L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
AVERTISSEMENT
Présenté par ANDZENE Bernard Page
i
L'université de Yaoundé II n'entend donner aucune
approbation ou improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Elles doivent être considérées
comme propres à leur auteur.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
ii
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Qu'il me soit permis de dédier ce travail à mes
parents ALEGA MBELE Severin et MBELE Marie Rose Pour leurs efforts
poussés, leur temps, leur soutien sans faille et leurs sacrifices
consentis pendant la période 2017-2020 pour l'acquisition et
l'accumulation des connaissances
depuis le berceau
REMERCIEMENTS
Présenté par ANDZENE Bernard Page
iii
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Je ne saurai avoir la prétention, de me réjouir du
fruit de ce travail sans toutefois adresser mes sincères remerciements
à mon directeur de mémoire, le Docteur EBELE ONANA Richard
Désiré, pour l'encadrement sans faille qu'il a assuré tout
au long de cette rédaction.
Ses conseils, son attention et ses encouragements ont
été des éléments motivateurs et stimulateurs pour
la réalisation de travail.
J'exprime ma profonde gratitude à tout le corps
professoral du département de science politique pour leurs appuis
multiformes.
Je voudrais également témoigner toute ma gratitude
Monsieur EDENE Voltaire, KALALA Bienvenue, ADJIA ADJIA Aime Blaise, NDJOMO
Cédric, AYISSI Jean et Monsieur Armel ONOGO qui m'ont encouragé
dans la rédaction de ce mémoire.
J'ai une pensée particulière pour ma famille, mes
amis et connaissances, qui m'ont assisté moralement dans le cadre de la
production de ce mémoire.
Je ne saurai clôturé cette partie sans remercier
l'Université Catholique d'Afrique centrale pour m'avoir permis
d'accéder à leurs ressources documentaires dans le cadre de la
production de notre travail de recherche ainsi que Messieurs MESSINA et NGWET
VALERIE pour nos échanges instructifs sur mon sujet de mémoire
lors de mes stages de recherche respectivement au .MINPOSTEL et au MINEPAT.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
iv
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACE African Coast in Europe
ANTIC Agence Nationale des Technologies de l'Information et de
la Communication
ART Agence de Régulation des
Télécommunications
BAD Banque africaine de Développement
BIP Budget d'investissement public
CAB Central African Backbone
CAMERCAP-PARC Centre d'analyse et de recherche sur les
politiques économiques et
sociales au Cameroun
CAMTEL Cameroon Telecommunications
CBSC Cameroon-Bresil Submarine cable
CDMA Code Division Multiple Access
DSCE Document de stratégie pour la croissance et
l'emploi
DSRP Document de Stratégie pour la Réduction de
la Pauvreté
F CFA Franc de la communauté financière
africaine
FINEX Financement Extérieur
GBIT Giga bit
IFA Institut des futurs africains
ISMP Institut Supérieur de Mangement Public
INS Institut national de la statistique
MOU Memorandum Understanding
MINEPAT Ministère de l'Economie, de la Planification et
de l'aménagement du territoire
MINFI Ministère des finances
MINPOSTEL Ministère des Postes et
Télécommunications du Cameroun
MBIT Méga bit
NBN National Brodband Network
NCSCS Nigeria-Cameroon Submarine Cable System
OMD Objectifs du Millénaire de Développement
Présenté par ANDZENE Bernard Page
v
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
PAS politiques d'ajustement structurel
PIB Produit Intérieur Brut
SAIL South Africa Inter Link
TBIT Tera bit
TIC Technologies de l'information et de la communication
WACS West Africa Câble System
Présenté par ANDZENE Bernard Page
vi
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
RESUME
L'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications au Cameroun entre 2009 et 2019 est une
recherche qui nous a permis de dresser un état des lieux du secteur dans
la relance du développement au Cameroun. Pour y parvenir, nous avons
fait recours aux hypothèses, pour démontrer, que,
l'élaboration et l'adoption de la vision de l'émergence Cameroun
2035, le DSCE et le plan stratégique numérique 2020 par l'Etat
constituent, par ailleurs, la prise en compte du secteur des
télécommunications en vue d'améliorer de booster la
croissance économique et la création d'emplois par
l'opérationnalisation des projets. Pour analyser ces hypothèses,
nous avons recouru à la théorie de l'action publique , la
théorie gouvernementale , l'approche néo institutionnalisme
,l'approche séquentielle et l'approche cognitive, et la technique
vivante , qui consiste à consulter les ouvrages et à effectuer
auprès des acteurs cibles du secteur des
télécommunications tels que le Ministère des Postes et
Télécommunications (MINPOSTEL), Cameroon
Télécommunications (CAMTEL) et le Ministère de
l'économie et de la planification et de l'aménagement du
territoire (MINEPAT). Cette précaution méthodologique
adoptée nous a permis de structurer notre travail autour de deux
idées principales : la première , a permis de voir que l'action
publique de l`Etat dans le secteur des télécommunications au
Cameroun d'une part s'inscrit dans une dynamique de performance et la
deuxième , que l'impact de l'action publique des
télécommunications au Cameroun s'évalue progressivement en
vue de l' amélioration de son intervention au Cameroun.
Mots clés : Action publique, Secteur des
télécommunications/TIC
Présenté par ANDZENE Bernard Page
vii
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
ABSTRACT
State public action in the telecommunications sector in
Cameroon between 2009 and 2019 is research that has allowed us to draw up an
inventory of the sector in reviving development in Cameroon. To achieve this,
we have used hypotheses to demonstrate that the development and adoption of the
Cameroon 2035 vision of emergence, the DSCE and the 2020 digital strategic plan
by the State constitute, moreover, taking into account the telecommunications
sector in order to improve boosting economic growth and job creation through
the operationalization of projects. To analyze these hypotheses, we used the
theory of public action, government theory, the neo-institutionalism approach,
the sequential approach and the cognitive approach, and the living technique,
which consists of consulting the works and perform with target players in the
telecommunications sector such as the Ministry of Posts and Telecommunications
(MINPOSTEL), Cameroon Telecommunications (CAMTEL) and the Ministry of Economy
and Planning and Regional Development (MINEPAT). This adopted methodological
precaution allowed us to structure our work around two main ideas: the first,
allowed to see that the public action of the State in the sector of
telecommunications in Cameroon on the one hand is part of a dynamic and the
second, that the impact of public telecommunications action in Cameroon is
gradually assessed with a view to improving its intervention in Cameroon.
Keywords: Public action, Telecommunication / ICT sector
Présenté par ANDZENE Bernard Page
1
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 2
II- CADRE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE DE L'ETUDE ..4
III- DELIMITATION DU SUJET .7
IV- OBJECTIFS ET INTERET DE L'ETUDE 10
V- REVUE DE LITTERATURE ET ETAT SUR LA QUESTION 13
VI- PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES ..16
VII- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ..18
VIII- ANNONCE DU PLAN ..25
PREMIERE PARTIE : CADRE INSTITUTIONNEL ET OPERATIONNEL DE
L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS LE SECTEUR DES TELECOMUNICATIONS /TIC AU
CAMEROUN 26
CHAPITRE I : LA PROGRAMMATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS
LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN ENTRE 2009-
2019 .28
CHAPITRE II L'OPERATIONNALISATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT
DANS LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN AU COURS DE LA PERIODE
2009-
2019 ..37 DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTICATION DE L'ACTION
PUBLIQUE DE L'ETAT
DANS LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN 51
CHAPITRE III : EVALUATION DE L'ACTION PUBLIQUE DES
TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN .53
CHAPITRE IV : LES PERSPECTIVES POUR L'AMELIORATION DE
L'ACTION
PUBLIQUE DES TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN ....72
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ....80
CONCLUSION GENERALE 82
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 83
ANNEXES ..87
TABLES DE MATIERES 94
Présenté par ANDZENE Bernard Page
2
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Présenté par ANDZENE Bernard Page
3
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Le secteur des technologies de l'information et de la
communication joue un rôle crucial dans le développement
socio-économique et la réduction de la pauvreté.
Celles-ci s'avèrent primordial dans la mesure où elle
irrigue d'autres secteurs d'activités à l'instar de
l'éducation, la santé, l'agriculture etc...les investissements
opérés par l'Etat camerounais dans le secteur se sont
avérés insuffisants depuis ces dernières années et
a ainsi fait l'objet d'attention particulière du gouvernement. La
nouvelle société de l'information impose une économie
axée sur des services immatériels sans contrainte de temps et
d'espace. Voilà pourquoi une projection développementaliste de la
part de l'Etat sera envisagée dans le secteur des
télécommunications durant la période 2009 -2019.
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Apres l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques
ultralibérales imposées par les institutions de Brettons Wood
suivies par les politiques de sorties de crise d'endettement1, le
Cameroun va s'engager dans une nouvelle vision de développement. Ainsi,
à l'issue d'un séminaire de formation organisé par les
experts de l'Institut des futurs africains (IFA) en partenariat avec le
ministère en charge de la planification, au cours de l'année
2006, un processus de relance de l'économie camerounaise2
sera enclenché à travers l'élaboration d'un nouveau
document de planification stratégique.
Verra donc le jour le Document de Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté (DSRP). Les échecs
constatés autour de son élaboration et de sa mise en oeuvre
successive dans son premier3 et second cycle de
programmation4, amèneront dans le cadre d'une concertation
entre les pouvoirs publics , la société civile et les partenaires
au développement à sa profonde révision dès
l'année 2009 et la mise en oeuvre un (1) an plus tard de ce nouveau
référentiel au travers
1 Elle renvoie ici à un
régime d'allègement et d'assistance financière
adressée aux pays en crise d'insolvabilité face à leurs
créanciers qu'ils soient bilatéraux (Club de paris ou le Club de
Londres) ou multilatéraux (BM /FMI). L'une des consécrations
légendaires est reconnue sous la fameuse initiative PPTE dont le
Cameroun atteindra le point de décision en octobre 2000 sous le couvert
de conditionnalités préalables parmi lesquels
l'élaboration et la mise en oeuvre d'un document de stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP)
2 TOUNA (Mama), l'économie
camerounaise: pour un nouveau départ, éditions Afredit,
Yaoundé.
3 Elle concerne le premier cycle de programmation
du document de stratégie de réduction de la pauvreté(DSRP)
En tant que « déclencheur » du point d'achèvement de
l'initiative PPTE, sa première phase a été adopté
en Avril 2003 et a pris fin en 2007. Il était question de lutter pour la
baisse drastique du taux de précarité de la société
camerounaise à partir de la détermination d'un profil de
croissance à l'ordre de 6%. Le processus d'apprentissage de quatre ans
de mise en oeuvre de ce document ont conduit à des performances
économiques médiocres. Sur ces développements,
confère TAMBA (Isaac), « Panorama sur la politique
économique » in EBOUSSI BOULAGA (F) (dir), L'Etat du Cameroun
2008, éditions terroirs, 2009, Pp 165-172.
4 Elle constitue le second cycle
de programmation du document de stratégie de réduction de la
pauvreté dont la révision a intégré la prise en
compte de l'employabilité parmi les objectifs à atteindre. Comme
son prédécesseur, le processus d'apprentissage a
été révélé une mise en oeuvre non concluante
et caractérisé par une tendance économique mitigée
dans les différents secteurs de l'économie camerounaise. Sur ces
développements, confère TAMBA (Isaac), « panorama de la
politique économique », op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
4
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
du document de stratégie pour la croissance et pour
l'emploi (DSCE) traduisant donc la définition de nouveaux objectifs
politiques et économiques de développement.
Au plan politique, elle marquera un changement de cap dans la
vision nationale de développement à long terme. À
l'occasion du processus de revitalisation démocratique notamment au
cours du scrutin présidentielle du 06 octobre 2011, le président
Paul BIYA tracera les grandes lignes à l'occasion d'un congrès du
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au
pouvoir. Ainsi dira-t-il « les grandes ambitions d'hier vont devenir
les grandes réalisations. Et à partir de janvier 2012, le
Cameroun sera transformé en un immense grand chantier ! Ces grandes
réalisations vont prendre corps avec les grands projets
structurants(...)». La politique des grandes réalisations
s'inscrivant donc dans la concrétisation de l'ambition proclamé
en 2004 `sortir le Cameroun du sous-développement pour le faire
rentrer dans la modernité
Au plan économique, il est question pour l'État
camerounais de réinvestir le champ de la politique institutionnelle,
économique et industrielle laissée autrefois sous
conditionnalité des institutions de Brettons Wood d'une part, et
d'assurer une meilleure gestion de la remise du stock de la dette5
d'autre part. Les critiques formulées pendant l'évaluation des
politiques d'ajustement structurel (PAS) se centraient autour des effets
curatifs et préventifs6 de ces mesures
d'austérité et l'absence de perspective et de prospective dans
l'élaboration et l'implémentation de ses politiques. Par la
suite, les échecs du DSRP mentionnés plus haut, constitueront un
paravent7 dans l'élaboration d'un nouvel instrument de
politique de développement sous tendue à une vision
stratégique long-termiste.
A cet effet, plusieurs secteurs de la vie nationale seront
dénombrés dans le cadre de ce processus à savoir le
secteur éducatif, le secteur agricole, le secteur sanitaire, le secteur
des transports, le secteur financier et budgétaire, le secteur
énergétique et le secteur des
télécommunications/TIC qui constitue l'objet de notre
préoccupation. Les problèmes constatés dans ce secteur
à savoir le cout d'accès, la mauvaise qualité des
réseaux et la fracture numérique
5 La réduction du stock de la dette est une
logique de l'initiative PPTE accordée aux pays dont les réformes
économiques étaient jugée satisfaisantes.
6 Du point de vue curatif
marqué par la recherche de la stabilité économique, les
débats autour de ses effets se résume à cette question
illustrant les interrogations des uns et des autres et posé par Atangana
Mebara dans son article l'économie de marché dans un Etat
social «le remède n'a-t-il-pas provoqué plus de
dégâts que de mal qu'on a voulu soigner ? ».
Du point de vue préventif, marqué par un ajustement de
la politique d'offre dits mesures structurelles , le débat fut et reste
centré sur les opérations de privatisation de certaines
entreprises publiques chargé d'un ressentiment de braderie de la
souveraineté camerounaise.
7 Le processus de révision du
DSRP a engendré un nouveau document de planification.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
5
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
entre les zones urbaines et les zones rurales et son impact
dans la croissance économique et la création d'emplois vont
amener l'Etat camerounais à porter à ce dernier « toute
l'attention méritée » afin de « faire du
Cameroun un pays numérique à l'horizon 2020
»8 Ainsi son enjeu reste fondamental car elle constitue
« un outil d'aide à la formalisation des stratégies de
développement »9. Plusieurs structures sont
mobilisées à l'effet d'atteindre ces objectifs à savoir
les producteurs des services TICs, les producteurs de la nouvelle
économie numérique et ceux directement impliqué par la
transformation numérique du Cameroun. L'objectif à long terme du
gouvernement dans ce secteur est « d'améliorer l'accès
numérique au travers de stratégies appropriées en termes
de développement des réseaux, d'appropriation et de vulgarisation
des TIC »10. Les objectifs à court terme visent
à porter la télé densité fixe à 45%, la
télé densité mobile à 65% ; la dotation de moyens
de télécommunications à 40000 villages, la mise à
disposition du public d'une offre d'accès à 3800mb/s dans toutes
les villes ayant une centrale numérique, enfin la multiplication par 50
le nombre d'emplois directes et indirectes11.
Cette constellation de faits illustre l'importance du secteur
des télécommunications/TIC dans la politique de
développement du Cameroun entre 2009 et 2019 et dont la mise en oeuvre
de ces projets s'avère cruciale. D'où la nécessité
pour nous de s'intéresser à l'effectivité de ces
projets.
II- CADRE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE DE L'ETUDE
L'assignation d'un objet de recherche dans un espace de
pertinence12 procède d'une étude préalable des
concepts qui l'entoure. Cette étape de travail permet au chercheur de
« définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il
sache bien de quoi il est question »13. Dans le cadre de notre
étude, les concepts « l'action publique » et « secteur
des télécommunications/TIC mériteront notre attention.
8 MINPOSTEL, Plan stratégique Cameroun
numérique 2020, Mai 2016
9LOUKOU (A.F), « les TIC au service du
développement en Afrique, simple slogan, illusion ou
réalité ? », TIC&SOCIETE [En ligne], Vol. 5,
n°2-3 | 2e sem. 2011 / 1er sem. 2012. Consulté en ligne
http://journals.openedition.org/ticetsociete
10 MINEPAT, vision 2035, février 2009, P39
11 MINEPAT, DSCE, P16.
12 BERTHOLOT (Y.M), l'Epistémologie des
sciences sociales, Paris, PUF, Pp 231.
13 DURKHIEM (Emile), les règles de la
méthode sociologique, Québec, Classiques des sciences
sociales (fichier PDF), 1898, Pp 33.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
6
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
- L'action publique
Pour saisir le concept d'action publique, sa relation avec les
politiques publiques constitue un préalable
épistémologique. Dans ce sens, l'action publique et les
politiques publiques ne sauraient être pensée en termes de
rupture, mais plutôt dans un processus de continuité14
depuis la conférence de RIO entendue comme la consécration
institutionnelle d'un nouveau mode de régulation sociale : Ce qui est
convenu d'appeler Gouvernance. Celle-ci ne peut être possible qu'au
regard des perspectives que les politiques publiques et l'action publique
apportent à la théorie des organisations.
Selon Pierre Lascoumes et Patrick le Gales15, la
première se situe dans une perspective institutionnelle qui consacre la
régulation politique comme alpha et oméga des processus sociaux.
Elle consacre une vision statocentrée des programmes et projets
élaborés et mis en oeuvre dans la société. En
clair, elle postule de manière standard la primauté de l'Etat et
du Gouvernement dans le traitement des problèmes sociaux et des enjeux
qui traverse ce dernier. Elle propose donc une vision hiérarchique de la
société selon l'approche top down (du bas vers le haut). Selon
les Policy science, la fabrication des politiques publiques (Policy making) est
le ressort exclusif des autorités gouvernementales Autrement dit, les
autorités étatiques restent « maitre du destin public
». De manière concrète, les politiques publiques rendent
compte de l'action ou de l'inaction du travail gouvernemental dans la
résolution des problèmes publics16; de manière
abstraite, elle rend compte des dynamiques d'institutionnalisation17
: - des systèmes de représentations- des valeurs -et des
idées, que les acteurs publiques se font des enjeux, problèmes et
des solutions éventuelles et à venir.
La seconde à savoir, l'action publique, propose un
dépassement de la première approche et veut admettre et
étendre le rôle et les effets d'une pluralité d'acteurs
intervenant dans le processus de décision de résolution des
problèmes publics. Elle privilégie une approche
diversifiée dans laquelle les acteurs publics et les acteurs
privés y compris la société civile intègrent
l'espace public de production et de traitement des problèmes sociaux. En
clair, elle rend compte d'une régulation sociale marquée
« d'interactions d'acteurs multiples et
14 THOENING (JC), « Pour une
épistémologie des recherches sur l'action publique» in
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00140212
, 2017.
15 LASCOUMES (P) et LE GALES (P),
Sociologie de l'action publique, Paris, Armand Colin, 2012,
2e édition. P.2-9
16 THOENING (J.C), «
Présentation », in Madeleine Grawitz, Traite de science
politique IV : les politiques publiques, Paris, Puf, P.5.
17 Elle se rapproche de la
dimension cognitive des politiques publiques retrouvée chez Muller (P),
les politiques publiques, Paris, Que sais-je ?, Pf, 10e
édition.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
7
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
enchevêtrées à plusieurs niveaux, du
local à l'international (...) permettant de penser les transformations
des Etats contemporains. »18. C'est donc une approche
Bottom up qui est privilégié à travers une sociologie de
l'action publique qui met en exergue « des relations, des pratiques et
des représentations qui concourent à la production politiquement
légitime des modes de régulations
sociaux(...)»19 et qui rompt catégoriquement avec
le juridisme pour saisir l'Etat au concret20 de ses
décisions.
Dans le cadre de notre recherche, nous saisirons l'action
publique comme une activité de production, fabrication de mise en oeuvre
et d'évaluation dans laquelle le monopole exclusif de la puissance
publique de l'économie politique (entendue ici comme la production et la
distribution des biens publics selon les rapports offre et demande) reste
problématique en raison d'enchevêtrements d'espaces et d'acteurs
(international, national et infranational) intervenant dans la Policy making ;
sans toutefois, évacuer son poids cognitif en tant que producteur de
référentiel et de pertinence programmatrice dans la production
matérielle et de mise en oeuvre des axes et stratégies
d'intervention.
C'est donc une action publique de l'Etat
développemental que nous observerons dans le secteur des
télécommunications/ TIC.
- Le secteur des télécommunications /TIC
La notion de télécommunication /TIC est aussi
veille que l'histoire des sociétés humaines. Du
télégraphe de Samuel Morse au téléphone
attribué à Graham Bell, avec l'avènement l'internet, les
communications de longues distances d'informations
dématérialisées21 constituent une
réalité évidente. Cette dernière rend donc compte
d'un processus technologique complexe22 de production, de traitement
et de circulation de l'information ( répéteurs, concentrateurs,
ponts ou ATM et VPN) grâce à des infrastructures
18 HASSENTEUFEL (P), sociologie politique :
l'action publique, Paris, Armand Colin, P.24
19 DARBON (Vincent), « L'action publique
», 2010, consulté sur
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00498038
20 PADIOLAU (J-G), L'Etat au concret, Paris,
PUF, 1982.
21 De manière étymologique,
télécommunication est formé du mot grec `tele' qui renvoie
à `loin' et communication qui renvoie à un système
d'échange d'information. On peut donc de manière sommaire
comprendre télécommunication comme exprimant un système
d'échange ou de partage d'informations sur de longues distances rendue
possible grâce aux technologies de l'information et de la
communication
22 Comme technologie liées aux
communications longues distances, nous pouvons citer les satellites, le
câble, la télématique etc.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
8
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
de transport physique( réseaux filaires, câbles
coaxial ou fibre optique) obéissant à des logiques de
développement traduit en des stratégies de maillage de
territoires23.
Quant aux technologies de l'information et de la communication
(TIC), elles désignent l'ensemble des activités associant la
fabrication des équipements informatiques, électroniques,
téléphoniques ou communicationnelles et l'audiovisuel qui
concourt à la vulgarisation d'informations et de données
publiques ou privées auprès d'individus ou entreprises. Les
évolutions observées dans ce secteur rendent compte d'une
multitude d'équipement d'ancienne génération notamment le
téléphone fixe, les récepteurs radio et
télévision aux équipements nouvelles
générations dont les téléphones mobiles ,
ordinateurs portables et internet permettant aujourd'hui
l'immatérialisation de biens et services issues d'autres secteurs
d'activités24.
