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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

Disponible en mode multipage

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    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DU MALI

    ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI

    UNIVERSITE DES SCIENCES SOCIALES ET DE

    GESTION DE BAMAKO (USSGB)

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FSEG)

    MEMOIRE DE MASTER

    THEME

    INVESTISSEMENT, CROISSANCE ECONOMIQUE ET CREATION D'EMPLOI DANS LE SECTEUR INDUSTRIEL AU MALI DE 1990 - 2018

    Présenté et soutenu par

    CHECK OUMAR TRAORE

    Pour l'obtention du Diplôme de Master Recherche en Economie Appliquée au Développement

    Option : Economie et Politique Agricole

    Membre du jury :

    1- Maitre-Assistant CAMES Dr Dramane L TRAORE : Président du jury

    2- Maitre-assistant CAMES Dr Ousmane MARIKO : Directeur de mémoire

    3- Maitre-assistant CAMES Dr Moulaye MAIGA : Membre du jury

    4- Dr Amadou BAMBA : Membre du jury

    PROMOTION 2ème promotion 2017-2018

    Date de la soutenance : le 06 / 09 / 2019

    Dédicace

    Je dédie ce mémoire à ma mère et à mes frères, en guise de reconnaissance des souffrances, des moments de bonheur, de malheur, de complicité que nous avons eu à partager et que nous continuerons toujours à partager.

    Remerciements

    Je remercie tout d'abord DIEU, le Tout puissant, clément et miséricordieux de m'avoir accordé ce moment si important de ma vie.

    Mes sincères remerciements vont à mon directeur de mémoire Dr. OUSMANE MARIKO, pour l'encadrement, la formation, le savoir-faire qu'il nous a inculqué au cours des années de cycle universitaire. Ma profonde gratitude va au corps professoral de la faculté des sciences économiques et de gestion. Je remercie précisément les membres du jury pour avoir accepté de porter un regard critique et scientifique sur notre travail. Apprendre quelqu'un est facile et difficile à la fois, de ce fait vous êtes le gage de la prospérité du Mali puisqu'il est dit que le développement d'une nation passe par une bonne éducation de son peuple. C'est pour vous dire que vous êtes une référence pour l'éducation du Mali, un modèle pour le développement du Mali. Et la citation de Jean Jacques Rousseau vient corroborer cette affirmation ; il dit : « on façonne les plantes par la culture et les Hommes par l'éducation ».

    Mes remerciements à mes camarades, amis et collègues.

    Ma reconnaissance et mes remerciements vont enfin à l'endroit de tous ceux et celles qui ont contribué d'une manière quelconque au bon déroulement de ce mémoire.

    Sigles et abréviations

    AFD Agence Français de Développement

    ANPE Agence Nationale Pour l'Emploi

    AGOA Africain Growth Opportunities Act (Loi sur la Croissance et les Opportunités de

    Développement en Afrique)

    API Agence pour la Promotion de l'Industrie

    AMADER Agence Malienne pour le Développement de l'énergie Domestique et de l'Electrification Rurale

    BCEAO Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    BCEM Baromètre de Conjoncture des Entreprises du Mali

    BIM Banque Internationale pour le Mali

    BMCE Banque Marocain du Commerce Extérieur

    BTP Bâtiment et Travaux Publics

    CIES Centre de l'Information Economique et Sociale des Nations Unies

    CDA Centre de Développement du Secteur de l'Agro-Alimentaire

    CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    DNI Direction Nationale de l'Industrie

    DNH Direction Nationale de l'Hydraulique

    EDM Energie Du Mali

    EMOP Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages

    EPAM Enquête Emploi Permanente Auprès des Ménages

    FBCF Formation Brut de Capital Fixe

    FGSP fonds de garantie du secteur privé

    FMI Fond Monétaire International

    FOCAC Forum sur la Coopération entre la Chine et l'Afrique

    HIMO Haute Intensité de Main d'oeuvre

    ICS Intervenants Communautaire Scolaire

    IDE Investissement Direct Etranger

    IDH Indice de Développement Humain

    INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

    INSTAT Institut National des Statistiques

    OPI Organisation Patronale des Industries

    PDES Projet de Développement Economique et Social

    PDI Politique de Développement Industriel

    PIB Produit Intérieur Brut

    PMA Pays les Moins Avancés

    PPP Partenariats Publics Privés

    SEMOS Société d'Exploitation des Mines d'Or de Sadiola

    SITAMA Société Malienne de Transformation de l'Acier au Mali

    SOMIKA Société des Mines d'or de Kalana

    SOMAGEP Société Malienne de Gestion d'Eau Potable SOMAPEP Société Malienne de Production d'Eau Potable

    SOPAM Sogoli Pangueba Mohamed (groupe SOPAM énergie Mali)

    UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

    ZES Zones Economiques Spéciales

    Résumé

    De la théorie Keynésienne aux théories de croissance endogène, l'importance de l'investissement1 (public ou privé) sur la croissance est une évidence pour maints théoriciens comme SOLOW ou encore BARRO. Il s'avère donc nécessaire pour pays de créer des conditions indispensables en vue d'accroitre le niveau de ce dernier pour soutenir la croissance. Cela étant, notre étude analyse le rôle et l'importance de l'investissement sur la croissance et l'emploi dans le secteur industriel malien de 1990 à 2018. En partant de l'hypothèse qu'il existe une relation linéaire entre les trois variables, nous parvenons à l'aide de la méthode à correction d'erreur à montrer qu'il existe une relation positive et significative entre l'investissement (FBCFPUB et IDE) et la valeur ajoutée industriel mais négative et non significative sur l'emploi industriel excepté (FBCFPRIV). Et les résultats obtenus sont plus significatives à long terme.

    Ainsi nos implications en termes de politique économique sont en faveur des mesures visant à stimuler l'impact de l'investissement tant sur la croissance que sur l'emploi dans l'industrie malienne dans le but d'accroitre la part de cette dernière sur le PIB.

    Mots clés : Investissement - croissance industriel - modèle à correction d'erreur

    Abstract

    From Keynesian theory to theories of endogenous growth, the importance of investment (public or private) in growth is obvious to many theorists like SOLOW and BARRO. It is therefore necessary for countries to create the necessary conditions in order to increase the level of the latter to support growth. However, our study analyzes the role and importance of investment on growth and employment in the Malian industrial sector from 1990 to 2018. Assuming that there is a linear relationship between the three variables, we manage to use the error correction method to show that there is a positive and significant relationship between investment (FBCFPUB and IDE) and industrial value added but negative and not significant on industrial employment except (FBCFPRIV). And the results obtained are more significant in the long term.

    Thus, our implications in terms of economic policy are in favor of measures aimed at stimulating the impact of investment both on growth and on employment in the Malian industry with the aim of increasing the latter's share in the GDP.

    Keywords: Investment - industrial growth - error correction model

    1 L'investissement utilisé dans cette étude fait allusion à la formation brute de capital fixe.

    Sommaire

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    SIGLES ET ABREVIATIONS 4

    RESUME 6

    SOMMAIRE 7

    INTRODUCTION 9

    CHAPITRE 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE DE L'INVESTISSEMENT INDUSTRIEL 12

    SECTION 1 : SITUATION DES ACTIONS PUBLIQUES EN FAVEUR DE L'INVESTISSEMENT EN

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE 13

    I. PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE 14

    II. INITIATIVES INTERNATIONALES DE SOUTIEN A L'INVESTISSEMENT PRIVE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 15

    SECTION 2 : ETAT DU PARC INDUSTRIEL ET DE SON INVESTISSEMENT AU MALI 17

    I. GENERALITE 17

    II. INVESTISSEMENT INDUSTRIEL ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI 21

    III. INVESTISSEMENT INDUSTRIEL ET CREATION D'EMPLOI AU MALI 30

    IV. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL (PDI) ET D'EMPLOI AU MALI 32

    CHAPITRE 2 : CONCEPT ET REVUE DE LITTERATURE 36

    SECTION 1 : CONCEPT ET DEFINITION 37

    SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE 40

    I. REVUE THEORIQUE 40

    II. REVUE EMPIRIQUE 47

    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET ANALYSE DES RESULTATS 53

    SECTION 1 : METHODOLOGIE APPLIQUEE 54

    I. MODELE THEORIQUE 54

    II. MODELE EMPIRIQUE 55

    SECTION 2 : INTERPRETATION ET DISCUSSIONS DES RESULTATS EMPIRIQUES 63

    I. INTERPRETATION DES RESULTATS EMPIRIQUES : 63

    II. DISCUSSION DES RESULTATS 67

    CONCLUSION ET IMPLICATIONS 69

    BIBLIOGRAPHIE 71

    ANNEXE : RESULTAT EMPIRIQUE 76

    Liste des tableaux et des figures

    Tableaux

    Tableau 1 : Statuts juridiques des entreprises maliennes de 2009 à 2011

    17

    Tableau 2 : Situation des unités industrielles entre 2015 et 2016

    .17

    Tableau 3 : Chiffre clés de la SOMAGEP -SA

    .30

    Tableau 4 : Budget et réalisation 2017

    30

    Tableau 5 : Répartition des actifs occupés selon la branche d'activité 2007 à 2010

    31

    Tableau 6 : Présentation des sources de donnée

    ..56

    Tableau 7 : Résultat des tests de stationnarité

    .58

    Tableau 8 : Présentation des résultats empiriques

    62

    Figures

    Figure 1 : Evolution du nombre des entreprises industrielles entre 2003 à 2015 18

    Figure 2 : Evolution de la formation brute de capital fixe et du produit intérieur brut entre

    1990 à 2018 ..19

    Figure 3 : IDE entrée nette et PIB entre 1990 à 2017 20

    Figure 4 : Evolution de l'IDE par rapport à la FBCF au Mali 20

    Figure 5 : Evolution de l'investissement total public et privé 21

    Figure 6 : Comparaison PIB IDE FBCF 1990 à 2018 22

    Figure 7 : Répartition de la production d'électricité par centre en2016 .28

    Figure 8 : Evolution du taux d'emploi et du taux d'investissement au Mali ..31

    Introduction

    Depuis le début du XXIème siècle, le Mali enregistre une croissance annuelle moyenne de son PIB de l'ordre de 4,5 % par an la croissance s'est accélérée pour atteindre 7% en 2014, son plus haut niveau depuis 2003 et demeurer robuste en 2015 et 2016 à 6,0% et 5,8% respectivement.

    L'économie malienne s'est montrée résiliente aux menaces persistantes pour la sécurité avec un taux de croissance de 5,3% en 2017. La croissance devrait se modérer à 5% en 2018 et se maintenir à un taux moyen de 4,7% à moyen term (commerce & Mondiale, 2018).

    Lorsque le secteur agricole et le secteur tertiaire comptent tous les deux pour environ 40% du PIB du pays, le secteur secondaire, principalement concentré sur la transformation des produits agricoles, ne représente que près de 20% restants.

    Quant à la contribution de l'investissement à la création de richesse, il se situe selon les années entre 15 et 27 % du PIB, avec une légère tendance à la baisse depuis le début de la décennie 2000. Cet investissement est concentré dans l'extraction de minerai, de fabrication de produits alimentaires et le bâtiment-travaux publics (BTP), l'agriculture n'en recevant qu'une part modeste (PNISA, 2009).

    L'investissement, quelque soit sa forme (de renouvellement, de capacité, ou de productivité), constitue la clé essentielle de l'amélioration des performances économiques. Cependant le Mali ne manque pas de bonnes raisons d'investir parmi lesquelles les potentialités minières et énergétiques du pays sont en partie inexploités, l'accès au marché régional et international est facile puisque situé au coeur de l'Afrique occidentale et partageant ses frontières avec sept autres Etats, le Mali est un lieu privilégié pour explorer le marché régional. En effet tout investissement dans le pays bénéficie d'un véritable marché commun d'environ 73 millions de consommateurs en ce qui concerne l'UMEOA et d'un vaste marché d'environ 220 millions en ce qui concerne les 15 Etats membres de la CEDEAO.

    Les échanges commerciaux entre le Mali et les Etats voisins seront le plus amplifiés par la mise en oeuvre de grands projets de développement des réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux : achèvement de la route transsahélienne reliant Bamako au Sénégal, construction d'axes routiers vers les ports de Nouakchott, Dakar et Conakry, liaison ferroviaire entre le Mali et le Nigeria et enfin la construction de ports fluviaux dans certaines localités maliennes, sénégalaises et mauritaniennes visant à désenclaver le Mali à partir du fleuve Sénégal.

    Outre le contraste entre l'immensité des richesses naturelles de notre pays et la faible capacité de transformation de ces ressources est important comme l'atteste le patron de l'OPI : Cyril

    Outre le marché régional, le Mali dispose d'un accès privilégié au marché international : grâce à son statut des PMA, le pays bénéficie d'une part des avantages de l'AGOA auquel il est éligible depuis 2002 et d'autre part d'un libre accès au marché de l'union européenne en franchise de droits et contingent grâce à l'initiative (tout sauf les armes). Cet accès privilégié au marché international a eu pour conséquence une croissance économique significative du Mali, laquelle se trouve largement au-dessus de la moyenne des Etats de la sous-région.

    Quant à l'initiative privée et les opportunités d'investissement, le Mali est un pays traditionnellement de négoce et de migration. L'esprit d'entreprise de sa population s'est jusqu'ici manifesté dans les domaines du commerce, de l'hôtellerie et de la distribution. Si en terme absolu, l'IDE demeure faible en dépit de l'importance, les IDE en termes relatifs sont supérieurs à la moyenne des Etats de la sous-région. Et les opportunités d'affaires dans les divers secteurs de l'économie sont bien exploitées.

    Les potentialités qu'offre le marché économique malien sont reflétées par la libéralisation du secteur des télécommunications en 2001, laquelle a permis l'émergence d'opérateurs privés dans la téléphonie mobile qui ont tous très largement dépassé leurs prévisions commerciales.

    Nonobstant, le Mali reste un pays enclavé, avec une économie essentiellement rurale et dépendant des aides budgétaires (environ 40% des ressources de l'Etats) OPI, mais qui regorge d'énormes potentialités de développement, notamment dans les filières porteuses et propices à l'émergence d'industrie et peut figurer parmi les nations africaines les plus développées.

    Il est déplorable le fait que le Mali, l'un des plus grands producteurs de coton d'Afrique, continue d'importer des pagnes, des T-shirts, du Bazin ainsi que d'autres produits dérivés du coton, sans compter les centaines de milliards de F CFA versés à l'économie d'autres pays à travers les importations de friperie vestimentaire. A ce propos seulement 2% du coton malien est transformé sur place, comme l'atteste l'organisation patronale des industries du Mali les exportations du Mali sont également constituées à hauteur de 90% par le secteur primaire (l'or, coton-fibre, et les animaux vivants).

    C'est pourquoi, la redynamisation de notre industrie doit être un pilier majeur pour atteindre cet objectif, c'est-à-dire porter sa contribution au PIB à 42% en 2025. Afin d'atteindre un nombre d'entreprise industrielle comparatif à celui des pays comme le Sénégal 3000 unités industrielles voire mieux comme la Côte d'Ivoire 6000 unités industrielles.

    Achkar. Etant donné la situation actuelle de l'industrie malienne jusque-là embryonnaire, cela nous a poussé à poser les questions suivantes :

    ? Quels sont les impacts de l'investissement en termes de croissance économique dans le secteur industriel ?

    ? Quels sont les impacts de l'investissement en termes de création d'emploi dans le secteur industriel ?

    L'objectif général de cette étude est d'analyser le rôle et l'importance de l'investissement sur la croissance dans le secteur industriel au Mali entre 1990 et 2018. Les objectifs spécifiques sont :

    · analyser l'évolution du secteur industriel dans la croissance du PIB malien ;

    · analyser les différentes formes d'investissement au Mali, ainsi que leurs impacts sur l'ensemble des secteurs de l'économie puis en déduire celui de l'industrie précisément ;

    · de voir l'impact de l'évolution de ce dernier sur la croissance de l'emploi.

    Ainsi les hypothèses de notre recherche sont les suivantes :

    ? L'investissement est le levier indispensable à la croissance économique.

    ? L'investissement la principale ressource de la création d'emploi dans les unités industrielles.

    Afin de répondre aux problématiques et à l'objectif général, nous allons adopter la méthode de recherche suivante :

    · Un recueillement de données auprès des institutions et organismes concernées (INSTAT, DNI, API) et une recherche sur internet (Banque Mondiale, Wikipédia, Cairn) des données et documentations indispensables ;

    · Une estimation économétrique par la méthode d'Engle et Granger (1987) pour comparer les résultats obtenus avec les études antérieurs ;

    · Et le questionnement des personnes aptes à apporter des éclaircissements pour mener à bien cette étude.

    Elle sera scindée en trois grands chapitres qui sont les suivants :

    - le premier chapitre est fondée sur une analyse descriptive de la situation de l'investissement industriel malien ;

    - le deuxième chapitre est porté sur l'état de la littérature théorique et empirique de cette recherche ;

    - le troisième chapitre est consacré sur la méthodologie et l'analyse empirique.

    Chapitre 1 : Analyse descriptive de

    l'investissement industriel

    Ce premier chapitre retrace une analyse descriptive de la situation de l'investissement industriel en Afrique subsaharienne en général et du Mali en particulier. La première section décrite la situation de l'investissement en Afrique subsaharienne aussi bien actuelle que future à travers les études empiriques de Banque Africaine pour le Développement (BAD). Dans un premier temps nous avons les bienfaits des partenariats publics et privés pour ensuite mettre en évidence les perspectives de développement à travers les initiatives internationales à l'investissement en Afrique Subsaharienne. Et la deuxième section retrace l'état de lieu du tissu industriel et de son investissement au malien. On peut y constater à travers des tableaux et des courbes l'évolution des différents agrégats qui influent sur la relation entre l'investissement, la croissance et la création d'emploi.

    Section 1 : Situation des actions publiques en faveur de l'investissement en Afrique Subsaharienne

    La création d'une entreprise ou d'une installation nouvelle nécessite un investissement et génère des postes de travail supplémentaires. Le nombre d'emplois créés dépend du montant de l'investissement réalisé et du secteur d'activité. Aux effets directs, constatés au niveau de l'unité de production, s'ajoutent des effets indirects plus difficiles à apprécier, dûs aux interdépendances au sein de l'économie (Jean-Claude Dutailly 1983 pp.3-14).

    Ce qui sous-entend qu'en Afrique Subsaharienne, l'investissement aussi bien public que privé reste un levier indispensable à la relance de la croissance économique et à la création d'emploi surtout au Mali. Pourtant les études empiriques récentes (précisément celle de la BAD) montrent qu'en Afrique subsaharienne, le secteur privé investit moins que dans les pays à niveau de développement comparable. Ce faible niveau de l'investissement privé freine la productivité du travail, pèse sur la croissance des salaires réels et le revenu des ménages et entrave les efforts de la région pour améliorer la situation sociale. Consciente des effets positifs d'une hausse de l'investissement, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne ont donc lancé de vastes programmes d'investissements publics pour combler des déficits d'infrastructures importants d'une part et d'autre part le déficit de compétence en espérant catalyser l'investissement privé.

    Quoi qu'il en soit, en raison du faible degré de développement financier, des déficits d'infrastructure importants, et de la rareté des ressources aussi bien humaines que naturelles en Afrique subsaharienne, mais aussi des difficultés à accéder aux financements extérieurs (ou à assurer le service de la dette en résultant), l'éviction de l'investissement privé par l'investissement public est un risque réel.

