Institut Régional d'Enseignement
Supérieur et de Recherche en Développement Culturel
IRES-RDEC /LOMÉ-TOGO
01 B.P. 3253 LOME 01 Tél : (228) 22224433 Fax : (228)
22207245 Email :
crac_2003@hotmail.com/doctorat_iresrdec@yahoo.fr
Diplômes de Licence, Master et Doctorat accrédités
par le CAMES
Diplôme de Master Professionnel en
Développement Culturel
FACTEURS DE VULNERABILITE ET EXPANSION DE
L'EXTREMISME VIOLENT AU NORD DU TOGO : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE
LA RESILIENCE ET DE LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES
SAVANES
Mémoire présenté et soutenu publiquement par
:
Yawo Dodji Mandela DJAHO (TOGO)
Pour l'obtention du diplôme de Master professionnel
Spécialité : Culture, Paix et
Développement
Sous la Direction de Membres du Jury
M. Komi KOSSI-TITRIKOU Dr Koffi KPAYE
Professeur Titulaire en Anthropologie Maître de
Conférences en Histoire
Contemporaine, Université de Lomé
Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU Dr Kodjo
NOUGBOLO
Officier Supérieur de Gendarmerie Juriste, Administrateur
Culturel
Procureur militaire
Année académique : 2021-2023 Promotion
19
Institut Régional d'Enseignement
Supérieur et de Recherche en Développement Culturel
IRES-RDEC /LOMÉ-TOGO
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22207245 Email :
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par le CAMES
Diplôme de Master Professionnel en
Développement Culturel
FACTEURS DE VULNERABILITE ET EXPANSION DE
L'EXTREMISME VIOLENT AU NORD DU TOGO : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE
LA RESILIENCE ET DE LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES
SAVANES
Mémoire présenté et soutenu publiquement par
:
Yawo Dodji Mandela DJAHO (TOGO)
Pour l'obtention du diplôme de Master professionnel
Spécialité : Culture, Paix et
Développement
Sous la Direction de Membres du Jury
M. Komi KOSSI-TITRIKOU Dr Koffi KPAYE
Professeur Titulaire en Anthropologie Maître de
Conférences en Histoire
Contemporaine, Université de Lomé
Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU Dr Kodjo
NOUGBOLO
Officier Supérieur de Gendarmerie Juriste, Administrateur
Culturel
Procureur militaire
Année académique : 2021-2023 Promotion
19
i
SOMMAIRE
SOMMAIRE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE
ET
PRESENTATION DES RESULTATS 5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 7
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES
RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 26
DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA
RESILIENCE ET DE
LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES 61
CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET 62
CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET 77
CONCLUSION PARTIELLE 95
CONCLUSION GENERALE 96
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 99
1. SOURCES 99
1.1 SOURCES ORALES 99
1.2 WEBOGRAPHIE 99
1.3 RAPPORTS 100
2. BIBLIOGRAPHIE 101
2.1 MEMOIRES 101
2.2 ARTICLES 101
ANNEXES 103
TABLE DES MATIERES 124
ii
DEDICACE
Aux victimes (civiles et Forces de défense
et de sécurité) tombées sous le coup des attaques des
Groupes armés non-étatiques et aux vaillantes populations de la
région des savanes qui vivent sous la pression quotidienne de
l'extrémisme violent...
iii
REMERCIEMENTS
Notre réflexion sur les facteurs de
vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent au
Nord du Togo n'aurait pas abouti sans le soutien et l'accompagnement d'un
certain nombre de personnes.
Nous souhaitons ainsi transmettre notre reconnaissance
à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont apporté
leurs contributions à l'élaboration de ce mémoire.
Notre gratitude va particulièrement au Directeur
Général de l'Institut régional d'enseignement
supérieur et de recherche en développement culturel (IRES-RDEC),
le Professeur Kodjona KADANGA. Nous remercions également le corps
professoral et l'administration de l'IRES-RDEC pour la qualité de la
formation dont nous avons bénéficié.
Nos remerciements vont par ailleurs à notre Directeur
de mémoire, le Professeur Komi KOSSI-TITRIKOU et son Assistant le
Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU. Leurs disponibilités et orientations
sans réserve en dépit de leurs multiples occupations, ont permis
d'avoir ce présent document.
Nous ne saurions passer sous silence l'accueil qui nous a
été réservé par toutes les personnes ressources
rencontrées lors de notre enquête sur le terrain. Nous n'oublions
pas non plus les vaillantes populations de la région des savanes qui ont
accepté de répondre à coeur ouvert à nos
questions.
Pour finir, nous témoignons notre gratitude à
notre épouse Gladys DJAHO et nos enfants Héritier et Queen DJAHO
pour le soutien quotidien.
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGR : Activité génératrice de revenus
ALPC : Armes légères et de petits calibres
ANPC : Agence nationale pour la protection civile
AQMI : Al-Qaïda au Maghreb islamique
CCA : Analyse commune de pays
CACIT : Collectif des associations contre l'impunité au
Togo
CC-PLEV : Comité cantonnal de prévention et de
lutte contre l'extrémisme violent
CEDEAO : Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'ouest
CIPLEV : Comité interministériel de
prévention et de lutte contre l'extrémisme violent
CPPLEV : Comité préfectoral de prévention et
de lutte contre l'extrémisme violent
CRS : Catholic relief services
DTM : Matrice de suivi des déplacements
EHCVM : Enquête harmonisée sur les conditions de vie
des ménages
FDS : Force de défense et de sécurité
FIRS : Front islamique radical au sahel
FLM : Front de libération du Macina
GANE : Groupes armés non-étatiques
GRIP : Groupe de recherche et d'information sur la paix
HD : Centre pour le dialogue humanitaire
IEP : Institut pour l'économie et la paix
IDH : Indice de développement humain
IRES-RDEC : Institut régional d'enseignement
supérieur et de recherche en développement culturel
MNLA : Mouvement national de libération de l'Azawad
MINUSMA : Mission multidimensionnelle intégrée des
Nations Unies pour la stabilisation au
Mali
OIM : Organisation internationale pour les migrations
OPHI : Oxford poverty and human development
initiative
OSC : Organisation de la société civile
PACS : Participation citoyenne et la cohésion sociale dans
les savanes
PDI : Personnes déplacés internes
PEV : Prévention de l'extrémisme violent
PIB : Produit intérieur brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
développement
v
PPREV : Programme de prévention de l'extrémisme
violent
PURS : Programme d'urgence pour la région des
savanes
QUIBB : Questionnaire unifié des indicateurs de base du
bien-être
UE : Union européenne
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et la culture
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population
UNHCR : Haut-commissariat des Nations Unies pour les
refugiés
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'enfance
USAID : United state agency for international
development
REFEDS : Réseau femmes et développement des
savanes
RGPH : Recensement général de la population et
de l'habitat
RNA : Recensement national de l'agriculture
SNAPLEV : Stratégie nationale de prévention et
de lutte contre l'extrémisme violent
WANEP : West africa network for peacebuilding
WILDAF : Women in law and development in Africa
1
INTRODUCTION GENERALE
2
La montée en puissance de l'extrémisme violent
et ses conséquences destructrices comptent aujourd'hui parmi les
principaux obstacles à la paix dans le monde. Au cours des cinq
dernières années, le Sahel a connu une hausse exponentielle des
violences plus rapide qu'aucune autre région en Afrique. Après
les pays sahéliens, les Groupes armés non-étatiques (GANE)
tentent d'étendre leur zone d'action vers les pays côtiers. Selon
Robert Dussey, ministre Togolais des Affaires étrangères, de
l'Intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur :
« 1547 attaques ont été perpétrées par les
groupes terroristes dans l'espace communautaire de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avec 4222 morts
entre janvier 2020 à mai 2021 ».
D'après Handy et al (2021),
La récurrence d'incidents violents notamment au
Burkina, non loin des zones frontalières du Togo, et la prise de
conscience d'activités de groupes extrémistes au Bénin,
ont convaincu les autorités togolaises de prendre des mesures
destinées à contenir la menace hors des frontières du
pays.
Les premières initiatives ont été d'ordre
sécuritaire. En septembre 2017, le Togo s'est joint au Bénin, au
Burkina Faso, à la Côte d'Ivoire et au Ghana pour former
l'Initiative d'Accra en réponse à l'insécurité
grandissante liée à l'extrémisme violent dans la
région. Dispositif militaro-sécuritaire régional,
l'initiative vise à prévenir la propagation de
l'extrémisme violent à partir du Sahel et à lutter contre
la criminalité transnationale organisée dans les zones
frontalières.
Au niveau national, l'opération militaire
dénommée Koundjoare a été lancée en 2018 et
se poursuit de nos jours. Elle a pour buts principaux de prévenir
l'infiltration de terroristes sur le territoire togolais, d'améliorer la
coordination entre forces de défense et de sécurité et la
coopération civilo-militaire. Les mesures d'ordre militaire et
sécuritaire ont ensuite été élargies à
l'élaboration d'un ensemble de lois relatives notamment à la
décentralisation et à la sécurité intérieure
dans le but d'adapter le dispositif juridique aux menaces émergentes,
dont l'extrémisme violent. La mise sur pied du Comité
interministériel de prévention et de lutte contre
l'extrémisme violent (CIPLEV) en 2019 vient donc compléter le
dispositif togolais en l'enrichissant d'une dimension essentiellement civile.
Parallèlement, plusieurs programmes et projets ont été
lancés pour renforcer la résilience des populations de la
région des savanes dont le Programme d'urgence pour la région des
savanes (PURS). Ce Programme vise à renforcer la résilience des
populations face à la menace des GANE dans la région. En
dehors
3
du PURS, plusieurs organisations internationales et de la
société civile se sont investies dans la prévention du
phénomène au Togo.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement et les
divers partenaires, la menace extrémiste prend de plus en plus d'ampleur
dans la région des savanes. En effet, le nombre d'attaques
extrémistes s'est vu augmenté au cours des derniers mois
entrainant des pertes en vies humaines tant au niveau des populations que des
forces de défense et de sécurité. Selon les données
recueillies sur le site officiel du ministère de la
sécurité et de la protection civile, les GANE ont frappé
dans la région des savanes où les Forces de défense et de
sécurité (FDS) ont repoussé un assaut à Sanloaga le
09 novembre 2021 dans la préfecture de Kpendjal qui n'avait
engendré aucune perte en vies humaines. La seconde attaque,
meurtrière, a eu lieu la nuit du 10 au 11 mai 2022 à Kpenkankandi
toujours dans la préfecture de Kpendjal au cours de laquelle 08 soldats
ont été tués et 13 blessés ainsi qu'une quinzaine
d'assaillants neutralisés. La troisième, au petit matin du 16
juin 2022 dans l'extrême nord du pays, entre Gnoaga et Gouloungoussi dans
la préfecture de Cinkassé, qui n'a fait aucune victime. Face
à l'augmentation des incidents sécuritaires, les autorités
nationales ont décrété, le 13 juin 2022 en conseil des
ministres, l'état d'urgence sécuritaire dans la région des
savanes. Le 6 avril 2023, l'Assemblée nationale a adopté,
à l'unanimité, le projet de loi autorisant la prorogation de 12
mois de l'état d'urgence sécuritaire.
Selon Nora Noviekou et al (2019),
Plusieurs facteurs de vulnérabilité existant au
Togo pourraient être exploités par les groupes extrémistes
violents pour s'infiltrer sur le territoire. Ceux-ci comprennent l'absence ou
l'insuffisance de services publics dans certaines régions, les liens
relativement distendus entre la population et les forces de défense et
de sécurité, ainsi que les anciens conflits mal
gérés - liés au foncier, à la chefferie
traditionnelle, aux tensions communautaires et à la transhumance.
À cela s'ajoutent les tensions politiques récurrentes autour des
échéances électorales que connaît le pays depuis
2006.
L'étude internationale sur les dispositifs de
prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents dans
l'espace francophone (2021) a par ailleurs ressorti plusieurs facteurs latents
de radicalisation pouvant mener à l'extrémisme violent dont
l'extrémisme politique, les violences intercommunautaires, l'hydre de la
religion, les relations entre civils et forces de sécurité, la
pauvreté et les discriminations structurelles.
4
Selon L. B. Penn (2020) et l'Institut national de la
statistique et des études économiques et démographiques
(INSEED, 2018), la région des savanes est la région la plus
pauvre économiquement au Togo. Avec la crise sécuritaire
actuelle, la vulnérabilité a augmenté dans la
région des savanes notamment les besoins dans tous les secteurs,
principalement l'alimentation, les abris et le matériel de survie,
l'éducation, la santé et la nutrition, l'eau, l'hygiène et
l'assainissement, la protection et le soutien aux moyens de subsistance.
Les GANE trouvent au travers de ces
vulnérabilités un terreau fertile pour étendre leurs
activités terroristes. Notre travail de recherche vise à
expliquer le phénomène, à établir un lien entre les
facteurs de vulnérabilité et l'expansion des actes de violence et
à proposer une stratégie de prévention du
phénomène.
Ainsi, notre recherche s'articule autour de deux parties :
· La première partie porte sur le cadre
théorique, conceptuel, méthodologique et la présentation
des résultats. Elle comporte deux chapitres. Le premier concerne le
cadre théorique et conceptuel. Le deuxième chapitre porte sur
l'approche méthodologique, la présentation des résultats
et la vérification des hypothèses.
· La deuxième partie porte sur le projet d'appui
au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans
la région des savanes. Elle comporte aussi deux chapitres. Le premier
concerne la présentation du projet et le deuxième chapitre porte
sur sa gestion.
5
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE,
CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET
PRESENTATION DES RESULTATS
6
La question de l'extrémisme violent est devenue une
préoccupation majeure au Sahel et récemment dans la
sous-région ouest africaine, en particulier au Togo. Le
phénomène devient de plus en plus inquiétant au regard du
nombre d'attaques des GANE qui ne cesse de croître avec des pertes en
vies humaines, des blessés et des enlèvements par endroit. Il est
donc opportun de mener une réflexion sur la problématique de
l'extrémisme violent dans la région des savanes en vue de trouver
une approche de solution pour juguler ce phénomène et
éviter la propagation au reste du territoire.
7
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Dans ce chapitre, nous aborderons d'une part la justification
du choix du sujet, et d'autre part, la problématique, les questions de
recherche, les objectifs poursuivis, les hypothèses et les
définitions conceptuelles. Nous aborderons également la revue de
littérature ainsi que le cadre théorique de
références.
SECTION I : CADRE THEORIQUE
Paragraphe 1 : Justification du choix du sujet
Le sujet revêt un intérêt capital au triple
plans personnel, scientifique et social. 1.1 Les motivations
personnelles
Traiter du thème facteurs de
vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au Nord
du Togo, va nous permettre de comprendre le lien entre les facteurs de
vulnérabilité et le phénomène de
l'extrémisme violent ainsi que sa propagation au Togo. Il s'agit d'un
sujet d'actualité, d'une importance capitale pour la
sécurité du pays et nous sommes honoré de mener des
recherches pour apporter notre petite contribution au travers de nos
réflexions pour limiter la propagation du phénomène au
sein de notre pays. Par ailleurs, notre parcours professionnel nous a permis de
travailler sur des projets de consolidation de paix et de cohésion
sociale. A ce titre, nous souhaitons approfondir nos connaissances sur la
thématique de l'extrémisme violent afin de mieux
appréhender la problématique dans notre future
carrière.
1.2 La pertinence scientifique
Le sujet revêt une pertinence scientifique en ce sens
que notre étude sera un support théorique pour susciter d'autres
recherches sur ce thème. Nous aurons ainsi apporté notre
contribution à la littérature dans le domaine de la
prévention de l'extrémisme violent au Togo. Les résultats
de notre recherche pourront influencer l'élaboration de politiques
publiques et de législations visant à prévenir et à
contrer l'extrémisme violent. Par ailleurs, les connaissances
générées par notre recherche pourront être
utilisées pour sensibiliser le grand public, les professionnels de la
sécurité, les travailleurs sociaux, les éducateurs et
d'autres acteurs clés. Notre étude permettra également de
suivre l'évolution des groupes et mouvements extrémistes au fil
du
8
temps. Cela peut aider à anticiper les tendances
futures et à développer des stratégies de réponse
adéquates.
1.3 Pertinence sociale
Ce sujet a une pertinence sociale, car l'extrémisme
violent est un fait social qui se propage de plus en plus dans la
sous-région ouest africaine notamment au Togo. Le
phénomène touche les populations en particulier celles de la
région des savanes et aggrave la situation de
vulnérabilité de ces populations. La mise en oeuvre d'un projet
de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans
la région des savanes va non seulement permettre de prévenir les
conflits communautaires qui divisent les populations mais aussi de mener des
actions de lutte contre la pauvreté de ces populations en vue de leur
permettre de sortir de leur situation de vulnérabilité.
Paragraphe 2 : Problématique
La problématique qui sous-tend la présente
recherche a été étudiée sous plusieurs angles et se
résume autour de deux points importants : l'énoncé du
problème et les questions de recherche.
2.1 Enoncé du problème
Mise en relief dans de nombreux rapports d'étude, la
propagation de l'extrémisme violent vers les pays côtiers de
l'Afrique de l'Ouest est une réalité. Le rapport 2021 d'ELVA,
titré « Tracking Violent Extremism Spillover from the Sahel to
Littoral West Africa » a montré que les États littoraux
ont été soumis à l'expansion de l'extrémisme
violent en provenance du Sahel depuis au moins 2018.
Selon Konrad-Adenauer-Stiftung (2022),
L'exposition du Togo et du Ghana à la menace djihadiste
confirme globalement que la
dégradation de la situation sécuritaire au
Burkina Faso et au Mali fait du nord des pays côtiers la nouvelle ligne
de front contre les groupes armés opérant au Sahel.
Pays côtier d'Afrique de l'Ouest, le Togo partage ses
frontières avec le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso et abrite 8
095 498 habitants selon les données du cinquième Recensement
général de la population et de l'habitat (RGPH-5, 2022). Selon le
PNUD (2020), la valeur de l'Indice de développement humain (IDH) du Togo
pour 2019 s'établit à 0.515 - ce qui place
9
le pays dans la catégorie « développement
humain faible » et au 167e rang parmi 189 pays et territoires. Entre 1990
et 2019, l'IDH du Togo a progressé, passant de 0.406 à 0.515
(soit une hausse de 26.8 %). L'espérance de vie à la naissance au
Togo a augmenté de 5.2 années, la durée moyenne de
scolarisation a augmenté de 2.0 années et la durée
attendue de scolarisation a augmenté de 5.1 années.
Le chômage des jeunes est tout aussi préoccupant
que les besoins sociaux de base. L'enquête QUIBB (2015) indique que parmi
les trois groupes d'âge suivants : quatorze et vingt-neuf (14-29) ans,
trente et quarante-neuf (30-49) ans, cinquante et soixante-quatre (50-64) ans,
les actifs du groupe d'âge trente et quarante-neuf (30-49) ans
connaissent plus la situation de sous-emploi. Les résultats de
l'Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages
(EHCVM) montrent que l'incidence de la pauvreté est estimée
à 58,8% en milieu rural contre 26,5% en milieu urbain. Selon le rapport
sur le développement humain 2020, au Togo, 37.6 % de la population (soit
2,967 milliers de personnes) vivent en situation de pauvreté
multidimensionnelle et 23.8 % autres sont considérées comme des
personnes vulnérables à la pauvreté multidimensionnelle
(soit 1,875 milliers de personnes). Les femmes demeurent plus
vulnérables car ayant moins accès aux opportunités
économiques, à l'éducation, la santé et autres
facilités socioéconomiques de base.
La question de la menace terroriste a été
beaucoup plus prise au sérieux au Togo à partir du 15
février 2019, date à laquelle, une attaque a été
perpétrée contre un poste mobile de douane à Nohao, dans
la province de Bourgou au Burkina, proche de la région des savanes. Cet
incident a fait cinq victimes dont quatre (04) douaniers et un (01)
prêtre espagnol. Conscient de l'urgence de la situation et pour faire
face à la menace de l'extrémisme violent pouvant déboucher
sur le terrorisme, le Togo a pris une série de mesures juridiques,
institutionnelles et programmatiques pour contenir l'expansion du
phénomène1.
Malgré toutes les initiatives prises par le
gouvernement togolais et ses partenaires, le pays continue par subir des
attaques terroristes en particulier dans la région des savanes. En
effet, selon les données du ministère de la
sécurité et de la protection civile, le pays a subi une attaque
terroriste le 9 novembre 2021 dans la localité de Sanloaga
(Préfecture de Kpendjal, région des savanes), région
frontalière au Burkina Faso et au Ghana. Cette attaque a
été repoussée par les forces de l'Opération
Koundjouaré. Mais les autres attaques qui ont suivi,
1 Confère annexes 1, 2 & 3.
10
ont entrainé des pertes en vies humaines et des
blessés au sein de la population civile et des Forces de défense
et de sécurité (FDS) et entraîné des
déplacements de populations vers les zones urbaines plus
sécurisées et où elles peuvent bénéficier de
l'assistance des autorités.
Par ailleurs, dans la nuit du 10 au 11 mai 2022, une
soixantaine d'hommes armés circulant à moto ont attaqué un
poste militaire à Kpinkankandi tuant huit (8) soldats et blessant treize
(13) autres, selon un bilan communiqué par le gouvernement. A la suite
de cet incident, les autorités nationales ont
décrété, le 13 juin 2022 en conseil des ministres,
l'état d'urgence sécuritaire dans la région des
savanes.
Le 6 avril 2023, l'Assemblée nationale a
adopté, à l'unanimité, le projet de loi autorisant la
prorogation de 12 mois de l'état d'urgence sécuritaire. Le pays
se trouve progressivement dans une phase de réponses militaires
intensives pour repousser les GANE et protéger les civils.
Selon Sandrine Blanchard (2022),
Pour justifier la violence, les groupes extrémistes
instrumentalisent les vulnérabilités et obstacles au
développement comme les inégalités sociales, la
pauvreté, la mauvaise gouvernance et les constructions sexuelles. Ainsi
certaines populations, ayant fait face à la discrimination et la
stigmatisation du fait de leurs origines comme les Peuls au Burkina Faso et les
Touaregs du Nord au Mali peuvent développer un sentiment de
victimisation ou d'injustice et s'engager dans une violence perçue par
elles-mêmes comme légitime envers une société dans
laquelle elles ne trouvent pas leur place.
Au Togo, la région des savanes est la région la
plus pauvre économiquement. Selon la cartographie de la pauvreté,
INSEED (2019), le taux de pauvreté de ladite région est de 65%.
La vulnérabilité de la région pourrait être
exploitée par les GANE afin de développer leur ambition de
conquête du territoire togolais.
Au regard de la situation préoccupante dans la
région des savanes, il convient d'identifier les facteurs de
vulnérabilité dans la région, d'établir le lien
entre ces facteurs de vulnérabilité et l'expansion de
l'extrémisme violent et d'apporter notre contribution pour la
prévention du phénomène. A cet effet, il importe de se
poser les questions de recherche suivantes :
2.2 Les questions de recherche
Elles comprennent la question principale et les questions
secondaires.
11
En guise de réponses provisoires aux questions de
recherche, nous avons formulé une hypothèse principale et trois
hypothèses spécifiques.
2.2.1 La question principale
Comment prévenir l'extrémisme violent dans la
région des savanes au Togo face aux facteurs de
vulnérabilités de la région ?
De cette question principale découlent les questions
secondaires suivantes :
2.2.2 Les questions spécifiques
· Quels sont les facteurs de vulnérabilité
dans la région des savanes ?
· En quoi les facteurs de vulnérabilités
contribuent-ils à l'expansion de l'extrémisme violent dans la
région des savanes ?
· Le renforcement de la résilience et de la
cohésion sociale dans la région des savanes peut-il permettre de
prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent
dans la région ?
2.3 Les objectifs de recherche
2.3.1 L'objectif général
La présente recherche se propose de faire une analyse
des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes
au Togo afin de proposer une stratégie de prévention de
l'extrémisme violent.
2.3.2 Les objectifs spécifiques
· Identifier les facteurs de vulnérabilité
à l'extrémisme violent dans la région des savanes.
· Etablir les liens entre les facteurs de
vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent dans
la région des savanes.
· Proposer une stratégie pour prévenir et
réduire l'expansion de l'extrémisme violent dans la région
des savanes.
2.4 Les hypothèses de recherche
12
2.4.1 Hypothèse principale
Dans la région des savanes, il existe des facteurs de
vulnérabilité dont l'atténuation permettra de
prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme
violent.
2.4.2 Hypothèses spécifiques
· Les facteurs socio-économiques, culturels,
politiques, sécuritaires, climatiques, géographiques et ceux
liés au genre constituent des facteurs de vulnérabilité
dans la région des savanes.
· Les facteurs de vulnérabilité de la
région des savanes peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme
violent.
· Le renforcement de la résilience et de la
cohésion sociale dans la région des savanes peut permettre de
prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme
violent.
2.5 Variables et indicateurs
Les variables de cette recherche se déclinent en deux
catégories : une variable dépendante et des variables
indépendantes
2.5.1 Variable dépendante et ses
indicateurs
La variable dépendante de notre recherche est : la
récurrence des attaques terroristes dans la région des savanes au
Togo.
Les indicateurs sont : (i) le taux de
déplacement des populations, (ii) le niveau de renforcement des mesures
sécuritaires, (iii) le niveau de précarité de la
population.
2.5.2 Variables indépendantes
Les variables indépendantes de notre recherche sont :
(i) la pauvreté, (ii) les inégalités sociales, (iii) la
gouvernance, (iv) les conflits communautaires, (vi) le changement
climatique.
Les indicateurs sont : (i) le taux de
sous-emploi, (ii) le niveau d'accès à l'éducation, (iii)
le niveau d'accès aux soins de santé, (iv) le taux de
pauvreté dans la région, (v) le nombre de conflits
communautaires, (vi) l'incidence du changement climatique, (vii) la situation
géographique de la région des savanes, (viii) le taux de
violences basées sur le genre.
13
SECTION II : CADRE CONCEPTUEL
Le cadre conceptuel de notre étude concerne la
clarification des concepts et la revue de littérature.
Paragraphe 1 : Clarification des concepts
Il convient dans ce paragraphe de clarifier certains termes
et concepts qui seront fréquemment utilisés dans la suite du
travail. Le sujet porte sur les facteurs de vulnérabilité et
l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes.
Le choix de ce sujet induit celui d'un ensemble de concepts à
étudier pour se donner les moyens et stratégies d'analyser les
questions soulevées et résoudre la problématique. Nous
aurons à faire usage des termes qui nécessitent une clarification
sémantique pour éviter d'éventuelles équivoques. Il
s'agit de : radicalisation, extrémisme, extrémisme violent,
facteurs de vulnérabilité, terrorisme, prévention de
l'extrémisme violent, résilience.
1.1 Radicalisation
« Radicalisation » vient du mot latin qui signifie
racine : radis, même si cela ne doit pas nécessairement être
entendu dans le sens d'être « enraciné dans quelque chose
», mais plutôt dans le sens d'aspirer à un changement
radical. Donc, être radical implique que l'on identifie des questions de
société que l'on veut changer en profondeur. En
conséquence, le changement social radical vise à transformer les
fondements de la société et à créer un nouveau
système.
Selon Hafez et Mullins (2015),
La radicalisation implique l'adoption d'une vision
extrémiste du monde, qui est rejetée par la société
dominante et qui vise à donner une légitimité au recours
à la violence comme méthode pour effectuer un changement
sociétal ou politique. Il y a un débat sur la meilleure
façon de conceptualiser la radicalisation, mais il y a un consensus sur
les trois éléments clés convergents pour définir ce
phénomène. La radicalisation est en général un
processus progressif qui entraîne une socialisation au sein d'un
système de conviction extrémiste ouvrant la voie à la
violence, même si cela ne la rend pas inévitable.
Il est important de noter que la radicalisation est un
phénomène complexe et multifacette qui peut être
influencé par de nombreux facteurs, tels que les contextes politiques,
sociaux, économiques et religieux. Elle peut également varier
considérablement d'un individu à l'autre et d'un groupe à
l'autre.
14
La radicalisation dans le cadre de notre étude fait
référence au processus par lequel un individu ou un groupe adopte
des idéologies, croyances ou comportements extrémistes, souvent
associés à la violence, en particulier dans un contexte
politique, religieux ou social. Dans le contexte spécifique du Togo,
selon notre interprétation des discours et déclarations
officiels, la radicalisation peut se manifester de différentes
manières, en fonction des enjeux et des dynamiques spécifiques au
pays. Cela peut inclure des formes de radicalisation politique en
réponse à des tensions politiques ou à des enjeux de
gouvernance, ainsi que des formes de radicalisation religieuse en
réponse à des conflits sociaux ou à des problèmes
liés à la liberté de religion.
1.2 Extrémisme
Selon le Merriam-Webster Dictionary, Edition 2021,
« extrémisme » signifie « l'utilisation ou le soutien de
méthodes radicales ou extrêmes, en particulier dans la politique
ou la religion ». Ainsi, l'extrémisme renvoie à des
attitudes ou à des comportements considérés comme
étant hors norme. Cette définition simple tirée du
dictionnaire souligne le caractère fondamentalement subjectif de ce mot,
dont le sens varie en fonction de la personne qui fixe la norme et juge, en
vertu de cette norme, de ce qui est acceptable ou non.
Il n'existe pas de définition officielle de l'«
extrémisme » au Togo, mais dans le contexte de notre étude,
l'extrémisme fait référence à l'adoption ou au
soutien de positions politiques, religieuses ou sociales qui sont
considérées comme étant radicales ou très
éloignées des normes ou des pratiques généralement
acceptées par la majorité de la population togolaise. Cela peut
impliquer des idéologies ou des méthodes qui sont perçues
comme allant à l'encontre des valeurs, des traditions ou des
institutions établies au Togo.
1.3 Extrémisme violent
L'extrémisme violent ne fait l'objet d'aucune
définition convenue au plan international. Selon son acception la plus
courante, ce terme renvoie aux opinions et aux actions de ceux qui approuvent
la violence ou y ont recours au nom d'objectifs idéologiques, religieux
ou politiques. Cette définition inclut le terrorisme et d'autres formes
de violence sectaire et motivée par des raisons politiques. Selon Atran
(2015) : « L'extrémisme violent s'entend
15
d'une utilisation de la violence parallèle
à un engagement idéologique visant des objectifs politiques,
religieux ou sociaux ».
Pour Charles Kurzman et David Schanzer (2015),
Généralement, l'extrémisme violent
désigne également un ou des ennemis qu'il prend pour cible de sa
haine et de sa violence. Le recours à la violence motivé par des
raisons idéologiques, et généralement étayé
par des théories du complot, est au coeur du concept d'extrémisme
violent. Contrairement au portrait qu'en font les médias du monde
entier, l'extrémisme violent n'est pas seulement le fait de terroristes
disant agir au nom de l'Islam. Il est beaucoup plus diversifié et
multiforme, car il recoupe de nombreux clivages religieux, ethniques,
politiques ou autres. Par exemple, la violence d'extrême droite a
nettement progressé en Occident ces dernières années, et
selon certaines études, elle dépasserait le terrorisme djihadiste
aux États-Unis.
