4.1.1. L'INTERPOL
L'INTERPOL est une organisation intergouvernementale
composée de 195 pays membres, visant à favoriser la collaboration
entre les services de police des Etats membres. Son appellation complète
est « Organisation Internationale de Police Criminelle ».
Son siège se trouve à Lyon (France). Etant une organisation
mondiale, elle permet aux autorités de police de collaborer directement
avec leurs homologues, y compris entre des pays n'entretenant pas de relations
diplomatiques.
4.1.1.1. L'organisation de l'INTERPOL
L'INTERPOL est organisée en trois (03) instances qui
sont : le secrétariat général, le Bureau Central National
INTERPOL (BCN) et l'Assemblée générale.
Le Secrétariat général est chargé
de coordonner les activités quotidiennes d'INTERPOL dans le but de
lutter contre les multiples facettes de la criminalité. Il est
assuré par des personnes
civiles et des policiers qui opèrent depuis le
siège de l'INTERPOL et dans les diverses antennes régionales.
Au-delà du Secrétariat général, il existe six (06)
Bureaux régionaux (en Argentine, au Cameroun, en Côte d'Ivoire,
à El Salvador, au Kenya et au Zimbabwe), un Bureau de liaison en
Autriche et trois Bureaux de représentation situés auprès
des Nations Unies à New York, de l'Union Africaine à Addis-Abeba
et de l'Union européenne à Bruxelles. Il existe un Complexe
mondial INTERPOL pour l'innovation basée à Singapour,
chargé d'asseoir le rayonnement mondial de l'Organisation et de
renforcer son expertise en matière de lutte contre la
cybercriminalité 49.
Le BCN est installé dans chaque Etat membre et sert de
point de contact central pour le Secrétariat général et
les autres BCN. Il est dirigé par les agents de la police nationale et
se trouve au sein des directions générales de la police
nationale. Les BCN sont chargés de mettre à jour les bases de
données criminelles de l'INTERPOL et collaborent ensemble et avec les
polices nationales à des enquêtes, des opérations et des
arrestations transnationales.
L'Assemblée générale est l'instance
dirigeante qui réunit, chaque année, l'ensemble des pays membres
pour les prises de décisions. Elle est l'instance suprême
d'INTERPOL. Dans l'AG, chaque pays membre dispose d'une voix de poids
égal.
4.1.1.2. Les missions de l'INTERPOL
Le rôle principal d'INTERPOL est de permettre aux
différents services de police d'échanger et d'accéder aux
informations sur les infractions et les criminels en leur apportant un appui
technique et opérationnel. A travers le système de communication
appelé I-24/7, INTERPOL permet aux polices de leurs membres d'être
en contact et d'échanger entre elles et avec le Secrétariat
général. Les services de police peuvent également
accéder aux bases de données et aux services en temps
réel. Le Secrétariat général s'occupe de dix-neuf
(19) bases de données policières qui contiennent des
renseignements sur les infractions et les criminels (noms, empreintes
digitales, passeports volés, etc.)50. Aussi l'INTERPOL appuie
les services de police dans le cadre des enquêtes policières
principalement en matière criminalistique, d'analyse et de soutien
à la localisation de fugitifs dans le monde entier. De plus, l'INTERPOL
forme des experts qui soutiennent les initiatives nationales en matière
de lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et la
criminalité organisée. Ces agents spécialisés
accomplissent de multiples
49 Repéré sur www.interpol.int,
consulté le 18/04/2022 à
45
12h
50 Ibid.
tâches auprès des pays membres, par exemple dans
le domaine de l'appui aux enquêtes, des opérations sur le terrain,
de la formation et de la mise en relation.
Les activités de l'INTERPOL sont politiquement neutres
et menées dans le respect de la législation en vigueur au sein
des différents Etats.
L'INTERPOL étant d'origine étrangère,
l'UA a eu l'idée de mettre en place un autre mécanisme
continental de coopération policière qui est l'AFRIPOL.
4.1.2. Le mécanisme africain de
coopération policière (AFRIPOL)
Le statut d'AFRIPOL a été adopté, le 30
janvier 2017, à Addis-Abeba (Ethiopie) par la vingt-huitième
session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement
de l'UA. Les jalons de l'adoption de ce statut ont été
posés
lors de la conférence africaine des Directeurs et
Inspecteurs généraux de police tenue, les 10 et 11 février
2014, à Alger.
Dans son préambule, le statut a fait ressortir certains
éléments fondamentaux qui ont motivé la mise en place de
l'AFRIPOL. Ce sont :
- l'ampleur grandissante de la criminalité dans
plusieurs sous-régions d'Afrique, notamment celle liée aux TIC,
à la contrebande, aux trafics illicites de capitaux et aux trafics
illicites de ressources naturelles ;
- la sophistication croissante avec laquelle les groupes de la
criminalité organisée
(terrorisme, trafic d'armes, d'organes humains,
enlèvements contre rançon etc.) opèrent ;
- la nécessité de promouvoir la
coopération policière africaine aux niveaux stratégique,
opérationnel et tactique à travers l'évaluation des
menaces, l'analyse du renseignement criminel, la planification et la mise en
oeuvre des actions ;
- l'importance de la coopération policière
à travers l'échange d'informations et de renseignements entre les
Etats membres ;
- la conviction, selon laquelle, une réponse efficace
contre les diverses formes de criminalité sur le continent africain
nécessite une harmonisation des méthodes policières,
l'échange et la vulgarisation des bonnes pratiques en matière de
formation, de prévention, de techniques d'intervention et d'expertise,
etc.
Le siège d'AFRIPOL se trouve en Alger
(Algérie)51. Depuis sa création, elle s'est
fixé de multiples objectifs.
51 Statuts du Mécanisme africain de
coopération policière, adopté le 30 janvier 2017,
Préambule.
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