REPUBLIC OF CAMEROON Peace-Work-Fatherland
*******
REPUBLIQUE DU
CAMEROUN Paix-Travail-Patrie ******* MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
*******
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HIGHER INSTITUTE OF ENVIRONNEMENTAL SCIENCES (HIES)
INSTITUT SUPERIEUR DES SCIENCES ENVIRONNEMENTALES (ISSE)
MEMOIRE DE MASTER II
ETUDE CARACTERISTIQUE DE LA VULNERABILITE AU CHOLERA
DANS DES QUARTIERS INSALUBRES DE LA VILLE DE YAOUNDE
Présenté et soutenu en vue de l'obtention du Master
en Sciences Environnementales
Option : Santé Environnementale
Par TCHEUTCHOUA Romuald
Christial Matricule : 058/HIES/M/16 Licencié ès
Biologie
Sous l'encadrement de
Encadreur académique
Dr. NZOMO TCHEUNTA Joseph Chargé de
Cours, Université de Dschang
Encadreur professionnel NIENIE LAHBON Hedwige
(MSc)
Consultante Socio-environnementale
Année 2017/2018
DEDICACE
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Je dédie ce travail à mes parents Papa
FOSSI Nzogagne et Maman NOSSI Hélène
ainsi qu'à mon oncle-tuteur TALLA
Christophe
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REMERCIEMENTS
Ce mémoire a été réalisé
sous la direction et la supervision de Dr. NZOMO TCHEUNTA Joseph
et l'encadrement technique de Mme NIENIE LAHBON
Hedwige. Je leur exprime ici ma gratitude et mon admiration pour leur
patience, disponibilité et compréhension, pour leurs instructions
et esprits critiques qui m'ont permis d'aller au bout de cette étude.
Toutes les barrières financières qui semblaient
s'opposer à l'atteinte de cet objectif ont été rompues
grâce à la volonté, la générosité et
l'endurance de mon oncle-tuteur TALLA Christophe.
Durant ces deux (02) années d'études, j'ai
notamment apprécié la propreté du cadre de vie, le
sérieux, la rigueur et la pertinence des enseignements offerts par
l'Institut Supérieur des Sciences Environnementales (ISSE) de Nkolbisson
; les contributions de mes camarades de classe ont été d'une
importance capitale pour la réalisation de ce mémoire, notamment
celles de FOUTHE Ghislain et MOUAFFO Armel
Gael.
J'exprime ma gratitude au Professeur Serge Hubert
ZEBAZE TOGOUET ainsi qu'au Professeur Charles FOKUNANG
pour leurs conseils et orientations qui m'ont permis de mieux cerner
mon sujet de recherche.
J'exprime mes remerciements au Professeur JAZA
FOLEFACK Achille Jean qui par son expertise et sa qualité
d'enseignement m'a permis d'acquérir une base solide en analyses
statistiques.
J'adresse ma reconnaissance à mes amis TENKU
Lucas et TAKOUGANG Etienne, à mon cousin
KAMELA Georges, à mes grands frères et grandes
soeurs notamment NZOGANG Baudelaire, DAKAM
Léontine et MALLA Hortense et bien d'autres
membres de la famille qui ont contribué de près ou de loin
à l'accomplissement de ce master.
J'adresse ici toute ma reconnaissance à l'égard
de mon épouse KAPMEGNE Jacobine Sarielle car elle a
toujours été auprès de moi et surtout pendant les moments
les plus difficiles pour m'aider à reprendre le cours normale des
choses.
A la fin de ce cycle de master constitué de deux (02)
années de travail fastidieux, je ne saurais écrire un mot sans
toutefois rendre GRACE au SEIGNEUR JESUS qui
a une fois de plus tendu sa main de miséricorde sur moi afin que ce
mémoire puisse arriver à son terme.
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACF : Action Contre la Faim
AMPc : Adénosine Mono Phosphate
cyclique
ANOVA : Analysis Of Variance
CDC : Centre for Disease Control
CERPLE : Centre Régional de
Prévention et de lutte contre les Epidémies
CPC : Centre Pasteur du Cameroun
CNOUS : Centre National de Prévention
et de lutte contre les Epidémies
CROUS : Centre National des Opérations
des Urgences Sanitaires
C4 : Centre de Coordination et de lutte
Contre le Choléra
DS : District de Santé
GPS : Global Positioning System
MINSANTE : Ministère de la
Santé Publique
MSF : Médecin Sans Frontière
OMS (WHO) : Organisation Mondiale de la
Santé
SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
TDR : Test de Diagnostic Rapide
UFC : Unité Formant Colonie
UNICEF : Fond des Nations Unies pour
l'Enfance
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Facteurs de risque liés à
l'occurrence du choléra (UNICEF, 2013). 14
Tableau II: Signes de différents niveaux de
déshydratation (UNICEF, 2013). 19
Tableau VI: Principe de prévention du choléra
(UNICEF, 2013). 19
Tableau VII: vaccination contre le choléra (UNICEF,
2013). 23
Tableau VIII: Répartition des sites d'étude.
36
Tableau IX: Répartition des réponse(s)
trouvées par 100% des foyers enquêtés. 48
Tableau X: Nombre de coliformes fécaux obtenus selon le
puits. 49
Tableau XI: Planification. 62
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: Photographie électronique du Vibrio
cholerae. 6
Figure 2: La Mort égorgeuse, Epidémie de
choléra à Paris en 1832 par Heinrich Heine. 10
Figure 3: Symptôme de choléra et cas
d'hospitalisation au cours de l'épidémie 2018 au
Cameroun. 11
Figure 4: Mécanisme d'action du vibrion
cholérique. 13
Figure 6: Modes de contamination du choléra. 16
Figure 7: Différents moments de lavage de mains. 20
Figure 8: Etapes de lavage des mains. 21
Figure 9: Evolution annuelle de la notification des cas
suspects de choléra et des décès entre
1971 et 2015 au Cameroun. 25
Figure 10: Tendance trimestrielle de la survenue des cas
suspects de choléra au Cameroun (de
2010 à 2016). 26
Figure 11: schéma de la flotte
téléphonique pour la surveillance des maladies au Cameroun. 29
Figure 12: Carte des sites d'étude. 36
Figure 13: Caractéristiques socioéconomiques.
44
Figure 14: Connaissance sur le choléra. 46
Figure 15: Comportement hygiénique. 47
Figure 16: Connaissances des précautions contre les
selles et vomissures d'un cholérique. 48
Figure 17: Boites de pétri contenant les coliformes
fécaux. 49
Figure 18: Répartition selon les vecteurs d'information
courante sur choléra. 50
Figure 19: Répartition des indices de
vulnérabilité. 50
Figure 20: Carte de la vulnérabilité liée
aux connaissances sur le choléra. 51
Figure 21: Carte de la vulnérabilité liée
aux comportements hygiéniques. 52
Figure 22: Carte de la vulnérabilité liée
aux attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique. 53
Figure 23: Carte de la vulnérabilité
socio-économique. 54
Figure 24: Carte de la vulnérabilité globale.
55
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LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Outils de collecte des données. 37
Photo 2: Outils d'analyse d'échantillons d'eau. 38
Photo 3: Collecte des données. 40
Photo 4: Analyse des échantillons au laboratoire.
42
Photo 5: Etat de l'environnement immédiat des
populations enquêtées 42
Page vii sur 90
RESUME
Le choléra, préoccupation majeure en
santé publique, n'est pas endémique dans la ville de
Yaoundé au Cameroun mais une épidémie s'y est encore
déclarée en 2018. Dans le cadre de la prévention,
l'objectif de cette étude est de représenter de façon
spatiale la vulnérabilité multicritères au choléra
dans des quartiers insalubres ciblés de la ville de Yaoundé en
vue de proposer un plan adéquat d'éducation sanitaire et
environnementale durable.
Les enquêtes ont été conduites
auprès de 210 (30X7) foyers. Ensuite, les analyses statistiques des
données, nous ont permis d'observer que les femmes (60 %) ont
été les plus disponibles à répondre à nos
questions. La majorité des enquêtés vivent dans la
débrouillardise et dans la sous-information sanitaire. Les connaissances
des enquêtés sur le choléra restent variées et
insuffisantes et leurs comportements hygiéniques et potentielles
attitudes vis-à-vis d'un cholérique restent favorables à
des contaminations. 40,96 % des foyers interrogés ne connaissent que 02
causes du choléra parmi les 05 causes proposées sur le
questionnaire. La cause la plus connue c'est «manger sans laver les
mains». 50, 96 % des foyers n'ont la connaissance d'aucune règle de
précaution en ce qui concerne la manipulation des selles et vomissures
d'un potentiel cholérique. Les analyses bactériologiques des
échantillons d'eau de puits prélevés au quartier
Bonamoussadi ont révélé la présence de nombreuses
(en moyenne 537 UFC/100mL par puits) bactéries indicatrices de pollution
fécale (E. coli), témoignant d'une mauvaise hygiène
fécale. L'indice de vulnérabilité calculé selon la
méthode utilisée par ACF (2012) varie de 1,86 à 4,5 sur
une échelle de 0 à 5, avec plus de 88 % des indices situés
entre 2,5 et 4,5. Quand à l'indice global de
vulnérabilité, il va de 2,74 à 3,11.
Les résultats de cette étude, nous montrent que
les quartiers insalubres de la ville de Yaoundé sont en
général fortement vulnérables au choléra. La
globalité de cette étude nous a permis d'obtenir une base de
données matérialisée par une cartographie de la
vulnérabilité. Enfin un plan d'éducation a
été établi dans le but de prévenir de façon
durable le choléra en particulier et les maladies diarrhéiques et
du péril-fécal en général.
Mots clés : choléra,
vulnérabilité, coliformes fécaux, éducation
environnementale
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ABSTRACT
Cholera is a major concern in public health and is not endemic
in Yaoundé city of Cameroon yet it has undergone another epidemic in
2018. In order to prevent a potential endemic situation, this study therefore
aims to make a spatial representation of multi-criteria vulnerability to
cholera in targeted dirty-environment neighborhoods in Yaoundé city in
order to propose a convenient and sustainable strategy for sanitary and
first-aid relief health education.
Surveys were conducted in 210 (30X7) households. After
statistical analysis of the data, we observed that women (60 %) were the most
available to answer our questions. The majority of respondents live in survival
and lack of public health information. Interviewees' knowledge on cholera,
hygiene as well as potential behavior in regard of cholera patients remains
very poor, diverse and favorable of cholera contamination. 40.96 % of the
interviewed households only know about 02 causes of cholera among the 05 causes
proposed on the questionnaire. The best known cause was <eating without
washing hands>. 50, 96 % of households were not aware of any caution
regarding the handling of stool and vomit of a potential cholera patient. The
bacteriological analyzes of the well water samples collected in the
Bonamoussadi neighborhood revealed the presence of numerous (averagely 537
UFC/100mL) fecal pollution bacteria (E. coli). The vulnerability index computed
with ACF method (2012) ranges from 1.86 to 4.5 on a scale of 0 to 5, with more
than 88 % of indices between 2.5 and 4.5. For the overall vulnerability index,
it ranges from 2.74 to 3.11.
The results of this study showed that the slums of
Yaoundé city were generally highly vulnerable to cholera. The overall
study provides a database which allowed us to draw vulnerability maps. Finally
an environmental-health education plan was designed in order to sustainably
prevent cholera in particular and diarrheal and fecal peril diseases in
general.
Key words: cholera, vulnerability, fecal
pollution bacteria, environmental education
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TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
ABBREVIATIONS ET ACRONYMES iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES v
LISTE DES PHOTOS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
TABLE DES MATIERES ix
INTRODUCTION GENERALE 1
Contexte général et justification 1
Problématique 2
Importance de l'étude 3
Questions de recherche 3
Question centrale 3
Question secondaires 3
Hypothèses 4
Hypothèse principale 4
Hypothèses secondaires 4
Objectifs 4
Objectif général 4
Objectifs spécifiques 4
CHAPITRE1 : REVUE DE LITTERATURE 5
1.1. Généralités sur le choléra 5
1.1.1. Causalité 5
1.1.2. Clinique du choléra 9
1.1.3. Physiopathologie du choléra 12
1.1.4. Facteurs de risque liés à l'occurrence du
choléra 13
1.1.5. Voies de contamination et transmission du choléra
14
1.1.5.1. Habitat du vibrion cholérique 14
1.1.5.2. Modes de Transmission 15
1.1.6. Traitement du choléra 17
1.1.7. Prévention du choléra 19
Page x sur 90
1.2. Le Choléra au Cameroun 23
1.2.1. Historique du choléra au Cameroun 23
1.2.2. Epidémie de choléra au Cameroun en 2018
26
1.2.3. Diversité des facteurs de risque du choléra
au Cameroun : cas typique de la ville de Douala
27
1.2.4. Lutte contre le choléra au Cameroun 28
1.2.5. Plan national de riposte contre l'épidémie
de choléra en 2018 30
1.2.6. Quelques insuffisances relevées dans ce plan 32
CHAPITRE 2: PRESENTATION DU LIEU DE STAGE, DE LA ZONE
D'ETUDE ET DE
LA METHODOLOGIE 33
2.1. Présentation de la structure de stage 33
2.2. Zone d'étude 33
2.2.1. Situation géographique 33
2.2.2. Végétation et climat 34
2.2.3. Relief 34
2.2.4. Tissu urbain 34
2.2.5. Hydrographie 35
2.2.6. Sites d'étude 35
2.3. Matériel et méthodes 37
2.3.1. Matériel 37
2.3.2. Méthodes 38
2.4. Analyse des données 41
CHAPITRE 3 : RESULTATS 44
CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS 56
CONCLUSION GENERALE 65
RECOMMANDATIONS 66
PERSPECTIVES 66
BIBLIOGRAPHIE 67
ANNEXES 71
Page 1 sur 90
INTRODUCTION GENERALE
Contexte général et
justification
Le choléra est une affection hydrique qui constitue
aujourd'hui un problème majeur de santé publique dans le monde.
En 2016, 38 pays ont notifié un total de 132 121 cas de choléra,
dont 2420 décès, soit un taux de létalité (TL)
global de 1,8%. Bien que cela représente une diminution de 23% du nombre
de cas notifiés par rapport à 2015 (172 454), le TL a plus que
doublé en 2016 (0,8% en 2015). Des cas de choléra ont
été notifiés par des pays dans toutes les régions
du monde: 17 pays en Afrique, 12 en Asie, 4 en Europe, 4 dans les
Amériques et 1 en Océanie (OMS, 2017). Les pays les plus
touchés par cette affection sont ceux dont la structure sanitaire est
faible, où le niveau socio-économique est bas, ou encore
lorsqu'il y a des concentrations de populations dont les causes sont
liées aux déplacements massifs tels que les guerres, les
catastrophes naturelles et des famines (Neuvy, 1991). En 2018, le Cameroun a
connu une épidémie de choléra donc le bilan
s'élève à 158 cas suspects dont 14 confirmés et 11
décès, avec 02 régions en épidémie à
savoir le Nord (75 cas, 10 décès) et le Centre (45 cas, 1
décès) et 4 régions à risque à savoir le
Littoral, Extrême-Nord, Sud-ouest et le Sud (OMS, 2018) ; en ce qui
concerne la région du Centre, la ville de Yaoundé a connu des cas
de choléra au sein des districts de santé de Djoungolo et de la
Cité verte.
La survenue d'une épidémie de choléra
dans un environnement donné résulte de la conjonction d'un
ensemble de facteurs liés à la bactérie et à
l'environnement ainsi qu'au comportement humain et au degré
d'immunité de la population humaine (WHO, 1996 ; Telesmanich et
al, 2008). Legba et al (2017) ont montré qu'il existe
une relation entre le choléra et les facteurs tels que la source
d'approvisionnement en eau de boisson, le traitement de l'eau avant sa
consommation, le contact avec un cholérique ainsi que la non observation
du lavage des mains à l'eau courante et du savon. Au Cameroun par
exemple (ville de Douala), des études ont montré l'influence des
facteurs tels que l'approvisionnement insuffisant en eau potable,
l'insuffisance du système d'évacuation des déchets
liquides et solides et plus remarquablement les comportements
hygiéniques et attitudes à risque des populations, facteurs qui
varient considérablement d'un quartier à l'autre (Guévart
et al, 2006). Ceci permet ainsi de nous prononcer sur l'idée
d'une vulnérabilité diversifiée des populations face au
choléra, composante indispensable, qui jusqu'ici n'a fait l'objet
d'aucune étude détaillée au Cameroun et dont il importe
d'intégrer dans les stratégies de lutte contre cette maladie.
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Problématique
Depuis le début des années 1970, le
choléra en Afrique se manifeste dans deux types d'espaces dont les
caractéristiques déterminent deux types d'approche
opérationnelle. Il y a le choléra dans les camps de
réfugiés ou de déplacés internes, puis le
choléra en dehors des camps, appelé aussi dans le langage
humanitaire le « choléra en milieu ouvert ».
La prise en charge du choléra a été assez
codifiée par l'OMS et les Organisations Non Gouvernementales
Internationales dont la plus engagée sur le sujet est Médecins
Sans Frontière. Les guides de prise en charge du choléra
élaborés par l'OMS (Rigby & Stasinopoulos, 2005) et par MSF
(Venables & Ripley, 2002) sont le reflet de cette maîtrise de la
gestion des cas de choléra dans les camps de réfugiés.
A la différence des camps de réfugiés, la
gestion du choléra dans les « milieux ouverts » pose encore
d'énormes difficultés aux acteurs de terrain. Les équipes
de terrain n'ont aucune possibilité d'anticiper les périodes et
les lieux des récurrences épidémiques, les facteurs de ces
récurrences (tels que la vulnérabilité des populations) ne
sont pas toujours connus de façon claire et irréfutable (Venables
& Ripley, 2002).
