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étude caractéristique de la vulnérabilité au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de Yaoundé.


par Romuald Christial TCHEUTCHOUA
Université de Yaoundé 1 (Institut Supérieur des Sciences Environnementales) - Master en Sciences Environnementales 2018
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
*******
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR

MINISTRY OF HIGHER EDUCATION

*******

*******

HIGHER INSTITUTE OF
ENVIRONNEMENTAL SCIENCES (HIES)

INSTITUT SUPERIEUR DES SCIENCES ENVIRONNEMENTALES (ISSE)

MEMOIRE DE MASTER II

ETUDE CARACTERISTIQUE DE LA VULNERABILITE AU
CHOLERA DANS DES QUARTIERS INSALUBRES DE LA
VILLE DE YAOUNDE

Présenté et soutenu en vue de l'obtention du Master en Sciences Environnementales

Option : Santé Environnementale

Par
TCHEUTCHOUA Romuald Christial
Matricule : 058/HIES/M/16
Licencié ès Biologie

Sous l'encadrement de

Encadreur académique

Dr. NZOMO TCHEUNTA Joseph
Chargé de Cours, Université de Dschang

Encadreur professionnel
NIENIE LAHBON Hedwige (MSc)

Consultante Socio-environnementale

Année 2017/2018

DEDICACE

Page i sur 90

Je dédie ce travail à mes parents Papa FOSSI Nzogagne et Maman NOSSI Hélène ainsi qu'à mon oncle-tuteur TALLA Christophe

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire a été réalisé sous la direction et la supervision de Dr. NZOMO TCHEUNTA Joseph et l'encadrement technique de Mme NIENIE LAHBON Hedwige. Je leur exprime ici ma gratitude et mon admiration pour leur patience, disponibilité et compréhension, pour leurs instructions et esprits critiques qui m'ont permis d'aller au bout de cette étude.

Toutes les barrières financières qui semblaient s'opposer à l'atteinte de cet objectif ont été rompues grâce à la volonté, la générosité et l'endurance de mon oncle-tuteur TALLA Christophe.

Durant ces deux (02) années d'études, j'ai notamment apprécié la propreté du cadre de vie, le sérieux, la rigueur et la pertinence des enseignements offerts par l'Institut Supérieur des Sciences Environnementales (ISSE) de Nkolbisson ; les contributions de mes camarades de classe ont été d'une importance capitale pour la réalisation de ce mémoire, notamment celles de FOUTHE Ghislain et MOUAFFO Armel Gael.

J'exprime ma gratitude au Professeur Serge Hubert ZEBAZE TOGOUET ainsi qu'au Professeur Charles FOKUNANG pour leurs conseils et orientations qui m'ont permis de mieux cerner mon sujet de recherche.

J'exprime mes remerciements au Professeur JAZA FOLEFACK Achille Jean qui par son expertise et sa qualité d'enseignement m'a permis d'acquérir une base solide en analyses statistiques.

J'adresse ma reconnaissance à mes amis TENKU Lucas et TAKOUGANG Etienne, à mon cousin KAMELA Georges, à mes grands frères et grandes soeurs notamment NZOGANG Baudelaire, DAKAM Léontine et MALLA Hortense et bien d'autres membres de la famille qui ont contribué de près ou de loin à l'accomplissement de ce master.

J'adresse ici toute ma reconnaissance à l'égard de mon épouse KAPMEGNE Jacobine Sarielle car elle a toujours été auprès de moi et surtout pendant les moments les plus difficiles pour m'aider à reprendre le cours normale des choses.

A la fin de ce cycle de master constitué de deux (02) années de travail fastidieux, je ne saurais écrire un mot sans toutefois rendre GRACE au SEIGNEUR JESUS qui a une fois de plus tendu sa main de miséricorde sur moi afin que ce mémoire puisse arriver à son terme.

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ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ACF : Action Contre la Faim

AMPc : Adénosine Mono Phosphate cyclique

ANOVA : Analysis Of Variance

CDC : Centre for Disease Control

CERPLE : Centre Régional de Prévention et de lutte contre les Epidémies

CPC : Centre Pasteur du Cameroun

CNOUS : Centre National de Prévention et de lutte contre les Epidémies

CROUS : Centre National des Opérations des Urgences Sanitaires

C4 : Centre de Coordination et de lutte Contre le Choléra

DS : District de Santé

GPS : Global Positioning System

MINSANTE : Ministère de la Santé Publique

MSF : Médecin Sans Frontière

OMS (WHO) : Organisation Mondiale de la Santé

SPSS : Statistical Package for Social Sciences

TDR : Test de Diagnostic Rapide

UFC : Unité Formant Colonie

UNICEF : Fond des Nations Unies pour l'Enfance

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Facteurs de risque liés à l'occurrence du choléra (UNICEF, 2013). 14

Tableau II: Signes de différents niveaux de déshydratation (UNICEF, 2013). 19

Tableau VI: Principe de prévention du choléra (UNICEF, 2013). 19

Tableau VII: vaccination contre le choléra (UNICEF, 2013). 23

Tableau VIII: Répartition des sites d'étude. 36

Tableau IX: Répartition des réponse(s) trouvées par 100% des foyers enquêtés. 48

Tableau X: Nombre de coliformes fécaux obtenus selon le puits. 49

Tableau XI: Planification. 62

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Photographie électronique du Vibrio cholerae. 6

Figure 2: La Mort égorgeuse, Epidémie de choléra à Paris en 1832 par Heinrich Heine. 10

Figure 3: Symptôme de choléra et cas d'hospitalisation au cours de l'épidémie 2018 au

Cameroun. 11

Figure 4: Mécanisme d'action du vibrion cholérique. 13

Figure 6: Modes de contamination du choléra. 16

Figure 7: Différents moments de lavage de mains. 20

Figure 8: Etapes de lavage des mains. 21

Figure 9: Evolution annuelle de la notification des cas suspects de choléra et des décès entre

1971 et 2015 au Cameroun. 25

Figure 10: Tendance trimestrielle de la survenue des cas suspects de choléra au Cameroun (de

2010 à 2016). 26

Figure 11: schéma de la flotte téléphonique pour la surveillance des maladies au Cameroun. 29

Figure 12: Carte des sites d'étude. 36

Figure 13: Caractéristiques socioéconomiques. 44

Figure 14: Connaissance sur le choléra. 46

Figure 15: Comportement hygiénique. 47

Figure 16: Connaissances des précautions contre les selles et vomissures d'un cholérique. 48

Figure 17: Boites de pétri contenant les coliformes fécaux. 49

Figure 18: Répartition selon les vecteurs d'information courante sur choléra. 50

Figure 19: Répartition des indices de vulnérabilité. 50

Figure 20: Carte de la vulnérabilité liée aux connaissances sur le choléra. 51

Figure 21: Carte de la vulnérabilité liée aux comportements hygiéniques. 52

Figure 22: Carte de la vulnérabilité liée aux attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique. 53

Figure 23: Carte de la vulnérabilité socio-économique. 54

Figure 24: Carte de la vulnérabilité globale. 55

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Outils de collecte des données. 37

Photo 2: Outils d'analyse d'échantillons d'eau. 38

Photo 3: Collecte des données. 40

Photo 4: Analyse des échantillons au laboratoire. 42

Photo 5: Etat de l'environnement immédiat des populations enquêtées 42

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RESUME

Le choléra, préoccupation majeure en santé publique, n'est pas endémique dans la ville de Yaoundé au Cameroun mais une épidémie s'y est encore déclarée en 2018. Dans le cadre de la prévention, l'objectif de cette étude est de représenter de façon spatiale la vulnérabilité multicritères au choléra dans des quartiers insalubres ciblés de la ville de Yaoundé en vue de proposer un plan adéquat d'éducation sanitaire et environnementale durable.

Les enquêtes ont été conduites auprès de 210 (30X7) foyers. Ensuite, les analyses statistiques des données, nous ont permis d'observer que les femmes (60 %) ont été les plus disponibles à répondre à nos questions. La majorité des enquêtés vivent dans la débrouillardise et dans la sous-information sanitaire. Les connaissances des enquêtés sur le choléra restent variées et insuffisantes et leurs comportements hygiéniques et potentielles attitudes vis-à-vis d'un cholérique restent favorables à des contaminations. 40,96 % des foyers interrogés ne connaissent que 02 causes du choléra parmi les 05 causes proposées sur le questionnaire. La cause la plus connue c'est «manger sans laver les mains». 50, 96 % des foyers n'ont la connaissance d'aucune règle de précaution en ce qui concerne la manipulation des selles et vomissures d'un potentiel cholérique. Les analyses bactériologiques des échantillons d'eau de puits prélevés au quartier Bonamoussadi ont révélé la présence de nombreuses (en moyenne 537 UFC/100mL par puits) bactéries indicatrices de pollution fécale (E. coli), témoignant d'une mauvaise hygiène fécale. L'indice de vulnérabilité calculé selon la méthode utilisée par ACF (2012) varie de 1,86 à 4,5 sur une échelle de 0 à 5, avec plus de 88 % des indices situés entre 2,5 et 4,5. Quand à l'indice global de vulnérabilité, il va de 2,74 à 3,11.

Les résultats de cette étude, nous montrent que les quartiers insalubres de la ville de Yaoundé sont en général fortement vulnérables au choléra. La globalité de cette étude nous a permis d'obtenir une base de données matérialisée par une cartographie de la vulnérabilité. Enfin un plan d'éducation a été établi dans le but de prévenir de façon durable le choléra en particulier et les maladies diarrhéiques et du péril-fécal en général.

Mots clés : choléra, vulnérabilité, coliformes fécaux, éducation environnementale

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ABSTRACT

Cholera is a major concern in public health and is not endemic in Yaoundé city of Cameroon yet it has undergone another epidemic in 2018. In order to prevent a potential endemic situation, this study therefore aims to make a spatial representation of multi-criteria vulnerability to cholera in targeted dirty-environment neighborhoods in Yaoundé city in order to propose a convenient and sustainable strategy for sanitary and first-aid relief health education.

Surveys were conducted in 210 (30X7) households. After statistical analysis of the data, we observed that women (60 %) were the most available to answer our questions. The majority of respondents live in survival and lack of public health information. Interviewees' knowledge on cholera, hygiene as well as potential behavior in regard of cholera patients remains very poor, diverse and favorable of cholera contamination. 40.96 % of the interviewed households only know about 02 causes of cholera among the 05 causes proposed on the questionnaire. The best known cause was <eating without washing hands>. 50, 96 % of households were not aware of any caution regarding the handling of stool and vomit of a potential cholera patient. The bacteriological analyzes of the well water samples collected in the Bonamoussadi neighborhood revealed the presence of numerous (averagely 537 UFC/100mL) fecal pollution bacteria (E. coli). The vulnerability index computed with ACF method (2012) ranges from 1.86 to 4.5 on a scale of 0 to 5, with more than 88 % of indices between 2.5 and 4.5. For the overall vulnerability index, it ranges from 2.74 to 3.11.

The results of this study showed that the slums of Yaoundé city were generally highly vulnerable to cholera. The overall study provides a database which allowed us to draw vulnerability maps. Finally an environmental-health education plan was designed in order to sustainably prevent cholera in particular and diarrheal and fecal peril diseases in general.

Key words: cholera, vulnerability, fecal pollution bacteria, environmental education

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

ABBREVIATIONS ET ACRONYMES iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES PHOTOS vi

RESUME vii

ABSTRACT viii

TABLE DES MATIERES ix

INTRODUCTION GENERALE 1

Contexte général et justification 1

Problématique 2

Importance de l'étude 3

Questions de recherche 3

Question centrale 3

Question secondaires 3

Hypothèses 4

Hypothèse principale 4

Hypothèses secondaires 4

Objectifs 4

Objectif général 4

Objectifs spécifiques 4

CHAPITRE1 : REVUE DE LITTERATURE 5

1.1. Généralités sur le choléra 5

1.1.1. Causalité 5

1.1.2. Clinique du choléra 9

1.1.3. Physiopathologie du choléra 12

1.1.4. Facteurs de risque liés à l'occurrence du choléra 13

1.1.5. Voies de contamination et transmission du choléra 14

1.1.5.1. Habitat du vibrion cholérique 14

1.1.5.2. Modes de Transmission 15

1.1.6. Traitement du choléra 17

1.1.7. Prévention du choléra 19

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1.2. Le Choléra au Cameroun 23

1.2.1. Historique du choléra au Cameroun 23

1.2.2. Epidémie de choléra au Cameroun en 2018 26

1.2.3. Diversité des facteurs de risque du choléra au Cameroun : cas typique de la ville de Douala

27

1.2.4. Lutte contre le choléra au Cameroun 28

1.2.5. Plan national de riposte contre l'épidémie de choléra en 2018 30

1.2.6. Quelques insuffisances relevées dans ce plan 32

CHAPITRE 2: PRESENTATION DU LIEU DE STAGE, DE LA ZONE D'ETUDE ET DE

LA METHODOLOGIE 33

2.1. Présentation de la structure de stage 33

2.2. Zone d'étude 33

2.2.1. Situation géographique 33

2.2.2. Végétation et climat 34

2.2.3. Relief 34

2.2.4. Tissu urbain 34

2.2.5. Hydrographie 35

2.2.6. Sites d'étude 35

2.3. Matériel et méthodes 37

2.3.1. Matériel 37

2.3.2. Méthodes 38

2.4. Analyse des données 41

CHAPITRE 3 : RESULTATS 44

CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS 56

CONCLUSION GENERALE 65

RECOMMANDATIONS 66

PERSPECTIVES 66

BIBLIOGRAPHIE 67

ANNEXES 71

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INTRODUCTION GENERALE

Contexte général et justification

Le choléra est une affection hydrique qui constitue aujourd'hui un problème majeur de santé publique dans le monde. En 2016, 38 pays ont notifié un total de 132 121 cas de choléra, dont 2420 décès, soit un taux de létalité (TL) global de 1,8%. Bien que cela représente une diminution de 23% du nombre de cas notifiés par rapport à 2015 (172 454), le TL a plus que doublé en 2016 (0,8% en 2015). Des cas de choléra ont été notifiés par des pays dans toutes les régions du monde: 17 pays en Afrique, 12 en Asie, 4 en Europe, 4 dans les Amériques et 1 en Océanie (OMS, 2017). Les pays les plus touchés par cette affection sont ceux dont la structure sanitaire est faible, où le niveau socio-économique est bas, ou encore lorsqu'il y a des concentrations de populations dont les causes sont liées aux déplacements massifs tels que les guerres, les catastrophes naturelles et des famines (Neuvy, 1991). En 2018, le Cameroun a connu une épidémie de choléra donc le bilan s'élève à 158 cas suspects dont 14 confirmés et 11 décès, avec 02 régions en épidémie à savoir le Nord (75 cas, 10 décès) et le Centre (45 cas, 1 décès) et 4 régions à risque à savoir le Littoral, Extrême-Nord, Sud-ouest et le Sud (OMS, 2018) ; en ce qui concerne la région du Centre, la ville de Yaoundé a connu des cas de choléra au sein des districts de santé de Djoungolo et de la Cité verte.

La survenue d'une épidémie de choléra dans un environnement donné résulte de la conjonction d'un ensemble de facteurs liés à la bactérie et à l'environnement ainsi qu'au comportement humain et au degré d'immunité de la population humaine (WHO, 1996 ; Telesmanich et al, 2008). Legba et al (2017) ont montré qu'il existe une relation entre le choléra et les facteurs tels que la source d'approvisionnement en eau de boisson, le traitement de l'eau avant sa consommation, le contact avec un cholérique ainsi que la non observation du lavage des mains à l'eau courante et du savon. Au Cameroun par exemple (ville de Douala), des études ont montré l'influence des facteurs tels que l'approvisionnement insuffisant en eau potable, l'insuffisance du système d'évacuation des déchets liquides et solides et plus remarquablement les comportements hygiéniques et attitudes à risque des populations, facteurs qui varient considérablement d'un quartier à l'autre (Guévart et al, 2006). Ceci permet ainsi de nous prononcer sur l'idée d'une vulnérabilité diversifiée des populations face au choléra, composante indispensable, qui jusqu'ici n'a fait l'objet d'aucune étude détaillée au Cameroun et dont il importe d'intégrer dans les stratégies de lutte contre cette maladie.

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Problématique

Depuis le début des années 1970, le choléra en Afrique se manifeste dans deux types d'espaces dont les caractéristiques déterminent deux types d'approche opérationnelle. Il y a le choléra dans les camps de réfugiés ou de déplacés internes, puis le choléra en dehors des camps, appelé aussi dans le langage humanitaire le « choléra en milieu ouvert ».