    Pour ce faire le Mali comme les autres pays d'Afrique subsaharienne, participent à des initiatives en faveur de l'investissement étranger telles que le Pacte du G-20 avec l'Afrique (coordination des efforts pour faciliter l'investissement privé et améliorer l'offre d'infrastructures) et la nouvelle Route de la soie chinoise (signé en juillet 2019 avec le Mali), qui doivent aider la région à mieux s'intégrer dans les chaînes de valeur mondiales. Ces initiatives visent à stimuler l'investissement privé et public en améliorant l'environnement économique et l'offre de financements. Les ressources pour investir seraient ainsi plus disponibles et mieux réparties, ce qui pourrait améliorer les perspectives de croissance à moyen terme, et améliorer les niveaux de vie des pays bénéficiaires en passant par la création de nombreux emploi. Il serait donc souhaitable que le Mali promeuve d'autres modes de

    financement des investissements, notamment le développement des systèmes financiers, la conclusion de PPP et la mobilisation accrue des recettes fiscales.

    Outre ces mesures, d'autres leviers pourraient être actionnés pour dynamiser l'investissement privé notamment : l'IDE, les ZES et des initiatives mondiales. Ces possibilités sont examinées ci-après.

    I. Partenariat public-privé

    Théoriquement, les PPP pourraient contribuer à améliorer la qualité des infrastructures essentielles en Afrique subsaharienne, apporter au secteur privé l'expertise requise pour accroître l'efficience des infrastructures et atténuer certaines des contraintes financières pesant sur l'investissement.

    Dans la pratique, toutefois, l'expérience internationale ne semble pas démontrer que les PPP sont un moyen plus efficient de financer les infrastructures que les marchés publics. Qui plus est, ils sont basés sur des dispositifs complexes dont les risques budgétaires sont difficiles à évaluer (FMI, 2015). Les PPP supposent l'adoption de cadres institutionnels et juridiques permettant de quantifier, d'évaluer et de maîtriser les risques associés aux projets de grande envergure et complexes, susceptibles d'engendrer un passif éventuel et des risques budgétaires considérables. Les PPP devraient donc être examinés avec attention.

    L'Afrique subsaharienne est la région où le ratio moyen de la valeur des PPP/PIB est le plus élevé du monde. Depuis 2000, il est de 1,4 %, contre 1 % du PIB en moyenne ailleurs, et reflète les besoins substantiels en infrastructures. La répartition des PPP en Afrique subsaharienne n'est pas uniforme. Mesurés par le ratio moyen projets PPP/PIB sur la période 2000-2016, ces projets revêtent une grande importance dans les pays pauvres en ressources.

    Depuis 2000, ces projets ont représenté en moyenne 21/4 % du PIB dans ces pays, 13/4 % du PIB dans les pays riches en ressources hors pétrole dont le Mali.

    Les PPP sont des instruments précieux pour le financement des investissements et donc à la création de nombreux emplois, mais, en l'absence de compétences et de cadres institutionnels appropriés, ils ne sont pas sans risques pour les budgets. Il serait donc judicieux de mettre en place une formation de qualité adéquat et aussi la création d'institutions appropriés pour profiter pleinement les PPP.

    II. Initiatives internationales de soutien à l'investissement privé en Afrique

    subsaharienne

    Diverses initiatives internationales visent à soutenir l'investissement privé en Afrique subsaharienne, notamment la nouvelle Route de la soie et le Pacte du G-20 avec l'Afrique.

    L'initiative chinoise présentée en 2013 pour lancer la Ceinture économique terrestre et son corollaire maritime du XXIe siècle est un cadre destiné à relier la Chine avec l'Asie du Sud, l'Asie centrale, l'Asie de l'Ouest, l'Europe et l'Afrique par le biais du commerce, des infrastructures, de l'investissement et de la finance.

    L'objectif est de construire un pont terrestre en créant cinq grands couloirs économiques et des axes de transport maritime reliant de grands ports. Les financements nécessaires à ce projet, dont le coût pourrait totaliser 1 000 milliards de dollars sur 10 ans (essentiellement pour le développement des infrastructures), seraient levés en Chine. En 6 ans seulement, 131 pays (dont 39 pays africains), la Chine entend à travers cette initiative, envisager la connexion et la coordination de la politique du développement, d'investissements, de commerce et d'échanges humains. Ainsi cette nouvelle route de soie est une route d'opportunité. Face aux défis de la décroissance économique mondiale, le volume d'investissement directs des entreprises chinoises dans ces pays s'élève à 90 milliards de dollars, 87 parcs industriels ont été installés dans ces pays, créant 300 000 emplois. Ce sont des éléments réels et solides qui contribuent à la croissance économique des pays concernés.

    Il convient aussi de noter qu'en 2015, lors du dernier Forum sur la coopération entre la Chine et l'Afrique (FOCAC), soit deux ans après le lancement de la nouvelle Route de la soie, la Chine a plus que doublé ses engagements 60 milliards de dollars pour financer des projets et fournir une assistance technique afin de soutenir le développement africain.

    Aujourd'hui, face à la loi de la jungle, les pays participants préconisent plus que jamais la paix, l'indépendance, l'égalité et le respect. Selon confucius : "l'harmonie est primordiale". "Une seule fleur ne fait pas le printemps, cent fleurs en plein épanouissement apportent le printemps." De par notre expérience, le développement est impossible sous la domination, encore moins dans l'instabilité. "Un arbre ne fait pas la forêt."

    En profitant de la relation historique datant de plus de 60 ans tout en profitant de la nouvelle route de soie, le Mali continuera de bénéficier l'accompagnement indéfectible de la Chine aussi bien sur le plan développement économique que social, avec des projets stratégiques d'infrastructure comme dans le passé mais aussi à réfléchir à de nouveaux mécanismes de

    coopération, celle de la coopération gagnant-gagnant. Ainsi, les entreprises devront être mobilisées, les politiques préférentielles adaptées sur mesure devront être préparées.

    Initiative internationale destinée à promouvoir l'investissement privé dans la région subsaharienne nommée le Pacte avec l'Afrique qui pourrait redynamiser les flux d'IDE. Il a été lancé au début de 2017 et prévoit la coopération du G-20, de la Banque africaine de développement, du FMI, de la Banque mondiale et de divers pays. Il vise plus particulièrement à coordonner les efforts des participants pour faciliter les projets en faveur de l'investissement privé (FMI, Banque africaine de développement et Banque mondiale, 2017).

    Avec l'appui du FMI et de la Banque mondiale, le G-20 met en place un mécanisme de suivi du Pacte avec l'Afrique pour en garantir la continuité et la cohérence, mais aussi pour lancer des processus d'analyse comparative et d'apprentissage par les pairs.

    De manière générale, le mécanisme de suivi servira à évaluer les progrès réalisés par rapport aux engagements pris au titre des trois piliers du Pacte :

    ? cadre macroéconomique (préservation de la stabilité macroéconomique et investissements suffisants dans les infrastructures),

    ? cadre économique (moyen d'accroître l'attractivité des pays pour les investisseurs privés).

    ? cadre financier (augmentation de l'offre de financements disponibles, à moindres coûts et à moindres risques).

    En résumé, il est possible de progresser dans plusieurs domaines de la gestion de l'investissement public au Mali, et cela augmenterait l'efficience de ce dernier. On pourrait y parvenir en renforçant la programmation et la sélection des PPP, la crédibilité de la gestion pluriannuelle, l'efficacité de l'évaluation et de la sélection des projets, le suivi de leur mise en oeuvre et l'enregistrement des infrastructures. Le renforcement des institutions pourrait aussi concourir à améliorer l'efficience de l'investissement public en Afrique subsaharienne. Plus précisément, une hausse de 10 % de l'indice du contrôle de la corruption ou de celui de la qualité réglementaire serait susceptible d'entraîner une réduction d'environ 12 % de l'écart d'efficience dans les pays d'Afrique subsaharienne (pour des résultats plus détaillés, (voir Barhoumi et al). Au Mali, l'amélioration de l'efficience de l'investissement public est une priorité, car le pays a encore des besoins substantiels en matière d'infrastructures et ne disposent que d'un espace budgétaire limité. Outre l'insuffisance des infrastructures, on estime généralement que celles qui existent sont de qualité relativement faible. Ainsi, la qualité de l'offre d'électricité, des routes et du réseau ferré est moins bien notée que celle des pays

    comparables. L'efficience de l'investissement public a des conséquences importantes non seulement sur la croissance économique mais surtout sur la croissance du taux d'emploi à travers la formation adéquate. Comme nous allons le démontrer dans la suite de cette recherche, l'existence d'une corrélation entre l'investissement public, privé et la croissance économique mais également une corrélation entre l'investissement et la création d'emploi.

    Section 2 : Etat du parc industriel et de son investissement au Mali

    I. Généralité

    Le recensement industriel réalisé en 2015 dénombre 829 entreprises industrielles dont 765 en activité. La plupart, 52,69 %, sont installées dans le district de Bamako. Les entreprises industrielles employaient 30438 personnes selon le dernier rapport corrigé en 2015, contre 13127 personnes en 2002. La valeur ajoutée créée par le secteur industriel s'est élevée à 398,06 milliards de F CFA en 2010 ; 442,31 milliards en 2011 ; 1 289,09 milliards en 2012 ; 1 465,64 en 2013 et 782,48 milliards en 2014. Le taux d'accroissement annuel moyen a été de 11,11 % en 2011, 191,44 % en 2012, 13,69 % en 2013 et - 46,61 % en 2014. Il s'agit essentiellement d'industrie de transformation de la production agricole : biscuiterie, pâtes alimentaires, confiserie, conserverie, brasserie, boulangerie, huilerie, sucrerie, laiterie, usine textile et de tabac. La plus grande partie de la population travaille dans le secteur informel.

    Tableau 1 : Statuts juridiques des entreprises maliennes de 2009 à 2011

    Forme juridique

    2009

    2010

    2011

    Commerce général

    792

    2195

    2546

    Commerce Import-Export

    80

    184

    184

    Autres formes d'entreprise individuelle

    157

    356

    314

    Groupement d'Intérêt Général

    110

    341

    229

    Société à Responsabilité Limitée

    535

    1474

    1818

    Société Anonyme

    44

    131

    132

    Total

    1718

    4681

    5223

     

    Source : API

    Tableau 2 : Situation des unités industrielles entre 2015 et 2016

    Situation en 2016

    Nombre d'entreprises

    %

    A l'arrêt

    21

    2,16

    En activité

    878

    90,14

    Fermée

    71

    7,29

    Liquidée

    4

    0,41

    Totale

    974

    100

     

    Source : Rapport d'activité annuel DNI 2016

    Figure 1 : Evolution du nombre des entreprises industrielles de 2003-2015

    829

    1000

     
     

    Nombre d'entreprises industrielles

     
     
     
     
     
     
     

     

    343

     

    517

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    243

    0

    2003 2006 2010 2015

    Source : Rapport des recensements industriels 2015

    A. L'investissement intérieur

    Il est mesuré à travers la formation brute de capital fixe a beaucoup évolué sur la période 20002017. Il est passé de 521 million $ US en 2000 à 3 146 million $ US en 2017. Au Mali, la FBCF publique est estimée en comptabilité nationale comme une dérivée de la dépense d'investissement inscrite au budget de l'Etat, corrigée des dépenses ne concourant pas à la formation d'actifs durables.

    Figure 2 : Evolution de la formation Brute de Capital Fixe et du produit intérieur brut du Mali 1990-2018 (FCFA)

    100000 80000 60000 40000 20000

    0

     

    2000 1500 1000 500 0

     

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

    PIB (FCFA) FBCF ( FCFA)

    Source : perspective monde (Banque Mondiale)

    Cette courbe de la FBCF du Mali sur la période 1990-2017 apparait croissante et continue de 521 millions $ US à 3 146 millions $ US. Cependant en 2012 il marque une chute due à la crise politique et sécuritaire du pays.

    Nous pouvons constater à travers cette figure qu'il existe une forte dépendance entre le PIB et de la FBCF au Mali entre la période d'étude.

    L'étude sur 27 ans de l'effort d'investissement public (FCBF public) du Mali fait ressortir les tendances suivantes : la part de l'investissement public dans le PIB est en baisse constante sur la période ; elle est très volatile, avec un écart moyen de 1.7 % de PIB d'une année sur l'autre et, depuis 2011, le Mali décroche de l'UEMOA. Au final, le retard pris par le Mali sur la moyenne de l'UEMOA atteint 4 % de PIB en 2015. Ces tendances peuvent s'expliquer par une progression du PIB assez forte sur la période considérée (4.6 % en moyenne annuelle) qui ne s'est pas accompagné d'une croissance équivalente de l'investissement public, la forte vulnérabilité de l'investissement public à la volatilité des financements extérieurs, et l'effet des chocs macroéconomiques et géopolitiques, en particulier celui de 2012 (Guide d'investissement au Mali).

    B. L'Investissement Direct Etranger (IDE) au Mali

    Les pays les moins avancés (PMA) qui cherchent à réaliser pleinement leur potentiel de croissance économique et de développement sont confrontés à de nombreux obstacles.

    La faiblesse de l'investissement, y compris de l'investissement direct étranger (IDE), constitue à cet égard un problème majeur pour ces pays.

    Source : Perspective monde

    Dans le secteur bancaire, les capitaux marocains sont très engagés et se sont renforcés dans ces dernières années à travers la BIM (groupe Attijariwafa Bank), la BOA-Mali (BMCE Bank) et la banque Atlantique Mali.

    Les secteurs du BTP, de l'industrie de transformation et de la distribution attire des capitaux chinois sans qu'il soit toutefois possible d'identifier les montants de manière précise.

    Figure 3 : IDE entrée nette (FCFA) et PIB (FCFA) entre 1990-2017

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

    100000 80000 60000 40000 20000

    0

    Titre du graphique

    5000 4000 3000 2000 1000 0

     
     

    PIB (FCFA) IDE (FCFA)

    Source : Perspective monde (Banque Mondiale)

    Les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté à partir des années 2000 tant en termes de flux que de stock et ont évolué en fonction de l'ouverture du pays aux échanges commerciaux et des performances du secteur privé.

    Sur la période 2000-2017 on enregistre une moyenne annuelle de 250 887 332 $ US. Le stock d'IDE s'est élevé à 3 325 milliards $US en 2013 contre 8 279 $US pour la Cote d'Ivoire et 5 031 $US pour le Niger. Cette croissance s'explique par l'augmentation des exportations d'or et de coton ayant contribué pour 81% aux recettes dans les années 2000.

    Pourtant les performances du secteur des IDE demeurent encore freinées par un manque de développement du milieu des affaires délimitant à certaines activités commerciales.

    Figure 4 : Evolution de l'IDE par rapport à la FBCF au Mali

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

    2 500

    2 000

    1 500

    1 000

    500

    0

    -500

    IDE (FCFA) FBCF (FCFA)

    Figure 5 : Evolution de l'investissement Total, Public et Privé

    20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

     
     

    2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

     

    Investissement public Investissement privé Investissement total

    Source : Perspective monde (Banque Mondiale)

    II. Investissement industriel et la croissance économique au Mali

    La contribution du secteur secondaire dans le PIB demeure minoritaire, représentant 22.37% du PIB en 2014. Elle a toutefois été croissante depuis les années 2000, avec un taux moyen ayant augmenté de 4.4 % annuellement sur la période 1999-2013. Ses performances sont attribuées à la branche "Autres activités industrielles", qui contient la sous branche "métallurgie et fonderie" reste prépondérante. Elle représente près de 39% de la valeur ajoutée du secteur dont 25% pour la sous branche "métallurgie et fonderie" (Production d'or). Cette dernière branche est celle qui a connu la plus grande progression en lien avec l'essor de la production d'or. En effet, de 16% du PIB du secteur secondaire en 1999, elle est remontée à environ 39% de celui-ci en 2006 (production record d'or) pour ensuite se stabiliser à 27% sur le reste de la période.

    La branche BTP occupe aussi une place importante dans l'économie malienne. Elle représente en moyenne 31% du PIB du secteur secondaire. L'essor de cette branche est à mettre en rapport avec les grands travaux de construction entrepris par l'Etat au cours de ces dernières décennies jusqu'en 2011 avec en moyenne 33% du PIB du secteur. Sur les deux dernières années, le poids du BTP tombe en moyenne à 20% soit une perte de plus 10 points de pourcentage en relation avec l'arrêt ou la suspension de la plupart des travaux publics à la suite de la crise de 2012.

    La part de la branche Industries agroalimentaires est restée stable dans le secteur secondaire et ressort en moyenne à 17% de la valeur ajoutée total du secteur.

    Quant au secteur textile, sa part reste faible (10% en 2012 taux le plus élevé depuis 2000) mais en progression parallèle avec l'évolution de la filière coton depuis la libéralisation du secteur en 2002 et la croissance de la demande des entreprises chinoises.

    Cependant l'économie malienne est dominée par le secteur informel. Ce secteur regroupe les entreprises appartenant à des ménages. Ces entreprises ne constituent pas des entités juridiques distinctes et indépendantes des membres du ménage à qui elles appartiennent. De manière pratique, le secteur informel est composé d'unités de production qui ne produisent pas de documents comptables et/ou ne disposent pas d'un numéro d'enregistrement (statistique, fiscal ou registre de commerce).

    Le secteur informel contribue pour près de 55% du PIB. Hors secteur primaire, il ne représente que 22% du PIB.

    Par secteur, l'informel représente près de 98% du secteur primaire et 66% du secteur tertiaire. Son poids dans le secteur secondaire reste relativement plus faible que dans les autres secteurs avec seulement 22% INSTAT 2015.

    Les investissements des sociétés minières étant la principale source d'investissements étrangers au Mali, ce ralentissement se traduit par une chute des investissements directs étrangers au Mali. Ceux-ci sont tombés à 308 millions de dollars en 2013, soit une chute de plus de moitié depuis un pic à 650 millions de dollars en 2009. A titre de comparaison, les fonds d'aide au développement versés au Mali représentaient 1,4 milliards de dollars en 2013. Ces investissements étrangers sont accompagnés de transfert de capital et de technologies qui bénéficient au pays par-delà leur valeur monétaire en renforçant la productivité de son économie sur le long terme.

    Figure 4 : Comparaison PIB, IDE et FBCF au Mali de 1990 à 2018

    14

    000

    000

    000

    000,00

    12

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    000

    000

    000,00

    10

    000

    000

    000

    000,00

    8

    000

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    000

    000,00

    6

    000

    000

    000

    000,00

    4

    000

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    000

    000,00

    2

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    000,00

     
     
     
     

    0,00

     

    FBCF (FCFA) IDE (FBCF) PIB Réel (FCFA)

    Source : Perspective Monde (Banque Mondiale)

    Ici on peut constater qu'il existe une corrélation assez forte entre la croissance et l'investissement. Bien que d'autres facteurs jouent un rôle crucial à l'accroissement du PIB telle que la consommation, mais une baisse de l'investissement peut entrainer une baisse de la

    croissance par le biais de la vétusté des capitaux existants. Par exemple entre 2001 le taux d'investissement n'a pas eu assez d'impact sur la croissance du PIB qui a atteint son taux le plus élevé depuis 20ans, mais cette augmentation du P113 est due à la consommation finale à l'approche de la Can 2002. Par contre, un ralentissement de 11.5% des investissements total à entrainer une récession de (-0.8%) du P113, phénomène dû à la crise multidimensionnelle de 2012.

