III. Investissement industriel et création d'emploi
au Mali
1. Situation de l'emploi au Mali
Depuis plus d'une décennie, le Mali a marqué un
fort engagement en faveur de l'emploi. Il a été un des premiers
pays de la sous-région à formuler une Politique de l'emploi en
1998. Par ailleurs, le Président du Mali a fait de cette question un axe
central de son Projet de Développement Economique et Social 2007-2012
(PDES), reconnaissant ainsi la création d'emplois comme vecteur de
transmission de la croissance à la réduction de la
pauvreté. Dans un contexte de forte croissance démographique, le
pays fait aujourd'hui face à d'importants défis en matière
d'accès aux services sociaux de base, d'urbanisation rapide et de
pressions sur les ressources naturelles.
Tableau 5 : Répartition des actifs occupés selon
la branche d'activités 2007 et 2010 en fusion avec l'emploi total
Branches d'activités
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2007
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2010
|
% emploi total
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% emploi total
|
Secteur primaire
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60
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63
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Secteur secondaire
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14
|
11
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Secteur tertiaire
|
26
|
26
|
Total
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100
|
100
|
Source : EPAM 2007 et 2010
Ce tableau nous montre clairement que la part du secteur
secondaire est assez modeste à l'instar des autres secteurs. Cependant
ce chiffre signifie non seulement que le secondaire n'est pas à forte
utilisation de capital humain mais de capital physique mais aussi du
caractère jusque-là embryonnaire de ce secteur au Mali.
Figure 8 : Evolution du taux d'emploi et du taux d'investissement
au Mali
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
2018
20
15
10
5
0
Taux d'emploi total (%) Taux d'investissement total (%)
Source : Perspective monde
D'après le calcul du coefficient de corrélation
entre l'investissement et l'emploi qui donne 0,877. On peut constater qu'il
existe une forte corrélation entre ces deux variables. Cependant le cas
malien est assez particulier, puisqu'une grande partie des investissements
venus de l'étranger est destinée au secteur industriel, pourtant
ce secteur emploie plus de capital physique au détriment de main
d'oeuvre.
Selon les statistiques du Ministère des mines,
l'activité minière industrielle n'est qu'une source
limitée d'emploi, en particulier une fois la phase de construction
terminée, ce qui peut être source de mécontentement pour
les populations locales. L'orpaillage au contraire est une source importante de
travail pour de nombreux maliens.
L'activité minière industrielle employait un
total de 12,000 travailleurs (permanent et non permanent) et 8,000
sous-traitants en 2014. En comparaison, il est généralement
estimé que
l'orpaillage fournit une activité économique
à plus de 200,000 personnes. Il n'y a pas de statistiques officielles
sur les autres activités minières artisanales.
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