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CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS
Les résultats de cette étude nous permettent de
confirmer les hypothèses formulées préalablement. En effet
les résultats d'analyse d'échantillons d'eau de puits
prélevés au quartier Bonamoussadi nous ont donné en
moyenne 537 UFC/100mL, ce qui indique une importante contamination
fécale des puits d'eau témoignant ainsi des comportements
hygiéniques favorables à des potentielles contaminations
cholériques. Cependant les études de Feumba et al.
(2011) sur l'influence des méthodes de traitement sur la qualité
microbiologique des eaux consommées au quartier Bonangang (Douala-
Cameroun) ont conduit à des résultats montrant une contamination
en CT (coliformes totaux) des eaux des robinets (13,33 %
d'échantillons), de puits (100 % d'échantillons) et de sources
(100 % d'échantillons) respectivement à des moyennes de 6,67 ;
99,6 et 50UFC/ml d'eau ; ce qui nous permet d'affirmer l'idée de
dispersion des polluants fécaux à partir d'un point, multipliant
ainsi les risques potentiels de contamination aux maladies du
péril-fécal. De plus Belghiti et al. (2013), Kahoul M.
et Touhami M. (2014) ont montré que toutes les eaux sans exception, de
la nappe plio-quaternaire de Meknès présentent une contamination
bactériologique, certes à une proportion moyenne de CT
différente de celle de notre étude (en moyenne 2,99 UFC/100ml
pour les CT) ; ce qui nous permet de confirmer l'affirmation ci-dessus sur
l'idée de dispersion des polluants fécaux. Une étude
menée par NDENGE (2016) dans la ville de Yaoundé a montré
une forte contamination bactériologiques des eaux allant de 9 à
344 UCF/100mL dans les lycées de la ville de Yaoundé,
résultats analogues à notre étude.
Le calcul d'indice de vulnérabilité
associée aux facteurs humains (connaissances générales sur
le choléra, comportements hygiéniques et attitudes potentielles
des populations vis-à-vis d'un cholérique) nous a permis de faire
les cartes sur lesquelles les vulnérabilités sont mieux
représentées d'un quartier à l'autre, confirmant ainsi
l'hypothèse formulée.
Ce pendant une étude des zones de
vulnérabilité au choléra menée par la
république d'Haïti (2014) en période
d'épidémie s'est plutôt focalisée sur les
critères à savoir les zones avec persistance de la transmission
du choléra pendant la saison sèche, les zones avec persistance du
choléra pendant la période d'accalmie de la transmission , les
zones ayant fourni sur toute l'année le plus grand nombre de cas
hospitalisés =5 ans , les zones ayant fourni sur toute l'année le
plus grand nombre de cas suspects sans distinction d'âge. Ce type de
vulnérabilité semble se substituer à la morbidité
au choléra, ce qui pourrait s'opposer à notre étude qui ne
rend compte d'aucune morbidité. Une étude menée par KOUAME
et al (2016) dans la ville d'Abidjan portant sur l'accès à l'eau
potable, la gestion de excrétas, l'hygiène corporelle et
alimentaire, l'hygiène environnementale du ménage, la
connaissance du choléra et les
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caractéristiques socioéconomiques a
montré que tous les ménages sont vulnérables au
choléra avec un indice fort variant entre 2,5 et 3,5 sur une
échelle de 0 à 5. Boribana et Divo sont les quartiers les plus
vulnérables avec des indices respectifs de 3,07 et 3,05, suivis de
Mossikro et Zimbabwe avec respectivement 2,94 et 2,92. Bromakoté et
Koweït quant à eux sont les quartiers les moins vulnérables
indiquant un indice de 2,86 et 2,59. Cette étude a pris en compte de
façon détaillée les mêmes paramètres que
notre étude et les résultats sont analogues à notre
étude. Une autre étude sur la vulnérabilité au
choléra, menée en Guinée Conakry (United Nations
Children's Fund Conakry, 2010) portant sur la qualité
bactériologique des eaux, l'accès à l'eau potable,
l'environnement sanitaire, la gestion des excrétas, hygiène
corporelle et alimentaire et la connaissance sur le choléra a
montré des indices de vulnérabilité variables d'une
localité à une autre sur une échelle de 0 à 10.
