Contribution du projet d’agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu ii dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.par Christian MUYAYA Institut Facultaire de Développement - Licence en Sciences et Techniques de Développement 2018 |
1.2.1.4. Les priorités du développement durablePour mettre en oeuvre une telle révolution économique, sociale et environnementale, la conférence de Rio, en 1992, a défini plusieurs objectifs. 173 Etats se sont engagés à les respecter : - rééquilibrer les pouvoirs entre priorités économiques et impératifs sociaux et écologiques. Comment ? En intégrant certaines obligations envers l'environnement dans la logique commerciale : par exemple, imposer aux spéculateurs boursiers d'investir dans des projets économiques viables et équitables à long terme. - les Etats doivent abandonner les pratiques politiques à court terme, la défense des intérêts particuliers pour enfin tenir compte de l'intérêt général et remettre l'homme au coeur de l'économie. - les Etats sont responsables autant que les ONG, les syndicats, les citoyens. Tous les groupes socio-économiques sont invités à agir ensemble pour réaliser les objectifs du développement durable. - rééquilibrer les relations Nord-Sud permettrait de créer un monde plus juste. En annulant la dette publique, les pays en voie de développement auraient les moyens suffisants pour mettre en oeuvre une politique durable en matière d'éducation, de santé et de protection sociale. En appliquant une taxe de type Tobin sur les échanges financiers, les pays du Sud pourraient financer ces projets. - enfin, la sauvegarde de l'environnement est une nécessité impérieuse pour les générations futures. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement doit devenir une Organisation mondiale, qui aurait le pouvoir d'imposer des politiques protectrices de la planète51(*). 1.2.1.5. Les problèmes liés au développement durableUn problème dans son acception la plus courante, est une situation dans laquelle un obstacle empêche de progresser, d'avancer ou de réaliser ce que l'on voulait faire. Un problème est usuellement défini comme l'occurrence d'événements qui perturbent le fonctionnement habituel d'un système.52(*) 21 Un des problèmes majeurs pour le développement durable au 21ème siècle, c'est l'approvisionnement adéquat en énergie. Adéquat, c'est à dire permettant la croissance économique et l'élévation des niveaux de vie, en particulier dans les pays moins développés, tout en limitant à des valeurs suffisamment faibles les impacts négatifs sur la santé des populations et sur l'environnement.53(*) En 2004, par exemple, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) faisait état de la dégradation de la situation socioéconomique de 21 pays, et de l'accroissement des inégalités entre pays riches et pays pauvres, mais aussi à l'intérieur de chaque pays. L'environnement n'est donc qu'un volet du développement durable... La demande inévitablement croissante d'énergie liée à la croissance de la population, et à un besoin d'élévation du niveau de vie des populations les plus défavorisées ne pourra être durablement satisfaite qu'en combinant des programmes d'économie et d'efficacité énergétique54(*). Mettre en oeuvre de nouvelles pratiques économiques, sociales et environnementales s'avère être une véritable révolution. Les principes sont clairs, mais l'action soulève de multiples interrogations. Il est impossible, à l'heure actuelle, de définir clairement les besoins des générations futures. Les objectifs demandés par le lobby écologique sont actuellement impossibles à suivre : la pollution augmente sans cesse, les déchets se multiplient et les gaspillages sont incessants55(*). L'évolution du monde voit certains pays, comme la Chine et l'Inde, se développer au détriment des principes du développement durable. Si les pays du Sud sont concernés par les enjeux de demain, ils ne sont nullement impliqués dans la réflexion. Certaines avancées, comme le protocole de Kyoto, sont encore inefficaces face au réchauffement climatique. Notamment parce que les instruments de mesures de l'économie sont dépassés. Le calcul du PIB, la croissance ne peuvent représenter les avancées en termes de développement durable. Même s'il existe aujourd'hui de nouveaux instruments, comme le capital naturel, l'empreinte écologique ou l'indice de développement humain, ils n'ont que peu d'incidence sur les pratiques économiques56(*). 22 Dans un monde où 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources naturelles, le développement durable paraît bien utopique. Voire impossible. Comment laisser 50% de la population utiliser 50% des ressources naturelles si ce n'est qu'en forçant les pays riches à abandonner leur monopole ? Dans un contexte de crise climatique grandissante, le développement durable semble n'être qu'un catalogue de bonnes intentions très exigeantes57(*). Pourtant, c'est aussi l'unique réponse viable apportée aux problèmes du monde. Face aux inégalités, seul l'accès pour tous aux droits fondamentaux et au confort de base est la solution. Face à l'épuisement des ressources naturelles, la seule alternative reste les énergies renouvelables. Face à l'élite financière, seule la participation de tous les acteurs socio-économiques permettra d'améliorer le sort de la population mondiale. En somme, le développement durable n'est pas la solution parfaite, mais c'est la seule solution58(*). * 51 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3. * 52 www.wikipédia.fr/problème-définitions, consulté le 21 novembre 2017 à 10h50'. * 53 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14. * 54 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 55 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 56 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 57 LABORIEUX Elie, Op.cit, page 14. * 58 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. |
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