    1. Situation de l'activité extractive

    Moteur de croissance pour l'économie malienne. L'activité extractive est une source essentielle de revenus pour l'Etat Malien. Elle contribue à la création de valeurs à travers les exportations et l'emploi. Elle est aussi accompagnée d'un transfert de capital et de technologie vers le Mali. La demande et l'investissement qu'elle génère crée un effet multiplicateur positif (mais limité) dans l'économie locale qui s'ajoute aux initiatives de développement communautaire que les sociétés minières financent. La présence d'une mine industrielle dans les environs d'un village stimule l'activité économique locale. Le niveau d'intensité lumineuse des villages à proximité des mines (intensité lumineuse capturée par satellite et corrélée au niveau de développement économique) suggère que ces villages se développent plus vite que les autres communautés rurales. L'indice de développement communautaire produit par l'ODHD confirme cette tendance et montre un net avantage de développement pour les villages avoisinant les mines industrielles.

    L'activité minière stimule ainsi le développement régional et permet de désenclaver les communes où elle prend place.

    La crise politique et sécuritaire de 2012 a montré que l'orpaillage aussi avait une forte importance pour l'économie malienne en tant que sources de travail et de revenus, fournissant à nombre de maliens une activité alors que nombre de secteurs économiques étaient durement touchés. A travers ses investissements et sa consommation, l'activité minière est un moteur du développement économique régional.

    Les mines industrielles en production sont opérées par huit sociétés venant de sept pays différents : le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Grande Bretagne et l'Allemagne. La société, Wassoul'Or, seule société qui appartient à un privé malien et l'Etat malien. L'Etat détient 20% du capital social dans toutes les autres à l'exception de la SEMOS S.A dans laquelle sa participation s'élève à 18%.

    1.1. L'activité d'extractive et la croissance

    L'impact de l'activité minière sur le reste de l'économie n'est pas seulement une question de revenus fiscaux et de dépense des salaires mais dépend aussi de l'intégration du secteur minier avec les autres secteurs de l'économie, en amont et en aval. En plus de ces relations directes entre entreprises et fournisseurs ou sous-traitants, l'activité minière contribue à l'agrandissement et à la création de villages en générant mouvements de population et nouvelles activités économiques. Le Mali est devenue le troisième producteur d'or en Afrique (derrière l'Afrique du Sud et le Ghana) avec une production de 63 tonnes en 2002, production qui a doublé entre 2000 et 2002. En 2006, la production était de 61,3 tonnes. Entre 1997 et 2005, la production d'or a rapporté au Mali plus de 600 milliards de francs CFA. L'or est la première exportation avec 394,4 milliards de francs CFA en 2006. L'or représente 15 % du PIB et 70 % des recettes d'exportation. De nouvelles mines d'or devraient être ouvertes en 2009 : Kara koto (région de Kayes), Syama et Kodaira (région de Sikasso). En 2014, le secteur minier représentait près de 6% du produit intérieur brut (PIB), soit 345 milliards de FCFA. La vaste majorité (plus de 90%) de cette contribution vient de l'activité aurifère.

    D'après des estimations avancées lors du forum sur l'orpaillage en septembre 2014, la production aurifère artisanale représentait presque 15% de la contribution du secteur minier au PIB en 2012. Cela implique que l'orpaillage représenterait un peu plus de 1% du PIB.

    Au cours de la dernière décennie, la valeur ajoutée produite par le secteur minier a augmenté de 244 milliards de FCFA en 2006 à 345 milliards de FCFA en 2014, avec un pic à 422 milliards de FCFA en 2012 grâce à un prix de l'or particulièrement fort sur les cours internationaux. La chute de la contribution du secteur minier au PIB en 2010 est liée à un ralentissement de la production dans les mines vieillissantes de Yatéla et Sadiola qui s'approchent de la fermeture. L'ouverture des mines de Syama et de Gounkoto ont permis depuis à la production aurifère de croitre à nouveau.

    La valeur ajoutée du secteur minier a cru de 43% sur dix ans alors que le PIB du pays a cru de 85% pendant la même période. Le PIB du pays augmentant plus vite que la valeur ajoutée du secteur minier, la contribution du secteur a diminué de manière non linéaire de 7,5% en 2006 à 5.8% en 2014, même si sa contribution en valeur absolue a augmenté.

    Si la production d'or représentait moins de 6% du produit intérieur brut en 2014, elle compte pour presque un quart du revenu de l'Etat (275 milliards de francs CFA) et 66% des exportations du pays. Les statistiques provisoires de la Cellule de Planification et de Statistique du Ministère des Mines montrent une stabilisation de la production aurifère autour de 50 tonnes entre 2012 et 2014. Le Mali est le troisième producteur aurifère africain et le treizième producteur mondial.

    En 2002, l'homme d'affaires et entrepreneur Aliou Diallo a fondé "WASSOUL'OR SA" et ouvert, en 2012, la première mine d'or industrielle au Mali à capitaux essentiellement nationaux. S'engageant pour le respect de l'environnement, Aliou Diallo prohibe l'utilisation du cyanure pour l'eau dans le traitement du minerai. En parallèle à l'activité de Wassoul'Or, il développe un programme de lutte contre le chômage et la pauvreté et de développement local en faveur des populations. Cette initiative comprend la construction d'une mosquée, de salles de classes, retenue d'eau et d'un dispensaire.

    Un modèle économique s'intéressant aux inputs et outputs des mines industrielles du Mali montre que la richesse créée pour l'économie malienne de l'activité minière était équivalent à une fois et demie la valeur de l'or produit. Cela signifie que pour chaque franc d'or produit par les mines industrielles maliennes, l'équivalent de 1,50 francs de richesse est créé au Mali.

    A titre de comparaison, pour chaque dollar de coton produit, la valeur ajoutée pour l'économie malienne est estimée à 2,28 francs, et pour chaque franc de produit agricole, 1,94 francs. Le modèle s'intéresse aux dépenses des mines industrielles et aux activités économiques créées par ces dépenses. Il suggère que l'équivalent de 20% de la valeur de l'or produit était consommé lors de la production pour acheter du pétrole et 8% pour acheter des manufactures produites localement. Le modèle s'intéresse aussi à l'utilisation de l'or produit. Il montre que 94% de l'or produit était directement exporté. Bien que ces résultats soient hautement imprécis, ils suggèrent que l'impact économique indirect du secteur minier industriel est relativement limité comparé à d'autres secteurs économiques.

    Les mines industrielles consomment de large quantité de fuel, de produits chimiques, de matériel, de pièces de rechange et de services divers et variés. Elles contractent des sous-traitants pour de nombreuses activités, allant de l'extraction et le transport de minerai, à la production d'électricité, la restauration et la sécurité. Faute d'une capacité locale pour produire ces biens et ces services, les sociétés minières ne peuvent s'approvisionner localement que de manière très limitée. Elles doivent apporter la majorité de ces biens et ces services de Bamako ou les importer de l'étranger. Le carburant est généralement fourni par des sociétés maliennes, ainsi qu'une partie des pièces mécaniques et des composants électriques et électroniques.

    1.2. L'activité d'exploitation de carrière et la croissance

    Par ailleurs il existe bien d'autres activités minières comme l'exploitation de carrière. Ces carrières contiennent du calcaire, du marbre, de la dolomie, de la dolérite, du granite, du grès, du schiste, du gravier, du sable, de l'argile et de l'Alhor. Seuls le calcaire, la dolomie, le marbre et la dolérite sont exploités industriellement. Les autres matériaux sont exploités artisanalement.

    Six carrières industrielles sont en opération au Mali. STONES exploite le marbre de Sélinkégni dans la zone de Bafoulabe. Une carrière de dolomie est exploitée dans la région de Bafoulabe, comme amendement de sol.

    Trois carrières produisent de la dolérite aux alentours de Bamako (Nord de Kati, et Mountougoula). WACEM (West African Cement) exploite un gisement de calcaire à Gangontéry et dispose d'une unité de broyage et d'une usine de ciment. WACEM (Diamond Cement) a produit 600.000 tonnes de ciment en 2014 et compte produire 750.000 tonnes en 2015. En plus de la création d'emplois et de valeur ajoutée, l'implantation d'une cimenterie a permis une baisse du prix du ciment sur le marché local (de 125.000 FCFA/tonne à 80.000 FCFA/tonne) et une diminution des importations de ciment.

    1.3. L'extraction artisanale et la croissance

    Les mines artisanales au Mali produisent en moyenne quatre tonnes d'or par an selon les informations de la BECAO. Ce chiffre sous-estime probablement la réalité. Si les exportations des mines industrielles sont enregistrées dans leur quasi-totalité par les statistiques officielles, une partie significative de l'or produit de manière artisanale y échappe probablement.

    L'activité minière artisanale a aidé à combattre au Mali une pauvreté rurale croissante. Cette pauvreté a été exacerbée par de nombreuses sècheresses et par la crise politique et économique de 2012. L'orpaillage, en particulier, a été décrit, lors du forum sur l'orpaillage tenu à Bamako en septembre 2014, comme un sous-secteur vital de l'économie permettant de faire vivre près de deux millions de personnes.

    1.4. Les recettes fiscales de l'activité extractive

    Les recettes fiscales tirées de l'activité minière ont cru de 13% annuellement en moyenne de 2006 à 2014.

    En dépit d'une chute de la production minière et des investissements miniers depuis la crise de 2012, la contribution du secteur minier s'est maintenue à plus de 25% du budget malien, atteignant 275 milliards de francs CFA en 2014.La rente minière a fait rentrer presque 1.200 milliard de francs CFA dans les caisses de l'Etat au cours des cinq dernières années, sous forme d'impôts (62%), droits de douane (18%) et de dividendes, de taxe ad valorem et de redevances superficiaires (21%).

    L'Etat malien détient entre 18 et 20% de parts dans chaque projet aurifère sur son territoire. Il est un partenaire silencieux dans la gestion des mines et se contente de recevoir les dividendes

    correspondants. Ces dividendes représentaient sous forme de taxes domaniales 22% des recettes de l'Etat en 2012.

    La patente est la principale taxe allant de la mine aux collectivités locales. La Commune est censée recevoir 60% de cette patente, le Cercle 25% et la Région 15%. Cette taxe transite par le budget central de l'Etat et le Trésor Public, et il est difficile d'évaluer exactement la valeur des patentes effectivement transférée aux différents niveaux de gestion territoriale. La patente ne commence à être payée par la société minière que cinq ans après le début de la production. L'apport de l'activité minière artisanale au budget de l'Etat reste inexistant. Les autorités traditionnelles et les maires soulèvent des impôts sur l'accès aux sites miniers. Par exemple, le coût de l'accès à un site d'orpaillage est compris dans le code minier entre 10.000 et 12.500 francs CFA en fonction de la qualité du minerai exploité. A cela peut aussi s'ajouter le prélèvement d'une partie de la production. Le coût d'une carte d'orpaillage est fixé entre 2.500 et 10.000 francs CFA.

    2. L'activité de fabrication

    Sur les 878 entreprises industrielles au Mali, 753 entreprises appartiennent à l'activité de fabrication soit 80.7% en 2015 des emplois permanents dans l'ensemble des emplois créent par le secteur industriel avec une contribution au PIB de 15.3% en 2011 et 14% en 2015. Et en termes de valeur ajoutée, cette section a contribué à hauteur de 379 milliards de F CFA en moyenne entre 2010 et 2014 contre un investissement de 82 504 millions de F CFA en moyenne de la même période selon le dernier recensement industriel 2015. Quant à sa contribution au budget de l'Etat malien, la section `'activité de fabrication» a payé 18 926 millions de F CFA à titre d'impôts et taxes en moyenne entre 2010 et 2014. Il regroupe les entreprises agro-industrie du Mali permettant la transformation des matières premières issues de l'agriculture, de la pêche et de la foresterie.

    L'agro-industrie est l'un des plus grands secteurs économiques du Mali. Il réunit toutes les entreprises qui touchent à l'alimentation ainsi qu'à l'agro-industrie. Cependant les branches les plus importantes sont : la fabrication produit alimentaires, édition ; imprimerie et reproduction d'enregistrements ; fabrication de produits chimiques. Au total ces (03) branches représentent 84.1% des entreprises de la section `' Activités de fabrication `'.

    Par ailleurs cette section attire d'ample projet d'investissement notamment dans le domaine d'agro-industrie qui sont en cour de réalisation parmi lesquels :

    ? Une unité industrielle d'extraction, de raffinage et de production d'huile de riz prévoyait un investissement de 7 000 millions.

    ? Une unité Agro-industrielle de transformation pour la commercialisation du sésame SITAMA.

    Pour les projets d'investissement déjà réalisés récemment (2015-2016) nous avons :

    ? Une unité Agropole de Kamalé-projet ICS par SCS international a récemment fait un investissement de 7 383 millions dans la filière mangue. La mangue étant le premier fruit d'exportation du Mali avec une production potentielle d'environ 575 00 tonnes, dont 200 000 tonnes pouvant être commercialisées ou transformées. En 2016, il a été exporté 40 457 tonnes de mangues fraiches. Le chiffre d'affaires de la filière en 2016, s'est élevé à environ 15 milliards de F CFA, dont 11 milliards pour l'exportation de la mangue fraiche.

    3. Section production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau

    La consommation énergétique provient en grande partie (81 %) du bois et du charbon de bois, largement devant les produits pétroliers (16 %) et l'électricité (3 %). Cette surconsommation des produits du bois (6 millions de tonnes en 2002) crée une pression trop forte sur les forêts et accélère la désertification.

    En 2015, le taux d'accès à l'électricité est de 55 % en zone urbaine et de 15 % dans les zones rurales. Pour favoriser l'électrification des zones rurales, le ministère de l'énergie et des mines a créé l'Agence malienne pour le développement de l'énergie domestique et de l'électrification rurale (AMADER).

    D'importantes coupures d'électricité continuent d'avoir lieu dans les mois de mai et juin, quand les barrages n'ont pas recueilli assez d'eau.

    Plusieurs villes ainsi que la capitale sont privées de courant plusieurs heures par jour. Cela est particulièrement dommageable pour les industries et les services.

    Production brute totale + achats :

    1 905 232,44

    20%

    11%

    7%

    62%

    production centre isolés Achat

    production thermique production hydraulique

    Figure 5 : Répartition de la production d'électricité par centre en 2016

    Les potentiels énergétiques : Ressources hydrauliques :

    · Puissance totale de sites identifiés : 1150 MW ;

    · Sites aménagés : 31 % du potentiel national (Félou 60 MW, Sotuba 5,2 MW, Sélingué 44 MW, et Manantali 200 MW). Ressources solaires et éoliennes :

    · 5 à 7 kWh/m2/jour de rayonnement solaire bien reparti sur le territoire national disponible pendant plus de 300 jours par an.

    · 3 à 7 m/s en moyenne annuelle dans les zones sahéliennes et sahariennes du pays.

    Source : EDM-SA, Rapport annuel d'activités 2016

    En réalité comme le secteur de l'énergie, le secteur de l'eau est l'un des secteurs clés du développement. Afin de satisfaire le besoin de la population en eau potable, le gouvernement a mise en place plusieurs programmes parmi lesquels : le Programme d'Urgence Sociales d'accès à l'Eau Potable (PUS-AEP). Ledit programme est exécuté par les deux (02) structures : SOMAGEP-SA et SOMAPEP-SA.

    Depuis son exécution, il a été opéré une extension du périmètre de concession de la SOMAPEP-SA, à tous les chefs-lieux de cercle, les localités frontières et autres centres spécifiques, portant la taille du périmètre de 18 centres en 2016, à 74 centres en 2017.

    Par ailleurs le nombre de villages/sites dépourvus de point d'eau potable (abstraction faite des hameaux et quartiers éloignés) a été réduit de 2226 à l'issus de l'inventaire de 2003 à 1269 au 31 décembre 2017.

    Tableau 3 : Chiffres clés de la SOMAGEP-SA

    Réalisations

    2016

    2017

    Production Eau en (millions de m3)

    99.58

    105.07

    Evolution du nombre d'abonnés à l'eau

    187 467

    200 588

    Taux d'accès à l'eau potable (pop 2009)

     
     

    En milieu rural

    65.3%

    65.3

    En milieu urbain et semi urbain

    70.6%

    74.7%

    National

    66.9%

    68%

    Taux de facturation

    76.2%

    74.6%

    Source : SOMAGEP-SA

    Ce faisant, le taux d'accès reste stagnant à 65.3% en milieu rural, avec une augmentation de 4.1% en milieu urbain et semi urbain et de 1.1% au niveau national, par rapport à 2016. Selon

    la même source 13 297 nouveaux branchements réalisés en 2017 sont constitués de 176 bornes fontaines et 13 121 branchements particuliers, soit 504 EPEM.

    Au titre de l'année 2017, les dotations budgétaires et l'exécution financière tant au niveau du budget national qu'au niveau des financements extérieurs se présentent comme indiqué dans le tableau ci-dessous :

    Tableau 4 : Budget et réalisations 2017

    En FCFA

    Dotation

     

    Réalisation

    Budget national

    3 352

    495

    000

    3 352

    494

    000

    Ressources extérieures

    138 518

    030

    511

    51 961

    903

    383

    Total

    141 870

    525

    511

    55 314

    397

    383

    Part des ressources propres

    2.36

     
     

    6.06

     
     

    Part des ressources extérieures

    97.64

     
     

    93.94

     
     

    Source : DNH

    Ici l'écart considérable qui existe entre le financement extérieur et celui du budget national est le résultat de l'appui des partenaires technique et financiers des programmes d'amélioration de la qualité et de la durabilité du service de l'eau.

    III. Investissement industriel et création d'emploi au Mali

    1. Situation de l'emploi au Mali

    Depuis plus d'une décennie, le Mali a marqué un fort engagement en faveur de l'emploi. Il a été un des premiers pays de la sous-région à formuler une Politique de l'emploi en 1998. Par ailleurs, le Président du Mali a fait de cette question un axe central de son Projet de Développement Economique et Social 2007-2012 (PDES), reconnaissant ainsi la création d'emplois comme vecteur de transmission de la croissance à la réduction de la pauvreté. Dans un contexte de forte croissance démographique, le pays fait aujourd'hui face à d'importants défis en matière d'accès aux services sociaux de base, d'urbanisation rapide et de pressions sur les ressources naturelles.

    Tableau 5 : Répartition des actifs occupés selon la branche d'activités 2007 et 2010 en fusion avec l'emploi total

    Branches d'activités

    2007

    2010

    % emploi total

    % emploi total

    Secteur primaire

    60

    63

    Secteur secondaire

    14

    11

    Secteur tertiaire

    26

    26

    Total

    100

    100

    Source : EPAM 2007 et 2010

    Ce tableau nous montre clairement que la part du secteur secondaire est assez modeste à l'instar des autres secteurs. Cependant ce chiffre signifie non seulement que le secondaire n'est pas à forte utilisation de capital humain mais de capital physique mais aussi du caractère jusque-là embryonnaire de ce secteur au Mali.

    Figure 8 : Evolution du taux d'emploi et du taux d'investissement au Mali

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

    20

    15

    10

    5

    0

    Taux d'emploi total (%) Taux d'investissement total (%)

    Source : Perspective monde

    D'après le calcul du coefficient de corrélation entre l'investissement et l'emploi qui donne 0,877. On peut constater qu'il existe une forte corrélation entre ces deux variables. Cependant le cas malien est assez particulier, puisqu'une grande partie des investissements venus de l'étranger est destinée au secteur industriel, pourtant ce secteur emploie plus de capital physique au détriment de main d'oeuvre.

    Selon les statistiques du Ministère des mines, l'activité minière industrielle n'est qu'une source limitée d'emploi, en particulier une fois la phase de construction terminée, ce qui peut être source de mécontentement pour les populations locales. L'orpaillage au contraire est une source importante de travail pour de nombreux maliens.

