un bassin potentiel de recrutement relativement facile pour les groupes extrémistes violents, en particulier dans la mesure où la plupart de ces groupes proposent des moyens attractifs sur le plan financier et matériel.

Par ailleurs, la question des conflits est ressortie dans la collecte des données comme évènements récurrents dans la région des savanes, pouvant conduire à des actes extrémistes. En effet, Les conflits communautaires peuvent exacerber les sentiments d'animosité et de méfiance entre les groupes en conflit. Cette polarisation peut pousser certains individus à adopter des positions extrêmes et à justifier la violence comme moyen pour défendre leur propre groupe. Les groupes impliqués dans les conflits peuvent en effet développer un récit d'oppression perpétuelle, dans lequel ils se perçoivent comme les victimes d'injustice ou de discriminations systémiques. Les conflits communautaires peuvent également éroder la confiance des populations dans les institutions gouvernementales et les systèmes judiciaires.

La question du changement climatique et ses effets constituent entre autres des défis majeurs dans la région des savanes dont l'amplitude pourrait conduire à la violence. En effet, les changements climatiques, tels que les sécheresses, les inondations et les perturbations agricoles, entraînent des problèmes d'insécurité alimentaire et de déplacement de populations. Ces impacts peuvent créer des tensions au sein des communautés, ainsi que des problèmes économiques et sociaux, qui favorisent la radicalisation. Les conflits liés à l'accès et au contrôle des ressources naturelles peuvent se transformer en conflits communautaires et offrir un contexte propice au recrutement par des groupes extrémistes.

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Par ailleurs, la marginalisation des personnes vulnérables telles que les femmes ou certaines ethnies peut conduire à des actes extrémistes. Il est ressorti de notre collecte de données que les femmes subissent un certain nombre de violences basées sur le genre dans la région des savanes notamment la marginalisation, l'exclusion des processus décisionnels et des opportunités économiques. Les groupes extrémistes peuvent exploiter cette marginalisation en offrant aux femmes un sentiment d'autonomie et d'appartenance, souvent en lien avec une idéologie radicale.

Notre recherche nous a également permis d'identifier un certain nombre de facteurs attractifs vers l'extrémisme violent dans la région des savanes, notamment l'apologie de la violence lors des conflits communautaires, la promesse de meilleures destinations par les jeunes ayant fait l'expérience des voyages dans la sous-région, les promesses faites aux femmes et aux jeunes, la faible présence des institutions de l'Etat, les injustices sociales, etc.

En vue de prévenir l'expansion du phénomène, plusieurs mesures ont été prises par le Gouvernement et l'ensemble des parties prenantes. Mais ces mesures se révèlent insuffisantes par rapport aux nombreuses vulnérabilités dans la région. Dans ce cadre, notre recherche s'est soldée par la proposition d'un Projet de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. A travers ce projet, nous proposons la culture du vivre ensemble dans la région mais également le soutien et le développement des AGR afin d'offrir aux jeunes et aux femmes des opportunités économiques et les éloigner de la tentative de rejoindre les GANE. Le coût du projet s'élève à Cinq cent quatre-vingt-onze millions quatre cent onze mille cinq cents francs CFA (591 411 500 FCFA).

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SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 1. SOURCES

1.1 SOURCES ORALES

Noms et prénoms

Fonction

Date et lieu de l'entretien

1

Seyram ADIAKPO

Responsable des programmes ONG WANEP-Togo

29 juin 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo

2

PAKA Mazah

Secrétaire Permanent de la

Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes légères et de petits calibres (CNLPAL)

08 août 2023 (en ligne)

3

Afiwa AMELESSODJI

Responsable de projet Plan-Togo

22 août 2023 (en ligne)

4

Aimé KOMBATE

Chargé de programme Alerte précoce et prévention des conflits

29 juillet 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo puis en ligne

5

Damekoa NAWOTE

Directeur Exécutif Association des jeunes pour le développement des savanes

03 août 2023 à Cinkassé

6

Akimou IBOURAIMA

Chargé de projets ONG WANEP-Togo

28 juillet 2023 à Mango

7

Mohammed Ibouraima

Responsable de projet PNUD-Togo

18 juillet 2023 à Dapaong

8

Lamboni SADJA

Expert National en sécurité alimentaire et nutrition (FAO)

13 juillet 2023 à Lomé

9

Souley KARIMOU

Assistant aux Opérations et suivi des projets (FAO)

13 juillet 2023 à Lomé

10

Tetevi KODJOVI

Expert Filières Végatales (FA0)

13 juillet 2023 à Lomé

11

Adjara Aphouet N'DJARAMA

Agent de développement communautaire

17 juillet à Gando

12

Yendoukoa Douti TCHIMBIANDJA

Préfet de la Préfecture de Tône

22 août 2023

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