Au Cameroun, le secteur des télécommunications
/TIC25 rend compte d'une structure de production encore embryonnaire
qui fait état d'un marché des services de TICs ultra dominant
dans lequel des opérateurs fournissent des services croisés de
communications téléphoniques et de communications
électroniques. Il s'agit d'une part des opérateurs d'offre
privée : Ringo, MTN Network solutions (filiale de MTN Cameroon), Orange
Multimédia services (filiale d'Orange Cameroun), SACONETS SA, Matrix
Telecom, Creolink, Avilyos, Alink Telecom entendue et d'autre part CAMTEL,
opérateur national en charge de l'offre publique dans ce secteur.
III- DELIMITATION DU SUJET
Pour amener à bien son projet de recherche, il importe
au chercheur de faire preuve de réalisme car il ne peut tout embrasser
dans sa recherche. Il se doit d'en faire l'économie à l'effet de
bien circonscrire son objet d'étude. Il est donc impératif de
délimiter son périmètre de recherche sur le plan temporel,
spatiale, et matérielle.
23 Nous avons tenté de
comprendre la notion de télécommunications/TIC à partir de
BADILLO (P.Y) et Roux Dominique, les 100 mots des
télécommunications, Paris, PUF, Que sais-je ? P.30
24 LOUKOU (A.F),
Télécommunications et développement en côte
d'ivoire à l'ère de la société de l'information et
de la mondialisation, Thèse de doctorat, Université de
Montpellier, 2005.
25 Dans le cadre de
l'économie politique, la notion de télécommunications ou
technologie de l'information et de la communication (TIC) renvoie à la
production des biens (intermédiaires) informatiques nécessaire au
développement des services publics ou privées et à
l'innovation des tissus industriels des Etats d'une part et de biens durables
intervenant dans la consommation des ménages.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
9
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
A- Délimitation temporelle.
L'encadrement chronologique qui devra guider notre
étude s'étend de la période allant de 2009 à
2019.
Cette période permet de mieux cerner notre recherche.
Il renvoie à la première décade de la mise en oeuvre de la
vision du développement du Cameroun26. Les pratiques, les
actes, les acteurs, les textes et lois e les rapports se révèlent
autant de sources disponibles au cours de cette période pour rendre
faisable notre recherche.
L'année 2009 marque la phase d'élaboration du
Document de stratégie pour la croissance et pour l'emploi. Elle
représente le nouveau référentiel global et sectoriel. La
nouvelle planification visait l'amélioration du cadre
macroéconomique (détermination du profil de croissance, du profil
de la dépense publique et les perspectives de la création
d'emplois et de réduction de la pauvreté), le
développement politique et institutionnel et le développement
économique et social.
L'année 2019 marque la phase de clôture de la
mise en oeuvre du DSCE, le Gouvernement camerounais a annoncé que
`le DSCE arrive à son terme le 31 décembre 2019. Dès
le 1er janvier 2020, nous devons disposer d'un nouvel instrument de
planification'27 Nous entendons vérifier
l'effectivité des programmes publics dans le secteur des
télécommunications durant cette période.
B- Délimitation spatiale
Cette étude a pour champ spatial le Cameroun. Entendu
dans la nouvelle grammaire de relations internationales, un espace
géoéconomique aux énormes potentiels
démographiques, minières, agricoles, touristiques, etc. Selon la
Banque Africaine de Développement (BAD), le Cameroun constitue un foyer
économique le plus diversifié en Afrique centrale28,
elle représente « l'Afrique en miniature ». Depuis de
nombreuses années, le Gouvernement camerounais a décidé de
procéder à des réformes structurelles dans lequel le
secteur productif occupe une place centrale. Dans ce cadre, les infrastructures
de télécommunications ont fait l'objet d'attention
particulière lié à une double exigence : d'une part
l'arrimage de notre
26 MINEPAT, DSCE, Aout 2009.
27 Propos tenues par Paul TASONG le ministre
délégué à l'Economie, de la planification et de
l'aménagement du territoire :
https://www.investiraucameroun.com/gouvernance/2401-12042-le-dsce-document-de-reference-du-cameroun-pour-lemergence-en-2035-sera-remplace-le-1er-janvier-2020
28 BAD, les perspectives économiques en
Afrique centrales, 2019.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
10
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
économie à l'économie mondiale
fondé sur la production et la circulation des biens immatériels
et d'autres parts bénéficier des avantages offertes par les
technologies de l'information et de la communication (TIC) dans l'atteinte de
nos objectifs de croissance économique et de création
d'emplois.
C- Délimitation matérielle
Cette étude s'inscrit dans la continuité des
travaux sur l'état des politiques d'investissement public de
développement au Cameroun. Cette question inscrite durant la
période d'élaboration et d'implémentation du DSCE est
corollaire d'une préoccupation de l'effectivité de la mise en
oeuvre des programmes d'intervention publique camerounaise dans le cadre de sa
vision de développement. A cela, il n'est point question de
procéder à une étude globale des différentes
réalités sociologiques que les politiques de développement
mais de découper la réalité sectorielle qui attire notre
attention à savoir les télécommunications / TIC.
Nous avons inscrit notre objet de recherche dans le champ de
l'analyse des politiques et actions publiques avec plus ou moins une ouverture
vers l'économie politique.
Le choix des politiques et actions publiques vise à
sociologiser les acteurs chargés de la mise en oeuvre de la politique
sectorielle de développement des télécommunications /TIC.
En d'autres termes, l'analyse des politiques et actions publiques est
mobilisée dans le but de saisir les actes, les décisions, les
pratiques, les formes et symboles qui rendront compte de l'élaboration
et de la mise en oeuvre des projets touchant le secteur des infrastructures de
télécommunications par l'Etat camerounais. L'analyse des
interactions entre acteurs ainsi que les ressources documentaires donnent la
possibilité d'évaluer les dits projets.
Si les politiques publiques et actions publiques visent
à étudier de manière cognitive ( valeurs,
représentations, perceptions) et programmatrice (mise sur agenda,
décision, budget, mise en oeuvre, et évaluation). Dans son
rapport avec la société, le travail gouvernemental, celle-ci est
mobilisé dans le cadre de notre travail pour rendre compte de l'Etat
camerounais dans la représentation sociale qu'elle se donne de son
action collective à savoir celle d'un l'Etat
développemental29. Nous verrons si la problématique de
l'Etat stationnaire s'observe dans la mise en oeuvre de ces projets de
développement. En clair, il s'agit de voir selon AMOUGOU
29 Elle renvoie à un Etat dont « la
croissance fut le résultat de l'intervention de l'Etat, en particulier
de politiques industrielles conditionnées à la croissance des
exportations, de l'accent mis sur l'éducation, d'une bureaucratie
compétente et de coalisations avec le secteur privé »,
SINDZINGRE (Alain), « Contraintes économiques et institutions
politiques » in GAZIBO (M) et THIRIOT (C), le politique en
Afrique, op.cit. Pp 295-296
Présenté par ANDZENE Bernard Page
11
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Gérard et BOBO BOBO Faustin Archange, si l'action
publique de l'Etat dans le secteur des télécommunications fait
l'objet d'une « tension qui existe entre la volonté
développementaliste affichée par l'élite au pouvoir et les
hoquets de l'Etat stationnaire informés par le jeu des acteurs
»30.
Selon les théoriciens de l'économie politique
notamment Adam SMITH ( 1776), Jean Baptiste SAY ( 1803), Alfred MARSHALL (
1890), Stanley JEVONS (1878) et Charles GIDE (1931), la scientificité de
l'économie politique tient à son discours (objet) sur les
modalités qui fondent le développement d'une nation à
savoir l'organisation du travail, les modes de production, de consommation, de
distribution et de répartition des richesses nationales et, sa
méthode qui s'appuie sur des raisonnements philosophiques (induction,
déduction) et le raisonnement quantitativiste. Dans le cadre de notre
étude, l'action de l'Etat en faveur du secteur des
télécommunications vise la modernisation et la
numérisation du secteur productif par le développement
d'infrastructures en la matière à l'horizon 2020. Par ailleurs,
l'économie politique offre d'importants outils de lecture pour saisir de
manière quantitative le changement opéré par l'Etat dans
le secteur des télécommunications/TIC. Ceci renforce de
manière accrue l'intérêt de notre étude.
IV- OBJECTIFS ET INTERET DE L'ETUDE A- OBJECTIFS DE
L'ETUDE
Conscient du fait que le développement des
infrastructures d'information et de communication constitue un moteur au
service du développement d'un pays, l'objectif de notre recherche vise
à étudier l'effectivité des projets allouée au
développement dudit secteur durant sa phase d'implémentation ou
d'exécution. Notre ambition est de vérifier de manière
programmatrice ou séquentielle à l'effectivité des
politiques de développement touchant les infrastructures de
télécommunications au Cameroun dont l'objectif gouvernemental est
d'assurer la mutation de l'économie nationale vers le numérique.
Ainsi, la mise sur agenda, la décision, le budget, la mise en oeuvre et
l'évaluation constitueront les dimensions de recherche nécessaire
dans ce travail. Nous ne manquerons pas d'apporter des propositions pour un
meilleur décollage du secteur des télécommunications d'une
part et de notre société vers le
30 AMOUGOU (G) et BOBO BOBO (F.A), « Ambition
développementaliste, Etat stationnaire et extraversion au pays de Paul
Biya. Le projet de la construction du port en eau profonde de Kribi »
consulté en ligne sur
https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2018-2-page-29.htm
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
numérique d'autres parts, avec pour conséquence,
l'élaboration de nouveaux outils de gestion publique tels l'intelligence
technologique.
B- INTERET DE L'ETUDE
Notre étude revêt plusieurs intérêts
au regard de l'attention porté vers le secteur des
télécommunications/TIC en tant que vecteur de
développement pour les pays africains. Ce travail revêt donc un
intérêt scientifique (a), socioéconomique (b) et politique
(c)
a- Sur le plan scientifique
Notre étude tente davantage d'enrichir les travaux de
la politologie africaine sur l'analyse de l'action publique à partir de
référentiels nationaux de développement
élaborés dans un contexte de relative autonomie des acteurs. Nous
tenterons d'enrichir les travaux en science politique portant sur les
politiques post ajustement structurel où la question du retour du
politique en Afrique à partir du contexte de l'expérience
camerounais reste poser. Retour qui peut s'observer dans le cadre des
politiques publiques de développement déroulées depuis
l'atteinte du point d'initiative PPTE.
b- Sur le plan socioéconomique
Le secteur des télécommunications qui fait
l'objet de recherche est un véritable vecteur de développement
économique. La volonté d'industrialisation et d'émergence
du Cameroun à l'an 2035 passe par ce secteur dont l'impact sur la
croissance et la création d'emploi n'est plus à démontrer.
C'est la raison de la convergence de nos sociétés vers le
numérique c'est-à-dire la primauté de la production des
biens et services immatériels dans la création des richesses
nationales. Ce secteur est une activité génératrice
d'emplois et de revenus.
c- Sur le plan politique
L'analyse de l'action de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC nous amène à comprendre les
logiques développementalistes du gouvernement camerounais dans sa
politique de développement durant la période
d'implémentation 2009-2019. Sa traduction dans la vision
présidentielle en 201531 illustre l'importance du
développement des infrastructures dans l'atteinte des objectifs
politiques, économiques et sociales.
31 Cette traduction apparait dans le discours de fin
d'année 2015 et du nouvel an 2016 du chef de l'Etat à la nation
camerounaise.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
V- REVUE DE LITTERATURE ET ETAT SUR LA QUESTION
L'état des lieux de l'investissement public dans le
secteur des télécommunications au Cameroun révèle
dans la littérature économique un déficit de travaux en la
matière. La cause originelle tient de sa faible intégration dans
le secteur productif national au détriment de l'industrie, les
transports, l'énergie, l'agriculture, l'élevage, le commerce et
les banques. Compte tenu de ce déficit, il nous a paru important de
mobiliser les travaux consacrés à ce secteur dans d'autres
contrées géographiques en dehors du Cameroun et mettant en
exergue l'importance des infrastructures de
télécommunications/TIC dans l'économie politique. En
effet, la théorie économique confirme les externalités
positives des infrastructures sur le produit intérieur Brut (PIB). Par
syllogisme constaté, la littérature mobilisée dans le
domaine des télécommunications confortent cette thèse
originelle. Les différents écrits tentent ainsi de conforter
l'impact positif du développement du secteur des
télécommunications et leur diffusion sur l'économie des
nations et donc le Cameroun ne saurait constituer un pays d'exception.
Dans le cadre de sa recherche doctorale, LOUKOU Alain
François32 soutient que si les
télécommunications participèrent à une intelligence
productive, stratégique et organisationnelle du développement
dans les pays développés, son effet d'entrainement sur les pays
en développement en général et en côte d'ivoire en
particulier sera rendue possible à condition que ces derniers
investissent pleinement dans ce secteur et encourage leur expansion dans tous
les autres secteurs d'activités (industrie , agriculture,
élevage, santé , éducation, etc.) d'une part, et dans la
politique d'aménagement du territoire national d'autre part. Dans ce
dernier, les technologies de l'information et de la communication (TIC)
permettront de pallier aux déséquilibres constatées dans
les stratégies spatiales de développement territorial. Si
l'auteur refuse de jeter dans le simplisme argumentaire de la
conditionnalité de développement des pays africains par
l'incorporation des TICs, il conclue cependant que « les applications
multisectorielles des TICs ouvrent des voies inédites de réponses
aux questions de développement des pays pauvres ».
Selon LEVY Marc et JOUYET jean33, les
télécommunications participent d'une nouvelle frontière
technologique qui va booster l'économie en général et
l'activité des
32 LOUKOU (A.F), Télécommunications et
développement en côte d'ivoire à l'ère de la
société de l'information et de la mondialisation,
Thèse de doctorat, Université de Montpellier, 2005.
33LEVY (M) et JOUYET (J), l'économie de
l'immatériel : la croissance de demain, Paris, 2006.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
14
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
entreprises en particulier par la réorganisation des
structures. Cinq ruptures ou transformations sont observées, la
première vise à assurer une meilleure organisation du travail de
l'entreprise à travers le management à distance de filiales
d'entreprises ayant fait ou pouvant faire l'objet d'une délocalisation.
La seconde rupture porte sur la relation entre les relations commerciales entre
vendeurs-clients. La troisième rupture renvoie à la
dématérialisation des circuits de distribution grâce
à l'arrivée de l'internet et la quatrième rupture vise le
renforcement de la coopération économique entre les entreprises.
Les Télécommunications constituent le coeur de la nouvelle
économie qui impose une transformation radicale des manières de
voir et de faire au sein des organisations.
TCHENG Henri, HUET jean Michel et VIENNOIS34
Isabelle démontre que les télécommunications/TIC
contribuent pleinement au développement économique et social en
Afrique. Le développement du secteur permettra de garantir l'inter
connectivité entre les zones rurales et les zones urbaines. Elle atteste
par ses capacités génératives, à irriguer d'autres
secteurs d'activités à des fins mélioratives d'offres et
de services d'une part et l'augmentation du revenu des populations d'autres
parts. Par ailleurs, elle constitue un moteur de croissance économique
et un atout pour le développement des affaires.
Pour le Professeur TOUNA MAMA35, l'enjeu de
l'investissement public dans le secteur des télécommunications
relève d'une vision stratégique pour la partie Camerounaise. Il
s'agit pour le gouvernement d'investir dans des projets d'infrastructures
à long terme pour permettre aux camerounais de disposer d'une meilleure
connectivité nationale, continentale et internationale. Sur le plan
géostratégique, cet investissement vise à renforcer le
leadership du Cameroun en Afrique Centrale sur le plan des
télécommunications. La construction des câbles sous-marins
à fibre optique et le projet de construction du premier satellite
panafricain donc le siège en terre camerounaise permettront de
positionner le Cameroun comme « le hub des
télécommunications de l'Afrique Centrale ».
NKAKENE MOLOU Laurence36 quant à elle
s'interroge sur les déterminants des investissements immatériels
sur la performance des entreprises. Pour l'auteur, l'investissement d'une
entreprise dans les ressources immatérielles s'explique par la recherche
d'un meilleur avantage compétitif durable. : « Plus on investit
dans les TIC, plus on est productif ». Les dépenses
effectuées dans les infrastructures numériques impactent de
manière positive et
34 TCHENG (H) et Al, « les TIC facteur de
développement en Afrique »,
35 TOUNA MAMA, l'Economie camerounaise : pour un
nouveau départ, Yaoundé, éditions Afredit, 2013
36 NKAKENE MOLOU (L), investissement
immatériel et performance des entreprises au Cameroun, Thèse
de doctorat en science de gestion, Université de Yaoundé II,
Année 2013-2014.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
15
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
significative sur la productivité des entreprises si et
seulement si il y a combinaison entre investissement sur les actifs
immatérielles (santé, éducation, compétence,
Recherche et Développement ou l'acquisition du savoir-faire) et
investissement sur les machines (logiciels TIC) car ce sont ces derniers qui
participent à l'accumulation, le stockage, le traitement et la
conservation du patrimoine informationnel de l'entreprise De ce qui
précède, il se dégage que l'économie
numérique ne connaitra un réel décollage sans la
production d'infrastructures de télécommunications
adéquates sur l'étendue du territoire national.
Abondant dans le même sens, TIOMA WAMBA Joseph Herman et
NYOM Barbara37 démontrent comment l'investissement dans le
secteur des télécommunications /TIC permettra de contribuer de
manière positive à l'augmentation du produit intérieur
brut (PIB) et la réduction du chômage au Cameroun. Sur le plan de
la croissance économique, la création des starts up, la
modification des habitudes de consommation, la facilitation des transactions
économiques et l'amélioration du pouvoir d'achat se
révèlent comme autant d'indicateurs permettant de confirmer les
effets bénéfiques de ce secteur pour le développement du
Cameroun. Par ailleurs le développement du secteur des
télécommunications offre de bonnes perspectives pour le
marché de l'emploi au Cameroun car elle garantit une stabilité
économique et fait l'objet de besoins sans cesse croissant en ressources
humaines.
EBELE ONANA Richard Alain38 à son tour,
démontre que le développement des infrastructures des
télécommunications doit être au centre des politiques
publiques en vue du décollage social, économique et territorial
du Cameroun. Pour lui, « le pouvoir économique se mesure en
partie à la puissance, mais aussi à la capacité des
réseaux des voies de communication qui ont acquis alors une importance
stratégique ». Sur le plan social, le développement des
infrastructures de télécommunications garantit la mise en
relation des territoires et des affaires, des populations et le reste du monde.
Et, d'un point de vue économique, celles-ci contribuent à la
production à grande échelle de la richesse nationale et permet le
développement de nouveaux secteurs d'activités
génératrice d'emplois. La géographie camerounaise des
télécommunications constituerait un instrument pertinent d'action
publique dans la politique d'aménagement de territoire à travers
la mise en valeur du
37 TIOMA WAMBA (J) et NYOM (B), « Economie
numérique et croissance économique au Cameroun », 04 janvier
2019, consulté en ligne
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01970291
38 EBELE ONANA (R.D), Développement du
sous-développement : contribution à l'étude des facteurs
de production et de reproduction de la pauvreté au Cameroun de 1980
à 2008, Thèse de doctorat, Université de
Yaoundé II, 2015.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
16
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
sol, la garantie de l'équilibre spatiale de transferts des
ressources et le développement industriel et des services. En clair,
Elles contribuent au développement des localités
camerounaises.
VI- PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
A- PROBLEMATIQUE
Notre étude porte précisément sur
l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC au Cameroun. Lors de notre phase
d'exploration, nous nous rendîmes compte que les travaux portant sur la
question sont assez déficitaires. Les principales raisons
évoquées plus haut, participent d'une conséquence pratique
du faible ancrage du secteur des télécommunications dans les
politiques publiques de développement.
Compte tenu de ce déficit théorique et pratique,
l'Etat va donc réinvestir le champ des télécommunications
à travers l'élaboration de plusieurs projets d'infrastructures
dans le secteur d'une envergure nationale et internationale.
La question centrale de notre recherche se pose donc ainsi :
que pouvons-nous retenir de l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC au Cameroun durant la période 2009
à 2019 ? Cette question principale est suivie par deux questions
secondaires.
La première question secondaire : quelles sont les
dispositions institutionnelles et opérationnelles pris par l'Etat dans
le cadre de cette action publique ?
La deuxième question secondaire : A quel niveau
d'efficacité pouvons-nous évaluer ces actions ? Comment
pouvons-nous l'améliorer ?
B- HYPOTHESES DE RECHERCHE
Selon Gordon MACE et François PETRY, « toute
connaissance scientifique ne peut être productif que si on lui fournit
une orientation de réponse éventuelle au moyen de
l'hypothèse»39. Cette étape constitue donc
le coeur de la recherche. Elle renvoie à la mise en relation d'un corps
de concepts permettant au chercheur de donner forme et sens au
phénomène observé.
A partir de notre question de recherche, nous pouvons
émettre les hypothèses suivantes :
39 MACE(G) et PETRY (F), Guide
d'élaboration du projet de recherche, Québec, PUL, 2000.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
17
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1- HYPOTHESE CENTRALE
L'action publique de l'Etat rend compte de la volonté
gouvernementale d'accélérer le processus d'industrialisation
numérique du Cameroun à travers la modernisation de ses
infrastructures de télécommunications.
2- HYPOTHESES SECONDAIRES
L'élaboration et l'adoption en deux mille neuf (2009)
de la vision 2035 et du Document de stratégie pour la croissance et pour
l'emploi (DSCE) suivie par l'élaboration du plan stratégique
Cameroun numérique 2020 en deux mille seize (2016) consacre la
formalisation (institutionnalisation et opérationnalisation) de l'action
publique de l'Etat dans ce secteur (HYPOTHESE1) et auquel une
évaluation desdites actions semble important dans le cadre des
politiques publiques. (HYPOTHESE 2).
VII- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Selon Yves BERTHOLOT, cette partie du travail de recherche
consiste à procéder à la définition des
procédures, techniques, et schèmes de pensées qui
aboutiront aux résultats de recherche car le fait scientifique est
conquis, constaté et vérifié à partir d'observation
d'une réalité émergente40. La construction d'un
cadre théorique (A) et d'un cadre méthodologique (B)
constitueront les points nodaux.
