THE UNIVERSITY OF YAOUDE I
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UNIVERSITE DE YAOUNDE I
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CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
EN « SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET EDUCATIVES
» *********** UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
EN SCIENCE SOCIALE ***********
POST GRADUATE SCHOOL FOR SOCIAL AND EDUCATIONAL
SCIENCES
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DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR SOCIAL SCIENCES
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PROBLEMATIQUE D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
DANS LA VILLE DE GAROUA (NORD - CAMEROUN)
Mémoire présenté pour
l'évaluation partielle en vue de l'obtention du diplôme de Master
II en Géographie
SPECIALITE Dynamique de l'environnement et
risques OPTION Climatologie et
biogéographie Présenté par
Romain alex téjiobou
Licencié en Géographie
Physique Matricule : 11B314
Sous la direction de Roger
ngoufo Professeur Université de Yaoundé I
AOÛT 2018
DEDICACE
Je dédie le présent travail à :
Mon père : feu Takounjou Martin et Ma soeur : feu
Angèle Yemelé Madèle
Je souhaite que toutes ces personnes ainsi que celles dont les
noms n'ont pas été mentionnés, acceptent ici, le
témoignage de ma profonde gratitude.
II
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes les
personnes physiques ou morales qui ont apporté leur contribution
à sa réalisation.
Je remercie le Pr ROGER NGOUFO qui a accepté diriger ce
travail. Je lui suis reconnaissant pour ses enseignements magistraux et son
encadrement scientifique méthodique et rigoureux. Mes remerciements vont
aussi au Pr FOUEPE qui a porté un grand intérêt pour ce
travail et donc les critiques ont permis de l'améliorer ; encore merci
pour ton soutien multiforme et sans faille.
Je ne saurais ne pas dire merci au projet PRESS NO&SW pour
m'avoir permis de participer à l'étude pilote sur la
qualité des eaux dans la région du Nord. A travers ce projet,
nous avons pu obtenir les données nécessaires pour la
rédaction de ce mémoire.
J'exprime ma profonde gratitude à tous les enseignants
du Département de Géographie pour leurs divers enseignements. Je
pense au Pr NKWEMOH, Dr DZANA, Pr TCHINDJANG, Pr DONGMO JEAN LOUIS, Pr KENGNE,
Pr TCHAWA,...pour la formation reçue durant notre cursus
académique. Un grand merci à OUANDI LANDRY, SALOMON FILS, ILG
pour leurs critiques et enseignements surtout cartographiques enrichissants.
Merci à toi maman pour ton support multidimensionnel et
infini. Tes conseils et encouragements m'ont permis de mener ce travail
à terme ; je te suis et te serai toujours reconnaissant. Comment ne pas
remercier la grande famille Takounjou qui a toujours su garder la
cohésion familiale. Un grand merci aux aînés qui ne
ménagent aucun effort pour l'encadrement des cadets. Je pense ici
à la famille FOUEPE, NGUEMO, DJAMA ; à mes soeurs Elodie, Alvine,
Adéline, Brenda, Fleurette ; à mes frères Ismaël,
Roger, Joël, Cabrel, Anatole, Péresse, Jude.
Je finis en portant une pensée à mes camarades
de promotion : FOUELEFACK Armand, E.Vadel, YEMEFACK Gladys, Valery, Sonia, Guy,
Mani Luc...à mes amis MBEZELE Régine, FEUDJIO NGOUALA Laure,
Romaric, Falone, Dorcas, Juliette...
III
RESUME
La présente étude trouve son origine dans les
multiples interrogations qui gravitent autour de la question de
l'approvisionnement en eau potable de la ville de Garoua dans le Nord-Cameroun.
Elle a pour objectif d'analyser les difficultés d'approvisionnement en
eau potable dans la ville, d'évaluer la qualité de l'eau et ses
corollaires sanitaires. Pour mener à bien cette étude, des
campagnes de terrain ont été organisées pour relever les
difficultés d'accès à l'eau potable à travers des
enquêtes auprès des ménages, des entretiens à la
Camerounaise Des Eaux de Garoua et à la Communauté Urbaine de
Garoua. Les puits et forages ont été
géoréférencés et les paramètres
physicochimiques in situ des eaux collectés. Ceux-ci ont servi
à l'évaluation de la qualité de l'eau.
Les résultats montrent que la distribution des points
d'eau dans la ville de Garoua laisse entrevoir une discrimination. Il existe
des espaces fortement peuplés et dépourvus de points d'eau ;
tandis que d'autres, de superficie réduite et à habitat
dispersé en possèdent plusieurs. La position des ouvrages, loin
des sites de concentration des populations va conduire de nombreux
ménages à parcourir environ 2,47 km à pied pour joindre le
point d'eau le plus proche. Cette situation perdure tout au long de
l'année et s'accentue pendant les six mois de saison sèche durant
lesquels, la rareté de l'eau conduit certaines familles à
consommer l'eau des mayos.
L'interprétation des paramètres physicochimiques
montre que les eaux les plus polluées se trouvent à
Liddiré et Yelwa. Là, les eaux ont en majorité une
conductivité supérieure à 1000 uS/cm. Ensuite, celles de
qualité excellente se trouvent à Laindé et
Poumpouré où on a une conductivité inférieure
à 600 uS/cm. A grande échelle, les eaux les plus polluées
se situent dans les quartiers de Carrière, Doloré, Bockle,
Pitoyel 1, Babla. La minéralisation importante de ces eaux et les fortes
teneurs en nitrate sont dûes en partie à la
précarité du système d'assainissement. Les données
cliniques issues de la surveillance des Maladies à potentiel
épidémiologique et des centres de santé
intégrés révèlent l'existence de nombreuses
maladies hydriques. Les enquêtes auprès des ménages ont
abouti à une classification de ces pathologies. Par ordre, les
populations sont victimes du paludisme (39,6% des ménages), de la
diarrhée (31,2%), de la dysenterie et de la typhoïde (9,4%
chacune), des amibes et des maladies de la peau (5,2% chacune).
Ainsi, cette étude conclut qu'une redistribution
spatiale efficiente des points d'eau s'impose à l'avenir pour
l'amélioration de l'accès à l'eau potable et la
réduction de la prévalence des maladies hydriques dans la
ville.
Mots clés : Garoua, eau potable,
maladies hydriques, spatialisation, pollution, mayo
iv
ABSTRACT
The present study derives from the multiple questions around
the issue of drinking water supply in Garoua city, Northen Cameroon. This study
aims at explaining difficulties related to the supply of drinking water in
Garoua town, and to assess the quality of water and its health-related
implications. To carry out this study, field works were organized to appraise
the difficulties inherent to access to potable water through household polling
questionnaire, interview at Camerounaise Des Eaux of Garoua and at Urban
Council of Garoua; assess the geographical coordinates of wells and boreholes
and collect the in-situ physicochemical parameters of waters. The
latter was used to evaluate the water quality.
The results show that the distribution of water point, give a
forewarning picture of the situation of discrimination. In fact, there are
densely populated areas with no water points whereas in other areas, restricted
in terms of space and population, there are numerous water points gathered
around a given zone. The location of water points are far from places where the
population is really concentrated. Consequently, many household have to cover a
distance of about 2. 47 km on foot to reach the nearest water point. This
situation is exacerbated during the six months of dry season during which water
scarcity leads some families to drink water from the Mayo River.
The interpretation of the physicochemical parameters shows
that the most polluted waters are found in Liddiré and Yelwa. There,
conductivity is higher than 1000 uS/cm. Then, Laindé and
Poumpouré are area with excellent water quality; conductivity is low
than 600 uS/cm. At large scale, the most polluted water is located at
Carrière, Doloré, Bockle, Pitoyel 1, Babla. High mineralization
of Water and high nitrate tenor are partly due to the weakness of the sewerage
system. Clinical data deriving from integrated health centers reveal the
existence of many waterborne diseases. Household surveys have led to a
classification of these pathologies. In order, populations are affected by
malaria (39.6% of households), diarrhoea (31.2%), dysentery and typhoid (9.4%
each), amoeba and skin diseases (5.2% each).
Consequently, there is a need for a better spatially
distribution of water points in the future, in order to improve access to
potable water and reduce waterborne diseases in the city.
Keywords: Garoua, drinking water,
waterborne diseases, specialization, pollution, mayo.
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Conceptualisation de « problématique
»
|
.9
|
Tableau 2 : Arbre conceptuel de l'approvisionnement en eau
|
10
|
Tableau 3 : Quartiers enquêtés
|
17
|
Tableau 4 : Répartition des questionnaires par quartier
|
...22
|
Tableau 5 : Cadre synoptique de la recherche
|
.25
|
Tableau 6: Etat des forages de la CDE dans la ville de Garoua
|
..40
|
Tableau 7: Proportion des abonnés au réseau public
|
40
|
Tableau 8 : Proportion des ménages s'approvisionnant dans
les Bornes Fontaines
|
43
|
Tableau 9: Proportion des ménages s'approvisionnant au
forage
|
48
|
Tableau 10: proportion des ménages s'approvisionnant chez
les maïroua
|
.....50
|
Tableau 11 : proportion des ménages par source
d'approvisionnement à Laindé
|
54
|
Tableau 12 : proportion des ménages par source
d'approvisionnement à Yelwa
|
56
|
Tableau 13 : proportion des ménages par source
d'approvisionnement à Poumpouré
|
56
|
Tableau 14 : proportion des ménages par source
d'approvisionnement à Liddiré
|
..58
|
Tableau 15 : Les usages de l'eau à Garoua
|
..60
|
Tableau 16 : Diversification des sources d'approvisionnement
dans les quartiers enquêtés...60
Tableau 17 : Population du Cameroun par région de 2005
à 2013 70
Tableau 18 : Incidence comparé de la pauvreté
dans trois régions du Cameroun 71
Tableau 19 : Diversité des difficultés
d'approvisionnement en eau 80
Tableau 20 : Classification de l'eau en fonction de la
conductivité 85
Tableau 21 : conductivité comparée des eaux des
puits dans les quartiers enquêtés ...86
Tableau 22 : Récapitulatif de la conductivité
dans les quartiers enquêtés ...89
Tableau 23: Température comparée des eaux des
puits dans les quartiers .90
Tableau 24 : Interprétation du Ph .93
Tableau 25 : Extrait des normes de qualité
bactériologique de l'eau 94
Tableau 26 : Principales maladies hydriques et leurs agents
pathogènes ..102
Tableau 27 : Prévalence comparée de la
typhoïde et du paludisme à Liddiré ...104
Tableau 28: Prévalence du paludisme dans trois centres
de santé de Garoua en 2015 105
Tableau 29 : Nature des points d'eau sollicités par les
ménages 108
Tableau 30: Zones prioritaires d'implantation de nouveaux
forages 110
Tableau 31: Proportion des ménages par type de
traitement 111
Tableau 32: Agents chimiques de purification de l'eau 112
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Dimensions de l'accès à l'eau potable
..11
Figure 2 : Coupe schématique d'une sonde
électrique .22
Figure 3 : Méthodologie du travail .24
Figure 4 : Moyenne précipitation annuelle à
Garoua ..29
Figure 6 : Les acteurs de l'eau au Cameroun 39
Figure 7 : Carte de localisation de la zone d'étude
..4
Figure 8: Proportion des ménages par sources
d'approvisionnement .50
Figure 9: schéma d'approvisionnement en eau à
Laindé .54
Figure10 : schéma d'approvisionnement en eau à
Yelwa .55
Figure11: schéma d'approvisionnement en eau à
Poumpouré .57
Figure 12: Nombre de forages à Yelwa et ses environs
64
Figure 13: Répartition des forages à Ouro Labo
.65
Figure 14: Concentration des forages à Laindé
67
Figure 15 : Concentration des forages à Djalingo 68
Figure 16 : concentration des points d'eau en zone faiblement
peuplée 69
Figure 17: évolution de la population de la ville de
Garoua de 1976 à 2005 .71
Figure 18: Diagramme ombrothermique de Garoua 77
Figure 19: Profondeur du puits et niveau
piézométrique à Yelwa en période sèche
77
Figure 20: Profondeur du puits et niveau
piézométrique à Liddiré en période
sèche ...78
Figure 21: Profondeur du puits et niveau
piézométrique à Laindé en saison sèche 78
Figure 22: Profondeur des puits et niveau
piézométrique à Poumpouré en saison sèche
79
Figure 23 : Profondeur des forages et niveau
piézométrique de Garoua 79
Figure 24 : Poids des différentes difficultés
d'approvisionnement en eau .80
Figure 25: Coût de l'eau potable en fonction des sources
d'approvisionnement 81
Figure 26: Conductivité des eaux de forage 88
Figure 27: pH des eaux de forage 95
Figure 28: Corrélation entre les teneurs en nitrate et
la conductivité électrique des eaux ...100
Figure 29 :Origine des nitrates dans les eaux 101
Figure 30: Prévalence de la typhoïde au CSI de
Liddiré .103
Figure 31: Prévalence de la typhoïde et paludisme
à Liddiré 104
Figure 32 : Prévalence du paludisme à
Liddiré 105
Figure 33: les différentes maladies hydriques dans les
quartiers enquêtés 107
Figure 34: Distribution actuelle des points d'eau dans la
ville de Garoua 110
Photo 34: Obstruction des voies de canalisation des eaux à
Liddiré 99
VII
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Le conductimètre du type cond 330i /SET WTW
19
Photo 2: Mesure des paramètres physico-chimique in
situ .19
Photo 3 : Une sonde électrique 20
Photo 4: Puits à Yelwa 44
Photo 5: Puits à Liddiré 45
Photo 6 : Un puits à Liddiré .45
Photo 7 : Puits communautaire 46
Photo 8 : Don japonais à Laindé ..47
Photo 9 : Forage équipé d'un fût de
stockage .47
Photo 10: « maïroua » s'approvisionnant
à une borne fontaine 49
Photo 11 : « maïroua » s'approvisionnant
à une borne fontaine 49
Photo 12 : Vendeur d'eau au marché de Yelwa 51
Photo 13 : Vendeuse d'eau dans le quartier .52
Photo 14 : Canari devant un domicile .....53
Photo 15 : Canaris devant une boutique 53
Photo 16: un puits aménagé à
Poumpouré .57
Photo 17 : Culture d'oignon en saison sèche 59
Photo 18 : Enfants transportant de l'eau ..67
Photo 19: Fuites d'eau au niveau des compteurs à
Laindé .72
Photo 20 : canalisation vieillissante .72
Photo 21 : Matériel vétuste du forage 19 72
Photo 22 : tuyaux vétuste au Plateau .73
Photo 23 : Moteur endommagé 73
Photo 24 : tuyaux vétuste au Plateau 73
Photo 25 : Absence d'entretien des locaux 73
Photo 26: Activité dans le lit du mayo 81
Photo 27 : Riverain buvant l'eau du mayo ....82
Photo 28 : Eau d'un puits communautaire colorée
....94
Photo 29 : Puits couvert d'algues 94
Photo 30 : Proximité d'un puits et des toilettes
à Liddiré 96
Photo 31: Proximité d'un puits et des toilettes
à Poumpouré 97
Photo 32 : Canalisation des eaux usées sur la voie de
desserte à Yelwa ....97
Photo 33 : Un puits non entretenu à Laindé 98
VIII
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
uS/cm : Micron Siemens par
centimètre
AEP : Adduction d'Eau Potable
BF : Borne Fontaine
BUCREP : Bureau Centrale des Recensements et
des Etudes de Population
CAMWATER : Cameroon Water Utilities
Corporation
CDE : Camerounaise Des Eaux
CMA : Centre Médical
d'Arrondissement
CSI : Centre de Santé
Intégré
CUG : Communauté Urbaine de Garoua
DIEPA : Décennies Internationale de
l'Eau Potable et de l'Assainissement
DRSP : Direction Régionale de la
Santé Publique
GIRE : Gestion Intégrée des
Ressources en Eau
MAPE : Maladie à Potentiel
Epidémiologique
MINEE : Ministère de l'Energie et de
l'eau
Mini-AEP : Mini Adduction en Eau Potable
mS/cm : milli siemens par
centimètre
ODD : Objectifs du Développement
Durable
PEM : Point d'Eau Moderne
pH : Potentiel Hydrogène
PMH : Pompe à Motricité
Humaine
PNDP : Programme National de
Développement Participatif
Ps-Eau : Programme Solidarité Eau
SAGE : Schéma d'Aménagement et
de Gestion des Eaux
U.E : Union Européenne
VE : Vendeur d'Eau
PRESS : Projet ressources du Sol et du
Sous-sol des régions du Nord et du Sud-Ouest
ix
SOMMAIRE
DEDICACE i
REMERCIEMENT ii
RESUME ..iii
ABSTRACT .iv
LISTE DES TABLEAUX ....v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES PHOTOS vii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES .viii
SOMMAIRE ...ix
INTRODUCTION GENERALE
|
.1
|
I - DELIMITATION DU SUJET
|
2
|
II - INTERET DE L'ETUDE
|
3
|
III - PROBLEMATIQUE ET QUESTION DE RECHERCHE
|
3
|
IV - REVUE DE LA LITTERATURE
|
5
|
V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
|
.8
|
VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
|
14
|
VII - HYPOTHESES DE RECHERCHE
|
14
|
VIII - METHODOLOGIE
|
.14
|
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET CONTEXTE
|
26
|
CHAPITRE II : SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
DANS LA
VILLE DE GAROUA .36
CHAPITRE III : DIFFICULTES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU
POTABLE DANS
LA VILLE DE GAROUA 62
CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET IMPACT SANITAIRE DANS
LA VILLE DE
GAROIA
|
.83
|
CONCLUSION GENERALE
|
116
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
|
.120
|
ANNEXES
|
.127
|
INTRODUCTION GENERALE
2
Durant ces dernières décennies, de multiples
questions ont retenues l'attention de la communauté internationale. Il
s'agit des questions liées à la sécurité, à
l'alimentation, aux migrations, à l'éducation, aux catastrophes
naturelles, à l'économie et surtout la question de l'accès
à l'eau potable. Cette dernière est d'autant plus
préoccupante que dès la fin du XXe siècle, elle a fait
l'objet de plusieurs rassemblements d'Etats et de scientifiques. On peut ainsi
se rappeler:
- 1977 : La conférence des Nations Unies sur l'eau
à Mar Del Plata
- 1981 : Lancement de la décennie internationale de l'eau
potable et de l'assainissement
- 1992 : Conférence internationale sur l'eau et
l'environnement
- 1996 : Création du parlement mondial pour l'eau et du
conseil mondial de l'eau
- 1997 : Premier forum mondial pour l'eau à Marrakech
- 2001 : Conférence internationale de l'eau douce à
Bonn
- 2008 : Adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement
- 2012 : Forum mondial de l'eau à Marseille
- 2015 : Adoption des Objectifs du Développement
Durable
- 2016 : COP 22 où l'accent est mis sur les ressources en
eau
Pour Romy (2008), plus de trente ans de conférences
internationales ont fini par donner à l'eau sa place sur la scène
internationale. On a dédié à l'eau des décennies,
des années, des journées internationales, dans le but de
sensibiliser et d'encourager la société civile à mettre en
oeuvre des actions au niveau locale. Au Cameroun, Kamgho (s.d) déclare
qu'à l'exception des villes de Douala et Yaoundé dans lesquelles
20% seulement de la population n'a pas accès à une source d'eau
améliorée, toutes les autres régions nécessitent
l'intervention rapide de l'Etat et de ses partenaires au
développement.
I - DELIMITATION DU SUJET
Au plan thématique, la présente étude
intitulée « Problématique d'approvisionnement en eau potable
en zone soudanienne : cas de la ville de Garoua dans le Nord-Cameroun » se
propose d'étudier les modes d'approvisionnement en eau des
ménages. Elle s'attèlera à présenter les
différentes sources d'approvisionnement en eau existante dans la ville
de Garoua ; ensuite, analysera les difficultés rencontrées par
les ménages et enfin, étudiera la qualité de l'eau
à travers l'appréciation des paramètres physicochimiques
ainsi que les corollaires sanitaires découlant de l'usage de ces
eaux.
3
Sur le plan spatial, l'étude se déroule dans la
ville de Garoua, située en zone soudanienne camerounaise. Limitée
au Nord-Ouest par l'arrondissement de Demsa, à l'Ouest par
l'arrondissement de Bardanke et à l'Est par l'arrondissement de Pitoa,
elle est située entre le 9° 3' et 9° 5' de Latitude Nord et le
13° 4' et 13° 6' de Longitude Est. Les enquêtes auprès
des ménages couvrent quatre quartiers de la ville à savoir :
Laindé, Poumpouré, Yelwa et Liddiré.
Sur le plan temporel, les données cliniques
nécessaires à l'étude couvrent une période de 03
ans (2013-2016). Ceci dans le souci de présenter des données
statistiques sanitaires actuelles. Tandis que les données sur les puits
et forages datent de 2017.
II - INTERET DE L'ETUDE
Sur le plan scientifique et social, l'intérêt de
l'étude réside dans l'amélioration de l'accès
à l'eau potable dans la ville de Garoua. Cette étude fera
ressortir la distribution actuelle des points d'eau dans la ville de Garoua.
Une analyse spatiale permettra de proposer des sites adéquats
d'implantation de nouveaux points d'eau. Les difficultés d'accès
aux ressources en eau en générale et à l'eau potable en
particulier ont conduit à la mise sur pied d'un projet baptisé
« projet BGR » (PRESS NO&SW), sous la houlette de la
coopération allemande. Nous nous proposons d'évaluer les modes
d'approvisionnement en eau en général et en eau potable en
particulier dans la ville. Ce faisant, il sera question de faire une analyse
spatiale de la distribution des points d'eau existants, de prélever les
paramètres physicochimiques des différentes sources d'eau afin
d'en évaluer la qualité. A terme, nous proposerons des sites
indiqués pour l'implantation de nouveaux points d'eau potable. Ceci
contribuera à l'amélioration de l'accès à l'eau
potable dans la ville.
III - PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
« L'eau c'est la vie », paradoxalement le nombre de
cas de maladies et de décès qu'engendre la consommation de l'eau
polluée est élevé dans le monde et plus
particulièrement en Afrique. Depuis la décennie internationale de
l'eau potable et de l'assainissement en 1981, les progrès traînent
en Afrique. Par rapport à 1990, il y a plus de personnes qui manquent de
services adéquats d'approvisionnement en eau et d'assainissement
aujourd'hui. Et ce, malgré les fonds considérables qui ont
été alloués à l'accès à l'eau. 2,6
millions de personnes, majoritairement des enfants âgés de moins
de cinq (5) ans meurent chaque année des suites de maladies hydriques :
choléra, fièvre typhoïde, dysenterie,
1
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4
Figure 7: carte de loalisation de la zone
d'étude
Source; fond de carte, nom de quartier: IN('
|
Référence spatiale:W CS 84; EPSG 4326
|
1,.6
|
5
paludisme, bilharziose, diarrhée... Les chiffres de
l'eau publiés par l'Association Solidarité Internationale en 2016
attestent que la mauvaise qualité de l'eau est de façon directe
ou indirecte, la première cause de mortalité et de
morbidité dans le monde.
Au Cameroun, l'alimentation en eau potable en milieu urbain et
rural constitue un sérieux problème pour les populations. Si la
couverture en eau potable semble acceptable dans les grands centres urbains,
les problèmes de qualité subsistent. Le monde rural lui, est
confronté à un réel problème d'approvisionnement en
eau, à la fois en qualité et en quantité (BUCREP, 2011).
Depuis une quinzaine d'années, le nombre de centres de distribution
d'eau en milieu urbain camerounais est resté statique : cent cinq (105).
Sur le plan national, la Région du Centre vient en tête avec 26
centres de distribution d'eau potable, suivi du Littoral avec 13 centres,
l'Ouest : 12 centres, l'Extrême-Nord et le Nord-Ouest : 11 chacune, le
Sud-ouest : 9 centres, le Sud : 7 centres, tandis que l'Adamaoua et le Nord
réunis ne comptent que 10 centres, malgré leur forte
démographie. Le secteur de l'eau est ainsi confronté à de
graves déséquilibres entre la demande et l'offre notamment dans
les agglomérations urbaines. Dans la ville de Garoua, l'aridité
du climat, l'accroissement démographique, la vétusté des
installations, l'urbanisation anarchique... font obstacles à
l'approvisionnement en eau potable. Plusieurs points d'approvisionnement en eau
de la ville ne sont plus fonctionnels. Dans les quartiers desservis par le
réseau public, les interruptions de service sont fréquentes et
peuvent durer plusieurs jours. C'est ainsi que les ONG et les pays amis
à travers des dons, viennent en aide aux populations en construisant des
points d'eau (forages). La Région du Nord a ainsi
bénéficié, de la construction de près de 900
forages entre 1984 et 2015 grâce aux projets d'hydrauliques et aux dons.
On peut citer:
- 1984-1986 : projet japonais, phase 1, avec 300 forages
équipés de pompes à motricité humaine ;
- 1990-1992 : projet japonais, phase 2, avec 400 forages
équipés de pompes à motricité humaine ;
- 2012-2015 : Projet hydraulique rural, phase 5, avec 189
forages au Nord et à l'Extrême-Nord.
Cependant, la position de ces points d'eau est confuse. Des
groupes influents (élites locales, notables et chefs traditionnels)
orienteraient l'installation de ces points d'eau potable dans leur
environnement immédiat. On assiste alors, à une
inadéquation entre les points d'eau potable et les zones de
concentration des populations. Les zones fortement peuplées sont
caractérisées par une insuffisance ou une absence des ouvrages en
eau. Les femmes et les
6
enfants chargés d'approvisionner les domiciles doivent
parcourir de très longues distances à cette fin. Face à
ces difficultés, les populations locales font appel à d'autres
sources d'approvisionnement telles que : les puits, les cours d'eau qui sont
impropres à la consommation car exposés à la pollution. Il
va en résulter une forte prévalence des maladies hydriques suite
à la consommation de ces eaux. Kramkimel et al. (2004) signalaient
déjà que, le taux de prévalence élevé des
diarrhées mortelles (46%) chez les enfants caractérise la
Région du Nord et plus particulièrement la ville de Garoua. Ces
constats nous amènent à formuler un ensemble de questions en
amont dont les réponses constituent des pistes de solution au
problème d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua.
Question principale
A quels facteurs peut-on attribuer les difficultés
d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua ? Delà
découlent les questions secondaires suivantes:
- Quelles sont les différentes sources
d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua ?
- Quels sont les facteurs faisant obstacle à
l'approvisionnement en eau potable de la ville de Garoua?
- La qualité de l'eau utilisée a-t-elle des
répercussions sanitaires sur les populations de la ville de Garoua ?
IV - REVUE DE LA LITTERATURE
Plusieurs auteurs ont travaillé sur la question de
l'accès à l'eau potable et ont constaté que, dans de
nombreuses villes africaines, la question de l'accès à l'eau
potable est préoccupante. On y assiste à un accès
concurrent et discriminatoire dû à de causes multiples. Dos Santos
(2006) évoque l'accroissement démographique, les conditions
climatiques (sécheresse) qui induisent des pénuries d'eau, le
faible niveau de vie des citoyens, les coûts de branchement
élevés au réseau public. Tandis que les uns s'interrogent
sur la distribution de l'eau potable et les problèmes d'accès,
les autres en revanche s'interrogent sur la qualité des ressources en
eau et leurs effets sur la santé. Dans la majorité des pays
africains, la croissance démographique et les mouvements migratoires
engendrent le développement accéléré des centres
urbains. Une urbanisation qui n'est souvent pas accompagnée des
aménagements adéquats, ce qui est à la base d'innombrables
problèmes dont ceux liés à l'accès à l'eau
potable et à l'assainissement. Annie et Mathys (1995) ont montré
qu'avec l'accroissement démographique, l'accès à l'eau est
sélectif et les populations des quartiers pauvres ont des
7
difficultés à s'approvisionner. La population
urbaine s'accroit et exige une disponibilité des ressources en eau et
des financements croissants. Les pays d'Afrique Noire présentent des
divergences en matière d'accès à l'eau potable. La
situation des zones humides est nettement meilleure par rapport à celles
relativement arides. Ces dernières enregistrent de fortes chaleurs et
une baisse de la pluviométrie. C'est ainsi qu'au Tchad, à
Djibouti, et au Mozambique par exemple, moins de 30% de la population a
accès à l'eau potable d'après la Banque Africaine de
Développement (2006).
Quant à la répartition, Ouedraogo (2003) observe
une situation d'inégale distribution des points d'eau au Burkina-Faso.
Face à la sécheresse qui y a empiré les problèmes
d'accès à l'eau potable, le gouvernement a doté le pays de
27000 points d'eau potable. Cependant une analyse de la distribution spatiale
de ces derniers laisse entrevoir une mauvaise répartition. Des villages
fortement peuplés sont dépourvus de point d'eau tandis certains,
pourtant faiblement peuplés en possèdent plusieurs. Une situation
qui impose de nouvelles politiques de gestion de la ressource. Par ailleurs,
Kanohin et al. (2012) relèvent l'inégale répartition des
points d'eau dans la région de Daoukro en Côte d'Ivoire et
apportent une contribution dans la recherche des zones propices à
l'implantation des points d'eau productif. Ils ont procédé par la
conception de la carte des besoins en eau qui a permis de mettre en
évidence les zones de déficits avant de cartographier les sites
d'implantation futurs points d'eau.
Au niveau du Cameroun, les zones humides et sahéliennes
présentent aussi des difficultés d'approvisionnement en eau.
Kouam et al. (2006), critiquent la politique du haut vers le bas
appliquée à la distribution des points d'eau potable. Ici, la
spatialisation des points d'eau est essentiellement discriminatoire. Les sites
d'implantation ne tiennent compte ni des besoins des populations, ni de la
densité de ces dernières. Pourtant, elles sont les
premières à subir toutes les formes de nuisance liée
à l'application des décisions prises au niveau du gouvernement.
Dans la partie humide du territoire, l'Institut National de la Statistique du
Cameroun et l'Institut Fédéral des Géosciences et des
Ressources Naturelles d'Allemagne (2013) déplorent la situation des
quartiers populaires de Yaoundé. Dans les quartiers Madagascar et
Carrière à Yaoundé par exemple, suites à des
coupures récurrentes d'eau du réseau public, les populations
s'agglutinent autour des rares forages situés dans des zones à
haut risque de pollution.
Noubissi (2012) dresse les causes des difficultés de
l'accès à l'eau potable à Dschang. Selon lui, le Cameroun
malgré ses prédispositions naturelles à avoir
d'importantes ressources en eau, a du mal à satisfaire sa population.
Les principales causes étant la surexploitation de la nature et la
croissance démographique, qui entraînent des pénuries
d'eau, tant en qualité qu'en
8
quantité. Il suggère une augmentation de
l'enveloppe budgétaire allouée à cette activité et
une sensibilisation des populations sur la nécessité d'une
gestion durable des ressources hydriques. D'autre part, Mpakam et al. (2006),
constatent qu'à Bafoussam très peu de ménages
bénéficient de branchement au réseau public. Les quartiers
à habitat spontané dense, non structuré, sont moins
desservis en eau potable. Là, les ménages se ravitaillent dans
des rares forages existants et d'autres dans les puits et cours d'eau, ce qui
altèrent leur santé.
Keyetat (2014), dans son analyse signale que, l'insuffisance
des points d'eau potable à Nkomkana (Yaoundé) contraint les
populations à utiliser les points d'eau mis sur pied grâce
à leurs diverses contributions financières, pour satisfaire leur
besoin en eau. Les fonds issus de ces contributions sont insuffisants pour
mettre en place des sources d'approvisionnement sures. Nya (2013) quant
à elle a montré l'existence d'un lien entre la qualité de
l'eau consommée par les populations et la recrudescence de certaines
maladies hydriques à Bangangté. En raison de l'insuffisance et/ou
de l'absence du réseau de distribution dans certains quartiers de la
ville, les populations développent des stratégies
endogènes. Elles ont recours aux sources alternatives exposées
à plusieurs formes de pollution, surtout fécale due à la
proximité du point d'eau avec les latrines.
Toutes ces difficultés nécessitent des solutions
de la part des pouvoirs publics et des populations locales. Dorier et Berton
(2009) constatent que, les solutions individuelles prédominent dans
toutes les classes sociales. Chez les plus pauvres, on note le recourt aux eaux
de pluie, de puits, des sources (non aménagés), l'achat d'eau en
détail... La consommation de cette eau, issue des sources douteuses,
rend les populations vulnérables aux maladies hydriques. Alors que dans
les classes moyennes et aisées, des solutions plus modernes sont
utilisées grâce à la relative baisse des prix des forages,
des suppresseurs et motopompes. Le forage de quartier passe pour une
alternative acceptable aux carences du système public et devient aussi
le moyen pour les notables de consolider leur assise locale.
Dans la zone soudano-sahélienne, les maigres
précipitations de la courte saison de pluie ne sont pas suffisantes pour
satisfaire les besoins en eau des citadins, des animaux et des industries
(Elonge et al. 2011). En zone sahélienne Camerounaise, Wakponou et al.