L'éducation sanitaire sur les maladies du
péri-fécal et diarrhéiques et celle relative aux pratiques
d'hygiène générale resterait encore très mal
appréciée dans de nombreuses localités (quartiers) du
Cameroun vu l'hétérogénéité et
l'insuffisance des dispositifs déployés par le gouvernement
à cet égard ; ceci justifierait le fait que les facteurs humains
liés à l'occurrence du choléra (connaissances
générales sur le choléra, comportements hygiéniques
et attitudes potentielles des populations vis-à-vis des
cholériques) restent encore très sévères et
diversifiés d'une localité (quartier) à une autre,
créant ainsi une sévérité diversifiée de la
vulnérabilité des populations au choléra, ce qui peut
justifier l'hétérogénéité des cas de
choléra au Cameroun et particulièrement dans la ville de
Yaoundé en 2018. Les actions préventives prévues par le
plan national de riposte contre le choléra au Cameroun en 2018 ne sont
pas basées sur les niveaux de vulnérabilité des
différentes populations (absence de cartographie de la
vulnérabilité), ce qui a obligé le gouvernement à
déployer beaucoup d'efforts tant en ressources financières
qu'humaines comparativement au scénario envisageable s'il existait des
cartes actualisées de vulnérabilité. Les mesures de
prévention contenues dans ce plan (vaccination, sensibilisation) sont
efficaces à une échelle de temps très réduite,
pouvant permettre à cette maladie de faire des résurgences
épisodiques voir même devenir endémique.
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Importance de l'étude
L'importance de cette étude se situe à plusieurs
niveaux :
- Sur le plan scientifique,
l'évaluation des niveaux de vulnérabilité au
choléra fournira une base de données pour l'établissement
d'un plan adéquat et plus efficace d'éducation sanitaire et
environnementale à l'égard d'une lutte préventive;
l'actualisation continue de cette évaluation permettra d'apporter une
solution durable à la prévention non seulement du choléra
mais aussi des autres maladies diarrhéiques et du
péril-fécal ;
- Sur le plan économique, la
cartographie de la vulnérabilité permet de mener des actions de
prévention ciblées, contribuant ainsi à une
réduction du budget alloué à cet égard ;
- Sur le plan éducatif, cette
étude permettra de mieux connaitre les vecteurs de communication les
plus sollicités par les populations ainsi que les aptitudes des
populations à partager l'information afin de mieux adapter
l'éducation sanitaire selon la population cible.
Questions de recherche Question centrale
Comment réduire la vulnérabilité des
populations au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de
Yaoundé ?
Question secondaires
De la question centrale ci-dessus découlent les questions
suivantes :
- Quel est le niveau de connaissances
générales ainsi que les comportements hygiéniques et
potentielles attitudes des populations vis-à-vis du choléra ?
- Comment peut-on représenter les
différents niveaux de vulnérabilité associée ?
- Quelle stratégie peut-on utiliser
pour réduire de façon adéquate et durable les
différents niveaux de vulnérabilité ?
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Hypothèses
Pour répondre à ces questionnements, nous nous
servirons des hypothèses suivantes :
Hypothèse principale
Pour réduire de façon durable les niveaux de
vulnérabilité des populations au choléra dans des
quartiers insalubres de la ville de Yaoundé, une représentation
de cette vulnérabilité serait capitale.
Hypothèses secondaires
- Compte tenu de
l'hétérogénéité des cas de choléra,
les populations ont des connaissances insuffisantes et variables sur le
choléra ainsi que des comportements et attitudes variables plus ou moins
favorables à des potentielles contaminations ;
- Une cartographie permettrait de mieux représenter les
différents niveaux de vulnérabilité associée ;
- Une stratégie adéquate (basée sur les
niveaux de vulnérabilité) pour le changement continu de
comportement permettrait de réduire ces vulnérabilités.
Objectifs
Objectif général
Le but de ce travail est d'étudier la
vulnérabilité multicritères des populations
vis-à-vis du choléra dans des quartiers insalubres ciblés
de Yaoundé en vue de proposer une stratégie adéquate et
durable pour réduire cette vulnérabilité.
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement il s'agira de :
- Evaluer les niveaux d'applicabilité des connaissances
générales ainsi que les comportements hygiéniques et
attitudes potentielles des populations vis-à-vis du choléra ;
- Cartographier les différents niveaux de
vulnérabilité associée ;
- Proposer un plan adéquat et durable d'éducation
sanitaire et environnementale.
Page 5 sur 90
CHAPITRE1 : REVUE DE LITTERATURE
1.1. Généralités sur le
choléra
1.1.1. Causalité
1.1.1. 1. Agent pathogène
Le choléra est causé par une bactérie
appartenant à l'espèce Vibrio cholerae.
Il est en fait un bacille Gram négatif, incurvé,
présentant un flagelle polaire unique qui lui confère une grande
mobilité, mobilité caractéristique du genre
Vibrio.
Vibrio cholerae est en effet un germe hydrique, qui
existait bien avant d'infecter l'homme. On le retrouve essentiellement dans les
eaux saumâtres, plutôt chaudes, par exemple dans les estuaires des
fleuves d'Asie du Sud-est (Emch et al, 2008 ? Cowell, 2004).
Cependant, V. cholerae peut aussi survivre quelques
temps dans l'eau douce et il peut résister au froid (Kirschner et
al, 2008). En revanche, V. cholerae est tué par la
chaleur, l'acidité et le chlore. Les V. cholerae
présentent une grande diversité au niveau de leur couverture
antigénique.
Il est ainsi possible de les identifier et de les classer en
agglutinant les bactéries avec des sérums reconnaissant les
différents antigènes à la surface des V.
cholerae. C'est ainsi que plus de 200 sérogroupes ont
été définis, dont seulement deux, O1 et O139 sont
susceptibles de sécréter une toxine, appelée toxine
cholérique, et ainsi de provoquer le choléra. Les autres souches,
qui présentent les caractères biochimiques propres à
l'espèce V. Cholerae mais ne sont pas agglutinées par
les sérums anti-O1 et anti-O139, sont appelées V. cholerae
non O1 non O139 (Crump et al, 2003 ; Magnusson ? Pegg, 1996).
Elles peuvent toucher l'homme de manière sporadique mais n'ont,
jusqu'ici, jamais été associées avec des
épidémies de diarrhée grave chez l'homme. Cependant,
même si elles ne provoquent pas d'épidémies de
choléra, ces souches non O1 non O139 sont parfois à l'origine de
quelques cas groupés de maladies diarrhéiques.
Au sein du sérogroupe O1, deux biotypes, appelés
« classique » et « El Tor » ont été
identifiés (Crump et al, 2003). Ils peuvent être
différenciés par de nombreuses techniques biologiques telles que
les tests d'hémolyse et d'hémagglutination, la
susceptibilité à différents phages (virus attaquant les
bactéries), la sensibilité à la polymixine B et la
réaction de Voges-
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Proskauer. L'approche la plus récente passe par la
recherche de gènes spécifiques de chaque biotype (par exemple
tcpA, rtxC) (Dalsgaard et al, 2001).
Source :
http://www.nature.com/nature/journal/v406/n6795/fig_tab/406469a0_F1.html. Reprint
License Number 2273550511527
Figure 1: Photographie électronique du Vibrio
cholerae.
1.1.1. 2. Vibrio cholerae et son environnement
naturel
A l'état naturel, V. cholérae se
développe dans les eaux saumâtres (à la fois salées
et alcalines), chargées de matières organiques et de plancton,
telles qu'on peut en trouver dans les zones côtières, où
l'eau douce provenant des cours d'eau se mêle à l'eau salée
de la mer (Colwell, 2004). V. cholerae y colonise la surface de
certaines algues ainsi que celle de copépodes, pouvant ainsi persister
dans l'environnement en l'absence de l'homme pendant des périodes de
temps prolongées. La survie de V. cholerae sur le plancton est
à l'origine de quelques épidémies survenues après
la consommation par l'homme de fruits de mer récoltés dans des
zones côtières polluées par des matières organiques
(Morris, 2003). Dans les réservoirs côtiers, les populations de
V. cholerae vont fluctuer en fonction des conditions environnementales
(Collins, 2003). Il a ainsi été montré, au Bengladesh, que
la fréquence des cas de choléra augmentait lors de la saison
chaude et humide, période pendant laquelle le plancton et les algues
prolifèrent dans les eaux saumâtres (Cowell, 2004 ? Faruque et
al, 2005).
Si inversement l'environnement devient défavorable,
V. cholerae est capable de se transformer en une forme viable mais non
cultivable (Colwell, 2000). Ainsi, en cas de déplétion en
nutriments, de diminution de température, ou d'excès de
salinité de l'eau, les bactéries ne sont plus
détectées par des méthodes de culture habituelles, mais
n'en demeurent pas moins potentiellement pathogènes (Cowell, 2000).
Même si les liens entre V. cholerae et
Page 7 sur 90
l'environnement apparaissent certains, l'évaluation des
risques en fonction de l'écologie de V. cholerae est loin
d'être évidente. Par exemple, lorsque des cas de choléra
surviennent au sein de populations vivant en zone d'endémie, comment
distinguer ce qui tient à l'écologie de V. cholerae, ce
qui est relatif au comportement humain, ou ce qui est consécutif aux
activités humaines sur l'écologie des zones d'endémie ?
Les liens existant entre les populations de V.
cholerae, les caractéristiques physico-chimiques et biologiques de
leur environnement naturel et l'activité humaine peuvent aussi nous
amener à nous interroger sur les conséquences des changements
environnementaux générés par l'homme à
l'échelle de la planète et en particulier sur les
conséquences médicales possibles du réchauffement de la
planète (Didier, 2009).
Plusieurs études ont déjà mis en
évidence les liens entre la fréquence des cas de choléra
au Bengladesh, la température des eaux de surface dans le golfe du
Bengale et l'abondance saisonnière des eaux en plancton (Cowell, 1996 ?
Lobitz et al, 2000). Dans cette région du globe, où le
choléra est endémique, un lien statistique a aussi
été mis en évidence entre les variations d'incidence du
choléra d'une année sur l'autre, et le phénomène
d'oscillation australe (responsable du phénomène El Niño).
L'oscillation australe est un vaste mouvement de bascule atmosphérique
centré sur le Pacifique équatorial. La variation de pression
atmosphérique s'accompagne dans les zones environnantes de fluctuations
de la force du vent, des courants océaniques, des températures de
la surface de la mer et des précipitations (Colwell, 1996).
1.1.1. 3. Phages VPIFÖ, CTXFÖ et souches
pathogènes de V. cholerae
La capacité des souches de V. cholerae
à provoquer le choléra chez l'homme dépend de la
présence, dans leur génome de deux ensembles de gènes
appelés îlots de pathogénicité (Waldor ? Mekalanos,
1996 ).
Le premier, appelé toxin coregulated pilus(TCP),
contient les gènes responsables de la synthèse de facteurs
permettant la colonisation des muqueuses par V. cholerae (Faruque,
2003). Les gènes contenus dans TCP codent en particulier pour la
synthèse de filaments bactériens favorisant l'adhésion de
la bactérie aux cellules intestinales humaines (Karaolis, 1998).
Certains auteurs ont montré que cet îlot de
pathogénicité est en fait le génome d'un
bactériophage appelé VPIFÖ, qui se transmet d'un V.
cholerae à un autre (Waldor ? Mekalanos, 1996). Le deuxième
ensemble de gènes de virulence correspond lui aussi au génome
d'un bactériophage, appelé phage CTXFÖ. Ainsi, l'acquisition
des caractères
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pathogènes par V.cholerae serait le fruit de
l'attaque de la bactérie par des éléments viraux capables
d'y injecter leurs génomes (Waldor ? Mekalanos, 1996 ; Karaolis et
al, 1999).
Dans la plupart des cas, l'attaque d'une bactérie par
un bactériophage se traduit par la lyse de la bactérie. Le
génome du phage est en effet multiplié puis de nouveaux phages
sont formés grâce à l'équipement enzymatique de la
bactérie, jusqu'à entraîner la destruction de l'hôte
bactérien et la dispersion dans le milieu ambiant de milliers de copies
des bactériophages. Dans d'autres cas, un équilibre est
trouvé entre le phage et son hôte bactérien, et le
génome du phage est simplement incorporé dans celui de la
bactérie. La bactérie peut ainsi survivre tandis que le
génome du phage peut être reproduit chaque fois qu'elle se divise
(Didier, 2009).
Ce phénomène, qui aboutit à l'acquisition
par une bactérie du génome d'un phage et lui permet donc de
synthétiser les protéines codées par ce génome est
appelé lysogénie. Il est à l'origine de l'acquisition de
caractères pathogènes chez plusieurs bactéries et est
connu depuis assez longtemps en pathologie humaine. C'est le cas en particulier
de la scarlatine, une maladie infectieuse due à des Streptocoques
exprimant une toxine provenant de phages. C'est aussi grâce à la
lysogénie que certaines souches de V. cholerae échappent
à la destruction par les phages VPIFÖ et CTXFÖ et incorporent
les gènes dans leur génome, les gènes de ces phages qui
vont rendre la bactérie plus virulente pour l'homme.
L'action conjuguée de ces deux phages confère,
en effet, à V. cholerae un ensemble de caractères de
virulence, incluant des facteurs favorisant sa fixation sur la muqueuse
intestinale et une toxine provoquant les symptômes du choléra
(Didier, 2009).
Cependant, le cas du phage VPIFÖ et du phage CTXFÖ
présente une particularité tout à fait tunique. En effet,
le phage CTXFÖ ne peut se fixer que sur les V. cholerae que s'ils
possèdent un récepteur spécifique. Or ce récepteur
n'est pas codé par un gène issu du patrimoine
génétique initial de V. cholerae, mais par un
gène provenant du génome de CTXFÖ. Ainsi, et c'est la
première fois que cela était mis en évidence, le phage
CTXFÖ code pour un récepteur permettant au phage CTXFÖ de
venir incorporer son génome à celui de V. cholerae
(Bompangue, 2009).
Page 9 sur 90
1.1.2. Clinique du choléra
La clinique du choléra est très simple à
comprendre dès lors que l'on connaît le rôle majeur
joué par la toxine cholérique dans les mouvements ioniques et
hydriques de l'organisme d'un sujet infecté (Didier, 2009).
Après une incubation variant de quelques heures
à cinq jours, les symptômes, essentiellement diarrhée et
vomissements, apparaissent brutalement. Le signe clinique le plus
caractéristique est la diarrhée très abondante, hydrique,
pratiquement sans matières fécales, d'odeur fétide et
d'aspect grisâtre avec des particules blanchâtres en suspension,
décrite sous le terme « eau de riz » (eau obtenue
après cuisson du riz). Les vomissements peuvent aussi être
abondants, hydriques et alcalins. Dans la forme classique chez l'adulte, les
pertes hydriques atteignent rapidement 0,5 à 1 litre par heure,
entraînant rapidement un tableau de déshydratation
sévère. Diarrhée et vomissements peuvent être
accompagnés de crampes musculaires, de douleurs abdominales, mais pas de
fièvre. Les autres signes du choléra sont secondaires à la
déshydratation et varient selon son importance : soif (pertes de 3
à 5 % du poids du corps), hypotension orthostatique, tachycardie,
début de pli cutané (5 à 8 %), pouls filant, hypotonie
oculaire, plis cutané marqué (fontanelle déprimée
chez l'enfant), altération de l'état général et
troubles de la vigilance (à partir de 10 %), coma et convulsions
(Didier, 2009).
La déshydratation s'accompagne d'une anurie, qui ne se
corrigera que si le patient est correctement réhydraté. De
nombreux patients peuvent aussi présenter des signes d'acidose
métabolique avec des signes respiratoires tels qu'une dyspnée de
Kussmaul.
Dans sa forme la plus aiguë, le patient
décède en quelques heures d'un choc hypovolémique, parfois
même avant d'avoir extériorisé la diarrhée.
Plusieurs complications, généralement
liée à un traitement inadéquat peuvent aussi survenir. Il
peut s'agir d'insuffisance rénale organique liée à une
hypotension prolongée en rapport avec une correction trop tardive ou
insuffisante de la déshydratation. D'autres patients peuvent
présenter une hypoglycémie plus ou moins sévère
selon les cas ou une hypokaliémie, en particulier lorsque la
réhydratation est menée avec des solutés non
appropriés (Sack et al, 2004). Des fausses couches ou des accouchements
prématurés peuvent survenir chez les femmes enceintes à la
suite d'une hypoperfusion placentaire (Sack et al, 2004).
Notons dès maintenant que la survenue brutale, dans un
contexte épidémique, de cette maladie qui va toucher des
personnes initialement en parfaite état de santé apparente et
modifier leur aspect radicalement, en seulement quelques
heures, a de quoi effrayer le commun des mortels. La déshydratation
aiguë transforme les victimes en une caricature desséchée de
leur propre apparence initiale. Les troubles respiratoires et l'agonie peuvent
s'accompagner d'une cyanose donnant une couleur bleue à la peau, et de
troubles neurologiques, évoquant un phénomène de
possession (Didier, 2009).
Source:
http://www.amicale-genealogie.org/Histoires
temps-passe/Epidemies/chol03.gif
Figure 2: La Mort égorgeuse, Epidémie de
choléra à Paris en 1832 par Heinrich Heine.
Le choléra est une maladie extrêmement virulente.
