Chapitre 2 : Concept et revue de littérature
Ce chapitre traitre la partie théorique de ce
travail. Il énumère les différentes théories
économiques sur le rôle et l'importance de l'investissement sur la
croissance économique ainsi que sur la création d'emploi. La
première section part de la théorie Keynésienne à
la théorie de croissance endogène en mettant en évidence
les nuances respectives et l'avantage de chacune. Et la seconde traite la
partie empirique dans laquelle les travaux empiriques les plus récentes
qui viennent confirmer ou infirmer les théories énoncées
précédemment.
Section 1 : Concept et définition
Les majorités politiques peuvent évoluer et les
conjonctures économiques nationales ou mondiales se modifier sans
affecter le contenu d'un des discours les plus constants de nos dirigeants : la
formation brute de capital fixe et, plus particulièrement, sa composante
essentielle, l'investissement industriel, ne sont jamais à des niveaux
jugés suffisants.
Les références pour accuser leur carence
relative ne manquent pas, qu'il s'agisse du niveau de l'emploi, de la
croissance des revenus et, surtout, de notre aptitude à affronter la
concurrence internationale ou, plus nettement aujourd'hui, à
conquérir le marché intérieur (Alain Cotta 1983 pp.
691-731).
Cependant investir c'est acquérir des biens et services
durables afin de s'en servir comme moyens de production .Il s'agit de prendre
un pari sur l'avenir .C'est de la décision d'investir que résulte
l'augmentation du stock de l'outil de production. C'est ce que l'on appelle la
formation brute du capital fixe.
L'investissement peut concerner des biens matériels
(immeubles, machines, mobilier, matériel roulant,...) ou des biens
immatériels (la recherche-développement, la formation, les
brevets, licences de fabrication,...).
Et les agents économiques qui investissent dans ces
biens sont principalement les ménages (acquisition des maisons, des
voitures et divers biens et services), les entreprises (acquisition des
machines pour produire, obtention des brevets pour les inventions, formation du
personnel, achat des bâtiments) et l'Etat (investissements publics dans
les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, la formation, la
santé, etc...).
Par ailleurs, il convient de signaler que l'investissement
provient de l'épargne voire de l'endettement. En effet, l'épargne
est investie quand les agents économiques sont persuadés que le
rendement des placements financiers (actions, obligations et produits
dérivés) est inférieur au rendement des capitaux investis,
lequel rendement est qualifié de taux de rentabilité interne
(T.R.I.).
Concernant la typologie, les agents économiques
investissent dans 3 types de cas :
- soit pour remplacer des actifs amortis : investissements de
remplacement. Ceux-ci n'augmentent pas la croissance.
- soit pour augmenter la capacité de production : on
parle des investissements de capacité.
- soit pour augmenter la productivité : il s'agit des
investissements de productivité dont l'objectif est d'améliorer
le rendement du travailleur par heure travaillée.
Toutes choses restant égales par ailleurs, en parlant
d'investissements dans ce travail, qu'il soit entendu qu'il s'agit des
dépenses d'investissements publics et privés car ils sont
indispensables à la croissance économique ainsi qu'à la
création d'emploi au Mali.
La formation brute de capital fixe (FBCF)
: Selon la définition de l'Insee, est constituée
par les acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par
les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels ou
incorporels issus du processus de production et utilisés de façon
répétée ou continue dans d'autres processus de production
pendant au moins un an.
L'Investissement Direct Etranger (IDE)
: c'est l'investissement qu'une unité institutionnelle
résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir
un intérêt durable dans une unité institutionnelle
résidente d'une autre économie et d'exercer, dans le cadre d'une
relation à long terme, une influence significative sur sa gestion.
Par convention, une relation d'investissement direct est
établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du
capital social de l'entreprise investie. Les investissements directs
comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la
relation entre les deux unités, mais également toutes les
opérations en capital ultérieures entre elles et entre les
unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non
constituées en sociétés.