A- CADRE THEORIQUE
Selon Denis MONIERE et Jean GUAY, la théorie renvoie
à « une construction intellectuelle qui établit des
généralisations empiriques». 41. La
théorisation des sciences sociales notamment la science politique reste
problématique. Raison pour laquelle au système de
représentation sociale s'est substitué des structures de
classifications (approches) et d'organisation des données empiriques
(modèles). Trois mouvances quasi- théoriques seront
mobilisé à savoir le néo-institutionnalisme historique
couplée aux modèles de la dépendance au sentier (1), et
les modèles du choix rationnels (2).
40 BERTHOLOT (YVES), Epistémologie des sciences
sociales, Op.cit.P.232-240
41 MONIERE (D) et GUAY (J.H), Introduction aux
théories politiques, Québec, 1947, Classiques des sciences
sociales, P 35 à 36
Présenté par ANDZENE Bernard Page
18
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1- Le néo-institutionnalisme historique
couplé aux modèles de la dépendance au sentier
Elle a pour objet central les institutions entendues comme
« les procédures, les normes et les conventions officiels et
officieux inhérents à la structure organisationnelle de la
communauté politique ou de l'économie politique
»42. En clair, ce sont les institutions politiques
notamment l'Etat et ses démembrements constitutionnels et administratifs
qui constituent le centre d'analyse. S'appuyant sur les approches
descriptiviste et polémologique, le néo institutionnalisme
historique rend compte de la relation entre les structures et les acteurs. Par
l'élaboration et l'application des règles politiques formelles
(procédures juridiques, sanctions applicatives) et les programmes
d'intervention publiques formulés de manière implicite ou
explicite en termes de liturgies politiques, elle entend rendre compte des
cadres cognitifs et normatifs que les structures sociales exercent sur les
décisions et les comportements des acteurs. En outre, l'analyse
néo-institutionnelle tend également et surtout à
considérer l'institution comme une âme sociale, produit d'une
histoire et traversée par des faits mémorielles qui peu ou prou
permettent de rendre compte des effets des choix ou décisions
passées sur l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de
développement existantes.
Cette dépendance au sentier (path dependance) est
mobilisée comme variable explicative du poids des rétroactions
politiques43 dans la formalisation du DSCE à travers le
processus d'apprentissage menée par les experts. En clair, il s'agit
rendre compte du poids des logiques et contextes institutionnelles dans les
différentes séquences interdépendantes de décision,
de mise en oeuvre et d'évaluation de l'action publique.
De manière globale, l'élaboration et la mise en
oeuvre et l'évaluation de la politique de développement dans le
secteur des télécommunications/TIC sont dépendantes de
contextes institutionnels. En cela, le DSCE ne déroge pas au discours
théorique et empirique du néo-institutionnalisme. De la mise sur
agenda à la mise en oeuvre, cette approche vise à montrer comment
des mécanismes institutionnels participent de manière plus ou
moins réelle, de manière positive ou négative au
fonctionnement de la boite noire gouvernementale ou à ce logiciel
d'action publique. En outre, nous verrons que l'approche néo
institutionnaliste donnera des outils pour une évaluation de
l'intervention étatique dans le secteur des
télécommunications
42 Hall Peter A., Taylor Rosemary C. R. « La science
politique et les trois néo-institutionnalismes », Revue
française de science politique, 47e année, n°3-4, 1997.
pp. 469-496. Consulter en ligne
http://www.persee.fr
43 BELAND (Daniel), «
Néo-institutionnalisme historique et politiques sociales : une
perspectives sociologiques, politique et société, Vol. 21, no21,
2002, P21-39.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
19
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
en saisissant le poids des contraintes des politiques
d'ajustement structurel (PAS) dans la démarche incrémentale
(lente) ou caduque de l'Etat dans ce secteur
2- Le Néo-institutionnalisme sociologique
Contrairement aux modèles des choix rationnels qui
postulent que la genèse et le changement institutionnel observés
dans les organisations sont le produit de la rationalité des acteurs
dans la recherche des meilleurs instruments pouvant participer à une
meilleure efficacité dans le traitement des problèmes publics, on
va ainsi de l'explication de `l'homo economicus' à `l'homo sociologicus'
si bien constaté par Erhard FRIEDBERG en lisant Hall et
Taylor44. Selon lui, le poids des acteurs n'est plus défini
en fonction des opportunités et du contexte dans lequel il se trouve
mais plutôt à partir de son histoire et des processus de
socialisation dont il a fait l'objet45. Trois
caractéristiques de l'institutionnalisme sociologique46
peuvent être établies. La première rend compte des
institutions non seulement comme un ensemble de dispositions
matérielles( normes, procédures, règles) mais aussi et
surtout cognitives ou mentales( représentations , symboles, principes
moraux ) guidant l'action des individus : on voit bien ici le besoin
d'intégrer la dimension cognitive à la théorie
institutionnaliste ; la seconde insiste sur le processus de socialisation comme
variable explicative du poids des contraintes institutionnelles sur les
comportements individuelles à travers l'intériorisation des
rôles sociologiques qui elle-même sont vecteurs de normes sociales
; la troisième postule une explication du changement institutionnelle
non pas pour un besoin d'optimalité ou d'efficacité mais par le
souci des acteurs de renforcer leurs positions sociales. En clair, le
néo-institutionnalisme sociologique appréhende les institutions
comme « des cartes mentales et normatifs à l'échelle
individuel. Ce qu'il considère comme rationnel est perçu comme
socialement constitué ».
Cette approche vise à montrer comment le cadre
institutionnel d'élaboration des politiques de développement
influence l'action des acteurs chargé de la mise en oeuvre notamment le
secteur des télécommunications.
44FRIEDBERG (E), « En relisant Hall et Taylor
: le néo-institutionnalisme et ordres locaux », Revue
française de science politique, 48e année, n°3-4, 1998.
pp. 507-514.
45 Ibidem
46 Hall Peter A., Taylor Rosemary C. R. « La
science politique et les trois néo-institutionnalismes », Revue
française de science politique, 47e année, n°3-4, 1997.
pp. 469-496. Consulter en ligne
http://www.persee.fr
Présenté par ANDZENE Bernard Page
20
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
B- CADRE METHODOLOGIQUE
Elle renvoie à l'ensemble des procédés
intellectuelles(1) et de techniques(2) de recherche permettant de de traduire
empiriquement notre objet d'étude.
1- Les méthodes de recherche : La mobilisation
d'un cocktail méthodologique.
« Le propre de la méthode dit, A. Kaplan, est
d'aider à comprendre au sens le plus large, non les résultats de
recherche mais le processus de recherche lui-même»47.
De manière globale, nous mobiliserons l'approche
séquentielle des politiques publiques comme méthode principale. A
cela, viendront s'ajouter l'approche cognitive et normative et l'analyse
stratégique comme méthodes secondaires. Ces derniers ont
été choisis à l'effet de rendre compte de nouvelles
perspectives qu'offriraient l'élaboration et la mise en oeuvre d'une
politique d'intelligence technologique dans les politiques publiques de
développement au Cameroun.
a- L'analyse séquentielle des politiques
publiques
C'est une grille d'analyse des policy science visant à
dresser « l'inventaire des activités que la puissance publique
déploie pour traiter de ses programmes »48. Ainsi
l'analyse de l'action publique vise à un séquençage
rationnel des activités de l'Etat en vue de rechercher son
optimalité dans la régulation et la résolution des
problèmes qui frappent la société. Elle doit sa
stabilisation et sa diffusion à Charles Jones. Pour ce dernier,
l'analyse des politiques publiques correspond à cinq phases :
l'identification du problème, le e développement d'un programme
de politique publique, la mise en oeuvre, l'évaluation et
l'achèvement ou la terminaison.
Dans le cadre de notre travail de recherche, l'approche
séquentielle offre une formidable grille de lecture pour retracer le
processus de formalisation de l'intervention publique dans le secteur des
télécommunications/TIC au Cameroun. Pour des besoins
d'optimisation de son action publique dans ce secteur, l'Etat va consciemment
ou inconsciemment procéder à une division du travail qui passe
par la mise sur agenda de son intervention dans le secteur,
l'opérationnalisation ou la mise en oeuvre au cours de la période
2009- 2019, son évaluation rendue possible à
l'institutionnalisation des dispositifs de suivi-évaluation dans la mise
en
47 Kaplan (A) cité par
GRAWITZ(M), Méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001,
11e édition, 981 pages
48 THOENIG (JC), « Pour une
épistémologie des recherches sur l'action publique »,
op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
21
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
oeuvre des projets et programmes de développement
décrite dans le document de stratégie pour la croissance et pour
l'emploi(DSCE).
b- Les analyses normative, cognitive et
stratégique comme méthodes
secondaires
- L'analyse cognitive et normative des politiques
publiques.
Selon le dictionnaire des politiques publiques, l'approche
cognitive er normative est une structure de classification des travaux qui
mettent en exergue « le poids des éléments de
connaissance, des idées, des représentations ou des croyances
sociales dans l'élaboration des politiques publiques
»49 Parmi ces travaux, nous entendons saisir la notion de
référentiel de Bruno JOBERT et Pierre MULLER. Celle-ci renvoie
à « la représentation que l'on se fait du secteur
concerné ainsi que de sa place et de son rôle dans la
société »50. Elle renvoie à un
processus d'institutionnalisation des politiques publiques en tant que
traduction matérielle et empirique (dimension instituée) d'une
part et d'une définition du réel par la société
(dimension instituante). Cette approche permet de questionner non seulement les
processus de régulation et de légitimation de l'Etat au sein de
la société sous forme de tensions, d'adaptations et de
résistances mais aussi la pertinence de l'Etat dans une
société marquée par une division croissante du travail. Le
rapport global-sectoriel semble donc dominer par une incertitude de
comportements entre structures et acteurs.
Dans le cadre de notre travail, cette approche rendra compte
de l'impact de l'action publique dans le secteur des
télécommunications dans le cadre de l'opérationnalisation
de la politique de développement sectorielle.
- L'analyse stratégique
Si le néo-institutionnalisme retient l'influence des
structures sur les acteurs, cela ne voudrait pas dire que ces derniers sont
totalement passifs car selon l'école du `public choice' ces
acteurs, exclusivement des individus51, sont
appréhendés comme des êtres rationnels c'est-à dire
des êtres calculateurs qui de manière implicite ou explicite
tente, selon les opportunités offertes, à leur tour de structurer
leur environnement au mieux de leurs intérêts. Par la prise en
compte de cette rationalité, l'analyse stratégique rend compte
ainsi des libertés d'action de décision ou des
49 BOUSSAGUET (L) et al, Dictionnaire des
politiques publiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2004,
50 JOBERT (B) et MULLER (P), l'Etat en
action, Paris, PUF, 1987, P51à 68
51 Elle exprime la notion « d'individu
stratégique » qui exprime la primauté analytique et
théorique de l'individu dans l'analyse stratégique.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
22
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
marges d'autonomie des acteurs dans le processus
organisationnelle de l'action publique. Selon Michel CROZIER, l'analyse des
institutions ou de l'action collective implique donc une théorie de
l'intervention humaine qui rend compte des comportements stratégiques et
actifs des acteurs dans un environnement sans cesse marqué par la
montée de la complexité (incertitude)52.
L'analyse stratégique est mobilisé à
l'effet la capacité cognitive et d'action de l'Etat à surmonter
les contraintes et exigences nées de l'échec des politiques
d'ajustement structurel (PAS) et dans un contexte marqué par une matrice
de l'action publique camerounaise marqué par la prégnance d'
acteurs extra étatiques (Banque Mondiale, Fond monétaire
international, le secteur privée et la société civile,
partenaires bilatéraux) dans la politique sectorielle des
télécommunications /TIC. En clair, elle permet de voir comment
les autorités publics camerounaises s'adaptent, résistent, et
rejettent les contraintes qui s'exercent sur les réponses
formulées pour l'atteinte des objectifs de développement.
- L'analyse systémique dans l'action publique de
l'Etat
Le systémisme prend corps avec des auteurs tels que
Norbert Wiener et ses travaux sur la cybernétique (1940), Ludwig Von
BERTALANFFY avec sa théorie générale des
systèmes(1968), Ferdinand de SAUSSURE dans son cours de linguistique
générale(1931) et enfin Edgar MORIN qui a notamment
révolutionné l'étude des systèmes en introduisant
sa méthode de la complexité (1977). Ce dernier attire notre
attention sur son approche conceptuelle du système. Contrairement aux
auteurs qui l'ont précédé, Edgar MORIN ajoute à la
définition classique du système un élément
fondamentale celle de l'organisation. Le système ne peut être
appréhendé comme tel si les interrelations entre les choses et
les êtres humains sont stabilisées. Le système politique
peut donc s'entendre ici comme une unité de la société
globale marqué par une organisation ou une stabilisation de relations
entre les structures, les individus grâce à un centre politique en
charge de l'allocation des ressources. En d'autres termes, le système
politique peut renvoyer en « une unité
hégémonique, non homogène : il est constitué
d'éléments divers, dotés de caractères propres
qu'il tient en son pouvoir»53 et sa capacité d'
« allouer de manière autoritaire les objets de valeur
»54
52 Michel Crozier, l'Acteur et le Système
cité par Catherine Ballé, Sociologie des organisations,
Paris, Puf, 1990, P94-95.
53 MORIN (E), la méthode. La nature de la
nature, Paris, Seuil, P 95-105
54 EASTON (D), «An approach to the Analysis of
political system, world politics», vol.9, no 3, P.383-400
Présenté par ANDZENE Bernard Page
23
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
L'analyse systémique a été
diasporé dans l'explication des phénomènes politiques par
David EASTON qui traduit une analyse (dynamique) du changement dans les
systèmes politiques. Elle fournit notamment une grille d'analyse sur les
transactions entre le système et son environnement. Ainsi, le
modèle Eastonien met l'accent sur les dynamiques des systèmes
économiques en lien avec la formalisation des politiques publiques de
développement et l'action publique de l'Etat.
Dans le cadre du présent travail de recherche, l'action
publique de l'Etat dans le secteur des télécommunications/TIC
traduit la modélisation de la méthode systémique. En
effet, le Cameroun est un système qui est traversé par un
« flot d'informations et d'énergie »55
extérieures à son environnement traduit par des
difficultés occasionnées par l'échec des politiques
d'ajustement structurel (PAS) et les exigences des citoyens camerounais sur la
qualité des services de télécommunications. Dès
lors l'Etat camerounais se positionne comme un centre politique capable de
gérer les inputs qui représente l'ensemble des défis
à relever pour l'Etat dans le secteur à travers à un
ensemble de réponse systémique face aux spécifications
sociales (outputs). Ces dernières sont traduites à travers la
formalisation de la vision 2035, le DSCE pour la période 2009-2019, le
plan stratégique Cameroun numérique 2020 élaborée
en 2015 qui traduisent dont les instruments de la boite noire
gouvernemental.
2- Technique de collecte de données.
Cette étude exploratoire porte sur l'action publique de
l'Etat dans le secteur des télécommunications /TIC au Cameroun. A
ce stade de la recherche, il est question comme le suggère Jean-Louis
LOUBET DEL BAYLE de représenter des « procédés
limités, mettant en jeu des éléments pratiques, concrets,
adaptés à un but précis et défini
»56 . Nous aurons donc recours à une technique
vivante de donnée : l'entretien ou l'interview d'une part et à
l'observation documentaire d'autre part.
? L'entretien ou interview.
Cette activité qui est répétée,
est menée dans ce travail sur la base d'un guide d'entretien de type
semi-directif. Il est question d'utilisée celui-ci pour la collecte des
informations auprès de certains responsables du MINEPAT, MINPOSTEL, et
la CAMTEL. L'objectif de notre
55 Le modèle de la boite noire a
été élaboré par Norbert WEINER et qui traduit
l'analyse d'un système ou d'un organisme vivant dans sa relation avec
son environnement sans préoccupation de son contenu oral ou
écrit. Pour plus de développements, lire Norbert WEINER,
cybernétique et société cité par Bougnoux Daniel,
sciences de l'information et de la communication, Larousse, Paris, pp
442-454.
56 LOUBE DEL BAYLE (J-L), Initiation aux
méthodes des sciences sociales, Paris, Harmattan, 2000, P32
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
étude est de relever les données capables de
fournir de la consistance à notre analyse et à notre
évaluation des différentes réalisations de l'Etat dans le
secteur des télécommunications au Cameroun.
? La recherche documentaire
Elle nous conduira dans les bibliothèques publiques et
privées numériques et matérielles, nous avons
consulté les ouvrages, articles, mémoires et thèses
produits par des experts, chercheurs et des étudiants, qui se sont
intéressés à la conduite à la problématique
de l'investissement public au Cameroun. Ainsi, dans le cadre de notre recherche
les documents nous ont permis d'aiguiller notre problématique et
hypothèses ainsi que les clarifications conceptuelles de notre travail
de recherche.
La suite de notre travail se poursuivra dans la même
dynamique à travers la consultation de la littérature grise
(rapports, archives publiques, documents officiels) et scientifique qui rendent
compte du processus d'action de l'Etat dans le cadre des secteurs des
télécommunications.
VIII- ANNONCE DU PLAN
Suivant les axes de nos hypothèses, notre travail
s'articulera autour de deux parties.
La première partie porte sur le cadre institutionnel et
opérationnel de l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC qui se subdivise en deux chapitres : la
mise sur agenda ou la programmation de l'action publique de l'Etat dans le
secteur des télécommunications /TIC durant la période 2009
à 2019 (Chapitre I) et l'opérationnalisation de
cette dernière (Chapitre II).
La deuxième partie portera sur l'évaluation de
l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC. Elle comprend deux chapitres:
l'évaluation des différentes réalisations de l'Etat dans
ce secteur durant la phase d'implémentation du document de
stratégie pour la croissance et pour l'emploi( DSCE) (Chapitre
III) et l'émission de perspectives en vue d'une
amélioration de l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC au Cameroun (Chapitre
IV).
PREMIERE PARTIE : CADRE INSTITUTIONNEL ET
OPERATIONNEL DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS LE SECTEUR DES
TELECOMUNICATIONS /TIC AU CAMEROUN
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Le processus de privatisation en vigueur depuis 1995 dans le
secteur des télécommunications/TIC a permis d'engager une
évolution significative ces dernières années. Cependant,
d'importants problèmes d'enclavement des populations traduites par des
disparités d'accès et de problèmes de qualité des
services persistent sur tout le pourtour du triangle national. Face à
cette situation, le gouvernement entend poursuivre la modernisation de ses
infrastructures de télécommunications afin d'assurer le passage
de notre économie vers la net économie ou le numérique.
Les projets et les programmes élaborées pour la première
décade de la vision visent à améliorer la
connectivité nationale et internationale du Cameroun. Ces défis
mettent en lumière l'enjeu du développement au coeur des
politiques économiques et
sociales du Gouvernement camerounais à travers la
valorisation du secteur des télécommunications /TIC par la
modernisation de son réseaux de production et de distribution.
Cette première partie de notre travail vise donc
à mettre en lumière d'une part , l'inscription sur agenda de
l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications/TIC entre 2009-2019 au Cameroun
(Chapitre I) et d'autres parts, traduire
l'opérationnalisation de cette action publique durant sa phase
d'implémentation ( Chapitre II).
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CHAPITRE I : LA PROGRAMMATION DE L'ACTION PUBLIQUE
DE L'ETAT DANS LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN ENTRE
2009-2019
La Programmation renvoie au processus de prise en charge des
problèmes publics par les gouvernants. Elle constitue le processus de
mise en agenda institutionnelle. Malgré les investissements publics
réalisés dans le développement du
télécommunications/TIC, l'Etat camerounais a de la peine à
répondre de manière significative à la forte demande
sociale et politique. C'est ainsi que l'on a pu observer une forte
dégradation de l'offre des services TIC marquée la hausse
continue des tarifs, le gaspillage des ressources matérielles et la
dégradation persistante des équipements. Afin de rompre avec
cette monotonie, le gouvernement camerounais va se redéployer dans le
secteur à travers la formulation d'objectifs globaux et
stratégies sectorielles qui s'entre chevauchent les unes des autres afin
d'atteindre l'émergence à l'an deux mille trente-cinq (2035).
1. La vision de l'émergence comme cadre de
référence global de l'action de l'Etat camerounais
Le référentiel global traduit la
définition d'objectif politique et économique de
développement du Cameroun dont l'émergence serait le point
culminant. Celle-ci fera l'objet d'une co-construction entre les pouvoirs
publics, les bailleurs de fonds, le secteur privée et la
société civile. La traduction empirique de ces volontés
sera formulée respectivement dans la vision 2035 et le document de
stratégie pour la croissance et pour l'emploi (DSCE). Tous deux
traduisent les ambitions développementalistes de l'Etat dans le secteur
des télécommunications/TIC.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1.1. Cameroun vision 203557 comme document de projection
de
l'Etat dans le secteur des
télécommunications /TIC
Ce document traduit à la formulation d'une vision
volontariste de développement à long terme (25-30ans) du
Cameroun58 traduit en ces termes : « le Cameroun : un pays
émergeant, démocratique et uni dans sa diversité ».
Plusieurs défis majeurs interpellent le gouvernement camerounais
dans la réalisation de cette vision : la consolidation de ses
institutions démocratiques et le renforcement de son unité
nationale ; le défi de la croissance économique et la
création d'emplois ; le défi l'expansion démographique ;
le défi du développement urbain et l'aménagement du
territoire et le défi de la gouvernance.
S'agissant du secteur des
télécommunications/TIC, la volonté du gouvernement se
traduit par l'objectif de l'amélioration de l'accès
numérique au travers de stratégie de développement de
réseaux d'appropriation et de vulgarisation des TIC. Cet objectif se
présente comme une condition sine qua non pour l'industrialisation de
notre pays et donc la contribution des services de technologies de
l'information et de la communication (TIC) se révèle un atout
majeur. Cette projection de l'Etat est accompagnée d'objectifs
spécifiques à savoir la mise en place d'un cadre institutionnel
et stratégique approprié ;l'élaboration et la mise en
place d'un cadre légal et règlementaire sous-tendant le commerce
électronique, qui s'inspire des bonnes pratiques des pays
développés notamment en matière de taxation,
d'informations et de contrats ; la libéralisation des TIC et le
renforcement de la concurrence dans ce secteur ; le développement des
infrastructures appropriées en termes de débit des
réseaux, de connectivité, de sécurisation des transactions
; le développement d'une industrie de logiciels et des centres de
télétraitement ; le renforcement des capacités de
régulation ; l'adoption des incitations pour favoriser le
développement de l'entreprenariat dans les TIC ; le développement
d'une masse critique de compétences à travers la mise en place
des formations professionnelles adéquates, en vue d'assurer la
maîtrise nationale des technologies utilisées dans le
secteur59. Ainsi, la contribution des TIC à la croissance
économique passe donc par l'amélioration de la gouvernance
juridique, économique, fiscale ainsi que la création d'une
industrie du numérique et la formation d'une ressource humaine
indispensable à la maitrise de cet outil technologique.
