1.1.2. Evaluation des projets en cours de
réalisation
Comme projets en cours de réalisation, nous avons la
construction du câble sous-marin ACE, nous avons le programme NBN et les
boucles optiques urbaines.
121Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, Yaoundé
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
S'agissant de la construction du câble sous-marin
à fibre optique ACE (African Coast to Europe), l'objectif attendu du
gouvernement est la valorisation des ressources 3G/4G et l'amélioration
de l'accès aux technologies large bande. Actuellement ce projet a connu
une suspension d'activité en raison de problèmes de
financement.
Le programme NBN est un projet structurant de mise en place
des infrastructures et de plateformes de services modernes de
télécommunications à très haut débit au
Cameroun. La première phase de ce programme a permis densifier les
réseaux d'accès filaires et fixes sans fil. Et dans ce cadre, 42
localités disposent des accès large bande (xDSL et FTTx) pour une
capacité globale de 203 900 ports d'accès. La deuxième
phase d'extension de ce projet qui s'est achevé au cours de cette
année 2018 a permis de porter la capacité totale à 1 000
000 de ports d'accès122. Mais de manière
concrète, le programme NBN s'inscrivait dans la logique d' - un
développement de la téléphonie mobile à travers la
technologie CDMA 2000 (réseau sans fil) et - le développement du
Backbone nationale à fibre optique avec une extension à vocation
sous régionale d'Afrique centrale + le Nigéria.
- Le développement de la technologie CDMA 2000 (phase 1
du programme NBN) permet la densification du réseau filaire de CAMTEL
afin d'offrir des outils de communications électroniques de 3eme
génération (3G) et permettre parallèlement la
mobilité et l'utilisation instantanée du téléphone
par les citoyens. L'un des terminaux mobiles est ce que nous appelons
communément CT phone. Ce projet visait le déploiement de 350.000
lignes CDMA. A ce jour, il semble difficile d'évaluer avec certitude
l'achèvement de ce projet en raison de controverses suscitées sur
la mauvaise gestion des fonds allouées à ce projet d'un montant
de 26 milliards 850 millions contracté auprès du partenaire
historique EXIMBANK OF CHINA pour le marché relatif à la
fourniture, l'installation et la mise en service de celui-ci.
- Le backbone national à fibre optique consiste
à développer un gros réseau de transport permettant le
déploiement de la fibre optique du Nord au Sud et de l'Est à
l'Ouest par un aménagement technologique du territoire d'une part et
d'autres parts en donnant la possibilité aux pays frontaliers de tirer
bénéfice de cet infrastructure et d'assurer leur raccordement aux
câbles sous-marins. Entre 2011 et 2016, le Cameroun compte à
travers son backbone national en fibre optique un linéaire total de 6000
Km avec 64 sites de transmission, une boucle WDM entre Yaoundé
Douala-Bafoussam et des liaisons composé de 1000 km de
122 Ibidem, P.12
Présenté par ANDZENE Bernard Page
60
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
fibre optique le long du pipeline Tchad-Cameroun ; 5000 km
posés dans le cadre du projet backbone national à fibre optique
phases I et II. En 2017, la 3ème phase de ce projet a permis de
construire 4000 kilomètres de fibre optique supplémentaires. Ce
qui a porté le linéaire total à 10 000 Km du Nord au Sud
et de l'Est à l'Ouest, avec des bretelles vers les pays voisins,
notamment le Tchad, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RCA et le
Nigeria. Ce linéaire est constitué de 86 sites de transmission,
143 équipements de transmission optique en SDH et WDM et 07 boucles pour
la sécurisation du trafic dont 01 de 100 Gbps, 4 de 20 Gbps et 02 de 10
Gbps123. A cela, s'ajoute les 800 Km de fibre optique posée
par ENEO et rétrocédé à l'Etat. Au final, la mise
en oeuvre du backbone national à fibre optique offre un réseau
national terrestre à fibre optique d'un linéaire d'environ 12000
Km dans les 10 régions, 52/50 départements et 209 sur 360
arrondissements124. Cependant, la composante régionale du