La prise en charge du choléra a été assez codifiée par l'OMS et les Organisations Non Gouvernementales Internationales dont la plus engagée sur le sujet est Médecins Sans Frontière. Les guides de prise en charge du choléra élaborés par l'OMS (Rigby & Stasinopoulos, 2005) et par MSF (Venables & Ripley, 2002) sont le reflet de cette maîtrise de la gestion des cas de choléra dans les camps de réfugiés.

A la différence des camps de réfugiés, la gestion du choléra dans les « milieux ouverts » pose encore d'énormes difficultés aux acteurs de terrain. Les équipes de terrain n'ont aucune possibilité d'anticiper les périodes et les lieux des récurrences épidémiques, les facteurs de ces récurrences (tels que la vulnérabilité des populations) ne sont pas toujours connus de façon claire et irréfutable (Venables & Ripley, 2002).

L'éducation sanitaire sur les maladies du péri-fécal et diarrhéiques et celle relative aux pratiques d'hygiène générale resterait encore très mal appréciée dans de nombreuses localités (quartiers) du Cameroun vu l'hétérogénéité et l'insuffisance des dispositifs déployés par le gouvernement à cet égard ; ceci justifierait le fait que les facteurs humains liés à l'occurrence du choléra (connaissances générales sur le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis des cholériques) restent encore très sévères et diversifiés d'une localité (quartier) à une autre, créant ainsi une sévérité diversifiée de la vulnérabilité des populations au choléra, ce qui peut justifier l'hétérogénéité des cas de choléra au Cameroun et particulièrement dans la ville de Yaoundé en 2018. Les actions préventives prévues par le plan national de riposte contre le choléra au Cameroun en 2018 ne sont pas basées sur les niveaux de vulnérabilité des différentes populations (absence de cartographie de la vulnérabilité), ce qui a obligé le gouvernement à déployer beaucoup d'efforts tant en ressources financières qu'humaines comparativement au scénario envisageable s'il existait des cartes actualisées de vulnérabilité. Les mesures de prévention contenues dans ce plan (vaccination, sensibilisation) sont efficaces à une échelle de temps très réduite, pouvant permettre à cette maladie de faire des résurgences épisodiques voir même devenir endémique.

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Importance de l'étude

L'importance de cette étude se situe à plusieurs niveaux :

- Sur le plan scientifique, l'évaluation des niveaux de vulnérabilité au choléra fournira une base de données pour l'établissement d'un plan adéquat et plus efficace d'éducation sanitaire et environnementale à l'égard d'une lutte préventive; l'actualisation continue de cette évaluation permettra d'apporter une solution durable à la prévention non seulement du choléra mais aussi des autres maladies diarrhéiques et du péril-fécal ;

- Sur le plan économique, la cartographie de la vulnérabilité permet de mener des actions de prévention ciblées, contribuant ainsi à une réduction du budget alloué à cet égard ;

- Sur le plan éducatif, cette étude permettra de mieux connaitre les vecteurs de communication les plus sollicités par les populations ainsi que les aptitudes des populations à partager l'information afin de mieux adapter l'éducation sanitaire selon la population cible.

Questions de recherche Question centrale

Comment réduire la vulnérabilité des populations au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de Yaoundé ?

Question secondaires

De la question centrale ci-dessus découlent les questions suivantes :

- Quel est le niveau de connaissances générales ainsi que les comportements hygiéniques et potentielles attitudes des populations vis-à-vis du choléra ?

- Comment peut-on représenter les différents niveaux de vulnérabilité associée ?

- Quelle stratégie peut-on utiliser pour réduire de façon adéquate et durable les différents niveaux de vulnérabilité ?

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Hypothèses

Pour répondre à ces questionnements, nous nous servirons des hypothèses suivantes :

Hypothèse principale

Pour réduire de façon durable les niveaux de vulnérabilité des populations au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de Yaoundé, une représentation de cette vulnérabilité serait capitale.

Hypothèses secondaires

- Compte tenu de l'hétérogénéité des cas de choléra, les populations ont des connaissances insuffisantes et variables sur le choléra ainsi que des comportements et attitudes variables plus ou moins favorables à des potentielles contaminations ;

- Une cartographie permettrait de mieux représenter les différents niveaux de vulnérabilité associée ;

- Une stratégie adéquate (basée sur les niveaux de vulnérabilité) pour le changement continu de comportement permettrait de réduire ces vulnérabilités.

Objectifs

Objectif général

Le but de ce travail est d'étudier la vulnérabilité multicritères des populations vis-à-vis du choléra dans des quartiers insalubres ciblés de Yaoundé en vue de proposer une stratégie adéquate et durable pour réduire cette vulnérabilité.

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il s'agira de :

- Evaluer les niveaux d'applicabilité des connaissances générales ainsi que les comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis du choléra ;

- Cartographier les différents niveaux de vulnérabilité associée ;

- Proposer un plan adéquat et durable d'éducation sanitaire et environnementale.

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CHAPITRE1 : REVUE DE LITTERATURE

1.1. Généralités sur le choléra

1.1.1. Causalité

1.1.1. 1. Agent pathogène

Le choléra est causé par une bactérie appartenant à l'espèce Vibrio cholerae.

Il est en fait un bacille Gram négatif, incurvé, présentant un flagelle polaire unique qui lui confère une grande mobilité, mobilité caractéristique du genre Vibrio.

Vibrio cholerae est en effet un germe hydrique, qui existait bien avant d'infecter l'homme. On le retrouve essentiellement dans les eaux saumâtres, plutôt chaudes, par exemple dans les estuaires des fleuves d'Asie du Sud-est (Emch et al, 2008 ? Cowell, 2004).

Cependant, V. cholerae peut aussi survivre quelques temps dans l'eau douce et il peut résister au froid (Kirschner et al, 2008). En revanche, V. cholerae est tué par la chaleur, l'acidité et le chlore. Les V. cholerae présentent une grande diversité au niveau de leur couverture antigénique.

Il est ainsi possible de les identifier et de les classer en agglutinant les bactéries avec des sérums reconnaissant les différents antigènes à la surface des V. cholerae. C'est ainsi que plus de 200 sérogroupes ont été définis, dont seulement deux, O1 et O139 sont susceptibles de sécréter une toxine, appelée toxine cholérique, et ainsi de provoquer le choléra. Les autres souches, qui présentent les caractères biochimiques propres à l'espèce V. Cholerae mais ne sont pas agglutinées par les sérums anti-O1 et anti-O139, sont appelées V. cholerae non O1 non O139 (Crump et al, 2003 ; Magnusson ? Pegg, 1996). Elles peuvent toucher l'homme de manière sporadique mais n'ont, jusqu'ici, jamais été associées avec des épidémies de diarrhée grave chez l'homme. Cependant, même si elles ne provoquent pas d'épidémies de choléra, ces souches non O1 non O139 sont parfois à l'origine de quelques cas groupés de maladies diarrhéiques.

Au sein du sérogroupe O1, deux biotypes, appelés « classique » et « El Tor » ont été identifiés (Crump et al, 2003). Ils peuvent être différenciés par de nombreuses techniques biologiques telles que les tests d'hémolyse et d'hémagglutination, la susceptibilité à différents phages (virus attaquant les bactéries), la sensibilité à la polymixine B et la réaction de Voges-

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Proskauer. L'approche la plus récente passe par la recherche de gènes spécifiques de chaque biotype (par exemple tcpA, rtxC) (Dalsgaard et al, 2001).

Source : http://www.nature.com/nature/journal/v406/n6795/fig_tab/406469a0_F1.html.
Reprint License Number 2273550511527

Figure 1: Photographie électronique du Vibrio cholerae.

1.1.1. 2. Vibrio cholerae et son environnement naturel

A l'état naturel, V. cholérae se développe dans les eaux saumâtres (à la fois salées et alcalines), chargées de matières organiques et de plancton, telles qu'on peut en trouver dans les zones côtières, où l'eau douce provenant des cours d'eau se mêle à l'eau salée de la mer (Colwell, 2004). V. cholerae y colonise la surface de certaines algues ainsi que celle de copépodes, pouvant ainsi persister dans l'environnement en l'absence de l'homme pendant des périodes de temps prolongées. La survie de V. cholerae sur le plancton est à l'origine de quelques épidémies survenues après la consommation par l'homme de fruits de mer récoltés dans des zones côtières polluées par des matières organiques (Morris, 2003). Dans les réservoirs côtiers, les populations de V. cholerae vont fluctuer en fonction des conditions environnementales (Collins, 2003). Il a ainsi été montré, au Bengladesh, que la fréquence des cas de choléra augmentait lors de la saison chaude et humide, période pendant laquelle le plancton et les algues prolifèrent dans les eaux saumâtres (Cowell, 2004 ? Faruque et al, 2005).

Si inversement l'environnement devient défavorable, V. cholerae est capable de se transformer en une forme viable mais non cultivable (Colwell, 2000). Ainsi, en cas de déplétion en nutriments, de diminution de température, ou d'excès de salinité de l'eau, les bactéries ne sont plus détectées par des méthodes de culture habituelles, mais n'en demeurent pas moins potentiellement pathogènes (Cowell, 2000). Même si les liens entre V. cholerae et

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l'environnement apparaissent certains, l'évaluation des risques en fonction de l'écologie de V. cholerae est loin d'être évidente. Par exemple, lorsque des cas de choléra surviennent au sein de populations vivant en zone d'endémie, comment distinguer ce qui tient à l'écologie de V. cholerae, ce qui est relatif au comportement humain, ou ce qui est consécutif aux activités humaines sur l'écologie des zones d'endémie ?

Les liens existant entre les populations de V. cholerae, les caractéristiques physico-chimiques et biologiques de leur environnement naturel et l'activité humaine peuvent aussi nous amener à nous interroger sur les conséquences des changements environnementaux générés par l'homme à l'échelle de la planète et en particulier sur les conséquences médicales possibles du réchauffement de la planète (Didier, 2009).

Plusieurs études ont déjà mis en évidence les liens entre la fréquence des cas de choléra au Bengladesh, la température des eaux de surface dans le golfe du Bengale et l'abondance saisonnière des eaux en plancton (Cowell, 1996 ? Lobitz et al, 2000). Dans cette région du globe, où le choléra est endémique, un lien statistique a aussi été mis en évidence entre les variations d'incidence du choléra d'une année sur l'autre, et le phénomène d'oscillation australe (responsable du phénomène El Niño). L'oscillation australe est un vaste mouvement de bascule atmosphérique centré sur le Pacifique équatorial. La variation de pression atmosphérique s'accompagne dans les zones environnantes de fluctuations de la force du vent, des courants océaniques, des températures de la surface de la mer et des précipitations (Colwell, 1996).

1.1.1. 3. Phages VPIFÖ, CTXFÖ et souches pathogènes de V. cholerae

La capacité des souches de V. cholerae à provoquer le choléra chez l'homme dépend de la présence, dans leur génome de deux ensembles de gènes appelés îlots de pathogénicité (Waldor ? Mekalanos, 1996 ).

Le premier, appelé toxin coregulated pilus(TCP), contient les gènes responsables de la synthèse de facteurs permettant la colonisation des muqueuses par V. cholerae (Faruque, 2003). Les gènes contenus dans TCP codent en particulier pour la synthèse de filaments bactériens favorisant l'adhésion de la bactérie aux cellules intestinales humaines (Karaolis, 1998). Certains auteurs ont montré que cet îlot de pathogénicité est en fait le génome d'un bactériophage appelé VPIFÖ, qui se transmet d'un V. cholerae à un autre (Waldor ? Mekalanos, 1996). Le deuxième ensemble de gènes de virulence correspond lui aussi au génome d'un bactériophage, appelé phage CTXFÖ. Ainsi, l'acquisition des caractères

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pathogènes par V.cholerae serait le fruit de l'attaque de la bactérie par des éléments viraux capables d'y injecter leurs génomes (Waldor ? Mekalanos, 1996 ; Karaolis et al, 1999).

Dans la plupart des cas, l'attaque d'une bactérie par un bactériophage se traduit par la lyse de la bactérie. Le génome du phage est en effet multiplié puis de nouveaux phages sont formés grâce à l'équipement enzymatique de la bactérie, jusqu'à entraîner la destruction de l'hôte bactérien et la dispersion dans le milieu ambiant de milliers de copies des bactériophages. Dans d'autres cas, un équilibre est trouvé entre le phage et son hôte bactérien, et le génome du phage est simplement incorporé dans celui de la bactérie. La bactérie peut ainsi survivre tandis que le génome du phage peut être reproduit chaque fois qu'elle se divise (Didier, 2009).

Ce phénomène, qui aboutit à l'acquisition par une bactérie du génome d'un phage et lui permet donc de synthétiser les protéines codées par ce génome est appelé lysogénie. Il est à l'origine de l'acquisition de caractères pathogènes chez plusieurs bactéries et est connu depuis assez longtemps en pathologie humaine. C'est le cas en particulier de la scarlatine, une maladie infectieuse due à des Streptocoques exprimant une toxine provenant de phages. C'est aussi grâce à la lysogénie que certaines souches de V. cholerae échappent à la destruction par les phages VPIFÖ et CTXFÖ et incorporent les gènes dans leur génome, les gènes de ces phages qui vont rendre la bactérie plus virulente pour l'homme.

L'action conjuguée de ces deux phages confère, en effet, à V. cholerae un ensemble de caractères de virulence, incluant des facteurs favorisant sa fixation sur la muqueuse intestinale et une toxine provoquant les symptômes du choléra (Didier, 2009).

Cependant, le cas du phage VPIFÖ et du phage CTXFÖ présente une particularité tout à fait tunique. En effet, le phage CTXFÖ ne peut se fixer que sur les V. cholerae que s'ils possèdent un récepteur spécifique. Or ce récepteur n'est pas codé par un gène issu du patrimoine génétique initial de V. cholerae, mais par un gène provenant du génome de CTXFÖ. Ainsi, et c'est la première fois que cela était mis en évidence, le phage CTXFÖ code pour un récepteur permettant au phage CTXFÖ de venir incorporer son génome à celui de V. cholerae (Bompangue, 2009).

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1.1.2. Clinique du choléra

La clinique du choléra est très simple à comprendre dès lors que l'on connaît le rôle majeur joué par la toxine cholérique dans les mouvements ioniques et hydriques de l'organisme d'un sujet infecté (Didier, 2009).

Après une incubation variant de quelques heures à cinq jours, les symptômes, essentiellement diarrhée et vomissements, apparaissent brutalement. Le signe clinique le plus caractéristique est la diarrhée très abondante, hydrique, pratiquement sans matières fécales, d'odeur fétide et d'aspect grisâtre avec des particules blanchâtres en suspension, décrite sous le terme « eau de riz » (eau obtenue après cuisson du riz). Les vomissements peuvent aussi être abondants, hydriques et alcalins. Dans la forme classique chez l'adulte, les pertes hydriques atteignent rapidement 0,5 à 1 litre par heure, entraînant rapidement un tableau de déshydratation sévère. Diarrhée et vomissements peuvent être accompagnés de crampes musculaires, de douleurs abdominales, mais pas de fièvre. Les autres signes du choléra sont secondaires à la déshydratation et varient selon son importance : soif (pertes de 3 à 5 % du poids du corps), hypotension orthostatique, tachycardie, début de pli cutané (5 à 8 %), pouls filant, hypotonie oculaire, plis cutané marqué (fontanelle déprimée chez l'enfant), altération de l'état général et troubles de la vigilance (à partir de 10 %), coma et convulsions (Didier, 2009).

La déshydratation s'accompagne d'une anurie, qui ne se corrigera que si le patient est correctement réhydraté. De nombreux patients peuvent aussi présenter des signes d'acidose métabolique avec des signes respiratoires tels qu'une dyspnée de Kussmaul.

Dans sa forme la plus aiguë, le patient décède en quelques heures d'un choc hypovolémique, parfois même avant d'avoir extériorisé la diarrhée.

Plusieurs complications, généralement liée à un traitement inadéquat peuvent aussi survenir. Il peut s'agir d'insuffisance rénale organique liée à une hypotension prolongée en rapport avec une correction trop tardive ou insuffisante de la déshydratation. D'autres patients peuvent présenter une hypoglycémie plus ou moins sévère selon les cas ou une hypokaliémie, en particulier lorsque la réhydratation est menée avec des solutés non appropriés (Sack et al, 2004). Des fausses couches ou des accouchements prématurés peuvent survenir chez les femmes enceintes à la suite d'une hypoperfusion placentaire (Sack et al, 2004).

