IV.3.4 : La diarrhée.
Selon Emmanuel Mas (2014), UNICEF (2014), c'est une infection
gastro-intestinale
qui présente deux variantes : les diarrhées aigues
et les diarrhées chroniques. Elle est causée
106
par l'absence et/ou l'insuffisance de l'eau de qualité
pour la consommation. Elle représente une menace chez les sujets
fragiles : nourrissons, enfants, personnes âgées. C'est d'ailleurs
la principale cause de mortalité et de morbidité chez les enfants
de moins de cinq ans dans les pays pauvres. Le type le plus répandu dans
la ville de Garoua est la diarrhée sanguinolente d'après les
données issues de la surveillance des MAPE. Le choléra et la
diarrhée sont très liés ; en effet, c'est en 2014,
année du second épisode de choléra que la
prévalence de la diarrhée est au maximum dans la ville de Garoua.
En cas de pénurie d'eau, les populations font face de façon
simultanée, à ces redoutables pathologies. 31,2% de notre
population enquêtée affirment avoir souffert de Diarrhée
comme l'atteste la figure 30.
IV.3.5 : Le choléra
C'est une infection bactérienne de l'intestin
grêle qui peut provoquer une diarrhée aiguë et une
déshydratation intense (Quilici, 2003). Elle se manifeste selon l'OMS
(2016) par d'intenses diarrhées liquides qui vident l'organisme de son
eau, de ses sels et de ses minéraux. La bactérie responsable, le
Vibriocholerae s'installe à peu près partout où le manque
d'hygiène lui permet d'infecter les humains, qui semblent être son
seul hôte. Elle se transmet en général par une eau
contaminée par les selles humaines, par l'ingestion d'aliments
contaminés (fruits et crustacés). Les données de la DRSP
de Garoua indiquent que la ville a connu 99 cas en 2016.
IV.3.6 : Les démangeaisons cutanées ou
gales
L'utilisation des eaux chargées de substances nocives
pour la toilette corporelle est souvent source de gale dont le signe est
l'éruption papuleuse de la peau (Saïdou Touré, 2010). Elle
se traduit par une démangeaison du corps. D'après Aubry (2005),
Plenck (2005), la gale est une maladie cutanée et contagieuse
causée par un parasite microscopique appelé Sarcoptes scabiei. Il
s'installe dans les couches supérieures de la peau. La contagion
nécessite un contact direct avec une personne contaminée et la
dissémination est favorisée par un manque d'hygiène. Les
centres de santé ne disposent pas de données sur la
démangeaison. Cependant, 5,2% de notre échantillon se plaignent
des démangeaisons cutanées à la suite de l'usage des eaux
de puits pour la toilette corporelle.
107
Source : enquête de terrain, Novembre 2016
Figure 33: les différentes
maladies hydriques dans les quartiers enquêtés
En somme, l'évaluation de la qualité de l'eau
dans la ville de Garoua révèle l'existence des zones à
risque, où les seuils limites des paramètres physicochimiques
sont largement dépassés (Liddiré, Yelwa...). De plus la
conductivité moyenne des eaux dans les quartiers enquêtés
(1027 uS/cm) nous indique qu'elles sont chargées de matières
dissoutes néfastes pour la santé humaine. Dès lors, les
ravages causés par les maladies hydriques (paludisme, diarrhée,
typhoïde, dysenterie, maladie de la peau...) sont la résultante de
l'usage de ces eaux. Ce qui vérifie notre hypothèse 3 selon
laquelle, l'eau utilisée est de mauvaise qualité et a des
conséquences néfastes sur la santé des populations.
|