INTRODUCTION GENERALE
I. PRESENTATION DU SUJET
Ayant connu de nombreuses mutations, l'économie
congolaise a souvent été buttée à des
problèmes liés à sa conduite ; de ce fait, elle se doit
d'optimiser tous ses instruments de façon à atteindre les quatre
objectifs macroéconomiques qui sont le plein emploi, l'équilibre
extérieur, la stabilité des prix et plus particulièrement
la croissance, car cette dernière est sans doute la plus importante pour
accéder au développement.
La République Démocratique du Congo est
contrainte à faire face aux multiples fluctuations, sa croissance
évolue en dents de scie. Cela est sans doute dû au fait que
l'économie est totalement extravertie, la balance commerciale est
déficitaire car le pays importe plus qu'il n'exporte. Un changement par
exemple du prix des produits miniers fixé par le marché
international affecte de façon profonde l'équilibre
général de l'économie nationale.
Dans le but d'atténuer les fluctuations en ce qui
concerne la croissance à court terme, les dirigeants en charge des
politiques économiques utilisent les divers instruments sous forme des
politiques conjoncturelles qui sont la politique budgétaire et la
politique monétaire.
La politique monétaire poursuit les objectifs de toute
politique conjoncturelle, mais l'un de plus important pour elle est sans doute
la stabilité des prix. De ce fait le plus difficile pour la R.D.Congo
est l'arbitrage entre croissance et inflation car pour obtenir un
équilibre au niveau des prix il faut renoncer à un certain niveau
de croissance du fait que cette dernière évolue dans le
même sens que l'inflation.
Il est ainsi question dans ce travail d'identifier, d'analyser
et d'expliquer l'apport de la politique monétaire dans sa conduite par
la Banque Centrale du Congo (B.C.C) sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo.
II. REVUE DE LITERATURE
1. Revue théorique
La théorie classique : La
théorie quantitative de la monnaie tire son fondement des travaux de
l'économiste J.B.SAY (1767-1832) qualifiés de loi de
débouchés qui se résume par les formules suivantes :
« l'offre crée sa propre demande » et « les produits
s'échangent contre des produits » et qui est basée sur
l'équation quantitative formulée sous sa forme la plus connue par
FISCHER (1911). Selon la théorie quantitative la monnaie est neutre et
n'agit pas sur le niveau de la
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production et des échanges. De ce fait, la politique
monétaire ne peut influencer que le niveau des prix et cela uniquement
à court terme.
La théorie Keynésienne (les
principes de l'action par la monnaie, la politique monétaire dans le
cadre du modèle IS-LM) : J.M Keynes (1923) a montré les limites
de la loi des débouchés, la monnaie peut être
recherchée pour elle-même. Pour lui la politique monétaire
doit consister en une intervention contracyclique. Il met en concurrence la
politique monétaire avec l'autre grande politique budgétaire. Si
l'action par le budget est préférable, la politique
monétaire doit être accommodante. De ce fait la politique
économique doit rechercher un dosage adéquat de ces deux
politiques (le «POLICY MIX). D'autre part, le taux d'intérêt
joue un rôle central dans la conduite de la politique économique,
et ce, en faisant varier la quantité de monnaie disponible. Mais
surtout, le taux d'intérêt influence le coût du capital et
agit sur la décision d'investir : un bas taux d'intérêt est
favorable pour les investissements, dès lors que ceux-ci sont
décidés en comparant le taux de rendement interne et le taux
d'intérêt ambiant. Et par le jeu du multiplicateur de
dépenses, ces investissements supplémentaires accroissent le
revenu global. C'est l'ensemble de ces relations que le modèle IS-LM
formalise. Le modèle IS-LM est celui de la « synthèse
classico-keynésienne », la demande de monnaie keynésienne
est située dans un cadre d'équilibre général des
marchés de type walrassien. Le modèle repose sur la distinction
dans l'économie entre deux secteurs, celui réel et celui
monétaire.
L'approche monétariste : neutraliser
l'influence déstabilisante de la monnaie
Les monétaristes (économistes libéraux)
sont contre l'intervention de l'Etat dans l'économie. Seule la politique
monétaire est tolérée si elle met fin aux variations
désordonnées de l'offre de monnaie qui provoquent les
fluctuations de la production et des prix. La politique monétaire
monétariste critique et part en l'encontre de celle keynésienne.
M.FRIEDMAN et F.HAYEK, sont d'avis que les politiques keynésiennes sont,
dans les meilleurs des cas, inefficaces. Au pire, elles viennent aggraver les
difficultés qu'elles prétendent résoudre tel dans les
années soixante-dix (dérapages inflationnistes) durant la crise
du choc pétrolier. Les raisons théoriques de la critique reposent
principalement sur la contestation du rôle des taux
d'intérêt. La demande de monnaie est, selon M.FRIEDMAN, faiblement
élastique au taux d'intérêt dont les variations n'ont que
peu d'impact sur la demande globale.
Une autre critique tient au fait que la création
monétaire est aux mains des autorités, ce qui leur confie un
pouvoir trop grand. Ils sont en effet tentés d'assujettir
l'émission monétaire à leurs objectifs de survie
politique.
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