    L'activité minière industrielle employait un total de 12,000 travailleurs (permanent et non permanent) et 8,000 sous-traitants en 2014. En comparaison, il est généralement estimé que

    l'orpaillage fournit une activité économique à plus de 200,000 personnes. Il n'y a pas de statistiques officielles sur les autres activités minières artisanales.

    2. Effets collatéraux des investissements industriels sur l'emploi

    En plus des emplois directs générés par l'activité minière (main d'oeuvre de la société minière, sous-traitants, ou mineurs artisanaux), l'activité économique d'un site minier est aussi source d'un grand nombre d'emplois dérivés, visant à satisfaire les besoins des mineurs et de la population grandissante.

    Aussi les formations organisées par les sociétés minières pour leurs travailleurs varient d'un site à l'autre. Elles se concentrent généralement sur des questions techniques ou de sécurité. Ces formations améliorent la productivité, l'employabilité et les perspectives économiques de la main d'oeuvre locale.

    IV. Politique de Développement Industriel (PDI) et d'emploi au Mali

    Le développement industriel a toujours été placé au centre des préoccupations des différents gouvernements successifs. Celui-ci devrait permettre la modernisation des différents secteurs de l'économie et la valorisation des principales productions brutes de l'agriculture, de l'élevage, et de la pêche et des mines.

    1. Politique de Développement Industriel (PDI)

    L'actuel document de Politique de développement Industriel (PDI) a été adopté en mars 2010, avec son plan opérationnel 2010-2012. Ce plan d'action a été évalué en 2014 et un nouveau plan d'action 2015-2017 a été adopté en mai 2015.

    L'objectif général de la PDI demeure un développement industriel ordonné, rapide, durable et équilibré, générateur d'emplois, permettant au secteur secondaire d'atteindre une contribution à la formation du produit intérieur brut (PIB) de 20% en 2012 et 42% en 2025. Il s'articule autour de trois objectifs spécifiques, à savoir :

    Objectif spécifique 1 : Améliorer l'environnement des entreprises industrielles pour attirer les investisseurs et faire du secteur privé le vecteur de la croissance économique.

    Objectif spécifique 2 : Améliorer la compétitivité des unités industrielles existantes afin qu'elles puissent poursuivre leur modernisation industrielle et pénétrer des marchés d'exportation avec des produits à plus forte valeur ajoutée.

    Objectif spécifique 3 : Encourager la création de nouvelles unités industrielles et l'utilisation des meilleures idées, technologies, techniques et méthodes en s'appuyant sur les actifs de la propriété intellectuelle.

    2. Politique d'emploi au Mali (PE)

    L`emploi est une priorité du gouvernement malien. C'est souligné dans les deux documents de référence de la politique économique, le Programme d'Actions du Gouvernement (PAG 20132018) et le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP 20122017). L'adoption par le Conseil des Ministres du 18 mars 2015 d'une nouvelle Politique Nationale de l'Emploi (PNE) et de son Plan d'Actions Opérationnel (PAO) pour la période 2015-2017 est une autre expression de cette priorité. La politique de l'emploi contribue à l'efficacité économique et la justice sociale. Elle a deux fonctions principales. La première est d'augmenter le nombre d'actifs (occupés et non occupés) et d'améliorer les compétences et la productivité des participants aux dispositifs de l'emploi. Par là-même, la politique de l'emploi concourt à l'augmentation de la croissance économique et du PIB. La seconde fonction est d'aider les groupes rencontrant des difficultés à accéder à un travail et à une rémunération.

    2.1. Structure et dynamique de l'emploi du Mali

    Le Mali connait une forte croissance démographique qui se traduit par une augmentation rapide de la population active. La majeure partie des actifs travaille dans le secteur primaire et le secteur tertiaire, 63% et 25% respectivement et le reste dans le secteur secondaire. Et le secteur formel, privé et public, n'emploie que 6% des actifs occupés.

    Selon les projections du BIT, la population active au Mali croître à un rythme soutenu et devras continuer de croître au cours des années à venir, entre 2,9 % et 3 % par an, soit environ 150 000 actifs. Ce chiffre prend en compte les entrées sur le marché du travail ainsi que les sorties pour raison d'âge ou autres raisons. Le nombre brut d'entrées est bien sûr beaucoup plus élevé. Il était estimé à 278 000 en 2010 et devrait atteindre 434 000 en 20132. Les données de l'EMOP confirment que le chômage touche plus les jeunes que les actifs plus âgés.

    2.2. Les défis et les dispositifs de la Politique de l'Emploi au Mali 2.2.1. Les défis majeurs

    Le premier défi concerne l'augmentation rapide de la population en âge de travailler et les grandes difficultés d'insertion professionnelle des jeunes.

    Le deuxième défi concerne l'importance des emplois informels, c'est-à-dire des emplois qui ne sont pas soumis aux dispositions de la législation du travail ou qui sont exercés dans des entreprises sans comptabilité ou sans immatriculation fiscale. Au Mali, selon les données les plus récentes de l'EMOP, les emplois informels constituent plus de 9 emplois sur 10. La

    2 Beaujeu et al. (2011), p. 175.

    majeure partie de ces emplois se trouve dans l'agriculture, même si une part non négligeable se trouve dans le secteur des services et à un degré moindre dans l'industrie.

    Le troisième défi, l'autre face de la même pièce, est la faible proportion d'emplois formels dans le secteur privé ou public. Ces emplois constituent moins d'un emploi sur dix ! Le secteur public est le plus grand pourvoyeur d'emplois formels (5 % de l'emploi total contre 4 % pour les entreprises privées).

    Le quatrième défi concerne la faible accumulation de capital humain (éducation et acquis de compétences professionnelles sur le tas) et le fait que les qualifications acquises dans le système de formation initiale (secondaire, technique et professionnelle et supérieure) soient insuffisantes, et le plus souvent mal adaptées aux demandes des entreprises et autres acteurs économiques.

    Le cinquième défi majeur concerne les fortes inégalités de genre et les inégalités dans l'espace. Les inégalités de genre reflètent d'abord les différences d'accès à l'emploi avec de grands écarts entre les taux d'activité des femmes et des hommes, en défaveur des premières. Une répartition inégale des activités domestiques au sein des ménages explique en partie ces différences dans les taux d'activité. Les inégalités de genre concernent ensuite le fait que les femmes et les hommes sont répartis de manière très inégale entre les secteurs d'activités économiques (ségrégation horizontale) et à l'intérieur de ces secteurs plus on s'élève dans la hiérarchie des postes (ségrégation verticale).

    Le sixième défi, enfin, concerne la situation de quasi post-conflit dans laquelle se trouve le pays depuis le déclenchement de la crise sécuritaire en 2012. La crise s'est traduite par une contraction du secteur formel, une augmentation de l'informel et des emplois précaires, une augmentation de la pluriactivité et une augmentation du chômage. Une illustration de la contraction du secteur formel est la forte diminution du nombre d'offres d'emploi enregistrées par l'ANPE et les bureaux de placement privés entre 2012 et 2013. Selon les données collectées par l'ANPE, le nombre d'offres d'emploi enregistrées par les bureaux de placement (public et privés) a quasiment été divisé par deux en passant de 3 583 en 2010 à 1 972 en 20133. Les données de l'EMOP sur le chômage pour 2011 et 2014 (octobre-décembre) confirment l'augmentation du chômage suite à la crise, surtout pour les jeunes et les femmes en milieu urbain.

    3 Les données sur les offres d'emploi enregistrées par l'ANPE et les bureaux de placement privés sont disponibles dans les rapports d'analyse situationnelle annuelle du marché du travail du DOEF de l'ANPE.

    2.2.2. Les dispositifs mis en oeuvre

    La politique active de l'emploi embrasse cinq types de dispositifs. Le premier type couvre les mesures d'intermédiation destinés à améliorer la fluidité du marché du travail et à encourager une meilleure et plus rapide adéquation de l'offre à la demande de travail. L'amélioration de l'information sur les emplois vacants, des mesures incitatives à la mobilité professionnelle et géographique, une intensification du suivi des demandeurs d'emploi et des conseils d'orientation sont le genre de mesures appartenant à ce premier type de dispositifs.

    Le second type concerne toutes les mesures prises pour développer l'auto-emploi et favoriser la création de micro et petites entreprises, en facilitant l'accès aux facteurs de production (équipement, crédit ou/et terre) et en développant l'esprit d'entreprise.

    Le troisième type de dispositifs couvre les travaux publics (travaux HIMO ou autres) qui garantissent aux participants une rémunération en échange d'une activité entreprise pendant un temps limité. Le plus souvent les travaux publics permettent de faire face à une insuffisance conjoncturelle ou saisonnière de la demande de travail et sont ciblés sur des groupes bien définis (les pauvres ruraux ou les jeunes déscolarisés, par exemple) ou des régions.

    Le quatrième type concerne les mesures de formation et d'apprentissage qui sont conçues pour combler les lacunes du système de formation initiale (technique et professionnelle mais aussi général) et de donner aux participants les compétences et les qualifications demandées sur le marché du travail.

    Le cinquième type, enfin, concerne les aides ou autres avantages financiers (comme les allègements de charges sociales) accordés aux entreprises et aux employeurs qui embauchent des groupes bien ciblés et éprouvant des difficultés d'insertion comme les jeunes diplômés ou les chômeurs de longue durée. Ces cinq types de dispositifs ne s'excluent pas les uns les autres. Il est facile de concevoir des mesures qui sont des hybrides de deux ou plusieurs types de dispositifs. Par exemple, il est courant de voir dans beaucoup de pays des travaux publics qui comportent un volet formation et maintien des compétences techniques. Il est aussi fréquent de voir des dispositifs de formation (et reconversion) professionnelle associés à un soutien à l'auto-emploi et à la création d'entreprise.

    Chapitre 2 : Concept et revue de littérature

    Ce chapitre traitre la partie théorique de ce travail. Il énumère les différentes théories économiques sur le rôle et l'importance de l'investissement sur la croissance économique ainsi que sur la création d'emploi. La première section part de la théorie Keynésienne à la théorie de croissance endogène en mettant en évidence les nuances respectives et l'avantage de chacune. Et la seconde traite la partie empirique dans laquelle les travaux empiriques les plus récentes qui viennent confirmer ou infirmer les théories énoncées précédemment.

    Section 1 : Concept et définition

    Les majorités politiques peuvent évoluer et les conjonctures économiques nationales ou mondiales se modifier sans affecter le contenu d'un des discours les plus constants de nos dirigeants : la formation brute de capital fixe et, plus particulièrement, sa composante essentielle, l'investissement industriel, ne sont jamais à des niveaux jugés suffisants.

    Les références pour accuser leur carence relative ne manquent pas, qu'il s'agisse du niveau de l'emploi, de la croissance des revenus et, surtout, de notre aptitude à affronter la concurrence internationale ou, plus nettement aujourd'hui, à conquérir le marché intérieur (Alain Cotta 1983 pp. 691-731).

    Cependant investir c'est acquérir des biens et services durables afin de s'en servir comme moyens de production .Il s'agit de prendre un pari sur l'avenir .C'est de la décision d'investir que résulte l'augmentation du stock de l'outil de production. C'est ce que l'on appelle la formation brute du capital fixe.

    L'investissement peut concerner des biens matériels (immeubles, machines, mobilier, matériel roulant,...) ou des biens immatériels (la recherche-développement, la formation, les brevets, licences de fabrication,...).

    Et les agents économiques qui investissent dans ces biens sont principalement les ménages (acquisition des maisons, des voitures et divers biens et services), les entreprises (acquisition des machines pour produire, obtention des brevets pour les inventions, formation du personnel, achat des bâtiments) et l'Etat (investissements publics dans les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, la formation, la santé, etc...).

    Par ailleurs, il convient de signaler que l'investissement provient de l'épargne voire de l'endettement. En effet, l'épargne est investie quand les agents économiques sont persuadés que le rendement des placements financiers (actions, obligations et produits dérivés) est inférieur au rendement des capitaux investis, lequel rendement est qualifié de taux de rentabilité interne (T.R.I.).

    Concernant la typologie, les agents économiques investissent dans 3 types de cas :

    - soit pour remplacer des actifs amortis : investissements de remplacement. Ceux-ci n'augmentent pas la croissance.

    - soit pour augmenter la capacité de production : on parle des investissements de capacité.

    - soit pour augmenter la productivité : il s'agit des investissements de productivité dont l'objectif est d'améliorer le rendement du travailleur par heure travaillée.

    Toutes choses restant égales par ailleurs, en parlant d'investissements dans ce travail, qu'il soit entendu qu'il s'agit des dépenses d'investissements publics et privés car ils sont indispensables à la croissance économique ainsi qu'à la création d'emploi au Mali.

    La formation brute de capital fixe (FBCF) : Selon la définition de l'Insee, est constituée par les acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus du processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an.

    L'Investissement Direct Etranger (IDE) : c'est l'investissement qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d'une autre économie et d'exercer, dans le cadre d'une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion.

    Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du capital social de l'entreprise investie. Les investissements directs comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la relation entre les deux unités, mais également toutes les opérations en capital ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non constituées en sociétés.

    L'industrie : Elle regroupe l'ensemble des activités économiques qui produisent en série des biens matériels, par la transformation de matières premières ou de matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations, et l'exploitation de sources d'énergie.

    Selon la nomenclature d'activités des Etats membres d'AFRISTAT (NAEMA), l'activité industrielle peut être classée en quatre (04) sections d'activités : la section activités extractives ; - La section activités de fabrication ; la section production et distribution d'électricité et de gaz ; la section production et distribution d'eau, assainissement, traitement et dépollution.

    Cependant une entreprise est dite industrielle lorsqu'elle est dotée d'une technologie, utilisant à la fois le facteur capital (machine/outils, équipements et moyens financiers) et le facteur humain capable d'assurer la transformation de matières premières pour donner un produit fini.

    La notion de la croissance économique : La croissance économique est définie par BERNIER, B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la production sur une longue période. ». Elle désigne au sens large l'augmentation des produits et services produits par une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux, la croissance

    économique correspond à « l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels »

    Elle est l'augmentation soutenue du PIB réel d'une année à l'autre. La croissance peut être le produit d'une augmentation de la population (accroissement de la main d'oeuvre, et donc potentiellement de la production) ou du capital à court terme. Toutefois, sur le long terme, l'augmentation de ces deux facteurs étant nécessairement limitée, la croissance provient d'une augmentation de la productivité c'est-à-dire d'un accroissement du rapport entre la quantité produite d'un bien et les moyens mis en oeuvre pour l'obtenir (Lexique économique ; 2008, 10ème édition).

    Cette croissance est généralement mesurée par le PIB et dernier est calculé selon l'optique de la production :

    PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les unités institutionnelles qui exercent des activités de production (augmentée des éventuels impôts moins les subventions sur les produits non inclus dans la valeur de leurs productions).

    Selon l'optique des dépenses :

    PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks + Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et services - Importation des biens et services. Selon l'optique des revenus :

    PIB = Rémunération des salariés + Autres Impôts sur la production - Autres subventions sur la production + Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu mixte. La notion de création d'emploi consiste à la création des opportunités de travail et ou utiliser des personnes actives de la population à des activités économiques. Il s'agit souvent d'un contrat passé entre deux parties, l'employeur et le salarié, pour la réalisation d'un travail contre une rémunération, par l'exercice d'une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l'exercice d'une profession.

    Toutefois, l'augmentation de la productivité elle-même résulte du progrès technologique, c'est-à-dire de l'apparition de moyens de production plus productifs, ainsi que de l'invention de nouveaux biens et services commercialisables. Le contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout l'effet de l'innovation des biens et services plus sophistiqués, variés performants ou adaptés à des besoins nouveaux.

    De ce fait elle tire son origine dans plusieurs facteurs dont les principaux sont la consommation et l'investissement.

    Par ailleurs le mécanisme de transmission des effets de l'investissement sur la croissance peut se décliner ainsi : l'Investissement(I) augmente l'emploi(L) qui augmente la consommation(C) et la consommation augmente, à son tour, le PIB (Produit intérieur brut).

    Afin de limiter notre recherche, et à cause de la difficulté d'obtenir les données nécessaires, nous avons consacré cette étude à l'impact de l'investissement sur l'emploi et la croissance du PIB. Cependant dans l'optique de la croissance économique et de l'emploi dans le secteur industriel, nous allons montrer le rôle et l'importance de l'investissement à travers des théories économiques néoclassiques. Vu que ces modèles s'intéressent à la croissance de long terme reposant sur des rendements constants dans l'accumulation des facteurs de production.

    Section 2 : Revue de littérature

    I. Revue théorique

    1. Théorie Keynésienne

    Théorie Keynésienne selon laquelle, l'investissement est considéré comme le moteur privilégié de la croissance. Il est ce qui rattache « l'économie future à l'économie présente ». Dans l'optique du cycle économique, le retour à l'expansion, en partant d'une période de basse pression de l'activité, est possible à partir d'une politique de déficit budgétaire grâce au jeu du multiplicateur.

    1.1. Le multiplicateur de Keynes

    Le multiplicateur auquel il fait allusion est un multiplicateur des dépenses publiques, lesquelles permettent à des personnes au chômage d'encaisser des revenus et de les dépenser quasiment en totalité puisque leur propension à consommer est très forte en période de dépression.

    Keynes ajoute : « À une époque de chômage rigoureux, des travaux publics, même d'une utilité douteuse, peuvent donc être largement payants »

    L'auteur fait la distinction entre « l'augmentation de l'emploi associé à l'outillage existant » et la situation de saturation de la capacité de production qui requiert une « extension de cet outillage ». Or, « le montant de l'emploi associé à un équipement donné constitue une mesure satisfaisante du montant de la production qui en résulte ».

    Keynes précise que les dépenses de l'État financées par l'emprunt désignent aussi bien « l'investissement public... que toute autre dépense publique courante couverte par le même moyen » et qu'elles « peuvent, même lorsqu'elles sont inutiles, enrichir la communauté ».

    Quant on croit à cette théorie général de l'emploi de Keynes, il est claire qu'il s'agit bien d'une adéquation de l'offre d'emploi à la demande d'emploi. Cependant au Mali on constate une inadéquation évidente entre le ratio offre/demande d'emploi.

    1.2. L'investissement et l'emploi selon Keynes

    L'investissement stimule aussi la demande. Le fait que l'investissement agisse surtout sur la demande pour être facteur de croissance, est une idée surtout keynésienne. Cette stimulation peut se faire de trois façons : grâce au multiplicateur keynésien, au moyen du principe de l'accélération ou par le biais de l'oscillateur de Samuelson.

    D'après le multiplicateur keynésien, une augmentation de l'investissement entraîne une variation amplifiée du revenu national. Un accroissement de l'investissement va engendrer des ondes successives de revenus et de dépenses. Cette dépense du revenu va se faire à différentes étapes selon la propension marginale à consommer.

    Par conséquent, une hausse de l'investissement va se traduire par une augmentation des revenus qui va suivre une progression géométrique. Il faut cependant que le taux d'intérêt soit inférieur à l'efficacité marginale du capital pour que les entrepreneurs soient incités à investir. Le principe d'accélération énoncé par John Maurice Clark affirme qu'une variation de la demande finale induit une variation plus que proportionnelle de l'investissement. C'est en effet la croissance de la demande qui engendre comme réponse un investissement. Il y a donc un décalage dans le temps qui entraîne des vagues d'investissement plus amples que la consommation.

    Les effets directs peuvent se distingués suivant :

    ? Si l'investissement est de capacité, il augmente le niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.

    ? Que l'investissement soit de capacité ou de productivité, il implique l'acquisition de machines et augmente le niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.