1.2. Le DSCE comme document programmatrice de l'Etat dans
le
développement du secteur des
télécommunications /TIC
57 MINEPAT, Cameroun vision 2035, op.cit.
58 ibidem
59 ibidem
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Le document de stratégie pour la croissance et pour
l'emploi apparait (DSCE) comme un cadre de révision globale et
sectorielle de la politique de développement camerounais (20102020).
Elle traduit donc empiriquement la formulation gouvernementale d'une vision de
développement camerounais à long terme : « le Cameroun :
un pays émergeant, démocratique et uni dans sa diversité
» à l'horizon 2035 dont les objectifs sont au nombre de quatre
à savoir la réduction de la pauvreté, faire du Cameroun un
pays à revenu intermédiaire tout en intégrant le rang d'un
Etat industrialisé, enfin, renforcer l'unité nationale et
consolider la démocratie camerounaise. Ces objectifs globaux sont
assortis de défis sectorielles notamment sur le plan des
infrastructures, de la production, des finances, du commerce (régionale
ou international) et sur le plan de la gouvernance étatique ; Les
instruments de politiques économiques font apparaitre un nouveau cadre
de mobilisation de financement60 qui va des ressources classiques(
secteur privée, ménages et l'Etat) aux ressources innovantes
tournées vers l'international ( l'endettement, les IDE , le
développement des banques de proximité et l'aide publique au
développement). En outre les objectifs et les instruments revus, tout
comme la vision Cameroun 2035, le DSCE apparait également comme un
nouvel instrument de planification élaboré dans un nouveau cadre
institutionnel61 mettant aux prises le gouvernement, le secteur
privé, les appuis extérieurs, les partenaires au
développement et la société civile. C'est donc
l'expression théorique et empirique d'un changement de la politique de
développement camerounais62 en matière de gouvernance
politique, économique et industrielle née à la suite des
échecs du Document de stratégie pour la réduction de la
pauvreté (DSRP).
S'agissant du secteur des
télécommunications/TIC, le gouvernement à travers le DSCE
entend poursuivre la modernisation des infrastructures de
télécommunications en vue de disposer d'infrastructures fiables
en nombre suffisant, faciliter la généralisation des TIC dans la
société camerounaise, améliorer la gestion du spectre des
fréquences et assurer l'utilisation rationnelle de cette ressource rare,
l'incitation et promotion d'une industrie du numérique à travers
la création de PME/PMI dans le secteur, réduire la fracture
numérique entre zones rurales et zones urbaines, organiser la fourniture
des services et maîtriser l'évolution et les tendances des
différents segments de marchés63. A partir des mesures
de performances globales, elle entend porter la télé
densité fixe à 45% et la télé densité mobile
à 65%, la dotation de
60 TAMBA (Isaac), « panorama de la politique
économique », Pp154-175 in Fabien Eboussi Boulaga (sous la dir),
Etat du Cameroun 2008, Editions terroirs, 2009, 669 pages.
61 Elle apparait dans les descriptions empiriques 3 et
4 du DSCE
62 MULLER (Pierre), les politiques publiques,
Que sais-je, Paris, Puf, 2e édition, Pp30-35
63 MINEPAT, DSCE, P.64
Présenté par ANDZENE Bernard Page
30
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
moyens de télécommunications modernes à
40000 villages, le passage du débit des transferts des données
à 3800 mb/s en 2020 et la multiplication par cinquante (50) le nombre
d'emplois directs et indirects64. Sa nodalité trouve
davantage racine à travers l'attention portée par les
décideurs dans l'agenda de la politique sectorielle.
2. La traduction gouvernementale comme cadre
d'interprétation sectorielle de l'action de l'Etat camerounais
La constitution camerounaise désigne le gouvernement
comme le principal ouvrier des politiques publiques prescrites par le chef de
l'Etat65. C'est donc le cadre d'interprétation
gouvernementale de la vision du chef de l'Etat Camerounais. Celle-ci met en
exergue le développement des infrastructures des
télécommunications au coeur de l'industrialisation du pays d'une
part, et une condition essentielle du passage du Cameroun vers
l'économie numérique66. La réception
gouvernementale de la vision présidentielle conduira sur le plan des
télécommunications /TIC à l'élaboration d'un
« plan stratégique Cameroun Numérique 2020 ».
Ce document constituera la boussole du gouvernement dans le secteur des
télécommunications/TIC. L'objectif affichée dans ce
secteur est d' « accroitre l'accès qualitatif et quantitatif et
à moindre coût aux services de communications électroniques
sur l'ensemble du territoire national »67.
Si d'importants investissements ont été
observés dans le secteur des télécommunications/TIC
à travers la création du fond d'affectation spéciale des
télécommunications(FST)68, celui-ci connait
d'importantes insuffisances d'accès, de coût et de qualité
du réseau téléphonique que télématique
(internet).
En outre, l'irrigation de l'économie mondiale par la
production des biens et services immatérielles traduit une mutation
profonde de la place des technologies de l'information et de la communication
(TIC) dans la dynamique de croissance et la génération d'emplois.
Elle fonde une nouveau mode de production industriel fondée sur le
capital immatériel à savoir la
64 Ibidem
65 La constitution camerounaise de
1996 stipule dans son article 11 que « le gouvernement est
chargé de la mise en oeuvre de la politique de la nation telle que
définie par le président de la République ».
66 Cela s'est adressé lors du
discours du chef de l'Etat Paul Biya à la nation en 2015.
67 MINPOSTEL, plan stratégique
Cameroun numérique 2020, P7
68 Ce fond avait pour principal
objectif le financement du développement des
télécommunications afin de pallier aux insuffisances
observées notamment l'accès aux réseaux sur toute
l'étendue du territoire. Ce fond est prélevé dans le
capital des opérateurs concessionnaires (Orange, MTN, etc.). De 2002
à 2005, le montant de ce fond a subi des augmentations significatives
allant de deux (2) milliards près de quinze (15) milliards de francs CFA
selon un rapport publié en septembre 2009 par Sylvie SIYAM et al
intitulé Reformes des télécommunications. Cas du
Cameroun.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
31
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
créativité, le savoir, l'intelligence et
l'expertise. Ainsi, la performance économique d'une entreprise ou d'une
nation se mesure par la capacité à offrir des services
après-vente en complément des biens informatiques capable de
répondre aux besoins des populations.
Ayant pris la pleine mesure de l'importance du
numérique dans le processus d'industrialisation du Cameroun, le
gouvernement va inscrire le développement des infrastructures de
télécommunications comme une priorité des politiques
publiques durant la période 2009-2019. A cet effet, il va se doter de
plusieurs organismes dont chacun dispose d'une mission spécifique. Il
s'agit de l'Agence de Régulation des Télécommunications
(ART,1998) en charge de la régulation et de l'exploitation des services
de TICs , la Cameroon
Telecommunications (CAMTEL,1998) en charge d'assurer
l'étude, l'installation, l'exploitation et l'entretien de tout
système nécessaire à la fourniture des services de
télécommunications sur l'ensemble du territoire national, ainsi
qu'à la connexion des réseaux locaux ou nationaux aux
réseaux étrangers et l'Agence Nationale des Technologies de
l'Information et de la Communication (ANTIC, 2002) dont la principale mission
est la promotion et de la vulgarisation des TICs. Ces derniers devront
contribuer de manière synergique à la mise en oeuvre des projets
à court terme permettant le développement et la modernisation des
infrastructures de télécommunications dans le but d'atteindre
l'émergence numérique à l'an 2035.
3. La place de l'investissement public dans le secteur
des télécommunications/TIC au Cameroun
L'économie du développement montre les effets
positifs induits par l'investissement public dans l'augmentation du Produit
Intérieur Brut (PIB). Elle a une incidence sur la productivité
économique car porte-t-il sur des activités d'utilité
publique (santé, éducation, accès à l'eau
etc.)69. Dans le cadre de la comptabilité nationale,
l'investissement public renvoie à la Formation Brute du Capital Fixe
(FBCF)70 réalisé par les entreprises publiques,
parapubliques et par l'administration. Pour atteindre des niveaux de croissance
à long terme, il est nécessaire de procéder à un
taux d'investissement qui se situe durablement71 aussi bien dans les
infrastructures sociales (Education, santé, eaux) que les
infrastructures économiques participant au développement du
secteur productif tels que l'énergie, voies de transport et les
69 DJIENGOUE (J.F), Investissement public et
croissance économique au Cameroun, Mémoire de master
Economie et Finance, ISSEA, 2002.
70 Elle traduit le volume de biens durables acquises
par les unités de production pouvant être utilisée pendant
au moins un an dans le processus de production.
71 TOUNA MAMA, l'Economie camerounaise : pour un
nouveau départ, Yaoundé, éditions Afredit, 2013,
P.30.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
32
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
télécommunications/TIC. La vision Cameroun 2035
consacre d'ailleurs l'accélération de l'investissement comme un
moteur de croissance72. Entre 2009 et 2019, l'Etat camerounais va
décider de redynamiser le secteur des télécommunications
en vue d'accélérer la transition du Cameroun vers
l'économie numérique à l'horizon 2020. Ainsi, dans sa
volonté de bâtir une économie compétitive et
prospère par le développement des investissements dans les
secteurs productifs en général et le secteur des
télécommunications en particulier, le gouvernement camerounais va
réaffirmer au plan juridique le virage développementaliste dans
le champ économique et industriel73. Ainsi, l'importance
cruciale de la transformation de notre économie nationale en une
économie de la production des biens et services immatérielles
conduira le gouvernement à engager de manière significative
« le développement des infrastructures large bande en vue de
permettre l'insertion de notre pays dans l'économie mondiale du savoir
»74.
Ainsi l'Etat va engager un important investissement visant
à améliorer la production, la distribution ainsi que la
vulgarisation des réseaux de télécommunications/TIC par la
couverture de la fibre optique sur toute l'étendue du territoire
nationale durant la période 20092019. Selon le rapport du
ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun
(MINPOSTEL), les ressources budgétaires allouées à la
réalisation d'objectifs de son secteur ont doublée de
manière considérable, de 2010 à 2017, passant donc de
12.641 à 53.388 millions de FCFA. Ainsi la part du budget alloué
aux TIC dans le budget national est passée de 0,49% en 2010 à 1,2
% en 2017. On parle donc d'une croissance budgétaire avec un taux annuel
de 22,9% contre 7,9% pour le budget de l'Etat et les investissements dans les
services de télécommunications ont plus que doublé de 2011
à 2014, passant de 103,15 milliards de FCFA à 272,85
milliards75. L'investissement dans le secteur des
télécommunications/TIC se ressent sur le plan politique (a),
économique (b) et social (c).
3.1. L'importance des télécommunications/TIC
sur le plan politique
Le développement des infrastructures des
télécommunications/TIC participe d'une rationalité
politique du gouvernement en vue de renforcer l'ancrage de la communauté
politique nationale incarné par l'Etat sur les différents
segments communautaires éparpillés sur l'espace
72 MINEPAT, Vision Cameroun 2035, P.7
73 La loi n°2002-004 du 19 Avril 2002
modifiée par la loi n°2004-20 du 22 juillet 2004
portant charte des investissements en République du Cameroun
réaffirme en son article 2 « le rôle essentiel de l'Etat pour
la promotion du développement économique et social »
74 MINPOSTEL, Plan stratégique Cameroun
numérique 2020, op.cit.
75 Rapport MINPOSTEL, Postes, Telecommunications
et TIC : les précieux acquis du septennat, Yaoundé.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
33
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
territorial national (ethniques, religieux et linguistiques).
Les TICs apparaissent comme une technologie politique et économique
participant d'un mode de production, de renforcement de la politique de
construction nationale. Elle participe de l'opérationnalisation de la
nation camerounaise. Le développement de l'internet et du réseau
téléphonique participent de la mobilisation des outils
numériques en vue d'un processus de légitimation de la
communauté nationale entre les différents segments communautaires
présent à l'intérieur de la république du Cameroun.
De ce point de vue, la construction des infrastructures de
télécommunications participe d'une dynamique constructionelle de
la conscience nationale camerounaise. C'est donc les effets positifs des
infrastructures économiques en général et les
infrastructures de télécommunications en particulier dans la
promotion et le renforcement de la paix et de la solidarité nationale au
Cameroun.
Si les TIC participent à la consolidation de la
polis camerounaise, il est par ailleurs nécessaire de soulever
leur impact dans le jeu politique camerounais. En effet, l'ère du
numérique participe d'un nouvel espace public préférentiel
de participation politique de longue distance76. La vie
démocratique camerounaise subit une transmutation virtuelle par la mise
en place d'espace d'échanges et de vulgarisation d'idées
partisanes entre camerounais résidant à l'intérieur du
territoire national et ceux diasporées aux quatre coins du monde. Grace
à l'avènement des communications électroniques,
l'ubiquité de la communauté diasporique est rendue possible par
leur participation à la vie politique de leur pays d'origine sans
contrainte de temps et d'espace. Lors de l'élection
présidentielle camerounaise de 2018, l'espace numérique à
travers les médias électroniques comme Facebook, Tweeter,
Whatsapp, YouTube, la vie politique camerounaise s'est transformée en un
champ de confrontations idéologiques entre différents bords
politiques. Ainsi, les infrastructures de télécommunications/TIC
ont contribué à un mode de production local, national ou
transnational du politique camerounais à travers la
réappropriation de l'espace numérique à des fins
concurrentielles de dévolution du pouvoir.
3.2. L'importance des télécommunications/TIC
sur le plan
économique : la croissance
économique
D'après le document de stratégie pour la
croissance et pour l'emploi (DSCE), le développement du secteur
productif en général et la modernisation des infrastructures
de
76 MANGA EDIMO (R.M), « les TIC ; les nouvelles
formes d'action politiques : le cas des diasporas », in Afrique
contemporaine, n°234,2010, P127 à 140.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
34
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
télécommunications/TIC devraient apporter un
profil de croissance de 7% et contribuer de manière significative de
2010 à 2020 à l'augmentation du Produit Intérieur Brut
(PIB) à l'ordre de 5,5% voire supérieur à 6% à
partir de 201477 et de permettre au Cameroun « d'atteindre
le stade de Nouveau pays industrialisé»78 à
l'horizon 2035. La mise sur agenda gouvernementale du développement des
infrastructures des télécommunications traduit le rôle
moteur de ces dernières dans l'accélération de la
croissance économique. L'irrigation de celles-ci dans d'autres secteurs
activités permet de booster la productivité et la
compétitivité du tissu industriel. Une stratégie de
développement des réseaux et de vulgarisation de l'outil
informatique dans le territoire national permettront de manière
concrète d'innover et d'améliorer notre système
d'organisation de travail et de fournir des services de qualité et
à moindre coût à nos populations ; tous ceux-ci passent par
une transition du Cameroun vers l'économie de
l'immatériel79. Par ailleurs le poids économique des
services de télécommunications sur le territoire national ne
cesse de s'accroitre en termes de recettes générées
passant 396 milliards en 2009 à 566 milliards en 201580
3.3. L'importance des télécommunications/TIC
sur le plan social : la
lutte contre la pauvreté
La production des télécommunications participent
de la production des biens et services sociaux en vue d'éradiquer la
pauvreté. Des recherches ont tenté d'établir des liens
entre le développement des TICs et l'atteinte des Objectifs du
Millénaire de Développement (OMD). En effet, la
problématique du développement a été inscrite dans
l'agenda des politiques publiques internationales à travers la prise en
charge d'un certain nombre de problèmes sociaux touchant certaines
régions du monde notamment l'Afrique, l'Asie ou le moyen Orient. Il
s'agit principalement la réduction drastique de la pauvreté (OMD
1), la démocratisation de l'éducation primaire (OMD 2), la
promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
(OMD 3), la réduction de la mortalité infantile de moins de 5 ans
(OMD 4), l'amélioration de la santé maternelle (OMD 5),
l'éradication du VIH/SIDA, du paludisme et d'autres maladies (OMD 6),
Assurer l'environnement durable (OMD 7) et la mise en place du
77 MINEPAT, Plan d'urgence pour
l'accélération de la croissance économique au
Cameroun, Février 2014, P.3
78 MINEPAT, DSCE, P.54
79 L'économie immatérielle dans ses
multiples appellations économie numérique ou économie
digitale, net économie renvoie à la production des biens et
services incorporels dans lequel le développement de l'esprit
créatif, de l'intelligence et du savoir constitue des facteurs de
production et de compétition de l'économie nationale. En clair
c'est une « économie qui n'a pas de fondement physique mais qui
place les capacités intellectuelles au coeur de la création de
valeur » in Rapport LEVY Maurice et JOUYET jean pierre,
l'économie de l'immatériel : la croissance de demain,
Paris, 2006
80 Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, Yaoundé.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
35
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
partenariat mondial pour le développement (OMD 8). Tous
ces objectifs devraient s'articuler autour de la mise en oeuvre de projets et
programmes cohérents et un investissement massif dans le secteur des
technologies de l'information et de la communication (TIC) en vue
d'amélioration le processus de planification des programmes et projets
au niveau national qu'international, le processus d'autonomisation des
populations par la démocratisation et l'apprentissage de l'outil
informatique et celui de l'amélioration de la qualité des
services en permettant des évaluations rapide des taux de
réalisations des projets et programmes81. Ainsi, l'Etat du
Cameroun entend faire du développement des infrastructures des
télécommunications un impératif majeur pour
l'amélioration qualitative, quantitative et à moindre coût
la fourniture des services sociaux de base aux populations camerounaises et
réduisant la forte disparité technologique entre ces derniers.
4. La place du secteur des
télécommunications dans la politique de
développement
La politique de développement renvoie à
l'ensemble des interventions publiques menées dans des contrées
géographiques spécifiques, dont l'économie politique fait
l'objet de transformation structurelle permanente (administration, emploi,
industrie, commerce, justice, finance, etc.) en vue de répondre aux
besoins des populations. Les Etats en voie de développement
procèdent donc à une rénovation profonde de leur politique
économique et industrielle82 en vue d'atteindre leurs
objectifs macroéconomiques et/ou de politique publique : celle d'offrir
des solutions aux demandes croissantes des populations. Autrement dit, La
politique de développement renvoie à des offres institutionnelles
limitées en vue de répondre à la masse de défis
sectorielles dans les pays du tiers-monde.
Le dictionnaire de science économique va plus loin en
assimilant la politique de développement à :« une
politique économique qui vise à impulser une dynamique de
propagation des gains de productivité à travers la mise en
cohérence d'un territoire, des effets de synergies entre les segments du
système productif , l'élévation du capital humain ,
l'attractivité du territoire etc., en vue de favoriser
l'amélioration du niveau de vie de la population , la réduction
de la pauvreté, et l'accroissement de l'égalité dans une
perspective
81 OCDE, « contribution des TIC à la
réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) », consulté en ligne
https://www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2005-3-page-59.htm
82 Nous souhaitons aborder la
notion de politique de développement dans l'approche grawitzienne de la
politique économique et industriel. De manière
synthétique, elle renvoie au processus séquencé du travail
politico gouvernemental en matière économique et dans lequel de
multiples acteurs sous le vocable de « communauté de politique
économique » participent directement ou indirectement dans un cadre
politique publique défini. GRAWITZ (M), Traité de science
politique: les politiques publiques, op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
36
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
de développement durable »83.
Dans ce sens, le secteur des télécommunications/TIC apparait
comme un secteur critique de la politique de développement camerounaise
dans la mesure où celui-ci irrigue tous les autres secteurs
d'activités de l'économie camerounaise et génèrent
des milliers d'emplois pour les populations. Il apparait aussi bien comme des
biens finis tels que les équipements informatiques que des biens
intermédiaires de consommation en vue de booster la productivité
et la compétitivité de notre système de production
à travers le développement d'autres biens et services
immatériels ou numériques dans d'autres secteurs
d'activités (santé, éducation) ou encore en tant que biens
durables permettant l'épanouissement des ménages. Par
conséquent, les télécommunications apparaissent comme un
indicateur de performance dans les différentes chaines du circuit
économique. Aujourd'hui sont-t-elles l'objet d'études
économétriques en vue d'évaluer leurs impacts
réelles dans le développement économique du Cameroun.
Selon l'institut national de la statistique(INS), le secteur des
infrastructures a contribué en 2017 au produit intérieur Brut
(PIB) du Cameroun à hauteur de 5%84
Au terme de ce chapitre premier, il ressort que l'action
publique de l'Etat dans le secteur des télécommunications au
Cameroun dans la période 2009-2019 est une construction de la vision
2035 et à laquelle sont superposés d'autres documents empiriques
notamment le document de stratégie pour la croissance et pour l'emploi
(DSCE) qui se présente comme le cadre de référence de
l'action gouvernementale en matière de développement. La
réception gouvernementale de la mise sur agenda présidentielle du
secteur des infrastructures des télécommunications /TIC comme
moteur clé de l'accélération de la croissance
économique et de l'emploi, va conduire à la mise sur pied d'un
plan stratégique sectorielle qui entend dresser l'ensemble des actions
visant à conduire l'émergence digitale du Cameroun pour la
période 2016-2020. S'appuyant sur les objectifs affichés par la
vision Cameroun 2035, le DSCE, le cap fixé par l'institution
présidentielle, le Gouvernement camerounais à travers le
Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL)
mettre en oeuvre une véritable politique d'aménagement du
territoire par le développement d'infrastructures large bande en vue de
favoriser l' accès haut débit sur l'ensemble du territoire et
très haut débit pour certaines zones prioritaires, afin de
développer l'intensité numérique des entreprises et des
citoyens, et d'améliorer la Connectivité avec les pays de la
sous-région Afrique Centrale85.
83 BEITONE (A) et Al, Dictionnaire de science
économique, Paris, Armand Colin, Pp 360.