Cette étude a en plus des facteurs humains inclus la qualité
bactériologique des eaux, paramètre qui n'a pas été
pris en compte dans le calcul de nos indices de vulnérabilité
;
A part quelques recherches qui ont été faites
sur la vulnérabilité, aucun résultat de ces recherches n'a
été suivi d'une implémentation à travers un plan
d'éducation sanitaire et environnementale, surtout le cas du
Cameroun.
Plan d'éducation sanitaire et environnementale
sur le choléra et les autres maladies diarrhéiques et du
péril-fécal.
L'éducation ici consiste en la transmission d'un certain
nombre de connaissances théoriques et pratiques (messages
pédagogiques) à travers diverses techniques.
Contenu des messages pédagogiques
Les messages pédagogiques porteront sur les
premiers secours/soins préliminaires et les mesures de
prévention
Ø Les techniques
Distribution des prospectus, enregistrements audio et
vidéo, porte à porte, cours sur tableau, cours audio et
vidéo, jeux éducatifs, causeries éducatives, ...
Protocole de mise en place du plan
d'éducation
Ø Création d'une association éducative
de lutte préventive durable contre les maladies diarrhéiques et
du péril-fécal.
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L'association débutera par un ensemble de 04 membres
fondateurs parmi les quels i) un spécialiste en
santé environnementale ii) un géographe
iii) un instituteur iv) un expert en
communication sanitaire.
Ø Choix des acteurs partenaires. Les acteurs
ciblés ici seront : i) les individus au sein des foyers
enquêtés ii) des groupes activistes au sein des différents
quartiers iii) les associations iv) les ONG du secteur environnement.
i) des individus au sein des foyers enquêtés:
éducation gratuite à domicile (18h-20h) et donc les meilleurs
élèves seront primés ;
ii) des groupes activistes au sein des différents
quartiers : organisation des journées d'éducation gratuites (01
jour par semaine) ;
iii) les associations : nous passerons des messages
hebdomadaires au sein des associations accompagnés des prospectus
à lire à la maison avec le reste de la famille
iv) les ONG environnement : trouver ensemble une
stratégie pour inclure nos activités dans leurs programmes aux
quotidien dans le cadre de l'éducation environnementale.
Ø Echantillonnage des populations cibles et leurs
besoins
- Pour les moyennes
vulnérabilités, l'échantillonnage de la population
cible-test sera concentré uniquement au niveau des zones
enquêtées et va s'étendre au fur et à mesure dans
tout le quartier ; le même effectif sera échantillonné
à cause de la vulnérabilité uniforme. Les connaissances
à adresser aux populations seront fonction des besoins principaux de
chaque quartier car les comportements hygiéniques varient d'un quartier
à l'autre (d'après les résultats statistiques).
- Pour les fortes
vulnérabilités, échantillonner le même effectif de
la population cible-test pour l'éducation et étendre
l'échantillon dans un périmètre plus ou moins grand
au-delà des zones enquêtées pour ensuite étendre
progressivement dans tout le quartier. Malgré la forte
vulnérabilité uniforme, les connaissances varient de façon
hautement significative selon le quartier (d'après les résultats
des analyses statistiques) ; ainsi, la liste des connaissances à
adresser aux populations sera fonction des besoins principaux de chaque
quartier et cette liste sera complétée au fur et à
mesure.
- Pour les vulnérabilités
extrêmes, échantillonner le même effectif de la population
cible-test pour l'éducation, qui sera quasiment l'ensemble du quartier
de la zone enquêtée. Malgré l'extrême
vulnérabilité uniforme, les attitudes potentielles varient de
façon hautement significative selon le quartier
(d'après les résultats des analyses statistiques) ; ainsi, la
liste des connaissances à adresser aux populations sera fonction des
besoins principaux de chaque quartier et cette liste sera
complétée au fur et à mesure.
Ø Formation des acteurs sur les outils et techniques
(par le bureau de l'association et/ou des spécialistes alloués
par le gouvernement à cet égard).
Ø Proposition des feuilles de route aux acteurs
partenaires (par le bureau de l'association).
Ø Evaluation (par le bureau de l'association).
Elle se fera à travers les enquêtes et aura pour
but d'apprécier les niveaux de connaissances et de mise en pratique des
enseignements fournis ainsi que le niveau de satisfaction des populations sur
les outils et techniques d'enseignement ; elle aura aussi pour but
d'évaluer l'efficacité de chaque acteur.