projet de fibre optique a connu quelques difficultés liées au
processus de décaissement des fonds, à celui relatif à
l'exécution du marché. C'est la raison pour laquelle Lors de la
8e session du comité national de pilotage du projet Central
African Backbone (CAB) qui s'est tenue le 30 décembre
2019 à Yaoundé et présidée par la ministre
camerounaise des Postes et Télécommunications
(Minpostel), Minette Libom Li Likeng,
la séance de travail a permis de constater que le Cameroun est
en retard dans la mise en oeuvre de sa composante dans le cadre de la
réalisation du CAB. Le pays a donc introduit auprès de la Banque
africaine de développement (BAD) une demande de prorogation des
délais d'exécution du projet dont le taux national de
réalisation est estimé à 15% seulement. Arrivé
à échéance le 31 décembre 2019, le CAB est
financé à hauteur de plus de 30 milliards de FCFA par
l'institution bancaire. L'accord de prêt a été signé
en 2017 pour une durée de trois ans. Le gouvernement a
évoqué plusieurs difficultés rencontrées dans la
mise en oeuvre des 52 activités du projet, dont certaines en sont encore
à la phase de contractualisation ou de préparation : «
Au terme de l'année 2019, sur les 52 activités que compte le
projet, a indiqué la ministre camerounaise des Postes et
Télécommunications, 22 activités sont
contractualisées pour 27 contrats signés (...) Le montant des
engagements s'élève à 11,9 milliards de FCFA, soit un taux
d'engagement prévisionnel de 39,20% (...) Sur le plan financier, un
montant de 4,6 milliards de FCFA a été décaissé,
soit un taux de décaissement de 15,47%, comparativement à 3,72%
en 2018 », a ajouté le MINPOSTEL. La prorogation
sollicitée par l'Etat pourrait s'étendre jusqu'en 2021 comme le
souligna madame le ministre : « En vue de la finalisation des
différents projets engagés, le plan de passation des
marchés pour la
123 Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, op.cit.
124 NGAE Denis, « Développement de
l'économie numérique : expérience Cameroun »,
Conférence sous régionale économie numérique
Afrique Centrale, Yaoundé, 23 au 25 mai 2018.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
période 2020-2021, soumis le 30 septembre 2019, a
obtenu l'avis favorable de cette institution le 26 décembre 2019
»125.
Sur les boucles optiques urbaines ou métropolitaines,
il s'est agi pour le gouvernement d'amener l'accès internet à
haut débit 2 Mbits au dernier kilomètre à travers un
programme de déploiement de 20 boucles optiques urbaines à
l'horizon 2020. La première phase de ce programme a été
lancée au courant de l'année 2011 et consista à renforcer
les boucles urbaines existantes de douala et Yaoundé ; le
développement des boucles urbaines des huit autres chefs-lieux de
régions suivra dès 2012126. Entre 2011 et 2016, dix
(10) milliards de francs CFA ont été investis pour la
construction et la mise en service de 5 boucles urbaines : Douala (50,131km),
Yaoundé (67,681 Km), Buea (29,186 km), Limbe (35,20 km) et Maroua
(39,423 km). Six (06) autres boucles optiques urbaines sont en phase de
finalisation, pour un linéaire global de 110,1519 km reparti de la
manière suivante : boucle optique urbaine de Bafoussam (15,418km) ;
boucle optique urbaine de Garoua (17,3465 km); boucle optique urbaine de
Bertoua (13,104 km); boucle optique urbaine d'Ebolowa (12,35 km); boucle
optique urbaine de N'Gaoundéré (24,3584 km); boucle optique
urbaine de Bamenda (27,575km)127. En clair, le processus
d'aménagement numérique du territoire national s'est
accompagné d'un déploiement de boucles optiques urbaines dans
tous les chefs-lieux de régions. A ce jour, il est assuré la mise
en service de 417, 223 km de fibre optique dans les villes de Yaoundé,
Douala, Limbe, Maroua, Bafoussam, Ebolowa, Bamenda, Garoua,
Ngaoundéré et Bertoua128. Cette importante
infrastructure a permis le développement du réseau 4G au Cameroun
par l'entreprise public CAMTEL dont la gestion et l'exploitation lui ont
été rétrocédé par le Gouvernement.
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