La brève période d'incubation, de deux heures à cinq
jours, est un facteur qui renforce la dynamique potentiellement explosive des
épidémies. Touchant les enfants comme les adultes, on peut en
mourir en quelques heures. Au cours du choléra, V. cholerae est
éliminé pendant 5-10 jours en très fortes quantités
dans les selles aqueuses des patients (parfois 10-20 l/ jour). Les porteurs
sains, très nombreux au cours des épidémies, sont un
important vecteur de propagation du choléra. La dose infectante est
élevée chez les personnes sans facteur de risque, notamment
à cause de l'acidité gastrique (>108 bactéries).
Il existe cependant deux (02) formes cliniques du
choléra à savoir la forme asymptomatique et la forme
symptomatique.
Page 10 sur 90
Formes asymptomatiques : 80 %
Page 11 sur 90
Environ 80 % des sujets infectés par V. cholerae
ne manifestent aucun symptôme, bien que le bacille soit
présent dans leurs selles pendant 1 à 10 jours après
l'infection et soit
éliminé dans l'environnement, où il peut
potentiellement infecter d'autres personnes.
Formes symptomatiques
Pour ceux qui manifestent des symptômes, ceux-ci restent
bénins à modérés dans 75 % des cas, tandis que 25 %
des cas peuvent développer une diarrhée aqueuse aiguë,
s'accompagnant de déshydratation sévère : Formes
gastro-intestinales mineures: 18 % ; Formes gastro-intestinales
modérées: 5 % ; Choléra sévère: 2 % (UNICEF,
2013).
Selles et vomissures d'un
cholérique (Source : Solidarités
Images d'hospitalisation des cas de choléra pendant
internationales, 2014) l'épidémie de 2018
(Sources :
borgenmagazine.com et
camer.be)
Figure 3: Symptôme de choléra et cas
d'hospitalisation au cours de l'épidémie 2018 au
Cameroun.
Le choléra est une maladie strictement humaine
entrainant une diarrhée avec une déshydratation aiguë.
Après une courte incubation (quelques heures à 5 jours), la
maladie débute par une diarrhée fécaloïde, puis
aqueuse sans fièvre, associée à des douleurs violentes
épigastriques et abdominales, des vomissements en fusée.
La diarrhée devient incoercible (diarrhée en
« eau de riz »), déshydratation aiguë avec hypothermie,
et collapsus cardio-vasculaire.
La déshydratation peut atteindre 15 litres d'eau / jour
et est ainsi responsable de la gravité de la maladie.
Page 12 sur 90
Formes graves
- Période d'incubation : 2 à 3 jours en moyenne
(extrême : quelques heures à 7 jours)
- Début brutal, sans prodromes
- Evacuation intestinale, abondante normale, puis
diarrhéique
- Selles aqueuses, incolores, riziformes, d'odeur fade,
afécales
- Fréquence: 50 à 100 selles liquides par jour
- Vomissements suivent la diarrhée, même
caractère que les selles (UNICEF, 2013).
1.1.4. Physiopathologie du choléra
Les vibrions sont absorbés par voie orale avec l'eau de
boisson ou les aliments après contact direct avec des patients ou des
porteurs sains. L'acidité gastrique protège partiellement de la
contamination. Les bactéries qui arrivent dans la lumière de
l'intestin grêle se multiplient alors et traversent la couche de mucus
tapissant la muqueuse intestinale (UNICEF, 2013).
Les bactéries adhèrent intimement à la
bordure en brosse des entérocytes qui interagissent à des
récepteurs inconnus.
Le syndrome diarrhéique est dû à la
sécrétion in situ d'une exotoxine protéique qui
entraîne une fuite d'eau et d'électrolytes. Cette toxine,
protéine thermolabile se fixe au récepteur glycolipidique de la
membrane des entérocytes. Une augmentation de l'AMPc intracellulaire
provoque l'excrétion anormale d'ions sodium et la fuite hydrique.
- Le lipopolysaccharide (LPS) jouerait aussi un rôle
dans la colonisation de l'épithélium intestinal et dans la
pathogénie de la maladie, peut-être par production de cytokines
par l'épithélium. Le LPS est un antigène protecteur majeur
induisant l'apparition d'anticorps vibriocides protecteurs (UNICEF, 2013).
Page 13 sur 90
Source : Adapté des CDC
Figure 4: Mécanisme d'action du vibrion
cholérique. 1.1.4. Facteurs de risque liés à l'occurrence
du choléra
Les liens entre le choléra et l'eau n'ont
été mis en évidence qu'au cours de la troisième
pandémie qui débuta en 1841 et qui reprit, pratiquement à
l'identique le trajet de la pandémie précédente.
Ce fut un médecin londonien, John Snow, qui en 1849,
publia une théorie faisant de l'eau le vecteur du choléra. Il
expliqua que le choléra ne pouvait être transmis par voie
aérienne, car la maladie ne touchait pas les poumons. Mais sa
théorie fut ignorée ou attaquée par beaucoup de
médecins, parce qu'il n'était pas en mesure de mettre en
évidence le « poison» dans l'eau. Ce ne fut que
lorsqu'une deuxième vague épidémique de la même
pandémie toucha à nouveau Londres que John Snow put
démontrer le bien fondé de sa théorie. Il cartographia les
cas de décès par choléra et vit que ceux-ci se
concentraient dans certains quartiers, puis, comparant des populations
s'approvisionnant à différents points d'eau, il démontra
que le risque de décéder par choléra était bien
plus fort chez les personnes s'approvisionnant à une pompe de Broad
Street que chez les autres habitants du quartier se fournissant sur un autre
réseau d'adduction (Snow, 1855).
Il communiqua ses conclusions aux autorités
municipales. La pompe incriminée fut neutralisée et le nombre de
cas diminua rapidement (pour être tout à fait exact, dans une
publication récente, il est dit que la décroissance des cas avait
débuté avant la neutralisation de cette pompe (Pharoah, 2004)). A
cette époque, deux compagnies approvisionnaient le quartier, l'une
puisait une eau relativement saine, l'autre, dont les zones de pompage
étaient
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plus en aval, puisait une eau contaminée par les
égouts de la ville. Bien que depuis1852, un texte contraigne les
producteurs d'eau à la filtrer avant de la distribuer, un
ingénieur de la compagnie avoua que l'eau était pompée
directement dans la Tamise et distribuée telle quelle.
Tableau I: Facteurs de risque liés à
l'occurrence du choléra (UNICEF, 2013).
Facteurs de risque de transmission
|
· · · ·
·
·
|
Accès et utilisation impropres de l'eau et/ou
surveillance et entretien limités de la qualité d'eau
Défécation à l'air libre, manque
d'accès à un système d'assainissement adéquat et
mauvaise utilisation de ce système
Mauvaises pratiques d'hygiène (lavage des mains,
préparation sûre des repas)
Lieux surpeuplés : taudis urbains denses, camps de
réfugiés ou de personnes déplacées, institutions
(écoles, prisons), rassemblements de population (mariages,
enterrements)
Poussées saisonnières : propagation accrue pendant
la saison sèche en raison de la pénurie d'eau ou pendant la
saison humide en raison des crues et de la contamination des sources d'eau
Déplacement ou mouvement de population
|
Facteurs de
|
·
|
Faible immunisation au choléra (enfants et environnements
non
|
risque de
|
|
endémiques)
|
contraction de la forme sévère de la
|
·
|
Conditions sous-jacentes : malnutrition, vieillesse, jeune
âge, grossesse, maladies chroniques, Sida, faible acidité
gastrique (personnes âgées, nourrissons, personnes prenant des
antiacides ou des inhibiteurs de l'acide
|
maladie et
|
|
gastrique), groupe sanguin O
|
de décès
|
·
|
Absence d'accès à une détection rapide et
à un traitement adapté (y compris lié à des
connaissances et convictions individuelles
|
1.1.5. Voies de contamination et transmission du
choléra
1.1.5.1. Habitat du vibrion cholérique
V. cholerae est une bactérie saprophyte
retrouvée dans l'environnement, particulièrement dans les eaux
saumâtres des estuaires, les lits des fleuves et au contact du
zooplancton (copépodes), des algues marines et des plantes aquatiques
dans la plupart des zones côtières des régions
tempérées ou tropicales du monde.
La bactérie peut contaminer les fruits de mer et
l'intestin des poissons. Elle survit pendant 50 jours dans l'eau de mer
à 5-10°C, 10-12 jours à 30-32°C, expliquant son
existence saprophytique et sa persistance limitée aux zones
intertropicales.
Les souches de sérovar O1 (LPS) semblent
particulièrement être adaptées à l'intestin humain,
et l'Homme constitue ainsi le principal réservoir de vibrions
cholériques (on dénombre 108 a
109 germes dans 1 ml d'excréta de personnes malades de
choléra).
Page 15 sur 90
1.1.5.2. Modes de Transmission
La voie prédominante et la plus importante de
transmission du choléra est de type
fécal-oral.
Lors d'une épidémie, la seule façon de
contracter le choléra consiste à avaler un produit (en
général de l'eau ou des aliments) qui a été
contaminé par des matières fécales contenant la
bactérie V. cholerae. Par conséquent, éliminer
l'ingestion de matières fécales permet d'enrayer
complètement la propagation du choléra et d'éviter
l'infection.
D'autres facteurs de risque fréquemment cités sont
également à l'origine de sa transmission:
- Par exemple, le fait de se rassembler pour l'enterrement de
victimes du choléra ne suffit pas pour contracter la maladie ; les
participants sont infectés par consommation de nourriture et/ou de
boissons préparées par des personnes dont les mains ont
été contaminées par des matières fécales
contenant la bactérie V. cholerae.
- Le choléra s'attrape parfois en mangeant des fruits
de mer insuffisamment cuits qui ont accumulé des bactéries V.
cholerae dans leur environnement naturel.
De ce fait dire que la transmission du choléra ne
s'effectue de « personne à personne », comme on le fait
parfois, peut induire en erreur, le sens de cette expression variant selon les
auteurs. Le choléra ne se transmet pas par voie aérienne ou du
fait d'une étroite proximité avec une personne infectée ;
la transmission emprunte la voie fécale-orale, que son vecteur soit
l'eau, la nourriture, les mains ou d'autres moyens (vomissures, diarrhée
aqueuse). Une fois plusieurs personnes infectées, la propagation de la
maladie peut être accélérée, en fonction du
degré de surpeuplement et des pratiques en matière
d'assainissement, d'eau et d'hygiène (UNICEF, 2013).
En considérant le choléra comme une maladie
caractéristique du péri oro-fécal mais aussi d'origine
environnementale, les voies de contamination peuvent être de deux(02)
types : hydrique (contamination de l'eau par les fèces ou vomissures ou
pérennité de l'agent pathogène) ou interhumain (maladie
des mains sales).
a) Transmission hydrique
La contamination peut être directe par l'ingestion d'eau
contaminée qu'elle soit douce (points d'eau) ou saumâtre
(estuaires). Cette voie est prépondérante lorsque l'eau
devient rare et entraine des flambées
épidémiques de par l'ampleur de la population humaine
touchée simultanément.
Elle peut être indirecte par l'ingestion des produits
marins tels que les poissons, et les crustacées. Cette voie offre la
possibilité d'exportation de la maladie dans les zones non
contaminées. Le nettoyage d'aliments (en particulier légumes)
ainsi que la préparation de boissons ou d'aliments à base d'eau
contaminée sont aussi une voie de transmission de l'agent
pathogène. Dans les zones endémiques présentant un
caractère environnemental particulier (Bangladesh), l'eau de baignade a
été aussi incriminée (Sack et al, 2003).
b) Transmission interhumaine directe
Elle existe dans des contextes particuliers. La
promiscuité importante dans une communauté favorise cette voie de
contamination.
Les mains sales sont aussi à l'origine de la
dissémination de la pathologie lors des rites funéraires,
spécialement quand les personnes participent à la toilette du
cadavre et/ou à la préparation de la nourriture (Janny, 2004).
Certaines traditions villageoises imposent des autopsies sur
les cadavres avant inhumation, ce qui constitue une voie de transmission
certaine.
Indirecte
Directe
Source : solidarités internationales, 2014.
Page 16 sur 90
Figure 5: Modes de contamination du
choléra.
Page 17 sur 90
1.1.6. Traitement du choléra
Le choléra est une maladie facile à traiter. On
peut guérir jusqu'à 80% des sujets atteints en leur administrant
rapidement les sels de réhydratation orale (sachet standard de SRO
OMS/UNICEF). En cas de déshydratation très sévère,
la perfusion de liquide par voie intraveineuse s'impose.
Ces patients nécessitent également des
antibiotiques adaptés pour raccourcir la durée de la
diarrhée, diminuer les quantités de liquide de
réhydratation nécessaires et écourter la durée de
l'excrétion des bacilles. On ne recommande pas l'administration de masse
des antibiotiques, car elle n'a aucun effet sur la propagation de la maladie et
contribue à renforcer les résistances (UNICEF, 2013).
Le traitement du choléra est basé sur la
réhydratation d'urgence, par voie veineuse, pour compenser les pertes
hydro-électrolytiques massives observées chez certains
patients.
Elle s'effectue en deux phases :
i) l'apport de liquides pour remplacer le volume
déjà perdu, et
ii) le maintien de l'hydratation pour remplacer les pertes de
fluides en cours.
- Le Soluté de Ringer Lactate (SRL)
est préféré à une solution de chlorure de sodium
isotonique parce que le soluté comprend une base (lactate) pour corriger
l'acidose métabolique ainsi que les pertes de potassium pendant le
choléra.
- Le débit de la perfusion
intraveineuse recommandé chez les patients sévèrement
déshydratés est de 100ml/kg en 3 heures, 30ml/kg pendant les 30
premières minutes et 70 ml/kg pendant les 2 1/2 heures suivantes.
- La durée de la réhydratation
est doublée chez les patients de moins d'un an ou en cas de
malnutrition.
- Les pertes continues, qui peuvent
être surveillées au mieux en utilisant un lit de
cholérique, doivent être également remplacées,
préférablement avec des SRO
L'objectif de la phase de maintien est de préserver le
statut d'hydratation normal en remplaçant les pertes continues. Pour
cette phase du traitement, l'administration par voie orale est
privilégiée avec des volumes correspondant aux pertes.
L'état d'hydratation du patient doit être surveillé parce
que certains patients ayant des pertes excessives ne peuvent suivre le rythme
avec des SRO seulement. S'ils deviennent à nouveau
déshydratés, il leur faudra des
Page 18 sur 90
intraveineuses avec les mêmes méthodes que celles
données à l'origine. Ensuite, ils peuvent continuer avec les SRO
(UNICEF, 2013).
1.1.6.1. Préparation de la solution de
réhydratation orale
Ø Ingrédients/matériels
- savon et eau potable pour laver les mains
- un récipient propre pouvant contenir 1 litre d'eau au
moins
- un ustensile propre pour mélanger la solution
- un gobelet propre pour boire ou une cuillère propre
pour donner la solution de
réhydratation à l'enfant
- 1 litre d'eau potable
- un sachet de réhydratation orale
Ø Instructions
- laver les mains avec de l'eau potable et du savon
- ajouter 1 litre d'eau potable dans un récipient
propre
- versez le sachet de réhydratation orale dans l'eau
- mélanger avec un ustensile propre jusqu'à
disparition complète de la poudre
blanche
- utiliser un gobelet ou une cuillère propre (pour un
enfant) pour faire boire la
solution de réhydratation orale (UNICEF, 2013).
1.1.6.2. Soins à apporter aux personnes
souffrant de diarrhée pendant une épidémie de
choléra
Préparez et donnez immédiatement une solution de
réhydratation orale aux personnes souffrant de diarrhées
aqueuses.
Préparez une solution de réhydratation orale
pour que la personne malade du choléra puisse la boire par petites
gorgées pendant son trajet jusqu'à l'établissement de
santé le plus proche.
Allez immédiatement à l'établissement de
santé, au centre de traitement du choléra le plus proche ou
consultez un professionnel de la santé de la communauté (UNICEF,
2013).
Tableau II: Signes de différents niveaux de
déshydratation (UNICEF, 2013).
Hydratation adéquate
|
Déshydratation modérée
|
Déshydratation grave
|
·
|
Aucune soif
|
·
|
Agitation et irritabilité
|
·
|
Léthargie et perte de
|
·
|
La peau se rétracte
|
·
|
Yeux enfoncés dans les
|
|
conscience
|
|
normalement lorsqu'on la
|
|
orbites
|
·
|
Bouche et langue très sèches
|
|
pince
|
·
|
Bouches et langue sèches
|
·
|
La peau se rétracte très
|
·
|
Miction normale
|
·
|
Soif accrue
|
|
lentement lorsqu'on la pince
|
·
|
Pouls solide
|
|
|
|
|
|
|
·
|
La peau se rétracte lentement lorsqu'on la pince
|
|
(formant une sorte de soulèvement)
|
|
|
·
|
Miction réduite
|
·
|
Pouls filant ou absent
|
|
|
·
|
Nourrissons : larmes réduites, fontanelles
déprimées
|
·
·
|
Pression artérielle basse Miction minimale ou absente
|
1.1.7. Prévention du choléra
Tableau III: Principe de prévention du
choléra (UNICEF, 2013).
Principe le plus important pour prévenir la transmission
du choléra
Maintenir les matières fécales à
distances de l'eau et des denrées alimentaires et éliminer les
bactéries cholériques qui ont contaminé les aliments ou
l'eau avant leur consommation.
1.1.7.1. Eau potable
L'eau potable : C'est une eau ayant des
caractéristiques microbiennes, chimiques et physiques qui
répondent aux directives de l'OMS ou aux normes nationales relatives
à la qualité de l'eau de boisson. L'OMS définit l'eau
potable comme celle dont la consommation est sans danger pour la santé.
Pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire à
des normes relatives aux paramètres organoleptiques (odeur, couleur,
saveur), physico-chimiques (température, potentiel d'hydrogène
etc.), microbiologiques (coliformes fécaux et totaux, streptocoques
fécaux etc....), des substances indésirables et toxiques
(nitrates, nitrites, arsenic, plomb, hydrocarbures) (UNICEF, 2015).
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Plusieurs moyens sont recommandés pour
désinfecter l'eau et la rendre potable, limitant ainsi la transmission
du choléra. Sur le long terme, la solution pour endiguer le
choléra (qui sera bénéfique pour toutes les maladies
transmises par voie féco-orale) réside dans le
développement économique et l'accès universel à
l'eau potable et à des services d'assainissement, un aspect crucial pour
la prévention des épidémies et du choléra
endémique.
1.1.7.2. Le lavage des mains
Le lavage des mains avec de l'eau potable et du savon est une
façon de prévenir la propagation du choléra : le savon
contribue à éliminer la saleté et les germes du
choléra des mains, et les gens peuvent ainsi aider à se
protéger et protéger leur famille en se lavant les mains
fréquemment. Les mains non lavées (ou mal lavées) peuvent
disséminer les germes du choléra aux aliments, à l'eau, et
à des surfaces domestiques pouvant être touchées par
d'autres (Solidarités internationales, 2014).
Quand se laver les mains ?
Source : Solidarités internationales, 2014.
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Figure 6: Différents moments de lavage de
mains.
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Comment se laver les mains ?
Source : Solidarité Internationales,
2014 Figure 7: Etapes de lavage des mains.
1.1.7.3. Mesures pour la gestion de l'environnement
Les mesures visant les conditions environnementales sont les
suivantes:
- le développement des systèmes d'adduction
d'eau par canalisations raccordés à des installations de
traitement (chloration);
- des interventions au niveau des ménages (filtration
de l'eau, désinfection chimique ou solaire de l'eau, conteneurs
sûrs pour la conservation de l'eau);
- la construction de systèmes pour l'évacuation des
eaux usées et de latrines.
La plupart de ces interventions nécessitent des
investissements importants sur le long terme, s'accompagnent de coûts de
maintenance élevés et sont difficiles à financer et
à pérenniser dans les pays les moins développés,
là où elles sont par ailleurs les plus nécessaires
(UNICEF, 2013).
1.1.7.4. Hygiène pour l'élimination des
selles
- Lavez-vous ainsi que vos enfants, et lavez la literie, les
vêtements et les couches avec du savon et de l'eau au moins 30
mètres de tout plan d'eau.
- Les chiffons utilisés pour faire le ménage
doivent être lavés quotidiennement avec du savon et
séchés à l'air avant toute réutilisation.
- Les matelas peuvent être désinfectés en les
laissant bien sécher au soleil.
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- Nettoyez le linge de maison et la literie ayant
été en contact avec une personne souffrant du choléra avec
un mélange composé d'1 dose d'eau de Javel pour 100 doses
d'eau.
- Utiliser des latrines ou enterrer les selles au moins 30
mètres de tout plan d'eau (UNICEF, 2013).
1.1.7.5. Règles de sécurité lors
des rites funéraires
Lors des épidémies de choléra, il est
parfois nécessaire de suspendre temporairement ou d'adapter certaines
pratiques traditionnelles et locales afin de minimiser les risques de
transmission lors des cérémonies, risques parmi lesquels :
- Les dépouilles de personnes
décédées de choléra présentent un risque de
transmission dû principalement aux pertes de liquides corporels qui
contiennent des concentrations importantes de la bactérie du
choléra.
- Les membres de la famille qui préparent le corps
avant sa présentation et son inhumation peuvent également
participer à la préparation du repas donné à
l'occasion des obsèques.
- Lors de ces rassemblements communautaires, de la nourriture
est souvent proposée à un grand nombre de personnes et il arrive
que les mesures d'hygiène alimentaire appropriées ne soient pas
respectées.
- Les aliments préparés peuvent fournir un
milieu de culture pour la bactérie du choléra. - Certaines
pratiques funéraires courantes qui consistent à opérer,
toucher ou embrasser la personne décédée facilitent la
transmission.
- Les personnes qui parcourent de grandes distances pour
assister à des obsèques peuvent contracter la maladie et
transmettre le choléra à d'autres régions du pays une fois
de retour chez elles (Solidarités Internationales, 2014).
1.1.7.6. Vaccination contre le choléra
Il existe actuellement 3 vaccins anticholériques oraux
(VCO) préqualifiés par l'OMS: Dukoral®, ShancholTM, et
Euvichol®. Pour les 3 vaccins, 2 doses sont nécessaires pour
conférer une protection complète.
Dukoral® est administré avec une solution tampon
qui nécessite, pour les adultes, 150 ml d'eau potable. L'accès
à l'eau potable étant souvent limité dans les zones
touchées par une épidémie de choléra, Dukoral®
est principalement utilisé chez les voyageurs. Il confère une
protection d'environ 65 % pendant 2 ans.
Page 23 sur 90
ShancholTM et Euvichol® sont essentiellement le
même vaccin produit par deux fabricants distincts. Leur administration ne
requiert pas de solution tampon, ce qui les rend plus faciles à
administrer à un grand nombre de personnes dans des situations
d'urgence. Il convient de respecter un délai minimum de 2 semaines entre
les 2 doses de ces 2 vaccins. Toutefois, 1 dose du vaccin conférera
déjà une certaine protection avant l'administration
ultérieure de la seconde dose.
Les personnes vaccinées avec ShancholTM ou
Euvichol® bénéficient d'une protection d'environ 65% pendant
les 5 années qui suivent la vaccination dans les zones
endémiques. La diminution de la circulation de V. cholerae dans
la population du fait de la réduction du nombre de personnes atteintes
de la maladie contribue à réduire encore davantage le
choléra dans la population. On parle pour cette protection
supplémentaire de protection collective (République d'Haïti,
2016).
Tableau IV: vaccination contre le choléra (UNICEF,
2013).
Vaccination : un moyen de défense conseillé
Il est recommandé aux gouvernements, à l'OMS et aux
partenaires de réfléchir ensemble à
l'éventualité d'utiliser les vaccins anticholériques oraux
de manière préventive dans les zones endémiques, les zones
à risque et les contextes humanitaires, ainsi que de manière
récréative lors des épidémies. Quelle que soit la
situation, le processus décisionnel doit reposer sur une
évaluation solide risques.
|
La vaccination ne se substitue ni à la
nécessité d'améliorer l'éducation relative aux
questions de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, ni à
celle de diagnostiquer rapidement et de prendre en charge convenablement les
patients contaminés. Elle ne doit pas faire oublier l'attention
permanente qu'il convient d'apporter aux maladies diarrhéiques d'une
autre origine, qui demeurent une cause majeure de mortalité infantile
dans l'ensemble des pays en développement.
1.2. Le Choléra au Cameroun
1.2.1. Historique du choléra au Cameroun
Le Cameroun a vécu en 1971 à Douala (DUTERTRE,
1972) une première épidémie qui a profondément
marqué les mémoires. Historiquement, le pays a enregistré
de très grandes flambées épidémiques. En effet, au
cours des 44 années successives (1971 à 2015), le Cameroun a
enregistré au moins un cas suspect de cholera chaque année
exception faite de
Page 24 sur 90
l'année 2008. Durant cette période, plusieurs
flambées épidémiques ont été
enregistrées dont les plus importantes statistiquement parlant sont
celles de 1998 avec près de 30 195 cas de choléra notifiés
et en 2010- 2011 avec 23 152 cas de choléra. Hormis ces deux dates, la
figure 9 montre qu'on a des pics de plus faible amplitude en 1991, 1996, 2004
et 2014. Aussi, les régions septentrionales du pays payent le plus lourd
tribut à cette maladie.
Les épidémies de 2000 (29 décès
pour 123 cas), de 2003 (36 décès pour 213 cas) et de 1991 (440
décès pour 4026 cas) avec des létalités d'au moins
10 % donc plus de 10 fois le seuil acceptable (<=1 %) ont été
parmi les plus meurtrières.
En 2010, une épidémie s'est
déclarée au Cameroun affectant environ 10,741 personnes avec 650
décès. Les régions les plus touchées étaient
l'Extrême Nord avec 9406 cas et 600 décès, le Nord avec 511
cas et 24 décès et le Littoral avec 457 cas et 12
décès. Concernant les autres régions, le Sud-ouest
enregistra 336 cas avec 13 décès, le Centre enregistra 30 cas
avec 1 décès, l'Adamaoua enregistra 1 cas avec 0
décès, l'Est, le Nord-ouest, l'Ouest et le Sud n'ont pas
enregistré de cas de choléra en 2010. A la suite des efforts du
gouvernement et de ses partenaires tel que la Croix Rouge,
l'épidémie a été maitrisée dans la partie
septentrionale du pays, ce qui a conduit à l'enregistrement de 0 cas
durant les 3 dernières semaines de 2010 et durant la première
semaine de 2011.
Mais dès la première semaine de 2011, les cas de
choléra se sont multipliés dans presque partout au Cameroun. La
situation s'est aggravée à partir de la septième semaine
de 2011, ou 17 cas de choléra ont été soudainement
enregistrés à Yaoundé ainsi que dans d'autres
localités de la région du Centre. Dès lors, le nombre de
cas progressa dans la région du centre jusqu'à atteindre 687 cas
avec 43 décès en fin Mars 2011.
Le Ministère de la santé publique et l'OMS
confirmèrent ainsi l'évolution rapide de l'épidémie
dans la ville de Yaoundé et ses environs. En fait, 16 des 29 districts
de santé dans la région du centre ont enregistrés chacun
au moins 1 cas de choléra ; les districts les plus affectés
étaient Nkoldongo et Cité Verte. Les districts de santé de
Mokolo Elobi, de Melen et d'Etoudi Abattoir, tous situés dans
Yaoundé, étaient les plus affectés. Le Centre Hospitalier
Universitaire de Yaoundé (CHUY) avait reçu le plus grand nombre
de cas dans toute la région du Centre, avec la plupart des cas en
état de déshydratation sévère, ce qui a permis
d'expliquer le taux de létalité élevé dans la
région du Centre durant l'épidémie. L'âge moyen des
personnes touchées par l'épidémie était de 28 ans,
indiquant ainsi que l'épidémie a affecté
Page 25 sur 90
en majorité les jeunes. Les autres régions du
pays ont aussi enregistré un nombre total de 2391 cas en fin Mars 2011
(International Red Cross and Red Crescent Societies, 2011).
S'agissant de l'évolution dans le temps, le
choléra évolue de manière cyclique. Les
épidémies surviennent généralement au cours du
troisième trimestre caractérisée par la saison des pluies
dans les régions septentrionales. Entre 2010 et 2016, les pics de
notification sont observés durant le Trimestre 3. Des mesures de
préparation peuvent ainsi être mises en oeuvre avant la
période à haut risque pour limiter la survenue de grandes
épidémies et assurer une gestion efficace des flambées
épidémiques.
Les régions du Sud, de l'Est et de l'Adamaoua
enregistrent peu de cas suspects de choléra au cours des
dernières années. Depuis l'épidémie de 2011, ces
régions prises ensemble ont notifié seulement douze cas suspects
de cholera ce qui est à peine supérieur au nombre de cas
enregistrés en 2016 dans la seule région de l'Extrême-Nord.
La région du Nord est la seule à avoir enregistré au moins
un cas suspect de cholera entre les SE1 et 32 au cours des sept
dernières années. Cependant, la région de
l'Extrême-Nord est celle qui est souvent la plus touchée en
situation d'épidémies avec plus de 1700 cas notifiés en
2010, 2011 et 2014. En 2014 notamment, elle a enregistré 93% des cas
déclarés. Signalons aussi qu'il y a habituellement plus de cas
suspects que de cas confirmés au cours des dernières
années.
Source : OMS, 2016
Figure 8: Evolution annuelle de la notification des cas
suspects de choléra et des décès entre 1971 et 2015 au
Cameroun.
Page 26 sur 90
Source : OMS, 2016
Figure 9: Tendance trimestrielle de la survenue des cas
suspects de choléra au Cameroun (de 2010 à 2016).
1.2.2. Epidémie de choléra au Cameroun en
2018
A la date du 18 mai 2018, quatre Districts de santé de
la Région du Nord (Guider, Mayo Oulo, Golombe et Garoua 2) frontaliers
avec le Nigéria sont entrés en épidémie.
Le 13 juillet 2018, un cas dont le lien
épidémiologique n'a pas été établi avec les
cas notifiés dans la Région du Nord a été
confirmé par le Centre Pasteur du Cameroun dans la Région du
Centre, district de santé de Djoungolo. Des cas suspects non
confirmés ont été aussi notifiés dans la ville de
Douala. Ainsi, le nombre total de régions en épidémie
à la date du 23 juillet 2018 est de 2 avec un total de 109 cas suspects
(dont 8 confirmés) et 9 décès. Parmi les cas suspects, on
dénombre 58 dans la Région du Nord avec un âge
médian de 26,6 ans et un sexe ratio de 2 femmes pour 1 homme. On
enregistre 25 cas suspects dans la Région du Centre avec un âge
médian de 34 ans et un sexe ratio de 1,2 femme pour un homme. Aucun cas
suspect dans la Région du Littoral n'a été confirmé
(MINSANTE, 2018).
En septembre 2018, l'OMS relève un bilan de 158 cas
suspects dont 14 confirmés et 11 décès, avec 02
régions en épidémie à savoir le Nord (75 cas, 10
décès) et le Centre (45 cas, 1 décès) et 4
régions à risque à savoir le Littoral, Extrême-Nord,
Sud-ouest et le Sud (OMS, 2018).
Page 27 sur 90
1.2.3. Diversité des facteurs de risque du
choléra au Cameroun : cas typique de la ville de Douala
L'étude épidémiologique du choléra
au Cameroun depuis 1971, année de la survenue des premières
épidémies, a mis en évidence deux zones
géographiques touchées de façon récurrente. Le
premier concerne la façade littorale du pays, et particulièrement
la ville de Douala, et le second les deux régions septentrionales du
Cameroun : régions Nord et Extrême-Nord (UNICEF, 2010).
Depuis 1971, le choléra est endémique à
Douala, milieu favorable à l'installation du vibrion : embouchure du
delta du Wouri sur l'Atlantique, sol sablo-argileux, nappe phréatique
affleurante croupie, salée, polluée, vastes zones
marécageuses, ruisseaux et drains infestés d'algues, hausse des
températures et baisse de la pluviométrie moyenne annuelle,
épisodes de sécheresse. La plupart des épidémies
ont débuté à Bépanda, quartier construit sur un
marécage alimenté par des ruisseaux charriant les pollutions
fécales des quartiers d'amont. Dans une intense promiscuité, une
population démunie s'est installée de façon anarchique sur
un ancien dépotoir, sans hygiène, avec un approvisionnement en
eau potable insuffisant. Les quartiers les plus touchés sont
d'urbanisation récente et sauvage, en zones marécageuses,
polluées, ou sur d'anciennes décharges. La distribution d'eau
étant insuffisante (65000 abonnés/3 millions d'habitants), ces
quartiers s'approvisionnent dans des puits superficiels (1,5 m) : plus de 70
000 puits recensés en 2004. L'évacuation des déchets,
liquides et solides, est très insuffisante. Le réseau de drainage
des eaux usées incomplet, peu entretenu, parfois obstrué,
déborde dans la ville en saison pluvieuse. Le contenu des fosses
septiques est déversé à même l'environnement. Des
facteurs sociologiques, retribalisation en ville, symbolisation du
déchet, perception de l'eau, sous-tendent les comportements à
risque et entravent l'éducation à l'hygiène. Le
système de veille sanitaire est déficient ; à un
système de soins cohérent s'ajoute une offre anarchique et l'on
ne dispose guère de prévention efficace. L'ensemble de ces
facteurs pérennise l'endémicité du choléra à
Douala (GUEVART et al, 2006).
Suite aux conséquences des changements climatiques, de
l'urbanisation anarchique de plus en plus poussée, de l'exode rural
provoquant la saturation des différentes villes ainsi que des
comportements humains qui entravent de plus en plus la qualité de
l'environnement, la zone géographique propice au choléra
s'étend de plus en plus et couvre désormais plusieurs villes
parmi lesquelles la ville de Yaoundé au sein de laquelle on observe de
nombreuses zones à risque telles que les constructions dans les bas fond
à risque d'inondation, de
Page 28 sur 90
nombreuses zones très denses et polluées, les
populations situées dans les zones sans système
d'assainissement.
1.2.4. Lutte contre le choléra au Cameroun
Au Cameroun, devant tout cas suspect de choléra, un
test de dépistage rapide (TDR) est appliqué. Des
prélèvements sont aussi immédiatement faits et
acheminés au laboratoire du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour
confirmation. C'est la seule structure qui est habilitée à
confirmer des cas de choléra en attendant la mise en place des
capacités à effectuer des analyses préliminaires au niveau
des districts et des régions.
Comme indiqué précédemment, le
troisième trimestre correspond à la saison des pluies. Cette
période des pluies dans les régions de l'Extrême Nord et du
Nord fait souvent craindre aux autorités sanitaires, la
résurgence des cas de choléra. Ainsi, des mesures
préventives ci-dessous sont habituellement prises à savoir
à l'orée de l'entrée dans la période à
risque :
- Les Kits cholera sont mis à la
disposition des régions et DS à haut risque par le
Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS;
- Des Test de diagnostic Rapide (TDR) sont
également mis à la disposition de ces structures avec l'appui de
l'OMS;
- Le personnel de santé est
régulièrement recyclé sur la détection et la prise
en charge des cas suspects de cholera;
- Les investigations des cas suspects sont
conduites suite à toute alerte et la désinfection des lieux de
résidence des cas suspects est systématiquement
effectuée;
- La lutte contre le choléra au
Cameroun a contribué à l'évolution du système
national de préparation et de réponse aux épidémies
et autres évènements de santé publique au Cameroun.
