Contribution du projet d’agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu ii dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.par Christian MUYAYA Institut Facultaire de Développement - Licence en Sciences et Techniques de Développement 2018 |
1.2. GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET L'AGROFORESTERIE1.2.1. Le Développement durableDepuis Hiroshima (1945), l'homme a pris conscience de sa capacité à s'autodétruire. Jusqu'aux années soixante, les questions d'environnement sont reléguées au second plan. Les politiques environnementales sont pour l'essentiel sectorielles. Elles visent à lutter contre les pollutions localisées dans l'espace et dans le temps et dont les acteurs sont facilement identifiables (déchets, eaux etc.)33(*). 15 L'ensemble des dommages environnementaux à cette époque ne sont pas traités et parmi ces dommages (pollution atmosphérique et agricole), les risques technologiques; et ce ne sont que des effets positifs de la croissance et du progrès tant scientifique que technique qui sont mis au premier rang34(*). C'est au début des années soixante-dix que des changements vont s'opérer tant dans la prise de conscience que dans les débats de la médiatisation de grandes catastrophes écologiques occasionnées par les activités économiques. Cette prise de conscience à l'égard des problèmes environnementaux par la population s'inscrit au sein d'inquiétudes de plus en plus prononcées dans les sociétés du Nord vis-à-vis des impacts négatifs de l'industrialisation35(*). Nous pouvons noter que cette prise de conscience environnementale semble moins importante que celle qui aura eu lieu dans les années 80. Une montée en puissance écologique qui va interpeller la communauté des chercheurs au sujet des limites de la croissance36(*). Des débats sur l'épuisement des ressources naturelles commencent à faire prendre conscience que les conditions actuelles de la croissance ne pourront se poursuivre de façon indéfinie. Certaines institutions ont été mises en avant afin de stopper les prévisions selon lesquelles d'autres planètes ne seraient plus vivables, ni habitables à l'avenir donc il devient un impératif de préserver la terre37(*). A cet effet, un équilibre serait possible afin de maintenir un niveau constant de la population et du capital avec la théorie Malthusienne : «croissance zéro». A ceci bon nombre de rapports et d'institutions vont se pencher sur cette question d'assurer l'avenir. · 1972 : Une première conférence se tiendra à Stockholm (Suède) sur les conditions environnementales et les stratégies du développement où seront élaborées des déclarations et des négociations des différents représentants, le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui sera la base du développement durable38(*). 16 La conférence de Stockholm a été un semi échec car un an après le monde a connu une crise économique 1973 avec une crise pétrolière qui a bouleversé les négociateurs et les représentants de cette conférence. Malgré tout, cette pensée continue à refaire surface. Rappelons que le secrétaire général de la conférence Mr Maurice STRONG avait souligné la nécessité d'harmoniser les besoins du présent avec ceux des générations à venir et à intégrer les considérations environnementales au sein des stratégies de développement39(*). A cette occasion lance le concept écodéveloppement qui sera l'ancêtre du développement durable. L'écodéveloppement qui se définit comme « un développement de la population par elle-même, utilisant aux mieux les ressources naturelles, s'adaptant à un environnement qu'elle transforme sans le détruire...c'est le développement en lui-même tout entier qui doit être équilibré, motivé, soutenu par la recherche d'un équilibre dynamique entre la vie et les activités collectives des groupes humains et le contexte spatio-temporel de leur implantation ». · 1983 : création de la Commission des Nations Unies pour le Développement et l'Environnement présidée par madame Brundtland Premier Ministre de la Norvège ; cette commission est chargée de rédiger un rapport40(*); · 1987 : adoption par les Nations Unies du concept du Développement Durable à travers la publication du rapport Brundtland. · 1990: Création du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Le FEM fournit plus de 65 % des fonds du PNUE. · 1992 : organisation de la Conférence de Rio De Janeiro (Brésil), dénommée « Sommet de la Terre ». Les Etats du monde entier adoptent le concept du développement Durable et s'engagent à prendre en compte la notion de la durabilité dans la conception et la conduite des programmes de développement41(*). · 1997 : conférence de Kyoto sur la limitation des gaz à effet de serre ; · 2002 : création par l'État français d'un ministère de l'Écologie et du Développement durable en remplacement de l'ancien ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire. · 