84 INS, Annuaire statistique du Cameroun,
Yaoundé, édition 2017, P.3
85 MINPOSTEL, Plan stratégique Cameroun
Numérique 2020, P.27
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CHAPITRE II
L'OPERATIONNALISATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS
LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN AU COURS DE LA PERIODE
2009-2019
La mise en oeuvre constitue la phase opérationnelle du
processus décisionnel. Selon Jones86, la mise en oeuvre de la
politique constitue la troisième phase méthodologique du travail
gouvernemental. Elle consiste « à appliquer un programme
d'action à un problème »87. Il s'agit de
procéder à la mise en application des décisions
formulées lors des foras institutionnelles. Mettre en oeuvre fait donc
référence « à toutes les étapes post
parlementaires d'une politique publique prise en charge par
l'administration(...)» 88 dont les pouvoirs revêtent
un caractère légal-rationnel. Par conséquent, la mise en
oeuvre ou l'implémentation constitue un processus qui met l'Etat au
concret89 de ses décisions à travers non plus les
procédures mais à partir des structures qui la composent.
Les objectifs affichés par le DSCE dans le secteur des
télécommunications passent par la modernisation des
infrastructures large bande à travers la mise en oeuvre de réseau
filaire en fibre optique. L'importance que revêt ce secteur a
été davantage confortée dans le discours de fin
d'année 2015 par le chef de l'Etat à la nation camerounaise.
Ayant pris la pleine mesure de
86 L'analyse des politiques publiques interroge le
processus de travail gouvernemental à l'effet d'assurer une meilleure
optimisation de son action. D'où le modèle d'analyse
séquentiel de Charles Jones qui se divise ne cinq phases : l'agenda, la
formulation, l'implémentation, le budget et l'évaluation. On peut
observer également que dans d'autres travaux de politique publique, le
vocable exécution se substitue au vocable implémentation.
87 THOENIG (J.C), « l'analyse des politiques
publiques » in Grawitz (M) et LECA(J) (dir), Traité de science
politique : les politiques publiques, Tome 4, Puf, P.30. Consulté
sur le site
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
88 HASSENTEUFEL (P), Sociologie politique :
l'action publique, Paris, Armand colin, 2e édition,
2011, P 95.
89 PADIOLAU (J-G), L'Etat au concret, op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
37
Présenté par ANDZENE Bernard Page
38
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
l'importance des télécommunications/TIC dans
l'accélération de la croissance économique et de la
création d'emplois, le gouvernement camerounais va traduire cette vision
d'ensemble par des stratégies sectorielles en vue d'améliorer la
connectivité nationale et internationale du Cameroun.
A cet effet, de nombreux projets seront engagés dans le
secteur pour la période 20092019. Sans être exhaustif, nous nous
engagerons à étudier la construction des points d'atterrissement
des câbles sous-marins à fibre optique (1), la construction du
backbone national à fibre optique (2), la mise en oeuvre du programme
National Broadband Network (NBN) (3), et la construction des boucles optiques
urbaines (4). Lesdites réalisations doivent permettre d'assurer
l'émergence digitale du Cameroun en 2020 d'une part et
l'émergence économique à l'horizon 2035.
1. La Mise en oeuvre des points d'atterrissement des
câbles sous-marins à fibre optique
Les objectifs assignés par le DSCE dans le secteur des
télécommunications semblent insuffisante pour rendre compte
l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications au Cameroun90. Il a fallu attendre
l'élaboration d'un plan stratégique Cameroun Numérique
2020 pour voir concrètement les chantiers engagés par le
gouvernement dans ce secteur. La poursuite de la construction des points
d'atterrissement des câbles sous-marins91 tels que WACS,
NCSCS, ACE, SAIL constitueront des actions à court terme de l'Etat afin
d'améliorer la connectivité internationale du Cameroun à
3Tbits/s92.
1.1. Le projet WACS
La recherche de l'amélioration de la qualité du
service Internet va pousser le gouvernement Camerounais à lancer des
projets de grande envergure durant la période 2009 - 2019 parmi lesquels
se trouve le projet WACS (West Africa Câble System).
90 L'analyse textuelle du DSCE
laisse place à une attention prépondérante du secteur
énergétique dans le développement de la production
nationale. Bien que le secteur TIC soit évoqué, elle semble
néanmoins connaitre un sous-développement en termes de projets de
grande envergure.
91 Les câbles sous-marins
à fibre optique constituent un nouveau système de câble qui
permet de transporter l'information à la vitesse de la lumière de
l'ordre de 30000Km/s dans des environnements fortement emprunts de
perturbations électromagnétiques. Ce support physique permet
l'accès à la bande passante quasi illimité par une
interconnexion de différents réseaux numériques sur de
longues distances à moindre cout et à vitesse grand V ; in
LAURETTE(Michel), « les télécommunications par câbles
sous-marins: l'avènement de la fibre optique ». Ann.
Telecommun.41, P92-102.
92 MINPOSTEL, Plan stratégique
Cameroun Numérique 2020, P.43.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
39
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Ce projet vise le déploiement d'un câble
sous-marin dans l'Océan atlantique reliant l'Afrique du Sud et la Grande
Bretagne en passant par la côte ouest africaine. Il mesure 14.530 km de
longueur. Ce projet transcontinental est porté par la République
sud-africaine, Vodacom, Telkom SA et parmi tant d'autres la
société MTN Dubaï Limited, principal investisseur dont le
cout s'élève à 650 millions de dollars (US) soit 400
milliards de F cfa et d'une capacité de transmission de 5,2 Tbits/s et
doté d'une bande passante de 40 Giga/s. De manière
spécifique, il s'agit d'accélérer le développement
de l'économie numérique par l'augmentation de l'accès
à internet de l'ordre de 23%93 sur le continent africain. Ce
câble dispose de plusieurs terminaux ou points d'atterrissement dont on
en dénombre 14 au total et dont le Cameroun en fait partie.
Ce système de câble ouest Africain va donc faire
l'objet d'intérêt de la part des autorités camerounaises.
En effet, est signé un Memorandum Understanding (MOU) qui va
définir le cadre de collaboration entre le gouvernement camerounais et
le groupe MTN, le 03 juillet 2012 dans le but de permettre au Cameroun
d'accéder à cette infrastructure transcontinentale. Celle-ci
permettra d'améliorer la qualité des services de
télécommunications et de pallier à la saturation du
réseau internet observé dans le pays depuis quelques
années. Pour le gouvernement Camerounais, l'objectif recherché du
Cameroun dans le consortium WACS est celui d'améliorer l'accès
à internet afin de stimuler la croissance du marché national des
TICs.
93 Arik BENAYOUN, « WACS : un nouveau
câble pour sous-marin pour l'Afrique », sur de groupnews, 8
avril 2011.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
40
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1.2. Le projet de câble NCSCS
Le projet NCSCS (Nigeria-Cameroon Submarine Cable System) est
un système de câble sous-marin à fibre optique issue du
consortium MAIN ONE qui s'étend du Portugal à l'Afrique du Sud et
appartenant au groupe de télécommunications nigérian
GLOBACOM. Il concourt à l'interconnexion entre trois pays frontaliers le
Cameroun, le Nigeria et la Guinée Equatoriale sur un tronçon de
1100 km. L'objectif des autorités camerounaises dans le cadre de ce
projet est de disposer d'un nombre suffisant de bande passante afin
d'améliorer la qualité de la
Présenté par ANDZENE Bernard Page
41
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
connectivité internet dans le triangle national. Il
était attendu de ce projet une capacité de transmission de 12,7
Tbits/s dont 40 voire 50 Gbps entre le Nigeria et le Cameroun qui devrait
longer de Kribi à Lagos. Le projet NCSCS représente un total
d'investissement de 35 millions de dollars US financé à 100% par
le gouvernement camerounais avec l'appui de la coopération chinoise
EXIMBANK OF CHINA supportera 18 millions, tandis que les 17 millions restant
seront apportés par l'Etat sur fond spécial des
télécommunications (FST) à hauteur de 4,415 milliards de F
Cfa94
Les travaux de ce projet ont débuté le 04 Aout
2015 par Huawei Marine Networks. Ce projet vise l'accélération de
la transformation numérique du Cameroun dans plusieurs secteurs
notamment l'administration, le commerce, l'entreprenariat et le secteur
éducatif d'une part et de contribuer à la croissance
économique d'autres parts. La construction de ce câble constitue
donc le troisième projet à connectivité internationale du
Cameroun.
94 MINPOSTEL, Projet loi des finances exercice 2019,
P.13
Présenté par ANDZENE Bernard Page
42
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1.3. Le projet SAIL
Le projet SAIL (South Africa Inter Link) constitue le premier
câble qui va relié le continent Africain au Sud de
l'Amérique à travers l'océan Atlantique et avec pour point
d'atterrissement la ville de Kribi pour la partie camerounaise et Fortaleza
pour la partie Brésilienne. Ce projet est né du consortium CBSC
(Cameroon-Bresil Submarine cable). Cette dernière est le fruit d'une
coopération entre le gouvernement Camerounais à travers CAMTEL,
les entreprises de Huawei TECHNOLOGIES en charge de la construction des
équipements, de la pose et la maintenance des câbles sous-marins
et EXIMBANK China qui supporte le financement de ce projet d'un cout total de
38,3 millions de dollars (US) soit 85% , Standard Bank soit 7,5% et ECOBANK
soit 7,5%.le cout global de ce projet est estimé à 280 milliards
de F CFA Ce projet est d'un linéaire de 5743 km95. Le projet
de pose de câble sera engagé en au mois de 14 octobre
201596. Il était attendu de ce projet de câble une
capacité de transmission de 32 Tbps. Cette liaison est composé de
quatres pairs de fibres offrant chacune une bande passante de 100
Gbit/s97. Pour le directeur général de CAMTEL
« ce câble est amené à apporter le trafic qui
vient de toute l'Afrique, du continent sud-américain, d'Asie et nous
espérons qu'il viendra aussi des Etats-Unis. Le 15 septembre, au plus
tard, donc cette année(2018), nous allons exploiter cet important projet
»98
95 CAMTEL, SAIL véritable pont
numérique entre le Cameroun et le Brésil, Magazine 2018.
96 Consulté sur
https://www.agenceeconfin.com
97Consulté sur
https://www.nexans.com
98 Interview accordé à la Crtv le 22 mai
2018, consulté sur http : //
www.crtv.cm
Présenté par ANDZENE Bernard Page
43
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Câble SAIL
1.4. Le projet ACE
Le projet ACE (African Coast in Europe) a été
initié par France Telecom à travers le déploiement d'un
câble sous-marin à fibre optique d'une longueur de 17 000 km
allant Penmarch(France) jusqu'à Cap town (Afrique du Sud). Il a
été mis en oeuvre pour desservir à la fois les pays
côtiers et ceux ne disposant pas d'accès au câble sous-marin
notamment le Mali ou le Niger. Il dispose de 27 points d'atterrissement
touchant tous les pays de la côte ouest africaine notamment le Cameroun
dont le point d'atterrissement se situe à Kribi. Le consortium ACE est
constitué de pays membres et opérateurs de
télécommunications ayant investi dans ce projet dont le cout
global s'élève à 700 millions de dollars (US) et soutenu
par la Banque Mondiale. La capacité de transmission de ce câble
est de 5,2 Tbits/s pouvant acheminer 370 millions de communications
téléphoniques simultanées ou 75000 canaux TV
simultanées99.
L'intérêt du Cameroun dans ce projet est celui de
permettre la valorisation des ressources 3G/4G et d'améliorer
l'accès aux technologies large bande. Ainsi, est signé le 12 juin
2015, en France, un protocole d'accord entre le gouvernement camerounais et
l'opérateur français Orange. Dans cet accord, le paiement
respectif de droits d'affiliation au consortium ACE d'un
99 TOURE (Toure), « câble sous-marin :
organisation et fonctionnement d'un consortium, accord de construction et de
maintenance d'un système », Sénégal, SONATEL.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
cout global s'élève à 12,3 milliards de F
CFA pour l'Etat camerounais et 1,5 milliard pour la construction de la station
d'atterrissement à Kribi financé par la filiale
française100.
La mise en oeuvre des différents câbles
sous-marins à fibre optique par le Gouvernement camerounais est de
réduire le coût d'accès à l'internet et aux nouveaux
services, au bénéfice de l'ensemble des opérateurs et de
veiller à ce que cette baisse soit répercutée sur le tarif
appliqué aux consommateurs101. Cet objectif est
accompagné d'ambition stratégique à savoir faire du
Cameroun 'le hub des télécommunications en
Afrique'. La cartographie des câbles sous-marins
posés sur le continent Africain montre le branchement du Cameroun
à 06 câbles sous-marins de fibre optique du côté
ouest africain sur les 08 observés dans cette partie.
100 MINFI, Projet d'élaboration de la loi de finance
2019 : projet de performances des administrations, 2019
101 MINPOSTEL, Postes, Télécommunications et
TIC : les précieux acquis du septennat, 2018.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
45
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Source :
google.com
2. La mise en oeuvre du Programme NBN (National
Brodband
Network)
Le développement des câbles sous-marins permet au
pays demandeur d'améliorer l'accès au réseau TIC et de
permettre aux populations d'avoir accès à un service de
qualité. Pour mener à bien ce projet, il est important pour
l'Etat de disposer d'équipement performant et d'une véritable
politique d'aménagement technologique du territoire. Voilà
pourquoi le gouvernement camerounais va lancer le programme NBN. Il vise
principalement la distribution et l'accès à large bande et
à très grande vitesse aux populations ainsi que la densification
du tissu industriel des technologies de l'information et de la communication
(TIC). Il s'agit également de répondre aux objectifs
assignés par le DSCE dans le secteur des
télécommunications à savoir porter la télé
densité fixe à 45% , la télé densité mobile
à 65%, doter 40000 villages de moyens de
télécommunications, faire passer le débit de transfert
à 3800Mb/s et multiplier le nombre d'emplois par 50. La mise en oeuvre
de ce programme a vu la signature d'un protocole d'accord entre la CAMTEL et
HUAWEI et d'une feuille de route pour le développement à court et
à moyen terme d'un réseau national de
télécommunications
Présenté par ANDZENE Bernard Page
46
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
axé sur cinq (5) projets : les réseaux
d'accès filaires, les réseaux et services IP, les systèmes
de facturation et support (SFS), le réseau d'accès sans fil et
accès haut débit et les câbles sous-marins. Il s'agit d'un
programme situé entre le national et le transnational. Durant la
période de sa mise en oeuvre, le gouvernement a investi près de
100 milliards de FCFA pour sa réalisation. De manière
spécifique, ce projet entend mettre en oeuvre le développement de
la CDMA (code division multiple access) c'est-à-dire la vulgarisation de
la téléphonie mobile par la fabrication et la distribution des CT
phone, la construction du Backbone national à fibre optique. Le
financement de ce projet provient des FINEX et du FST et d'un montant de 100
milliards de FCFA.
2.1. Le développement de la CDMA (Code Division
Multiple Access)
C'est un projet qui vise la densification du réseau
téléphonique. Il vise la connexion sans fil des abonnés
avec la possibilité d'itinérance sur l'ensemble du territoire
camerounais. Le principal avantage à relever concerne la
mobilité, l'activation et l'utilisation instantanée. De
manière simple, la CDMA vise le développement de la
téléphonie mobile ou sans fil. Il offre un meilleur service et
à moindre cout. L'accord entre le gouvernement Camerounais à
travers CAMTEL, EXIMBANK CHINA et HUAWEI Technologies permettront de
développer près de 350000 lignes CDMA durant la période
2009 à 2019.
2.2. La Construction du Backbone national à fibre
optique
Ce projet revêt une vocation à la fois nationale
et sous régionale. Il consiste à développer un gros
réseau de transport permettant le déploiement de la fibre optique
du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest par un aménagement
technologique du territoire d'une part et d'autre part en donnant la
possibilité aux pays frontaliers de tirer bénéfice de
cette infrastructure et d'assurer leur raccordement aux câbles
sous-marins. Ainsi, Le projet vise à améliorer la qualité,
la protection et la sécurisation physique des services large bande en
diversifiant les itinéraires de pose de la fibre optique ; l'extension
du réseau en vue de réduire l'enclavement numérique y
compris les zones transfrontalières comme Bakassi dans le sud-ouest.
La construction du backbone national à fibre optique a
vu la participation de la Banque Africaine de Développement (BAD). Celle
se justifie par le fait que la connectivité large bande est une
composante essentielle du développement, de l'adoption et de
l'utilisation des TIC dans les différents secteurs d'activités
afin de promouvoir l'inclusion socio-économique dans le pays. Sur la
base de plusieurs études menées par la Banque mondiale en 2010 en
Afrique, il est
Présenté par ANDZENE Bernard Page
47
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
aujourd'hui prouvé qu'une hausse de 10% du nombre de
connexions Internet à haut débit s'accompagne, entre autres, d'un
surplus de croissance économique de 1,3%. Le secteur des TIC a
déjà créé 65.000 emplois directs au Cameroun et
génère une contribution estimée à 5% du Produit
Intérieur Brut (PIB) et pourrait en apporter d'avantage pour peu que les
prérequis infrastructurels et applicatifs soient mis en place eu
égard au fait qu'il représente déjà au moins 50% du
secteur tertiaire102. Selon la BAD, l'objectif global de ce projet
est de contribuer à la réduction du coût
élevé des télécommunications/TIC sur le climat des
affaires dans la sous-région, à la création d'emplois sous
toutes ses formes et à l'extension de la production des biens et
services contribuant à la réduction de la
pauvreté103.
Pour mettre en oeuvre ce projet, le calendrier
d'exécution des projets indiquent que le début des travaux
à partir de l'année 2015 pour terminer en 2019. Pour la
composante camerounaise, la première phrase consista à
définir une linéaire de 4000 km aux 70 localités :
Kribi-Akom é (89 km), Akom 2- Ebolowa ( 88 km),
Ebolowa-Mengong-Sangmelima (121 km), Ngoundéré - Tignére
(132 km),Ttignére-Doualayel (64 km), Doualayel-Tibati (105
km),Tibati-Banyo (118 km), Banyo-Bankim (120 km), Bankim-foumban (97 km),
Pitoa-Bere (133 km), Bere-Tcholliré (80 km), Tcholliré-
Mandngring (104 km), Mandingring-Touboro-Nana (212 km), Gangui-Garoua boulai
(124 km), Kumba-Nguti-Mamfé (187 km), Gouna-Poli (41 km),Tibati-Ngoundal
(80 km) et les travaux de desserte des sections Maga-Logone Birni (45 km), et
une partie de la section Kumba-EkondoTtiti-Mudemba (45 km) financé par
EXIMBANK CHINA à hauteur de 26 milliards , CAMTEL à hauteur de
4,5 milliards et le Gouvernement Camerounais à hauteur de 12
milliards104 ajoutée au déploiement des 916 km
linéaires de fibres optiques se fera sur les axes routiers suivants :
Mamfe-Ekok (Interconnexion avec le Nigéria - 82 Km) ;
Bertoua-Batouri-Kentzou (Interconnexion avec la RCA - 206 Km) ; Kumba-Mamfe
(187 Km) ; Sangmélima-Djoum-Mintom-Ntam (Interconnexion avec le Congo -
331 Km) et Bamenda-Ndop-Kumbo (110 Km)105 qui constituerait la
seconde phase du projet qui a débuté le 30 novembre 2015. L'Etat
Camerounais, la BAD et le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) vont
s'accorder pour le Co-financement de cette infrastructure. le Gouvernement
Camerounais va contracté un accord prêt de 24,470 millions de F
CFA auprès de la BAD avec en surplus le montant de 4,872 millions de F
CFA issue du Budget d'investissement public (BIP) et le don de la FEM à
hauteur de 1,089 millions de F
102 BAD, Projet dorsale à fibre optique d'Afrique
Centrale (CAB) composante Cameroun, juin 2015, P.14.
103 Ibidem, P. 15
104 Agence de promotion des investissements, Fiches de
projets d'investissements au Cameroun, Nov.2014.
105 Ibidem
Présenté par ANDZENE Bernard Page
48
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CFA106. La poursuite du backbone à fibre
optique passe par le développement des boucles optiques urbaines.
3. Le projet d'aménagement numérique des
villes : la construction des boucles optiques urbaines ou
métropolitaines
La mise en oeuvre de ce projet s'inscrit dans une
stratégie globale qui vise l'accès des ménages, des
Entreprises et de l'administration aux services haut débit et
l'accélération des services de communications
électroniques107. Ce projet est exécuté dans
les 48 chefs-lieux de Département et 273 Communes, soit 321
localités sur tout le triangle national. Le cout de ce projet est
évalué à 256 milliards 800 millions de F CFA
108soit un financement de 60 millions de F CFA
décaissé par la partie Camerounaise à travers le BIP 2017.
La construction d'un réseau de transport de fibre optique doit
être accompagnée de réseau de distribution et
d'accès fiable en mesure de desservir toutes les villes et communes du
Cameroun, de fournir l'accès large bande qui permettra d'optimiser les
offres de services téléphoniques, numériques et Internet
et de répondre aux objectifs du DSCE sur la dotation à 40 000
villages de moyens de télécommunications modernes.
Ce processus de transformation numérique du pays passe
par la construction des boucles optiques urbaines dans les 10 chefs-lieux de
régions du pays. Elle vise à faire passer le transfert de
débit à 2 Mb/s pour assurer l'interconnexion des sites
d'opérateurs et d'entreprises, l'accès haut débit aux
clients résidentiels, et l'amélioration de ses communications et
la réduction des couts. Ce projet va également permettre de
développer la 4G de CAMTEL. En 2011, le gouvernement Camerounais va
engager le programme de construction dont le financement sera exclusivement
appuyé par le FST. Les boucles optiques Douala et Yaoundé seront
entamées grâce à l'entreprise HUAWEI Technologies Co
Ltd.
106 Ibidem, P.6
107 MINPOSTEL, «Aménagement numérique des
villes et communes du Cameroun », Fiche de projet, 2016.
108 Ibidem, P.4
Présenté par ANDZENE Bernard Page
49
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Lancement des travaux de renforcement de la boucle optique
urbaine de douala.
Source : MINPOSTEL.
En somme, la question de l'implémentation de l'action
publique de l'Etat dans le secteur des télécommunications de 2009
à 2019, objet du chapitre que nous avons traité à travers
la présentation de certains projets et programmes touchant le secteur
des télécommunications : les câbles sous-marins à
fibre optique, le projet NBN, la mise en oeuvre du backbone national à
fibre optique et le projet d'aménagement numérique des villes.