Notons dès maintenant que la survenue brutale, dans un contexte épidémique, de cette maladie qui va toucher des personnes initialement en parfaite état de santé apparente et

modifier leur aspect radicalement, en seulement quelques heures, a de quoi effrayer le commun des mortels. La déshydratation aiguë transforme les victimes en une caricature desséchée de leur propre apparence initiale. Les troubles respiratoires et l'agonie peuvent s'accompagner d'une cyanose donnant une couleur bleue à la peau, et de troubles neurologiques, évoquant un phénomène de possession (Didier, 2009).

Source: http://www.amicale-genealogie.org/Histoires temps-passe/Epidemies/chol03.gif

Figure 2: La Mort égorgeuse, Epidémie de choléra à Paris en 1832 par Heinrich Heine.

Le choléra est une maladie extrêmement virulente. La brève période d'incubation, de deux heures à cinq jours, est un facteur qui renforce la dynamique potentiellement explosive des épidémies. Touchant les enfants comme les adultes, on peut en mourir en quelques heures. Au cours du choléra, V. cholerae est éliminé pendant 5-10 jours en très fortes quantités dans les selles aqueuses des patients (parfois 10-20 l/ jour). Les porteurs sains, très nombreux au cours des épidémies, sont un important vecteur de propagation du choléra. La dose infectante est élevée chez les personnes sans facteur de risque, notamment à cause de l'acidité gastrique (>108 bactéries).

Il existe cependant deux (02) formes cliniques du choléra à savoir la forme asymptomatique et la forme symptomatique.

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Formes asymptomatiques : 80 %

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Environ 80 % des sujets infectés par V. cholerae ne manifestent aucun symptôme, bien que le bacille soit présent dans leurs selles pendant 1 à 10 jours après l'infection et soit

éliminé dans l'environnement, où il peut potentiellement infecter d'autres personnes.

Formes symptomatiques

Pour ceux qui manifestent des symptômes, ceux-ci restent bénins à modérés dans 75 % des cas, tandis que 25 % des cas peuvent développer une diarrhée aqueuse aiguë, s'accompagnant de déshydratation sévère : Formes gastro-intestinales mineures: 18 % ; Formes gastro-intestinales modérées: 5 % ; Choléra sévère: 2 % (UNICEF, 2013).

Selles et vomissures d'un

cholérique (Source : Solidarités Images d'hospitalisation des cas de choléra pendant

internationales, 2014) l'épidémie de 2018 (Sources : borgenmagazine.com et camer.be)

Figure 3: Symptôme de choléra et cas d'hospitalisation au cours de l'épidémie 2018 au Cameroun.

Le choléra est une maladie strictement humaine entrainant une diarrhée avec une déshydratation aiguë. Après une courte incubation (quelques heures à 5 jours), la maladie débute par une diarrhée fécaloïde, puis aqueuse sans fièvre, associée à des douleurs violentes épigastriques et abdominales, des vomissements en fusée.

La diarrhée devient incoercible (diarrhée en « eau de riz »), déshydratation aiguë avec hypothermie, et collapsus cardio-vasculaire.

La déshydratation peut atteindre 15 litres d'eau / jour et est ainsi responsable de la gravité de la maladie.

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Formes graves

- Période d'incubation : 2 à 3 jours en moyenne (extrême : quelques heures à 7 jours)

- Début brutal, sans prodromes

- Evacuation intestinale, abondante normale, puis diarrhéique

- Selles aqueuses, incolores, riziformes, d'odeur fade, afécales

- Fréquence: 50 à 100 selles liquides par jour

- Vomissements suivent la diarrhée, même caractère que les selles (UNICEF, 2013).

1.1.4. Physiopathologie du choléra

Les vibrions sont absorbés par voie orale avec l'eau de boisson ou les aliments après contact direct avec des patients ou des porteurs sains. L'acidité gastrique protège partiellement de la contamination. Les bactéries qui arrivent dans la lumière de l'intestin grêle se multiplient alors et traversent la couche de mucus tapissant la muqueuse intestinale (UNICEF, 2013).

Les bactéries adhèrent intimement à la bordure en brosse des entérocytes qui interagissent à des récepteurs inconnus.

Le syndrome diarrhéique est dû à la sécrétion in situ d'une exotoxine protéique qui entraîne une fuite d'eau et d'électrolytes. Cette toxine, protéine thermolabile se fixe au récepteur glycolipidique de la membrane des entérocytes. Une augmentation de l'AMPc intracellulaire provoque l'excrétion anormale d'ions sodium et la fuite hydrique.

- Le lipopolysaccharide (LPS) jouerait aussi un rôle dans la colonisation de l'épithélium intestinal et dans la pathogénie de la maladie, peut-être par production de cytokines par l'épithélium. Le LPS est un antigène protecteur majeur induisant l'apparition d'anticorps vibriocides protecteurs (UNICEF, 2013).

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Source : Adapté des CDC

Figure 4: Mécanisme d'action du vibrion cholérique. 1.1.4. Facteurs de risque liés à l'occurrence du choléra

Les liens entre le choléra et l'eau n'ont été mis en évidence qu'au cours de la troisième pandémie qui débuta en 1841 et qui reprit, pratiquement à l'identique le trajet de la pandémie précédente.

Ce fut un médecin londonien, John Snow, qui en 1849, publia une théorie faisant de l'eau le vecteur du choléra. Il expliqua que le choléra ne pouvait être transmis par voie aérienne, car la maladie ne touchait pas les poumons. Mais sa théorie fut ignorée ou attaquée par beaucoup de médecins, parce qu'il n'était pas en mesure de mettre en évidence le « poison» dans l'eau. Ce ne fut que lorsqu'une deuxième vague épidémique de la même pandémie toucha à nouveau Londres que John Snow put démontrer le bien fondé de sa théorie. Il cartographia les cas de décès par choléra et vit que ceux-ci se concentraient dans certains quartiers, puis, comparant des populations s'approvisionnant à différents points d'eau, il démontra que le risque de décéder par choléra était bien plus fort chez les personnes s'approvisionnant à une pompe de Broad Street que chez les autres habitants du quartier se fournissant sur un autre réseau d'adduction (Snow, 1855).

Il communiqua ses conclusions aux autorités municipales. La pompe incriminée fut neutralisée et le nombre de cas diminua rapidement (pour être tout à fait exact, dans une publication récente, il est dit que la décroissance des cas avait débuté avant la neutralisation de cette pompe (Pharoah, 2004)). A cette époque, deux compagnies approvisionnaient le quartier, l'une puisait une eau relativement saine, l'autre, dont les zones de pompage étaient

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plus en aval, puisait une eau contaminée par les égouts de la ville. Bien que depuis1852, un texte contraigne les producteurs d'eau à la filtrer avant de la distribuer, un ingénieur de la compagnie avoua que l'eau était pompée directement dans la Tamise et distribuée telle quelle.

Tableau I: Facteurs de risque liés à l'occurrence du choléra (UNICEF, 2013).

Facteurs de
risque de
transmission


·
·
·
·


·


·

Accès et utilisation impropres de l'eau et/ou surveillance et entretien limités de la qualité d'eau

Défécation à l'air libre, manque d'accès à un système d'assainissement adéquat et mauvaise utilisation de ce système

Mauvaises pratiques d'hygiène (lavage des mains, préparation sûre des repas)

Lieux surpeuplés : taudis urbains denses, camps de réfugiés ou de personnes déplacées, institutions (écoles, prisons), rassemblements de population (mariages, enterrements)

Poussées saisonnières : propagation accrue pendant la saison sèche en raison de la pénurie d'eau ou pendant la saison humide en raison des crues et de la contamination des sources d'eau

Déplacement ou mouvement de population

Facteurs de


·

Faible immunisation au choléra (enfants et environnements non

risque de

 

endémiques)

contraction
de la forme
sévère de la


·

Conditions sous-jacentes : malnutrition, vieillesse, jeune âge, grossesse, maladies chroniques, Sida, faible acidité gastrique (personnes âgées, nourrissons, personnes prenant des antiacides ou des inhibiteurs de l'acide

maladie et

 

gastrique), groupe sanguin O

de décès


·

Absence d'accès à une détection rapide et à un traitement adapté (y compris lié à des connaissances et convictions individuelles

1.1.5. Voies de contamination et transmission du choléra

1.1.5.1. Habitat du vibrion cholérique

V. cholerae est une bactérie saprophyte retrouvée dans l'environnement, particulièrement dans les eaux saumâtres des estuaires, les lits des fleuves et au contact du zooplancton (copépodes), des algues marines et des plantes aquatiques dans la plupart des zones côtières des régions tempérées ou tropicales du monde.

La bactérie peut contaminer les fruits de mer et l'intestin des poissons. Elle survit pendant 50 jours dans l'eau de mer à 5-10°C, 10-12 jours à 30-32°C, expliquant son existence saprophytique et sa persistance limitée aux zones intertropicales.

Les souches de sérovar O1 (LPS) semblent particulièrement être adaptées à l'intestin humain, et l'Homme constitue ainsi le principal réservoir de vibrions cholériques (on dénombre 108 a 109 germes dans 1 ml d'excréta de personnes malades de choléra).

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1.1.5.2. Modes de Transmission

La voie prédominante et la plus importante de transmission du choléra est de type fécal-oral.

Lors d'une épidémie, la seule façon de contracter le choléra consiste à avaler un produit (en général de l'eau ou des aliments) qui a été contaminé par des matières fécales contenant la bactérie V. cholerae. Par conséquent, éliminer l'ingestion de matières fécales permet d'enrayer complètement la propagation du choléra et d'éviter l'infection.

D'autres facteurs de risque fréquemment cités sont également à l'origine de sa transmission:

- Par exemple, le fait de se rassembler pour l'enterrement de victimes du choléra ne suffit pas pour contracter la maladie ; les participants sont infectés par consommation de nourriture et/ou de boissons préparées par des personnes dont les mains ont été contaminées par des matières fécales contenant la bactérie V. cholerae.

- Le choléra s'attrape parfois en mangeant des fruits de mer insuffisamment cuits qui ont accumulé des bactéries V. cholerae dans leur environnement naturel.

De ce fait dire que la transmission du choléra ne s'effectue de « personne à personne », comme on le fait parfois, peut induire en erreur, le sens de cette expression variant selon les auteurs. Le choléra ne se transmet pas par voie aérienne ou du fait d'une étroite proximité avec une personne infectée ; la transmission emprunte la voie fécale-orale, que son vecteur soit l'eau, la nourriture, les mains ou d'autres moyens (vomissures, diarrhée aqueuse). Une fois plusieurs personnes infectées, la propagation de la maladie peut être accélérée, en fonction du degré de surpeuplement et des pratiques en matière d'assainissement, d'eau et d'hygiène (UNICEF, 2013).

En considérant le choléra comme une maladie caractéristique du péri oro-fécal mais aussi d'origine environnementale, les voies de contamination peuvent être de deux(02) types : hydrique (contamination de l'eau par les fèces ou vomissures ou pérennité de l'agent pathogène) ou interhumain (maladie des mains sales).

a) Transmission hydrique

La contamination peut être directe par l'ingestion d'eau contaminée qu'elle soit douce (points d'eau) ou saumâtre (estuaires). Cette voie est prépondérante lorsque l'eau

devient rare et entraine des flambées épidémiques de par l'ampleur de la population humaine touchée simultanément.

Elle peut être indirecte par l'ingestion des produits marins tels que les poissons, et les crustacées. Cette voie offre la possibilité d'exportation de la maladie dans les zones non contaminées. Le nettoyage d'aliments (en particulier légumes) ainsi que la préparation de boissons ou d'aliments à base d'eau contaminée sont aussi une voie de transmission de l'agent pathogène. Dans les zones endémiques présentant un caractère environnemental particulier (Bangladesh), l'eau de baignade a été aussi incriminée (Sack et al, 2003).

b) Transmission interhumaine directe

Elle existe dans des contextes particuliers. La promiscuité importante dans une communauté favorise cette voie de contamination.

Les mains sales sont aussi à l'origine de la dissémination de la pathologie lors des rites funéraires, spécialement quand les personnes participent à la toilette du cadavre et/ou à la préparation de la nourriture (Janny, 2004).

Certaines traditions villageoises imposent des autopsies sur les cadavres avant inhumation, ce qui constitue une voie de transmission certaine.

Indirecte

Directe

Source : solidarités internationales, 2014.

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Figure 5: Modes de contamination du choléra.

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1.1.6. Traitement du choléra

Le choléra est une maladie facile à traiter. On peut guérir jusqu'à 80% des sujets atteints en leur administrant rapidement les sels de réhydratation orale (sachet standard de SRO OMS/UNICEF). En cas de déshydratation très sévère, la perfusion de liquide par voie intraveineuse s'impose.

Ces patients nécessitent également des antibiotiques adaptés pour raccourcir la durée de la diarrhée, diminuer les quantités de liquide de réhydratation nécessaires et écourter la durée de l'excrétion des bacilles. On ne recommande pas l'administration de masse des antibiotiques, car elle n'a aucun effet sur la propagation de la maladie et contribue à renforcer les résistances (UNICEF, 2013).

Le traitement du choléra est basé sur la réhydratation d'urgence, par voie veineuse, pour compenser les pertes hydro-électrolytiques massives observées chez certains patients.

Elle s'effectue en deux phases :

i) l'apport de liquides pour remplacer le volume déjà perdu, et

ii) le maintien de l'hydratation pour remplacer les pertes de fluides en cours.

- Le Soluté de Ringer Lactate (SRL) est préféré à une solution de chlorure de sodium isotonique parce que le soluté comprend une base (lactate) pour corriger l'acidose métabolique ainsi que les pertes de potassium pendant le choléra.

- Le débit de la perfusion intraveineuse recommandé chez les patients sévèrement déshydratés est de 100ml/kg en 3 heures, 30ml/kg pendant les 30 premières minutes et 70 ml/kg pendant les 2 1/2 heures suivantes.

- La durée de la réhydratation est doublée chez les patients de moins d'un an ou en cas de malnutrition.

- Les pertes continues, qui peuvent être surveillées au mieux en utilisant un lit de cholérique, doivent être également remplacées, préférablement avec des SRO

L'objectif de la phase de maintien est de préserver le statut d'hydratation normal en remplaçant les pertes continues. Pour cette phase du traitement, l'administration par voie orale est privilégiée avec des volumes correspondant aux pertes. L'état d'hydratation du patient doit être surveillé parce que certains patients ayant des pertes excessives ne peuvent suivre le rythme avec des SRO seulement. S'ils deviennent à nouveau déshydratés, il leur faudra des

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intraveineuses avec les mêmes méthodes que celles données à l'origine. Ensuite, ils peuvent continuer avec les SRO (UNICEF, 2013).

1.1.6.1. Préparation de la solution de réhydratation orale

Ø Ingrédients/matériels

- savon et eau potable pour laver les mains

- un récipient propre pouvant contenir 1 litre d'eau au moins

- un ustensile propre pour mélanger la solution

- un gobelet propre pour boire ou une cuillère propre pour donner la solution de

réhydratation à l'enfant

- 1 litre d'eau potable

- un sachet de réhydratation orale

Ø Instructions

- laver les mains avec de l'eau potable et du savon

- ajouter 1 litre d'eau potable dans un récipient propre

- versez le sachet de réhydratation orale dans l'eau

- mélanger avec un ustensile propre jusqu'à disparition complète de la poudre

blanche

- utiliser un gobelet ou une cuillère propre (pour un enfant) pour faire boire la

solution de réhydratation orale (UNICEF, 2013).

1.1.6.2. Soins à apporter aux personnes souffrant de diarrhée pendant une épidémie de choléra

Préparez et donnez immédiatement une solution de réhydratation orale aux personnes souffrant de diarrhées aqueuses.

Préparez une solution de réhydratation orale pour que la personne malade du choléra puisse la boire par petites gorgées pendant son trajet jusqu'à l'établissement de santé le plus proche.

Allez immédiatement à l'établissement de santé, au centre de traitement du choléra le plus proche ou consultez un professionnel de la santé de la communauté (UNICEF, 2013).

Tableau II: Signes de différents niveaux de déshydratation (UNICEF, 2013).

Hydratation adéquate

Déshydratation modérée

Déshydratation grave


·

Aucune soif


·

Agitation et irritabilité


·

Léthargie et perte de


·

La peau se rétracte


·

Yeux enfoncés dans les

 

conscience

 

normalement lorsqu'on la

 

orbites


·

Bouche et langue très sèches

 

pince


·

Bouches et langue sèches


·

La peau se rétracte très


·

Miction normale


·

Soif accrue

 

lentement lorsqu'on la pince


·

Pouls solide

 
 
 
 
 
 


·

La peau se rétracte lentement lorsqu'on la pince

 

(formant une sorte de soulèvement)

 
 


·

Miction réduite


·

Pouls filant ou absent

 
 


·

Nourrissons : larmes réduites, fontanelles déprimées


·


·

Pression artérielle basse Miction minimale ou absente

1.1.7. Prévention du choléra

Tableau III: Principe de prévention du choléra (UNICEF, 2013).