2002 : Sommet des Nations unies sur le développement durable, à Johannesburg. Dans son discours devant l'assemblée plénière, le président de la République française, Jacques Chirac, préconise une "alliance mondiale" pour le développement durable, appelle les pays riches à consacrer 0,7 % de leur PIB pendant 10 ans à l'éradication de la pauvreté dans le monde et évoque l'idée d'une taxe mondiale pour financer le développement, qui pourrait prendre la forme d'un prélèvement de solidarité sur les richesses engendrées par la mondialisation42(*). · 17 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto. · 2007 : Conférence internationale sur le climat à Bali : le rapport le plus récent du GIEC conclue que les signes du réchauffement climatique sont sans équivoque et appelle à une action rapide de tous les pays. Le Plan d'action de Bali a pour but de permettre la négociation d'un accord post-Kyoto lors de la 15ème conférence (COP15) qui se tiendra à Copenhague en 2009. · 2009: Conférence internationale sur le climat à Copenhague du 7 au 18 Décembre. Il était initialement prévu d'adopter un accord international pour faire suite au protocole de Kyoto. Cependant, seul un accord non-contraignant a été adopté. Il vise à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport au niveau de 1990. · 2012: Sommet de la Terre à Rio (Rio+20), du 20 au 22 juin: « The Future We Want », accord reprenant les grands principes du développement durable, a été signé. Il renouvelle les engagements déjà pris lors des précédents sommets et fixe un cadre d'action prioritaire pour l'éradication de la pauvreté et la protection de l'environnement. Un groupe de recherche pour la création des Objectifs du Développement Durable a été formé pour faire suite aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. (le grenelle environnement, 2012), etc.43(*) · 2014 : conférence de Lima sur les changements climatiques. Elle est à la fois la 20e conférence des parties (COP20) : après d'intenses négociations, la conférence de Lima sur le dérèglement climatique a abouti à un accord qui constitue une base de travail pour préparer la conférence de Paris 2015. · 2015 : conférence de Paris de 2015 sur le climat du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en France. Elle est la 21e conférence des parties (d'où le nom COP21) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en vue d'aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2° C. · 2016 : Conférence de Marrakech sur les changements climatique du 7 au 18 novembre 2016 à Bad Ighli à Marrakech au Maroc. Les 200 pays réunis à Marrakech à la COP22 se sont mis d'accord pour mettre au point d'ici à décembre 2018 les règles d'application de l'accord sur le climat conclu l'an dernier à Paris. · 18 2017 : la 23e conférence des Parties (COP23), qui s'est déroulée du 6 au 17 novembre 2017 à Bonn, est une étape intermédiaire importante dans la traduction des ambitions politiques de l'Accord de Paris à un manuel d'application technique détaillée. Cette phase de mise en oeuvre doit être terminée d'ici 2018, lors de la COP24 en Pologne44(*). 1.2.1.1. La définition et l'objet du développement durableIl existe plusieurs façons de définir la notion de développement durable. Et parmi ces définitions on peut retenir celle proposée par les Nations-Unies dans le rapport BRUNDTLAND en 1987 en ces termes : « Le développement durable est un développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs. » Le développement durable est un concept global qui englobe en son sein : - une dimension temporelle couvrant le très long terme et mettant en jeu une certaine solidarité entre les générations ; - une dimension spatiale à l'échelle de la planète terre, en prenant en compte l'ensemble des peuples qui y vivent ; - des objectifs multiples à la fois d'ordre économique, social, culturel, écologique, politique et éthique45(*). * 33 LABORIEUX Elie, les problèmes du développement de l'environnement, mémoire de master, Université des Antilles et de la Guyane, 2008. * 34 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14. * 35 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14. * 36 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14. * 37 ETUMANGELE, A., E., Mon projet écologique-Comprendre la protection de l'environnement, ADNase, Kinshasa, 2012. * 38 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 39 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 40 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 41 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 42 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 43 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15. * 44 Fr.wikipédia.org/wiki/conférence-des-parties, consulté le 20 janvier 2018 à 18h25'. * 45 Nations unies, rapport Brundtland, 1987. |
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