Au plus fort de l'épidémie de 2011 et dans le
souci de déclarer à temps tout cas suspect de choléra, le
Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS et la BAD a mis en
place une flotte téléphonique à coût zéro
reliant les districts de santé aux régions et les régions
au niveau central associée à une connexion internet pour la
transmission à temps des données, fondamentales pour la prise des
décisions. Les acteurs du système de santé disposent
à ce jour d'un téléphone pour communiquer entre eux,
transmettre les données et des informations
Page 29 sur 90
essentielles en matière de surveillance et autres
activités de santé sans se soucier des coûts qui font
partie d'un package payé par l'OMS à un opérateur
téléphonique de la place. L'initiative a été
soutenue depuis 2014 par l'Unicef qui a contribué à
étendre ce réseau vers les centres de santé dans 2
régions.
En 2016, toutes les 10 régions et les 189 districts de
santé sont couverts par la flotte téléphonique ainsi que
les aires de santé. Il s'agit d'un vaste réseau de près de
2 800 Téléphones portables interconnectés depuis la base
(l'aire de santé) jusqu'au niveau central suivant le schéma
présenté ci-dessous
Source : OMS, 2016
Figure 10: schéma de la flotte
téléphonique pour la surveillance des maladies au
Cameroun.
Page 30 sur 90
Les perspectives sont la migration aux
téléphones androïdes, la mise en place d'un système
électronique de remontée instantanée des données
pour la prise des décisions et le monitoring des programmes.
L'autre évolution dans le système de
surveillance est la structuration de la coordination régionale de la
gestion des épidémies. La mise en place des CERPLE
Régionaux est une évolution des Centres de Coordination et de
Contrôle du Choléra (C4). Durant l'épidémie de
choléra de 2010 et 2011, les C4 avaient été mis en place
par le Ministère de la santé avec l'appui technique et financier
de l'OMS. Ces structures ont été d'une grande efficacité
dans la gestion de ces épidémies. Aussi, avec l'expérience
tirée, les C4 ont ainsi laissé place aux Centres Régionaux
de Prévention et de Lutte contre les Epidémies (CERPLE) depuis le
11 Juin 2012 avec des missions, des activités et des fonctions plus
élargies. Ces CERPLE dont les capacités sont en cours de
renforcement pour les rendre plus efficaces sont appelés à
devenir des Centres Régionaux des Opérations des Urgences
Sanitaires (CROUS), des véritables relais du Centre National des
Opérations des Urgences sanitaires (CNOUS) logé au sein de la
Direction de la Lutte contre les Maladies et les Pandémies du
Ministère de la Santé (OMS, 2016).
1.2.5. Plan national de riposte contre
l'épidémie de choléra en 2018
1.2.5.1. Justification
En 2014, le Groupe Spécial Mondial de Lutte contre le
Choléra (GTFCC), dont le secrétariat est hébergé
par l'OMS, a été relancé. Il s'agit d'un réseau de
plus de 50 parties prenantes actives dans la lutte contre le choléra
à l'échelle mondiale, qui réunit des établissements
universitaires, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des organismes
des Nations Unies. En octobre 2017, les partenaires du GTFCC ont lancé
une stratégie intitulée «Mettre fin au choléra: une
feuille de route jusqu'à 2030». Cette stratégie qui
relève des pays vise à faire baisser de 90% le nombre des
décès dus au choléra et à éliminer la
maladie dans 20 pays d'ici 2030. La feuille de route mondiale comporte 3 axes
stratégiques :
- une détection précoce et une
riposte rapide pour endiguer les flambées
- une approche multisectorielle ciblée
pour éviter une résurgence du choléra
- un dispositif efficace de coordination
couvrant l'appui technique, la sensibilisation, la mobilisation des ressources
et le partenariat aux niveaux local et mondial.
Page 31 sur 90
Le Cameroun, pays d'Afrique Centrale, n'est pas en reste face
à cette recrudescence des cas de choléra, avec une population de
24 863 337 habitants en 2018 (OMS 2018). Depuis 1971, date à laquelle
les premiers cas de maladie ont été notifiés (2000 cas),
l'incidence de la maladie est en nette croissance au fil des périodes
épidémiques (4 000 cas en 1991, 5 786 cas en 1996, 8 000 cas en
2004, 10 759 cas en 2010, 23 152 cas en 2011). Les régions les plus
sensibles étant le Littoral et la zone Septentrionale
(Extrême-Nord, Nord et Adamaoua). En effet, les mouvements de populations
aussi bien nationaux que transfrontaliers avec le Nigéria ainsi que les
faibles mesures d'hygiènes et l'accès à l'eau potable font
de la région septentrionale une zone à risque
d'épidémie de choléra. Il en est de même avec les
régions métropolitaines telles que celles du Centre et du
Littoral qui présente des risques liés à l'engorgement, la
promiscuité, les faibles mesures d'assainissement et d'accès
à l'eau potable.
Fort de ce retour d'expérience, un plan de contingence
a été élaboré en 2015 avec la participation de tous
les acteurs institutionnels et non institutionnels impliqués dans la
lutte contre le choléra.
1.2.5.2. Objectifs Objectif
général
Renforcer la coordination de la surveillance
épidémiologique afin de mettre en place des mesures de
contrôle et de prévention pour une meilleure gestion de la
flambée épidémique actuelle.
Objectifs spécifiques
- Coordonner la gestion de
l'épidémie aux niveaux national et régional ;
- Répondre efficacement dans les
régions en épidémie ;
- Prévenir l'extension de
l'épidémie à d'autres districts et à d'autres
régions à risque ; - Préparer les
activités de réponse dans les régions à risque.
1.2.5.3. Résultats attendus
- La coordination de la gestion de
l'épidémie est effective à tous les niveaux ;
- La réponse dans les régions en
épidémie est efficace ;
- L'épidémie est circonscrite dans
les zones en épidémie ;
- La préparation à une
éventuelle épidémie dans les régions à
risque est effective (MINSANTE, 2018).
Page 32 sur 90
1.2.6. Quelques insuffisances relevées dans ce
plan
- Absence d'une cartographie de la vulnérabilité
des populations vis-à-vis des facteurs humains liés à
l'occurrence du choléra (connaissances sur le choléra,
comportement hygiéniques générales et attitudes
potentielles des populations vis-à-vis d'un cholérique) : une
cartographie permettrait de mener des actions préventives plus
ciblées, plus efficaces et plus efficientes.
- La non durabilité des mesures préventives
préconisées par ce plan : un plan adéquat
d'éducation environnementale et sanitaire continu, actualisable selon le
niveau de vulnérabilité serait indispensable pour une
auto-prévention durable des populations contre le choléra et
pourrait aussi contribuer à la prévention d'autres maladies
diarrhéiques et du péril-fécal.
Au terme de ce chapitre, nous avons pu relever un certain
nombre de données sur le choléra tant sur le plan national que
sur le plan international. Il en ressort que le choléra est une maladie
intimement liée aux mauvais comportements et attitudes
hygiéniques qui peuvent être due à l'ignorance ou la sous
information des populations, à la pauvreté, à l'incivisme,
à un manque d'éducation de base sur les notions d'hygiène
sanitaire et environnementale, à l'inefficacité des politiques du
gouvernement en matières d'hygiène et de salubrité ainsi
qu'à un manque de stratégies de prévention durable
impliquant les populations elles-mêmes.
Page 33 sur 90
CHAPITRE 2: PRESENTATION DU LIEU DE STAGE, DE LA
ZONE D'ETUDE ET DE LA METHODOLOGIE
Cette partie présente respectivement et de
manière sommaire, le lieu où s'est déroulé le
stage, la localisation et le milieu physique, biologique et humain de la zone
d'étude de manière globale, ainsi que le matériel et la
méthode utilisés pour obtenir des résultats efficients.
2.1. Présentation de la structure de stage
Les 06 mois de recherche pour la rédaction de ce
mémoire se sont déroulés au sein du cabinet EEDEV
Consulting Sarl (BP 5430 Yaoundé. E-mail :
eedevconsulting@gmail.com)
sous la supervision professionnelle de Mme NIENIE LAHBON
Edwige, experte socio-environnementale, Manager de l'information et
des documents en entreprise.
Crée en 2016, EEDEV Consulting Sarl
est un cabinet conseil ayant ses bureaux à Yaoundé,
quartier Tsinga, 3e étage, immeuble Boutique
RENO. Il offre une gamme de services large en études, projets,
formation et conseils. Ces derniers s'opèrent tant aux différents
niveaux sectorielles (forêt, agriculture, environnement,
aménagement du territoire, etc.) que stratégiques
(planifications, suivi-évaluation des projets.),
qu'organisationnelles (études de faisabilité,
études socio-économiques, formations, organisation d'ateliers et
des séminaires) et aussi techniques
(développement des SIG et cartographique, études
d'impact et audits environnementaux et sociaux, études des dangers et
risques industriels, analyses des pollutions industrielles, montage et
management des projets de développement).
2.2. Zone d'étude
2.2.1. Situation géographique
L'étude que nous avons menée avait pour cadre,
la ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun et chef-lieu de la
région du centre. D'une superficie d'environ 31 000 ha, Yaoundé
est subdivisée en sept arrondissements. Elle est située à
200 Km de la côte Atlantique, entre le4° de latitude Nord et le
11°35 de longitude Est. Encore appelée la ville aux 7 collines dont
les plus élevées occupent la partie Nord-Ouest (Mont Mbankolo
1075 m, Mont Messa 1025m, Mont Febé 1025 m, Mont Nkoldongo 1200 m,
etc....), Yaoundé est délimitée :
- au Nord-Ouest, par le département de la
Lékié;
Page 34 sur 90
- au Sud-ouest, par le département de la Mefou-et-Akono
;
- au Sud, le département de la Mefou-Akono ;
- au Nord, l`arrondissement d'Okola
- au Nord-est et au Sud-Est, par le département de la
Mefou-Afamba (Bureau central de
recensement et l'étude des populations de la
communauté urbaine de Yaoundé, 2015).
2.2.2. Végétation et climat
Le climat qui règne dans la ville de Yaoundé est
de type équatorial (type Yaoundéen), caractérisé
par l'alternance de deux saisons sèches et deux saisons de pluies. On
enregistre une température moyenne de 23,5°C contrastée
entre 16 et 31°C selon les saisons et 1650 mm de précipitation en
moyenne par an. L'hygrométrie moyenne est de 80 % et varie dans la
journée entre 35 et 98 %. Les vents fréquents sont humides et
soufflent en direction du Sud-ouest ; les vents violents sont orientés
vers le nord-ouest. La végétation est du type intertropical avec
prédominance de la forêt humide méridionale (Bureau central
de recensement et l'étude des populations de la communauté
urbaine de Yaoundé, 2015).
2.2.3. Relief
Sur le plan morphologique, la ville est située en grande
partie dans le bassin versant
du cours d'eau Mfoundi (soit 1373,47 ha). On y trouve quatre
types de terrains qui sont :
- les fonds de vallées inondables
généralement situées entre 650 à 700 m.
- les zones de faibles pentes facilement urbanisables,
situées entre 700 et 750 m ;
- les zones aménageables dont les hauteurs varient de 750
et 800m;
- les flancs de collines très difficiles à
aménager dont la hauteur est supérieure à 800 m.
- Deux zones découlent de ces types de terrains.
- les zones non constructibles ;
- Les zones constructibles ou urbanisables sont les versants et
sites de pente comprise
entre 5 et 15 % (Bureau central de recensement et l'étude
des populations de la
communauté urbaine de Yaoundé,
2015).
2.2.4. Tissu urbain
Yaoundé se distingue par trois types de tissus urbains
dont les niveaux d'équipements sont variables.
- le tissu moderne qui est caractérisé par des
constructions en matériaux définitifs et un bon niveau
d'infrastructure. Il occupe 20 % de la superficie de la ville et abrite
près de25 % de la population.
Page 35 sur 90
- le tissu populaire dense qui regroupe les
zones d'habitat spontané et occupe 60 % de la superficie de la ville,
abritant près de 70 % de la population. Ces zones ont
une voirie peu développée, un assainissement sommaire et un
faible taux de raccordement aux réseaux d'eau potable et
d'électricité.
- le tissu rural qui est situé
à la périphérie est caractérisé par une
faible densité de population.
- Le tissu urbanisé de la Ville de
Yaoundé couvre une superficie de 183.2 km2 environ, soit59,
10 % de la superficie totale de la Ville (Bureau central de recensement et
l'étude des populations de la communauté urbaine de
Yaoundé, 2015).
2.2.5. Hydrographie
Le réseau hydrographique de la Ville est un ensemble de
cours d'eau disposés en éventail à partir de deux
convergences vers le Mfoundi et la Mefou qui sont les principaux exutoires des
eaux pluviales. Ceux-ci assurent le drainage naturel des eaux de ruissellement
et des eaux superficielles qui sont rejetées dans le fleuve Mefou, qui
à son tour déverse ses eaux dans le fleuve Nyong. C'est en aval
de ce dernier point de rejet que se trouve la zone de captage actuel des eaux
destinées à la production d'eau potable de la ville de
Yaoundé et de ses environs. À côté de ces cours
d'eaux, la ville compte quelques lacs et étangs naturels ou artificiels
dont les eaux sont rendues dangereuses pour la santé publique; à
cause du déversement des eaux des stations d'épuration (cas du
lac municipal), des ordures ménagères et des eaux des latrines
situées dans les zones marécageuses (Bureau central de
recensement et l'étude des populations de la communauté urbaine
de Yaoundé, 2015).
L'habitat est diversifié (terre sèche, semi-dur,
dur) et le degré d'urbanisation est variable d'un quartier à
l'autre. La multitude des bas-fonds marécageux permet la pratique des
cultures maraîchères par une irrigation donc la qualité de
l'eau pour la plupart des cas n'est pas connue. La plupart des effluents
hospitaliers sont rejetés dans l'environnement sans aucun traitement
préalable, multipliant ainsi les risques de maladies du
péri-fécal. Dans la ville de Yaoundé on observe de
nombreux quartiers qui généralement ont des systèmes
très insuffisants d'assainissement et d'approvisionnement en eau
potable.
2.2.6. Sites d'étude
Les facteurs humains liés à l'occurrence du
choléra (insuffisance de connaissances générales sur le
choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des
populations vis-à-vis d'un cholérique) varieraient plus ou moins
de façon significative d'un
arrondissement à l'autre ainsi que d'un quartier
à l'autre au sein d'un même arrondissement. Pour adresser
efficacement une stratégie d'éducation sanitaire et
environnementale dans la ville de Yaoundé, il serait mieux de comparer
les niveaux de vulnérabilité des populations dans les quartiers
les plus exposés aux principaux facteurs de risque du choléra au
niveau des différents arrondissements. Nous avons ainsi limité
l'échantillonnage à raison d'un (01) quartier insalubre par
arrondissement. Le tableau ci-dessous représente les noms de quartiers
retenus pour les sept (07) arrondissements.
Tableau V: Répartition des sites
d'étude.
arrondissement
|
Yaoundé 1er
|
Yaoundé 2e
|
Yaoundé 3e
|
Yaoundé 4e
|
Yaoundé 5e
|
Yaoundé 6e
|
Yaoundé 7e
|
quartier
|
ETOA-MEKI
|
Cité-Verte
|
Bonamoussadi
|
Ekounou
|
Essos
|
Jouvence
|
Nkolbisson
|
La méthode de sélection des quartiers est
décrite ci-dessous (section Matériels et méthodes)
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 11: Carte des sites d'étude.
Page 36 sur 90
2.3. Matériels et méthodes
2.3.1. Matériels 2.3.1.1.
Données
Les données utilisées sont de deux (02) ordres :
- données secondaires : il s'agit des
données issues de la revue de la littérature et les
données groupées en fonds de cartes.
- données primaires : il s'agit des
données socio-économiques et données sur le choléra
(connaissances, attitudes et comportements vis-à-vis du choléra)
collectées au sein des quartiers cibles.
2.3.1.2. Logiciels
Les logiciels utilisés dans cette étude sont
SPSS version 20 qui a servi pour le traitement des données et l'analyse
statistique ainsi que QGIS version 2.8.9 qui a servi à faire les
différents traitements et la réalisation des différentes
cartes.
2.3.1.3. Outils
a) Fiches d'enquêtes
Les données d'enquêtes ont été
collectées à l'aide d'un questionnaire standardisé et
pré-codé subdivisé en 4 sections et multiplié en 70
exemplaires (voir questionnaire en annexe). La forme définitive de ce
questionnaire a été adoptée après un
pré-test au sein de 05 foyers dans le quartier Cité-Verte
b) Autres outils de collecte des
données
Dictaphone
Appareil photo
GPS
Bocal en verre
Page 37 sur 90
Photo 1: Outils de collecte des
données.
Le bocal en verre a servi à prélever les
échantillons d'eau, le GPS à relever les coordonnées
géographiques des foyers enquêtés, l'appareil photo
à prendre des images de l'environnement des populations
enquêtées et le dictaphone pour les enregistrements
d'interviews.
c) outils d'analyse d'échantillons
d'eau
Page 38 sur 90
Dispositif de chauffage Incubateur Boite de
Pétri
Photo 2: Outils d'analyse d'échantillons
d'eau.