(2009) associent les problèmes d'accès à l'eau potable
à la sécheresse. Cette dernière conduit à la
pénurie d'eau. Pour Jean-Phillipe (2015), Grégoire (2015), les
conditions hydrogéologiques de certaines zones sahéliennes et la
nature du sol, telles que les massifs rocheux de Mindif et de
Soulédé-Roua, ne permettent pas la multiplication des forages par
des moyens peu onéreux. D'où le recourt à d'autres moyens
d'approvisionnement très coûteux et non
9
durables : le Water Trucking éffectué à
l'Extrême-Nord par des ONG. Là, les réfugiés, les
déplacés internes, se réunissent et l'impact sur les
besoins en eau est conséquent. Comme résultante, les longues
files d'attente sur les sites équipés de forages entraînent
des tensions, car le nombre de point d'eau est insuffisant pour la population
sans cesse croissante. Iyebi-Mandjek (1994), pense que l'approvisionnement en
eau potable des populations urbaines de Maroua se heurte à la
barrière qu'impose leur niveau de revenu. L'implantation des forages
comme solution a été source de déséquilibre social
et a accentué les inégalités ; car l'inégale
implantation favorise certains quartiers au détriment d'autres. Ce qui
conduit les populations (surtout des quartiers délaissés)
à imaginer un système de revente d'eau inspiré par les
abonnés au réseau public.
Du point de vue sanitaire, les résultats d'analyses des
échantillons d'eau de forages effectuées par Jean-Philippe
(2015), dans le Mayo-Tsanaga, le Mayo-Sava, le Logone et Chari sont
satisfaisants. Ce qui signifie qu'une contamination de l'eau ne serait possible
qu'au niveau des ménages aux moments clés de l'usage. Cependant,
d'autres analyses ont confirmé une contamination d'origine fécale
de l'eau, source de maladies, dont la plus grave reste le choléra.
Gatcha-Bandjun (2013), face à l'épidémie de choléra
qui a frappé la région de l'Extrême-Nord en 2010, propose
une solution alternative moins onéreuse et efficace pour
améliorer la qualité de l'eau : l'usage des systèmes
filtrants à base de fer métallique. Elle suggère ainsi
l'utilisation des filtres domestiques pour les familles individuelles et les
stations locales pour des petites communautés (village, quartier). Dans
la ville de Ngaoundéré, Ngounou et al. (2007) d'après leur
enquête constatent que 60% de la population souffrent de maladies
d'origine hydrique telles que la typhoïde, la dysenterie amibienne, la
diarrhée... En effet, 70% des 200 000 habitants que compte la ville,
n'ont pas accès à l'eau potable distribuée par le
réseau public. Une situation plus inquiétante dans les quartiers
périurbains à habitat spontané et faiblement dotés
d'ouvrage hydraulique rural. Cela amène les populations à
s'orienter vers les puits peu profonds, traditionnellement creusés et
produisant une eau de très mauvaise qualité.
V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
V-1 Définition des concepts
Problématique : D'après Moles
(1986), c'est l'ensemble des questions pertinentes qui se posent à
l'observateur scientifique à propos de problèmes, questions qui
sont susceptibles d'avoir une réponse logique et contrôlable.
C'est l'approche ou la perspective théorique que
10
l'on décide d'adopter pour traiter un problème
posé. Le terme désigne aussi la présentation d'un
problème sous différents aspects, permettant de développer
un raisonnement personnel à travers une question. En effet, poser un
problème permet de développer sa réflexion, son sens
critique et de pouvoir répondre plus facilement à des
problèmes divers.
Tableau 1 : Conceptualisation de «
problématique »
Concept
|
Variables
|
Indicateurs
|
Problématique
|
Discrimination
|
Nombre de point d'eau en un lieu donné ; distance entre le
domicile et le point d'eau le plus proche.
|
Aridité climatique
|
Durée de la saison sèche ; hauteur d'eau dans les
ouvrages; tarissement des ouvrages ; assèchement des mayos
|
Contrainte
sociodémographique
|
Forte croissance démographique ; précarité
économique ; vétusté et mauvais entretien du
matériel de production ; accroissement du nombre d'abonnés
|
Qualité de l'eau
|
Facteur de pollution des eaux (position des latrines,
dépotoirs sauvages...) ; appréciation des paramètres
physicochimiques (température, pH, conductivité)
|
Risque sanitaire
|
Prévalence des maladies hydriques (paludisme,
diarrhée, fièvre typhoïde, dysenterie, dermatoses)
|
Source : conception auteur
Zone soudanienne : il s'agit d'un territoire
où prédomine un climat relativement sec. Elle est
caractérisée par une rareté des précipitations et
une longue durée de la saison sèche. La ville de Garoua
appartient à une zone climatique qualifiée de climat soudanien
franc, où la saison de pluie et la saison sèche sont
d'égale durée.
11
Approvisionnement en eau potable: Pour le
Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques du Burkina Faso (2006), c'est l'ensemble d'opérations
visant à mobiliser une ressource en eau, si nécessaire la traiter
qualitativement pour la rendre propre à la consommation humaine, et
transporter en divers points de consommation publics ou privés. C'est
aussi l'ensemble des actions et stratégies utilisées par des
acteurs pour se procurer de l'eau potable (consommateurs), ou pour livrer de
l'eau potable (acteurs).
Tableau 2 : Arbre conceptuel de
l'approvisionnement en eau.
Concept
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Approvisionnement en eau
|
Acteurs
|
Publics
|
MINEE, Camwater, société fermière
|
Privés
|
ONG, entreprises, particuliers
|
Etrangers
|
Dons, coopération internationale
|
Sources
d'approvisionnement
|
Publiques
|
Compteur individuel camwater, forages et puits communautaires,
canaris
|
Privées
|
Puits et forages individuels, BF, VE
|
Naturelles
|
Pluie, cours d'eau (mayos)
|
Consommateurs
|
Petits
|
Individus, ménages
|
Grands
|
Hôtels, hôpitaux,
boulangeries, restaurants
|
Source Adapté de Nya (2014 )
Accès à l'eau potable : C'est
un indicateur qui représente la qualité et la quantité
d'eau dont dispose chaque personne par jour. L'OMS recommande 20 litres par
personne et par jour pour la satisfaction de tous les besoins de base. Pour
Zerah (1999), c'est la possibilité pour un individu, d'être
desservi par un réseau ou une pompe à moins de 200 mètres
de son
12
habitation. D'après Léocardie (2009), c'est
l'aptitude d'un individu à disposer d'un robinet d'eau potable à
domicile ou à côté, ou à une distance qui garantit
la qualité de l'eau. Ces deux dernières définitions
n'intègrent que deux dimensions de l'accès à l'eau potable
telles que décrites par les Droits de l'Homme à savoir :
accessibilité/disponibilité et la potabilité. Ni la
quantité, ni l'équité, ni le coût ne sont pris en
compte. En intégrant ces trois dernières dimensions, nous pouvons
dire que, c'est l'aptitude d'un individu ou d'un groupe d'individu à
disposer d'eau sans discrimination, de façon permanente, en
quantité et en qualité suffisante, et à un coût
abordable pour satisfaire ses besoins.
Coût Quantité
Acceptabilité
|
|
|
|
|
Potabilité
|
|
|
|
|
|
|
Accès à l'eau
|
|
|
|
|
|
|
Equité/Non discrimination
Accessibilité/Disponibilité
Source : Adapté de
l'Académie de l'Eau, France (2011) Figure
1: Dimensions de l'accès à l'eau potable
Eau : Le Petit Larousse illustré
(2002), la définit comme un liquide incolore, transparent, inodore,
indispensable à la vie. C'est une boisson désaltérante,
transparente dont la consommation est vitale pour tous les organismes vivants.
Sa formule chimique H2O nous enseigne qu'il s'agit d'un liquide composé
de deux molécules d'hydrogène et d'une molécule
d'oxygène. On peut la définir selon ses formes : liquide, solide,
gazeuse ou selon le milieu où elle se trouve : eaux de surface, eaux
souterraines, eaux atmosphériques, ou encore selon sa qualité :
eau polluée, eau potable.
Eau potable : D'après l'OMS, c'est une
eau exempte des germes pathogènes (bactéries, virus) et
d'organismes parasites. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques
qu'en quantité limitée. Il s'agit des substances
qualifiées d'indésirables ou toxiques comme les nitrates et les
phosphates, les métaux lourds ou encore des hydrocarbures et les
13
pesticides pour lesquels les concentrations maximales
admissibles ont été définies. A l'inverse, d'autres
substances chimiques sont jugées nécessaires à l'instar
des oligoéléments indispensables à l'organisme.
D'après l'OMS, c'est une eau dont la consommation est sans danger pour
la santé. En effet pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle
doit satisfaire aux normes relatives aux paramètres organoleptiques
(couleur, odeur, saveur, turbidité), physicochimiques
(température, potentiel hydrogène), microbiologiques (coliformes
fécaux), et à ceux relatives aux substances toxiques et
indésirables (nitrites, arsenic, plomb...). Cependant, une eau potable
n'est pas dépourvue d'agents pathogènes ; leur teneur est
jugée insuffisante pour déclencher une maladie. En somme, nous
pouvons la définir comme étant une eau claire, inodore, incolore,
sans saveur et dont la teneur en éléments chimiques dissous est
insuffisante pour causer des dommages sanitaires suite à sa
consommation.
Ressources en eau : c'est la totalité
des eaux (potable ou non) présentes dans un espace donné. Elles
peuvent être souterraines, de surface ou atmosphériques. C'est une
notion qui renvoie aux eaux liquides en écoulement accessible aux
usagers.
Pollution des eaux : selon l'OMS, on parle de
pollution lorsque la composition ou l'état des eaux est directement ou
indirectement modifié par l'activité anthropique, et dans une
mesure telle que celle-ci se prête moins facilement à toutes les
utilisations auxquelles elles pourraient servir à leur état
naturel.
V-2 CADRE THEORIQUE
La théorie des lieux centraux de Von Thünen
(1826), va nous permettre de comprendre la logique de la répartition
spatiale des points d'eau potable dans la ville de Garoua.
La théorie des lieux centraux de Lösch et
Christaller
La théorie des localisations s'intéresse
à la localisation géographique des activités
économiques. Elle est devenue partie intégrante de la
géographie économique, des sciences régionales et de
l'économie spatiale. Cette théorie répond à la
question : quelles activités économiques se localisent où
et pourquoi ? Elle se base principalement sur la théorie
microéconomique, notamment sur l'hypothèse que les acteurs
économiques agissent dans leur propre intérêt.
Conséquemment, les firmes choisissent des situations qui maximisent leur
profit et les individus choisissent des situations qui maximisent leur
utilité.
C'est à partir des travaux de Von Thünen, plus
précisément dans son ouvrage « Der IsolierteStaat in
BeziehungaufLandwirtschaft und Nationalökonomie » publié en
1823 qu'on
14
peut situer la naissance des théories des
localisations. Elle est une formalisation des relations entre la localisation
des productions agricoles et leurs coûts, leurs transports et la distance
qui les sépare du marché. Il se donne pour objectif d'expliquer
la localisation des activités agricoles qui ne sont pas disposées
de façon aléatoire dans l'espace. Pour lui c'est le marché
de consommation ou place centrale qui règle la valeur des produits
agricoles et par conséquent, le choix d'occupation du sol par les
producteurs. Thünen considère que les coûts de production ne
varient pas en fonction de la productivité des terres. Il correspond
à la différence entre le prix de marché des produits, le
profit normal du fermier et les coûts de transport relatif à
l'acheminement des produits sur le marché. Il va s'en suivre une
organisation des différentes cultures en cercles concentriques autour de
la ville-marché. Son analyse a identifié plusieurs concepts et
mécanismes comme la notion de centre, de rareté de l'espace
génératrice, de concurrence pour son occupation et la notion de
rente. Ces notions seront reprises dans le cadre de modèles
théoriques relatifs aux choix de localisation des ménages par
Wingo (1961), Alonso (1964), et Muth (1969).
Application au mémoire
Von Thünen parle de l'occupation rationnelle du sol par
les producteurs. Prenons les forages et châteaux d'eau du réseau
public : les responsables de ces derniers les auraient installés
(rationnellement) dans des zones à forts potentiels économiques,
peu accidentées le plus souvent occupées par les plus nantis. Ces
zones biens planifiées avec peu d'obstacles sont bien desservies en eau
potable. A l'opposé, les populations des zones éloignées
et difficiles d'accès, le plus souvent occupées par les pauvres,
doivent débourser des sommes énormes pour leur branchement. Dans
ces conditions, elles sont mal desservies par rapport aux premières. On
assiste à une ségrégation spatiale, avec une
auréole occupée par les nantis bien desservie en eau potable et
à une autre occupée par les pauvres, peu ou pas desservie. Le
marché de consommation : observé sous ce spectre, les forages
seraient ainsi installés dans des zones où le pouvoir d'achat des
populations est élevé. En résumé, plus les
populations sont éloignées des lieux centraux (ici les zones
d'installation des forages), plus elles dépensent pour s'approvisionner
en eau potable.
15
VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE Objectif
principal
Ce mémoire a pour objectif principal de contribuer
à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des
ménages dans la ville de Garoua. Une contribution à la
réalisation de l'ODD 6 : « Garantir l'accès de tous à
des services d'alimentation en eau et d'assainissement et assurer une gestion
durable des services en eau ».
Objectifs spécifiques
- Présenter les différentes sources
d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua.
- Déterminer les facteurs qui font obstacles à
l'approvisionnement en eau potable dans la ville Garoua.
- Analyser la qualité de l'eau et ses incidences
sanitaires sur les populations de la ville de Garoua
VII- HYPOTHESES DE RECHERCHE
Hypothèse principale
Les difficultés d'approvisionnement en eau potable des
populations de la ville de Garoua tiendraient à une mauvaise
répartition des points d'eaux potables existants.
Hypothèses
spécifiques:
- Les populations de la ville de Garoua associeraient
plusieurs sources d'approvisionnement pour satisfaire leur besoin en eau.
- L'insuffisance des points d'eau potable, l'accroissement
démographique, la vétusté du matériel, et le climat
soudanien constitueraient des obstacles à l'approvisionnement en eau
potable dans la ville de Garoua.
- L'eau utilisée dans la ville de Garoua serait de
mauvaise qualité et a des conséquences néfastes sur la
santé des populations.
16
VIII - METHODOLOGIE
La méthode utilisée dans ce travail est celle
hypothético-déductive. C'est une démarche qui formule un
ensemble d'hypothèses en amont et que le travail entreprend de valider
ou d'invalider par des tests d'hypothèses. Elle s'appuie sur la
recherche documentaire, les travaux de terrain, le traitement des
données récoltées qui aboutira à une analyse et
interprétation des résultats.
VIII.1 : Recherche documentaire
La recherche documentaire s'est déroulée dans
les bibliothèques et sur internet. Dans les bibliothèques de
l'Université de Yaoundé I (bibliothèque de la
faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et la bibliothèque
du département de Géographie) ont été
consultés des mémoires et thèses se rapportant, soit
à notre sujet, soit à notre zone d'étude. Nous avons aussi
consulté la bibliothèque de l'Institut Français,
dotée d'ouvrages généraux se rapportant à notre
zone d'étude ainsi que celle de Cameroon Environnemtal Watch (CEW).
Compte tenu de l'importance de l'outil internet dans la
recherche scientifique, les moteurs tels que Google, Google scholar, Yahoo,
Being ont été utilisés dans la recherche
électronique. Nous avons pu consulter en ligne des mémoires, des
thèses, des ouvrages, des articles et des revues électroniques
(vertigo, mémoire online...).
VIII.2 : Travail préparatoire
Un travail préparatoire a été
effectué pour organiser la collecte des données sur le terrain.
La ville de Garoua a été « divisée » en zones
grâce à une image satellitaire réalisée par Urban
Plan en juillet 2013. Les principaux critères pris en compte pour
l'établissement de la typologie sont : la densité d'habitation,
le type d'habitat (brique cuite ou parpaing), le statut foncier (zone lotie ou
informelle, c'est-à-dire ne disposant pas d'un réel titre
foncier), l'ancienneté ainsi que la position géographique des
quartiers considérés. Nous y avons distingué quatre (04)
grands types de quartiers en fonction de l'occupation du sol :
? Les quartiers précaires en cours de densification
Avec une densité moyenne de 150 à 200
habitants/hectare, ils s'étendent sur de très grandes surfaces en
périphérie de la ville. Leur éloignement du centre et des
principaux services urbains pèsent fortement sur le quotidien des
ménages précaires (distance de portage eau élevé,
éloignement des centres scolaires et sanitaires.
17
? Les quartiers précaires denses
Ils présentent une densité d'habitation
extrêmement élevée (de 480 habitants/hectare en moyenne) et
comptent parmi les aires les plus précaires de l'agglomération
(Foulbéré, Koléré). Les quartiers centraux (au sud
du Marché) ont été restructurés au cours des
années 1970-1980. La densification de ces quartiers est telle que les
emprises des voies intérieures ont été réduites
à des cheminements piétons. Les quartiers sud de la ville sont
confrontés à de multiples problèmes tels que les
inondations, l'insécurité et la prolifération des maladies
hydriques. Les secteurs de deuxième couronne (Laïndé, Ouro
Kanadi) qui se sont densifiés plus récemment n'ont pas
bénéficié de telles opérations de
restructuration.
? Les zones centrales tramées ou zones de lotissement haut
et moyen standing. Elles recouvrent l'ensemble des zones tramées
caractérisées par un habitat cossu (type Villa ou maison en dur)
et un bon accès aux services de base. Leurs densités varient de
150 à 100 habitants par hectare. Cette catégorie regroupe:
? les lotissements Haut standing (Poumpouré, petit
Paris) et moyen standing pouvant être le résultat d'initiatives
privées: (Nigeriaré, Takaskou);
? les cités administratives (caserne, cité
SODECOTON);
? les opérations de logement social (camp SIC).
? Les zones de lotissement en cours de densification
Elles sont situées dans la grande
périphérie urbaine et ont été progressivement
occupées sans que leur viabilisation (voies, équipements) ne soit
effectuée. Malgré le standing des constructions, ces quartiers
sont dépourvus de service de base. (Ex: quartier de Djamboutou). La
densité de ces quartiers est relativement faible et oscille entre 50 et
75 habitants par hectares. Notre objectif étant de présenter les
difficultés d'approvisionnement en eau potable des ménages, nous
avons sélectionné les zones où sont
agglomérés ces derniers. Les zones suivantes sont omises à
cause de l'occupation très lâche du sol:
- Zones centrale et commerciale (absence des ménages et
présence des activités commerciales)
- Zones d'activités et d'équipement (idem)
- Zone portuaire (idem)
Pour garantir la représentativité spatiale, les
quartiers enquêtés appartiennent au quatre catégories
ci-dessus cités. Les quartiers précaires denses sont majoritaires
et peu desservis en eau potable dans la ville, pour cette raison, deux
quartiers de cette catégorie ont été
enquêtés.
18
Tableau 3: Quartiers
enquêtés
Typologie d'occupation du sol
|
Quartier enquêté
|
Précaires denses
|
Liddiré
|
Précaires en cours de densification
|
Laindé, Yelwa
|
Zones centrales tramées
|
Poumpouré
|
Source : Communauté Urbaine de
Garoua
VIII.3. : MATERIEL ET METHODE
Dans cette partie, l'ensemble du matériel ayant servi
à la collecte et au traitement des données nécessaires
à l'étude sera présenté. La collecte des
données sur le terrain s'est déroulée du 15 au 29 Octobre
2016, et du 5 au 29 Janvier 2017 avec le projet BGR (PRESS NO&SW). Ce
travail a nécessité l'usage des images satellitaires de 2017 pour
localiser les zones densément peuplées ; un conductimètre
pour relever les paramètres physicochimiques des eaux in situ ;
une sonde électrique pour les mesures piézométriques ; un
décamètre pour la mesure des margelles des puits ; un GPS de
marque Garmin pour relever les coordonnées des points d'eau et
ménages ; les logiciels Surfer 10 pour l'exportation des
coordonnées géographiques dans Google Earth; Quantum GIS 2.18
pour la réalisation des cartes ; et enfin un appareil photo pour prendre
des photos devant servir aux illustrations.
VIII.3.1 : Les images satellitaires de 2017
L'avènement des satellites a permis d'étudier de
nombreux phénomènes à la surface de la terre telle que
l'occupation du sol, l'évolution des côtes, cartographie des
linéaments pour l'implantation des points d'eau... Elle a la
particularité de photographier la surface de la terre de manière
objective. Nous avons, dans ce travail fait usage des images Google Earth 2017
pour localiser les zones de concentration des populations. Les
coordonnées géographiques des zones d'intérêt sont
importées dans le logiciel Surfer 10, qui les exporte directement dans
Google Earth. Les points exportés occupent leur position exacte dans
l'image qui est enregistrée. Chargée dans QGIS, l'image
enregistrée subit différents traitements cartographiques. Ce
procédé a la particularité de présenter sur une
même image, la densité de population et la répartition des
points d'eau. A partir delà peuvent être faites des propositions
des sites d'implantation de nouveaux forages.
19
VIII.3.2 : Le conductimètre
La qualité de l'eau a été
évaluée par l'appréciation des paramètres
physicochimiques tels la température, la conductivité, le pH
obtenus in situ grâce au conductimètre et au
pH-mètre. Le conductimètre mesure les propriétés
électriques des éléments dissouts (sels) et des particules
en suspension dans l'eau. Nous avons utilisé un conductimètre du
type cond 330i / SET WTW contenant :
- Un boîtier cond 300i (WTW) - Des solutions de
calibration
- Une sonde tetracon 325 - Un bras porte-électrode
Il est nécessaire ici de calibrer l'appareil pour
éviter l'obtention des valeurs erronées. La conductivité
et le pH ayant des solutions de calibration distinctes. Des fiches
spécialement conçues ont permis de collecter ces informations sur
les différentes sources d'approvisionnement en eau dans la ville de
Garoua.
Pour prendre les paramètres physicochimiques en un
point donné, nous utilisons un récipient qui est rincé
avec l'eau du puits ou forage en question avant d'être rempli à
moitié. On y immerge ensuite la sonde tetracon 325, elle-même
reliée au boîtier cond 300i (WTW) et mis en marche. Des valeurs
numériques se succèdent alors à l'écran de ce
dernier. Lorsqu'elles se stabilisent, la valeur de la conductivité est
lue à l'écran. Elle s'exprime en uS/cm (micron siemens par
centimètre) pour les valeurs strictement inférieures à
2000 et en mS/cm (milli siemens par centimètre) pour celles
supérieures ou égales à 2000. La température de
l'eau est exprimée en Degré Celsius. C'est un paramètre
tout aussi important, car influence la conductivité, le pH, la
solubilité des sels et des gaz. Le potentiel hydrogène, quant
à lui, est mesuré à l'aide d'un pH-mètre muni d'un
cordon au bout duquel se trouve une électrode.
Elle permet d'effectuer les mesures
piézométriques. Ces dernières permettent d'évaluer
la recharge naturelle, de définir le sens d'écoulement
souterrain, d'estimer la
20
Source: auteur, Novembre 2016
Photo 1: Le conductimètre du type cond 330i /SET
WTW
La photo 1 ci-dessus, présente un
conductimètre. Le boîtier (A) est le périphérique
d'entrée et de sortie qui affiche les valeurs de la conductivité
électrique et de la température. La sonde tetracon 325 (C), est
le segment immergé dans l'eau. Le porte-électrode (D) est utile
pendant la calibration qui s'effectue avec les solutions de calibration
(B).
Source : Aboubakar, Novembre 2016
Photo 2: Mesure des paramètres physico-chimique
in situ
Cette photo montre le candidat (A) prenant les mesures des
paramètres physicochimiques in situ d'un puits non aménagé
(B) à l'aide du conductimètre (C).
VIII.3.3 : la sonde électrique manuelle
21
capacité d'un aquifère, et le débit d'une
nappe, d'apprécier les caractéristiques d'une nappe sur un
territoire (limite de l'aquifère, étude géotechnique avant
la réalisation d'un ouvrage...). C'est un appareil électronique
possédant un câble gradué au bout duquel est fixée
une sonde, elle-même possédant une électrode
intérieure, qui au contact de l'eau émet un son. Elle est
posée sur la margelle et de façon manuelle, le câble est
descendu à l'intérieur du puits. Au contact de l'eau, un son est
émis. Le niveau piézométrique est la valeur
numérique inscrite sur le câble au niveau de la partie
supérieure de la margelle, et auquel il faut retrancher la hauteur de
cette dernière. Pour mesurer la profondeur, le câble est
d'avantage immergé; il devient lourd lorsqu'il touche le fond, et sa
valeur est lue sur la margelle.
La photo 3 et la figure 2, présentent une sonde
électrique sonore. L'extrémité de la sonde possède
une tige en métal (A) qui émet un son au contact de l'eau.
L'électrode (C) de la figure 2, est le capteur à l'origine du son
émis par la sonde.
Source : auteur, Novembre 2016
Photo 3 : Une sonde électrique
22
Figure 2 : Coupe schématique d'une
sonde électrique
VIII.3.4 : Le récepteur GPS (Global Positionning
System)
Pour relever certains faits sur le terrain comme les
coordonnées géographiques des ménages, des puits, des
forages etc. nous avons utilisé un récepteur GPS de marque Etrex
Garmin. Son utilisation est simple. Une fois l'appareil allumé,
patienter qu'il améliore la précision en captant les satellites ;
chercher la page « menu » en appuyant plusieurs fois sur le bouton
« page » du récepteur ; entrer dans l'option « marque
», les coordonnées du point s'affichent.
VIII.3.5 : Le questionnaire
Notre unité statistique est le ménage, car le
questionnaire confectionné à cet effet vise à identifier
les difficultés de ce dernier à s'approvisionner en eau potable.
Les questions sont adressées aux chefs de ménage, en leur absence
les épouses étaient sollicitées. Dans d'autre
circonstances (absence de ces deux référents), les adultes
âgés de 15 ans au moins et vivant dans le ménage depuis au
moins 03 ans répondaient aux interrogations. L'échantillonnage
aléatoire a été la technique utilisée. Elle permet
d'étudier une population « P » à l'aide d'une petite
partie de cette population; les résultats obtenus sont
généralisables, c'est-à-dire applicables à
l'ensemble de la population. Pour déterminer l'échantillon
représentatif nous avons appliqué la proportionnelle de 03% au
nombre de ménage par quartier.
23
Tableau 4 : Répartition des
questionnaires par quartier
Quartiers
|
Ménage
|
Nombre de questionnaires conçus
|
Nombre placé
|
rejets
|
questionnaires placés en %
|
Poumpouré
|
1109
|
33
|
16
|
17
|
9,3
|
Yelwa
|
1291
|
39
|
32
|
7
|
18,6
|
Laindé
|
1681
|
50
|
40
|
10
|
23,3
|
Liddiré
|
1667
|
50
|
33
|
17
|
19,2
|
Total
|
5748
|
172
|
121
|
51
|
70,4
|
Source : Ménage, BUCREP (2005)
La représentativité spatiale a été
atteinte par la stratification de la ville en différents types de
quartiers ; du tableau ci-dessus, les ménages enquêtés
représentent 70,4% et donc représentatif.
Après la collecte des données, les
questionnaires ont été classés par thème
conformément aux chapitres du mémoire et les données
saisies sous Microsoft Word. Des graphiques ont alors été
produits grâce à Microsoft Excel 2007.
VIII.3.6 : Les données démographiques
La population étant une variable sujette aux
changements, nous avons, pour des raisons de fiabilité,
procédé à une projection des données reçues
au Bureau Central de Recensement et d'Etude de la population (BUCREP). Les
données reçues sont celles du 3e RGPH de 2005 d'où la
nécessité de faire des projections pour 2017.
Connaissant la population à une date t et le taux
d'accroissement « r », il devient possible d'effectuer des
projections. Sachant que la population croit à un rythme exponentiel,
un modèle d'évolution exponentiel a
été utilisé et donné par la formule: où
« Pt »
est la population à la date voulue, « P0 » la
population de référence, « r » le taux d'accroissement
et « t » le nombre d'années successif entre l'année de
référence et l'année voulue.
VIII.3.7 : Les données sur les forages de la
ville
Le PNDP ayant réalisé un inventaire de tous les
points d'eau de la ville de Garoua (forages et puits), nous avons obtenu leur
base de données grâce à PRESS NO & SW. Ces
données ont été complétées avec les nouveaux
points d'eau recensés lors des enquêtes de
24
terrain. Car celles existantes dans la base de données
couvrent une période de 42 ans (1968 - 2010) ; pourtant d'autres points
d'eau ont été construits et mis en service après 2010.
VIII.3.8 : Les entretiens semi-structurés
Sur le terrain quatre (04) entretiens ont été
réalisés dont deux (02) à la CDE, une à la
Communauté urbaine de Garoua et la dernière au centre de sante
intégré de Laindé.
A la CDE, nous avons rencontré M. Moankad
Arsène, chef de la division technique qui nous a fait part des
difficultés rencontrées par ladite structure pour satisfaire la
demande de la population en eau potable. Ensuite M. Atchomguem David, chef du
contrôle qualité des eaux de la région du Nord, a
justifié le choix de la méthode de traitement des eaux
appliqué dans la ville de Garoua. Il nous a conduit pendant trois jours
aux différentes stations de traitement pour des applications pratiques.
A la Communauté Urbaine de Garoua, M. Halilou Tao, chef de la cellule
« maintenance eau et électricité » nous a instruit sur
le statut de la Communauté Urbaine de Garoua en matière
d'approvisionnement en eau potable ainsi que les difficultés auxquelles
elle est confrontée. Enfin, à l'hôpital de district de
Laindé, nous avons rencontré le personnel médical qui nous
a indiqué les principales maladies hydriques qui frappent la population
de Garoua ; au CSI de Poumpouré, M. Lechibe Jean Pierre, laborantin,
nous a fourni les données sur le paludisme et la typhoïde
enregistrées dans ce centre de santé.
VIII.3.9 : Les données cliniques
Les données relatives aux différentes maladies
hydriques ont été obtenues à la Délégation
Régionale de la Santé Publique de Garoua. Ce sont plus
précisément des fichiers Excel spécialement conçus
pour la surveillance des MAPE (Maladie à Potentiel
Epidémiologique). Ces données ont été
complétées par celles issues des centres de santé et
celles obtenues au moyen d'enquêtes auprès des ménages.
Figure 3 : Méthodologie du travail
Interprétation
Traitement des données
25
Recherche documentaire
Exploration du sujet
Problématique
Délimitation du sujet
Confection du questionnaire
Choix de l'échantillon
Travail préparatoire
METHODOLOGIE
Enquête auprès des ménages et entretiens
semi-structurés
Collecte des données primaires
Travail de terrain
Mesure in situ des paramètres physicochimiques de
l'eau et observation directe
Données textes
Statistiques (Excel 2007)
Données primaires
Numériques (Word 2007)
Données statistiques, mesures in situ, levées
GPS
Cartographiques (QGIS 2.18 ; Surfer 10)
26
Tableau 5 : Cadre synoptique de la
recherche
Question principale
|
Question spécifique 1
|
Question spécifique 2
|
Question spécifique 3
|
A quels facteurs peut-
on attribuer les difficultés d'approvisionnement en eau
potable dans la ville de Garoua ?
|
Quelles sont les
différentes sources d'approvisionnement en eau dans la
ville de Garoua ?
|
Quels sont les facteurs
faisant obstacles à l'approvisionnement en eau potable
dans la ville de Garoua ?
|
La qualité de
l'eau utilisée a- t-
elle des répercussions sanitaires sur les populations
de la ville de Garoua?
|
Objectif principal
|
Objectif 1
|
Objectif 2
|
Objectif 3
|
contribuer à
l'amélioration de
l'approvisionnement
en eau potable des ménages dans la ville de Garoua
|
Exposer les
différentes sources
d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua
|
Déterminer les
facteurs qui font
obstacles à l'approvisionnement en eau dans la ville de
Garoua
|
Etudier la qualité
de l'eau et ses incidences sanitaires sur les populations dans
la ville de Garoua
|
Hypothèse principale
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
Hypothèse 3
|
Les difficultés
d'approvisionnement
en eau potable des populations de la ville de Garoua
tiendraient
à une mauvaise répartition des points
d'eaux potables existants
|
Les populations de la
ville de Garoua associeraient
plusieurs sources d'approvisionnement
pour satisfaire leur besoin en eau
|
L'insuffisance des
points d'eau potable,
l'accroissement
démographique, la vétusté du
matériel, et
le climat soudanien
constitueraient des
obstacles à
l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua
|
L'eau utilisée
dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité
et a des conséquences
néfastes sur la
santé des populations
|
Chapitre du
mémoire
|
Chapitre 1
|
Chapitre 2
|
Chapitre 3
|
Tout le mémoire
|
Les différentes
sources d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua
|
Difficultés d'approvisionnement en eau dans la ville de
Garoua
|
Qualité de l'eau
et impacts sanitaires dans la ville de Garoua
|
Source : conception auteur, 2016
CHAPITRE I : PRESENTATION DE
LA ZONE D'ETUDE ET CONTEXTE
Garoua appartient entièrement au bassin de la
Bénoué, affluent du Niger. Le fleuve Bénoué forme
d'ample méandre et sa zone d'inondation s'étend sur plusieurs
kilomètres à partir du
28
Introduction
Garoua, chef-lieu de la région du Nord est une ville
sahélienne où foisonnent diverses activités humaines. Dans
ce chapitre, nous nous attèlerons à présenter la zone
d'étude ainsi que le contexte de l'étude.