L'industrie : Elle regroupe
l'ensemble des activités économiques qui produisent en
série des biens matériels, par la transformation de
matières premières ou de matières ayant déjà
subi une ou plusieurs transformations, et l'exploitation de sources
d'énergie.
Selon la nomenclature d'activités des Etats membres
d'AFRISTAT (NAEMA), l'activité industrielle peut être
classée en quatre (04) sections d'activités : la section
activités extractives ; - La section activités de fabrication ;
la section production et distribution d'électricité et de gaz ;
la section production et distribution d'eau, assainissement, traitement et
dépollution.
Cependant une entreprise est dite industrielle lorsqu'elle est
dotée d'une technologie, utilisant à la fois le facteur capital
(machine/outils, équipements et moyens financiers) et le facteur humain
capable d'assurer la transformation de matières premières pour
donner un produit fini.
La notion de la croissance économique
: La croissance économique est définie par BERNIER,
B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la production sur
une longue période. ». Elle désigne au sens large
l'augmentation des produits et services produits par une économie sur
une période donnée. Selon la définition plus restreinte de
François Perroux, la croissance
économique correspond à « l'augmentation
soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels
»
Elle est l'augmentation soutenue du PIB réel d'une
année à l'autre. La croissance peut être le produit d'une
augmentation de la population (accroissement de la main d'oeuvre, et donc
potentiellement de la production) ou du capital à court terme.
Toutefois, sur le long terme, l'augmentation de ces deux facteurs étant
nécessairement limitée, la croissance provient d'une augmentation
de la productivité c'est-à-dire d'un accroissement du rapport
entre la quantité produite d'un bien et les moyens mis en oeuvre pour
l'obtenir (Lexique économique ; 2008, 10ème
édition).
Cette croissance est généralement mesurée
par le PIB et dernier est calculé selon l'optique de la production :
PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les
unités institutionnelles qui exercent des activités de production
(augmentée des éventuels impôts moins les subventions sur
les produits non inclus dans la valeur de leurs productions).
Selon l'optique des dépenses :
PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks +
Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et
services - Importation des biens et services. Selon l'optique des revenus :
PIB = Rémunération des salariés + Autres
Impôts sur la production - Autres subventions sur la production +
Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu
mixte. La notion de création d'emploi consiste
à la création des opportunités de travail et ou utiliser
des personnes actives de la population à des activités
économiques. Il s'agit souvent d'un contrat passé entre deux
parties, l'employeur et le salarié, pour la réalisation d'un
travail contre une rémunération, par l'exercice d'une profession,
ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de
multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l'exercice d'une
profession.
Toutefois, l'augmentation de la productivité
elle-même résulte du progrès technologique,
c'est-à-dire de l'apparition de moyens de production plus productifs,
ainsi que de l'invention de nouveaux biens et services commercialisables. Le
contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple
accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout l'effet de
l'innovation des biens et services plus sophistiqués, variés
performants ou adaptés à des besoins nouveaux.
De ce fait elle tire son origine dans plusieurs facteurs dont
les principaux sont la consommation et l'investissement.
Par ailleurs le mécanisme de transmission
des effets de l'investissement sur la croissance peut se décliner ainsi
: l'Investissement(I) augmente l'emploi(L) qui augmente la consommation(C) et
la consommation augmente, à son tour, le PIB (Produit intérieur
brut).
Afin de limiter notre recherche, et à cause de la
difficulté d'obtenir les données nécessaires, nous avons
consacré cette étude à l'impact de l'investissement sur
l'emploi et la croissance du PIB. Cependant dans l'optique de la croissance
économique et de l'emploi dans le secteur industriel, nous allons
montrer le rôle et l'importance de l'investissement à travers des
théories économiques néoclassiques. Vu que ces
modèles s'intéressent à la croissance de long terme
reposant sur des rendements constants dans l'accumulation des facteurs de
production.
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