République Démocratique du
Congo
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire
ARCHIDIOCÈSE DE KINSHASA
INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT
DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE
DEVELOPPEMENT
B.P.15 KIN VII
2317, AVENUE SAÏO, C.
KASA-VUBU/KINSHASA
CONTRIBUTION DU PROJET D'AGROFORESTERIE AU
DEVELOPPEMENT DURABLE DES ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISEES. Cas du Projet
Gungu II dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.
Par
MUYAYA IYUNA Christian
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention de diplôme de Licence en Sciences et Techniques de
Développement.
Option : Gestion de l'Environnement
et Assainissement
Directeur : Professeur MUKALA
Célestin
Année académique 2017- 2018
i
Epigraphe
« Le changement climatique exige que nous agissions
dans les délais les plus brefs pour confronter une menace envers deux
groupes d'individus possédant une faible voix sur le plan politique :
les pauvres du monde entier et les générations de demain ;
l'avenir s'annonce orageux. »
Rapport sur le Développement Humain 2007-08,
PNUD (2007)
ii
DEDICACES
A mes parents Ernest MUYAYA et Aimée KAYIBA, qui m'ont
tout donné dans la vie ;
A mes frères et soeurs : PAMUKE IBOLOBOLO, Lydie
MUYAYA, Ginive MUYAYA, Patricia MUYAYA, Jules MUYAYA, Paul MUYAYA, Badra
MUYAYA, Marie-France MUYAYA, ensemble, nous avons appris l'affectivité
auprès de nos parents.
Je dédie ce présent mémoire.
MUYAYA IYUNA Christian
iii
REMERCIEMENTS
Ce travail rentre dans le cadre de mémoire de fin
d'études pour l'obtention du Diplôme de Licence en Sciences et
Techniques de Développement, option Gestion de l'Environnement et
Assainissement à l'Institut Facultaire de Développement
(IFAD/Archikin) ; et a pour objectif l'analyse de la contribution du
projet d'agroforesterie Gungu II au développement durable du secteur de
Lukamba, territoire de Gungu, province du Kwilu en République
Démocratique du Congo. Le présent mémoire constitue un
aboutissement d'une période pleine d'événements, de
découvertes, et d'émotions. Tout au long du parcours de la
préparation de cette recherche, nous avons eu la chance de trouver de
différentes personnes dont leurs directives intarissables et leur
écoute ont constitué un soulagement indispensable à nos
efforts.
Tout d'abord, nous tenons à remercier le bon Dieu, pour
m'avoir accorder le souffle de vie et pour m'avoir permis d'atteindre mon
objectif.
Nous remercions les autorités académiques de
l'Institut Facultaire de Développement, qu'ils trouvent dans ce travail
l'expression de notre gratitude. Il s'agit notamment du Recteur, le Professeur
Abbé Emmanuel EYENGA DJOLIE, le Secrétaire Général
Académique, l'abbé Victor NTAMBWE MAKENGA et le Secrétaire
Général Administratif, l'abbé MUSINU Pérenne, et
aux professeurs, chefs de travaux et Assistants.
Nous aimerions beaucoup remercier monsieur le professeur
MUKALA WA MULUABA Célestin pour nous avoir fait l'honneur de diriger
cette recherche et de nous avoir encadré, car ce travail n'aurait pu
être réalisé sans ses critiques judicieuses et fructueuses
qui ont beaucoup participé à son amélioration et aussi
pour sa patience au cours de son élaboration. Nous avons beaucoup appris
de lui et ces remerciements ne sauraient être à la hauteur de mon
respect et de ma gratitude envers lui.
Nous aimerions également souligner l'apport de monsieur
le CT. BILABILA Bienvenu, pour ses efforts colossaux dans le domaine de
développement et environnement ainsi qu'en matière du projet qui
ont permis l'enrichissement de ladite rédaction.
Nos remerciements s'adressent aussi à monsieur ITUMBU
Willy Blaise, coordonnateur de la CPDA/ONGD, toute son équipe ainsi
qu'aux membres du Projet d'Agroforesterie Gungu, pour avoir disposé le
temps pour nous et nous avoir fourni une diversité d'informations et des
données servant dans ce mémoire. Qu'ils trouvent ici l'expression
de notre profonde gratitude et reconnaissance.
iv
Nous voudrions également remercier les dirigeants de
l'Institut Supérieur d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement
(ISAGE/ATEN) à l'occurrence le Chef de section Guy NDEKE pour nous avoir
accordé des séances débats sur l'agroforesterie et le
développement durable avec les étudiants.
Nos remerciements s'adressent aux oncles et tantes maternels
et paternels, cousins et cousines : Chantal KAYIBA, Cécile KAYIBA,
Fiston KAYIBA, Théodore MUYAYA, Marie MUYAYA, Jeannette KANANA,
Jeannette MIHUTU sans oublié mes proches : Monsieur NKAMBA Amos,
Christian MUKOSO, Jackson BISENGETE, Ir. Dominique MBUKU, Ir. Rachel MBANA, Ir.
Michaël KUBANDI, Benoni MATUNGULU, Marlène MANDUNDU, Lisette FUBA,
Emmanuel MUSUYU, NGEMBA Thaï, Robert MUNENE, Guy IMBENI...
v
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
1. A.S.B.L. : association sans but
lucratif
2. CADIM : Centre d'Appui au
Développement Intégral de Mbankana
3. CNUED : Conférence des Nations
Unies sur l'Environnement et le Développement
4. CP : Communauté Paysanne
5. CPDA : Comité Paroissial pour
le Développement d'Aten
6. FAO : l'Organisation des Nations
unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
7. FEFAK : Fédération des
Fermiers Agro-forestiers de Kwilu
8. FHS : Fondation Hanns Seidel
9. GIEC : Groupe Intergouvernemental des
experts sur l'Evolution du Climat
10. IIAT : Institut International
d'Agriculture Tropical
11. ICRAF : Centre International des
Recherches pour l'Agroforesterie
12. IGC : Institut Géographique
du Congo
13. IFAD : Institut Facultaire de
Développement
14. ILD : Initiatives Locales de
Développement
15. INADES FORMATION
16. INERA : l'Institut National pour
l'Etude et la Recherche Agronomique
17. ISAGE : l'Institut Supérieur
d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement
18. ISP : Institut Supérieur
Pédagogique
19. OCDE : Organisme pour la
Contribution au Développement et Environnement.
20. ONG : Organisation Non
Gouvernementale
21. ONGD : Organisation Non
Gouvernementale pour le Développement
22. OPD : Organisations Paysannes de
Développement
23. PIB : Produit Intérieur
Brut
24. pH : Potentiel d'hydrogène
25. PNUD : Programme des Nations unies
pour le développement
26. PK : Point kilométrique
27. RDC : République
Démocratique du Congo
28. SAPE : Sylvoarable Agroforestery For
Europe
29. SDDR : Service Diocésain pour
le Développement Rural
30. SIG : Système d'Information
Géographique
31. SNV : Service National de
Vulgarisation
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition de la
population du secteur de Lukamba par groupement
2015..............................................................................................40
Tableau n°2 : Répartition de la
population de Lukamba par âge et par sexe en
2015...................................................................................................................43
Tableau n°3 : Partenariat
réalisé.......................................................................52
Tableaux n°4 et n°5 :
résultats
d'enquête..................................................63-64
Tableau n°6 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg.
2015....................................................................................................67
Tableau n°7 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg.
2016....................................................................................................68
Tableau n°8 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg.
2017...................................................................................................69
Tableau n°9 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg
2014...................................................................................................................71
Tableau n°10 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg
2015...................................................................................................................72
Tableau n°11 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg
2016...................................................................................................................74
Tableau n°12 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg
2017...................................................................................................................75
Tableau n°13 : Production globale de sites agro
forestiers/secteur Lukamba en Kg
2014-2017....................................................................................................76
Tableau n°14 : Production du miel des sites
agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg de 2016 et
2017......................................................................78
Tableau n°15 : Production de la braise des
sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg,
2017...................................................................................79
Tableau n°16 : Evaluation monétaire des
productions des sites agro-forestiers en Franc Congolais (FC),
2017..........................................................................81
Tableau n°17 : Evaluation des soins
symptomatiques de la tuberculose de 2013-2017 au centre de santé
Aten..................................................................85
Tableau n°18 : Evaluation des personnes
malnutris admises et accompagnées au centre Nutritionnel Marie-Quentin
d'Aten, 2013-2017.................................85
Tableau n°19: Nombre de repas par
jour/ménage enquêté.............................86
Tableau n°20 : Espèces floristiques et
fauniques dans les sites agro-forestiers du secteur de
Lukamba.....................................................................................90
Tableau n°21 : Incendies des feux de brousse de
Fermes/Sites Agro-forestiers de 2013 à
2017..................................................................................................92
vii
Tableau des parties
concernées......................................................................106
Tableau des
sondages.....................................................................................111
LISTE DES FIGURES
Figure 01 : Cartographie du territoire de
Gungu............................................30
Figure.02 : Vues de la cartographie de la province du
Kwilu, territoire de Gungu, Secteur de
Lukamba..............................................................................31
Figure 03 : Division administrative du Secteur de
Lukamba.............................33
Figure 04 : Répartition de la population de
Lukamba par groupement............41
Figure 05 : Répartition de la population de
Lukamba par âge et par sexe en
2015...................................................................................................................49
Figure 06 : Organigramme du
CPDA.................................................................60
LISTE DES PHOTOS (Annexes)
Photo 01 : vue des plantations agro-forestières
Photo 02 : Vue d'une Ruche, site d'Ongam, 2018
Photo 03 : Vue de produits du miel, site Ibansi, 2017
Photo 04 : Vue du Four de la carbonisation, site Amfusa,
2018
Photo 05 : Vue des Sacs de braises au point de
vente : site Mabaya Tatu, 2018
Photo 06 : Vue de la pancarte du Dépôt au
PK 600, 2018
Photo 07 : Vue du Dépôt de vente au PK 600,
2018
Photo 08 : vue des cossettes de manioc, Ménage
Mundongo, site d'Amfusa 2018
Photo 09 : vue des Sacs de manioc, Dépôt de
vente au PK 600, 2018
Photo 10 : Les exploitant(e)s aux champs, site Ferme
Mimpiya 2018
Photo 11 : Vue du Pont construit par le Projet Gungu
II
Photo 12 : Vue de l'Attelage, Boeufs de trait servant au
labour
Photo 13 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site
Mazinga, 2017
Photo 14 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site
Mabaya Tatu, 2017
Photo 15 : Vue de la santé des enfants qui
consomment le niébé produit par le CPDA, ménage chef du
site d'Amfusa, 2018
1
INTRODUCTION GENERALE
0.1. DEFINITION, CHOIX ET INTERET DU SUJET
0.1.1. Définition
La mauvaise gestion ou la gestion écologiquement
moins prudente des ressources naturelles, en général et des
ressources forestières, en particulier à travers une pression
démographique galopante afin de satisfaire aux besoins
énergétiques des populations, a conduit à la
fragilité des écosystèmes forestiers, au
phénomène d'effet de serre, à la pénibilité
alimentaire et tant d'autres.
Cette situation n'épargne pas le secteur de Lukamba
dans la province du Kwilu.
Et pour permettre la résilience de la population de
ce secteur aux effets néfastes de la savanisation due à la
pression humaine sur les écosystèmes forestiers
déjà fragiles, un projet d'économie verte dite
d'agroforesterie a été mis sur pied.
C'est pourquoi, la présente étude analyse la
contribution de ce projet au développement
écologico-économique et social du secteur de Lukamba.
0.1.2. Choix et intérêt du sujet
Les actions et/ou activités entreprises par l'homme
pour sa survie et le développement de son milieu doivent être en
harmonie avec la nature.
Pour que le développement n'affecte pas
négativement l'environnement, l'homme, par ses actions, doit prendre en
compte les ressources environnementales. Pour y éviter sinon
réduire des problèmes environnementaux, liés au changement
climatique et à la pauvreté de la population.
Etant donné que le secteur de Lukamba présente
un écosystème forestier très fragile et face aux besoins
énergétiques et alimentaires que ces ressources limitées
doivent pourvoir à la demande de cette population, la présente
étude trouve son choix d'analyser les réalisations du projet
d'agroforesterie en faveur de la résilience de la population de Lukamba
face au changement climatique et à la pauvreté.
L'intérêt de notre étude se fonde sur le
fait que le résultat de l'analyse des réalisations du projet
d'agroforesterie Gungu II dans le secteur Lukamba permettra tant à la
population qu'aux parties prenantes, aux chercheurs et aux législateurs
d'exploiter les points forts et faibles pour la prise de décisions
allant dans le sens du secteur.
2
0.2. REVUE DE LA LITTERATURE
Notre thème s'inscrit dans la suite logique des
études antérieures effectuées par d'autres chercheurs dans
ce domaine :
§ En 2007, une équipe de chercheurs conduite par
Mr. Sena Kwaku ADESSOU a travaillé sur « l'Agroforesterie, une
pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de
l'Ouest ». A travers leurs analyses des données, il ressort
que les pratiques agro-forestières seraient l'une des meilleures options
d'adaptation aux changements climatiques1(*).
§ ROCHELEAU D., et al. (1994), dans
« Agroforesterie en Afrique Tropicale sèche »
montrent que l'agroforesterie est évoquée par des chercheurs et
planificateurs de l'environnement et de développement comme solution aux
problèmes de l'Afrique rurale2(*).
§ Dans le cadre du projet de développement de
l'agroforesterie du SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe) 2006-2011, des
résultats ont révélé que les agriculteurs ont un
besoin important de soutien technique pour la mise en place et la gestion de
leurs parcelles agricoles comme un meilleur respect de l'environnement3(*).
§ PINDO G., (1996), « contribution des ONGD
dans le milieu paysan : cas de l'ANSI à Ginzaji, zone de
Gungu », analyse que l'influence de cette ONGD est centrée sur
le développement endogène et conseille aux associations
accompagnées à se prendre en charge à cause de l'inertie
de l'Etat4(*).
§ NGAMBA O., (2014), « Impact
socio-économique et environnemental du projet Agroforesterie Gungu
I : Cas de la zone d'action l'ONGD Comité Paroissial de
Développement d'Aten (CPDA), secteur Lukamba », a
confirmé que les pratiques agro-forestières contribuent à
l'adaptation de l'agriculture aux sols sablonneux des savanes herbeuses et
répondent aux multiples besoins des paysans5(*).
3
Notre étude analyse la contribution du projet
d'agroforesterie au développement durable des entités
territoriales décentralisées. Cas du Projet Gungu II dans le
secteur Lukamba, province du Kwilu.
0.3. PROBLEMATIQUE
L'observation au quotidien de notre environnement
écologique et les éléments qui le constituent (air, eau,
terre..), nous invitent à réfléchir sur le devenir du
capital naturel que nous léguerons aux générations futures
: des ressources hydrauliques surexploitées, de l'air pollué, des
sols dégradés, des zones rurales détruites par
l'envahissement de l'urbanisation, des océans et des mers
polluées, des ressources minières et énergétiques
maladroitement utilisées, de la faune et de la flore en voie
d'extinction, de l'improductivité agricole...
Après la sensibilisation de l'homme à tous ces
problèmes environnementaux et aux méfaits de ses activités
économiques sur son environnement, le passage aux actions correctives
s'est avéré nécessaire. Les actions préventives
à toute éventuelle destruction de notre environnement
écologique sont encore plus importantes et commencent notamment par la
promotion de l'environnement et par des actions socio-économiques, dites
de développement durable.
Depuis la conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement (CNUED) tenue à RIO de
Janeiro en Juin 1992, les questions de changements climatiques occupent une
place importante dans la protection de l'environnement, aussi bien au niveau
des pays industrialisés qu'au niveau des pays en développement,
avec diverses mesures visant à en atténuer les effets et à
s'y adapter6(*).
Les populations des pays en développement sont
très démunies et souffrent tout particulièrement des
répercutions du dérèglement climatique car leur survie
dépend directement de l'espace naturel, de l'agriculture, des ressources
en eau qui sont gravement perturbées par les changements climatiques.
4
Ainsi, la lutte contre les effets négatifs des
changements climatiques doit être une partie intégrante du
processus de développement socio-économique des pays
concernés, avec comme axe central la lutte contre la pauvreté au
simple fait que la réduction de la pauvreté et le
développement durable demeurent des priorités fondamentales
à l'échelle de la planète7(*).
Selon le quatrième rapport d'évaluation du
Groupe Intergouvernemental des experts sur l'Evolution du Climat (GIEC)
publié en 2007, les communautés pauvres seront les plus
vulnérables de fait de leurs capacités d'adaptation
limitées et de leur grande dépendance aux ressources à
forte sensibilité climatique telles que les ressources en eau et les
systèmes de production agricole8(*).
En République Démocratique du Congo, en
général et dans le secteur de Lukamba en particulier, les
problèmes environnementaux se posent beaucoup plus en termes de
destruction des principaux biomes (écosystèmes) à
savoir : les eaux, les forêts, les savanes et les sols qui devraient
pourtant coexister harmonieusement dans un même système.
Par leurs pratiques aussi bien traditionnelles que modernes,
les habitants du secteur de Lukamba se trouvent être au centre de la
rupture de l'équilibre environnementale. Cette dernière se
traduit essentiellement par le fait que les sols sont érodés, les
forêts et les savanes décimées et dégradées,
la faune et la flore menacées d'extinction et l'alimentation des
ressources en eau perturbée9(*).
Les principaux facteurs de cette dégradation des
ressources naturelles sont : l'agriculture itinérante sur
brûlis, la pratique de feu de brousse, l'exploitation forestière
informelle (bois d'oeuvre), l'exploitation du bois de chauffe et charbon de
bois (l'utilisation de l'énergie de la biomasse), les constructions non
durables, la pollution des eaux, l'élevage extensif, l`explosion
démographique, etc.10(*)
5
Du point de vue pédologique, Le secteur de Lukamba a un
sol sablonneux, pauvre ne permettant pas une bonne production agricole (manioc,
etc.). Ses quelques galeries forestières surexploitées,
déboisées et complètement décimées laissent
la place aux cultures de riz et ananas. Cette situation alarmante a
occasionné la disparition des nombreuses espèces tant
végétales qu'animales telles qu'Afromomum sp,
Anisophylle aguangensis, Chryphyllum lacourtianum, Cola acuminata, Canarium
Schweinfurthii, Landolphia lanceolata, olax virides, à cause de la
destruction complète de leur habitat11(*).
Les cours d'eau (rivières) qui longent le secteur de
Lukamba ne répondent plus aux normes de potabilité suite aux
diverses pollutions provoquées par l'élevage extensif d'une part
et les rouissages de manioc d'autre part. On y constate la rareté voire
l'extinction de plusieurs espèces animales notamment Anqulla
angulla (anguille), Crocodylus ou Osteolaenus sp
(crocodile), Sus scrofa (sanglier), Panthera leo (lion),
Sciurus vulgaris (écureuil) et la diminution de débits
d'eau dû à l'ensablement12(*).
Ses étendues de savanes connaissent chaque fois les
feux de brousse intempestifs (surtout pendant la saison sèche),
occasionnés par les ruraux afin d'attraper certains rongeurs (rats,
castor, etc.); cela laisse le sol nu à la merci des rayons solaires,
occasionnant ainsi l'érosion tant hydrique qu'éolienne, la
dégradation du sol, l'improductivité agricole, la perte de la
biodiversité et l'insatisfaction des besoins de tout genre.
La pénurie en bois de chauffe et charbon de bois pour
la préparation de la nourriture ; le bois d'oeuvre pour la
fabrication des meubles et la construction des maisons ainsi que la
recherche des terres cultivables pour une bonne production agricole poussent la
population à franchir de grandes distances pour satisfaire ses besoins
quotidiens ci-haut évoqués13(*).
La population de Lukamba vit dans des conditions
misérables où l'on trouve plusieurs familles vivant
dans des cases construites (murs et toitures) en pailles d'une part ;
des malnutris dû à la famine qui frappe une grande partie du
secteur ainsi que la pauvreté, l'abandon et la non scolarisation des
enfants, les grossesses et mariages précoces, les naissances non
désirées et la délinquance juvénile pour ne citer
que ceux-ci, de l'autre part14(*).
6
Il y a de cela plus de 5 ans que l'UE a financé par le
biais de la Fondation Hanns Seidel le projet d'agroforesterie de Gungu,
territoire situé à 200 km de la ville de Kikwit dans la Province
du Kwilu. Le premier a été exécuté du 1er avril
2009 au 31 mars 2013 avec un système agro-forestier en Acacias sur une
étendue de 941 hectares. Les meilleurs résultats ont permis au
bailleur de financer la seconde phase de 2013 à 2017, projet faisant
l'objet de notre étude, soit au total 1.777,5 hectares dont 872
pour le Secteur de Lukamba (étendue de notre étude)15(*).
Le présent travail se veut d'analyser la contribution
à travers les réalisations du projet d'agroforesterie Gungu II
sur l'amélioration des conditions
écologico-économico-sociales de la population du secteur de
Lukamba. Partant de là, nous nous sommes posé trois (3)
questions, une fondamentale et deux autres supplémentaires :
1. Est-ce que la présence du projet d'agroforesterie
Gungu II a-t-elle contribué au développement
économico-socio-culturel et écologique de la population du
Secteur de Lukamba ?
2. Existe-t-il le problème de la savanisation des
écosystèmes du secteur de Lukamba ?
3. Quels en sont les méfaits observés
après pression de la population sur les écosystèmes
forestiers déjà fragile du secteur de Lukamba ?
0.4. HYPOTHESES
Pour répondre aux préoccupations
formulées dans la problématique, notre travail a retenu les
hypothèses suivantes :
1. L'intervention du projet sur le plan socio-culturel
donnerait de l'emploi et changerait les comportements de la population face
à l'environnement à travers la réalisation des revenus
ménagers par l'exploitation agro-forestière.
2. Dans le secteur de Lukamba, il y aurait existé un
sérieux problème de savanisation à la suite d'intenses
pressions humaines sur les écosystèmes déjà
fragiles. Alors que selon les experts du Centre International des Recherches
pour l'Agroforesterie (ICRAF), basé à Nairobi : les
agriculteurs africains peuvent augmenter leur production alimentaire s'ils
évitent la dépendance excessive aux engrais et aux pesticides et
pratiquent une intensification de l'agriculture, ce qui signifie faire pousser
davantage de nourriture sur une même superficie, par le biais d'approches
naturelles et préservatrices des ressources notamment
l'agroforesterie16(*).
3. 7
Plusieurs méfaits seraient observés dans le
quotidien de la population tels que : l'appauvrissement des sols avec
conséquence le faible rendement des cultures, la migration des animaux
sauvages, la malnutrition, la sous-alimentation et la pauvreté.
05. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Notre travail a deux objectifs à savoir :
l'objectif global et les objectifs spécifiques.
05.1. Objectif global
La présente étude a comme objectif global
d'analyser la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II au
développement durable du Secteur de Lukamba.
05.2. Objectifs spécifiques
Notre étude vise les objectifs spécifiques
suivants :
Ø prouver si l'agroforesterie est un système
écologico-économique et social pouvant répondre aux
problèmes notamment la dégradation du sol, la
déforestation, la famine, la pénurie en bois de chauffe et bois
d'oeuvre, les constructions non durables, et tant d'autres auxquels font face
les populations du secteur de Lukamba ;
Ø Montrer que l'intégration de l'agroforesterie
dans le territoire de Gungu, en général et le secteur Lukamba, en
particulier par la Fondation Hanns Seidel a :
- augmenté la production agricole et résolu le
problème de la famine,
- 8
résolu le problème de la pénurie en bois
de chauffe, charbon de bois et bois d'oeuvre,
- réduit la pauvreté de la population
- amélioré les conditions de vie des paysans du
secteur Lukamba ;
Ø analyser l'influence positive du projet
d'agroforesterie Gungu II aux populations environnantes.
06. DELIMITATION DE L'ETUDE
Toute recherche scientifique est toujours limitée dans
l'espace et dans le temps.
Sur le plan spatial, notre travail a comme rayon
d'étude, le Secteur de Lukamba dans le territoire de Gungu, province du
Kwilu.
Du point de vue temporel, cette étude collecte et
analyse les données allant de 2013 à 2017, soit 5 ans de
réalisation du projet d'agroforesterie Gungu II.
08. METHODES ET TECHNIQUES
Si la méthode est une voie à suivre, une
démarche à entreprendre au niveau intellectuel pour atteindre les
objectifs poursuivis et arriver jusqu'à vérifier les
hypothèses, une technique est un instrument qui permet de
récolter des données.
08.1. Méthodes
Toute recherche ou application de caractère
scientifique en sciences sociales comme dans les sciences en
général, doit comporter l'utilisation des procédés
rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d'être
appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre de problèmes et de phénomènes. Ce
travail a fait appel à deux méthodes à savoir la
méthode systémique et la méthode analytique.
a. Méthode systémique
Notre sujet étant vaste et complexe, la méthode
systémique est notre méthode de travail par excellence. Cette
méthode ne renonce pas, ne découpe pas, ne trie pas pour
représenter. Elle autorise au contraire à entrer dans la
globalité pour l'avoir et le décoder dans toute l'ampleur qu'elle
offre.
9
L'environnement en tant que système, est tributaire de
concepts et des lois qui caractérisent tout système :
totalité et émergence, interaction, organisation,
complexité, dynamique, évolution. Le système doit aussi se
maintenir, assurer sa stabilité dynamique et sa
régularité17(*).
La solution aux problèmes environnementaux doit adopter
une vue globale, synthétique et intégrée. L'analyse des
problèmes liés à l'environnement doit donc se faire en
tenant compte du principe « tout est lié à
tout ».
Dans notre étude, la méthode systémique
nous a permis de déterminer, d'appréhender
l'interdépendance des différentes composantes de l'environnement
et combien la perturbation d'une composante peut entrainer la
dégradation de tout système de vie.
b. Méthode analytique
Cette méthode est définit comme « une
analyse systématique des toutes les informations ainsi que les
données récoltées »18(*).
Elle nous a permis d'analyser des
nombreuses données qui ont été recueillies grâce au
questionnaire et aux entretiens avec certains responsables et membres de
l'ONGD/CPDA, de la FHS et les paysans du secteur de Lukamba. Aussi, analyser la
contribution du projet d'agroforesterie Gungu II dans l'amélioration des
conditions de vie de ces populations paysannes.
08.2. Techniques
1. Recherche documentaire : celle-ci est
orientée vers une fouille systématique de tout ce qui est
écrit en relation avec le domaine de recherche. Pour la documentation,
nous avons consulté les ouvrages dans les bibliothèques de
l'IFAD/Archikin, de l'ISP Kikwit, de l'ISAGE/Aten,......, ainsi que les
services administratifs du secteur de Lukamba, du Territoire de Gungu, de la
fondation Hanns Seidel et du CPDA/ONGD.
2. Observation : elle a constitué
pour nous la plus importante des techniques utilisées pour recueillir
les données nécessaires à ce travail. Cette technique a
permis de rendre compte des actions menées par les exploitants
Agro-forestiers qui travaillent dans le CPDA. En ce qui nous concerne nous
avons utilisé plus l'observation participante dans laquelle nous nous
sommes investis totalement dans la situation étudiée. C'est ce
qui nous a assuré une grande proximité et augmenté nos
chances à bien suivre la situation que nous voulons analyser ;
3. 10
L'enquête par questionnaire (interview et
entretiens): cette technique a permis de tenir conversation avec nos
enquêtés afin de recueillir les informations fiables en rapport
avec l'objet de recherche. Il a été question d'un contact et/ou
d'un questionnaire d'enquête adressé aux membres et responsables
du CPDA, ceux de la Fondation Hanns Seidel et autres personnes (paysans) en vue
de comprendre le sens des informations retrouvées dans leurs rapports
des activités et autres réalités du milieu ;
4. La webographie : l'internet est une
nouvelle technologie de l'information et de la communication indispensable au
21e siècle. Notons cependant qu'une autre partie des
données prises en compte dans ce travail, a été
tirée de l'internet à travers son moteur de recherche Google qui
nous a fourni différents sites ; notamment du domaine de
l'environnement, développement durable, l'agriculture et
l'agroforesterie.
· L'approche cartographique et le Système
d'Information Géographique (SIG) : elle a rendu
possible la localisation de certains aspects, notamment le secteur de Lukamba,
les sites agro-forestiers du CPDA. Et quelques photographies illustrant les
faits saillants ;
Tous ces documents précités et sites internet
nous ont servi à la rédaction de ce travail.
09. STRUCTURE DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
notre mémoire comprend quatre chapitres :
Ø Le premier concerne les considérations
générales ;
Ø Le deuxième présente la zone
d'étude, le Comité Paroissial de Développement d'Aten
(CPDA) et le projet Gungu II ;
Ø Le troisième parle de la contribution du
projet d'agroforesterie Gungu II au développement durable du secteur de
Lukamba ;
Ø Enfin, le quatrième traite le dossier projet
de développement.
11
CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS
GENERALES
Ce chapitre définit quelques mots clés et
présente les généralités sur les entités
territoriales décentralisées, l'agroforesterie et le
développement durable.
1.1. Définition de concepts
1.1.1. Contribution
Le terme « contribution » peut
revêtir plusieurs sens selon les domaines dans lesquels il est
employé. Le terme contribution comme étant
« participation, apport, concours, collaboration à une oeuvre
collective, littéraire ou scientifique »19(*).
1.1.2. Analyse
Le terme analyse vient du verbe
« analyser » qui signifie, examiner en ses
différentes parties ou résumer un écrit en ses
différentes parties20(*).
1.1.3. Réalisations
Le terme réalisation désigne l'action de
réaliser (rendre réel et effectif ; construire,
élaborer quelque chose qui était à l'état de
projet, de pensée) ou le résultat de cette action21(*).
1.1.4. Projet
On appelle projet, un ensemble finalisé
d'activités et d'actions entreprises dans le but de répondre
à un besoin défini dans des délais fixés et dans la
limite d'une enveloppe budgétaire allouée22(*).
Ainsi un projet étant une action temporaire avec un
début et une fin, mobilisant des ressources identifiées (humaines
et matérielles) durant sa réalisation, celui-ci possède
également un coût et fait donc l'objet d'une budgétisation
de moyens et d'un bilan indépendant de celui de l'entreprise. On appelle
« livrables» les résultats attendus du projet23(*).
12
La difficulté dans la conduite du projet réside
en grande partie dans la multiplicité des acteurs qu'il mobilise. En
effet, contrairement aux projets personnels ou aux projets internes à
faible envergure pour lesquels le besoin et la réponse à ce
besoin peuvent être réalisés par la même personne ou
par un nombre limité d'intervenants, dans un projet au sens
professionnel du terme, l'expression du besoin et la satisfaction de ce besoin
sont portés par des acteurs généralement
distincts24(*).
