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Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo


par Yawo Dodji Mandela DJAHO
Institut Régional d'Enseignement Supérieure et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) - Master Professionnel en Développement Culturel (Culture, Paix et Développement) 2023
  

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2.3 Aspects/Vie culturel(le)s

La région des savanes se caractérise par un brassage multiethnique. La population la plus représentée est celle des Moba-Gourma suivie des Tchokossi, des NgamGam, des Mossis et des Peuls. Les principales fêtes traditionnelles de la région sont « Tigban Pab » et « Koudapaani » qui se célèbrent annuellement dans la zone et attirent un grand nombre de touristes.

En plus des réserves fauniques et floristiques, la région regorge également d'importants sites touristiques. La fosse aux lions, la fosse sacrée de Doung, les peintures rupestres de Namoudjoga et Sogou et la fosse sacrée de Tanlona, sont autant de lieux qui attirent les touristes dans la zone. Les greniers des grottes de Nok, de Mamproug et de Kouba sont incrites sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO).

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2.4 Situation sociale

La bande septentrionale des localités de l'espace frontalier Bénin-Burkina-Togo, à accessibilité souvent très limitée, est restée longtemps un espace éprouvé par une forte précarité socioéconomique où le sentiment d'abandon est fortement ancré dans la conscience collective. Naturellement tournée vers les pays voisins par son positionnement géographique, la région des savanes est plus particulièrement touchée par une fragilité de la cohésion sociale.

Au niveau individuel ou communautaire, le manque de cohésion sociale se traduit par de récurrents conflits (liés surtout au foncier), le manque de confiance aux mécanismes de résolution pacifique des conflits formels (tribunaux) et informels (conseils de sages), la faiblesse de la coopération entre les populations et les forces de défense et de sécurité l'insuffisance d'opportunités pour les femmes et les jeunes. C'est à cet effet que la région des savanes abrite tous les ans de récurrents conflits communautaires liés au foncier et à la succession de la chefferie traditionnelle. A cela, faut-il ajouter les conflits liés à la gestion du pastoralisme et de la transhumance transfrontalière qui mettent régulièrement aux prises les éleveurs et agriculteurs, chacun défendant des intérêts légitime. Aussi, la population de la région des savanes a-t-elle été impactée par la pandémie du coronavirus dont les conséquences ont aggravé la précarité des conditions de vie des citoyens.

2.5 Situation économique

La Région des savanes est la région la plus pauvre économiquement au Togo (L. B. Penn, 2020 ; Inseed, 2018). Ce qui est la résultante de la quasi-existence des entreprises et industries devant animer la vie économique de la localité. Le taux de pauvreté de ladite région est de 65% selon la cartographie de la pauvreté (Inseed, 2019). L'étude « Cartographie des opportunités des jeunes » mentionne les trois métiers porteurs en termes d'importance. Il s'agit notamment de l'agriculture, de l'élevage et du commerce.

Selon le Recensement National de l'Agriculture (RNA, 2012), l'agriculture de subsistance constitue l'activité fondamentale pratiquée par les habitants des savanes (96% des ménages). Les principales cultures sont vivrières (sorgho, le mil, le riz, le haricot, le maïs, le voandzou et l'igname, etc.), et occupent près de 92% des superficies cultivées. À ces cultures vivrières s'ajoutent quelques produits de rente (coton, le tabac et l'arachide, etc.). Les techniques culturales sont essentiellement traditionnelles et caractérisées par une atomisation de l'espace

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agraire en unités d'exploitation familiale, et un système de production axé sur l'occupation extensive des sols.

Seconde activité économique de la région, l'élevage y est très répandu et demeure une importante source de revenu et d'alimentation des populations. On y élève les bovins, les porcins, les ovins, les caprins, la volaille, etc. Si la région est favorable à l'élevage, de sérieux problèmes liés à la pratique pastorale (manque de pâturage et de points d'eau permanents, problèmes fonciers) favorisent l'émergence de conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs.

Sur le plan commercial, la situation géographique est un avantage pour cette région qui constitue la principale porte d'entrée du bétail transhumant des Peuls nomades provenant du Sahel sur le territoire national. En effet, située à proximité des frontières avec le Ghana, le Burkina Faso et le Bénin, les échanges commerciaux sont omniprésents et les contacts frontaliers sont permanents dans cette zone du pays. Les produits végétaux (Maïs, sorgho, soja...) et animaux (volaille, bovins, caprins...) représentent le plus important volume des marchandises commercialisées.

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