Le dispositif de chauffage a permis de porter la
préparation à l'ébullition. L'incubateur a permis de
porter le milieu de culture à une température convenable afin de
permettre la formation des colonies sur la boite de Pétri
2.3.2. Méthodes
Ø Echantillonnage des quartiers
Les quartiers cibles (07) ont été
sélectionnés selon la procédure ci-dessous (à
partir d'un échantillon de 42(>30) quartiers):
Sur un papier de format A4 nous avons établi par
écrit la liste de 06 différents quartiers par arrondissement
(voir annexe) sélectionnés au hasard à travers une revue
de littérature car la pollution est présente presque partout dans
la ville de Yaoundé; par la suite un questionnaire anonyme (voir annexe)
a été établi au préalable sur du papier format A4,
portant sur les perceptions vis-à-vis de l'insalubrité dans les
différents quartiers de chaque arrondissement ; administrées par
interview et/ou par écrit à dix (10) agents volontiers choisi au
hasard au sein de chaque commune (soit au total 70 interviewés) ; pour
chacun des 03 éléments pris en compte, une note de 1 à 6
était attribuée pour définir le niveau. La somme des notes
nous a permis de classifier les différents quartiers par ordre
décroissant de degré d'insalubrité. Après la
classification des quartiers, une descente de terrain a été
effectuée au sein des 03 premiers quartiers les plus insalubres selon
les 10 agents sondés, descente au cours de laquelle 01 quartier des 03 a
été sélectionné sur la base d'au moins 01 des
critères à savoir la présence d'un bas fond (risque
d'inondation) et/ou présence d'une zone à population très
dense. Les bas fonds ont été identifiés en se
repérant sur les collines et les zones denses ont été
identifiées en se basant sur nos connaissances ainsi que sur des
directives fournies par des personnes rencontrées au hasard dans le
quartier ; au sein des arrondissements de Yaoundé 1er et 2e,
en se basant uniquement sur les critères d'insalubrité
décrits plus haut, nous avons
Page 39 sur 90
sélectionné les quartiers appartenant aux
districts de santé de Djoungolo et de la Cité-Verte car c'est au
niveau de ces 02 districts de santé que les cas de choléra ont
été recensés.
Ø Echantillonnage des populations
cible.
Au niveau de chaque quartier, une zone à forte
densité de population ou située près d'un bas fond a
été sélectionnée, zone au sein de la quelle 30
foyers ont été choisis au hasard, espacés de façon
à mieux représenter la zone. Pour les 07 arrondissements, 210
foyers ont été échantillonnés au total. Au sein
d'un même foyer plusieurs personnes étaient habilitées
à répondre aux différentes questions selon le nombre de
personnes disponibles au moment de l'enquête, mais un seul questionnaire
était administré au sein d'un foyer. Pour chaque foyer
sélectionné, au moins 01 parent ou adulte d'au moins 25 ans
devait être disponible à répondre aux questions ; soit au
total 210 questionnaires administrés.
Ø Procédure de collecte des
données
Pendant 02 semaines (14 jours) (du 02 au 16 septembre 2018),
les enquêtes ont été réalisées au moyen
d'interviews par l'investigateur principal accompagné de 02 assistants
(préalablement formées par EDEEV Consulting Sarl
aux techniques de collecte des données) à raison d'un
jour par quartier (arrondissement) et espacé d'un jour pour le quartier
suivant. La technique d'entretien semi structuré par focus
group a été utilisée ; au sein de chaque foyer,
l'ensemble des personnes disponibles (parmi les quelles au moins un parent ou
adulte d'au moins 25 ans) étaient regroupées et les questions
étaient posées à tous au même moment. Les questions
étaient posées de façon ouverte aux enquêtés
et les réponses étaient cochées selon qu'elles
correspondent à au moins une des réponses proposées sur la
fiche. Chaque réponse était cochée au plus une seule fois.
Les précautions étaient prises de façon à adresser
les questions de la section IV (Attitude vis à vis des personnes
atteintes du choléra) uniquement aux parents ou adultes d'au moins 25
ans ; leurs caractéristiques socio-économiques étaient
aussi relevées. Dans les foyers constitués d'un parent ou adulte
d'au moins 25 ans, ce dernier répondait seul à toutes les
questions. Les réponses fournies par les enquêtés au sein
d'un foyer étaient recueillies et notées par l'enquêteur
sur un seul questionnaire et chaque question étaient répondue une
seule fois. Quelques échanges ont été enregistrés
à l'aide d'un dictaphone. A l'aide du GPS, la position
géographique de chaque foyer enquêté était
enregistrée par ses coordonnées géographiques.
L'environnement immédiat de chaque ménage a été
observé, avec quelques prises de photos dans certains cas.
Afin de mieux apprécier le facteur de risque de
transmission hydrique issue d'une mauvaise hygiène fécale,
quelques échantillons d'eau de puits ont été
prélevés uniquement au quartier Bonamoussadi (très
mauvaise hygiène fécale observée lors des enquêtes),
cité estudiantine très dense et insalubre au sein de la quelle la
plupart des habitants utilisent quotidiennement l'eau du puits pour leurs
travaux ménagers et parfois pour la boisson ; ces échantillons
ont été collectés dans 04 puits éloignés
d'au moins 500 mètres l'un de l'autre dans le but de rechercher les
indicateurs de pollution fécale. Les échantillons d'eau ont
été prélevés à l'aide des bocaux de 500ml en
verre qui ont été ensuite hermétiquement fermés et
transportés jusqu'au laboratoire de recherche en eaux usées de
l'Université de Yaoundé I, où les analyses ont
été faites afin de rechercher les bactéries indicatrices
de pollution fécale (streptocoques, E. coli). Bien que la qualité
d'hygiène fécale soit aussi moins appréciable au sein des
autres quartiers enquêtés, nous n'avions pas assez de moyens
financiers pour analyser les échantillons d'eau des autres quartiers
enquêtés, raison pour laquelle les résultats n'ont pas
été pris en compte dans les indices de
vulnérabilité car ces indices ont été
calculés en utilisant des indicateurs uniformisés ; mais ils ont
contribué à l'analyse des facteurs de risque de choléra
induits par une mauvaise hygiène fécale dans le quartier
Bonamoussadi, quartier au sein du quel une potentielle épidémie
ferait beaucoup de ravage non seulement interne (densité de la
population, multiplication des égouts et absence total d'un
système d'assainissement) mais aussi externe car tout un ensemble
d'étudiants externes à ce quartier seront à risque de
contamination.
Page 40 sur 90
Interview d'un foyer Observation de
l'environnement
|
Prélèvement d'échantillon d'eau
|
|
Photo 3: Collecte des données.
Page 41 sur 90
2.4. Analyse des données
Ø Analyses statistiques
Elle s'est déroulée en plusieurs étapes
:
Premièrement nous avons procédé à
la vérification des questionnaires c'est-à-dire contrôler
l'exhaustivité de l'échantillon ainsi que le degré de
cohérence des données recueillies par les enquêteurs. Par
la suite une cote a été attribuée allant de 0 à 5 a
été attribuée à chaque réponse pour toutes
les questions des sections II, III et IV ; pour la section I une cote a
été attribuée uniquement aux questions sur le revenu
mensuel moyen et le niveau d'éducation, questions qui ont
été prises en compte dans le calcul des indices de
vulnérabilité ; La saisie et l'édition des données
a été réalisée au moyen du logiciel EXCEL et a
fourni les éléments nécessaires à l'analyse et
à la rédaction du mémoire. L'analyse statistique des
données s'est effectuée à l'aide du logiciel SPSS
(statistical package for social sciences) ; elle s'est portée notamment
sur les statistiques descriptives (graphes descriptifs), les tests
d'indépendance de chi-2 et de comparaison (Kruskall-Wallis) et la
régression logistique (Logit model)
Analyses bactériologiques
Nous avons utilisé La technique de la membrane
filtrante (TMF) qui consiste à filtrer un volume plus ou moins grand
d'eau à travers une membrane stérile contenant des pores de
0,45ìm. Les bactéries sont retenues sur la membrane. Celle-ci est
alors déposée sur le milieu de culture sélectif et
différentiel qui est incubé à une température
spécifique pendant 24 h pour permettre la croissance des colonies.
L'observation et le comptage des colonies dans la boite de pétri s'est
fait à une température de 44°C. Nous avons d'abord
compté le nombre de colonies présentes dans 03 carreaux, nombre
que nous avons par la suite divisé par 03 pour avoir la moyenne dans un
carreau. Cette moyenne a été ensuite multipliée par le
nombre total de carreaux pour avoir le nombre total de colonies.
Photo 4: Analyse des échantillons au
laboratoire.
Ø Observation de l'environnement
immédiat
Ménage et lessive en commun dans un Dépotoir
d'ordures dans la cours Eaux usées stagnantes mélangées
aux
environnement insalubre déchets devant une
résidence
Rigole commune contenant les eaux usées
stagnantes Point d'eau non aménagé Toilette
commune, pleine, non
aménagé et à ciel ouvert
Photo 5: Etat de l'environnement immédiat des
populations enquêtées.
Page 42 sur 90
Ø Page 43 sur 90
Calcul de l'indice de
vulnérabilité
Pour chacune des caractéristiques identifiées
sur le questionnaire (caractéristiques socioéconomiques,
connaissances générales sur le choléra, comportements
hygiéniques, attitudes potentielles vis-à-vis d'un
cholérique), un indice pondéré allant de 0 à 5 a
été calculé pour évaluer et quantifier la
vulnérabilité des ménages (foyers) dans les quartiers
enquêtés.
Un indice moyen a d'abord été calculé
pour chaque question prise en compte dans chaque caractéristique (dans
chaque localité) en soustrayant la cote attribuée de 5 et en
divisant la somme des résultats par 30 ; pour obtenir l'indice de la
caractéristique correspondante, nous avons calculé une moyenne
selon le nombre de questions constitutives.
L'indice global de vulnérabilité des
ménages est obtenu à partir de la somme des indices de chacune
des caractéristiques /paramètres multiplié par leur poids
respectifs en pourcentage. L'intervalle de valeurs correspondant à la
définition des niveaux de vulnérabilité au choléra
est le suivant :] 0 - 0,5] Vulnérabilité très faible,] 0,5
- 1,5] Vulnérabilité faible, ] 1,5 - 2,5]
Vulnérabilité moyenne, ] 2,5 - 3,5] Vulnérabilité
forte, ] 3,5 - 5] Vulnérabilité Extrême (ACF, 2012).
En somme, nous avons pu décrire en détail
l'enchainement des différentes activités entreprises pour mener
à bout cette étude, affectée chacune du lieu de
déroulement ainsi que des différentes techniques, méthodes
et outils utilisés.
Page 44 sur 90
CHAPITRE 3 : RESULTATS
Cette partie présente de façon
structurée les résultats significatifs, pertinents et
récapitulatifs de cette étude.
Ø Résultats statistiques
Caractéristiques socio-économiques
Répartition des niveaux de revenus (épargne
mensuelle)
Répartition selon le niveau d'éducation
Figure 12: Caractéristiques
socioéconomiques.
Page 45 sur 90
Le test d'indépendance nous montre que certaines
caractéristiques varient avec le sexe :
- la longévité dans le
quartier (p-value=0,006<0,01) vari de façon hautement significative
selon le sexe. 33 des femmes (15,7%) nous ont répondu ayant fait plus de
10 ans dans le quartier contre 8 hommes (3,8%).
- la volonté pour la recherche
d'informations (p-value=0,00<0,01) vari de façon hautement
significative selon le sexe. Les femmes sont plus volontiers pour la recherche
d'informations que les hommes (91=43,3% vs 38=18,09%).
- 127 (60,47%) individus ont répondus
OUI pour la volonté de partage d'information parmi les quelle 67 femmes
et 60 hommes.
De même, le test d'indépendance nous montre que
certaines caractéristiques varient selon le quartier :
- le niveau d'éducation
(p-value=0,00<0,01) vari de façon hautement significative selon le
quartier mais ne vari pas globalement selon les différentes classes
d'études. Les personnes n'ayant jamais été à
l'école ont été observées en plus grand nombre dans
le quartier Etoa-méki (9=4,28%) et les personnes ayant fait le
supérieur ont été observées en plus grand nombre
dans les quartiers Bonamoussadi et Ekounou (6=2,85%).
- Le statut matrimonial
(p-value=0,00<0,01), la longévité des personnes dans le
quartier (p-value=0,00<0,01) et la volonté à la recherche
d'information (p-value=0,017<0,05) varient aussi selon le quartier.
Ces résultats nous servirons au niveau du plan
d'éducation environnementale et sanitaire.
Ø Page 46 sur 90
Connaissances générales sur le
choléra
Répartition selon le niveau de connaissances sur les
causes du choléra
Répartition selon le niveau de connaissances sur les
mesures de prévention
du choléra
Figure 13: Connaissance sur le
choléra.
Le test d'indépendance nous montre que tous les
éléments sur la connaissance du choléra varient de
façon hautement significative selon le quartier
(p-value=0,00<0,01).
Ø Page 47 sur 90
Comportements hygiéniques
Répartition selon le niveau de connaissance des mesures
de protection des puits d'eau
Répartition selon les comportements vis-à-vis des
eaux usées
Figure 14: Comportement hygiénique.
Le test d'indépendance nous montre que tous les
éléments sur le comportement hygiénique varient de
façon hautement significative selon le quartier
(p-value=0,00<0,01).
Ø Attitudes vis-à-vis d'un cholérique
Figure 15: Connaissances des précautions contre
les selles et vomissures d'un
cholérique.
Le test d'indépendance nous montre que tous les
éléments sur les attitudes vis-à-vis d'un
cholérique varient de façon hautement significative selon le
quartier (p-value=0,00<0,01).
Tableau VI: Répartition des réponse(s)
trouvées par 100% des foyers enquêtés.
|
Etoa-méki
|
Cité-verte
|
Bonas
|
Ekounou
|
Essos
|
Jouvence
|
Nkolbisson
|
Connaissances générales sur le choléra
|
Diarrhée (symptôme)
|
Diarrhée (symptôme)
|
Emission Télé (informati on sur le
Choléra), diarrhée.
|
rien
|
Eau sale (cause)
|
Eau sale (cause)
|
Eau sale (cause)
|
Comportement hygiénique
|
rien
|
Savonner les mains
|
Utiliser un
seul sceau au puits
|
Faire les selles toujours aux toilettes
|
rien
|
rien
|
rien
|
attitudes potentielles vis-à-vis d'un
cholérique
|
rien
|
rien
|
rien
|
rien
|
rien
|
rien
|
rien
|
|
Page 48 sur 90
Ø Page 49 sur 90
Résultats bactériologiques
Tableau VII: Nombre de coliformes fécaux obtenus
selon le puits.
|
Puits 1
|
Puits 2
|
Puits 3
|
Puits 4
|
Coliformes fécaux
(UFC/100mL)
|
730
|
652
|
408
|
360
|
|
Le test de Kruskal-Wallis (10% de niveau de
significativité) nous montre que ces valeurs ne varient pas selon les
puits (p-value=0,3>0,1) ; nous pouvons donc affirmer que
l'échantillon d'eau collectée dans chaque puits contenait en
moyenne 537 UFC/100mL. Ceci témoigne d'une mauvaise hygiène
fécale dans le quartier.
Figure 16: Boites de pétri contenant les
coliformes fécaux.
Selon les normes de l'OMS (2010), ces eaux de puits sont
à haut risque pour la santé (110-1000UFC/100mL). Que l'on utilise
pour la boisson, le nettoyage des fruits, le rinçage des mains ou des
assiettes, les bactéries y contenues pourront atteindre le tube
digestif. L'eau du puits, vu ses diverses modes d'utilisation dans le quartier,
se positionne ainsi comme un important facteur de risque de propagation d'une
potentielle épidémie de choléra à partir du
quartier Bonamoussadi.
Ø Page 50 sur 90
Informations courantes sur le choléra
Presque la moitié des enquêtés n'ont
reçu aucune Information sur le choléra durant les 03 derniers
mois précédant l'enquête. La quasi-totalité ayant
reçu une information ne l'ont fait qu'à travers un seul vecteur
(télévision). Ces résultats traduisent une insuffisance au
niveau du système de communication sanitaire.
Figure 17: Répartition selon les vecteurs
d'information courante sur choléra.
Ø Indices de
vulnérabilité
Figure 18: Répartition des indices de
vulnérabilité.
L'analyse du box plot ci-dessus nous montre quelques
vulnérabilités moyennes (]1,52,5]) au niveau du
comportement hygiénique. La quasi-majorité des
vulnérabilités se trouve dans la zone forte
(]2,5-3,5]). Concernant les attitudes potentielles
vis-à-vis d'un cholérique, l'ensemble des enquêtés
sont extrêmement vulnérables (]3,5-5]).
Ø Cartes de
vulnérabilité
Page 51 sur 90
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 19: Carte de la vulnérabilité
liée aux connaissances sur le choléra.
Nous observons que la vulnérabilité est forte
dans tous les 07 quartiers. Cette forte vulnérabilité uniforme
nous exige à échantillonner le même effectif de la
population cible-test pour l'éducation et à étendre
l'échantillon dans un périmètre plus ou moins grand au
delà des zones enquêtées, échantillon qui va
s'étendre progressivement dans tout le quartier. Malgré la forte
vulnérabilité uniforme, les connaissances varient de façon
hautement significative selon
le quartier (d'après les résultats des analyses
statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à adresser aux
populations sera fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette
liste sera complétée au fur et à mesure.
Page 52 sur 90
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 20: Carte de la vulnérabilité
liée aux comportements hygiéniques.