Ces projets constituent donc des preuves de la matérialisation effective
du secteur des télécommunications/TIC dans le transport et la
distribution de la fibre optique en vue de favoriser l'accès large
bande, la fiabilité et à moindre de cout des services divers de
téléphonie, d'internet et du numérique ou l'audiovisuel
afin d'accélérer le développement de l'économie
numérique au Cameroun.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
50
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
En définitive, la première partie traitait des
cadres institutionnels et opérationnels de l'action de l'Etat dans le
secteur des télécommunications au Cameroun. Dans cette partie, il
en ressort que dans ledit secteur au cours de la période 2009-2019,
l'action publique de l'Etat a fait l'objet d'une programmation à travers
la projection de l'Etat disséminée dans un ensemble de documents
notamment la vision Cameroun 2035, le document de stratégie pour la
croissance et pour l'emploi ( DSCE) et le Plan stratégique Cameroun
Numérique 2020 qui constituera la boussole du gouvernement camerounais
dans la définition sectorielle de son intervention publique au regard de
l'apport sur le plan politique, social et économique que les
télécommunications apportent dans les perspectives
d'émergence digitale et économique du Cameroun. La programmation
de nombreux projets seront à l'ordre du jour parmi lesquels la
construction des points d'atterrissements des câbles sous-marins à
fibre optique, la mise du programme National Broadband Network (NBN) et la
dorsale nationale de fibre optique. Enfin, la construction des boucles optiques
urbaines.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
51
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS LE
SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN DE 2009 A 2019
|
Présenté par ANDZENE Bernard Page
52
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
L'engagement des autorités camerounaises à
développer le secteur des télécommunications est traduit
par la mise en oeuvre d'un certain nombre d'ouvrages en vue de son apport
transversal au développement économique et social du pays. Au
regard de la forte demande des populations à l'accès
numérique et internet, l'Etat va s'engager à développer
les infrastructures large bande à travers les projets de construction de
réseaux filaires à fibre optique.
Dans le cadre de notre travail, évaluer les projets
mise en oeuvre dans le secteur des télécommunications/TIC entre
2009 et 2019, nous permettra dans un premier volet d'évaluer les projets
mise en oeuvre durant cette période (Chapitre III).
Évaluer revient à apprécier une action publique en
procédant par des ateliers de capitalisation à l'effet de juger
les points forts et les points faibles d'un projet, politique ou programme afin
d'émettre des suggestions pour améliorer la performance des
actions effectuées109. Dans un second volet, nous allons
émettre des propositions pour l'amélioration de l'action publique
dans le secteur des télécommunications/TIC au Cameroun
(Chapitre IV).
109 PIERRET (B), L'évaluation des politiques
publiques, Paris, Découverte, Collection repère, 2001,
P.128
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CHAPITRE III :
EVALUATION DE L'ACTION PUBLIQUE DES TELECOMMUNICATIONS AU
CAMEROUN
|
Evaluer quelqu'un ou quelque chose est consubstantiel à
l'activité humaine. Elle consiste de manière banale à
porter un jugement sur une action ou une chose par rapport à son
référentiel cognitif originel.
Apparu au 19es, elle sera mobilisée pour la
première fois par Charles Gabbage à l'effet d'évaluer au
départ la production scientifique des universitaires anglo-saxons
notamment par le dénombrement d'articles publiés. L'Evaluation
consistait à juger de la qualité scientifique de chaque
universitaire à partir du nombre de ses publications scientifiques. Des
lors, cette approche quantitative sera remise en cause en raison de l'impact
que cette dernière pourrait avoir sur la nature même de la
production scientifique. Le diktat du `publish or perish (publier ou
périr' sera remplacé en un jugement par la valeur scientifique de
ces publications. C'est donc l'apparition d'une approche qualitative de
l'évaluation dont l'étude de cas est effectuée pour la
première fois par Ralph TYLER dans le cadre d'une étude sur les
effets de programme d'enseignement sur la réussite scolaire aux
Etats-Unis. La mise sur pied en 1911 du General Accounting Office traduit
empiriquement l'évaluation des politiques publiques. Ce concept va
rapidement prendre corps dans les sciences sociales notamment en science
administrative dans les années 70 sous le vocable de `Rationalisation
des choix Budgétaires'(RCB).
Dans le cadre des Policy sciences, l'évaluation renvoie
à un processus instrumental de l'action publique dont le but est de
« mesurer les effets propres de cette politique et en fonction des
critères bien définis, à porter un jugement de valeur sur
ces effets qu'ils soient voulues ou
Présenté par ANDZENE Bernard Page
53
Présenté par ANDZENE Bernard Page
54
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
pervers, directs ou indirects à court et à
moyen terme »110 .Elle présente une dimension
à la fois quantitative `mesurer' et qualitative `juger' et est
portée par des indicateurs tels que les objectifs initiaux, les moyens
financiers et budgétaires et l'impact final. Elle constitue le lieu de
mobilisation d'acteurs allant de l'expertisation (les experts) à la
participation (les citoyens) voire l'émancipation (la
société civile) dans le cadre d'une dynamique d'apprentissage
incrémentale111
Si l'évaluation s'emploie à l'efficacité
de l'action étatique dans les Policy sciences, elle peut
également traduire la part ou le degré de responsabilité
de l'intervention publique étatique dans la réussite ou
l'échec d'un programme. C'est dans ce sens que Bernard CAZES dira
qu'évaluer une politique publique « consiste à essayer
de mesurer la part qui lui revient dans la variation d'une situation dans
laquelle elle a été escomptée avoir une influence et la
part imputable à des facteurs extérieurs à cette politique
(...)»112.
Dans le cadre de ce chapitre, notre travail consistera
à évaluer les projets sectoriels mis en oeuvre par l'Etat
camerounais accompagnés d'indicateurs de performance inscrits dans le
DSCE dans ledit secteur au cours de la période 2009 à 2019 (1),
tout en présentant l'impact de cette mise en oeuvre dans le
développement du Cameroun (2) et enfin s'attarder sur les obstacles ou
les contraintes qui ont plombé ou non la mise en oeuvre effective
desdits projets (3)
1. Evaluation de projets et objectifs de
développement des TIC mis en oeuvre par l'Etat camerounais au cours de
la période 2009 -2019
L'évaluation est une démarche nécessaire
dans la doctrine du new public management (NPM) qui vise à interroger la
mise en oeuvre des projets par rapport aux objectifs et résultats
attendus lors de la phase de programmation. Dans le cadre du document de
stratégie pour la croissance et pour l'emploi (DSCE), l'Etat camerounais
a élaboré des indicateurs de performance en mesure de
déterminer de manière significative l'état de
l'évolution du secteur des télécommunications. A
l'opposé du secteur énergétique, il connait un
sous-développement en matière de projets et programmes à
mettre en oeuvre pour l'atteinte d'objectifs de croissance et d'emploi et qui
devrait afficher un profil de 7% dans l'évolution de la production
nationale. Selon le DSCE, la stratégie du gouvernement camerounais
visait à porter la télé densité mobile à 65%
et la télé densité fixe à 45% à l'horizon
2020 ; doter 40000 villages de moyens de
110 Madeleine Grawitz, Traite de science politique IV : les
politiques publiques, op.cit., P.27
111 HASSENTEUFEL (P), sociologie politique : l'action
publique, op.cit.P.237-240
112 CAZES(B) cité par Madeleine GRAWITZ, Traité
de science politique IV: les politiques publiques, op.cit.P.28
Présenté par ANDZENE Bernard Page
55
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
télécommunication ; faire passer le débit
de transfert des données à 3 800 Mb/s en 2020. De manière
plus opérationnelle, il est question d'améliorer l'offre de
service en quantité, en qualité et à des prix abordables,
d'accroitre l'utilisation des TIC et de densifier le tissu industriel des
entreprises TIC113. En l'absence d'un Plan directeur de
développement des infrastructures large bande, le MINPOSTEL a
engagé un ensemble de programmes et projets (voir chapitre 2 ci-dessus)
qui devront à court terme accélérer la transformation du
Cameroun en une économie numérique à l'horizon 2020.
L'élaboration du Plan stratégique Cameroun
Numérique 2020 rend compte d'une boussole parallèle au DSCE dans
le secteur et laisse place à une cacophonie sur la véritable
orientation stratégique comme le rappelle ci bien Barnabé
OKOUDA114. Arrivée à la fin de sa première
phase, il soulève que « la mise en oeuvre du DSCE a
été quelque peu plombée par la juxtaposition des plans
annexes et parallèles sans une véritable coordination technique
ou administrative (...). On ne devrait plus prendre le risque d'en faire des
excroissances ou des annexes... mais des déclinaisons pour le prochain
PND décennal en vue.) »115. Cette suggestion fait
donc appel à un besoin de cohérence dans la chaine de
planification (prospective, planification, programmation) en vue d'une bonne
opérationnalisation des moyens techniques et financières.
Dans le cadre de ce travail, nous nous attarderons à
évaluer la mise en oeuvre des projets déclinées par le
Plan stratégique Numérique 2020 (1.1.) avant de s'attarder sur
l'évaluation des indicateurs de performance (1.2.) inscrit dans les
objectifs stratégiques du DSCE dans le secteur des
télécommunications durant la période 2009 à 2019
1.1. Evaluation des projets sectoriels mis en oeuvre par
l'Etat camerounais au cours de la période 2009 à 2019
Les projets élaborées par le MINPOSTEL dans le
cadre du Plan stratégique Numérique 2020 laisse place au
développement des infrastructures large bande notamment les
réseaux d'accès filaires à fibre optique. Il semble
opportun d'évaluer les projets achevés et ceux en cours en
réalisation.
113 MINEPAT, DSCE, Op.cit., P.64
114 Directeur exécutif du centre d'analyses et de
recherche sur les politiques économiques et sociales `Directeur
exécutif du centre d'analyses et de recherche sur les politiques
économiques et sociales (CAMERCAP- PARC) Think Thank sous la tutelle du
MINEPAT
115 OKOUDA Barnabé, « DSCE 2 OU DS3R : voici
pourquoi un délai transitoire est nécessaire pour le lancement du
Plan national de développement couvrant la deuxième phase de la
vision 2035 », consulté en ligne sur
https://camercap-Parc.org,
04 Novembre 2019.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
56
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1.1.1. Evaluation des projets sectoriels
achevés
Comme projets achevés, nous avons les points
d'atterrissements des câbles sous-marins internationaux à fibre
optique notamment le WACS, le NCSCS et le SAIL. Tous ces derniers ont
été mise en oeuvre pour améliorer la connectivité
internationale du Cameroun en permettant l'accès large bande et à
moindre cout aux populations.
Au cours de l'année 2014, l'Etat camerounais va
adhérer au consortium WACS par l'acquisition de 60% du capital et
racheté le point d'atterrissement sur les côtes camerounaises
à Limbe (Sud-Ouest) d'une valeur de 14 milliards. Depuis le 1er janvier
2015, le WACS est opérationnelle à travers la construction de la
liaison à fibre optique par la CAMTEL à Limbe (Sud-ouest) qui
abrite le point d'atterrissement et Douala capitale économique du
Cameroun. L'inauguration de cette infrastructure sera effectuée le
mercredi 22 juillet 2015 par le MINPOSTEL Jean Pierre BIYITI ESSAM, Philisiwe
SIBIYA directrice général de MTN Cameroon et David NKOTTO EMANE
directeur de CAMTEL. L'acte de cession entre le gouvernement camerounais et le
groupe MTN sera signé pour la rétrocession exclusive de la
gestion de la fibre optique à l'opérateur public de
télécommunications camerounaise CAMTEL d'une valeur de 1,2
milliards de Francs Cfa116.
LE PROJET NCSCS vise l'accélération de la
transformation numérique du Cameroun dans plusieurs secteurs notamment
l'administration, le commerce, l'entreprenariat et le secteur éducatif
d'une part et de contribuer à la croissance économique d'autres
parts. La construction de ce câble constitue donc le troisième
projet à connectivité internationale du Cameroun. Il a
été achevé le 1er septembre 2015 par Huawei Marine
Networks et la mise en service attendra le 11 janvier 2016117. Selon
l'ancien directeur général de CAMTEL David NKOTTO EMANE, cet
infrastructure large bande constitue un avantage qui servira à
« renforcer la position du Cameroun comme la principale plaque
tournante de la bande passante dans la région et à
l'étranger »118. Pour NGAE Denis119, le
système de câble sous-marin Cameroun-Nigeria, constitue un atout
majeur pour les différentes nations membres du consortium à
savoir d'une part le Nigeria et d'autres parts le Cameroun et la Guinée
équatoriale. Pour ces derniers à l'instar du Cameroun, il est
question de disposer beaucoup de capacités en termes de bande
passante
116
www.Jeuneafrique.com
117Consulté sur https//
www.jeuneafrique.com du 11
janvier 2019.
118 Interview à retrouver sur Investir au
Cameroun.com
119 Directeur des infrastructures et Réseaux
d'accès TICS au MINPOSTEL
Présenté par ANDZENE Bernard Page
57
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
d'internet et qui permettra aux Camerounais d'avoir une
connectivité beaucoup plus rapide. L'un des impacts directs de ce projet
est l'utilisation des réseaux sociaux numériques (Whatsapp,
Facebook, YouTube, etc...120.
Le projet SAIL constitue une infrastructure phare de la
politique des grandes réalisations du président Paul Biya dont
les effets d'entrainement se résume à la baisse significative des
couts des services et la multiplication de solutions de communication
électronique. D'un linéaire de 5743 m, Le consortium CBSC a
effectué la pose du premier câble le mardi 22 mai 2018.
Source : MINPOSTEL
Malgré les contraintes de transport du matériel
de la Norvège, lieu de fabrication du câble via la
société Nexans vers le Cameroun, Le projet a respecté les
délais d'exécution en rendant opérationnelle la station
d'atterrissement le 14 septembre 2018 comme l'indique la photo ci-dessous
120 Entretien de monsieur NGAE Denis avec la team communication
du MINPOSTEL, 24 novembre 2017 consulté en ligne sur https//
www.minpostel.gov.cm
Présenté par ANDZENE Bernard Page
58
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Source : CAMTEL, 21 septembre 2018.
Selon HUAWEI MARINE NETWORKS, « le système de
câble SAIL répond à la demande de trafic des marchés
émergents, et ouvre également un nouveau chemin entre l'Afrique
et l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Amérique du sud ».
Une fois la mise en service disponible, place à la commercialisation qui
permettra aux entreprises de pouvoir booster leurs activités
économiques de favoriser l'ancrage numérique des populations
rurales via les applications.
En résumé, ces projets achevés
permettront au Cameroun de bénéficier d'une connectivité
diversifiée à l'internationale, d'une capacité de
prêt de 3Tbits : Avec 04 points d'atterrissement des câbles
sous-marins construits et fonctionnels: SAT3 à Douala (40Gbits), WACS
à Limbe (40Gbits), NCSCS (Nigeria to Cameroon Submarine Cable System :
10 Gbits) à Kribi, et SAIL (South Atlantic Inter Link), câble
Cameroun-Brésil mis en service, pour une capacité de 2,8
Tbits121.
1.1.2. Evaluation des projets en cours de
réalisation
Comme projets en cours de réalisation, nous avons la
construction du câble sous-marin ACE, nous avons le programme NBN et les
boucles optiques urbaines.
121Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, Yaoundé
Présenté par ANDZENE Bernard Page
59
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
S'agissant de la construction du câble sous-marin
à fibre optique ACE (African Coast to Europe), l'objectif attendu du
gouvernement est la valorisation des ressources 3G/4G et l'amélioration
de l'accès aux technologies large bande. Actuellement ce projet a connu
une suspension d'activité en raison de problèmes de
financement.
Le programme NBN est un projet structurant de mise en place
des infrastructures et de plateformes de services modernes de
télécommunications à très haut débit au
Cameroun. La première phase de ce programme a permis densifier les
réseaux d'accès filaires et fixes sans fil. Et dans ce cadre, 42
localités disposent des accès large bande (xDSL et FTTx) pour une
capacité globale de 203 900 ports d'accès. La deuxième
phase d'extension de ce projet qui s'est achevé au cours de cette
année 2018 a permis de porter la capacité totale à 1 000
000 de ports d'accès122. Mais de manière
concrète, le programme NBN s'inscrivait dans la logique d' - un
développement de la téléphonie mobile à travers la
technologie CDMA 2000 (réseau sans fil) et - le développement du
Backbone nationale à fibre optique avec une extension à vocation
sous régionale d'Afrique centrale + le Nigéria.
- Le développement de la technologie CDMA 2000 (phase 1
du programme NBN) permet la densification du réseau filaire de CAMTEL
afin d'offrir des outils de communications électroniques de 3eme
génération (3G) et permettre parallèlement la
mobilité et l'utilisation instantanée du téléphone
par les citoyens. L'un des terminaux mobiles est ce que nous appelons
communément CT phone. Ce projet visait le déploiement de 350.000
lignes CDMA. A ce jour, il semble difficile d'évaluer avec certitude
l'achèvement de ce projet en raison de controverses suscitées sur
la mauvaise gestion des fonds allouées à ce projet d'un montant
de 26 milliards 850 millions contracté auprès du partenaire
historique EXIMBANK OF CHINA pour le marché relatif à la
fourniture, l'installation et la mise en service de celui-ci.
- Le backbone national à fibre optique consiste
à développer un gros réseau de transport permettant le
déploiement de la fibre optique du Nord au Sud et de l'Est à
l'Ouest par un aménagement technologique du territoire d'une part et
d'autres parts en donnant la possibilité aux pays frontaliers de tirer
bénéfice de cet infrastructure et d'assurer leur raccordement aux
câbles sous-marins. Entre 2011 et 2016, le Cameroun compte à
travers son backbone national en fibre optique un linéaire total de 6000
Km avec 64 sites de transmission, une boucle WDM entre Yaoundé
Douala-Bafoussam et des liaisons composé de 1000 km de
122 Ibidem, P.12
Présenté par ANDZENE Bernard Page
60
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
fibre optique le long du pipeline Tchad-Cameroun ; 5000 km
posés dans le cadre du projet backbone national à fibre optique
phases I et II. En 2017, la 3ème phase de ce projet a permis de
construire 4000 kilomètres de fibre optique supplémentaires. Ce
qui a porté le linéaire total à 10 000 Km du Nord au Sud
et de l'Est à l'Ouest, avec des bretelles vers les pays voisins,
notamment le Tchad, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RCA et le
Nigeria. Ce linéaire est constitué de 86 sites de transmission,
143 équipements de transmission optique en SDH et WDM et 07 boucles pour
la sécurisation du trafic dont 01 de 100 Gbps, 4 de 20 Gbps et 02 de 10
Gbps123. A cela, s'ajoute les 800 Km de fibre optique posée
par ENEO et rétrocédé à l'Etat. Au final, la mise
en oeuvre du backbone national à fibre optique offre un réseau
national terrestre à fibre optique d'un linéaire d'environ 12000
Km dans les 10 régions, 52/50 départements et 209 sur 360
arrondissements124. Cependant, la composante régionale du
projet de fibre optique a connu quelques difficultés liées au
processus de décaissement des fonds, à celui relatif à
l'exécution du marché. C'est la raison pour laquelle Lors de la
8e session du comité national de pilotage du projet Central
African Backbone (CAB) qui s'est tenue le 30 décembre
2019 à Yaoundé et présidée par la ministre
camerounaise des Postes et Télécommunications
(Minpostel), Minette Libom Li Likeng,
la séance de travail a permis de constater que le Cameroun est
en retard dans la mise en oeuvre de sa composante dans le cadre de la
réalisation du CAB. Le pays a donc introduit auprès de la Banque
africaine de développement (BAD) une demande de prorogation des
délais d'exécution du projet dont le taux national de
réalisation est estimé à 15% seulement. Arrivé
à échéance le 31 décembre 2019, le CAB est
financé à hauteur de plus de 30 milliards de FCFA par
l'institution bancaire. L'accord de prêt a été signé
en 2017 pour une durée de trois ans. Le gouvernement a
évoqué plusieurs difficultés rencontrées dans la
mise en oeuvre des 52 activités du projet, dont certaines en sont encore
à la phase de contractualisation ou de préparation : «
Au terme de l'année 2019, sur les 52 activités que compte le
projet, a indiqué la ministre camerounaise des Postes et
Télécommunications, 22 activités sont
contractualisées pour 27 contrats signés (...) Le montant des
engagements s'élève à 11,9 milliards de FCFA, soit un taux
d'engagement prévisionnel de 39,20% (...) Sur le plan financier, un
montant de 4,6 milliards de FCFA a été décaissé,
soit un taux de décaissement de 15,47%, comparativement à 3,72%
en 2018 », a ajouté le MINPOSTEL. La prorogation
sollicitée par l'Etat pourrait s'étendre jusqu'en 2021 comme le
souligna madame le ministre : « En vue de la finalisation des
différents projets engagés, le plan de passation des
marchés pour la
123 Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, op.cit.
124 NGAE Denis, « Développement de
l'économie numérique : expérience Cameroun »,
Conférence sous régionale économie numérique
Afrique Centrale, Yaoundé, 23 au 25 mai 2018.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
61
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
période 2020-2021, soumis le 30 septembre 2019, a
obtenu l'avis favorable de cette institution le 26 décembre 2019
»125.
Sur les boucles optiques urbaines ou métropolitaines,
il s'est agi pour le gouvernement d'amener l'accès internet à
haut débit 2 Mbits au dernier kilomètre à travers un
programme de déploiement de 20 boucles optiques urbaines à
l'horizon 2020. La première phase de ce programme a été
lancée au courant de l'année 2011 et consista à renforcer
les boucles urbaines existantes de douala et Yaoundé ; le
développement des boucles urbaines des huit autres chefs-lieux de
régions suivra dès 2012126. Entre 2011 et 2016, dix
(10) milliards de francs CFA ont été investis pour la
construction et la mise en service de 5 boucles urbaines : Douala (50,131km),
Yaoundé (67,681 Km), Buea (29,186 km), Limbe (35,20 km) et Maroua
(39,423 km). Six (06) autres boucles optiques urbaines sont en phase de
finalisation, pour un linéaire global de 110,1519 km reparti de la
manière suivante : boucle optique urbaine de Bafoussam (15,418km) ;
boucle optique urbaine de Garoua (17,3465 km); boucle optique urbaine de
Bertoua (13,104 km); boucle optique urbaine d'Ebolowa (12,35 km); boucle
optique urbaine de N'Gaoundéré (24,3584 km); boucle optique
urbaine de Bamenda (27,575km)127. En clair, le processus
d'aménagement numérique du territoire national s'est
accompagné d'un déploiement de boucles optiques urbaines dans
tous les chefs-lieux de régions. A ce jour, il est assuré la mise
en service de 417, 223 km de fibre optique dans les villes de Yaoundé,
Douala, Limbe, Maroua, Bafoussam, Ebolowa, Bamenda, Garoua,
Ngaoundéré et Bertoua128. Cette importante
infrastructure a permis le développement du réseau 4G au Cameroun
par l'entreprise public CAMTEL dont la gestion et l'exploitation lui ont
été rétrocédé par le Gouvernement.