I.1 : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
Nous présentons ici, la situation géographique
et le relief de la ville, son climat, l'hydrographie, et enfin sa population et
son économie. Cette partie est tirée du Ministère de
l'Habitat et du Développement Urbain (2012).
I.1.1 : Situation géographique et relief
Limité au Nord par l'arrondissement de Gashiga, au Sud
et à l'Ouest par celui de Tchéboa et à l'Est par
l'arrondissement de Pitoa, la ville de Garoua est située entre le
9° 3' et 9° 5' de latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de
longitude Est. Il appartient au département de la Bénoué,
ce dernier entièrement drainé vers l'Ouest par les vallées
du fleuve de la Bénoué et du mayo Kébi. Par la
Bénoué et le Faro, la ville reçoit les eaux du plateau de
l'Adamaoua et du Mont Poli respectivement situés à 150 et 50 km
au Sud. A travers le mayo Kébi, la ville draine une partie du territoire
de la République du Tchad. La cuvette dans laquelle elle est
implantée est composée :
- De la plaine inondable (181m du fleuve
Bénoué).
- D'une terrasse, dominant légèrement la plaine
inondable à 195m d'altitude sur laquelle la ville se
développe.
- D'un plateau, culminant à 220m situé au Nord du
centre-ville.
Le relief de la ville est globalement peu accidenté et
propice à son extension urbaine. Avec son relief plat, sa faible
altitude et sa proximité avec le château d'eau du Cameroun
(Adamaoua), la ville a ainsi de gros atouts pour être correctement
alimenté en eau potable. Seulement, le climat soudanien de la ville
devient rapidement un grand obstacle à l'approvisionnement en eau des
populations
I.1.2 : Hydrographie et climat
29
barrage de Lagdo. Il est navigable jusqu'à Garoua en
période des hautes eaux. Ses principaux affluents sont:
- Le mayo Kébi, qui par les lacs de Léré
et Fianga apporte les eaux de déversement du Logone
- Le Faro, qui draine le plateau de l'Adamaoua et
- Le mayo Tiel-Tsikakiri, qui forme la frontière avec le
Nigeria
Les dépôts alluviaux sont importants dans les
vallées principales et formées de hautes terrasses sableuses ou
argileuses anciennes et de bourrelets de berge sableux. Dans les hautes
vallées, les cours d'eau comportent des seuils rocheux et des fonds
sableux plats. Le réseau hydrographique est composé de trois
types d'écoulement : les mayos, les rivières et les barrages.
Les mayos, premières composantes de l'hydrographie,
sont des cours d'eau à écoulement saisonniers et
irréguliers (pour la majorité). Leurs lits sont secs en saison
sèche et peuvent déborder en saison pluvieuse, provoquant des
inondations. Les berges de ces mayos, réputées pour leur
fertilité sont très sollicitées pour la culture du
Mouskwari (sorgho de décrue) et des légumes diverses
cultivés en contre saison. Les rivières, par opposition aux
mayos, sont des cours d'eau à écoulement permanent tout au long
de l'année ; ils ne sont jamais à sec ; dans la région du
Nord, on peut citer la Bénoué (avec ses affluents), et le Faro.
Les barrages constituent la 3e composante du réseau
hydrographique.
Du point de vue hydrogéologique, la ville de Garoua
appartient au bassin de la Bénoué qui lui-même appartient
à la catégorie des bassins dit sédimentaires dont l'une
des principales caractéristiques est sa capacité à retenir
de grandes quantités d'eau souterraine. Le sous-sol de la ville
regorgerait ainsi de l'eau souterraine en quantité suffisante pour la
satisfaction des besoins en eau des populations
Le climat de la région est de type soudanien franc.
L'année est divisée en deux saisons de durée sensiblement
égale : six mois secs (6) et six (6) mois de pluie, totalisant 1m de
précipitation entre avril et octobre. Les relevés
météorologiques des vingt (26) dernières années
montrent une pluviosité annuelle moyenne de 1 166 mm telle que
l'illustre la figure 1. Les températures élevées sont de
l'ordre de 28°c avec des maxima en mars et avril (40° à
l'ombre) et les minima entre décembre et janvier (26°c en
moyenne).
30
Source : communauté Urbaine de Garoua
Figure 4 : Précipitation annuelle à Garoua
(moyenne sur les vingt six dernières années)
I.1.3 : population et économie de la ville de
Garoua
Principale ville du Grand Nord avec Maroua, la ville de Garoua
est majoritairement peuplée de musulmans, comme en témoigne le
nombre élevé de mosquées. on y rencontre principalement
des Peulhs, Fali, Haoussa, Laka, Bata, Sara, Moundang, Guidar, Mboum, Toupouri,
Bororo, Kanouri, NGambaye, Lélé ... En plus de ces ethnies, on
retrouve également des populations venues du Nigeria voisin, du Mali, du
Tchad, du Sénégal et du Niger. Les principales langues
parlées sont le Foulfouldé et le Haoussa. C'est aussi un
important centre économique qui concentre les deux tiers des industries
du grand Nord. D'après les données officielles et en tenant
compte des taux d'accroissement intercensitaires (1987-2005), la région
du Nord se place en 4e position des régions camerounaises
avec une population de 1 492 221 habitants (BUCREP, 2005) et un fort taux
d'accroissement de l'ordre de 4% (Strictement supérieure à la
moyenne nationale qui est de 2.3%). Avec une population sans cesse galopante,
l'indice de pauvreté est élevé et stagne autour de 40%. La
ville de Garoua n'échappe pas à cette situation de forte
croissance démographique (235 996 habitants en 2005) et de
pauvreté élevée; on y rencontre une situation de
précarité économique préoccupante, une
économie basée sur l'agriculture, principalement
vivrière.
31
L'économie de la ville est largement dominée par
l'agriculture, l'élevage et la pêche, l'artisanat et le commerce.
Garoua regroupe l'essentiel du secteur tertiaire de la région du Nord,
avec les services liés à la commercialisation des produits
alimentaires et les services d'administrations publiques. L'agriculture et
l'élevage étant les activités grandes consommatrices
d'eau. Le principal acteur étatique au niveau de la Région est la
Délégation Régionale de l'Agriculture et du
Développement Rural. Elle dispose des structures d'appui sur le terrain
(postes de police sanitaire, centres de formation, ferme semencière).
Les opérateurs privés sont généralement de petits
producteurs souvent organisés en Groupement d'Initiative Commune. On
note également la présence de gros exploitants comme la SODECOTON
qui anime la vie économique et sociale à travers l'exploitation
et le traitement du coton, la principale culture de rente. Le barrage de
retenue d'eau de Lagdo et celui de Chidifi, le fleuve Bénoué et
ses affluents, permettent la pratique des cultures irriguées. Les
principales productions agricoles sont les céréales, les
tubercules, les légumes et les fruits : maïs, riz, sorgho, manioc,
patates, oignon, .... Le maraîchage et les vergers sont essentiellement
pratiqués au bord du fleuve de la Bénoué. Toutefois, cette
agriculture doit faire face à de nombreuses difficultés :
contraintes climatiques, insuffisance des parcelles culturales et des
structures d'encadrement, inondation des champs suite à la
déviation des mayo, de la Bénoué et les eaux de
ruissellement, dégradation des sols par endroits, manque des
équipements agricoles adéquats, faible organisation des
agriculteurs
Quand à l'élevage, la Région du Nord en
générale est une terre de prédilection pour les
activités pastorales. L'élevage est pratiqué sous deux
formes: la forme intensive qui se caractérise par l'utilisation des
clôtures autour des pâturages, des espaces cultivés à
côté des habitations et la forme extensive pratiquée par
les Bororos qui est leur principale occupation. En saison des pluies,
l'alimentation des animaux est facilement accessible avec la
disponibilité des herbes dans les pâturages le long du fleuve de
la Bénoué et aux pieds du Mont Tingueling, mais en saison
sèche il devient difficile de nourrir les animaux à cause de la
rareté des pâturages. Pour palier à cette situation,
certains éleveurs font le stockage de foin et achètent du
tourteau pour nourrir leurs animaux. Cette pratique n'est pas faite par tous
les éleveurs. Les Bororos en transhumance s'installent le long des mayos
à l'attente du retour des pluies. On distingue quatre catégories
d'éleveurs:
? Les éleveurs purs, qui sont des Peuhls Mbororo. Ils
pratiquent l'élevage en première activité et une forme
d'agriculture de subsistance comme activité d'accompagnement. Dans la
Région du Nord, la majorité du cheptel appartient à cette
catégorie d'éleveurs
32
y' Les éleveurs-agriculteurs qui sont
généralement des paysans qui développent conjointement ces
deux activités mais davantage la préservation du cheptel ;
y' Les agro-éleveurs qui sont des paysans pratiquant
l'élevage comme activité secondaire. Ces types d'acteurs
concernent essentiellement les Foulbés, les Massa et les Toupouri ;
y' Les propriétaires d'élevage ayant d'autres
activités qui sont, pour la plupart, des commerçants et des
salariés du secteur public et privé.
La principale contrainte qui pèse sur la profession est
la concurrence autour des ressources disponibles entre les éleveurs, les
agriculteurs et les autres intervenants (braconniers/chasseurs, exploitation
des sites touristiques, les autorités en charge de la protection de la
nature). Le cheptel, très abondant, est composé des bovins, des
caprins, des ovins, des équins, des porcins, des asins et de la
volaille. D'une manière générale, les puits et les mares
constituent les principales sources d'abreuvement du bétail. Mais ils
restent encore très insuffisants en saison sèche. Ce qui justifie
le mouvement de transhumance constaté en cette période avec les
risques d'aggravation des conflits entre les différents
opérateurs qui exploitent l'espace.
S'agissant de la pêche, elle se pratique dans les
fleuves, les barrages de retenue d'eau et les lacs. Les opérateurs
privés sont des pêcheurs individuels et les femmes vendeuses de
poisson. La majorité des pêcheurs utilisent des embarcations
à pagaie et une faible proportion utilise les embarcations
motorisées. Ces pêcheurs sont des Camerounais en majorité,
mais on y rencontre aussi des Nigérians, des Maliens, des Tchadiens et
des Béninois conformément à la figure ci-dessous. On y
rencontre aussi des artisans. L'activité artisanale est basée sur
la poterie plus précisément la fabrication des canaris, des
foyers améliorés, de même que la fabrication des
chaussures, des sacs et des bracelets au niveau du marché central de
Garoua et dans les quartiers (Roumdé-Adjia, Liddiré, Takasko).
Les activités industrielles étant dominées par les
brasseries du Cameroun, SITRON S.A, les boulangeries, et sahel sprint,
CICAM...
L'activité commerciale concerne les échanges
entre le Nigéria et les marchés frontaliers (commerce
extérieur). Quand au commerce intérieur, les activités se
font dans les divers marchés locaux existants et d'autres banlieues. Ces
activités sont axées sur : le commerce général de
produits manufacturés et des prestations des biens et services, le
commerce de gros et petits ruminants ainsi que la volaille, le commerce des
denrées agricoles de tout genre. L'activité se déroule
à travers les échanges frontaliers, les marchés permanents
et les marchés périodiques
33
I.1.4 : Assainissement
La ville de Garoua, tout comme les autres centres urbains du
pays dispose de systèmes d'assainissement autonomes. Ceux-ci sont
dominés par les latrines traditionnelles à fonds perdus et une
faible part constitués de fosses septiques. La prison et le camp SIC
disposent d'un système tout-à-l'égout qui n'est pas
doté d'un dispositif de traitement des eaux usées fonctionnelles.
Ces eaux sont déversées dans les affluents du fleuve
Bénoué sans traitement préalable. Pendant la saison
sèche, elles stagnent dans les drains à ciel ouvert ; plus
précisément dans les quartiers Roumdé-Adjia, Marché
Central, etc., où ils causent de nombreuses nuisances environnementales.
Les eaux usées (eaux vannes et eaux grises) sont principalement
déversées par les ménages dans des rigoles. Ces rigoles
débouchant sur des micro-fosses rectangulaires de moins d'un
mètre de profondeur dont les débordements, fréquents, se
répandent sur les voies d'accès aux domiciles.
L'assainissement autonome a connu un regain
d'intérêt avec l'épidémie aiguë de
choléra de 2011 qui a eu une prévalence de 238 cas dans les
Communes de Garoua 1 et 2. Ainsi, depuis 2011 de multiples actions sont
entreprises pour sensibiliser les populations à l'hygiène et
à la nécessité de construire des latrines et de les
utiliser. Ceci sous la conduite de la Délégation Régionale
de la Santé du Nord, accompagnée par divers partenaires: CARE,
UNICEF, PLAN CAMEROUN et le MINSANTE.
Les pratiques culturelles de la région
privilégient la séparation des latrines entre les hommes et les
femmes, mais aussi entre les coépouses. Cette situation engendre la
multiplication de latrines très sommairement aménagées
dans les concessions, et constitue une source de pollution. Les revenus des
ménages étant déjà faibles dans les quartiers
précaires, la réalisation de plusieurs latrines au sein du
même ménage réduit les possibilités de construire
les latrines améliorées. Certains ménages pratiquent la
défécation dans des emballages plastiques qui finissent en
général soit dans les bacs d'HYSACAM, dans les champs ou dans la
Bénoué. Cette pratique est d'autant plus répandue depuis
l'interruption des activités de vidange de l'entreprise BERYO-INTER.
L'absence de camion de vidange dans la ville de Garoua, est à l'origine
de la généralisation de la vidange manuelle dont le coût
varie en fonction du volume de la fosse (30 000 et 60 000 FCFA). Le coût
de la vidange mécanique quand le camion est disponible étant
d'environ 80 000 FCFA par concession. En dehors des zones
résidentielles, il n'y a pratiquement pas de toilette publique
améliorée dans les marchés et lieux à forte
fréquentation de la ville de Garoua. Les communes d'arrondissement
placent la construction de toilettes publiques et de latrines dans les
établissements scolaires parmi leurs priorités.
34
I.2 : CONTRAINTE ENVIRONNEMENTALE ET PHYSIQUE DE LA
VILLE DE GAROUA
I.2.1 : Les zones inondables
De part les caractéristiques morphologiques (cuvette
/bassin sédimentaire) de la ville, plusieurs secteurs sont
confrontés à des inondations régulières. Les
quartiers sous-structurés (vingt quatre) et précaires sont ceux
qui enregistrent les plus lourds dommages. Les secteurs les plus
vulnérables sont:
? les quartiers précaires au sud de la ville,
implantés en aval des principaux drains (Foulbéré, Yelwa)
et devant subir en saison des pluies des débits particulièrement
élevés sur de très courtes période.
? les rivages et abords de la plaine inondable.
L'ampleur des inondations et des dégâts
matériels constatés est aggravé par l'obstruction des
drains dus au manque d'entretien (irrégularité des campagnes de
curage) et par l'occupation spontanée des abords des drains et de la
plaine inondable.
I.2.2 : Les contraintes spécifiques
La ville des Garoua est située dans la bande
sahélienne qualifiée de fragile/vulnérable aux changements
climatiques. Des variations de pluviométrie annuelle de plus ou moins 30
% peuvent se produire et influer grandement sur les conditions de vie des
habitants. Les récoltes de la région (dont dépend une
large partie de l'économie de Garoua) sont exposées aux risques
de sécheresse et/ou de modification des épisodes pluvieux. La
sécheresse amplifie les pénuries d'eau potable (tarissement des
puits et forages, assèchement des mayos).
I.3 : CONTEXTE
La faible couverture en eau potable dans la ville et
l'utilisation des eaux de mauvaise qualité sont à l'origine de
développement de nombreuses maladies hydriques comme le choléra.
On note une progression du taux de prévalence du choléra dans les
trois communes qui va de pair avec la détérioration du service de
l'eau potable dans la ville. Les quartiers les plus touchés sont ceux
qui ne sont pas desservis par le réseau d'eau potable et qui se
ravitaillent principalement dans les puits privés et communautaires. Le
diagnostic de terrain montre que
35
ces puits sont souvent directement en contact avec les
latrines réalisées par les ménages, dont la plupart se
trouvent dans un rayon de 20 m autour du puits. En 2011, la commune de Garoua
3ème qui n'est pas couvert par le réseau d'eau potable a
été trois fois plus touchée par le choléra que les
deux autres communes d'arrondissement de la ville.
Il est indispensable dans les quartiers non desservies, de
mettre en place des dispositifs d'approvisionnement en eau potable. Plusieurs
quartiers dans les deux arrondissements couverts par le réseau sont mal
desservis. Il s'agit entre autre, des quartiers : Marouaré,
Laindé, Poumpoumré, Ngalbidjé. Même dans les
quartiers bien desservis par le réseau, les interruptions de service
sont fréquentes et peuvent durer plusieurs jours. Ce qui a
encouragé l'activité de revente de l'eau par des privés
disposant d'un robinet ou par des vendeurs d'eau équipés de
porte-tout. Les ménages qui y ont le plus recours sont les
ménages des quartiers pauvres ou spontanés.
Dans la zone périurbaine, les points d'eau (forages et
puits) utilisés par les populations sont pour la plupart
aménagés dans le cadre des projets. Les populations de certains
quartiers de la zone périphérique (Mbilga, Wafango, Ouro Lawane,
Daneyel et Tongo) utilisent des puits traditionnels pour pallier aux
déficiences d'accès à l'eau potable. Ces eaux sont
utilisées pour la consommation et les usages domestiques.
Ces difficultés d'accès à l'eau potable
dans la ville ont conduit à la mise sur pied d'un projet baptisé
PRESS NO &SW (Projet Ressources du Sol et du Sous-sol des régions du
Nord et du Sud-ouest Cameroun). Ceci sous la houlette de la coopération
Allemande via son Institut Fédéral des Géosciences et des
Ressources Naturelles, BGR (Bundesanstalt für Geowissenschaften und
Rohstoffe). Son objectif étant :
- d'étudier la qualité de l'eau dans les deux
régions
- d'améliorer l'accès à l'eau potable pour
réduire la prévalence des maladies hydriques - d'étudier
le sol pour améliorer les rendements agricoles
- de renforcer les capacités des jeunes dans le domaine de
la cartographie et de
l'élaboration des bases de données.
Dans cette perspective, PRESS NO &SW a encadré des
étudiants de Master (2) et de Doctorat Phd (2) sur la question de
l'approvisionnement en eau potable. Pour harmoniser l'étude et pouvoir
utiliser les résultats, chaque étudiant de Master devait
s'appesantir sur une norme internationale de la qualité de l'eau. C'est
ainsi que j'ai été chargé d'analyser la qualité de
l'eau à travers l'étude de ses paramètres
physico-chimiques représentés par la conductivité, la
température et le potentiel hydrogène.
36
Conclusion
La ville de Garoua, zone de notre étude est
caractérisée par une population cosmopolite. Sur le plan
physique, elle se distingue par son relief plat, avec un réseau
hydrographique à trois types d'écoulement : mayo, rivière
et barrage. Son climat soudanien met à sec le contenu des mayo durant la
saison sèche ; et amplifie les difficultés d'approvisionnement
des ménages en eau potable, d'où l'intérêt de la
présente étude.
37
CHAPITRE II : SOURCES
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU
DANS LA VILLE DE GAROUA
38
Introduction
L'approvisionnement en eau peut se faire sous plusieurs
formes. Par raccordement à domicile à des réseaux
d'adduction d'eau, solution préférable ; ou par l'accès
à d'autres points d'eau améliorés à savoir, des
sources d'eau protégées contre les contaminations
extérieures : les robinets publics, les bornes fontaines, puits
tubés ou forages, puits protégés. Dans la ville de Garoua,
en dehors du réseau public représenté par la
société fermière, on note la présence des forages,
des puits communautaires et privés, des vendeurs d'eau et des canaris.
Il s'agira dans ce chapitre de répertorier les différentes
sources d'approvisionnement en eau existantes dans la ville de Garoua.
II.1 : LE RESEAU PUBLIC ET LES BORNES FONTAINES
II.1.1 : Le réseau public
La Banque mondiale soutient ouvertement que l'eau n'est pas
seulement un droit, mais aussi un bien économique et que le
développement de l'approvisionnement en eau devrait être
considéré comme une intervention économique. L'eau est
donc assimilable à un service commercialisable. Ainsi, les services
d'eau et d'assainissement ont rapidement été privatisés et
gérés sur des bases commerciales au Burkina Faso, au Gabon, en
Afrique du Sud, au Congo, au Cameroun, au Ghana, au Nigeria, en Tanzanie,
à Sao Tomé, en Ouganda, au Tchad, au Mali, au Mozambique, au
Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Angola, au Bénin, en
Guinée-Bissau et au Niger. En Afrique comme au Cameroun par exemple,
l'obtention d'un abonnement relève d'un véritable parcours du
combattant. Obtenir un compteur est une prouesse, un l'exploit (Foé,
2008). Pour beaucoup, être abonné au réseau de distribution
d'eau potable est devenu un luxe, car, on sait que plus de la moitié de
la population camerounaise vit en dessous du seuil de Pauvreté (Mengue,
2004). Seules les personnes aisées ont la possibilité de
souscrire un abonnement à la camwater. La majorité de la
population achète l'eau chez un voisin qui dispose déjà
d'un compteur. Au Cameroun, l'Etat assure l'approvisionnement en eau des
populations à travers les acteurs ci-après : la CDE (2016), la
CAMWATER et le Ministère de l'Energie et de l'Eau.
La CDE est une entreprise de droit camerounais, issue de la
réforme du secteur de l'eau et de l'hydraulique urbaine conduite par le
gouvernement en 2005. Créée en décembre 2007, la structure
a démarré ses activités en 2008 pour une période de
10 ans. Son objectif
39
étant d'assurer la gestion, la production et la
distribution de l'eau potable sur le périmètre affermé,
qui couvre 110 centres urbains et périurbains. Société
fermière et gestionnaire des activités d'exploitation et de
distribution de l'eau, elle intervient dans le cadre d'un partenariat public-
privé entre pays du Sud aux côtés des deux principaux
acteurs nationaux que sont le Ministère de l'Energie et de l'Eau et la
CAMWATER. Les principaux axes d'intervention de la CDE étant :
> La mise en oeuvre du plan d'action visant le
développement durable du secteur de l'eau potable
> L'amélioration de la qualité de l'eau potable
et du service rendu aux clients > Le renforcement du taux de desserte
> Le maintien en bon état de fonctionnement des
installations
> L'amélioration des performances des installations
La CDE de Garoua compte 16 forages réalisés et
mis en service entre 1975 et 1984 répartis sur trois champs captant
(Djamboutou, Plateau et Gaschiga), comme le montre le tableau 6. Ce
réseau dessert les communes de Garoua 1 et 2, ainsi que la Commune de
Pitoa. Actuellement, seul 13 forages fonctionnent et produisent 14 616
m3 d'eau par jour, distribués à travers 11 394
branchements pour 12 119 abonnés (CDE Garoua, 2016). Une quantité
insuffisante pour satisfaire complètement la totalité des
abonnés ; pire encore la population de 235 996 habitants que compte la
ville. On assiste dès lors à des coupures récurrentes.
Face à cette insuffisance, la municipalité autorise les individus
désirant s'approvisionner en eau potable à titre individuel, de
se brancher à partir des sites abritant les anciennes BF gratuites en y
ajoutant leurs compteurs individuels (CUG, 2016). Techniquement, pour
satisfaire la demande, la CDE devrait renouveler son matériel de
production et élargir son réseau en étendant son champ
captant dans les zones non couvertes.
La Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) est la
société de patrimoine. Placée sous la tutelle technique du
Ministère de l'Eau et de l'Énergie, et de la tutelle
financière du Ministère des Finances, la CAMWATER gère
pour le compte de l'État du Cameroun, les biens et droits
affectés au service public de l'eau potable en milieu urbain et
périurbain. Elle est chargée de la gestion de l'ensemble du
patrimoine Hydraulique de l'État en milieu urbain et périurbain.
Elle a pour missions :
> la gestion des biens et droits affectés au service
public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain.
40
? La construction, la maintenance et la gestion des
infrastructures de production, de stockage et de transport de l'eau potable;
? La planification, la réalisation d'études, la
maîtrise d'ouvrage, la recherche et la gestion des financements pour
l'ensemble des infrastructures et ouvrages nécessaires au captage,
à la production, au transport, au stockage, et à la distribution
de l'eau potable;
Figure 6 : Les acteurs de l'eau
Source :
www.cde.cm
Au Cameroun dont, quatre principaux acteurs s'occupent de la
question de l'eau. Avec en première position, le Ministère de
l'Energie et de l'Eau qui établit un contrat de concession avec la
camwater et un contrat d'affermage avec la CDE. Ensuite la camwater s'occupe de
la recherche des financements auprès des bailleurs de fonds
(troisième acteur) ; enfin, la CDE s'occupe de la production et de la
distribution de l'eau potable.
41
Tableau 6: Etat des forages de la
CDE dans la ville de Garoua
Zone d'implantation du forage
|
Code du forage
|
Débit du forage (en litre par seconde)
|
Etat du forage
|
Djamboutou
|
F6
|
22
|
En service
|
F7
|
20
|
En service
|
F8
|
22
|
En service
|
F9
|
33
|
En service
|
F10
|
19,5
|
En service
|
F11
|
23,5
|
En service
|
F12
|
19
|
Hors service
|
F13
|
19
|
Hors service
|
F14
|
33,5
|
En service
|
Plateau
|
F1
|
5
|
En service
|
F2
|
11
|
En service
|
F3
|
14,7
|
En service
|
F18
|
36
|
En service
|
F19
|
30,5
|
En service
|
Gaschiga
|
F15
|
14
|
En service
|
F16
|
22
|
Hors service
|
Source : enquête terrain, 2016
Les contraintes financières d'abord et l'urbanisation
anarchique ensuite, freinent l'extension du réseau public. Les
enquêtes de terrain révèlent que 14,8 % des ménages
enquêtés disposent d'un branchement au réseau public tel
qu'illustré dans le tableau 7 ci-dessous.
Tableau 7: Proportion des
abonnés au réseau public
Quartiers
|
Ménage enquêtés
|
Nombre de ménage abonné à la
Camwater
|
Proportion en %
|
Yelwa
|
32
|
3
|
2,5
|
Poumpouré
|
16
|
1
|
0,8
|
Liddiré
|
33
|
8
|
6,6
|
Laindé
|
40
|
6
|
4,9
|
Total
|
121
|
18
|
14,8
|
Source : enquête terrain 2016
42
II.1.2 : Les bornes fontaines
Une borne fontaine est un équipement public et
collectif qui fournit de l'eau à un village ou un quartier dans les
endroits dont les habitations n'ont pas de connexion directe à l'eau.
Pour Mouiri (1985), une borne fontaine est un ouvrage permettant le
prélèvement de l'eau nécessaire à la boisson, la
préparation, la cuisson des aliments ou tout autre usage domestique. Il
est raccordé au réseau de distribution d'eau potable et
implanté dans le domaine public où il est mis à la
disposition des populations. Les B.F sont en Afriques, des ouvrages
prioritaires et stratégiques pour un accès à l'ensemble
des populations locales à une eau potable de qualité, pour de
nombreux organismes internationaux, tels que la Banque mondiale, l'ONU, la FAO,
et pour les gouvernements nationaux. Il existe plusieurs modèles
économiques pour assurer la viabilité de cet ouvrage collectif.
La solution la plus courante en Afrique, est le paiement de l'eau au litre
à un gardien, qui est également chargé de l'entretien, de
la maintenance ainsi que des heures d'ouverture afin d'éviter le vol
d'eau. Les B.F s'intègrent dans un système complet de
distribution d'eau potable au grand nombre et de ce fait, posent un certain
nombre de problèmes. Ces derniers sont notamment liés à
l'exploitation et la gestion qui contribuent à assurer la
pérennité des ouvrages. Les B.F trouvent leur justification dans
l'exécution du programme de la DIEA (Mouiri, 1985).
A leur création, les B.F étaient la solution aux
problèmes d'approvisionnement en eau potable des ménages pauvres
pour la plupart, car les consommations étaient payées soit par
les municipalités, soit par les utilisateurs eux-mêmes à
des prix très bas. C'est pour cela que l'eau prélevée
à la B.F était gratuite pour les consommateurs. Ce qui n'est plus
le cas aujourd'hui où l'eau est vendue aux utilisateurs des B.F par
l'intermédiaire d'un fontainier, qui reste responsable vis-à-vis
de la société d'exploitation en payant les factures de
consommation. Cependant, de nombreux individus mettent à la disposition
des ménages pauvres dépourvus de branchements, un robinet auquel
ils s'approvisionnent à des prix identiques à ceux des
maïroua dans la ville de Garoua.
Compte tenu de l'accroissement démographique, des
moyens limités de la CUG et de l'absence des Bornes Fontaines gratuites,
la CUG fournit une autorisation de vente d'eau aux fontainiers. Ces derniers
approvisionnent les ménages en eau potable au coût de 25FCFA le
bidon (25 et 30 litres). Ils payent le droit de place qui s'élève
à 100FCFA par jour ou un forfait mensuel de 3000F CFA. Ces Bornes
Fontaines sont réglées pour débiter de dix à
43
quinze litres par minute. Cependant le fermier se
réserve le droit de supprimer, déplacer les appareils existants
ou de refuser l'implantation de nouveaux appareils dont l'utilisation pourrait
perturber le régime de distribution ou dont l'usage a été
détourné de celui pour lequel il avait été
installé. Les frais de pose des compteurs et la facturation des
quantités d'eau consommée sont supportés par le
propriétaire. Le tarif appliqué aux fontainiers est de 293 FCFA
le mètre cube, quelque soit la quantité consommée. Ce sont
beaucoup plus, les revendeurs d'eau qui s'y approvisionnent. D'après les
enquêtes de terrain, seul 16,4 % des ménages enquêtés
s'approvisionnent principalement en eau potable dans les Bornes Fontaines comme
l'indique le tableau ci-après.
Tableau 8 : Proportion des ménages
s'approvisionnant dans les Bornes Fontaines
Quartiers
|
Ménage enquêtés
|
Nombre de ménages s'approvisionnant à la
Borne Fontaine
|
Proportion en %
|
Yelwa
|
32
|
9
|
7,4
|
Poumpouré
|
16
|
6
|
4,9
|
Liddiré
|
33
|
2
|
1,6
|
Laindé
|
40
|
3
|
2,4
|
Total
|
121
|
20
|
16,4
|
Source : enquête terrain, 2016
II.2 : LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT
Les difficultés d'approvisionnement en eau des
populations, contraignent ces dernières à se tourner vers
d'autres sources telles les puits privés et communautaires, les forages
publics, canaris, les revendeurs d'eau.
II.2.1 : Les puits : privés et communautaires
Un puits à eau, est le résultat d'un
terrassement vertical, mécanisé ou manuel, permettant
l'exploitation d'une nappe d'eau souterraine, autrement dit un aquifère.
L'eau peut être remontée au niveau du sol grâce à un
seau ou une pompe, manuelle ou non. Les puits sont très divers, que ce
soit par leur mode de creusement, leur profondeur, leur volume d'eau, ou
Les puits communautaires (oeuvre des dons) sont
aménagés et disposent de plus grandes quantité d'eau. Ils
subissent aussi une forte évaporation durant les périodes
sèches.
44
leur équipement. C'est aussi, un trou vertical, le plus
souvent circulaire et à parois maçonnées, entouré
parfois d'une margelle, creusé dans le sol pour atteindre une nappe
aquifère (Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, 2016).
Les puits sont réalisés à l'aide d'une technique
traditionnelle très simple : il est creusé avec une pelle et une
pioche. Toutefois, des moyens mécaniques sont utilisés pour
éviter les efforts physiques intenses. Le sol doit être
suffisamment exploitable et la nappe phréatique peu profonde pour
pouvoir avoir recours à la technique traditionnelle.
Généralement, les puits sont entourés de pierres pour les
rendre plus solides et l'intérieur munis de buses. Cependant, le
cuvelage (au moyen d'anneaux de béton) est une solution plus efficace.
Les puits creusés sont peu profonds et peuvent aller de 10 à 20 m
de profondeur; certains font 30 à 40 m, mais ils sont plutôt
rares. Compte tenu de cette faible profondeur, ils sont plus facilement
exposés à la pollution et à l'assèchement,
contrairement aux autres types de puits (puits forés).