De cette manière, il est nécessaire de s'assurer
tout au long du projet, que le produit en cours de réalisation
correspond clairement aux attentes du «client». Par opposition au
modèle commerçant traditionnel (vendeur/acheteur) où un
client achète un produit déjà réalisé afin
de satisfaire un besoin, le projet vise à produire une création
originale répondant à un besoin spécifique qu'il convient
d'exprimer de manière rigoureuse. Cette expression des besoins est
d'autant plus difficile que le projet n'a généralement pas
d'antériorité au sein de l'entreprise étant donné
son caractère novateur. A l'inverse, il est généralement
difficile de faire abstraction des solutions existantes et de se concentrer
uniquement sur les besoins en termes fonctionnels25(*).
1.1.5. Entité territoriale
décentralisée
Une entité territoriale décentralisée est
définie comme entité de base de l'organisation territoriale de
l'Etat, toute collectivité ou entité territoriale
réfère aux éléments constitutifs suivants : un
territoire, un nom, une communauté humaine et des organes
administratifs26(*).
La décentralisation, comme on peut le croire, n'est pas
une notion récente. Elle est le fruit des différentes
évolutions et mutations qu'ont connues plusieurs Etats qui sont
passés d'une administration centrale à une administration
décentralisée, instituant dès lors, un pouvoir qui part de
la base vers le centre en rapprochant plus les administrés de
l'administration et cela dans le but de favoriser au mieux le
développement socioéconomique des collectivités
locales.
La RDC n'a pas échappé à cette situation.
Le constituant de 2006 a consacré la décentralisation dans notre
pays. L'article 3 de la constitution dispose en effet : « Les provinces et
les entités territoriales décentralisées sont
dotées de la personnalité juridique et sont gérées
par les organes locaux. Ces entités territoriales
décentralisées sont : la ville, la commune, le secteur et la
chefferie. Elles jouissent de la libre administration et de l'autonomie de
gestion de leurs ressources économiques, humaines, financières et
techniques»27(*).
13
En application des dispositions constitutionnelles, le
législateur a aussi édicté la loi organique n°08/016
du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des
entités territoriales décentralisées et leurs rapports
avec l'Etat et les provinces28(*).
Parler des entités territoriales
décentralisées c'est faire allusion à l'autonomie dont
jouissent ces dernières, laquelle autonomie prend souvent trois formes
cumulatives dans la décentralisation : l'autonomie juridique,
l'autonomie organique et l'autonomie financière29(*).
Le professeur VUNDUAWE, lui, définit la
décentralisation sous trois aspects :
- Sous l'aspect économique :
La décentralisation territoriale considère toute
entité décentralisée comme une entité
économique autonome gérée par les citoyens vivant sur le
territoire.
- Sur le plan politique :
La décentralisation signifie démocratiser,
c'est-à-dire associer le peuple à la discussion et à la
gestion des affaires publiques ; c'est également la formation du citoyen
qui s'intéressera plus facilement et comprendra plus aisément les
problèmes locaux.
- Sous l'angle juridique et administratif
:
Elle est le fait de transformer les centres d'exécution
qui étaient la région et les entités administratives en
centres de décision et de responsabilité30(*).
Traditionnellement on distingue deux sortes de
décentralisation : la décentralisation territoriale et la
décentralisation technique ou par service.
14
A. La décentralisation territoriale
Elle est un procédé technique qui consiste
à confier la gestion de l'ensemble des intérêts provinciaux
et locaux à des autorités provinciales ou locales dotées,
vis-à-vis du pouvoir central, de l'autonomie organique. Et ces
autorités locales jouissent, en effet, d'un pouvoir réel de
décisions sur l'ensemble du territoire de l'entité
concernée.
B. La décentralisation technique ou par
service
Pour Debbasch, l'on parle de la décentralisation
technique lorsque la personnalité morale est conférée
à un service déterminé, détaché de ce fait,
de la masse des services de l'Etat. Autrement dit, la décentralisation
est technique, quand la loi confère la personnalité juridique et
l'autonomie financière à un service public
spécialisé dans la gestion d'une activité donnée ;
elle est territoriale, quand cette reconnaissance par la loi, de la
personnalité morale et de l'autonomie financière est
accordée à une entité intra étatique31(*).
1.1.6. Secteur de Lukamba
Le secteur est une entité territoriale
décentralisée qui précède la chefferie et la
localité en République démocratique du Congo.
Le secteur de Lukamba qui fait l'objet de cette étude
est situé dans la partie Nord du Territoire de Gungu. C'est l'un des
douze secteurs de ce territoire, dans la province du Kwilu, en
République Démocratique du Congo ; à une distance de
69 km de la ville de Kikwit sur la route nationale n°1 qui traverse du
Nord vers le Sud-Est32(*).
1.2. GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET
L'AGROFORESTERIE
1.2.1. Le Développement durable
Depuis Hiroshima (1945), l'homme a pris conscience de sa
capacité à s'autodétruire. Jusqu'aux années
soixante, les questions d'environnement sont reléguées au second
plan. Les politiques environnementales sont pour l'essentiel sectorielles.
Elles visent à lutter contre les pollutions localisées dans
l'espace et dans le temps et dont les acteurs sont facilement identifiables
(déchets, eaux etc.)33(*).
15
L'ensemble des dommages environnementaux à cette
époque ne sont pas traités et parmi ces dommages (pollution
atmosphérique et agricole), les risques technologiques; et ce ne sont
que des effets positifs de la croissance et du progrès tant scientifique
que technique qui sont mis au premier rang34(*).
C'est au début des années soixante-dix que des
changements vont s'opérer tant dans la prise de conscience que dans les
débats de la médiatisation de grandes catastrophes
écologiques occasionnées par les activités
économiques.
Cette prise de conscience à l'égard des
problèmes environnementaux par la population s'inscrit au sein
d'inquiétudes de plus en plus prononcées dans les
sociétés du Nord vis-à-vis des impacts négatifs de
l'industrialisation35(*).
Nous pouvons noter que cette prise de conscience
environnementale semble moins importante que celle qui aura eu lieu dans les
années 80. Une montée en puissance écologique qui va
interpeller la communauté des chercheurs au sujet des limites de la
croissance36(*).
Des débats sur l'épuisement des ressources
naturelles commencent à faire prendre conscience que les conditions
actuelles de la croissance ne pourront se poursuivre de façon
indéfinie.
Certaines institutions ont été mises en avant
afin de stopper les prévisions selon lesquelles d'autres planètes
ne seraient plus vivables, ni habitables à l'avenir donc il devient un
impératif de préserver la terre37(*).
A cet effet, un équilibre serait possible afin de
maintenir un niveau constant de la population et du capital avec la
théorie Malthusienne : «croissance zéro».
A ceci bon nombre de rapports et d'institutions vont se
pencher sur cette question d'assurer l'avenir.
· 1972 : Une première
conférence se tiendra à Stockholm (Suède) sur les
conditions environnementales et les stratégies du développement
où seront élaborées des déclarations et des
négociations des différents représentants, le programme
des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui sera la base du
développement durable38(*).
16
La conférence de Stockholm a été un semi
échec car un an après le monde a connu une crise
économique 1973 avec une crise pétrolière qui a
bouleversé les négociateurs et les représentants de cette
conférence.
Malgré tout, cette pensée continue à
refaire surface. Rappelons que le secrétaire général de la
conférence Mr Maurice STRONG avait souligné la
nécessité d'harmoniser les besoins du présent avec ceux
des générations à venir et à intégrer les
considérations environnementales au sein des stratégies de
développement39(*).
A cette occasion lance le concept
écodéveloppement qui sera l'ancêtre du
développement durable. L'écodéveloppement qui se
définit comme « un développement de la population par
elle-même, utilisant aux mieux les ressources naturelles, s'adaptant
à un environnement qu'elle transforme sans le détruire...c'est le
développement en lui-même tout entier qui doit être
équilibré, motivé, soutenu par la recherche d'un
équilibre dynamique entre la vie et les activités collectives des
groupes humains et le contexte spatio-temporel de leur implantation ».
· 1983 : création de la
Commission des Nations Unies pour le Développement et l'Environnement
présidée par madame Brundtland Premier Ministre de la
Norvège ; cette commission est chargée de rédiger un
rapport40(*);
· 1987 : adoption par les Nations Unies
du concept du Développement Durable à travers la publication du
rapport Brundtland.
· 1990: Création du Fonds pour
l'environnement mondial (FEM). Le FEM fournit plus de 65 % des fonds du
PNUE.
· 1992 : organisation de la
Conférence de Rio De Janeiro (Brésil), dénommée
« Sommet de la Terre ». Les Etats du monde entier adoptent le concept
du développement Durable et s'engagent à prendre en compte la
notion de la durabilité dans la conception et la conduite des programmes
de développement41(*).
· 1997 : conférence de Kyoto sur
la limitation des gaz à effet de serre ;
· 2002 : création par
l'État français d'un ministère de l'Écologie et du
Développement durable en remplacement de l'ancien ministère de
l'environnement et de l'aménagement du territoire.
· 2002 : Sommet des Nations unies
sur le développement durable, à Johannesburg. Dans son discours
devant l'assemblée plénière, le président de la
République française, Jacques Chirac, préconise une
"alliance mondiale" pour le développement durable, appelle les pays
riches à consacrer 0,7 % de leur PIB pendant 10 ans à
l'éradication de la pauvreté dans le monde et évoque
l'idée d'une taxe mondiale pour financer le développement, qui
pourrait prendre la forme d'un prélèvement de solidarité
sur les richesses engendrées par la mondialisation42(*).
· 17
2005 : Entrée en vigueur du protocole
de Kyoto.
· 2007 : Conférence
internationale sur le climat à Bali : le rapport le
plus récent du GIEC conclue que les signes du réchauffement
climatique sont sans équivoque et appelle à une action rapide de
tous les pays. Le Plan d'action de Bali a pour but de permettre la
négociation d'un accord post-Kyoto lors de la 15ème
conférence (COP15) qui se tiendra à Copenhague en 2009.
· 2009: Conférence
internationale sur le climat à Copenhague du 7 au 18
Décembre. Il était initialement prévu d'adopter un accord
international pour faire suite au protocole de Kyoto. Cependant, seul un accord
non-contraignant a été adopté. Il vise à
réduire de moitié les émissions de gaz à effet de
serre en 2050 par rapport au niveau de 1990.
· 2012: Sommet de la Terre
à Rio (Rio+20), du 20 au 22 juin: « The Future We Want
», accord reprenant les grands principes du développement durable,
a été signé. Il renouvelle les engagements
déjà pris lors des précédents sommets et fixe un
cadre d'action prioritaire pour l'éradication de la pauvreté et
la protection de l'environnement. Un groupe de recherche pour la
création des Objectifs du Développement Durable a
été formé pour faire suite aux Objectifs du
Millénaire pour le Développement. (le grenelle environnement,
2012), etc.43(*)
· 2014 : conférence de Lima sur les
changements climatiques. Elle est à la fois la 20e
conférence des parties (COP20) : après d'intenses
négociations, la conférence de Lima sur le
dérèglement climatique a abouti à un accord qui constitue
une base de travail pour préparer la conférence de Paris 2015.
· 2015 : conférence de Paris de 2015
sur le climat du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en
France. Elle est la 21e conférence des parties (d'où
le nom COP21) à la convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques, en vue d'aboutir à un nouvel accord
international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le
réchauffement climatique en-dessous de 2° C.
· 2016 : Conférence
de Marrakech sur les changements climatique du 7 au 18 novembre 2016 à
Bad Ighli à Marrakech au Maroc. Les 200 pays réunis
à Marrakech à la COP22 se sont mis d'accord pour mettre au point
d'ici à décembre 2018 les règles d'application de l'accord
sur le climat conclu l'an dernier à Paris.
· 18
2017 : la 23e
conférence des Parties (COP23), qui s'est
déroulée du 6 au 17 novembre 2017 à Bonn, est une
étape intermédiaire importante dans la traduction des ambitions
politiques de l'Accord de Paris à un manuel d'application technique
détaillée. Cette phase de mise en oeuvre doit être
terminée d'ici 2018, lors de la COP24 en Pologne44(*).
1.2.1.1. La définition et l'objet du
développement durable
Il existe plusieurs façons de définir la notion
de développement durable. Et parmi ces définitions on peut
retenir celle proposée par les Nations-Unies dans le rapport BRUNDTLAND
en 1987 en ces termes :
« Le développement durable est un
développement qui satisfait les besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de
satisfaire les leurs. »
Le développement durable est un concept global qui
englobe en son sein :
- une dimension temporelle couvrant le très
long terme et mettant en jeu une certaine solidarité entre les
générations ;
- une dimension spatiale à l'échelle de
la planète terre, en prenant en compte l'ensemble des peuples qui y
vivent ;
- des objectifs multiples à la fois d'ordre
économique, social, culturel, écologique, politique et
éthique45(*).
1.2.1.2. Emergence du développement durable
La prise en compte équitable des besoins, la prudence
écologique, le principe de précaution incitent à
l'autonomie de décision et la recherche de modèle endogène
afin d'en parer les retombées.
Les retombées de Stockholm seront très faibles
car l'époque n'était probablement pas encore prête pour ce
type de débat et les indices sur la dégradation de
l'environnement étaient encore partiels46(*).
Le sommet de Rio en 1992 ainsi que la conférence de
Johannesburg de 2002 ont ponctué la reconnaissance progressive de cette
notion.
19
Le développement durable est un développement
plus efficace, plus solidaire, moins gaspilleur qui pourrait être
étendu aux 6,5 milliards d'habitants de la planète sans la
détruire47(*).
Le développement durable renvoie aux notions de «
durabilité » environnementale, économique et sociale.
S'agissant de la « durabilité » environnementale, l'OCDE
définit plusieurs critères dans sa conception des politiques de
développement durable :
- le degré de substituabilité des
éléments de capital
- la régénération
- l'assimilation
- la prévention de l'irréversibilité.
Ces critères font appel à des concepts tels que
celui d'empreinte écologique et des capacités de
charge des écosystèmes. L'empreinte écologique
pourrait être définie comme la mesure de la charge qu'impose
à la nature une population donnée. Elle représente la
surface de sols nécessaire pour soutenir les niveaux actuels de
consommation des ressources et de production de déchets de cette
population48(*).
1.2.1.3. Les trois piliers du Développement
Durable : économique, écologique et social :
v ECOLOGIQUE : utilisation raisonnée
de l'énergie ; attention portée à l'innovation dans les
produits et les services ; réflexion sur l'effet des usages actuels sur
le futur.
v ECONOMIQUE : évitement de la
surproduction ; recours restreint à l'endettement ; prise en compte des
problèmes de mobilité, transports, ... ; attention portée
aux risques du progrès technologique sur la santé ; choix d'une
croissance économique compatible avec le développement
durable.
v SOCIAL : lutte contre la pauvreté ;
prise en compte du vieillissement de la population ; information du
consommateur ; responsabilisation du consommateur ; adhésion aux
principes du développement durable49(*).
Le développement durable ne peut ne pas être
pris au sérieux. Ses trois piliers se situent sur un pied
d'égalité. Les politiques mises en oeuvre doivent les mettre en
harmonie, selon une nouvelle concordance des temps.
20
Le territoire est ici un élément
stratégique, car il constitue la base commune de ces trois «
piliers » et forme le cadre décentralisé le plus favorable
à leur réconciliation. Il est le niveau où se situent les
acteurs locaux responsables et où émergent les initiatives
locales50(*).
1.2.1.4. Les priorités du développement
durable
Pour mettre en oeuvre une telle révolution
économique, sociale et environnementale, la conférence de Rio, en
1992, a défini plusieurs objectifs. 173 Etats se sont engagés
à les respecter :
- rééquilibrer les pouvoirs entre
priorités économiques et impératifs sociaux et
écologiques. Comment ? En intégrant certaines obligations envers
l'environnement dans la logique commerciale : par exemple, imposer aux
spéculateurs boursiers d'investir dans des projets économiques
viables et équitables à long terme.
- les Etats doivent abandonner les pratiques politiques
à court terme, la défense des intérêts particuliers
pour enfin tenir compte de l'intérêt général et
remettre l'homme au coeur de l'économie.
- les Etats sont responsables autant que les ONG, les
syndicats, les citoyens. Tous les groupes socio-économiques sont
invités à agir ensemble pour réaliser les objectifs du
développement durable.
- rééquilibrer les relations Nord-Sud
permettrait de créer un monde plus juste. En annulant la dette publique,
les pays en voie de développement auraient les moyens suffisants pour
mettre en oeuvre une politique durable en matière d'éducation, de
santé et de protection sociale. En appliquant une taxe de type Tobin sur
les échanges financiers, les pays du Sud pourraient financer ces
projets.
- enfin, la sauvegarde de l'environnement est une
nécessité impérieuse pour les générations
futures. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement doit devenir une
Organisation mondiale, qui aurait le pouvoir d'imposer des politiques
protectrices de la planète51(*).
1.2.1.5. Les problèmes liés au
développement durable
Un problème dans son acception la plus courante, est
une situation dans laquelle un obstacle empêche de progresser, d'avancer
ou de réaliser ce que l'on voulait faire. Un problème est
usuellement défini comme l'occurrence d'événements qui
perturbent le fonctionnement habituel d'un système.52(*)
21
Un des problèmes majeurs pour le développement
durable au 21ème siècle, c'est l'approvisionnement adéquat
en énergie. Adéquat, c'est à dire permettant la croissance
économique et l'élévation des niveaux de vie, en
particulier dans les pays moins développés, tout en limitant
à des valeurs suffisamment faibles les impacts négatifs sur la
santé des populations et sur l'environnement.53(*)
En 2004, par exemple, un rapport du Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD) faisait état de la
dégradation de la situation socioéconomique de 21 pays, et de
l'accroissement des inégalités entre pays riches et pays pauvres,
mais aussi à l'intérieur de chaque pays. L'environnement n'est
donc qu'un volet du développement durable...
La demande inévitablement croissante d'énergie
liée à la croissance de la population, et à un besoin
d'élévation du niveau de vie des populations les plus
défavorisées ne pourra être durablement satisfaite qu'en
combinant des programmes d'économie et d'efficacité
énergétique54(*).
Mettre en oeuvre de nouvelles pratiques économiques,
sociales et environnementales s'avère être une véritable
révolution. Les principes sont clairs, mais l'action soulève de
multiples interrogations. Il est impossible, à l'heure actuelle, de
définir clairement les besoins des générations futures.
Les objectifs demandés par le lobby écologique sont actuellement
impossibles à suivre : la pollution augmente sans cesse, les
déchets se multiplient et les gaspillages sont incessants55(*).
L'évolution du monde voit certains pays, comme la Chine
et l'Inde, se développer au détriment des principes du
développement durable. Si les pays du Sud sont concernés par les
enjeux de demain, ils ne sont nullement impliqués dans la
réflexion. Certaines avancées, comme le protocole de Kyoto, sont
encore inefficaces face au réchauffement climatique.
Notamment parce que les instruments de mesures de
l'économie sont dépassés. Le calcul du PIB, la croissance
ne peuvent représenter les avancées en termes de
développement durable. Même s'il existe aujourd'hui de nouveaux
instruments, comme le capital naturel, l'empreinte écologique ou
l'indice de développement humain, ils n'ont que peu d'incidence sur les
pratiques économiques56(*).
22
Dans un monde où 20% de la population mondiale consomme
80% des ressources naturelles, le développement durable paraît
bien utopique. Voire impossible. Comment laisser 50% de la population utiliser
50% des ressources naturelles si ce n'est qu'en forçant les pays riches
à abandonner leur monopole ? Dans un contexte de crise climatique
grandissante, le développement durable semble n'être qu'un
catalogue de bonnes intentions très exigeantes57(*).
Pourtant, c'est aussi l'unique réponse viable
apportée aux problèmes du monde. Face aux
inégalités, seul l'accès pour tous aux droits fondamentaux
et au confort de base est la solution. Face à l'épuisement des
ressources naturelles, la seule alternative reste les énergies
renouvelables. Face à l'élite financière, seule la
participation de tous les acteurs socio-économiques permettra
d'améliorer le sort de la population mondiale. En somme, le
développement durable n'est pas la solution parfaite, mais c'est la
seule solution58(*).
1.2.2. L'AGROFORESTERIE
1.2.2.1. Généralités sur la
foresterie et l'agriculture
La foresterie se définit comme l'ensemble des travaux
effectués sur terrain pour créer, renouveler, aménager et
protéger les forêts et pour récolter les produits.
L'agriculture quant à elle, est l'ensemble des activités
développées par l'homme, dans un milieu biologique et
socio-économique donné, pour obtenir les produits qui lui sont
utiles, en particulier ceux destinées à son alimentation59(*).
L'exploitation et la gestion des forêts sont aussi
anciennes que le monde. A l'origine, les forêts étaient presque
exclusivement utilisées à des fins de subsistance :
nourriture, bois de chauffage et matériaux de construction. Les premiers
aménagements consistèrent essentiellement à brûler
et à déboiser pour affecter la terre à d'autres usages,
notamment l'agriculture ; mais aussi, ultérieurement, le
développement urbain et celui des infrastructures.
La pression s'accentua avec les premières formes
d'industrialisation. La transformation des forêts et leur surexploitation
ont eu pour effet de réduire fortement les superficies boisées
à travers le monde. Actuellement, les forêts couvrent environ un
quart de la surface terrestre60(*).
23
1.2.2.2. Historique de l'agroforesterie
Photos. 01 : vues des plantations
agro-forestières.
Source :
www.wikipédia.fr/agroforesterie
consulté le 11 novembre 2017.
Mélanger des arbres avec des cultures. L'idée
peut surprendre et fera bondir plus d'un agriculteur, mais c'est le sens
même de l'agroforesterie : planter des alignements de noyers dans un
champ de céréales, cultiver des légumes sous un couvert
arboré, entretenir des haies arbustives régulièrement
espacées dans un champ, transformer un jardin potager en
jardin-forêt, entourer les champs de haies pour former un bocage, faire
pâturer des animaux dans un pré-bois...61(*).
L'agroforesterie est une pratique très ancienne. Au
néolithique, lorsque l'homme défriche des forêts pour les
convertir en champs et se déplace à la recherche de nouvelles
parcelles, il sait déjà que les arbres qui poussent pendant la
jachère (cette phase de repos du sol) permettent de cultiver à
nouveau quelques années plus tard. Dans les terrains de parcours
où se déplacent les premiers pasteurs nomades, les animaux
consomment surtout du brout, le fourrage des arbres62(*).
De nos jours, l'agroforesterie est encore omniprésente
dans les pays tropicaux. Le système de culture le plus répandu en
Afrique consiste à entretenir des arbres dispersés dans les
parcelles et cultiver entre les arbres. On l'appelle parfois « parc
agro-forestier » ou « agriculture sempervirente », et les arbres
qui s'y trouvent ont de multiples usages : bois, nourriture,
médicaments, fibres, fourrage, résine, latex, tannin, etc. On en
utilise les feuilles, le bois, les fruits, mais aussi les racines, les
branches, les fleurs... Dans ces parcelles, les arbres protègent le sol
de l'érosion, en améliorent la fertilité, procurent de
l'ombre aux plantes qui ne supportent pas le plein soleil, diminuent les effets
néfastes du vent, concentrent l'humidité. Ils sont aussi un
symbole de statut social et permettent de visualiser les limites de parcelles,
de marquer la propriété. Sous l'arbre à palabres,
l'Afrique discute et invente63(*).
24
L'agroforesterie retient désormais l'attention de tous
ceux qui cherchent des solutions pour lutter contre le changement climatique -
et s'y adapter - en modifiant l'utilisation des terres rurales. Les arbres sont
en effet des « puits de carbone » : ils absorbent de grandes
quantités de dioxyde de carbone atmosphérique (CO2), ce gaz
à effet de serre en partie responsable du changement climatique.
Celui-ci permet de fabriquer, via la photosynthèse, de la matière
végétale. Lorsque celle-ci meurt (feuilles qui tombent, arbre en
fin de vie...), elle est décomposée par les micro-organismes et
transformée en matière organique (telle que l'humus), riche en
carbone. Ce carbone piégé dans le sol, c'est autant de CO2 qui
n'est plus dans l'atmosphère, ce qui atténue le changement
climatique. En outre, la matière organique du sol contribue
également à en améliorer les propriétés, de
sorte qu'il va mieux retenir l'eau et les nutriments dont les plantes ont
besoin ; ce qui, cette fois, contribue à l'adaptation au changement
climatique64(*).
1.2.2.3. Définition et concept
d'agroforesterie
a) Définition
Selon le séminaire de sensibilisation en agroforesterie
tenu à Makoukou (Gabon), en 1985 : « L'agroforesterie est un
ensemble de pratiques et de systèmes de production,
caractérisé par l'introduction délibérée
d'arbres, suivant des séquences spatiales et/ou temporelles optimales --
déterminées en fonction des circonstances et des conditions
mésologiques spécifiques -- : - dans l'espace de production
agricole, afin de se combiner à des cultures annuelles ou
pérennes ; - dans les terres de parcours, comme composante des
systèmes pastoraux ou agropastoraux ; - dans des
écosystèmes appauvris, en vue de les enrichir en arbres utiles,
sources de biens et de services multiples, et d'améliorer l'habitat de
la faune sauvage ; - dans des piscicultures, comme éléments de
protection des étangs, et comme source d'alimentation exogène de
la faune piscicole ; - dans les bassins versants ou dans toute zone
exposée aux risques d'érosion ou d'induration des sols ; afin de
créer des systèmes de production multidimensionnels et stables,
assurant la protection des systèmes entretenant la vie, en particulier,
le maintien, voire l'amélioration de la fertilité des sols, et
fournissant une production totale -- agricole, animale, forestière,
énergétique -- optimale, pour le bénéfice de la
collectivité concernée et dans le cadre du développement
rural intégré ». Cette définition, précise et
complète, embrasse tous les aspects de l'agroforesterie65(*).
25
b) Concept d'agroforesterie
On peut dire encore, élargissant le concept, que
l'agroforesterie tend à intégrer les secteurs d'activités
axés sur les ressources naturelles, comme l'agriculture,
l'élevage, la foresterie, la pisciculture, la faune sauvage (gibier), la
pêche ainsi que les secteurs connexes, tels que les parcs nationaux et
les territoires apparentés, la chasse, certaines formes de tourisme
(usage récréatif des territoires ruraux), qui sont
associés à l'utilisation des ressources naturelles.
L'agroforesterie est ainsi, à la fois, un
système d'aménagement des terres et des ressources, et un
système de production multidimensionnel : production agricole, animale,
forestière, énergétique66(*).
L'échelle de l'intervention dépend de la nature
des problèmes à résoudre. Si l'on envisage d'appliquer
l'agroforesterie dans le cadre de l'utilisation des ressources et de
l'aménagement du territoire, on se situe au-delà du producteur
individuel. Dans le cas de la lutte contre l'érosion des sols ou de la
régularisation des eaux, l'application de systèmes
agro-forestiers se fera à l'échelle du bassin versant.
L'intervention pourra être réalisée par les producteurs
eux-mêmes, dont la production alimentaire et ligneuse constituera un
élément de l'ensemble, mais elle devra être
subordonnée à l'objectif prioritaire qui est, dans ce cas,
l'aménagement rationnel des ressources67(*).
À l'instar du Centre de recherche pour le
développement international (CRDI), nous considérons que
l'agroforesterie constitue une approche multidimensionnelle des
problèmes écologiques, alimentaires, énergétiques
et sylvicoles. Le concept d'agroforesterie unifie des activités qui ont
été et sont encore, très souvent, en conflit, comme
l'agriculture, l'élevage, le pâturage et l'utilisation des
forêts à diverses fins. De fait, on peut distinguer dans le
concept d'agroforesterie, trois grands domaines : - l'agri-sylviculture ; -
l'intégration sylvo-pastorale ; - l'intégration
agro-sylvo-pastorale68(*).
Ce concept a une portée souple et, par-là,
commode ; on peut y inclure des éléments très
variés, comme par exemple les haies vives, les poteaux de clôtures
vifs, les multiples types d'exploitation (fermes, jardins potagers, ranchs,
etc.) ou les innombrables systèmes de production arboricoles, agricoles
et pastoraux que l'on peut trouver dans les régions tropicales.
26
c) Objectifs de l'agroforesterie
D'une façon synthétique, on peut dire que
l'agroforesterie offre des possibilités techniques et une vaste gamme de
pratiques qui permettent d'utiliser rationnellement les ressources vivantes et
d'augmenter la production agricole et forestière.
Il suffit d'observer la situation actuelle des pays en
développement pour se rendre compte de la mauvaise utilisation, de plus
en plus fréquente, des terres et des ressources, sous l'effet de
nombreuses causes, comme : - la prééminence accordée aux
cultures de rentes (monocultures) ; - la négligence du monde rural ; -
l'explosion démographique qui entraîne l'avilissement de nombreux
systèmes de production traditionnels ; - l'approche sectorielle de
l'aménagement du territoire, responsable de conflits
d'intérêt dans l'affectation des terres, etc.69(*)
d) L'agroforesterie en milieu savanicole
Un milieu savanicole est un milieu composé de la
savane, qui est une formation végétale à graminées
pérennes, comprise entre la forêt semi-décidue et la
steppe.
Faute de réserves des terres forestières et pour
répondre aux changements climatiques, les agriculteurs/forestiers ont
innové en développant sur d'importantes surfaces des agro-forets
dans les zones de savane à graminées, traditionnellement
dévolues aux cultures annuelles vivrières. Cette dynamique
anthropique, loin d'être destructrice, contribue à la constitution
d'un écosystème « forestier cultivé »
dans des zones originellement dominées par la savane et la forêt
secondaire. Face à ces processus relativement récents, la
question de la durabilité des agro-forets est posée du fait de
l'accroissement de la demande en produits alimentaires et donc des besoins en
terre pour les cultures vivrières annuelles70(*).
e) Les atouts et inconvénients de
l'agroforesterie
v Les atouts
Une idée testée par l'INRA était de voir
si en imitant la nature, en mélangeant des arbres et des
herbacées on ne pouvait pas augmenter les rendements. À la
différence de la permaculture, il ne s'agit pas de n'utiliser que des
plantes pérennes71(*).
27
Les parcelles agro-forestières représentent un
mode de mise en valeur parcellaire distinct des parcelles agricoles et
forestières traditionnelles. Elles tirent parti de la
complémentarité des arbres et des cultures pour mieux valoriser
les ressources du milieu. Il s'agit de pratiques plus respectueuses de
l'environnement, et ayant un intérêt paysager évident. Des
formes modernes performantes d'agroforesterie sont possibles, adaptées
aux contraintes de la mécanisation. Pour l'exploitant agricole, la
parcelle agro-forestière reste incluse dans son outil de production, et
génère des revenus continus, ce qui n'est pas le cas d'un
boisement en plein de terres agricoles72(*).