Au Togo, la notion de l'extrémisme violent n'est
seulement évoquée que dans le décret n°
2019-076/PR du 15 mai 2019, portant création du CIPLEV, sans
toutefois retenir une définition précise. Ceci pose le
problème de la complexité de la définition de
l'extrémisme violent.
1.4 Facteurs de vulnérabilité
Le PNUD (2016), identifie les facteurs de
vulnérabilité à l'extrémisme violent comme
étant des conditions de marginalisation, de désespoir et
d'exclusion, en particulier parmi les jeunes. Ces facteurs sont souvent
aggravés par la corruption, les violations des droits de l'homme et
l'absence de gouvernance efficace.
Selon le Rapport de l'Union européenne sur la
radicalisation et l'extrémisme violent (2017), les facteurs de
vulnérabilité à l'extrémisme violent incluent des
éléments tels que le sentiment de marginalisation sociale,
l'absence d'opportunités économiques, les frustrations politiques
et le sentiment d'injustice.
1.5 Terrorisme
Le terrorisme, tout comme l'extrémisme violent, ne
possède aucune définition universellement acceptée. La
résolution 49/60 de l'Assemblée générale des
Nations Unies, (1994), mesures visant à éliminer le
terrorisme international, décrit le terrorisme comme suit : «
actes criminels conçus ou calculés pour provoquer la terreur dans
le public ».
16
Au Togo, la loi n° 2015-10 du 24 novembre 2015 portant
nouveau code pénal du Togo en son article 716, a classifié les
infractions de nature terroriste. L'encadré suivant relève le
contenu de l'article en question :
Loi n° 2015-10 du 24 novembre 2015 portant nouveau
code pénal du Togo : Article 716 Aux fins du présent
code, les infractions de nature terroriste comprennent :
1) les infractions relatives à la
sécurité de l'aviation civile, de la navigation maritime, du port
et des plates-formes fixes ;
2) la prise d'otages et les infractions contre les personnes
jouissant d'une protection internationale ;
3) les attentats terroristes à l'explosif et le
terrorisme nucléaire qui tendent, par tout moyen, à causer
intentionnellement :
a) la mort d'autrui, des blessures graves ou des dommages
corporels graves à autrui ; ou
b) de sérieux dommages à un bien public ou
privé, notamment un bien public, une installation gouvernementale ou
publique, un système de transport public, une infrastructure ou à
l'environnement ; ou
c) des dommages aux biens, lieux, installations ou
systèmes mentionnés au point b du présent article, qui
entraînent ou risquent d'entraîner des pertes économiques
considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature
ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un
gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne
pas faire quelque chose.
Constitue une organisation terroriste au sens du
présent code, tout groupement ou toute entente de personnes agissant en
bande organisée et commettant l'une ou l'autre des infractions de nature
terroriste visées au présent titre.
Constituent des infractions relatives au terrorisme le
financement du terrorisme et les actes d'appui, de recrutement, de fourniture
d'armes et d'incitation au terrorisme.
Source : Nouveau code pénal du Togo
1.6 Prévention de l'extrémisme violent
La prévention de l'extrémisme violent (PEV)
s'entend d'une méthode visant les causes profondes de
l'extrémisme violent par des techniques non coercitives. Dans le
contexte de l'éducation, la PEV pourrait, par exemple, par le biais des
écoles, travailler pour répondre aux « facteurs d'incitation
» de l'inégalité dans les programmes scolaires, par exemple
en développant la confiance et la tolérance entre
différents groupes d'enfants et de jeunes et en renforçant la
cohésion sociale dans la communauté.
17
Selon Smith, Datzberger et McCully (2016),
Du point de vue de la consolidation durable de la paix, il est
indispensable, pour prévenir les actes de violence et les formes plus
structurelles d'injustices et de conflits violents, d'engager une action
dynamique au niveau de la gouvernance, des politiques et du fonctionnement de
l'éducation.
Pour Fink et Bhulai (2016)
Les initiatives multilatérales, régionales et
nationales de lutte contre l'extrémisme violent et de prévention
de l'extrémisme violent qui ont vu le jour comportent souvent des
activités liées à la communication stratégique, aux
médias, à l'éducation et au maintien de l'ordre dans les
communautés, mais adoptent des approches différentes d'un
organisme à l'autre.
1.7 La notion de résilience
La résilience désigne habituellement la
capacité de l'individu à surmonter les difficultés qui ont
une incidence négative sur son bien-être affectif et physique.
Dans le contexte de l'extrémisme violent, la « résilience
» renvoie à l'aptitude à résister ou à ne pas
adhérer aux idées et aux opinions qui décrivent le monde
à l'aide de vérités exclusives légitimant la haine
et le recours à la violence.
Paragraphe 2 : Revue de littérature
Pour mieux orienter cette étude, la consultation d'un
certain nombre de documents a permis de faire une revue thématique qui
est à la fois empirique et théorique.
2.1 Les écrits empiriques
Les écrits empiriques concernent les mémoires et
thèses de recherche et les documents généraux qui ont
facilité la compréhension de cette étude. Notre recherche
documentaire nous a permis de faire le point des écrits sur le sujet que
nous traitons qui s'articule autour des réflexions suivantes : (i) les
moteurs de l'extrémisme violent en Afrique, (ii) les dynamiques de
l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest, (iii) les moyens de
prévention de l'extrémisme violent, (iv) les facteurs de
vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la
région des savanes au Togo.
Un document d'analyse du Réseau de sensibilisation
à la radicalisation, créé par la Commission
européenne (2010) , a recensé les « facteurs
d'incitation » à l'extrémisme,
2.1.1 Les moteurs de l'extrémisme violent en
Afrique
18
à savoir « les revendications sociales, politiques
et économiques, un sentiment d'injustice et de discrimination, les
crises et les drames personnels, la frustration, l'isolement, une fascination
pour la violence, la recherche de réponses au sens de la vie, une crise
d'identité, l'exclusion sociale, la marginalisation, une
déception à l'égard des processus démocratiques
[et] la polarisation ». Ce même document d'analyse a recensé
les « facteurs d'attraction » de l'extrémisme,
à savoir « une quête personnelle, le sentiment d'appartenir
à une cause, une idéologie ou un réseau social, le pouvoir
et le contrôle, un sentiment de loyauté et d'engagement, un
sentiment d'exaltation et d'aventure, une conception idéalisée de
l'idéologie et de la cause, [ainsi que] la possibilité
d'être un héros [et] de parvenir à une rédemption
personnelle ».
Dans le cadre de l'étude intitulé Sur les
chemins de l'extrémisme violent en Afrique : Moteurs, Dynamiques et
éléments déclencheurs, publié par le PNUD en
2017, des entretiens ont été réalisés avec 718
individus, dont 495 avaient été (ou, dans de rares cas,
étaient encore au moment de l'entretien) membres d'une organisation
extrémiste qu'ils avaient ralliée de leur plein gré. Les
auteurs ont analysé le point de vue des recrues des groupes relevant de
cette nébuleuse, notamment sur les bénéfices qu'ils
retirent de l'extrémisme violent et sur les facteurs qui le favorisent.
Ils ont notamment mis en lumière le fait que la vision du monde des
individus concernés et leur attrait pour l'extrémisme violent ont
été en partie façonnés par leur lieu de naissance -
souvent des zones frontalières ou des régions
marginalisées.
Par ailleurs, l'étude met clairement en évidence
l'importance des facteurs économiques en tant que moteurs du
recrutement. Du fait d'avoir grandi dans un environnement où l'incidence
de la pauvreté multidimensionnelle était supérieure
à la moyenne nationale et d'avoir connu le chômage et le
sous-emploi, les enquêtés qui se sont ralliés aux groupes
extrémistes violents ont identifié les « facteurs
économiques » comme l'une de leurs principales sources de
frustration et de récrimination. Il s'agit là d'une dimension
fondamentale de leur vulnérabilité aux discours qui les incitent
à canaliser leurs griefs et le désespoir qui en découle
dans la cause de l'extrémisme.
Malgré les moteurs de l'extrémisme violent
relevés dans les études et rapports cités plus haut, ils
ne présentent pas les dynamiques du phénomène par pays
dans la sous-région ouest-africaine.
19
Les extrémistes cherchent en effet à s'implanter
là où le contrat social entre l'État et ses citoyens est
distendu ou rompu et où ils peuvent profiter d'une présence
étatique défaillante.
2.1.2 Les dynamiques de l'extrémisme violent en
Afrique de l'Ouest
Les causes de l'extrémisme violent sont parfois
identiques dans certains pays et spécifiques dans d'autres. Le rapport
« Si les victimes deviennent bourreaux : Facteurs contribuant à
la vulnérabilité et à la résilience à
l'extrémisme violent au Sahel central» publié par
International Alert (2018), analyse les facteurs qui permettent d'expliquer la
vulnérabilité ou alors la résilience des populations face
à la montée de l'extrémisme violent. En effet, les
régions de Mopti (Mali), du Sahel (Burkina Faso) et de Tillabéri
(Niger) sont parmi les plus pauvres du continent.
Une conclusion ressort clairement de l'étude :
l'extrémisme violent au Sahel central semble répondre bien
davantage à des problématiques locales spécifiques
qu'à des logiques globales, et le lien avec le djihadisme international
est plus rhétorique que pratique. Au sein d'États fragiles, il
est évident que beaucoup de facteurs peuvent influencer le comportement
d'une jeunesse démunie et marginalisée face au choix de
l'extrémisme violent.
Cependant, cette étude confirme que le facteur le plus
décisif est l'expérience (ou la perception) d'abus et d'exactions
commis par les autorités gouvernementales. Ceci constitue dès
lors le seul véritable clivage entre vulnérabilité et
résilience au Sahel central. À l'inverse, elle démontre
que l'apaisement des communautés, la reconnaissance sociale du
rôle des jeunes hommes et des jeunes femmes et l'atténuation des
tensions liées aux rapports sociaux et de genre contribuent à
renforcer la résilience des populations.
L'étude « Prévenir l'extrémisme
violent au Sénégal », publié en septembre 2021,
reflète qu'en vue de s'implanter et/ou de recruter, les groupes
extrémistes violents tirent profit de vulnérabilités
structurelles.
Selon LA Théroux-Bénoni, W Assanvo et al.
(2016),
Les groupes extrémistes exploitent les frustrations
nées de la précarité socio-économique des
populations et de la nécessité de
protéger des activités génératrices de revenu,
surtout dans les zones où l'État est peu présent ou
contesté.
20
Pour W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I
Maïga (2019),
Dans les régions frontalières du Mali, du
Burkina et du Niger, les groupes extrémistes violents se sont parfois
présentés comme une alternative aux États, dont les
performances n'étaient pas à la hauteur des attentes des
populations. Les dynamiques conflictuelles, entre les communautés et
entre ces dernières et les représentants de l'État,
peuvent aussi faire l'objet d'instrumentalisation.
Par ailleurs, lors d'un atelier sous-régional tenu en
2016 au Gorée Institute sur le thème : «Le radicalisme
religieux et les menaces sécuritaires en Afrique de l'Ouest :
perspectives nationales et régionales», Dr Poussi Sawadogo a
noté, pour ce qui est du Burkina Faso, deux types de causes de
l'extrémisme violent : les causes internes et les causes externes. Pour
les causes internes Dr Sawadogo a mis l'accent sur « la crise
sociopolitique et la fragilité sécuritaire et le déficit
de la gouvernance politique » qui trouvent leurs origines, entre autres,
dans le départ mouvementé de l'ancien Président Blaise
Compaoré. En effet, celui-ci avait installé le pays dans une
instabilité politique chronique, avec la désorganisation de
l'armée et des forces de sécurité. Les autres causes sont
liées à des tentatives de coup d'État
répétitives, l'absence d'un leadership politique «
légitime » à la tête de l'État pour
entreprendre des réformes. De même, l'environnement
sécuritaire régional n'a pas été étranger
avec les attentats dans les pays frontaliers, notamment le Mali, et la crise
ivoirienne.
Pour ce qui est de la Côte d'ivoire « on ne
peut pas réellement parler de radicalisme religieux, même si ce
n'est pas à exclure » selon le professeur Boa
Thiémélé Ramsès. Le professeur
Thiémélé préfère parler, plutôt, de
tentatives de radicalisme religieux se matérialisant par l'implantation
progressive d'idéologies exogènes. En effet la crise ivoirienne
de 2002 a mis à jour beaucoup de problèmes et
d'intolérances qui, selon l'analyste ivoirien, « n'existait pas
durant les 33 années de règne du Président Félix
Houphouët Boigny dont les divergences ethniques et religieuses.
Comme dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, la pluralisation
croissante du religieux interpelle les observateurs de la scène
ivoirienne et, selon certains experts, augurent d'une montée du
radicalisme religieux. Cette pluralisation se caractérise par
l'émergence de nouveaux groupes religieux, la démultiplication de
l'offre religieuse à travers les églises de réveil et les
courants évangélistes, l'éclatement des
dénominations existantes et la fragmentation des acteurs. De ce fait,
les signes d'émergence d'une radicalisation multiforme sont visibles
dans ce pays même si elles ne sont pas encore très actives. Les
risques d'affrontements entre extrémisme musulman et
évangélisme conquérant sont bien réels sans que
cela attire l'attention des autorités comme de de la communauté
internationale.
21
Le Centre National d'Étude Stratégiques et de
Sécurité-Niger a publié en juin 2018, un rapport
intitulé : « Étude approfondie sur les facteurs de
radicalisation en milieu rural, urbain, carcéral et universitaire
», dans le but de déterminer spécifiquement les
facteurs déterminants dans le processus de radicalisation des jeunes. Se
basant sur une analyse faite sur cinq régions du Niger, le centre montre
que ce sont généralement les mêmes facteurs qui sont
récurrent dans l'espace sahélo-sahélien. Le rapport met
l'accent sur le fait que le phénomène de radicalisation doit
être analysé dans un contexte historique, géographique et
socio-économique avec ses facteurs multifactoriels. Il relève
comment les États peinent à instaurer des systèmes de
gouvernance efficaces. Ce qui se fait ressentir par la population comme un
manque de soutien et de protection. Le chômage et le manque de
perspective d'emploi des jeunes est ressorti comme le principal facteur de
radicalisation tant au village que dans les grandes villes accrues par un
manque criarde d'éducation conduisant à la pauvreté et
à la frustration.
2.1.3 Les moyens de prévention de
l'extrémisme violent
Plusieurs études, évaluations et ateliers ont
traité de la prévention de l'extrémisme violent en Afrique
à l'instar de l'étude du PNUD (2017) citée plus haut,
intitulée « Sur les chemins de l'extrémisme en Afrique :
moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs ».
Les auteurs indiquent que les gouvernements africains doivent
réexaminer leurs réponses militaires à la lutte contre
l'extrémisme religieux, et s'engager dans l'État de droit et en
faveur des droits de l'homme.
En effet, réagir aux crises avec des réponses
sécuritaires et répressives, plutôt que les
prévenir, peut être contreproductif. La lutte contre le terrorisme
a notamment pour effet de gonfler la part de budgets nationaux destinés
aux forces de défense et de sécurité, souvent au
détriment d'autres secteurs clefs de toute stratégie de
prévention comme les secteurs éducatifs et sociaux, mais aussi de
réduire l'espace des libertés publiques nécessaire aux
dialogues.
L'étude suggère également l'intervention
au niveau local, à travers l'appui aux initiatives communautaires
axées sur la cohésion sociale, ainsi que l'amplification de la
voix des leaders religieux locaux qui prônent la tolérance. Toutes
ces initiatives doivent toutefois être pilotées par des acteurs
locaux, dignes de confiance.
22
2.1.4 Les facteurs de vulnérabilité à
l'extrémisme violent dans la région des
savanes
Penn (2020) dans son article nous montre que les conditions
socio-économiques, la pression démographique, les
conséquences du dérèglement climatique constituent des
déterminants majeurs favorisant l'insécurité dans la
région des savanes au Togo. En effet, les GANE exploitent les
vulnérabilités des populations pour gagner leur confiance et
s'installer au sein des communautés.
Tiem (2020) dans son mémoire de master interpelle sur
l'état d'insécurité dans la région des savanes.
Partant de la fabrication par des forgerons, de la détention de 1865
armes par des civils entre 2005 et 2008, 735 crimes commis à partir
d'une arme à feu, 324 vols à main armée ayant
entrainé des morts d'homme et surtout de la prolifération des
Armes légères et de petits calibres (ALPC), l'auteur montre
comment les grands fleuves sont devenus des canaux de choix pour acheminer les
armes et ceux provenant du Bénin et du Ghana pour le Togo, transitent
par le fleuve Oti et Mono. Les villes comme Cinkassé et Mango sont
devenues un grand carrefour d'armes à feu venant du Burkina Faso, du
Bénin et du Ghana dans la région des savanes. L'auteur montre
comment les jeunes constituant la main d'oeuvre valide empathisent et par
ricochet le développement socioéconomique. L'utilisation de ces
armes contribue à la dégénération des conflits
locaux et surtout à la montée des tensions. Cependant,
l'étude ne fait pas le lien entre la prolifération des ALPC et
l'exploitation du phénomène par les GANE.
Paka (2023) dans son mémoire a dressé le lien
entre la circulation des ALPC au Togo et son impact sur la
sécurité locale pouvant déboucher sur des actes
extrémistes. Selon l'auteur, la prolifération des armes
légères et de petits calibres amplifie le terrorisme. Une
étude publiée par le Small Arms Survey en 2018, estime
en effet que « 58 000 armes à feu seraient en possession des
civils au Togo, avec une estimation de 0,8 pour 100 personnes ».
Selon Small Arms Survey (2006),
La présence de groupes armés actifs ou latents
est faible et le Togo est une route de transit essentielle pour les armes de
contrebande en direction des pays comme le Bénin, le Ghana, la
Côte d'Ivoire et le Nigéria.
23
Selon les données de l'Analyse Commune de Pays (CCA
2021) du Système des Nations au Togo, le développement
inégal actuel des régions au Togo creuse le fossé entre
les zones littorales (Sud du Togo) captant l'essentiel des dividendes de la
forte croissance économique et du succès de modernisation de la
grande région de Lomé, sans retombées
socio-économiques suffisantes pour le Nord du Togo. Ceci pourrait
favoriser le développement des groupes violents faisant
allégeance à des groupes terroristes qui pourraient avoir les
objectifs d'établir des relais utiles pour des opérations cibles
dans les zones côtières (exemple de la Côte d'Ivoire
à deux reprises ces dernières années).
Selon le rapport, le pays connaît des épisodes de
violence intercommunautaire de faible intensité. L'extrême
pauvreté touche près de la moitié (49,1 %) de la
population des savanes au Togo et près des deux tiers (65,1%) vivent
sous le seuil de pauvreté. De plus, la concentration des chaînes
d'approvisionnement pour le trafic en tout genre sont autant de facteurs pour
attirer des entités criminelles associées à des groupes
djihadistes. La persistance des inégalités (économiques,
sociales et genre), les conflits fonciers récurrents, la faible
présence des services de l'Etat, les conditions difficiles
d'accès aux services sociaux de base, la méfiance relative entre
la population et les forces de sécurité, l'importance du
chômage des jeunes, le repli sur des valeurs obscurantistes dans
l'interprétation des textes religieux, créent un terrain
favorable pour que les populations surtout les jeunes soient tentées par
des réseaux de trafics en tout genre (y compris les armes
légères) et des groupes terroristes qui ont d'autres ambitions et
agendas non dévoilés.
Selon le rapport, les facteurs de conflits sous-jacents dans
la région des savanes (préfecture de Kpendjal, Tandjouaré,
Tone et Oti) peuvent renforcer les facteurs de vulnérabilité de
la population vers des formes diverses de radicalisation. Dans ces mêmes
zones, les conflits fonciers créent des tensions entre les
communautés (Tchokossi et Ganganm) qui ont déjà fait
quatre morts le 26 juin 2019 et ce même conflit a refait surface en mai
2020 en attendant le jugement de la Cour d'appel de Kara.
Le rapport établi clairement le lien entre les
différents facteurs de vulnérabilité et
l'extrémisme violent mais a manqué d'aborder la proximité
de la région des savanes du Burkina où les attaques terroristes
sont beaucoup fréquentes et dont le débordement a des impacts sur
la région des savanes.
24
2.2 Cadre théorique de référence
Les écrits théoriques font
référence aux théories à travers lesquelles l'on
peut cerner le contenu du sujet. Nous avons retenu quatre théories pour
essayer de comprendre par analogie les chemins qui mènent à
l'extrémisme violent : l'« état d'esprit terroriste »
de Randy Borum (2014), le modèle de l'escalier de Fathali M. Moghaddam
(2005), le modèle pyramidal, illustré par les travaux de Clark
McCauley et Sophia Moskalenko (2008), et le modèle des trois chemins
(three pathways) ou 3P de James Khalil (2017).
· L'« état d'esprit terroriste
»
Selon le psychologue médicolégal Randy Borum
(2011 ; 2014), le processus de préparation mentale à la violence
extrémiste est composé de quatre étapes cognitives : (1)
identifier une circonstance ou un événement négatif (comme
la marginalisation, l'absence de loi et d'ordre, la pauvreté, le
chômage ou l'insécurité) ; (2) concevoir la circonstance ou
l'événement comme une injustice ; (3) reprocher la circonstance
ou l'événement à une personne ou à un groupe
spécifique ; et (4) rendre la personne ou le groupe responsable de la
création de la situation injuste et en faire une incarnation du mal.
Borum met quasi exclusivement l'accent sur des facteurs de répulsion,
soit la pauvreté, l'exclusion et le fait d'être
négligé ou exclu de la vie politique ou socio-économique,
l'insécurité ou toute autre condition peu enviable. Le seul
facteur d'attraction pertinent mentionné dans ce cadre est le discours
qui présente l'extrémisme violent comme une solution à
tous ces problèmes.
· Le modèle de l'escalier
L' « escalier » de Moghaddam (2015) décrit
le chemin vers l'extrémisme violent comme un immeuble de cinq
étages de moins en moins peuplés à mesure que l'on
approche du dernier. Le premier étage est habité par un grand
groupe de personnes qui considèrent que « ce que l'on
perçoit comme juste est ce qui compte le plus », et que cela compte
plus que la vie que l'on mène. Les individus qui peuplent le
deuxième étage calquent leur attitude sur la perception qu'ils
ont de la possibilité d'améliorer leur situation et de la justice
procédurale. Ceux et celles qui tentent activement de «
déplacer physiquement l'agression » grimpent l'escalier qui les
mène au troisième étage, où ils peuvent s'impliquer
« dans la moralité extrémiste des organisations
isolées et secrètes dont l'objectif est de changer le monde
par
25
tous les moyens possibles ». Au quatrième
étage, les individus sont membres d'une organisation terroriste qui, au
cinquième et dernier étage, se prépare à commettre
un attentat terroriste au nom de leur cause.
· Le modèle pyramidal
Dans cette analogie de McCauley et Moskalenko (2008), les
extrémistes violents sont représentés comme le sommet
d'une pyramide dont la base est constituée par les sympathisants de la
cause. Entre la base et le sommet, « les niveaux supérieurs sont
caractérisés par un nombre moins important de personnes, mais un
degré plus élevé de radicalisation des croyances, des
sentiments et des comportements » Ce modèle présente une
faiblesse : sa linéarité. Les individus montent et descendent
dans la pyramide dans un ordre bien spécifique.
· Le modèle des « 3 P
»
Le modèle des « 3 P » de James Khalil (2017)
part de l'hypothèse qui veut que les individus qui s'engagent dans
l'extrémisme violent ne soient pas tous de « vrais croyants »,
et qu'ils se situent, à différents moments ou
simultanément, à diverses étapes des modèles
linéaires précédemment décrits.
Selon ce cadre conceptuel, les « extrémistes
», les « partisans de l'extrémisme violent » et les
« acteurs de la violence » constituent trois catégories
distinctes d'acteurs qui se chevauchent. La première catégorie
« perpétue les valeurs idéologiques, politiques ou
socioéconomiques «extrêmes», mais elle peut soutenir ou
ne pas soutenir les actes violents commis pour atteindre ces idéaux
». La seconde catégorie, un sous-ensemble de la première,
rassemble les individus qui soutiennent à la fois les valeurs «
extrêmes » et l'usage de violence, mais ne commettent pas
eux-mêmes d'actes violents. Enfin, les « acteurs de la violence
» sont ceux qui commettent les actes violents au nom de certains
objectifs, ou se rendent complices de ces actes. Ils peuvent ou non être
de « vrais croyants », et certains sont simplement à la
recherche d'argent, d'un statut, d'une aventure, d'un sentiment d'appartenance
ou d'une certaine sécurité. Dans la même logique, Khalil
affirme que les trois chemins ne sont que rarement linéaires et que les
individus peuvent suivre différentes trajectoires pour parvenir à
l'extrémisme violent.
(rapports, reportages, journaux, documentaires, films, objets)
en rapport avec la thématique de
26
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES
RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
L'élaboration d'une méthodologie rigoureuse
constitue le pilier fondamental de toute recherche scientifique. Dans ce
chapitre, nous commencerons par exposer les choix méthodologiques qui
sous-tendent notre approche. Nous justifierons ainsi les raisons ayant
motivé le recours à telle ou telle méthodologie, en
soulignant la pertinence de ces choix vis-à-vis de notre
problématique de recherche. De plus, nous expliciterons la
démarche suivie pour collecter les données, en mettant en avant
les techniques et les outils qui ont été mobilisés dans ce
dessein. Par la suite, nous procéderons à la présentation
détaillée des résultats obtenus à l'issue de notre
étude. Enfin, ce chapitre sera l'occasion de soumettre nos
hypothèses à une série de tests rigoureux. Nous
confronterons les conjectures formulées au début de notre
recherche aux données réelles, dans le but de vérifier
leur validité et de confirmer, le cas échéant, leur
pertinence dans le contexte spécifique de notre étude.
SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE
La section dédiée à l'approche
méthodologique constitue le socle sur lequel s'érige tout
l'édifice de notre recherche. C'est en effet à travers cette
phase cruciale que nous avons établi les fondements et les contours de
notre enquête. Dans ce premier volet, nous exposerons avec
précision les choix méthodologiques qui ont guidé notre
démarche. Chaque décision, chaque outil et chaque méthode
ont été scrupuleusement pensés et
sélectionnés en fonction de leur pertinence vis-à-vis de
l'objectif de notre recherche. Nous mettrons en lumière la raison
d'être de ces choix, mettant en relief leur adéquation avec la
problématique étudiée. Par ailleurs, nous
détaillerons la procédure de collecte des données,
soulignant les stratégies mises en place pour garantir la
fiabilité et la validité des informations recueillies.
Paragraphe 1 : Considérations
méthodologiques
Les considérations méthodologiques sont
fondées sur la recherche documentaire, la recherche quantitative et la
recherche qualitative.
1.1 Recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté à recenser
tout élément matériel ou immatériel
27
l'extrémisme violent et qui, de ce fait, constitue
directement ou indirectement des sources d'informations sur le
phénomène. Les bibliothèques de l'IRES-RDEC et de
WANEP-Togo ont servi de sources de recherche documentaire. Ce qui a permis de
circonscrire les hypothèses à travers l'identification des
variables jusqu'aux indicateurs de la recherche. L'internet a constitué
un outil fondamental pour cette phase. Il nous a permis de compléter
notre recherche documentaire en nous permettant d'avoir accès à
des rapports, articles et livres afin d'avoir des éléments
nécessaires pour notre recherche.
1.2 La recherche quantitative
La collecte de données quantitatives a permis d'avoir
des données chiffrées sur chaque objectif de l'étude et
sur les indicateurs à renseigner. Dans cette partie nous allons traiter
les points suivants : la population d'enquête, l'échantillonnage,
les instruments de collecte de données, le pré-test et
l'administration.
1.2.1 La population d'enquête
Elle est constituée en général des
populations de la région des savanes et en particulier celles
frontalières, mais aussi les populations du centre de la région.
La population concernée est composée d'hommes, de femmes, des
jeunes, des membres des groupements et associations, des autorités et
leaders communautaires, les chefs traditionnels, les organisations non
gouvernementales et les organisations internationales présentes dans la
région et travaillant sur la thématique de l'extrémisme
violent, les structures de prévention des conflits présentes dans
la région, les membres des Comités locaux de prévention et
de lutte contre l'extrémisme violent (CLPLEV), etc.
1.2.2 Echantillonnage
La notion d'échantillonnage renvoie à
l'utilisation des techniques spécifiques pour prélever une
portion d'une population mère sur laquelle porte une étude. Pour
notre recherche, la population cible est celle de la région des savanes.
Il est impossible de faire une étude exhaustive prenant en compte la
totalité de notre population cible pour cause de manque de temps
nécessaire ainsi que de moyens matériels. De ce fait,
l'étude porte sur un échantillon prélevé sur la
population cible de 1.143.520 hbts. La technique de l'échantillonnage
aléatoire stratifié est privilégiée. Les strates
retenues sont :
28
· Préfectures
· Communes
· Cantons
La taille de l'échantillon (n) est
déterminée par la formule suivante :
· =taille de la population entière ;
· n=échantillon de la population
entière;
· = taille de l'échantillon de chaque strate ;
· = taille de la population de la strate ;
· La taille de l'échantillon de chaque strate est
proportionnelle à la taille de la
population de la strate.
Tableau n°1 : Tableau de
répartition par canton
Préfecture
|
Commune
|
Effectif
|
Echant strate
|
CINKASSÉ
|
CINKASSÉ 1
|
75 992
|
20
|
TONE
|
TONE 1
|
211 743
|
57
|
OTI
|
OTI 1
|
54 479
|
15
|
OTI-SUD
|
OTI-SUD 1
|
106 052
|
29
|
Total
|
448 266
|
|
Taux
|
0,00027
|
Échantillon Total
|
121
|
|
Source : Distribution spatiale de la population,
Année 2022, INSEED - Togo Le taux de sondage : T = (27/100000) =
0.00027
Nh
|
= 448 266 n= T*B n = 0,00027* 448 266 n=121 individus
|
|
1.2.3 Instruments de collectes de données
Les instruments de collecte de données qui nous ont
permis d'aller sur le terrain sont au nombre de trois à savoir une (01)
grille d'observation, un (01) guide d'entretien et un (01) questionnaire.
29
1.2.3.1 La grille d'observation
Cette technique nous a donné l'opportunité de
constater de visu et de disposer les informations réelles sur place dans
la région concernant les facteurs de vulnérabilités.
1.2.3.2 Le questionnaire
Le questionnaire est un outil de l'approche quantitative.
Afin de recueillir les opinions et appréciations des uns et des autres
et de faire une analyse réelle des facteurs de
vulnérabilité dans la région des savanes et le lien entre
ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent, un questionnaire
comportant quatre sections a été soumis à la cible. Les
questions sont formulées en fonction des objectifs de la recherche. Le
questionnaire comprend : les questions fermées, les questions ouvertes,
et celles à choix multiples. Le questionnaire est en annexe du
document.
1.2.3.3 Le guide d'entretien
En vue de mettre en oeuvre les différentes interviews
avec les personnes ressources identifiées, nous avons
élaboré un guide d'entretien. C'est un outil de communication
souple, interactif qui favorise les relances et la bonne écoute. Le
choix de cet outil se justifie par le fait qu'il permet d'être en contact
avec l'enquêté en vue d'obtenir des réponses plus
élaborées et des précisions que le questionnaire n'aura
pas fournies.