Appelé « waourou » en Fulfulde, la
majorité des puits dans la ville est traditionnel. Situés
à l'intérieur des concessions, ces puits desservent le
propriétaire et les ménages environnants. Leurs parois sont non
cuvelées, les margelles (existantes) abîmées, et les
couvercles confectionnés à base de vieilles tôles. Dans les
quartiers enquêtés, les puits ont tous en commun de vieux pneus
utilisés à la fois comme buse et margelle. L'extraction se fait
manuellement à l'aide d'une corde au bout de laquelle est
attachée un « puisoir » : petits sacs en caoutchouc, bidons
usés, assiettes abimées, qui le plus souvent jonchent le sol des
alentours boueux. Ces équipements sommaires et en mauvais état
posent des problèmes de salubrité. Dans certains quartiers, les
eaux de ces ouvrages précaires sont directement consommées par
les populations. Il est fréquent de rencontrer des ménages qui
élèvent les poissons dans les puits. Ils les nourissent en y
introduisant du riz et des déchets alimentaires, une pratique qui rend
l'eau impropre à l'utilisation.
Les photos 4, 5 et 6 en sont des illustrations. La photo 6
particulièrement, présente un puits à Liddiré sans
margelle avec des pneus (A) utilisés comme buses ; la bouteille (B) et
la corde (C) constituant les outils d'extraction sont posés à
même le sol. Les eaux usées (D), tout à côté,
sont des éléments majeurs de pollution de l'eau. La
photo 7 présente un de ces ouvrages. Malgré les mesures prises
pour limiter la contamination de l'eau notamment, la dalle antibourbier (A), et
les chaussures laissées au pied de la dalle (C), l'eau de ce puits est
toujours exposée car est à ciel ouvert. La corde (B)
utilisée pour l'extraction traine au sol. Les enfants (D) munis des
bidons (E) constituent la tranche d'individus qui subissent la «
corvée d'eau ».
45
Planche 1 : les puits traditionnelles sommairement
amenagés
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 4: Puits à Yelwa Photo 5: Puits
à Liddiré
A
B
D
E
C
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016 Source:
Enquête de terrain, Janvier 2017
Photo 6 : Un puits à
Liddiré Photo 7 : Puits communautaire
46
La profondeur des puits varie entre 0.88 m et 14 m. Cette
faible profondeur nous indique qu'ils sont alimentés par les nappes
superficielles, elles-mêmes s'alimentant selon un mode directe (l'eau de
pluie s'infiltre à l'horizontale de l'aquifère, parvient à
la nappe par percolation à travers la zone non saturée
après avoir comblée le déficit en eau du sol et
l'évapotranspiration).
II.2.2 : Les forages publics
Selon wikiwater (2016), le forage est l'action de creuser un
trou (aussi appelé « Puits » dans le domaine de la
prospection) dans la Terre. L'équipement du puits, tel les tubages, et
de manière générale les moyens techniques permettant de
creuser, varient en fonction de son dimensionnement et de ses objectifs. On
fore pour prospecter et/ou exploiter le sous-sol. Par exemple, des puits sont
forés pour : trouver et exploiter des ressources naturelles enfouies
(eau, pétrole, ressources minières). Un forage est aussi, un
ouvrage de captage vertical permettant l'exploitation de l'eau d'une nappe,
contenue dans les interstices ou dans les fissures d'une roche du sous-sol
qu'on nomme aquifère. L'eau peut être remontée grâce
à une pompe, manuelle ou motorisée. Ces puits modernes sont
creusés par percussion d'un outil dans le sol ou par l'action rotative
d'un outil coupant (tarière, foreuse,
trépan) tournant autour d'un axe vertical et qui brise
et mâche les roches dont les résidus sont remontés le plus
souvent par des boues à la surface. Ils peuvent atteindre jusqu'à
300 m de profondeur, (Aquaportail, 2016).
Ce sont en réalité des sources d'eau potable
alimentées par les aquifères profonds. Ces eaux exploitent le
réseau de failles de la roche-mère. Leur alimentation se fait de
manière indirecte, en relation avec l'extension du réseau de
faille. Le rendement de la nappe varie en fonction du degré de
fracturation de la roche, son type et le profil de son altération. Dans
la ville, il existe de nombreux forages équipés de PMH (Pompe
à Motricité Humaine) réalisés soit par la
Communauté Urbaine de Garoua, soit par les mairies, le FEICOM, le Budget
d'Investissement Public, ou encore des dons japonais pour la majorité.
Ces ouvrages, réalisés par deux principales entreprises (GEOFOR,
basée à Djamboutou et HYDROFOR située à
Laindé), sont gérés par les communautés
organisées en comités de gestion. Le coût
élevé de réalisation de ces ouvrages explique leur nombre
réduit. Bien que provenant du sous-sol, les eaux des forages sont
sujettes aux pollutions. La nature du sol peut ainsi négativement
influencer la qualité des eaux de ces ouvrages réalisés
par des experts. C'est le cas du forage réalisé par la SNEC
à Ngalbidjé qui est aujourd'hui abandonné, car produisant
des eaux ferrugineuses.
47
La photo 8 présente une oeuvre du don Japonais (C)
à Laindé munit d'une pompe à motricité humaine (D)
et d'un mur de protection (A). Les populations laissent les chaussures à
l'extérieur (B) avant de se procurer de l'eau. La photo 9
présente un forage protégé d'un mur (D), doté de
pompe pédestre (C) et munit d'un fût de stockage (A).
Planche 2 : Les forages publics
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 8 : Don japonais à Laindé Photo
9 : Forage équipé d'un fût de stockage
Les forages sont tous dotés de PMH, pour l'essentiel
des dons japonais et projets communaux. Dans les quartiers comme
Poumpouré, qui est dépourvu de forages, les populations
s'approvisionnent à majorité chez les « maïroua »
en achetant le bidon de 30 litres à 75F CFA. Pour remédier
à cette situation, les plus aisés prennent souvent l'initiative
de venir en aide au plus démunis. C'est ainsi qu'un « bienfaiteur
» a installé un robinet à l'extérieur de son domicile
et instauré des heures d'ouverture pour alimenter gratuitement les
populations environnantes en eau potable. La plupart des personnes
interrogées y voient une manifestation de pouvoir et
préfèrent s'approvisionner chez les vendeurs d'eau. De
même, la position des forages (concentration autour d'un lieu
donné) et leur nombre réduit ne favorise pas le respect de la
norme prescrite à la DIEPA en 1981 : un point d'eau moderne pour chaque
tranche de 250 habitants. Une situation qui ne peut garantir l'accès de
tous à l'eau potable. Les enquêtes de terrain montrent que 21,4%
des ménages ont les forages comme principale source d'approvisionnement
en eau potable.
48
Tableau 9: Proportion des
ménages s'approvisionnant au forage
Quartiers
|
Ménage enquêtés
|
Nombre de ménage s'alimentant au
forage
|
Proportion en %
|
Yelwa
|
32
|
9
|
7,4
|
Poumpouré
|
16
|
0
|
0
|
Liddiré
|
33
|
8
|
6,6
|
Laindé
|
40
|
9
|
7,4
|
Total
|
121
|
26
|
21,4
|
Source : enquête terrain, 2016
II.2.3: Les revendeurs d'eau
Le service de revente d'eau par des privés s'est
largement répandu dans la ville de Garoua. Localement appelé
« maïroua », les revendeurs d'eau sont des individus qui ont
pour principale occupation, l'achat et la revente de l'eau (livraison à
domicile). Dans la ville de Garoua, les problèmes d'approvisionnement en
eau ont contribué à l'émergence de cette activité
très couteuse aux populations locales. Des individus, munis de
«pousse-pousse», transportent entre quatre et huit bidons d'eau.
Acheté à la borne fontaine au prix de 25 et 30 F CFA le bidon de
25 et 40 litres respectivement, le bidon est revendu entre 50 et 100 F CFA aux
populations. Ces prix sont variables en fonction des quartiers, de la distance
au domicile du client, des saisons, de l'état de la route et des liens
qui unissent le VE au client. Durant les périodes de pénurie et
même pendant la saison pluvieuse où les voies de desserte sont
boueuses, les « maïroua » ne livrent que chez les plus offrants.
Le coût de l'eau peut alors aller au delà de 150 F CFA le bidon de
40 litres nous indique un vendeur d'eau. Les « maïroua », gros
enchérisseurs de la ressource vitale, ne sont pourtant pas reconnus par
la CUG.
La photo 10 montre un « pousse-pousse » (A)
utilisé par les « maïroua » muni des bidons de 40 litres
(B) s'alimentant à la borne fontaine.
Planche 3 : maîroua à la borne fontaine
49
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 10: « maïroua » s'approvisionnant
à une borne fontaine
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 11 : « maïroua »
à une borne fontaine
Bien que coûtant très cher, 46,3% des ménages
enquêtés confient leur approvisionnement en eau potable aux
revendeurs d'eau.
50
Tableau 10: proportion des
ménages s'approvisionnant chez les maïroua
Quartiers
|
Ménage enquêtés
|
Nombre de ménages
s'approvisionnant chez les maïroua
|
Proportion en %
|
Yelwa
|
32
|
11
|
9,1
|
Poumpouré
|
16
|
9
|
7,4
|
Liddiré
|
33
|
15
|
12,4
|
Laindé
|
40
|
21
|
17,4
|
Total
|
121
|
56
|
46,3
|
Source : enquête terrain 2016
De façon générale, les «
maïroua » occupent la première place dans les sources
d'approvisionnement en eau potable suivi des forages, des Bornes Fontaines, du
réseau public (Camwater), et des puits tel qu'illustré dans la
figure ci-dessous.
Source : enquête de terrain, 2016
Figure 8: Proportion des
ménages par sources d'approvisionnement
II.2.4 : Les petits détaillants
Une autre catégorie de revendeurs d'eau est située
au bas de l'échelle. Elle est
constituée des individus, qui se baladent dans les
quartiers et marchés munis des seaux transparents. L'eau est
artisanalement empaquetée dans de petits plastiques blancs et vendue
à 25 F CFA l'unité. « Un bidon de 40 litres acheté
à la BF à 30 FCFA, donne un minimum de 40 sachets »
déclare un vendeur d'eau au marché de Yelwa. Ce qui fait un
profit d'au moins 1000 F CFA par bidon vendu. Cette catégorie de
vendeurs est majoritairement constituée des enfants d'âge
scolaire. Les uns vont à l'école « par saison », les
autres n'y vont plus, tandis
51
que d'autres encore n'y sont jamais allés, ce commerce
constituant leurs activités quotidiennes. A côté de ces
derniers se trouve des revendeurs d'eaux minérales en sachets. En effet,
les grands producteurs d'eau minérale sont présents dans la
ville. Nous avons pu identifier : Sahel, Opur, Tangui, Supermont, Aqua-bell.
Ceux-ci font la vente en gros des sachets d'eau plastiques que les enfants et
adultes achètent. Ils sont ensuite rangés dans des seaux
transparents contenant des blocs de glace. Contrairement au premier, les
sachets sont vendus à 50 F CFA l'unité. Les eaux minérales
grands « formats » étant à la bourse des plus
nantis.
La photo 12 présente un vendeur d'eau au
marché de Yelwa. Le seau transparent (A) est le récipient qui
contient les sachets d'eau (B). Les plastiques (C) non biodégradables
sont jetés sur place après usage. La photo 13 montre une jeune
fille d'âge scolaire vendant l'eau dans le quartier.
Planche 4 : Vendeur d'eau
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016 Photo 13 :
Vendeuse d'eau dans le quartier
Photo 12 : Vendeur d'eau au marché de Yelwa
II.2.5 : Les canaris
Garoua est une ville chaude où les pics de
températures atteignent 40°C à l'ombre. Cette chaleur
accroît les besoins en eau du corps. Ses habitants ont
développé des méthodes d'adaptation, devenues culturelles
pour faire face à la soif. Dans les maisons, et les rues, sont
disposés des canaris de capacités variables. Les vendeurs d'eau,
les propriétaires, les passants peuvent les remplir et tout individu
peut y boire. Ces canaris sont couverts de contre-plaqué ou de plateau
(parfois usé), et pourvus soit d'un gobelet, soit d'une assiette
à usage commun.
52
Une pratique qui présente une multitude de risques. Si
les propriétaires ne les nettoient pas, les « maïroua »
ne le font pas au moment du remplissage. Ensuite, les objets utilisés
comme couvercle ne sont pas hygiéniques. Le plus souvent, ces canaris,
usés par le temps laissent entrer des particules de poussière.
Enfin, le gobelet à usage commun constitue un gros facteur de
contamination.
La photo 14 ci-dessous, présente un canari (C)
à l'entrée d'un domicile à Liddiré, couvert d'un
plateau (B) laissant une ouverture (A). Cette dernière est le point
d'entrée des particules qui voltigent sous la chaleur de la
journée. La photo 15, nous montre un individu se
désaltérant dans un canari (C) couvert d'un contre plaqué
(B) à Yelwa à l'aide d'un gobelet commun (D), facteur de
propagation des agents pathogènes.
Planche 5 : Les canaris
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 14 : Canari devant un domicile Photo 15 :
Canaris devant une boutique
Dans les quartiers, on note une diversité des sources
d'approvisionnement en eau potable dont les principales, classées par
ordre décroissant sont : les revendeurs d'eau, les forages, les bornes
fontaines payantes, le réseau public, les puits et les canaris. Dans les
zones où existent les forages, ces derniers constituent la
deuxième source d'approvisionnement en eau potable des populations. La
majorité des familles confie ainsi leur approvisionnement en eau potable
à un maillon de la chaine (maïroua) non reconnu par la
municipalité de la ville de
53
Garoua. Un groupe d'individus qui fixe les prix de l'eau selon
leur tempérament, leur affinité avec les clients...
II.3 : DIFFERENTE SOURCE D'APPROVISIONNEMENT DANS
QUELQUES QUARTIERS ENQUETES
II.3.1 : Laindé
Quartier en cours de densification, Laindé est
très peuplé ; d'après les projections, sa population en
2017 s'élèverait à 16 186 habitants (contre 10 016 en
2005). Le quartier compte 06 forages dotés de pompes à
motricité humaine, pour l'essentiel des dons japonais et projets
communaux. La distance moyenne entre les forages d'après les calculs
faits à l'aide de QGIS s'élève à 256,2
mètres et dont rapprochés les uns des autres ; une
répartition qui ne peut garantir l'accès géographique de
tous les habitants du quartier à l'eau potable. Selon les enquêtes
de terrains, 22,5% des ménages du quartier s'approvisionnent dans les
forages ; ce qui correspond dans cette proportion, à un forage pour 606
habitants, soit le double de la norme définie lors du lancement de la
DIEPA en 1981.
Source : enquête terrain 2016
Figure 9 : schéma d'approvisionnement en eau
à Laindé
La figure ci-dessus présente le schéma
d'approvisionnement en eau potable des populations de Laindé.
L'insuffisance des Bornes fontaines (06 au total) amène 52,5% des
ménages à s'approvisionner chez les vendeurs d'eau, qui en
fonction des saisons décident du prix de l'eau potable.
54
Tableau 11 : proportion des ménages par source
d'approvisionnement à Laindé
Source d'approvisionnement
|
Proportion (en %)
|
Réseau de la CDE
|
15
|
Borne Fontaine
|
7,5
|
Vendeur d'eau
|
52,5
|
Forage
|
22,5
|
Puits
|
2,5
|
Total
|
100
|
Source : enquête 2016
II.3.2 : Yelwa
Yelwa est un quartier précaire dense situé au
Sud de l'arrondissement de Garoua 1er avec en 2017, une population
estimée à 9 723 habitants. Il possède trois forages dont
deux sont des dons et le troisième, oeuvre d'une mosquée, est
implanté juste à l'entrée de cette dernière. Les
fidèles y ont recours pour leur ablution. Les enquêtes de terrain
nous indique que 34,4% des ménages, soit la majorité,
s'approvisionnent chez les revendeurs d'eau tandis que ceux s'approvisionnant
en aux bornes fontaines et aux forages sont égaux à 28% dans
chaque cas. Dans cette proportion, on a 907 personnes par forage, soit le
triple de la norme réglementaire. Pour combler ce gap, les populations
sont obligées de s'alimenter aux 14 bornes fontaines existantes pour
certains, et d'autres sont obligés de s'adresser aux maïrouas, qui
renchérissent le coût. Comme à Laindé, les forages
sont relativement rapprochés les uns des autres avec une distance
moyenne 300 mètres.
55
Source : enquête terrain 2016
Figure 10 : schéma d'approvisionnement en eau
à Yelwa
L'approvisionnement en eau à Yelwa reste similaire
à celui de Laindé à la seule différence que les BF
y sont plus présentes ; la plus part des ménages s'alimente chez
les vendeurs d'eau. Très mobile, ils livrent à domicile.
Tableau 12 : proportion des
ménages par source d'approvisionnement à Yelwa
Source d'approvisionnement
|
Proportion (%)
|
Réseau de la CDE
|
9,6
|
Borne Fontaine
|
28
|
Vendeur d'eau
|
34,4
|
Forage
|
28
|
Total
|
100
|
Source : enquête 2016
II.3.3 : Poumpouré
Situé en zone centrale tramée, Poumpouré
est un quartier bien loti sur sa facette avant, avec des maisons cossues et
clôturées. Malgré ce caractère
élégant, l'arrière est mal construit, avec des maisons en
matériaux provisoires. Là, les habitations présentent les
mêmes caractéristiques que celles des quartiers précaires
denses même si d'autres dignitaires y sont
56
implantés de manière disséminée.
Ses habitants pauvres ont les mêmes difficultés d'accès
à l'eau potable que ceux des quartiers précaires de la ville.
C'est aussi là que l'on trouve la majorité des puits
aménagés, dont certains sont équipés de moteurs.
Poumpouré est un quartier entièrement
dépourvu de forage. Les populations s'approvisionnent à 56,2%
chez les « maïrouas » au lourd tribut de 75 F CFA le bidon de 30
litres et 37,5% s'approvisionnent directement à l'unique borne fontaine
comme le montre le tableau 13.
Tableau 13 : proportion des ménages par
source d'approvisionnement à Poumpouré
Source d'approvisionnement
|
Proportion (%)
|
Réseau de la CDE
|
6,3
|
Borne Fontaine
|
37,5
|
Vendeur d'eau
|
56,2
|
Forage
|
0
|
Total
|
100
|
Source: enquête 2016
Source : enquête 2016
Figure 11 : schéma d'approvisionnement en eau
à Poumpouré
Nous avons sur la photo 16, un puits aménagé
avec une margelle (A) bien construite et dont les alentours (C) sont
protégés des écoulements et infiltrations
extérieurs ; la corde (D) est relativement suspendue limitant les
contaminations et le puisard (B) toujours placé au dessus d'une
57
dalle (E) limitant l'introduction des corps
étrangers à l'intérieur du puits. C'est à
Poumpouré que de tels ouvrages sont présents.
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 16: un puits aménagé à
Poumpouré
II.3.4 : Kotta Liddiré
Liddiré, n'échappe pas aux observations faites
dans les quartiers précédents. La plupart des ménages,
45,5% s'approvisionnent en eau potable chez les vendeurs d'eau. Le quartier ne
compte en effet que deux forages alimentant 24,3% de la population.
D'après les enquêtes c'est le quartier le mieux desservi en eau
par le réseau public par rapport aux trois quartiers
précédents avec 24,1% des ménages possédant un
raccordement à la Camerounaises Des Eaux. Comme l'indique le tableau 14,
c'est aussi le quartier où le taux d'approvisionnement à la borne
fontaine est le plus bas avec 6,1% des ménages.
58
Tableau 14 : proportion des
ménages par source d'approvisionnement à Liddiré
Source d'approvisionnement
|
Proportion (%)
|
Réseau de la CDE
|
24,1
|
Borne Fontaine
|
6,1
|
Vendeur d'eau
|
45,5
|
Forage
|
24,3
|
Total
|
100
|
Source: enquête 2016
I.4 : LES USAGES DE L'EAU
Les usages domestiques de l'eau sont les plus vitaux pour
l'Homme. On estime qu'ils représentent 10 % de la consommation mondiale
de l'eau. Outre de la boire, les Hommes l'utilisent dans leur vie quotidienne
pour leur hygiène et leur tâche ménagère : cuisson,
nettoyage, rinçage, ou arrosage. En zone semi-aride à l'instar de
Garoua, la consommation domestique de l'eau est réduite pour des raisons
de disponibilité. Elle n'est pas facilement accessible ; il faut
parcourir de grandes distances pour la chercher au forage, à la borne
fontaine ou au puits (communautaire). De plus, les conditions climatiques
obligent les populations à se désaltérer de façon
régulière. Ce serait dans le but d'éviter les risques de
déshydratation que les domiciles et les rues sont pourvus de canaris
contenant de l'eau de boisson.
Au plan agricole, l'agriculture sans apport d'eau autre que
celui des précipitations est très contraignante surtout dans les
zones où le régime de précipitation est très
contrasté. L'irrigation y est utilisée pour éviter des
limites au niveau du choix des cultures. Cette pratique représente 70%
de la consommation mondiale de l'eau. A Garoua, la culture d'oignon de saison
sèche très répandue nécessite de grands apports
d'eau par irrigation.
59
Source: Enquête de terrain, Janvier 2017
Photo 17 : Culture d'oignon en saison
sèche
D'après le journal Le Monde (2017), il faut environ
1500 litres d'eau pour produire 1kg de boeuf. L'élevage est ainsi un
grand consommateur d'eau. Garoua étant une importante zone
d'élevage bovin, d'énormes quantités d'eau sont
utilisées à cette fin. L'alimentation du bétail
nécessitant un approvisionnement abondant en eau. Avec cette pression
supplémentaire, l'accès à l'eau devient concurrent.
L'usage de l'eau à des fins industrielles
représente 20 % de la consommation mondiale en eau. Dans la ville de
Garoua on note la présence des brasseries, des boulangeries, des
hôtels qui y sont de grands consommateurs d'eau. Dans les quartiers
enquêtés, les eaux sont principalement utilisées à
des fins domestiques et d'élevage.
60
Tableau 15 : Les usages de l'eau à
Garoua
Origine de l'eau
|
Usages
|
Eau de surface : Bénoué, mayo...
|
- Baignade, consommation
- Nettoyage d'aliment : viande, poisson
- Abreuvoir : boeufs, moutons
- Irrigation des cultures
- Fabrique des parpaings et brique de terre
|
Eau souterraine : forages, puits
|
- Consommation domestique : toilette
corporelle, boisson, linge, vaisselle,
- Consommation industrielle : brasserie, boulangerie,
restauration, hôtels.
|
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Il faut noter que les eaux des mayos sont bues par les
populations au cours de la saison sèche, suite à
l'assèchement des puits et certains forages
Tableau 16 : Diversification des sources
d'approvisionnement dans les quartiers enquêtés
Quartier
|
Poumpouré
|
Laindé
|
Liddiré
|
Yelwa
|
Effec- tif
|
Pour- centage
|
Effec- tif
|
Pour- centage
|
Effec- tif
|
Pour- centage
|
Effec tif
|
Pour- centage
|
CDE
|
1
|
6,25 %
|
6
|
15 %
|
8
|
24,2 %
|
3
|
9,4 %
|
BF
|
6
|
37,5 %
|
3
|
7,5 %
|
2
|
6,1 %
|
9
|
28,1 %
|
Maïroua
|
9
|
56,25%
|
21
|
52,5 %
|
15
|
45,5 %
|
11
|
34,3 %
|
Forage
|
0
|
0 %
|
9
|
22,5 %
|
8
|
24,2 %
|
9
|
28,2 %
|
Puits
|
0
|
0 %
|
1
|
2,5 %
|
0
|
0 %
|
0
|
0 %
|
Total
|
16
|
100 %
|
40
|
100 %
|
33
|
100 %
|
32
|
100 %
|
Source: enquête de terrain, 2016
Le tableau 16 présente la diversité des sources
d'approvisionnement en eau et par là même vérifie
l'hypothèse 1 formulée à l'introduction
générale. En fin de compte, on constate que dans tous les
quartiers enquêtés, la majorité des ménages, pour la
plupart constitués de pauvres, s'approvisionnent en eau potable
principalement chez les vendeurs d'eau. Or, en
61
s'intéressant aux calculs, on constate que ces derniers
payent l'eau potable jusqu'à six (06) fois plus chère que ceux
ayant un abonnement à la CAMWATER ou s'approvisionnant aux forages, ou
aux puits. Les enquêtes de terrain révèlent que ceux
disposant d'un compteur CAMWATER dépensent en moyenne 3000 FCFA par mois
pour l'eau potable en raison de 293 FCFA le m3. Ce qui correspond
pour ce coût à 10 239 litres. Cette quantité est
l'équivalent de 409 bidons de 25 litres qui coutent 20 450 FCFA aux
populations pauvres s'approvisionnant chez les vendeurs d'eau (un coût
qui n'inclut pas les périodes de surenchère). On aboutit ainsi
à une situation où l'absence et/ou l'insuffisance des forages,
contraint les ménages pauvres à payer l'eau de boisson plus
chère que les plus nantis. De plus, cela oblige les plus pauvres
à consommer l'eau insalubre issue des sources douteuses.
Conclusion
Il ressort de ce chapitre que les habitants de la ville de
Garoua font appel à de nombreuses sources d'approvisionnement pour
satisfaire leurs différents besoins en eau. La majorité des
ménages s'adresse aux « maïroua » pour leur alimentation
en eau de boisson. Ces derniers, non reconnus par la municipalité
vendent l'eau à des prix exorbitants aux ménages pauvres. Dans
cette condition, les populations à faible revenu achètent l'eau
plus chère que les nantis. Le fait pour les plus pauvres
d'accéder à l'eau potable à des prix très
onéreux constitue déjà l'une des difficultés
d'approvisionnement en eau potable observées dans la ville de Garoua. On
peut ainsi s'interroger sur la nature des autres difficultés
d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua.
CHAPITRE III : DIFFICULTES
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU
POTABLE DANS LA VILLE DE
GAROUA
63
Introduction
Dans les pays subsahariens, l'accès à l'eau
potable est l'un des problèmes les plus fréquents. Leocardie
(2009) affirmait que l'approvisionnement en eau potable fait partie des
difficultés quotidiennes de la plupart des ménages de Cotonou.
Ils utilisent malgré eux des eaux dont la qualité est
dégradée par diverses pollutions. Le Cameroun n'échappe
pas à cette situation. Dans la ville de Garoua, même si 23,2 % des
ménages enquêtés déclarent ne pas avoir des
difficultés d'approvisionnement en eau potable, il reste tout de
même 76,7 % qui ont
d'énormes difficultés. Ces dernières sont
dues à trois facteurs majeurs. D'abord, l'insuffisance des points
d'eau potable ; ensuite, les facteurs sociaux, enfin le facteur climatique.
Tous réunis, ces facteurs entravent considérablement
l'accès à l'eau potable dans la ville.
III.1 - DIFFICULTES LIEES A L'INSUFFISANCE EN NOMBRE
DES POINTS D'EAU POTABLE
III.1.1: cas de Yelwa et ses environs
L'insuffisance des points d'eau potable dans des espaces
fortement peuplés, amène les populations à parcourir de
grandes distances pour s'approvisionner en eau. D'après le PNDP (s.d) la
population de Yelwa, Foulbéré et Souari s'élèverait
à plus de 17 723 habitants pour un total de trois forages, soit environ
un forage pour 5 908 personnes. Or selon les recommandations faites lors de la
Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement, toute
agglomération de moins de 2000 habitants doit être
équipée d'une mini adduction d'eau potable. Celle-ci
constituée d'un forage équipé d'un groupe motopompe
thermique ou solaire, un château d'eau et quatre bornes fontaines. Mais
Souari qui compte à lui seul 8 000 habitants, n'est pas
équipé de tels ouvrages. Dans de telles conditions, le rythme
d'utilisation des ouvrages existants va augmenter et entraîner une
série de problèmes surtout durant les périodes
sèches : tarissement des forages et pannes dues à la
sur-utilisation de l'ouvrage, disputes et bagarres à l'issue de longues
attentes. Les trois points d'eau potable de cette zone sont insuffisants pour
assurer l'accès facile des populations à la ressource. Les deux
ouvrages de Yelwa ne sont distants que de 200 mètres. Cette situation
contraint les ménages situés autour du point « A »,
à parcourir jusqu'à 871 mètres (distance à vol
d'oiseau) pour atteindre le forage de Souari et plus d'un kilomètre pour
rejoindre ceux de Yelwa. Un trajet pénible que les femmes et les enfants
doivent parcourir chaque jour et souvent plusieurs fois par jour pour avoir
accès à l'eau de qualité.
64
Figure 12: Nombre de forages
à Yelwa et ses environs
Pourtant, l'OMS affirme qu'un individu a accès à
l'eau potable s'il se trouve à moins de 200 mètres du point d'eau
potable le plus proche. Il va s'en suivre une multiplication du nombre de puits
privés (comme l'illustre la figure 10) mal construits et mal entretenus,
produisant des eaux de qualité médiocre. De plus, l'absence des
puits communautaires va accroître l'usage de telles eaux, qui affecte
gravement la santé des populations. La situation s'aggrave dans un
quartier comme Poumpouré qui ne possède aucun forage.
III.1.2 : Cas d'Ouro Labo et Kanadi-Ouest
On rencontre dans la ville, des quartiers dépourvus de
points d'eau potable. C'est le cas des quartiers de Kanadi-Ouest et Ouro Labo
situés au Sud de l'arrondissement de Garoua 1er.
Peuplé d'environ de 18 000 habitants, cette vaste surface ne
possède que deux forages mis en service en 2006 et 2009 respectivement.
Trois fois plus peuplé que Djalingo (qui possède six points
d'eau), elle dispose en revanche moins de points d'eau potable de ce dernier.
Ce qui fait un forage pour 9 000 individus. Ces forages, compte tenu de la
fréquence d'usage ne peuvent être productifs, sans interruption,
tout au long de l'année. En cas de pénurie, ou de panne, c'est 18
000 personnes qui sont exposées aux maladies hydriques.
65
Figure 13 : Répartition des forages
à Ouro Labo
Suivant la figure ci-dessus, les habitants du point A doivent
parcourir plus de 2 kilomètres à pieds pour s'approvisionner en
eau potable à Kanadi-Ouest ou à Ouro Labo ; tandis que ceux du
point B doivent parcourir entre 1,6 et 3,7 kilomètres. D'après le
Ps-Eau (2009), chaque solution technique est viable et adaptée à
des configurations précises. En première approche, la taille de
la localité d'intervention permet de donner une première
idée sur la solution technique qui sera la plus performante. Plus une
localité regroupe un faible nombre d'habitants, moins la solution fera
appel à un haut niveau de technicité. Dans la ville de Garoua,
ces aspects ne sont pas respectés ; ni la taille, ni le nombre
d'habitants ne sont pris en compte. La ville est parsemée de
manière aléatoire de forages munis de pompes à
motricité humaine (dont le coût d'entretien est réduit).
Leur nombre et leur capacité de production sont faibles pour satisfaire
la demande de tous les usagers. De plus leur position à plus de 200
mètres des zones de concentration des habitations ne garantit pas
l'accès à l'eau potable selon les normes établies par
l'OMS.
66
III.2: DIFFICULTES LIEES A LA DISTANCE : CAS DE
LAINDE
Dans un vaste espace, la concentration des points d'eau
potable en un lieu donné est un signe de ségrégation. Cela
contribue à accentuer les contraintes liées à la distance
dans des endroits délaissés. Pour que les populations puissent
pleinement profiter des points d'eau, il est primordial qu'ils soient
équitablement répartis dans le but de réduire la distance
à parcourir. Ce qui n'est pas le cas à Laindé et ses
alentours, peuplés d'environ 19 293 habitants avec dix points d'eau
(trois fois plus que Yelwa) fonctionnels construits entre 1985 et 2005. Ces
points d'eau sont très rapprochés les uns des autres et
concentrés à Laindé (centre) au dépend des zones
alentours tout aussi peuplés.
Comme l'illustre la figure 12, la majorité des dix
points d'eau que possède la zone est concentrée à
Laindé. Sept forages très rapprochés les uns des autres,
desservent le petit espace (A). Les zones B, C, et D fortement peuplées
n'en possèdent aucun. Pour s'approvisionner en eau potable, les
populations de la zone C doivent se rendre à Garoua rural, situé
à environ 1,43 km, tandis que celles de la zone B (Towgo) sont
obligées de se rendre à Laindé situé à
près de 642 mètres. Les plus marginalisés sont les
populations de la zone D (Ouro Lawane) qui doivent effectuer plus de deux km
s'ils souhaitent s'approvisionner en eau potable à Laindé, et
plus de trois kilomètres pour se rendre au point d'eau de Garoua rural.