1° Sur le plan agricole :
L'agroforesterie permet d'augmenter la rentabilité des
terres. En effet, les arbres plantés dans une parcelle, en sollicitant
une surface négligeable au sol, constituent un investissement important
qui rapportera sensiblement la même somme que les cultures
elles-mêmes au moment où on les abattra pour les exploiter trente
ou quarante ans plus tard73(*).
Les « agro-forestiers » peuvent créer des
associations de plantes complémentaires, mieux en mesure de se
protéger les unes les autres contre leurs parasites et de favoriser
mutuellement leur développement. Le besoin d'engrais et surtout de
pesticides est alors moindre qu'en agriculture intensive classique. Cependant,
l'agroforesterie n'a pas nécessairement vocation à se placer dans
une perspective d'agriculture biologique : elle autorise également des
pratiques agricoles dites « résonnées »74(*).
Du point de vue agronomique, les arbres et leurs racines et
les champignons associés permettent de lutter contre l'érosion et
recharger le sol en matière organique.
Ils contribuent à lutter contre l'érosion, la
salinisation et les inondations par la limitation du ruissellement responsable
des pics de crue des rivières. Ils réduisent la pollution des
nappes par les engrais agricoles en "pompant" les surplus d'azote libre.
Les arbres agro-forestiers constituent un stock non
négligeable de carbone, à la fois dans leur bois, mais aussi dans
le sol qui est enrichi en profondeur en matière organique par la
décomposition continuelle de leurs racines fines, année
après année75(*).
28
L'arbre - en compétition avec la culture dès sa
plantation - enfonce naturellement ses racines plus profondément. Ce
faisant, il décolmate le sol et favorise la circulation capillaire de
l'eau profonde, tout en permettant aux pluies de mieux s'infiltrer pour
recharger la nappe. Les arbres résistent ainsi mieux aux
sécheresses et à la chaleur. Cet enracinement profond permet
aussi de récupérer les nitrates en profondeur et donc de limiter
la pollution des eaux. De plus, les arbres poussent plus vite car ils
bénéficient à la fois d'engrais, d'irrigation et d'un
éclairage optimal facilitant la photosynthèse76(*).
Possibilité de compromis entre les
intérêts du propriétaire (patrimoine bois) et du fermier
(accès à des surfaces cultivées).
Rémunération possible de l'exploitant agricole pour l'entretien
des arbres.
Alternative aux boisements en plein de terres agricoles
permettant de maintenir une activité agricole sur des terroirs dont les
potentialités agricoles sont ainsi conservées. Ces cultures
d'arbres sont réversibles, la parcelle restant propre (pas
d'embroussaillement) et le dessouchage aisé à l'issue de la
récolte des arbres (souches alignées peu nombreuses).
Les écartements entre les arbres (le plus souvent
alignés, afin de faciliter le passage des machines agricoles) limite
leur concurrence. De ce fait, contrairement à ce qui se pratique
habituellement en sylviculture, on peut planter différentes
espèces au sein d'une même parcelle, ce qui permet à la
fois de ne pas perdre toute la production en cas de maladie ou
d'évènements touchant une espèce particulière, et
de diversifier la production, avec des arbres arrivant à maturité
à des moments différents77(*).
Diversification des productions, par exemple : culture de
céréale ou de maraîchage et d'arbres fruitiers.
Protéger les vaches en pâturage avec des haies
d'arbres, c'est faire de l'agroforesterie aussi...
3° Sur le plan économique :
Comme complément d'un revenu avec le bois de chauffage
ou le fourrage, éventuellement par les revenus liés à la
chasse, à un projet agritouristique, à une diversification comme
l'apiculture, la carbonisation ou en procurant revenu différé
avec la vente de bois d'oeuvre78(*).
4° Sur le plan environnemental :
a. Amélioration de la valorisation des ressources
naturelles : la somme de la production de bois et de la production agricole
d'une parcelle agro-forestière est supérieure à la
production séparée obtenue par un assolement
agriculture-forêt sur la même surface. Cet effet résulte de
la stimulation des complémentarités entre arbres et cultures dans
les parcelles agro-forestières. Ainsi, les mauvaises herbes
spontanées présentes dans les jeunes boisements en plein sont
remplacées par des cultures récoltées ou
pâturées : l'entretien est moins coûteux et les ressources
du milieu mieux utilisées79(*).
29
b. Maîtrise des surfaces cultivées : en se
substituant aux parcelles agricoles, les parcelles agro-forestières
constituent un outil de maîtrise des surfaces cultivées :
l'intensification de l'utilisation des ressources du milieu s'accompagne d'une
maîtrise des productions agricoles.
c. Création de paysages originaux, attractifs, ouverts,
favorables aux activités récréatives. Les parcelles
agro-forestières représentent un potentiel paysager
réellement novateur, porteur de symboles forts et favorables à
l'image de marque des agriculteurs dans la société. Ce sera
particulièrement le cas dans les milieux très peu boisés
pour les parcelles obtenues par plantation de parcelles agricoles, et dans les
milieux très boisés pour les parcelles obtenues par
éclaircies de boisements existants.
d. Lutte contre l'effet de serre : constitution des
systèmes efficaces pour la séquestration du carbone, par
combinaison du maintien du stock organique des sols (cas surtout des prairies),
et superposition d'une strate arborée fixatrice nette.
e. Protection des sols et des eaux, en particulier dans les
périmètres sensibles (nappes de surface, écoulements
hypodermiques, zones sensibles à l'érosion)
f. Amélioration de la biodiversité, notamment
par l'abondance des effets de lisières. Cela permet notamment une
amélioration cynégétique, en favorisant l'habitat du
gibier. La protection intégrée des cultures par l'association
avec des arbres choisis pour stimuler des populations d'hyperparasites
(parasites des parasites) des cultures est une voie prometteuse.
g. Ces aspects favorables sont en cohérence avec de
nombreux objectifs des lois d'orientation agricoles et forestières,
ainsi qu'avec les principes directeurs de la Politique Agricole Commune.
v Les inconvénients
Les arbres n'ont pas que des avantages par rapport à
l'intensification agricole. Les arbres sont également en
compétition avec les cultures notamment pour:
§ l'espace: l'arbre avec le tronc et les
racines occupe de l'espace cultivable
§ 30
la lumière: l'ombre causé par
les couronnes de l'arbre peut diminuer la lumière aux cultures
§ les éléments nutritifs et
l'eau: l'arbre utilise des éléments nutritifs et de
l'eau au détriment des cultures. L'utilisation des
éléments nutritifs et de l'eau par l'arbre dépend surtout
de la photosynthèse et donc de l'ombre, d'où la
compétition pour la lumière80(*).
Conclusion partielle
En conclusion, ce chapitre a abordé, en dehors des
définitions de quelques mots clés, deux volets : l'un
traitant le développement durable, précisant que ce dernier n'est
pas la solution parfaite, mais c'est la seule solution pouvant répondre
aux problèmes de l'environnement ; et l'autre volet, nous montre
que l'agroforesterie est l'une des meilleures techniques permettant
l'adaptation et l'atténuation des effets néfastes des changements
climatiques, surtout dans les pays en développement (milieux
ruraux).
31
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE, DU COMITE PAROISSIAL DE DEVELOPPEMENT D'ATEN (CPDA/a.s.b.l.) ET DU
PROJET GUNGU II
Ce chapitre replace le secteur de Lukamba dans son cadre
spatial (localisation), en déterminant ses données physiques
(potentialités naturelles de la région) et ses ressources
humaines, et présente le Comité Paroissial de
Développement d'Aten (CPDA/a.s.b.l.) ainsi qu'un bref aperçu du
projet Gungu II.
2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
2.1.1. Localisation
Le secteur de Lukamba qui fait l'objet de cette étude
est situé dans la partie Nord du Territoire de Gungu. C'est l'un des
douze secteurs de ce territoire, dans la province du Kwilu, en
République Démocratique du Congo ; à une distance de
69 km de la ville de Kikwit sur la route nationale n°1 qui traverse le
Nord vers le Sud-Est.
32
Fig. 01 : cartographie de la Province du Kwilu
Fig. 02 : cartographie du territoire de Gungu
Fig. 03 : Cartographie des Sites Agro-forestiers
33
2.1.2. Situation géographique
Situé au Sud de la province du Kwilu, cet ensemble
s'étend entre 5° 17' et 5° 35' de latitude Sud, et entre
19° 12' et 19° 24' de longitude Est. En moyenne, il
s'élève à 736 mètres d'altitude81(*).
2.1.3. Limites et étendue
Le secteur de Lukamba s'étend sur une superficie
d'environ 1059 Km2, ce qui représente 6,9% de la superficie
totale du Territoire (15.281 Km2). Par son étendue, Lukamba
occupe la septième place après les secteurs Mudikalunga (2.777
Km2), Gungu (2.273 Km2), Kandale (1.142 Km2),
Kobo (1.332 Km2), Kilembe (1.142 Km2) et Mungindu (1.070
Km2)82(*).
Ses limites sont essentiellement naturelles et quasi
constituées des cours d'eau. Il s'agit de :
Ø Au Nord par la rivière Lwano qui le
sépare des secteurs Imbongo (territoire de Bulungu) et Kanga (territoire
d'idiofa) ;
Ø Au Sud, par la rivière Mambumi qui retrace sa
limite avec celle du secteur Gungu et Lozo (dans le Territoire de
Gungu) ;
Ø A l'Est par la rivière Lubwe qui sépare
de Yassa Lokwa (dans le territoire d'Idiofa) ;
Ø A l'Ouest par la rivière Kwilu qui en amont
à partir du confluent Mambumi-Kwilu et en aval le confluent
d'Edjeb-Kwilu, servent des limites avec les secteurs Kilamba et Mungindu, dans
le territoire de Gungu.
2.1.4. Historique du Secteur de Lukamba
Trois moments importants peuvent résumer le parcours
historique du secteur Lukamba.
1° Création du Secteur
Babunda-Bapende
Onze ans après la révolte du peuple Pende de
1931 dans l'actuel secteur de Kilamba, l'Arrêté n° 318/177
AIMO du 23 Août 1941 crée le secteur des Babunda-Bapende, dans le
territoire de Gungu dont le chef-lieu fut établi à Kimbanda dans
le groupement Kimbanda.
34
2° Création du secteur Lukamba
Une autre ordonnance n° 17/AO/48 du 20 Avril 1948,
relative à une réforme administrative, crée le secteur de
Lukamba en remplacement du secteur Babunda-Bapende. Le chef-lieu du secteur de
Lukamba fut à Lukamba dans le groupement de Lukamba (jusqu'à ce
jour). Ce choix fut justifié par sa centralité par rapport aux
derniers villages des groupements extrêmes du nord (Kimpundu et
Kimbanda), et ceux du groupement Mukulu au Sud.
Signalons que de 1952 jusqu'à 1962, Lukamba fut
dirigé par un groupe de trois acteurs étatiques réunis en
collèges permanents à cause du manque de bonne gouvernance du
chef de secteur en place. Il s'agit du chef de secteur, du chef de cellule du
développement rural et de l'agronome du secteur.
3° Le secteur de Lukamba et la
rébellion Muleliste
De 1963 à 1968, Lukamba fut le bastion de la
rébellion conduite par l'un de ses fils : Pierre Mulele. Cette
rébellion s'inscrivit dans la vague des guerres dites de
révolution menées un peu partout au Congo Démocratique
pour la libération des peuples.
Rappelons en passant que les séquelles de ces
désastreux troubles sont encore spectaculaires jusqu'à ces
jours : destruction de toutes les infrastructures de base, traumatisme, et
surtout stress psychologique.
Toutes les conséquences entrainées par ladite
rébellion vont pousser plusieurs personnes à migrer vers les
villes et centres urbains avoisinants : Kikwit, Kinshasa, Tshikapa, Gungu
et Idiofa83(*).
2.1.5. Des aspects biophysiques
Il est intéressant d'examiner les aspects physiques de
la région, qui sont des atouts sur lesquels peuvent reposer le
développement de la population. Citons entre autres, le relief,
l'hydrographie, le climat, le sol et la végétation.
2.1.5.1. Relief
Le relief est l'ensemble des irrégularités et
des inégalités de la Terre. La constitution géographique
de Kwango-Kwilu est d'une grande simplicité. Il s'agit principalement
des plateaux et vallées modelés sur des formations
sédimentaires appartenant aux terrains de couverture.
35
Rappelons que le secteur de Lukamba est situé sur un
interfluve, entre les bassins hydrographiques de Kwilu et de la Lubwe et cette
vaste région fait partie de l'unité morphologique
constituée des vallées de direction Sud-Nord84(*).
2.1.5.2. Climat
Le secteur de Lukamba appartient au domaine tropical à
tendance subéquatoriale type AW3 de Köppen, avec des
précipitations annuelles variant entre 1.500 et 1.800 mm et des
températures oscillant entre 24° et 28° 85(*).
Le rôle de ce climat sur les activités agricoles
reste déterminant ; non seulement il a imprimé un type de
sols caractéristiques, mais il dicte aussi les types de travaux
agricoles.
Le secteur Lukamba jouit d'un climat tropical chaud et humide
avec alternance de deux saisons bien tranchées :
· la saison de pluies va de mi-août à
mi-mai, soit neuf mois. Elle est entrecoupée entre janvier et
février par une péjoration (accalmie) pluviométrique,
qualifiée souvent d'une ``petite saison sèche'' qui dure plus ou
moins un (1) mois. Signalons que c'est la période d'intenses travaux
agricoles chez les paysans : semi, sarclage et entretien des
pâturages réservés aux animaux, surtout lors des maxima
observés au mois de Mars, Avril et Octobre-Novembre.
· la saison sèche dure trois (3) mois environs,
soit de mi-mai à mi-août. Suite à son pouvoir
desséchant, les paysans la considèrent comme une période
de préparation des terrains des cultures en forêts et en savanes,
de défrichement et d'incinération. En outre, cette saison est
défavorable pour l'élevage dans la région car le
déficit hydrique du sol provoque un dessèchement des plantes
fourragères86(*).
2.1.5.3. Hydrographie
Le réseau hydrographique du secteur de Lukamba est
très doux. Il comporte plusieurs cours d'eau dont le sens
d'écoulement est généralement de Sud-Est vers le
Nord-Ouest à cause de la topographie de terrain. Les plus importants
d'entre eux sont : Kwilu, Lubwe, Mukulu, Mambimi, Lukamba, Lubano, Jumba,
Lavulanding, etc.
36
Ces cours d'eau offrent certains avantages pour la mise en
valeur de la région et le développement des activités
agricoles car ils apportent une certaine humidité qui est profitable
à quelques unes des cultures en l'occurrence : le riz, la tomate,
l'ananas, le poivre, etc. mais ils ne présentent au contraire aucune
potentialité hydrographique ni commerciale (navigation) et sont en outre
pauvres en poisson. Les pêches abusives les ont dépeuplées
des espèces halieutiques87(*).
2.1.5.4. Sol
Le sol est tout matériel meuble dans lequel peuvent
s'enfoncer les racines d'où elles peuvent trouver les substances
minérales nécessaires à la croissance de la
plante88(*).
Les sols de la région du Kwango-Kwilu sont à
prédominance régo-podzols. Ces sables bruns éoliens de
Kalahari, profonds de plus de 100 m ont une faible capacité de
rétention d'eau. L'horizon A est très appauvri en
éléments minéraux, il contient 27 à 40t/ha de
carbone jusqu'à 1m de profondeur. La pauvreté de ces sols est
accentuée par le régime annuel de feux de brousse
incontrôlés89(*).
Les sols du secteur de Lukamba sont du type sablonneux.
L'horizon A est très pauvre en éléments minéraux et
en matières organiques suite à son lessivage excessif. Ceci
justifie d'une manière ou d'une autre la disette qui sévit dans
la plupart des localités dudit secteur.
2.1.5.6. Végétation et Faune
Le Kwango-Kwilu auquel appartient le secteur de Lukamba est
une région pseudo-steppique dont la végétation dominante
est une association à Aritidavandervatii et
Buphaediticha sur des rego-podzols90(*).
37
Le paysage végétal du secteur de Lukamba est
dominé par deux formations végétales principales :
la forêt galerie et la savane.
o La forêt galerie occupe la partie Ouest de ce secteur,
sur les côtes de la rive droite de la rivière Kwilu. Elle est
moins épaisse et longe les cours d'eau. Elle s'adapte mieux aux cultures
de riz aquatique, de maïs, de manioc et les cultures maraichères,
telles que la tomate, le poivre, les légumes, l'ananas...
o La savane par contre couvre une vaste étendue
(presque 95%) de la région. Elle est herbeuse sur les plateaux que
nombreux auteurs n'ont pas hésité d'appeler
« pseudo-steppe » qui est une strate inférieure,
avec Hymenocardia acida (tshiet en langue Bunda), Hypparrhenia sp
(différentes sortes de makaka), Loudetia simplex simplex,
(la chaume) Imperata cylindrica (Mbamba en Kikongo), et Parinari
excelsa (etsa en langue Bunda) comme espèces dominantes. Elle est
aussi boisée sur les crêtes vallées où
l'espèce Eurythrophleum africanum (Mukwati) marque sa
présence comme strate supérieur. C'est aussi dans cette frange
que la culture des tubercules (manioc, patate douce,...) s'adapte
convenablement91(*).
Par ailleurs, sur les rives marécageuses des
rivières pousse le palmier-bambu (Masende en langue Bunda) qui donne un
excellent vin de palme léger, régulièrement
consommé par les autochtones et autres amateurs qui s'y
intéressent.
Quant à la faune, retenons qu'elle est
décimée par la chasse et la pèche non
réglementées, y compris les feux de brousse
incontrôlés. La perte de la biodiversité est remarquable.
En effet, les antilopes de toutes les races : antilope noire ou sable
(Hippotragus niger), Antilope rouanne (Hippotragus equinus),
Antilope Sing-Sing (Kobusilli psiprymmus), les sangliers, les
chenilles (Makangu, Mibamba, Misa-misa,... en jargon local) ont quasiment
disparus ; d'autres encore sont en voie d'extinction parce que leur
habitat naturel a disparu. On ne peut trouver actuellement que quelques
espèces rarissimes de rongeurs, carnivores, poissons et de chenilles.
Cette situation provoque une crise alimentaire grave chez la population en
quête d'aliments nécessaires pour se nourrir. Le recours à
l'importation des poissons chinchards (Mpiodi) et salés semble
résoudre ce problème alimentaire, mais cela n'est pas une fin en
soi92(*).
38
Signalons que le secteur de Lukamba est dominé par
un écosystème constitué des forêts et savanes en
état de dégradation continue, résultant des
activités humaines qui procèdent aux prélèvements
excessifs des ressources naturelles. Les incendies
répétées des herbes affectent le sol et limitent l'action
agricole aux cultures de céréales (millet, maïs), patate
douce, courge, voandzou, haricot,... qui s'adaptent mieux.
2.1.6. Des aspects humains
La population est définie comme « l'ensemble
des habitants d'un territoire défini par les limites administratives,
politiques ou géographiques (région, ville ou
agglomération). Elle est envisagée d'abord quantitativement et
s'exprime en nombre d'habitants »93(*).
Dans le même ordre d'idées, la géographie
humaine étudie les groupements humains dans leurs rapports avec le
milieu géographique.
Le secteur de Lukamba est divisé en sept groupements
à savoir : Ebial, Mukulu, Kimbanda, Kimpundu, Lufushi, Lukamba et
Matende. Sa population est hétérogène, composée de
deux principales tribus : les Mbuun, majoritaires (95,2%) et les Pende,
minoritaires (4,8%)94(*).
En dépit de quelques différends (conflits)
coutumiers et fonciers, la cohabitation et les relations interpersonnelles ne
posent pas tellement de problème. Surtout que celles-ci sont
renforcées par des liens de mariage, des liens économiques et
claniques durables. Nous rappelons ci-dessous l'origine du peuplement, le
volume et la répartition de la population et sa composition.
2.1.6.1. Origine du peuplement
Les écrits à ce propos sont sujets de
controverses. En effet, le peuple Mbuun ou Ambuun ou encore Bunda (peuple de
l'Afrique), tire ses origines du Gabon où il fuyait les guerres des
derniers siècles, s'éparpilla au Cameroun, en République
du Congo, en Angola et en RD. Congo principalement à Kinshasa, ainsi que
dans les Territoires de Gungu, d'Idiofa et de Bulungu dans le Kwilu95(*).
39
Les Ambuun seraient donc passés par l'Angola. Voici
comment DARRUAU rapporte la provenance des Ambuun dans ses écrits :
« Depuis que je travaille dans le Sud du Nigeria, je suis prêt
à confirmer que les Ambuun sont partis du Sud Nigeria et du Cameroun
vers le Gabon avant de rejoindre l'Angola pour se trouver enfin là
où ils sont actuellement »96(*).
Toujours est-il vrai qu'en compagnie des Pende, ils avaient
été accueillis par les Ruund (peuple de l'Angola) et
passèrent de nombreuses années ensemble. Selon la tradition, ou
plutôt la légende, les Ambuun avaient une espèce d'arachide
(appelée NZO à Ambuun : les arachides des Ambuun) qui
était beaucoup appréciée. Les Ruund voulurent avoir des
semences pour leur propre culture. Le chef des Ambuun, qui voulait garder
l'espèce d'arachide pour sa tribu, recommanda de faire bouillir d'abord
la quantité à donner aux Ruund. Ce qui fut fait (...). Ainsi
s'approcha la période de la germination, rien ne sortit des champs des
Ruund. Ceux-ci fâchés, chassèrent les Ambuun et les Pende
qui furent obligés de quitter le lieu et migrèrent vers le Nord
(de l'Angola) en descendant la rivière Kwilu jusqu'à
Mashita-Mbanza qui serait d'une part un lieu de départ des populations
vers d'autres régions97(*).
Rappelons que le terroir actuel des Ambuun est compris entre
le Kwilu et la Loange. La région se trouve morcelée entre les
Territoires de Bulungu, Idiofa en grande partie et de Gungu. Dans ce dernier,
ils occupent le secteur de Lukamba en étude.
2.1.6.2. La population : nombre et
répartition
La population de Lukamba est de 72.525 habitants (2015). Elle
se répartit, suivant les groupements de la manière
suivante :
40
Tableau n° 1 : Répartition de la
population du secteur de Lukamba par groupement 2015
N°
|
Groupements
|
Hommes
|
%
|
Femmes
|
%
|
Garçons
|
%
|
filles
|
%
|
total
|
%
|
1
|
EBIAL
|
631
|
0,8
|
858
|
1,2
|
3.030
|
4,2
|
3.463
|
4,8
|
8.002
|
11
|
2
|
KIMBANDA
|
845
|
1,2
|
1.275
|
1,8
|
1.910
|
2,6
|
2.340
|
3,2
|
6.370
|
8,8
|
3
|
KIMPUNDU
|
854
|
1,2
|
1.242
|
1,7
|
1.663
|
2,3
|
2.121
|
2,9
|
5.880
|
8,1
|
4
|
LUKAMBA
|
815
|
1,1
|
1.225
|
1,7
|
1.830
|
2,5
|
2.090
|
2,9
|
5.960
|
8,2
|
5
|
LUFUSHI
|
960
|
1,4
|
1.191
|
2,7
|
2.064
|
2,8
|
2.425
|
3,4
|
7.460
|
10,3
|
6
|
MATENDE
|
1.961
|
2,7
|
3.000
|
4,1
|
4.557
|
6,3
|
5.708
|
7,9
|
15.226
|
21
|
7
|
MUKULU
|
3.792
|
5,3
|
5.115
|
7
|
6.972
|
9,6
|
7.747
|
10,7
|
23.636
|
32,6
|
TOTAUX
|
9.858
|
13,7
|
14.676
|
20,2
|
22.026
|
30,3
|
25.964
|
35,8
|
72.524
|
100
|
Source : 1. Rapport annuel du
service d'état civil du secteur de Lukamba, 2015
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, novembre
2017.
41
Fig. 04 : Répartition de la
population de Lukamba par groupement.
Source : base des
données du tableau n°1.42
Au regard des données du tableau n°1 et de la
figure 04 nous remarquons des inégalités dans la distribution des
habitants dans les groupements. Le groupement de Mukulu est le plus
peuplé avec 32,6% soit 1/3 de la population totale de la
région ; suivi de Matende (21%), Ebial (11%), Lufushi (10,3%),
Kimbanda (8,8%), Lukamba (8,2%) et Kimpundu (8,1%).
Signalons que le groupement de Mukulu et Matende ont plus de
la moitié de la population de la région. Mukulu est le plus
étendu des groupements de Lukamba, il compte à lui seul 24
localités, suivi de Matende avec 11 localités.
Du point de vue du sexe, les filles sont plus nombreuses
(35,8%) que les garçons (30,3%) ; les femmes plus nombreuses
(20,2%) que les hommes (13,7%). La prédominance des filles par rapport
aux garçons se justifie par le fait que les garçons sont victimes
de la mortalité infantile par rapport aux filles. Ces dernières
sont plus résistantes aux maladies de l'enfance grâce à
leur métabolisme efficace que les garçons98(*). Et la prédominance des
femmes par rapport aux hommes résulte d'abord de la cause
précitée, et en suite de leur espérance de vie à la
naissance dans le pays du tiers-monde : en moyenne 65 ans pour les femmes
et 52 ans pour les hommes99(*).
43
Tableau n°2 : Répartition de la
population de Lukamba par âge et par sexe en 2015
Tranches d'âge
|
Hommes
|
%
|
Femmes
|
%
|
Total
|
%
|
0-4 ans
|
6 649
|
9,1
|
7 504
|
10,3
|
14 153
|
19,4
|
5-9 ans
|
5 977
|
8,2
|
6 411
|
8,8
|
12 388
|
17
|
10-14 ans
|
4 284
|
5,9
|
6 418
|
8,8
|
10 702
|
14,7
|
15-19 ans
|
4 134
|
5,7
|
5 173
|
7,1
|
9 307
|
12,8
|
Sous total jeunes
|
21 044
|
28,9
|
25 506
|
35
|
46 550
|
63,9
|
20-24 ans
|
1 525
|
2,1
|
2 750
|
3,8
|
4 275
|
5,9
|
25-29 ans
|
1 255
|
1,7
|
2 017
|
2,9
|
3 272
|
4,6
|
30-34 ans
|
1 161
|
1,6
|
1 980
|
2,7
|
3 141
|
4,3
|
35-39 ans
|
1 011
|
1,4
|
1 375
|
1,9
|
2 386
|
3,3
|
40-44 ans
|
880
|
1,3
|
1 183
|
1,7
|
2 063
|
3
|
45-49 ans
|
865
|
1,2
|
1 091
|
1,6
|
1 956
|
2,8
|
50-54 ans
|
868
|
1,2
|
1 020
|
1,5
|
1 878
|
2,7
|
55-59 ans
|
760
|
1
|
864
|
1,2
|
1 624
|
2,2
|
60-64 ans
|
730
|
1
|
782
|
1,1
|
1 512
|
2,1
|
Sous-total adulte
|
9 045
|
12,5
|
13 062
|
18,4
|
22 107
|
30,9
|
65-69 ans
|
645
|
0,9
|
668
|
0,9
|
1 313
|
1,8
|
70-74 ans
|
572
|
0,8
|
689
|
0,9
|
1 261
|
1,7
|
75-79 ans
|
535
|
0,7
|
674
|
0,9
|
1 209
|
1,6
|
80-84 ans
|
31
|
0,04
|
34
|
0,04
|
65
|
0,08
|
85 et plus
|
12
|
0,01
|
7
|
0,01
|
19
|
0,02
|
Sous-total vieux
|
1 795
|
2,45
|
2 072
|
27,5
|
3 867
|
5,2
|
TOTAUX
|
31 884
|
43,85
|
40 640
|
56,15
|
72 524
|
100
|
Source : 1. Rapport annuel du
service d'état civil du secteur de Lukamba, 2015.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, novembre
2017.
Les données du tableau n° 2 confirment la
prédominance des jeunes (63%) de moins de 20 ans sur les deux autres
catégories, c'est-à-dire les adultes (30,9) de 20 à 64 ans
et les vieux (5,2%) de 65 ans et plus.
L'importance relative des jeunes se justifie par le taux de
natalité élevé, caractéristique des pays
sous-développés100(*).
Ce taux élevé (estimé à 48% en
RDC) est probablement dû aux facteurs ci-dessous :
- 44
La natalité nataliste des Africains qui
considèrent l'enfant comme une main d'oeuvre de plus pour les travaux
des champs, une richesse et un gage pour la vieillesse ;
- Le taux élevé du nombre des
analphabètes ;
- Le mariage précoce ;
- La pauvreté des parents ;
- Le manque d'occupation et de distraction, etc.
A cela s'ajoute la baisse de taux de mortalité
(situé à 15%o en RDC) qui peut se justifier par :
Ø Le progrès de la médecine et
l'amélioration des conditions d'hygiène ;
Ø L'augmentation du nombre du personnel
médical,...
Les adultes représentent une proportion moins
élevée, et pourtant c'est sur eux que repose toute la charge
sociale des jeunes et vieux. La faible présence des vieux et vieillards
peut se traduire par la réduction de l'espérance de vie à
la naissance qui caractérise les Pays du tiers-monde. Celle-ci est en
moyenne de 56 ans101(*).
2.1.7. Situation économico-socio-culturelle du
Secteur de Lukamba
2.1.7.1. Agriculture
Le secteur prioritaire d'activités économiques
de la population de Lukamba est le secteur primaire. L'Agriculture reste
l'activité principale du développement économique locale.
Les physiocrates considèrent la terre comme la source de la
richesse102(*).
« L'Agriculture est la seule activité
productive » : la terre multiplie les biens, une graine
semée produit plusieurs graines103(*).
Le paysan de Lukamba cultive le manioc, le millet, le
maïs, l'ananas ; il produit aussi en petite quantité la
courge, le piment, l'arachide, le haricot, le riz, la patate douce, etc. les
produits agricoles ne servent pas uniquement à l'autoconsommation,
malgré la faible production ; mais une petite quantité fait
l'objet de commercialisation104(*).
Les voies de transport posent de sérieux
problème de relais entre différentes zones agricoles. Quelques
routes de desserte agricole, bien qu'entretenues surtout par des ONGD sur
certains axes, sont rarement fréquentées par les véhicules
de grand tonnage. Certains produits pourrissent à cause de non
évacuation à temps opportun vers les centres importants de
consommation. Et par conséquent, ils sont vendues à vil prix ou
par troc sur place. Ce système avantage seul l'acheteur au
détriment du paysan producteur.
45
Les paysans situées à proximité de la
route nationale n°1 profitent de cette dernière pour évacuer
régulièrement leurs produits agricoles et autres par
véhicule, ou à vélo vers les centres de
consommation : Kikwit, Tshikapa, Kinshasa, Gungu, etc.105(*).
2.1.7.2. Pèche et élevage
La pèche et la pisciculture restent une source de
faible revenu. Cependant l'élevage est dominé par les bovins,
caprins, porcins et volailles106(*).