1.2.4 Le traitement des données
Afin d'analyser les données collectées, nous
avons utilisé des outils tels que les logiciel Word, Excel ou encore
SPSS.
1.2.5 Pré-test et administration
En vue de tester la pertinence et la cohérence du
questionnaire, une phase pilote a été organisée. Le test a
porté sur un échantillon de sept (07) personnes (1 staff d'une
organisation internationale, 2 responsables de projets de lutte contre
l'extrémisme violent, 2 jeunes et 2 femmes choisis de façon
aléatoire dans les 4 préfectures ciblées pour la collecte
de données). Ce pré-test a permis de corriger la formulation de
certaines questions, mais aussi de revoir la manière de les administrer.
Pour des raisons sécuritaires, certains entretiens ont été
faits par voie téléphonique.
30
1.3 La recherche qualitative
La collecte de données qualitatives a permis quant
à elle de faire une analyse profonde et soutenue de ces données
chiffrées, et les tendances pour ainsi établir une situation de
référence de notre recherche.
1.3.1 Entretiens individuels
L'entretien individuel approfondi joue un rôle
fondamental dans la recherche des données qualitatives en sciences
sociales. Il permet au chercheur de recueillir auprès des
enquêtés, des réponses plus profondes relevant de la
psychologie, des attitudes et de la perception en vue de compléter les
informations recueillies à l'aide du guide d'entretien. Ces entretiens
ont pris la forme d'une conversation, au sens de Olivier de Sardan (2008). Les
personnes ressources comme personnel des organisations non gouvernementales
(WANEP-Togo, Plan Togo), les organisations internationales, les chefs
traditionnels, les membres du CIPLEV sont ciblés pour répondre
aux questions de l'enquête.
Nous avons eu au total douze (12) personnes ressources
soumises au guide d'entretien dont (04) personnes des organisations
internationales, cinq (05) personnes des organisations de la
société civile (OSC), un (01) agent communautaire, un (01)
représentant de la Commission Nationale de Lutte contre la
Prolifération des Armes légères et de petits calibres
(CNLPAL), un (01) du Comité préfectoral de prévention et
de lutte contre l'extrémisme violent (CPPLEV).
Dans l'ensemble, les outils ont été
judicieusement administrés sur le terrain grâce à la
disponibilité de nos enquêtés qui ont manifesté un
intérêt certain pour l'actualité de notre sujet de
recherche. A l'issue de la phase de collecte de données ont suivi dans
un premier temps, le dépouillement et le traitement des réponses
aux questionnaires manuellement. En second lieu, les informations recueillies
des entretiens ont été résumées et pris en
compte.
1.3.2 Organisation des focus group
En vue de recueillir des informations approfondies et des
points de vue de la population sur les facteurs de vulnérabilité
et l'impact de l'extrémisme violent sur leur vie quotidienne, des focus
group ont été organisés à travers des discussions
ouvertes et interactives. La démarche adoptée consistait à
poser des questions tout en encourageant les participants à partager
leur
31
opinion sur le phénomène de manière
ouverte et approfondie. Ces focus group ont permis d'obtenir des informations
très précieuses qui ont été exploitées lors
de l'analyse des résultats.
Paragraphe 2 : Difficultés
rencontrées
Dans le cadre de la réalisation de cette étude,
plusieurs difficultés ont été rencontrées parmi
lesquelles nous pouvons citer :
· La méfiance des populations : au
regard de la sensibilité de la thématique et des restrictions
données par les autorités, une partie de la population se
méfie dès qu'on les aborde avec le sujet.
· Difficultés d'accès à
certaines zones et à quelques acteurs : pour des raisons de
sécurité liées à la récurrence des attaques
et à la probabilité que des extrémistes soient
infiltrés dans la population, il nous a été
déconseillé d'aller dans certaines zones pour l'enquête.
Par ailleurs, nous avons eu des difficultés à obtenir certains
rendez-vous auprès des acteurs pour échanger sur le sujet.
Malgré les difficultés rencontrées, nous
avons développées des stratégies pour recueillir les
données nécessaires pour notre étude. A partir de la
lettre de recommandation délivrée par l'institut qui autorise la
recherche, nous avons pu avoir certaines facilités. Par ailleurs, nous
nous sommes entre autres basées sur les autorités locales et les
organisations de la société civile présentes dans la
région pour approcher les populations. Nous avons également
utilisé le digital pour échanger avec certaines personnes
ressources
SECTION II : PRÉSENTATION, ANALYSE DES
RÉSULTATS ET VERIFICATION
DES HYPOTHESES
Dans ce chapitre nous présentons les résultats
de l'enquête puis, nous les confronterons aux hypothèses que nous
avions formulées pour leur confirmation ou infirmation.
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des
résultats
Ce paragraphe présente et analyse les
éléments liés à la réalisation de
l'enquête de terrain.
32
1.1 De l'identification des enquêtés
Tableau n° 2 : Répartition
des enquêtés selon le sexe
Sexe Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Masculin 66
|
54.55
|
54.55
|
54.55
|
Féminin 55
|
45.45
|
45.45
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données relève que 54,55% des
enquêtés sont des hommes et 45,45% sont des femmes.
Tableau n°3 : Répartition
des enquêtés selon l'âge
Age Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
24 - 29ans 30
|
24.80
|
24.80
|
24.80
|
30 - 35ans 26
|
21.49
|
21.49
|
46.29
|
36 - 41ans 23
|
19.01
|
19.01
|
65.30
|
42 - 47ans 16
|
13.22
|
13.22
|
78.52
|
18 - 23ans 13
|
10.74
|
10.74
|
89.06
|
53ans et plus 9
|
7.44
|
7.44
|
96.70
|
48 - 53ans 4
|
3.30
|
3.30
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Les données de ce tableau révèlent que
24,80% des enquêtés ont un âge compris entre 24 et 29 ans ;
21,49% des enquêtés ont un âge compris entre 30 et 35 ans ;
19,01% ont un âge compris entre 36 et 41 ans. Par ailleurs, 13,22% des
enquêtés ont un âge compris entre 42 et 47 ans ; 10,74% ont
un âge compris entre 18 et 23 ans, 7,44% ont entre 53 ans et plus et
3,30% des enquêtés ont un âge compris entre 48 et 53 ans.
33
Graphe n° 1 : Répartition
des enquêtés selon l'âge
Age des enquêtés
30
25
20
15
10
5
0
1
24 - 29ans 30 - 35ans 36 - 41ans 42 - 47ans 18 - 23ans 53ans et
plus 48 - 53ans
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Tableau n° 4 : Répartition
des enquêtés selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non instruit 37
|
30.57
|
30.57
|
30.57
|
Primaire 26
|
21.49
|
21.49
|
52.06
|
Collège 21
|
17.36
|
17.36
|
69.42
|
Lycée 20
|
16.53
|
16.53
|
85.95
|
Université 17
|
14.05
|
14.05
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Les données de ce tableau nous montrent que 30,57% des
enquêtés sont non instruits, 21,49% ont un niveau primaire, 17,36%
ont le niveau collège, 16,53% ont le niveau lycée et 14,05% ont
le niveau universitaire. L'analyse de ces données révèle
que la scolarisation constitue un défi dans la région des
savanes.
34
Tableau n°5 : Répartition
des enquêtés selon l'ethnie d'origine
Ethnie Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Yanga
|
1 0.83 0.83 0.83
|
More
|
1 0.83 0.83 1.66
|
Ewe
|
2 1.66 1.66 3.32
|
Peul
|
2 1.66 1.66 4.98
|
Mampoursi
|
2
|
1.66
|
1.66
|
6.64
|
Bissa
|
2
|
1.66
|
1.66
|
8.30
|
Kabyè
|
2
|
1.66
|
1.66
|
9.96
|
Kotokoli/Tem
|
4
|
3.32
|
3.32
|
13.28
|
Mossi
|
8
|
6.61
|
6.61
|
19.89
|
Gangam
|
14
|
11.57
|
11.57
|
31.46
|
Tchokossi
|
20
|
16.53
|
16.53
|
47.99
|
Moba/Gourma
|
63
|
52.01
|
52.01
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO,
|
juillet 2023
|
|
L'analyse des données du tableau montre une
diversité d'ethnies parmi les enquêtés. En effet, 52,01%
des enquêtés sont des Moba/Gourma, 16,53% sont Tchokossi, 11,57%
sont Gangam, 6,61% sont Mossi, 3,32% sont Kotokoli/Tem, 1,66% sont
Kabyè. Par ailleurs, 1,66% des enquêtés sont Bissa, 1,66%
sont Mampoursi, 1,66% sont peuls, 1,66% sont éwé, 0,83% d'origine
More et 0,83% d'origine Yanga.
La région des savanes regorge effectivement d'une
diversité d'ethnies réparties dans toute la région et dont
la cohabitation est souvent source de tension au sein des communautés ;
ce qui fragilise la cohésion sociale et source de
vulnérabilité au sein de la région. En effet, dans son
article intitulé "Dynamique et enjeux de la diversité ethnique au
Togo : cas de la région des savanes" (paru dans la revue Politique
Africaine en 2015), Yaovi Akakpo explore les différentes
composantes ethniques de la région des savanes au Togo et met en
lumière les tensions et les enjeux socio-politiques qui peuvent
découler de cette diversité.
35
Tableau n°6 : Répartition
des enquêtés selon la croyance réligieuse
Religion Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Chrétienne
|
64
|
52.89
|
52.89 52.89
|
Musulmane
|
52
|
42.98
|
42.98 95.87
|
Animiste
|
5
|
4.13
|
4.13 100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
Source : Mandela DJAHO,
|
juillet 2023
|
|
|
|
L'analyse des résultats de la collecte des données
nous montre que 52,89% des enquêtés sont des chrétiens,
42,98% sont des musulmans et 4,13% sont des animistes.
Tableau n°7 : Répartition
des enquêtés selon la profession
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Agriculteur
|
28
|
23.14
|
23.14
|
23.41
|
Commerçant
|
25
|
20.66
|
20.66
|
43.80
|
Chômeur
|
22
|
18.18
|
18.18
|
61.98
|
Artisan
|
11
|
9.09
|
9.09
|
71.07
|
Entrepreneur
|
9
|
7.44
|
7.44
|
78.51
|
Fonctionnaire
|
9
|
7.44
|
7.44
|
85.95
|
Chauffeur
|
7
|
5.78
|
5.78
|
91.73
|
Réligieux
|
4
|
3.31
|
3.31
|
95.04
|
Elève
|
3
|
2.48
|
2.48
|
97.52
|
Etudiant
|
3
|
2.48
|
2.48
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse de ce tableau révèle une
diversité de profils parmi les enquêtés. En effet, 23,14%
des enquêtés sont des agriculteurs, 20,66% sont des
commerçants, 18,18% sont des chômeurs. Par ailleurs, 9,09% des
enquêtés sont des artisans, 7,44% sont des entrepreneurs, 7,44%
sont des fonctionnaires, 5,78% sont chauffeurs, 3,31% sont des religieux, 2,48%
sont des élèves, 2,48% sont des étudiants.
36
Tableau n°8 : Répartition
des enquêtés selon le revenu mensuel
Revenu mensuel Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
16000-30000
|
44
|
36.36
|
36.36
|
36.36
|
Moins de 15000
|
34
|
28.10
|
28.10
|
64.46
|
31000-45000
|
21
|
17.36
|
17.36
|
82.82
|
46000-60000
|
12
|
9.92
|
9.92
|
91.74
|
Pus de 60000
|
10
|
8.26
|
8.26
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO,
|
juillet 2023
|
|
|
|
|
L'analyse du tableau montre que 36,36% des
enquêtés ont un revenu mensuel entre 1600036000, 28,10% ont moins
de 15000, 17,36% ont un revenu entre 31000-45000, 9,92% des
enquêtés ont un revenu mensuel entre 46000-60000 et 8,26% gagnent
plus de 60000 comme revenu mensuel.
Graphe n°2 : Répartition des
enquêtés selon leur revenu mensuel
Revenu mensuel des enquêtés
16000-30000 Moins de 15000 31000-45000 46000-60000 Pus de
60000
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
37
1.2 De la connaissance du phénomène de
l'extrémisme violent
Tableau n°9 : Répartition
des enquêtés selon le fait qu'ils ont une fois entendu parler
de
l'extrémisme violent
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui
|
121 100.00
|
100.00 100.00
|
Non
|
0 0.00
|
0.00 100.00
|
Total
|
121 100.00
|
100.00
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
|
|
|
|
L'analyse des résultats de ce tableau montre que 100%
des enquêtés ont déjà entendu parler de
l'extrémisme violent. Ceci témoigne de l'ampleur du
phénomène dans la région des savanes. Le Secrétaire
d'un Chef canton nous a confié : « L'attaque de waldjoa, s'est
produit dans le marché. Les groupes extrémistes ont
attaqué des gens dans le marché, faisant près de 7 morts,
des motos ont été incendiés et des cases brulées.
Ce jour-là, c'était la panique ici chez nous. Les gens avaient
peur. On n'a pas dormi le jour là »2.
Tableau n°10 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance de l'identité des
GANE
Identité des GANE Effectif
|
Pourcentage
|
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
|
|
|
Des peuls
|
42
|
34.71
|
34.71
|
34.71
|
Des étrangers 37
|
30.58
|
30.58
|
65.29
|
(Burkinabé, Maliens)
|
|
|
|
Des femmes/jeunes 24
désoeuvrées
|
19.83
|
19.83
|
85.12
|
Des togolais
|
18
|
14.88
|
14.88
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Concernant l'identité des GANE les avis sont
divergents selon les enquêtés. En effet, 34,71% des
enquêtés pensent qu'il s'agit des peulhs et 30,58% ont
évoqués des étrangers (Burkinabé, Maliens...). Par
ailleurs, 19,83% des enquêtés ont parlé de femmes et jeunes
désoeuvrées et 14,88% pensent qu'il s'agit des Togolais. Ces
résultats nous montrent qu'une bonne partie des enquêtés
estiment que les GANE sont composés d'étrangers qui arrivent sur
le territoire togolais.
2 Entretien anonyme : le 25 juillet 2023
38
Graphe n° 3 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance de l'identité des
GANE
Des peuls Des étrangers (Burkinabé, Maliens)
Des femmes/jeunes désoeuvrées Des togolais
Identité des GANE
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Tableau n°11 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des conséquences des
attaques
des GANE dans leur région
Conséquences des
attaques des GANE Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Pertes en vies humaines 47
|
38.84
|
38.84
|
38.84
|
Blessés 28
|
23.14
|
23.14
|
61.98
|
Déplacement des 23
populations
|
19.10
|
19.10
|
80.99
|
Conséquences sociales 15
(vol, viol, délinquance...)
|
12.40
|
12.40
|
93.39
|
Pertes matérielles
|
8
|
6.61
|
6.61
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
En ce qui concerne les conséquences des attaques des
GANE, 39% des enquêtés ont évoqué des pertes en vie
humaines, 23% ont parlé de blessés et 19% des
enquêtés ont fait cas de déplacement des populations. Par
ailleurs, 12% des enquêtés ont évoqué des
conséquences sociales (vol, les viols, la délinquance) et 7% ont
parlé des pertes matérielles. Un commerçant de
céréales a confié : « L'année
passée les groupes extrémistes ont intercepté
39
un de nos camions rempli de Soja, environs 60 tonnes. A
ce jour le camion est toujours avec eux. Nous on ne sait pas s'ils ont vendu le
Soja, ainsi que le camion ou pas »3.
Depuis août 2022, le gouvernement et l'armée ne
communiquent plus sur la situation sécuritaire dans le nord du pays.
Mais dans une allocution télévisée donnée à
l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance du Togo, le 28 avril
2023, le Président de la République a déclaré
qu'environ 100 civils et 40 militaires avaient été tués
depuis les premières attaques djihadistes, fin 2021. L'Agence Nationale
de la Protection Civile (ANPC), au 29 juillet 2022, décompte 3028
personnes déplacées internes dont 812 femmes (129 femmes
allaitantes, 31 femmes enceintes). A la date du 3 mars 2023, le nombre de
demandeurs d'asile Burkinabè au Togo s'élève à
20000, tandis qu'on dénombre plus de 52000 réfugiés et
déplacés internes dans la région des savanes, selon les
chiffres publiés par l'ANPC. Au Bénin, on dénombre le
nombre de demandeurs d'asile est estimé à environ 1200
Burkinabè et 1411 Togolais, selon l'ANPC du Bénin. En plus de
cela, au regard des données des Personnes déplacés
internes (PDI) et des demandeurs d'asile, les femmes se retrouvent dans un
schéma de vulnérabilité prononcée.
Graphe n°4 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des conséquences des
attaques des GANE dans leur région
40
50
30
20
10
0
Conséquences des attaques des GANE
Pertes en vies humaines
Blessés
Déplacement des populations
Conséquences sociales (vol, viol,
délinquance...)
Pertes matérielles
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
3 Entretien anonyme : dapaong, le 20 juillet 2023
40
Tableau n°12 : Répartition
des enquêtés selon l'appréhension du niveau de la menace
actuelle de l'extrémisme violent dans la région des savanes
Niveau de la menace
actuelle Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Elevé 59
|
48.76
|
48.76
|
48.76
|
Très élevé 55
|
45.45
|
45.45
|
94.21
|
Faible 7
|
5.79
|
5.79
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse de ce tableau révèle que 49% des
enquêtés estiment que la menace actuelle est élevée
et 45% pensent que le niveau est très élevé, alors que 6%
des enquêtés supposent que la menace est faible.
1.3 De l'évaluation des facteurs de
vulnérabilité et lien avec l'extrémisme violent
Tableau n°13 : Répartition
des enquêtés selon l'existence de vulnérabilités
dans la région des savanes
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui 121
|
100.00
|
100.00
|
100.00
|
Non 0
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données de ce tableau montre que 100%
des enquêtés affirment que la région des savanes fait face
à des vulnérabilités. Ces données montrent que les
populations ont conscience qu'ils vivent dans une situation de
vulnérabilité par rapport aux autres régions.
41
Tableau n°14 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des facteurs de
vulnérabilité auxquels fait face la population dans la
région des savanes
Facteurs de vulnérabilité Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Fort taux de pauvreté
|
26 21.49 21.49 40.49
|
Défis d'accès aux soins de santé
|
23
|
19.01
|
19.01
|
57.85
|
Défis d'accès à l'éducation
|
21 17.36 17.36 57.85
|
Chômage
|
21 17.36 17.36 75.21
|
Changement climatique
|
20 16.53 16.53 91.74
|
Autres (Insécurité
alimentaire, Toxicomanie et l'usage des drogues chez les jeunes,
manque d'activités économiques)
|
10
|
8.26
|
8.26
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet
|
2023
|
|
Au regard des résultats de ce tableau, il ressort que
la région des savanes est confrontée à diverses types de
facteurs de vulnérabilité. En effet, 21,49% des
enquêtés estiment qu'il existe un fort taux de pauvreté
dans région. Par ailleurs, 19,01% des enquêtés ont
évoqués des défis d'accès aux soins de santé
alors que 17,36% ont fait cas des défis d'accès à
l'éducation. 17,36% des enquêtés ont également
évoqué le chômage des jeunes comme défis et 16,53%
ont parlé du changement climatique. Enfin, 8,26% des
enquêtés ont évoqué d'autres défis comme le
manque d'activités économiques, la toxicomanie et l'usage des
drogues chez les jeunes ou encore l'insécurité alimentaire).
Selon l'Analyse Commune de Pays des Nations Unies (CCA UN
2021), l'extrême pauvreté touche près de la moitié
(49,1 %, incidence de la pauvreté monétaire) de la population des
savanes au Togo et près des deux tiers (65,1%) vivent sous le seuil de
pauvreté. Une femme a confié : « Nous avons souvent une
insuffisance du personnel de santé et un manque de certains produits
pharmaceutiques ; souvent il faut aller à Dapaong »4.
Une autre femme a confié : « Pour nous les adultes, ont se
soigne comme on peut, souvent avec la médécine
4 Entretien anonyme : sanfatoute, le 23 juillet
2023
5 Idem
42
traditionnelle. Mais pour les enfants, c'est un souci
pour nous. On n'a pas de pédiatrie ici. Il faut aller à Korbonkou
ou à Dapaong pour ça »5.
La répartition géo spatiale des
sinistrés selon les aléas en 2018 (ANPC) a permis d'identifier
1322 sinistrés dans le Kpendjal dans la région de savanes.
L'évaluation des situations d'urgence 2021 de l'ANPC montre que 7 ha de
superficie cultivée dans la région des savanes ont
été ravagés par les inondations et 106,5 ha ont
été touchées par les pluie diluviennes.
Graphe n°5 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des facteurs de
vulnérabilité auxquels fait face la population dans la
région des savanes
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Tableau n°15 : Répartition
des enquêtés par rapport à l'exploitation des
vulnérabilités par les
GANE
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui
|
121
|
100.00
|
100.00
|
100.00
|
Non
|
0
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
|
|
|
|
Dans un contexte d'insécurité liée
à l'extrémisme violent, les femmes font face à des
défis spécifiques et souvent complexes. Elles sont
touchées de manière disproportionnée par les
43
Les données de ce tableau montrent que 100% des
enquêtés estiment que les GANE peuvent exploiter les
vulnérabilités. Ces données nous montrent qu'il existe un
lien entre les facteurs de vulnérabilité et l'expansion de
l'extrémisme violent.
Les facteurs de vulnérabilité
susmentionnés constituent ainsi des portes d'entrées et de
persistance des actes terroristes. Les facteurs de vulnérabilité
jouent en effet un rôle clé dans l'expansion de
l'extrémisme violent, car ils créent un terreau propice au
recrutement, à la radicalisation et à la propagation des
idéologies extrémistes. Les groupes extrémistes exploitent
ces facteurs pour attirer de nouveaux membres et consolider leur base de
soutien.
Tableau n°16 :
Répartition des enquêtés par rapport aux défis
spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans leur
localité
Défis spécifiques aux femmes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Mariage précoce
|
31
|
25.62
|
25.62
|
25.62
|
Défis d'accès aux ressources
|
24
|
19.83
|
19.83
|
45.45
|
Défis d'accès à l'éducation
|
23
|
19.01
|
19.01
|
64.46
|
Violences basées sur le Genre
|
19
|
15.70
|
15.70
|
80.17
|
Grossesse précoce en milieu 13
scolaire
|
10.74
|
10.74
|
90.91
|
Décès pendant 11
l'accouchement
|
9.09
|
9.09
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données de ce tableau montre que les
femmes et les filles font face à plusieurs défis
spécifiques à elles dans la région des savanes. En effet,
25,62% des enquêtés ont identifié le mariage précoce
comme défi spécifique majeur aux filles dans la région des
savanes, 19,83% des enquêtés ont évoqués les
difficultés d'accès aux ressources et 19,01% d'entre eux ont fait
cas des défis d'accès à l'éducation. Par ailleurs,
15,70% des enquêtés ont abordé les violences basées
sur le genre, 10,74% ont fait cas de grossesse précoce en milieu
scolaire et 9,09% ont évoqué le décès pendant
l'accouchement.
44
conséquences de la violence extrémiste. Une
femme agricultrice interrogée a confié : « La terre que
j'exploite ne m'appartient pas. Nous avons du mal à avoir des terres
cultivables en tant que femme, alors qu'il y a plus de femmes qui cultivent la
terre dans notre localité. Ça a toujours été ainsi.
C'est notre culture qui est ainsi et nous le respectons. Parfois lorsque les
femmes deviennent veuves, elles perdent le droit de propriété des
parcelles cultivables après le décès de leurs maries
»6. Une autre femme interviewée nous a
confié : « Plusieurs cas de femmes battus existent
effectivement dans notre localité. Nous subissons des violences de la
part de nos maris. Il peut s'agir des insultes, de la privation d'argent ou
même des viols. »
Graphe n°6 : Répartition
des enquêtés par rapport aux défis spécifiques
auxquels les femmes et les filles font face dans leur localité
Mariage précoce Défis d'accès aux
ressources
Défis d'accès à l'éducation
Violences basées sur le Genre
Grossesse précoce en milieu scolaire Décès
pendant l'accouchement
Défis spécifiques aux femmes
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Tableau n°17 : Répartition
des enquêtés par rapport à l'exploitation des
vulnérabilités
Exploitation des
vulnérabilités Effectif
|
Pourcentage
|
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
|
|
|
Oui
|
104
|
85.95
|
85.95
|
85.95
|
|
Non
|
17
|
14.05
|
14.05
|
100.00
|
|
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
6 Entretien anonyme : cinkassé, le 19 juillet
2023
45
L'analyse des données de ce tableau nous montre que
85,95% des enquêtés estiment que les GANE peuvent exploités
les défis spécifiques aux femmes alors que 14,05% estiment que
ces défis ne peuvent pas être exploités. Les femmes sont
souvent exposées à des niveaux accrus de violences basées
sur le genre dans les zones touchées par l'extrémisme violent.
Les groupes extrémistes peuvent imposer des normes et des lois
discriminatoires à l'encontre des femmes, entraînant des abus
physiques, sexuels et psychologiques. Les femmes peuvent être victimes de
mariages forcés, de violences domestiques, d'esclavage sexuel et
d'autres formes de violence. Pour éviter de subir ces pressions et avoir
une vie meilleure, les femmes peuvent décider de ralier les GANE. Un
chauffeur a confié ceci : « Nous prenons plusieurs femmes de
Dapaong vers le Burkina Faso. Ces femmes sont des commerçantes et elles
passent plusieurs jours de l'autre côté de la frontière.
Moi je suis sûr que des propositions sont faites à ces femmes. Les
extrémistes leur promettent des mariages, de l'argent bref une vie
meilleure. Les femmes sont facilement manipulables »7.
Tableau n°18 :
Répartition des enquêtés par rapport aux
répercussions des défis sur les populations
Répercussions des défis Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Frustrations des populations
|
42 34.71 34.71 34.71
|
Impression d'être laisser pour compte par rapport aux
autres régions
|
31
|
25.62
|
25.62
|
60.33
|
Problèmes
sécuritaire/banditisme
|
28
|
23.14
|
23.14
|
83.47
|
Déplacement des populations
|
20
|
16.53
|
16.53
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet
|
2023
|
|
Les défis d'une population dans un contexte
d'insécurité liée à l'extrémisme violent
peuvent entraîner une série de répercussions complexes sur
une population. En effet, sur la question des répercussions des
défis sur les populations, l'analyse de ce tableau nous montre que
34,71% des enquêtés estiment que les défis entraînent
la frustration des populations, 25,62% pensent que la population à
l'impression d'être laissée pour compte par rapport aux autres
régions. Par ailleurs, 23,14% des enquêtés ont
évoqués des problèmes sécuritaires dans la
région, 16,53% ont fait cas des déplacements des populations.
7 Entretien anonyme : dapaong, le 20 juillet 2023
8 Entretien anonyme : namaré, le 17 juillet
2023
46
L'insécurité grandissante dans certaines zones
entraine effectivement des déplacements de populations vers des zones
plus paisibles. Cette situation entraine la fragilisation de la cohésion
sociale liées aux rivalités pour l'exploitation des ressources
naturelles entre populations autochtones et les déplacés.
Un jeune agriculteur nous a confié : « On
dirait que nous ne sommes pas des Togolais. Le Gouvernement nous a
oublié ici par rapport aux autres régions. Franchement les autres
régions sont mieux que nous. Nous notre préoccupation est
à deux niveaux. La recherche de la sécurité et la paix ;
et de quoi vivre ou se nourrir. Les autres régions sont en paix. Les
gens au sud par exemple sont mieux que nous. Ils vivent dans la paix et la
sécurité. On a parfois envie de rejoindre le Bénin pour
voir si c'est mieux là-bas. Plusieurs de nos amis ont déjà
quitté pour la Côte d'Ivoire. Quand ils reviennent on sent que
leur vie a changé et ça nous énerve. Même quand les
gens vont à Lomé, ils nous disent que c'est mieux là-bas
et nous avons envie d'aller aussi »8. On note clairement
un sentiment d'abandon ou de laisser pour compte dans les propos de certains
enquêtés. Même s'ils reconnaissent que des alternatives
existent, ils auraient souhaité bénéficier directement des
solutions. La population se retrouve dans une situation de résilience
alliant pauvreté et insécurité.
Graphe n°7 : Répartition
des enquêtés par rapport aux répercussions des défis
sur les populations
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
47
Tableau n°19 : Répartition
des enquêtés selon le fait que des individus au sein de la
population ont rejoint les GANE
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui
|
108 89.26
|
89.26 89.26
|
Non
|
13 10.74
|
10.74 100.00
|
Total
|
121 100.00
|
100.00
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
|
|
|
|
Les données de ce tableau nous montrent que 89,26% des
enquêtés estiment que des individus au sein de la population ont
rejoint les GANE et 10,74% pensent le contraire.
Un commerçant nous a confié : « Nous
avons eu des échos comme quoi des gens ont déjà
été arrêté par les militaires par ce qu'ils sont
soupçonnés de contribuer aux activités terroristes.
Vous-même quand vous voyez les attaques, vous pouvez comprendre qu'il y a
des gens parmi nous qui donnent des informations à ces gens là.
Comment ils savent quand poser les mines pour qu'ils ne soient pas
attrapés ou bien comment ils savent que les militaires passent par ici
ou par-là ? C'est clair qu'il y a des gens qui les aident et en retour
on leur donne de l'argent, on leur promet des choses
»9.
Tableau n°20 :
Répartition des enquêtés selon les types de conflits dans
la région des savanes
Types de conflits
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Conflits de transhumance
|
42
|
34.71
|
34.71
|
34.71
|
Conflits de chefferie
|
29
|
23.97
|
23.97
|
58.68
|
Conflits fonciers
|
17
|
14.05
|
14.05
|
72.73
|
Conflits culturels
|
19
|
15.70
|
15.70
|
88.43
|
Conflits politiques
|
14
|
11.57
|
11.57
|
100.00
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
|
|
|
|
|
|
L'analyse de ce graphe montre que 34,71% des
enquêtés ont fait cas des conflits de transhumance, 23,97% ont
évoqué des conflits de chefferie, 14,05% ont parlé de
conflits
9 Entretien anonyme : sam-naba, le 20 juillet 2023
48
fonciers. Par ailleurs, 15,70% des enquêtés ont
évoqué des conflits culturels et 11,57% ont parlé des
conflits politiques.
La région des savanes est effectivement sujette
à des conflits intercommunautaires. Selon le Plan national d'urgence
(2021), de 2013 à 2019, 30.107 personnes ont été
déplacées par ces conflits. Ces conflits communautaires ont
été particulièrement aigus en 2019 avec 17.596
déplacés.
À partir du moment où deux ou plusieurs
entités cohabitent, elles peuvent avoir des points de vue divergents, ce
qui est déjà un premier pas vers le conflit qui peut avoir
plusieurs dimensions variant de simples échanges verbaux à la
violence physique (KAMISSOKO S., 2008). C'est justement le cas de figure qu'on
observe entre les paysans (autochtones) et les éleveurs peulhs dans la
région des savanes. La liste des causes des déchirures qui
surviennent entre agriculteurs et éléveurs dans la région
est longue : pistes de bétail occupées par les champs, berges de
cours d'eau inaccessibles aux animaux pour cause d'exploitation à but de
production maraichères, animaux abattus, etc.
Selon Koudzo sokemawu (2014),
Chez les paysans Moba, Gourma ou Tchokossi (groupes ethniques
autochtones du milieu), le rapport à la terre est fortement
marqué par la force mystique qui lui est attribuée. Selon les
propos du chef de la localité de Nagbéni, « chez le Moba,
prendre un morceau de terre dans la main constitue une protection contre les
esprits maléfiques. Ainsi, le non-respect de certaines pratiques
propitiatoires se solde par les mauvaises récoltes. De plus, certains
interdits tels que les rapports sexuels qui ont lieu en brousse et à
même le sol sont des pratiques qui rendent les sols infertiles et
conduisent à de mauvaises récoltes ». Les discussions
menées avec les bouviers (locaux et étrangers rencontrés)
ont permis de recueillir leurs points de vue sur la question. Pour eux, le
troupeau est au centre de leurs préoccupations quotidiennes. La terre
est vue comme un simple support des ressources naturelles indispensables
à la survie des animaux élevés.
Un représentant d'une organisation de la
société civile nous a confié : « C'est en saison
sèche surtout que nous faisons le plus face à ce type de conflit
parce que c'est la période de la grande transhumance pendant laquelle on
note une véritable surcharge de l'espace régional par les
troupeaux transhumants, nomades et sédentaires à la recherche des
points d'eau et des pâturages. Alors que durant la saison agricole, les
conflits sont plus liés à la mauvaise gestion des animaux qui,
lors de leur déplacement, détruisent les cultures et les
récoltes »10.
10 Entretien anonyme : dapaong, le 22 juillet 2023
49
Le non respect des couloirs de passage des animaux aussi bien
par les éleveurs que par les agriculteurs reste l'une des causes de ces
conflits. L'obstruction des couloirs de passage par les champs des agriculteurs
oblige les éleveurs à faire entrer les troupeaux dans les
exploitations détruisant les cultures sur leur passage, ainsi que les
mouvements précoces ou irréguliers des troupeaux hors des
couloirs de transhumance posent des risques pour la récolte des
agriculteurs.
Ces conflits communautaires trouvent une explication dans le
fait, qu'à cause de l'insécurité dû aux actions des
GANE, certains couloirs de transhumance riches en ressources naturelles (herbes
et eau notamment), ne sont plus accessibles. Ce qui force, aussi bien les
éleveurs et les agriculteurs à migrer vers des zones difficiles
d'accès et moins riches en ressources naturelles, provoquant une
compétition plus élevée et des conflits
récurrents.
Un jeune agriculteur nous a confié : «
Aujourd'hui l'augmentation des populations fait que nous n'avons plus beaucoup
d'espace pour les champs. Les gens veulent également agrandir leur champ
pour pouvoir nourrir et subvenir aux besoins de leur famille. Ce qui
amène certaines personnes à aller jusqu'à faire le champ
sur les couloirs de transhumance »11.
Tableau n°21 :
Répartition des enquêtés selon le fait que les conflits
peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent
Effectif
|
Pourcentage
|
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
|
|
|
|
Oui
|
116
|
95.87
|
95.87
|
95.87
|
|
|
|
|
|
Non
|
5
|
4.13
|
4.13
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
D'après les données de ce tableau, 95,87% des
enquêtés pensent que les conflits peuvent favoriser l'expansion de
l'extrémisme violent et 4,13% pensent le contraire.
Les GANE peuvent exploitent les tensions intercommunautaires
existantes ou créent de nouvelles divisions pour favoriser leurs
intérêts. Boko Haram a par exemple exploité les
11 Entretien anonyme : sanfatoute, le 23 juillet
2023
50
tensions ethniques, religieuses et socio-économiques
existantes entre les musulmans du nord et les chrétiens du sud du
Nigeria pour recruter des membres et mener des attaques.
Un jeune nous a confié : « Ceux qui nous
attaquent peuvent prendre parti entre les groupes en conflits et s'infiltrer
dans la population. Ça fait que nous nous posons des questions sur
certaines attaques passées. On accuse les étrangers mais on se
demande si les gens ne profitent pas des conflits pour opérer
»12.
Tableau n°22 :
Répartition des enquêtés selon le fait que la menace
extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque pour
la région des savanes.
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui 121
|
100.00
|
100.00
|
100.00
|
Non 0
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données nous révèle que
100% des enquêtés estiment que la menace extrémiste dans
les zones frontalières constitue un risque pour la région des
savanes.
En effet, le Burkina Faso, le Bénin, le Ghana et le
Togo partagent de longues frontières, respectivement le sud pour l'un et
le nord pour les autres. La zone de jonction entre les quatre pays est sujette
à de nombreuses préoccupations tant sociales que
sécuritaires. La porosité des frontières facilite la
circulation des criminels, les trafics de toutes sortes ainsi que les
mouvements des GANE.
Un chauffeur nous a confié : « Ici nous
conduisons les femmes revendeuses de tomates au Burkina-Faso pour l'achat de
tomates auprès des cultivateurs. En 2022, certains de nos
collègues chauffeurs étaient kidnappés par les groupes
extrémistes pas très loin de la frontière. Certains ont
été libérés après, d'autres on ne sait pas
où sont-ils jusqu'à ce jour. Les groupes extrémistes ont
emportés six (6) véhicules de nos collègues
»13.
12 Entretien anonyme : korbongou, le 27 juillet
2023
13 Entretien anonyme : dapaong, le 28 juillet 2023
51
Tableau n°23 : Répartition
des enquêtés selon leurs appréciations des relations entre
les civils et les militaires
Relations entre civils
et militaires Effectif
|
Pourcentage
|
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
|
|
|
|
Bonne
|
78
|
64.46
|
64.46
|
64.46
|
|
Mauvaise
|
43
|
35.54
|
35.54
|
100.00
|
|
|
|
|
|
Total
|
121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
D'après les données de ce tableau, 64,46% des
enquêtés estiment que les relations entre les civiles et les
militaires sont bonnes alors que 35,54% pensent que ces relations sont
mauvaises.
L'analyse des retours des enquêtés, les avis
sont partagés sur les relations civilo-militaires. Pour certains, depuis
l'accentuation des attaques, les relations se sont considérablement
améliorées parce que de plus en plus la population a confiance
aux forces de sécurité.
Un Chef canton d'une localité a confié :
« Nous sommes tous concernés par cette situation. Les
militaires aussi sont attaqués. Depuis un moment il y a des morts parmi
militaires, donc il n'est plus question de ne pas aimer les militaires. Ils
sont là pour notre défense et donc la population collabore avec
eux. Le travail qu'ils sont en train de faire est risqué. Ils se
sacrifient pour nous protéger »14. Une autre dame
nous a confié : « Ici les militaires font un bon travail. Ils
arrêtent les individus appartenant aux groupes terroristes en fuite vers
le Togo. Les patrouilles des FDS nous rassurent »15.
Néanmoins, une partie des enquêtés pense
que les FDS ont du mépris envers la population parce qu'ils sont
méfiants et considèrent qu'il y a des complices au sein de la
population. En réalité les relations entre les civils et les
militaires dans la région ont connu des fragilités depuis
quelques années déjà.
Un commerçant nous a confié : « Les
problèmes avec les militaires ne datent pas d'aujourd'hui. Mais avec les
attaques, la situation s'est aggravée. Ils nous
soupçonnent
14 Entretien anonyme : dapaong, le 28 juillet 2023
15 Entretien anonyme : sam-naba, le 27 juillet
2023
52
d'être avec les méchants. Même si on a
tendance à penser qu'ils sont plus proches de nous, c'est juste
l'apparence. Au fonds il y a du mépris »16.
1.4 De la stratégie de prévention de
l'extrémisme violent
Tableau n°24 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des mesures ou actions en cours
pour prévenir l'extrémisme violent
Actions en cours pour prévenir
l'EV Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Renforcement de la sécurité 49
|
40.50
|
40.50
|
40.50
|
Subvention des groupements 41
|
33.88
|
33.88
|
74.38
|
Mise en place des 21
CPPLEV&CCPLEV
|
17.36
|
17.36
|
91.74
|
Sensibilisation 10
|
8.26
|
8.26
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données de ce tableau nous montre que
40,50% des enquêtés ont évoqué le renforcement de la
sécurité comme mesures de prévention de
l'extrémisme violent en cours. Pour 33,88% des enquêtés, il
y a eu la subvention des groupements. Par ailleurs 17,36% des
enquêtés ont évoqué les CPPPLEV & CCPLEV et
8,26% ont fait cas des sensibilisations.
Pour prévenir l'extrémisme violent le Togo a
pris une série de mesures juridiques, institutionnelles et
programmatiques. Au rang des mesures institutionnelles, un Comité
interministériel de prévention et de lutte contre
l'extrémisme violent (CIPLEV) par décret du Président de
la République (décret PR n°2019-076/PR du 15 mai 2019), avec
des démembrements aux niveaux préfectoral et cantonal est mis en
place.
16 Entretien anonyme : mango, le 25 juillet 2023
53
Par arrêté interministériel n° 0245
/ MSPC / MATDCL portant mise en place, organisation et fonctionnement des
comités locaux de prévention et de lutte contre
l'extrémisme violent (CLPLEV), chaque préfecture et chaque
canton, sur l'étendue du territoire national, disposent respectivement
d'un comité préfectoral de prévention et de lutte contre
l'extrémisme violent et d'un comité cantonal de prévention
et de lutte contre l'extrémisme violent. Ces deux comités
constituent des démembrements du comité interministériel
de prévention et de lutte contre la prévention et la lutte contre
l'extrémisme violent.
Graphe n°8 : Répartition
des enquêtés selon la connaissance des mesures ou actions en cours
pour prévenir l'extrémisme violent
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Renforcement de la sécurité
Actions en cours pour prevenir l'EV
Subvention des groupements
Mise en place des CPPLEV&CCPLEV
Sensibilisation
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
Tableau n°25 : Répartition
des enquêtés selon l'appréciation des mesures de
prévention
Appréciation des
mesures de prévention Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non 121
|
100.00
|
100.00
|
100.00
|
Oui 0
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
54
L'analyse des données de ce tableau montre que 100%
des enquêtés estiment que les mesures de prévention
développées actuellement ne sont pas suffisantes. Au regard de
l'appréciation mitigée des enquêtés sur les
relations civilo-militaires, il s'avère important de renforcer ces
relations pour améliorer la confiance entre les acteurs.
Au Togo il y a de toute évidence, une volonté
d'ouverture et donc un terreau fertile pour prévenir efficacement
l'extrémisme violent en promouvant la collaboration entre les forces de
défense et de sécurité et les populations. Le défi
majeur reste à briser durablement le mur de la méfiance, voire de
la défiance pour construire une relation de proximité et de
confiance entre les forces de défense et de sécurité et
les populations, car il y a une méconnaissance mutuelle.
Des insuffisances ont également été
relevé au niveau des CCPLEV et CPPLEV. En effet, dans le cadre de la
mise en oeuvre du Projet : « Engagement des Jeunes et des Femmes pour la
Participation Citoyenne et la Cohésion Sociale dans les savanes
(ENJEF-PACS), un diagnostic organisationnel et fonctionnel des CCPLEV et CPPLEV
de la région des savanes a été réalisé en
2021. Les résultats de cette étude ont relevé les forces,
faiblesses, opportunités et menaces des CCPLEV et CPPLEV (Confère
annexe 4).
Tableau n°26 :
Répartition des enquêtés par rapport à
l'atténuation des facteurs de vulnérabilité pour
prévenir l'extrémisme violent
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Oui 121
|
100.00
|
100.00
|
100.00
|
Non 0
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données de ce tableau nous montre que
100% des enquêtés pensent que l'atténuation des facteurs de
vulnérabilité permettra de prévenir l'extrémisme
violent. Ces données montrent que la population est consciente qu'en
adressant les questions de vulnérabilité, l'expansion de
l'extrémisme violent dans la région des savanes sera
réduite.
55
Tableau n°27 : Répartition
des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour
éviter la propagation de l'extrémisme violent
Actions en cours pour prévenir
l'EV Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Développer des AGR 29
|
23.97
|
23.97
|
23.97
|
Renforcer les groupements 26
|
21.49
|
21.49
|
45.45
|
Renforcer la confiance entre la 23
population et les FDS
|
19.01
|
19.01
|
64.46
|
Renforcer la cohésion sociale et 22
le vivre ensemble
|
18.18
|
18.18
|
82.64
|
Sensibiliser les populations 21
|
17.36
|
17.36
|
100.00
|
Total 121
|
100.00
|
100.00
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
L'analyse des données du tableau montre que 23,97% des
enquêtés estiment qu'il faut développer des AGR, 21,49% ont
évoqué le renforcement des groupements, 19,01% ont proposé
le renforcement de la confiance entre la population et les FDS. Par ailleurs,
18,18% des enquêtés ont proposé de renforcer la
cohésion sociale et le vivre ensemble et 17,36% ont évoqué
la sensibilisation des populations.
Graphe n°9 : Répartition
des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour
éviter la propagation de l'extrémisme violent
23.97
Stratégie pour éviter la
propagation de
l'extrémisme violent
Sensibiliser les populations
Développer des AGR
Renforcer les groupements
Renforcer la confiance entre la population et les FDS
Renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble
21.49
19.01
18.18
17.36
Source : Mandela DJAHO, juillet 2023
56
La prévention de l'expansion de l'extrémisme
violent implique une approche intégrée et multidimensionnelle qui
aborde les facteurs sous-jacents qui contribuent à sa montée. En
renforçant la résilience communautaire, comme l'examine
l'étude "Countering Violent Extremism : Developing an Evidence-Base
for Policy and Practice" dirigée par Eric Rosand (2010), on engage
les communautés locales dans la prévention de l'extrémisme
violent.
L'éducation et la sensibilisation, comme le met en
évidence l'ouvrage "Preventing Violent Extremism through Value-Based
Education : A Peaceful Path to Human Flourishing" de M. Ershadul Karim
(2019), jouent un rôle crucial pour promouvoir la compréhension
interculturelle et la tolérance. Par ailleurs, la promotion de
l'inclusion et de la cohésion sociale, ainsi que la gestion efficace des
conflits et de la gouvernance, telles que discutées dans les
études "Cohesion and Coercion : International and Local Dimensions
of Conflict and Community" (2013) édité par Timothy Allen et
Jean-Louis Triaud, s'avèrent des piliers cruciaux pour contrer les
divisions exploitées par les extrémistes et pour créer des
sociétés plus résilientes et harmonieuses.
1.5 Analyse des résultats de la recherche
qualitative
Dans le cadre de cette étude et en raison des
différentes parties prenantes à la question de la
prévention de l'extrémisme violent, nous avons eu des entretiens
avec certains acteurs. Au total nous avons eu douze (12) entretiens. Nous
allons présenter dans cette partie une synthèse de trois (03)
entretiens dont nous avons jugé les contenues plus pertinents. Il s'agit
des entretiens réalisés avec : (i) la responsable du projet
savane motoag mis en oeuvre par Plan-Togo, (ii) le responsable des programmes
de l'ONG WANEP-Togo et (ii) un personnel d'appui d'un CPPLEV de la
région des savanes.
Les échanges ont essentiellement porté sur les
facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et le
lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la
région. Les actions réalisées par les CCPLEV dans le cadre
de la prévention de l'extrémisme violent ainsi que leurs limites
ont également été abordées.
Les entretiens ont relevé que la région des
savanes fait effectivement face à plusieurs types de
vulnérabilité. Les facteurs de vulnérabilités sont
à la fois internes et externes. Ils sont liés notamment au
chômage, à l'ignorance, la pauvreté, les conflits inter et
intracommunautaire,
Par ailleurs, les conflits communautaires créent
souvent des lignes de fracture entre groupes ethniques, religieux ou sociaux.
Les tensions et les violences au sein des communautés
57
foncier, l'accès limité aux ressources de
production. Il faut noter également l'absence de l'Etat qui se traduit
par l'insuffisance des infrastructures socio-économiques de base (route,
électricité, eau, hôpitaux...) ; mais aussi des conflits
politiques, le tribalisme, l'injustice, les frustrations des populations, la
corruption des juges, etc. Par ailleurs, les personnes ressources ont
relevé que l'augmentation du nombre des réfugiés venus du
Burkina-Faso, dispersés dans toute la région, constitue un
véritable danger, dans la mesure où ces déplacements
affectent les vécus quotidiens de la population des savanes sur le plan
socio-économique. Cette situation augmente le taux de chômage et
de vulnérabilité de la population face à
l'insécurité (banditisme, vol, braquage, incivisme), etc.
En ce qui concerne les CPPLEV plusieurs défis ont
été relevés en ce qui concerne leur fonctionnement. Un
diagnostic réalisé en 2021 a révélé que les
comités mis en place ne connaissaient pas leur rôle et leurs
responsabilités ainsi que leurs missions. Une formation a ensuite
été organisée à leur endroit à l'issue de
laquelle ils ont été appuyé dans l'élaboration des
plans d'action en fonction de leur mission. Ces plans d'actions ont
également été financé notamment les actions de
sensibilisations. Un guide de fonctionnement des CPPLEV a été
élaboré et validé récemment à Dapaong. Des
actions sont prévues pour renforcer les CPPLEV sur le plan
organisationnel mais aussi opérationnel en vue d'améliorer les
interventions dans le cadre de la prévention de l'extrémisme
violent.
Il ressort également des entretiens avec les personnes
ressources qu'effectivement, les facteurs de vulnérabilité
peuvent entraîner l'expansion de l'extrémisme violent. En effet,
les individus qui se sentent marginalisés sur le plan social ou
économique sont plus susceptibles de se tourner vers des groupes
extrémistes qui prétendent offrir un sentiment d'appartenance et
des solutions à leurs problèmes. Lorsque des groupes ou des
individus se sentent exclus du processus politique ou ne voient pas de voie
pour exprimer leurs opinions de manière constructive, ils peuvent
être enclins à se tourner vers des idéologies
extrémistes. Par ailleurs, les discriminations basées sur
l'ethnie, la religion, la race, le genre, etc., peuvent créer un
sentiment d'injustice et de ressentiment. Aussi, l'accès limité
à l'éducation et aux opportunités économiques peut
laisser des individus vulnérables aux discours extrémistes qui
offrent une alternative apparente à leur situation.
58
peuvent engendrer des sentiments de frustration, de
colère et de ressentiment. Les conflits communautaires peuvent aussi
affaiblir ou déstabiliser les structures de gouvernance locales. Ces
polarisations peuvent fournir un terrain fertile pour les idéologies
extrémistes qui exploitent ces divisions pour recruter et mobiliser des
partisans.
En termes de stratégies de prévention, les
personnes ressources ont donné plusieurs pistes qui rejoint notre
approche. En effet, selon elles, En favorisant l'inclusion de tous les membres
de la société, indépendamment de leur origine, religion ou
croyance, on réduit les sentiments de marginalisation et d'isolement qui
peuvent conduire à l'extrémisme. En créant des
opportunités économiques et en réduisant les
inégalités sociales, on diminue les facteurs de frustration et de
désespoir qui peuvent pousser certaines personnes vers
l'extrémisme violent. Par ailleurs, l'encouragement de la participation
civique, la coopération et la communication entre les individus et les
groupes de la société peut renforcer le tissu social et
prévenir l'isolement qui peut conduire à l'extrémisme.
Paragraphe 2 : Vérification des
hypothèses
Les recherches menées dans le cadre de notre
étude, à travers le questionnaire, les entretiens et
l'observation directe nous ont permis de collecter des données qui
permettent de vérifier les hypothèses émises.
2.1 Vérification de l'hypothèse
générale
« Dans la région des savanes, il existe des
vulnérabilités dont l'atténuation permettra de
prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent
».
L'analyse des données recueillies sur le terrain nous
montre que 100% des enquêtés ont affirmé que la
région des savanes fait face à des vulnérabilités
(Tableau n°13). Par ailleurs, 100% des
enquêtés ont affirmé que l'atténuation des facteurs
de vulnérabilité permettra de prévenir l'extrémisme
violent (Tableau n°26). Les personnes ressources ont
également précisé qu'ils existent des facteurs de
vulnérabilité dans la région des savanes et
l'atténuation des vulnérabilités permettra de
réduire l'expansion de l'extrémisme violent. Au regard de ce qui
précède, l'hypothèse générale est
confirmée.
59
2.2 Vérification de l'hypothèse
spécifique 1
« Les facteurs socio-économiques, culturels,
politiques, sécuritaires, climatiques, géographiques et ceux
liés au genre constituent des facteurs de vulnérabilité
dans la région des savanes ».
Les enquêtés ont identifié comme facteurs
de vulnérabilité : le fort taux de pauvreté, les
défis d'accès aux soins de santé, les défis
d'accès à l'éducation, le chômage des jeunes, le
changement climatique, le manque d'activités économiques, la
toxicomanie et l'usage des drogues chez les jeunes ou encore
l'insécurité alimentaire (Tableau n°14).
Par ailleurs défis spécifiques aux femmes
(Tableau n°16) et les conflits communautaires
(Tableau n°20) ont également été
identifiés par les enquêtés comme facteurs de
vulnérabilité dans la région des savanes. Les personnes
ressources ont également identifié ces facteurs de
vulnérabilité. Sur la base de ces arguments, l'hypothèse
spécifique 1 est confirmée.
2.3 Vérification de l'hypothèse
spécifique 2
« Les facteurs de vulnérabilité de la
région des savanes peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme
violent ».
L'analyse des résultats montre que 100% des
enquêtés estiment que les GANE peuvent exploiter les
vulnérabilités (Tableau n°15). Par
ailleurs, 85,95% des enquêtés estiment que les GANE peuvent
exploiter les défis spécifiques aux femmes (Tableau
n°17) et 95,87% des enquêtés pensent que les
conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent
(Tableau n°21). Les personnes ressources sont
également d'avis. Nous pouvons donc conclure que l'hypothèse
spécifique 2 est confirmée.
2.4 Vérification de l'hypothèse
spécifique 3
« Le renforcement de la résilience et de la
cohésion sociale dans la région des savanes au Togo peut
permettre de prévenir et réduire l'expansion de
l'extrémisme violent dans la région ».
Les enquêtés ont proposé des actions
comme le développement des AGR, le renforcement des groupements, le
renforcement de la confiance entre la population et les FDS, le renforcement de
la cohésion sociale et le vivre ensemble et la sensibilisation des
populations comme actions à mettre en oeuvre pour prévenir
l'extrémisme violent (Tableau n°27). Les personnes
ressources ont également abordé ces mesures. L'hypothèse
spécifique 3 est donc confirmée.
60
CONCLUSION PARTIELLE
La montée de l'extrémisme violent dans les pays
côtiers en particulier au Togo se manifeste par des attaques des GANE
surtout dans la région des savanes. Cette région fait en effet
face à des vulnérabilités qui font qu'elle constitue un
terreau fertile pour l'expansion de l'extrémisme violent. Notre
étude nous a permis d'analyser les facteurs de
vulnérabilité dans la région des savanes et d'examiner le
lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la
région. Notre deuxième partie nous permettra de proposer une
stratégie de prévention.
61
DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU
RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE
LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION
DES SAVANES
62
CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET
SECTION I : PRESENTATION DU PROJET Paragraphe 1 : Fiche
technique, Contexte & Justification
1.1 Fiche technique
Titre du projet
|
Renforcement de la résilience et de la cohésion
sociale dans la région des savanes
|
Structure de tutelle
|
Observatoire ouest-africain du développement durable
|
Localisation
|
Région des savanes (Dapaong)
|
Pays
|
Togo
|
Objectif général du projet
|
Renforcer la résilience communautaire et promouvoir la
cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en
oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la
capacité des
communautés à faire face aux défis
socio-économiques, environnementaux et culturels.
|
Durée d'exécution
|
02 ans
|
Coût total du projet
|
591 411 500 FCFA
|
Financement du projet
|
· PNUD
· UNFPA
· UNICEF
· UNHCR
· OIM
· Plan-Togo
· Promoteurs du projet
|
Partenaires techniques
|
· Ministère de la sécurité et de la
protection civile
· Ministère chargé des droits de l'Homme et
de la formation à la citoyenneté
· Ministère chargé de la
décentralisation et du développement des territoires
· Ministère chargé des affaires
étrangères
· WANEP-Togo
· REFEDS
|
|
En vue de limiter l'expansion de l'extrémisme violent,
le gouvernement togolais a adopté plusieurs mesures, dont la
création d'un Comité interministériel de prévention
et de lutte
63
1.2 Contexte et justification
Depuis 2016, la menace de l'extrémisme violent est une
préoccupation croissante pour le Togo. Des groupes extrémistes
violents continuent de mener des attaques dans les zones proches de sa
frontière poreuse que le pays partage avec le Burkina Faso. Le Togo a
connu sa première attaque classée terroriste le 10 novembre 2021,
dans la région des savanes frontalière du Burkina Faso. Le pays a
également été frappé par une attaque terroriste
dans la localité de Sanloaga (préfecture de Kpendjal,
région des savanes), une région frontalière du Burkina
Faso, le même mois. Cette attaque a été repoussée
par les éléments de l'opération Koundjouare, mise en place
dans la région des savanes pour empêcher l'infiltration de groupes
armés non étatiques dont des groupes extrémistes et
terroristes via le Burkina et le nord du Bénin.
Toutefois, les attaques qui ont suivi ont
entraîné la perte de vies humaines et de blessés parmi les
civils et les Forces de défense et de sécurité (FDS),
ainsi que le déplacement de populations vers des zones urbaines plus
sûres où elles peuvent recevoir l'aide des autorités. Dans
une allocution télévisée donnée à l'occasion
du 63e anniversaire de l'indépendance du Togo, le 28 avril 2023, le
Président de la République a déclaré qu'environ 100
civils et 40 militaires avaient été tués depuis les
premières attaques djihadistes, fin 2021.
La région des savanes est confrontée à
des défis de taille comme : (i) l'environnement physique hostile, (ii)
l'inexistence du secteur industriel surtout agroalimentaire, (iii) le
chômage et la délinquance des jeunes, (iv) le fort exode des
jeunes de la région vers les autres régions du Togo ainsi que
d'autres pays de la sous-région Ouest-Africaine (Burkina Faso, Ghana,
Côte d'Ivoire..), (v) l'insuffisance des infrastructures
socio-économiques pour l'épanouissement des jeunes, (vi) la
faible implication des femmes et des jeunes au processus de
développement socio-économique de la région (vii) les
difficultés d'accès à la terre pour la production agricole
(en l'occurrence les jeunes filles et les femmes du fait de la discrimination
basée sur le genre), (viii) la faible maîtrise des techniques de
transformation/conservation des produits agricoles découlant de leurs
activités, (ix) les problèmes de corruption des juges, (x) le
favoritisme des plus nantis etc. Ces défis pourraient être
exploités par les GANE pour étendre leur ambition au Togo.
La région des savanes est située à plus
de 600 km de la côte à l'extrême nord du Togo entre 0°
et 1° de longitude Est d'une part et 10° et 11° de latitude Nord
d'autre part. Elle couvre une
64
contre l'extrémisme violent (CIPLEV) établi aux
niveaux national et local. En outre, une stratégie nationale de
prévention de l'extrémisme violent a été
validée en 2022. L'approche du Togo pour prévenir les attaques
extrémistes violentes est double : a) les impératifs
sécuritaires avec la loi de programmation militaire qui fixe les
orientations de l'effort de défense pour la période 2021-2025, et
b) le renforcement de la résilience avec des projets de
développement qui s'inscrivent dans le cadre du plan national de
développement et de la feuille de route de développement du
Gouvernement (2020-2025) notamment l'amélioration de l'accès
à l'eau, forages, mini-centrales, cantines scolaires, inclusion
économique des femmes et des jeunes, etc. Le gouvernement a
également mis en oeuvre un Programme d'urgence pour la région des
savanes (PURS) afin de renforcer la résilience de la population, en
particulier des jeunes, afin d'éviter le recrutement local par des
groupes extrémistes et terroristes.
Malgré les efforts déployés et face
à l'augmentation des incidents sécuritaires, les autorités
nationales ont décrété, le 13 juin 2022 en Conseil des
ministres, l'état d'urgence sécuritaire dans la région des
savanes. Ce décret devrait permettre de « créer un
environnement et des conditions appropriés pour les mesures
administratives et opérationnelles nécessaires à la
conduite efficace des opérations militaires et au maintien de l'ordre et
de la sécurité dans cette région ». Le 6 avril 2023,
l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité, le
projet de loi autorisant la prorogation de 12 mois de l'état d'urgence
sécuritaire.
Le présent projet s'inscrit dans le cadre de la
prévention de l'extrémisme violent au Togo notamment à
travers une approche socio-économique. Le renforcement de la
résilience et de la cohésion sociale dans la région des
savanes pourrait contribuer à promouvoir le vivre ensemble, à
renforcer les liens entre les communautés tout en prévenant les
conflits et en renforçant le contrat social. Le projet permettra
d'offrir des opportunités économiques aux jeunes et aux femmes
afin d'éloigner la possibilité pour ces acteurs de la
société de rejoindre les groupes extrémistes.
Paragraphe 2 : Présentation de la zone cible 2.1
Situation géographique
65
superficie de 8 533 km2, soit 15% du territoire national pour
une population estimée à 828.224 habitants en 2010 (11,7% du
total national) soit une densité de 96 habitants au km2.
Carte n°1 : Présentation de
la région des savanes
Source : Carte réalisée par nous
même à partir des données de terrain (Juillet 2023)
2.2 Situation démographique
La région des savanes constitue l'une des quatre
premières entités administratives mises en place au lendemain de
l'indépendance du pays. Elle a pour chef-lieu la ville de Dapaong. Comme
pour les autres territoires, la région la plus septentrionale du Togo a
connu de multiples modifications.
La configuration administrative actuelle est établie
par le décret n° 2017-144/PR du 15/11/17, fixant le ressort
territorial et chef-lieu des communes des régions maritimes et des
savanes. La région compte seize (16) communes repartis dans les sept
(07) préfectures de la région.
66
Tableau n°28 : Effectif de la
population résidente par commune et sexe, Région des savanes
Préfecture / Commune
|
|
Sexe
|
|
Ensemble
|
|
Féminin
|
|
185
|
480
|
203
|
295
|
|
388
|
775
|
TONE 1
|
101
|
586
|
110
|
157
|
|
211
|
743
|
TONE 2
|
23
|
528
|
26
|
651
|
|
50
|
179
|
TONE 3
|
28
|
729
|
31
|
547
|
|
60
|
276
|
TONE 4
|
31
|
637
|
34
|
940
|
|
66
|
577
|
CINKASSE
|
62
|
574
|
66
|
385
|
|
128
|
959
|
CINKASSE 1
|
37
|
430
|
38
|
562
|
|
75
|
992
|
CINKASSE 2
|
25
|
144
|
27
|
823
|
|
52
|
967
|
KPENDJAL-OUEST
|
58
|
175
|
65
|
155
|
|
123
|
330
|
KPENDJAL-OUEST 1
|
26
|
428
|
30
|
031
|
|
56
|
459
|
KPENDJAL-OUEST 2
|
31
|
747
|
35
|
124
|
|
66
|
871
|
KPENDJAL
|
43
|
035
|
45
|
330
|
|
88
|
365
|
KPENDJAL 1
|
23
|
251
|
24
|
652
|
|
47
|
903
|
KPENDJAL 2
|
19
|
784
|
20
|
678
|
|
40
|
462
|
OTI-SUD
|
73
|
332
|
77
|
044
|
|
150
|
376
|
OTI-SUD 1
|
51
|
610
|
54
|
442
|
|
106
|
052
|
OTI-SUD 2
|
21
|
722
|
22
|
602
|
|
44
|
324
|
OTI
|
60
|
638
|
64
|
210
|
|
124
|
848
|
OTI 1
|
26
|
751
|
27
|
728
|
|
54
|
479
|
OTI 2
|
33
|
887
|
36
|
482
|
|
70
|
369
|
TANDJOARE
|
66
|
181
|
72
|
686
|
|
138
|
867
|
TANDJOARE 1
|
35
|
937
|
38
|
755
|
|
74
|
692
|
TANDJOARE 2
|
30
|
244
|
33
|
931
|
|
64
|
175
|
TOTAL REGION DES
|
549
|
415
|
594
|
105
|
1
|
143
|
520
|
SAVANES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Distribution spatiale de la population,
Année 2022, INSEED - Togo
D'après les données du cinquième
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH), la
population de la région des savanes s'élève à 1 143
520 habitants dont 594 105 femmes et 549 415 hommes. Le tableau ci-dessus
montre l'effectif de la population résidente par commune et sexe.