La position des points d'eau à plus de 200 mètres des zones de
concentration des habitations constitue donc un gros problème
d'accès à l'eau potable. Contrairement à Yelwa,
Laindé et ses environs sont pourvus de cinq puits communautaires. Mieux
répartis dans l'espace, ils offrent d'importantes quantités d'eau
aux populations. Comme mentionné plus haut, suite à ces
difficultés, les femmes et les enfants parcourent de grandes distances
souvent munis de pousse-pousse, à la recherche d'une eau potable telle
que l'illustre la photo ci-dessous.
67
Source: Enquête de terrain, Janvier 2017 Photo
18 : Enfants transportant de l'eau
Figure 14: Concentration des
forages à Laindé
68
Figure 15 : Concentration des forages à
Djalingo
III.3 : QUARTIERS DEPOURVUS DE POINT D'EAU POTABLE
Tandis que certaines zones périphériques
bénéficient de multiples points d'eaux, de vastes zones urbaines
en sont au contraire dépourvues. En tenant compte des multiples usages
de l'eau en zone urbaine, de la forte densité de population, du rythme
de coupure d'eau, ces espaces urbains marginalisés deviennent les plus
vulnérables aux maladies hydriques. L'absence de point d'eau potable
contraint les pauvres (majoritaires) à utiliser les eaux provenant de
leurs différents puits privés, et des VE, et ce à des prix
onéreux. C'est le cas des quartiers comme Poumpouré,
Lopéré, Roumdé Adja. A contrario, Perma, très
faiblement peuplé, possède trois forages.
69
Figure 16 : concentration des points d'eau en
zone faiblement peuplée
III.4 - LES FACTEURS SOCIAUX
Deux facteurs sociaux majeurs complexifient
l'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua: l'accroissement
démographique et la vétusté du matériel de
production.
III.4.1 : L'accroissement démographique
D'après les données officielles et tenant compte
des taux d'accroissement intercensitaire (1987-2005) la Région du Nord
se placerait en 4ème position des régions camerounaises. C'est
une région qui connaît un fort taux d'accroissement avec un taux
de l'ordre de 4% bien plus fort que la moyenne nationale (2.3%). Comme Garoua
en est la principale ville pourvoyeuse de services dans un monde à
dominante rurale, ce facteur démographique devrait inciter à
renforcer les équipements sociaux-économiques sur Garoua pour
servir cette population nombreuse et en forte croissance (Ministère de
l'Habitat et du Développement Urbain, 2012).
70
Tableau 17 : Population du Cameroun par
Région de 2005 à 2013
Régions
|
|
2005
|
|
2010
|
|
2013
|
Adamaoua
|
|
884
|
289
|
1
|
015
|
622
|
1
|
103
|
608
|
Centre
|
3
|
098
|
044
|
3
|
525
|
664
|
3
|
810
|
070
|
Est
|
|
771
|
755
|
|
801
|
968
|
|
820
|
661
|
Extrême-nord
|
3
|
111
|
792
|
3
|
480
|
386
|
3
|
722
|
181
|
Littoral
|
2
|
510
|
263
|
2
|
865
|
795
|
3
|
102
|
849
|
Nord
|
1
|
687
|
959
|
2
|
050
|
229
|
2
|
303
|
916
|
Nord-ouest
|
1
|
728
|
953
|
1
|
804
|
695
|
1
|
851
|
724
|
Ouest
|
1
|
720
|
047
|
1
|
785
|
285
|
1
|
825
|
610
|
sud
|
|
634
|
655
|
|
692
|
142
|
|
729
|
104
|
Sud-ouest
|
1
|
316
|
079
|
1
|
384
|
286
|
1
|
426
|
895
|
Total
|
17
|
463
|
836
|
19
|
406
|
072
|
20
|
673
|
316
|
Source : BUCREP (2005)
La ville de Garoua, tout comme les autres villes du tiers
monde a connu un accroissement démographique important. Alors qu'elle ne
comptait que 63 900 habitants en 1976, la ville est passée de 141 839
habitants en 1985 à 235 996 habitants en 2005. Ce qui a eu pour effet
une augmentation remarquable du nombre d'abonnés. Une augmentation
encore boostée par deux campagnes de branchement au réseau
public: la première baptisée GPOBA financée par la banque
mondiale (visait 44 000 abonnés sur toute l'étendue du territoire
national à 44 000F CFA), et la seconde baptisée IDA, supportait
à 90% les frais de branchement. Comme résultante, le nombre
d'abonnés a triplé en six (06) ans passant d'environ 4000 en l'an
2000 à 12 119 abonnés en 2016 affirme le chef de la division
technique de la CDE de Garoua. Un tel accroissement du nombre d'abonnés
nécessite une augmentation de la production qui malheureusement a
régressée du fait du vieillissement du matériel de
production. La production journalière de 14 616 m3 pour 12
119 abonnés est
71
insuffisante pour satisfaire les besoins en eau potable de la
totalité des abonnés, d'où les nombreuses coupures
d'eau.
Figure 17: évolution de
la population de la ville de Garoua de 1976 à 2005 Source : BUCREP,
2005
Cette accroissement démographique s'accompagne d'une
pauvreté extreme. Le tableau ci-dessous démontre que la situation
de la région du Nord est particulièrement préoccupante
avec une détérioration manifeste de son économie
amplifiée également par un taux d'accroissement
démographique supérieur aux autres régions avec une
moyenne de 4% par an. Garoua n'échappe pas à cette tendance
régionale et on y rencontre une situation de précarité
économique plus importante que dans les autres villes (CUG, 2012).
Tableau 18 : Incidence comparé de
la pauvreté dans trois régions du Cameroun
Régions
|
Incidence de la pauvreté (en
pourcentage)
|
2001
|
2007
|
Est
|
44
|
50,4
|
Nord
|
50,1
|
63,7
|
Ouest
|
40,3
|
28,9
|
Source : INS (2008)
72
III.4.2 : La vétusté du matériel de
production
L'équipement de productions vétuste est victime
de pannes récurrentes. Le matériel utilisé dans les
stations de reprise et ceux des forages datent de 1987 et n'ont pas encore
été rénovés jusqu'à nos jours (CDE Garoua,
2016). On assiste aux dysfonctionnements des matériels clés de
production et de distribution tels les moteurs, les pompes, les conduites, qui
paralysent la production et la distribution de l'eau potable. Certains
équipements très coûteux ne sont pas réparables
à l'instar des moteurs qui une fois endommagés le sont
définitivement. Pour cette raison (coût onéreux) trois
forages (de la CDE) de la ville sont hors service. De plus, les
équipements mal entretenus occasionnent des fuites d'énormes
quantités d'eau potable dans la ville de Garoua.
Planche 6 : matériels vétuste de la cde
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 19: Fuites d'eau au niveau
des compteurs à Laindé
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 20 : canalisation vieillissante
Photo 21 : Matériel vétuste du forage
19
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 24 : tuyaux vétuste au
Plateau Photo 25 : Absence d'entretien des locaux
73
La photo 19, présente un regroupement de compteurs
à Laindé donc les défaillances d'entretien
entraînent des pertes d'immenses quantités d'eau (B). Les
riverains utilisent les seaux (A) pour la récupération tandis que
les gobelets (C) sont utilisés par les passants pour se
désaltérer. La photo 21 quant à elle montre
l'équipement vieillissant (A et B) du forage 19 basé au plateau
datant de 1989 selon la CDE Garoua.
Avec un matériel délabré, la production
est faible et insuffisante pour satisfaire la totalité
des abonnés. Il va s'en suivre de nombreuses coupures
obligeant les abonnés à développer chacun selon ses moyens
des méthodes d'adaptation. D'après nos enquêtes, seuls 6%
des ménages optent pour des sources alternatives sures : eau
minérale, cuves de stockage. Ce qui peut s'expliquer par le faible
pouvoir d'achat des populations. La précarité économique
ne permet pas à la majorité de payer 180 450F CFA de coût
de branchement officiel au réseau public, hormis les frais additionnels
ajoutés en fonction de la nature des obstacles rencontrés.
Planche 7 : tuyaux et moteurs endommagés
Photo 22 : tuyaux vétuste au
Plateau Photo 23 : Moteur endommagé
74
A côté des contraintes ci-dessus citées,
le climat ne facilite pas non plus l'approvisionnement en eau dans la ville de
Garoua
III.5 : LE CLIMAT COMME CONTRAINTE A
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU
III.5.1 : L'impact global du climat sur les ressources en
eau
On observe aujourd'hui, une grande différence entre le
cycle saisonnier d'hier et celui de nos jours. L'Afrique est le continent qui
contribue le moins aux émissions globales de gaz à effet de
serre. Pourtant, elle est particulièrement vulnérable aux effets
du changement climatique. Les effets du changement climatique (réduction
de la production agricole, détérioration de la
sécurité alimentaire, incidence accrue des inondations et de la
sécheresse, propagation des maladies et augmentation du risque de
conflits en raison de la raréfaction des terres et de l'eau) sont d'ores
et déjà évidents.
D'après le Ministère
Délégué chargé de l'Eau du Royaume du Maroc (2016),
les conséquences sur le cycle de l'eau concernent essentiellement la
modification de la moyenne et de la répartition géographique des
précipitations, l'accroissement de l'évapotranspiration, la
recrudescence des périodes de sécheresse et de fortes
précipitations. En effet, les impacts du changement climatique dans le
domaine de l'eau sont déjà visibles un peu partout à
travers le monde, en Californie, au Brésil, dans les pays du Sahel
où des réductions des précipitations sont
enregistrées avec une accentuation des phénomènes
climatiques extrêmes. De même, le réchauffement climatique a
un impact négatif sur la régularité des débits des
rivières. D'un autre côté, les changements climatiques
réduisent le pouvoir auto-épurateur des cours d'eau, ce qui
accentue les problèmes de pollution de l'eau. Toutes ces
conséquences entraînent des pressions supplémentaires sur
les ressources en eau qui subissent déjà des pressions en termes
de surexploitation dans beaucoup de régions du monde. Selon le dernier
rapport du GIEC, les tendances de changement du cycle de l'eau se manifestent
par :
? l'augmentation des températures, et ce depuis le
milieu du 19e siècle
Les températures plus élevées vont
affecter la nature des précipitations (pluies ou neige) ce qui aura un
impact sur le régime de ruissellement. Le réchauffement de la
planète est aujourd'hui une certitude entraînant un
dérèglement du climat affectant le cycle de l'eau et les
ressources en eau. Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur
l'Évolution du Climat (GIEC) a clairement mentionné dans le
5e Rapport d'évaluation que les changements climatiques
impacte quatre secteurs particuliers : l'eau ; les écosystèmes,
aussi bien en eau douce qu'en milieu marin ; les rendements des cultures ; la
santé par l'accroissement des risques de maladies hydriques.
75
? la modification de la moyenne et de la répartition
géographique des précipitations avec des disparités
importantes au niveau régional :
Les changements climatiques ont tendance à modifier la
distribution spatiale et temporelle des précipitations. Ainsi, certaines
régions devraient devenir plus humides, et d'autres plus sèches.
C'est au Sahel et en Afrique de l'Ouest que la tendance à la baisse des
précipitations est la plus forte.
? la recrudescence des périodes de sécheresse et
de fortes précipitations
Les changements climatiques entraînent des changements
dans la fréquence, l'intensité, l'étendue spatiale, la
durée et le timing des événements climatiques
extrêmes. Les événements climatiques extrêmes
représentent un sérieux risque pour la population, les
infrastructures et les écosystèmes ; et ont un impact sur la
quantité et la qualité de l'eau. Les projections montrent qu'il
est très probable que la fréquence des pluies intenses augmente
avec le temps, spécialement dans les hautes altitudes et les
régions tropicales, ainsi que dans l'hémisphère nord. Des
augmentations généralisées des épisodes de fortes
précipitations sont observées même dans les zones où
les précipitations annuelles moyennes diminuent. Les observations
montrent que certaines régions, en particulier l'Afrique, connaissent
des tendances vers des périodes de sécheresses plus intenses et
plus longues depuis 1950.
? La modification du ruissellement, du débit fluvial et
de l'écoulement souterrain
Les changements dans les volumes des précipitations
annuelles et les évènements extrêmes vont impacter le
ruissellement et le taux de recharge des nappes d'eau souterraine.
L'écoulement peut également être affecté par
l'augmentation de l'évapotranspiration. La baisse de la
disponibilité de la ressource en eau dans les régions qui
connaîtront une baisse du ruissellement aura pour conséquence
l'accroissement des conflits entre les différents usages de l'eau. Ces
régions, qui connaissent déjà des pénuries, seront
le plus fortement impactées, avec l'augmentation de la fréquence
et de l'intensité des sécheresses dans les zones arides, et des
épisodes de fortes précipitations destructrices. Dans ces
régions, les populations se rabattront sur les ressources en eau
facilement accessibles, telles les puits privés, présents en
grand nombre dans la ville de Garoua.
? L'augmentation des niveaux des mers
L'augmentation continue des températures
atmosphériques s'est traduite par la fonte progressive des glaciers, la
dilatation thermique de l'eau et par conséquent l'augmentation du niveau
des mers, ce qui menace les villes côtières et les petites
îles qui sont juste au-dessus ou au niveau de la mer. La moyenne globale
du niveau de la mer a augmenté entre le 19e et le
20e siècle et continue encore. La distribution spatiale du
changement n'est pas homogène.
76
L'autre impact du changement climatique est l'augmentation des
catastrophes naturelles liées à l'eau. Au niveau mondial, le
nombre de catastrophes par décennie provoquées par les crues
continentales au cours de la période 1996-2005 a doublé par
rapport à la période 1950-1980 et les pertes économiques
ont été multipliées par 5. Ce qui a été le
cas en 2008 dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord
Cameroun. Il est prévu que les risques d'inondations augmentent
notamment en Afrique tropicale. Si l'augmentation de la fréquence et de
l'intensité des catastrophes naturelles liées à l'eau peut
être en grande partie attribuée au changement climatique,
l'augmentation des pertes liées à ces catastrophes s'explique
essentiellement par des facteurs socio-économiques qui contribuent
à accroître la vulnérabilité des populations :
croissance démographique, pauvreté, précarité,
absence ou manque de planification et d'aménagement urbain, habitat
informel, constructions en zones inondables, absence de systèmes de
surveillance et d'alerte et de gestion des crises, exemple typique de la ville
de Garoua. Avec les changements climatiques, les écosystèmes
d'eau douce sont particulièrement menacés. Enfin, le
réchauffement climatique entraînerait une augmentation de la
demande en eau domestique, industrielle, touristique et pour l'irrigation.
III.5.2 : L'impact du climat sur l'approvisionnement en eau
dans la ville de Garoua
La ville de Garoua est connue pour son climat chaud. Les
températures oscillent entre 28°C et 40°C. Les relevés
météorologiques des 20 dernières années montrent
qu'elle enregistre 1166 millimètres de précipitation annuelle.
Son climat soudanien franc, se caractérise par six mois secs et six mois
de pluie. Cette longue période sèche a des conséquences
néfastes sur le cycle hydrologique. Durant les six mois de saison
sèche, les fortes chaleurs qu'enregistre la ville se ressentent sur les
cours d'eau, les puits, et les forages. Face à la chaleur et au taux de
prélèvements élevés, les petites hauteurs d'eau
(niveau piézométrique) dans les ouvrages tarissent (figures 17,
18, 19, 20, 21) tarissent. Ceci dès le mois de Décembre comme
l'affirme les ménages enquêtés. A partir delà, tous
les besoins en eau sont satisfaits à partir des rares ouvrages (mal
répartis) ayant résistés à la sécheresse.
L'accès devient concurrent et cause des discordes entre les populations.
Les quartiers les plus touchés étant Poumpouré et
Liddiré où le niveau piézométrique des puits est
compris entre 0 et 2 mètres en saison sèche. Même si
à Yelwa et Laindé on rencontre des niveaux
piézométriques de plus de 4 mètres, il faut noter que
très peu supporte la longue période sèche.
77
Figure 18: Diagramme
ombrothermique de Garoua Source :
climate-data.org
Source : enquête de terrain, Novembre 2016.
Figure 19: Profondeur du puits et
niveau piézométrique à Yelwa en période
sèche
78
Yelwa est le quartier qui présente le plus grand niveau
piézométrique (5,5 m) en saison sèche. Malheureusement,
ses populations se plaignent comme tous les autres du tarissement des ouvrages.
On y note aussi des puits de grandes profondeurs associées à de
très petites quantités d'eau, une conséquence directe de
l'assèchement prolongé.
Source : enquête de terrain, Novembre 2016.
Figure 20: Profondeur du puits et
niveau piézométrique à Liddiré en période
sèche
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Figure 21: Profondeur du puits et
niveau piézométrique à Laindé en saison
sèche
79
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Figure 22: Profondeur des puits et
niveau piézométrique à Poumpouré en saison
sèche
Source : Extrait des données sur
les puits et forages du PNDP
Figure 23 : Profondeur des forages et
niveau piézométrique de Garoua
On constate que très peu de forages ont assez d'eau pour
satisfaire les ménages en saison sèche. A partir du mois de
janvier, les habitants se tournent vers les réserves des mayos pour
satisfaire la totalité de leur besoin en eau. En effet, le lit de ces
derniers est recouvert
80
d'une gigantesque couche de sable au fond de laquelle se
trouve une mince couche d'eau. Les riverains creusent ainsi le lit des mayos de
part et d'autre pour y accéder tel qu'illustré par les photos 26
et 27 ci-dessous. La figure 22, illustre le poids des différentes
contraintes faisant obstacles à l'approvisionnement en eau des
ménages.
Figure 24 : Poids des différentes
difficultés d'approvisionnement en eau Source :
enquête de terrain, Novembre 2016
Tableau 19 : Diversité des
difficultés d'approvisionnement en eau par quartier
Quartier Difficultés
|
Laindé
|
Liddiré
|
Poumpouré
|
Yelwa
|
Effec tif
|
Pourcen tage
|
Effec tif
|
Pourcen tage
|
Effec tif
|
Pourcen tage
|
Effec tif
|
Pourcen tage
|
Coût de l'eau
|
13
|
12,5 %
|
8
|
24,2 %
|
6
|
37,5 %
|
16
|
50 %
|
Pénurie
: coupures, tarissement
|
11
|
27,5 %
|
8
|
24,2 %
|
1
|
6,2 %
|
6
|
18,7 %
|
Insuffisance des points d'eau
|
11
|
27,5 %
|
11
|
33,4 %
|
4
|
25 %
|
3
|
9,4 %
|
Distance au point d'eau le plus
proche
|
5
|
32,5 %
|
6
|
18,2 %
|
5
|
31,3 %
|
7
|
21,9 %
|
Total
|
40
|
100 %
|
33
|
100 %
|
16
|
100 %
|
32
|
100 %
|
Source : enquête de terrain,
Novembre 2016
81
Figure 25: Coût de l'eau potable en
fonction des sources d'approvisionnement Source : Enquête de terrain,
Novembre 2016
Du tableau ci-dessus, il ressort que les ménages se
plaignent principalement du coût de l'eau potable (50% des ménages
enquêtés), de l'insuffisance des points d'eau collectif (9,4%), de
la distance élevée au point d'eau potable le plus proche (21,9%)
et des pénuries (18,7%). Associé à la
vétusté du matériel de production, à l'influence
négative du climat sur la ressource et à l'accroissement
démographique, l'hypothèse 2 de départ est
vérifiée.
Source: Enquête de terrain, Janvier 2017 Photo
26: Activité dans le lit du mayo
82
Source: Enquête de terrain, Janvier 2017
Photo 27 : Riverain buvant l'eau du
mayo
La photo 26 présente un mayo complètement
sec. Dans les environs les puits le sont aussi. Les populations pour leur
différents besoins en eau, creusent le lit des mayos (A), afin d'obtenir
une petite couche d'eau (B) pour le linge (D). L'assiette (C) est
utilisée pour collecter cette eau « précieuse ». La
photo 27, présente un mayo dont le lit (A) est creusé ; la fine
couche d'eau (B) obtenue, est directement consommée par les riverains
(C) ou rempli dans un récipient (D) et ramenée dans les
domiciles.
Conclusion
En définitive, il s'agissait dans ce chapitre d'exposer
les difficultés d'approvisionnement en eau en général et
en eau potable en particulier dans la ville de Garoua. Il ressort de l'analyse
que, suite à la distribution disproportionnée des points d'eau
potable, certains ménages doivent effectuer plusieurs kilomètres
à pied sous la chaleur ardente pour ramener de l'eau potable dans leurs
domiciles. Une tâche épuisante conférée aux femmes
et aux enfants. La production de l'eau potable par la société
fermière régresse suite à l'accroissement
démographique, l'accroissement du nombre d'abonnés et à la
vétusté des installations. Enfin, les contraintes climatiques
renforcent la situation de pénurie d'eau obligeant les habitants
à consommer une eau issue des sources douteuses. Au regard de la
diversité des difficultés d'approvisionnement en eau dans la
ville, les sources alter
adoptées par les ménages sont-elles sûres
? Sinon quelles en sont les répercutions sanita
CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET
IMPACT SANITAIRE DANS LA VILLE
DE GAROUA
84
Introduction
L'eau est un écosystème qui renferme une
diversité d'organismes vivants dont certains sont dangereux pour la
santé humaine. Il existe une multitude de paramètres
définissant la qualité de l'eau : physico-chimiques,
organoleptiques, microbiologiques. Nous avons pour cette étude, retenu
les paramètres physico-chimiques. Car, in situ, à
l'issue des mesures, ils peuvent statuer sur la qualité de l'eau. Il
s'agira dans ce chapitre d'étudier la qualité de l'eau
utilisée dans la ville, et ensuite analyser les répercussions de
la consommation de cette eau sur la santé des populations.
IV.1 - LES NORMES INTERNATIONALES DE LA QUALITE DE
L'EAU
Des règles universelles ont été
établies et servent de référence dans l'évaluation
de la qualité des eaux.
IV.1.1 : Les paramètres physico-chimiques
Les paramètres physicochimiques sont
évalués à travers la conductivité, la
température, le potentiel hydrogène.
IV.1.1.1 : La conductivité
La conductivité mesure la capacité de l'eau
à conduire le courant électrique et renseigne sur les zones de
mélange ou d'infiltration. Elle permet d'apprécier le
degré de minéralisation de l'eau dans la mesure où la
plupart des matières dissoutes dans l'eau se trouve sous forme d'ions.
Sa variation permet de suivre le degré de pollution chimique (par les
éléments dissouts). Plus la charge en ions dissouts est
importante, plus la conductivité est élevée, et plus la
qualité de l'eau est médiocre. La minéralisation peut
entrainer un goût salé. Elle est fortement liée à la
température, car varie en fonction de la fluctuation de celle-ci. L'OMS
ne fixe pas des seuils limites, mais l'EU fixe le niveau guide à 400
uS/cm.
En se référant à cette classification,
les puits produisent les eaux de qualité variable dans la ville de
Garoua. La qualité de l'eau est fortement
détériorée par le mode d'occupation de l'espace où
puits et toilettes se côtoient. Elle l'est aussi par le mode
d'assainissement (ordure ménagère, évacuation des eaux
usées) précaire et l'absence d'entretien des ouvrages. Dans
l'ensemble, Liddiré et Yelwa sont les quartiers où les eaux de
puits présentent pour la majorité, une minéralisation
importante. La conductivité des eaux y est supérieure à
1000 uS/cm, ce qui traduit la présence de nombreux
éléments chimiques dissouts néfastes pour la santé
humaine.
85
Tableau 20 : Classification de l'eau en
fonction de la conductivité
Conductivité (uS/cm)
|
Minéralisation
|
Qualité de l'eau
|
C < 100
|
Très faible
|
Excellente
|
100 < C < 200
|
Faible
|
Excellente
|
200 < C <400
|
Peu accentué
|
Excellente
|
400 < C < 600
|
Moyenne
|
Bonne
|
600 < C <1000
|
Importante
|
Utilisable
|
C > 1000
|
Excessive
|
Utilisable
|
Source: Djeuda et al. (2001)
Ceci peut être imputable comme ci-dessus
mentionné au mode d'occupation de l'espace et au système
d'assainissement comme l'illustrent les photos 30, 31, 32 et 33. Ensuite,
à Laindé et à Poumpouré, les eaux sont en
majorité de qualité excellente ; c'est-à-dire que la
minéralisation y va de très faible à peu accentuée.
On y note cependant des eaux ayant une minéralisation excessive
(conductivité supérieure à 1000 uS/cm).
A plus grande échelle (dans la ville entière),
on constate que même les forages produisent des eaux de qualité
variable. Ces dernières sont influencées par la nature des sols
traversés et les activités déployées sur le site.
Les eaux de forage de bonne qualité
(30 uS/cm Conductivité 400 uS/cm) se trouvent à :
Ngourore, Ouro Lawane, Hodango ; ensuite : Perma, Soumpa et enfin : Djalingo
maïdadi, Douli Lakaré, Bikdi, Ngorore, Ngargou. Les eaux ayant une
minéralisation importante et dont de mauvaise qualité (600 uS/cm
conductivité > 1000uS/cm) sont répandues de part et d'autre
dans la ville: Waourou ndao,
Carrière, Garoua-ville, Bockle, Sangueré.
86
Tableau 21 : conductivité
comparée des eaux de quelques puits dans les quartiers
enquêtés
LIDDIRE
|
LAINDE
|
YELWA
|
POUMPOURE
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs
en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
9.30230
|
13.40407
|
1971
|
9.33935
|
13.41941
|
910
|
9.3002
2
|
13.39235
|
1122
|
9.33217
|
13.41601
|
1246
|
9.30203
|
13.40427
|
1617
|
9.33957
|
13.41913
|
945
|
9.2992
1
|
13.39147
|
458
|
9.33201
|
13.41624
|
1326
|
9.30220
|
13.40397
|
1438
|
9.33973
|
13.41904
|
1002
|
9.2991
4
|
13.39169
|
525
|
9.33144
|
13.41641
|
217
|
9.30204
|
13.40427
|
1219
|
9.34040
|
13.41885
|
1100
|
9.2986
9
|
13.39162
|
451
|
9.33129
|
13.41668
|
152
|
9.30193
|
13.40399
|
1187
|
9.34413
|
13.41927
|
1253
|
9.2975
4
|
13.39241
|
767
|
9.33143
|
13.41667
|
732
|
9.30214
|
13.40375
|
1310
|
9.34413
|
13.41947
|
1298
|
9.2958
9
|
13.39355
|
796
|
9.33151
|
13.41679
|
92
|
9.30172
|
13.40339
|
1219
|
9.34432
|
13.41919
|
1427
|
9.2960
6
|
13.39382
|
1560
|
9.33134
|
13.41685
|
82
|
9.30145
|
13.40391
|
1096
|
9.34464
|
13.41979
|
864
|
9.2956
6
|
13.39345
|
878
|
9.33098
|
13.41669
|
797
|
87
LIDDIRE
|
LAINDE
|
YELWA
|
POUMPOURE
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en uS/cm
|
9.30232
|
13.40382
|
2300 mS/cm
|
9.34493
|
13.41931
|
774
|
9.29572
|
13.39382
|
1375
|
9. 33075
|
13.41678
|
227
|
9.30463
|
13.40309
|
1384
|
9.34498
|
13.41984
|
314
|
9.29571
|
13.39459
|
1643
|
9.33078
|
13.41652
|
1902
|
9.30281
|
13.40415
|
1582
|
9.34526
|
13.41992
|
234
|
9.29482
|
13.39212
|
1656
|
9.33084
|
13.41632
|
207
|
9.30402
|
13.40440
|
1763
|
9.34518
|
13.41950
|
360
|
9.29246
|
13.38982
|
1530
|
9.33098
|
13.41655
|
238
|
9.30436
|
13.40431
|
1600
|
9.34542
|
13.41969
|
220
|
9.29229
|
13.38993
|
1536
|
9. 33062
|
13.41594
|
191
|
9.30449
|
13.40434
|
2012
|
9.34546
|
13.42018
|
228
|
9.29197
|
13.38994
|
907
|
9.33058
|
13.41605
|
317
|
9.30501
|
13.40461
|
1858
|
9.34574
|
13.41947
|
190
|
9.29137
|
13.38905
|
1288
|
9.33081
|
13.41596
|
202
|
9.30514
|
13.40463
|
2027 mS/cm
|
9.34 599
|
13.41949
|
203
|
9.29140
|
13.38880
|
1899
|
9.33077
|
13.41572
|
228
|
9.30542
|
13.40470
|
2006 mS/cm
|
9.34630
|
13.41947
|
304
|
9.29080
|
13.38789
|
1057
|
9.33080
|
13.41542
|
206
|
9.30544
|
13. 40457
|
2014 mS/cm
|
9.34662
|
13.41966
|
633
|
9.29115
|
13.38755
|
1208
|
9.33084
|
13.41552
|
261
|
9.30565
|
13.40481
|
1914
|
9.34605
|
13.42021
|
262
|
9.29132
|
13.38710
|
2031
|
9.33154
|
13.41494
|
562
|
9.30579
|
13.40483
|
1814
|
9.34896
|
13.42213
|
1088
|
9.29099
|
13.38688
|
2036
|
9.33187
|
13.41472
|
604
|
88
Figure 26: Conductivité des eaux
de forage
89
Tableau 22 : Récapitulatif de la
conductivité dans les quartiers enquêtés
Quartiers
Conductivité
|
Laindé
|
Liddiré
|
Poumpouré
|
Yelwa
|
Total
|
Nbre de puits
|
Nbre de puits
|
Nbre de puits
|
Nbre de puits
|
82 - 399 uS/cm
|
13
|
0
|
13
|
0
|
26
|
399 - 716 uS/cm
|
4
|
3
|
3
|
4
|
14
|
716 - 1033 uS/cm
|
10
|
0
|
3
|
4
|
17
|
1033 - 1350 uS/cm
|
7
|
5
|
2
|
6
|
20
|
1350 - 1667 uS/cm
|
1
|
5
|
0
|
8
|
14
|
1667 - 1984 uS/cm
|
2
|
7
|
1
|
2
|
12
|
1984 - 2301 uS/cm
|
0
|
6
|
0
|
3
|
9
|
Total
|
37
|
26
|
22
|
27
|
112
|
Source : Enquête de terrain, 2016
La conductivité dans les quartiers
enquêtés est résumée dans le tableau ci-dessus. Il
ressort de ce tableau que la conductivité moyenne des eaux est de 1027,3
uS/cm. En se référant à la classification des eaux en
fonction de la conductivité faite par Djeuda et al. (2001), nous pouvons
conclure qu'elles sont excessivement minéralisées, indiquant
ainsi la présence en grande quantité d'éléments
chimiques nocifs pour la santé humaine. Ce qui permet de vérifier
l'hypothèse 3 sur l'usage des eaux de mauvaise qualité.
IV.1.1.2 : La température
La température est un paramètre qui influence la
solubilité et la dissolution des sels, la solubilité des gaz, le
pH et la conductivité électrique. Elle peut permettre d'avoir les
informations sur l'origine de l'eau. Nya (2014) affirme que
l'élévation de la température est un facteur
d'augmentation des bactéries dans l'eau et entraîne des
problèmes de saveur, couleur et corrosion. Alors que la baisse des
températures entraîne une diminution de l'efficacité dans
le traitement comme la désinfection. Suivant les règles
fixées par l'OMS (1994), l'eau est :
- Excellente si sa température varie entre 20 et
22°C
90
- Passable si elle se situe entre 22 et 25°C
- Médiocre lorsqu'elle est comprise entre 25 et
30°C
- A une température supérieure à
30°C, on parle de pollution excessive
La ville de Garoua étant une zone sahélienne
où les températures sont très élevées, il
devient difficile de voir les zones où la norme établie par l'OMS
soit satisfaite. D'après cette norme, Poumpouré et Liddiré
sont les quartiers où les eaux de puits sont de qualité
médiocre avec des températures comprises entre 25 et 30°c. A
l'opposé, les eaux de Yelwa et Laindé sont excessivement
polluées car ayant des températures supérieures à
30°c.
A l'échelle de la ville, la majorité des eaux de
forages sont excessivement polluées avec des températures
supérieures à 30°c. Seuls quelques quartiers
possèdent des eaux de qualité médiocre (25°c <
température < 30°c) ; il s'agit de Ngorore, Ngargou, Bockle et
Ouro Lawane. La prise en compte simultanée de tous ces paramètres
identifie Liddiré comme zone à risque, car les valeurs de la
température et de la conductivité y sont largement
supérieures aux normes préétablies.
