I.3 : CONTEXTE
La faible couverture en eau potable dans la ville et
l'utilisation des eaux de mauvaise qualité sont à l'origine de
développement de nombreuses maladies hydriques comme le choléra.
On note une progression du taux de prévalence du choléra dans les
trois communes qui va de pair avec la détérioration du service de
l'eau potable dans la ville. Les quartiers les plus touchés sont ceux
qui ne sont pas desservis par le réseau d'eau potable et qui se
ravitaillent principalement dans les puits privés et communautaires. Le
diagnostic de terrain montre que
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ces puits sont souvent directement en contact avec les
latrines réalisées par les ménages, dont la plupart se
trouvent dans un rayon de 20 m autour du puits. En 2011, la commune de Garoua
3ème qui n'est pas couvert par le réseau d'eau potable a
été trois fois plus touchée par le choléra que les
deux autres communes d'arrondissement de la ville.
Il est indispensable dans les quartiers non desservies, de
mettre en place des dispositifs d'approvisionnement en eau potable. Plusieurs
quartiers dans les deux arrondissements couverts par le réseau sont mal
desservis. Il s'agit entre autre, des quartiers : Marouaré,
Laindé, Poumpoumré, Ngalbidjé. Même dans les
quartiers bien desservis par le réseau, les interruptions de service
sont fréquentes et peuvent durer plusieurs jours. Ce qui a
encouragé l'activité de revente de l'eau par des privés
disposant d'un robinet ou par des vendeurs d'eau équipés de
porte-tout. Les ménages qui y ont le plus recours sont les
ménages des quartiers pauvres ou spontanés.
Dans la zone périurbaine, les points d'eau (forages et
puits) utilisés par les populations sont pour la plupart
aménagés dans le cadre des projets. Les populations de certains
quartiers de la zone périphérique (Mbilga, Wafango, Ouro Lawane,
Daneyel et Tongo) utilisent des puits traditionnels pour pallier aux
déficiences d'accès à l'eau potable. Ces eaux sont
utilisées pour la consommation et les usages domestiques.
Ces difficultés d'accès à l'eau potable
dans la ville ont conduit à la mise sur pied d'un projet baptisé
PRESS NO &SW (Projet Ressources du Sol et du Sous-sol des régions du
Nord et du Sud-ouest Cameroun). Ceci sous la houlette de la coopération
Allemande via son Institut Fédéral des Géosciences et des
Ressources Naturelles, BGR (Bundesanstalt für Geowissenschaften und
Rohstoffe). Son objectif étant :
- d'étudier la qualité de l'eau dans les deux
régions
- d'améliorer l'accès à l'eau potable pour
réduire la prévalence des maladies hydriques - d'étudier
le sol pour améliorer les rendements agricoles
- de renforcer les capacités des jeunes dans le domaine de
la cartographie et de
l'élaboration des bases de données.
Dans cette perspective, PRESS NO &SW a encadré des
étudiants de Master (2) et de Doctorat Phd (2) sur la question de
l'approvisionnement en eau potable. Pour harmoniser l'étude et pouvoir
utiliser les résultats, chaque étudiant de Master devait
s'appesantir sur une norme internationale de la qualité de l'eau. C'est
ainsi que j'ai été chargé d'analyser la qualité de
l'eau à travers l'étude de ses paramètres
physico-chimiques représentés par la conductivité, la
température et le potentiel hydrogène.
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Conclusion
La ville de Garoua, zone de notre étude est
caractérisée par une population cosmopolite. Sur le plan
physique, elle se distingue par son relief plat, avec un réseau
hydrographique à trois types d'écoulement : mayo, rivière
et barrage. Son climat soudanien met à sec le contenu des mayo durant la
saison sèche ; et amplifie les difficultés d'approvisionnement
des ménages en eau potable, d'où l'intérêt de la
présente étude.
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