2.3 Aspects/Vie culturel(le)s
La région des savanes se caractérise par un
brassage multiethnique. La population la plus représentée est
celle des Moba-Gourma suivie des Tchokossi, des NgamGam, des Mossis et des
Peuls. Les principales fêtes traditionnelles de la région sont
« Tigban Pab » et « Koudapaani » qui se
célèbrent annuellement dans la zone et attirent un grand nombre
de touristes.
En plus des réserves fauniques et floristiques, la
région regorge également d'importants sites touristiques. La
fosse aux lions, la fosse sacrée de Doung, les peintures rupestres de
Namoudjoga et Sogou et la fosse sacrée de Tanlona, sont autant de lieux
qui attirent les touristes dans la zone. Les greniers des grottes de Nok, de
Mamproug et de Kouba sont incrites sur la liste indicative du patrimoine
mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture (UNESCO).
68
2.4 Situation sociale
La bande septentrionale des localités de l'espace
frontalier Bénin-Burkina-Togo, à accessibilité souvent
très limitée, est restée longtemps un espace
éprouvé par une forte précarité
socioéconomique où le sentiment d'abandon est fortement
ancré dans la conscience collective. Naturellement tournée vers
les pays voisins par son positionnement géographique, la région
des savanes est plus particulièrement touchée par une
fragilité de la cohésion sociale.
Au niveau individuel ou communautaire, le manque de
cohésion sociale se traduit par de récurrents conflits
(liés surtout au foncier), le manque de confiance aux mécanismes
de résolution pacifique des conflits formels (tribunaux) et informels
(conseils de sages), la faiblesse de la coopération entre les
populations et les forces de défense et de sécurité
l'insuffisance d'opportunités pour les femmes et les jeunes. C'est
à cet effet que la région des savanes abrite tous les ans de
récurrents conflits communautaires liés au foncier et à la
succession de la chefferie traditionnelle. A cela, faut-il ajouter les conflits
liés à la gestion du pastoralisme et de la transhumance
transfrontalière qui mettent régulièrement aux prises les
éleveurs et agriculteurs, chacun défendant des
intérêts légitime. Aussi, la population de la région
des savanes a-t-elle été impactée par la pandémie
du coronavirus dont les conséquences ont aggravé la
précarité des conditions de vie des citoyens.
2.5 Situation économique
La Région des savanes est la région la plus
pauvre économiquement au Togo (L. B. Penn, 2020 ; Inseed, 2018). Ce qui
est la résultante de la quasi-existence des entreprises et industries
devant animer la vie économique de la localité. Le taux de
pauvreté de ladite région est de 65% selon la cartographie de la
pauvreté (Inseed, 2019). L'étude « Cartographie des
opportunités des jeunes » mentionne les trois métiers
porteurs en termes d'importance. Il s'agit notamment de l'agriculture, de
l'élevage et du commerce.
Selon le Recensement National de l'Agriculture (RNA, 2012),
l'agriculture de subsistance constitue l'activité fondamentale
pratiquée par les habitants des savanes (96% des ménages). Les
principales cultures sont vivrières (sorgho, le mil, le riz, le haricot,
le maïs, le voandzou et l'igname, etc.), et occupent près de 92%
des superficies cultivées. À ces cultures vivrières
s'ajoutent quelques produits de rente (coton, le tabac et l'arachide, etc.).
Les techniques culturales sont essentiellement traditionnelles et
caractérisées par une atomisation de l'espace
69
agraire en unités d'exploitation familiale, et un
système de production axé sur l'occupation extensive des sols.
Seconde activité économique de la
région, l'élevage y est très répandu et demeure une
importante source de revenu et d'alimentation des populations. On y
élève les bovins, les porcins, les ovins, les caprins, la
volaille, etc. Si la région est favorable à l'élevage, de
sérieux problèmes liés à la pratique pastorale
(manque de pâturage et de points d'eau permanents, problèmes
fonciers) favorisent l'émergence de conflits réguliers entre
agriculteurs et éleveurs.
Sur le plan commercial, la situation géographique est
un avantage pour cette région qui constitue la principale porte
d'entrée du bétail transhumant des Peuls nomades provenant du
Sahel sur le territoire national. En effet, située à
proximité des frontières avec le Ghana, le Burkina Faso et le
Bénin, les échanges commerciaux sont omniprésents et les
contacts frontaliers sont permanents dans cette zone du pays. Les produits
végétaux (Maïs, sorgho, soja...) et animaux (volaille,
bovins, caprins...) représentent le plus important volume des
marchandises commercialisées.
|