2.1.7.3. Artisanat
L'artisanat demeure une activité secondaire dans le
secteur de Lukamba. On y dénombre quelques ateliers, notamment ceux de
couture, de menuiserie et de forge, sans omettre les tireurs de vins de palmier
à bambou (Masende) et les fabricants de nattes, des grabats,
etc107(*).
2.1.7.4. Commerce
Le commerce des produits manufacturés constituent une
source tertiaire de revenu de la région. On observe plusieurs
activités : des boutiques, des commerçants ambulants, des
vendeurs de vin de palme à bambou (Masende), des vendeurs de nattes, de
grabats, commerce des produits agricoles et autres dans les centres influents
de la région. Il y a aussi des marchés : marché de
Mundundu, Arrêts 622 (Mukulu), 617 (Ingietshi), ... où les
acheteurs affluent pour se ravitailler en différents produits afin
d'augmenter les revenus108(*).
2.1.7.5. Habitat
Les maisons d'habitation sont en majorité en
pisé. Actuellement, certains commerçants et fonctionnaires de
l'Etat ont pris l'initiative de construire en matériaux durables et
semi-durables, surtout dans les centres ruraux : paroisse d'Aten, sous
paroisse Mundundu, chef-lieu du secteur et principaux arrêts sur la route
nationale n°1, grâce surtout à leurs mutuelles109(*).
46
2.1.7.6. Religion
La religion est dominée par le Catholicisme suivi du
Protestantisme. A côté de celles-ci, on peut noter quelques
sectes : Néo-Apostolique, Témoins de Jéhovah, les
Eglises dites de « Réveil », les religions Islamique
et Animiste, notamment l'Eglise Spirituelle de Noirs en Afrique, en sigle
ESNAF, communément appelée « Nzambi
Mpungu »110(*).
2.2. Présentation du Comité Paroissial de
Développement d'Aten (CPDA/ONGD)
2.2.1. Historique de la création du CPDA/asbl
Réunis en assemblée plénière en
1961, les Evêques du Congo étaient convaincus que
« l'efficacité de la bonne nouvelle et de la communication de
la vie divine est le résultat d'un niveau de développement
social, économique et matériel acquis, car on ne peut
s'épanouir spirituellement dans un climat de misère,
c'est-à-dire de famine, de maladie, de crise, etc. c'est pourquoi
dès le début de l'évangélisation des colonies, les
missionnaires se sont préoccupés de l'amélioration des
conditions d'Ecoles, des oeuvres caritatives et
philanthropiques »111(*).
Dans cette même perspective d'amélioration des
conditions de vie, ils ont compris que le bonheur de l'homme forme un tout. Il
ne suffit pas de lui prêcher le paradis ; il lui faut un minimum de
bien-être terrestre, contribution précieuse à l'acquisition
du bonheur éternel.
En effet, la crise multiforme qui surgit à la suite de
la proclamation du multipartisme par le président Joseph MOBUTU en
1990 ne s'est pas soldée que par des retombées
négatives. Au contraire, beaucoup d'Initiatives Locales de
Développement (ILD) se sont créées. Certaines d'entre
elles continuent à naitre dans le souci d'aider les villageois à
sortir de l'état de misère dans lequel ils sont plongés.
D'autres au contraire, sont nées simplement parce que les initiateurs
ont appris qu'en se mettant ensemble, ils recevraient de l'aide. La tâche
n'était pas facile à ces ILD ou Organisations Paysannes de
Développement (OPD) face aux nombreux obstacles et menaces à
plusieurs niveaux (sociale, économique et politique) susceptibles
d'anéantir tout effort d'autopromotion112(*).
47
Répondant à l'appel au développement, des
journées de réflexion appelées « Journées
paysannes d'Aten » furent organisées à Aten, le
siège de la paroisse Saint Joseph d'Aten du 8 au 10 avril 1993, avec
l'appui de la FAO, de service National de Vulgarisation (SNV), de l'OXFAM, du
service Diocésain pour le Développement Rural (SDDR) et de
l'Antenne d'Inades formation de Kikwit.
Au terme de ces assises, le 10 avril 1993, tous les
délégués présents ont opté unanimement pour
la création d'une plateforme paroissiale de développement. Cette
structure d'accompagnement et d'encadrement des ILD et dénommée
« Comité Paroissial de Développement d'Aten »
en sigle CPDA a.s.b.l. Dès lors, toutes les démarches furent
menées pour que le CPDA accède aujourd'hui au rang des
Organisations Non Gouvernementales de Développement (ONGD) de la RD
Congo dont Monsieur ITUMBU Willy Blaise est le coordonnateur113(*).
2.2.2. Siège social et Statut juridique
Le siège de l'association est établi à la
mission Catholique d'Aten, dans le Diocèse de Kikwit, secteur de
Lukamba, Territoire de Gungu, Province du Kwilu en République
Démocratique du Congo. Toutefois il peut être
transféré en tout autre lieu de la RDC sur décision de la
majorité des membres réunis en assemblée
générale. C'est ce que précise le statut du CPDA.
L'ouverture des Antennes ou Bureau de représentation sur territoire
Congolais est prévue également dans les textes légaux de
cette ONGD114(*).
Quant au statut juridique, le CPDA est une association sans
but lucratif (a.s.b.l.) régie par la loi 004/2001 du 20 juillet 2001
portant dispositions générales applicables aux a.s.b.l. et aux
Etablissements d'utilité publique en RDC. Le CPDA est
agréé au niveau National et peut exercer ses activités sur
toute l'étendue de la RD Congo.
48
2.2.3. Objet social et Objectifs du CPDA/a.s.b.l.
Dès sa création, le 10 avril 1993 cette
association a pour objet de promouvoir le développement intégral
et solidaire de son milieu d'action. Elle a pour objectif précis
d'organiser dans divers domaines d'intervention, des actions visant globalement
la promotion intégrale de la population115(*).
A cet effet, le CPDA entend poursuivre, notamment ce qui
suit :
Ø Assurer la protection sociale des personnes
vulnérables ;
Ø Promouvoir l'éducation et la santé sous
toutes ses formes ;
Ø Améliorer l'habitat rural et assainir les
villages par l'aménagement des sources d'eau potable ;
Ø Promouvoir la production et vulgarisation agricole,
pastorale et piscicole ;
Ø Réaliser les infrastructures
socioculturelles ;
Ø Créer des circuits économiques internes
favorisant un marché autogéré (ou la création d'une
filière pour la commercialisation, installation des dépôts
de stockage des produits agricoles, entretien des ponts et routes de desserte
agricole) ;
Ø Assurer la formation et l'information en milieu
paysan.
2.2.4. Rayon d'action de la CPDA/a.s.b.l.
L'association exerce ses activités dans les secteurs de
Lukamba, Kilamba, Mundundu en Territoire de Gungu et dans le secteur
Yassa-Lokwa en Territoire d'Idiofa. Mais rappelons actuellement (surtout avec
l'activité d'Agroforesterie) toutes ses activités sont
concentrées dans le secteur de Lukamba, qui fait l'objet de nos
investigations116(*).
2.2.5. Organigramme de la CPDA/a.s.b.l.
Un organigramme est un graphique représentant de
façon synthétique l'ensemble de la structure d'une entreprise. Ce
schéma permet de visualiser la place de chaque fonction et les relations
de travail existant entre celles-ci. Il montre l'ordre d'après les
fonctions et attributions, et permet d'éviter les conflits de
compétence et d'autorité.
L'organigramme du CPDA se présente comme suit :
49
AG
|
COCO
|
Vie Associative
|
C A
|
B E
|
Vie d'Entreprise
|
OB
|
Fig. 05 : Organigramme du CPDA.
Source : Statut et rapports
d'activités du CPDA, 2017.
Tel que structuré, cet organigramme comprend :
v Du point de vie organisation :
Ø Un organe chargé de l'orientation et de
décision : c'est l'Assemblé Générale
(AG) ;
Ø Un organe chargé d'administration et de
gestion : c'est le Conseil d'Administration (CA) ;
Ø Un organe chargé de contrôle : la
Commission de Contrôle (COCO) ;
Ø Un organe chargé d'exécution :
c'est le Bureau Exécutif (BE).
Il sied de noter que l'AG, le CA et la COCO constituent la vie
associative de cette plate-forme. Tandis que le BE en constitue la vie
d'entreprise.
v Du point de vue fonctionnement : nous résumons
ci-dessous les principales attributions de chaque organe.
1°. L'Assemblée Générale
Elle est l'organe suprême du CPDA. Elle est
présidée par le président du Conseil d'Administration.
Elle est formée des membres effectifs, des membres affiliés, des
membres sympathisants et des membres d'honneur. Ces derniers peuvent être
invités en tant qu'observateurs.
Elle se réunit une fois par an en session ordinaire.
Elle peut se réunir en session extraordinaire chaque fois que les
circonstances l'exigent. Seuls les membres effectifs et les membres
affiliés ont une voix délibérative. (Cfr. Art.14 ; 15
de statut). L'AG désigne par élection les membres du conseil
d'administration et de l'organe de contrôle, et adopte ou amende les
textes de base117(*).
50
2°. Le Conseil d'Administration (CA)
Il est l'organe responsable de la bonne marche du CPDA et de
l'AG. Il siège deux fois par an selon la périodicité
prévue dans les textes de base. Mais il peut se tenir en session
extraordinaire en cas d'urgence ou de nécessité. Il
concrétise les orientations de l'AG et le fait exécuter.
Pour permettre aux membres de CA d'assurer leurs
responsabilités statutaires, il leur est donné toute information
sur la vie de leur association et ils peuvent bénéficier d'une
formation de renforcement de capacité en cas de besoin.
Les textes de base prévoient les critères de
l'éligibilité des membres du CA. Il est tenu compte des
critères de moralité, de compétence, de
disponibilité et d'expérience. Le CA siège et
délibère les grandes actions à mener sur terrain. Il est
composé d'un président, d'un vice-président et d'un
secrétaire118(*).
3°. La Commission de Contrôle
(COCO)
Elle est un organe de contrôle mis en place par l'AG
devant laquelle elle rend compte et cet organe de contrôle vérifie
l'application des textes réglementaires et la gestion de toutes les
ressources par l'AG qui fonctionne sur base des critères outre que ceux
définis par le CA119(*).
4°. Le Bureau Exécutif (BE)
Il s'occupe de la gestion courante du CPDA. Le choix du
responsable de l'exécutif est fait par l'organe compétant selon
les modalités et critères déterminés dans les
textes de base de l'ONGD. Le BE comprend : le coordonnateur, le
coordonnateur adjoint, le secrétaire exécutif, la
caissière et l'équipe technique (les techniciens
spécialisés).
L'exécutif participe au CA avec ou sans voix
délibérative. Les autres dispositions sont réglées
par le code du travail120(*).
51
2.2.6. Les Organisations Paysannes (OP)
le CPDA étant une ONGD d'intervention, il a pour
rôle l'encadrement et l'accompagnement des OP quelle que soit leur nature
(OP, ILD,...), elles ont un type d'organisation standard avec trois organes
essentiels :
· Assemblée Générale (AG) : qui
regroupe tous les membres effectifs des OP. le fonctionnement d'une OP
dépend de son règlement intérieur.
· Bureau du comité Directeur : qui regroupe
les principaux responsables en l'occurrence le président, le
secrétaire, un ou deux Conseillers, le trésorier (ou
trésorière), le charger des travaux. Ce bureau est chargé
de l'administration de gestion courante de l'OP.
· Comité de contrôle (deux ou trois
membres) : qui est chargé du contrôle des activités,
des ressources et du patrimoine de l'OP.
Signalons que les OP constituent en fait des regroupements
pré-coopératifs. Depuis 2009, ces OP ont pris la connotation de
fermes agro-forestières ou sites agro-forestiers121(*).
2.2.7. Partenariat réalisé (financement par
la Fondation Hanns Seidel au CPDA/asbl)
Pour familiariser ses projets, le CPDA a
bénéficié de l'appui de certains partenaires que voici
repris dans ce tableau n° 3.
52
Tableau n° 3 : Partenariat
réalisé.
N°
|
Partenaires
|
Année(s) d'intervention
|
Cadre du projet
|
bénéficiaires
|
Homme
|
Femme
|
1
|
OXFAM
|
1993-1996
|
Développement-Assistance-ONGD ; appui
organisationnel
|
61
|
17
|
2
|
SIPDR
|
1993-2002
|
Formation-Animation
|
2 345
|
1 618
|
3
|
INADES-FORMATION
|
1993-2005
|
Formation/concept
|
198
|
123
|
4
|
SNV
|
1996-1999
|
Vulgarisation agricole
|
3 781
|
1 934
|
5
|
FONCABA
|
1999-2005
|
Ferme, Ecole paysanne
|
38
|
16
|
6
|
USAID-SECID
|
2003-2006
|
Multiplication des boutures saines de manioc.
|
67
|
82
|
7
|
USAID-IREM
|
2005-2007
|
Sécurité alimentaire, moulin communautaire.
|
12
|
29
|
8
|
USAID-ICRAF
|
2006-2007
|
Domestication des arbres fruitiers
|
12
|
29
|
9
|
FAO
|
2008-2009
|
Multiplication de boutures de manioc.
|
17
|
15
|
10
|
CRONG-BANDUNDU
|
2009-2011
|
Projet d'appui à la décentralisation.
|
368
|
183
|
11
|
UE-FHS
|
2009- 2017
|
Agroforesterie, commercialisation agricole
|
140
|
140
|
12
|
FHS
|
2011
|
Projet d'éducation civique populaire
|
243
|
189
|
Totaux
|
7 282
|
4 375
|
Sources : 1. Rapport annuel
des acticités du CPDA, 2016.
2. MUYAYA IYUNA, Enquête sur terrain,
novembre 2017 et avril 2018.
Ainsi, on peut distinguer trois grandes périodes
marquant l'évolution du CPDA de 1993 à ce jour.
1. 1993 - 1995 : appui organisationnel et institutionnel
de l'ONGD et des OP appuyées ;
2. 1995 - 2003 : conception du plan local de
développement du secteur de Lukamba ;
3. 2003 à ce jour : organisation des
activités de développement durable du milieu.
53
2.3. LE PROJET D'AGROFORESTERIE GUNGU II
Au début de l'année 2004, un projet-tampon
(projet test) est lancé autour des fermes de Mampu et Mbankana (CADIM).
Ce dernier veut s'appuyer sur l'agroforesterie villageoise. La stratégie
de ce projet est d'impliquer directement des ménages agricoles pour
créer eux-mêmes leurs propres fermes d'acacias en utilisant des
techniques agro-forestières. L'intervention de cette action consiste
à organiser le labour mécanisé tandis que tous les autres
travaux de la foresterie (de la pépinière à la plantation
des Acacias) et la mise en culture sont sous la responsabilité des
ménages agricoles ciblés et impliqués ; c'est ce qui
se fait dans la zone d'étude du CPDA dans le secteur de Lukamba.
Apprécié par l'UE et les ministères de
l'Agriculture, pèche et élevage et de Développement rural
comme projet « pilote » pour l'Agriculture familiale
durable en RDC122(*), un
autre projet (projet N° DCI FOOD/2009/164-568) est de nouveau
octroyé à la FHS toujours en partenariat avec CADIM. C'est le
projet d'Agroforesterie dans le Territoire de Gungu, au sud de la province du
Kwilu, projet qui va démarrer le 1er avril 2009.
Deux ONGD locales, le Comité Paroissial de
Développement d'Aten (CPDA) et l'Equipe d'Animation Rurale pour le
Développement Intégré (EARDI) sont identifiées
comme des structures associées du projet chargées de
l'accompagnement et de l'encadrement des ménages impliqués dans
ce projet (DCI-FOOD/2009/164-568) intitulé :
« renforcement des production vivrières dans le territoire de
Gungu », mené par la FHS de 2009 en 2012 : c'est le
projet Gungu I 123(*).
Après l'évaluation du projet Gungu I, la FHS
avec les deux associés (CPDA et EARDI) reçoivent encore l'appui
financier de l'UE pour le pilotage d'un autre projet d'Agroforesterie :
(DCI-FOOD/2012/294-539), « Appui aux organisations paysannes
engagées dans l'agroforesterie dans le territoire de Gungu ».
C'est le projet Gungu II (sujet de notre
étude). Celui-ci est en fait une poursuite et
l'ampliation du projet Gungu I. cette fois-ci elle va s'étendre dans six
secteur du Territoire de Gungu : Gungu, Lozo, Kandale, Kilamba, Kobo et
Lukamba (objet de la présente étude), avec un plan quinquennal
2013-2017.
54
Le projet fonctionne de façon parallèle avec
celui des autres secteurs (puisque ceux-ci utilisent leurs propres tracteurs
fournis par le gouvernement central).
En effet, les deux associés continuent l'encadrement et
l'accompagnement des 30 anciennes organisations paysannes (ou sites)
engagées dans l'agroforesterie : 19 sites dans la zone EARDI (dans
le Secteur Gungu et Lozo) et 11 dans la zone CPDA (dans le secteur
de Lukamba).
La principale innovation de ce projet d'agroforesterie repose
sur l'introduction d'Acacia Auriculiformis (Acacia) dans la
rotation des cultures vivrières. En effet, comme toutes les
légumineuses, l'Acacia Auriculiformis a la
propriété de fixer l'azote de l'atmosphère au niveau de
ses racines pour le restituer au sol. Ce maintien de la fertilité des
sols est, par ailleurs, renforcé par la dispersion de résidus
issus du travail de transformation en charbon de bois des arbres d'acacias
abattus à maturité. Une fois enfouis, ces petits morceaux de
charbon deviennent une source de potasse - un engrais indispensable aux plantes
à tubercule comme le manioc - et de matière organique pour le
sol.
Au-delà du maintien de la fertilité des sols
dans une région de savane sablonneuse a priori peu propice à
l'exploitation agricole, cette technique permet de se passer d'un labour
mécanique puisque les semis de maïs ou de niébé sur
des surfaces nettoyées par brûlis, et ayant été
plantées d'acacias auparavant, peuvent se faire directement sans travail
du sol. Le bouturage du manioc, quant à lui, ne demande qu'un petit
travail à la houe à l'endroit où la bouture est
destinée à être enfouie124(*).
Par ailleurs, cette approche permet aussi de garantir le
renouvellement de la forêt sur le moyen et long terme grâce
à son cycle qui repose sur une période de jachère pendant
laquelle de jeunes acacias peuvent atteindre leur maturité tout en
faisant l'objet d'une surveillance afin de réduire les risques
d'incendie. Enfin, ce processus se déroule entièrement dans le
cadre d'un cycle d'émission de carbone neutre.
Ainsi, la pratique culturale utilisée se décline
en une première étape d'abattage contrôlé des arbres
et de leur transformation en charbon de bois. Un brûlage des surfaces est
effectué pour fournir le traitement à la chaleur dont
nécessitent les graines d'acacia tombées au sol pour germer. Les
surfaces ainsi libérées feront l'objet d'une mise en culture
parallèle de vivriers et de jeunes Acacias lors de la première
année. Ces derniers continueront à pousser lorsque le terrain
sera laissé en jachère surveillée jusqu'à
maturité des arbres pendant que les parcelles avoisinantes seront
soumises au même processus chacune à leur tour125(*).
55
2.3.1. Pour l'agriculture
Les principales spéculations sont le manioc avec des
variétés améliorées comme Obama, TMB 419, Zizila,
Nsangi, Dizaka, Mvuanzi et Nutamu et les variétés locales (Etot,
Kitoko, Osang, Kimbaon et Lakiong). Les autres cultures sont : Maïs,
Millet, Niebé (Vita 7), Courge et Voandjou. Ces cultures sont
considérées comme les plus importantes et les plus
pratiquées par les exploitants126(*).
Il est intéressant de faire une observation sur ces
cultures :
1° Le Manioc : entre 2013 et 2017,
chaque exploitant a reçu des boutures des variétés
améliorées fournies par le projet pour la mise en culture d'un
quart d'hectare, à la charge des producteurs de boutures. Le reste des
surfaces avec leurs propres boutures, de variétés
améliorés pour ceux ayant pu en multiplier un minimum, ou de
variétés locales les plus performantes.
Le but de cette stratégie est que les producteurs
prennent conscience de la valeur des variétés
améliorées par rapport aux variétés locales
toujours moins performantes et moins rentables. Ils les gèrent de la
même manière dans les parcelles de production individuelle que
dans les champs de multiplication. De tels champs sont mis en place dans les
sites en complément et par mesure de précaution, ils seront
reconduits chaque année. L'ensemble de ces mesures vise à
l'auto-approvisionnement de sites en boutures de variétés
améliorées chaque année.
2° Le Niébé : en tant
que légumineuse, il est cultivé en tête des rotations
testées lors de la première action, car, il constitue à la
fois une culture vivrière, une culture de rente (source de revenus
rapide par son cycle de culture court de trois mois environs) et un fertilisant
du sol. Face au manque de semences les paysans du Territoire de Gungu, en
général et du Secteur de Lukamba, en particulier réalisent
habituellement une seule campagne de niébé par an ; ce qui
rend difficile la conservation des semences pendant les neufs mois qui
séparent la récolte et la remise en culture. Le projet a
sensibilisé les producteurs sur l'importance de cultiver le
niébé lors de chaque campagne agricole (deux fois par an), afin
de raccourcir la durée de conservation des semences.
56
Rappelons aussi que cette culture n'était pas
habituelle dans la zone d'Aten sud où les paysans l'ont pratiquée
pour la première fois. Une grande quantité de la production a
été consommée dans les villages et une autre a
été vendue à Kikwit avec l'aide du Projet.
3° la Courge : elle est
également une spéculation favorable sur le sol d'ouverture.
4° le Voandzou : qui pourrait
paraitre comme une culture marginale pour les communautés du Nord de la
région d'Aten, ne l'est pas pour celles du sud de la région qui
le consomment comme aliment de base. Ces dernières en ont grandement
produit en ouverture de terrain en début de saison (Août-Octobre).
De grandes quantités sont transportées vers Kikwit pour
être vendues.
5° le Millet : sa culture est
très favorisée par la population, car cette céréale
est plus appréciée par la population de cette région comme
aliment de base par rapport au maïs.
6° le Maïs : sa culture semble
marginalisée par la population de cette région pourtant cette
denrée est très demandée et donc valorisée sur le
marché. La culture se résume à quelques pieds de maïs
très dispersés sur un champ en prise de jachère127(*).
2.3.2. Méthodes et techniques culturales
La méthodologie utilisée dans le Projet Gungu 2
est la suivante : des groupes de dix (10) agriculteurs se
réunissent pour obtenir des parcelles contiguës de 10 ha par
agriculteur (donc des sites de 100ha). Le Projet laboure 1 ha/an/agriculteur
(saison A : grande campagne et saison B : petite campagne) sur lequel
celui-ci pratique ses cultures vivrières (niébé,
maïs, manioc, voandzou, millet) et plante des Acacias (espacés de
4X3m). Une fois les cultures vivrières récoltées, les
acacias restent seuls et l'agriculteur exploite 1 ha
supplémentaire128(*).
57
Au bout de dix (10) ans, l'agriculteur pourra atteindre 10 ha
et utilisera la première parcelle d'acacia pour en faire du charbon de
bois et obtenir en plus une terre beaucoup plus fertile.
En claire, pour faire un champ, les exploitants commencent par
dégager un espace dans la savane en abattant des arbres ; puis ils
dessouchent. Le labour et le hersage se font par le tracteur ou par la traction
bovine (avec les bovins de trait et les charrues à soc). Les herbes et
les feuilles sont enfouies pour améliorer la fertilité du
sol ; ensuite on plante des cultures en couloir, c'est-à-dire on
repique des plantules d'acacias en rangés (dont le travail commence par
les pépinières, puis le transport se fait par camion ou
charrette) et dans les vides, on associe d'autres cultures en rotation selon
leurs périodes. Après la récolte, on laisse la terre aux
acacias poussés pour enrichir le sol en matière
organique129(*).
Rappelons encore que le territoire de Gungu, en
général et le secteur de Lukamba, en particulier se
caractérisent par des sols pauvres (sablonneux), impropres à
l'agriculture à cause de leur valeur faible de fertilité. On note
une forte dégradation de ces sols à cause de l'érosion et
du phénomène de lessivage130(*).
L'application de ces méthodes et techniques culturales
agro-forestières est une réponse à la carence des sols en
nutriments.
Durant le projet, la Fondation Hanns Seidel et son
associé le CPDA, en collaboration avec le FAO et l'INERA KIYAKA
produisent des variétés améliorées de manioc,
résistantes à la mosaïque, de niébé et de
maïs. Cet effort de production s'est accompagné de la formation de
22 techniciens Agri-multiplicateurs (en raison de 2 techniciens par site) et
producteurs sur les techniques de multiplication et de protection des cultures
contribuant ainsi à l'émergence d'un Institut Supérieur
d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement, ISAGE en sigle au chef-lieu de
la paroisse d'Aten131(*).
o Mécanisation de l'agriculture et la
traction bovine
La savane herbeuse qui prédomine dans le territoire de
Gungu, en général et dans le secteur de Lukamba, en particulier
est difficile à labourer à la main. La pénibilité
du travail manuel de la terre par les paysans ne leur permet de cultiver que de
petites surfaces (autour de ½ ha par an ou moins). Le recours à la
mécanisation et l'introduction de la traction bovine (culture
attelée) ont rapidement fait la démonstration de leur
intérêt en portant à 1 hectare par an les surfaces
cultivées132(*).
58
L'augmentation de la production permet ainsi aux fermiers
Agro-forestiers d'assurer la nourriture et en plus leur fournir un revenu
supplémentaire leur permettant d'entretenir les bêtes et
éventuellement de développer leur cheptel. Simultanément,
le même cheptel permet, à l'aide de charrette attelée aux
boeufs de trait à transporter des récoltes aux
dépôts et au marché. Cela contribue à
l'écoulement des produits du terroir et en plus à
l'amélioration des conditions de vie. A titre comparatif, la culture
attelée permet actuellement le transport d'environ 300 Kg par
charrette ; alors qu'initialement le transport se faisait sur la
tête133(*).
Chaque site dispose d'un couple de boeufs de trait. Au total,
il y a 11 couples (22 boeufs de trait), 22 charrettes et un tracteur pour les
11 sites.
o Les écoles de dressage
Elles offrent selon la demande une ou deux sessions
de formation par an avec une capacité de dressage d'une dizaine de
bêtes par session. En vue de favoriser ce type de développement,
l'école de dressage donne les notions de base nécessaires pour
reconnaitre les bonnes bêtes, leurs habitudes alimentaires, les besoins
de l'habitat ainsi que des conseils élémentaires en santé
animale134(*).
Les maitres dresseurs de chaque site peuvent ensuite
construire une étable, des mangeoires et des entrepôts pour le
fourrage. Le projet offre également les services d'un
vétérinaire en soutien aux différents programmes de ces
boeufs de trait ainsi qu'une formation de base en administration de soins
vétérinaires aux maitres dresseurs. Ces derniers ainsi
formés assurent les soins élémentaires tels que
l'administration de vermifuges et de vaccins135(*).
La pauvreté de sols ne permettant pas aux animaux
d'avoir accès à tous les éléments nutritifs
nécessaires durant toute l'année. La création de
pâturages améliorés ou « paddock » est
en cours d'introduction avec cinq espèces fourragères
complémentaires : le Stylosantès, le
Brachiara, le Mucuna, le Trypsacum et le
Pennisetum fixent l'azote atmosphérique.
59
Des blocs à lécher constitués de sels
minéraux, de protéines et de vitamines adaptés aux besoins
nutritifs sont également mis au point par les
vétérinaires du projet.
1. L'Apiculture
L'Apiculture, branche de l'agriculture, est l'élevage
d'abeilles à miel par l'homme pour exploiter les produits de la ruche.
L'apiculteur doit procurer à l'abeille un abri, des soins et veiller sur
son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces
produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis136(*).
Afin de favoriser la diversification du revenu des fermiers
agro-forestiers, le projet a relancé le développement de
l'apiculture dans les forêts d'Acacias dans chaque site. Cette
activité est une source de revenu non négligeable s'il y a
l'application des bonnes techniques et meilleurs outils.
L'Acacia est une mellifère, sa fleur permet
d'obtenir un miel de qualité, riche et épais. Malgré un
faible suivi et le manque d'entretien dans certains sites, le projet a fourni
22 ruches par site (2 ruches par exploitant). Ces ruches ont été
installées au début de 2015 après les séances de
formation, de sensibilisation et d'encadrement des apprentis apiculteurs. Les
exploitants sont responsabilisés sur la gestion de ces ruches. Leur
multiplication dans chaque site se fera ensuite par initiatives individuelles,
voire avec l'aide des Communautés Villageoises, sachant que les ruches
ont été fabriquées sur place à un coût de
d'environ 20$ la pièce.
Les fermiers de CPDA, formés et encadrés par les
experts du projet se sont approprié les techniques apicoles
(c'est-à-dire l'élevage des abeilles), récolte,
extraction, conditionnement et conservation du miel. De plus, c'est aussi avec
l'aide du CPDA que le miel est commercialisé par l'intermédiaire
de la « Coopérative des Apiculteurs de Lukamba ».
L'apiculture apporte un revenu substantiel aux Agriculteurs-apiculteurs. Ce
revenu est par ailleurs supplée par la valorisation des sous-produits du
miel, tels que la cire, l'hydromel, etc. enfin, cette activité entre en
symbiose parfaite avec les autres activités agro-forestières de
la plantation par sa contribution au processus de pollinisation.
2. 60
La carbonisation
La phase de carbonisation peut être décisive,
même si ce n'est pas la plus coûteuse dans la production de charbon
de bois. Si elle n'est pas réalisée dans les meilleures
conditions, elle risque de compromettre toute l'opération, étant
donné qu'un mauvais rendement de la carbonisation risque de se
répercuter sur l'ensemble de la chaîne sous la forme
d'accroissement des coûts et de gaspillage des ressources.
Le bois est formé de trois constituants
principaux : cellulose, lignine et eau. La cellulose et la lignine, plus
certaines autres substances, sont fortement liées entre elles pour
constituer la matière que nous appelons bois. L'eau est absorbée,
c'est-à-dire retenue sous forme de molécules à la surface
du complexe cellulose/lignine. Le bois sec à l'air contient entre 12 -
18% d'eau absorbée. Le bois fraichement coupé ou
« vert » contient en outre de l'eau sous forme liquide, ce
qui donne une teneur en humidité totale de 40 à 100%,
exprimée en pourcentage du poids de bois anhydre137(*).
L'eau contenue dans le bois doit en être
éliminée sous forme de vapeur avant que la carbonisation puisse
avoir lieu. L'évaporation de l'eau exige une grande quantité
d'énergie de sorte qu'en utilisant le soleil pour sécher le bois
aussi complètement que possible avant la carbonisation on
améliore considérablement la rentabilité. L'eau restant
dans le bois à carboniser devra être évaporée dans
la charbonnière ou le four, et l'énergie nécessaire devra
être fournie par la carbonisation d'une partie du bois lui-même,
qui autrement aurait été convertie en charbon.