Principe le plus important pour prévenir la transmission du choléra

Maintenir les matières fécales à distances de l'eau et des denrées alimentaires et éliminer les bactéries cholériques qui ont contaminé les aliments ou l'eau avant leur consommation.

1.1.7.1. Eau potable

L'eau potable : C'est une eau ayant des caractéristiques microbiennes, chimiques et physiques qui répondent aux directives de l'OMS ou aux normes nationales relatives à la qualité de l'eau de boisson. L'OMS définit l'eau potable comme celle dont la consommation est sans danger pour la santé. Pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire à des normes relatives aux paramètres organoleptiques (odeur, couleur, saveur), physico-chimiques (température, potentiel d'hydrogène etc.), microbiologiques (coliformes fécaux et totaux, streptocoques fécaux etc....), des substances indésirables et toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb, hydrocarbures) (UNICEF, 2015).

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Plusieurs moyens sont recommandés pour désinfecter l'eau et la rendre potable, limitant ainsi la transmission du choléra. Sur le long terme, la solution pour endiguer le choléra (qui sera bénéfique pour toutes les maladies transmises par voie féco-orale) réside dans le développement économique et l'accès universel à l'eau potable et à des services d'assainissement, un aspect crucial pour la prévention des épidémies et du choléra endémique.

1.1.7.2. Le lavage des mains

Le lavage des mains avec de l'eau potable et du savon est une façon de prévenir la propagation du choléra : le savon contribue à éliminer la saleté et les germes du choléra des mains, et les gens peuvent ainsi aider à se protéger et protéger leur famille en se lavant les mains fréquemment. Les mains non lavées (ou mal lavées) peuvent disséminer les germes du choléra aux aliments, à l'eau, et à des surfaces domestiques pouvant être touchées par d'autres (Solidarités internationales, 2014).

Quand se laver les mains ?

Source : Solidarités internationales, 2014.

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Figure 6: Différents moments de lavage de mains.

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Comment se laver les mains ?

Source : Solidarité Internationales, 2014
Figure 7: Etapes de lavage des mains.

1.1.7.3. Mesures pour la gestion de l'environnement

Les mesures visant les conditions environnementales sont les suivantes:

- le développement des systèmes d'adduction d'eau par canalisations raccordés à des installations de traitement (chloration);

- des interventions au niveau des ménages (filtration de l'eau, désinfection chimique ou solaire de l'eau, conteneurs sûrs pour la conservation de l'eau);

- la construction de systèmes pour l'évacuation des eaux usées et de latrines.

La plupart de ces interventions nécessitent des investissements importants sur le long terme, s'accompagnent de coûts de maintenance élevés et sont difficiles à financer et à pérenniser dans les pays les moins développés, là où elles sont par ailleurs les plus nécessaires (UNICEF, 2013).

1.1.7.4. Hygiène pour l'élimination des selles

- Lavez-vous ainsi que vos enfants, et lavez la literie, les vêtements et les couches avec du savon et de l'eau au moins 30 mètres de tout plan d'eau.

- Les chiffons utilisés pour faire le ménage doivent être lavés quotidiennement avec du savon et séchés à l'air avant toute réutilisation.

- Les matelas peuvent être désinfectés en les laissant bien sécher au soleil.

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- Nettoyez le linge de maison et la literie ayant été en contact avec une personne souffrant du choléra avec un mélange composé d'1 dose d'eau de Javel pour 100 doses d'eau.

- Utiliser des latrines ou enterrer les selles au moins 30 mètres de tout plan d'eau (UNICEF, 2013).

1.1.7.5. Règles de sécurité lors des rites funéraires

Lors des épidémies de choléra, il est parfois nécessaire de suspendre temporairement ou d'adapter certaines pratiques traditionnelles et locales afin de minimiser les risques de transmission lors des cérémonies, risques parmi lesquels :

- Les dépouilles de personnes décédées de choléra présentent un risque de transmission dû principalement aux pertes de liquides corporels qui contiennent des concentrations importantes de la bactérie du choléra.

- Les membres de la famille qui préparent le corps avant sa présentation et son inhumation peuvent également participer à la préparation du repas donné à l'occasion des obsèques.

- Lors de ces rassemblements communautaires, de la nourriture est souvent proposée à un grand nombre de personnes et il arrive que les mesures d'hygiène alimentaire appropriées ne soient pas respectées.

- Les aliments préparés peuvent fournir un milieu de culture pour la bactérie du choléra. - Certaines pratiques funéraires courantes qui consistent à opérer, toucher ou embrasser la personne décédée facilitent la transmission.

- Les personnes qui parcourent de grandes distances pour assister à des obsèques peuvent contracter la maladie et transmettre le choléra à d'autres régions du pays une fois de retour chez elles (Solidarités Internationales, 2014).

1.1.7.6. Vaccination contre le choléra

Il existe actuellement 3 vaccins anticholériques oraux (VCO) préqualifiés par l'OMS: Dukoral®, ShancholTM, et Euvichol®. Pour les 3 vaccins, 2 doses sont nécessaires pour conférer une protection complète.

Dukoral® est administré avec une solution tampon qui nécessite, pour les adultes, 150 ml d'eau potable. L'accès à l'eau potable étant souvent limité dans les zones touchées par une épidémie de choléra, Dukoral® est principalement utilisé chez les voyageurs. Il confère une protection d'environ 65 % pendant 2 ans.

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ShancholTM et Euvichol® sont essentiellement le même vaccin produit par deux fabricants distincts. Leur administration ne requiert pas de solution tampon, ce qui les rend plus faciles à administrer à un grand nombre de personnes dans des situations d'urgence. Il convient de respecter un délai minimum de 2 semaines entre les 2 doses de ces 2 vaccins. Toutefois, 1 dose du vaccin conférera déjà une certaine protection avant l'administration ultérieure de la seconde dose.

Les personnes vaccinées avec ShancholTM ou Euvichol® bénéficient d'une protection d'environ 65% pendant les 5 années qui suivent la vaccination dans les zones endémiques. La diminution de la circulation de V. cholerae dans la population du fait de la réduction du nombre de personnes atteintes de la maladie contribue à réduire encore davantage le choléra dans la population. On parle pour cette protection supplémentaire de protection collective (République d'Haïti, 2016).

Tableau IV: vaccination contre le choléra (UNICEF, 2013).

Vaccination : un moyen de défense conseillé

Il est recommandé aux gouvernements, à l'OMS et aux partenaires de réfléchir ensemble à l'éventualité d'utiliser les vaccins anticholériques oraux de manière préventive dans les zones endémiques, les zones à risque et les contextes humanitaires, ainsi que de manière récréative lors des épidémies. Quelle que soit la situation, le processus décisionnel doit reposer sur une

évaluation solide risques.

La vaccination ne se substitue ni à la nécessité d'améliorer l'éducation relative aux questions
de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, ni à celle de diagnostiquer rapidement et de
prendre en charge convenablement les patients contaminés. Elle ne doit pas faire oublier
l'attention permanente qu'il convient d'apporter aux maladies diarrhéiques d'une autre
origine, qui demeurent une cause majeure de mortalité infantile dans l'ensemble des pays en
développement.

1.2. Le Choléra au Cameroun

1.2.1. Historique du choléra au Cameroun

Le Cameroun a vécu en 1971 à Douala (DUTERTRE, 1972) une première épidémie qui a profondément marqué les mémoires. Historiquement, le pays a enregistré de très grandes flambées épidémiques. En effet, au cours des 44 années successives (1971 à 2015), le Cameroun a enregistré au moins un cas suspect de cholera chaque année exception faite de

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l'année 2008. Durant cette période, plusieurs flambées épidémiques ont été enregistrées dont les plus importantes statistiquement parlant sont celles de 1998 avec près de 30 195 cas de choléra notifiés et en 2010- 2011 avec 23 152 cas de choléra. Hormis ces deux dates, la figure 9 montre qu'on a des pics de plus faible amplitude en 1991, 1996, 2004 et 2014. Aussi, les régions septentrionales du pays payent le plus lourd tribut à cette maladie.

Les épidémies de 2000 (29 décès pour 123 cas), de 2003 (36 décès pour 213 cas) et de 1991 (440 décès pour 4026 cas) avec des létalités d'au moins 10 % donc plus de 10 fois le seuil acceptable (<=1 %) ont été parmi les plus meurtrières.

En 2010, une épidémie s'est déclarée au Cameroun affectant environ 10,741 personnes avec 650 décès. Les régions les plus touchées étaient l'Extrême Nord avec 9406 cas et 600 décès, le Nord avec 511 cas et 24 décès et le Littoral avec 457 cas et 12 décès. Concernant les autres régions, le Sud-ouest enregistra 336 cas avec 13 décès, le Centre enregistra 30 cas avec 1 décès, l'Adamaoua enregistra 1 cas avec 0 décès, l'Est, le Nord-ouest, l'Ouest et le Sud n'ont pas enregistré de cas de choléra en 2010. A la suite des efforts du gouvernement et de ses partenaires tel que la Croix Rouge, l'épidémie a été maitrisée dans la partie septentrionale du pays, ce qui a conduit à l'enregistrement de 0 cas durant les 3 dernières semaines de 2010 et durant la première semaine de 2011.

Mais dès la première semaine de 2011, les cas de choléra se sont multipliés dans presque partout au Cameroun. La situation s'est aggravée à partir de la septième semaine de 2011, ou 17 cas de choléra ont été soudainement enregistrés à Yaoundé ainsi que dans d'autres localités de la région du Centre. Dès lors, le nombre de cas progressa dans la région du centre jusqu'à atteindre 687 cas avec 43 décès en fin Mars 2011.

Le Ministère de la santé publique et l'OMS confirmèrent ainsi l'évolution rapide de l'épidémie dans la ville de Yaoundé et ses environs. En fait, 16 des 29 districts de santé dans la région du centre ont enregistrés chacun au moins 1 cas de choléra ; les districts les plus affectés étaient Nkoldongo et Cité Verte. Les districts de santé de Mokolo Elobi, de Melen et d'Etoudi Abattoir, tous situés dans Yaoundé, étaient les plus affectés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé (CHUY) avait reçu le plus grand nombre de cas dans toute la région du Centre, avec la plupart des cas en état de déshydratation sévère, ce qui a permis d'expliquer le taux de létalité élevé dans la région du Centre durant l'épidémie. L'âge moyen des personnes touchées par l'épidémie était de 28 ans, indiquant ainsi que l'épidémie a affecté

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en majorité les jeunes. Les autres régions du pays ont aussi enregistré un nombre total de 2391 cas en fin Mars 2011 (International Red Cross and Red Crescent Societies, 2011).

S'agissant de l'évolution dans le temps, le choléra évolue de manière cyclique. Les épidémies surviennent généralement au cours du troisième trimestre caractérisée par la saison des pluies dans les régions septentrionales. Entre 2010 et 2016, les pics de notification sont observés durant le Trimestre 3. Des mesures de préparation peuvent ainsi être mises en oeuvre avant la période à haut risque pour limiter la survenue de grandes épidémies et assurer une gestion efficace des flambées épidémiques.

Les régions du Sud, de l'Est et de l'Adamaoua enregistrent peu de cas suspects de choléra au cours des dernières années. Depuis l'épidémie de 2011, ces régions prises ensemble ont notifié seulement douze cas suspects de cholera ce qui est à peine supérieur au nombre de cas enregistrés en 2016 dans la seule région de l'Extrême-Nord. La région du Nord est la seule à avoir enregistré au moins un cas suspect de cholera entre les SE1 et 32 au cours des sept dernières années. Cependant, la région de l'Extrême-Nord est celle qui est souvent la plus touchée en situation d'épidémies avec plus de 1700 cas notifiés en 2010, 2011 et 2014. En 2014 notamment, elle a enregistré 93% des cas déclarés. Signalons aussi qu'il y a habituellement plus de cas suspects que de cas confirmés au cours des dernières années.

Source : OMS, 2016

Figure 8: Evolution annuelle de la notification des cas suspects de choléra et des décès
entre 1971 et 2015 au Cameroun.

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Source : OMS, 2016

Figure 9: Tendance trimestrielle de la survenue des cas suspects de choléra au
Cameroun (de 2010 à 2016).

1.2.2. Epidémie de choléra au Cameroun en 2018

A la date du 18 mai 2018, quatre Districts de santé de la Région du Nord (Guider, Mayo Oulo, Golombe et Garoua 2) frontaliers avec le Nigéria sont entrés en épidémie.

Le 13 juillet 2018, un cas dont le lien épidémiologique n'a pas été établi avec les cas notifiés dans la Région du Nord a été confirmé par le Centre Pasteur du Cameroun dans la Région du Centre, district de santé de Djoungolo. Des cas suspects non confirmés ont été aussi notifiés dans la ville de Douala. Ainsi, le nombre total de régions en épidémie à la date du 23 juillet 2018 est de 2 avec un total de 109 cas suspects (dont 8 confirmés) et 9 décès. Parmi les cas suspects, on dénombre 58 dans la Région du Nord avec un âge médian de 26,6 ans et un sexe ratio de 2 femmes pour 1 homme. On enregistre 25 cas suspects dans la Région du Centre avec un âge médian de 34 ans et un sexe ratio de 1,2 femme pour un homme. Aucun cas suspect dans la Région du Littoral n'a été confirmé (MINSANTE, 2018).

En septembre 2018, l'OMS relève un bilan de 158 cas suspects dont 14 confirmés et 11 décès, avec 02 régions en épidémie à savoir le Nord (75 cas, 10 décès) et le Centre (45 cas, 1 décès) et 4 régions à risque à savoir le Littoral, Extrême-Nord, Sud-ouest et le Sud (OMS, 2018).

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1.2.3. Diversité des facteurs de risque du choléra au Cameroun : cas typique de la ville de Douala

L'étude épidémiologique du choléra au Cameroun depuis 1971, année de la survenue des premières épidémies, a mis en évidence deux zones géographiques touchées de façon récurrente. Le premier concerne la façade littorale du pays, et particulièrement la ville de Douala, et le second les deux régions septentrionales du Cameroun : régions Nord et Extrême-Nord (UNICEF, 2010).

Depuis 1971, le choléra est endémique à Douala, milieu favorable à l'installation du vibrion : embouchure du delta du Wouri sur l'Atlantique, sol sablo-argileux, nappe phréatique affleurante croupie, salée, polluée, vastes zones marécageuses, ruisseaux et drains infestés d'algues, hausse des températures et baisse de la pluviométrie moyenne annuelle, épisodes de sécheresse. La plupart des épidémies ont débuté à Bépanda, quartier construit sur un marécage alimenté par des ruisseaux charriant les pollutions fécales des quartiers d'amont. Dans une intense promiscuité, une population démunie s'est installée de façon anarchique sur un ancien dépotoir, sans hygiène, avec un approvisionnement en eau potable insuffisant. Les quartiers les plus touchés sont d'urbanisation récente et sauvage, en zones marécageuses, polluées, ou sur d'anciennes décharges. La distribution d'eau étant insuffisante (65000 abonnés/3 millions d'habitants), ces quartiers s'approvisionnent dans des puits superficiels (1,5 m) : plus de 70 000 puits recensés en 2004. L'évacuation des déchets, liquides et solides, est très insuffisante. Le réseau de drainage des eaux usées incomplet, peu entretenu, parfois obstrué, déborde dans la ville en saison pluvieuse. Le contenu des fosses septiques est déversé à même l'environnement. Des facteurs sociologiques, retribalisation en ville, symbolisation du déchet, perception de l'eau, sous-tendent les comportements à risque et entravent l'éducation à l'hygiène. Le système de veille sanitaire est déficient ; à un système de soins cohérent s'ajoute une offre anarchique et l'on ne dispose guère de prévention efficace. L'ensemble de ces facteurs pérennise l'endémicité du choléra à Douala (GUEVART et al, 2006).

Suite aux conséquences des changements climatiques, de l'urbanisation anarchique de plus en plus poussée, de l'exode rural provoquant la saturation des différentes villes ainsi que des comportements humains qui entravent de plus en plus la qualité de l'environnement, la zone géographique propice au choléra s'étend de plus en plus et couvre désormais plusieurs villes parmi lesquelles la ville de Yaoundé au sein de laquelle on observe de nombreuses zones à risque telles que les constructions dans les bas fond à risque d'inondation, de

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nombreuses zones très denses et polluées, les populations situées dans les zones sans système d'assainissement.