Tableau 23: Température
comparée des eaux des puits dans les quartiers enquêtés
91
LAINDE
|
LIDDIRE
|
YELWA
|
POUMPOURE
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeur en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
9,33935
|
13,41941
|
30
|
9.30230
|
13.40407
|
29
|
9.30022
|
13.39235
|
31,6
|
9.33217
|
13.41601
|
28,8
|
9,33957
|
13,41913
|
29,4
|
9.30203
|
13.40427
|
28,3
|
9.29921
|
13.39147
|
33,1
|
9.33201
|
13.41624
|
28,5
|
9,33973
|
13,41904
|
30,2
|
9.30220
|
13.40397
|
29,5
|
9.29914
|
13.39169
|
33,4
|
9.33144
|
13.41641
|
29,7
|
9,34040
|
13,41885
|
30,6
|
9.30204
|
13.40427
|
30,3
|
9.29869
|
13.39162
|
33,7
|
9.33129
|
13.41668
|
28,7
|
9,34413
|
13,41927
|
30,9
|
9.30193
|
13.40399
|
29,1
|
9.29754
|
13.39241
|
33,4
|
9.33143
|
13.41667
|
27,6
|
9,34413
|
13,41947
|
30,9
|
9.30214
|
13.40375
|
29,5
|
9.29589
|
13.39355
|
34,7
|
9.33151
|
13.41679
|
28,4
|
9,34432
|
13,41919
|
30,5
|
9.30172
|
13.40339
|
29,3
|
9.29606
|
13.39382
|
33
|
9.33134
|
13.41685
|
28,5
|
9,34464
|
13,41979
|
31,2
|
9.30145
|
13.40391
|
29,8
|
9.29566
|
13.39345
|
29,6
|
9.33098
|
13.41669
|
27,9
|
9,34493
|
13,41931
|
30,8
|
9.30232
|
13.40382
|
29,2
|
9.29572
|
13.39382
|
29,3
|
9. 33075
|
13.41678
|
29,2
|
9,34498
|
13,41984
|
33,2
|
9.30253
|
13.40393
|
|
9.29571
|
13.39459
|
29,8
|
9.33078
|
13.41652
|
28,3
|
9,34526
|
13,41992
|
30,9
|
9.30281
|
13.40415
|
29,9
|
9.29482
|
13.39212
|
30
|
9.33084
|
13.41632
|
28,8
|
9,34518
|
13,41950
|
30,1
|
9.30402
|
13.40440
|
29,4
|
9.29246
|
13.38982
|
30,6
|
9.33098
|
13.41655
|
29,1
|
9,34542
|
13,41969
|
31,2
|
9.30436
|
13.40431
|
29,7
|
9.29229
|
13.38993
|
30,3
|
9. 33062
|
13.41594
|
28,3
|
9,34546
|
13,42018
|
30,2
|
9.30449
|
13.40434
|
28,7
|
9.29197
|
13.38994
|
30,4
|
9.33058
|
13.41605
|
29
|
92
LAINDE
|
LIDDIRE
|
YELWA
|
POUMPOURE
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeur s en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
Coordonnées géographiques
|
Valeurs en °c
|
9,34574
|
13,41947
|
30,6
|
9.30501
|
13.40461
|
29,4
|
9.29137
|
13.38905
|
32,1
|
9.33081
|
13.41596
|
28,5
|
9,34 599
|
13,41949
|
30,8
|
9.30514
|
13.40463
|
29,1
|
9.29140
|
13.38880
|
30,4
|
9.33077
|
13.41572
|
28,4
|
9,34630
|
13,41947
|
30,7
|
9.30542
|
13.40470
|
29,7
|
9.29080
|
13.38789
|
31
|
9.33080
|
13.41542
|
29,1
|
9,34662
|
13,41966
|
29,1
|
9.30544
|
13. 40457
|
29,5
|
9.29115
|
13.38755
|
30,9
|
9.33084
|
13.41552
|
29,1
|
9,34605
|
13,42021
|
30,1
|
9.30565
|
13.40481
|
30,5
|
9.29132
|
13.38710
|
30,6
|
9.33154
|
13.41494
|
30,8
|
9,34896
|
13,42213
|
30,9
|
9.30579
|
13.40483
|
29,6
|
9.29099
|
13.38688
|
30,7
|
9.33187
|
13.414721
|
29,2
|
9,34929
|
13,42215
|
|
9.30589
|
13.40497
|
29,2
|
9.29090
|
13.38709
|
31,1
|
9.33186
|
13.41499
|
30
|
9,35042
|
13,42243
|
30,4
|
9.30597
|
13.40491
|
29,8
|
9.29194
|
13.38778
|
31,1
|
9.33208
|
13.41508
|
29,1
|
9,35062
|
13,42255
|
30,9
|
9.30611
|
13.40522
|
29,6
|
9.29181
|
13.38748
|
30,2
|
|
|
|
9,35154
|
13,42262
|
30,2
|
9.30538
|
13.40532
|
29,3
|
9.29946
|
13.38262
|
31,5
|
|
|
|
9,35241
|
13,42236
|
32,1
|
9.30282
|
13.40434
|
|
9.30004
|
13.39306
|
30,8
|
|
|
|
93
IV.1.1.3 : Le potentiel hydrogène
La connaissance du niveau de concentration des ions sur les
ressources en eau se réfère à la notion de pH. Il va
déterminer l'acidité, l'alcalinité et la neutralité
des solutions. C'est un paramètre qui caractérise un grand nombre
d'équilibre physico-chimique et dépend de multiples facteurs
parmi lesquels l'origine de l'eau et la nature des sols traversés. A
partir du pH, on peut classer les eaux de la manière suivante :
Tableau 24 : Interprétation du
pH
Valeurs du PH
|
Interprétation
|
PH < 7
|
Acide
|
PH = 7
|
Neutre
|
PH > 7
|
basique
|
Source: OMS (2004)
C'est un paramètre à surveiller, car un pH acide
peut provoquer des corrosions sur les tuyauteries métalliques pouvant
conduire à une augmentation des concentrations de certaines substances
métalliques dans l'eau comme le plomb. De plus, un pH basique favorise
une diminution de l'efficacité de la désinfection de l'eau au
chlore. De même, celui peu élevé peut causer une coloration
de l'eau et lui donner une saveur amère. Même si certaines valeurs
sont comprises dans les seuils proposés par l'OMS (6.5<pH<8.5), la
grande partie de la ville présente un pH acide. On note aussi des
quartiers ayant un pH basique comme illustré à la figure 25. Ce
qui requiert la mise en place d'autres méthodes de traitement de
l'eau.
IV.1.2 : Les paramètres organoleptiques
Les propriétés organoleptiques de l'eau font
référence à la sensation bonne ou mauvaise que l'on peut
ressentir en reniflant ou en buvant de l'eau : couleur, odeur ou saveur. En
d'autres termes, ils désignent les substances qui peuvent impressionner
les organes sensoriels : goût, arôme, texture. Les odeurs sont
généralement causées par la présence dans l'eau,
des substances relativement volatiles pouvant être organiques ou
inorganiques. Plusieurs paramètres peuvent alors affecter la
qualité organoleptique, à savoir l'ammonium, le chlore, les
nitrates et les nitrites.
La photo 28, présente une eau colorée (B)
issue d'un puits communautaire (A), dont la corde (C) servant au puisage
traîne à même le sol. On se rend compte que certains puits
même dotés d'outils de protection contre la pollution ne
produisent pas de l'eau de bonne qualité. Cet ouvrage qui dessert un
grand nombre de ménages peut devenir un facteur de propagation des
agents pathogènes,
94
qui mettent à mal la santé des populations
riveraines. La photo 29 présente un puits mal entretenu, envahi par des
algues (A) et des débris solides (B). Il est courant de rencontrer ce
genre d'ouvrage dans les quartiers précaires de la ville de
Garoua.
Planche 8 : Eau turbide
Source: Enquête de terrain, Janvier 2017
Photo 28 : Eau d'un puits communautaire
colorée Photo 29 : Puits couvert d'algues
IV.1.3 : Paramètres microbiologiques
Les principaux paramètres recherchés dans les
analyses bactériologiques définies par l'OMS sont : les
coliformes et les streptocoques fécaux. Les coliformes fécaux
sont des éléments pathogènes liés à la
pollution fécale de l'eau et très dangereuses pour la
santé, raison pour laquelle, l'OMS fixe à zéro le taux
maximal.
Tableau 25 : Extrait des normes de
qualité bactériologique de l'eau
paramètres
|
Normes CDE
|
|
Normes OMS
|
|
Escherichia Coli
|
|
< 20 UFC/ml
|
|
0
|
Coliformes
|
|
< 20 UFC/ml
|
|
0
|
Streptocoques fécaux
|
|
< 20/ml
|
|
0
|
Staphylocoques pathogènes
|
|
< 20 UFC/ml
|
|
0
|
Salmonelles
|
absentes
|
|
Absentes
|
|
Source: Keyetat (2014)
95
Figure 27: pH des eaux de forage
96
IV.2: LES SOURCES DE POLLUTION
IV.2.1 : La pollution par les latrines et les eaux
sales
Dans la ville de Garoua, l'occupation anarchique de l'espace
laisse entrevoir une forte pollution des eaux. Une pollution due à la
proximité des fosses sceptiques le plus souvent traditionnelles dans les
quartiers populaires. La disposition des « saré » dans
certains quartiers à l'instar de Yelwa et Liddiré se
présente en véritables labyrinthes. Les fosses sceptiques
situées à l'arrière d'une concession sont en
réalité devant le puits du voisin. L'eau est ainsi polluée
depuis la nappe par percolation et circulation souterraine. Plus
fréquent encore, dans certains secteurs, les eaux issues des toilettes
et celles des activités ménagères sont canalisées
dans les ruelles de desserte. Le mélange donne un liquide noirâtre
qui par infiltration va infecter la nappe souterraine exposant la population
à de graves dangers sanitaires. D'après une étude faite
à Yaoundé, l'Institut National de la Statistique du Cameroun et
l'Institut fédéral des géosciences et des ressources
naturelles d'Allemagne (2013), constatent que le mode d'évacuation des
eaux usées agit plus sur la prévalence des maladies hydriques que
sur celle des maladies non hydriques.
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 30 : Proximité d'un puits et
des toilettes à Liddiré
97
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 31: Proximité d'un
puits et des toilettes à Poumpouré
La photo 30 présente un puits (B) situé en
aval d'une toilette traditionnelle (A) avec un vieux pneu comme margelle et une
vieille tôle (C) utilisée comme couvercle. Le petit canal (D) est
le lieu où descendent les eaux issues des toilettes corporelles. La
proximité avec le puits et surtout sa position (en aval) rend cette eau
impropre à l'utilisation. La photo 31, montre un puits (C) situé
à moins de deux mètres des toilettes (A et B) à
Poumpouré.
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 32 : Canalisation des eaux
usées sur la voie de desserte à Yelwa
98
La photo 32 illustre, une canalisation (A) des eaux sales
dans une ruelle de Yelwa. Les eaux (B) s'écoulent dans la rue lorsque la
petite fosse est pleine. C'est un facteur de prolifération des
moustiques responsables du paludisme dont bon nombre de ménages en
souffrent.
IV.2.2 : La pollution anthropique
La pollution anthropique découle de la mauvaise
qualité des récipients d'extraction, des conditions de transport,
des méthodes de conservation, de l'usage des gobelets communs dans les
canaris. On y ajoute les objets solides présents à
l'intérieur des puits. La présence de ces objets solides est
imputable aux enfants et à l'absence d'entretien des ouvrages. Le
périmètre herbeux et boueux des ouvrages dans lequel jonchent les
récipients d'extraction sont autant de moyens de contaminations de l'eau
à la source. La photo 33 illustre un puits (C) dans un environnement
herbeux (A) et boueux (B, B') à Laindé.
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016 Photo
33 : Un puits non entretenu à Laindé
L'état du récipient peut contaminer l'eau au
cours du transport ou même à domicile. Quelque soit la
méthode utilisée pour la désinfection, l'effet serait nul
si la manipulation et le stockage ne sont pas adéquats. Ngnikam et al.
(2007) ont identifié trois facteurs pouvant détériorer la
qualité de l'eau en relation avec les récipients: la durée
de stockage, la nature et l'origine du récipient. Dans la ville, les
canaris sont munis d'objets non hygiéniques comme couvercles et
99
sont dotés d'un gobelet unique commun, constituant un
facteur de dissémination des agents pathogènes. Une personne peut
par ce moyen, contaminer plusieurs dizaines d'individus en un seul jour.
L'absence de systèmes de collecte des déchets et
de systèmes d'assainissement conduisent les populations à
transformer les rigoles en véritable dépotoir. Les amas d'ordures
et déchets de toutes sortes associés à l'eau de couleur
noirâtre constituent une source de pollution (par percolation) des eaux,
surtout de la nappe superficielle qui alimente les puits. C'est aussi le lieu
d'hébergement des moustiques responsables de nombreuses maladies dans la
ville de Garoua. La photo ci-dessous traduit le cas de Liddiré.
Source: Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 34: Obstruction des voies de
canalisation des eaux à Liddiré
Nous avons ci-dessus, l'obstruction d'une voie de
canalisation des eaux (A) par des déchets solides (B) jetés par
les populations. Cette urbanisation anarchique entraîne une forte
pollution anthropique des eaux. Ces dernières ont des fortes teneurs en
nitrate, des conductivités élevées et la
corrélation linéaire positive entre les deux variables (teneur en
nitrate et conductivité) confirment l'impact nocif de l'urbanisation sur
les ressources en eau comme l'illustre la figure 26.
100
Source : BGR, Janvier 2017
Figure 28: Corrélation entre les
teneurs en nitrate et la conductivité électrique des eaux
Les nitrates sont en réalité des
éléments du cycle de l'azote dans la nature. Issus de la
nitrification de l'azote, ils sont indispensables aux plantes car
améliorent leurs rendements. D'après André Mariotti, les
niveaux naturels en nitrate dans les eaux souterraines sont très faibles
(10mg/l). Mais leur concentration augmente avec les activités humaines.
Les sources de nitrate dans les eaux souterraines sont : l'agriculture et
l'élevage, l'industrie, et enfin les effluents domestiques.
Les productions agricoles sont dépendantes de la
quantité de matière azotée présente dans le sol.
C'est pourquoi les agriculteurs ont recours à des doses massives de
fertilisants azotés pour augmenter les rendements agricoles. Le secteur
de l'élevage y contribue également ; l'intensification de
l'activité complique d'avantage la gestion, le stockage et
l'élimination des déjections animales, productrices de
nitrate.
Les origines industrielles sont principalement dues aux
déchets organiques rejetés par les égouts ou
épandus sur le sol. Ils libèrent d'importantes quantités
de nitrate suite aux réactions chimiques. Ces nitrates peuvent ensuite
être entrainés dans les rivières ou dans les nappes d'eau
souterraines.
Quant aux origines domestiques, elles sont dues à
l'assainissement précaire. En effet la proximité des puits et
latrines surtout traditionnelles entraine une pollution de la ressource en eau
par les nitrates. Dans les quartiers précaires, les latrines sont
construites sans protection des parois, ce qui entraine une pollution par
infiltration. De même le système tout à l'égout
contribue aussi fortement à cette pollution.
101
Du fait de la transformation des nitrates dans l'organisme en
nitrite, puis en nitrosamines cancérogènes qui peuvent être
mortelles pour les enfants, il importe de limiter leur utilisation pour la
conservation des produits alimentaires d'une part, et d'autre part, proscrire
l'usage d'engrais azotés dans l'agriculture ; surtout dans les bassins
versants servant de réservoir d'eau potable.
Source :
https://www.lenntech.fr/eaux-souterraines/nitrates
Figure 29 : Origine des nitrates dans les eaux
IV.3 : LES REPERCUSSIONS SANITAIRES DE LA CONSOMMATION
DE L'EAU DANS LA VILLE DE GAROUA
L'eau est le milieu de vie de certains micro-organismes
invisibles à l'oeil nu dont la présence en grand nombre est
dangereuse pour la santé. De nombreuses maladies dues à la
consommation des eaux arrachent la vie à des millions d'individus
surtout dans les pays en développement. Garsen (1989) propose de
classifier les maladies hydriques en deux catégories : la
première dénommée « Waterborne » regroupe les
maladies causées par un agent pathogène qui utilise l'eau comme
habitat principal pendant une période de sa vie. On peut citer : le
paludisme, le Chikungunya, la fièvre jaune... La deuxième
appelée « Waterbased deseases » sont des maladies dites
d'infections intestinales ou parasitaires directement liées à la
qualité de l'eau. Ce sont les diarrhées, la typhoïde, la
dysenterie, la gale, le choléra... Nous avons obtenu les données
sur le paludisme et la typhoïde dans les trois centres de santé
à savoir, le CSI de Liddiré, le CSI de Poumpouré et le CMA
de Laindé. Pour
102
le reste nous avons été envoyés à
la DRSP de Garoua ; seulement, les données y sont archivées par
arrondissement et non par quartier comme nous l'aurions souhaité.
Tableau 26 : Principales maladies
hydriques et leurs agents pathogènes
Origine
|
Maladies
|
Agents pathogènes
|
Parasitaire
|
Dysenterie amibienne Gastro-entérites
|
Entemoeba histolyca Giardia lamblia
Cryptosporiduim parvum
|
Bactérienne
|
Fièvres typhoïdes et paratyphoïde Dysenterie
bacillaire
Cholera
Gastro-entérite
|
Salmonella typhi
Salmonellose
Vibrio cholera
Shigellose
Ascherichia coli entérotoxinogène
Campylobacter jejuni
|
Virale
|
Hépatite A et E Poliomyélite
Gastro-entérites
|
Virus hépatite A et B Virus poliomyélite
Entérovirus Rotavirus Calicivirus....
|
Source: Haslay et Leclerc (1993)
IV. 3.1 : La dysenterie ou syndrome dysentérique
D'après Aubry et Bernard-Alex (2016), c'est une
infection touchant l'intestin grêle dont les symptômes sont des
diarrhées fréquentes, parfois hémorragiques. On distingue
la dysenterie amibienne et celle bacillaire. La première est
causée par des bactéries comme Campylobacter jejuni, Shigellose,
tandis que la deuxième est causée par un parasite nommé
Entamoeba histolytica. Le risque d'être contaminé est
élevé si l'eau à usage domestique n'est pas
séparée des eaux sales. Les aliments, les fruits et les mains
peuvent devenir des agents de contamination s'ils sont lavés avec de
l'eau infectée. D'après les données de la
Délégation Régionale de la Santé Publique de
Garoua, c'est la dysenterie bacillaire ou bactérienne qui sévit
dans la ville. Suivant les données issues de la surveillance des «
MAPE », les cas de dysenterie bacillaires dans la ville de Garoua datent
de 2010 à 2011 avec 11 et 20 cas respectivement. Les enquêtes
auprès des ménages indiquent que 9,4% de notre population ont
souffert de la dysenterie telle que l'indique la figure 30.
103
IV.3.2 : Fièvre typhoïde ou fièvre
entérite
Selon l'Agence pour une Vie de Qualité (2016), la
typhoïde est une infection provoquée par la bactérie
Salmonella typhi. Elle se transmet par l'eau ou par les aliments
souillés. Chaque année, elle infecte des millions de personnes
dans les pays du Sud. Sans traitement, 10 à 16% des personnes
infectées en meurent. C'est une maladie dangereuse car les
symptômes apparaissent une à deux semaines après
l'infection. Ses dangers principaux restent, la perforation de l'intestin,
ensuite l'introduction des bactéries dans la circulation sanguine. Et
enfin, l'introduction des bactéries dans les poumons ou dans l'enveloppe
du cerveau. La figure 27 traduit la présence permanente de cette
infection à Liddiré où du mois d'Octobre 2015 à
Octobre 2016, 1527 cas ont été diagnostiqués.
Source : CSI de Kotta Liddiré
Figure 30: Prévalence de la
typhoïde au CSI de Liddiré
Cette infection est l'une des plus redoutées par les
populations des quartiers enquêtés et surpasse souvent le
paludisme comme le montre le tableau 27. On remarque dans le quartier que,
d'octobre 2015 à octobre 2016, le paludisme dont souffre les habitants
des quartiers précaires sévit quelque soit la saison.
Sèche ou humide, il fait des ravages au sein de la population. La
typhoïde quant à elle, se répand plus durant la saison
humide.
104
Tableau 27 : Prévalence
comparée de la typhoïde et du paludisme à Liddiré
Mois
|
Nombre de cas de Paludisme
|
Nombre de cas de Typhoïde
|
Octobre 2015
|
129
|
167
|
Novembre 2015
|
159
|
155
|
Décembre 2015
|
84
|
84
|
Janvier 2016
|
149
|
59
|
Février 2016
|
82
|
58
|
Mars 2016
|
79
|
63
|
Avril 2016
|
52
|
101
|
Mai 2016
|
64
|
93
|
Juin 2016
|
145
|
103
|
Juillet 2016
|
146
|
119
|
Aout 2016
|
163
|
136
|
Septembre 2016
|
96
|
170
|
Octobre 2016
|
117
|
219
|
Total
|
1465
|
1527
|
Source: CSI de Kotta Liddiré
Source : CSI de Kotta Liddire
Figure 31: Prévalence de la
typhoïde et paludisme à Liddiré
IV.3.3 : Le paludisme
Dans les quartiers précaires, l'environnement insalubre
et les eaux usées stagnantes sont propices au développement des
moustiques. Cela nous conduit à présenter les maladies
qualifiées de « waterborne » dont les vecteurs se
développent dans un environnement malsain à l'instar du
paludisme. Pour l'Association Française des Enseignants de Parasitologie
et Mycologie (2014), c'est une infection parasitaire transmise par les
moustiques du genre
105
Anophèle. Il est transmis aux êtres humains par
quatre espèces de parasite Plasmodium à savoir : P. falciparum
(le plus dangereux), P. vivax, P. ovale, et P. malariae. On peut le contracter
par une piqure de moustiques infectés, par une transfusion sanguine
d'une personne infectée ou encore de la mère au foetus pendant la
grossesse. D'après Santé Chez Nous (2017), en 2015, on comptait
214 millions de cas de paludisme dans le monde. C'est d'ailleurs la maladie la
plus répandue dans les quartiers enquêtés avec un taux de
39,6% conformément à la figure 30. Les données cliniques
montrent aussi un fort taux de prévalence de paludisme (4248 cas
recensés) chez les enfants et les femmes enceintes dans trois centres de
santé.
Tableau 28: Prévalence du
paludisme dans trois centres de santé de Garoua en 2015
Institutions sanitaires
|
Ages
|
Femmes enceintes
|
Total
|
Inférieur à 5ans
|
Supérieur à 5 ans
|
CSI de Kotta Liddiré
|
246
|
822
|
67
|
1135
|
CMA de Laindé
|
728
|
1465
|
152
|
2345
|
CSI de Poumpouré
|
274
|
436
|
58
|
768
|
Total
|
1248
|
2723
|
277
|
4248
|
Source: CMA de Laindé
Source : CSI de Liddiré
Figure 32 : Prévalence du
paludisme à Liddiré
IV.3.4 : La diarrhée.
Selon Emmanuel Mas (2014), UNICEF (2014), c'est une infection
gastro-intestinale
qui présente deux variantes : les diarrhées aigues
et les diarrhées chroniques. Elle est causée
106
par l'absence et/ou l'insuffisance de l'eau de qualité
pour la consommation. Elle représente une menace chez les sujets
fragiles : nourrissons, enfants, personnes âgées. C'est d'ailleurs
la principale cause de mortalité et de morbidité chez les enfants
de moins de cinq ans dans les pays pauvres. Le type le plus répandu dans
la ville de Garoua est la diarrhée sanguinolente d'après les
données issues de la surveillance des MAPE. Le choléra et la
diarrhée sont très liés ; en effet, c'est en 2014,
année du second épisode de choléra que la
prévalence de la diarrhée est au maximum dans la ville de Garoua.
En cas de pénurie d'eau, les populations font face de façon
simultanée, à ces redoutables pathologies. 31,2% de notre
population enquêtée affirment avoir souffert de Diarrhée
comme l'atteste la figure 30.
IV.3.5 : Le choléra
C'est une infection bactérienne de l'intestin
grêle qui peut provoquer une diarrhée aiguë et une
déshydratation intense (Quilici, 2003). Elle se manifeste selon l'OMS
(2016) par d'intenses diarrhées liquides qui vident l'organisme de son
eau, de ses sels et de ses minéraux. La bactérie responsable, le
Vibriocholerae s'installe à peu près partout où le manque
d'hygiène lui permet d'infecter les humains, qui semblent être son
seul hôte. Elle se transmet en général par une eau
contaminée par les selles humaines, par l'ingestion d'aliments
contaminés (fruits et crustacés). Les données de la DRSP
de Garoua indiquent que la ville a connu 99 cas en 2016.
IV.3.6 : Les démangeaisons cutanées ou
gales
L'utilisation des eaux chargées de substances nocives
pour la toilette corporelle est souvent source de gale dont le signe est
l'éruption papuleuse de la peau (Saïdou Touré, 2010). Elle
se traduit par une démangeaison du corps. D'après Aubry (2005),
Plenck (2005), la gale est une maladie cutanée et contagieuse
causée par un parasite microscopique appelé Sarcoptes scabiei. Il
s'installe dans les couches supérieures de la peau. La contagion
nécessite un contact direct avec une personne contaminée et la
dissémination est favorisée par un manque d'hygiène. Les
centres de santé ne disposent pas de données sur la
démangeaison. Cependant, 5,2% de notre échantillon se plaignent
des démangeaisons cutanées à la suite de l'usage des eaux
de puits pour la toilette corporelle.
107
Source : enquête de terrain, Novembre 2016
Figure 33: les différentes
maladies hydriques dans les quartiers enquêtés
En somme, l'évaluation de la qualité de l'eau
dans la ville de Garoua révèle l'existence des zones à
risque, où les seuils limites des paramètres physicochimiques
sont largement dépassés (Liddiré, Yelwa...). De plus la
conductivité moyenne des eaux dans les quartiers enquêtés
(1027 uS/cm) nous indique qu'elles sont chargées de matières
dissoutes néfastes pour la santé humaine. Dès lors, les
ravages causés par les maladies hydriques (paludisme, diarrhée,
typhoïde, dysenterie, maladie de la peau...) sont la résultante de
l'usage de ces eaux. Ce qui vérifie notre hypothèse 3 selon
laquelle, l'eau utilisée est de mauvaise qualité et a des
conséquences néfastes sur la santé des populations.
IV.4 : PERSPECTIVE
IV.4.1 : ZONES INDIQUEES POUR L'IMPLANTATION DE NOUVEAUX
POINTS D'EAU POTABLE
Compte tenu du coût financier d'un branchement au
réseau public et du faible niveau de vie de la majorité des
ménages, il devient plus intéressant de concentrer les efforts
financiers sur l'accès à l'eau potable pour le grand nombre. Ceci
en multipliant les points d'eau collectifs (forages) tel que souhaité
par les ménages enquêtés, au détriment des
branchements privés individuels. Les quartiers dépourvus de
points d'eau ainsi que ceux disposant en nombre limité doivent
être prioritaires lors de nouvelles campagnes
d'implantation des points d'eau.
108
Tableau 29 : Nature des points d'eau
sollicités par les ménages
Solutions
|
Yelwa
|
Poumpouré
|
Liddiré
|
Laindé
|
Total
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Construire des forages
|
18
|
14,8 %
|
8
|
6,7 %
|
20
|
16,6 %
|
25
|
20,7 %
|
71
|
58,8 %
|
Réduire le
coût de
branchemen t à la CDE
|
6
|
5%
|
5
|
4,1 %
|
10
|
8,3 %
|
9
|
7,5 %
|
30
|
24,9 %
|
Construire
des BF gratuites
|
5
|
4,1 %
|
2
|
1,6 %
|
2
|
1,6 %
|
5
|
4,1 %
|
14
|
11,4 %
|
Aménager
les puits existants
|
3
|
2,5 %
|
1
|
0,8 %
|
1
|
0,8 %
|
1
|
0,8 %
|
6
|
4,9 %
|
Total
|
32
|
26,4 %
|
16
|
13,2 %
|
33
|
27,3 %
|
40
|
33,1 %
|
121
|
100 %
|
Source : Enquête de terrain, 2016
58,8% de notre échantillon souhaite une
amélioration de l'accès à l'eau potable par la
construction des points d'eau collectifs contre 24,9% pour les branchements
privés à la CAMWATER.
109
Figure 34: Distribution actuelle
des points d'eau dans la ville de Garoua
110
Tableau 30: Zones prioritaires
d'implantation de nouveaux forages
LOCALITES
|
POPULATION
|
CONSTATS
|
POINT D'EAU REQUIS
|
COORDONNEES GEO.
|
Roumdé Lamido
|
1 543
|
Aucun point d'eau potable et à plus d'1km de ceux
existants dans les autres quartiers
|
01 Forage avec groupe motopompe
|
13.3375 ; 9.3137
|
Soubango
|
332
|
01 P.E.M
|
13.3473 ; 9.3460
|
Poumpouré
|
6716
|
03 postes autonomes
|
13.4150 ; 9.3305
|
Hodango
|
405
|
01 P.E.M
|
13.3572 ; 9.3454
|
Sabongari
|
4117
|
6 forages concentrés à Pitoa-ville. C'est une
zone où les valeurs des paramètres
physicochimiques des eaux sont supérieures à
la normale. Cela impose la mise en place des ouvrages en eau plus
performants.
|
03 forages avec groupes motompes
|
13.4574 ; 9.4851
|
Ngaska domrou
|
1246
|
05 P.E.M
|
13.5279 ; 9.4561
|
Doléré
|
4212
|
03 forages avec groupes motompes
|
13.4877 ; 9.4258
|
Karewa
|
1884
|
01 forage avec groupe motopompe
|
13.4983 ; 9.4357
|
Mbilga
|
1700
|
01 forage avec groupe motopompe
|
13.4475 ; 9.3856
|
Béri
|
283
|
01 P.E.M
|
13.4376 ; 9.3948
|
Niakira
|
232
|
01 P.E.M
|
13.4278 ; 9.3856
|
Souare daldal
|
3201
|
Aucun point d'eau potable, et situé à plus de 5
km de Soumpa, localité la plus proche possédant un point d'eau
potable
|
02 forages avec groupe motopompe
|
13.5174 ; 9.3658
|
Nyabi
|
|
01 P.E.M
|
13.5378 ; 9.3559
|
Lombou
|
|
01 P.E.M
|
13.5180 ; 9.3553
|
Lainguel
|
500
|
Aucun point d'eau potable
|
02 P.E.M
|
13.5873 ; 9.2663
|
Nadoura
|
|
01 P.E.M
|
13.5886 ; 9.2557
|
Dengui
|
1190
|
05 P.EM
|
13.5681 ; 9.3065
|
Source : localité (INC) ; population BUCREP,
2005)
111 i
IV.5 : DISCUSSION
Alors que Younsa (2011) étudie la qualité de
l'eau à Niamey par un aperçu des facteurs de contamination de la
ressource (déchets solides et liquides déversés partout,
incinération des déchets, durée de stockage, distance
à parcourir pour ramener de l'eau, et la qualité des ustensiles
utilisés pour la conservation), nous l'avons fait à travers
l'analyse des paramètres physicochimiques des eaux mesurés in
situ (conductivité, température, Potentiel
Hydrogène). Cependant, l'interprétation de ces paramètres
physicochimiques est mitigée. Pendant que Léocardie (2009) trouve
que l'augmentation de la température de l'eau est sans danger pour la
santé humaine parce qu'elle ralentit le développement des
bactéries, Nya (2013) affirme plutôt que cette augmentation
favorise le développement des bactéries et entraîne des
problèmes de couleur, de saveur et de corrosion. Dans notre
étude, les conditions climatiques de la ville (forte chaleur) ne nous
permettent pas de statuer objectivement sur ce paramètre ; tous les
points d'eau ayant des températures largement supérieures aux
seuils préétablis. Quant à la conductivité, elle
n'est qu'un paramètre indicatif car, bien qu'elle puisse permettre de
détecter les eaux polluées, elle ne peut cependant pas identifier
l'élément chimique dont le niveau de concentration peut porter
atteinte à la santé humaine. Les données cliniques donnent
juste un aperçu de la prédominance des maladies hydriques dans la
ville. Elles ne sont tout à fait pas exhaustives, car une grande partie
de la population a recours à l'automédication traditionnelle
comme l'indique le tableau 31.
Tableau 31: Proportion des
ménages par type de traitement.
Quartiers
|
Traitement traditionnel
|
Traitement moderne
|
Total
|
Effectif
|
Pourcen- tage
|
Effectif
|
Pourcen tage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Poumpouré
|
12
|
9,9 %
|
4
|
3,4 %
|
16
|
13,3 %
|
Laindé
|
35
|
28,9 %
|
5
|
4,2 %
|
40
|
33,1 %
|
Liddiré
|
24
|
19,8 %
|
9
|
7,4 %
|
33
|
27,2 %
|
Yelwa
|
26
|
21,5 %
|
6
|
4,9 %
|
32
|
26,4 %
|
Total
|
97
|
80,1 %
|
24
|
19,9 %
|
121
|
100 %
|
Source: enquête de terrain, 2016
112
IV.6: QUELQUES PROPOSITIONS
IV.6.1 Aux ménages
Il est possible de lutter efficacement contre les maladies
hydriques par l'application de certaines méthodes
élémentaires de traitement de l'eau et par l'amélioration
de l'assainissement.