    ? Que l'investissement soit de capacité ou de productivité, il implique l'acquisition de machines : création ou soutien de l'emploi dans d'autres entreprises (fournisseurs de matières premières, fabricants, transporteurs, ...).

    Le modèle néoclassique et ses prolongements ultérieurs décrivaient bien le rôle de l'accumulation du capital dans le processus de croissance, mais en raison des rendements

    2. Théories néoclassiques

    Pour la théorie néoclassique, c'est la flexibilité des techniques de production qui permet de maintenir le plein-emploi. Dans les modèles d'inspiration « postkeynésienne » la flexibilité résulte au contraire de l'impact des variations de la répartition des revenus sur le taux d'épargne. Les années soixante verront se développer à la fois les prolongements théoriques et empiriques du modèle néoclassique : optimalité des régimes de croissance, modèles à générations de capital, analyse des facteurs de la croissance à long terme.

    Il est important de considérer ensemble l'investissement, la croissance et l'emploi, car toutes les théories économiques analysent l'investissement comme le principal facteur de croissance en passant par la création d'emploi.

    En revanche, elles s'opposent toutes sur la manière dont la croissance agit. Son action peut se faire sur deux plans : sur l'offre et sur la demande.

    L'investissement agit tout d'abord sur l'offre de trois manières : il permet l'augmentation du capital et donc des capacités de production, il favorise l'innovation et il accroît la productivité. Ce sont les économistes de l'offre (Thomas Gilder ou Arthur Laffer) qui mettent l'accent sur l'effet d'offre de l'investissement (ils reprennent la loi des débouchés de Say selon laquelle l'offre crée sa propre demande).

    Concernant l'innovation, il s'agit d'une idée de Schumpeter : l'investissement en permettant d'introduire l'innovation engendre la croissance d'une économie. L'entrepreneur qui innove dispose d'un monopole qui lui permet d'établir des prix élevés et d'engranger des profits jusqu'à ce qu'il soit imité par ses concurrents. Une fois le monopole brisé, charge à lui de relancer ses profits par une nouvelle innovation, ce qui engendre un cercle vertueux de croissance. On remarque en effet que les taux de croissance les plus élevés sont ceux des pays où la R&D est forte.

    Enfin, dans les modèles théoriques de croissance (Solow ou Harrod et Domar), l'investissement joue un rôle clef dans la productivité, grâce notamment à son effet sur le progrès technique. Et dans les nouveaux modèles théoriques de la croissance endogène (Römer, Lucas ou Barro), l'investissement public améliore la productivité du secteur privé lorsqu'il est dirigé vers le développement du capital humain et technologique.

    décroissants du capital, la croissance ne se maintenait à long terme que par la présence de facteurs exogènes tels que l'augmentation de la population et le progrès technique.

    Pour engendrer une croissance entretenue, il fallait abandonner l'hypothèse de rendements décroissants des facteurs de production accumulables. Mais alors se pose le problème des rendements croissants de l'ensemble des facteurs de production et sa compatibilité avec l'existence et l'optimalité de l'équilibre concurrentiel.

    Dans les modèles de croissance endogène, les rendements constants des facteurs accumulables résultent presque toujours d'externalités positives engendrées par le processus de croissance. De ce fait, l'équilibre concurrentiel existe, mais n'est pas socialement optimal : le rythme de croissance est plus élevé lorsqu'il résulte d'une planification centralisée des ressources plutôt que de l'optimum des agents individuels. Il reste cependant un long chemin à parcourir pour confirmer ou infirmeries conclusions les plus controversées auxquelles conduisent ces nouvelles théories.

    La politique économique modifie-t-elle seulement transitoirement le rythme de croissance, comme le suppose la théorie traditionnelle ou durablement comme le suggèrent les théories de la croissance endogène ? Il faudra sans doute de longues années pour que les théories récentes conduisent à des résultats empiriques suffisamment robustes pour guider les politiques économiques.

    De ce fait, l'investissement étant le levier indispensable pour accroitre les rendements de façon continuelle des facteurs de production d'une économie, à l'instar des pays développés, les pays en développement notamment le Mali doivent inclure dans leur politique économique des mesures visant à stimuler l'investissement de capacité ou de production pour relever non seulement le défi de croissance mais également celui du chômage grandissant.

    1. L'analyse néoclassique de la croissance : le modèle de Solow-Swan (1956)

    À la question « qu'est ce qui fait croître la production ? », les néoclassique répondent : les facteurs de production. « L'on peut, selon la conception néoclassique, rapporter à trois sources distinctes la croissance de la production, à savoir : croissance de la main d'oeuvre, croissance du capital, enfin l'innovation technique en elle-même » (SAMUELSON, 1969). La relation qui unit ces facteurs est la fonction de production. À l'aide de cette fonction, SOLOW (1956, 1957) a formalisé le modèle néoclassique. Dans ce modèle, le rôle de l'investissement peut se résumer à l'aide de deux équations familières :

    ? La première est la relation entre la production (Y) et les facteurs capital (K), travail(L), et technologie (A) (neutre au sens de Hicks),

    ? et la seconde est l'équation d'accumulation du capital (inventaire permanent), qui régit la relation entre l'investissement en biens matériels, I, et le stock de capital,

    En considérant une fonction de production de type Cobb-Douglas, la production peut s'énoncer

    comme suit : ÄlnY = á ÄlnK + f3 ÄlnL + ÄlnA (3)
    où ÄlnA est le « résidu de Solow », á et f3 les élasticités de la production par rapport respectivement au capital et au travail, les hypothèses néoclassiques supposent que : á + f3 = 1

    La simplicité intuitive de ce cadre néoclassique est à la base de plusieurs travaux empiriques et théoriques sur la productivité et la croissance économique. Cependant, en dépit de sa popularité, le modèle néoclassique engendre certains résultats troublants : la technologie est habituellement décrite par une quelconque fonction ad hoc, telle que, où est un paramètre non expliqué de l'économie, autrement dit le progrès technique est exogène. De plus les données internationales ne semblent pas corroborer le modèle néoclassique de base pour ce qui a trait aux propriétés de convergence.

    Ces lacunes ont donné l'impulsion à plusieurs pistes de recherche sur la relation entre l'investissement et la croissance de la productivité. Une école de pensée (qui demeure fermement ancrée dans la tradition néoclassique), qui remonte à JORGENSON et GRILICHES (1967) et dont les travaux ont été résumés par JORGENSON (1990, 1996), a tenté de mettre au point de meilleures mesures de l'investissement, du capital, du travail et d'autres intrants négligés en vue de réduire l'importance du résidu inexpliqué.

    Une deuxième école de pensée est allée au-delà du modèle néoclassique pour tenter d'élaborer un mécanisme endogène tenant compte de l'évolution du progrès technique, demeuré inexpliqué dans les travaux antérieurs. En modélisant explicitement les rouages de la concurrence, de l'innovation et des retombées de la production, ces travaux de recherche ont abouti aux modèles de croissance endogène de la nouvelle théorie de la croissance. Cette nouvelle théorie repose en effet sur quatre facteurs de la croissance.

    2. Modèle de Barro 1990

    La théorie de la croissance endogène apparus dans les années 1980, traite la question de la croissance économique de long terme. Cette théorie récente suppose l'existence des externalités positives qui favorisent l'accumulation des progrès technique.

    Le modèle de référence de tous les modèles de croissance endogène celui élaboré par Paul Romer en 1986 : le modèle AK qui remplace les rendements d'échelles décroissants des facteurs par les rendements constants. La fonction de production nationale pour ce modèle est :

    Yt = AtKt

    Y mesure la croissance, A est le progrès technique, K le capital. Dans ce modèle, le stock du capital n'est plus constant, le taux de croissance du stock de capital, et donc de l'économie s'écrit :

    Kt-Kt- 1

    ??????- ??=

     

    Kt - 1

    Tel que ?????? le taux d'épargne et ?? le taux de dépréciation du capital. L'état régulier de l'économie est toujours établi d'une façon endogène grâce à cette équation. D'où, la différence entre les pays en matière de croissance peut être expliquée par leurs progrès techniques. Ainsi, le modèle AK met en valeur la politique économique puisqu'elle peut augmenter l'épargne et donc le capital pour aboutir à une croissance économique importante.

    Le modèle de références de croissance endogène favorise trois sources importantes de croissance : les nouvelles connaissances (Romer, 1990), l'innovation (Aghion et Howitt, 1992) et les infrastructures publiques (Barro, 1990). Ainsi, les politiques publiques sont appelées à jouer un rôle essentiel dans la performance de l'économie à long terme.

    Les modèles de croissance endogène tiennent compte de ces externalités positives dans l'analyse de l'évolution de long terme des taux de croissance des économies.

    Les premiers modèles se sont centrés sur la connaissance (Römer, 1986, 1990) et la formation (Lucas, 1988), puis les dépenses publiques au sens large ont été évoquées (Barro, 1990 ; Artus et Kaabi, 1993). Ces derniers travaux mettent en avant la nécessité de la production par 1'Etat de certains services source d'externalités.

    Il y a croissance endogène lorsque « les principaux déterminants de la croissance sont endogène au modèle » (BARRO, R et SALA-I-MARTIN, X., 1996).

    Selon les théoriciens de la croissance endogène, il existe quatre facteurs de croissance endogène à l'économie :

    ? L'accumulation de capital. Ces modèles font des rendements croissants le fondement de la croissance. En effet, sans rompre totalement avec l'hypothèse des rendements constants, ils considèrent qu'il existe des rendements d'échelle croissants liés aux externalités positives des investissements.

    ? La recherche-développement développée dans des travaux de ROMER. Elle est considérée comme une activité à rendement croissant du double fait que la connaissance

    est un bien « non rival » et que le coût de son appropriation est minimal pour chaque chercheur. La croissance économique résulterait ainsi d'une activité d'innovation, engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Cette analyse permet d'incorporer dans le capital physique le seul progrès technologique et non l'ensemble des investissements directs.

    ? L'accumulation du capital humain fut mise en valeur par LUCAS (1988). Ce capital est défini comme le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus (qualification, état de santé, hygiène, ...). LUCAS développe dans son analyse, le capital humain qui est volontaire (accumulation de connaissances (schooling)) et involontaire (learning by doing). En outre, la productivité privée du capital humain a un effet externe positif car, en améliorant son niveau d'éducation et de formation, chaque individu augmente le stock de capital humain de la nation et par la même occasion contribue à améliorer la productivité de l'économie nationale.

    ? L'investissement de l'État dans les infrastructures, car selon BARRO (1990), les infrastructures publiques constituent aussi un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les producteurs privés

    Le rôle économique de l'Etat est alors clair : produire des services qui vont accroître la productivité (Barro, 1990) et/ou accroître l'utilité des ménages (Artus et Kaabi, 1993), sans être directement financés par les agents mais par une taxe, et permettre à l'économie de se positionner sur une trajectoire de croissance optimale. Il part du principe relativement simple que des dépenses visant à créer les infrastructures telles qu'une autoroute, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de télécommunications rendent plus efficace l'activité du secteur productif. Dans son modèle, il considère que ce sont des biens collectifs purs (non rivaux, non excluables). Il se pose alors le problème traditionnel de leur financement par le secteur privé. La sphère privée ne peut se substituer au gouvernement pour le financer. C'est la raison pour laquelle l'État prélève un impôt de façon à produire ce type de bien. Les entreprises privées utilisent donc deux types de facteurs pour produire: le capital privé et le « capital public ». Le capital privé a des propriétés usuelles : il connaît des rendements décroissants, à dépenses publiques constantes, sa productivité marginale décroît. On est dans le cas classique d'un modèle à la SOLOW (1956) où un seul facteur est accumulable et où la croissance « s'étouffe ». Le capital public est en fait une dépense financée par l'État, les dépenses sont intégralement financées par l'impôt, que l'on suppose proportionnel au revenu. Selon BARRO (1990), la dépense publique a deux effets opposés. Le premier est que le capital public rend le capital

    privé plus productif et évite que sa productivité marginale s'annule progressivement quand le revenu augmente. Cependant, l'impôt a un effet dépressif sur cette productivité, puisqu'il réduit son rendement privé en ôtant aux entreprises une part du revenu tiré de leur activité. Et il montre que pour une petite taille du gouvernement (des dépenses publiques), le premier effet l'emportera. Puis, il montre que de moins en moins, l'on peut déterminer une dépense publique optimale. À ce point, un dollar de dépense publique supplémentaire coûte plus en productivité que ce qu'il rapporte. BARRO (1990) fait quelques remarques sur la nature des dépenses publiques. Tout d'abord, il fait remarquer que, si les dépenses qui représentent une prestation de services aux consommateurs ont un impact en termes d'utilité, elles découragent la croissance. En effet, elles n'accroissent pas la productivité du capital privé, mais leur financement par l'impôt pèse sur la rentabilité du capital. Seul l'effet négatif joue au niveau des entreprises. L'imposition liée à ces dépenses décourage l'épargne et l'investissement. On peut remarquer que la nature de la croissance liée aux dépenses publiques d'investissement est effectivement une externalité. L'activité d'un agent (l'État en l'occurrence) a des effets sur celle d'un autre agent (les entreprises privées).

    Le modèle néoclassique décrit ci-dessus peut facilement être étendu au-delà de l'investissement en biens matériels pour rendre compte de tout facteur accumulé contribuant à la production. Cela englobe la substitution qu'opère l'investissement entre des biens matériels hétérogènes, l'investissement en capital humain lié à l'éducation et à la formation des travailleurs, l'effort de recherche-développement et les dépenses publiques en infrastructures. Cette dernière se fait dans le cadre global de l'action publique dont le fondement peut éclairer les analyses.

    II. Revue empirique

    Plusieurs études empiriques basées sur une fonction de type Cobb Douglas ont donc été réalisées pour rendre compte du caractère productif de l'investissement public.

    F. Bonetto (2004) établit dans son analyse en coupe transversale sur la période 1970-19954, un impact significativement positif du taux d'investissement public (au sens large) sur le taux de croissance ; en particulier, les différences entre les nations quant aux taux d'investissement public en équipements physiques, en recherche, en infrastructures ou en éducation expliqueraient (pour partie) l'hétérogénéité des dynamiques de croissance.

    4 Des pays comme l'Egypte, Israël, le Maroc, la Tunisie ou la Turquie sont présents dans certains des échantillons retenus.

    Robinson, M. Olulu et al (2014) trouvent que les dépenses publiques au Nigeria peuvent stimuler l'investissement local comme étranger avec l'utilisation de deux modèles à court terme par la méthode des moindres carrés ordinaires et à long terme par la méthode d'ADF.

    L'étude recommande le gouvernement du Nigeria de dépenser plus dans les secteurs sociaux comme l'éducation et la santé.

    Dans un modèle d'accélérateur simple N'guessan (2007) suppose que la technologie de production est caractérisée par la relation entre le stock de capital désiré et le niveau de production aboutit aux résultats permettant d'établir l'existence d'un effet d'entrainement de l'investissement public sur l'investissement privé en côte d'ivoire, au Togo, et dans la moindre mesure au Niger. Cependant, l'effet d'entrainement n'a pu être mis en évidence au Bénin, au Burkina, au Mali, et au Sénégal. La décomposition des dépenses publiques s'est avérée déterminante dans la dynamique de la croissance de l'union.

    Okoro A.S. (2013) a conclu qu'à long terme, il existe un équilibre entre les dépenses publiques et la croissance économique et que la dynamique de court terme ajuste l'équilibre à long terme à un taux de 60% par an, suite à son étude concernant les dépenses publiques au Nigeria.

    Ales Kuhar et al (2005) dans un modèle input-output concernant une étude de la périphérie de la Slovénie aboutit aux résultats qui montrent que les fonds publics peuvent stimuler la croissance économique dans les périphéries de la Slovénie, cependant la comparaison au niveau nationale montre qu'il a des régions en retards.

    Ali Sulieman (2014) montre d'après une étude sur les dépenses publiques en Jordanie que les dépenses en capital et en éducation ne conduisent pas à la croissance économique car il existe des contraintes financières. Mais en contrepartie les dépenses en santé et en affaire économique ont un impact sur la croissance du PIB.

    Akonji, R.D et al (2013) suite à une étude sur les relations entre les dépenses publiques et la croissance en testant la loi de Wagner, Akonji, R.D et al approuvent que les dépenses totales en capital et le PIB respectant la loi de Wagner par le test de causalité de Granger avec une causalité unidirectionnelle.

    Riadh BEN JELILI EN 2000 : Dépenses publiques et croissance : Une étude économétrique sur séries temporelles pour la Tunisie. Les variables utilisées sont : Les dépenses d'investissement en capital humain des administrations, les dépenses d'investissement en infrastructure et les dépenses de consommation publique. Et la méthode utilisée est Ordinary Ridge Regression. Et les conclusions tirées sont : Contribution productive des dépenses d'investissement publiques

    en infrastructure et en capital humain à la croissance du PIB en Tunisie, ainsi qu'in impact d'externalité positif très significatif des dépenses publiques de consommation.

    KANE EN 2004 Amadou Habib : Impacts des dépenses publiques sur la croissance économique d'un pays en développement : le cas du Sénégal. Les variables utilisées sont : -Le taux de croissance du PIB par tête, le taux de croissance du PIB par tête décalé, le ratio des dépenses en capital au PIB, le ratio des dépenses courantes au PIB, les recettes budgétaires au PIB, le déficit budgétaire, et l'inflation. La méthode utilisée est : MCO avec une représentation à correction d'erreur sur la période d'étude de 1970-1999. Et les conclusions tirées est : Les dépenses publiques en capital ont un impact positif et significatif sur la croissance économique au Sénégal, ainsi que les dépenses de fonctionnement.

    Niloy Bose, M Emranul Haque 2003, et Denise R Osborn : Public Expenditure and Economic Growth: A Disaggregated Analysis for Developing Countries. Plus de quarante variables utilisées, dont le PIB, les dépenses publiques consommation en défense, les dépenses d'investissement en éducation, en santé, en agriculture et en transport et communication... En utilisant la méthode SURE ce dernier est parvenu à la conclusion suivante : La part des dépenses des investissements publiques dans le PIB est positivement et significativement corrélée avec la croissance économique. Au niveau sectoriel, seules les dépenses publiques en éducation sont significativement associées à la croissance, une fois la contrainte budgétaire et les variables omises prises en considération.

    Deux études sur les impacts des dépenses publiques sur la croissance économique : le premier : Les dépenses publiques porteuses de croissance au Maroc (1970- 2004), 2005 : Mohamed

    Raja AMRANI, Lahcen OULHAJ et Khalid HAMMES. Et les variables utilisées sont : les dépenses publiques d'investissement, les dépenses publiques en éducation, les dépenses publiques de santé, les dépenses publiques en infrastructure et PIB non agricole. Ils ont utilisé la régression linéaire simple en testant les effets sur l'offre et la demande. Et ils ont tirés les conclusions suivantes : les dépenses publiques d'investissement ont un effet demande sur la croissance, les dépenses publiques d'infrastructure ont un effet demande sur la croissance, les dépenses publiques d'éducation ont un effet demande sur la croissance et enfin les dépenses publiques de santé ont un effet d'offre sur la croissance.

    Et le deuxième : Identification (ventilation) des dépenses publiques porteuses de croissance économique : cas du Maroc de 1970 à 2003 EN 2005 : Abdelkader ELKHIDER, El Mustapha KCHIRID et Chakib TAHIRI. Les variables utilisés sont : PIB en milliard de Dirham courant, dépenses publiques d'investissement, dépenses publiques en éducation, et les dépenses

    publiques de santé. En utilisant le MCO en premier lieu, puis la méthode SUR à cause de la simultanéité, ils arrivent à la conclusion suivante : Seules les dépenses publiques d'investissement, de l'éducation et de défense nationale sont porteuses de croissance.