1.2.4. Lutte contre le choléra au Cameroun

Au Cameroun, devant tout cas suspect de choléra, un test de dépistage rapide (TDR) est appliqué. Des prélèvements sont aussi immédiatement faits et acheminés au laboratoire du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour confirmation. C'est la seule structure qui est habilitée à confirmer des cas de choléra en attendant la mise en place des capacités à effectuer des analyses préliminaires au niveau des districts et des régions.

Comme indiqué précédemment, le troisième trimestre correspond à la saison des pluies. Cette période des pluies dans les régions de l'Extrême Nord et du Nord fait souvent craindre aux autorités sanitaires, la résurgence des cas de choléra. Ainsi, des mesures préventives ci-dessous sont habituellement prises à savoir à l'orée de l'entrée dans la période à risque :

- Les Kits cholera sont mis à la disposition des régions et DS à haut risque par le Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS;

- Des Test de diagnostic Rapide (TDR) sont également mis à la disposition de ces structures avec l'appui de l'OMS;

- Le personnel de santé est régulièrement recyclé sur la détection et la prise en charge des cas suspects de cholera;

- Les investigations des cas suspects sont conduites suite à toute alerte et la désinfection des lieux de résidence des cas suspects est systématiquement effectuée;

- La lutte contre le choléra au Cameroun a contribué à l'évolution du système national de préparation et de réponse aux épidémies et autres évènements de santé publique au Cameroun.

Au plus fort de l'épidémie de 2011 et dans le souci de déclarer à temps tout cas suspect de choléra, le Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS et la BAD a mis en place une flotte téléphonique à coût zéro reliant les districts de santé aux régions et les régions au niveau central associée à une connexion internet pour la transmission à temps des données, fondamentales pour la prise des décisions. Les acteurs du système de santé disposent à ce jour d'un téléphone pour communiquer entre eux, transmettre les données et des informations

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essentielles en matière de surveillance et autres activités de santé sans se soucier des coûts qui font partie d'un package payé par l'OMS à un opérateur téléphonique de la place. L'initiative a été soutenue depuis 2014 par l'Unicef qui a contribué à étendre ce réseau vers les centres de santé dans 2 régions.

En 2016, toutes les 10 régions et les 189 districts de santé sont couverts par la flotte téléphonique ainsi que les aires de santé. Il s'agit d'un vaste réseau de près de 2 800 Téléphones portables interconnectés depuis la base (l'aire de santé) jusqu'au niveau central suivant le schéma présenté ci-dessous

Source : OMS, 2016

Figure 10: schéma de la flotte téléphonique pour la surveillance des maladies au Cameroun.

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Les perspectives sont la migration aux téléphones androïdes, la mise en place d'un système électronique de remontée instantanée des données pour la prise des décisions et le monitoring des programmes.

L'autre évolution dans le système de surveillance est la structuration de la coordination régionale de la gestion des épidémies. La mise en place des CERPLE Régionaux est une évolution des Centres de Coordination et de Contrôle du Choléra (C4). Durant l'épidémie de choléra de 2010 et 2011, les C4 avaient été mis en place par le Ministère de la santé avec l'appui technique et financier de l'OMS. Ces structures ont été d'une grande efficacité dans la gestion de ces épidémies. Aussi, avec l'expérience tirée, les C4 ont ainsi laissé place aux Centres Régionaux de Prévention et de Lutte contre les Epidémies (CERPLE) depuis le 11 Juin 2012 avec des missions, des activités et des fonctions plus élargies. Ces CERPLE dont les capacités sont en cours de renforcement pour les rendre plus efficaces sont appelés à devenir des Centres Régionaux des Opérations des Urgences Sanitaires (CROUS), des véritables relais du Centre National des Opérations des Urgences sanitaires (CNOUS) logé au sein de la Direction de la Lutte contre les Maladies et les Pandémies du Ministère de la Santé (OMS, 2016).

1.2.5. Plan national de riposte contre l'épidémie de choléra en 2018

1.2.5.1. Justification

En 2014, le Groupe Spécial Mondial de Lutte contre le Choléra (GTFCC), dont le secrétariat est hébergé par l'OMS, a été relancé. Il s'agit d'un réseau de plus de 50 parties prenantes actives dans la lutte contre le choléra à l'échelle mondiale, qui réunit des établissements universitaires, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des organismes des Nations Unies. En octobre 2017, les partenaires du GTFCC ont lancé une stratégie intitulée «Mettre fin au choléra: une feuille de route jusqu'à 2030». Cette stratégie qui relève des pays vise à faire baisser de 90% le nombre des décès dus au choléra et à éliminer la maladie dans 20 pays d'ici 2030. La feuille de route mondiale comporte 3 axes stratégiques :

- une détection précoce et une riposte rapide pour endiguer les flambées

- une approche multisectorielle ciblée pour éviter une résurgence du choléra

- un dispositif efficace de coordination couvrant l'appui technique, la sensibilisation, la mobilisation des ressources et le partenariat aux niveaux local et mondial.

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Le Cameroun, pays d'Afrique Centrale, n'est pas en reste face à cette recrudescence des cas de choléra, avec une population de 24 863 337 habitants en 2018 (OMS 2018). Depuis 1971, date à laquelle les premiers cas de maladie ont été notifiés (2000 cas), l'incidence de la maladie est en nette croissance au fil des périodes épidémiques (4 000 cas en 1991, 5 786 cas en 1996, 8 000 cas en 2004, 10 759 cas en 2010, 23 152 cas en 2011). Les régions les plus sensibles étant le Littoral et la zone Septentrionale (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua). En effet, les mouvements de populations aussi bien nationaux que transfrontaliers avec le Nigéria ainsi que les faibles mesures d'hygiènes et l'accès à l'eau potable font de la région septentrionale une zone à risque d'épidémie de choléra. Il en est de même avec les régions métropolitaines telles que celles du Centre et du Littoral qui présente des risques liés à l'engorgement, la promiscuité, les faibles mesures d'assainissement et d'accès à l'eau potable.

Fort de ce retour d'expérience, un plan de contingence a été élaboré en 2015 avec la participation de tous les acteurs institutionnels et non institutionnels impliqués dans la lutte contre le choléra.

1.2.5.2. Objectifs Objectif général

Renforcer la coordination de la surveillance épidémiologique afin de mettre en place des mesures de contrôle et de prévention pour une meilleure gestion de la flambée épidémique actuelle.

Objectifs spécifiques

- Coordonner la gestion de l'épidémie aux niveaux national et régional ;

- Répondre efficacement dans les régions en épidémie ;

- Prévenir l'extension de l'épidémie à d'autres districts et à d'autres régions à risque ; - Préparer les activités de réponse dans les régions à risque.

1.2.5.3. Résultats attendus

- La coordination de la gestion de l'épidémie est effective à tous les niveaux ;

- La réponse dans les régions en épidémie est efficace ;

- L'épidémie est circonscrite dans les zones en épidémie ;

- La préparation à une éventuelle épidémie dans les régions à risque est effective (MINSANTE, 2018).

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1.2.6. Quelques insuffisances relevées dans ce plan

- Absence d'une cartographie de la vulnérabilité des populations vis-à-vis des facteurs humains liés à l'occurrence du choléra (connaissances sur le choléra, comportement hygiéniques générales et attitudes potentielles des populations vis-à-vis d'un cholérique) : une cartographie permettrait de mener des actions préventives plus ciblées, plus efficaces et plus efficientes.

- La non durabilité des mesures préventives préconisées par ce plan : un plan adéquat d'éducation environnementale et sanitaire continu, actualisable selon le niveau de vulnérabilité serait indispensable pour une auto-prévention durable des populations contre le choléra et pourrait aussi contribuer à la prévention d'autres maladies diarrhéiques et du péril-fécal.

Au terme de ce chapitre, nous avons pu relever un certain nombre de données sur le choléra tant sur le plan national que sur le plan international. Il en ressort que le choléra est une maladie intimement liée aux mauvais comportements et attitudes hygiéniques qui peuvent être due à l'ignorance ou la sous information des populations, à la pauvreté, à l'incivisme, à un manque d'éducation de base sur les notions d'hygiène sanitaire et environnementale, à l'inefficacité des politiques du gouvernement en matières d'hygiène et de salubrité ainsi qu'à un manque de stratégies de prévention durable impliquant les populations elles-mêmes.

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CHAPITRE 2: PRESENTATION DU LIEU DE STAGE, DE LA ZONE
D'ETUDE ET DE LA METHODOLOGIE

Cette partie présente respectivement et de manière sommaire, le lieu où s'est déroulé le stage, la localisation et le milieu physique, biologique et humain de la zone d'étude de manière globale, ainsi que le matériel et la méthode utilisés pour obtenir des résultats efficients.

2.1. Présentation de la structure de stage

Les 06 mois de recherche pour la rédaction de ce mémoire se sont déroulés au sein du cabinet EEDEV Consulting Sarl (BP 5430 Yaoundé. E-mail : eedevconsulting@gmail.com) sous la supervision professionnelle de Mme NIENIE LAHBON Edwige, experte socio-environnementale, Manager de l'information et des documents en entreprise.

Crée en 2016, EEDEV Consulting Sarl est un cabinet conseil ayant ses bureaux à Yaoundé, quartier Tsinga, 3e étage, immeuble Boutique RENO. Il offre une gamme de services large en études, projets, formation et conseils. Ces derniers s'opèrent tant aux différents niveaux sectorielles (forêt, agriculture, environnement, aménagement du territoire, etc.) que stratégiques (planifications, suivi-évaluation des projets.), qu'organisationnelles (études de faisabilité, études socio-économiques, formations, organisation d'ateliers et des séminaires) et aussi techniques (développement des SIG et cartographique, études d'impact et audits environnementaux et sociaux, études des dangers et risques industriels, analyses des pollutions industrielles, montage et management des projets de développement).

2.2. Zone d'étude

2.2.1. Situation géographique

L'étude que nous avons menée avait pour cadre, la ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun et chef-lieu de la région du centre. D'une superficie d'environ 31 000 ha, Yaoundé est subdivisée en sept arrondissements. Elle est située à 200 Km de la côte Atlantique, entre le4° de latitude Nord et le 11°35 de longitude Est. Encore appelée la ville aux 7 collines dont les plus élevées occupent la partie Nord-Ouest (Mont Mbankolo 1075 m, Mont Messa 1025m, Mont Febé 1025 m, Mont Nkoldongo 1200 m, etc....), Yaoundé est délimitée :

- au Nord-Ouest, par le département de la Lékié;

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- au Sud-ouest, par le département de la Mefou-et-Akono ;

- au Sud, le département de la Mefou-Akono ;

- au Nord, l`arrondissement d'Okola

- au Nord-est et au Sud-Est, par le département de la Mefou-Afamba (Bureau central de

recensement et l'étude des populations de la communauté urbaine de Yaoundé, 2015).

2.2.2. Végétation et climat

Le climat qui règne dans la ville de Yaoundé est de type équatorial (type Yaoundéen), caractérisé par l'alternance de deux saisons sèches et deux saisons de pluies. On enregistre une température moyenne de 23,5°C contrastée entre 16 et 31°C selon les saisons et 1650 mm de précipitation en moyenne par an. L'hygrométrie moyenne est de 80 % et varie dans la journée entre 35 et 98 %. Les vents fréquents sont humides et soufflent en direction du Sud-ouest ; les vents violents sont orientés vers le nord-ouest. La végétation est du type intertropical avec prédominance de la forêt humide méridionale (Bureau central de recensement et l'étude des populations de la communauté urbaine de Yaoundé, 2015).

2.2.3. Relief

Sur le plan morphologique, la ville est située en grande partie dans le bassin versant

du cours d'eau Mfoundi (soit 1373,47 ha). On y trouve quatre types de terrains qui sont :

- les fonds de vallées inondables généralement situées entre 650 à 700 m.

- les zones de faibles pentes facilement urbanisables, situées entre 700 et 750 m ;

- les zones aménageables dont les hauteurs varient de 750 et 800m;

- les flancs de collines très difficiles à aménager dont la hauteur est supérieure à 800 m.

- Deux zones découlent de ces types de terrains.

- les zones non constructibles ;

- Les zones constructibles ou urbanisables sont les versants et sites de pente comprise

entre 5 et 15 % (Bureau central de recensement et l'étude des populations de la

communauté urbaine de Yaoundé, 2015).

2.2.4. Tissu urbain

Yaoundé se distingue par trois types de tissus urbains dont les niveaux d'équipements sont variables.

- le tissu moderne qui est caractérisé par des constructions en matériaux définitifs et un bon niveau d'infrastructure. Il occupe 20 % de la superficie de la ville et abrite près de25 % de la population.

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- le tissu populaire dense qui regroupe les zones d'habitat spontané et occupe 60 % de la superficie de la ville, abritant près de 70 % de la population. Ces zones ont une voirie peu développée, un assainissement sommaire et un faible taux de raccordement aux réseaux d'eau potable et d'électricité.

- le tissu rural qui est situé à la périphérie est caractérisé par une faible densité de population.

- Le tissu urbanisé de la Ville de Yaoundé couvre une superficie de 183.2 km2 environ, soit59, 10 % de la superficie totale de la Ville (Bureau central de recensement et l'étude des populations de la communauté urbaine de Yaoundé, 2015).

2.2.5. Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Ville est un ensemble de cours d'eau disposés en éventail à partir de deux convergences vers le Mfoundi et la Mefou qui sont les principaux exutoires des eaux pluviales. Ceux-ci assurent le drainage naturel des eaux de ruissellement et des eaux superficielles qui sont rejetées dans le fleuve Mefou, qui à son tour déverse ses eaux dans le fleuve Nyong. C'est en aval de ce dernier point de rejet que se trouve la zone de captage actuel des eaux destinées à la production d'eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs. À côté de ces cours d'eaux, la ville compte quelques lacs et étangs naturels ou artificiels dont les eaux sont rendues dangereuses pour la santé publique; à cause du déversement des eaux des stations d'épuration (cas du lac municipal), des ordures ménagères et des eaux des latrines situées dans les zones marécageuses (Bureau central de recensement et l'étude des populations de la communauté urbaine de Yaoundé, 2015).

L'habitat est diversifié (terre sèche, semi-dur, dur) et le degré d'urbanisation est variable d'un quartier à l'autre. La multitude des bas-fonds marécageux permet la pratique des cultures maraîchères par une irrigation donc la qualité de l'eau pour la plupart des cas n'est pas connue. La plupart des effluents hospitaliers sont rejetés dans l'environnement sans aucun traitement préalable, multipliant ainsi les risques de maladies du péri-fécal. Dans la ville de Yaoundé on observe de nombreux quartiers qui généralement ont des systèmes très insuffisants d'assainissement et d'approvisionnement en eau potable.

2.2.6. Sites d'étude

Les facteurs humains liés à l'occurrence du choléra (insuffisance de connaissances générales sur le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis d'un cholérique) varieraient plus ou moins de façon significative d'un

arrondissement à l'autre ainsi que d'un quartier à l'autre au sein d'un même arrondissement. Pour adresser efficacement une stratégie d'éducation sanitaire et environnementale dans la ville de Yaoundé, il serait mieux de comparer les niveaux de vulnérabilité des populations dans les quartiers les plus exposés aux principaux facteurs de risque du choléra au niveau des différents arrondissements. Nous avons ainsi limité l'échantillonnage à raison d'un (01) quartier insalubre par arrondissement. Le tableau ci-dessous représente les noms de quartiers retenus pour les sept (07) arrondissements.

Tableau V: Répartition des sites d'étude.

arrondissement

Yaoundé 1er

Yaoundé 2e

Yaoundé 3e

Yaoundé 4e

Yaoundé 5e

Yaoundé 6e

Yaoundé 7e

quartier

ETOA-MEKI

Cité-Verte

Bonamoussadi

Ekounou

Essos

Jouvence

Nkolbisson

La méthode de sélection des quartiers est décrite ci-dessous (section Matériels et méthodes)

Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 11: Carte des sites d'étude.

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2.3. Matériels et méthodes

2.3.1. Matériels 2.3.1.1. Données

Les données utilisées sont de deux (02) ordres :

- données secondaires : il s'agit des données issues de la revue de la littérature et les données groupées en fonds de cartes.

- données primaires : il s'agit des données socio-économiques et données sur le choléra (connaissances, attitudes et comportements vis-à-vis du choléra) collectées au sein des quartiers cibles.

2.3.1.2. Logiciels

Les logiciels utilisés dans cette étude sont SPSS version 20 qui a servi pour le traitement des données et l'analyse statistique ainsi que QGIS version 2.8.9 qui a servi à faire les différents traitements et la réalisation des différentes cartes.