? Le traitement par ébullition et par
chloration
Le traitement de l'eau par ébullition permet de tuer la
totalité des germes et microorganismes présents dans l'eau. Elle
doit pour cela être préalablement filtrée ou
décantée, puis bouillie à gros bouillons. L'eau
traitée par ébullition peut avoir un goût fade. Ce
problème peut être réglé en la secouant
vigoureusement pour la réoxygéner ou en y ajoutant un peu de sel.
Cette façon de procéder est facile dans sa mise en oeuvre
(Wikiwater, 2016). Le traitement par chloration est efficace pour rendre une
eau potable. Elle consiste à introduire des produits chlorés
(pastille de chlore, eau de javel...) dans l'eau pour tuer les microorganismes
qu'elle contient (trois gouttes d'eau de javel par litre d'eau). Après
un temps d'action de 30 minutes, l'eau est potable et le reste quelques jours
(en fonction des conditions de stockage) grâce à l'effet
rémanent du chlore. Si le traitement est parfaitement effectué,
tous les germes pathogènes sont éliminés. La chloration
est suffisante pour purifier les eaux souterraines comme c'est le cas dans la
ville de Garoua ; car sont moins polluées à la source par rapport
à celles de surface et ont un pH pas loin de la neutralité
(Fondation Eau Potable Sure, 2014).
Tableau 32: Agents chimiques de
purification de l'eau
Agents chimiques
|
Spécialités
|
Dose
|
Temps de contact en
minutes
|
Hypochlorite de sodium
|
Drinkwell Chlore
|
3 gouttes/L
|
60
|
Tosylchloramide (Chloramine)
|
Hydroclonazone
|
1 cp : 12,2 mg/L
|
60
|
Dichloroisocyanurate de
sodium [DCCNa]
|
Aquatabs
|
1 cp : 3,5 mg/L
|
30
|
Ion argent
|
Micropur
|
1 cp : 0,1 mg/L
|
120
|
Ion argent
|
Drinkwell argent
|
1 goutte/L
|
120
|
Alcool iodé à 2%
|
|
5 gouttes/L
|
30
|
Source : Aubry P., Gaüzere B.A., (2012)
113
? La filtration sur tissu et la méthode des
trois récipients
On peut facilement traiter l'eau avec du tissu. Cela permet
d'éliminer ses principales impuretés solides et les laves
d'insectes susceptibles de s'y trouver. Ici, le tissu utilisé de
préférence en coton doit être suffisamment épais
pour bien retenir les impuretés et lavé avant chaque utilisation.
La filtration est en effet un moyen de traitement dont la mise en oeuvre est
simple, très utile voire indispensable en prétraitement et d'un
coût quasi nul. Seulement, elle effectue un traitement sommaire ne
pouvant pas rendre l'eau potable si elle est contaminée par les
éléments chimiques.
La méthode des trois récipients, joue le
même rôle que la filtration et permet d'enlever les principales
impuretés solides se trouvant dans l'eau. Cette méthode consiste
tout simplement à transvaser l'eau (décantée) d'un
récipient à un autre en lavant à chaque fois le
récipient vide. Pour plus d'efficacité, cette méthode peut
être utilisée en complément d'une filtration. Tout comme la
précédente, c'est une méthode simple avec un coût de
réalisation nul (Direction Nationale de l'eau Potable et de
l'Assainissement Haïti, 2012).
? Le traitement par filtration sur sable
Le filtre à sable est une méthode
écologique de traitement des eaux. Son principe est de faire percoler
l'eau à travers une couche de sable. Il en existe deux types : le filtre
à sable de prétraitement qui a le même rôle que la
filtration sur tissu. Il est efficace et adapté aux situations
d'urgence. Quant aux filtres à sable biologique, il constitue à
lui seul un moyen de filtration et de décontamination. Correctement
entretenu, le filtre à sable biologique est efficace sur une longue
durée et peu coûteux (Eau de Paris, 2006).
? La méthode SODIS
La méthode SODIS se prête parfaitement au
traitement de l'eau de boisson dans les pays en développement, car ne
requiert que la lumière solaire et des bouteilles en plastique
transparent légers appelé PET (polyéthylène
téréphtalate). Ces bouteilles incolores sont remplies d'eau et
exposées au soleil pendant six (06) heures. Les rayons UV A contenus
dans la lumière solaire tuent les germes infectieux : virus,
bactéries et parasites. C'est une méthode de traitement facile
à mettre en oeuvre à un coût nul et est efficace (Wash
Plus, 2014).
114
IV.6.2: Au pouvoir public
? Réduire les coûts d'abonnement pour permettre
à un grand nombre d'avoir accès à l'eau potable à
un prix abordable. Car la majorité des ménages «
abonné » aux vendeurs d'eau dépense plus pour une
quantité insuffisante.
? Lors de nouvelles offres des points d'eau potable dans la
ville, tenir compte de la densité des populations comme l'a prescrite la
DIEPA, et du nombre de point d'eau existant dans les localités
bénéficiaires. Le Programme Solidarité-Eau, propose
d'ailleurs divers types d'ouvrages en eau en fonction du nombre d'habitant. Des
sources dans des zones de moins de 1000 habitants, des puits et PMH dans des
secteurs de 1000 habitants, une AEP munis de groupe motopompe solaire pour 2
000 habitants. Enfin, les pompes thermiques remplacent celles solaires dans les
zones de 15000 habitants.
? Positionner les points d'eau à proximité des
zones de concentration des
habitations, car en terme de distance, un individu a
accès à l'eau potable s'il est à moins de 200
mètres du point d'eau le plus proche. Les populations étant les
principales bénéficiaires des ouvrages, il devient
impératif de les positionner dans leur environnement immédiat.
? Augmenter de nouvelles sources d'approvisionnement en eau.
Ceci peut
être fait en copiant le système « 1001
fontaine » mis sur pied en 2004 au Cambodge. Son but est de fournir de
l'eau potable à des personnes qui en sont dépourvues, tout en
créant une petite activité économique locale. L'eau
produite est vendue à un coût faible, mais suffisant pour
rémunérer ceux qui sont responsables de son exploitation. Pour
Dos Santos (2008), le système développé par 1001 fontaines
apporte une solution durable et innovante au problème d'eau potable dans
les zones arides. Son fonctionnement est assez simple. L'appareil appelé
fontaine est constitué de quatre filtres et d'une lampe à UV,
alimentée par un panneau solaire. Avant d'être introduit dans le
filtre, l'eau est par précaution débarrassée de ses
matières en suspension en la faisant décanter dans de grandes
citernes adjacentes. Elle passe ensuite dans quatre filtres de plus en plus
fins, puis exposée au rayonnement de la lampe UV qui élimine ou
inhibe les bactéries. Les fontainiers peuvent ainsi être
rassemblés et convertis en purificateur d'eau. Par cette méthode,
l'eau du puits peut être facilement purifiée ; vendue à un
prix modeste, elle réduirait les difficultés d'approvisionnement
en eau potable des populations tout en luttant contre les maladies
hydriques.
115
Conclusion
En définitive, ce chapitre portant sur la
qualité des eaux nous a permis d'apprécier la qualité de
l'eau et d'établir le lien avec la santé des populations dans la
ville de Garoua. A l'exception de quelques quartiers (Carrière,
Doloré, Pitoyel 1, Babla centre, Babla camp, Bockle) les forages
produisent dans l'ensemble des eaux de bonne qualité propices à
la consommation directe. Seulement, l'usage généralisé des
eaux des puits, certaines ayant une conductivité supérieure
à 2000 mS/cm (présence de nombreux éléments
chimiques nocifs dissous) fait des ravages au sein de la population. Cette
dernière est victime des maladies hydriques telles que la dysenterie, la
typhoïde, le paludisme, la diarrhée, le choléra, la
fièvre jaune. Il existe cependant des méthodes de traitement
efficace de l'eau à coût réduit voire nul, pouvant aider
les populations à se prémunir de ces désagréments
sanitaires.
CONCLUSION GENERALE
117
La ville de Garoua, zone de notre étude, est
limitée au Nord-Ouest par l'arrondissement de Demsa, à l'Ouest
par l'arrondissement de Bardanke et à l'Est par l'arrondissement de
Pitoa. Plus précisément, elle est située entre le 9°
3' et 9° 5' de latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de longitude
Est. Dans cette étude intitulée « Problématique
d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (Nord-Cameroun)
», nous nous sommes fixés pour objectif de contribuer à
l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des ménages
dans la ville de Garoua. Dans cette optique, elle s'est construite sous
l'hypothèse selon laquelle, les difficultés d'approvisionnement
en eau potable des populations de la ville de Garoua tiendraient à une
mauvaise répartition des points d'eaux potables existants. La question
de recherche quant à elle interroge les facteurs responsables des
difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua.
Dans le souci d'apporter des éléments de réponse à
la question, le travail a été structuré en quatre
chapitres. D'abord, nous avons procédé à la
présentation sommaire de la ville de Garoua, ainsi que les
différentes sources d'approvisionnement en eau; ensuite, nous avons
présenté les difficultés d'approvisionnement en eau pour
finir avec l'analyse de la qualité de l'eau et ses corollaires
sanitaires.
Dans ce travail, nous avons utilisé la méthode
hypothético-déductive. Pour vérifier nos
hypothèses, nous avons eu recours à des observations de terrain
et aux enquêtes auprès des ménages, aux entretiens à
la CDE de Garoua, à la Communauté Urbaine de Garoua et aux
centres de santé intégrés. Enfin, la qualité de
l'eau a été évaluée à travers
l'appréciation des paramètres physicochimiques obtenus
in-situ grâce à un conductimètre et un
pH-mètre.
Les résultats obtenus montrent que l'insuffisance des
points d'eau potable et la concentration de ceux existants sur une zone
donnée, contraignent de nombreux ménages à parcourir de
très longues distances pour se ravitailler. D'autres encore, pour
éviter ces longues marches, s'approvisionnent chez les vendeurs d'eau.
Ainsi, la majorité des ménages enquêtés, dont 56,25
% à Poumpouré, 52,5 % à Laindé, 45,5 % à
Liddiré et 34,3 % à Yelwa achètent l'eau potable chez les
« maïroua » et par là même, dépensent 7 fois
plus que ceux ayant les forages, les bornes fontaines et le réseau
public comme sources principales d'approvisionnement en eau potable.
Les entretiens à la CDE de Garoua
révèlent que l'incapacité de la société
fermière à satisfaire les besoins en eau potable des
abonnés provient de la vétusté du matériel de
production. Celui-ci, datant de 1987 est sujette à de pannes
récurrentes. De plus, l'absence d'entretien du matériel
entraîne des fuites d'énormes quantités d'eau
destinées à la population. Les contraintes climatiques et
principalement la longue durée de la saison sèche amplifie les
118
difficultés d'approvisionnement en eau des populations.
Durant cette période, les puits et certains forages tarissent, les mayos
s'assèchent et obligent les ménages à s'agglutiner autour
des ouvrages ayant résisté à la sécheresse, ou de
creuser le lit des mayos à la recherche de l'eau. Cette dernière
est directement consommée et utilisée pour toutes les
activités domestiques.
Les paramètres physicochimiques de l'eau obtenus
in-situ montrent que les eaux utilisées ne sont pas toujours de
bonne qualité. Les quartiers Liddiré et Yelwa sont
identifiés comme zones à risques, parce que les seuils limites
des paramètres physicochimiques des eaux y sont largement
dépassés. On y rencontre des eaux avec une conductivité
allant au delà de 2000 mS/cm. A l'opposé, Poumpouré et
Laindé produisent des eaux de bonne qualité même si la
minorité des ouvrages ont des eaux fortement chargées en
matières dissoutes. A grande échelle, la partie Nord de la ville
est la zone où les valeurs observées sont les plus
élevées, traduisant ainsi la mauvaise qualité de l'eau. La
consommation desdites eaux ont des répercussions sanitaires
préjudiciables à l'Homme.
Les entretiens dans les centres de santé
intégrés et les données recueillies ont attestés de
la présence des maladies hydriques. Dans l'ordre décroissant, les
ménages ont été victimes des maladies suivantes : le
paludisme (39,6 % des ménages enquêtés), la diarrhée
(31,2 %), la dysenterie et la typhoïde (9,4% chacune), les maladies de la
peau et les amibes (5,2%) chacune. Ces pathologies ont aussi été
recensées dans les centres de santé de la ville (centre de
santé de Laindé et de Liddiré). Toutefois, la
pauvreté des ménages conduit une bonne partie à
l'automédication traditionnelle. L'analyse spatiale de la
répartition des points d'eau a abouti à la proposition des zones
indiquées pour l'implantation des futurs points d'eau potable.
D'après notre hypothèse 1, les populations de la
ville de Garoua associeraient plusieurs sources d'approvisionnement pour
satisfaire leurs différents besoins en eau. En effet, chaque
ménage adopte une stratégie d'adaptation pour l'approvisionnement
en eau potable en recherchant une source alternative. Ainsi par exemple, les
ménages disposant d'un branchement au réseau public suite aux
fréquentes coupures d'eau sont obligés de s'orienter soit vers
les forages ou alors de se munir des fûts de stockage. Ensuite, les
multiples disputes (dues au surnombre) autour des forages pendant la saison
sèche, contraignent les uns à l'usage des eaux issues des mayos.
De même, les « maïroua », en période de
pénurie ne livrent que chez les plus offrant d'où la
nécessité pour les ménages de trouver une source
d'approvisionnement alternative vérifiant ainsi l'hypothèse 1.
119
L'hypothèse 2, quant à elle, stipule que,
l'insuffisance des points d'eau potable, l'accroissement démographique,
la vétusté du matériel de production de l'eau potable, et
le climat soudanien constitueraient des obstacles à l'approvisionnement
en eau dans la ville de Garoua. Or, ces quatre facteurs ne constituent pas les
seuls obstacles à l'approvisionnement en eau. En effet, comme l'ont
déclaré certains enquêtés, on note aussi une lenteur
administrative dans le traitement des dossiers de branchement à la
CAMWATER. En plus, le coût de branchement au réseau public est
considéré comme exorbitant alors qu'à long terme, il est
moins couteux par rapport aux « maïroua ». L'urbanisation
anarchique, caractérisée d'une part par l'enchevêtrement
des « sarés » ne permet pas une extension efficiente du
réseau public de distribution d'eau potable dans les quartiers
précaires. Enfin, on note les longues distances à parcourir par
les ménages de façon quotidienne pour s'approvisionner en eau
potable. Ceux-ci s'ajoutent aux obstacles de l'hypothèse 2. Cette
dernière fait juste ressortir les principales difficultés
d'approvisionnement en eau potable.
Enfin, l'hypothèse 3 stipule que, l'eau utilisée
dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité et a des
conséquences néfastes sur la santé des populations. Dans
l'ensemble, excepté quelques petites zones, les forages produisent des
eaux dont la conductivité est comprise entre 0 et 500 uS/cm ; et dont
sans concentration excessive des éléments chimiques nocifs pour
la santé humaine. La forte prévalence des maladies hydriques
serait dûe soit à la consommation des eaux des puits, soit
à celles issues des mayos ou encore dûe à la consommation
des eaux polluées à la source ou lors de diverses manipulations
à domicile.
120
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70 OUEDRAOGO B., (2003)La gestion de l'eau et
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84 UNICEF (2007) Atteindre l'OMD relatif
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126
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125
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WEBOGRAPHIE
91
www.pseau.org (consulté le 10
Octobre, 2017)
92
Climatedata.org (consulté le
13 Août 2016)
ANNEXES
ii
Itinéraire pour la collecte des données des
points d'eau. Tournée du 27 et 28-10-2016 à
Laindé
Nom
|
Nature
|
Coord. géographiques
|
Paramètres physicochimiques in
situ
|
|
|
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude (m)
|
Temp (°C)
|
pH
|
Cond. (uS/c m)
|
TDS (mg/l)
|
Salinit é
(mg/l)
|
Débits (l/s)
|
Prof (m)
|
Margel en m
|
hauteur
|
a
|
Lainde
|
Puits
|
09.33935
|
013.41941
|
188
|
30
|
|
910
|
|
0.2
|
|
4.10
|
0.5
|
1.23
|
b
|
|
Puits
|
09.33957
|
013.41913
|
180
|
29.4
|
|
945
|
|
0.2
|
|
5.15
|
0.15
|
1.1
|
c
|
|
Puits
|
09.33973
|
013.41904
|
187
|
30.2
|
|
1002
|
|
0.3
|
|
5.5
|
0.5
|
2.2
|
d
|
|
Puits
|
09.34040
|
013.41885
|
191
|
30.6
|
|
1100
|
|
0.3
|
|
4.7
|
0.7
|
2.4
|
e
|
|
Puits
|
09.34413
|
013.41927
|
196
|
30.9
|
|
1253
|
|
0.4
|
|
7.5
|
0.9
|
4.3
|
f
|
|
Puits
|
09.34413
|
013.41947
|
196
|
30.9
|
|
1298
|
|
0.4
|
|
7.5
|
0.42
|
4.5
|
g
|
|
Puits
|
09.34432
|
013.41919
|
194
|
30.5
|
|
1427
|
|
0.5
|
|
8.2
|
0.71
|
4.7
|
h
|
|
Puits
|
09.34464
|
013.41979
|
195
|
31.2
|
|
864
|
|
0.2
|
|
7.3
|
0.78
|
3.74
|
i
|
|
Puits
|
09.34493
|
013.41931
|
200
|
30.8
|
|
774
|
|
0.1
|
|
6.97
|
0.9
|
3
|
j
|
|
Puits
|
09.34498
|
013.41984
|
195
|
33.2
|
|
314
|
|
00
|
|
5.9
|
0.78
|
2.7
|
k
|
|
Puits
|
09.34526
|
013.41992
|
192
|
30.9
|
|
234
|
|
00
|
|
6.6
|
0.46
|
2.25
|
l
|
|
Puits
|
09.34518
|
013.41950
|
191
|
30.1
|
|
360
|
|
00
|
|
5.2
|
0.15
|
2.2
|
m
|
|
Puits
|
09.34542
|
013.41969
|
190
|
31.2
|
|
220
|
|
00
|
|
5.9
|
0.12
|
1.7
|
n
|
|
Puits
|
09.34546
|
013.42018
|
188
|
30.2
|
|
228
|
|
00
|
|
7.4
|
0.6
|
1.8
|
o
|
|
Puits
|
09.34574
|
013.41947
|
201
|
30.6
|
|
190
|
|
00
|
|
5.9
|
0.74
|
1.75
|
p
|
|
Puits
|
09.34 599
|
013.41949
|
192
|
30.8
|
|
203
|
|
00
|
|
4.9
|
0.13
|
1.1
|
III19
q
|
poissons
|
Puits
|
09.34630
|
013.41947
|
192
|
30.7
|
|
304
|
|
00
|
|
6.65
|
0.55
|
1.35
|
r
|
|
Puits
|
09.34662
|
013.41966
|
192
|
29.1
|
|
633
|
|
0.1
|
|
4.88
|
0.2
|
0.8
|
s
|
|
Puits
|
09.34605
|
013.42021
|
186
|
30.1
|
|
262
|
|
00
|
|
5.75
|
0.7
|
1.35
|
t
|
poissons
|
Puits
|
09.34896
|
013.42213
|
190
|
30.9
|
|
1088
|
|
0.3
|
|
5.7
|
0.47
|
1
|
u
|
|
Forage
|
09.34929
|
013.42215
|
187
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v
|
|
Puits
|
09.35042
|
013.42243
|
189
|
30.4
|
|
1881
|
|
0.8
|
|
8.9
|
0.8
|
6.9
|
w
|
|
Puits
|
09.35062
|
013.42255
|
189
|
30.9
|
|
334
|
|
00
|
|
7.75
|
0.74
|
6.1
|
x
|
|
Puits
|
09.35154
|
013.42262
|
191
|
30.2
|
|
319
|
|
00
|
|
9.26
|
0.75
|
8.3
|
y
|
|
Forage
|
09.35241
|
013.42236
|
193
|
32.1
|
|
255
|
|
|
|
|
|
|
z
|
|
Forage
|
09.35522
|
013.42266
|
197
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a1
|
|
Château
|
09.35272
|
013.42129
|
200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a2
|
|
Forage
|
09.35153
|
013.42035
|
196
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a3
|
|
Puits
|
09.34864
|
013.42427
|
188
|
29.4
|
|
827
|
|
0.2
|
|
7.83
|
0.65
|
0.7
|
a4
|
|
Forage
|
09.34624
|
013.42327
|
188
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a5
|
|
Puits
|
09.34529
|
013.42317
|
190
|
28.8
|
|
1127
|
|
0.3
|
|
5.7
|
0.84
|
1.35
|
a6
|
|
Puits
|
09.34434
|
013.42214
|
191
|
30.4
|
|
364
|
|
00
|
|
6.6
|
0.5
|
1.1
|
a7
|
|
Puits
|
09.34398
|
013.42226
|
189
|
30.4
|
|
556
|
|
00
|
|
6.7
|
0.13
|
1.2
|
a8
|
|
Puits
|
09.34259
|
013.42159
|
192
|
31
|
|
1191
|
|
0.4
|
|
5.3
|
0.73
|
2.7
|
a9
|
|
Puits
|
09.34295
|
013.41704
|
202
|
29.8
|
|
1004
|
|
0.3
|
|
8.85
|
0.4
|
4.45
|
b1
|
gratte
|
Puits
|
09.34290
|
013.41659
|
202
|
29.4
|
|
3.3m/s
|
|
1.6
|
|
5.9
|
0.53
|
2.8
|
b2
|
|
Puits
|
09.34200
|
013.41695
|
199
|
30.6
|
|
1720
|
|
0.7
|
|
7.7
|
0.31
|
2.8
|
b3
|
|
Puits
|
09.34166
|
013.41679
|
192
|
30.6
|
|
915
|
|
0.2
|
|
6.5
|
0.44
|
1.83
|
iv2v
b4
|
|
Puits
|
09.34172
|
013.41661
|
192
|
30.4
|
|
902
|
|
0.2
|
|
6.7
|
0.59
|
1.95
|
b5
|
|
Puits
|
09.34178
|
013.41612
|
193
|
31.4
|
|
918
|
|
0.2
|
|
6.8
|
0.3
|
1.5
|
b6
|
|
Puits
|
09.34134
|
013.41655
|
205
|
30
|
|
1204
|
|
0.4
|
|
6.7
|
0.35
|
2.2
|
b7
|
|
Puits
|
09.34077
|
013.41485
|
203
|
30.4
|
|
607
|
|
00
|
|
4.7
|
0.3
|
1.2
|
b8
|
poissons
|
Puits
|
09.34066
|
013.41552
|
196
|
29.4
|
|
379
|
|
00
|
|
4.9
|
00
|
1.2
|
Itinéraire pour la collecte des données des
points d'eau : Liddire
Nom
|
Nature
|
Coord. géographiques
|
Paramètres physicochimiques in
situ
|
|
|
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude (m)
|
Temp (°C)
|
pH
|
Cond. (uS/c m)
|
TDS (mg/l)
|
Salinit é
(mg/l)
|
Débits (l/s)
|
Prof (m)
|
Margel en m
|
hauteur
|
a
|
Lindire
|
Puits
|
09.30230
|
013.40407
|
191
|
29
|
|
1971
|
|
0.8
|
|
2.95
|
0.1
|
0.9
|
b
|
|
Puits
|
09.30203
|
013.40427
|
195
|
28.3
|
|
1617
|
|
0.6
|
|
3.2
|
0.15
|
0.3
|
c
|
|
Puits
|
09.30220
|
013.40397
|
188
|
29..5
|
|
1438
|
|
0.5
|
|
5.4
|
0.55
|
1
|
d
|
|
Puits
|
09.30204
|
013.40427
|
193
|
30.3
|
|
1219
|
|
0.4
|
|
5.45
|
0.6
|
1
|
e
|
50 ans
|
Puits
|
09.30193
|
013.40399
|
193
|
29.1
|
|
1187
|
|
0.4
|
|
4.5
|
0.14
|
0.7
|
f
|
|
Puits
|
09.30214
|
013.40375
|
192
|
29.5
|
|
1310
|
|
0.5
|
|
4.63
|
0.36
|
0.92
|
g
|
|
Puits
|
09.30172
|
013.40339
|
190
|
29.3
|
|
1219
|
|
0.4
|
|
3.37
|
0.35
|
1.52
|
h
|
|
Puits
|
09.30145
|
013.40391
|
190
|
29.8
|
|
1096
|
|
0.3
|
|
3.86
|
0.34
|
1.39
|
i
|
Toilete 5m
|
Puits
|
09.30232
|
013.40382
|
190
|
29.2
|
|
2.3m/s
|
|
1
|
|
3.94
|
0.2
|
0.92
|
j
|
|
Puits
|
09.30253
|
013.40393
|
|
|
|
|
|
|
|
2.42
|
0.19
|
1.3
|
k
|
|
Puits
|
09.30281
|
013.40415
|
183
|
29.9
|
|
1582
|
|
0.6
|
|
5.45
|
0.72
|
2.1
|
l
|
|
Puits
|
09.30402
|
013.40440
|
187
|
29.4
|
|
1763
|
|
0.7
|
|
3.7
|
0.35
|
0.93
|
m
|
|
Puits
|
09.30436
|
013.40431
|
193
|
29.7
|
|
1600
|
|
0.6
|
|
5.2
|
0.65
|
1.1
|
n
|
|
Puits
|
09.30449
|
013.40434
|
193
|
28.7
|
|
2.12m /s
|
|
0.9
|
|
4.2
|
0.24
|
0.85
|
o
|
|
Puits
|
09.30501
|
013.40461
|
190
|
29.4
|
|
1858
|
|
0.8
|
|
4.12
|
0.15
|
0.82
|
p
|
|
Puits
|
09.30514
|
013.40463
|
200
|
29.1
|
|
2.27m /s
|
|
1
|
|
5.49
|
0.44
|
1.12
|
q
|
|
Puits
|
09.30542
|
013.40470
|
193
|
29.7
|
|
2.06m
|
|
0.9
|
|
4.87
|
0.37
|
0.86
|
|
|
|
|
|
|
|
|
/s
|
|
|
|
|
|
|
r
|
|
Puits
|
09.30544
|
013. 40457
|
187
|
29.5
|
|
2.14 m/s
|
|
0.9
|
|
2.9
|
0.28
|
1
|
s
|
|
Puits
|
09.30565
|
013.40481
|
180
|
30.5
|
|
1914
|
|
0.8
|
|
3.77
|
0.2
|
0.63
|
t
|
|
Puits
|
09.30579
|
013.40483
|
198
|
29.6
|
|
1814
|
|
0.8
|
|
4.9
|
0.4
|
1.57
|
u
|
|
Puits
|
09.30589
|
013.40497
|
188
|
29.2
|
|
2.77 m/s
|
|
1.3
|
|
4.15
|
0.56
|
2.08
|
v
|
|
Puits
|
09.30597
|
013.40491
|
191
|
29.8
|
|
3.96 m/s
|
|
2
|
|
6.5
|
0.31
|
1.62
|
w
|
|
Puits
|
09.30611
|
013.40522
|
189
|
29.6
|
|
1955
|
|
0.8
|
|
5.52
|
0.36
|
3.35
|
x
|
|
Puits
|
09.30538
|
013.40532
|
181
|
29.3
|
|
1773
|
|
0.7
|
|
5.1
|
0.15
|
2.45
|
y
|
|
Forage
|
09.30282
|
013.40434
|
186
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
z
|
|
Forage
|
09.30958
|
013.40471
|
184
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a1
|
|
Puits
|
09.30562
|
013.40393
|
183
|
30.2
|
|
1410
|
|
0.5
|
|
4.89
|
0.19
|
1.45
|
a2
|
|
Puits
|
09.30463
|
013.40309
|
198
|
28
|
|
1384
|
|
0.5
|
|
1.66
|
0.22
|
1.2
|
a3
|
|
Puits
|
09.30457
|
013.40278
|
196
|
29.1
|
|
1508
|
|
0.6
|
|
4.33
|
0.35
|
1.19
|
a4
|
|
Puits
|
09.30478
|
013.40261
|
192
|
30.3
|
|
1455
|
|
0.5
|
|
1.92
|
0.54
|
1.33
|
a5
|
|
Puits
|
09.30348
|
013.40245
|
190
|
29.6
|
|
1858
|
|
0.8
|
|
5.8
|
0.53
|
4.2
|
a6
|
|
Puits
|
09.30157
|
013.40410
|
192
|
|
|
|
|
|
|
7
|
0.29
|
2.2
|
a7
|
|
Forage
|
09.30656
|
013.40288
|
194
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Itinéraire pour la collecte des données des
points d'eau : Poumpouré
Nom
|
Nature
|
Coord. géographiques
|
Paramètres physicochimiques in
situ
|
|
|
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude (m)
|
Temp (°C)
|
pH
|
Cond. (uS/cm)
|
TDS (mg/l)
|
Salinit é
(mg/l)
|
Débits (l/s)
|
Prof (m)
|
Margel en m
|
hauteur
|
a
|
Poumpoure
|
Puits
|
09.33217
|
013.41601
|
195
|
28.8
|
|
1246
|
|
0.4
|
|
2.63
|
0.66
|
1.29
|
b
|
|
Puits
|
09.33201
|
013.41624
|
198
|
28.5
|
|
1326
|
|
0.5
|
|
3.4
|
0.55
|
1.19
|
c
|
|
Puits
|
09.33144
|
013.41641
|
197
|
29.7
|
|
217
|
|
00
|
|
2.97
|
0.79
|
0.95
|
d
|
|
Puits
|
09.33129
|
013.41668
|
192
|
28.7
|
|
152
|
|
00
|
|
1.95
|
0.25
|
1
|
vi
2
e
|
|
Puits
|
09.33143
|
013.41667
|
195
|
27.6
|
|
732
|
|
0.1
|
|
1.15
|
0.31
|
0.8
|
f
|
|
Puits
|
09.33151
|
013.41679
|
191
|
28.4
|
|
92
|
|
00
|
|
2.79
|
0.39
|
0.94
|
g
|
|
Puits
|
09.33134
|
013.41685
|
192
|
28.5
|
|
82
|
|
00
|
|
4.15
|
0.37
|
0.6
|
h
|
|
Puits
|
09.33098
|
013.41669
|
185
|
27.9
|
|
797
|
|
0.1
|
|
2.2
|
0.46
|
0.98
|
i
|
|
Puits
|
09. 33075
|
013.41678
|
194
|
29.2
|
|
227
|
|
00
|
|
3.02
|
0.75
|
1.1
|
j
|
|
Puits
|
09.33078
|
013.41652
|
190
|
28.3
|
|
1902
|
|
0.8
|
|
3.3
|
0.6
|
1.1
|
k
|
|
Puits
|
09.33084
|
013.41632
|
189
|
28.8
|
|
207
|
|
00
|
|
1.9
|
0.48
|
1.07
|
l
|
|
Puits
|
09.33098
|
013.41655
|
193
|
29.1
|
|
238
|
|
00
|
|
3.7
|
0.55
|
1.14
|
m
|
|
Puits
|
09. 33062
|
013.41594
|
192
|
28.3
|
|
191
|
|
00
|
|
3.18
|
0.41
|
0.97
|
n
|
|
Puits
|
09.33058
|
013.41605
|
190
|
29
|
|
317
|
|
00
|
|
3.66
|
0.36
|
0.98
|
o
|
aménagé
|
Puits
|
09.33081
|
013.41596
|
198
|
28.5
|
|
202
|
|
00
|
|
2.03
|
0.43
|
0.66
|
p
|
|
Puits
|
09.33077
|
013.41572
|
192
|
28.4
|
|
228
|
|
00
|
|
1.7
|
0.16
|
0.5
|
q
|
|
Puits
|
09.33080
|
013.41542
|
190
|
29.1
|
|
206
|
|
00
|
|
2.6
|
0.66
|
1.1
|
r
|
|
Puits
|
09.33084
|
013.41552
|
191
|
29.1
|
|
261
|
|
00
|
|
2.89
|
0.4
|
069
|
s
|
|
Puits
|
09.33154
|
013.41494
|
193
|
30.8
|
|
562
|
|
00
|
|
4.38
|
0.8
|
vi
1.5
|
t
|
|
Puits
|
09.33187
|
013.414721
|
190
|
29.2
|
|
604
|
|
00
|
|
3.1
|
0.27
|
2.38
|
u
|
|
Puits
|
09.33186
|
013.41499
|
198
|
30
|
|
644
|
|
0.1
|
|
4.1
|
0.29
|
1
|
v
|
|
Puits
|
09.33208
|
013.41508
|
193
|
29.1
|
|
776
|
|
0.1
|
|
3.2
|
0.12
|
0.95
|
w
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Itinéraire pour la collecte des données des
points d'eau. Tournée du 23 et 24 - 10 - 2016 à Yelwa
vii
Nom
|
Nature
|
Coord. géographiques
|
Paramètres physicochimiques in
situ
|
|
|
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude (m)
|
Temp (°C)
|
pH
|
Cond. (uS/cm)
|
TDS (mg/l)
|
Salinité (mg/l)
|
Débits (l/s)
|
Prof (m)
|
Margel en m
|
hauteur
|
a
|
Yelwa
|
Puits
|
09.30022
|
013.39235
|
206
|
31.6
|
|
1122
|
|
0.3
|
|
2.6
|
0.45
|
1.28
|
b
|
|
Puits
|
09.29921
|
013.39147
|
198
|
33.1
|
|
458
|
|
00
|
|
4.28
|
0.5
|
2.7
|
c
|
|
Puits
|
09.29914
|
013.39169
|
198
|
33.4
|
|
525
|
|
00
|
|
3.3
|
0.21
|
2.4
|
d
|
|
Puits
|
09.29869
|
013.39162
|
198
|
33.7
|
|
451
|
|
00
|
|
7.8
|
0.3
|
2.35
|
e
|
|
Puits
|
09.29754
|
013.39241
|
192
|
33.4
|
|
767
|
|
0.1
|
|
5.32
|
0.18
|
3.22
|
f
|
|
Forage
|
09.29589
|
013.39355
|
183
|
34.7
|
|
796
|
|
0.2
|
bue
|
couleur
|
blanchatre
|
|
g
|
|
Puits
|
09.29606
|
013.39382
|
190
|
33
|
|
1560
|
|
0.6
|
|
1.37
|
0.18
|
0.63
|
h
|
|
Puits
|
09.29566
|
013.39345
|
191
|
29.6
|
|
878
|
|
0.2
|
|
1.7
|
0.21
|
1.2
|
i
|
|
Puits
|
09.29572
|
013.39382
|
184
|
29.3
|
|
1375
|
|
0.5
|
|
3
|
0.21
|
0.85
|
j
|
|
Puits
|
09.29571
|
013.39459
|
187
|
29.8
|
|
1643
|
|
0.7
|
|
1.67
|
0.1
|
0.78
|
k
|
|
Puits
|
09.29482
|
013.39212
|
189
|
30
|
|
1656
|
|
0.7
|
|
5.2
|
0.32
|
2.9
|
l
|
|
Puits
|
09.29246
|
013.38982
|
199
|
30.6
|
|
1530
|
|
0.6
|
|
7.14
|
0.52
|
2.94
|
m
|
|
Puits
|
09.29229
|
013.38993
|
197
|
30.3
|
|
1536
|
|
0.6
|
|
7.26
|
0.32
|
2.26
|
n
|
élevage
|
Puits
|
09.29197
|
013.38994
|
187
|
30.4
|
|
907
|
|
0.2
|
|
6.63
|
0.62
|
2.13
|
o
|
pneus
|
Puits
|
09.29137
|
013.38905
|
186
|
32.1
|
|
1288
|
|
0.4
|
|
5.5
|
0.46
|
1.3
|
p
|
|
Puits
|
09.29140
|
013.38880
|
185
|
30.4
|
|
1899
|
|
0.8
|
|
6.23
|
0.37
|
4.33
|
q
|
|
Puits
|
09.29080
|
013.38789
|
175
|
31
|
|
1057
|
|
0.3
|
|
4.6
|
0.44
|
1
|
VIII
24
r
|
|
Puits
|
09.29115
|
013.38755
|
186
|
30.9
|
|
1208
|
|
0.4
|
|
7.65
|
1.02
|
1.8
|
s
|
.....