Pour les moyennes vulnérabilités,
l'échantillonnage de la population cible-test sera concentré
uniquement au niveau des zones enquêtées et va s'étendre au
fur et à mesure dans tout le quartier ; le même effectif sera
échantillonné à cause de la vulnérabilité
uniforme. Les connaissances à adresser aux populations seront fonction
des besoins principaux de chaque quartier car les comportements
hygiéniques varient d'un quartier à l'autre (d'après les
résultats statistiques).
Page 53 sur 90
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 21: Carte de la vulnérabilité
liée aux attitudes potentielles vis-à-vis d'un
cholérique.
Nous observons que la vulnérabilité est
extrême dans tous les 07 quartiers. Cette extrême
vulnérabilité uniforme nous exige à échantillonner
le même effectif de la population cible-test pour l'éducation, qui
sera quasiment l'ensemble du quartier de la zone enquêtée.
Malgré l'extrême vulnérabilité uniforme, les
attitudes potentielles varient de façon hautement significative selon le
quartier (d'après les résultats des analyses statistiques) ;
ainsi, la liste des connaissances à adresser aux populations sera
fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera
complétée au fur et à mesure.
Page 54 sur 90
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 22: Carte de la vulnérabilité
socio-économique.
L'indice de vulnérabilité socio-économique
a été calculé à partir des réponses des
enquêtés sur le niveau de revenu (en termes d'épargne) et
le niveau d'éducation.
La forte vulnérabilité socio-économique
nous montre que l'ensemble des populations enquêtées ont des
besoins importants en termes économiques car le niveau de revenu par
mois (en termes d'épargne) reste faible pour l'ensemble. Le niveau
d'éducation, aussi faible dans la quasi-totalité des
localités enquêtées, nécessite un apport
important.
Page 55 sur 90
Source : Tcheutchoua, 2018
Figure 23: Carte de la vulnérabilité
globale.
La forte vulnérabilité globale uniforme indique
ici un besoin accentué en éducation sanitaire et
environnementale. Notre étude, réalisée en période
d'épidémie vise à implémenter, à travers une
étude de vulnérabilité, une stratégie de
prévention durable du choléra et des autres maladies
diarrhéiques et du péri-fécal en toute situation
(épidémique ou non). Nous nous sommes focalisé sur les
facteurs humains liés à l'occurrence du choléra
(connaissances sur le choléra, comportements hygiéniques et
attitudes potentielles des populations vis-à-vis du choléra).
Page 56 sur 90
CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS
Les résultats de cette étude nous permettent de
confirmer les hypothèses formulées préalablement. En effet
les résultats d'analyse d'échantillons d'eau de puits
prélevés au quartier Bonamoussadi nous ont donné en
moyenne 537 UFC/100mL, ce qui indique une importante contamination
fécale des puits d'eau témoignant ainsi des comportements
hygiéniques favorables à des potentielles contaminations
cholériques. Cependant les études de Feumba et al.
(2011) sur l'influence des méthodes de traitement sur la qualité
microbiologique des eaux consommées au quartier Bonangang (Douala-
Cameroun) ont conduit à des résultats montrant une contamination
en CT (coliformes totaux) des eaux des robinets (13,33 %
d'échantillons), de puits (100 % d'échantillons) et de sources
(100 % d'échantillons) respectivement à des moyennes de 6,67 ;
99,6 et 50UFC/ml d'eau ; ce qui nous permet d'affirmer l'idée de
dispersion des polluants fécaux à partir d'un point, multipliant
ainsi les risques potentiels de contamination aux maladies du
péril-fécal. De plus Belghiti et al. (2013), Kahoul M.
et Touhami M. (2014) ont montré que toutes les eaux sans exception, de
la nappe plio-quaternaire de Meknès présentent une contamination
bactériologique, certes à une proportion moyenne de CT
différente de celle de notre étude (en moyenne 2,99 UFC/100ml
pour les CT) ; ce qui nous permet de confirmer l'affirmation ci-dessus sur
l'idée de dispersion des polluants fécaux. Une étude
menée par NDENGE (2016) dans la ville de Yaoundé a montré
une forte contamination bactériologiques des eaux allant de 9 à
344 UCF/100mL dans les lycées de la ville de Yaoundé,
résultats analogues à notre étude.
Le calcul d'indice de vulnérabilité
associée aux facteurs humains (connaissances générales sur
le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles
des populations vis-à-vis d'un cholérique) nous a permis de faire
les cartes sur lesquelles les vulnérabilités sont mieux
représentées d'un quartier à l'autre, confirmant ainsi
l'hypothèse formulée.
Ce pendant une étude des zones de
vulnérabilité au choléra menée par la
république d'Haïti (2014) en période
d'épidémie s'est plutôt focalisée sur les
critères à savoir les zones avec persistance de la transmission
du choléra pendant la saison sèche, les zones avec persistance du
choléra pendant la période d'accalmie de la transmission , les
zones ayant fourni sur toute l'année le plus grand nombre de cas
hospitalisés =5 ans , les zones ayant fourni sur toute l'année le
plus grand nombre de cas suspects sans distinction d'âge. Ce type de
vulnérabilité semble se substituer à la morbidité
au choléra, ce qui pourrait s'opposer à notre étude qui ne
rend compte d'aucune morbidité. Une étude menée par KOUAME
et al (2016) dans la ville d'Abidjan portant sur l'accès à l'eau
potable, la gestion de excrétas, l'hygiène corporelle et
alimentaire, l'hygiène environnementale du ménage, la
connaissance du choléra et les
Page 57 sur 90
caractéristiques socioéconomiques a
montré que tous les ménages sont vulnérables au
choléra avec un indice fort variant entre 2,5 et 3,5 sur une
échelle de 0 à 5. Boribana et Divo sont les quartiers les plus
vulnérables avec des indices respectifs de 3,07 et 3,05, suivis de
Mossikro et Zimbabwe avec respectivement 2,94 et 2,92. Bromakoté et
Koweït quant à eux sont les quartiers les moins vulnérables
indiquant un indice de 2,86 et 2,59. Cette étude a pris en compte de
façon détaillée les mêmes paramètres que
notre étude et les résultats sont analogues à notre
étude. Une autre étude sur la vulnérabilité au
choléra, menée en Guinée Conakry (United Nations
Children's Fund Conakry, 2010) portant sur la qualité
bactériologique des eaux, l'accès à l'eau potable,
l'environnement sanitaire, la gestion des excrétas, hygiène
corporelle et alimentaire et la connaissance sur le choléra a
montré des indices de vulnérabilité variables d'une
localité à une autre sur une échelle de 0 à 10.
Cette étude a en plus des facteurs humains inclus la qualité
bactériologique des eaux, paramètre qui n'a pas été
pris en compte dans le calcul de nos indices de vulnérabilité
;
A part quelques recherches qui ont été faites
sur la vulnérabilité, aucun résultat de ces recherches n'a
été suivi d'une implémentation à travers un plan
d'éducation sanitaire et environnementale, surtout le cas du
Cameroun.
Plan d'éducation sanitaire et environnementale
sur le choléra et les autres maladies diarrhéiques et du
péril-fécal.
L'éducation ici consiste en la transmission d'un certain
nombre de connaissances théoriques et pratiques (messages
pédagogiques) à travers diverses techniques.
Contenu des messages pédagogiques
Les messages pédagogiques porteront sur les
premiers secours/soins préliminaires et les mesures de
prévention
Ø Les techniques
Distribution des prospectus, enregistrements audio et
vidéo, porte à porte, cours sur tableau, cours audio et
vidéo, jeux éducatifs, causeries éducatives, ...
Protocole de mise en place du plan
d'éducation
Ø Création d'une association éducative
de lutte préventive durable contre les maladies diarrhéiques et
du péril-fécal.
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L'association débutera par un ensemble de 04 membres
fondateurs parmi les quels i) un spécialiste en
santé environnementale ii) un géographe
iii) un instituteur iv) un expert en
communication sanitaire.
Ø Choix des acteurs partenaires. Les acteurs
ciblés ici seront : i) les individus au sein des foyers
enquêtés ii) des groupes activistes au sein des différents
quartiers iii) les associations iv) les ONG du secteur environnement.
i) des individus au sein des foyers enquêtés:
éducation gratuite à domicile (18h-20h) et donc les meilleurs
élèves seront primés ;
ii) des groupes activistes au sein des différents
quartiers : organisation des journées d'éducation gratuites (01
jour par semaine) ;
iii) les associations : nous passerons des messages
hebdomadaires au sein des associations accompagnés des prospectus
à lire à la maison avec le reste de la famille
iv) les ONG environnement : trouver ensemble une
stratégie pour inclure nos activités dans leurs programmes aux
quotidien dans le cadre de l'éducation environnementale.
Ø Echantillonnage des populations cibles et leurs
besoins
- Pour les moyennes
vulnérabilités, l'échantillonnage de la population
cible-test sera concentré uniquement au niveau des zones
enquêtées et va s'étendre au fur et à mesure dans
tout le quartier ; le même effectif sera échantillonné
à cause de la vulnérabilité uniforme. Les connaissances
à adresser aux populations seront fonction des besoins principaux de
chaque quartier car les comportements hygiéniques varient d'un quartier
à l'autre (d'après les résultats statistiques).
- Pour les fortes
vulnérabilités, échantillonner le même effectif de
la population cible-test pour l'éducation et étendre
l'échantillon dans un périmètre plus ou moins grand
au-delà des zones enquêtées pour ensuite étendre
progressivement dans tout le quartier. Malgré la forte
vulnérabilité uniforme, les connaissances varient de façon
hautement significative selon le quartier (d'après les résultats
des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à
adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque
quartier et cette liste sera complétée au fur et à
mesure.
- Pour les vulnérabilités
extrêmes, échantillonner le même effectif de la population
cible-test pour l'éducation, qui sera quasiment l'ensemble du quartier
de la zone enquêtée. Malgré l'extrême
vulnérabilité uniforme, les attitudes potentielles varient de
façon hautement significative selon le quartier
(d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la
liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des
besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera
complétée au fur et à mesure.
Ø Formation des acteurs sur les outils et techniques
(par le bureau de l'association et/ou des spécialistes alloués
par le gouvernement à cet égard).
Ø Proposition des feuilles de route aux acteurs
partenaires (par le bureau de l'association).
Ø Evaluation (par le bureau de l'association).
Elle se fera à travers les enquêtes et aura pour
but d'apprécier les niveaux de connaissances et de mise en pratique des
enseignements fournis ainsi que le niveau de satisfaction des populations sur
les outils et techniques d'enseignement ; elle aura aussi pour but
d'évaluer l'efficacité de chaque acteur.
Ø Actualisation et extension (par le bureau de
l'association).
L'actualisation aura pour but d'introduire des nouvelles
connaissances pédagogiques, d'avoir une idée sur les besoins
nouveaux des populations ainsi que de modifier ou ajouter des nouveaux outils
et techniques ; elle aura aussi pour but de refaire des nouvelles cartographies
de vulnérabilité, en incluant progressivement des nouveaux
facteurs de vulnérabilité qui n'ont pas été pris en
compte dans l'étude. L'actualisation peut aussi permettre de changer
certains partenaires et/ou d'inclure de nouveaux partenaires et permettra ainsi
de proposer de nouvelles feuilles de route.
L'objectif premier c'est de se rassurer qu'au moins les 90% de
la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les
enseignements fournis et les mettent en pratique ; une fois que ce premier
objectif est atteint, nous pourrons étendre le plan à d'autres
quartiers, toujours sélectionnés selon le degré
d'insalubrité croissant.
NB : L'évaluation et l'actualisation doivent se faire
après chaque 01 an.
Le relais d'éducation se fera à travers la
sensibilisation à distance selon les moyens de communication les plus
sollicités par les populations étudiées.
Page 59 sur 90
Ratio homme-femme au sein des équipes
Page 60 sur 90
La régression logistique des données
d'enquêtes sur la volonté pour la recherche d'informations et de
travail en groupe a donné les résultats parmi les quels nous
avons les suivants :
- recherche d'informations
Ln(ODDS)=0,9565 - 1,147(sexe)
ODDSfemme=2,6 et ODDShomme=0,826 ; ce qui nous donne les
probabilités de 45% pour les hommes et 72% pour les femmes. Ceci
signifie qu'on a 72% de chance d'avoir une personne volontiers pour la
recherche d'informations si on choisi une femme et 45% de chance si on choisi
un homme ;
-travail en groupe
Ln(ODDS)=0,802 - 0,367(sexe)
ODDSfemme=2,23 et ODDShomme=1,54 ; ce qui nous donne les
probabilités de 69% pour les femmes et 60% pour les hommes. Ce qui
signifie qu'on a 69% de chance d'avoir une personne volontiers pour le travail
en groupe si on choisi une femme et 60% si on choisi un homme.
Les résultats de cette régression logistique
associés aux résultats statistiques (caractéristiques
variant selon le sexe) nous exigent à inclure plus de femmes que
d'hommes au sein de l'association et des acteurs partenaires.
Objectif à atteindre en terme de nombre de
formés
La première année aura pour objectif
d'éduquer efficacement (avec des tests de confirmation quotidiens) un
effectif de 700 personnes (à raison de 100 personnes par quartier); au
départ, un échantillon cible-test uniforme (à raison de
100 personnes par quartier) sera choisi au sein de la zone cible-test (qui a
été délimitée selon l'indice de
vulnérabilité). Cet effectif va augmenter de 10% chaque
année jusqu'à couvrir l'ensemble du quartier (qu'au moins les 90%
de la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les
enseignements fournis et les mettent en pratique). Une fois que l'ensemble du
quartier est couvert, l'échantillonnage va s'étendre
au-delà selon une nouvelle formule de calcul.
Indicateurs objectivement vérifiables
-Rapport sur les résultats actualisés des
enquêtes statistiques montrant une amélioration progressive en
termes de connaissances, comportements et attitudes potentielles des
populations vis-à-vis des maladies diarrhéiques et du
péril fécal. Ces résultats seront approuvés par un
statisticien agréé ;
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- Rapport sur les résultats actualisés des
enquêtes épidémiologiques montrant au cours des
années une réduction progressive de la morbidité aux
maladies diarrhéiques et du péril fécal. Ces
résultats seront approuvés par un statisticien
agréé.
Tableau VIII: Planification.
Action
|
objectif
|
résultat
|
indicateur
|
Acteurs de mise en oeuvre
|
Acteur
surveillance-suivi
|
calendrier
|
Budget (en fcfa)
|
Préparation des
modules de cours
|
Harmoniser et
adapter la
formation selon les besoins
|
La Liste des cours
à enseigner dans chaque quartier est établie
|
Présence d'un
manuel de cours
pour chaque quartier
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Une fois chaque début de semaine académique
|
50.000*07
quartiers=350.000
|
Recherche des
bons sites de cours
|
Rassembler le
maximum de
personnes
|
Les sites sont
sélectionnés et caractérisés
|
Localisation des
sites sur des fonds de carte
|
Bureau association
|
Bureau association
|
01 mois avant le
début de l'année académique
|
5000*7quartiers*30jours =1.050.000
|
Cours à
domicile
|
Desservir les
localités isolées
|
Les localités
isolées du site d'enseignement reçoivent
continuellement les cours
|
Les notes de
services faites aux enseignants
choisis pour cela
|
Formateurs au
sein ou proche de ces localités
|
Bureau association
|
01 fois par
semaine
|
1.715.000
|
Evaluation des
formateurs
|
Améliorer la
qualité de
formation
|
Les notes
multicritères sont
attribuées à chaque formateur
|
Existence d'un
bulletin de note
pour chaque enseignant
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Une fois par mois
|
600.000
|
Formation des
formateurs
|
Harmoniser la
pédagogie
|
les formateurs sont
aptes pour leur
|
Les attestations de
capacité sont
|
Spécialistes délégués par le
|
Bureau association
|
Pendant 01 mois à
partir du
|
750.000
|
Page 62 sur 90
|
|
fonction
|
disponibles pour
les enseignants
après 02 séances de test
|
gouvernement
|
|
recrutement
|
|
Actualisation et extension
|
Assurer
l'efficacité et la
durabilité du système
|
Le système est
renouvelé et de
nouvelles zones sont inclues
|
Système
informatisé et à fonctions
d'actualisation
|
Bureau association
|
Bureau association
|
A la fin de chaque année académique
|
350.000
|
Evaluation du
système
|
Fournir les
éléments pour
l'actualisation
|
La qualité de
formation et
l'appréciation des
populations sont
notées
|
Fiches
d'évaluation des formateurs et des populations
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Tout au long de
chaque année académique
|
600.000
|
Achat d'outils
et matériels
|
offrir aux
formateurs des
facilités
|
Les formateurs
sont équipés
|
Enregistrement vidéo de la remise des outils
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Après la formation
de chaque formateur recruté
|
500.000
|
Transmission
des messages sur prospectus
|
Assurer une
auto-poursuite des
enseignements
|
Les messages sont transmis et lus en famille
|
Coupons réponses aux questions du prospectus
|
Associations locales
|
Bureau association
|
01 fois par
semaine
|
1.715.000
|
Incitation des
populations
|
Permettre aux
populations de
|
Augmentation
progressive de
|
Fiches de
présences aux
|
ONG locales
|
Bureau association
|
Selon le planning
de l'ONG
|
700.000
|
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|
s'impliquer de
plus en plus
|
l'effectif des
apprenants
|
cours
|
|
|
sollicitée
|
|
Regroupement des élèves
|
Réduire les
couts ainsi que
le temps de formation
|
Au moins un
groupe d'élèves est formé dans chaque
quartier
|
Photos du groupe d'élèves en cours
|
Personnel
recruté dans chaque quartier
|
Bureau association
|
Au début de
chaque année académique
|
350.000
|
Enregistrements
|
Fournir les
éléments pour
l'évaluation
|
Chaque évènement est enregistré
|
Photos, vidéo,
audio et fiches d'enregistrement
|
Spécialiste
recruté à cet égard
|
Bureau association
|
Lors de chaque
séance de cours
|
1.200.000
|
Conception des prospectus
|
Faciliter la
transmission des messages
|
Le nombre de
prospectus est
proportionnel à
l'échantillon des
foyers isolés et sont conçus selon les
besoins
|
Echantillon de
chaque type de prospectus
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Chaque semaine
|
700.000
|
Projection vidéo
|
Accroitre la
prise de
conscience ainsi que les aptitudes
pratiques des populations
|
Les populations
pratiquent les
stratégies de
préventions en
associant vidéo et théorie
|
Documentaires et
interviews des
populations en
plein séance
pratique
|
Spécialiste
recruté à cet égard
|
Bureau association
|
Lors de chaque
séance de cours
|
3.500.000
|
Page 64 sur 90
Page 65 sur 90
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude portant sur un
échantillon de 210 foyers (30 foyersX07 quartiers insalubres dans les 07
arrondissements) et associant les aspects analytique, descriptif, comparatif,
géographique et éducatif nous pouvons nous prononcer sur un
certain nombre de points.