    Deux « équipes » des Universités de Rabat-Agdal et de Marrakech ont étudié les effets des investissements publics au Maroc, elles ont procédé de façons différentes et ont abouti, de ce fait, à des résultats différents.

    AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004) de l'équipe de Rabat-Agdal ont testé la relation entre les dépenses publiques d'investissement et la croissance économique au Maroc entre 1970 et 2004 à travers les ratios des dépenses publiques totales d'investissement rapportées au PIB, les dépenses publiques d'investissement par secteur rapportées au PIB et les dépenses publiques totales par secteur rapportées au PIB. Ils arrivent à la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul l'investissement public dans le secteur de la santé semble porteur de croissance.

    La seconde équipe, de Marrakech, après une présentation descriptive des dépenses publiques d'investissement entre 1970 et 2003, précise que le choix de la période d'étude et des variables à introduire dans le cadre du modèle économétrique mis en oeuvre a été limité par la disponibilité des données pour ces dépenses publiques réparties par catégories.

    Les auteurs à l'issue de cette analyse concluent que seules les dépenses d'investissement dans les entreprises publiques, les dépenses publiques d'éducation et les dépenses de défense nationale sont positivement associées (ou reliées) à la croissance économique au Maroc tout au long de la période d'étude. Des dépenses publiques de santé ne sont pas statistiquement significatives, contrairement aux résultats de l'équipe de Rabat-Agdal.

    ABDELKAFI et GABSI (2005) ont montré l'existence d'un lien significatif entre l'éducation et la croissance économique en Tunisie entre 1970 et 2001.

    Une étude similaire a été réalisée en Égypte sur la période allant de 1950 à 2003 par DUARTE, M. et PEDROSA. Ils intègrent dans leur modèle le produit global, la consommation privée, l'investissement public et la consommation publique et arrivent à la conclusion selon laquelle l'élasticité du capital humain relativement aux dépenses de l'État est de 33,7% dans l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Cette valeur est très élevée et traduit donc la grande importance des dépenses de l'État pour l'augmentation du stock du capital humain en Égypte.

    Au Niger, une étude basée sur une équation de croissance (inspirée de BARRO et SALA-1-MARTIN(1995)), intégrant les investissements publics a été estimée par la méthode des

    moindres carrés ordinaires dans le cadre d'un modèle à correction d'erreur. Cette étude a eu pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics sur la croissance sur la période 1975-2004.

    HAMIDOU HAMA (2005) montre ainsi qu'à court terme les investissements publics ont un effet positif mais non significatif sur la croissance économique. A long terme, la relation entre les investissements publics et la croissance a tendance à se dégrader, confirmant que les investissements publics se concentrent dans des projets de réhabilitation ou d'entretien dans le monde rural. Ce résultat selon l'auteur suggère également que les investissements publics ne sont pas orientés vers l'accumulation du capital nécessaire à la croissance économique, et confirme en partie les études menées sur la question au Niger. L'étude a également montré que l'ouverture a un impact négatif mais non significatif sur la croissance économique, que le développement financier agit positivement sur la croissance.

    Bien que la majorité des études citées plus haut semblent supporter l'idée selon laquelle les investissements des administrations publiques ont un effet positif sur la croissance, certaines ne trouvent aucun effet positif. Ces résultats controversés ont eu pour principale explication l'approche méthodologique utilisée. Pour résoudre le problème associé à l'approche par fonction de production basée sur les séries temporelles, les chercheurs ont utilisé une approche Vecteur Autorégressif (VAR).

    Parmi ceux-ci, NAVEED NAQVI (2003) postule un modèle de BARRO (1990) au cas du Pakistan entre 1965 et 2000. Dans sa spécification il utilise un modèle basé sur une fonction de production de type COBB-DOUGLAS et dans lequel il introduit le capital public.

    Le facteur B représente le résidu de SOLOW (progrès technique exogène). Dans son introduction, NAVEED NAQVI (2003) présente également le caractère exogène (MANKIW et al (1992)) et endogène (ARROW (1962) et ROMER (1987)) du facteur qui est le progrès technique. Étant donné qu'il peut y avoir une externalité positive ou négative du capital public, il ne fait aucune restriction au modèle et travaille avec les données ramenées par unité de travailleurs.

    NAVEED NAQVI (2003) montre que le progrès technique est endogène (externalité produit par le capital). Après avoir montré que les différentes variables sont cointégrées au seuil de 5%, il arrive aux résultats selon lesquels les élasticités à long terme du capital public et privé diffèrent suivant les hypothèses sur l'évolution du facteur technologique. Il montre également que l'élasticité du capital privé varie entre 0.25 et 0.29, l'élasticité du capital public à son tour se situe entre 0.23 et 0.49. Ceci implique donc que pour le cas du Pakistan, le capital public est aussi productif que le capital privé. Par ailleurs, l'analyse des chocs montre qu'un choc exogène

    sur le capital privé prend beaucoup de temps pour disparaître qu'un choc équivalent sur le capital public. Plusieurs études ont donc été menées utilisant l'approche VAR.

    Aussi Keho Yaya (2007) : Dépenses Publiques et croissance Economique en Côte d'Ivoire : Une approche en terme de causalité. Avec l'utilisation d'un modèle VAR il a montré que les dépenses publiques totales et l'éducation n'ont pas d'impact significatif sur le PIB, ainsi que les dépenses d'investissement n'ont pas d'effet significatif sur l'évolution du PIB, en ajoutant que l'évolution du PIB influence positivement les dépenses publiques dans les secteurs de la santé et des transports et négativement les dépenses dans le secteur de l'énergie.

    Et Kebo (2008) soulève qu'à long terme, il existe une absence de causalité au sens de Granger entre le PIB et les dépenses publiques dans le secteur d'éducation.

    Comme on peut le constater, ces études empiriques ne sont pas encore assez claires sur l'effet de l'investissement public sur la croissance. Les résultats diffèrent selon la méthodologie utilisée, la région ou le pays d'étude.

    Chapitre 3 : Méthodologie et analyse des

    résultats

    Cette partie traite la méthode appliquée dans laquelle ce travail a été effectué. En partant de la description du modèle théorique de Barro 1990 et du modèle empirique choisis, nous y avons spécifié notre modèle qui nous permettra de vérifier la relation entre l'investissement, la croissance économique et la création d'emploi dans le secteur industriel malien. Pour ensuite conclure en une analyse des résultats obtenus ainsi que des recommandations par rapport à la politique économique du Mali.

    Section 1 : Méthodologie appliquée

    De la théorie de croissance exogène de Solow à la théorie de croissance endogène, la relation entre l'investissement, emploi et croissance reste une préoccupation majeure des économistes pour atteindre une croissance à long terme.

    Les modèles de croissance endogène tiennent compte de ces externalités positives dans l'analyse de l'évolution de long terme des taux de croissance des économies. Les premiers modèles se sont centrés sur la connaissance (Römer, 1986, 1990) et la formation (Lucas, 1988), puis les dépenses publiques au sens large ont été évoquées (Barro, 1990 ; Artus et Kaabi, 1993). Ces derniers travaux mettent en avant la nécessité de la production par 1 'Etat de certains services source d'externalités. Le rôle économique de l'Etat est alors clair : produire des services qui vont accroître la productivité (Barro, 1990) et/ou accroître l'utilité des ménages (Artus et Kaabi, 1993), sans être directement financés par les agents mais par une taxe, et permettre à l'économie de se positionner sur une trajectoire de croissance optimale.

    I. Modèle théorique

    Notre modèle s'inspire du modèle de BARRO 1990. Le Modèle de BARRO (1990) se base sur les travaux de SOLOW et SWAN (1956) présentés ci-dessus et ses hypothèses viennent en plus des hypothèses Néoclassiques.

    La spécificité de ce modèle de BARRO 1990 consiste donc à faire apparaître les dépenses publiques d'investissement dans le processus de production, et par conséquent à mettre en évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la croissance économique de long terme dans un cadre de croissance endogène. La production est représentée par une fonction de type COBB DOUGLAS définie par :

    Yt = ALt1-á Ktá Gtf3

    Les termes Lt et Kt désignent respectivement le niveau de l'emploi et le stock de capital privé à la date t. Les paramètres á et f3 correspondent respectivement aux élasticités de la production par rapport au stock de capital privé et public. Lorsque l'on suppose que les rendements sont constants par rapport aux facteurs K et G (á + f3 = 1), on aboutit à une situation de croissance endogène. Soit Y la production de la firme représentative. L'effet net de l'intervention publique dépend de la différence entre le taux marginal de prélèvement public et l'élasticité du produit par rapport aux dépenses publiques. Dès lors si le gouvernement adopte la maximisation de la

    croissance comme objectif de sa politique fiscale, il choisira un taux d'imposition égal à l'élasticité des dépenses publiques.

    Une seconde approche de la mesure de l'impact des investissements publics à été réalisée par FEDER (1983) et RAM (1986) et étendue par HERRERA (1997). Une présentation simplifiée de cette approche a été faite par BEN JELILI (2000).

    III. Modèle empirique

    1. Modèle de base

    En nous appuyant sur les résultats théoriques du modèle de BARRO 1990, nous allons nous appuyer sur le modèle empirique des deux (02) équipes du Maroc. Notre intérêt sur ce modèle résigne sur le fait qu'il se rapproche de notre thème.

    AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004) de l'équipe de Rabat-Agdal ont testé la relation entre les dépenses publiques d'investissement et la croissance économique au Maroc entre 1970 et 2004 à travers les ratios des dépenses publiques totales d'investissement rapportées au PIB, les dépenses publiques d'investissement par secteur rapportées au PIB et les dépenses publiques totales par secteur rapportées au PIB. Ils arrivent à la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul l'investissement public dans le secteur de la santé semble porteur de croissance.

    La seconde équipe après une présentation descriptive des dépenses publiques d'investissement périodisées, a précisé que le choix de la période d'étude et des variables à introduire dans le cadre du modèle économétrique mis en oeuvre a été limité par la disponibilité des données pour ces dépenses publiques réparties par catégories.

    Donc, en tenant compte de ces difficultés, les auteurs présentent un modèle qui fait intervenir le taux de croissance économique (GR) mesuré comme étant le taux de croissance du PIB en termes réel, les dépenses publiques par catégories (G) (dépenses publiques d'investissement, d'éducation, de santé, de transport et communication et de défense nationale) par rapport au PIB, les taxes sur les revenus par rapport au PIB (TR), l'investissement privé par rapport au PIB (PI), le niveau initial de développement (G(0)) mesuré par le PIB par tête en logarithmes, l'indicateur social de capital humain (H), mesuré par le taux de scolarisation au primaire et au secondaire et l'indicateur social de santé (life) mesuré par l'espérance de vie en logarithmes.

    Le modèle suivant a été testé pour la période de 1970 à 2003 :

    GRt = â0+ â1Gt+ â2TRt+ â3PIt+ â4Gt(0) + â5Ht+ â6lifet+ mt

    Ces variables sont au nombre de neuf : formation brut de capital fixe publique (FBCFPUB), formation brut de capital fixe privée (FBCFPRIV), valeur ajoutée du secondaire (VASEC),

    Les tests de l'équipe de Marrakech montrent que les effets, sur la croissance, des dépenses publiques de santé ne sont pas statistiquement significatifs, contrairement aux résultats de l'équipe de Rabat-Agdal. Une relation positive entre la croissance économique et cette catégorie de dépenses au Maroc, est mise en évidence par l'équipe de Rabat-Agdal, alors que cet effet n'est pas observé à long terme par l'équipe de Marrakech.

    En conclusion cette étude des deux équipes du Maroc et de Marrakech ont montrés que les dépenses publiques d'investissement prises dans leur ensemble, leur effet sur la croissance économique est positif, et même s'il s'agit plutôt d'un effet keynésien de court terme, l'importance de ces dépenses (et donc du rôle de l'Etat dans ce secteur pour l'économie marocaine) est à retenir.

    2. Présentation du modèle

    Les travaux empiriques évoqués dans la revue de littérature ci-dessus nous ont permis d'élaborer notre modèle en se basant sur les séries temporelles. La méthodologie adoptée dans ce travail consiste à modéliser l'impact des dépenses de l'investissement sur la croissance économique ainsi que sur la création d'emploi dans le secteur industriel au Mali. Comme indiqué dans les modèles ci-dessus, l'ensemble des variables utilisées pour effectuer cette modélisation peuvent se résumer ci-après :

    On s'est inspiré de plusieurs études effectuées dans ce sens pour trouver la formulation du modèle la plus adéquate. Ce modèle s'écrit sous forme d'une fonction de type de Cobb-Douglass comme suit :

    Modèle 1 : VASt = á0+ á1(FBCFPUBt) + á2(FBCFPRIVt) + á3(IDEt) + á4(TXINSECt) + åt

    Modèle 2 : EMPLINDt = â0+ â1(FBCFPUBt) + â2(FBCFPRIVt) + â3(IDEt) + â4(TXINSECt) +

    åt

    A. Description des variables

    Selon la littérature (croissance endogène) utilisée dans cette étude pour mesurer l'impact de l'investissement sur la croissance et sur l'emploi le modèle utilisé dans cette étude modélise par essence les relations dynamiques entre un groupe de variables (capital physique, et en capital humain) choisies pour caractériser la croissance économique.

    emploi industriel (EMPLOIIND), investissement direct étranger (IDE), taux d'inscription aux études secondaires (TXINSEC).

    L'indicateur utilisé pour mesurer la croissance économique dans le secteur industriel est la valeur ajoutée secondaire (VASEC).

    Dans le cadre de ce type de modèle, il s'agit d'examiner la relation ou les rapports réciproques entre l'investissement et la croissance économique en adoptant une démarche en termes de causalité pour identifier les canaux de transmission les plus importants vers la croissance économiques.

    La croissance économique apporte de nombreux bénéfices aux pays : amélioration du niveau de vie et du pouvoir d'achat, augmentation de l'espérance de vie, meilleure scolarisation et formation, baisse de la pauvreté et du chômage, stabilité politique, baisse des risques liés aux conflits, entre autres.

    IDE dans le cas de cette définition, on prend en compte le solde des entrées et des sorties. Il s'agit, en fait, de la différence entre les capitaux investis à l'étranger et les capitaux reçus de l'étranger.

    FBCFPUB ici il s'agit d'investissement de renouvellement (pour usure et obsolescence), ainsi que d'investissements nouveaux de l'Etat. Elle est composée d'investissement en infrastructures de base et une composante immatérielle (logiciels, brevets et formations).

    FBCFPRIV comme énumérer ci-dessus cet agrégat désigne aussi bien les investissements de renouvellement que les investissements nouveaux du secteur privé.

    VASEC (variable expliquée) cette valeur mesure la richesse brute créée par le secteur industriel, c'est-à-dire sa capacité à générer de la richesse par son cycle de production.

    EMPLOIIND (variable expliquée) il s'agit du nombre de salariés qui travaillent dans le secteur industriel en termes de pourcentage par rapport à l'ensemble des emplois. En plus des emplois manufacturiers, ce secteur comprend, entre autres, les activités minières, le forage, la construction ainsi que des emplois dans les services publics comme l'électricité, le gaz et l'aqueduc. En pourcentage de l'emploi total.

    TXINSEC est le taux d'inscription aux études secondaires : la qualité des ressources humaines du pays d'accueil constitue un élément essentiel pour l'attraction de l'investissement au Mali. Le capital humain est mesuré par le taux d'inscription aux études secondaires (en % brut), il a évolué au Mali de 6,79% en 1990 à 41,47% en 2017.

    Nous voulons savoir si les séries sont stationnaires (intégrées d'ordre 0) ou non stationnaires (intégrées d'un ordre supérieur ou égal à 1).

    L'introduction de la nouvelle technologie de communication et l'amélioration de l'infrastructure de base (eau, transport, énergie...) sont des facteurs de succès pour la croissance et la création d'emploi.

    B. Source des données

    Tableau 6 : Présentation de la source de données

    Variables

    Définition

    source

    Mesure

    FBCFPUB

    Formation brute de capital fixe publique

    BAD

    En milliard de F CFA

    FBCFPRIV

    Formation brute de capital fixe privée

    BAD

    En milliard de F CFA

    IDE

    Investissement direct étranger

    BAD

    En milliard de F CFA

    VASEC

    Valeur ajoutée du secondaire

    Banque Mondiale

    En milliard de F CFA

    EMPLOIIND

    Emploi généré par l'industriel

    Banque Mondiale

    En effectif

    TXINSEC

    Taux d'inscription aux études secondaires

    Banque Mondiale

    En %

    3. Démarche méthodologique

    Le choix des variables s'inspire des travaux empiriques d'AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004) et aussi de Tchouassi Gérard 2016 : Capital Humain et croissance économique et des travaux d'Ahmed ZAKANE 2009 : Impact des dépenses d'infrastructures sur la croissance en Algérie. Ces deux auteurs se sont inspirés des nouvelles théories de la croissance économique, auxquelles sont associés les noms de Römer (1986), Lucas (1988) et Barro (1996).

    Après avoir étudié la stationnarité des séries, nous avons constaté qu'elles sont intégrées d'ordre 1, nous pouvons donc émettre l'hypothèse que nos variables soient cointégrées. Pour valider cette hypothèse, nous allons utiliser le test du nombre de relation de cointégration de JOHANSEN (1988). Ensuite, il conviendra de suivre la procédure en deux étapes d'ENGLE-GRANGER pour estimer la relation de long terme et de court terme.

    A. Tests pré-estimation

    Nous voulons déterminer l'ordre d'intégration des variables. Cette étape est importante pour la suite. Nous utilisons différents tests de stationnarité : parmi lesquels le test de racine unitaire de Dickey-Fuller (ADF).

    Nous employons la stratégie séquentielle des tests de racine unité. Nous estimons, en premier lieu, le modèle avec tendance et constante. Quand la variable tendance n'est pas significative, alors nous estimons le modèle avec constante seulement.

    1. Test de stationnarité des variables de type Philippe Perron

    Les séries macroéconomiques sont en général non stationnaires. Il convient donc de les rendre stationnaires avant l'estimation des coefficients du modèle par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) qui ne s'applique qu'aux séries stationnaires.

    Une série chronologique est stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement, aucun facteur évoluant avec le temps.

    Autrement dit, un processus stochastique Xt est stationnaire si :

    - E (Xt) = E (Xt+h) = ì ? t et ? h, c'est-à-dire la moyenne est constante et indépendante du temps - La variance est finie et indépendante du temps ;

    - La fonction d'auto covariance cov (Xt, Xt+h) est indépendante du temps.

    Parmi les tests de détection de racine unitaire, on distingue essentiellement celui de Dickey et Fuller et celui de Phillips et Perron. Nous allons utiliser ici le test de Phillips et Perron (PP) pour prendre en compte l'hypothèse d'autocorrélation des erreurs.

    Les hypothèses, nulle et alternative se présentent comme suit :

    H0 : le processus est non stationnaire (présence de racine unitaire) H1 : le processus est stationnaire

    La règle de décision consiste à comparer la valeur PP à celle critique (CV). Si PP < CV, on accepte l'hypothèse de stationnarité de la série. On peut aussi lire tout simplement la valeur de la probabilité (prob) correspondante et effectuer une comparaison avec un seuil donné (1%, 5% ou 10%). Dans ce cas, si prob <5%, on accepte l'hypothèse de stationnarité.

    Les résultats des tests de stationnarité des variables sont retracés dans le tableau qui suivent dans lesquels sont données les t-statistiques à niveau et en différence première.