67
Tableau n°29 : Répartition
des communes
Communes de la Région des savanes
|
N°
|
Préfectures
|
Communes
|
Chef-lieu de commune
|
1
|
CINKASSÉ
|
CINKASSÉ 1
|
Cinkassé
|
|
Timbou
|
2
|
TÔNE
|
TÔNE 1
|
Dapaong
|
|
Naki-Ouest
|
|
Tami
|
|
Korbongou
|
3
|
KPENDJAL
|
KPENDJAL 1
|
Mandouri
|
|
Borgou
|
4
|
KPENDJAL OUEST
|
KPENDJAL OUEST 1
|
Pogno
|
|
Naki-Est
|
5
|
OTI
|
OTI 1
|
Mango
|
|
Barkoissi
|
6
|
OTI SUD
|
OTI SUD 1
|
Gando
|
|
Takpamba
|
7
|
TANDJOUARÉ
|
TANDJOUARÉ 1
|
Nano
|
|
Tandjouare
|
|
2.3 Aspects/Vie culturel(le)s
La région des savanes se caractérise par un
brassage multiethnique. La population la plus représentée est
celle des Moba-Gourma suivie des Tchokossi, des NgamGam, des Mossis et des
Peuls. Les principales fêtes traditionnelles de la région sont
« Tigban Pab » et « Koudapaani » qui se
célèbrent annuellement dans la zone et attirent un grand nombre
de touristes.
En plus des réserves fauniques et floristiques, la
région regorge également d'importants sites touristiques. La
fosse aux lions, la fosse sacrée de Doung, les peintures rupestres de
Namoudjoga et Sogou et la fosse sacrée de Tanlona, sont autant de lieux
qui attirent les touristes dans la zone. Les greniers des grottes de Nok, de
Mamproug et de Kouba sont incrites sur la liste indicative du patrimoine
mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture (UNESCO).
68
2.4 Situation sociale
La bande septentrionale des localités de l'espace
frontalier Bénin-Burkina-Togo, à accessibilité souvent
très limitée, est restée longtemps un espace
éprouvé par une forte précarité
socioéconomique où le sentiment d'abandon est fortement
ancré dans la conscience collective. Naturellement tournée vers
les pays voisins par son positionnement géographique, la région
des savanes est plus particulièrement touchée par une
fragilité de la cohésion sociale.
Au niveau individuel ou communautaire, le manque de
cohésion sociale se traduit par de récurrents conflits
(liés surtout au foncier), le manque de confiance aux mécanismes
de résolution pacifique des conflits formels (tribunaux) et informels
(conseils de sages), la faiblesse de la coopération entre les
populations et les forces de défense et de sécurité
l'insuffisance d'opportunités pour les femmes et les jeunes. C'est
à cet effet que la région des savanes abrite tous les ans de
récurrents conflits communautaires liés au foncier et à la
succession de la chefferie traditionnelle. A cela, faut-il ajouter les conflits
liés à la gestion du pastoralisme et de la transhumance
transfrontalière qui mettent régulièrement aux prises les
éleveurs et agriculteurs, chacun défendant des
intérêts légitime. Aussi, la population de la région
des savanes a-t-elle été impactée par la pandémie
du coronavirus dont les conséquences ont aggravé la
précarité des conditions de vie des citoyens.
2.5 Situation économique
La Région des savanes est la région la plus
pauvre économiquement au Togo (L. B. Penn, 2020 ; Inseed, 2018). Ce qui
est la résultante de la quasi-existence des entreprises et industries
devant animer la vie économique de la localité. Le taux de
pauvreté de ladite région est de 65% selon la cartographie de la
pauvreté (Inseed, 2019). L'étude « Cartographie des
opportunités des jeunes » mentionne les trois métiers
porteurs en termes d'importance. Il s'agit notamment de l'agriculture, de
l'élevage et du commerce.
Selon le Recensement National de l'Agriculture (RNA, 2012),
l'agriculture de subsistance constitue l'activité fondamentale
pratiquée par les habitants des savanes (96% des ménages). Les
principales cultures sont vivrières (sorgho, le mil, le riz, le haricot,
le maïs, le voandzou et l'igname, etc.), et occupent près de 92%
des superficies cultivées. À ces cultures vivrières
s'ajoutent quelques produits de rente (coton, le tabac et l'arachide, etc.).
Les techniques culturales sont essentiellement traditionnelles et
caractérisées par une atomisation de l'espace
69
agraire en unités d'exploitation familiale, et un
système de production axé sur l'occupation extensive des sols.
Seconde activité économique de la
région, l'élevage y est très répandu et demeure une
importante source de revenu et d'alimentation des populations. On y
élève les bovins, les porcins, les ovins, les caprins, la
volaille, etc. Si la région est favorable à l'élevage, de
sérieux problèmes liés à la pratique pastorale
(manque de pâturage et de points d'eau permanents, problèmes
fonciers) favorisent l'émergence de conflits réguliers entre
agriculteurs et éleveurs.
Sur le plan commercial, la situation géographique est
un avantage pour cette région qui constitue la principale porte
d'entrée du bétail transhumant des Peuls nomades provenant du
Sahel sur le territoire national. En effet, située à
proximité des frontières avec le Ghana, le Burkina Faso et le
Bénin, les échanges commerciaux sont omniprésents et les
contacts frontaliers sont permanents dans cette zone du pays. Les produits
végétaux (Maïs, sorgho, soja...) et animaux (volaille,
bovins, caprins...) représentent le plus important volume des
marchandises commercialisées.
2.6 Situation de l'emploi
Dans la quête de l'emploi, les jeunes rencontrent
plusieurs difficultés. Selon une étude dénommée
« Cartographie des opportunités des jeunes »
réalisée en décembre 2022 par UNICEF Togo dans 9
préfectures de trois régions y compris la région des
savanes (Oti Sud 1, Tône 1, Tône 4, Kpendjal 1 et Kpendjal 2), dans
le cadre du projet de « Promotion de la participation des jeunes dans
la prévention des conflits et renforcement de la cohésion sociale
pour une paix durable au Togo », la plus grande difficulté des
jeunes concerne le manque de financement des initiatives selon 50% des
enquêtés. Cela concerne surtout les artisans qui, après
leur apprentissage, doivent avoir les ressources pour installer leur
atelier.
La deuxième difficulté majeure est le manque
d'opportunité d'emploi (36%). Cette difficulté est plus
liée à l'ignorance des opportunités d'emploi qui se
présentent aux jeunes. Hormis les deux précédentes
difficultés mentionnées, on note aussi le manque
d'expériences des jeunes (4%), l'inadéquation des formations des
jeunes avec les profils recherchés (3%) et les discriminations diverses
(2%).
70
2.7 Situation écologique
La Région des savanes située dans la partie
septentrionale du Togo, appartient à la zone soudano-guinéenne
avec des savanes boisées ou arborées qui évoluent en
savanes arbustives en raison de l'exploitation agricole des populations. On y
trouve une végétation arbustive et herbeuse, semi décidue,
sous la forme d'îlots forestiers. Ces îlots présentent le
statut de forêt classée : de Galangashi ; de la Fosse aux Lions ;
de Mango et de l'Oti-Mandouri. La Région des savanes renferme des Aires
protégés et des réserves naturelles à savoir : la
réserve de faune Oti-Mandouri, la forêt classée de
Barkoissi, la forêt classée de Doungh, la Réserve de faune
de la Fosse-aux-Lions. Aussi, de fortes pluies diluviennes sont
enregistrées en fin d'année 2020 au nord du Togo, notamment dans
la région des savanes. Elles ont occasionné des
décès, plusieurs blessés, l'écroulement de cases
d'habitation, de même que la rupture de certains ponts, le
débordement de plusieurs cours d'eau, notamment l'Oti, l'enclavement de
certaines localités du fait de l'impraticabilité des pistes et
routes et des centaines d'hectares de champs inondés, induisant par
endroits le besoin de reprise de certaines opérations culturales et
compromettant les récoltes dans ces localités. Des
activités d'appui aux sinistrés ont été
menées, tout comme la sensibilisation des communautés riveraines
des cours d'eau et bassins.
SECTION II : OBJECTIFS, RESULTATS ET ACTIVITES DU PROJET
Paragraphe 1 : Objectifs et résultats du projet
1.3 Objectif général
L'objectif général du projet est de renforcer
la résilience communautaire et de promouvoir la cohésion sociale
au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives
stratégiques et durables qui améliorent la capacité des
communautés à faire face aux défis
socio-économiques, environnementaux et culturels.
1.4 Objectif spécifique
Plus précisément, cette initiative vise à
:
· Objectif spécifique 1 : Mettre
en place un cadre de concertation des élus locaux et des leaders
communautaires de la région des savanes dans le cadre de la
prévention des conflits et de l'extrémisme violent
71
· Objectif spécifique 2 :
Promouvoir des plateformes périodiques de dialogue
communautaire et de développement local pour renforcer la
cohésion sociale
· Objectif spécifique 3 :
Renforcer la confiance mutuelle entre la population et les forces de
défense et de sécurité
· Objectif spécifique 4 :
Renforcer les capacités techniques et financières
d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes et de 64
entrepreneurs individuels, en vue de les rendre plus autonomes grâce aux
revenus de leurs activités
1.5 Résultats attendus
A l'issue de la mise en oeuvre du projet, les résultats
suivants sont attendus :
· Résultat 1 : Un cadre de
concertation des élus locaux et des leaders communautaires de la
région des savanes est mis en place dans le cadre de la
prévention des conflits et de l'extrémisme violent
· Résultat 2 : Des plateformes
de dialogue communautaire et de développement local sont promues pour
renforcer la cohésion sociale
· Résultat 3 : La confiance
mutuelle entre la population et les forces de défense et de
sécurité est renforcée
· Résultat 4 : Les
capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64
groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs sont
renforcées en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus
de leurs activités
Paragraphe 2 : Activités du projet
2.1 Activités préparatoires
2.1.1 Recrutement de l'équipe de gestion du
projet
En vue de faciliter le recrutement, un cabinet sera
identifié pour conduire le processus. L'appel à candidature
respectera les normes standard et sera publié dans les médias,
presses, réseaux sociaux, sites officiels de publication...Le processus
de recrutement couvrira une période de deux (02) mois.
72
2.1.2 Acquisition des mobiliers de bureau
Parallèlement au processus de recrutement,
l'installation des bureaux à Dapaong sera entamée. Tout
l'équipement nécessaire pour le fonctionnement de l'équipe
de projet sera acquis. Après la prise de fonction de l'équipe de
projet, l'acquisition des matériels roulant sera lancé. Il s'agit
d'un (01) véhicule 4X4 pour le déplacement du Coordonnateur du
projet et les autres membres de l'équipe et de deux (02) pour les
déplacements des deux Assistants.
2.1.3 Lancement officiel du projet
Le lancement officiel du projet se fera sous forme de
conférence de presse qui sera organisé au sein des locaux du
projet. Il verra la participation des représentants des organisations
partenaires sur le projet (06), des partenaires techniques et financiers (03),
des élus locaux (16), des leaders communautaires (03), des
représentants des groupes de femmes (02) et de jeunes (02), des
représentants des FDS (02), de la presse (10) ... Le lancement officiel
marquera le démarrage effectif des activités du projet.
2.1.4 Réunion de cadrage
Une réunion de cadrage sera organisée afin de
permettre tant à l'équipe de gestion du projet qu'au
Comité de pilotage d'avoir la même compréhension du projet.
L'atelier permettra également de valider la planification
opérationnelle qui sera présentée par le Coordonnateur du
projet et le Chargé de Suivi-évaluation. Prendront part à
cette rencontre, les membres du Comité de pilotage (09) et de
l'équipe projet (06).
Objectif 1 : Mettre en place un cadre de concertation des
élus locaux et des leaders communautaires de la région des
savanes dans le cadre de la prévention des conflits et de
l'extrémisme violent
2.2 Atelier de renforcement de capacités des
élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent
En vue d'impliquer davantage les élus locaux dans la
prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme
violent, un atelier de renforcement de capacités sera organisé
à leur endroit. Cet atelier verra la participation de 32 personnes dont
16 maires et 16 adjoints aux maires. L'atelier sera organisé sur deux
jours et sera animé par trois (03) experts en
73
prévention des conflits et de l'extrémisme
violent. Les thématiques suivantes seront abordées : Les conflits
communautaires, la propagation de l'extrémisme violent au Togo, les
mécanismes de prévention et de lutte contre l'extrémisme
violent au Togo, le rôle des élus locaux dans la prévention
des conflits, la négociation et la médiation...
2.3 Atelier de renforcement de capacités des
leaders communautaires sur la prévention des conflits communautaires et
de l'extrémisme violent
80 leaders communautaires, à raison de 5 leaders par
commune (2 chefs traditionnels, 1 leader musulman, 1 prête, 1 pasteur)
seront formés pendant deux jours sur leur rôle dans la
prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme
violent. A cet effet, deux ateliers de 40 participants chacun seront
organisés. Les ateliers seront animés par trois (03) experts en
prévention des conflits et de l'extrémisme violent.
2.4 Campagne de communication autour de la
prévention des conflits et de l'extrémisme violent
Une (01) émission radiophonique sera animé sur
trois radios par trimestre. Ces émissions serviront essentiellement
à sensibiliser les populations sur la prévention des conflits, le
vivre ensemble, la promotion de la cohésion sociale...Les
émissions seront animées en langues locales par les leaders
communautaires formés, appuyés par les membres des organisations
partenaires et l'équipe de gestion du projet. Au total 24
émissions seront animées sur la durée du projet.
Par ailleurs, des spots de sensibilisation seront
conçus et traduits en langues locales puis diffusés sur les
radios communautaires. Les diffusions se feront sur 3 radios à raison de
2 diffusions par jour sur 3 jours de la semaine sur l'ensemble de la
durée du projet. Au total 504 diffusions seront faites sur la
durée du projet à partir du 4e mois après le
démarrage du projet.
Objectif spécifique 2 : Promouvoir des plateformes
périodiques de dialogue communautaire et de développement local
pour renforcer la cohésion sociale
2.5 Organisation des dialogues communautaires
Un débat communautaire sera organisé chaque
trimestre sur la durée du projet soit 8 débats dans les 16
communes de la région. Au total, 128 débats seront
organisés sur la durée du projet. Ces cadres permettront de
débattre des défis des communes et verront la participation
74
des chefs traditionnels, des leaders communautaires, des
membres des organisations de la société civile, des
représentants des groupes de femmes et de jeunes...Des grandes
décisions seront prises au cours de ces cadres de dialogues et des
messages clés seront définis pour faire des plaidoyers.
2.6 Organisation des actions communautaires
En vue de renforcer la cohésion sociale et promouvoir
le vivre ensemble, des actions communautaires seront menées chaque une
fois par trimestre dans chaque commune soit 8 sorties dans les 16 communes de
la région. Au total, 128 sorties seront organisées sur la
durée du projet. Ces actions seront menées en collaboration avec
les communes et les groupes organisés, les établissements
scolaires ... Les actions peuvent inclurent le reboisement de masse, le
nettoyage des places publiques, le nettoyage des hôpitaux...
Objectif spécifique 3 : Renforcer la confiance
mutuelle entre la population et les forces de défense et de
sécurité
2.7 Organisation des cadres périodique de dialogue
civilo-militaire
Un cadre de dialogue civilo-militaire sera organisé
par semestre. Au total 04 cadres de dialogue civilo-militaire seront
organisés dans deux (02) communes différentes à raison de
8 cadres par commune sur la durée du projet. Ces cadres verront la
participation des représentants des FDS, de la société
civile et des leaders communautaires. Au total 80 personnes prendront part
à chaque dialogue à raison de 10 personnes par commune. Les
sessions serviront à faire le point sur les conflits dans les communes
et à améliorer les relations entres les civiles et les
militaires.
2.8 Renforcement des campagnes d'opérations
médicales gratuites
Deux campagnes d'opérations médicales gratuites
sont organisées par des médecins militaires au profit des
populations sur la durée du projet. Plus de 1.000 personnes par commune
sont attendues comme bénéficiaires à ces opérations
dont 50% de femmes en termes de soins en ophtalmologie, chirurgie,
gynécologie et consultation dentaire. Cela facilitera en fin de compte
les interactions entre les organes de défense et de
sécurité et la population, réduira la méfiance
envers les forces de défense et de sécurité et permettra
la collaboration dans la prévention et la lutte contre
l'extrémisme violent ainsi que d'autres menaces à la
sécurité.
75
Objectif spécifique 4 : Renforcer les
capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64
groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs individuels, en vue
de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs
activités
2.9 Renforcement de capacités en entrepreneuriat de
64 groupements de femmes et de jeunes
Après l'identification des 64 groupements
bénéficiaires (4 groupements par commune dont 2 groupements de
femme et 2 groupements de jeunes), deux (02) ateliers de renforcement de
capacités seront organisés à l'endroit de ces groupements
sur deux (02) jours. Au total, trois (03) membres de chaque groupement seront
formés. 192 personnes seront formées au total à raison de
96 personnes par atelier. Les modules sur la gestion des groupements,
l'accès aux crédits, la commercialisation des produits...seront
abordées au cours des sessions qui seront animés par deux
experts. Par ailleurs des modules liés à la cohésion
sociale et au vivre ensemble seront également abordées au cours
de ces sessions. Un spécialiste en prévention des conflits
animera cette formation. Au cours de ces ateliers, les besoins en
équipements agricoles des groupements seront identifiés.
2.10 Amélioration des capacités de
gestion de 64 entrepreneurs
64 entrepreneurs à raison de 4 entrepreneurs par
commune (2 femmes et 2 jeunes) seront identifiés et formé au
cours d'un atelier d'un jour sur la gestion d'entreprise, l'accès aux
marchés et aux financements, etc. A la fin de la formation, chaque
entrepreneur recevra une subvention de 200000 FCFA pour les soutenir dans le
développement de leurs entreprises. Cette activité permettra
d'outiller les entrepreneurs afin d'améliorer leur capacité de
gestion.
2.11 Don d'équipements agricoles aux
groupements
A partir de l'identification des besoins en
équipements agricoles, des achats d'équipements seront faits. Les
représentants des groupements seront ensuite invités à
récupérer ces équipements. Une subvention de 500.000 sera
ensuite accordée à chaque groupement au cours de la remise des
équipements pour les soutenir dans le développement de leur
activité.
2.12 Tableau n°30 : Chronogramme
76
Activités
|
Année 1
|
Année 2
|
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Recrutement de l'équipe de gestion du projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Acquisition des mobiliers de bureau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lancement officiel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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Réunion de cadrage
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Atelier de renforcement de capacités des élus
locaux sur la prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent
|
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Atelier de renforcement de capacités des leaders
communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent
|
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|
Campagne de communication autour de la prévention des
conflits et de l'extrémisme violent
|
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|
Organisation des cadres périodique de dialogue
civilo-militaire
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|
Organisation des campagnes d'opérations médicales
gratuites
|
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|
Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64
groupements de femmes et de jeunes
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
Renforcement de capacités de 64 entrepreneurs
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
Don d'équipements agricoles aux groupements Suivi
Évaluation à mi-parcours
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
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|
Évaluation finale
|
|
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|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Mandela DJAHO, août 2023
77
CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET
SECTION I : RESSOURCES
Paragraphe 1 : Ressources humaines, financières
et stratégie de financement du projet 1.1 Ressources
humaines
La mise en oeuvre de ce projet nécessite une
mobilisation des ressources humaines disposant des compétences en
gestion de projet lié à la prévention des conflits et de
l'extrémisme violent. A cet effet, l'équipe de gestion du projet
sera composée de :
· Un(e) Coordonnateur(trice) de projet :
Il est chargé de la gestion administrative et
opérationnelle du projet. Il supervisera toute l'organisation surtout la
gestion financière globale du projet. Il est chargé
d'élaborer les termes de références des activités.
Il fournira des rapports trimestriels, semestriels et annuels de mise en oeuvre
du projet. Le Coordonnateur disposera d'au moins un Bac+5 en sciences sociales
ou gestion des projets avec au moins dix (10) ans d'expériences en
gestion de projets liés à la cohésion sociale ou à
la prévention des conflits.
· Un(e) Secrétaire-Comptable :
Il/Elle sera responsable de la gestion financière du projet. Il
s'occupera d'élaborer les budgets, de faire les décaissements et
de produire les états financiers. Il fournira des rapports financiers
mensuels, trimestriels, semestriels et annuels et veillera à ce que les
pièces comptables soient à jour. Il veillera au respect des
procédures de l'organisation de mise en oeuvre du projet. Le/la
secrétaire-comptable disposera d'au moins une licence en
secrétariat avec au moins cinq (05) d'expérience à un
poste similaire.
· Deux agents de terrain : Ils seront
chargés d'appuyer le Coordonnateur du projet sur le terrain. Ils seront
en contact permanent avec les bénéficiaires et les
autorités locales. Ils se déplaceront dans les communes avec des
engins roulants (moto) et feront des rapports hebdomadaires au Coordonnateur du
projet. A la lumière des données du terrain et/ou des
circonstances spécifiques, les agents sont appelés à
fournir des propositions concrètes pour la réussite des actions
programmées dans le cadre du projet. Les agents de terrain disposeront
d'au moins un Bac+2 avec au moins cinq (05) ans d'expériences à
des postes similaires.
78
· Un(e) Chargé(e) de
suivi-évaluation : Il a pour fonction d'assurer le suivi et
l'évaluation du projet. Il travaillera en étroite collaboration
avec le/la Coordonnateur(trice) du projet. Il proposera les rapports de suivi
du projet qu'il soumettra au Coordonnateur(trice). Le chargé de
suivi-évaluation disposera d'au moins un Bac+4 en sociologie, gestion
des projets avec au moins cinq (05) ans d'expériences à des
postes similaires
· Un(e) Chargé(e) de communication :
Il sera chargé de renforcer la visibilité autour du
projet. Il assurera l'organisation de la couverture médiatique autour de
l'ensemble des activités qui seront menées dans le cadre de la
mise en oeuvre du projet. Le chargé de communication disposera d'au
moins un bac+4 en communication avec au moins cinq (05) ans
d'expériences à des postes similaires.
1.2 Ressources financières (confère
budget)
Les besoins financiers permettront de couvrir les charges
liées à la location des bureaux, à l'organisation des
formations, à l'achat des équipements agricole, à la prise
en charge des ressources humaines, l'achat des équipements roulants pour
les déplacements de l'équipe de gestion du projet.
En effet, le budget sera méticuleusement
planifié et dirigé vers des domaines cruciaux tels que la
formation et le renforcement des capacités des parties prenantes, la
mise en oeuvre d'activités opérationnelles, l'acquisition de
matériel spécialisé, ainsi que la recherche et
l'évaluation pour une compréhension approfondie des besoins
communautaires. De plus, une partie du budget est réservée
à la sensibilisation et à la communication, favorisant ainsi une
compréhension mutuelle et la participation active des membres de la
communauté. Le budget global de notre projet s'élève
à 591 411 500 FCFA.
1.3 Tableau n° 31 :
Budget
79
N°
|
DESIGNATION
|
UNITE
|
TOT AL UNIT E
|
COÛT UNITAIRE
|
COÛT TOTAL (FCFA)
|
Note explicative
|
1
|
Activités préparatoires
|
|
|
|
|
1.1
|
Recrutement de l'équipe de gestion du
projet
|
|
|
1
|
000
|
000
|
|
1.1.1
|
Honoraire cabinet de recrutement
|
Forfait
|
1
|
1
|
000
|
000
|
1
|
000
|
000
|
Un cabinet sera recruté pour s'occuper du processus de
recrutement de l'équipe de gestion du projet
|
1.2
|
Lancement officiel du projet
|
|
|
1
|
060
|
000
|
|
1.2.1
|
Couverture médiatique
|
Forfait
|
|
|
|
|
|
100
|
000
|
Un forfait de 100.000 est réservé pour la
couverture médiatique
|
1.2.2
|
Impression de banderoles
|
|
2
|
|
50
|
000
|
|
100
|
000
|
Deux banderoles seront imprimées à raison de
50.000 fr l'unité
|
1.2.3
|
Cocktail
|
Forfait
|
|
|
|
|
|
500
|
000
|
Un forfait de 500.000 est prévu pour le cocktail
à la fin de la cérémonie de lancement officiel
|
1.2.4
|
Modérateur
|
1 personne
|
1
|
|
50
|
000
|
|
50
|
000
|
Un modérateur sera identifié pour animer la
cérémonie et son honoraire est fixé à 50.000 fr
|
1.2.5
|
Déplacement des participants
|
31 personnes
|
31
|
|
10
|
000
|
|
310
|
000
|
31 personnes seront prises en charge pour leur
déplacement
|
1.3
|
Réunion de cadrage
|
|
|
|
275
|
500
|
|
1.3.1
|
Pause déjeuner
|
15 personnes
|
15
|
|
7
|
000
|
|
105
|
000
|
Une pause déjeuner sera organisée pour les 15
participants à la réunion de cadrage
|
1.3.2
|
Pause café
|
15 personnes
|
15
|
|
2
|
500
|
|
37
|
500
|
Une pause café sera organisée pour les 15
participants à la réunion de cadrage
|
1.3.3
|
Location de la salle
|
1 salle
|
1
|
|
65
|
000
|
|
65
|
000
|
Une salle de réunion sera louée pour
l'organisation de la réunion de cadrage
|
1.3.4
|
Communication
|
Forfait
|
2
|
|
7
|
500
|
|
15
|
000
|
Deux cartes de crédits de 7500 seront payées pour
la communication
|
1.3.5
|
Eau
|
2 cartons
|
2
|
|
4
|
000
|
|
8
|
000
|
Deux cartons d'eau de 4000 Fr l'unité seront
payés
|
1.3.6
|
Déplacement des participants
|
9 personnes
|
9
|
|
5
|
000
|
|
45
|
000
|
Les 9 membres du comité de pilotage recevront chacun 5000
pour leur déplacement
|
|
80
Sous total 1
|
2 335 500
|
2
|
Atelier de renforcement de capacités des
élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent
|
2.1
|
Prise en charge des élus et adjoints des communes
environnantes
|
30 pers*3nuités
|
90
|
28 000
|
2 520 000
|
La prise en charge sera réservée pour 15 maires et
15 adjoints aux maires venant des communes environnantes à la commune
qui héberge l'atelier, Ils arriveront la veille de l'atelier et
repartiront le 3e jour
|
2.2
|
Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur
(Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)
|
7personnes*3
nuités*
|
21
|
28 000
|
588 000
|
L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de
l'activité et repartira le 3e jour
|
2.3
|
Frais de déplacement des participants locaux
|
2personnes*2
jours
|
4
|
5 000
|
20 000
|
Le maire et son adjoint de la commune qui héberge
l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur
déplacement
|
2.4
|
Carburant pour le déplacement des participants des
communes environnantes
|
30personnes
|
30
|
10 000
|
300 000
|
15 maires et 15 adjoints aux maires venant des communes
environnantes à la commune qui héberge l'atelier recevront chacun
10.000 pour le carburant
|
2.5
|
Prise en charge des chauffeurs et gardes du corps des
élus des communes environnantes
|
30personnes*3n
uités
|
90
|
14 000
|
1 260 000
|
Les chauffeurs et gardes du corps des élus des communes
environnantes recevront un forfait de 14.000 fr pour leur prise en charge
|
2.6
|
Pause café ( 1pause café *2jours * pour
32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)
|
41personnes*2jo
urs
|
82
|
2 500
|
205 000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
32 participants à l'atelier
|
2.7
|
Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *2jours * pour
32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)
|
41personnes*2jo
urs
|
82
|
7 500
|
615 000
|
Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble
des 32 participants à l'atelier
|
2.8
|
Eau
|
5cartons*2jours
|
10
|
4 000
|
40 000
|
5 cartons d'eau seront payés chaque jour de l'atelier
|
2.9
|
Honoraire des consultants
|
3personnes*2jou
rs
|
6
|
60 000
|
360 000
|
3 consultants seront payés sur les 2 jours de
l'atelier à raison de 60.000 par jour
|
2.10
|
Honoraires des rapporteurs
|
1personne*2jour
s
|
2
|
20 000
|
40 000
|
Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur
les deux jours
|
|
81
2.11
|
Location de salle de l'intérieur + Sono
|
1 salle *2jours
|
2
|
65 000
|
130 000
|
Une salle de réunion sera louée pour deux jours
à raison de 65.000 la journée.
|
2.12
|
Achat de carburant
|
Forfait
|
2
|
150 000
|
300 000
|
Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour
l'achat de carburant pour l'équipe projet
|
2.13
|
Banderoles
|
2 Banderoles
|
2
|
30 000
|
60 000
|
Deux banderoles seront imprimées à raison de
30.000 fr l'unité
|
2.14
|
Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+
presse écrite )
|
Forfait
|
1
|
100 000
|
100 000
|
Un forfait de 100.000 est réservé pour la
couverture médiatique
|
2.15
|
Kit des participants
|
38personnes
|
38
|
1 500
|
57 000
|
Un forfait de 57000 est prévu pour payer le kit des
participants à raison de 1500 par participant
|
Sous total 2
|
6 595 000
|
|
3
|
Atelier de renforcement de capacités des leaders
communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent
|
3.1
|
Prise en charge des leaders communautaires des communes
environnantes
|
75 pers*3nuités
|
225
|
28 000
|
6 300 000
|
La prise en charge sera réservée aux 75 leaders
communautaires venant des communes environnantes à la commune qui
héberge l'atelier, Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront
le 3e jour
|
3.2
|
Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur
(Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)
|
7personnes*3
nuités*
|
21
|
28 000
|
588 000
|
L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de
l'activité et repartira le 3e jour
|
3.3
|
Frais de déplacement des participants locaux
|
5personnes*2
jours
|
10
|
5 000
|
50 000
|
Les 5 participants de la commune qui héberge
l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur
déplacement
|
3.4
|
Frais de déplacement des leaders communautaires des
communes environnantes
|
75personnes
|
75
|
10 000
|
750 000
|
Les 75 leaders communautaires venant des communes environnantes
à la commune qui héberge l'atelier recevront chacun 10.000 pour
le carburant
|
3.5
|
Pause café ( 1pause café *2jours * pour 80
particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)
|
89personnes*2jo
urs
|
178
|
2 500
|
445 000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
89 participants à l'atelier
|
|
82
3.6
|
Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *2jours * pour
32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)
|
89personnes*2jo
urs
|
178
|
7 500
|
1 335 000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
89 participants à l'atelier
|
3.7
|
Eau
|
5cartons*4jours
|
20
|
4 000
|
80 000
|
5 cartons d'eau seront payés chaque jour de l'atelier
|
3.8
|
Honoraire des consultants
|
3personnes*4jou
rs
|
12
|
60 000
|
720 000
|
3 consultants seront payés sur les 4 jours de
l'atelier à raison de 60.000 par jour
|
3.9
|
Honoraires des rapporteurs
|
1personne*4jour
s
|
4
|
20 000
|
80 000
|
Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur
les quatre jours
|
3.10
|
Location de salle de l'intérieur + Sono
|
1 salle *4jours
|
4
|
65 000
|
260 000
|
Une salle de réunion sera louée pour quatre jours
à raison de 65.000 la journée.