2.3.1.3. Outils

a) Fiches d'enquêtes

Les données d'enquêtes ont été collectées à l'aide d'un questionnaire standardisé et pré-codé subdivisé en 4 sections et multiplié en 70 exemplaires (voir questionnaire en annexe). La forme définitive de ce questionnaire a été adoptée après un pré-test au sein de 05 foyers dans le quartier Cité-Verte

b) Autres outils de collecte des données

Dictaphone

Appareil photo

GPS

Bocal en verre

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Photo 1: Outils de collecte des données.

Le bocal en verre a servi à prélever les échantillons d'eau, le GPS à relever les coordonnées géographiques des foyers enquêtés, l'appareil photo à prendre des images de l'environnement des populations enquêtées et le dictaphone pour les enregistrements d'interviews.

c) outils d'analyse d'échantillons d'eau

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Dispositif de chauffage Incubateur Boite de Pétri

Photo 2: Outils d'analyse d'échantillons d'eau.

Le dispositif de chauffage a permis de porter la préparation à l'ébullition. L'incubateur a permis de porter le milieu de culture à une température convenable afin de permettre la formation des colonies sur la boite de Pétri

2.3.2. Méthodes

Ø Echantillonnage des quartiers

Les quartiers cibles (07) ont été sélectionnés selon la procédure ci-dessous (à partir d'un échantillon de 42(>30) quartiers):

Sur un papier de format A4 nous avons établi par écrit la liste de 06 différents quartiers par arrondissement (voir annexe) sélectionnés au hasard à travers une revue de littérature car la pollution est présente presque partout dans la ville de Yaoundé; par la suite un questionnaire anonyme (voir annexe) a été établi au préalable sur du papier format A4, portant sur les perceptions vis-à-vis de l'insalubrité dans les différents quartiers de chaque arrondissement ; administrées par interview et/ou par écrit à dix (10) agents volontiers choisi au hasard au sein de chaque commune (soit au total 70 interviewés) ; pour chacun des 03 éléments pris en compte, une note de 1 à 6 était attribuée pour définir le niveau. La somme des notes nous a permis de classifier les différents quartiers par ordre décroissant de degré d'insalubrité. Après la classification des quartiers, une descente de terrain a été effectuée au sein des 03 premiers quartiers les plus insalubres selon les 10 agents sondés, descente au cours de laquelle 01 quartier des 03 a été sélectionné sur la base d'au moins 01 des critères à savoir la présence d'un bas fond (risque d'inondation) et/ou présence d'une zone à population très dense. Les bas fonds ont été identifiés en se repérant sur les collines et les zones denses ont été identifiées en se basant sur nos connaissances ainsi que sur des directives fournies par des personnes rencontrées au hasard dans le quartier ; au sein des arrondissements de Yaoundé 1er et 2e, en se basant uniquement sur les critères d'insalubrité décrits plus haut, nous avons

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sélectionné les quartiers appartenant aux districts de santé de Djoungolo et de la Cité-Verte car c'est au niveau de ces 02 districts de santé que les cas de choléra ont été recensés.

Ø Echantillonnage des populations cible.

Au niveau de chaque quartier, une zone à forte densité de population ou située près d'un bas fond a été sélectionnée, zone au sein de la quelle 30 foyers ont été choisis au hasard, espacés de façon à mieux représenter la zone. Pour les 07 arrondissements, 210 foyers ont été échantillonnés au total. Au sein d'un même foyer plusieurs personnes étaient habilitées à répondre aux différentes questions selon le nombre de personnes disponibles au moment de l'enquête, mais un seul questionnaire était administré au sein d'un foyer. Pour chaque foyer sélectionné, au moins 01 parent ou adulte d'au moins 25 ans devait être disponible à répondre aux questions ; soit au total 210 questionnaires administrés.

Ø Procédure de collecte des données

Pendant 02 semaines (14 jours) (du 02 au 16 septembre 2018), les enquêtes ont été réalisées au moyen d'interviews par l'investigateur principal accompagné de 02 assistants (préalablement formées par EDEEV Consulting Sarl aux techniques de collecte des données) à raison d'un jour par quartier (arrondissement) et espacé d'un jour pour le quartier suivant. La technique d'entretien semi structuré par focus group a été utilisée ; au sein de chaque foyer, l'ensemble des personnes disponibles (parmi les quelles au moins un parent ou adulte d'au moins 25 ans) étaient regroupées et les questions étaient posées à tous au même moment. Les questions étaient posées de façon ouverte aux enquêtés et les réponses étaient cochées selon qu'elles correspondent à au moins une des réponses proposées sur la fiche. Chaque réponse était cochée au plus une seule fois. Les précautions étaient prises de façon à adresser les questions de la section IV (Attitude vis à vis des personnes atteintes du choléra) uniquement aux parents ou adultes d'au moins 25 ans ; leurs caractéristiques socio-économiques étaient aussi relevées. Dans les foyers constitués d'un parent ou adulte d'au moins 25 ans, ce dernier répondait seul à toutes les questions. Les réponses fournies par les enquêtés au sein d'un foyer étaient recueillies et notées par l'enquêteur sur un seul questionnaire et chaque question étaient répondue une seule fois. Quelques échanges ont été enregistrés à l'aide d'un dictaphone. A l'aide du GPS, la position géographique de chaque foyer enquêté était enregistrée par ses coordonnées géographiques. L'environnement immédiat de chaque ménage a été observé, avec quelques prises de photos dans certains cas.

Afin de mieux apprécier le facteur de risque de transmission hydrique issue d'une mauvaise hygiène fécale, quelques échantillons d'eau de puits ont été prélevés uniquement au quartier Bonamoussadi (très mauvaise hygiène fécale observée lors des enquêtes), cité estudiantine très dense et insalubre au sein de la quelle la plupart des habitants utilisent quotidiennement l'eau du puits pour leurs travaux ménagers et parfois pour la boisson ; ces échantillons ont été collectés dans 04 puits éloignés d'au moins 500 mètres l'un de l'autre dans le but de rechercher les indicateurs de pollution fécale. Les échantillons d'eau ont été prélevés à l'aide des bocaux de 500ml en verre qui ont été ensuite hermétiquement fermés et transportés jusqu'au laboratoire de recherche en eaux usées de l'Université de Yaoundé I, où les analyses ont été faites afin de rechercher les bactéries indicatrices de pollution fécale (streptocoques, E. coli). Bien que la qualité d'hygiène fécale soit aussi moins appréciable au sein des autres quartiers enquêtés, nous n'avions pas assez de moyens financiers pour analyser les échantillons d'eau des autres quartiers enquêtés, raison pour laquelle les résultats n'ont pas été pris en compte dans les indices de vulnérabilité car ces indices ont été calculés en utilisant des indicateurs uniformisés ; mais ils ont contribué à l'analyse des facteurs de risque de choléra induits par une mauvaise hygiène fécale dans le quartier Bonamoussadi, quartier au sein du quel une potentielle épidémie ferait beaucoup de ravage non seulement interne (densité de la population, multiplication des égouts et absence total d'un système d'assainissement) mais aussi externe car tout un ensemble d'étudiants externes à ce quartier seront à risque de contamination.

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Interview d'un foyer Observation de

l'environnement

Prélèvement d'échantillon d'eau

 

Photo 3: Collecte des données.

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2.4. Analyse des données

Ø Analyses statistiques

Elle s'est déroulée en plusieurs étapes :

Premièrement nous avons procédé à la vérification des questionnaires c'est-à-dire contrôler l'exhaustivité de l'échantillon ainsi que le degré de cohérence des données recueillies par les enquêteurs. Par la suite une cote a été attribuée allant de 0 à 5 a été attribuée à chaque réponse pour toutes les questions des sections II, III et IV ; pour la section I une cote a été attribuée uniquement aux questions sur le revenu mensuel moyen et le niveau d'éducation, questions qui ont été prises en compte dans le calcul des indices de vulnérabilité ; La saisie et l'édition des données a été réalisée au moyen du logiciel EXCEL et a fourni les éléments nécessaires à l'analyse et à la rédaction du mémoire. L'analyse statistique des données s'est effectuée à l'aide du logiciel SPSS (statistical package for social sciences) ; elle s'est portée notamment sur les statistiques descriptives (graphes descriptifs), les tests d'indépendance de chi-2 et de comparaison (Kruskall-Wallis) et la régression logistique (Logit model)

Analyses bactériologiques

Nous avons utilisé La technique de la membrane filtrante (TMF) qui consiste à filtrer un volume plus ou moins grand d'eau à travers une membrane stérile contenant des pores de 0,45ìm. Les bactéries sont retenues sur la membrane. Celle-ci est alors déposée sur le milieu de culture sélectif et différentiel qui est incubé à une température spécifique pendant 24 h pour permettre la croissance des colonies. L'observation et le comptage des colonies dans la boite de pétri s'est fait à une température de 44°C. Nous avons d'abord compté le nombre de colonies présentes dans 03 carreaux, nombre que nous avons par la suite divisé par 03 pour avoir la moyenne dans un carreau. Cette moyenne a été ensuite multipliée par le nombre total de carreaux pour avoir le nombre total de colonies.

Photo 4: Analyse des échantillons au laboratoire.

Ø Observation de l'environnement immédiat

Ménage et lessive en commun dans un Dépotoir d'ordures dans la cours Eaux usées stagnantes mélangées aux

environnement insalubre déchets devant une résidence

Rigole commune contenant les eaux usées

stagnantes Point d'eau non aménagé Toilette commune, pleine, non

aménagé et à ciel ouvert

Photo 5: Etat de l'environnement immédiat des populations enquêtées.

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Ø Page 43 sur 90

Calcul de l'indice de vulnérabilité

Pour chacune des caractéristiques identifiées sur le questionnaire (caractéristiques socioéconomiques, connaissances générales sur le choléra, comportements hygiéniques, attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique), un indice pondéré allant de 0 à 5 a été calculé pour évaluer et quantifier la vulnérabilité des ménages (foyers) dans les quartiers enquêtés.

Un indice moyen a d'abord été calculé pour chaque question prise en compte dans chaque caractéristique (dans chaque localité) en soustrayant la cote attribuée de 5 et en divisant la somme des résultats par 30 ; pour obtenir l'indice de la caractéristique correspondante, nous avons calculé une moyenne selon le nombre de questions constitutives.

L'indice global de vulnérabilité des ménages est obtenu à partir de la somme des indices de chacune des caractéristiques /paramètres multiplié par leur poids respectifs en pourcentage. L'intervalle de valeurs correspondant à la définition des niveaux de vulnérabilité au choléra est le suivant :] 0 - 0,5] Vulnérabilité très faible,] 0,5 - 1,5] Vulnérabilité faible, ] 1,5 - 2,5] Vulnérabilité moyenne, ] 2,5 - 3,5] Vulnérabilité forte, ] 3,5 - 5] Vulnérabilité Extrême (ACF, 2012).

En somme, nous avons pu décrire en détail l'enchainement des différentes activités entreprises pour mener à bout cette étude, affectée chacune du lieu de déroulement ainsi que des différentes techniques, méthodes et outils utilisés.

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CHAPITRE 3 : RESULTATS

Cette partie présente de façon structurée les résultats significatifs, pertinents et récapitulatifs de cette étude.

Ø Résultats statistiques Caractéristiques socio-économiques

Répartition des niveaux de revenus (épargne mensuelle)

Répartition selon le niveau d'éducation

Figure 12: Caractéristiques socioéconomiques.

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Le test d'indépendance nous montre que certaines caractéristiques varient avec le sexe :

- la longévité dans le quartier (p-value=0,006<0,01) vari de façon hautement significative selon le sexe. 33 des femmes (15,7%) nous ont répondu ayant fait plus de 10 ans dans le quartier contre 8 hommes (3,8%).

- la volonté pour la recherche d'informations (p-value=0,00<0,01) vari de façon hautement significative selon le sexe. Les femmes sont plus volontiers pour la recherche d'informations que les hommes (91=43,3% vs 38=18,09%).

- 127 (60,47%) individus ont répondus OUI pour la volonté de partage d'information parmi les quelle 67 femmes et 60 hommes.

De même, le test d'indépendance nous montre que certaines caractéristiques varient selon le quartier :

- le niveau d'éducation (p-value=0,00<0,01) vari de façon hautement significative selon le quartier mais ne vari pas globalement selon les différentes classes d'études. Les personnes n'ayant jamais été à l'école ont été observées en plus grand nombre dans le quartier Etoa-méki (9=4,28%) et les personnes ayant fait le supérieur ont été observées en plus grand nombre dans les quartiers Bonamoussadi et Ekounou (6=2,85%).

- Le statut matrimonial (p-value=0,00<0,01), la longévité des personnes dans le quartier (p-value=0,00<0,01) et la volonté à la recherche d'information (p-value=0,017<0,05) varient aussi selon le quartier.

Ces résultats nous servirons au niveau du plan d'éducation environnementale et sanitaire.

Ø Page 46 sur 90

Connaissances générales sur le choléra

Répartition selon le niveau de connaissances sur les causes du choléra

Répartition selon le niveau de connaissances sur les mesures de prévention

du choléra

Figure 13: Connaissance sur le choléra.

Le test d'indépendance nous montre que tous les éléments sur la connaissance du choléra varient de façon hautement significative selon le quartier (p-value=0,00<0,01).

Ø Page 47 sur 90

Comportements hygiéniques

Répartition selon le niveau de connaissance des mesures de protection des puits d'eau

Répartition selon les comportements vis-à-vis des eaux usées

Figure 14: Comportement hygiénique.

Le test d'indépendance nous montre que tous les éléments sur le comportement hygiénique varient de façon hautement significative selon le quartier (p-value=0,00<0,01).

Ø Attitudes vis-à-vis d'un cholérique

Figure 15: Connaissances des précautions contre les selles et vomissures d'un

cholérique.

Le test d'indépendance nous montre que tous les éléments sur les attitudes vis-à-vis d'un cholérique varient de façon hautement significative selon le quartier (p-value=0,00<0,01).

Tableau VI: Répartition des réponse(s) trouvées par 100% des foyers enquêtés.

 

Etoa-méki

Cité-verte

Bonas

Ekounou

Essos

Jouvence

Nkolbisson

Connaissances générales sur le choléra

Diarrhée (symptôme)

Diarrhée (symptôme)

Emission Télé (informati on sur le Choléra), diarrhée.

rien

Eau sale (cause)

Eau sale (cause)

Eau sale (cause)

Comportement hygiénique

rien

Savonner les mains

Utiliser un

seul sceau au puits

Faire les selles toujours aux toilettes

rien

rien

rien

attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique

rien

rien

rien

rien

rien

rien

rien

 

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Résultats bactériologiques

Tableau VII: Nombre de coliformes fécaux obtenus selon le puits.

 

Puits 1

Puits 2

Puits 3

Puits 4

Coliformes fécaux

(UFC/100mL)

730

652

408

360

 

Le test de Kruskal-Wallis (10% de niveau de significativité) nous montre que ces valeurs ne varient pas selon les puits (p-value=0,3>0,1) ; nous pouvons donc affirmer que l'échantillon d'eau collectée dans chaque puits contenait en moyenne 537 UFC/100mL. Ceci témoigne d'une mauvaise hygiène fécale dans le quartier.

Figure 16: Boites de pétri contenant les coliformes fécaux.

Selon les normes de l'OMS (2010), ces eaux de puits sont à haut risque pour la santé (110-1000UFC/100mL). Que l'on utilise pour la boisson, le nettoyage des fruits, le rinçage des mains ou des assiettes, les bactéries y contenues pourront atteindre le tube digestif. L'eau du puits, vu ses diverses modes d'utilisation dans le quartier, se positionne ainsi comme un important facteur de risque de propagation d'une potentielle épidémie de choléra à partir du quartier Bonamoussadi.

Ø Page 50 sur 90

Informations courantes sur le choléra

Presque la moitié des enquêtés n'ont reçu aucune Information sur le choléra durant les 03 derniers mois précédant l'enquête. La quasi-totalité ayant reçu une information ne l'ont fait qu'à travers un seul vecteur (télévision). Ces résultats traduisent une insuffisance au niveau du système de communication sanitaire.

Figure 17: Répartition selon les vecteurs d'information courante sur choléra.

Ø Indices de vulnérabilité

Figure 18: Répartition des indices de vulnérabilité.

L'analyse du box plot ci-dessus nous montre quelques vulnérabilités moyennes (]1,52,5]) au niveau du comportement hygiénique. La quasi-majorité des vulnérabilités se trouve dans la zone forte (]2,5-3,5]). Concernant les attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique, l'ensemble des enquêtés sont extrêmement vulnérables (]3,5-5]).