    Tableau 7 : Résultat des tests de stationnarité

    Variables en log

    I(0)

    I(1)

    FBCFPUB

    -3,853**

    -

    FBCFPRIV

    -

    -7,762***

    IDE

    -4,168*

    -

    VASEC

    -

    -4,749***

    EMPLOIIND

    -

    -5,976***

    TXINSEC

    -

    -4,243***

    Source : Auteur à partir de STATA 15

    - I(0) = Test de stationnarité à niveau ;

    - I(1) = Test de stationnaire en différence première ;

    - *** = Seuil de 1% ; ** = Seuil de 5% et * = Seuil de 10%

    Il ressort du tableau que les variables du modèle ne sont pas stationnaires au même niveau. Seuls les variables FBCFPUB et IDE sont stationnaires à niveau tandis que les autres sont stationnaires en différence première. Ce qui nous amène à texter le degré d'intégration des variables à l'aide de la technique de cointégration de Johansen (1988).

    2. Test de cointégration de Johansen (1988)

    L'existence d'une relation de long terme entre des variables individuellement non stationnaire est à la base de la théorie de la cointégration. Cette théorie permet d'étudier des séries non stationnaires mais dont une combinaison linéaire est stationnaire. Le but de ce test est donc de détecter si les variables possédant une racine unitaire ont une tendance stochastique commune. Si les variables sont cointégrées, elles admettent une spécification dynamique de type correction d'erreur, qui transforme le problème initial de régression sur les variables non stationnaires. La cointégration permet d'identifier la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant.

    Soient les hypothèses suivantes :

    H0 : absence de cointégration

    H1 : présence de vecteur cointégrant

    La règle de décision consiste à comparer le ratio de vraisemblance à la valeur critique (CV). Si le ratio de vraisemblance est supérieur à la valeur critique, on accepte l'hypothèse de cointégration ; sinon on la rejette. On peut aussi comparer la probabilité correspondante (prob)

    Modèle 2 : LOG(EMPLOIIND)t = â0+ â1ln(FBCFPUBt) + â2ln(FBCFPRIVt) + â3ln(IDEt) + â4ln(TXINSECt) + åt

    au seuil de 5%. Dans ce cas si prob < 5%, on accepte l'hypothèse de cointégration, sinon on la rejette. Sur STATA, on dispose de plusieurs options. L'hypothèse de cointégration est admise si le test concluant pour au moins une des options.

    D'après les résultats du test on accepte l'hypothèse de cointégration puisque la probabilité est inférieure au seuil de 5% ainsi que le ratio de vraisemblance est supérieur à la valeur critique. Comme les variables sont cointégrées, elles admettent une spécification dynamique de type correction d'erreur. Nous pouvons alors estimer un modèle appelé modèle à correction d'erreur (MCE) qui intègre les variables en variation et en niveau (le théorème de la représentation d'Engle et Granger met en évidence le lien entre cointégration et modèle à correction d'erreur). L'emploi d'un modèle à correction d'erreur dans le cas de la cointégration permet d'obtenir des prévisions plus fiables que si on avait utilisé la relation de long terme car les résultats de l'estimation de cette relation sont faussés par la non stationnarité des séries (voir annexe).

    B. Estimation par le modèle à correction d'erreur de type Engle et Granger

    L'une des approches de la théorie de la cointégration est la méthode à deux étapes proposée par ENGLE et GRANGER (1987). L'approche de ENGLE GRANGER consiste, lors de la première étape à montrer qu'il existe une relation de long terme entre une variable dépendante et des variables explicatives, puis lors de la seconde étape, à exprimer ces variables cointégrées sous la forme d'un modèle à correction d'erreur.

    Le coefficient ä doit être significativement négatif. Dans le cas contraire, la spécification de type MCE n'est pas valable.

    L'inconvénient de la méthode d'Engle et Granger (1987) est qu'elle ne permet pas de distinguer plusieurs relations de cointégration. En effet, si on étudie simultanément N variables avec N>2, on peut avoir jusqu'à (N-1) relations de cointégration. La méthode d'Engle et Granger (1987) ne nous permet d'obtenir qu'une seule relation de cointégration. Afin de pallier cette difficulté, Johansen (1988) a proposé une approche multivariée de la cointégration fondée sur la méthode du maximum de vraisemblance.

    L'estimation de ce dernier permettant notamment de déterminer les ajustements de court terme. Le modèle à long terme est le suivant :

    Modèle 1 : LOG(VASEC)t = á0+ á1ln(FBCFPUBt) + á2ln(FBCFPRIVt) + á3ln(IDEt) + á4ln(TXINSECt) + åt

    I. Étape 1 : Estimation de la relation long terme Modèle 1 :

    LOG(VASESC)t = 2,73 + 0,19ln(FBCFPUBt) - 0,24ln(FBCFPRIVt) + 0,39ln(IDEt) + 1,27ln(TXINSECt)

    R2 = 0,98 ; Test de Fisher = 437,02 ; Prob = 0,0000 ; Observation = 25 Modèle 2 :

    LOG(EMPLOIIND)t = 15,58 - 0,02ln(FBCFPUBt) + 0,04ln(FBCFPRIVt) - 0,02ln(IDEt) + 0,55ln(TXINSECt)

    R2 = 0,97 ; Test de Fisher = 224,47 ; Prob = 0,0000 ; Observation = 25

    Comme précisé plus haut la relation de long terme suppose qu'il existe une combinaison stable à long terme entre les variables. L'estimation du modèle à long terme conduit au résultat suivant :

    II. Étape 2 : Estimation de la relation dynamique

    Le modèle à correction d'erreur (dynamique de court terme) se définit par la différentiation d'ordre un de la relation de long terme, puis par ajout du résidu retardé de la relation de long terme. Où åt représente les erreurs et ä est la force de rappel vers l'équilibre, il a pour rôle de « corriger l'erreur » (faire tendre la relation de court terme vers la valeur cible de long terme). Ce terme doit avoir un signe négatif, sinon il n'existe pas de phénomène de retour à l'équilibre. L'estimation du modèle à court terme est la suivante :

    Modèle 1 :

    DLOG(VASESC)t = 0,02 - 0,56ä(Residual)t-1 + 0,25D(lnFBCFPUBt) - 0,01D(lnFBCFPRIVt) + 0,01D(lnIDEt) + 0,90D(lnTXINSECt) + åt

    R2 = 0,36 ; F- Statistic = 1,83 ; Prob = 0,1628 ; Observation = 25 Modèle 2 :

    DLOG(EMPLOIIND)t = 15,58 - 1,18ä(Residual)t-1 - 0,06D(lnFBCFPUBt) - 0,03D(lnFBCFPRIVt) - 0,01D(lnIDEt) + 0,09D(lnTXINSECt) + åt

    R2 = 0,97 ; F- Statistic = 224,47 ; Prob = 0,0000 ; Observation = 25

    Comme précisé plus haut la relation de long terme suppose qu'il existe une combinaison stable à long terme entre les variables. L'estimation du modèle à long terme conduit au résultat suivant :

    C. Test post-estimation

    Pour la validation du modèle il est indispensable d'effectuer les tests d'autocorrélation et de significativité. Pour ce faire nous avons effectué le test d'autocorrélation de type Breusch Godgrey pour vérifier si les erreurs sont corrélées. A noter qu'en cas du MCO la variance des erreurs est la même quel que soit l'observation. Donc les erreurs sont homoscédastiques. D'après les résultats obtenus les modèles MCE sont très satisfaisants et cela pour plusieurs raisons :

    ? le coefficient de ä(Residual)t-1 est négatif, ce qui permet de valider les MCE ;

    ? le coefficient de détermination est : R2 = 0,97 pour le modèle (2) et R2 = 0,98 pour le modèle (1) ;

    ? la probabilité Prob = 0,0000 pour le modèle 2 et prob = 0,0000 pour le modèle 1 sont inférieurs à 0.05 donc il existe au moins un paramètre significativement non nul autrement dit le modèle 1 et 2 sont globalement significatifs ;

    ? le F - statistic est 437,02 pour le modèle 1 et 224,47 pour le modèle 2 ;

    ? les résidus ne sont pas autocorrelés, en effet le test de BREUSCH-GODFREY indique les probabilités supérieur à 0.05 pour les modèles 1 et 2 (voir annexe 2).

    Les modèles 1 et 2 nous semblent assez satisfaisants et les hypothèses sur les résidus aussi, nous pouvons donc dès à présent nous intéresser à l'interprétation des résultats.

    Section 2 : Interprétation et discussions des résultats empiriques

    I. Interprétation des résultats empiriques :

    Tableau 8 : Présentation des résultats empiriques

    Variables en log

    Court terme

    Long terme

    Modèle (1) et (2)

    Modèle (1)

    Modèle (2)

    Modèle (1)

    Modèle (2)

    FBCFPUB

    0,25

    -0,06

    0,34

    -0,02

    FBCFPRIV

    -0,01

    -0,03

    -0,43

    0,04

    IDE

    0,01

    -0,01

    0,70

    -0,02

    TXINSEC

    0,90

    0,09

    2,27

    0,55

    Source : résultat de l'estimation de l'auteur

    L'objectif principal de notre travail est d'évaluer l'impact de l'investissement sur la croissance du secteur industriel d'une part et d'autre en termes de création d'emploi dans le dit secteur. De façon générale on constate que toutes les variables agissent positivement sur la valeur ajoutée

    industrielle malien sauf la variable formation brute de capital fixe privée. Et que toutes les variables sont plus significatives à long terme qu'à court terme.

    Mais contrairement au premier modèle on constate que toutes les variables agissent négativement sur l'emploi industriel à court terme sauf le taux d'inscription aux études secondaires. Et cette tendance continue à long terme mais la formation brute de capital fixe privée rejoint le rang positif.

    Pour atteindre les objectifs spécifiques qui sont sous forme de questions, l'interprétation des résultats se fera donc dans le cadre de ces questions de recherche.

    ? Quels sont les impacts de l'investissement en termes de croissance économique dans le secteur industriel ?

    Elasticités de court terme

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe publique est : 0,25. Ce qui signifie que si la formation brute de capital fixe publique augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 25%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe privée est : -0,01. Ce qui signifie que si la formation brute de capital fixe privée augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel diminue de 1%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à l'IDE est : 0,01.Ce qui signifie qu'au Mali si les IDE augmentent de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 1%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport au taux d'inscription aux études secondaires est : 0,90.Ce qui signifie qu'au Mali si le taux d'inscription aux études secondaires augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 90%.

    Elasticités de long terme

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe publique est : 0,19/-0,56 = 0,34. Ce qui signifie qu'au Mali si la formation brute de capital fixe publique augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 34%.

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe publique est : - 0,02 / - 0,56 = - 0,04. Ce qui signifie qu'au Mali si la

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe privée est : -0,24/-0,56 = -0,43. Ce qui signifie qu'au Mali si la formation brute de capital fixe privée augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel diminue de 43%.

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à l'IDE est : 0,39/-0,56 = 0,70. Ce qui signifie qu'au Mali si les IDE augmentent de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 70%.

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport au taux d'inscription aux études secondaires est : 2,27.Ce qui signifie qu'au Mali si le taux d'inscription aux études secondaires augmente de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel augmente de 227%.

    ? Quels sont les impacts de l'investissement en termes de création d'emploi dans le secteur industriel ?

    Elasticités de court terme

    L'élasticité de court terme de l'emploi dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe publique est : -0,06. Ce qui signifie que si la formation brute de capital fixe publique augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel diminue de 6%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe privée est : -0,03. Ce qui signifie que si la formation brute de capital fixe privée augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel diminue de 3%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à l'IDE est : -0,01. Ce qui signifie qu'au Mali si les IDE augmentent de 10%, la valeur ajoutée dans le secteur industriel diminue de 1%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport au taux d'inscription aux études secondaires est : 0,09. Ce qui signifie qu'au Mali si le taux d'inscription aux études secondaires augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel augmente de 9%.

    Elasticités de long terme

    formation brute de capital fixe publique augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel diminue de 4%.

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à la formation brute de capital fixe privée est : 0,04 / - 0,56 = 0,07. Ce qui signifie qu'au Mali si la formation brute de capital fixe privée augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel augmente de 7%.

    L'élasticité de long terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport à l'IDE est : - 0,02 / - 0,56 = - 0,04. Ce qui signifie qu'au Mali si les IDE augmentent de 10%, l'emploi dans le secteur industriel diminue de 4%.

    L'élasticité de court terme de la croissance dans le secteur industriel par rapport au taux d'inscription aux études secondaires est : 0,55. Ce qui signifie qu'au Mali si le taux d'inscription aux études secondaires augmente de 10%, l'emploi dans le secteur industriel augmente de 55%.

    Le terme de correction d'erreur (coefficient de ä(Residual)t-1) est de 0,56 pour le modèle 1 ce qui signifie que 56% des chocs qui affectent la valeur ajoutée secondaire en courte période s'ajuste en longue période. Autrement dit, 56% du déséquilibre entre la valeur ajoutée secondaire désiré et la valeur ajoutée secondaire effectif est comblé en longue période. Ainsi, les chocs sur la valeur ajoutée industrielle au Mali se corrigent-ils à 56% par l'effet de « feed back ». En d'autres termes, un choc constaté au cours d'une année est entièrement résorbé au bout d'une année et 8 mois (1/ 0,134 = 1,8 année).

    Le terme de correction d'erreur (coefficient de ä Residualt-1) est de 1,18 pour le modèle 2 ce qui signifie que 118% des chocs qui affectent l'emploi dans l'industrie en courte période s'ajuste en longue période. Autrement dit, 118% du déséquilibre entre l'emploi dans l'industrie désiré et l'emploi dans l'industrie effectif est comblé en longue période. Ainsi, les chocs sur l'emploi industriel au Mali se corrigent-ils à 118% par l'effet de « feed back ». En d'autres termes, un choc constaté au cours d'une année est entièrement résorbé au bout de 8 mois (1/ 1,18 = 0,8 année).

    Le R2 = 0,98 pour le modèle 1 ce qui signifie que 98% de la relation est expliqué par le modèle et seulement 2% par l'erreur. Et R2 = 0,97 pour le modèle 2 ce qui signifie que 97% de la relation est expliqué par le modèle et seulement 3% par l'erreur.

    II. Discussion des résultats

    Cette partie se focalise essentiellement sur une comparaison des résultats de notre étude et des résultats empiriques antérieurs. D'après les résultats des tests de stationnarités et de cointégration, on conclut qu'il existe une relation de long terme entre l'investissement et la croissance et l'investissement et la création d'emploi.

    Cependant on peut conclure que l'investissement quelque soit sa nature (publique ou privée) est significatif et positif sur la croissance dans le secteur industriel mais non significatif et négatif sur l'emploi dans le secteur industriel au Mali.

    Rappelons que la formation brute de capital fixe, est l'agrégat qui mesure en comptabilité nationale, l'investissement (acquisition de biens de production) en capital fixe des différents agents économiques résidents.

    De nombreuses études démontrent la pertinence de l'investissement sur la croissance dans le secteur industriel même si quelques-uns trouvent le résultat contraire. Par contre les effets de ce dernier sur l'emploi sont assez mitigés. Parmi les études empiriques le concernant le premier cas on peut noter :

    - M.-P.Brugnes-Romieu, Investissements industriels et développement en Tunisie, pp. 521525 / Année 1968. Les auteurs ont dégagés avec un maximum de clarté l'ensemble des effets significatifs et positifs économiques et sociaux entrainés par les investissements industriels en Tunisie. Outre ils suggèrent que cela n'est possible qu'avec l'accompagnement des mesures adéquates de la part des responsables de l'économie.

    - Jean-Claude Dutailly, Investissement et créations d'emplois en France : impact par secteur d'activité et taille d'entreprise. Année 1983 / pp. 3-14. Dutailly démontre que le nombre d'emploi créés dépend du montant de l'investissement réalisé et du secteur d'activité.

    - Mano Yempabou Landry Clotaire 2015 : Effets de l'ouverture commerciale sur la croissance économique au Burkina Faso. Cet auteur trouve que l'investissement direct étranger et le capital humain agissent négativement sur le PIB réel burkinabè.

    Outre d'autres études empiriques démontre aussi l'effet négatif de l'investissement sur l'emploi dans le secteur industriel, parmi lesquelles :

    - Billaudot Bernard. Accumulation, croissance et emploi dans l'industrie française : rétrospective 1959-1974. In: Economie et statistique, N°127, Novembre 1980. pp. 83-99. Cet article stipule que l'accumulation du taux d'investissement se caractérise

    essentiellement sur la substitution du capital/travail et une réduction progressive de l'efficacité de la main d'oeuvre dans les industries à court et moyen terme.

    - L'OCDE 2007 : Les délocalisations et l'emploi Tendances et impacts. Ce dernier article fait allusion au caractère délocalisation des industries manufacturières. Cependant il met en garde l'importation massive des produits manufacturiers : « une augmentation de 1% de la part des produits manufacturiers importés réduirait de 0,18 % l'emploi dans le pays d'accueil ».

    Enfin nous avons de bonnes raisons de croire que dans le long terme et court terme, l'investissement quelque soit sa nature (publique ou privée) reste un levier indispensable à la croissance dans le secteur industriel même s'il faut noter que ces effets sur l'emploi n'est pas significatif. Le caractère non significatif de l'investissement sur l'emploi dans le secteur industriel malien peut s'expliquer sous plusieurs formes notamment : l'inadéquation de l'offre et la demande d'emploi et aussi la forte substitution du capital/travail dans ce secteur.

    Conclusion et implications

    A la lumière de cette étude, nous avons pu constater que l'investissement (public et IDE) est effectivement un instrument fondamental de la relance économique par le biais de l'industrie aussi bien dans la littérature économique que dans les travaux empiriques. Surtout dans un pays où la part de l'industrie reste encore marginale dans le PIB. L'intervention de l'Etat dans la sphère économique en matière de dépenses surtout en infrastructure de base deviendra donc une exigence économique et une condition nécessaire pour stimuler l'investissement privé voire la croissance durable.

    Dans cette étude, nous nous sommes basés sur une évidence empirique à savoir le modèle à correction d'erreur qui permet de déterminer la dynamique de l'investissement dans le court et le long terme. En termes de résultats, l'estimation du modèle (1) par la méthode Engle et Granger a pu montrer que l'investissement représentent une variable endogène, c'est-à-dire que la valeur ajoutée industrielle augmente au fur et à mesure que l'investissement augmente.

    Par contre l'estimation du modèle (2) par la même méthode montre que l'effet négatif et non significatif de l'investissement sur l'emploi dans le secteur industriel malien. Outre le taux d'inscription aux études secondaires a un effet considérable sur l'emploi industriel malien.

    Au Mali malgré les efforts entrepris par les pouvoirs publics, l'industrie demeure dans une situation embryonnaire et cela pour plusieurs raisons. Il s'agit notamment :

    - de l'importation massive des biens manufacturiers ;

    - de l'aggravation des déficits publics qui ont pour danger d'exercer des effets d'éviction sur

    l'endettement des entreprises privées ;

    - la globalisation des économies qui peut faire subir les aléas venant d'ailleurs sur une

    économie malgré qu'elle ait investi lourdement ;

    - de la lourdeur administrative de création d'entreprise ;

    - le coût élevé de l'électricité et le cout élevé des matières premières ;

    - la concurrence et la fraude fiscale ;

    - à tous ces défis s'ajoute la difficulté de financement de projets industriels.