Ø Actualisation et extension (par le bureau de
l'association).
L'actualisation aura pour but d'introduire des nouvelles
connaissances pédagogiques, d'avoir une idée sur les besoins
nouveaux des populations ainsi que de modifier ou ajouter des nouveaux outils
et techniques ; elle aura aussi pour but de refaire des nouvelles cartographies
de vulnérabilité, en incluant progressivement des nouveaux
facteurs de vulnérabilité qui n'ont pas été pris en
compte dans l'étude. L'actualisation peut aussi permettre de changer
certains partenaires et/ou d'inclure de nouveaux partenaires et permettra ainsi
de proposer de nouvelles feuilles de route.
L'objectif premier c'est de se rassurer qu'au moins les 90% de
la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les
enseignements fournis et les mettent en pratique ; une fois que ce premier
objectif est atteint, nous pourrons étendre le plan à d'autres
quartiers, toujours sélectionnés selon le degré
d'insalubrité croissant.
NB : L'évaluation et l'actualisation doivent se faire
après chaque 01 an.
Le relais d'éducation se fera à travers la
sensibilisation à distance selon les moyens de communication les plus
sollicités par les populations étudiées.
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Ratio homme-femme au sein des équipes
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La régression logistique des données
d'enquêtes sur la volonté pour la recherche d'informations et de
travail en groupe a donné les résultats parmi les quels nous
avons les suivants :
- recherche d'informations
Ln(ODDS)=0,9565 - 1,147(sexe)
ODDSfemme=2,6 et ODDShomme=0,826 ; ce qui nous donne les
probabilités de 45% pour les hommes et 72% pour les femmes. Ceci
signifie qu'on a 72% de chance d'avoir une personne volontiers pour la
recherche d'informations si on choisi une femme et 45% de chance si on choisi
un homme ;
-travail en groupe
Ln(ODDS)=0,802 - 0,367(sexe)
ODDSfemme=2,23 et ODDShomme=1,54 ; ce qui nous donne les
probabilités de 69% pour les femmes et 60% pour les hommes. Ce qui
signifie qu'on a 69% de chance d'avoir une personne volontiers pour le travail
en groupe si on choisi une femme et 60% si on choisi un homme.
Les résultats de cette régression logistique
associés aux résultats statistiques (caractéristiques
variant selon le sexe) nous exigent à inclure plus de femmes que
d'hommes au sein de l'association et des acteurs partenaires.
Objectif à atteindre en terme de nombre de
formés
La première année aura pour objectif
d'éduquer efficacement (avec des tests de confirmation quotidiens) un
effectif de 700 personnes (à raison de 100 personnes par quartier); au
départ, un échantillon cible-test uniforme (à raison de
100 personnes par quartier) sera choisi au sein de la zone cible-test (qui a
été délimitée selon l'indice de
vulnérabilité). Cet effectif va augmenter de 10% chaque
année jusqu'à couvrir l'ensemble du quartier (qu'au moins les 90%
de la population de chaque quartier a reçu les connaissances sur les
enseignements fournis et les mettent en pratique). Une fois que l'ensemble du
quartier est couvert, l'échantillonnage va s'étendre
au-delà selon une nouvelle formule de calcul.
Indicateurs objectivement vérifiables
-Rapport sur les résultats actualisés des
enquêtes statistiques montrant une amélioration progressive en
termes de connaissances, comportements et attitudes potentielles des
populations vis-à-vis des maladies diarrhéiques et du
péril fécal. Ces résultats seront approuvés par un
statisticien agréé ;
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- Rapport sur les résultats actualisés des
enquêtes épidémiologiques montrant au cours des
années une réduction progressive de la morbidité aux
maladies diarrhéiques et du péril fécal. Ces
résultats seront approuvés par un statisticien
agréé.
Tableau VIII: Planification.