Une température de carbonisation basse donne un
rendement plus élevé en charbon de bois, mais celui-ci est de
basse qualité, il est corrosif en raison des goudrons acides qu'il
contient et il ne brûle pas avec une flamme claire sans fumée.
Un bon charbon de bois commercial doit avoir une teneur en carbone pur
d'environ 75%, ce qui demande une température finale de carbonisation de
l'ordre de 500° C138(*).
Le rendement en charbon de bois présente
également une certaine variation selon la nature du bois. On constate
que le teneur en lignine du bois a un effet positif sur le rendement en
charbon. Un bois à teneur élevée en lignine donne un
rendement plus élevé, c'est pourquoi on préfère
pour la production de charbon de bois un bois mûr et sain. Un bois lourd,
d'autre part donnera généralement un charbon dense et dur,
qualités recherchées139(*).
61
Le projet d'agroforesterie Gungu II inclut la vulgarisation de
la technique des fours de carbonisation et la mise en place d'activités
de production de braises et de scierie au sein des sites agro-forestiers du
secteur de Lukamba.
Conclusion partielle
D'une part, ce chapitre a fait l'analyse de
potentialités naturelles et humaines du secteur de Lukamba. Ce dernier
bien qu'ayant de ressources humaines abondantes, l'insuffisance des ressources
naturelles à l'état bruit n'offre pas de possibilités qui
permettent un décollage du point de vue du développement durable.
Bref, la nature connait une forte dégradation due aux actions
anthropiques et aux dégâts des animaux. Les feux de brousse, les
défrichements anarchiques et la coupe du bois vert sont autant d'actions
qui ont contribué à la dégradation du patrimoine
floristique et faunique.
Et d'autre part, l'analyse faite dans ce chapitre nous conduit
à découvrir que le CPDA est une structure d'accompagnement et
d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède
aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, le CPDA a pour objet de
promouvoir le développement intégral et solidaire de son milieu
d'action. Il organise dans ses divers domaines d'intervention, des actions qui
visent la promotion intégrale de la population pour son auto-prise en
charge, enfin une brève présentation du projet d'agroforesterie
Gungu II a bouclé ledit chapitre.
62
CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DU PROJET
D'AGROFORESTERIE GUNGU II AU DEVELOPEMENT DURABLE DU SECTEUR DE LUKAMBA.
Ce chapitre présente, analyse et interprète les
résultats de nos enquêtes concernant la contribution du projet
d'agroforesterie Gungu II sur :
Ø le plan économique ;
Ø le plan socioculturel ;
Ø et le plan environnemental.
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET
INTERPRETATION
a. Protocole d'enquête
L'élaboration du questionnaire d'enquête a
été d'une importance capitale, dans le but de nous faire une
idée sur la nécessité de la prise de décision.
b. population d'enquête
Nous avons limité l'univers de notre enquête
essentiellement sur la population paysanne du secteur de Lukamba, ayant
intégré le projet d'agroforesterie Gungu II.
c. Echantillon
L'univers de notre enquête étant très
vaste et compte tenu des contraintes liées au temps et aux moyens, nous
avons jugé utile de recourir à un échantillon
stratifié de 50 personnes en raison de 5 exploitants par site
agro-forestier du secteur de Lukamba.
c. Déroulement de
l'enquête
Notre enquête s'est passée sous forme d'un
questionnaire, avec un protocole d'enquête. Nous avons fourni quelques
explications afin d'éviter tout malentendu.
1° IDENTITE DES ENQUETES
Il s'est avéré utile de présenter les
personnes faisant partie de notre échantillon. Cette identification
comprend les variables suivants : sexe, âge, état civil,
profession et niveau d'instruction.
Les résultats sur l'identité des
enquêtés sont présentés dans le tableau n°
4.
Tableau n°4 : Identité des
enquêtés (exploitants Agro-forestiers)
|
Exploitant(e)s enquêtés
|
Sexe
|
Age (ans)
|
Etat civil
|
Profession
|
Niveau d'instruct.
|
|
M
|
F
|
-20
|
21-35
|
36-50
|
50 +
|
C
|
Marié
|
Ve.
|
Div.
|
Fonct.
|
T.I.
|
S.P.
|
N
|
P
|
S
|
U
|
TOTAL (50)
|
29
|
21
|
5
|
12
|
22
|
11
|
10
|
34
|
5
|
1
|
17
|
18
|
15
|
0
|
4
|
22
|
9
|
%
|
58
|
42
|
10
|
24
|
44
|
22
|
20
|
68
|
10
|
2
|
34
|
36
|
30
|
0
|
8
|
44
|
18
|
63
Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain,
Avril-mai 2018
NB :
M= Masculin ; F=
Féminin ; C=
Célibataire ; Marié ;
Ve.= Veuf(ve) ; Div.=
Divorcé(e) ; Fonct. = Fonctionnaire
(Etat) ; T.I.=Travailleur
Indépendant ; S.P.= Sans Profession ;
N= Néant ; P=
Primaire ; S= Secondaire ;
U= Université.
La lecture du tableau ci-dessus nous révèle ce
qui suit : sur 100% de nos enquêtés, 58% sont des hommes et
42% des femmes. En ce qui concerne les tranches d'âge, 10% de nos
enquêtés ont moins de 20 ans ; 24% sont compris entre 21
à 35 ans ; 44% entre 36 et 50 ans d'âge et 22% ont 50 ans ou
plus. Par rapport à l'état civil, sur le 100% de nos
enquêtés : 68% sont marié ; 20% sont encore
célibataires ; 10% sont Veuf (ve)s et enfin 2% sont les
divorcés. Concernant la profession, les travailleurs Indépendants
dominent avec 36% ; suivi des fonctionnaires/Agents de l'état (34%)
et 30% sont Sans Profession donc qui ne vivent que des activités
agricoles. Enfin le dernier volet traitant le niveau d'instruction des nos
enquêtés, sur le 100% : 44% ont étudiés
jusqu'en Secondaire ; 18% ont fait l'université ; 8% se sont
arrêtés en Primaire et 0% ou aucun n'a jamais
étudié.
64
b. Situation de la population pré et post
projet.
Tableau n°5 : a. Réactions des
enquêtés en ce qui concerne l'écosystème
pré-projet.
|
|
1. Existe-t-il le problème de la savanisation
des écosystèmes du secteur Lukamba ?
|
2. Comment avez-vous apprécié
l'arrivée du projet ?
|
3. Avez-vous intégré le
projet ?
|
4. Comment appréciez-vous le système
agro-forestier ?
|
5. Comment appréciez-vous l'espèce Acacia
utilisé dans le projet ?
|
6. Aviez-vous des connaissances sur l'agroforesterie
avant l'arrivée du projet ?
|
Réponses
|
OUI
|
NON
|
Exc.
|
B
|
AS
|
OUI
|
NON
|
Bon
|
AB
|
Mauv.
|
B
|
AB
|
Mauv.
|
OUI
|
NON
|
Nombre d'enquêtés(50)
|
50
|
0
|
3
|
40
|
7
|
44
|
6
|
38
|
10
|
2
|
25
|
20
|
5
|
2
|
48
|
%
|
100
|
0
|
6
|
80
|
14
|
88
|
12
|
76
|
20
|
4
|
50
|
40
|
10
|
4
|
96
|
|
|
7. Comment étaient vos productions avant le
système Agro-forestier ?
|
8. Comment est la production ou rendement après
le système agro-forestier ?
|
9. Quelles autres activités exercez-vous dans
les sites agro-forestiers à part l'agriculture ?
|
10. Ces activités sont-elles
rentables ?
|
Réponses
|
Bon
|
AB
|
Faib.
|
Exc
|
TB
|
B
|
AB
|
F
|
Apicul-ture
|
Carboni-sation
|
Vente des bois
|
OUI
|
NON
|
Nombre d'enquêtés (50)
|
0
|
14
|
36
|
0
|
7
|
32
|
11
|
0
|
38
|
42
|
50
|
41
|
9
|
%
|
0
|
28
|
72
|
0
|
14
|
64
|
22
|
0
|
76
|
84
|
100
|
82
|
18
|
Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain,
Avril-mai 2018.
65
En dehors des questions relatives à l'identité
de nos enquêtés, les réponses aux questions contenues dans
les tableaux ci-haut révèlent ce qui suit :
- en ce qui concerne l'existence du phénomène de
savanisation dans le secteur de Lukamba, 100% de nos enquêtés ont
confirmé qu'il existe un problème de savanisation dans la
région de Lukamba. Ce qui a poussé aux bailleurs de fonds de
financer les activités sur l'agroforesterie ;
- 80% ont apprécié avec la
mention « BON » l'arrivée du projet ; 6%
d'enquêtés ont dit « excellent »
l'arrivée du projet et 14% l'ont jugé « Assez
Bon ». Globalement l'arrivé du projet a été un
souhait de la population ;
- sur la question de l'intégration des paysans au
projet d'agroforesterie Gungu, 88% de nos enquêtés ont
intégrés le projet contre 12% qui ne l'ont pas
intégré (pour ce derniers, l'agroforesterie exige de grands
travaux pendant une longue période pour en
bénéficié peut être pas) ;
- en matière d'appréciation du système
agro-forestier dans le secteur de Lukamba, 76% de nos enquêté
l'ont jugé « Bon », 20% « Assez
Bon » et 4% signalent que ce système est
« Mauvais » ;
- concernant la question sur l'appréciation de
l'espèce Acacia, 50% de nos enquêtés ont confirmé
que cette plante est « Bonne », 40% l'ont jugé
« Assez Bonne » et 10% ont confirmé que l'Acacia est
« Mauvais » : insistant sur la décomposition
après une longue durée des feuilles d'Acacia et
l'épuisement du sol, etc.;
- la sixième question vérifiait si les paysans
avaient des connaissances sur l'agroforesterie avant l'arrivée du projet
Gungu ainsi, 96% des enquêtés ignoraient l'agroforesterie et 4%
avaient les connaissances sur ces pratiques.
- Il y a eu une question sur la production et /ou le rendement
agricole des paysans avant l'application des systèmes agro-forestiers,
72% de nos enquêtés ont signalé que la production
était « Faible » et qu'ils ne pouvaient même
pas emblaver un champ de 50 ares, 28% ont indiqué que leur production
était « Assez Bonne » et 0% pour la mention
« Bonne » ;
- Pour la production agricole après l'application des
systèmes agro-forestiers, 64% de nos enquêtés ont
confirmé que la production est « Bonne », 22% l'ont
jugé « Assez Bonne », 14% l'ont signalé
« Très Bonne » et 0% pour la mention Excellente et
Faible ;
- 66
Nous nous sommes intéressé aussi aux autres
activités réalisées dans les plantations de ces
différents sites agro-forestiers à part l'agriculture, 84% des
enquêtés font la carbonisation (production des braises), 76%
pratiquent l'apiculture et 100% s'implique dans la vente des bois (bois de
chauffe, de construction, d'oeuvre) ;
- et enfin, à la question de savoir si ces autres
activités étaient rentables, 82% l'ont confirmé par
« OUI » et 18% ont signalé que ce n'étaient
pas rentables, car, ils produisaient bien sûr, mais lors de la vente dans
les centres villes (ville de Kikwit ou Kinshasa), ils ne
bénéficiaient pas la somme attendue (mes gestions des
responsables et de l'équipe chargé de vente), ce qui a pousser
certains paysans à organiser la vente locale.
Pour le reste des questions (questionnaire d'enquête en
annexes), nous nous sommes adressés à l'ONGD/CPDA pour la
récolte des données sur la quantité et le prix des
productions allant de 2013 à 2017.
3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ECONOMIQUE
3.1.1.1. La production agricole
Les résultats sont présentés dans les
tableaux n° 6 à 12.
67
1° la production du manioc
Tableau n° 6 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2015
N°
|
Communauté Paysanne (Site
Agro-forestier)
|
Sacs Vendus
|
Sacs consommés
|
Total production
|
%
|
Observation
|
En Sac
|
En Kg
|
Kg/ha
|
1
|
AMFUSA
|
78
|
50
|
128
|
9 536
|
953,6
|
9,9
|
|
2
|
BUKUNDU
|
90
|
70
|
160
|
11 920
|
1 192
|
12,3
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
100
|
75
|
175
|
13 037,50
|
1 303,75
|
13,6
|
|
4
|
IBANSI
|
95
|
75
|
170
|
12 665
|
1 266,5
|
13,1
|
|
5
|
ITUNU
|
70
|
35
|
105
|
7 822,50
|
782,25
|
8,1
|
|
6
|
LUFUSHI
|
60
|
50
|
110
|
8 195
|
819,5
|
8,6
|
|
7
|
MABAYA TATU
|
78
|
55
|
133
|
9 908,50
|
990,85
|
10,3
|
|
8
|
MAZINGA
|
42
|
30
|
72
|
5 364
|
536,4
|
5,5
|
|
9
|
MUNDUNDU
|
62
|
50
|
112
|
8 344
|
834,4
|
8,7
|
|
10
|
ONGAM
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Jeune site retard des travaux préparatoires
|
11
|
NTO SAWULA
|
80
|
48
|
128
|
9 536
|
953,6
|
9,9
|
|
TOTAUX
|
755
|
538
|
1 293
|
96 329
|
|
100
|
|
%
|
58
|
42
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018
Il ressort du tableau ci-dessus que la Communauté du site
Ferme Mimpiya est la première productrice de manioc en 2015 avec 13,6%,
suivi de celles d'Ibansi (13,1%), de Bukundu (12,3%), de Mabaya Tatu (10,3%),
d'Amfusa (9,9%), de Nto Sawulu (9,9%), de Mundundu (8,7%), de Lufushi (8,6%),
d'Itunu (8,1%) et enfin de Mazinga (5,5%).
68
Le manque des données du site ONGAM se justifie par le
fait que c'était un site (jeune) créé en retard.
Il est à remarquer que sur un total de 1 293 Sacs
(soit 96 329 Kg ou 96,329 Tonnes) de manioc produits, 538 Sacs, soit 42 %
ont servi à la consommation de ménages tandis que 755 Sacs, soit
58% ont été commercialisés.
NB : 1 sac est
estimé à 74,5 Kilo.
Tableau n° 7 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2016
N°
|
Communauté Paysanne (SITE)
|
Sacs Vendus
|
Sacs consommés
|
Total production
|
%
|
Observation
|
En Sac
|
En Kg
|
Kg/ha
|
1
|
AMFUSA
|
100
|
89
|
189
|
14 080,5
|
1 408,05
|
13,9
|
|
2
|
BUKUNDU
|
120
|
83
|
203
|
15 123,5
|
1 512,35
|
14,9
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
135
|
80
|
215
|
16 017,5
|
1 601,75
|
15,9
|
|
4
|
IBANSI
|
115
|
95
|
210
|
15 645
|
1 564,5
|
15,4
|
|
5
|
ITUNU
|
52
|
38
|
90
|
6 705
|
670,5
|
6,7
|
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Site fermé (conflit foncier)
|
7
|
MABAYA TATU
|
40
|
32
|
72
|
5 364
|
536,4
|
5,2
|
|
8
|
MAZINGA
|
35
|
25
|
60
|
4 470
|
447
|
4,5
|
|
9
|
MUNDUNDU
|
45
|
30
|
75
|
5 587,5
|
558,75
|
5,5
|
|
10
|
ONGAM
|
75
|
63
|
138
|
10 281
|
1 028,1
|
10,1
|
|
11
|
NTO SAWULA
|
65
|
42
|
107
|
7 971,5
|
797,15
|
7,9
|
|
TOTAUX
|
782
|
577
|
1 359
|
101 245,5
|
|
100
|
|
%
|
57,5
|
42,5
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018
69
La lecture du tableau n° 7 nous renseigne que la
Communauté Paysanne du site Ferme Mimpiya a produit 15,9% de manioc en
2016 suivi de celles d'Ibansi (15,4%), de Bukundu (14,9%), d'Amfusa (13,9%),
d'Ongam (10,1), de Nto Sawulu (7,9%), d'Itunu (6,7%), de Mundundu (5,5%), de
Mabaya Tatu (5,2%) et enfin de Mazinga (4,5%).
Le manque de donné du site Lufushi est dû aux
incendies causées par les paysans lors de conflit foncier ayant
même occasionné la fermeture du site.
Nous constatons que sur un total de 1 359 Sacs (soit
101 245,5 Kg ou 101,2455 Tonnes) de manioc produits, 577 Sacs, soit 42,5 %
ont servi à la consommation de ménages tandis que 782 Sacs, soit
57,5 % ont été commercialisés.
Tableau n° 8 : Production du manioc par
Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2017
N°
|
Communauté Paysanne (Site
Agro-forestier)
|
Sacs Vendus
|
Sacs consommés
|
Total production
|
%
|
Observation
|
En Sac
|
En Kg
|
Kg/ha
|
1
|
AMFUSA
|
95
|
66
|
161
|
11 994,5
|
1 199,45
|
13
|
|
2
|
BUKUNDU
|
90
|
82
|
172
|
12 814
|
1 281,4
|
13,9
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
94
|
72
|
166
|
12 367
|
1 236,7
|
13,5
|
|
4
|
IBANSI
|
85
|
65
|
150
|
11 175
|
1 117,5
|
12,3
|
|
5
|
ITUNU
|
45
|
28
|
73
|
5 438,5
|
543,85
|
5,9
|
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Site fermé (conflit foncier)
|
7
|
MABAYA TATU
|
52
|
38
|
90
|
6 705
|
670,5
|
7,4
|
|
8
|
MAZINGA
|
42
|
33
|
75
|
5 587,5
|
558,75
|
6
|
|
9
|
MUNDUNDU
|
24
|
21
|
45
|
3 352,5
|
335,25
|
3,7
|
|
10
|
ONGAM
|
115
|
83
|
198
|
14 751
|
1 475,1
|
16
|
|
11
|
NTO SAWULA
|
61
|
41
|
102
|
7 599
|
759,9
|
8,3
|
|
TOTAUX
|
703
|
529
|
1 232
|
91 784
|
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018
%
70
Il ressort de ce tableau n° 8 que la Communauté du
site Ongam est la première productrice de manioc en 2017 avec 16%, suivi
de celles de Bukundu (13,9%), de Ferme Mimpiya (13,5%), d'Amfusa (13%),
d'Ibansi (12,5%), de Nto Sawulu (8,3%), de Mabaya Tatu (7,4 %), de Mazinga (6
%), d'Itunu (5,9%) et enfin Mundundu (3,7%).
Le site de Lufushi a été incendié et
fermé suite au conflit foncier.
Nous remarquons que sur un total de 1 232 Sacs (soit
91 784 Kg ou 91,784 Tonnes) de manioc produits, 529 Sacs, soit 43 % ont
servi à la consommation de ménages tandis que 703 Sacs, soit 57%
ont été commercialisés.
71
2° Evaluation des autres produits agricoles par
Site (CP) en Kg 2017
Les résultats sont présentés dans les
tableaux n° 9 à 12.
Tableau n° 9 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg 2014
N°
|
Communauté Paysanne (Site
Agro-forestier)
|
Maïs
|
Millet
|
Niébé
|
Courge
|
Totaux
|
%
|
1
|
AMFUSA
|
4 710
|
10 802
|
3 752
|
1 950
|
21 214
|
14,4
|
2
|
BUKUNDU
|
3 429
|
8 989
|
3 641
|
898
|
16 957
|
11,4
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
3 718
|
9 032
|
1 408
|
989
|
15 147
|
10,3
|
4
|
IBANSI
|
4 313
|
11 899
|
2 238
|
1 890
|
20 340
|
13,7
|
5
|
ITUNU
|
2 442
|
7 985
|
2 146
|
798
|
13 371
|
9
|
6
|
LUFUSHI
|
1 813
|
6 650
|
978
|
609
|
10 050
|
6,8
|
7
|
MABAYA TATU
|
2 728
|
7 899
|
3 383
|
876
|
14 886
|
10
|
8
|
MAZINGA
|
397
|
5 670
|
528
|
682
|
7 277
|
4,9
|
9
|
MUNDUNDU
|
782
|
8 890
|
1 509
|
958
|
12 139
|
8,2
|
10
|
ONGAM
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
NTO SAWULA
|
2 979
|
9 405
|
3 763
|
589
|
16 736
|
11,3
|
TOTAUX
|
27 311
|
87 221
|
23 346
|
10 239
|
148 117
|
100
|
%
|
18,4
|
58,9
|
15,8
|
6,9
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018.
La lecture du tableau ci-dessus présente les
résultats des autres produits agricoles des CP du secteur de Lukamba
avec les taux suivants Millet (58%), suivi de Maïs (18,4%),
Niébé (15,8%) et Courge (6,9%).
72
Quant à la production par site, Amfusa l'emporte sur les
autres avec 14,4%. Les autres sites ne viennent qu'après, soit Ibansi
(13,7%), Bukundu (11,4%), Nto sawula (11,3%), Ferme Mimpiya (10,3%), Mabaya
Tatu (10%), Itunu (9%), Mundundu (8,2%). De ce groupe, se détachent
Lufushi (6,8%) et Mazinga (4,9%), qui présentent une faible production.
NB : - Maïs
: 1 sac = 118 Kg = 37 500 FC
- Millet : 1 Sac = 25 000 FC
- Niébé : 1 Kg = 1 200 FC
- Miel : 1 litre = 5 000 Fc
- Braise : 1 Sac (81 Kg) = 10 000 FC, prix local
(Source : Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l,
2017)
73
Tableau n° 10 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg 2015
N°
|
Communauté Paysanne
(Site Agro-forestier)
|
Maïs
|
Millet
|
Niébé
|
Courge
|
Totaux
|
%
|
1
|
AMFUSA
|
4 349
|
9 102
|
3 789
|
850
|
18 090
|
13,4
|
2
|
BUKUNDU
|
3 443
|
8 007
|
3 659
|
590
|
15 699
|
11,6
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
3 004
|
-
|
1 334
|
599
|
4 937
|
3,7
|
4
|
IBANSI
|
2 073
|
9 199
|
2 402
|
890
|
14 564
|
10,8
|
5
|
ITUNU
|
2 027
|
8 685
|
2 307
|
805
|
13 824
|
10,3
|
6
|
LUFUSHI
|
989
|
5 600
|
895
|
790
|
8 274
|
6,1
|
7
|
MABAYA TATU
|
3 107
|
8 599
|
3 768
|
800
|
16 274
|
12,1
|
8
|
MAZINGA
|
618
|
3 570
|
343
|
564
|
5 095
|
3,8
|
9
|
MUNDUNDU
|
634
|
5 860
|
425
|
590
|
7 509
|
5,6
|
10
|
ONGAM
|
3 771
|
7 329
|
3 225
|
1 785
|
16 110
|
11,9
|
11
|
NTO SAWULA
|
3 102
|
8 400
|
2 317
|
655
|
14 474
|
10,7
|
TOTAUX
|
27 117
|
74 351
|
24 464
|
8 918
|
134 850
|
100
|
%
|
20,1
|
55,1
|
18,2
|
6,6
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018.74
Ce tableau répartit les 100% de la production des
autres produits agricoles en 2015 comme suit : 55,1% de Millet ;
20,1% de Maïs ; 18,2% de Niébé et 6,6% de Courge.
Il ressort également que sur ces 100% soit Kg ou Tonnes
de la production, le site Amfusa occupe la première place avec 13,4%,
après viennent Mabaya Tatu (12,1%), Ongam (11,9%), Bukundu (11,6%),
Ibansi (10,8%), Nto Sawula (10,7%), Itunu (10,3%), Lufushi (6,1%), Mundundu
(5,6%), Mazinga (3,8%), et Ferme Mimpiya (3,7%).
75
Tableau n° 11 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg 2016
N°
|
Communauté Paysanne (SITE)
|
Maïs
|
Millet
|
Niébé
|
Courge
|
Totaux
|
%
|
Obs.
|
1
|
AMFUSA
|
4 232
|
4 080
|
3 870
|
760
|
12 942
|
14,5
|
|
2
|
BUKUNDU
|
2 879
|
7 832
|
3 703
|
598
|
15 012
|
16,8
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
2 783
|
-
|
1 227
|
629
|
4 639
|
5,2
|
|
4
|
IBANSI
|
3 182
|
7 438
|
2 109
|
840
|
13 569
|
15,2
|
|
5
|
ITUNU
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Activités arrêtées (Problème
foncier)
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Site fermé (problème foncier)
|
7
|
MABAYA TATU
|
2 117
|
2 320
|
3 554
|
596
|
8 587
|
9,6
|
|
8
|
MAZINGA
|
720
|
1 413
|
388
|
602
|
3 123
|
3,5
|
|
9
|
MUNDUNDU
|
700
|
3 106
|
330
|
558
|
4 694
|
5,2
|
|
10
|
ONGAM
|
2 983
|
7 329
|
3 109
|
978
|
14 399
|
16
|
|
11
|
NTO SAWULA
|
3 111
|
6 655
|
2223
|
587
|
12 576
|
14
|
|
TOTAUX
|
22 707
|
40 173
|
20 513
|
6 148
|
89 541
|
100
|
|
%
|
25,3
|
44,9
|
22,9
|
6,9
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018.
Ce tableau représente la production des autres produits
agricoles de 2016 de manière suivante : 44,9% de Millet ;
25,3% de Maïs ; 22,9% de Niébé et 6,9% de Courge.
Ainsi, la CP de Bukundu submerge avec 16,8%, suivi de celles d'Ongam (16%),
d'Ibansi (15,2%), Amfusa (14,5%), de Nto Sawula (14%), de Mabaya Tatu (9,6%),
de Mundundu et Ferme Mimpiya (5,2%) chacun, et enfin de Mazinga (3,5%).
76
Le site Itunu n'a rien produit en 2016 à cause des
problèmes fonciers qui ont provoqué l'arrêt des
activités agricoles et le site Lufushi a été fermé
suite au conflit foncier.
Tableau n° 12 : Evaluation des autres produits
agricoles par Site (CP) en Kg 2017
N°
|
Communauté Paysanne (Site
Agro-forestier)
|
Maïs
|
Millet
|
Niébé
|
Totaux
|
%
|
Obs.
|
1
|
AMFUSA
|
3 097
|
2 390
|
3 235
|
8 722
|
11,9
|
|
2
|
BUKUNDU
|
3 008
|
7 620
|
3 422
|
14 050
|
19,3
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
3 012
|
-
|
1 213
|
4 225
|
5,8
|
|
4
|
IBANSI
|
2 701
|
7 669
|
2 201
|
12 571
|
17,2
|
|
5
|
ITUNU
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Activités arrêtées (Problème
foncier)
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Site fermé
(problème foncier)
|
7
|
MABAYA TATU
|
-
|
1 980
|
3 478
|
5 458
|
7,5
|
|
8
|
MAZINGA
|
873
|
-
|
417
|
1 290
|
1,8
|
|
9
|
MUNDUNDU
|
617
|
2 104
|
119
|
2 840
|
3,9
|
|
10
|
ONGAM
|
2 416
|
7 324
|
3 405
|
13 145
|
17,9
|
|
11
|
NTO SAWULA
|
2 720
|
5 989
|
2 021
|
10 730
|
14,7
|
|
TOTAUX
|
18 444
|
35 076
|
19 511
|
73 031
|
100
|
|
%
|
25,3
|
48
|
26,7
|
100
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018.
77
Le tableau ci-dessus présente les résultats de 2017
des autres produits agricoles des CP du secteur de Lukamba avec les taux
suivants 48% de Millet, Niébé (26,7%), Maïs (25,3%). Ainsi,
la CP de Bukundu domine avec 19,3%, suivi de celles d'Ongam (17,9%), d'Ibansi
(17,2%), de Nto Sawula (14,7%), d'Amfusa (11,9%), de Mabaya Tatu (7,5%), de
Ferme Mimpiya (5,2%), de Mundundu (3,9%) et enfin de Mazinga (1,8%).
Le site Itunu n'a rien produit en 2017 à cause des
problèmes fonciers qui ont provoqué l'arrêt des
activités agricoles depuis 2016 et le site Lufushi a été
fermé suite au conflit foncier en 2016.
3° Production agricole globale de sites agro
forestiers/secteur Lukamba (2014-2017)
Les résultats de la production globale de sites
agro-forestiers ou communauté paysanne sont présentés dans
le tableau n° 13.
Tableau n° 13 : Production agricole globale de
sites agro forestiers/secteur Lukamba en Kg 2014-2017
N°
|
Produits
|
Années
|
Totaux
|
%
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
1
|
MANIOC
|
-
|
96 329
|
101 245,5
|
91 784
|
289 358,5
|
39,4
|
2
|
MAÏS
|
27 311
|
27 117
|
22 707
|
18 444
|
95 579
|
13,0
|
3
|
MILLET
|
87 221
|
74 351
|
40 173
|
35 076
|
236 821
|
32,2
|
4
|
NIEBE
|
23 346
|
24 464
|
20 513
|
19 511
|
87 834
|
12
|
5
|
COURGE
|
10 239
|
8 918
|
6 148
|
-
|
25 305
|
3,4
|
Totaux
|
148 117
|
231 179
|
190 786,5
|
164 815
|
734 897,5
|
100
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai
2018
78
La lecture de ce tableau n° 13 révèle que
la production agricole globale durant nos investigations, soit de 2014 à
2017 est de l'ordre de 289 358,5 Kg (plus ou moins
289 Tonnes) de manioc soit 39,4 % ;
suivi de 236 821 Kg (presque 236 Tonnes)
de millet, soit 32,2 % ; 95 579 Kg
(plus ou moins 95 Tonnes) de maïs, soit 13,0
% ; 87 834 Kg (plus ou moins 87
Tonnes) de niébé, soit 12 % ;
25 305 Kg (plus ou moins 25 Tonnes) de
courge, soit 3,4 %; sur un total de
734 897,5 Kg (plus ou moins 734 Tonnes),
soit 100% de la production.
Il s'observe que les techniques culturales de l'agroforesterie
pratiquées dans le sol sablonneux de savane dans cette région ont
contribué à l'augmentation de la production des cultures
vivrières notamment la culture de manioc ; car cette
dernière ne s'adaptait pas dans ce type de sol, comme nous l'avons
précédemment signalé.
Il est aussi important à signaler que la
totalité de la production à 100% est au bénéfice de
l'exploitant. Le projet ne retire rien du tout à l'exception du
coût du transport si les produits sont vendus ailleurs (Ville de Kikwit,
Ville de Kinshasa,...).
Rappelons que la baisse de la production agricole totale de
2016 se justifie par le retard des activités agricoles dû au
financement au moment où le projet résoudrait le problème
d'une plainte déposée par l'EARDI/a.s.b.l., l'un des partenaires
du projet s'occupant de la zone de secteur de Gungu.
