CHAPITRE PREMIER : DU CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE A
LA
DETERMINATION DE LA PROBLEMATIQUE
SECTION 1. DE LA PRESENTATION A LA RESTITUTION DES
OBSERVATIONS RELATIVES AU QUOTIDIEN « LA NATION »
Cette section par le paragraphe 1 portera sur l'historique et
la présentation du quotidien « La Nation ». Le paragraphe 2
fera le point des observations relatives au même journal.
PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET PRESENTATION DU QUOTIDIEN
« LA NATION »
Après son historique nous ferons un aperçu sur
le fonctionnement et le personnel de « La Nation ».
1. Historique du quotidien de service public « La
Nation »
« La Nation » est une composante de L'ONIP. Ce
dernier est un office d'Etat à caractère social, culturel et
scientifique régi par le décret N°2003-299 du 19 août
2003 portant approbation de ses statuts. « La Nation » est la
dernière appellation du journal étatique.
En effet, au lendemain de l'indépendance en 1960, la
destinée du journal colonial « France-Dahomey » est
tombée dans la main du jeune Etat du Dahomey. Il fut alors
décidé de changer sa dénomination, et il devint «
L'Aube Nouvelle » en 1969, premier organe d'information du gouvernement
qui est resté hebdomadaire pendant neuf ans. Le 1er
août 1969, un autre changement intervint et « L'Aube Nouvelle »
s'est vu rebaptisé « Daho-Express », premier quotidien
d'information du pays. Le 26 octobre 1972, Mathieu Kérékou prit
le pouvoir et mit le Dahomey sur la voie du socialisme scientifique basé
sur le marxisme léninisme, le 30 novembre 1974. Autant que ce changement
politique influa sur le pays qui devient Bénin, autant le journal
gouvernemental « Daho-Express » prit le nouveau nom « Ehuzu
», le 26 octobre 1975. La Révolution en fit son « organe de
propagande ». Après plus d'une décennie de gestion du pays,
la révolution s'essouffla du fait de la crise économique
mondiale. La Conférence nationale fut convoquée pour trouver une
solution concertée à la misère du pays. Dès cet
instant, il fallait aussi révoquer le règne des médias de
propagande et promouvoir des organes de presse dont les contenus
répondent aux besoins et aux intérêts de toutes les
catégories et de tous les groupes de la société. Ainsi,
depuis le 2 mai 1990, le quotidien officiel « Ehuzu » fut
rebaptisé « La Nation » et sa ligne éditoriale est
devenue pluraliste.
Le statut d'organe de presse du service public fait de «
La Nation » le journal le plus lu avec un tirage quotidien de cinq mille
exemplaires. Il est présent dans presque tous les
Mémoire soutenu par Sêmèvo O.
Bonaventure AGBON / ENSTIC-UAC
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Traitement de l'information politique dans un média de
service public : cas du quotidien La Nation
milieux officiels et politiques (ministères, mairies,
institutions républicaines). Il y a également des ambassades,
Organismes internationaux, fondations, ONG et autres institutions sociales ou
politiques dont il est la principale source d'information ou de
communication.
« La Nation » en 1990 : le rôle de «
chien de garde »
« La Nation » s'est donné pour devoir de
participer à la gestion de la démocratie héritée de
la Conférence de 1990 par ses critiques objectives de la politique.
L'éditorial du n° 001 de la livraison du 2 mai 1990, signé
par Maurice Chabi, DP d'alors, clarifie ce nouvel engagement :
Ehuzu, organe du militantisme révolutionnaire a, quinze
ans durant, joué le rôle inconfortable et ingrat du griot du
pouvoir [...] Mais au nom de la démocratie, le premier ministre, (...) a
décidé d'accorder aux journalistes des organes officiels le droit
et même le devoir de faire une critique constructive de l'action de son
gouvernement.
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