|
Puits
|
09.29132
|
013.38710
|
183
|
30.6
|
|
2.31ms
|
|
1.1
|
|
3.38
|
0.14
|
1.5
|
t
|
.
|
Puits
|
09.29099
|
013.38688
|
183
|
30.7
|
|
2.36ms
|
|
1.1
|
|
5
|
0.67
|
1.29
|
u
|
.....
|
Puits
|
09.29090
|
013.38709
|
187
|
31.1
|
|
1500
|
|
0.6
|
|
6.29
|
0.69
|
0.98
|
v
|
|
Puits
|
09.29194
|
013.38778
|
184
|
31.1
|
|
2.16ms
|
|
1
|
|
5.6
|
0.64
|
1.6
|
w
|
.
|
Puits
|
09.29181
|
013.38748
|
190
|
30.2
|
|
1292
|
|
0.4
|
|
8.9
|
0.42
|
6.75
|
x
|
|
Puits
|
09.29946
|
013.38262
|
209
|
31.5
|
|
618
|
|
00
|
|
0.88
|
0.3
|
0.6
|
y
|
|
Puits
|
09.30004
|
013.39306
|
218
|
30.8
|
|
1227
|
|
0.4
|
|
4.7
|
0.45
|
1.1
|
z
|
|
Puits
|
09.30034
|
013.39374
|
193
|
31.8
|
|
1353
|
|
0.5
|
|
7.55
|
0.68
|
5.5
|
a1
|
marche noir
|
Puits
|
09.30118
|
013.39318
|
203
|
31.1
|
|
694
|
|
0.1
|
|
6.9
|
0.38
|
2.1
|
a2
|
|
Forage
|
09.29405
|
013.38896
|
203
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
ix
Questionnaire d'enquête
REPUBLIQUE DU
CAMEROUN Paix-Travail-Patrie *********** MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR *********** UNIVERSITE DE YAOUNDE
I *********** FALSHUNIVERSITE DE YAOUNDE I ***********
REPUBLIC OF
CAMEROON Peace-Work-Fatherland *********** MINISTRY OF HIGHER
EDUCATION *********** UNIVERSITY OF YAOUDE
I *********** FALSH
PROBLEMATIQUE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE EN ZONE
SOUDANIENNE :
***********
CAS DE LA VILLE DE GAROUA DANS LE
NORD-CAMEROUN
Enquête auprès des
ménages
Strictement confidentiel : Les
informations obtenues dans ce document sont confidentielles conformément
à la loi No 91/023 du 16 décembre 1991. Les données
recueillies serviront uniquement à l'élaboration de ce travail de
recherche.
Section 1 : Renseignements
généraux
Q101 : Arrondissement
Q102 : Quartier(Lieu-dit)
Q103 : Coordonnées géographiques du
ménage
Latitude (N) . Longitude (E)
Altitude :
Q104 : Sexe du chef du ménage :
|
Masculin
|
Féminin
|
1 X
|
Q105 : Niveau d'instruction du chef du ménage et ou de son
conjoint
Pas d'étude Secondaire 1er cycle Universitaire
Primaire Secondaire 2nd cycle
Q106 : Profession du chef du ménage
Fonctionnaire Salarié privé Commerçant
Agriculteur Eleveur Autre :
Q107 : Nombre de personne dans le ménage (excepté
les visiteurs)
04 05 06 07 08 09 10 et +
Q108 : Nombre d'enfant de moins de 5 ans dans le ménage
00 01 02 03 04 05 et +
Section 2 : Approvisionnement en eau du
ménage
Q201 : Quelle est la principale source d'eau de boisson du
ménage ?
Robinet Puits Borne fontaine Source Pluie
Rivière / cours d'eau Eau minérale Forage
NB : si Q201= robinet Q212
Si Q201= borne fontaine Q217
Si Q201= puits Q224
Si Q201= source, rivière/cour d'eau Q230
xi
1
et +
Q202 : Si c'est le forage, quel est le temps mis pour y arriver
?
0 - 15 min 20 - 35 min 40-55min 1h et +
Q203 : Quelle est la durée d'attente au forage?
05- 20min 25-45 min 1h 2h 2h et +
A quelle distance de la maison se trouve le forage ?
Q204 : Quel est le nombre de récipients utilisés
pour collecter l'eau au forage ?
Bidons
|
Nombre
|
Seaux
|
Nombre
|
Autres
|
Nombre
|
Total
|
5 l
|
|
5 l
|
|
|
|
|
10 l
|
|
10 l
|
|
|
|
|
20 l
|
|
20 l
|
|
|
|
|
30 l
|
|
30 l
|
|
|
|
|
Total
|
|
Total
|
|
|
|
|
Q205 : Quelles sont les heures d'ouverture et de fermeture du
forage ?
Matin : Soir : Matin et soir :
Q206 : Qui sont chargés d'approvisionner le ménage
en eau du forage ?
Garçons Filles Femmes Garçons et filles
Q207 : Combien de fois par semaine allez-vous chercher de l'eau
au forage ?
01 02 03 04 05 06 07
Oui
Non
Q208 : Le forage tarie-t-il souvent ?
Q209 : Si oui en quel mois de l'année ?
Q210 : Quelle est la durée (en mois) de la pénurie
?
114 Xii
Q211 : D' où provient l'eau utilisée pour d'autres
activités ?
Robinet : réseau de la CDE
Q212 : où se trouve le robinet ?
Dans la maison Dans la cour Chez le voisin
Q213 : Quel est le nombre de récipients utilisés
pour collecter l'eau au robinet ?
Bidons
|
Nombre
|
Seaux
|
Nombre
|
Autres
|
Nombre
|
Total
|
5 l
|
|
5 l
|
|
|
|
|
10 l
|
|
10 l
|
|
|
|
|
20 l
|
|
20 l
|
|
|
|
|
30 l
|
|
30 l
|
|
|
|
|
Total
|
|
Total
|
|
|
|
|
Q214 : Combien dépensez-vous mensuellement pour l'eau ?
Q215 : s'il ya des coupures d'eau, quelle est leur
fréquence hebdomadaires ?
2-3 fois 4-5 fois Tous les jours
Q216 : D' où provient l'eau utilisée pour d'autres
activités ? Borne fontaine
Q217: Quel est le temps mis pour arriver à la borne
fontaine ?
05-20 min 25-45 min 1h 2h et plus
Q218 : Quelle est le temps d'attente à la borne fontaine
?
05-20 min 25-45 min 1h 2h et plus
Q219 : A quelle distance de la maison se trouve la borne fontaine
?
Q220 : Quels sont les récipients utilisés pour
recueillir l'eau à la borne fontaine ?
XIII
Bidons
|
Nombre
|
Seaux
|
Nombre
|
Autres
|
Nombre
|
Total
|
5 l
|
|
5 l
|
|
|
|
|
10 l
|
|
10 l
|
|
|
|
|
20 l
|
|
20 l
|
|
|
|
|
30 l
|
|
30 l
|
|
|
|
|
Q221 : Combien de fois par semaine allez-vous à la borne
fontaine ?
01 02 03 04 05 06 07
Q222 : Quel est le prix de l'eau à la borne fontaine ?
Q223 : Quelle est la source de l'eau utilisée pour
d'autres activités ?
Puits et sources
Q224 : où se trouve le puits ou la source?
Dans la cour Chez un riverain
Q225 : A quelle distance de la maison se trouve le
puits/source ?
Q226 : Quel est le temps mis pour y arriver ?
0-15 min 20-35 min 40-55min 1h et +
Q227 : Quels sont les récipients utilisés pour
puiser cette eau au puits ou à la source ?
Bidons
|
Nombre
|
Seaux
|
Nombre
|
Autres
|
Nombre
|
Total
|
5 l
|
|
5 l
|
|
|
|
|
10 l
|
|
10 l
|
|
|
|
|
20 l
|
|
20 l
|
|
|
|
|
30 l
|
|
30 l
|
|
|
|
|
Total
|
|
Total
|
|
|
|
|
Q228 : Combien de fois par semaine allez-vous chercher l'eau de
boisson au puits/source ?
01 02 03 04 05 06 07
xiv
11
Q229 : Le puits est-il aménagé ?
Q230 : La source est-elle aménagée ?
Section 3 : adaptation en cas de pénurie
Q301 : En cas de pénurie, quelle est la source alternative
d'eau de boisson ?
Oui
Non
Réserve d'eau Eau minérale eau de pluie
Rivière Autre
Q302 : Selon vous, l'eau que vous buvez est-elle potable ?
Q303 : Si oui, pourquoi ?
Vient du robinet
|
Forage
|
Tout le monde boit
|
Ne rend pas
|
malade Autre
Q304 : Si non, que faites-vous pour la rendre potable ?
Rien Filtre à eau Décanter
Ajout de substances chimiques (javel ou chlore) Bouillir Autre
Q305 : Avez-vous des difficultés d'accès à
l'eau potable ? Oui Non
Q306: Si oui, lesquelles ?
|
Distance
|
Pénurie
|
Temps mis pour accéder à
|
Oui
l'eau
Cout
|
Insuffisance des points d'eau potable
|
Q307: Selon vous, comment faire pour améliorer
l'accès à l'eau dans le quartier ?
Construire forage Borne fontaine gratuite Aménager puits
et source Réduire cout d'installation au réseau de la CDE
Section 4 : Santé du ménage
Q401 : Connaissez-vous des maladies liées à la
consommation de l'eau non potable ?
Oui Non
Q402 : A votre avis, l'eau que vous consommez affecte- t-elle
votre santé ?
|
non
|
xv
Q403 : Y a-t-il eu des cas de maladies dans le ménage ces
trois derniers mois ?
Q404 : Si oui, de quelles maladies s'agissait-elle ?
Maladies diarrhéiques
Typhoïde
Amibiase
Cholera
Dysenterie
Bilharziose Maladie de la peau
Paludisme
Autre
Q405 : Quel type de traitement avez-vous suivi ?
Automédication traditionnelle Automédication
moderne
Médecine traditionnelle
|
Médecine moderne
|
Prière/spiritisme
|
Médicament de la rue
Q406 : Combien avez-vous dépensé pour le traitement
?
-5000 5000-10000 10000-15000 15000 et +
Q407 : selon vous comment prévenir ces maladies ?
Q408 : Les enfants de moins de 5 ans consomment-ils la même
eau que vous ?
Q409 : Si oui, ont-ils eu la diarrhée ces trois derniers
mois ?
Q410 : sinon quelle eau boivent t-ils ?
xvi
1
COORDONNEES GEOGRAPHIQUES DES MENAGES ENQUETES
Laindé
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude
|
09,35022
|
013,42160
|
197
|
09,34066
|
013,41552
|
196
|
09,34224
|
013,42166
|
196
|
09,34434
|
013,42214
|
191
|
09,35153
|
013,42035
|
196
|
09,34225
|
013,42159
|
192
|
09,34599
|
013,41949
|
192
|
09,34413
|
013,41927
|
196
|
09,34178
|
013,41612
|
193
|
09,33935
|
013,41941
|
188
|
09,34498
|
013,41984
|
195
|
09,34518
|
013,41950
|
191
|
09,33045
|
013,40501
|
196
|
09,33231
|
013,42235
|
193
|
09,37547
|
013,40940
|
192
|
09,35485
|
013,43956
|
195
|
09,34518
|
013,41950
|
191
|
09,34574
|
013,41947
|
201
|
09,34662
|
013,41966
|
192
|
09,34605
|
013,42021
|
186
|
09,35042
|
013,42243
|
183
|
09,34896
|
013,42213
|
190
|
09,35154
|
013,42262
|
191
|
09,35272
|
013,42129
|
200
|
09,34529
|
013,42317
|
190
|
09,34290
|
013,41659
|
202
|
09,34295
|
013,41704
|
202
|
09,34200
|
013,41695
|
199
|
09,34398
|
013,42266
|
189
|
09,34464
|
013,41979
|
195
|
09,34493
|
013,41931
|
200
|
09,34498
|
013,41984
|
195
|
09,34066
|
013,41552
|
196
|
09,34432
|
013,42919
|
194
|
09,34413
|
013,41947
|
196
|
09,34413
|
013,41926
|
196
|
09,34040
|
013,41885
|
191
|
09,33974
|
013,41904
|
187
|
09,34975
|
013,40912
|
180
|
09,33965
|
013,41972
|
188
|
093,4025
|
013,42022
|
193
|
093,4069
|
013,42082
|
189
|
093,4097
|
013,42137
|
186
|
xvii
11
xviii
120
093,4127
|
013,42141
|
189
|
093,4184
|
013,42116
|
193
|
093,4321
|
013,42026
|
191
|
Liddire
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude
|
09,30193
|
013,40399
|
193
|
09,30232
|
013,40382
|
190
|
09,30430
|
013,40366
|
188
|
09,30958
|
013,40471
|
184
|
09,30768
|
013,40258
|
194
|
09,30542
|
013,40470
|
193
|
09,30611
|
013,40522
|
189
|
09,30463
|
013,40309
|
198
|
09,30157
|
013,40310
|
192
|
09,30579
|
013,40483
|
198
|
09,30542
|
013,40470
|
193
|
09,30544
|
013,40457
|
187
|
09,30457
|
013,40278
|
196
|
09,30463
|
013,40309
|
198
|
09,30145
|
013,40391
|
190
|
09,30172
|
013,40339
|
190
|
09,30214
|
013,40375
|
192
|
09,30203
|
013,40427
|
195
|
09,30220
|
013,40397
|
188
|
09,30230
|
013,40407
|
191
|
09,30348
|
013,40374
|
189
|
09,30422
|
013,40333
|
190
|
09,30481
|
013,40339
|
196
|
09,30546
|
013,40220
|
196
|
09,30524
|
013,40389
|
189
|
09,30574
|
013,40316
|
189
|
09,30655
|
013,40376
|
187
|
09,30799
|
013,40429
|
185
|
09,30958
|
013,40471
|
184
|
09,30562
|
013,40393
|
183
|
09,30504
|
013,40364
|
196
|
09,30527
|
013,40396
|
188
|
09,30210
|
013,40006
|
191
|
09,30348
|
013,40374
|
189
|
09,30422
|
013,40333
|
190
|
09,30481
|
013,40339
|
195
|
09,30546
|
013,40220
|
196
|
Poumpoure
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude
|
09.33134
|
013.41685
|
192
|
09.33143
|
013.41667
|
198
|
09.33098
|
013.41669
|
185
|
09.33062
|
013.41594
|
192
|
09.33084
|
013.41552
|
191
|
09.33208
|
013.41508
|
193
|
09.33187
|
013.41472
|
190
|
09.33078
|
013.41652
|
190
|
09.33154
|
013.41494
|
193
|
09.33080
|
013.41542
|
190
|
09.33084
|
013.41632
|
189
|
09.33217
|
013.41601
|
195
|
09.33081
|
013.41596
|
190
|
09.33186
|
013.41499
|
198
|
09.33201
|
013.41624
|
198
|
09.33144
|
013.41641
|
197
|
Yelwa
Latitude N
|
Longitude E
|
Altitude
|
09,29059
|
013,37687
|
185
|
09,29099
|
013,38688
|
183
|
09,29115
|
013,38755
|
186
|
09,29140
|
013,38880
|
185
|
09,29754
|
013,39241
|
192
|
09,29869
|
013,39162
|
198
|
09,29573
|
013,38718
|
197
|
09,29523
|
013,38885
|
198
|
09,29558
|
013,39265
|
196
|
09,29525
|
013,38883
|
185
|
09,30436
|
013,35363
|
195
|
09,30034
|
013,39374
|
193
|
09,30004
|
013,39306
|
218
|
09,29194
|
013,38778
|
184
|
09,29543
|
013,38918
|
192
|
09,29556
|
013,39179
|
193
|
09,29768
|
013,38772
|
206
|
09,29811
|
013,38729
|
205
|
09,29780
|
013,38666
|
201
|
09,29590
|
013,38679
|
194
|
09,29624
|
013,39333
|
192
|
09,29307
|
013,38874
|
191
|
09,29250
|
013,38988
|
192
|
09,29318
|
013,38868
|
186
|
09,29782
|
013,39246
|
189
|
xix
12
09,29451
|
013,39121
|
196
|
09,29755
|
013,39394
|
192
|
09,29766
|
013,39387
|
189
|
09,29747
|
013,39350
|
195
|
09,29748
|
013,39281
|
190
|
09,29590
|
013,39450
|
187
|
09,34134
|
013,41655
|
205
|
09,29748
|
013,39281
|
190
|
09,29747
|
013,39350
|
195
|
09,29755
|
013,39394
|
192
|
09,29811
|
013,39346
|
199
|
Données du PNDP sur les forages
Village
|
Profondeur forage
|
Niveau piézométrique
|
Wafango
|
30
|
15
|
Nassarao
|
25
|
10
|
Ouro Lawan
|
27
|
8
|
Ngalbidjé II
|
30
|
15
|
Laindé Daneyel
|
28
|
12
|
Laindé
|
35
|
15
|
Mayo Dadi
|
21
|
1,5
|
Mayo Dadi
|
20
|
1
|
Manang
|
18
|
1
|
Mafa-Kilda
|
20
|
1,5
|
Sanguéré-Ndjoï
|
16
|
2
|
Sanguéré Ndjoï
|
12
|
1,5
|
Sanguéré
Ngaoundéré
|
19
|
1,5
|
Sanguéré-Paul
|
9
|
2
|
Sanguéré Paul (Lycée)
|
18
|
1,5
|
Doholo
|
16
|
2
|
Bocklé
|
53,5
|
0,48
|
Bocklé
|
21
|
1,5
|
Bocklé
|
25
|
1,5
|
Harandé
|
23
|
1,5
|
Dargala Massa
|
25
|
1,5
|
Bawo Hosséré
|
17,5
|
1
|
Babla Centre
|
17
|
1,5
|
Babla Centre
|
20
|
1
|
Babla Lakaré
|
23
|
1
|
xx1
DONNEES PRESS NO&SW AYANT SERVIES A L'ELABORATION
DE LA CARTE DE QUALITE DES EAUX
- Données sur les forages
Longitude
|
Latitude
|
Température (°c)
|
pH
|
Conductivité (uS/cm)
|
13,59475
|
9,29217
|
30,2
|
6,63
|
214
|
13,60276
|
9,28938
|
30,2
|
6,63
|
332
|
13,5965
|
9,325372
|
30,8
|
6,8
|
474
|
13,502802
|
9,387441
|
28,3
|
7,06
|
1266
|
13,508656
|
9,38849
|
29,6
|
7,11
|
483
|
13,511876
|
9,398952
|
31,3
|
7,37
|
738
|
13,49666
|
9,3823
|
31,1
|
7,17
|
549
|
13,545926
|
9,26633
|
31,1
|
6,98
|
378
|
13,522071
|
9,284039
|
30,9
|
7,35
|
741
|
13,503873
|
9,321812
|
30,7
|
6,7
|
71
|
13,491822
|
9,324305
|
31,8
|
6,27
|
43
|
13,460426
|
9,278343
|
31,5
|
6,15
|
86
|
13,410337
|
9,263252
|
32
|
5,7
|
82
|
13,393574
|
9,295884
|
26,9
|
5,91
|
648
|
13,419895
|
9,343831
|
30,9
|
6,5
|
244
|
13,435013
|
9,359808
|
31,5
|
6,03
|
432
|
13,443903
|
9,358879
|
31
|
6,6
|
255
|
13,418932
|
9,366867
|
32,3
|
6,17
|
50
|
13,365092
|
9,356391
|
27,8
|
6,6
|
389
|
13,368206
|
9,302235
|
30,7
|
5,68
|
30
|
13,347125
|
9,29743
|
30,6
|
6,48
|
68
|
23 xxi
13,267509
|
9,313877
|
30,8
|
5,95
|
33
|
13,252995
|
9,310458
|
30,2
|
5,91
|
36
|
12,973812
|
9,349909
|
31,8
|
5,81
|
192
|
13,260719
|
9,524723
|
31,1
|
7,01
|
383
|
13,361693
|
9,434952
|
30,5
|
6,96
|
309
|
14,101725
|
9,865863
|
31,7
|
7,03
|
571
|
14,160143
|
9,92927
|
31,2
|
6,98
|
771
|
14,157442
|
9,940359
|
31,3
|
6,94
|
898
|
14,143661
|
10,064838
|
31,5
|
7,4
|
285
|
14,137386
|
10,067606
|
30,2
|
7,3
|
279
|
14,124542
|
9,926026
|
22,5
|
7,2
|
528
|
13,931082
|
9,943874
|
31,5
|
7,39
|
734
|
13,959143
|
9,851796
|
30,7
|
7,4
|
840
|
13,658775
|
9,06161
|
30,7
|
7,2
|
840
|
13,781141
|
9,072269
|
26,9
|
7,42
|
67
|
13,731553
|
9,124318
|
29,7
|
6,82
|
117
|
13,667925
|
9,052724
|
29,7
|
6,82
|
580
|
13,636687
|
9,031788
|
31,8
|
6,05
|
130
|
13,56354
|
9,087592
|
31,7
|
6,45
|
272
|
13,588401
|
9,118896
|
31,7
|
6,34
|
174
|
13,639373
|
8,940186
|
30,6
|
6,8
|
267
|
13,533666
|
8,98146
|
31,2
|
6,87
|
479
|
13,509279
|
9,044726
|
31,1
|
6,7
|
272
|
13,509341
|
9,021143
|
29,9
|
5,77
|
92
|
13,507825
|
9,398134
|
31,7
|
6,2
|
741
|
13,508727
|
9,408771
|
32,2
|
7,13
|
810
|
xxii
24
14,226614
|
9,012575
|
31,2
|
7,15
|
620
|
14,198505
|
8,857475
|
31
|
7,21
|
500
|
14,17972
|
8,75834
|
31,1
|
6,61
|
188
|
14,174869
|
8,681305
|
31,5
|
8,19
|
420
|
14,171671
|
8,671609
|
31,5
|
6,62
|
1030
|
14,178695
|
8,669396
|
30,9
|
7,32
|
1250
|
13,860094
|
9,783509
|
30
|
7,8
|
610
|
- Données sur les puits
Longitude
|
Latitude
|
Température (°c)
|
pH
|
Conductivité (uS/cm)
|
13,59495
|
9,29151
|
29,9
|
7,6
|
489
|
13,596328
|
9,333681
|
29,7
|
6,8
|
761
|
13,574641
|
9,348766
|
26,7
|
7,3
|
350
|
13,564777
|
9,355648
|
28,9
|
7,3
|
463
|
13,512014
|
9,388852
|
28
|
7,17
|
804
|
13,512237
|
9,391041
|
25,1
|
7,67
|
1215
|
13,547505
|
9,265926
|
30
|
6,56
|
378
|
13,521971
|
9,283102
|
29,3
|
6,84
|
765
|
13,510357
|
9,287497
|
28
|
7,32
|
169
|
13,510404
|
9,287228
|
30,1
|
6,5
|
161
|
13,504508
|
9,321698
|
27,7
|
6,5
|
320
|
13,470284
|
9,316701
|
29,8
|
6,6
|
276
|
13,451972
|
9,29726
|
28,9
|
6,83
|
160
|
13,451957
|
9,236637
|
29,9
|
6,8
|
95
|
13,394651
|
9,293994
|
25,5
|
6,81
|
638
|
13,410843
|
9,328915
|
28,8
|
7
|
512
|
13,419644
|
9,338634
|
28,1
|
6,42
|
528
|
13,421554
|
9,349675
|
27,1
|
6,4
|
468
|
13,422577
|
9,353144
|
29,5
|
6,5
|
359
|
13,42778
|
9,359632
|
29,3
|
6,65
|
268
|
13,440651
|
9,362204
|
31,5
|
6,65
|
374
|
13,450243
|
9,380863
|
30,3
|
6,91
|
319
|
13,417392
|
9,365747
|
26,7
|
6,96
|
228
|
13,401725
|
9,348413
|
27,8
|
6,29
|
480
|
13,399622
|
9,352087
|
27,8
|
6,6
|
170
|
xxiii
13,359616
|
9,358604
|
27,7
|
6,68
|
277
|
13,364591
|
9,301801
|
28,8
|
6,72
|
367
|
13,34356
|
9,302054
|
27
|
6,79
|
241
|
13,321977
|
9,306033
|
27,9
|
5,7
|
169
|
13,210526
|
9,322604
|
30,1
|
4,9
|
123
|
13,132661
|
9,347265
|
30
|
6,03
|
120
|
13,226969
|
9,552239
|
28,8
|
6,75
|
55
|
13,318205
|
9,477517
|
30,9
|
6,5
|
88
|
13,965158
|
9,760495
|
26,8
|
6,54
|
1310
|
13,635758
|
9,459219
|
28,8
|
6,9
|
500
|
13,637711
|
9,457936
|
31,5
|
7,03
|
930
|
13,755218
|
9,546308
|
28
|
7,22
|
723
|
13,762151
|
9,559121
|
29,2
|
7,25
|
1820
|
13,862116
|
9,78363
|
29,8
|
7,07
|
2500
|
13,861561
|
9,783417
|
30,6
|
7,71
|
1010
|
13,8608
|
9,78396
|
27,3
|
7,55
|
1810
|
13,41885
|
9,3404
|
30,6
|
|
1100
|
13,42213
|
9,34896
|
30,9
|
|
1088
|
13,41919
|
9,34574
|
30,6
|
|
190
|
13,41919
|
9,34432
|
30,5
|
|
1427
|
13,40407
|
9,3023
|
29
|
|
1971
|
13,40382
|
9,30232
|
29,2
|
|
2300
|
13,40463
|
9,30514
|
29,1
|
|
2027
|
13,40245
|
9,30348
|
29,6
|
|
1858
|
13,38709
|
9,2909
|
31,1
|
|
1500
|
13,39235
|
9,30022
|
31,6
|
|
1122
|
13,39374
|
9,30034
|
31,8
|
|
1353
|
xxiv
126
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
RESUME iii
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES PHOTOS vii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES viii
INTRODUCTION GENERALE 1
I- DELIMITATION DU SUJET 2
II- INTERET DE L'ETUDE 3
III - PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE 3
IV - REVUE DE LA LITTERATURE 6
V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 9
VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 15
VII- HYPOTHESES DE RECHERCHE 15
VIII - METHODOLOGIE 16
CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE D' ETUDE ET CONTEXTE
.26
Introduction 27
I.1:PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 27
I.1.1: Situation géographique et relief ..27
I.1.2: Hydrographie et climat 27
I.1.3:Population et économie de la ville de Garoua
.29
I.1.4: Assainissement 32
I.2: CONTRAINTE PHYSIQUE ET ENVIRONNEMENTAL DE LA VILLE 33
I.2.1: Les zones inondables .33
I.2.2: Contraintes spécifiques .34
I.3: CONTEXTE .34
Conclusion 35
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CHAPITRE II : SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS
LA VILLE DE
GAROUA 37
Introduction 38
II.1 : LE RESEAU PUBLIC ET LES BORNES FONTAINES 38
II.1.1 : Le réseau public 38
II.1.2 : Les bornes fontaines 42
II.2 : LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT 43
II.2.1 : Les puits : privés et communautaires 43
II.2.3: Les revendeurs d'eau 48
II.2.4 : Les petits détaillants 50
II.2.5 : Les canaris 51
Conclusion 61
CHAPITRE III : DIFFICULTES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
DANS
LA VILLE DE GAROUA 62
Introduction 63
III.1 - DIFFICULTES LIEES A L'INSUFFISANCE EN NOMBRE DES
POINTS D'EAU
POTABLE 63
III.1.1: cas de Yelwa et ses environs 63
III.2: DIFFICULTES LIEES A LA DISTANCE : CAS DE LAINDE 66
III.4 - LES FACTEURS SOCIAUX 69
III.4.1 : L'accroissement démographique 69
III.4.2 : La vétusté du matériel de
production 72
III.5 : LE CLIMAT COMME CONTRAINTE A L'APPROVISIONNEMENT EN
EAU 74
Conclusion 82
CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET IMPACT SANITAIRE DANS LA
VILLE DE
GAROUA 83
Introduction 84
IV.1 - LES NORMES INTERNATIONALES DE LA QUALITE DE L'EAU 84
IV.1.1 : Les paramètres physico-chimiques 84
IV.1.1.1 : La conductivité 84
IV.1.1.2 : La température 89
IV.1.1.3 : Le potentiel hydrogène 93
IV.1.2 : Les paramètres organoleptiques 93
IV.1.3 : Paramètres microbiologiques 94
128
IV.2: LES SOURCES DE POLLUTION 96
IV.2.1 : La pollution par les latrines et les eaux sales 96
IV.2.2 : La pollution anthropique 98
IV.3 : LES REPERCUSSIONS SANITAIRES DE LA CONSOMMATION DE
L'EAU
DANS LA VILLE DE GAROUA 101
IV. 3.1 : La dysenterie ou syndrome dysentérique 102
IV.3.2 : Fièvre typhoïde ou fièvre
entérite 103
IV.3.3 : Le paludisme 104
IV.3.4 : La diarrhée. 105
IV.3.5 : Le choléra 106
IV.3.6 : Les démangeaisons cutanées ou gales
106
IV.4 : PERSPECTIVE 107
IV.4.1 : ZONES INDIQUEES POUR L'IMPLANTATION DE NOUVEAUX
POINTS
D'EAU POTABLE 107
IV.5 Discussion 111
IV.6: QUELQUES PROPOSITIONS 112
IV.6.1: Aux ménages .112
IV.6.2: Au pouvoir public 114
Conclusion 115
CONCLUSION GENERALE 116
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 120
ANNEXES 127
TABLE DES MATIERES 140
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