79
3.1.1.2. L'APICULTURE ET LA CARBONISATION
a) L'Apiculture
La Production du miel
La production du miel des différents sites
agro-forestiers de 2016 et 2017 est présentée dans le tableau
n° 14.
Tableau n° 14 : Production du miel des sites
agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg de 2016 et 2017
N°
|
Sites agro-forestiers
|
Total production en Kg
|
Observations
|
2016
|
%
|
2017
|
%
|
1
|
AMFUSA
|
33
|
7,5
|
50
|
9,0
|
|
C'est une nouvelle technique que les exploitants commencent
à maitriser par des formations.
Les premières colonies exploitées sont encore en
croissance.
|
2
|
BUKUNDU
|
76
|
17,3
|
113
|
20,4
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
26
|
5,9
|
31
|
5,6
|
|
4
|
IBANSI
|
123
|
28,1
|
248
|
44,9
|
|
5
|
ITUNU
|
13
|
2,9
|
26
|
4,7
|
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Site fermé (conflit foncier)
|
7
|
MABAYA TATU
|
39
|
8,9
|
29
|
5,3
|
|
8
|
MAZINGA
|
11
|
2,5
|
-
|
-
|
Faiblesse des exploitants
|
9
|
MUNDUNDU
|
85
|
19,4
|
-
|
-
|
Incendies (feux de brousse)
|
10
|
ONGAM
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Prévue en 2018
|
11
|
NTO SAWULA
|
33
|
7,5
|
56
|
10,1
|
|
TOTAL
|
439
|
100
|
553
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel
des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril
2018.
NB : Une ruche peut donner
jusqu'à 5 litres de miel ; un kilo de miel est vendu à 5 000
FC. La production se fait souvent après six mois.
La lecture du tableau n° 14 nous révèle que
pour l'année 2016 sur une production totale de 439 Kg : le
site d'Ibansi est premier avec 28,1% de la production du miel suivi de Mundundu
(19,4%), de Bukundu (17,3%), de Mabaya tatu (8,9%), d'Amfusa (7,5%), de Nto
Sawula (7,5%), de Ferme Mimpiya (5,9%), d'Itunu (2,9%), et enfin de Mazinga
(2,5%) ;
Pour l'année 2017 sur les 553Kg de miel
produits : le site d'Ibansi est premier avec 44,9% de la production du
miel suivi de Bukundu (20,4%), de Nto Sawula (10,1%), d'Amfusa (9,0%), de Ferme
Mimpiya (5,6%), de Mabaya tatu (5,3%), et enfin d'Itunu (4,7%).
80
Le site Lufushi a été fermé à
cause du conflit foncier ; le site Ongam est un jeune site où la
production est prévue en 2019. Le Site Mazinga n'a pas produit en 2017
à cause des faiblesses des exploitants qui se sont beaucoup plus
donné à la carbonisation ; et l'incendie du site Mandundu,
les feux de brousses sont à la base du non production de miel en
2017.
Nous constatons que la production totale des sites
agro-forestiers du secteur de Lukamba a augmenté de 114 Kg (soit 13,4%)
de miel de 2016 à 2017.
b) La Carbonisation
La production des braises
La production des braises (Kg) du secteur Lukamba en 2017 est
présentée dans le tableau n° 15.
Tableau n° 15 : Production de la braise des
sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba, 2017
N°
|
Sites Agro-forestiers
|
Total Production
|
%
|
Observation
|
En Sac
|
En Kg
|
1
|
AMFUSA
|
1332
|
107 892
|
25,8
|
|
2
|
BUKUNDU
|
1227
|
99 387
|
23,7
|
|
3
|
FERME MIMPIYA
|
318
|
25 758
|
6,2
|
|
4
|
IBANSI
|
1362
|
110 322
|
26,4
|
|
5
|
ITUNU
|
419
|
33 939
|
8,1
|
|
6
|
LUFUSHI
|
-
|
-
|
-
|
Site incendié et fermé
|
7
|
MABAYA TATU
|
122
|
9 882
|
2,4
|
|
8
|
MAZINGA
|
-
|
-
|
-
|
Carbonisation prévue en 2019
|
9
|
MUNDUNDU
|
175
|
14 175
|
3,3
|
|
10
|
ONGAM
|
-
|
-
|
-
|
Jeune site
|
11
|
NTO SAWULA
|
212
|
17 172
|
4,1
|
|
TOTAL
|
5 167
|
418 527
|
100
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril
2018.
Il ressort de ce tableau n° 15 que la Communauté
du site d'Ibansi est la première productrice de braises en 2017 avec
26,4 %, suivi de celles d'Amfusa (25,8%), de Bukundu (23,7 %), d'Itunu (8,1%),
de Ferme Mimpiya (6,2 %), de Nto Sawulu (4,1%), de Mundundu (3,3%), et enfin
de Mabaya Tatu (2,4 %).
81
Le site de Lufushi a été incendié et
fermé suite au conflit foncier. Pour le site de Mazinga, la
carbonisation est prévue en 2019 et c'est aussi le cas du jeune site
d'Ongam.
NB : 1 Sac est
estimé à 81 Kg et coûte 10 000 FC (prix local).
L'ouverture du four peut se faire après 5 jours ou une à deux
semaines selon la grandeur du four ; et la production varie de 5 à
100 sacs de braises.
3.1.1.3. Commercialisation des produits agricoles, de
miel et des braises
Un réseau de commercialisation se résume
à la mise à la disposition des moyens de transport (Camion :
Pic Kep, TATA) du projet pour écouler les productions sur le
marché de Gungu, Kikwit ou Kinshasa.
Un dépôt central est construit au PK 600 le long
de la route nationale n° 1 dans la zone d'action CPDA pour accueillir les
produits agricoles des différents sites destinés à la
vente. Ce lieu a été choisi à cause de sa position
stratégiques pour le commerce : croisement de la route nationale
avec celle d'Idiofa, puisque les Camions viennent déjà de la
Capitale et de Kikwit pour acheter des produits frais de la
région : tels que les ananas.
Dans cette zone de Lukamba traversée par la route
nationale n°1, les exploitants ont tendance à vendre leurs
productions au village et en détail aux voyageurs, transporteurs et
commerçants de passage qui ne manquent pas de solliciter de monter
parfois jusqu'aux champs/plantations.
De manière générale, les entrées
d'argent sont souvent plus rapides en vendant sur le lieu de production
plutôt qu'au dépôt ou ailleurs (Kikwit ou Kinshasa).
On observe depuis les premières récoltes de
manioc dans les sites Agro-forestiers, un achalandage des étalages des
cossettes de manioc (marchés de la région) qui parfois faisaient
cruellement défaut. Un fait noble qu'il faudra signaler est que les
dépôts et les moulins ont permis à un certain nombre des
femmes de la région surtout celles des localités influentes
(Aten, Mundundu, Arrêt 622, 617, 611,...) de créer leurs propres
activités économiques en achetant des cossettes de manioc
qu'elles font ensuite moudre avant de les vendre sous forme de farine de
Fufu.
La présence des dépôts relais dans les
sites contribue à faciliter le regroupement et l'acheminement de
productions vers le dépôt principal. Ces dépôts sont
équipés en matériels de transformation du manioc
(fûts pour le rouissage des cossettes et bâches pour leur
séchage). Il est aussi probable que ces dépôts accentuent
le phénomène de vente sur les lieux de production (photos en
annexes).
82
1° Evaluation monétaire
Les résultats de l'évaluation monétaire
des productions des sites agro-forestiers du secteur de Lukamba pour 2017 sont
présentés dans le tableau n° 16.
Tableau n° 16 : Evaluation monétaire des
productions des sites agro-forestiers en Franc Congolais (FC), 2017
N°
|
Types de produits
|
Quantité en Kg
|
P.V.U/Kg en FC
|
P.V.T en FC
|
%
|
01
|
Manioc
|
91 784
|
300
|
27 535 200
|
19,9
|
02
|
Maïs
|
18 444
|
500
|
9 222 000
|
6,7
|
03
|
Millet
|
35 076
|
350
|
12 276 600
|
8,9
|
04
|
Niébé
|
19 511
|
1 200
|
23 413 200
|
16,9
|
05
|
Courge
|
-
|
-
|
-
|
-
|
06
|
Miel
|
553
|
5 000
|
2 765 000
|
2,1
|
07
|
Braise
|
418 527
|
150
|
62 779 050
|
45,5
|
Totaux
|
165 368
|
|
137 991 050
|
100
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA/a.s.b.l, 2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril
2018.
NB : - Manioc : 1 sac
estimé à 74,5 Kg = 21 000FC (prix local), 32 000
FC (ville de Kikwit), 60 000 Fc dans la ville de Kinshasa.
- Maïs : 1 sac = 118 Kg = 37 500 FC
- Niébé : 1 Kg = 1 200 FC
- Miel : 1 litre = 5000Fc
- Braise : 1 Sac (81 Kg) = 10. 000 FC
De ce tableau n°16, il ressort que les production des
exploitants Agro-forestiers sont évaluées à 137
991 050 FC (soit 86 244,4 $ US au taux de 1600FC/1$) en
2017, répartie comme suit : 62 779 050 Fc (soit
45,5%) pour la braise (MAKALA), 27 535 200 FC (soit
19,9%) pour le manioc, 23 413 200 FC (soit
16,9%) pour le Niébé, 12 276 600 FC (soit
8,9%) pour le Millet, 9 222 000 FC (soit
6,7%) pour le Maïs, et enfin 2 765 000 FC (soit
2,1%) pour le Miel.
83
La courge n'a pas été produite en 2017 dans les
sites agro-forestiers en général, sauf quelques exploitants et en
petite quantité pour la consommation. Les exploitants se sont beaucoup
plus donné à la carbonisation.
Si nous prenons 137 991 050 FC
= 1 379 910,5 FC (soit
1 379 900 FC)
100 ménages
Equivalent à 862,4 $ US par ménage en 2017.
Grâce à toutes ces activités, une famille pourra maintenant
gagner environ 860$ US (soit 1.376.000 FC) l'an ou plus au moins 72 $ (115.200
FC) par mois.
Ceci montre qu'avec l'appui du projet, un ménage
impliqué dans le processus de développement est capable de
satisfaire certains de ses besoins prioritaires et surtout se construire une
maison en matériau durable et être capable de scolariser ses
enfants ainsi qu'épargner, chose qui fut impossible avant
l'arrivée du projet.
3.1.1.4. Réhabilitation des routes de desserte
agricole
Il est à signaler que la crise économique que
connait notre Pays n'épargne aucun secteur de la vie nationale. On
assiste à la dégradation des certaines routes et à
l'enclavement de plusieurs milieux. Or, l'aménagement des routes de
desserte agricole permet aux zones desservies par le CPDA d'écouler
leurs produits, car les transports sont indispensables à l'homme dans la
mesure où ils accordent des garanties fondamentales pour
améliorer la situation économique et sociale.
Rappelons que le secteur de Lukamba est traversé par la
route nationale n°1 et d'autres routes d'intérêt
régional (celles d'Idiofa, Gungu, Kahemba).
Le projet d'agroforesterie dans le secteur Lukamba a
travaillé activement dans le désenclavement des villages et de
ses sites agro-forestiers en vue de favoriser la réaction d'une marche
autogérée.
Le projet a pris en charge le coût, le matériel
et la main d'oeuvre pour la réhabilitation des pistes au niveau des
points chauds qui s'avéraient souvent impraticables pour des
véhicules en saisons pluvieuses. L'entretien régulier des pistes
est maintenant réalisé par des exploitants des sites voisins,
à leur charge.
84
Le projet a construit deux ponts : un pont de 4m X 4m sur
la rivière Mubulu dans le groupement Kimbanda et un pont de 6m X 4m sur
la rivière MBITSHIDI dans le groupement Matende (photos en annexes).
Il est important de signaler que, seulement, quelques routes
jadis en état de délabrement avancé sont actuellement
praticables dans la région et tous les sites agro-forestiers sont
accessibles par véhicule grâce à l'appui du projet
d'agroforesterie réalisé par la Fondation Hans Seidel en
partenariat avec le CPDA.
3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN SOCIO-CULTUREL
3.1.2.1. Appropriation des techniques culturales
La rotation des cultures testées
(niébé-céréales-manioc-acacia) est une des
techniques culturales adoptées par tous les 100 ménages agricoles
du secteur de Lukamba, en raison de 10 ménages par Site Agro-forestier
(Communauté Paysanne).
En outre, la participation des paysans hors groupe cible aux
formations sur la multiplication en boutures saines, sont toutefois des signes
encourageants d'un début d'appropriation de la gestion de
matériel végétal amélioré par la population.
Nous avons constaté lors de nos enquêtes que les paysans
extérieurs au groupes cible appliquent maintenant les itinéraires
techniques mis en place dans les sites Agro-forestiers du CPDA. Une diffusion
de la variété « Obama » est également
visible au niveau de villages, bien que difficilement quantifiable. Ces
observations confortent la pertinence et renforcent la durabilité de
l'action, tout en élargissant ses résultats attendus.
Un aspect encore très important à signaler,
c'est le changement des mentalités des hommes en s'impliquant aux
travaux des champs ; ce qui n'a pas été le cas avant
l'arrivée de l'Agroforesterie dans la région ; car dans
notre culture, l'activité des champs est l'affaire des femmes,...
l'implication des hommes à ces activités est un renforcement
dynamique de la main-d'oeuvre.
85
3.1.2.2. Sécurité alimentaire du
milieu
A ces jours, l'explosion démographique, l'accroissement
rapide des centres urbains et l'émergence d'une tendance qui se dessine
dans le secteur de bioénergie, déterminent des besoins des
produits agricoles.
Cependant l'insécurité alimentaire reste
préoccupante ; elle touche environ 7% des personnes et environs 43%
des enfants de moins de 5 ans140(*).
En effet, le manioc constitue la base de régime
alimentaire de 70% de congolais et est cultivé dans tout le pays. Ses
tubercules contiennent de l'amidon et de sels minéraux, tandis que ses
feuilles sont riches en protéines et en vitamines, souligne le
Ministère de l'Agriculture et Développement Rural141(*).
Deuxième producteur africain du manioc avant l'an 2000
avec une production annuelle de 20 millions de Tonnes, à l'action des
divers agents pathogènes dont le virus de la mosaïque du manioc, la
RDC a observé une chute de sa production de l'ordre de 25% dans les 9
dernières années contribuant à l'appauvrissement de la
population et à l'insécurité alimentaire. Face à
cette situation, l'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO) en collaboration avec l'Institut National pour l'Etude de
la Recherche Agronomique (INERA) et l'Institut International d'Agriculture
Tropical (IIAT) ont pris des mesures pour favoriser l'utilisation des boutures
saines de manioc résistantes à la mosaïque142(*).
Signalons également que cette augmentation de la
production agricole (manioc, maïs, niébé, millet, courge,
etc.) réalisée par le projet agro-forestier Gungu II a aussi
contribué largement à la sécurité alimentaire et
à la lutte contre la tuberculose, ainsi qu'à la baisse de la
malnutrition dont nous présentons les résultats recueillis des
cinq dernières années pour la tuberculose et pour les malnutris
ainsi que les réponses de nos enquêtés sur la question
concernant le nombre de repas par jour (photo en annexes).
1° Evaluation de l'évolution de la
tuberculose
Les résultats sur l'évaluation de
l'évolution de la tuberculose au centre de santé d'Aten de 2013
à 2017 sont présentés dans le tableau n° 17.
86
Tableau n° 17 : Evaluation de
l'évolution de la tuberculose de 2013-2017 au centre de santé
Aten
Année
|
Sujets guéris
|
%
|
Cas de rechute
|
%
|
Cas de mortalité
|
%
|
Total de cas dépistés
|
%
|
2013
|
25
|
35,2
|
3
|
4,2
|
3
|
4,2
|
31
|
43,6
|
2014
|
15
|
21,1
|
2
|
2,9
|
2
|
2,9
|
19
|
26,9
|
2015
|
8
|
11,2
|
1
|
1,4
|
1
|
1,4
|
10
|
14,0
|
2016
|
5
|
7,0
|
2
|
2,9
|
0
|
0
|
7
|
9,9
|
2017
|
3
|
4,2
|
1
|
1,4
|
0
|
0
|
4
|
5,6
|
TOTAUX
|
56
|
78,7
|
9
|
12,8
|
6
|
8,5
|
71
|
100
|
Sources : 1. Rapport annuel centre de santé
Aten2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril
2018.
Du tableau ci-haut, nous pouvons dire qu'un taux de
guérison de 78,7% été réalisé sur les 100%
des sujets traités au Centre de Santé Aten ; 12,8% des cas
de rechuté et 8,5% seulement de cas de mortalité
enregistré de 2013 à 2017.
2° Evaluation des personnes malnutries admises
au centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017
Les résultats sont présentés dans le
tableau n° 18.
Tableau n° 18 : Evaluation des personnes
malnutries admises et accompagnées au centre Nutritionnel Marie-Quentin
d'Aten, 2013-2017
Année
|
Enfants
|
%
|
Adultes
|
%
|
Vieux
|
%
|
Total
|
%
|
2013
|
23
|
30,7
|
4
|
5,4
|
1
|
1,3
|
28
|
37,4
|
2014
|
17
|
22,7
|
2
|
2,7
|
0
|
0
|
19
|
25,3
|
2015
|
13
|
17,3
|
2
|
2,7
|
1
|
1,3
|
16
|
21,4
|
2016
|
7
|
9,3
|
1
|
1,3
|
0
|
0
|
8
|
10,6
|
2017
|
3
|
4
|
1
|
1,3
|
0
|
0
|
4
|
5,3
|
TOTAUX
|
67
|
84
|
10
|
13,4
|
2
|
2,6
|
75
|
100
|
Sources : 1. Rapport
annuel du centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017.
2. MUYAYA IYUNA, enquête sur
terrain, Avril 2018.
La lecture du tableau n°18 donne le taux de 84% d'enfants
anémiques, 13,4% d'adultes affectés et 2,6% des vieux. Il faut
aussi remarquer l'impact de ce projet grâce à sa
sécurité alimentaire par rapport à la baisse du taux des
personnes anémiques dans cette région, de 37,4% en 2013 et 5,3%
en 2017, soit une baisse de 32,1%.
87
3° Nombre des repas
Les résultats sur le nombre des repas par jour par
ménage enquêté sont présentés au tableau
n° 19.
Tableau n° 19 : Nombre de repas par
jour/ménage enquêté
|
Nombre des repas/jour
|
Total
|
3
|
2
|
1
|
Nombre d'exploitants (ménages)
enquêtés
|
38
|
12
|
0
|
50
|
%
|
76
|
24
|
0
|
100
|
Source : MUYAYA IYUNA,
enquête sur terrain, avril-mai 2018.
La lecture du tableau n°19 Nous révèle que
sur 100% de nos enquêtés, 76% mange 3 fois par jour, 24% deux (2)
fois et aucun ménage, soit 0% ne mange qu'une seul fois depuis
l'intégration de l'agroforesterie dans la région de Lukamba.
Depuis l'arrivée du projet d'agroforesterie dans le
secteur de Lukamba, les paysans consomment beaucoup plus le
niébé, une culture qui n'était pas cultivé dans la
région avant le projet d'Agroforesterie Gungu.
Le niébé joue un rôle très
important dans l'alimentation de l'homme en raison de son apport important en
protéine, soit plus du double de la plupart des céréales
classiques, mais il apporte aussi beaucoup d'amidon, de l'acide folique
très important chez les femmes enceintes pour lutte contre la
malformation du nouveau-né. La graine est également riche en fer,
zinc ou calcium. Autant de points positifs pour l'alimentation
humaine143(*).
C'est ainsi une source de rentrée financière
supplémentaire pour le producteur tout en permettant de nourrir le
bétail à une période charnière. Les atouts du
niébé font que l'Afrique et le monde scientifique en
général s'intéressent de plus en plus à ce haricot
magique capable de lutter contre la famine et de soutenir le
développement de l'élevage144(*).
3.1.2.3. Contribution du CPDA comme organisation
communautaire au service de la production, de l'entretien et de la
commercialisation
La sédentarisation des exploitants qui accompagnent les
types de mise en culture permet, par ailleurs d'exploiter des
possibilités de diversification des activités agricoles comme
cela l'a été avec l'introduction de l'apiculture et de la
carbonisation avec les méthodes améliorées. De
surcroît, celle-ci oblige la population concernée à
s'organiser en structure communautaires (mutuels, ristournes,
coopératives. Par exemple Fédération des Fermiers
Agro-forestiers de Kwilu, en sigle FEFAK) afin de gérer
leurs activités de production et de commercialisation de façon
plus optimale, de relancer à l'entretien des infrastructures
communautaires et d'établir les bases qui leur permettront de
pérenniser leur sécurité alimentaire ainsi que celle de
grandes villes environnantes qu'il achalandent.
88
3.1.3. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
a) Ecologique.
L'introduction des nouvelles essences forestières dans
la savane a certes perturbé légèrement l'écologie
du milieu mais elle a beaucoup plus contribué à son
enrichissement et surtout à sa transformation en une forêt capable
de rendre d'innombrables services à la communauté.
La solution d'agroforesterie qui a été mise en
place repose sur les propriétés fertilisantes d'acacia. En effet,
en tant que légumineuse, l'Acacia fertilise le sol en azote par ses
racines. Cette particularité représente un élément
central de la pratique culturale utilisée. Celle-ci se décline en
une pratique étape d'abattage contrôlé des arbres et de
leur transformation en charbon de bois. Un brûlage de surface pour
fournir le traitement à la chaleur dont nécessitent les graines
d'Acacia tombées au sol pour germer est ensuite effectué.
Les surfaces ainsi libérées sont
désormais riches en matières organiques en raison de la
présence préalable de la forêt et de débris de
charbon. Elles font l'objet lors de la première année d'une mise
en culture parallèle des vivrières et des jeunes acacias. Ces
derniers continuent à pousser lorsque les terrains sont laissés
en jachère surveillée.
Cette pratique permet tout d'abord de maintenir de
façon durable la fertilité des sols dans une région de
savane sablonneuse a priori, peu propice à l'exploitation agricole. Par
ailleurs, cette approche permet aussi de garantir le renouvellement de la
forêt sur le moyen et long terme grâce à son cycle qui
repose sur une période de jachère de longue durée (10 ans)
pendant laquelle les jeunes acacias peuvent atteindre la maturité tout
en faisant l'objet d'une surveillance afin de réduire les risques
d'incendies. Enfin, ce processus se déroule entièrement dans le
cadre d'un cycle d'émission de carbone neutre. Chaque ferme
réserve de plus 1,5 ha pour faire pousser les arbres fruitiers, comme
par exemple avocatier, le manguier, l'oranger (de plusieurs
variétés), etc.
§ 89
L'apiculture : vu sous l'angle
écologique, l'élevage des abeilles dans les forêts des
acacias à Lukamba est d'une importance capitale, car les abeilles comme
nous le savons, contribuent à la pollinisation des fleurs, et permettent
ainsi de meilleurs rendements agricoles.
b) Sols
Hormis la conservation de la fertilité du sol, l'un des
principaux avantages de l'introduction d'Acacia est la non dépendance
à la mécanisation. En savane, les sols doivent typiquement
être labourés et hersés à un coût significatif
pour l'exploitant. Par ailleurs, les tracteurs sont rares et leur manque
retarde souvent les travaux de mise en culture. Avec l'acacia, l'agriculteur
n'est plus dépendant de l'intervention d'un tracteur et devient maitre
de son calendrier.
Les semis de maïs, niébé ou courge peuvent,
en effet, se faire directement sans travail du sol. Le bouturage du manioc,
quant à lui, demande un petit travail à la houe à
l'endroit où la bouture est enfoui. Enfin, la densité des
cultures est naturellement plus importante dans ces sols fertiles et
protégés qu'en savane. L'utilisation des variétés
améliorées permet une couverture végétale qui
domine rapidement les adventices. On constate comme en zone forestière
un meilleur rendement en bouture par poids (photo en annexes).
c) Climat
Les fortes variations de certains facteurs climatiques dont
notamment la température ont été atténuées
grâce à la présence des arbres plantés. Ainsi, la
température sous arbres a considérablement baissée rendant
ainsi une vie agréable pour les touristes.
Ainsi, les plantations réalisées dans le cadre
du projet Gungu, les 872 hectares plantés
d'Acacia Auriculiformis ont eu un effet positif sur le microclimat de
la région et partant sur le milieu.
§ Un puits de carbone : cette
végétation participe à l'autoépuration par la
photosynthèse et à la réduction des Gaz à Effet de
Serre par séquestration de carbone. Car 1 ha de forêt assimile
près de 5 tonnes de carbones, libère 8 à 10 tonnes
d'oxygène145(*).
Avec une étendue forestière de 872 ha (fin 2017), ces
forêts plantées se présentent comme poumon de la
respiration de Lukamba.
90
Certaines études à ce jour, confirment
déjà un probable effet positif des plantations d'Acacia
Auriculiformis sur d'autres facteurs tels que la pluviométrie146(*).
d) Biodiversité
Les plantations d'arbres ont certainement enrichi le milieu en
espèces végétales et animales diverses. Ainsi, plusieurs
espèces végétales d'ombrage ou de sous étage ont pu
se développer sans problème grâce au couvert
végétal. Il en est de même de certaines espèces
animales qui avaient déserté le milieu à cause de la
chasse effrénée et des feux de brousse incessants. Comme
susmentionné, le milieu a été colonisé par
plusieurs espèces des champignons, des chenilles, des rats de Gambie,
comestibles par l'homme.
Une découverte, la multiplication des ressources :
les initiatives de ce projet ont diminué l'exploitation de quelques
galeries forestières et savanes boisées naturelles en coupe rase
qui représentaient la seule source de matière première
pour le combustible domestique indispensable aux ménages.
Les espèces floristiques et fauniques ayant
colonisé les sites agro-forestiers sont présentés dans le
tableau n°20.
91
Tableau n° 20 : Espèces floristiques
et fauniques dans les sites agro-forestiers du secteur de Lukamba
ESPECES FLORISTIQUES
|
Types
|
Noms
|
Végétaux
|
Obam (caloncoba welwitsxhii), labubwotshe
(Alchornea cordifolia), Oteten (Harungana madagascariensis),
Etakam, Esong, Lafufu (en jargon locale)
|
Champignons
|
Kanzangalala, Bukolokoto, Kilebu (lichens) et Bulangala
|
ESPECES FAUNIQUES
|
Types
|
Noms
|
Animaux
|
Antilope noire ou sable, gros rat (Tryonomys)
|
Serpents
|
Boa, Vipère et Mamba vert
|
Oiseaux
|
Pintade, perdrix, pigeon vert, chauve-souris, etc.
|
Insectes
|
Ankiel, Abeilles avec colonies importantes
|
Source : MUYAYA IYUNA,
enquête sur terrain, avril-mai-juin 2018.
· Brise-vent : dans une
région à savane herbeuse dominante, d'où les vents
violents ravagent les champs de culture et les habitations, ces plantations en
Acacia jouent un rôle de brise vent.
En outre, les systèmes agro-forestiers dans cette
région ont aussi une fonction esthétique,
récréative et synergétique, car ils créent et
maintiennent un paysage ouvert accessible au public.
3.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LE CPDA ET LES
EXPLOITANTS
Pour réaliser tout ce paquet d'activités
agro-forestières, le CPDA et les exploitants sont butés à
plusieurs difficultés que nous épinglons dans les lignes qui
suivent :
Ø L'insuffisance du matériel et
d'équipements adéquats ainsi que de moyens financiers suffisants
pour la réalisation de certaines activités ;
Ø L'enclavement du CPDA ou l'absence d'un bureau ou
Antennes dans les grandes villes : Kikwit, Kinshasa ;
Ø Le bénévolat et le volontariat mal
perçu pour le membre du Comité Exécutif ;
Ø Le faible pouvoir d'achat des produits agricoles de
ses communautés ;
Ø 92
Les contraintes naturelles, pauvreté du sol par exemple
et des aléas climatiques face à d'autres cultures ;
Ø Les retard des travaux de préparation de la
surface culturale par les exploitants (coupe du bois, dessouchage) et de labour
dus aux incidents mécaniques (panes et casses de pièces) du
tracteur et matériels de labour ;
Ø Des semis tardifs entrainés par ces retard
exposent les cultures à des maladies et des attaques d'insectes
coïncidant les fortes précipitations de la saison de
pluies ;
Ø Manque de boutures de manioc de qualité et/ou
des autres semences en début des campagnes culturales ;
Ø Les tracasseries et multiplication des taxes
imposées par les services spécialisés de l'Etat :
Environnement, Tourisme, IPMA, AGRIPEL (Agriculture, Pêche et
Elevage) ;
Ø Les incendies volontaires et les feux de brousses
incontrôlées des Fermes Agro-forestières.
Ø Fermetures des sites agro-forestiers (Site LUFUSHI)
due aux conflits fonciers non résolus ;
En dépit des efforts de boisement
déployés par les ménages agricoles engagés dans le
projet d'agroforesterie de Gungu, il faut cependant reconnaitre que la pierre
d'achoppement de cette action est l'incendie précoce des plantations
d'acacias mises en place depuis 2009.
Dans les savanes du territoire de Gungu, faisant partie de
notre zone d'étude (le secteur Lukamba), où les feux de brousse
sont courants en saison sèche, les incendies constituent la plus grande
menace pour les plantations d'acacias. Quelques hectares des plantations ont
été brulés entre 2013 et 2017 (tableau n°21) à
cause des feux de brousse non maitrisés ; mais aussi les flambages
volontaires aux motifs (chasse aux rats, conflits ou ignorance par exemple)
(photos en annexes).
Lors d'importantes réunions en présence
d'accompagnateur, exploitants et des chefs coutumiers, les incendiaires
identifiés se sont engagés à s'impliquer de la
réhabilitation des surfaces brulées (remise en culture,
reboisement) et la population a été à nouveau
sensibilisée sur les dangers des incendies par rapport aux
capacités de production des sites.
Le tableau ci-dessous reprend les superficies atteintes par
des feux de brousse dans la zone CPDA ou dans le secteur de Lukamba de 2013
à 2017.
93
Tableau n°21 : Incendies des feux de brousse
de Fermes/Sites Agro-forestiers de 2013 à 2017
N°
|
Sites
|
Superficies en ha
|
Origines des feux
|
observation
|
01
|
AMFUSA
|
3
|
Maladresse des exploitants lors des flambages
|
Réaménagés
|
02
|
BANDA BUTINI
|
2
|
Personnes inconnues
|
Réaménagés
|
03
|
BUKUNDU
|
2
|
Personnes inconnues
|
Réaménagés
|
04
|
F. MIMPIYA
|
4
|
Maladresse des exploitants lors des flambages ; personnes
inconnues
|
2ha Réaménagés et 2 ah non
réaménagés
|
05
|
ITUNU
|
1
|
Maladresse des exploitants lors des flambages
|
Réaménagés
|
06
|
MUNDUNDU
|
3
|
Personnes connues et inconnues
|
1ha Réaménagé et 2 ah non
réaménagés
|
07
|
MABAYA TATU
|
6
|
Personnes connues et inconnues
|
3ha Réaménagés et 3 ah non
réaménagés
|
08
|
IBANSI
|
2
|
Personnes inconnues
|
Non réaménagés
|
09
|
MAZINGA
|
3
|
Personnes inconnues
|
2ha Réaménagés et 1 ah non
réaménagés
|
10
|
LUFUSHI
|
12
|
Personnes inconnues ; conflit foncier
|
Site fermé
|
TOTAL
|
38
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA, 2013-2017.
2. MUYAYA IYUNA, Enquête sur terrain, avril-mai
2018
Comme nous venons de le constater, ce tableau
révèle que 38 ha, soit 4,3 % de la superficie totale sont
atteints par les incendies ; 16 ha ont été
réaménagés ; tandis que 22 ha demeurent non
réhabilités et 1 site fermé. Paradoxalement, les incendies
ont mis en valeur une certaine tolérance des Acacia au feu puisque la
majorité des arbres n'ayant pas été brûlés en
totalité ont repris leur développement végétatif.
Par ailleurs, les zones fortement dégradées sont
réaménagées en favorisant le labour par traction bovine,
comme c'est le cas avec la remise en culture d'anciens champs.
Rappelons que ces activités doivent permettre de mieux
favoriser les attelages des boeufs de trait et dynamiser leur utilisation pour
le moment non optimal et parfois négligée par les producteurs.
Il sied en outre de signaler que la majorité
d'incendies ne sont pas identifiés. Ces inconnues agissent
maladroitement à cause probablement du fait que ces boisements n'ont pas
suffisamment satisfait leurs besoins vitaux les plus ressentis
(l'élevage).
94
3.3. RECOMMANDATIONS - PERSPECTIVES D'AVENIR
Au regard des conditions socio-économiques et
environnementales du secteur de Lukamba, des options d'urgence militent en leur
faveur si l'on peut éviter des risques d'insécurité
alimentaire et bien d'autres catastrophes. C'est pourquoi, il est important de
réfléchir à toute forme de stratégies allant dans
le sens des options efficaces de contribution aux secteurs vitaux dont
l'agriculture et l'élevage. Il faut rappeler que les populations de
Lukamba sont essentiellement des agro-éleveurs.
L'intégration des analyses multicritères dans le
choix des meilleures options permettant l'amélioration des conditions de
vie de la population de Lukamba s'avère utile. Pour améliorer et
redynamiser ces activités, en vue d'assurer un développement
durable dans le secteur de Lukamba, des actions suivantes doivent être
entreprises :
1. Communiquer sur le phénomène du changement
climatique à travers des sensibilisations pour une meilleure prise de
conscience ;
2. Promouvoir la culture des essences fruitières
(bananiers, agrumes, safoutiers,...) de manière optimale sur les
parcelles de culture ;
3. Promouvoir la diversification des activités
génératrices de revenu en insistant sur l'élevage
(pisciculture, apiculture, petits et gros bétails : nouvelles
races) et les transformations agroalimentaires (décortiqueuses,
râpeuses, égraineuses, vanneuses, en vue de revaloriser les
récoltes) ;
4. Inscrire les questions de changement climatique au rang des
priorités pour le développement durable ;
5. Procéder à l'installation des stations
météorologiques pour un meilleur suivi des risques
climatiques ;
6. Créer un marché autogéré et
créer une filière de commercialisation en vue d'augmenter le
pouvoir d'achat des produits ;
7. Créer une caisse d'épargne et crédit
pour renforcer les capacités des producteurs agro-forestiers du secteur
de Lukamba ;
8. Créer des Antennes pour la représentation
à Kikwit, Kinshasa,... et renforcer le réseautage au niveau
local, régional et national ;
9. Créer un partenariat durable en vue de la
pérennité du projet d'agroforesterie ;
10. Elaborer et chercher les financements des projets sur
l'élevage ;
11. 95
Rendre les routes praticables permettant l'arrivée
facile des produits dans des grands centres : Tshikapa, Kikwit, Kinshasa,
etc.
12. Etendre le système agro-forestier dans les secteurs
avoisinants (IMBONGO, YASSA LOKWA,...) et généralement dans
l'Hinterland du Kwilu ;
13. Renforcer les compétences et les coûts des
exploitants pour optimiser les coûts et les temps des travaux de
préparation du sol qui ont accusé un retard ;
14. Renforcer les capacités tractoristes afin
d'éviter beaucoup de pannes et de casses de pièces et de
réparer rapidement les pannes les plus courantes ;
15. Privilégier aussi les espèces locales
à croissances rapides dans les sites.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, l'effort consistait à montrer la
contribution sur le plan économique, social et environnemental du projet
d'agroforesterie Gungu II dans le secteur de Lukamba. En effet, les techniques
agricoles de l'agroforesterie avec l'utilisation des variétés
améliorées ont permis un accroissement de la production agricole
dans le milieu, comme le prouvent les résultats globaux de ces quatre
(4) ans : 2014, 2015, 2016, 2017 : 289 358,5 Kg
de manioc soit 39,4 % ; suivi de 236 821
Kg de millet, soit 32,2 % ; 95 579
Kg de maïs, soit 13,0 % ;
87 834 Kg de niébé, soit 12
% ; 25 305 Kg de courge, soit 3,4
%; sur un total de 734 897,5 Kg, soit
100% de la production. Ainsi, 992 kg de miel
produit entre 2016 et 2017 ; enfin concernant la carbonisation,
418 527 kg, soit 5 167 Sacs
produits en 2017 dans certains sites et les autres en prévoient pour
2018-2019.
En outre, cette production assure la sécurité
alimentaire qui contribue largement à la baisse du taux des personnes
malnutris qui est passé de 37,4% en 2013 à
5,3% en 2017 (soit 32,1% de baisse) et un taux de
guérison de 78,7% de la tuberculose dans cette
région.
Enfin, l'agroforesterie permet de maintenir de façon
durable la fertilité des sols de savane sablonneux à priori peu
propice à l'exploitation agricole et le renouvellement de la forêt
sur le moyen et long terme grâce à son cycle de jachère de
longue durée. Ce qui prouve la contribution sur le plan environnemental
du projet d'agroforesterie Gungu II et en aidant les paysans de Lukamba dans
l'adaptation face aux effets fâcheux du changement climatique. Donc le
système agro-forestier est un espoir pour les populations paysannes de
Gungu, en général et de Lukamba, en particulier.
96
CHAPITRE QUATRIEME : DOSSIER PROJET DE
DEVELOPPEMENT
4.1. CONCEPTION DU PROJET
1. PROBLEME
Manque de l'élevage des caprins, l'une des
priorités des paysans fermiers membres du CPDA.
2. VARIABLES
2. Disponibilité des nouveaux bailleurs de fonds
à financer le projet ;
3. Prédisposition des paysans fermiers à faire
l'élevage des caprins ;
4. Disponibilité des services techniques de l'Etat
à accompagner ces fermiers ;
5. l'opérationnalité des services privés
à produire des oligo-éléments pour la meilleure conduite
zootechnie des caprins.
3. CONTRAINTES
1. Manque de fonds pour l'élevage des caprins ;
2. Coût élevé pour mener à bon cet
élevage ;
3. Manque de volonté politique pour accompagnement des
fermiers dans l'élevage des caprins ;
4. Indisponibilité des fermiers membres de
CPDA/ONGD.
4. ALTERNATIVES
6. Faire un lobbying pour motiver les organismes à
financer le projet de l'élevage des caprins pour
l'autofinancement ;
7. Former les paysans en Agroforesterie et l'élevage
des caprins ;
8. Avoir une autonomie financière pour la
sensibilisation, et la formation des fermiers sur la création de
l'élevage des caprins ;
9. Accompagner les paysans fermiers membres du CPDA par
l'élevage des caprins.
10. 97
ANALYSE DES ALTERNATIVES
Indicateurs
|
Alternatives
|
Observation
|
Scores
|
1
|
2
|
3
|
4
|
|
Faisabilité
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Validité
|
|
|
|
X
|
|
Viabilité
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Total
|
1/2
|
2/3
|
2/3
|
3/3
|
|
11. Titre du projet
« Projet d'intégration de
l'élevage des caprins dans le secteur de Lukamba »
1.2. ELABORATION DU PROJET
1. BUT ET FINALITE
Le but de ce projet est d'aider les fermiers à
intégrer le petit élevage pour un développement
intégral et durable de ce milieu.
OBJECTIFS DU PROJET
1. Objectif Global
Ce projet vise à contribuer au développement des
activités agro-pastorales du secteur de Lukamba.
2. Objectifs spécifiques
Au bout de 12 mois :
1. avoir dix sites composés de 100 fermiers avec 9
chèvres et 1 bouc chacun ;
2. avoir 10 responsables de chaque site formés en
conduite zootechnie ;
3. avoir 80% des logis construit par site ;
4. 80% des bêtes sont vaccinées par
site ;
5. 80% des activités des fermiers sont
opérationnelles.
2. 98
RESULTATS ATTENDUS
1. 90 chèvres et 10 boucs en faveur de 100 fermiers
dans 10 sites remis;
2. 10 responsables de sites formés ;
3. logis de 80% des fermiers construits ;
4. les bêtes vaccinées ;
5. les activités des fermiers
opérationnelles.
12. ECHEANCIER DES ACTIVITES
Activités
|
Responsabilité
|
Durée(Jr)
|
Début
|
Fin
|
Collecte de fonds du projet
|
MUYAYA
|
30
|
1er janvier
|
30 janvier 2019
|
Recrutement du personnel projet
|
ITUMBU
|
15
|
2 janvier
|
16 janvier 2019
|
Formation de responsables de sites en conduite zootechnie
|
MATUNGULU
|
15
|
17 janvier
|
02 Mars 2019
|
Achat du cheptel et matériels pour l'élevage
|
AMBATA
|
30
|
1er Mars
|
30 Mars 2019
|
Distribution des géniteurs et construction des logis
|
KIBAKA
|
15
|
1er Avril
|
15 Avril 2019
|
Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation
+ traitement)
|
NKULU
|
254
|
16 Avril
|
30 Novembre 2019
|
Suivi et contrôle
|
MUYAYA
|
260
|
1er janvier
|
30 Décembre 2019
|
Evaluation
|
KAYIBA
|
7
|
22 Décembre
|
29 Décembre 2019
|
1. 99
PROGRAMMATION DU PROJET
13. GANTT
Temps
Activités
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
O
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Collecte de fonds du projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recrutement du personnel projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Formation de responsables de sites en conduite zootechnie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Achat du cheptel et matériels
pour l'élevage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Distribution des géniteurs et construction des logis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation
+ traitement)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Suivi et contrôle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14. 100
ANALYSE DES BESOINS
1. Besoins en ressources humaines
Activités
|
Unité comptable
|
Nombre
|
Nombre
|
Norme
|
Total
|
Collecte de fonds du projet
|
Mois
|
1
|
30
|
1J = 3/T
|
90
|
Recrutement du personnel projet
|
Mois
|
1
|
15
|
1J = 3/T
|
45
|
Formation de responsables de sites en conduite zootechnie
|
Mois
|
1
|
15
|
1J = 3/T
|
45
|
Achat du cheptel et matériels pour l'élevage
|
Mois
|
1
|
30
|
1J = 3/T
|
90
|
Distribution des géniteurs et construction des logis
|
Mois
|
1
|
15
|
1J = 4/T
|
60
|
Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation
+ traitement)
|
Mois
|
08
|
254
|
1J =2/T
|
508
|
Suivi et contrôle
|
Mois
|
12
|
360
|
1J = 2/T
|
720
|
TOTAL
|
|
|
|
|
1558
|
Selon BIT : 1 an = 220 jours de travail
1558
Donc = 7 agents
220
2. 101
Besoins en salaire
Fonctions
|
Nombre
|
Taux salaire
|
Temps de travail
|
Cout total en $ US
|
Coordonnateur
|
1
|
500 $
|
12 mois
|
6000
|
Assistant technique
|
1
|
450 $
|
12 mois
|
5400
|
Comptable
|
1
|
350 $
|
12 mois
|
4200
|
Caissière
|
1
|
300 $
|
12 mois
|
3600
|
vétérinaire
|
1
|
200 $
|
12 mois
|
2400
|
Technicien
|
1
|
200 $
|
12 mois
|
2400
|
Main d'oeuvres
|
1
|
85 $
|
12 mois
|
1020
|
Total
|
7
|
|
|
24 120
|
3. Besoin en frais généraux
Désignation
|
Cout unitaire
|
Temps
|
Cout total
|
Cartes de communication
|
300 $
|
12 mois
|
3 600
|
Transport divers
|
1000 $
|
12 mois
|
12 000 $
|
Entretien équipements
|
1OO $
|
12 mois
|
1 200 $
|
Total
|
|
|
16 800 $
|
4. 102
Besoins en équipements, en géniteurs et
en alimentation supplémentaire des bétails
Désignation
|
Unité
|
Quantité
|
PU ($)
|
PT($)
|
MOTO YAMAHA DT125
|
Pce
|
4
|
3 250
|
13 000
|
Chèvres + boucs + transport
|
Pce
|
110
|
100
|
11 000
|
Suppléments Alimentaires + médicaments
|
FF
|
FF
|
FF
|
20 000
|
Carburant + lubrifiant
|
FF
|
FF
|
FF
|
6 930
|
Total
|
|
|
|
50 930
|
15. Autres Matériels
Désignation
|
Unité
|
Nombre
|
PU ($)
|
PT($)
|
Machettes
|
Pce
|
50
|
5
|
250
|
bâches
|
Pce
|
10
|
15
|
150
|
Pelles
|
Pce
|
50
|
5
|
250
|
Bèches
|
Pce
|
50
|
5
|
250
|
Pioche
|
Pce
|
10
|
10
|
100
|
Balais
|
Pce
|
50
|
3
|
150
|
Bottes
|
Pce
|
25
|
20
|
500
|
Tenues (imperméable ciré)
|
Pce
|
25
|
20
|
500
|
Gans
|
Pce
|
50
|
5
|
250
|
Buvoir (Seau)
|
Pce
|
50
|
3
|
150
|
Casques
|
Pce
|
42
|
25
|
1 050
|
Total
|
|
|
|
3 500
|
16. 103
Besoins en évaluation
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU ($)
|
PT($)
|
Evaluation
|
1
|
7 jours
|
500
|
3 500
|
Total
|
|
|
|
3 500
|
17. Budget récapitulatif (en $)
Recettes
|
Dépenses
|
Apport local (Commune + Administration marché +
vendeurs) :
Autofinancement : 111.300
|
Equipement, géniteurs, suppléments alimentaires
et médicaments : 50.930
Autres matériels : 3.500
S/Total : 54. 430
Fonctionnement
Salaires : 24.120
Frais généraux : 16.800
Evaluation : 4.820
S/Total 2 : 45. 740
Imprévus (10 %) soit 11.130
S/Total 3 : 11.130
|
Total : 111.300
|
Total (1) + (2) + (3) : 111.300
|
1. VIABILITE DU PROJET
18. Appropriation
Projet d'intégration de l'élevage des caprins
par les fermiers membres du CPDA/ONGD dans le secteur LUKAMBA sera Viable et le
groupe cible va s'approprier car, il va résoudre le vrai problème
de population sur la production en chaire ou viande.
19. Caution politique
Ce projet sera viable parce qu'il s'intègre en
s'alignant dans la politique actuelle du Ministère de l'Agriculture,
pèche et élevage. En plus, il y a implication des
Autorités à la base.
20. 104
Validité
Ce projet est valide et vaut la peine auprès des
bénéficiaires parce que toute la population a accepté de
protéger l'environnement en général et de s'impliquer
à la production de la chaire ou race viandeuse.
21. Technologie adaptée
Ce projet sera viable car les outils que nous allons utiliser
pour la sensibilisation de la population seront de la nouvelle technologie. La
sensibilisation sera faite dans la langue/dialecte du milieu à savoir
« Kikongo/Kimbunda ».
22. Respect de l'environnement
La viabilité de ce projet du point de vue
environnemental est une évidence parce que tout au long de la conduite
zootechnie et de la sensibilisation de la population nous ne parlerons que de
la protection de l'environnement et de la valorisation de l'élevage des
caprins.
23. Respect de la culture
Ce projet respecte la culture car pendant l'intégration
de l'élevage des carins à race viandeuse et la sensibilisation
nous tiendrons toujours compte de la culture de la population cible.
24. Respect de la parité
Etant donné que le projet concerne tous les sites
agro-forestiers du secteur Lukamba, les fermiers accompagnés de leurs
épouses, ces dernières plaques tournantes des ménages
paysans.
1. 105
APPROCHE DU CADRE LOGIQUE
25. Ordinogramme des parties
concernées
POPULATION
Autorités locales
Manque de l'élevage des caprins, l'une des
priorités des paysans fermiers membres du CPDA.
?
ONG
Ministère de l'agriculture, pêche et
élevage
Bailleurs de fonds
26. 106
Tableau des parties concernées
Parties concernées
|
Problèmes
|
Craintes
|
Contributions
|
Gains
|
Bailleurs de fonds
|
Absence d'une politique de production
|
Manque de production
|
Accompagnement de la création des fermes de caprins
|
Bonne production
|
Autorités locales
|
Manque des subventions aux fermiers
|
Insécurité alimentaire
|
Accepter d'appuyer les projets
|
Bonne production
|
ONG
|
Absence de financement
|
Insécurité alimentaire
|
Formation en élevage des caprins
|
Sécurité alimentaire et création des
AGR
|
Population
|
Insécurité alimentaire
|
Malnutrition de la population
|
Création des fermes des caprins
|
Sécurité alimentaire et création des
AGR
|
Ministère de l'agriculture
|
Manque d'une politique agricole
|
Manque d'encadrement et création des fermes
|
Bonne politique de production animale
|
Production alimentaire assurée
|
1. 27. 107
Précarité socio-économique de la
population
Arbre des problèmes
Malnutrition et sous-alimentation de la population
Pauvreté / faible revenu de la population
Insécurité alimentaire de la population
Présence des maladies due à la malnutrition
Carence des viandes protéiques
Manque de l'élevage des caprins, l'une des
priorités des paysans fermiers membres du CPDA.
Faible application de politiques d'agro-pastorale
Manque de moyens pour financer l'élevage
Sous informations
Manque d'instruction
Services techniques de l'Etat moins impliqués
Mauvaise planification
Absence des visions
Moins des techniciens compétents à rechercher
les PTF
Mauvaise perception
28. 108
Le niveau économique et social de la population
élevé
Arbre des solutions
Sécurité alimentaire de la population
Taux élevé de revenu de la population
Sécurité alimentaire de la population
Augmentation de la quantité de la viande
protéique
Disparition des maladies suite à la sécurité
alimentaire
Création des fermes et élevage des caprins par
les paysans de CPDA
Application de politiques d'agro-pastorale
Informations
Plusieurs PTF
Bonne instruction
Bonne planification
Vision commune
Plus des techniciens compétents à rechercher les
PTF
Services techniques de l'Etat impliqués
Bonne perception
29. 109
Arbre de stratégies
Le niveau économique et social de la population
élevé
Taux élevé de revenu de la population
Sécurité alimentaire de la population
Sécurité alimentaire de la population
Augmentation de la quantité de la viande
protéique
Disparition des maladies suite à la sécurité
alimentaire
Création des fermes et élevage des caprins par
les paysans de CPDA
Application de politiques d'agro-pastorale
Plusieurs PTF
Informations
Bonne d'instruction
Bonne planification
Vision commune
Plus des techniciens compétents à rechercher les
PTF
Services techniques de l'Etat impliqués
Bonne perception
2
1
3
110
Stratégie 1 : Sensibiliser et conscientiser la
population
Stratégie 2 : Rechercher les PTF pour
l'intégration de l'élevage du caprin dans les 10 Sites
Agro-forestiers
Stratégie 3 : Reboisement
30. 111
Tableau des sondages
Indicateurs
|
Stratégies 1
|
Stratégies 2
|
Stratégies 3
|
Efficacité
|
-
|
1
|
1
|
Efficience
|
-
|
1
|
-
|
Impact
|
-
|
1
|
1
|
Pertinence
|
-
|
1
|
1
|
Validité
|
|
1
|
-
|
Respect de l'environnement
|
1
|
1
|
1
|
Respect de la culture
|
1
|
1
|
1
|
Respect de la parité
|
1
|
1
|
-
|
Total
|
3/7
|
7/7
|
6/7
|
Décision
|
Rejetée
|
Retenue
|
Rejetée
|
La meilleure stratégie pour la réalisation des
objectifs est l'intégration de l'élevage des caprins.
31. 112
Cadre logique
|
Logique d'intervention
|
Indicateurs objectivement
|
Sources de vérification
|
Hypothèse
|
Objectif global
|
Ce projet vise à contribuer au
développement des activités agro-pastorales du secteur
Lukamba
|
Réduction à 60% le cas de
sous-alimentation à base des protéines animales
|
Rapport du suivi & évaluation du
projet
|
|
Objectifs spécifiques
|
- avoir dix sites composés de 100 fermiers avec 9
chèvres et 1 bouc chacun ;
- avoir 10 responsables de chaque site formés en
conduite zootechnie ;
- avoir 80% des logis construit par
site ;
- 80% des bêtes sont vaccinées par
site ;
- 80% des activités des fermiers sont
opérationnelles
|
% de réduction des cas de malnutris,
opérationnalisation de la conduite zootechnique et nombre des points
focaux formés
|
Rapport des autorités politico-administratives
et celui du projet
|
Participation des populations du début
jusqu'à la fin du projet
|
Résultats
|
- 90 chèvres et 10 boucs en faveur de 100 fermiers
dans 10 sites remis;
- 10 responsables de sites
formés ;
- logis de 80% des fermiers construits ;
- les bêtes vaccinées ;
- les activités des fermiers
opérationnelles.
|
% réduction de cas des
malnutris ;
Opérationnalité
zootechnique ;
Degré d'appropriation de l'initiative par les
intervenants
|
Rapport des Ministères
impliqués
Rapport de l'Autorité locale
Rapport des activités du projet
|
|
Activités
|
Collecte des fonds
Recrutement personnel
Formation des points focaux
Achat matériels, géniteurs, aliments et
médicaments ;
Construction logis et conduite
zootechnie ;
Suivi et contrôle
|
Moyen
Investissement
Fonctionnement
Imprévus
Total budget
|
Coûts
54.430
45.740
11.130
111.300
|
Que le financement soit trouvé
Que le suivi et le contrôle soit
assurés
|
|
Signature du contrat et action du
financement
|
113
GESTION SUIVI ET EVALUATION
32. GEST DU PROJET
1. ORGANES
33. ASSEMBLEE GENERALE
C'est l'organe suprême du projet d'où
émane tout pouvoir. Elle a pour rôle de :
- déterminer les orientations générales
du projet ;
- définir les objectifs à poursuivre ;
- déterminer les stratégies de collecte de fonds
localement ;
- élire et révoquer les membres du Conseil
d'Administration ;
- veiller au respect du statut et du règlement
intérieur.
34. CONSEIL D'ADMINISTRATION
C'est l'organe de conception. Il a pour rôle de
préparer les travaux de l'Assemblée Générale et de
faire exécuter les décisions de celle-ci. Il se réunit
régulièrement à des périodes par le statut.
35. SECRETARIAT EXECUTIF
C'est l'organe qui assure la gestion courante des affaires. Il
est dirigé par un coordonnateur qui travaille en collaboration avec le
comptable, le caissier et l'équipe technique.
1. 114
Organigramme
Assemblée Générale
Conseil d'administration
Secrétariat Exécutif
Gestionnaire du projet
Comptable
Assistant technique
Technicien, vétérinaire,
Manoeuvre
Caissière
2. Triangle de gestion
Gestionnaire de projet
Décision
Caissier Comptable
Exécution
Enregistrement
Le triangle de gestion est un principe fondamental qu'il faut
observer pour une gestion efficace d'un projet. Il est composé du
gestionnaire, du comptable et du caissier. Ces trois personnes sont
appelés à travailler en parfaite transparence et personne n'est
censé accumuler les fonctions.
3. 115
Triangle de projet
Portée
Budget
Durée
Le triangle de projet est un élément important
que le gestionnaire est appelé à bien maitriser pour une gestion
améliorée du projet.
o Portée : pour atteindre les
objectifs du projet, il y a différentes activités à
réaléser.
o Budget : Pour la bonne
réalisation des activités, les frais y afférents ont
été évalués à 111.300 $
o Durée : Le projet
s'étendra sur 12 mois du 1er janvier 2019 au 30
décembre 2019.
4. 116
PLAN DE TRESORERIE EN U$
Libelle
|
Temps
Budget
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Report
|
|
|
41.232.5
|
48.195
|
43.857,5
|
39.520
|
35.182,5
|
30.845
|
26.507,5
|
22.170
|
17.832,5
|
13.495
|
9.157,5
|
Recettes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Apport local
|
111.300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
Dépenses
Equipements
|
111.3005
54.430
|
100.000
54.430
|
11.300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Salaires
|
24.120
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
2.010
|
Frais généraux
|
16.800
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
1.400
|
Evaluation
|
4.820
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.820
|
Imprévus
|
11.130
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
927.5
|
Total
|
111.300
|
58.767.5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
4.337,5
|
9.157,5
|
Solde à reporter
|
00
|
41.232.5
|
48.195
|
43.857,5
|
39.520
|
35.182,5
|
30.845
|
26.507,5
|
22.170
|
17.832,5
|
13.495
|
9.157,5
|
00
|
5. 117
GANTT FINANCIER
Temps
Libelle
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Apport local
|
111.300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Equipements
|
54.430
|
|
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|
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Salaires
|
|
|
|
|
24.120
|
|
|
|
|
|
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|
Frais généraux
|
|
|
|
|
16.800
|
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.820
|
Imprévus
|
|
|
|
|
11.300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
36. 118
PLAN DE SUIVI
J F M A M J J A
S O N D
Suivi
Il sera question de surveiller le déroulement des
activités, les opérations financières par rapport aux
prévisions.
Autrement dit, le suivi commence dès le premier jour de
démarrage du projet jusqu'au dernier jour de la clôture du projet
dans le but de voir les activités programmées ont
été réalisées conformément aux
prévisions.
37. PLAN D'EVALUATION
J F M A M J J
A S O N D
L'évaluation vérifie si les objectifs du projet
sont atteints et elle consiste aussi à vérifier si les
déchets solides sont réduits, des bénéficiaires
directs et les autorités locales s'approprient de l'initiative et
celle-ci reste du moins opérationnelle.
38. OBJET D'EVALUATION
Cette évaluation aura pour objet
d'apprécier :
v L'impact du projet auprès des
bénéficiaires ;
v La pertinence et l'efficacité du projet ;
v Le degré d'appropriation du projet par les
bénéficiaires.
119
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail a porté sur la
« contribution du projet d'agroforesterie au
développement durable des entités territoriales
décentralisées. Cas du projet Gungu II dans le secteur de
Lukamba, province du Kwilu » de 2013 à 2017. Notre
préoccupation a été d'examiner les réalisations de
ce projet et sa contribution sur la situation économique, sociale et
environnementale des communautés rurales de Lukamba.
L'objectif de cette étude a été
d'analyser le niveau de la contribution socio-économique et
environnemental et d'accompagner les communautés rurales de Lukamba
à la sélection des certaines meilleures options comme
l'agroforesterie dans l'adaptation de cultures face aux sols pauvres de savanes
et aux changements climatiques, ainsi à la déduction des Gaz
à Effet de Serre.
En ce qui concerne la présentation, le traitement et
l'interprétation des données récoltées, les
méthodes systémique et analytique en plus les techniques de
documentaires, d'enquête par questionnaire (interview et entretiens), de
webographie, de cartographie (SIG), d'observation et d'échantillonnage
ont été d'application.
Après l'analyse, nous sommes aboutis aux
résultats ci-après :
Le secteur de Lukamba, bien qu'ayant de ressources humaines
abondantes, l'insuffisance des ressources naturelles à l'état
brut n'offre pas de possibilité qui permettent un décollage du
point de vue du développement durable.
En effet, le CPDA est une structure d'accompagnement et
d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède
aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, l'objet du CPDA
étant de promouvoir le développement intégral et solidaire
de son milieu d'action, il organise dans ses divers domaines d'intervention,
des actions qui visent la promotion intégrale de la population pour son
auto-prise en charge.
Il ressort qu'avec l'intervention du projet d'Agroforesterie,
le secteur de Lukamba a trouvé une nouvelle ère pour les
ménages agricoles, car les Agriculteurs n'utilisent plus les techniques
culturales traditionnelles, notamment l'agriculture sur brûlis, mais
plutôt recourent aux techniques d'Agro-écologie.
120
Cependant, il sied de savoir que les pratiques
agro-forestières ont un réel impact sur le plan
économique, socio-culturel et environnemental dans le secteur de
Lukamba. En effet, les techniques agricoles de l'agroforesterie avec
l'utilisation des variétés améliorées,
l'introduction de la traction bovine ainsi que la mécanisation agricoles
ont permis l'augmentation des surfaces emblavées et des rendements de la
production agricole dans le milieu, comme le prouvent les résultats
globaux de ces quatre dernières années 2014, 2015, 2016,
2017 : 289 358,5 Kg (plus ou moins 289 Tonnes) de
manioc soit 39,4% ; suivi de
236 821 Kg (presque 236 Tonnes) de millet, soit
32,2% ; 95 579 Kg (plus ou moins 95
Tonnes) de maïs, soit 13,0% ;
87 834 Kg (plus ou moins 87 Tonnes) de
niébé, soit 12% ;
25 305 Kg (plus ou moins 25 Tonnes) de courge, soit
3,4%; sur un total de 734 897,5
Kg (plus ou moins 734 Tonnes), soit 100% de la production
agricole.
Aussi les paysans ont produit et vendue 992
kg de miel entre 2016 et 2017 ; et concernant la carbonisation,
418 527 kg, soit 5 167 Sacs de
braises produits et vendus en 2017.
Avec une évaluation des productions de 137
991 050 FC, équivalent à
86 244$ US pour les 10 sites agro-forestiers donc 100
ménages en 2017. Grâce à toutes ces activités, une
famille pourra maintenant gagner environ 860$ US (soit 1.376.000 FC) par
année ou plus au moins 72$ (115.200 FC) par mois.
Ceci montre qu'avec l'appui du projet, un ménage
impliqué dans le processus de développement est capable de
satisfaire certains de ses besoins prioritaires et surtout se construire une
maison en matériau durable et être capable de scolariser ses
enfants,...aussi épargner, chose qui fut impossible avant
l'arrivée du projet. La bonne partie du coût relatif à
l'alimentation familiale est déjà prise en charge par la
production agricole et d'élevage de la famille. Face à certains
besoins ou impératifs de la vie, un fermier du secteur de Lukamba est
capable d'épargner annuellement en moyenne 300$ US, susceptible
d'investir à d'autres activités dans l'avenir.