|
3.11
|
Achat de carburant
|
Forfait
|
4
|
150 000
|
600 000
|
Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour
l'achat de carburant pour l'équipe projet
|
3.12
|
Banderoles
|
2 Banderoles
|
2
|
30 000
|
60 000
|
Deux banderoles seront imprimées à raison de
30.000 fr l'unité
|
3.13
|
Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+
presse écrite)
|
Forfait
|
2
|
100 000
|
200 000
|
Un forfait de 200.000 est réservé pour la
couverture médiatique à raison de 100.000 par couverture
|
3.14
|
Kit des participants
|
90personnes
|
90
|
1 500
|
135 000
|
Un forfait de 135000 est prévu pour payer le kit des
participants à raison de 1500 par participant
|
Sous total 3
|
11 603 000
|
|
4
|
Campagne de communication autour de la prévention
des conflits et de l'extrémisme violent
|
4.1
|
Emission radiophonique
|
960 000
|
|
4.1.1
|
Temps d'antenne
|
Emissions
|
24
|
30 000
|
720 000
|
24 émissions seront animées pour un total de
720.000 f à raison de 30.000 par émission
|
4.1.2
|
Déplacement des animateurs
|
Animateurs
|
48
|
5 000
|
240 000
|
Un forfait de 5000 est prévu pour le déplacement
des deux personnes ressources qui vont animer les émissions
|
4.2
|
Conception et diffusion de spot de
sensibilisation
|
1 712 000
|
|
4.2.1
|
Honoraire de la structure de production du spot audio +Frais de
traduction du spot audio en 4
|
Forfait
|
1
|
200 000
|
200 000
|
Un forfait de 200.000 fr est prévu comme honoraire pour
la structure de production du spot audio. La structure se chargera
également de la traduction des
|
|
83
|
langues ( Moba, Kabye, Kotokoli, Ewe)
|
|
|
|
|
|
|
|
spots audio en 4 langues
|
4.2.2
|
Diffusion des spots
|
Diffusions
|
504
|
3
|
000
|
1
|
512
|
000
|
504 diffusions sont prévues à un coût de
3.000 fr par diffusion
|
Sous total 4
|
|
2
|
672
|
000
|
|
5
|
Organisation des dialogues communautaires
|
|
|
|
5.1
|
Couverture médiatique
|
|
128
|
50
|
000
|
6
|
400
|
000
|
Un forfait de 640.000 fr est prévu pour la couverture
médiatique des 128 dialogues communautaires à raison de 50.000 fr
par dialogue
|
5.2
|
Cocktail
|
Forfait
|
128
|
100
|
000
|
12
|
800
|
000
|
Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour les 128
dialogues communautaires à raison de 100.000 par dialogue
|
5.3
|
Déplacement des autorités
|
10 autorités par
débat
|
1 280
|
5
|
000
|
6
|
400
|
000
|
5000 fr seront remis aux 10 autorités locales qui
participeront aux dialogues pour leur déplacement
|
Sous total 5
|
|
25
|
600
|
000
|
|
6
|
Organisation des actions communautaires
|
|
|
|
6.1
|
Couverture médiatique
|
|
128
|
50
|
000
|
6
|
400
|
000
|
Un forfait de 640.000 fr est prévu pour la couverture
médiatique des 128 actions communautaires à raison de 50.000 fr
par dialogue
|
6.2
|
Rafraîchissement
|
Forfait
|
128
|
100
|
000
|
12
|
800
|
000
|
Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour le
rafraîchissement des 128 actions communautaires à raison de
100.000 par activité
|
6.3
|
Frais d'organisation
|
Forfait
|
128
|
100
|
000
|
12
|
800
|
000
|
Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour l'organisation
des 128 actions communautaires à raison de 100.000 par
activité
|
Sous total 6
|
|
32
|
000
|
000
|
|
7
|
Organisation des cadres périodiques de dialogue
civilo-militaire
|
|
|
|
7.1
|
Prise en charge des participants des communes
environnantes
|
70
pers*2nuités*8
ateliers
|
1 120
|
28
|
000
|
31
|
360
|
000
|
La prise en charge sera réservée aux 70
participants venant des communes environnantes à la commune qui
héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de
|
|
84
|
|
|
|
|
|
|
|
|
l'atelier et repartiront le 2e jour de l'atelier
|
7.2
|
Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur
(Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)
|
7personnes*2 nuités*8ateliers
|
112
|
28
|
000
|
3
|
136
|
000
|
L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de
l'activité et repartira le 2e jour
|
7.3
|
Frais de déplacement des participants locaux
|
10personnes*8at
eliers
|
80
|
5
|
000
|
|
400
|
000
|
Les 10 participants de la commune qui héberge
l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur
déplacement
|
7.4
|
Pause café ( 1pause café *1jour* pour 80
particiapnts + 6personnes UGP)
|
86personnes*1jo ur*8ateliers
|
688
|
2
|
500
|
1
|
720
|
000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
86 participants à l'atelier
|
7.5
|
Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *1jour* pour 80
particiapnts + 6personnes UGP)
|
86personnes*1jo ur*8ateliers
|
688
|
7
|
500
|
5
|
160
|
000
|
Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble
des 86 participants à l'atelier
|
7.6
|
Eau
|
5cartons*1jour*
8ateliers
|
40
|
4
|
000
|
|
160
|
000
|
5 cartons d'eau seront payés chaque jour par atelier
|
7.7
|
Honoraires des rapporteurs
|
1personne*8atel
iers
|
8
|
20
|
000
|
|
160
|
000
|
Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur
les huit jours
|
7.8
|
Location de salle de l'intérieur + Sono
|
1 salle *8ateliers
|
8
|
65
|
000
|
|
520
|
000
|
Une salle de réunion sera louée pour 8 ateliers
à raison de 65.000 la journée.
|
7.9
|
Achat de carburant
|
Forfait
|
8
|
150
|
000
|
1
|
200
|
000
|
Un forfait de 1.200.000 fr sera réservé pour
l'achat de carburant pour l'équipe projet
|
7.10
|
Banderoles
|
8 Banderoles
|
8
|
30
|
000
|
|
240
|
000
|
Huit banderoles seront imprimées à raison de
30.000 fr l'unité
|
7.11
|
Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+
presse écrite )
|
Forfait
|
8
|
50
|
000
|
|
400
|
000
|
Un forfait de 400.000 est réservé pour la
couverture médiatique à raison de 50.000 par couverture
|
7.12
|
Kit des participants
|
80personnes*8at
eliers
|
640
|
1
|
500
|
|
960
|
000
|
Un forfait de 135000 est prévu pour payer le kit des
participants à raison de 1500 par participant
|
Sous total 7
|
|
45
|
416
|
000
|
|
8
|
Organisation des campagnes d'opérations
médicales gratuites
|
|
|
|
|
85
8.1
|
Forfait pour les campagnes
|
Forfait
|
2
|
50 000 000
|
100 000 000
|
Un forfait de 100 000 000 fr est réservé pour
l'achat des équipements et l'organisation des campagnes
d'opérations médicales gratuites
|
Sous total 8
|
100 000 000
|
|
9
|
Renforcement de capacités en entrepreneuriat de
64 groupements de femmes et de jeunes
|
9.1
|
Prise en charge des participants des communes
environnantes
|
90
pers*3nuités*2
ateliers
|
540
|
28 000
|
15 120 000
|
La prise en charge sera réservée aux 90
participants venant des communes environnantes à la commune qui
héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront
le 2e jour de l'atelier
|
9.2
|
Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur
(Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)
|
7personnes*3nui tés*2ateliers
|
42
|
28 000
|
1 176 000
|
L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de
l'activité et repartira le 3e jour
|
9.3
|
Frais de déplacement des participants locaux
|
6 pers*2 ateliers
|
12
|
5 000
|
60 000
|
Les 12 participants de la commune qui héberge
l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur
déplacement
|
9.4
|
Pause café ( 1pause café *2jour*2ateliers pour 96
particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)
|
105personnes*2j our*2ateliers
|
420
|
2 500
|
1 050 000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
105 participants à l'atelier
|
9.5
|
Pause déjeuner (1pause café *2jour*2ateliers pour
96 particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)
|
105personnes*2j our*2ateliers
|
420
|
7 500
|
3 150 000
|
Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble
des 105 participants à l'atelier
|
9.6
|
Honoraire des consultants
|
3personnes*2jou rs*2ateliers
|
12
|
60 000
|
720 000
|
3 consultants seront payés sur les 4 jours de
l'atelier à raison de 60.000 par jour
|
9.7
|
Honoraires des rapporteurs
|
1personne*2jour s*2ateliers
|
4
|
20 000
|
80 000
|
Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur
les huit jours
|
9.8
|
Eau
|
14cartons*2jour *2ateliers
|
56
|
4 000
|
224 000
|
7 cartons d'eau seront payés chaque jour par atelier
|
9.9
|
Location de salle de l'intérieur + Sono
|
1 salle
*2jours*2atelier
|
4
|
65 0s0
|
260 000
|
Une salle de réunion sera louée our 4 jours
à
raison de 65.000 la journée. p
|
|
86
9.10
|
Achat de carburant
|
Forfait
|
2
|
150
|
000
|
|
300
|
000
|
Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour
l'achat de carburant pour l'équipe projet
|
9.11
|
Banderoles
|
2 Banderoles
|
2
|
30
|
000
|
|
60
|
000
|
Deux banderoles seront imprimées à raison de
30.000 fr l'unité
|
9.12
|
Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+
presse écrite )
|
Forfait
|
16
|
50
|
000
|
|
800
|
000
|
Un forfait de 800.000 est réservé pour la
couverture médiatique à raison de 50.000 par couverture
|
9.13
|
Kit des participants
|
96personnes*2at
eliers
|
192
|
1
|
500
|
|
288
|
000
|
Un forfait de 228000 est prévu pour payer le kit des
participants à raison de 1500 par participant
|
Sous total 9
|
|
23
|
288
|
000
|
|
10
|
Renforcement de capacités de 64
entrepreneurs
|
|
|
|
10.1
|
Prise en charge des participants des communes
environnantes
|
180
pers*2nuités*1
atelier
|
180
|
28
|
000
|
5
|
040
|
000
|
La prise en charge sera réservée aux 180
participants venant des communes environnantes à la commune qui
héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront
le 2e jour de l'atelier
|
10.2
|
Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur
(Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)
|
7personnes*2nui tés*1atelier
|
14
|
28
|
000
|
|
392
|
000
|
L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de
l'activité et repartira le 2e jour de l'atelier
|
10.3
|
Frais de déplacement des participants locaux
|
12 pers*1 atelier
|
12
|
5
|
000
|
|
60
|
000
|
Les 12 participants de la commune qui héberge
l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur
déplacement
|
10.4
|
Pause café ( 1pause café *1jour*1atelier pour 192
particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)
|
201personnes*1 atelier*2 jours
|
402
|
2
|
500
|
1
|
005
|
000
|
Une pause café sera organisée pour l'ensemble des
201 participants à l'atelier
|
10.5
|
Pause café ( 1pause café *1jour*1atelier pour 192
particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)
|
201personnes*1 atelier*2 jours
|
402
|
7
|
500
|
3
|
015
|
000
|
Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble
des 201 participants à l'atelier
|
10.6
|
Honoraire des consultants
|
3personnes*2ate lier*2jours
|
12
|
60
|
000
|
|
720
|
000
|
3 consultants seront payés sur les 4 jours de
l'atelier à raison de 60.000 par jour
|
|
87
10.7
|
Honoraires des rapporteurs
|
1personne*1atel ier*4jours
|
4
|
|
20
|
000
|
|
80
|
000
|
Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur
les quatre jours
|
10.8
|
Eau
|
9cartons*1atelie
r*2jours
|
18
|
|
4
|
000
|
|
72
|
000
|
18 cartons d'eau seront payéspour l'ensemble des
ateliers
|
10.9
|
Location de salle de l'intérieur + Sono
|
1 salle *4jours
|
4
|
|
65
|
000
|
|
260
|
000
|
Une salle de réunion sera louée pour 4 jours
à raison de 65.000 la journée.
|
10.10
|
Achat de carburant
|
Forfait
|
2
|
|
150
|
000
|
|
300
|
000
|
Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour
l'achat de carburant pour l'équipe projet
|
10.11
|
Banderoles
|
2 Banderoles
|
2
|
|
30
|
000
|
|
60
|
000
|
Deux banderoles seront imprimées à raison de
30.000 fr l'unité
|
10.12
|
Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+
presse écrite )
|
Forfait
|
1
|
|
50
|
000
|
|
50
|
000
|
Un forfait de 50.000 est réservé pour la
couverture médiatique
|
10.13
|
Kit des participants
|
192personnes*1
atelier
|
192
|
|
1
|
500
|
|
288
|
000
|
Un forfait de 228000 est prévu pour payer le kit des
participants à raison de 1500 par participant
|
10.14
|
Subvention
|
Forfait
|
64
|
|
200
|
000
|
12
|
800
|
000
|
Les 64 groupêments bénéficiaires recevront
une subvention de 200.000 fr chacun pour le développement de leurs
activités
|
Sous total 10
|
|
|
24
|
142
|
000
|
|
11
|
Don d'équipements agricoles aux
groupements
|
|
|
|
|
11.1
|
Forfait pour l'acquisition des équipements
|
Forfait
|
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
Un forfait de 100.000.000 fr est réservé pour
l'acquisition des équipements au profit des groupements
|
Sous total 11
|
|
|
100
|
000
|
000
|
|
12
|
Gestion du projet
|
|
|
|
|
12.1
|
Salaire du Coordonnateur de projet
|
24mois
|
24
|
|
500
|
000
|
12
|
000
|
000
|
Les salaires de l'équipe ont été
fixés sur la base des procédures de l'OOADD.
Le Coordonnateur du projet sera rémunéré
500.000fr/mois
|
12.2
|
Salaire du Secrétaire-Comptable
|
24mois
|
24
|
|
300
|
000
|
7
|
200
|
000
|
Le Secrétaire comptable sera
rémunéré 300.000fr/mois
|
|
88
12.3
|
Salaire des agents de terrain
|
24mois
|
48
|
|
150
|
000
|
7
|
200
|
000
|
Les agents de terrain percevront 150.000fr/mois
|
12.4
|
Salaire du Chargé de Suivi- évaluation
|
24mois
|
24
|
|
250
|
000
|
6
|
000
|
000
|
Le Chargé de suivi-évaluation percevra
250.000fr/mois
|
12.5
|
Salaire du Chargé de communication
|
24mois
|
24
|
|
250
|
000
|
6
|
000
|
000
|
Le Chargé de communication percevra 250.000fr/mois
|
12.6
|
Location bureau
|
24mois
|
24
|
|
300
|
000
|
7
|
200
|
000
|
Un bureau sera loué à 300.000fr/mois
|
12.7
|
Electricité
|
24mois
|
24
|
|
100
|
000
|
2
|
400
|
000
|
Un forfait estimé à 100.000fr/mois est
réservé pour l'électricité
|
12.8
|
Internet
|
24mois
|
24
|
|
15
|
000
|
|
360
|
000
|
Un forfait de 15.000/mois est réservé pour l'achat
de l'internet
|
12.9
|
Acquisition des mobiliers de bureau
|
Forfait
|
|
|
|
|
100
|
000
|
000
|
Un forfait de 100.000.000 est réservé pour
l'acquisition des mobiliers de bureau
|
12.10
|
Achat de véhicule
|
Forfait
|
|
|
|
|
45
|
000
|
000
|
Un forfait de 45.000.000 fr est réservé pour
l'achat d'un véhicule
|
12.11
|
Achat de motos
|
|
2
|
1
|
000
|
000
|
2
|
000
|
000
|
Un forfait de 2.000.000 est réservé pour l'achat
de deux motos tout terrain
|
12.12
|
Achat de carburant
|
24mois
|
24
|
|
100
|
000
|
2
|
400
|
000
|
Une dotation en carburant de 100.000fr par mois est
réservé pour le véhicule
|
Sous total 12
|
|
|
197
|
760
|
000
|
|
13
|
Suivi-Evaluation
|
|
|
|
|
13.1
|
Evaluation du projet
|
Fortfait
|
|
|
|
|
5
|
000
|
000
|
Un forfait de 5.000.000 est réservé pour
l'évaluation du projet
|
13.2
|
Suivi du projet
|
Forfait
|
|
|
|
|
15
|
000
|
000
|
Un forfait de 15.000.000 fr est réservé pour les
suivis trimestriels
|
Sous total 13
|
|
|
20
|
000
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL GENERAL
|
|
|
591
|
411
|
500
|
|
|
89
1.4 Stratégie de financement
En vue de mobiliser les ressources pour la mise en oeuvre du
projet, les Partenaires techniques et financiers comme le PNUD, l'UNFPA,
l'UNICEF, l'UNHCR, l'OIM, Plan-Togo seront mobilisés. Les organisations
promotrices du projet contribueront également ainsi que les
bénéficiaires.
Tableau n° 32 : Répartition
du financement
N°
|
Partenaires
|
Taux de participation
(%)
|
Montant (FCFA)
|
01
|
PNUD
|
15%
|
88 711 725
|
02
|
UNFPA
|
15%
|
88 711 725
|
03
|
UNICEF
|
15%
|
88 711 725
|
04
|
UNHCR
|
15%
|
88 711 725
|
05
|
OIM
|
15%
|
88 711 725
|
06
|
Plan-Togo
|
10%
|
59 141 150
|
07
|
OOADD, WANEP, REFEDS
|
10%
|
59 141 150
|
08
|
Apport des bénéficiaires
|
5%
|
29 570 575
|
|
TOTAL
|
100%
|
591 411 500
|
|
Source : Mandela DJAHO, août 2023
Paragraphe 2 : Les bénéficiaires,
l'impact du projet et le mécanisme de mise en oeuvre du
projet
2.1 Les bénéficiaires du projet
Les bénéficiaires directs du projet
sont les groupements de femmes et de jeunes, les élus locaux, les
leaders communautaires, les populations souffrant de maladies, etc.
Les bénéficiaires indirectes sont les
populations des 16 communes de la région des savanes qui ne sont pas
directement impliquées dans le projet mais qui
bénéficieront indirectement des retombées du projet.
90
2.2 Impacts du projet
A court terme : Les élus locaux et les
leaders communautaires s'approprient le projet et comprennent les rôles
qu'ils doivent jouer afin de prévenir les conflits communautaire et
l'extrémisme violent dans la région des savanes. Les populations
sont sensibilisées sur le vivre ensemble et la cohésion sociale
et prennent conscience des effets négatifs des conflits communautaires.
Les groupements de femmes et de jeunes ainsi que les entrepreneurs
accompagnés disposent des compétences et des ressources
nécessaires pour développer leurs activités.
A moyen terme : Les élus locaux et les
leaders communautaires s'investissent dans la transformation des conflits. Le
vivre ensemble et la cohésion sociale sont renforcées au sein des
populations. Les conditions de vie des groupements de femmes et de jeunes ainsi
que les entrepreneurs accompagnés s'améliorent.
A long terme : La région des savanes devient
une région paisible, avec des opportunités d'emploi pour les
jeunes. Les conflits communautaires deviennent de plus en plus rares et les
attaques terroristes disparaissent.
SECTION II : MÉCANISME DE MISE EN OEUVRE,
SUIVI-ÉVALUATION ET
STRATEGIE DE COMMUNICATION
Paragraphe 1 : Mécanisme de mise en oeuvre et de
suivi-évaluation 1.1 Mécanisme de mise en oeuvre
La supervision du projet sera assurée par
l'Observatoire ouest-africain du développement durable (OOADD) qui est
une organisation de la société civile basée au Togo et
enregistrée au ministère de l'Administration Territoriale, de la
Décentralisation et du Développement des Territoires (MATDDT)
depuis 2016. L'organisation est composée d'un Conseil d'Administration
et d'une Direction Exécutive.
En vue d'une meilleure implémentation du projet, un
partenariat sera établi avec la branche Togolaise du Réseau
Ouest-africain pour l'édification de la paix (WANEP-Togo) qui est le
premier réseau travaillant sur la thématique de la paix au Togo.
La mission de WANEP-Togo est de permettre et faciliter le développement
des mécanismes de coopération entre les
91
praticiens et les organisations de paix issue de la
société civile tout en encourageant des réponses
collectives aux conflits violents. WANEP-Togo est composée de 10
organisations membres établi sur l'ensemble du territoire et
possède une forte expérience dans la prévention des
conflits et l'extrémisme violent au Togo. L'organisation dispose
également d'un système d'alerte précoce qui déploit
des moniteurs communautaires sur le terrain dont la mission est de de rapporter
les alertes d'incidents.
Une troisième organisation basée dans la
région des savanes sera associée à la mise en oeuvre du
projet. Il s'agit du Réseau des femmes pour le développement de
la région des savanes (REFEDS). L'organisation enregistrée depuis
2004 a pour vision «une société sans discrimination de sexes
où les femmes jouissent pleinement de tous leurs droits comme les
hommes». REFEDS mène des projets de prévention des conflits
et de l'extrémisme violent dans la région des savanes.
En vue d'assurer une meilleure gestion du projet, un
Comité de pilotage composé des représentants des trois
(03) organisations partenaires, d'un (01) représentant des FDS, de deux
(02) chefs traditionnels, de trois (03) chefs religieux sera mis en place. Le
Comité de pilotage se chargera de valider les planifications et les
rapports du projet. Le Comité de pilotage se réunira une fois par
trimestre pour valider les rapports qui seront présentés par
l'équipe de gestion du projet et formulera des recommandations à
l'endroit de l'équipe.
1.2 Mécanisme de suivi-évaluation
1.2.1 Suivi
L'équipe projet suivra de près
l'évolution du projet à travers un plan de suivi. Trois niveaux
de suivi seront réalisés :
· Un suivi des activités (mensuel et trimestriel)
réalisé par le Chargé de suivi-évaluation
· Un suivi des résultats (trimestriel)
réalisé par le Coordonnateur du projet et le Chargé de
suivi-évaluation
1.2.2 Evaluation à mi-parcours
Une évaluation à mi-parcours sera
réalisée après une année de mise en oeuvre du
projet afin de mesurer l'état d'évolution des activités.
Les aspects pertinence, cohérence, efficience,
92
efficacité et durabilité du projet seront
mesurés. Cette évaluation sera conduite par le Coordonnateur du
projet et le Chargé de suivi-évaluation. A la fin de
l'évaluation à mi-parcours, des recommandations seront
formulées afin de réorienter les activités au besoin.
1.2.3 Evaluation finale
En fin de projet, une évaluation finale externe sera
réalisée. Cette évaluation sera qualitative et permettra
de mesurer l'impact du projet sur les bénéficiaires. A l'issue de
cette évaluation, des recommandations seront formulées à
l'endroit des parties prenantes en vue de la consolidation des acquis.
L'évaluation finale permettra de déterminer dans quelles mesures
et avec quel degré de succès ou d'échec, les
résultats et les objectifs escomptés ont été
atteints. Elle vise également à vérifier si les
résultats et objectifs atteints sont fonctions d'une utilisation
optimale des ressources. Elle permettra de vérifier les changements
réels obtenus à l'issue de la mise en oeuvre du projet sur les
bénéficiaires.
Paragraphe 2 : Stratégie de communication, risque
et cadre logique 2.1 Stratégie de communication
En vue de renforcer la visibilité sur le projet, le
Chargé de communication du projet sera chargé d'élaborer
un plan de communication autour du projet. Il sera chargé de concevoir
les visuels qui porteront les logos des trois organisations partenaires. Un
partenariat sera établi avec les médias pour la diffusion des
spots de sensibilisation.
2.2 Matrice des risques
Tableau n°33 : Matrice des
risques
Risques
|
Probabilité
|
Sévérité du risque
|
Mesures de mitigation
|
Opérationnel
Non-respect de la planification
|
Faible
|
Haute
|
Les partenaires du projet sont sensibilisées sur la
gestion axée sur les résultats. Le Coordonnateur projet fera un
suivi régulier de la mise en oeuvre
|
Opérationnel
Faible appropriation du projet
|
Faible
|
Faible
|
Impliquer les parties prenantes à toutes les étapes
du projet
|
93
Environnemental Catastrophes naturelles empêchant les
déplacements pour les activités
|
Faible
|
Faible
|
Utiliser les possibilités de travail en ligne
|
Menaces sécuritaires
|
Faible
|
Haute
|
Exploiter le système d'alerte précoce de
WANEP-Togo
|
Source : Mandela DJAHO, août 2023
2.3 Tableau n°34 : Matrice du Cadre logique
|
Indicateurs
|
Moyens de vérification
|
Hypothèses
|
Objectif général : Renforcer la
résilience communautaire et de promouvoir la cohésion sociale au
sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives
stratégiques et durables qui améliorent la capacité des
communautés à faire face aux défis
socio-économiques, environnementaux et culturels.
|
OS 1 : Mettre en place un cadre de concertation
des élus locaux et des leaders communautaires de la région des
savanes dans le cadre de la prévention des conflits et de
l'extrémisme violent
|
Niveau d'implication des élus locaux et des leaders
communautaires de la région des savanes dans la prévention des
conflits et de l'extrémisme violent
|
Rapport de sondage
|
L'implication des élus locaux et des leaders
communautaires est fondamentale pour la prévention des conflits et
l'extrémisme violent dans la région des savanes
|
R1 : Un cadre de concertation des élus
locaux et des leaders communautaires est mis en place dans le cadre de la
prévention des conflits et de l'extrémisme violent
|
Nombre d'élus locaux et de leaders communautaires
impliqués
|
Rapport d'activité Rapport de suivi
|
|
OS 2 : Promouvoir des plateformes
périodiques de dialogue et d'actions communautaires pour renforcer la
cohésion sociale
|
Nombre de plateformes de dialogue et d'actions communautaires
|
|
Les plateformes de dialogue et d'actions communautaires sont
nécessaires pour renforcer la cohésion sociale
|
R2 : Des plateformes de dialogue et d'actions
communautaires sont promus pour renforcer la cohésion sociale
|
Nombre de dialogue communautaire organisé Nombre d'actions
communautaires organisés
|
Rapport d'activité
|
|
OS 3 : Renforcer la confiance mutuelle entre
la population et les forces de défense et de sécurité
|
Niveau de confiance entre la population et les forces de
défense et de sécurité
|
Rapport de sondage
|
Le renforcement de la confiance entre la population et les FDS
est nécessaire pour prévenir les conflits
|
R3 : La confiance mutuelle entre la
population et les forces de défense et de sécurité est
renforcée
|
Nombre de dialogue civilo-militaire
|
Rapport d'activité
|
|
OS 4 : Renforcer les capacités techniques
et financières d'entrepreneuriat de 64
|
Capacités techniques et financières des groupements
et des
|
Rapport d'évaluation
|
Le renforcement des capacités techniques et
financières des groupements
|
94
groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs
individuels, en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de
leurs activités
|
entrepreneurs bénéficiaires
|
|
de femmes et de jeunes et des entrepreneurs permettra
d'améliorer leur revenus
|
R4 : Les capacités techniques et
financières d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes
sont renforcées en vue de les rendre plus autonomes grâce aux
revenus de leurs activités
|
Niveau de revenu des groupements et des entrepreneurs
bénéficiaires
|
Rapport de suivi
|
|
Activités
|
A1.1 : Atelier de renforcement de
capacités des élus locaux sur la prévention des conflits
communautaires et de l'extrémisme violent
|
Nombre d'élus locaux renforcés Nombre d'ateliers
organisés
|
Rapport d'activité
|
|
A1.2 : Atelier de renforcement de
capacités des leaders communautaires sur la prévention des
conflits communautaires et de l'extrémisme violent
|
Nombre de leaders communautaires renforcés Nombre
d'ateliers organisés
|
Rapport d'activité
|
A1.3 : Campagne de communication autour de la
prévention des conflits et de l'extrémisme violent
|
Nombre de spot de sensibilisation réalisé et
diffusé
Nombre d'émissions radio animé
|
Rapport d'activité Archives de médias
|
A2.1 : Organisation des débats
communautaires
|
Nombre de cadre de dialogue communautaire organisé
|
Rapport d'activité
|
A2.2 : Organisation des actions
communautaires
|
Nombre d'actions
communautaires réalisées
|
Rapport d'activité
|
A3.1 : Organisation des cadres périodique
de dialogue civilo- militaire
|
Nombre de cadres de dialogue civilo-militaire organisés
|
Rapport d'activité
|
A3.2 : Organisation des campagnes
d'opérations médicales gratuites
|
Nombre de campagnes d'opérations médicales
gratuites organisées
|
Rapport d'activité
|
A4.1 : Renforcement de capacités en
entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes
|
Nombre de groupements de femmes et de jeunes renforcés
|
Rapport d'activité
|
A4.2 : Renforcement de capacités de 64
entrepreneurs
|
Nombre d'entrepreneurs renforcés
|
Rapport d'activité
|
A4.3 : Don d'équipements agricoles aux
groupements
|
Nombre d'équipements agricoles offert aux groupements
|
Rapport d'activité Fiches d'émargement
|
Source : Mandela DJAHO, août 2023
95
CONCLUSION PARTIELLE
Face à la montée de l'extrémisme violent
dans la région des savanes au Togo, les facteurs de
vulnérabilité dans la région peuvent être
exploités par les GANE pour étendre leur ambition au Togo.
Malgré les initiatives en cours au sein de la région, les
attaques se multiplient avec des pertes en vies humaines et des
déplacements des populations. En vue de contribuer à la
prévention de l'extrémisme violent au nord du Togo, nous
proposons ce projet dénommé « Projet d'appui au renforcement
de la résilience et de la cohésion sociale dans la région
des savanes ». A travers ce projet, nous proposons de renforcer la
résilience communautaire et promouvoir la cohésion sociale au
sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives
stratégiques et durables qui améliorent la capacité des
communautés à faire face aux défis
socio-économiques, environnementaux et culturels. Ce projet est
estimé à Cinq cent quatre-vingt-onze millions quatre cent
onze mille cinq cents francs CFA (591 411 500 FCFA) pour une
période de deux ans.