Nous observons bien que les connaissances
générales sur le choléra restent très insuffisantes
et varient d'un quartier à l'autre. Il en est de même pour les
attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique. Les
comportements hygiéniques restent aussi variés et mauvais, ce qui
aurait comme une conséquence dans le cas de l'hygiène
fécale, la pollution des sources d'eau par les matières
fécales comme en témoigne la pollution fécale
d'échantillons d'eau prélevés au quartier Bonamoussadi.
Ces résultats permettent de confirmer la première
hypothèse.
L'analyse des différents facteurs humains
(connaissances générales sur le choléra, comportements
hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis
d'un cholérique) liés à l'occurrence du choléra
nous ont permis de calculer les indices de vulnérabilité allant
de 1,3 à 5 sur une échelle de 0 à 5, montrant que tous les
ménages sont vulnérables au choléra, avec la plupart des
indices sont situés entre 2,5 et 5 ; Ces vulnérabilités
ont été mieux représentées au moyen de la
cartographie, confirmant ainsi la deuxième hypothèse.
Les résultats de cette étude, nous montre que
les quartiers insalubres de la ville de Yaoundé sont en
général fortement vulnérables au choléra.
L'ensemble des foyers enquêtés restent encore très
fermés en ce qui concerne les informations quotidiennes sur la
santé. La globalité de cette étude fournit une base de
données qui, approfondie et actualisée permettra de
prévenir de façon durable le choléra en particulier et les
maladies diarrhéiques et du péril-fécal en
général. La mise en oeuvre du plan d'éducation sanitaire
et environnementale élaboré à l'issu de cette étude
pourra réduire ou éliminer les risques de contamination au
choléra ainsi que les autres maladies diarrhéiques et du
péril-fécal tout en bonifiant les pratiques positives à
cet égard.
Page 66 sur 90
RECOMMANDATIONS
Les recommandations ici s'adressent au gouvernement
Camerounais ainsi qu'aux collectivités territoriales
décentralisées de la ville de Yaoundé dans le cadre de
l'implémentation continue du plan d'éducation sanitaire et
environnementale proposée à l'issue de cette étude.
Au gouvernement
- Appui humanitaire par allocation de
quelques personnels qualifiés pour la formation des acteurs de terrain
dudit plan;
- Financement en terme de subvention dans le
cadre de lutte contre les maladies diarrhéiques et du
péril-fécal.
- améliorer la stratégie de
communication sanitaire afin que les populations de toutes les couches restent
éveillées sur le dynamisme des problèmes de santé
publique.
Aux collectivités territoriales
décentralisées
- Appui matériel par la fourniture de
certains outils de formation ;
- Attribution des sites où les
activités de formation seront implémentées ; -
Subventions aux ONG et Associations déployées.
PERSPECTIVES
Dans le but d'une lutte préventive et efficace contre
l'ensemble des épidémies au Cameroun :
- Cette étude devrait se poursuivre
dans d'autres villes du Cameroun et s'étendre à d'autres
épidémies réelles et potentielles que fait face le
Cameroun ;
- Cette étude devrait être
complétée afin de dresser des cartes de risque
épidémiologique plus étendue et large.
Page 67 sur 90
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ANNEXES
Questionnaire pour les enquêtes
I - CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
REPONDANTS
No
|
QUESTION
|
REPONSES ET CODAGE
|
102
|
Site
|
Nom du quartier et numéro d'arrondissement
|
|
103
|
Sexe de l'enquêté
|
Homme = 1 Femme = 0
|
104
|
Quel es votre niveau d'instruction ?
|
Jamais été à l'école =0 SIL-CE2 = 1
CM1-CM2 = 2 6è-3è =3 2nd-Tle =4
Supérieur = 5
|
105
|
Quel est votre statut matrimonial
|
Marié(e) =1 Vie en concubinage =2 Célibataire =3
Divorcé(e)/séparé(e) =4 Veuf/veuve =5
|
106
|
Quel est votre niveau de revenu par mois ?
|
Débrouillard = 1 <50.000 = 2 50.000-100.000 = 3
>100.000 = 4
|
107
|
Depuis combien de temps habitez- vous dans le quartier ?
|
<5 ans = 1 5-10 ans = 2 >10 ans = 3
|
108
|
Aimez-vous travailler en groupe ?
|
Oui = 1 Non = 0
|
109
|
Aimez-vous la curiosité ?
|
Oui = 1 Non = 0
|
110
|
Aimez-vous parler de vous à (partager votre
expérience avec) quelqu'un ?
|
Oui = 1 Non = 0
|
111
|
Etes-vous membre d'une association ou d'une réunion ?
|
Oui = 1 Non = 0
|
Page 71 sur 90
Il - CONNAISSANCE DU CHOLERA
No
|
QUESTION
|
REPONSES ET CODAGE
|
202
|
Avez-vous déjà entendu parler du
choléra?
|
a- Non
b- Non>Oui
c- Non=Oui
d- Non<Oui
e- Oui
f- Oui avec précision
|
203
|
Comment pouvez-vous
savoir qu'une personne a le cholera?
|
Oui Non
a- fatigue 1 0
b- perte d'appétit 1 0
c-diarrhée abondante 1 0
d-vomissements 1 0
e-fièvre 1 0
|
204
|
Qu'est ce qui donne le
choléra ?
|
Oui non
a) se baigner à la rivière 1 0
b) les mouches 1 0
c) boire eau souillée 1 0
d) aliments contaminés 1 0
e) Contact avec les déchets, selles, vomissures d'un
malade du choléra 1 0
|
205
|
Est-ce qu'on peut éviter le choléra ?
|
a- Non
b- Non>Oui
c- Non=Oui
d- Non<Oui
e- Oui
Oui avec précision
|
206
|
Qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter le cholera?
|
OUI NON
a) Utiliser les latrines 1 0
b) Laver les mains au savon après les
toilettes 1 0
c) Laver les mains au
savon avant les repas 1 0
d) Laver les mains avant
de manipuler les aliments 1 0
e) Laver les fruits et légumes avec l'eau
propre avant de manger 1 0
|
Page 72 sur 90
|
|
f) Boire l'eau du robinet ou de la source
g) Garder l'eau dans les récipients propres
et bien couverts 1
h) Bien couvrir les aliments à garder à
|
1
|
0
0
|
|
|
l'aide d'un couvercle
i) Jeter les ordures
|
1
|
0
|
|
|
dans une fosse à ordures 1
j) Bien laver la vaisselle au savon et la protéger
|
|
0
|
|
|
|
contre les mouches
|
1
|
0
|
207
|
Est-ce qu'on peut guérir le choléra ?
|
a- Non
b- Non>Oui
c- Non=Oui
d- Non<Oui
e- Oui
f- Oui avec précision
|
|
|
208
|
Est-ce que le choléra peut tuer ?
|
a- Non
b- Non>Oui
c- Non=Oui
d- Non<Oui
e- Oui
f- Oui avec précision
|
|
|
209a
|
Au cours des trois derniers
|
|
Oui
|
Non
|
|
mois, quel document avez-
|
a-bande dessinée
|
1
|
0
|
|
vous lu sur le choléra?
|
b-journaux
|
1
|
0
|
|
|
c-Brochures/dépliants
|
1
|
0
|
|
|
d-Affiches
|
1
|
0
|
|
|
e-Livres/cahiers de classe
|
1
|
0
|
210
|
Par quel(s) moyen(s) ou
|
|
Oui
|
Non
|
|
voie(s) avez-vous appris ce
|
a-Radio
|
1
|
0
|
|
que vous savez sur le
|
b-Télévision
|
1
|
0
|
|
choléra?
|
c-Journaux
|
1
|
0
|
|
|
d-Parents/amis
|
1
|
0
|
|
|
e-Ecole/enseignent
|
1
|
0
|
|
|
f-Bandes
|
1
|
0
|
|
|
g-Hôpital/centre de santé
|
1
|
0
|
|
|
h-Ecole, jeux éducatifs
|
1
|
0
|
|
|
i-Causeries éducatives
|
1
|
0
|
Page 73 sur 90
|
|
j-sensibilisation 1 0
|
211
|
D'où aimeriez-vous avoir
|
Oui Non
|
|
les informations sur le
|
a-Radio 1 0
|
|
choléra ?
|
b-Télévision 1 0
c-Journaux 1 0
d-Parents/amis 1 0
e-Ecole/enseignent 1 0
f-Bandes 1 0
g-Hôpital/centre de santé 1 0
h-Ecole, jeux éducatifs 1 0
i-Causeries éducatives 1 0
j-sensibilisation 1 0
|
212
|
Au cours des 03 derniers
|
Oui Non
|
|
mois avez-vous :
|
a- Suivi une émission à la radio ou à la
télé où on
parlait du choléra? 1 0 b-Participé à des
jeux éducatifs
qui parlaient du choléra? 1 0 c-Participé
à des causeries
éducatives sur le choléra? 1 0
d- Lu une bande dessinée
sur le choléra? 1 0
e- Vu une affiche sur
le choléra? 1 0
|
213
|
Quelles sont les précautions
|
Oui Non
|
|
qu'il faut prendre pour
|
a-utiliser un seul récipient
|
|
éviter de contaminer les
|
propre pour puiser l'eau
|
|
puits ou les points d'eau ?
|
du puits 1 0
b- ne pas faire la vaisselle
ou la lessive près du puits 1 0
c- détruire ou empêcher la construction des
latrines ou puisards
près du point d'eau 1 0 d-souvent désinfecter
les alentours 1 0 e-couvrir le puits après
utilisation 1 0
|
Page 74 sur 90
III) COMPORTEMENTS HYGIENIQUES
No
|
QUESTION
|
REPONSES ET CODAGE
|
|
|
302
|
Utilisez-vous toujours les toilettes/latrines lorsque vous faites
les selles ?
|
Oui = 1
Non = 2
|
|
|
303
|
Quelles sont les règles
d'hygiène qu'il faut
observer lorsqu'on utilise
|
a) déféquer toujours à l'intérieur
du trou
|
OUI
|
NON
|
|
une latrine ?
|
de la latrine
b) couvrir la latrine par un couvercle surmonté d'une
manche long
|
1
|
0
|
|
|
d'au moins un mètre
c) le sol de la latrine
|
1
|
0
|
|
|
doit être cimenté
d) souvent laver le sol et le stériliser à
l'aide
|
1
|
0
|
|
|
d'un produit
e) souvent verser un
|
1
|
0
|
|
|
|
produit dans les latrines
|
1
|
0
|
304
|
Ou versez-vous vos eaux sales?
|
|
OUI
|
NON
|
|
|
a) N'importe ou b)la cour/alentours de
|
1
|
0
|
|
|
la maison
|
1
|
0
|
|
|
c) dans la rue
d) souvent la cours
|
1
|
0
|
|
|
ou la rue
e) dans une rigole
|
1
|
0
|
|
|
|
non aménagée
|
1
|
0
|
Page 75 sur 90
|
|
f) dans une rigole
aménagée 1 0
|
305
|
D'où vient l'eau que vous buvez habituellement ?
|
OUI NON
a)N'importe ou 1 0
b-rivière 1 0
c) puits 1 0
d) forage 1 0
e) robinet 1 0
f) eau minérale 1 0
|
306
|
Quelles sont les étapes de
|
bien savonner=1
|
|
lavage des mains avant de
|
frotter les paumes=2
|
|
manger ?
|
frotter les dos des mains=3 frotter entre les doigts =4 rincer
avec de l'eau=5
|
307
|
Quelles sont les étapes de
|
bien savonner=1
|
|
lavage des mains après les
|
frotter les paumes=2
|
|
toilettes ?
|
frotter les dos des mains=3 frotter entre les doigts =4 rincer
avec de l'eau=5
|
310
|
Quelles sont les étapes de
|
a)laisser un peu dans l'eau propre pendant
|
|
lavage des fruits et
|
b) bien se laver les mains avec de l'eau
|
|
légumes avant la
|
propre et du savon
|
|
consommation ?
|
c) vérifier que toutes les parties superficielles sont
mouillées
d)bien frotter l'ensemble avec la pomme de main
e) bien rincer avec de l'eau potable
|
Page 76 sur 90
IV- ATTITUDE VIS A VIS DES PERSONNES ATTEINTES DE CHOLERA
(Réservée aux adultes)
No
|
QUESTION
|
REPONSE ET CODAGE
|
401
|
Quelles précautions il faut
|
Oui Non
|
|
prendre pour recueillir les
|
a- Ne sait pas 1 0
|
|
selles et vomissures d'une
|
b- recueillir les selles ou
|
|
|
personne qui a le choléra ?
|
vomissures dans un
sceau stérilisé 1 0 c-vider chaque fois le
contenu du sceau dans
les latrines 1 0
d- laver et désinfecter le sceau avant de le
réutiliser 1 0
e- mettre les gants 1 0 f-porter des masques
à bouche 1 0
|
402
|
si vous vous occuper de
|
OUI NON
|
|
quelqu'un qui a le choléra, qu'allez-vous faire pour
|
a) ne sait pas 1 0
b) placer devant la
|
|
éviter la contamination des
|
chambre du malade
|
|
visiteurs ?
|
un récipient contenant
de l'eau propre stérilisée 1 0
c) demander à chaque visiteur de se laver les mains en
quittant
la chambre du malade 1 0
d) renouveler cette eau
tous les jours 1 0
e) éviter de saluer le malade1 0
f) éviter de manger avec
|
|
Page 77 sur 90
|
|
le malade
|
1
|
0
|
403
|
Si une personne qui est
|
|
OUI
|
NON
|
|
proche de vous meurt du choléra, qu'est-ce que vous
|
a) ne sait pas
b) bruler tout le linge
|
1
|
0
|
|
allez faire de ses effets et de sa dépouille pour
éviter la
|
qu'il utilisait
c) le laver avec une
|
1
|
0
|
|
contamination d'autres personnes ?
|
solution stérilisante
d) le recouvrir d'un linge stérilisé au
préalable
|
1
|
0
|
|
|
avec un produit stérilisé
e) éviter de transporter le cadavre sur une
|
1
|
0
|
|
|
longue distance
f) éviter de transporter le cadavre dans une voiture
servant à
|
1
|
0
|
|
|
|
transporter des vivres
|
1
|
0
|
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Page 79 sur 90
Questionnaire sur l'insalubrité
Date Mairie No questionnaire
Ce questionnaire à but non fiscal vise à
apprécier le degré d'insalubrité de chacun des six(06)
quartiers suivants : (noms des quartiers).
Selon vous :
1 - concernant le contenu de fosses septiques
déversées en plein chaussée, quel est le classement des
quartiers ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité croissante ?
a ; b , c , d ; e ; f
2 - Au regard de l'incivisme vis-à-vis des déchets
(dépôts d'ordures en désordre le long des rues), quel est
le classement des quartiers ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité
croissante ?
a ; b , c , d ; e ; f
3 - Vu l'absence des canaux de conduite d'eau usées (rejet
des eaux sales en désordre), quel est le classement des quartiers
ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité croissante ?
a ; b , c , d ; e ; f
4 -Comment classifier les quartiers ci-dessus selon l'ordre
croissant du nombre de bidonvilles ?
a ; b , c , d ; e ; f
Liste des quartiers choisis pour les enquêtes sur
l'insalubrité
Yaoundé I
|
Etoa-méki
|
Nlongkak
|
Bastos
|
Etoudi
|
Emana
|
Olembé
|
Yaoundé II
|
Cité-verte
|
Carrière
|
Mbankolo
|
Nkomkana
|
Tsinga
|
Mokolo
|
Yaoundé III
|
Bonas
|
Ngoa-ékélé
|
Melen
|
Mvolyé
|
Obili
|
Barrière
|
Yaoundé IV
|
Ekounou
|
Emombo
|
Nvog Ada
|
Kondengui
|
Anguissa
|
Mvan
|
Yaoundé V
|
Essos
|
Nkolmesseng
|
Ngousso
|
Mfandena
|
Eleveur
|
Nkolfoulou
|
Yaoundé VI
|
Jouvence
|
Medong
|
Etoug-ébe
|
TKC
|
Simbok
|
Tam-tam
|
Yaoundé VII
|
Nkolbisson
|
Oyom abang
|
Etetack
|
Nkolnkoumou
|
Nkomassi
|
Ntougou
|
|