En outre, cette production assure la sécurité
alimentaire qui contribue largement à la baisse du taux des personnes
malnutries qui est passé de 37,4% en 2013 à
5,3% en 2017 et un taux de guérison de
78,7% de la tuberculose dans cette région.
121
Deux ponts ont été construits : un pont de
4m X 4m sur la rivière Mubulu dans le groupement Kimbanda et un pont de
6m X 4m sur la rivière MBITSHIDI dans le groupement Matende.
En somme, l'agroforesterie permet de maintenir de façon
durable la fertilité des sols de savane sablonneux à priori peu
propice à l'exploitation agricole et le renouvellement de la forêt
sur le moyen et long terme grâce à son cycle de jachère de
longue durée. Elle constitue un potentiel pour la mise en valeur des
activités agricoles à moyen et long terme et un puits de carbone
ayant une étendue forestière de 872 hectares plantée
d'Acacia. Ce qui prouve à suffisance la contribution
environnementale du projet d'Agroforesterie Gungu II et en aidant les paysans
de Lukamba dans l'adaptation face aux effets fâcheux du changement
climatique. C'est-à-dire : les plantations d'Acacia
Auriculiformis présentent un espoir pour les populations paysannes de
Lukamba.
Ainsi, nos hypothèses ont été
confirmées par le fait qu'il existe le problème de la
savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ;
plusieurs méfaits sont observés dans le quotidien de la
population tels que : l'appauvrissement des sols avec conséquence
le faible rendement des cultures, la migration des animaux sauvages, la
malnutrition, la sous-alimentation et la pauvreté ; et enfin, le
Projet d'Agroforesterie Gungu a apporté une réponse
adéquate par ses réalisations agro-forestières en
permettant les différentes ressources environnementales à se
renouveler et en améliorant les conditions de vie des populations de
Lukamba.
Enfin, nos études ont révélé le
fait que le CPDA, les exploitants agro-forestiers (paysans) éprouvaient
certaines difficultés, mais surtout les incendies dans les plantations
dues aux feux de brousse incontrôlées. Cette raison nous pousse
à dire que l'implication de bonne volonté, au premier chef du
pouvoir central qui est l'Etat congolais, aiderait tant soit peu à mieux
protéger ces étendues plantées d'Acacia.
Ce travail ouvre des pistes à d'autres chercheurs qui
pourront l'exploiter, en se focalisant sur l'inventaire des espèces
végétales locales pouvant être utilisé dans les
systèmes agro-forestiers.
Nous serons reconnaissant envers tous nos lecteurs quand ils
nous feront part des omissions tout en sachant que l'oeuvre humaine n'est pas
toujours parfaite et leurs laissons la latitude d'émettre d'avis et
considérations pouvant nous aider dans nos prochains travaux et
souhaiterons voir d'autres compléter celui-ci.
122
BIBLIOGRAPHIE
A. Ouvrages
1. Afriquespoir, le monde dans ma poche, 2014.
2. DERRUAU BONIOL., S., Géographie physique et
humaine, Delagrave, Paris, 1968.
3. Dictionnaire français, Livio, 2010.
4. ETUMANGELE, A., E., Mon projet
écologique-Comprendre la protection de l'environnement, ADNase,
Kinshasa, 2012.
5. Ganne A. (2012), l'Afrique et son haricot magique,
le-niébé, éd. actualité de l'Afrique noire et
du Maghreb.
6. GEORGE P., Dictionnaire de la géographie,
P.U.F, Paris, 1974.
7. Molenaar J.w. et Kessler J.J., manuel de formation sur
l'agroforesterie dans le cadre de l'intensification agricole, IFDC,
Kigali, Août 2008.
8. MUYALA BEMPUI B. 2013, communication personnelle,
spécialiste en pédiatrie, 2012-2013.
9. PINDO G., Dictionnaire de la géographie,
P.U.F, Paris, 1996.
10. ROCHELEAU D., et al. Agroforesterie en Afrique
tropicale, Englishpress, C.I.R.A. Nairobi, Kenya, 1994.
11. TORQUEBLAU E., l'agroforesterie, ou l'art de mettre
des arbres dans les champs, Tanzanie/CIRAD, éd. Le Harmattan,
2016.
B. Autres publications et Articles
1. Archives du secteur de Lukamba.
2. BETU KABAMBA M. A., économie des pays en voie de
développement, Médiaspaul, Kinshasa, P. 45
3. CPDA/asbl, statut juridique, 2013.
4. IBOLOBOLO K., Approche pratique de la gestion durable de la
faune et flore du groupement Matende, secteur Lukamba, 2014, ISAGE/ATEN, P
7.
5. MAKOKO N., président de l'association d'action
communautaire Mbuun « ANSANDONG » à Kinshasa, son
discours lors de la rencontre, Kinshasa, décembre 2015.
6. Nathalie FRERE et Sylvain COLMET-DAAGE dans leur
« rapport de suivi/monitoring 1 » du projet
2013.
7. Nations Unies, Rapport Brundtland, 1987.
8. Rapport de SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe),
PDF, 2011.
9. Rapport narratif du projet N° DCI -FOOD/20012/294-539,
FHS Gungu, juillet, 2013-2017.
10. 123
Rapport des activités annuelles, CPDA 2017.
C. Thèses, Mémoires et TFC
1. BYENDA M. J., la contribution de l'agroforesterie sur
la production des cultures vivrières dans le groupement de Buzi,
mémoire, ISIG/Goma, 2015.
2. IRONSA M., E., Contribution des couts logistiques du
transport à la performance su chiffre d'affaires d'une firme, cas de la
BRALIRWA SA, mémoire de licence en gestion, UNR, 2007.
(mémoire on line)
3. ITUMBU SANGAN W., pour une approche de
développement intégré et solidaire dans la paroisse d'Aten
au Congo Démocratique, TFC, I.I.C.P. LUMEN VITAE, inédit,
Belgique, 2000.
4. LABORIEUX Elie, (2008), les problèmes du
développement de l'environnement, mémoire de master,
Université des Antilles et de la Guyane.
5. MATUNGULU B., influence des forêts artificielles
du projet Gungu sur la variabilité spatio-temporelle des pluies de
Lukamba, TFC, ISAGE/ATEN, 2017.
6. NGAMBA O., Impact socio-économique et
environnemental du projet agroforesterie de Gungu : cas de la zone
d'action du comité paroissial de développement d'Aten, secteur
Lukamba, mémoire, L2 Géographie et gestion de
l'environnement, ISP-Kikwit, 2014.
7. SANGU B., Essai d'analyse d'un projet de
développement en milieu rural et ses incidences de la région Yaka
« PROYAKA » dans la paroisse de mawanga, diocèse de
Popokabaka, TFC, ISP/KIKWIT, inédit, 2009.
8. SEKOU Tiemoko D., (2011), Contribution de
l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique
dans les communes nord du cercle de Kayes : cas de Djélébou,
Karakoro et sahel, Mémoire en master, Fondation 2ie
Burkina-Faso.
9. SENA Kwaku ADESSOU, l'Agroforesterie, une pratique
viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de
l'Ouest, 2007.
10. SHUKU ONEMBA N., les avantages sur le plan
environnemental et socio-économique d'une forêt plantée.
Cas du projet de reboisement 8.000hextares sur le plateau des
Batéké, Kinshasa/RDC, mémoire, UE, 2000.
D. Notes de cours
1. BILA-BILA M., Ecodéveloppement, notes de cours, L2
GEA, GAP & OS, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2017.
2. 124
KAMBEMBO, Evaluation et Administration des Projets, notes de
cours, L2 GAP, GEA & OS, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2018.
3. MUKALA M., Analyse systémique, note de cours,
L2GEA, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2017.
E. Textes légaux et
réglementaires
1. Constitution de la RDC, Journal Officiel de la RDC,
47éme année, n°spécial, 18 février 2006.
F. Webographie
1.
www.FHS.cd/projet-d-agroforesterie-gungu, consulté 20 novembre
2017, 13h38'.
2. www.onewovision.com,
consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.
3.
https://www.memoireonline.com/de-la-décentralisation-en-RDC,
consulté le 21 janvier 2018 à 18h54'.
4. www.memoireonline.com/
MUSHAGALUSA B., de la décentralisation en RDC : regard sur
l'autonomie organique et financière des entités territoriales
décentralisées, mémoire de licence, UCB, 2010.
5.
www.plantafrique.com/Agriculture-et-développement-durable,
consulté le 11 novembre à 11h47'.
6.
www.wikipédia.fr/problème-définitions,
consulté le 21 novembre 2017 à 10h50'.
7.
www.wikipédia.fr/la-foresterie-et-l-agriculture, consulté
le 3 novembre 2017 11h38'.
8.
www.mediaterre.org/FAO-l'agroforesterie,le-graal-du-développement-durable
consulté le 3 novembre 2017 à 14h38'.
9. Www.onewovision.com,
consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.
10.
www.wikipédia.fr/l'agroforesterie-en-milieu-savanicole/afrique-subsaharienne/Guinée-et-Cameroun,
consulté le 20 novembre 2017 à 12h47'.
11. www.inerakiyaka.cd,
province-du-kwilu-aspects-biophysique, consulté le 21 novembre 2017,
11h55'.
12.
www.hansseidel-rde.org/projet-d'agroforesterie-gunguII-zones-d'action,
consulté le 3 novembre 2018 14h45'.
13.
www.FHS.net/projet-agroforestier-gungu, consulté le 20 novembre
2017
14. www.minagrider.cd : PDF code agricole de la RDC,
2010.
15.
www.mon-abeille.com/apiculture. Consulté le 13 juin 2018
à 14h55'.
16.
www.Fao.org/docrep/X/Carbonisation-du-bois-d'acacia, consulté
le 12 février 2018, 15h00'.
125
TABLE DES MATIERES
Epigraphe
............................................................................................................i
Dédicace..............................................................................................................ii
Remerciements....................................................................................................iii
Liste des abréviations, sigles et
acronymes........................................................v
Liste des tableaux, figures, cartes et
images......................................................vi
00.
INTRODUCTION........................................................................................1
01. DEFINITION, CHOIX ET INTERET DU
SUJET.................................1
02. REVUE DE LA
LITTERATURE...........................................................2
03.
PROBLEMATIQUE.............................................................................3
04.
HYPOTHESES....................................................................................6
05. OBJECTIFS DE
L'ETUDE...................................................................7
05.1. Objectif
global.......................................................................................7
05.2. Objectifs
spécifiques.............................................................................7
06. DELIMITATION DE
L'ETUDE............................................................8
07. METHODES ET
TECHNIQUES..........................................................8
08. STRUCTURE DU
TRAVAIL..............................................................10
CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS
GENERALES.............................11
1.1. DEFINITION DE CONCEPTS DE
BASE........................................................11
1.2. GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET
L'AGROFORESTERIE...........................................................................................14
1.2.1. Développement
durable...........................................................................14
1.2.1.1. La définition et l'objet du développement
durable..............................18
1.2.1.2. Emergence du développement
durable...............................................18
1.2.1.3. Les trois piliers du Développement Durable :
économique, écologique et
social..............................................................................................................19
1.2.1.4. Les priorités du développement
durable.............................................20
1.2.1.6. Les problèmes liés au développement
durable....................................20
1.2.2.
L'AGROFORESTERIE................................................................................22
1.2.1.1. Généralité sur la foresterie et
l'agriculture...........................................22
1.2.1.2. Historique de
l'agroforesterie...............................................................23
a) Définition et concepts
d'agroforesterie.......................................................24
b)
Définition......................................................................................................24
c) Concepts
d'agroforesterie............................................................................25
d) Objectifs de
l'agroforesterie.........................................................................26
e) L'agroforesterie en milieu
savanicole...........................................................26
f) Les atouts et inconvénients de
l'agroforesterie...........................................26
126
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE, DU
COMITE PAROISSIAL DE DEVELOPPEMENT D'ATEN (CPDA/asbl) et Projet Gungu
II...31
2.1. PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE.....................................................31
2.1.1.
Localisation..............................................................................................31
Cartes................................................................................................................31
2.1.2. Situation
géographique...........................................................................33
2.1.3. Limites et
étendue...................................................................................33
2.1.4. Historique du Secteur de
Lukamba.........................................................34
2.1.5. Des aspects
biophysiques.......................................................................35
2.1.5.1. Relief
....................................................................................................35
2.1.5.2.
Climat....................................................................................................36
2.1.5.3.Hydrographie.........................................................................................36
2.1.5.4.
Sol.........................................................................................................37
2.1.5.5. Végétation et
Faune.............................................................................37
2.1.6. Des aspects
humains...............................................................................39
2.1.6.1. Origine du
Peuplement.........................................................................39
2.1.6.2. la population : nombre et
répartition...................................................40
2.1.7. Situation économico-socio-culturelle du secteur de
Lukamba................45
2.2. Présentation du Comité Paroissial de
Développement d'Aten
(CPDA/asbl)........................................................................................................47
2.2.1. Historique de la création du
CPDA/asbl..................................................47
2.2.2. Siège social et Statut
juridique................................................................48
2.2.3. Objet social et Objectifs du
CPDA/asbl...................................................49
2.2.4. Rayon d'action de la
CPDA/asbl..............................................................49
2.2.5. Organigramme de la
CPDA/asbl..............................................................49
2.2.6. Les Organisations
Paysannes..................................................................52
2.2.7. Partenariat réalisé (financement par la
Fondation Hanns Seidel au
CPDA/asbl).........................................................................................................52
2.3. Le Projet d'agroforesterie Gungu
II........................................................54
CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DU PROJET D'AGROFORESTERIE
GUNGU II AU DEVELOPPEMENT DURABLE DU SECTEUR LUKAMBA...............63
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET
INTERPRETATION.....63
1° IDENTITE DES
ENQUETES...........................................................................63
3.1.1. CONTRIBUTION SUR LE PLAN
ECONOMIQUE......................................67
3.1.1.1. La production
agricole.........................................................................67
3.1.1.2. APICULTURE ET
CARBONISATION....................................................80
a)
Apiculture.....................................................................................................80
b)
Carbonisation..............................................................................................81
127
3.1.1.3.
Commercialisation.................................................................................82
3.1.1.4. Réhabilitation des routes de desserte
agricole..................................84
3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN
SOCIO-CULTUREL................................85
3.1.2.1. Appropriation des techniques
culturales............................................85
3.1.2.2. Sécurité alimentaire du
milieu..............................................................86
3.1.2.3. Contribution du CPDA comme organisation communautaire
au service de la production, de l'entretien et de la
commercialisation.............................88
3.1.3. CONTRIBUTION SUR LE PLAN
ENVIRONNEMENTAL..............................89
a)
Ecologique......................................................................................................89
b)
Sols................................................................................................................90
c)
Climat.............................................................................................................90
d)
Biodiversité....................................................................................................91
3.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LE CPDA ET LES
EXPLOITANTS.......92
3.3. RECOMMANDATIONS - PERSPECTIVES
D'AVENIR....................................95
CHAPITRE QUATRIEME : DOSSIER PROJET DE
DEVELOPPEMENT.................98
4.1. CONCEPTION DU
PROJET..........................................................................98
1.
PROBLEME................................................................................................98
2.
VARIABLES...............................................................................................98
3.
CONTRAINTES........................................................................................98
4.
ALTERNATIVES.......................................................................................98
39. ANALYSE DES
ALTERNATIVES................................................................99
40. Titre du
projet.........................................................................................99
1.3. ELABORATION DU
PROJET.....................................................................99
1. BUT ET
FINALITE.....................................................................................99
2. OBJECTIFS DU
PROJET...........................................................................99
1. RESULTATS
ATTENDUS.........................................................................100
2. ECHEANCIER DES
ACTIVITES...............................................................100
1. PROGRAMMATION DU
PROJET.............................................................101
3.
GANTT....................................................................................................101
4. ANALYSE DES
BESOINS.........................................................................102
1. VIABILITE DU
PROJET...........................................................................105
2. APPROCHE DU CADRE
LOGIQUE..........................................................107
5. Ordinogramme des parties
concernées.................................................107
6. Arbre des
problèmes..............................................................................109
7. Arbre des
solutions................................................................................110
8. 128
Arbre de
stratégies................................................................................111
9. Cadre
logique.........................................................................................114
GESTION SUIVI ET
EVALUATION....................................................................115
10. GEST DU
PROJET...................................................................................115
11.
ORGANIGRAMME...................................................................................116
1. PLAN DE TRESORERIE EN
U$.........................................................118
2. GANTT
FINANCIER.................................................................................119
12. PLAN DE
SUIVI.......................................................................................120
13. PLAN
D'EVALUATION.............................................................................120
CONCLUSION...................................................................................................121
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................124
TABLE DES
MATIERES.....................................................................................127
Annexes
Annexes
1. les illustrations des réalisations du
Projet Gungu II
Photo 02 : Vue d'une Ruche, site Ongam,
2018
Photo 03 : Vue de produits du miel, site Ibansi,
2017
Photo 05 : Vue des Sacs de braises au point de
vente : site Mabaya Tatu, 2018
Photo 04 : Vue du Four de la carbonisation, site
Amfusa, 2018
Photo 06 : Vue de la pancarte du Dépôt
au PK 600, 2018
Photo 07 : Vue du Dépôt de vente au PK
600, 2018
Photo 09 : vue des Sacs de manioc,
Dépôt de vente au PK 600, 2018
Photo 08 : vue des cossettes de manioc,
Ménage Mundongo, site d'Amfusa 2018
Photo 10 : Les exploitant(e)s aux champs, site Ferme
Mimpiya 2018
Photo 11 : Dépôt de vente au PK 600,
2018
Photo 13 : Vue de l'Attelage, Boeufs de trait
servant au labour
Photo 12 : Vue du Pont construit par le Projet Gungu
II
Photo 14 : Vue d'Incendie : feu de brousse,
site Mazinga, 2017
Photo 15 : Vue d'Incendie : feu de brousse,
site Mabaya Tatu, 2017
Photo 16 : Vue de la santé des enfants qui
consomment le niébé produit par le CPDA, ménage chef du
site d'Amfusa, 2018
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITE
ARCHIDIOCESE DE KINSHASA
INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT (IFAD)
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE
DEVELOPPEMENT
DEUXIEME LICENCE EN GESTION DE L'ENVIRONNEMENT ET
ASSAINISSEMENT
Questionnaire d'enquête destiné aux
ménages du secteur Lukamba
SUJET : « Contribution du projet
d'agroforesterie au développement durable des entités
territoriales décentralisées. Cas du Projet Gungu II dans le
secteur de Lukamba, province du Kwilu »
I. Généralités
- Province : Kwilu
- Territoire : Gungu
- Village : .............
- Adresse de la parcelle :........
- Date de l'enquête : Avril - mai
2018
- Numéro de la fiche :
........
- Nom de l'enquêteur : Ir. MUYAYA IYUNA
Christian
II. Identification de
l'enquêté
1. Sexe :
- Masculin
- Féminin
2. Age :
- moins de 20 ans
- 21 à 35 ans
- 36 à 50 ans
- 51 ans et plus
51 Etat civil :
- Célibataire
- Marié(e)
- Veuf (veuve)
- Divorcé (e)
52 Niveau d'instruction :
- Néant
- Primaire
- Secondaire
- Universitaire
53 Profession :
- Agent et fonctionnaire de l'Etat
- Travailleur indépendant
- Sans profession sûr
- Autre (à
préciser) :..............................................................
54 Qualité de l'enquêté dans le
ménage :
- Enfant
- Epouse
- Epoux
III. Aspects relatifs au ménage
6 Taille du ménage : 1, 2, 3, 4, 5,
6, 7, 8, 9, 10...
7
Nombre de repas par jour : 1 2
3 4 et plus
IV. Aspects relatifs à la contribution du
Projet d'Agroforesterie Gungu II Aux ménages du Secteur
Lukamba
1. Existe-t-il le problème de la savanisation
des écosystèmes du secteur de Lukamba ?
- Oui
- Non
2. Quels sont des méfaits observés
après pression de la population sur les écosystèmes
forestiers déjà fragile du secteur de Lukamba ?
(.........................................................................................................................)
3. Depuis quand avez-vous commencé le
travail d'agriculture?
(....................................................................................................)
4. Comment avez-vous apprécié
l'arrivée du projet ?
Excellente Bonne Assez bien
5. Avez-vous intégré le projet ?
- Oui
- Non Si non pourquoi ?
(..................................................................................................................)
6. Le système agro-forestier est-
il :
- Bon
- Assez bon
- Mauvais Si c'est mauvais, pourquoi ?
(..................................................................................................................)
7. Comment appréciez-vous l'espèce
Acacia, utilisé dans le projet ?
- Bonne
- Assez bonne
- Mauvaise Si c'est mauvaise ou assez bonne,
pourquoi ?
(..........................................................................................................................................................................................)
8. Avant l'arrivée du projet d'agroforesterie
Gungu II, avez-vous déjà une idée sur l'agroforesterie ou
l'avez-vous déjà pratiquée ?
Oui Non
9. Comment était le rendement avant
l'application du système agro-forestier ?
Bon Assez bon Faible
10. Comment est la production/rendement de vos
champs/cultures après l'utilisation du système
agro-forestier ?
Excellente, Très bonne
Bonne Assez bonne
Médiocre. Si c'est
médiocre, pourquoi ?
(...........................................................................................................................)
11. A part l'agriculture, quelles autres
activités exercez-vous dans les plantations ?
(...........................................................................................................................)
12. Ces activités supplémentaires sont -
elles rentables ?
Oui Non. Si c'est non pourquoi ?
(............................................................................................................................)
13. Sur le plan économique,
l'agroforesterie vous a apporté quoi :
a) Résultats de la production agricole de 2013 à
2017
b) Résultats de l'apiculture (production du
miel)
c) Résultat sur la carbonisation (production des
braises, les MAKALA)
d) Réhabilitation des routes de desserte
agricole ?
e) Commercialisation (quantité vendue et
quantité consommée) ?
Sur le plan Socioculturel :
a) Appropriation des techniques culturales ?
b) Sécurité alimentaire du milieu ?
c) CPDA : une organisation communautaire ?
Sur le plan
environnemental/écologique :
a) Protection de l'environnement (La forêt à
Acacia Auriculiformis) ?
- Sur l'écologie
- Les Sols
- Le Climat
- La Biodiversité
14. Maintenant que le projet a pris fin, que
proposez-vous :
a) à la Fondation Hanns Seidel,
(..................................................................)
b) à l'a.s.b.l. CPDA
(......................................................................................)
c) Merci pour votre
collaboration !
aux autorités tant sectorielles, provinciales que
nationales ? (...............)
* 1 SENA Kwaku ADESSOU,
l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements
climatiques en Afrique de l'Ouest, mémoireonline, 2007.
* 2 ROCHELEAU D., et al.
Agroforesterie en Afrique tropicale, Englishpress, C.I.R.A. Nairobi, Kenya,
1994.
* 3 Rapport de SAPE
(Sylvoarable Agroforestery For Europe), PDF, 2006-2011.
* 4 PINDO G., Dictionnaire de
la géographie, P.U.F, Paris, 1996.
* 5 NGAMBA O., Impact
socio-économique et environnemental du projet agroforesterie de
Gungu : cas de la zone d'action du comité paroissial de
développement d'Aten, secteur Lukamba, mémoire, L2
Géographie et gestion de l'environnement, ISP-Kikwit, 2014.
* 6 SEKOU Tiemoko DIAKITE,
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au
changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes : cas de
Djélébou, Karakoro et sahel, Mémoire en master, Fondation
2ie Burkina-Faso, 2011.
* 7 SEKOU Tiemoko Diabate,
Op.cit, p.3.
* 8 SEKOU Tiemoko Diabate,
Op.cit, p.3.
* 9 IBOLOBOLO K., Approche
pratique de la gestion durable de la faune et flore du groupement Matende,
secteur Lukamba, 2014, ISAGE/ATEN, P 7.
* 10 IBOLOBOLO K., Op.cit,
p.4.
* 11 IBOLOBOLO K., Op.cit,
p.4.
* 12 IBOLOBOLO K., Op.cit,
p.4.
* 13 IBOLOBOLO K., Op.cit,
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* 14 IBOLOBOLO K., Op.cit,
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* 20 Dictionnaire
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* 21 Dictionnaire
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* 24 KAMBEMBO, Op.cit, p.11.
* 25 KAMBEMBO, Op.cit, p.11.
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* 28 Constitution, Op.cit,
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*
29www.memoireonline.com/MUSHAGALUSA B., de la
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Lukamba.
* 33 LABORIEUX Elie, les
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master, Université des Antilles et de la Guyane, 2008.
* 34 LABORIEUX Elie, Op.cit,
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* 35 LABORIEUX Elie, Op.cit,
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* 36 LABORIEUX Elie, Op.cit,
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* 37 ETUMANGELE, A., E., Mon
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Kinshasa, 2012.
* 38 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 39 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 40 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 41 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 42 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 43 ETUMANGELE, A., E.,
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* 46 SEKOU Tiemoko Diabate,
Op.cit, p.3.
* 47 SEKOU Tiemoko Diabate,
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* 48 SEKOU Tiemoko Diabate,
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www.plantafrique.com/,
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* 51 SEKOU Tiemoko Diabate,
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* 52
www.wikipédia.fr/problème-définitions,
consulté le 21 novembre 2017 à 10h50'.
* 53 LABORIEUX Elie, Op.cit,
p.14.
* 54 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 55 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 56 ETUMANGELE, A., E.,
Op.cit, p.15.
* 57 LABORIEUX Elie, Op.cit,
page 14.
* 58 ETUMANGELE, A., E.,
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* 62 BYENDA MUZIRI J., Op.cit,
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* 64 SEKOU Tiemoko Diabate,
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www.onewovision.com, Op.cit,
p.25.
* 68 SEKOU Tiemoko Diabate,
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* 69 SEKOU Tiemoko Diabate,
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* 70
www.wikipédia.fr/l'agroforesterie-en-milieu-savanicole/afrique-subsaharienne/Guinée-et-Cameroun,
consulté le 20 novembre 2017 à 12h47'.
* 71 SHUKU ONEMBA N., les
avantages sur le plan environnemental et socio-économique d'une
forêt plantée. Cas du projet de reboisement 8.000hextares sur le
plateau des Batéké, Kinshasa/RDC, mémoire, UE, 2000.
* 72 MOLENAAR J.W. et
KESSLER J.J., manuel de formation sur l'agroforesterie dans le cadre de
l'intensification agricole, IFDC, Kigali, Août 2008 (on line).
* 73 MOLENAAR J. W., et
KESSLER J.J., Op.cit., p.27.
* 74 MOLENAAR J. W., et
KESSLER J.J., Op.cit., p.27.
* 75 MOLENAAR J. W., et
KESSLER J.J., Op.cit., p.27.
* 76 MOLENAAR J. W., et
KESSLER J.J., Op.cit., p.27.
* 77 MOLENAAR J. W., et
KESSLER J.J., Op.cit., p.27.
* 78 SHUKU ONEMBA N., Op.cit.,
p.27.
* 79 SHUKU ONEMBA N., Op.cit.,
p.27.
* 80 SHUKU ONEMBA N., Op.cit.,
p.27.
* 81 Rapport narratif du projet
N° DCI -FOOD/20012/294-539, FHS Gungu, juillet, 2013-2017.
* 82 Archives du secteur de
Lukamba.
* 83 Archives, op.cit., page
31.
* 84 NICOLAI, H., le
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Thèse, CEMUBAC, Bruxelles, 1963.
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* 88 GEORGE P., Dictionnaire de
la géographie, P.U.F, Paris, 1974.
* 89 NICOLAI, H., Op.cit.,
p.35.
* 90 NICOLAI, H., Op.cit.,
p.35.
* 91 NICOLAI, H., Op.cit.,
p.35.
* 92 IBOLOBOLO K., Op.cit.,
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* 93 GEORGE, P., Op.cit.,
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* 94 DERRUAU BONIOL., S.,
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* 95 MAKOKO Narcice
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« ANSANDONG » à Kinshasa, son discours lors de la
rencontre, Kinshasa, décembre 2015.
* 96 DERRUAU BONIOL., S.,
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Willy-Blaise, pour une approche de développement intégré
et solidaire dans la paroisse d'Aten au Congo Démocratique, TFC,
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pédiatrie, 2012-2013.
* 99 MUYALA BEMPUI B., Op.cit.,
p.43.
* 100 MUYALA BEMPUI B.,
Op.cit., p.43.
* 101 Afriquespoir, le monde
dans ma poche, 2015.
* 102 IBOLOBOLO K., Op.cit.,
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* 103 BETU KABAMBA MAWEJA A.,
économie des pays en voie de développement, Médiaspaul,
Kinshasa, 2007.
* 104 IBOLOBOLO K., Op.cit.,
p.4.
* 105 ITUMBU SANGAN
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* 106 IBOLOBOLO K., Op.cit.,
p.4.
* 107 IBOLOBOLO K., Op.cit.,
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2009.
* 112 Archives du CPDA
asbl.
* 113 Archives, Op.cit.,
p.48.
* 114 CPDA asbl, statut
juridique, 2013.
* 115 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 116 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 117 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 118 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 119 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 120 Statut, Op.cit.,
p.48.
* 121 Statut, Op.cit.,
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consulté le 21 janvier 2018.
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consulté le 20 novembre 2017.
* 124 Rapport des
activités annuelles, CPDA 2017.
* 125 Rapport des
activités annuelles, CPDA 2017.
* 126 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 127 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 128
www.FHS.net/ Op.cit., p.54.
* 129
www.FHS.net/, Op.cit., p.54.
* 130 Nathalie FRERE et
Sylvain COLMET-DAAGE dans leur « rapport de suivi/monitoring
1 » du projet Gungu II, 2013.
* 131
www.FHS.net/, Op.cit., p.54.
* 132 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 133 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 134 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 135 Rapport, Op.cit.,
p.56.
* 136
www.mon-abeille.com/l'apiculture.
Consulté le 13 juin 2018 à 14h55'.
* 137
www.Fao.org/docrep/X/Carbonisation-du-bois-d'acacia,
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* 138
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* 139
www.Fao.org, Op.cit., p.61.
* 140
www.minagrider.cd,
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* 141
www.minagrider.cd,
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* 142
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* 143 Ganne Antoine (2012),
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* 144 Ganne A., Op.cit.,
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l'autoépuration par la photosynthèse et à la
réduction des Gaz à Effet de Serre par séquestration de
carbone, 2007, P:11.
* 146 MATUNGULU B., influence
des forêts artificielles du projet Gungu sur la variabilité
spatio-temporelle des pluies de Lukamba, TFC, ISAGE/ATEN, 2017, P.45.
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