96
CONCLUSION GENERALE
Les phénomènes de radicalisation,
d'extrémisme violent et de terrorisme que connait le Sahel depuis
quelques années se sont étendus très rapidement aux pays
du Golfe de Guinée (Benin, Ghana, Cote d'ivoire et Togo). Plusieurs de
ces pays subissent depuis quelques mois des incidents et attaques
récurrents. La situation dans ces pays est précaire et
marquée par des incursions des Groupes armés non-étatiques
et des attaques très violentes contre les forces de défense et de
sécurité (FDS) et des populations civiles.
Pays du Golfe de Guinée, le Togo partage sa
frontière nord, avec le Burkina, et orientale avec le Bénin.
Selon W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maiga (2019),
« le Togo fait en effet partie de l'espace littoral qui jouxte les pays du
Sahel, eux- mêmes en proie aux attaques de groupes extrémistes
violents ». Le nombre d'attaque perpétré contre le Togo
notamment dans la région des savanes a augmenté ces derniers
mois.
Face à ce constat, cette étude a
été réalisée pour analyser les facteurs de
vulnérabilité dans la région des savanes et établir
le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans
la région. A l'issue de notre recherche, nous avons jugé
nécessaire de formuler un projet pouvant permettre de réduire les
vulnérabilités et prévenir l'extrémisme violent.
C'est en substance ce qui justifie l'intitulé du sujet : « Facteurs
de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au
Nord du Togo : Projet de renforcement de la résilience et de la
cohésion sociale dans la région des savanes. » Cette
recherche a axé son développement autour de deux grandes
parties.
La première partie est porte sur le cadre
théorique, conceptuel, et méthodologique qui comporte deux
chapitres. Le premier chapitre concerne le cadre théorique et
conceptuel. Le deuxième chapitre porte sur l'approche
méthodologique, la présentation et l'analyse des résultats
de la recherche et la vérification des hypothèses. La
deuxième partie porte sur le Projet d'appui au renforcement de la
résilience et de la cohésion sociale dans la région des
savanes. Elle comporte aussi deux chapitres, le premier chapitre concerne la
présentation du projet, le deuxième chapitre porte sur la gestion
du projet.
L'extrémisme violent un phénomène
multidimensionnel et multifactoriel qui appelle une variété de
réponses selon les contextes. C'est donc une combinaison entre un
terrain fertile (facteurs incitatifs) et une démarche proactive et
manipulative (facteurs attractifs). Dr. Bakary
97
Sambe, Directeur de Timbuktu Institute-African Center for
Peace Studies, Coordonnateur de l'Observatoire des radicalismes et
conflits religieux en Afrique.
Notre recherche nous a permis d'identifier des facteurs
incitatifs à l'extrémisme violent dans la région des
savanes. En effet, les problèmes socio-économiques dans la
région peuvent jouer un rôle important dans le processus
d'expansion de l'extrémisme violent. La pauvreté et les multiples
privations qu'elles engendrent, créent des frustrations qui peuvent
facilement être exploitées par les GANE. A ce titre, les jeunes
sont de plus en plus vulnérables en raison d'un faible niveau
d'éducation et d'encadrement, ils deviennent des proies faciles pour les
groupes extrémistes violents. Ils constituent ainsi un bassin potentiel
de recrutement relativement facile pour les groupes extrémistes
violents, en particulier dans la mesure où la plupart de ces groupes
proposent des moyens attractifs sur le plan financier et matériel.
Par ailleurs, la question des conflits est ressortie dans la
collecte des données comme évènements récurrents
dans la région des savanes, pouvant conduire à des actes
extrémistes. En effet, Les conflits communautaires peuvent exacerber les
sentiments d'animosité et de méfiance entre les groupes en
conflit. Cette polarisation peut pousser certains individus à adopter
des positions extrêmes et à justifier la violence comme moyen pour
défendre leur propre groupe. Les groupes impliqués dans les
conflits peuvent en effet développer un récit d'oppression
perpétuelle, dans lequel ils se perçoivent comme les victimes
d'injustice ou de discriminations systémiques. Les conflits
communautaires peuvent également éroder la confiance des
populations dans les institutions gouvernementales et les systèmes
judiciaires.
La question du changement climatique et ses effets constituent
entre autres des défis majeurs dans la région des savanes dont
l'amplitude pourrait conduire à la violence. En effet, les changements
climatiques, tels que les sécheresses, les inondations et les
perturbations agricoles, entraînent des problèmes
d'insécurité alimentaire et de déplacement de populations.
Ces impacts peuvent créer des tensions au sein des communautés,
ainsi que des problèmes économiques et sociaux, qui favorisent la
radicalisation. Les conflits liés à l'accès et au
contrôle des ressources naturelles peuvent se transformer en conflits
communautaires et offrir un contexte propice au recrutement par des groupes
extrémistes.
98
Par ailleurs, la marginalisation des personnes
vulnérables telles que les femmes ou certaines ethnies peut conduire
à des actes extrémistes. Il est ressorti de notre collecte de
données que les femmes subissent un certain nombre de violences
basées sur le genre dans la région des savanes notamment la
marginalisation, l'exclusion des processus décisionnels et des
opportunités économiques. Les groupes extrémistes peuvent
exploiter cette marginalisation en offrant aux femmes un sentiment d'autonomie
et d'appartenance, souvent en lien avec une idéologie radicale.
Notre recherche nous a également permis d'identifier un
certain nombre de facteurs attractifs vers l'extrémisme violent dans la
région des savanes, notamment l'apologie de la violence lors des
conflits communautaires, la promesse de meilleures destinations par les jeunes
ayant fait l'expérience des voyages dans la sous-région, les
promesses faites aux femmes et aux jeunes, la faible présence des
institutions de l'Etat, les injustices sociales, etc.
En vue de prévenir l'expansion du
phénomène, plusieurs mesures ont été prises par le
Gouvernement et l'ensemble des parties prenantes. Mais ces mesures se
révèlent insuffisantes par rapport aux nombreuses
vulnérabilités dans la région. Dans ce cadre, notre
recherche s'est soldée par la proposition d'un Projet de renforcement de
la résilience et de la cohésion sociale dans la région des
savanes. A travers ce projet, nous proposons la culture du vivre ensemble dans
la région mais également le soutien et le développement
des AGR afin d'offrir aux jeunes et aux femmes des opportunités
économiques et les éloigner de la tentative de rejoindre les
GANE. Le coût du projet s'élève à Cinq cent
quatre-vingt-onze millions quatre cent onze mille cinq cents francs CFA (591
411 500 FCFA).
99
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 1. SOURCES
1.1 SOURCES ORALES
N°
|
Noms et prénoms
|
Fonction
|
Date et lieu de l'entretien
|
1
|
Seyram ADIAKPO
|
Responsable des programmes ONG WANEP-Togo
|
29 juin 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo
|
2
|
PAKA Mazah
|
Secrétaire Permanent de la
Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des
Armes légères et de petits calibres (CNLPAL)
|
08 août 2023 (en ligne)
|
3
|
Afiwa AMELESSODJI
|
Responsable de projet Plan-Togo
|
22 août 2023 (en ligne)
|
4
|
Aimé KOMBATE
|
Chargé de programme Alerte précoce et
prévention des conflits
|
29 juillet 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo puis en ligne
|
5
|
Damekoa NAWOTE
|
Directeur Exécutif Association des jeunes pour le
développement des savanes
|
03 août 2023 à Cinkassé
|
6
|
Akimou IBOURAIMA
|
Chargé de projets ONG WANEP-Togo
|
28 juillet 2023 à Mango
|
7
|
Mohammed Ibouraima
|
Responsable de projet PNUD-Togo
|
18 juillet 2023 à Dapaong
|
8
|
Lamboni SADJA
|
Expert National en sécurité alimentaire et
nutrition (FAO)
|
13 juillet 2023 à Lomé
|
9
|
Souley KARIMOU
|
Assistant aux Opérations et suivi des projets (FAO)
|
13 juillet 2023 à Lomé
|
10
|
Tetevi KODJOVI
|
Expert Filières Végatales (FA0)
|
13 juillet 2023 à Lomé
|
11
|
Adjara Aphouet N'DJARAMA
|
Agent de développement communautaire
|
17 juillet à Gando
|
12
|
Yendoukoa Douti TCHIMBIANDJA
|
Préfet de la Préfecture de Tône
|
22 août 2023
|
1.2 WEBOGRAPHIE
https://issafrica.org/fr/recherches/rapport-sur-lafrique-de-louest/extremisme-violent-criminalite-organisee-et-conflits-locaux-dans-le-liptako-gourma,
2019.
https://www.republicoftogo.com/toutes-les-rubriques/diplomatie/diplomatie-preventive-au
Sahel#:~:text=De%20janvier%202020%20%C3%A0%20mai,pleine%20conscience%20de%2
0leur%20vuln%C3%A9rabilit%C3%A9
https://dtm.iom.int/reports/afrique-de-l%E2%80%99ouest-et-du-centre-%E2%80%94-tableau-de-bord-mensuel-sur-la-crise-du-liptako-gourma-28
https://www.jeuneafrique.com/1358991/politique/jihadisme-au-Sahel-linexorable-descente-vers-le-golfe-de-guinee/
https://issafrica.org/fr/iss-today/la-prevention-du-terrorisme-au-benin-et-au-togo-doit-etre-fondee-sur-des-donnees-probantes
100
https://issafrica.org/fr/iss-today/linitiative-daccra-peut-elle-prevenir-le-terrorisme-dans-les-etats-cotiers-de-lafrique-de-louest
https://issafrica.org/fr/iss-today/le-togo-a-lepreuve-de-la-menace-terroriste
https://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/fr/TGO.pdf
https://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/fr/TGO.pdf
https://www.la-croix.com/Monde/Crise-libyenne-traumatisee-marginalisee-Afrique-veut-faire-entendre-2020-01-17-130172421
https://lomegraph.com/visite-des-agents-des-fat-de-loperation-koundjoare
https://www.republiquetogolaise.com/social/0301-7603-programme-d-urgence-pour-les-savanes-environ-50-milliards-fcfa-engages-en-un-an
https://www.republiquetogolaise.com/gestion-publique/1002-7712-programme-d-urgence-pour-la-region-des-savanes-le-gouvernement-fait-le-point-avec-les-partenaires
https://www.undp.org/fr/benin/projects/prevention-des-conflits-et-de-lextremisme-violent-dans-les-zones-frontalieres-du-benin-du-burkina-et-du-togo
https://www.crs.org/sites/default/files/naatann_fact_sheet.pdf
https://telegramme228.com/naataan-pour-barrer-la-voie-a-l.html
https://www.societecivilemedias.com/2020/11/27/togo-le-projet-savanes-motoag-pour-renforcer-la-cohesion-sociale-dans-la-region-des-savanes/
https://www.societecivilemedias.com/2020/10/13/wanep-togo-deux-projets-pour-lutter-contre-lextremisme-violent/
http://news.alome.com/h/140023.html
www.nytimes.com/2015/06/16/opinion/the-other-terror-threat.html
https://home-affairs.ec.europa.eu/system/files/2016-12/issue_paper_root-causes_jan2016_fr.pdf
http://www.Search.org/wp-content/uploads/2017/08/TDR-de-Consultance-Etude-de-base-GUI507.pdf
https://issafrica.s3.amazonaws.com/site/uploads/war-36-FR.pdf
1.3 RAPPORTS
ELVA (2021) «Tracking Violent Extremism Spillover from
the Sahel to Littoral West Africa »
International Alert (2018) « Si les victimes
deviennent bourreaux : Facteurs contribuant à la
vulnérabilité et à la résilience à
l'extrémisme violent au Sahel central»
W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I
Maïga, « Extrémisme violent, criminalité
organisée et conflits locaux dans le Liptako Gourma », Rapport
pour l'Afrique de l'Ouest, 26, ISS, 2019
101
OPHI/PNUD : L'indice global de la pauvreté
multidimensionnelle 2021 : Lever le voile sur les disparités, New York
PNUD 2021
ISS, (HANDY, Paul-Simon, MATONGBADA, Michael et KHADIDIATOU FAYE,
Adja, 2021), Etude internationale sur les dispositifs de prévention
de la radicalisation et de l'extrémisme violents dans l'espace
francophone . · Cas du Togo, Institut d'études de
sécurité
Konrad-Adenauer-Stiftung (Ed.) : La menace djihadiste au nord
du Ghana et du Togo : État des lieux et perspectives pour contenir
l'expansion, Promediation, Mars 2022
Magnus Ranstorp, « Les causes profondes de
l'extrémisme violent », Réseau de sensibilisation
à la radicalisation, 4 janvier 2010
PNUD (2017) « Sur les chemins de l'extrémisme
violent en Afrique . · Moteurs, Dynamiques et éléments
déclencheurs »
Centre National d'Étude Stratégiques et de
Sécurité-Niger (2018) « Étude approfondie sur les
facteurs de radicalisation en milieu rural, urbain, carcéral et
universitaire
2. BIBLIOGRAPHIE 2.1 MEMOIRES
Paka (2023), « Lutte contre la prolifération des
armes légères et de petit calibre : création des
comités communaux et régionaux décentralisés au
Togo »
Penn (2020) « Perceptions locales et déterminants
de l'insécurité dans la région des savanes au Togo
»
Koudzo (2014) « Gestion des conflits entre paysans et
éleveurs peulhs de la région des savanes au nord-Togo dans le
processus d'un développement durable »
2.2 ARTICLES
Charles Kurzman et David Schanzer, « The Growing
Right-Wing Terror Threat », 2015.
Clark McCauley et Sophia Moskalenko, "Psychology of
Terrorism : Classic and Contemporary Insights", 2008
Eric Rosand (2010), "Countering Violent Extremism :
Developing an Evidence-Base for Policy and Practice"
LA Théroux-Bénoni, W Assanvo et al., «
Jeunes «djihadistes» au Mali . · Guidés par la foi ou
par les circonstances ? », Note d'analyse 89, ISS, 26 août
2016.
M. Ershadul Karim (2019), "Preventing Violent Extremism
through Value-Based Education : A Peaceful Path to Human Flourishing"
McCauley et Moskalenko, "Friction: How Radicalization Happens
to Them and Us"2008,
102
Mia Bloom (2005), "Dying to Kill : The Allure of Suicide
Terror"
Pyalo Da-do Nora
AMEDZENU-NOVIEKOU. et al.
« Le Togo à l'épreuve de la menace terroriste
»
Robert DUSSEY « Diplomatie préventive au Sahel
» (2021)
Timothy Allen et Jean-Louis Triaud (2013) «Cohesion and
Coercion : International and Local Dimensions of Conflict and
Community"
William ASSANVO , Jeannine Ella ABATAN et Michaël
MATONGBADA, « La prévention du terrorisme au Benin et au Togo
doit être fondée sur des données probantes »
W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I
Maïga, « Extrémisme violent, criminalité
organisée et conflits locaux dans le Liptako Gourma »
Akakpo, Y. (2015). Dynamique et enjeux de la diversité
ethnique au Togo : cas de la région des savanes. Politique
Africaine, (138), 143-160
103
ANNEXES
104
ANNEXE 1 : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
REGISSANT LA PREVENTION ET LE LUTTE CONTRE L'EXTREMISME VIOLENT AU
TOGO
Cadres
|
Terminologie utilisée
|
Articles faisant référence à la
notion d'extrémisme violent et terrorisme
|
Citation exacte de la définition
donnée
|
Loi
|
Loi n° 2015-010 du 24
|
Titre V : Des infractions
|
Art.716 : Aux fins du présent code, les
infractions de nature terroriste
|
|
novembre 2015 portant
|
relatives au terrorisme
|
comprennent :
|
|
nouveau code pénal
|
|
1) les infractions relatives à la sécurité
de l'aviation civile, de la navigation maritime, du port et des
plates-formes fixes ;
|
|
|
|
2) la prise d'otages et les infractions contre les personnes
jouissant d'une protection internationale ;
|
|
|
|
3) les attentats terroristes à l'explosif et le
terrorisme nucléaire qui tendent, par tout moyen, à causer
intentionnellement :
|
|
|
|
|
a) la mort d'autrui, des blessures graves ou des dommages
corporels graves à autrui ; ou
b) de sérieux dommages à un bien public ou
privé, notamment un bien public, une installation gouvernementale ou
publique, un système de transport public ; une infrastructure ou
à l'environnement ; ou
c) des dommages aux biens, lieux, installations ou
systèmes mentionnés au point b du présent article, qui
entraînent ou risquent d'entraîner des pertes économiques
considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature
ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un
gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne
pas faire quelque chose.
|
|
|
|
Constitue une organisation terroriste au sens du
présent code, tout groupement ou toute entente de personnes agissant en
bande organisée et commettant l'une ou l'autre des infractions de nature
terroriste visées au présent titre.
|
105
|
|
|
Constituent des infractions relatives au terrorisme, le
financement du terrorisme et les actes d'appui, de recrutement, de fourniture
d'armes et d'incitation au terrorisme
|
Loi
|
Loi n° 2019-009 du 12/08/2019
|
Titre 1er : Dispositions
|
Art.4 : Les dispositions de la présente
loi s'appliquent en cas de menaces et
|
|
relative à la sécurité
intérieure
|
générales
|
d'atteintes graves à l'ordre public, notamment celles
mettant en péril la sécurité des personnes et des biens ou
le fonctionnement normal des institutions ou portant atteinte à la
stabilité de l'État, caractérisées par :
|
|
|
|
- des attentats terroristes ou la menace d'actions terroristes
;
|
|
|
|
- des actions criminelles transnationales associées ou
non à une entreprise
terroriste;
|
|
|
|
- des actions de cybercriminalité faisant peser un
risque, entre autres, sur
les personnes physiques ou morales, sur les infrastructures
critiques du pays ou sur l'économie nationale ou véhiculant de
fausses nouvelles ou recourant à des manoeuvres destinées
à déstabiliser l'opinion publique, notamment à l'occasion
de consultations électorales, y compris par l'intermédiaire des
réseaux sociaux;
|
|
|
|
- des actes de violence perpétrés contre les
personnes ou contre les biens
par des groupes extrémistes ou des personnes physiques
visant à faire prévaloir une idéologie radicale aux fins
de renverser les Institutions de la République;
|
|
|
|
- des opérations ou des transactions financières
effectuées, en fraude à la
législation existante, par des personnes physiques ou
morales opérant sur le territoire togolais ou en lien avec des acteurs
étrangers agissant en soutien des actions criminelles visées aux
paragraphes précédents.
|
Loi
|
Loi n° 2018 - 004 du 04-05-
|
Titre préliminaire :
|
Article premier : Définitions
|
|
2018 relative à la lutte
|
Terminologie
|
Pour l'application de la présente loi, on entend par :
|
|
contre le blanchiment de capitaux et le
financement
|
|
1. Acte terroriste :
|
|
du terrorisme
|
|
- un acte constitutif d'une infraction au sens de l'un des
instruments juridiques
internationaux énumérés en annexe à
la présente loi ;
|
|
|
|
- tout autre acte destiné à tuer ou blesser
grièvement un civil, ou toute autre
personne qui ne participe pas directement aux
hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa
nature ou son contexte, cet acte vise à intimider
|
106
|
|
|
une population ou à contraindre un gouvernement ou une
organisation
internationale à accomplir ou à s'abstenir
d'accomplir un acte quelconque.
|
Loi
|
Loi n° 2018-026 du 07-12- 18 sur la
cybersécurité et la
|
Chapitre 1er : infractions et
peines en matière de
|
Art. 21 : Acte de terrorisme au moyen des TIC
|
|
lutte contre la cybercriminalité
|
cybercriminalité
|
Quiconque utilise ou tente d'utiliser les technologies de
l'information et de la communication en vue de commettre un ou des actes de
terrorisme, est puni de dix
|
|
|
|
(10) à vingt (20) ans de réclusion criminelle et
d'une amende de cinq millions (5
|
|
|
|
000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.
|
|
|
|
Toute personne complice de la commission de l'infraction
prévue au premier alinéa du présent article ou transmet
des informations et données à un groupe terroriste est punie des
mêmes peines.
|
|
|
|
Art. 22 : Acte de terrorisme visant les
logiciels et programmes informatiques
|
|
|
|
Quiconque commet ou tente de commettre un ou des actes de
terrorisme visant des logiciels et/ou programmes informatiques, est puni de dix
(10) à vingt (20) ans de réclusion criminelle et d'une amende de
cinq millions (5 000 000) à dix millions
|
|
|
|
(10 000 000) de francs CFA.
|
|
|
|
Toute personne complice de la commission de l'infraction
prévue au premier alinéa du présent article est punie des
mêmes peines.
|
|
|
|
Art. 23 : Diffusion de procédés
ou de moyens de destruction à des fins de terrorisme
|
|
|
|
Est punie de cinq (5) à dix (10) ans de réclusion
criminelle et de trois millions
|
|
|
|
(3.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA
d'amende, toute personne qui diffuse ou met à la disposition d'autrui
par le biais d'un système informatique, sauf à destination des
personnes autorisées, un mode d'emploi ou un procédé,
permettant la fabrication des armes à feu, de leurs pièces,
éléments et munitions de nature à porter atteinte à
la vie humaine, aux biens ou à l'environnement.
|
|
|
|
Est punie des mêmes peines, toute personne qui diffuse ou
met à la
disposition d'autrui par le biais d'un système
informatique, sauf à destination des personnes autorisées, un
mode d'emploi ou un procédé,
permettant l'emploi, la fabrication et le stockage des armes
non
|
107
|
|
|
conventionnelles de nature à porter atteinte à
la vie humaine, aux biens ou à l'environnement.
|
|
|
|
Art. 26 : Menace de commettre un acte
terroriste
|
|
|
|
Quiconque menace de commettre par le biais d'un système
informatique, une destruction, une dégradation ou une
détérioration de biens ou une atteinte aux personnes, lorsqu'une
telle menace est matérialisée par un écrit, une image, une
vidéo, un son ou toute autre donnée, est coupable de menace
terroriste et est puni de trois (3) à cinq (5) ans d'emprisonnement et
d'une amende de cent mille (100
|
|
|
|
000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA ou de l'une de
ces deux (2) peines.
|
|
|
|
Toute personne complice de la commission de l'infraction
prévue au premier alinéa du présent article est punie des
mêmes peines.
|
Décret
|
Décret n°2019-076/PR du
|
Pages 3, 4 et 5
|
Chapitre Ier : Création et attribution
|
présidentiel
|
15 Mai 2019 portant création du
Comité
|
|
Chapitre II : Organisation et fonctionnement
|
|
Interministériel de
|
|
|
|
Prévention et de Lutte contre
l'Extrémisme
|
|
|
|
Violent (CIPLEV)
|
|
|
Source : Données collectées sur les
sites officiels des ministères et documents officiels
108
ANNEXE 2 : AUTRES MESURES INSTITUTIONNELLES DE
PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE L'EXTRÉMISME VIOLENT AU
TOGO
Mesure
|
Actions
|
Détails
|
Programme de refondation des Forces de Défense et
de Sécurité (FDS) - 2014
|
Mise en place de nouveaux dispositifs sécuritaires durs
destinés à la lutte contre le terrorisme
|
- Mise en place d'une cellule de traitement financier ;
- Mise en place d'un comité national de coordination des
activités de lutte contre le blanchiment
de capitaux et du financement du terrorisme ;
- Création d'une agence nationale de la
cybercriminalité ;
- Création du GILAT (Groupe d'intervention léger
antiterroriste) ;
- Mise en place du Groupe d'intervention de la police nationale
(GIPN) en 2015 ;
- Mise en place des brigades anti-criminalité, de
recherche et d'investigation au niveau des
régions ou secteurs de gendarmerie et de police ;
- Mise en place de l'Unité spéciale d'intervention
de la gendarmerie (USIG).
|
Mise en oeuvre des opérations militaires
|
- Opération KOUNDJOARE (A partir du 11 septembre 2018)
|
Mise en oeuvre des opérations militaires conjointes
|
- Opération KOUDANLGOU I
- Opération KOUDANLGOU II
- Opération KOUDANLGOU III (Du 18 au 22 novembre 2019 dans
les régions septentrionales du
Ghana et du Togo)
|
Mise en oeuvre de la police de proximité
|
|
Vote d'une loi de programmation militaire
(2021-2025)
|
|
Source : Données collectées sur les
sites officiels des ministères et documents officiels
109
ANNEXE 3 : QUELQUES PROJETS MIS EN OEUVRE DANS LA
REGION DES SAVANES
|
Titre du projet
|
Porteur
|
Montant
|
Objectifs
|
Principales activités
|
Période
|
Zones de couverture
|
Bailleurs de fonds
|
Personnes contacts
|
1
|
Gulf of Guinea lagging regions social cohesion
project
|
Cabinet du Premier ministre - Animation d'un groupe de travail
multisectoriel
|
315 millions US$
|
Améliorer la résilience socio- économique
des communautés dans les régions cibles en retard des pays du
golfe de Guinée exposées aux conflits et aux risques climatiques.
Cet objectif sera atteint grâce à des investissements
coordonnés dans les zones frontalières et à un dialogue
régional amélioré. Les « pays du Golfe de
Guinée » dans le contexte de la phase initiale du projet du
programme font référence à la Côte d'Ivoire, au
Ghana, au Togo et au Bénin.
|
Composante 1 : Investir dans la
résilience et l'inclusion communautaires. Elle financera des
investissements au niveau local pour promouvoir la résilience et
l'inclusion des communautés, gérés par les
communautés, les communes et les groupes ciblés, qui auront
été formés dans le cadre de la Composante 2 :
Construire les bases et les capacités pour des
communautés inclusives et résilientes. Elle financera des
activités qui peuvent établir une base et une capacité des
parties prenantes locales
Composante 3 : Plateforme de coordination
régionale et dialogue. Elle vise à renforcer le dialogue
régional ainsi que le renforcement des capacités des acteurs en
matière de gestion des connaissances, d'engagement citoyen et de suivi
des indicateurs liés à la prévention et à la
cohésion sociale, etc.
|
A compter de l'exercice 2022 de la Banque mondiale
|
Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, et Togo. Le projet
ciblera les départements, régions et districts en retard du nord
dans les quatre pays présentant les plus hauts niveaux de
pauvreté multidimensionnell e et confrontés à des risques
de fragilité en raison de leur proximité avec des zones instables
dans le Sahel.
|
Financement du Groupe de la Banque mondiale (Don de l'Association
internationale de développement - IDA)
|
(i) Nicolas Perrin, Kaori Oshima Spécialiste principal du
développement social +1-202-458-2455 ;
E-mail: koshima@worldban
k.org ; (ii) Cabinet du Premier ministre -
animation d'un groupe de travail multisectoriel
Etsri HOMEVOR directeur de cabinet etsri.homevor@pri
mature.gouv.tg
|
110
2
|
Programme d'appui
|
Organisation
|
3.275
|
(i) Contribuer à
|
(i) Former les membres des
|
18 mois
|
Au Togo : Région
|
Fonds des
|
Idrissou Kayaba
|
|
à la prévention des conflits et
de
|
internationale pour les
|
millions US$
|
l'amélioration de la résilience des
|
mécanismes locaux de prévention et de gestion des
conflits aux
|
Démarrage en en mars
|
des savanes au Togo (préfectures
|
Nations Unies pour la
|
Labande, Coordinateur
|
|
l'extrémisme violent
|
migrations
|
|
populations dans les
|
mécanismes de prévention et de
|
2020
|
de : Cinkassé, Oti
|
consolidation de
|
national; UNPBF;
|
|
dans les zones frontalières du
|
(OIM) et Programme
|
|
zones
transfrontalières du
|
règlement pacifique des conflits ;
(ii) Diffuser et partager à travers
|
|
sud, Tone, Kpendjal,
|
la paix (UNPBF)
|
+228 90 25 60 70 Email :
|
|
|
Bénin, du Burkina
|
des Nations
|
|
Bénin, du Burkina
|
les médias locaux les bonnes
|
|
Kpendjal-Ouest) ;
|
|
idrissou.labande@u
|
|
et du Togo
|
Unies pour le développeme nt (PNUD- Togo)
|
|
Faso et du Togo face aux conflits communautaires et à
l'extrémisme violent ; (ii) Contribuer, par une approche
transfrontalière, à la mise en place d'un environnement qui
|
pratiques en matière de gestion des conflits et de
prévention de l'extrémisme violent ; (iii) Mener des dialogues
communautaires transfrontaliers sur les questions liées aux conflits
communautaires et aux défis communs, à travers des forums avec
des groupes cibles (jeunes,
|
|
(ii) Au Bénin : département de l'Atacora (Communes
de Matéri, Cobly, Boukoumbé, Tanguiéta et Natitingou) ;
(iii) Au Burkina-Faso :
|
|
ndp.org
|
|
|
|
|
garantit que les femmes et les jeunes bénéficient
d'une meilleure protection et soient suffisamment impliqués dans les
mécanismes de dialogue local tout en bénéficiant
d'opportunités économiques viables
|
femmes, chefs politiques, coutumiers, religieux, etc.) ; (iv)
Organiser des journées de promotion du dialogue social dans les
communautés vivant dans la zone du projet ; (v) Former et accompagner
les femmes et les jeunes en entrepreneuriat, plaidoyer et leadership ; (vi)
Organiser des journées de cohésion sociale entre les populations
civiles et les forces de sécurité et de défense
|
|
Régions de l'Est (Province de la Kompienga, Communes de
Madjouari, Pama et Kompienga) et du Centre-Est (Province du Koulpelogo,
Communes de Soudougui, Sangha et Yargatenga)
|
|
|
|
|
|
|
|
(activités sportives, culturelles, débats
radiophoniques)
|
|
|
|
|
3
|
Projet
|
Réseau
|
250.000
|
Contribuer au
|
(i) Soutenir le mécanisme d'alerte
|
36 mois
|
Région des
|
Département
|
Pyalo Da-do Yram
|
|
«Renforcement de
|
Ouest-
|
US$
|
renforcement de la
|
précoce pour la prévention et la
|
Démarrage
|
savanes
|
d'État américain ;
|
Nora AMEDZENU-
|
|
la résilience du
|
Africain pour
|
|
résilience nationale
|
lutte contre l'extrémisme violent
|
en
|
(préfectures de
|
Ambassade des
|
NOVIEKOU
|
|
Togo face à
l'extrémisme violent
|
l'Edification de la Paix
|
|
dans la lutte contre l'extrémisme violent
|
dans les communautés ; (ii) Renforcer les cadres de
dialogue
|
septembre 2020
|
Cinkassé, Tone, Tandjoaré,
|
États-Unis d'Amérique
|
+228 90 10 07 94 Email:
|
|
dans un contexte d'insécurité sous
régionale»
|
(WANEP- Togo)
|
|
en soutenant les actions du Comité interministériel
de
|
et de collaboration multisectoriels rassemblant les acteurs
étatiques et non étatiques, en vue de
|
|
Kpendjal,
Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)
|
auTogo
|
ddnora@yahoo.fr ;
namedzenu-noviekou@wanep.o
|
111
|
|
|
|
prévention et de lutte contre l'extrémisme violent
(CIPLEV), ainsi que les comités locaux.
|
réduire les facteurs de risque dans la lutte contre
l'extrémisme violent lié aux conflits communautaires, aux
défis sécuritaires et aux conflits religieux ; (iii) Faciliter la
prise en compte des besoins prioritaires des populations à la base et
des zones à risque d'extrémisme violent, y compris la
résolution des conflits communautaires
|
|
|
|
rg
|
4
|
Techcamp sur la cohésion sociale et la lutte
contre la désinformation en Afrique de l'Ouest
|
Réseau
Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)
|
|
Contribuer à la réduction des fake news, afin de
renforcer la cohésion sociale en Afrique de l'Ouest avec l'implication
des jeunes acteurs des médias et des réseaux sociaux
|
Renforcement de capacités des jeunes du Togo, de la
Côte d'Ivoire et de la Guinée
|
11 mois : Début de mise en oeuvre : Novembre 2021
|
National
|
Département d'Etat Américain
|
5
|
Résilience économique face à
l'extrémisme violent au Togo
|
Réseau
Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)
|
|
Renforcer la résilience des jeunes et des femmes de la
région des savanes face à l'extrémisme violent
|
Ce projet vise à regrouper 100 jeunes et femmes en
coopératives d'élevage de pintades dans des localités
frontalières de la région des savanes en vue de réduire
leur résilience face à l'extrémisme violent. Cet
élevage à échelle moyen est suivi de programmes pour
renforcer les bénéficiaires sur les questions de paix,
cohésion sociale et PLEV en milieu communautaire.
|
2021-2024
|
Région des savanes
|
Pain pour le monde (Brot fur die Welt)
|
112
6
|
Mise en place des plateformes d'échanges, de
partage de connaissances et de bonnes pratiques entre les CLP (Comités
Locaux de paix), les CIPLEV, les jeunes et les conseillers
municipaux
|
Réseau
Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)
|
|
Mettre en place des plateformes d'échanges, de partage de
connaissances et de bonnes pratiques pour la prise en compte des
préoccupations des jeunes
dans les plans de développement communaux
|
Mise en place des plateformes d'échanges
Renforcement de capacités
|
|
Région des savanes
|
UNICEF
|
|
7
|
Renforcement de la
|
Réseau
|
|
Renforcer la
|
Renforcement de capacité
|
Juillet et
|
Région des
|
International
|
Pyalo Da-do Yram
|
|
résilience des
|
Ouest-
|
|
résilience des
|
Soutien aux AGR
|
Août 2023
|
savanes (Préfecture
|
Republican
|
Nora AMEDZENU-
|
|
communautés de la région des
savanes face aux facteurs de
|
Africain pour l'Edification de la Paix
|
|
communautés de la région des savanes face
aux facteurs de
|
|
|
de Kpendjal)
|
Institute (IRI)
|
NOVIEKOU
+228 90 10 07 94 Email:
|
|
vulnérabilité
|
(WANEP-
|
|
vulnérabilité
|
|
|
|
|
ddnora@yahoo.fr ;
|
|
|
Togo)
|
|
|
|
|
|
|
namedzenu-noviekou@wanep.o rg
|
8
|
Projet Engagement
|
Plan
|
1.765.566.5
|
(i)Renforcer la
|
Ce Projet est mis en oeuvre en
|
4 ans
|
Région des
|
Délégation de
|
Afiwa Essosolim
|
|
des Jeunes et des
|
International-
|
88 FCFA
|
cohésion sociale
|
partenariat avec 5 ONG locales et
|
(Otcobre
|
savanes
|
l'Union
|
Amelessodji
|
|
Femmes pour la
|
Togo et ses
|
|
dans la région des
|
Organisations de la Société
|
2020-
|
(préfectures de
|
européenne au
|
+228 90 70 36 16
|
|
Participation
|
partenaires:
|
|
savanes en
|
Civile avec la collaboration de 15
|
Septembre
|
Cinkassé, Tone,
|
Togo (90%) et
|
Email:
|
|
Citoyenne et la Cohésion Sociale dans les savanes
(ENJEF-PACS)/ "savanes Motaog"
|
Aide et Action, WILDAF- Togo, Collectif des Associations Contre
l'Impunité au Togo (CACIT)
|
|
promouvant les droits politiques et économiques des jeunes
et des femmes ; (ii) Renforcer les capacités de la société
civile et des institutions étatiques au niveau local.
|
médias, 70 Comités Cantonaux/Villageois de
Développement (CC/VD) et 7 Comités Cantonaux/Préfectoraux
de Prévention et de Lutte contre l'Extrémisme Violent (CC/
PPLEV), 16 communautés locales et 3 organisations religieuses sont les
partenaires sur le terrain. Les principales activités comprennent :
(i)
|
2024)
|
Tandjoaré, Kpendjal, Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)
|
Agence suédoise de développement international
(SIDA) via Plan International Suède (10%)
|
afiwa.amelessodji@ plan-
international.org
|
|
|
|
|
|
Promouvoir les droits économiques de 6 200 jeunes
|
|
|
|
|
113
|
|
|
|
|
filles / femmes et garçons / hommes vulnérables
âgés de 15 à 35 ans dont 52 % de filles ; (ii) Renforcer la
participation de 9 000 femmes de plus de 35 ans à la vie politique et
économique ; (iii) Promouvoir le dialogue et la concertation
multi-acteurs en renforçant les capacités des OSC locales
|
|
|
|
|
9
|
Programmes intégrés de prévention de
l'extrémisme violent à travers la participation citoyenne dans la
région des savanes
|
Développem ent Citoyenneté Leadership
Intégré et Communauta ire (DECLIC)- Togo
|
|
(i) Renforcer les capacités des organisations de jeunes et
de femmes pour leur permettre de contribuer à la prévention et
à la lutte contre l'extrémisme violent ; (ii) Contribuer à
une meilleure implication des jeunes dans la gestion des affaires locales et
ainsi accroître leur sentiment d'utilité et d'appartenance
à leur communauté.
|
(i) Organisation d'un atelier sur la décentralisation et
la citoyenneté autour des enjeux des plans de développement local
et du contrôle citoyen de l'action publique ; (ii) Organisation d'un
atelier de planification stratégique devant conduire à la mise en
place d'une plateforme commune d'associations de jeunes et de femmes
dédiée à la prévention des violences
extrémistes ; Organisation d'un atelier pour les médias et autres
communicateurs afin de développer des messages clés pour
prévenir l'extrémisme violent ; (iii) Organisation d'une campagne
de communication autour de la prévention de l'extrémisme violent
suivie d'un festival sur la prévention de l'extrémisme violent
|
6 mois (Octobre 2019-Mars 2020)
|
Région des savanes (préfectures de Cinkassé,
Tone, Tandjoaré, Kpendjal, Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)
|
Ambassade des États-Unis d'Amérique au Togo
|
ABUBAKAR Douti +228 93 70 49 08 Email :
abubakardouti@gm
ail.com
|
Source : Données collectées sur les
sites officiels des organisations
Source : Rapport du diagnostic organisationnel et
fonctionnel des CCPLEV et CPPLEV de la région des savanes
114
ANNEXE 4 : Forces et faiblesses, opportunités et
menaces des CCPLEV / CPPLEV
|
FORCES
|
|
FAIBLESSES
|
|
Sur le plan organisationnel
|
|
Sur le plan organisationnel
|
·
|
La composition des comités locaux est
multisectorielle
|
·
|
Les comités locaux ne disposent pas d'un cadre de
travail adéquat
|
·
|
L'organigramme est formalisé et structuré
|
·
|
Les comités locaux n'ont pas
|
·
|
La méthode de travail est inclusive et collaborative
|
|
d'infrastructures et d'équipements pour leur travail
|
·
|
Les comités locaux disposent d'un personnel
|
|
|
|
d'appui technique
|
·
|
Il n'existe pas de modèle organisationnel
défini
|
·
|
Les comités locaux bénéficient d'un appui
|
|
|
|
politique
|
·
|
Les jeunes et les femmes sont insuffisamment
représentés au sein des comités locaux
|
|
Sur le plan fonctionnel
|
|
Sur le plan fonctionnel
|
·
|
Les comités locaux fonctionnent sur la base de
|
·
|
Les valeurs et la vision ne sont pas définies
|
|
textes juridiques
|
·
|
La non-maîtrise des rôles et des
|
·
|
Les comités locaux disposent d'un personnel
|
|
responsabilités
|
|
d'appui technique
|
·
|
Les règlements intérieurs ne sont pas
établis
|
·
|
Les missions des comités locaux sont connues et
jugées pertinentes
|
·
|
Il n'existe pas de plan de communication
|
|
|
·
|
Il n'existe pas de système de gestion de la
|
·
|
Les CPPLEV / CCPLEV mènent des activités sur le
terrain
|
|
technologie
|
·
|
Les relations de collaboration avec l'ensemble des
|
·
|
Il n'existe pas de liens électroniques
|
|
parties prenantes sont jugées excellentes.
|
·
|
Il n'existe pas de mécanisme de collecte de
données sur le terrain
|
|
|
·
|
Il n'existe pas de plans annuels de travail et d'action
|
|
OPPORTUNITÉS
|
|
MENACES
|
|
Sur le plan organisationnel
|
|
Les menaces sont d'ordre structurelles
|
·
|
L'engagement politique avéré dans la lutte
contre l'extrémisme violent
|
·
|
La pauvreté et la précarité sociale de la
Région des savanes
|
·
|
L'élaboration en cours de la stratégie nationale
de
|
·
|
Les effets du changement climatiques
|
|
lutte contre l'extrémisme violent
|
·
|
La pression démographique
|
|
|
·
|
La faible mobilisation des ressources
|
|
Sur le plan fonctionnel
|
|
|
·
|
Le renforcement des attributions
organisationnelles
|
|
|
·
|
Le développement d'un plan de renforcement des
capacités des comités locaux
|
|
|
·
|
L'appui des personnes ressources prévu à
l'article
|
|
|
|
9 de l'arrêté
|
|
|
·
|
Les comités locaux ont l'appui des partenaires
techniques et financiers
|
|
|
115
ANNEXE 5 : LISTE DES TABLEAUX
N°
|
Tableau
|
Tableau n°1
|
Tableau de répartition par canton
|
Tableau n°2
|
Répartition des enquêtés selon le sexe
|
Tableau n°3
|
Répartition des enquêtés selon l'âge
|
Tableau n°4
|
Répartition des enquêtés selon le niveau
d'instruction
|
Tableau n°5
|
Répartition des enquêtés selon l'ethnie
d'origine
|
Tableau n°6
|
Répartition des enquêtés selon la croyance
réligieuse
|
Tableau n°7
|
Répartition des enquêtés selon la
profession
|
Tableau n°8
|
Répartition des enquêtés selon le revenu
mensuel
|
Tableau n°9
|
Répartition des enquêtés selon le fait qu'ils
ont une fois entendu parler de l'extrémisme violent
|
Tableau n°10
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance de l'identité des GANE
|
Tableau n°11
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance des conséquences des attaques des GANE dans leur
région
|
Tableau n°12
|
Répartition des enquêtés selon leur
appréhension du niveau de la menace actuelle de l'extrémisme
violent dans la région des savanes
|
Tableau n°13
|
Répartition des enquêtés selon l'existence de
vulnérabilités dans la région des savanes
|
Tableau n°14
|
Répartition des enquêtés selon leur
connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la
population dans la région des savanes
|
Tableau n°15
|
Répartition des enquêtés par rapport à
l'exploitation des vulnérabilités par les GANE
|
Tableau n°16
|
Répartition des enquêtés par rapport aux
défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face
dans leur localité
|
Tableau n°17
|
Répartition des enquêtés par rapport à
l'exploitation des vulnérabilités
|
Tableau n°18
|
Répartition des enquêtés par rapport aux
répercussions des défis sur les populations
|
Tableau n°19
|
Répartition des enquêtés selon leur
connaissance du fait que des individus au sein de la population ont rejoint les
GANE
|
Tableau n°20
|
Répartition des enquêtés selon les types de
conflits
|
Tableau n°21
|
Répartition des enquêtés selon le fait que
les conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent
|
Tableau n°22
|
Répartition des enquêtés selon le fait que la
menace extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque
pour la région des savanes.
|
Tableau n°23
|
Répartition des enquêtés selon
l'appréciation des relations entre les civils et les militaires
|
Tableau n°24
|
Répartition des enquêtés selon leur
connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir
l'extrémisme violent
|
Tableau n°25
|
Répartition des enquêtés selon leur
appréciation des mesures de prévention
|
Tableau n°26
|
Répartition des enquêtés par rapport à
l'atténuation des facteurs de vulnérabilité pour
prévenir l'extrémisme violent
|
Tableau n°27
|
Répartition des enquêtés par rapport à
ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de
l'extrémisme violent
|
Tableau n°28
|
Répartition des communes
|
116
Tableau n°29
|
Effectif de la population résidente par commune et sexe,
Région des savanes
|
Tableau n°30
|
Chronogramme
|
Tableau n° 31
|
Budget
|
Tableau n° 32
|
Répartition du financement
|
Tableau n°33
|
Matrice des risques
|
Tableau n°34
|
Matrice du cadre logique
|
117
ANNEXE 6 : LISTE DES GRAPHES
N°
|
Graphe
|
Graphe n°1
|
Répartition des enquêtés selon l'âge
|
Graphe n°2
|
Répartition des enquêtés selon le revenu
mensuel
|
Graphe n°3
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance de l'identité des GANE
|
Graphe n°4
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance des conséquences des attaques des GANE dans leur
région
|
Graphe n°5
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la
population dans la région des savanes
|
Graphe n°6
|
Répartition des enquêtés par rapport aux
défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face
dans leur localité
|
Graphe n°7
|
Répartition des enquêtés par rapport aux
répercussions des défis sur les populations
|
Graphe n°8
|
Répartition des enquêtés selon la
connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir
l'extrémisme violent
|
Graphe n°9
|
Répartition des enquêtés par rapport
à ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de
l'extrémisme violent
|
Carte n°1
|
Présentation de la région des savanes
|
118
ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE A L'ENDROIT DE LA
POPULATION
Bonjour Monsieur/Madame.
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Master en Développement culturel, Option Culture, paix et
développement à l'Institut Régional d'Enseignement
Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC)
sur le thème : « Facteurs de
vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord
du Togo : Projet d'appui au renforcement de la résilience
économique et de la cohésion sociale dans la région des
savanes », c'est un honneur pour nous de venir recueillir
vos points de vue sur la menace de l'extrémisme violent au Togo. Vous ne
serez pas identifiés et vos points de vue seront anonymes et
confidentiels. Vos éclaircissements vont être d'une grande
utilité pour nous.
Nous vous remercions d'avance pour votre soutien à ce
travail.
I- Profil de l'enquêté
|
Préfecture :
Commune : Village :
|
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités
|
Passer à
|
Q101
|
Quel est votre sexe ? (Noter le sexe sans poser la
question)
|
Masculin... 1
Féminin 2
|
|
Q102
|
Quel est votre âge ?
|
18 - 23ans 1
24 - 29ans 2
30 - 35ans 3
36 - 41ans 4
42 - 47ans 5
48 - 53ans 6
53ans et plus 7
|
|
Q103
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
Non instruit 1
Primaire 2
Collège... 3
Lycée 4
Université... 5
|
|
Q104
|
Quel est votre ethnie d'origine ?
|
Moba/Gourma 1
Mossi 2
Tchokossi 3
Kabyè 4
Ewe... 5
Kotokoli/Tem 6
Gangam 7
Autres (à préciser) 8
|
|
Q105
|
Quel est votre religion ?
|
Chrétienne 1
Musulmane 2
Animiste... 3
Autre (à préciser) 4
|
|
119
Q106
|
Quelle est votre profession ?
|
Fonctionnaire 1
Commerçant 2
Artisan... 3
Agriculteur 4
Elève 5
Étudiant 6
Chômeur 7
Autres (à préciser) 8
|
|
Q107
|
A combien estimez-vous votre revenu mensuel ?
|
Moins de 15000... 1
16000-30000 2
31000-45000 3
46000-60000 4
Pus de 60000 5
|
|
II- Connaissance du phénomène de
l'extrémisme violent
|
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités
|
Passer à
|
Q201
|
Avez-vous une fois entendu parler de l'extrémisme violent
?
|
Oui 1
Non... 2
|
|
Q202
|
Si oui, qu'est-ce que l'extrémisme violent selon vous ?
Qu'est ce qui vous vient en tête quand on parle de l'extrémisme
violent ?
|
Utilisation de la violence 1
Promotion de la violence 2
L'imposition des pratiques religieuse... 3
Ne sait pas. 4
Autres (à préciser) 5
|
|
Q203
|
Qui sont ces groupes extrémistes selon ce que disent les
gens ? Selon ce que vous savez ?
|
Des peuhls 1
Des burkinabè 2
Des togolais 3
Des opposants politiques 4
Des musulmans 5
Des jeunes 6
Des femmes 7
Des jeunes désoeuvrés 8
Des femmes désoeuvrées 9
Autres (à préciser) 10
|
|
Q204
|
D'après ce que vous entendez dire, quelles peuvent
être les motivations des groupes extrémistes ? Que veulent- ils en
posant leurs actes violents ?
|
Ils veulent le pouvoir 1
Ils veulent répandre l'idéologie islamiste 2
Ils veulent semer la terreur 3
Ils revendiquent des droits 4
Autres (à préciser) 5
|
|
Q205
|
Au cours des 12 derniers mois, avez- vous été
témoin, victime ou avez-vous appris des incidents liés à
l'extrémisme violent dans votre localité ?
|
Oui 1
Non... 2
|
|
Q206
|
Combien d'incidents liés à l'extrémisme
violent avez-vous entendu parler au cours des 12 derniers mois dans votre
localité ?
|
Moins de 10... 1
10-15 .2
15-20 3
Plus de 20... 4
|
|
120
Q207
|
Quel est le mode opératoire des groupes extrémistes
selon ce que vous avez appris ?
|
Cibler une localité et les attaquer 1
Venir clandestinement la nuit et attaquer 2
S'infiltrer dans la population et attaquer 3
Poser des engins explosifs 4
Ne sait pas. 5
Autres (à préciser) 6
|
|
Q208
|
Quels sont les conséquences des attaques des groupes
extrémistes dans votre région ?
|
Pertes en vies humaines. 1
Blessés 2
Déplacement des populations. 3
Autres à préciser 4
|
|
Q209
|
Comment décririez-vous le niveau de la menace actuelle de
l'extrémisme violent dans la région des savanes ?
|
Très élevé... 1
Elevé 2
Faible... 3
|
|
III- Evaluation des facteurs de
vulnérabilité et lien avec l'extrémisme
violent
|
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités
|
Passer à
|
Q301
|
Quels sont les défis socio- économiques auxquels
fait face la population dans votre région ?
|
Fort taux de pauvreté 1
Insuffisance d'infrastructures 2
Chômage 3
Oisiveté des jeunes 4
Toxicomanie et l'usage des drogues chez les
jeunes 5
Défis d'accès aux soins de santé 6
Défis d'accès à l'éducation. 7
Changement climatique. 8
Conflits communautaires. 9
Immigration vers les pays voisins 10
Sécheresse 11
Autres à préciser 12
|
|
Q302
|
Pensez-vous que les groupes extrémistes exploitent ces
vulnérabilités ?
|
Oui 1
Non... 2
|
|
Q303
|
Si oui comment ?
|
|
|
Q304
|
Quels sont les défis spécifiques auxquels les
femmes et les filles font face dans votre région ?
|
Mariage précoce. 1
Défis d'accès aux ressources. 2
Défis d'accès à la terre. 3
Décès pendant l'accouchement 4
Défis d'accès à la scolarisation. 5
Violences basées sur le Genre. 6
Autres à préciser 7
|
|
Q305
|
Pensez-vous que les groupes extrémistes exploitent ces
vulnérabilités ?
|
Oui 1
Non... 2
|
|
Q306
|
Si oui comment ?
|
|
|
121
Q307
|
Quelles sont les répercussions de ces défis sur la
population ?
|
Frustrations des populations... 1
Impression d'être laisser pour compte par rapport
aux autres régions. 2
|
|
|
|
Persistance des conflits intra et
intercommunautaires 3
|
|
|
|
Déplacement des populations. 4
|
|
|
|
Problèmes sécuritaire/banditisme. 5
|
|
|
|
Autres (à préciser) 6
|
|
Q308
|
Pensez-vous que des individus au sein
|
Oui 1
|
|
|
de la population ont rejoint les groupes extrémistes ? ou
leur fournissent des informations ?
|
Non... 2
|
|
Q309
|
Si Oui, Pourquoi selon vous ?
|
|
|
Q310
|
Avez connaissance de certains conflits
|
Oui 1
|
|
|
présents dans votre localité ?
|
Non... 2
|
|
Q311
|
Si oui quels sont ces conflits ?
|
Conflit de chefferie 1
|
|
|
|
Conflit de transhumance... 2
|
|
|
|
Conflit fonciers... 3
|
|
|
|
Conflit intergénérationnel 4
|
|
|
|
Conflit socio-politique. 5
|
|
|
|
Conflit interculturel 6
|
|
|
|
Autres (à préciser) 7
|
|
Q312
|
Selon vous, ces conflits peuvent-ils
|
Oui 1
|
|
|
favoriser (ou favorisent déjà) l'expansion de
l'extrémisme violent ?
|
Non... 2
|
|
Q313
|
Si oui, comment ?
|
|
|
Q314
|
Pensez-vous que la menace extrémiste
|
Oui 1
|
|
|
dans les zones frontalières constitue un risque pour la
région des savanes ?
|
Non... 2
|
|
Q315
|
Si oui, pourquoi
|
|
|
Q316
|
Quelles appréciations faites-vous de
|
Bonne 1
|
|
|
relations entre les civils et les militaires dans la
région ?
|
Mauvaise... 2
|
|
Q317
|
Pourquoi ?
|
|
|
122
IV- Stratégies de prévention de
l'extrémisme violent
|
Q401
|
Avez-vous connaissances des mesures
|
Oui 1
|
|
|
ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme
violent ?
|
Non... 2
|
|
Q402
|
Si oui lesquels ?
|
Subvention des groupements 1
|
|
|
|
Renforcement de la sécurité 2
|
|
|
|
Construction d'infrastructures 3
|
|
|
|
Appui aux initiatives des jeunes 4
|
|
|
|
Autres (à préciser) 5
|
|
Q403
|
Pensez-vous que ces mesures sont
|
Oui 1
|
|
|
suffisantes ?
|
Non... 2
|
|
Q404
|
Que faut-il faire d'autre pour éviter la
|
Régler les conflits... 1
|
|
|
propagation de l'extrémisme violent ?
|
Développer des AGR 2
|
|
|
|
Donner du travail aux jeunes... 3
|
|
|
|
Construire des infrastructures de base 4
|
|
|
|
Renforcer les groupements de femmes 5
|
|
|
|
Renforcer la confiance entre la population et les
|
|
|
|
FDS 6
|
|
|
|
Sensibiliser les populations 7
|
|
|
|
Autres (à préciser) 7
|
|
10. Sur quels aspects pensez-vous que les acteurs doivent-ils
travailler davantage pour prévenir l'extrémisme violent ?
123
ANNEXE 8 : GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES OSC
Bonjour Monsieur/Madame.
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Master en Développement culturel, Option Culture, paix et
développement à l'Institut Régional d'Enseignement
Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC)
sur le thème : « Facteurs de
vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord
du Togo : Projet d'appui au renforcement de la résilience
économique et de la cohésion sociale dans la région des
savanes », c'est un honneur pour nous de venir recueillir
vos points de vue sur la menace de l'extrémisme violent au Togo.
Nous vous remercions d'avance pour votre soutien à ce
travail.
1. Quelle est la situation sécuritaire actuellement
dans la région des savanes selon vos informations ? S'il vous
plaît essayer de donner des détails
2. Selon vous quels sont les facteurs de
vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la
région des savanes au Togo ?
3. Comment ces facteurs contribuent à l'expansion de
l'extrémisme violent dans la région
4. Pensez-vous que la menace extrémiste dans les zones
frontalières constitue un risque pour la région des savanes ?
5. Quel est l'impact/les conséquences du
phénomène sur la population ?
6. Pensez-vous que des individus de la population ont rejoint
les groupes extrémistes, ou leur fournissent des informations ? Si oui
donnez nous quelques détails.
7. Quelles initiatives votre organisation met-elle en place
pour renforcer la résilience des communautés de la région
afin de prévenir l'extrémisme violent ? Pourquoi avoir
ciblé ces activités et quels en sont les
bénéficiaires ?
8. Comment votre organisation intègre-t-elle la
dimension de genre dans ses initiatives de prévention de
l'extrémisme violent, en tenant compte des rôles particuliers des
femmes et des jeunes dans la région des savanes au Togo ?
9. Quels sont les succès ou les leçons apprises
des programmes de prévention de l'extrémisme violent mis en
oeuvre par votre organisation ? Qu'en est-il des défis ?
124
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE
ET
PRESENTATION DES RESULTATS 5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 7
SECTION I : CADRE THEORIQUE 7
Paragraphe 1 : Justification du choix du sujet 7
1.1 Les motivations personnelles 7
1.2 La pertinence scientifique 7
1.3 Pertinence sociale 8
Paragraphe 2 : Problématique 8
2.1 Enoncé du problème 8
2.2 Les questions de recherche 10
2.2.1 La question principale 11
2.2.2 Les questions spécifiques 11
2.3 Les objectifs de recherche 11
2.3.1 L'objectif général 11
2.3.2 Les objectifs spécifiques 11
2.4 Les hypothèses de recherche 11
2.4.1 Hypothèse principale 12
2.4.2 Hypothèses spécifiques 12
2.5 Variables et indicateurs 12
2.5.1 Variable dépendante et ses indicateurs 12
2.5.2 Variables indépendantes 12
SECTION II : CADRE CONCEPTUEL 13
Paragraphe 1 : Clarification des concepts 13
1.1 Radicalisation 13
1.2 Extrémisme 14
1.3 Extrémisme violent 14
1.4 Facteurs de vulnérabilité 15
1.5 Terrorisme 15
1.6 Prévention de l'extrémisme violent 16
125
1.7 La notion de résilience 17
Paragraphe 2 : Revue de littérature 17
2.1 Les écrits empiriques 17
2.1.1 Les moteurs de l'extrémisme violent en Afrique 17
2.1.2 Les dynamiques de l'extrémisme violent en Afrique de
l'Ouest 19
2.1.3 Les moyens de prévention de l'extrémisme
violent 21
2.1.4 Les facteurs de vulnérabilité à
l'extrémisme violent dans la région des
savanes 22
2.2 Cadre théorique de référence 24
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION
DES
RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 26
SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE 26
Paragraphe 1 : Considérations méthodologiques 26
1.1 Recherche documentaire 26
1.2 La recherche quantitative 27
1.2.1 La population d'enquête 27
1.2.2 Echantillonnage 27
1.2.3 Instruments de collectes de données 28
1.2.3.1 La grille d'observation 29
1.2.3.2 Le questionnaire 29
1.2.3.3 Le guide d'entretien 29
1.2.4 Le traitement des données 29
1.2.5 Pré-test et administration 29
1.3 La recherche qualitative 30
1.3.1 Entretiens individuels 30
1.3.2 Organisation des focus group 30
Paragraphe 2 : Difficultés rencontrées 31
SECTION II : PRÉSENTATION, ANALYSE DES
RÉSULTATS ET VERIFICATION
DES HYPOTHESES 31
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des
résultats 31
1.1 De l'identification des enquêtés 32
1.2 De la connaissance du phénomène de
l'extrémisme violent 37
1.3 De l'évaluation des facteurs de
vulnérabilité et lien avec l'extrémisme violent 40
1.4 De la stratégie de prévention de
l'extrémisme violent 52
1.5 Analyse des résultats de la recherche qualitative
56
Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses 58
2.1 Vérification de l'hypothèse
générale 58
126
2.2 Vérification de l'hypothèse spécifique 1
59
2.3 Vérification de l'hypothèse spécifique 2
59
2.4 Vérification de l'hypothèse spécifique 3
59
DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE
ET DE
LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES 61
CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET 62
SECTION I : PRESENTATION DU PROJET 62
Paragraphe 1 : Fiche technique, Contexte & Justification
62
1.1 Fiche technique 62
1.2 Contexte et justification 63
Paragraphe 2 : Présentation de la zone cible 64
2.1 Situation géographique 64
2.2 Situation démographique 65
2.3 Aspects/Vie culturel(le)s 67
2.4 Situation sociale 68
2.5 Situation économique 68
2.6 Situation de l'emploi 69
2.7 Situation écologique 70
SECTION II : OBJECTIFS, RESULTATS ET ACTIVITES DU PROJET 70
Paragraphe 1 : Objectifs et résultats du projet 70
1.3 Objectif général 70
1.4 Objectif spécifique 70
1.5 Résultats attendus 71
Paragraphe 2 : Activités du projet 71
2.1 Activités préparatoires 71
2.1.1 Recrutement de l'équipe de gestion du projet 71
2.1.2 Acquisition des mobiliers de bureau 72
2.1.3 Lancement officiel du projet 72
2.1.4 Réunion de cadrage 72
2.2 Atelier de renforcement de capacités des élus
locaux sur la prévention des
conflits communautaires et de l'extrémisme violent 72
2.3 Atelier de renforcement de capacités des
leaders communautaires sur la
prévention des conflits communautaires et de
l'extrémisme violent 73
2.4 Campagne de communication autour de la
prévention des conflits et de
l'extrémisme violent 73
2.5 Organisation des dialogues communautaires 73
2.6 Organisation des actions communautaires 74
2.7 Organisation des cadres périodique de dialogue
civilo-militaire 74
127
128
2.8 Renforcement des campagnes d'opérations
médicales gratuites 74
2.9 Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64
groupements de femmes
et de jeunes 75
2.10 Amélioration des capacités de gestion de 64
entrepreneurs 75
2.11 Don d'équipements agricoles aux groupements 75
2.12 Tableau n°30 : Chronogramme 75
CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET 77
SECTION I : RESSOURCES 77
Paragraphe 1 : Ressources humaines, financières et
stratégie de financement du projet
77
1.1 Ressources humaines 77
1.2 Ressources financières (confère budget) 78
1.3 Tableau n° 31 : Budget 78
1.4 Stratégie de financement 89
Paragraphe 2 : Les bénéficiaires, l'impact du
projet et le mécanisme de mise en oeuvre
du projet 89
2.1 Les bénéficiaires du projet 89
2.2 Impacts du projet 90
SECTION II : MÉCANISME DE MISE EN OEUVRE,
SUIVI-ÉVALUATION ET
STRATEGIE DE COMMUNICATION 90
Paragraphe 1 : Mécanisme de mise en oeuvre et de
suivi-évaluation 90
1.1 Mécanisme de mise en oeuvre 90
1.2 Mécanisme de suivi-évaluation 91
1.2.1 Suivi 91
1.2.2 Evaluation à mi-parcours 91
1.2.3 Evaluation finale 92
Paragraphe 2 : Stratégie de communication, risque et cadre
logique 92
2.1 Stratégie de communication 92
2.2 Matrice des risques 92
2.3 Tableau n°34 : Matrice du Cadre logique 93
CONCLUSION PARTIELLE 95
CONCLUSION GENERALE 96
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 99
1. SOURCES 99
1.1 SOURCES ORALES 99
1.2 WEBOGRAPHIE 99
1.3 RAPPORTS 100
2. BIBLIOGRAPHIE 101
2.1 MEMOIRES 101
2.2 ARTICLES 101
ANNEXES 103
TABLE DES MATIERES 124
|