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Incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo de 2003 à  2018.


par Shadrack Mashala
Université de Lubumbashi - Licence en économie monétaire 2019
  

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1.2.3. LES FACTEURS DE CROISSANCE ECONOMIQUE

La dynamique de croissance repose sur plusieurs déterminants économiques. L'analyse des facteurs de croissance permet de distinguer et de mesurer les contributions du facteur travail et du facteur capital. Le progrès technique joue un rôle essentiel dans la croissance car il pérennise.

La croissance résulte tout d'abord de l'augmentation des deux facteurs de production que sont le travail et le capital. La théorie économique modélise ce lien par une fonction de production notée Q =f (K, L) où K et L représentent respectivement le capital et le travail. Mais leur contribution n'explique pas toute l'augmentation des richesses créées.

1.2.3.1. LES FACTEURS TRAVAIL (ressources humaines)

Au sens économique, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Il s'agit de l'intervention de l'homme dans le processus de production, il est le seul facteur actif qui permet de produire la richesse, soit une application directe soit indirecte d'instruments façonnés par l'homme. C'est le marché du travail qui est le lieu de rencontre entre

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l'offre et la demande, les offreurs et demandeurs d'emploi vont se trouver et que va se fixer le montant de salaire. Dans la population totale, on appelle population active, l'ensemble des personnes exerçant un emploi ou en recherchant un emploi de façon active. Donc, sont exclus les incapables juridiques (mineurs, retraités ...).

Le travail se réalise au sein d'une organisation et ouvre droit au versement d'une rémunération. La taille de la population active et son taux d'activité déterminent la quantité de travail disponible pour alimenter la croissance. Sur le plan qualitatif, plus la qualification professionnelle des individus est élevée plus la croissance sera favorisée.

Les économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo, Stuart Mill), à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, et Karl Marx (1818-1883) considèrent que seul le travail est productif de richesses, en particulier le travail dans l'industrie. Marx va distinguer :

? Le travail qui correspond aux quantités d'heures passées dans l'entreprise pour produire en sachant que la durée du travail est déterminée par les propriétaires des moyens de production et que, depuis le début du XXe siècle, elle est encadrée par la loi (durée légale du travail) ;

? La force de travail (capacités physiques et intellectuelles) que le travailleur mobilise au moment de son travail. Le salarié loue sa force de travail contre un salaire qui tend à être égal à la valeur des biens de consommation nécessaires à la reproduction du travailleur et de sa famille. Autrement dit, le salaire est proche du minimum vital dans une société donnée.

Le capitaliste loue la force de travail pour en extraire une valeur supérieure à son coût. Il va donc faire travailler le salarié le temps nécessaire pour que ce dernier crée une valeur supérieure à la valeur de sa force de travail (le salaire). La plus-value est donc égale à la différence entre la valeur créée par le travailleur et sa propre valeur (son salaire). Lorsque le capitaliste vend les biens ou services qu'il a fait produire, il transforme la plus-value en un profit qui va servir à accumuler du capital et des richesses. Le travail est donc au coeur de la dynamique du capitalisme.

Au niveau macroéconomique, le facteur travail correspond principalement à la quantité de travail qui prend en compte le nombre de travailleurs mobilisés dans une activité rémunérée (la population active occupée) et la durée annuelle effective du travail.

Quantité de travail = Nombre d'actifs occupés X Durée annuelle moyenne effective du travail Quantité de travail = Nombre d'emplois X Durée annuelle moyenne effective du travail

La population active occupée correspond à l'emploi global. Les économistes ne retiennent que le travail rémunéré.

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L'importance et de la croissance de la population en âge de travailler (15-64 ans) dépendent de la croissance naturelle (naissances - décès) de la population et au solde migratoire (immigration - émigration). Une population jeune, dynamique en matière de naissance et au solde migratoire positif aura une croissance potentielle supérieure à une population vieillissante. On comprend ainsi pourquoi la croissance des pays émergents est supérieure à celle de la vieille Europe.

Le taux d'emploi de la population en âge de travailler dépend de l'âge d'entrée (emploi des juniors) et de l'âge de sortie de la vie active (emploi des séniors) et du taux d'emploi féminin. Plus le taux d'emploi est élevé, plus la production sera importante. Dans tous les pays, le taux d'emploi des juniors diminue car la durée des études augmente. En revanche, le taux d'emploi des seniors augmente à la suite des réformes de la retraite qui repoussent à plus tard l'âge de sortie. De même, la mobilisation de la main d'oeuvre s'est accrue au cours du temps avec l'entrée massive des femmes sur le marché de l'emploi. Les taux d'emploi sont plus élevés aux Etats-Unis, au Japon et dans les pays scandinaves que dans la Zone euro. Ainsi, la croissance potentielle de la Zone euro souffre d'un sous-emploi des jeunes et des personnes de plus de 55 ans.

Taux d'emploi = Population active occupée / Population en âge de travailler x 100

L'augmentation de la quantité de travail (population active occupée et durée annuelle du travail) explique, toutes choses égales par ailleurs, la croissance économique, c'est-à-dire l'augmentation durable de la production au cours du temps, car la force de travail est plus nombreuse et plus qualifiée pour participer à la production qu'auparavant. La contribution de la quantité de travail à la croissance économique a été significative au XIXe siècle (croissance extensive)3. Elle est beaucoup moins importante au XXe siècle, particulièrement en Europe (croissance intensive)4. Cependant, avec l'essor du secteur des services, la croissance de la fin du XXe siècle est redevenue plus intensive en emploi.

3 La croissance extensive est la part de la croissance économique qui découle d'une augmentation des facteurs de production au sein de l'économie. Il s'agit d'augmenter la masse de production par un investissement dans le capital productif et dans l'augmentation du facteur travail.

4 La croissance intensive correspond à l'augmentation de la productivité du travail et du capital et à l'amélioration de la combinaison entre ces deux facteurs. Elle est plus pérenne que la croissance extensive. Ce

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