1.2.3. LES FACTEURS DE CROISSANCE ECONOMIQUE
La dynamique de croissance repose sur plusieurs
déterminants économiques. L'analyse des facteurs de croissance
permet de distinguer et de mesurer les contributions du facteur travail et du
facteur capital. Le progrès technique joue un rôle essentiel dans
la croissance car il pérennise.
La croissance résulte tout d'abord de l'augmentation
des deux facteurs de production que sont le travail et le capital. La
théorie économique modélise ce lien par une fonction de
production notée Q =f (K, L) où K et L
représentent respectivement le capital et le travail. Mais leur
contribution n'explique pas toute l'augmentation des richesses
créées.
1.2.3.1. LES FACTEURS TRAVAIL (ressources humaines)
Au sens économique, le travail est l'activité
rémunérée qui permet la production de biens et services.
Il s'agit de l'intervention de l'homme dans le processus de production, il est
le seul facteur actif qui permet de produire la richesse, soit une application
directe soit indirecte d'instruments façonnés par l'homme. C'est
le marché du travail qui est le lieu de rencontre entre
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l'offre et la demande, les offreurs et demandeurs d'emploi
vont se trouver et que va se fixer le montant de salaire. Dans la population
totale, on appelle population active, l'ensemble des personnes exerçant
un emploi ou en recherchant un emploi de façon active. Donc, sont exclus
les incapables juridiques (mineurs, retraités ...).
Le travail se réalise au sein d'une organisation et
ouvre droit au versement d'une rémunération. La taille de la
population active et son taux d'activité déterminent la
quantité de travail disponible pour alimenter la croissance. Sur le plan
qualitatif, plus la qualification professionnelle des individus est
élevée plus la croissance sera favorisée.
Les économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo,
Stuart Mill), à la fin du XVIIIe et au début du XIXe
siècle, et Karl Marx (1818-1883) considèrent que seul le travail
est productif de richesses, en particulier le travail dans l'industrie. Marx va
distinguer :
? Le travail qui correspond aux quantités d'heures
passées dans l'entreprise pour produire en sachant que la durée
du travail est déterminée par les propriétaires des moyens
de production et que, depuis le début du XXe siècle, elle est
encadrée par la loi (durée légale du travail) ;
? La force de travail (capacités physiques et
intellectuelles) que le travailleur mobilise au moment de son travail. Le
salarié loue sa force de travail contre un salaire qui tend à
être égal à la valeur des biens de consommation
nécessaires à la reproduction du travailleur et de sa famille.
Autrement dit, le salaire est proche du minimum vital dans une
société donnée.
Le capitaliste loue la force de travail pour en extraire une
valeur supérieure à son coût. Il va donc faire travailler
le salarié le temps nécessaire pour que ce dernier crée
une valeur supérieure à la valeur de sa force de travail (le
salaire). La plus-value est donc égale à la différence
entre la valeur créée par le travailleur et sa propre valeur (son
salaire). Lorsque le capitaliste vend les biens ou services qu'il a fait
produire, il transforme la plus-value en un profit qui va servir à
accumuler du capital et des richesses. Le travail est donc au coeur de la
dynamique du capitalisme.
Au niveau macroéconomique, le facteur travail
correspond principalement à la quantité de travail qui prend en
compte le nombre de travailleurs mobilisés dans une activité
rémunérée (la population active occupée) et la
durée annuelle effective du travail.
Quantité de travail = Nombre d'actifs occupés X
Durée annuelle moyenne effective du travail Quantité de travail =
Nombre d'emplois X Durée annuelle moyenne effective du travail
La population active occupée correspond à l'emploi
global. Les économistes ne retiennent que le travail
rémunéré.
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L'importance et de la croissance de la population en âge
de travailler (15-64 ans) dépendent de la croissance naturelle
(naissances - décès) de la population et au solde migratoire
(immigration - émigration). Une population jeune, dynamique en
matière de naissance et au solde migratoire positif aura une croissance
potentielle supérieure à une population vieillissante. On
comprend ainsi pourquoi la croissance des pays émergents est
supérieure à celle de la vieille Europe.
Le taux d'emploi de la population en âge de travailler
dépend de l'âge d'entrée (emploi des juniors) et de
l'âge de sortie de la vie active (emploi des séniors) et du taux
d'emploi féminin. Plus le taux d'emploi est élevé, plus la
production sera importante. Dans tous les pays, le taux d'emploi des juniors
diminue car la durée des études augmente. En revanche, le taux
d'emploi des seniors augmente à la suite des réformes de la
retraite qui repoussent à plus tard l'âge de sortie. De
même, la mobilisation de la main d'oeuvre s'est accrue au cours du temps
avec l'entrée massive des femmes sur le marché de l'emploi. Les
taux d'emploi sont plus élevés aux Etats-Unis, au Japon et dans
les pays scandinaves que dans la Zone euro. Ainsi, la croissance potentielle de
la Zone euro souffre d'un sous-emploi des jeunes et des personnes de plus de 55
ans.
Taux d'emploi = Population active occupée / Population
en âge de travailler x 100
L'augmentation de la quantité de travail (population
active occupée et durée annuelle du travail) explique, toutes
choses égales par ailleurs, la croissance économique,
c'est-à-dire l'augmentation durable de la production au cours du temps,
car la force de travail est plus nombreuse et plus qualifiée pour
participer à la production qu'auparavant. La contribution de la
quantité de travail à la croissance économique a
été significative au XIXe siècle (croissance
extensive)3. Elle est beaucoup moins importante au XXe
siècle, particulièrement en Europe (croissance
intensive)4. Cependant, avec l'essor du secteur des services, la
croissance de la fin du XXe siècle est redevenue plus intensive en
emploi.
3 La croissance extensive est la part de la
croissance économique qui découle d'une augmentation des facteurs
de production au sein de l'économie. Il s'agit d'augmenter la masse de
production par un investissement dans le capital productif et dans
l'augmentation du facteur travail.
4 La croissance intensive correspond à
l'augmentation de la productivité du travail et du capital et à
l'amélioration de la combinaison entre ces deux facteurs. Elle est plus
pérenne que la croissance extensive. Ce
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