Ø Cartes de vulnérabilité

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Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 19: Carte de la vulnérabilité liée aux connaissances sur le choléra.

Nous observons que la vulnérabilité est forte dans tous les 07 quartiers. Cette forte vulnérabilité uniforme nous exige à échantillonner le même effectif de la population cible-test pour l'éducation et à étendre l'échantillon dans un périmètre plus ou moins grand au delà des zones enquêtées, échantillon qui va s'étendre progressivement dans tout le quartier. Malgré la forte vulnérabilité uniforme, les connaissances varient de façon hautement significative selon

le quartier (d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera complétée au fur et à mesure.

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Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 20: Carte de la vulnérabilité liée aux comportements hygiéniques.

Pour les moyennes vulnérabilités, l'échantillonnage de la population cible-test sera concentré uniquement au niveau des zones enquêtées et va s'étendre au fur et à mesure dans tout le quartier ; le même effectif sera échantillonné à cause de la vulnérabilité uniforme. Les connaissances à adresser aux populations seront fonction des besoins principaux de chaque quartier car les comportements hygiéniques varient d'un quartier à l'autre (d'après les résultats statistiques).

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Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 21: Carte de la vulnérabilité liée aux attitudes potentielles vis-à-vis d'un

cholérique.

Nous observons que la vulnérabilité est extrême dans tous les 07 quartiers. Cette extrême vulnérabilité uniforme nous exige à échantillonner le même effectif de la population cible-test pour l'éducation, qui sera quasiment l'ensemble du quartier de la zone enquêtée. Malgré l'extrême vulnérabilité uniforme, les attitudes potentielles varient de façon hautement significative selon le quartier (d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera complétée au fur et à mesure.

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Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 22: Carte de la vulnérabilité socio-économique.

L'indice de vulnérabilité socio-économique a été calculé à partir des réponses des enquêtés sur le niveau de revenu (en termes d'épargne) et le niveau d'éducation.

La forte vulnérabilité socio-économique nous montre que l'ensemble des populations enquêtées ont des besoins importants en termes économiques car le niveau de revenu par mois (en termes d'épargne) reste faible pour l'ensemble. Le niveau d'éducation, aussi faible dans la quasi-totalité des localités enquêtées, nécessite un apport important.

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Source : Tcheutchoua, 2018

Figure 23: Carte de la vulnérabilité globale.

La forte vulnérabilité globale uniforme indique ici un besoin accentué en éducation sanitaire et environnementale. Notre étude, réalisée en période d'épidémie vise à implémenter, à travers une étude de vulnérabilité, une stratégie de prévention durable du choléra et des autres maladies diarrhéiques et du péri-fécal en toute situation (épidémique ou non). Nous nous sommes focalisé sur les facteurs humains liés à l'occurrence du choléra (connaissances sur le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis du choléra).

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CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS

Les résultats de cette étude nous permettent de confirmer les hypothèses formulées préalablement. En effet les résultats d'analyse d'échantillons d'eau de puits prélevés au quartier Bonamoussadi nous ont donné en moyenne 537 UFC/100mL, ce qui indique une importante contamination fécale des puits d'eau témoignant ainsi des comportements hygiéniques favorables à des potentielles contaminations cholériques. Cependant les études de Feumba et al. (2011) sur l'influence des méthodes de traitement sur la qualité microbiologique des eaux consommées au quartier Bonangang (Douala- Cameroun) ont conduit à des résultats montrant une contamination en CT (coliformes totaux) des eaux des robinets (13,33 % d'échantillons), de puits (100 % d'échantillons) et de sources (100 % d'échantillons) respectivement à des moyennes de 6,67 ; 99,6 et 50UFC/ml d'eau ; ce qui nous permet d'affirmer l'idée de dispersion des polluants fécaux à partir d'un point, multipliant ainsi les risques potentiels de contamination aux maladies du péril-fécal. De plus Belghiti et al. (2013), Kahoul M. et Touhami M. (2014) ont montré que toutes les eaux sans exception, de la nappe plio-quaternaire de Meknès présentent une contamination bactériologique, certes à une proportion moyenne de CT différente de celle de notre étude (en moyenne 2,99 UFC/100ml pour les CT) ; ce qui nous permet de confirmer l'affirmation ci-dessus sur l'idée de dispersion des polluants fécaux. Une étude menée par NDENGE (2016) dans la ville de Yaoundé a montré une forte contamination bactériologiques des eaux allant de 9 à 344 UCF/100mL dans les lycées de la ville de Yaoundé, résultats analogues à notre étude.

Le calcul d'indice de vulnérabilité associée aux facteurs humains (connaissances générales sur le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis d'un cholérique) nous a permis de faire les cartes sur lesquelles les vulnérabilités sont mieux représentées d'un quartier à l'autre, confirmant ainsi l'hypothèse formulée.

Ce pendant une étude des zones de vulnérabilité au choléra menée par la république d'Haïti (2014) en période d'épidémie s'est plutôt focalisée sur les critères à savoir les zones avec persistance de la transmission du choléra pendant la saison sèche, les zones avec persistance du choléra pendant la période d'accalmie de la transmission , les zones ayant fourni sur toute l'année le plus grand nombre de cas hospitalisés =5 ans , les zones ayant fourni sur toute l'année le plus grand nombre de cas suspects sans distinction d'âge. Ce type de vulnérabilité semble se substituer à la morbidité au choléra, ce qui pourrait s'opposer à notre étude qui ne rend compte d'aucune morbidité. Une étude menée par KOUAME et al (2016) dans la ville d'Abidjan portant sur l'accès à l'eau potable, la gestion de excrétas, l'hygiène corporelle et alimentaire, l'hygiène environnementale du ménage, la connaissance du choléra et les

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caractéristiques socioéconomiques a montré que tous les ménages sont vulnérables au choléra avec un indice fort variant entre 2,5 et 3,5 sur une échelle de 0 à 5. Boribana et Divo sont les quartiers les plus vulnérables avec des indices respectifs de 3,07 et 3,05, suivis de Mossikro et Zimbabwe avec respectivement 2,94 et 2,92. Bromakoté et Koweït quant à eux sont les quartiers les moins vulnérables indiquant un indice de 2,86 et 2,59. Cette étude a pris en compte de façon détaillée les mêmes paramètres que notre étude et les résultats sont analogues à notre étude. Une autre étude sur la vulnérabilité au choléra, menée en Guinée Conakry (United Nations Children's Fund Conakry, 2010) portant sur la qualité bactériologique des eaux, l'accès à l'eau potable, l'environnement sanitaire, la gestion des excrétas, hygiène corporelle et alimentaire et la connaissance sur le choléra a montré des indices de vulnérabilité variables d'une localité à une autre sur une échelle de 0 à 10. Cette étude a en plus des facteurs humains inclus la qualité bactériologique des eaux, paramètre qui n'a pas été pris en compte dans le calcul de nos indices de vulnérabilité ;

A part quelques recherches qui ont été faites sur la vulnérabilité, aucun résultat de ces recherches n'a été suivi d'une implémentation à travers un plan d'éducation sanitaire et environnementale, surtout le cas du Cameroun.

Plan d'éducation sanitaire et environnementale sur le choléra et les autres maladies diarrhéiques et du péril-fécal.

L'éducation ici consiste en la transmission d'un certain nombre de connaissances théoriques et pratiques (messages pédagogiques) à travers diverses techniques.

Contenu des messages pédagogiques

Les messages pédagogiques porteront sur les premiers secours/soins préliminaires et les mesures de prévention

Ø Les techniques

Distribution des prospectus, enregistrements audio et vidéo, porte à porte, cours sur tableau, cours audio et vidéo, jeux éducatifs, causeries éducatives, ...

Protocole de mise en place du plan d'éducation

Ø Création d'une association éducative de lutte préventive durable contre les maladies diarrhéiques et du péril-fécal.

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L'association débutera par un ensemble de 04 membres fondateurs parmi les quels i) un spécialiste en santé environnementale ii) un géographe iii) un instituteur iv) un expert en communication sanitaire.

Ø Choix des acteurs partenaires. Les acteurs ciblés ici seront : i) les individus au sein des foyers enquêtés ii) des groupes activistes au sein des différents quartiers iii) les associations iv) les ONG du secteur environnement.

i) des individus au sein des foyers enquêtés: éducation gratuite à domicile (18h-20h) et donc les meilleurs élèves seront primés ;

ii) des groupes activistes au sein des différents quartiers : organisation des journées d'éducation gratuites (01 jour par semaine) ;

iii) les associations : nous passerons des messages hebdomadaires au sein des associations accompagnés des prospectus à lire à la maison avec le reste de la famille

iv) les ONG environnement : trouver ensemble une stratégie pour inclure nos activités dans leurs programmes aux quotidien dans le cadre de l'éducation environnementale.

Ø Echantillonnage des populations cibles et leurs besoins

- Pour les moyennes vulnérabilités, l'échantillonnage de la population cible-test sera concentré uniquement au niveau des zones enquêtées et va s'étendre au fur et à mesure dans tout le quartier ; le même effectif sera échantillonné à cause de la vulnérabilité uniforme. Les connaissances à adresser aux populations seront fonction des besoins principaux de chaque quartier car les comportements hygiéniques varient d'un quartier à l'autre (d'après les résultats statistiques).

- Pour les fortes vulnérabilités, échantillonner le même effectif de la population cible-test pour l'éducation et étendre l'échantillon dans un périmètre plus ou moins grand au-delà des zones enquêtées pour ensuite étendre progressivement dans tout le quartier. Malgré la forte vulnérabilité uniforme, les connaissances varient de façon hautement significative selon le quartier (d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera complétée au fur et à mesure.

- Pour les vulnérabilités extrêmes, échantillonner le même effectif de la population cible-test pour l'éducation, qui sera quasiment l'ensemble du quartier de la zone enquêtée. Malgré l'extrême vulnérabilité uniforme, les attitudes potentielles varient de

façon hautement significative selon le quartier (d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera complétée au fur et à mesure.

Ø Formation des acteurs sur les outils et techniques (par le bureau de l'association et/ou des spécialistes alloués par le gouvernement à cet égard).

Ø Proposition des feuilles de route aux acteurs partenaires (par le bureau de l'association).

Ø Evaluation (par le bureau de l'association).

Elle se fera à travers les enquêtes et aura pour but d'apprécier les niveaux de connaissances et de mise en pratique des enseignements fournis ainsi que le niveau de satisfaction des populations sur les outils et techniques d'enseignement ; elle aura aussi pour but d'évaluer l'efficacité de chaque acteur.

Ø Actualisation et extension (par le bureau de l'association).

L'actualisation aura pour but d'introduire des nouvelles connaissances pédagogiques, d'avoir une idée sur les besoins nouveaux des populations ainsi que de modifier ou ajouter des nouveaux outils et techniques ; elle aura aussi pour but de refaire des nouvelles cartographies de vulnérabilité, en incluant progressivement des nouveaux facteurs de vulnérabilité qui n'ont pas été pris en compte dans l'étude. L'actualisation peut aussi permettre de changer certains partenaires et/ou d'inclure de nouveaux partenaires et permettra ainsi de proposer de nouvelles feuilles de route.

L'objectif premier c'est de se rassurer qu'au moins les 90% de la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les enseignements fournis et les mettent en pratique ; une fois que ce premier objectif est atteint, nous pourrons étendre le plan à d'autres quartiers, toujours sélectionnés selon le degré d'insalubrité croissant.

NB : L'évaluation et l'actualisation doivent se faire après chaque 01 an.

Le relais d'éducation se fera à travers la sensibilisation à distance selon les moyens de communication les plus sollicités par les populations étudiées.

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Ratio homme-femme au sein des équipes

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La régression logistique des données d'enquêtes sur la volonté pour la recherche d'informations et de travail en groupe a donné les résultats parmi les quels nous avons les suivants :

- recherche d'informations

Ln(ODDS)=0,9565 - 1,147(sexe)

ODDSfemme=2,6 et ODDShomme=0,826 ; ce qui nous donne les probabilités de 45% pour les hommes et 72% pour les femmes. Ceci signifie qu'on a 72% de chance d'avoir une personne volontiers pour la recherche d'informations si on choisi une femme et 45% de chance si on choisi un homme ;

-travail en groupe

Ln(ODDS)=0,802 - 0,367(sexe)

ODDSfemme=2,23 et ODDShomme=1,54 ; ce qui nous donne les probabilités de 69% pour les femmes et 60% pour les hommes. Ce qui signifie qu'on a 69% de chance d'avoir une personne volontiers pour le travail en groupe si on choisi une femme et 60% si on choisi un homme.

Les résultats de cette régression logistique associés aux résultats statistiques (caractéristiques variant selon le sexe) nous exigent à inclure plus de femmes que d'hommes au sein de l'association et des acteurs partenaires.

Objectif à atteindre en terme de nombre de formés

La première année aura pour objectif d'éduquer efficacement (avec des tests de confirmation quotidiens) un effectif de 700 personnes (à raison de 100 personnes par quartier); au départ, un échantillon cible-test uniforme (à raison de 100 personnes par quartier) sera choisi au sein de la zone cible-test (qui a été délimitée selon l'indice de vulnérabilité). Cet effectif va augmenter de 10% chaque année jusqu'à couvrir l'ensemble du quartier (qu'au moins les 90% de la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les enseignements fournis et les mettent en pratique). Une fois que l'ensemble du quartier est couvert, l'échantillonnage va s'étendre au-delà selon une nouvelle formule de calcul.

Indicateurs objectivement vérifiables

-Rapport sur les résultats actualisés des enquêtes statistiques montrant une amélioration progressive en termes de connaissances, comportements et attitudes potentielles des populations vis-à-vis des maladies diarrhéiques et du péril fécal. Ces résultats seront approuvés par un statisticien agréé ;

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- Rapport sur les résultats actualisés des enquêtes épidémiologiques montrant au cours des années une réduction progressive de la morbidité aux maladies diarrhéiques et du péril fécal. Ces résultats seront approuvés par un statisticien agréé.

Tableau VIII: Planification.

Action

objectif

résultat

indicateur

Acteurs de mise en oeuvre

Acteur

surveillance-suivi

calendrier

Budget (en fcfa)

Préparation des

modules de
cours

Harmoniser et

adapter la

formation selon les besoins

La Liste des cours

à enseigner dans
chaque quartier est établie

Présence d'un

manuel de cours

pour chaque
quartier

Bureau association

Bureau association

Une fois chaque début de semaine académique

50.000*07

quartiers=350.000

Recherche des

bons sites de
cours

Rassembler le

maximum de

personnes

Les sites sont

sélectionnés et
caractérisés

Localisation des

sites sur des fonds de carte

Bureau association

Bureau association

01 mois avant le

début de l'année
académique

5000*7quartiers*30jours =1.050.000

Cours à

domicile

Desservir les

localités isolées

Les localités

isolées du site
d'enseignement reçoivent continuellement les cours

Les notes de

services faites aux enseignants

choisis pour cela

Formateurs au

sein ou proche de ces localités

Bureau association

01 fois par

semaine

1.715.000

Evaluation des

formateurs

Améliorer la

qualité de

formation

Les notes

multicritères sont

attribuées à chaque formateur

Existence d'un

bulletin de note

pour chaque
enseignant

Bureau association

Bureau association

Une fois par mois

600.000

Formation des

formateurs

Harmoniser la

pédagogie

les formateurs sont

aptes pour leur

Les attestations de

capacité sont

Spécialistes délégués par le

Bureau association

Pendant 01 mois à

partir du

750.000

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fonction

disponibles pour

les enseignants

après 02 séances de test

gouvernement

 

recrutement

 

Actualisation et extension

Assurer

l'efficacité et la

durabilité du
système

Le système est

renouvelé et de

nouvelles zones
sont inclues

Système

informatisé et à
fonctions

d'actualisation

Bureau association

Bureau association

A la fin de chaque année académique

350.000

Evaluation du

système

Fournir les

éléments pour

l'actualisation

La qualité de

formation et

l'appréciation des

populations sont

notées

Fiches

d'évaluation des
formateurs et des populations

Bureau association

Bureau association

Tout au long de

chaque année
académique

600.000

Achat d'outils

et matériels

offrir aux

formateurs des

facilités

Les formateurs

sont équipés

Enregistrement vidéo de la remise des outils

Bureau association

Bureau association

Après la formation

de chaque
formateur recruté

500.000

Transmission

des messages
sur prospectus

Assurer une

auto-poursuite des

enseignements

Les messages sont transmis et lus en famille

Coupons réponses aux questions du prospectus

Associations locales

Bureau association

01 fois par

semaine

1.715.000

Incitation des

populations

Permettre aux

populations de

Augmentation

progressive de

Fiches de

présences aux

ONG locales

Bureau association

Selon le planning

de l'ONG

700.000

Page 63 sur 90

 

s'impliquer de

plus en plus

l'effectif des

apprenants

cours

 
 

sollicitée

 

Regroupement des élèves

Réduire les

couts ainsi que

le temps de
formation

Au moins un

groupe d'élèves est formé dans chaque quartier

Photos du groupe d'élèves en cours

Personnel

recruté dans
chaque quartier

Bureau association

Au début de

chaque année
académique

350.000

Enregistrements

Fournir les

éléments pour

l'évaluation

Chaque évènement est enregistré

Photos, vidéo,

audio et fiches
d'enregistrement

Spécialiste

recruté à cet
égard

Bureau association

Lors de chaque

séance de cours

1.200.000

Conception des prospectus

Faciliter la

transmission des messages

Le nombre de

prospectus est

proportionnel à

l'échantillon des

foyers isolés et
sont conçus selon les besoins

Echantillon de

chaque type de
prospectus

Bureau association

Bureau association

Chaque semaine

700.000

Projection vidéo

Accroitre la

prise de

conscience ainsi que les aptitudes

pratiques des
populations

Les populations

pratiquent les

stratégies de

préventions en

associant vidéo et théorie

Documentaires et

interviews des

populations en

plein séance

pratique

Spécialiste

recruté à cet
égard

Bureau association

Lors de chaque

séance de cours

3.500.000

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Page 65 sur 90

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude portant sur un échantillon de 210 foyers (30 foyersX07 quartiers insalubres dans les 07 arrondissements) et associant les aspects analytique, descriptif, comparatif, géographique et éducatif nous pouvons nous prononcer sur un certain nombre de points.