1.2. l'évaluation des indicateurs de performance du
DSCE dans le secteur des télécommunications durant la
période 2009 à 2019
Selon le DSCE, la stratégie du gouvernement camerounais
visait à porter la télé densité mobile à 65%
et la télé densité fixe à 45% à l'horizon
2020 ; doter 40000 villages de moyens de télécommunication ;
faire passer le débit de transfert des données à 3 800
Mb/s en 2020. Il est question également d'améliorer l'offre de
service en quantité, en qualité et à des prix
125 Consulté sur
www.investiraucameroun.com
126 Rapport MINPOSTEL, Bilan du septennat des grandes
ambitions, 2011, Yaoundé
127Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, op.cit., P.11 128 NGAE Denis, « Développement
de l'économie numérique : expérience Cameroun »,
op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
62
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
abordables, d'accroitre l'utilisation des TIC et de densifier
le tissu industriel des entreprises TIC129.
1.2.1. Porter la télé densité fixe
à 45% et la télé densité mobile à 65%
Les objectifs affichés par le DSCE dans le secteur des
télécommunications s'accompagne d'indicateurs de performance.
S'agissant de la téléphonie mobile, le nombre d'abonnés
connait une hausse significative de 18.819.852 abonnés en 2016, soit un
taux de pénétration de 83% (contre 44% en 2010)130.
Ainsi, l'objectif sectoriel visant à porter la télé
densité mobile à 50% à l'horizon 2015 est atteint et
dépassé. Partant de 28% en 2008, la télé
densité mobile a atteint 41,9% en 2010 et s'est située autour de
66,8% en 2012. Aujourd'hui, la télé densité mobile
avoisine les 80%131. En 2017, on parle d'un taux de
pénétration mobile de 84,85%132. Cette croissance est
fortement encouragée par une tendance mondiale marquée par des
innovations récurrentes dans l'usage du téléphone
portable. Les grandes entreprises technologiques (SAMSUNG, APPLE, HUAWEI) font
aujourd'hui d'énormes bénéfices grâce à cette
intelligence plus poussée vers la recherche de l'innovation dans ce
segment.
S'agissant de la téléphonie fixe, si des
améliorations sont observées au niveau du nombre d'abonnés
passant de 55.229 abonnés en 2010 à 71.463 en 2016133,
il faut noter cependant que ce segment téléphonique connait une
baisse profonde du taux de pénétration. Entre 2009 et 2013,
celui-ci se stagnait entre 2,4% et 2,3%134. Entre 2017, il se
situait à moins de 8% soit un nombre d'abonnés fixes filaires de
104634135.
1.2.2. Doter 40000 villages de moyens de
télécommunications modernes
Selon les experts du MINPOSTEL, cet objectif est quelque peu
difficile à évaluer en raison d'absence de statistiques sur le
nombre exact de villages qui couvrent le territoire national.
1.2.3. Faire passer le débit de transfert des
données à 3 800 Mb/s en 2020
L'objectif de faire passer le débit de transfert
à 3800Mb/s à l'horizon 2020 a été atteint en raison
de nombreuses infrastructures à haut et à très haut
débit que le gouvernement a mis en place via les projets de câbles
sous-marins à fibre optique. En 2011, le Cameroun est relié
à
129 MINEPAT, DSCE, op.cit.
130 MINPOSTEL, op.cit.
131 MINEPAT, Rapport de mi-parcours du DSCE 2010-2015,
Yaoundé, juillet 2016
132 ART, Observatoire annuel 2017 du marché des
communications électroniques, Yaoundé, juillet 2018
133 MINPOSTEL, op.cit.
134 NGAE Denis, « Développement de
l'économie numérique : expérience Cameroun »,
op.cit
135 Notre évaluation se fonde sur ce document produit par
ART, Observatoire annuel 2017 du marché des communications
électroniques, Yaoundé, op.cit.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
63
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
un seul câble sous-marin, le SAT-3, avec une
capacité de 20 Gigabits. Au cours de l'année 2014, l'Etat du
Cameroun adhère au consortium WACS et racheté le point
d'atterrissement de ce câble sur les côtes camerounaises à
Limbé, pour une valeur totale de 14 milliards de FCFA. En 2016, le
câble sous-marin NCSCS (Nigeria to Cameroon Submarine Cable System) est
construit et mis en service avec une capacité de 40 Gbps entre Kribi et
Lagos et de 10Gbps entre Lagos et le Portugal. En 2018, le SAIL (South Atlantic
Inter Link), câble Cameroun-Brésil sera mis en service en
septembre 2018, pour une capacité de 2,8 Tbits extensible à 32
Tbits. En choisissant d'investir sur ces infrastructures, l'objectif
visé par le Gouvernement est de réduire le coût
d'accès à l'internet et aux nouveaux services, au
bénéfice de l'ensemble des opérateurs et de veiller
à ce que cette baisse soit répercutée sur le tarif
appliqué aux consommateurs. A l'heure actuelle, le Cameroun dispose
d'une capacité de 3 Tbis qui équivaut à près de
3000 Gbit grâce à la mise en oeuvre des infrastructures large
bande.
1.2.4. Amélioration de l'offre de service en
quantité, en qualité et à des
prix abordables136
Entre 2016 et 2017, les tarifs d'interconnexion du service de
communication vocale offerts dans les réseaux des opérateurs
mobiles et fixes sont restés inchangés. Établi à 26
FCFA hors taxes/minute chez MTN Cameroon et Orange Cameroun, il est de 28 FCFA
hors taxes/minute chez Viettel Cameroun et de 30FCFA hors taxes/minute chez
l'opérateur CAMTEL. En conséquence le tarif de détail voix
« on net » des offres de base (MTN GO, Plenty, Eco) des
différents opérateurs concessionnaires mobiles n'a pas
évolué entre ces deux années. Alors qu'il est de 61
FCFA/minute pour les abonnés MTN Cameroon et Orange Cameroun, dans le
réseau de Viettel Cameroun, il fallait débourser 54 FCFA/minute
pour un appel « on net » effectué à partir de l'offre
de base (Eco). Concernant le réseau CDMA de l'opérateur CAMTEL,
le tarif de détail affiché en « on net » sur son offre
de base est resté égal à celui proposé au cours de
l'année 2016, soit 70 FCFA. A l'inverse, considéré en
fonction de son tarif moyen (rapport entre le revenu du service de
communication vocale et volume du trafic voix), le prix réel pour
l'abonné, du service de communication vocale, a connu une baisse entre
2016 et 2017 dans les réseaux mobiles. En effet, avec les pressions
concurrentielles exercées dans le segment mobile et qui se traduisent
par différentes promotions et actions commerciales (bonus, offres family
and friend,...), il apparaît qu'une fraction significative du trafic est
écoulée dans les réseaux gratuitement. Ainsi, le tarif
moyen réel du service voix est
136 Ibidem, P.39
Présenté par ANDZENE Bernard Page
64
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
estimé en 2017 à 9,59 FCFA hors taxes/minute (en
moyenne des concessionnaires mobiles). Il diminue entre 2016 et 2017 de 48,15%.
De même, sur le réseau CDMA, le tarif moyen réel
estimé à 1,85 FCFA hors taxes/minute en 2017, a connu une baisse
par rapport à son niveau de l'année 2016 (2,31 FCFA hors
taxes/minute) suite à la baisse des revenus liés à la
vente des communications vocales. Comme dans le cas des tarifs voix, le tarif
de détail affiché en « on net » sur le service SMS pour
les offres de base « MTN Go », « Plenty » et « Eco
» respectivement de MTN Cameroon (30,63FCFA), Orange Cameroun (51 FCFA) et
Viettel Cameroun (25 FCFA) n'a pas connu de modifications entre les
années 2016 et 2017. Il en est de même du tarif « on net
» du service SMS de l'offre de base du réseau CDMA qui reste stable
à 20 FCFA entre 2016 et 2017137.
Le SMS étant le principal service utilisé dans
le cadre des campagnes promotionnelles et autres opérations commerciales
(produit d'appel), son tarif moyen est en constante baisse. Il est ainsi
passé de 1,36 FCFA hors taxes à 0,55 FCFA hors taxes entre 2016
et 2017 en moyenne de tous les réseaux des opérateurs
concessionnaires mobiles soit une baisse de 59,48%. Sur le réseau CDMA,
il recule de 20% entre 2016 et 2017 passant de 1,41FCFA hors taxes à
1,13FCFA hors taxes entre ces deux années. Concernant le service
internet à l'origine des principales innovations commerciales
observées chez les opérateurs depuis l'année 2014, sa
tarification hors forfait est de 20 FCFA, de 60 FCFA et de 25 FCFA le
mégaoctet respectivement chez MTN Cameroon, Orange Cameroun et Viettel
Cameroun en 2017. Elle est de 30 FCFA/mégaoctet dans le réseau
CDMA de l'opérateur CAMTEL. Du fait de l'effet de masse
créé par les forfaits internet mobile, le tarif moyen du
mégaoctet, calculé par le rapport entre revenus du service de
données et trafic de données généré, a en
moyenne évolué dans les différents réseaux mobiles
de 2,11 FCFA à 1,70 FCFA entre 2016 et 2017, enregistrant ainsi une
baisse de 19,34%. Dans les réseaux CDMA et filaire de l'opérateur
CAMTEL, il est estimé à 0,02 FCFA hors taxes le mégaoctet
en 2017. Il y bénéficie du développement des
réseaux fibre optique et des offres double et triple Play de plus en
plus commercialisées dans le réseau filaire de
CAMTEL138. La volonté affichée par le gouvernement
dans ce secteur consiste au développement des infrastructures large
bande en vue de produire des externalités positives sur la vie des
populations camerounaises.
137 ART, Observatoire annuel 2017 du marché des
communications électroniques,op.cit.
138 ibidem
Présenté par ANDZENE Bernard Page
65
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
2. Externalités positives de la mise en oeuvre
des projets de télécommunications au Cameroun
La fourniture des services téléphoniques et
internet se sont améliorées avec les différentes
réalisations opérées par l'Etat Camerounais au cours de la
période 2009-2019. L'implémentation desdites réalisations
des pouvoirs publics s'est manifestée notamment sur le plan social (2.1)
et sur le plan économique (2.2)
2.1. L'impact social
Le secteur des télécommunications constitue une
niche d'opportunités de création d'emplois et de
développement des affaires pour le gouvernement camerounais comme l'a si
bien rappelé le chef de l'Etat lors de son discours à la nation
fin décembre 2015. En ce sens, l'impact des
télécommunications /TIC au plan social se résume à
l'emploi d'un nombre important de personnels recrutés pour la plupart
par les opérateurs de téléphonie. De 2011 à 2016,
le nombre d'emplois est passé de 4.002 à 5.485. D'autres emplois
TIC sont créés dans les entreprises autres que ces
opérateurs. Aujourd'hui, le taux de recrutement de spécialiste
TIC dans les entreprises se fixe à 20,2 % dont 73,68% dans les grandes
succursales. Selon le MINPOSTEL, l'évaluation globale montre que le
secteur crée aujourd'hui environ 8000 emplois139. Les
effectifs des personnels employés directement par les opérateurs
de communications électroniques en 2017 s'élèvent à
6 725 personnes. Ils connaissent une hausse de 6,29% par rapport à leur
niveau enregistré au cours de l'année 2016140. Dans le
cadre de l'économie informelle, on dénombrait près 500.000
emplois indirects dans le secteur des TIC141
2.2. L'impact économique
L'impact économique des projets TIC se
caractérise par de grandes opportunités offertes par la mise en
oeuvre de ces projets. Celle-ci a permis le développement d'une
véritable économie de la connaissance rendu possible grâce
aux technologies de l'information et de la communication (TIC) imposant aux
Etats et aux Entreprises à saisir de nouvelles opportunités
qu'offrent le numérique. Selon le MINPOSTEL, près de 3000
startups numériques ont été créés dans les
domaines du développement des applications, réalité
virtuelle et augmentée, intelligence artificielle, robotique, e-commerce
sont recensées. Quelques-unes ont été
répertoriées dans le tableau suivant.
139 Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, op.cit. P.9
140 ART, Observatoire annuel 2017 du marché des
communications électroniques, op.cit. P.16
141 MINPOSTEL, Economie numérique : Etats des lieux et
perspectives, Douala, 15 mars 2016
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
STARTUP
|
DESCRIPTION
|
LIEU
|
SHOPOTE
|
Plateforme camerounaise de comparaison des prix et d'aide
à la prise de décision des acheteurs dans les villes de Douala
et Yaoundé
|
Douala
|
MAIBETA INC
|
Plateforme crée par BAMAI
NAMATA permettant la mise en relation entre les internautes et
les techniciens (dépannage, plomberie, électricité)
|
SILICON MOUNTAIN à Buea
|
TRAVELER
|
Application crée par ACHIRI ARNOLD NJI
en vue de surveiller les conducteurs de bus dans le but de
réduire le taux de mortalité sur les routes
|
BUEA
|
MOTION FOUNTAIN
|
C'est une plateforme crée par COLLINS EPEY
pour ^produire des contenus animés destinés pour les
grandes multinationales et les organisations au Cameroun
|
BUEA
|
WOURI TV
|
Plateforme produisant des films et
séries camerounaises et qui permet aux producteurs de vendre leurs
contenus
|
DOUALA
|
FAMIULOV
|
Plateforme camerounaise crée par LYDIE IDEL
MAKAMDEM qui permet à la diaspora de faire les courses pour
leurs familles au Cameroun
|
|
PHILJOHN TECHNOLOGIES
|
Elle a été créé par
PHILIPPE NKOUAYA et fait dans le big data et
l'intelligence économique
|
DOUALA
|
VUSUR
|
plateforme crée par ALVINE FLORA HANDOU
permettant aux nationaux de faire des courses sur les sites marchands
à travers le monde et se faire livrer dans un
délai relativement court
|
CAMEROUN ET GABON
|
IWOMI
TECHNOLOGIES
|
C'est une FINTECH camerounaise crée COLLINS
FOMBA qui propose plusieurs solutions bancaires.
|
AFRIQUE
|
INFINTY SPACE
|
C'est une plateforme de paiement universelle crée
par Cedric ATANGANA qui propose des services dans le
commerce en ligne
|
DOUALA
|
Source : Auteur.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
66
Présenté par ANDZENE Bernard Page
67
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
En outre, les activités de E- Bank ont
été développé grâce aux paiements
mobiles142 assurées par MTN MOBILE MONEY, ORANGE MONEY ;
EXPRESS UNION MOBILE, etc... ainsi que les applications numériques
disponibles sur les grands établissements bancaires (UBA, ECOBANK,
etc...) à l'effet d'assurer une meilleure proximité avec la
clientèle. Quant aux activités sanitaires et éducatives,
des activités similaires se développent. Dans le domaine de
l'éducation, l'inscription et/ou le paiement des frais universitaires en
ligne ainsi que la téléenseignement (la formation à longue
distance)143 est désormais envisageable grâce à
l'amélioration du réseau internet. Sur le plan sanitaire, le
développement de plateformes en vue d'améliorer la qualité
du service de santé est à l'origine de la création du
Cardiopad mis en oeuvre par l'ingénieur camerounais Arthur ZANG. C'est
une véritable révolution dans la production des services
sanitaires dans la mesure où il facilite la transmission
numérique ou à distance des résultats d'examens d'un
patient aux cardiologues en réduisant donc de façon drastique les
contraintes de temps et d'espaces.
L'irrigation des TIC est également relevée dans
le fonctionnement de l'appareil administratif à travers le
développement de nombreuses plateformes. Celle-ci vise principalement
à moderniser le processus de fonctionnement de l'administration publique
camerounaise. On peut parmi tant d'autres l'application SIGIPES (Système
informatique de gestion intégrée des personnels de l'Etat),
déployée par le Ministère de la Fonction Publique et la
Réforme Administrative (MINFOPRA), assure la gestion des
carrières du personnel de l'Etat; l'application SYDONIA ( Système
douanier automatisé), déployée par le Ministère des
Finances (MINFI), assure le traitement et la gestion des recettes
douanières ; l'application PROBMIS ( Programme Budget Management
Information System), déployée par le MINFI, et qui assure la
gestion du budget ; l'application NEXUS+ déployée par la
Direction Générale des Douanes pour le suivi des cargaisons par
géolocalisation ; l'application e-GUCE (Guichet Unique du Commerce
Extérieur), déployée par le Ministère du Commerce
(MINCOMMERCE)
142 Il s'agit d'un service à valeur ajoutée de
transfert électronique d'argent permettant aux utilisateurs de stocker
électroniquement une valeur monétaire dans un compte
associé à leur carte SIM mobile et/ou de procéder à
des transactions financières (paiements, transferts, ...) depuis leurs
mobiles. Le nombre d'abonnés des opérateurs mobiles (MTN Cameroon
et Orange Cameroun) enregistrés au service « mobile money » a
connu une progression exponentielle de l'ordre de 110,24% en 2017 pour
atteindre 8 millions d'abonnés inscrits. Il réalise un gain net
de 4,19 millions nouveaux abonnés par rapport à 2016 et touche
désormais 49,39% contre 34,46% des abonnés des réseaux MTN
Cameroon et Orange Cameroun. ART, Observatoire annuel 2017 du marché
des communications électroniques, op.cit. P.50.
143L'extension du backbone national à fibre
optique vise à assurer la transformation numérique de
l'administration et des entreprises. C'est dans cet objectif que le projet
d'une mise en place d'une plateforme de télé-enseignement a
été mis sur pied dans le but d'offrir des formations à
distance aux étudiants camerounais et d'autres nationalités. Ce
projet est en cours et bénéficie d'une allocation
budgétaire issu du FST, sur ces développements, lire MINPOSTEL,
Mise en place d'une plateforme de télé-enseignement,
Fiche de projet, novembre 2016, 11pages.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
68
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
permet la gestion des opérations de commerce
extérieur; l'application de télé déclaration de la
Caisse Nationale de Prévoyance sociale (CNPS) ; la
dématérialisation des procédures de marchés publics
(E-procurement) du Ministère des Marchés Publics
(MINMAP)144.
3. Les obstacles à la mise en oeuvre des projets
de télécommunications/TIC
Les obstacles à la mise en oeuvre des projets se
caractérisent par le problème de la gouvernance (3.1), les
obstacles liés aux couts élevés des infrastructures
extérieurs (3.2) et le manque de maturation des projets (3.3).
3.1. Le problème de la mal gouvernance
Le problème de la gouvernance se caractérise
dans le secteur des télécommunications/TIC par les
détournements de deniers publics, la multiplicité des organes
dans ledit secteur et la lenteur administrative permanente.
Comme dans tous les projets, l'action de l'Etat dans le
secteur est confrontée à plusieurs obstacles, ceux-ci sont du
fait du blanchissement et la corruption. Le blanchissement consiste à
créer des activités fictives avec des fonds propres
destinés aux activités réelles du secteur et la
corruption, fléau qui gangrène l'action publique des
télécommunications/TIC. Ainsi, la gestion des institutions
publiques au Cameroun a encore beaucoup d'effort à faire car la
corruption y est prédominante.
3.2. Les couts élevés des infrastructures
TIC
Le développement des télécommunications
et des services à internet requiert de gros investissements annuels en
infrastructure. Elle met en exergue une économie parallèle dans
lequel il est nécessaire d'injecter de l'argent. Malheureusement, face
aux difficultés liées à la crise sécuritaire qui
sévit notre pays, la majeur partie des fonds alloués au compte
d'affectation spécial des télécommunications ont connu
pendant ces dernières années un recul significatif.
L'élaboration des projets de télécommunications devront
prendre en compte les contraintes de financement.
3.3. Le manque de maturation des projets
Un projet bien maturé est un projet dont la conception,
la planification, l'exécution et la pérennisation est
assuré rendu possible par les acteurs décisionnels. Selon le
CAMERCAP-PARC, la maturation des projets renvoient au processus au cours duquel
« une idée de projet est développés pour arriver
à un projet construit et planifié. Elle consiste à
préparer tous les
144 Rapport MINPOSTEL, Postes,
Télécommunications et TIC : les précieux acquis du
septennat, Yaoundé
Présenté par ANDZENE Bernard Page
69
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
éléments permettant la prise en compte de
tous les aspects administratifs, techniques, financiers,
socioéconomiques et environnementaux liés au projet
»145. Elle doit surtout être conciliable avec les
mécanismes budgétaires. En effet, la loi du 27 décembre
2007 portant régime financier de l'Etat fixe les nouvelles règles
budgétaires, financières et comptables axé sur les
résultants et le control de performance. La maturation des projets de
télécommunications passe par le respect des mécanismes de
financement budgétaire que sont l'annualité, l'unité, la
spécialité et l'universalité, la sincérité
et la transparence.
Ainsi dans le cadre de notre travail, nous avons
remarqué que certains projets ne respectent pas les délais de
mise en oeuvre du projet allant des études de faisabilité
jusqu'à la mise en service. A l'instar du projet CAB (Central African
Cable) connaissent un ralentissement significatif en raison de problèmes
techniques, notamment l'inefficacité de certaines entreprises en charge
d'exécution et le non-respect des délais de livraison. Ce qui a
poussé les autorités à faire une demande de prorogation du
délai d'exécution146.
Parvenu au terme de ce chapitre, il en ressort que
l'évaluation de l'action publique des télécommunications
s'est d'abord effectuée par l'évaluation des projets structurants
achevés et en cours de réalisation, ensuite l'évaluation
d'objectifs du DSCE dans le secteur accompagnée d'indicateur de
performance. Nous avons également dégagé les impacts
sociaux et économiques pour enfin découler aux obstacles
relevés dans la bonne réalisation ou l'achèvement desdits
projets dans la mise en oeuvre des infrastructures de
télécommunications au cours de la période 2009 à
2019.
145 CAMERCAP-PARC, « comment améliorer la
maturation des projets au Cameroun ? », Avril 2017
146 Cette idée aurait connu un développement plus
poussé si nous avions obtenu l'autorisation d'accès au fiche de
projet et rapport d'évaluation. Malheureusement, nos tentatives se sont
soldées par de multiples échecs face aux besoins de
confidentialité évoqués par les tiers.