Action
|
objectif
|
résultat
|
indicateur
|
Acteurs de mise en oeuvre
|
Acteur
surveillance-suivi
|
calendrier
|
Budget (en fcfa)
|
Préparation des
modules de cours
|
Harmoniser et
adapter la
formation selon les besoins
|
La Liste des cours
à enseigner dans chaque quartier est établie
|
Présence d'un
manuel de cours
pour chaque quartier
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Une fois chaque début de semaine académique
|
50.000*07
quartiers=350.000
|
Recherche des
bons sites de cours
|
Rassembler le
maximum de
personnes
|
Les sites sont
sélectionnés et caractérisés
|
Localisation des
sites sur des fonds de carte
|
Bureau association
|
Bureau association
|
01 mois avant le
début de l'année académique
|
5000*7quartiers*30jours =1.050.000
|
Cours à
domicile
|
Desservir les
localités isolées
|
Les localités
isolées du site d'enseignement reçoivent
continuellement les cours
|
Les notes de
services faites aux enseignants
choisis pour cela
|
Formateurs au
sein ou proche de ces localités
|
Bureau association
|
01 fois par
semaine
|
1.715.000
|
Evaluation des
formateurs
|
Améliorer la
qualité de
formation
|
Les notes
multicritères sont
attribuées à chaque formateur
|
Existence d'un
bulletin de note
pour chaque enseignant
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Une fois par mois
|
600.000
|
Formation des
formateurs
|
Harmoniser la
pédagogie
|
les formateurs sont
aptes pour leur
|
Les attestations de
capacité sont
|
Spécialistes délégués par le
|
Bureau association
|
Pendant 01 mois à
partir du
|
750.000
|
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|
|
fonction
|
disponibles pour
les enseignants
après 02 séances de test
|
gouvernement
|
|
recrutement
|
|
Actualisation et extension
|
Assurer
l'efficacité et la
durabilité du système
|
Le système est
renouvelé et de
nouvelles zones sont inclues
|
Système
informatisé et à fonctions
d'actualisation
|
Bureau association
|
Bureau association
|
A la fin de chaque année académique
|
350.000
|
Evaluation du
système
|
Fournir les
éléments pour
l'actualisation
|
La qualité de
formation et
l'appréciation des
populations sont
notées
|
Fiches
d'évaluation des formateurs et des populations
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Tout au long de
chaque année académique
|
600.000
|
Achat d'outils
et matériels
|
offrir aux
formateurs des
facilités
|
Les formateurs
sont équipés
|
Enregistrement vidéo de la remise des outils
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Après la formation
de chaque formateur recruté
|
500.000
|
Transmission
des messages sur prospectus
|
Assurer une
auto-poursuite des
enseignements
|
Les messages sont transmis et lus en famille
|
Coupons réponses aux questions du prospectus
|
Associations locales
|
Bureau association
|
01 fois par
semaine
|
1.715.000
|
Incitation des
populations
|
Permettre aux
populations de
|
Augmentation
progressive de
|
Fiches de
présences aux
|
ONG locales
|
Bureau association
|
Selon le planning
de l'ONG
|
700.000
|
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|
s'impliquer de
plus en plus
|
l'effectif des
apprenants
|
cours
|
|
|
sollicitée
|
|
Regroupement des élèves
|
Réduire les
couts ainsi que
le temps de formation
|
Au moins un
groupe d'élèves est formé dans chaque
quartier
|
Photos du groupe d'élèves en cours
|
Personnel
recruté dans chaque quartier
|
Bureau association
|
Au début de
chaque année académique
|
350.000
|
Enregistrements
|
Fournir les
éléments pour
l'évaluation
|
Chaque évènement est enregistré
|
Photos, vidéo,
audio et fiches d'enregistrement
|
Spécialiste
recruté à cet égard
|
Bureau association
|
Lors de chaque
séance de cours
|
1.200.000
|
Conception des prospectus
|
Faciliter la
transmission des messages
|
Le nombre de
prospectus est
proportionnel à
l'échantillon des
foyers isolés et sont conçus selon les
besoins
|
Echantillon de
chaque type de prospectus
|
Bureau association
|
Bureau association
|
Chaque semaine
|
700.000
|
Projection vidéo
|
Accroitre la
prise de
conscience ainsi que les aptitudes
pratiques des populations
|
Les populations
pratiquent les
stratégies de
préventions en
associant vidéo et théorie
|
Documentaires et
interviews des
populations en
plein séance
pratique
|
Spécialiste
recruté à cet égard
|
Bureau association
|
Lors de chaque
séance de cours
|
3.500.000
|
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