Nous observons bien que les connaissances générales sur le choléra restent très insuffisantes et varient d'un quartier à l'autre. Il en est de même pour les attitudes potentielles vis-à-vis d'un cholérique. Les comportements hygiéniques restent aussi variés et mauvais, ce qui aurait comme une conséquence dans le cas de l'hygiène fécale, la pollution des sources d'eau par les matières fécales comme en témoigne la pollution fécale d'échantillons d'eau prélevés au quartier Bonamoussadi. Ces résultats permettent de confirmer la première hypothèse.

L'analyse des différents facteurs humains (connaissances générales sur le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles des populations vis-à-vis d'un cholérique) liés à l'occurrence du choléra nous ont permis de calculer les indices de vulnérabilité allant de 1,3 à 5 sur une échelle de 0 à 5, montrant que tous les ménages sont vulnérables au choléra, avec la plupart des indices sont situés entre 2,5 et 5 ; Ces vulnérabilités ont été mieux représentées au moyen de la cartographie, confirmant ainsi la deuxième hypothèse.

Les résultats de cette étude, nous montre que les quartiers insalubres de la ville de Yaoundé sont en général fortement vulnérables au choléra. L'ensemble des foyers enquêtés restent encore très fermés en ce qui concerne les informations quotidiennes sur la santé. La globalité de cette étude fournit une base de données qui, approfondie et actualisée permettra de prévenir de façon durable le choléra en particulier et les maladies diarrhéiques et du péril-fécal en général. La mise en oeuvre du plan d'éducation sanitaire et environnementale élaboré à l'issu de cette étude pourra réduire ou éliminer les risques de contamination au choléra ainsi que les autres maladies diarrhéiques et du péril-fécal tout en bonifiant les pratiques positives à cet égard.

Page 66 sur 90

RECOMMANDATIONS

Les recommandations ici s'adressent au gouvernement Camerounais ainsi qu'aux collectivités territoriales décentralisées de la ville de Yaoundé dans le cadre de l'implémentation continue du plan d'éducation sanitaire et environnementale proposée à l'issue de cette étude.

Au gouvernement

- Appui humanitaire par allocation de quelques personnels qualifiés pour la formation des acteurs de terrain dudit plan;

- Financement en terme de subvention dans le cadre de lutte contre les maladies diarrhéiques et du péril-fécal.

- améliorer la stratégie de communication sanitaire afin que les populations de toutes les couches restent éveillées sur le dynamisme des problèmes de santé publique.

Aux collectivités territoriales décentralisées

- Appui matériel par la fourniture de certains outils de formation ;

- Attribution des sites où les activités de formation seront implémentées ; - Subventions aux ONG et Associations déployées.

PERSPECTIVES

Dans le but d'une lutte préventive et efficace contre l'ensemble des épidémies au Cameroun :

- Cette étude devrait se poursuivre dans d'autres villes du Cameroun et s'étendre à d'autres épidémies réelles et potentielles que fait face le Cameroun ;

- Cette étude devrait être complétée afin de dresser des cartes de risque épidémiologique plus étendue et large.

Page 67 sur 90

BIBLIOGRAPHIE

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UNICEF. Guide Pratique de Lutte contre le Choléra, 2013, 284P. UNICEF. Advancing WASH in Schools Monitoring., 2015, 65 p

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ANNEXES

Questionnaire pour les enquêtes

I - CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES REPONDANTS

No

QUESTION

REPONSES ET CODAGE

102

Site

Nom du quartier et numéro d'arrondissement

 

103

Sexe de l'enquêté

Homme = 1 Femme = 0

104

Quel es votre niveau d'instruction ?

Jamais été à l'école =0 SIL-CE2 = 1 CM1-CM2 = 2 6è-3è =3 2nd-Tle =4

Supérieur = 5

105

Quel est votre statut matrimonial

Marié(e) =1 Vie en concubinage =2 Célibataire =3 Divorcé(e)/séparé(e) =4 Veuf/veuve =5

106

Quel est votre niveau de revenu par mois ?

Débrouillard = 1 <50.000 = 2 50.000-100.000 = 3 >100.000 = 4

107

Depuis combien de temps habitez- vous dans le quartier ?

<5 ans = 1 5-10 ans = 2 >10 ans = 3

108

Aimez-vous travailler en groupe ?

Oui = 1 Non = 0

109

Aimez-vous la curiosité ?

Oui = 1 Non = 0

110

Aimez-vous parler de vous à (partager votre expérience avec) quelqu'un ?

Oui = 1 Non = 0

111

Etes-vous membre d'une association ou d'une réunion ?

Oui = 1 Non = 0

Page 71 sur 90

Il - CONNAISSANCE DU CHOLERA

No

QUESTION

REPONSES ET CODAGE

202

Avez-vous déjà entendu parler du

choléra?

a- Non

b- Non>Oui

c- Non=Oui

d- Non<Oui

e- Oui

f- Oui avec précision

203

Comment pouvez-vous

savoir qu'une personne a le cholera?

Oui Non

a- fatigue 1 0

b- perte d'appétit 1 0

c-diarrhée abondante 1 0

d-vomissements 1 0

e-fièvre 1 0

204

Qu'est ce qui donne le

choléra ?

Oui non

a) se baigner à la rivière 1 0

b) les mouches 1 0

c) boire eau souillée 1 0

d) aliments contaminés 1 0

e) Contact avec les déchets, selles, vomissures d'un

malade du choléra 1 0

205

Est-ce qu'on peut éviter le choléra ?

a- Non

b- Non>Oui

c- Non=Oui

d- Non<Oui

e- Oui

Oui avec précision

206

Qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter le cholera?

OUI NON

a) Utiliser les latrines 1 0

b) Laver les mains au savon après les

toilettes 1 0

c) Laver les mains au

savon avant les repas 1 0

d) Laver les mains avant

de manipuler les aliments 1 0

e) Laver les fruits et légumes avec l'eau

propre avant de manger 1 0

Page 72 sur 90

 
 

f) Boire l'eau du robinet ou de la source

g) Garder l'eau dans les récipients propres

et bien couverts 1

h) Bien couvrir les aliments à garder à

1

0

0

 
 

l'aide d'un couvercle

i) Jeter les ordures

1

0

 
 

dans une fosse à ordures 1

j) Bien laver la vaisselle au savon et la protéger

 

0

 
 
 

contre les mouches

1

0

207

Est-ce qu'on peut guérir le choléra ?

a- Non

b- Non>Oui

c- Non=Oui

d- Non<Oui

e- Oui

f- Oui avec précision

 
 

208

Est-ce que le choléra peut tuer ?

a- Non

b- Non>Oui

c- Non=Oui

d- Non<Oui

e- Oui

f- Oui avec précision

 
 

209a

Au cours des trois derniers

 

Oui

Non

 

mois, quel document avez-

a-bande dessinée

1

0

 

vous lu sur le choléra?

b-journaux

1

0

 
 

c-Brochures/dépliants

1

0

 
 

d-Affiches

1

0

 
 

e-Livres/cahiers de classe

1

0

210

Par quel(s) moyen(s) ou

 

Oui

Non

 

voie(s) avez-vous appris ce

a-Radio

1

0

 

que vous savez sur le

b-Télévision

1

0

 

choléra?

c-Journaux

1

0

 
 

d-Parents/amis

1

0

 
 

e-Ecole/enseignent

1

0

 
 

f-Bandes

1

0

 
 

g-Hôpital/centre de santé

1

0

 
 

h-Ecole, jeux éducatifs

1

0

 
 

i-Causeries éducatives

1

0

Page 73 sur 90

 
 

j-sensibilisation 1 0

211

D'où aimeriez-vous avoir

Oui Non

 

les informations sur le

a-Radio 1 0

 

choléra ?

b-Télévision 1 0

c-Journaux 1 0

d-Parents/amis 1 0

e-Ecole/enseignent 1 0

f-Bandes 1 0

g-Hôpital/centre de santé 1 0

h-Ecole, jeux éducatifs 1 0

i-Causeries éducatives 1 0

j-sensibilisation 1 0

212

Au cours des 03 derniers

Oui Non

 

mois avez-vous :

a- Suivi une émission à la radio ou à la télé où on

parlait du choléra? 1 0
b-Participé à des jeux éducatifs

qui parlaient du choléra? 1 0
c-Participé à des causeries

éducatives sur le choléra? 1 0

d- Lu une bande dessinée

sur le choléra? 1 0

e- Vu une affiche sur

le choléra? 1 0

213

Quelles sont les précautions

Oui Non

 

qu'il faut prendre pour

a-utiliser un seul récipient

 

éviter de contaminer les

propre pour puiser l'eau

 

puits ou les points d'eau ?

du puits 1 0

b- ne pas faire la vaisselle

ou la lessive près du puits 1 0

c- détruire ou empêcher la construction des latrines ou puisards

près du point d'eau 1 0
d-souvent désinfecter

les alentours 1 0
e-couvrir le puits après

utilisation 1 0

Page 74 sur 90

III) COMPORTEMENTS HYGIENIQUES

No

QUESTION

REPONSES ET CODAGE

 
 

302

Utilisez-vous toujours les toilettes/latrines lorsque vous faites les selles ?

Oui = 1

Non = 2

 
 

303

Quelles sont les règles

d'hygiène qu'il faut

observer lorsqu'on utilise

a) déféquer toujours à l'intérieur du trou

OUI

NON

 

une latrine ?

de la latrine

b) couvrir la latrine par un couvercle surmonté d'une manche long

1

0

 
 

d'au moins un mètre

c) le sol de la latrine

1

0

 
 

doit être cimenté

d) souvent laver le sol et le stériliser à l'aide

1

0

 
 

d'un produit

e) souvent verser un

1

0

 
 
 

produit dans les latrines

1

0

304

Ou versez-vous vos eaux sales?

 

OUI

NON

 
 

a) N'importe ou b)la cour/alentours de

1

0

 
 

la maison

1

0

 
 

c) dans la rue

d) souvent la cours

1

0

 
 

ou la rue

e) dans une rigole

1

0

 
 
 

non aménagée

1

0

Page 75 sur 90

 
 

f) dans une rigole

aménagée 1 0

305

D'où vient l'eau que vous buvez habituellement ?

OUI NON

a)N'importe ou 1 0

b-rivière 1 0

c) puits 1 0

d) forage 1 0

e) robinet 1 0

f) eau minérale 1 0

306

Quelles sont les étapes de

bien savonner=1

 

lavage des mains avant de

frotter les paumes=2

 

manger ?

frotter les dos des mains=3 frotter entre les doigts =4 rincer avec de l'eau=5

307

Quelles sont les étapes de

bien savonner=1

 

lavage des mains après les

frotter les paumes=2

 

toilettes ?

frotter les dos des mains=3 frotter entre les doigts =4 rincer avec de l'eau=5

310

Quelles sont les étapes de

a)laisser un peu dans l'eau propre pendant

 

lavage des fruits et

b) bien se laver les mains avec de l'eau

 

légumes avant la

propre et du savon

 

consommation ?

c) vérifier que toutes les parties superficielles sont mouillées

d)bien frotter l'ensemble avec la pomme de main

e) bien rincer avec de l'eau potable

Page 76 sur 90

IV- ATTITUDE VIS A VIS DES PERSONNES ATTEINTES DE CHOLERA (Réservée aux adultes)

No

QUESTION

REPONSE ET CODAGE

401

Quelles précautions il faut

Oui Non

 

prendre pour recueillir les

a- Ne sait pas 1 0

 

selles et vomissures d'une

b- recueillir les selles ou

 
 

personne qui a le choléra ?

vomissures dans un

sceau stérilisé 1 0
c-vider chaque fois le contenu du sceau dans

les latrines 1 0

d- laver et désinfecter le sceau avant de le

réutiliser 1 0

e- mettre les gants 1 0
f-porter des masques

à bouche 1 0

402

si vous vous occuper de

OUI NON

 

quelqu'un qui a le choléra, qu'allez-vous faire pour

a) ne sait pas 1 0

b) placer devant la

 

éviter la contamination des

chambre du malade

 

visiteurs ?

un récipient contenant

de l'eau propre stérilisée 1 0

c) demander à chaque visiteur de se laver les mains en quittant

la chambre du malade 1 0

d) renouveler cette eau

tous les jours 1 0

e) éviter de saluer le malade1 0

f) éviter de manger avec

 

Page 77 sur 90

 
 

le malade

1

0

403

Si une personne qui est

 

OUI

NON

 

proche de vous meurt du choléra, qu'est-ce que vous

a) ne sait pas

b) bruler tout le linge

1

0

 

allez faire de ses effets et de sa dépouille pour éviter la

qu'il utilisait

c) le laver avec une

1

0

 

contamination d'autres personnes ?

solution stérilisante

d) le recouvrir d'un linge stérilisé au préalable

1

0

 
 

avec un produit stérilisé

e) éviter de transporter le cadavre sur une

1

0

 
 

longue distance

f) éviter de transporter le cadavre dans une voiture servant à

1

0

 
 
 

transporter des vivres

1

0

Page 78 sur 90

Page 79 sur 90

Questionnaire sur l'insalubrité

Date Mairie No questionnaire

Ce questionnaire à but non fiscal vise à apprécier le degré d'insalubrité de chacun des six(06) quartiers suivants : (noms des quartiers).

Selon vous :

1 - concernant le contenu de fosses septiques déversées en plein chaussée, quel est le classement des quartiers ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité croissante ?

a ; b , c , d ; e ; f

2 - Au regard de l'incivisme vis-à-vis des déchets (dépôts d'ordures en désordre le long des rues), quel est le classement des quartiers ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité croissante ?

a ; b , c , d ; e ; f

3 - Vu l'absence des canaux de conduite d'eau usées (rejet des eaux sales en désordre), quel est le classement des quartiers ci-dessus selon l'ordre d'insalubrité croissante ?

a ; b , c , d ; e ; f

4 -Comment classifier les quartiers ci-dessus selon l'ordre croissant du nombre de bidonvilles ?

a ; b , c , d ; e ; f

Liste des quartiers choisis pour les enquêtes sur l'insalubrité

Yaoundé I

Etoa-méki

Nlongkak

Bastos

Etoudi

Emana

Olembé

Yaoundé II

Cité-verte

Carrière

Mbankolo

Nkomkana

Tsinga

Mokolo

Yaoundé III

Bonas

Ngoa-ékélé

Melen

Mvolyé

Obili

Barrière

Yaoundé IV

Ekounou

Emombo

Nvog Ada

Kondengui

Anguissa

Mvan

Yaoundé V

Essos

Nkolmesseng

Ngousso

Mfandena

Eleveur

Nkolfoulou

Yaoundé VI

Jouvence

Medong

Etoug-ébe

TKC

Simbok

Tam-tam

Yaoundé VII

Nkolbisson

Oyom abang

Etetack

Nkolnkoumou

Nkomassi

Ntougou






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