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CHAPITRE IV : LES PERSPECTIVES POUR L'AMELIORATION
DE L'ACTION PUBLIQUE DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN
Le management des projets impose de dresser des perspectives
post implémentation indépendamment des projets
réalisés ou non achevés. Ces perspectives sont
dressées sous le signe des ateliers de capitalisation ou de
leçons apprises à l'effet de dresser les points forts et les
points faibles qui ont émaillé ledit projet. Pour
améliorer l'action publique de l'Etat dans le secteur, il est important
de sauvegarder les acquis par leur entretien (1) à travers la
valorisation du secteur des télécommunications (2), instaurer un
nouveau de mobilisation de financement (3) et la nécessité
d'élaborer et de mettre en oeuvre une véritable politique
d'intelligence technologique (4).
1. Mise en place d'une politique d'entretien des
infrastructures réalisées
Les différents projets réalisés par
l'Etat nécessite d'être sauvegardés au regard de la valeur
de l'investissement public et l'importance de ceux-ci dans le
développement de l'économie numérique au Cameroun. Cette
politique doit s'appesantir sur la formation du capital humain capable de
maintenir la survie de ces ouvrages à long terme (1.1) et le recyclage
des personnels en charge des différents ouvrages construits (1.2).
Présenté par ANDZENE Bernard Page
70
Présenté par ANDZENE Bernard Page
71
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
1.1. La formation du capital humain
La formation du capital humain est un aspect essentiel de
développement. Dans le secteur des télécommunications au
Cameroun, cette formation peut faciliter la planification et la prise de
décisions à travers le renforcement des capacités du
personnel en charge de la gestion des infrastructures des
télécommunications/TIC réalisées.
La littérature économique n'a depuis longtemps
reconnu que la qualité du facteur travail joue un rôle essentiel
dans le processus de croissance. Les économistes classiques tels que
SMITH, RICARDO, MALTHUS, etc... avaient déjà, en leurs
époques respectives, mis en évidence l'importance de la
qualité de la main d'oeuvre dans la compétitivité et la
croissance économique à long terme147. Adam SMITH a
par ailleurs montré que la richesse des individus et des nations
dépend du niveau de compétence des travailleurs.
La sociologie des organisations nous enseigne le principe de
l'organisation du travail qui cantonne l'individu à l'activité
qu'il maitrise le plus. Celle-ci est rendue possible grâce aux
entrepreneurs dynamiques et compétents et aux travailleurs ayant
l'aptitude ou la qualification pour exercer les taches spécifiques.
Apres quelques années d'oubli portant sur cette question, l'importance
de la qualité de la main d'oeuvre a refait surface dans les
études et les débats économiques depuis les années
60 avec la théorie du capital humain développée par les
travaux de Théodore SCHULTZ et de Garry BECKER. Ainsi, le
développement technologique des entreprises, leur informatisation
croissante et les changements organisationnels fréquents rendent
nécessaire l'investissement en formation qui permet l'adaptation de
l'homme à ces changements148.
La formation du capital humain dans l'optique de la sauvegarde
des acquis peut également favoriser la promotion des institutions
spécialisées dans le management public. La formation et le
recyclage permettront de promouvoir et de former les employés
spécialisés dans le secteur des
télécommunications/TIC. Au Cameroun, l'institut supérieur
de Management Public (ISMP) et l'Ecole des Postes et
Télécommunications (SUP'PTIC) sont des institutions phares qui
pourront non seulement contribuer à la production d'une masse
ingénieurs mais aussi de renforcer les capacités
managériales des acteurs publics du secteur des
télécommunications dans le but de recherche l'efficacité
permanente du secteur. C'est la raison pour laquelle l'élargissement de
la formation dans le cadre de la conception et de la mise en oeuvre de la
147 RICARDO (D), Des principes de l'économie
politique, Flammarion, 1971 et SMITH (A), Nature et Causes des
richesses entre les nations, Indianapolis, 1981.
148 NKAKENE MOLOU (L), Investissement immatériels et
performance des PME camerounaises, op.cit
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72
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
politique d'entretien des infrastructures des
télécommunications au Cameroun est important pour la
préservation des acquis institutionnels. En clair, la formation du
capital humain est donc indispensable pour un top management qui permettra de
répondre aux objectifs de développement assignés à
l'entreprise publique149.
1.2. Le recyclage
Dans le secteur des télécommunications, le
recyclage peut se faire de plusieurs façons. On peut citer les voyages
d'études et la participation aux forums des spécialistes du
secteur. Les voyages d'études financés par les institutions en
charge du secteur des télécommunications/TIC permettront
d'améliorer les compétences de leurs employés afin de
mieux gérer le secteur des télécommunications par le
partage d'expérience et l'apprentissage sur les techniques et
méthodes permettront de rendre performant le secteur des
télécommunications et surtout d'assurer leur modernisation
continue. L'organisation des fora, colloques, est aussi un bon moyen de
recycler les employés. L'Etat ou les institutions
spécialisées dans ce secteur devront fréquemment organiser
ces rencontres en vue mieux édifier les personnes sur les exigences du
management des projets. L'exemple du forum international sur l'économie
numérique organisé à Yaoundé du 15 au 17 Mai 2017
par le gouvernement camerounais dont l'objectif était d'apporter des
réflexions approfondies sur le développement de l'économie
numérique au Cameroun.
2. Valorisation du secteur des
télécommunications /TIC
Le renforcement de l'action publique des
télécommunications /TIC sera une nécessité pour le
gouvernement Camerounais dans la mesure où, la promotion de la bonne
gouvernance (2.1) et la promotion de la maturation des projets (2.2)
2.1. La promotion de la bonne gouvernance du secteur des
télécommunications au Cameroun
Le concept de bonne gouvernance s'inscrit dans le cadre de
l'action publique. Elle est devenue aujourd'hui incontournable dans les
discours développementalistes au point de constituer une valeur
universelle auquel toute société ne saurait échapper au
risque d'être
149 GUILLARD (A) et ROUSSEL (J), « le concept de capital
humain aujourd'hui : quel bilan ? », Ed management prospective, Revue
Management et Avenir, Paris, VOL1, p.196-205
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
condamner150. Faire de la bonne gouvernance une
réalité au Cameroun revêt une importance capitale et
constitue une des conditions essentielles pour l'éclosion d'une
économie florissante151. Ayant pleinement conscience, le
gouvernement va élaborer en aout 1999 le programme national de
gouvernance dans le but de lutter contre les stratégies de
patrimonialisation et d'accaparement des ressources de l'Etat par une
philosophie participative de l'ensemble des acteurs (Etat,
société civile, secteur privé) et par
l'amélioration de notre écologie économique, sociale et
financière.
Le détournement de deniers publics s'inscrit dans des
stratégies d'appropriation des biens publics à des fins
privatives. Lutter contre le détournement des biens publics consiste
à effectuer des audits et des évaluations permanentes
auprès des gestionnaires et des employés. Les institutions en
charge de ce contrôle permanent ont déjà été
créé à savoir le Ministère de la justice, la
commission nationale anticorruption (CONAC) le contrôle supérieur
de l'Etat (CONSUPE) l'Agence nationale d'investigation financière
(ANIF), l'Agence de régulation des marchés publics (ARMP).
Celles-ci permettront objectivement de lutter contre la corruption à
travers les audits qu'ils exercent régulièrement dans la gestion
courante des entreprises et administration publique. Il est donc urgent pour
les Etats africains de mettre fin aux conflits d'intérêts qui
enflamment la montée de la corruption et qui empêchent le
développement de l'Afrique152.
2.2. La Promotion de la maturation des projets des
télécommunications
Dans le domaine de l'investissement public, un projet est dit
mature lorsque l'ensemble du processus qui le compose est maitrisé et
permet d'atteindre les objectifs fixés. Cette maitrise se contrôle
au fur et à mesure de l'évolution du projet.
D'âpres le CAMERCAP-PARC, la maturation d'un projet
passe par les études préalables de faisabilité, l'ancrage
du projet dans un environnement politico- institutionnel du pays,
l'exploitabilité ou la rentabilité
socio-économique du projet et la sécurisation
du financement.153. Il devrait également prendre en compte
le processus de financement budgétaire et les approches de maturation de
projets des institutions internationales notamment la Banque
150Salsabi KRIBI cité par Hugues
François ONANA, Pratique de la gouvernance au Cameroun, Paris
Harmattan, 2013.
151TOUNA MAMA, l'économie
camerounaise : pour un nouveau départ, P.404.
152 MBOUTY (L), la lutte contre la corruption et
les conflits d'intérêts en Afrique, Houston, Edition Edilive,
156 pages.
153CAMERCAP-PARC, « comment
améliorer la maturation des projets au Cameroun ? »,Yaounde,
Avril 2017,40 pages.
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
mondiale et la BAD154. Outre le processus de
maturation des projets comme condition préalable au processus de
financement, il est aussi question pour l'Etat de faire respecter les cahiers
de charge et les délais de livraison.
3. Rechercher de nouveaux mécanismes de
financement de projets TIC
Le secteur des infrastructures est un secteur qui impose de
gros investissements en termes de milliards de F CFA. Ce cout semble
élever pour les Etats comme le Cameroun qui traverse de nombreuses
crises notamment la crise financière liée à la
surliquidité des banques et la crise sécuritaire qui impacte
négativement les activités économiques du pays. Ainsi,
pour pallier à ces nombreuses difficultés, il est
impératif pour l'Etat de rechercher de mode de financement innovant.
Outre les investisseurs institutionnels, les pouvoirs publics peuvent
s'orienter également vers le businnes angel (société
d'investissement où l'on retrouve des personnes qui maitrisent votre
activité et vous apporte à la fois le financement et les
conseils), les sociétés de participation (société
dont les personnes comprennent l'activité et décide de vous
accompagner), le crowdfunding qui renvoie au don avec contrepartie, les
prêts avec ou sans intérêt et la participation.
4. Mise en oeuvre une véritable politique
d'intelligence
technologique
La consolidation des acquis infrastructurelles passe
nécessairement par l'élaboration d'une véritable politique
d'intelligence technologique déclinée aussi bien par des
activités de benchmarking et de veille technologique.
Le benchmarking renvoie à une activité de
renseignement de méthodes les plus performantes dans une entreprise ou
une organisation concurrente dans le but d'engranger ou de maintenir son
capital de puissance en matière d'innovation. Pour les autorités
camerounaises, cette activité permettra de développement un
apprentissage sur les nouvelles avancées technologiques et
éventuellement d'accélérer le processus
d'industrialisation de notre pays. Il s'agit pour l'Etat de procéder de
mener des activités de renseignement sur la fabrication de nombreux
appareils. Il serait donc nécessaire pour le gouvernement de mettre
à la disposition des jeunes étudiants ingénieurs des
bourses en
154 Les approches sus évoquées font l'objet de
développement dans cet article cité précédemment
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
vue de de perfectionner leurs formations. Par ailleurs, l'Etat
gagnerait à intégrer le processus de transfert technologique dans
les accords signés entre le gouvernement et les industriels
étrangers contractuels du marché.
En outre, la veille technologique ou veille scientifique est
une activité qui met en oeuvre des techniques d'acquisition , de
stockage et d'analyse d'informations, concernant un produit ou un
procédé, sur l'état de l'art et l'évolution de son
environnement scientifique , technique, industriel ou commercial , afin
d'organiser, puis analyser et diffuser les informations pertinentes qui vont
permettre d'anticiper les évolutions, et qui vont faciliter
l'innovation. En clair, la veille technologique consiste à s'informer de
façon systématique sur les techniques les plus récentes et
surtout sur leur mise à disposition commerciale. Cette activité
tient à des échanges, à l'organisation de
conférence et à la lecture de l'actualité sur internet.
L'Etat gagnerait à créer un dispositif opérationnel qui
permettra au secteur des télécommunications/TIC d'être
à la pointe des évolutions au niveau mondial et d'assurer sa
transformation permanente en vue d'être plus compétitif.
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
|
Au terme de la deuxième partie de ce travail, nous
retenons que, l'évaluation de l'action publique des
télécommunications/TIC a permis d'évaluer les projets
achevés et en cours de réalisation ainsi que les objectifs
assignées par le DSCE au cours de la période 2009 à 2019.
Il était question également de ressortir les impacts sociaux et
économiques des réalisations desdits projets de
télécommunications au Cameroun. Cette évaluation a surtout
permis de relever les obstacles qui ralentissent la mise en oeuvre de certains
projets de TIC au Cameroun. Ainsi dans la même partie, il était
nécessaire d'élaborer les perspectives pour l'amélioration
de l'action publique à travers une politique de sauvegarde des acquis.
Cette politique aura pour but de former un capital humain capable de
gérer ces ouvrages déjà réalisés , renforcer
l'action publique de l'Etat par la promotion de la bonne gouvernance et la
maturation des projets et rechercher de nouveaux modes de financement qui
permettra de pallier aux couts exorbitants liées à la
construction de ces infrastructures. Ainsi, l'élaboration d'une
politique d'intelligence technologique devra être envisagée pour
consolider les acquis le secteur.
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
La réflexion sur l'action publique de l'Etat dans le
secteur des télécommunications au cours de la période
2010-2019 qui a fait l'objet de notre travail a posé le problème
de l'action publique au cours de la même période.
Pour apporter une réponse à ce problème,
l'on a établi des hypothèses suivantes : l'élaboration et
l'adoption de la vision de l'émergence du Cameroun à l'horizon
2035 par l'Etat par la projection de celui-ci dans le secteur des
télécommunications à travers le plan stratégique
Cameroun numérique 2020 consista à reprendre améliorer
l'efficacité du secteur par l'opérationnalisation des projets
à travers la mise en oeuvre des câbles sous-marins à fibre
optique et le programme NBN et les boucles optiques métropolitaines.
Par la suite, l'évaluation desdits projets structurants
réalisés ou en cours de réalisation par l'Etat, nous a
permis d'analyser que 03 des 04 câbles sous-marins à fibre optique
sont opérationnels. Tandis que le programme NBN et les boucles optiques
sont en cours de réalisation. Par ailleurs, les indicateurs de
performance établies par le gouvernement dans le DSCE ont fait l'objet
également l'objet d'une évaluation compte tenu de
l'enchevêtrement des documents devant définir la politique de
développement des différents secteurs de la vie nationale. C'est
ainsi que cette évaluation va ressortir les impacts sociaux et
économiques avec le avec le développement des infrastructures des
télécommunications/TIC, la création d'emplois et la
réduction de la pauvreté.
Il s'est agi d'envisager des perspectives pouvant aider l'Etat
camerounais à améliorer son action dans le secteur
énergétique. Le travail s'est attardé sur un ensemble son
action dans le secteur. Le travail s'est attardé sur un ensemble de
propositions dans la sauvegarde des infrastructures réalisées en
mettant un accent sur la bonne gestion.
Par ailleurs, pour aider l'Etat à valoriser son secteur
des télécommunications/TIC qui semble primordial pour
l'émergence du Cameroun à l'horizon 2035, il est indispensable de
mettre en une politique d'intelligence technologique en vue de rendre le
secteur plus dynamique et plus compétitif.
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Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
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Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
FICHE DE COLLECTE DE DONNEES
QUESTIONNAIRE
Les informations recueillies lors de nos entretiens seront
strictement confidentielles conformément à la loi N0 31/023 du 16
décembre 1991 relatifs aux recensements et aux enquêtes
statistiques
Préambule
Je m'appelle ANDZENE BERNARD OHREL, étudiant en Master
II science politique à l'université de Yaoundé II soa. Je
mène actuellement une recherche sur le thème,
l'action publique de l'Etat dans le secteur des
télécommunications entre 2009-2019. Vous etes
identifié comme répondant clé. Nous vous garantissons une
confidentialité des informations fournies à des fins
académiques.
Section I : ETATS DES LIEUX DES
TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN ENTRE 2009-2019
S1Q1 : Comment pouvez décrire aujourd'hui le secteur
des télécommunications au Cameroun ?
S1Q2 : Que pouvons-nous retenir de l'action de l'Etat dans le
secteur des télécommunications TIC au cours de cette
première décade de la vision 2035 qui s'achève ?
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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Présenté par ANDZENE Bernard Page
87
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Section II : la mise en oeuvre de l'action
publique de l'Etat dans le secteur des télécommunications/TIC au
Cameroun entre 2009- 2019.
A- Sur les projets structurants des infrastructures des
télécommunications au Cameroun
S2Q2 : pensez-vous que les projets structurants en la
matière ont-ils été effectivement mis en oeuvre comme
prévue dans le DSCE ? les objectifs de 7 % de croissance ont -ils
été atteints ?
S2Q3 : qu'apporte selon vous de manière
spécifique le plan stratégique Cameroun numérique 2020
dans la définition des stratégies sectorielles de
développement ?
S3Q4 :Pensez-vous que l'organisation du travail au sein des
projets de télécommunications a-t-elle permis à l'Etat
d'atteindre les résultats escomptés ?
B- Sur la transformation numérique du Cameroun
Présenté par ANDZENE Bernard Page
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L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
Que peut-on retenir des avancées dans le domaine ?
SECTION 3 : Bilan de l'action de l'Etat dans le secteur
des télécommunications
S3Q5 : quel appréciation pouvez- vous faire de la mise
en oeuvre des projets d'infrastructures des
Télécommunications/TIC ?
S3Q6 : s'il fallait énoncer quelques difficultés
qui ont plombé la mise de certains projets, serait-ce lequel selon vous
?
S4Q6 ; Quels sont les solutions envisagées
envisagez-vous pour pallier à ces difficultés au niveau
institutionnel et au niveau sectoriel ie quels sont les mesures prises pour y
remédier tant au niveau de la coordination gouvernementale
(réunion de cabinets) ou au niveau de votre département
ministériel ?
Présenté par ANDZENE Bernard Page
89
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
TABLES DES MATIERES
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS .iii
ABREVIATIONS ET ACRONYMES .iv
SOMMAIRE ..v
RESUME ..vi
ABSTRACT .vii
INTRODUCTION GENERALE 1
IX- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 2
X- CADRE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE DE L'ETUDE ..4
XI- DELIMITATION DU SUJET .7
XII- OBJECTIFS ET INTERET DE L'ETUDE 10
XIII- REVUE DE LITTERATURE ET ETAT SUR LA QUESTION 13
XIV- PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES ..16
XV- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ..18
XVI- ANNONCE DU PLAN ..25
PREMIERE PARTIE : CADRE INSTITUTIONNEL ET OPERATIONNEL DE
L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS LE SECTEUR DES TELECOMUNICATIONS /TIC AU
CAMEROUN 26
CHAPITRE I : LA PROGRAMMATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS
LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU CAMEROUN ENTRE 2009-
2019 .28
1. La vision de l'émergence comme cadre de
référence global de l'action de l'Etat
camerounais 29 1.1.Cameroun vision 2035 comme document de
projection de l'Etat dans le secteur des
télécommunications /TIC
29 1.2.Le DSCE comme document programmatrice de l'Etat dans
le développement du secteur
des télécommunications /TIC .30
2. La traduction gouvernementale comme cadre
d'interprétation sectorielle de l'action de
l'Etat camerounais ..32
3. La place de l'investissement public dans le secteur des
télécommunications/TIC au
Cameroun 34
Présenté par ANDZENE Bernard Page
90
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
3.1.L'importance des télécommunications/TIC sur le
plan politique 35
3.2.L'importance des télécommunications/TIC sur le
plan économique : la croissance
économique 36 3.3.L'importance des
télécommunications/TIC sur le plan social : la lutte contre la
pauvreté
4. La place du secteur des télécommunications dans
la politique de développement 36 CHAPITRE II L'OPERATIONNALISATION DE
L'ACTION PUBLIQUE DE L'ETAT DANS LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS/TIC AU
CAMEROUN AU
COURS DE LA PERIODE 2009-
2019 ..37
1. La Mise en oeuvre des points d'atterrissement des câbles
sous-marins à fibre optique.....39
1.1.Le projet WACS 41
1.2.Le projet de câble NCSCS .41
1.3.Le projet SAIL ...42
1.4.Le projet ACE......44
2. La mise en oeuvre du Programme NBN (National Brodband Network)
...45
2.1.Le développement de la CDMA (Code Division Multiple
Access) ..47
2.2.La Construction du Backbone national à fibre optique
.48
3. Le projet d'aménagement numérique des villes :
la construction des boucles optiques
urbaines ou métropolitaines 48
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 50
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTICATION DE L'ACTION PUBLIQUE DE
L'ETAT
DANS LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN 51
CHAPITRE III : EVALUATION DE L'ACTION PUBLIQUE DES
TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN .53
1. Evaluation de projets et objectifs de développement
des TIC mis en oeuvre par l'Etat
camerounais au cours de la période 2009 -2019
..54 1.1.Evaluation des projets sectoriels mis en oeuvre par l'Etat
camerounais au cours de la
période 2009 à 2019 .56
1.1.1. Evaluation des projets sectoriels achevés
..57
1.1.2. .Evaluation des projets en cours de réalisation
..57
1.2.l'évaluation des indicateurs de performance du DSCE
dans le secteur des
télécommunications durant la période 2009
à 2019 .60
1.2.1. Porter la télé densité fixe à
45% et la télé densité mobile à 65% 63
1.2.2. Doter 40000 villages de moyens de
télécommunications modernes 63
1.2.3. Faire passer le débit de transfert des
données à 3 800 Mb/s en 2020 .64
2. Externalités positives de la mise en oeuvre des
projets de télécommunications au
Cameroun .65
2.1.L'impact social 66
2.2.L'impact économique ..66
3. Les obstacles à la mise en oeuvre des projets de
télécommunications/TIC .67
3.1.Le problème de la mal gouvernance 69
3.2.Les couts élevés des infrastructures TIC .69
3.3.Le manque de maturation des projets ..70
CHAPITRE IV : LES PERSPECTIVES POUR L'AMELIORATION DE
L'ACTION
PUBLIQUE DES TELECOMMUNICATIONS AU CAMEROUN ....72
Présenté par ANDZENE Bernard Page
91
L'Action Publique de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications /TIC de 2009 à 2019 au
Cameroun
5. Mise en place d'une politique d'entretien des infrastructures
réalisées 73
5.1.La formation du capital humain 73
5.2.Le recyclage .74
6. Valorisation du secteur des
télécommunications /TIC .75 6.1.La promotion de la bonne
gouvernance du secteur des télécommunications au
Cameroun .76
6.2.La Promotion de la maturation des projets des
télécommunications 78
7. Rechercher de nouveaux mécanismes de financement de
projets
TIC 79
8. Mettre en oeuvre une véritable politique
d'intelligence
technologique 79
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ....80
CONCLUSION GENERALE 82
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 83
ANNEXES ..87
TABLES DE MATIERES 94
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