    Ainsi pour permettre aux dépenses d'investissement dans le secteur industriel de répondre pleinement aux attentes et de participer à hauteur de souhait à l'essor économique nationale par le biais de l'accroissement de la valeur ajoutée et de créer plus d'emploi dans ce secteur, certaines dispositions doivent être prises. Notamment en matière d'encouragement de projet d'investissement industriel et d'adéquation de l'offre et de la demande d'emploi industriel :

    > à faciliter l'accès aux financements des entreprises industrielles ;

    > d'asseoir un tarif préférentiel d'électricité plus soutenable pour les industries ;

    > collecter, traiter et diffuser les données relatives au secteur de l'industrie ;

    > réaliser des études et recherches en vue d'élaborer des stratégies appropriées et adéquates

    pour le secteur industriel ;

    > assurer la coordination du suivi des entreprises et projets industriels et le contrôle des

    engagements au titre de l'agrément au code des investissements ;

    > développer la coopération industrielle ;

    > améliorer le développement des pôles industriels ;

    > contribuer à l'amélioration de la compétitivité du secteur industriel ;

    > assurer un appui technique et technologique aux unités industrielles ;

    > introduire des filières d'étude technique industrielles dans le système éducatif national ;

    > mis en place des politiques d'incitation pour encourager l'employabilité des sortants du

    système éducatif national.

    Il impératif de mentionner qu'il existe plusieurs pistes de recherches pour améliorer cette modeste étude entre autres. Dans une perspective d'enrichissement de notre étude, une voie de recherche consiste à examiner l'impact de l'investissement sur la croissance économique pour le cas des pays de l'UEMOA et les pays en développement afin d'identifier les points de similarités et de différences.

    Bibliographie

    1. Ouvrages généraux

    · Robert Ford et Pierre Poret : L'investissement des entreprises, Edition 1991 ;

    · Guide d'investissement au Mali, Nations Unies, Edition 2000 ;

    · Colletaz, G. (03 Avril 2017). Une présentation simplifiée de l'approche de johansen ;

    · Pierre-Alain Muet, juin 1993 ;

    · Investissement et emploi de Phillipe Madinier, Sep 1976, pp.244-253 ;

    · Claude Dutailly 1983 pp. 3-14 ;

    · Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, John Maynard Keynes, 1936 ;

    · Jean-Claude Dutailly 1983 pp.3-14) : Le dynamique du sysème productif : Investissement, emploi, rentabilité ;

    · Martine Ledrans, 2014 : Séries temporelles et modèles de régression ;

    · Arthur Charpentier : Modèles de prévision Séries temporelles, hiver 2011 ;

    · Patrick Artus et Moncef Kaabi : Dépenses publiques, progrès technique et croissance, 1993 / 44-2 / pp. 287-318 ;

    · Perspectives économiques en Afrique 2019.

    2. Ouvrages spécialisés :

    · Croissance, Emploi et politiques de l'emploi au Mali, 1ère Edition ; Bourdet, Yves, Dabitao, Kassim, Dembélé, Aoua Saran, 2012 ;

    · Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, chap3 : Redynamiser la croissance par l'investissement privé par : Jesus Gonzalez-Garcia, Romain Bouis, Paolo Cavallino, Nkunde Mwase, Hector Perez-Saiz, Ludger Wocken et Mustafa Yenice ;

    · Marché de l'investissement d'impact en Afrique de l'Ouest, Juin 2016 ;

    · Hélène Hamisultane : Modèle à correction d'erreur (MCE) et application, Janvier 2016 ;

    · Perspectives économiques de l'OCDE 2015 : Chap 3 : Stimuler l'investissement pour une croissance plus forte et durable ;

    · Alain Cotta 1983 pp. 691-731 : Le Capitalisme.

    3. Articles :

    · Mohamed Raja AMRANI, Lahcen OULHAJ et Khalid HAMMES 2005 : Deux études
    sur les impacts des dépenses publiques sur la croissance économique (1970- 2004) ;

    · Essai de modélisation de l'impact des dépenses publiques sur la croissance économique au Maroc : Salah Eddine Salhi, Mohammed Janati and Abdellah Echaoui, October 2018 ;

    · Jonas Kibala Kuma Avril 2018 : Les modèles VAR et VEC : Applications sur Stata (var,vec) et analyse des outputs Eviews (var) ;

    · Ahmed ZAKANE 2009 : L'impact des depnses d'infrastructures sur la croissance en Algérie. Une approche en series temporelles multi variées (VAR) ;

    · Marius Bendoma et Cyrille Messiné Essomba : Investissement public et croissance au Cameroun, Juin 2017 ;

    · Sylvie Charlot Mai 2017 : Dépenses publiques et croissance : effets macroéconomiques et spécificités régionales ;

    · Fousseini Traoré : Chômage et conditions d'emploi des jeunes au Mali, Edition 2005 ;

    · Maurice Catin : Les mécanismes et les étapes de la croissance régionale, Edition 1995 ; Tchouassi Gérard. (01 Mai 2017). Capital humain et croissance économique : une modélisation VAR avec cointégration ;

    · Asiedu, 2002, 2006 ; Dupasquier et Osakwe, 2006 : Foreign direct investment in Africa

    · Farole et Moberg, 2017 : Redynamiser la croissance par l'investissement privé ;

    · Steenbergen et Javorcik, 2017 : Dynamique du développement en Afrique ;

    · Investissement et création d'emplois : impact par secteur d'activité et taille d'emploi ;

    · IBANDA KABAKA Paulin, 2017 : L'importance des depenses d'investissement sur la croissance économique ;

    · Latif Dramani, Oumy Laye, 2017 : Lien entre les investissements en technologies de l'information et de la communication, la croissance et l'emploi au Sénégal ;

    · Tahtah, Hind, 2013 : Public expenditures and economic growth in Morocco ;

    · BARRO, R et SALA-I-MARTIN, X., 1996 : La croissance économique ;

    · Aghion et Howitt, 1992 : L'innovation ;

    · Barro 1990 : Les nouvelles connaissances. 4. Rapports :

    · Opportunités d'investissements au Mali Edition 2017 ;

    · Le Mali en chiffre 2016 et 2014 ;

    · Rapport d'Analyse Economique du Développement du Secteur Minier et des Défis de la Préservation de de l'Environnement et des Ressources Naturelles des Ministère de

    l'Environnement, de l'Assainissement et du Développement Durable (MEADD) Ministère de l'Economie et des Finances (MEF), Novembre 2015;

    · Rapport d'assistance technique - Evaluation de la gestion des investissements publics-PIMA, 2018 ;

    · Recensement industriel 2015 ;

    · Rapport ITIE 2014 : Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Mali ;

    · Compte Economique du Mali 1999-2013 ;

    · Claude BERTHOMIEU, Fabienne BONETTO (CEMAFI. Nice) : Analyse des investissements publics de croissance (capacity building public investments) et les difficultés de leur financement. Etude des cas pour six pays partenaires méditerranéens : Maroc, Tunisie, Turquie, Egypte, Israël, Liban, Février 2006 ;


    ·

    5. Textes législatifs et règlementaires :

    · Document de la Politique Nationale de l'emploi (PNE), Edition 2005 ;

    · Document de la Politique de Développement Industriel (PDI) du Mali, Edition 2010 ;

    · Code des Investissements au Mali, Edition 1991 ;

    6. Sites internet :

    · Portail : Economie - Wikipédia ( www.wikipédia.com)

    · OpenEdition ( www.OpenEdition.org)

    · Banque Mondiale : Perspective monde ( www.perspective.usherbrooke.ca)

    · Opendata ( http://Mali.opendataforafrica.org)

    BIBLIOGRAPHIE 71

    Table des matières

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    SIGLES ET ABREVIATIONS 4

    RESUME 6

    SOMMAIRE 7

    INTRODUCTION 9

    CHAPITRE 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE DE L'INVESTISSEMENT INDUSTRIEL 12

    SECTION 1 : SITUATION DES ACTIONS PUBLIQUES EN FAVEUR DE L'INVESTISSEMENT EN

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE 13

    I. PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE 14

    II. INITIATIVES INTERNATIONALES DE SOUTIEN A L'INVESTISSEMENT PRIVE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 15

    SECTION 2 : ETAT DU PARC INDUSTRIEL ET DE SON INVESTISSEMENT AU MALI 17

    I. GENERALITE 17

    A. L'investissement intérieur 18

    B. L'Investissement Direct Etranger (IDE) au Mali 19

    II. INVESTISSEMENT INDUSTRIEL ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI 21

    1. Situation de l'activité extractive 23

    2. L'activité de fabrication 27

    3. Section production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 28

    III. INVESTISSEMENT INDUSTRIEL ET CREATION D'EMPLOI AU MALI 30

    1. Situation de l'emploi au Mali 30

    2. Effets collatéraux des investissements industriels sur l'emploi 32

    IV. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL (PDI) ET D'EMPLOI AU MALI 32

    CHAPITRE 2 : CONCEPT ET REVUE DE LITTERATURE 36

    SECTION 1 : CONCEPT ET DEFINITION 37

    SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE 40

    I. REVUE THEORIQUE 40

    1. Théorie Keynésienne 40

    2. Théories néoclassiques 42

    II. REVUE EMPIRIQUE 47

    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET ANALYSE DES RESULTATS 53

    SECTION 1 : METHODOLOGIE APPLIQUEE 54

    I. MODELE THEORIQUE 54

    II. MODELE EMPIRIQUE 55

    1. Modèle de base 55

    2. Présentation du modèle 56

    3. Démarche méthodologique 58

    SECTION 2 : INTERPRETATION ET DISCUSSIONS DES RESULTATS EMPIRIQUES 63

    I. INTERPRETATION DES RESULTATS EMPIRIQUES : 63

    II. DISCUSSION DES RESULTATS 67

    CONCLUSION ET IMPLICATIONS 69

    ANNEXE : RESULTAT EMPIRIQUE 76

    Annexe : Résultat empirique

    Tableau : Résultat du test de cointégration de Johansen 1988

    Johansen tests for cointegration

    Trend: constant Number of obs = 26

    Sample: 1992 - 2017 Lags = 2

    5%

    maximum trace critical

    rank parms LL eigenvalue statistic value

    0 30 19.025702 . 74.2417 68.52

    1 39 38.359633 0.77400 35.5738* 47.21

    2 46 46.22801 0.45407 19.8371 29.68

    3 51 51.517228 0.33426 9.2586 15.41

    4 54 55.098377 0.24079 2.0963 3.76

    5 55 56.146536 0.07746

    Source : Auteur sur stata 15

    Tableau : Résultat de l'estimation à long terme du modèle 1 par la méthode Engle et Granger

    Source

    SS df MS Number of obs = 25

    F(4, 20) = 437.02

    Residual

    18.8787448 4 4.71968619 Prob > F = 0.0000

    .215996222 20 .010799811 R-squared = 0.9887

    Adj R-squared = 0.9864

    19.094741 24 .795614207 Root MSE = .10392

    lvasec

    Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    lide

    ltxinsec Model

    _cons

    .1907702 .1191798 1.60 0.125 -.0578345 .4393748

    -.2462685 .0804894 -3.06 0.006 -.4141663 -.0783706

    .0399065 .0264884 1.51 0.148 -.0153474 .0951604

    1.279633 .1343931 9.52 0.000 .9992935 1.559972

    2.735886 .3888838 7.04 0.000 1.924689 3.547083

    Total

    Source : Auteur par stata 15

    Tableau : Résultat de l'estimation de la relation dynamique du modèle 1 par la méthode Engle et Granger

    SS df MS Number of obs = 22

    lfbcfpub Model

    lfbcfpriv

    F(5, 16) = 1.83

    .060456303 5 .012091261 Prob > F = 0.1628

    .105440877 16 .006590055 R-squared = 0.3644

    Adj R-squared = 0.1658

    Source

    .16589718 21 .007899866 Root MSE = .08118

    Residual

    Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    Total

    lfbcfpub

    D.lvasec

    lfbcfpriv

    .2570521 .1040778

    2.47 0.025 .0364169

    .4776872

    -.01517 .0866778 -0.18 0.863 -.1989188 .1685788

    D1.

    lide

    .0027355 .0154181 0.18 0.861 -.0299495 .0354205

    D1.

    ltxinsec

    D1.

    .9087882 .4571292 1.99 0.064 -.0602825 1.877859

    D1.

    L1.

    _cons

    erreur

    Source : Auteur avec stata 15

    -.4933663 .2590444 -1.90 0.075 -1.042516 .0557833

    .0279146 .0385198 0.72 0.479 -.0537436 .1095729

    Après l'estimation des paramètres par la méthode des MCO, on effectue le test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey.

    Tableau : Test de corrélation des erreurs du modèle 1 de type Breusch-Godfrey

    Number of gaps in sample: 2

    Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation

    chi2 df Prob > chi2

    lags(p)

    H0: no serial correlation

    Source : Auteur avec stata 15

    Les erreurs ne sont pas corrélés puisque les probabilités sont tous supérieurs à 5%, donc on rejete l'hypothèse de corrélation des erreurs.

    Tableau : Estimation du modèle 1 par la méthode de Cochrane-Orcutt

    Iteration 20: rho = -0.4110

    Cochrane-Orcutt AR(1) regression -- iterated estimates

    Source

    19

    SS df MS Number of obs =

    F(9, 9) = 1.87

    Model

    .118645627 9 .013182847 Prob > F = 0.1823

    .063427112 9 .007047457 R-squared = 0.6516

    Adj R-squared = 0.3033

    Total

    .08395

    .182072739 18 .010115152 Root MSE =

    L1.

    -.2376058 .2335711 -1.02 0.336 -.7659804 .2907687

    Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    D.lvasec

    Residual

    lfbcfpub

    .2533516 .160762 1.58 0.149 -.1103172 .6170205

    lfbcfpriv

    -.1077039 .1973578 -0.55 0.599 -.5541582 .3387504

    lide

    .0433935 .0317614 1.37 0.205 -.0284557 .1152426

    ltxinsec

    .7457448 .9669645 0.77 0.460 -1.441681 2.93317

    lvasec

    -.5633295 .5218356 -1.08 0.308 -1.743804 .6171447

    lfbcfpub

    -.0543511 .2566137 -0.21 0.837 -.6348516 .5261493

    lfbcfpriv

    lide

    D1.

    D1.

    D1.

    D1.

    L1.

    L1.

    L1.

    .0734521 .0645695

    1.14 0.285 -.0726143 .2195185

    -.4109721

    .8327598 .6106595 1.36 0.206 -.548648 2.214168

    2.598888 1.464161 1.78 0.110 -.7132752 5.911051

    rho

    Tableau : Résultat de l'estimation à long terme du modèle 2 par la méthode Engle et Granger

    ltxinsec

    Durbin-Watson statistic (original) 1.954144
    L1.

    Durbin-Watson statistic (transformed) 2.058384

    _cons

    Source : Auteur avec stata 15

     
     
     
     
     
     
     

    2.71911545

     
     

    Prob

     
     
     

    .060568427

    20

     
     
     
     
     
     
     

    Adj

     
     
     

    2.77968387

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    P>|t|

     
     
     

    -.0272578

    .0631106

    -0.43

    0.670

    -.1589043

     
     

    .0474493

    .0426225

     

    0.279

    -.0414596

     
     

    -.0228969

    .0140267

    -1.63

    0.118

     
     
     

    .5521746

    .0711668

    7.76

    0.000

    .4037233

     
     

    15.58935

     

    75.70

    0.000

    15.15979

     

    Source : Auteur avec stata 15

    25 224.47 0.0000 0.9782 0.9739 .05503

    Interval]

    .1043887 .1363582 .0063623 .7006258 16.01891

    Tableau : Résultat de l'estimation de la relation dynamique du modèle 2 par la méthode Engle et Granger

     
     
     
     

    Number of obs =

    F(4, 20) =

    > F =

    R-squared =

     
     
     

    5

    16

    .005171569

     

    SS

    df

    4

    MS

    .679778861

    .003028421

     
     
     
     

    P>|t|

    R-squared =

     

    Total

     

    24

    .115820161

    Root

    MSE =

     
     

    -.0644086

    .0921987

    -0.70

    0.495

     
     

    lemploiind

    Coef.

    Std. Err.

    t

     

    [95% Conf.

     

    lfbcfpub lfbcfpriv lide Source

    SS

    -.0382685

    df

    .0767847

    1.11

    MS

    -0.50

    0.625

    -.0521561

    Number of obs =

    -.2010448

     

    ltxinsec

    _cons

    Model

    Residual

    .00895141

    .082745102

    .2059301

    .001790282

     

    F(5, 16) =

    Prob > F =

    R-squared =

     
     

    Total

    .091696511

    .0940826

    21

    .004366501

    0.23

    0.819

    Adj R-squared =

    Root MSE =

     

    D.lemploiind

    Coef.

    Std. Err.

    .2294779

    t

    0.17

    0.867

    [95% Conf.

     
     

    .028289

     

    0.83

    0.419

    -.044049

     

    lfbcfpub

    D1.

    lfbcfpriv

    ltxinsec

    L1.

    .0390721

    _cons

    Source : Auteur avec stata 15

    22 0.35 0.8772 0.0976 -0.1844 .07191 Interval] -.2598612

    .1310439

    D1.

    lide

    .1245079

    D1.

    -.011214

    .0136584

    -0.82

    0.424

    -.0401684

    .0177405

    .404954

    -.7643814

    .9525466

    -.4473992

    .5255435

    .0341232

    .100627

    Après l'estimation des paramètres par la méthode des MCO, on effectue le test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey.

    Tableau : Test de corrélation des erreurs du modèle 2 de type Breusch-Godfrey

    D1.

    Number of gaps in sample: 2

    erreur

    Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation

    chi2 df Prob > chi2

    lags(p)

    0.216 1 0.6419

    H0: no serial correlation

    1

    Source : Auteur avec stata 15

    Les erreurs ne sont pas corrélés puisque les probabilités sont tous supérieurs à 5%, donc on

    rejete l'hypothèse de corrélation des erreurs.

    Tableau : Estimation du modèle 2 par la méthode de Cochrane-Orcutt

    Iteration 39: rho = 0.6304

    Cochrane-Orcutt AR(1) regression -- iterated estimates

    Source

    SS df MS Number of obs =

     

    19

    F(9, 9) = 5.00

    Model

    Residual

    .120808918 9 .013423213 Prob > F = 0.0125

    .024170237 9 .002685582 R-squared = 0.8333

    Adj R-squared = 0.6666

    Total

    .144979155 18 .008054398 Root MSE = .05182

    D.lemploiind

    Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    lfbcfpub

    D1.

    -.1990688 .0985567 -2.02 0.074 -.4220195 .023882

    lfbcfpriv

    D1.

    -.0851462 .0730285 -1.17 0.274 -.2503481 .0800557

    lide

    D1.

    -.0048132 .0155478 -0.31 0.764 -.0399847 .0303583

    ltxinsec

    D1.

    -.016765 .435691 -0.04 0.970 -1.002367 .9688366

    lemploiind

    L1.

    -1.184543 .2655349 -4.46 0.002 -1.785224 -.5838611

    lfbcfpub

    L1.

    -.2902292 .1523926 -1.90 0.089 -.6349651 .0545068

    lfbcfpriv

    L1.

    -.010037 .0994431 -0.10 0.922 -.2349928 .2149189

    lide

    L1.

    -.0132245 .0303937 -0.44 0.674 -.0819798 .0555308

    ltxinsec

    L1.

    .9941015 .307744 3.23 0.010 .2979363 1.690267

    _cons

    19.31307 4.362954 4.43 0.002 9.443379 29.18276

    .6303917

    rho

    Durbin-Watson statistic (original) 1.697099

    Durbin-Watson statistic (transformed) 1.299203

    Source : Auteur avec stata 15






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus