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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

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Chapitre 2 : Concept et revue de littérature

Ce chapitre traitre la partie théorique de ce travail. Il énumère les différentes théories économiques sur le rôle et l'importance de l'investissement sur la croissance économique ainsi que sur la création d'emploi. La première section part de la théorie Keynésienne à la théorie de croissance endogène en mettant en évidence les nuances respectives et l'avantage de chacune. Et la seconde traite la partie empirique dans laquelle les travaux empiriques les plus récentes qui viennent confirmer ou infirmer les théories énoncées précédemment.

Section 1 : Concept et définition

Les majorités politiques peuvent évoluer et les conjonctures économiques nationales ou mondiales se modifier sans affecter le contenu d'un des discours les plus constants de nos dirigeants : la formation brute de capital fixe et, plus particulièrement, sa composante essentielle, l'investissement industriel, ne sont jamais à des niveaux jugés suffisants.

Les références pour accuser leur carence relative ne manquent pas, qu'il s'agisse du niveau de l'emploi, de la croissance des revenus et, surtout, de notre aptitude à affronter la concurrence internationale ou, plus nettement aujourd'hui, à conquérir le marché intérieur (Alain Cotta 1983 pp. 691-731).

Cependant investir c'est acquérir des biens et services durables afin de s'en servir comme moyens de production .Il s'agit de prendre un pari sur l'avenir .C'est de la décision d'investir que résulte l'augmentation du stock de l'outil de production. C'est ce que l'on appelle la formation brute du capital fixe.

L'investissement peut concerner des biens matériels (immeubles, machines, mobilier, matériel roulant,...) ou des biens immatériels (la recherche-développement, la formation, les brevets, licences de fabrication,...).

Et les agents économiques qui investissent dans ces biens sont principalement les ménages (acquisition des maisons, des voitures et divers biens et services), les entreprises (acquisition des machines pour produire, obtention des brevets pour les inventions, formation du personnel, achat des bâtiments) et l'Etat (investissements publics dans les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, la formation, la santé, etc...).

Par ailleurs, il convient de signaler que l'investissement provient de l'épargne voire de l'endettement. En effet, l'épargne est investie quand les agents économiques sont persuadés que le rendement des placements financiers (actions, obligations et produits dérivés) est inférieur au rendement des capitaux investis, lequel rendement est qualifié de taux de rentabilité interne (T.R.I.).

Concernant la typologie, les agents économiques investissent dans 3 types de cas :

- soit pour remplacer des actifs amortis : investissements de remplacement. Ceux-ci n'augmentent pas la croissance.

- soit pour augmenter la capacité de production : on parle des investissements de capacité.

- soit pour augmenter la productivité : il s'agit des investissements de productivité dont l'objectif est d'améliorer le rendement du travailleur par heure travaillée.

Toutes choses restant égales par ailleurs, en parlant d'investissements dans ce travail, qu'il soit entendu qu'il s'agit des dépenses d'investissements publics et privés car ils sont indispensables à la croissance économique ainsi qu'à la création d'emploi au Mali.

La formation brute de capital fixe (FBCF) : Selon la définition de l'Insee, est constituée par les acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus du processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an.

L'Investissement Direct Etranger (IDE) : c'est l'investissement qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d'une autre économie et d'exercer, dans le cadre d'une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion.

Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du capital social de l'entreprise investie. Les investissements directs comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la relation entre les deux unités, mais également toutes les opérations en capital ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non constituées en sociétés.

L'industrie : Elle regroupe l'ensemble des activités économiques qui produisent en série des biens matériels, par la transformation de matières premières ou de matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations, et l'exploitation de sources d'énergie.

Selon la nomenclature d'activités des Etats membres d'AFRISTAT (NAEMA), l'activité industrielle peut être classée en quatre (04) sections d'activités : la section activités extractives ; - La section activités de fabrication ; la section production et distribution d'électricité et de gaz ; la section production et distribution d'eau, assainissement, traitement et dépollution.

Cependant une entreprise est dite industrielle lorsqu'elle est dotée d'une technologie, utilisant à la fois le facteur capital (machine/outils, équipements et moyens financiers) et le facteur humain capable d'assurer la transformation de matières premières pour donner un produit fini.

La notion de la croissance économique : La croissance économique est définie par BERNIER, B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la production sur une longue période. ». Elle désigne au sens large l'augmentation des produits et services produits par une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux, la croissance

économique correspond à « l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels »

Elle est l'augmentation soutenue du PIB réel d'une année à l'autre. La croissance peut être le produit d'une augmentation de la population (accroissement de la main d'oeuvre, et donc potentiellement de la production) ou du capital à court terme. Toutefois, sur le long terme, l'augmentation de ces deux facteurs étant nécessairement limitée, la croissance provient d'une augmentation de la productivité c'est-à-dire d'un accroissement du rapport entre la quantité produite d'un bien et les moyens mis en oeuvre pour l'obtenir (Lexique économique ; 2008, 10ème édition).

Cette croissance est généralement mesurée par le PIB et dernier est calculé selon l'optique de la production :

PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les unités institutionnelles qui exercent des activités de production (augmentée des éventuels impôts moins les subventions sur les produits non inclus dans la valeur de leurs productions).

Selon l'optique des dépenses :

PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks + Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et services - Importation des biens et services. Selon l'optique des revenus :

PIB = Rémunération des salariés + Autres Impôts sur la production - Autres subventions sur la production + Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu mixte. La notion de création d'emploi consiste à la création des opportunités de travail et ou utiliser des personnes actives de la population à des activités économiques. Il s'agit souvent d'un contrat passé entre deux parties, l'employeur et le salarié, pour la réalisation d'un travail contre une rémunération, par l'exercice d'une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l'exercice d'une profession.

Toutefois, l'augmentation de la productivité elle-même résulte du progrès technologique, c'est-à-dire de l'apparition de moyens de production plus productifs, ainsi que de l'invention de nouveaux biens et services commercialisables. Le contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout l'effet de l'innovation des biens et services plus sophistiqués, variés performants ou adaptés à des besoins nouveaux.

De ce fait elle tire son origine dans plusieurs facteurs dont les principaux sont la consommation et l'investissement.

Par ailleurs le mécanisme de transmission des effets de l'investissement sur la croissance peut se décliner ainsi : l'Investissement(I) augmente l'emploi(L) qui augmente la consommation(C) et la consommation augmente, à son tour, le PIB (Produit intérieur brut).

Afin de limiter notre recherche, et à cause de la difficulté d'obtenir les données nécessaires, nous avons consacré cette étude à l'impact de l'investissement sur l'emploi et la croissance du PIB. Cependant dans l'optique de la croissance économique et de l'emploi dans le secteur industriel, nous allons montrer le rôle et l'importance de l'investissement à travers des théories économiques néoclassiques. Vu que ces modèles s'intéressent à la croissance de long terme reposant sur des rendements constants dans l'accumulation des facteurs de production.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo