Partie I : Cadre de référence
apte à augmenter cumulativement et durablement la
productivité des facteurs de production et la durabilité des
agroécosystèmes cultivés mais aussi en parallèle la
capacité de résilience des EAF (Goïta & Frison,
2020).
L'agroécologie est un système de production
traditionnelle au Sénégal (Pelissier, 1996), qui en plus des
préoccupations socio-économiques des exploitants prend en compte
la préservation des ressources productives, de la santé des
producteurs et des consommateurs. Le concept de l'agroécologie est
utilisé pour la première fois par un agronome d'origine russe
Basile Bensin en 1928. Puis le concept est repris par des universitaires
à Berkeley (Altieri & Nicholls, 2014) mais aussi par des adeptes du
"consommé bio" tel que Rabhi. Jusqu'aux années 1960 ce concept a
gardé son caractère scientifique. Elle a évolué
pour en plus des pratiques responsables vulgariser, devenir un mouvement social
qui s'étend à l'ensemble du système alimentaire. (Parrot,
2021). En effet ce type d'agriculture associe les rendements économiques
recherchés par les exploitants à des préoccupations
environnementales et sociales qui s'inscrivent dans le contexte des pays en
développement dont le Sénégal (Goita & Frison,
2020).
Ainsi il est opportun d'étudier ce sujet pour cerner
ses paramètres et possibilités, afin de les vulgariser pour
qu'elle puisse orienter les décideurs institutionnels mais aussi les
praticiens de l'agriculture familiale dans leurs recherches et actions.
L'agroécologie est sous-tendue par une batterie de pratiques et
techniques culturales qui peut assurer la restauration de la vie dans les
agroécosystèmes et la rentabilité économique tout
en renouant les liens sociaux entre l'être humain et les activités
agricoles. La problématique de ce travail de mémoire s'inscrit
dans cette logique.
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Sujet : analyse des rendements de la transition
agroécologique sur les performances de l'agriculture familiale : cas des
exploitants familiaux de la commune de NDIOB
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Partie I : Cadre de référence
Chapitre 2. Pertinence de l'étude
« Historiquement, la souveraineté alimentaire
était assurée par les communautés locales »
(Enda Pronat, 2015) au Sénégal. L'activité principale de
ces communautés est l'agriculture notamment celle familiale.
L'étude des rendements de la transition agroécologique est
justifiée par l'étroite relation qui existe entre l'agriculture
familiale et le développement socio-économique du pays. Ce
système de production occupe une place stratégique dans le
processus du développement du Sénégal. Le pays «
compte 752 352 ménages agricoles et généralement ces
derniers exploitent des superficies variantes entre 1 à 5 ha pour 75,3 %
des exploitations tandis que 5,5 % exploitent des superficies de moins d'un ha
(ANDS, 2014) ... Ce faisant, de plus en plus les AEF sont perçues comme
des outils indispensables à partir desquels les réformes de
l'agriculture sénégalaise peuvent s'articuler pour « nourrir
le Sénégal » (Fédération des
Organisations non Gouvernementales du Sénégal [FONGS], 2013).
(Mbow, 2017).
L'agriculture familiale est marquée par une tendance
baissière de ses performances sous l'effet des changements climatiques,
de la dégradation et la diminution des terres cultivables (Enda Pronat,
2015). Cet état de fait affecte considérablement les EAF par la
baisse de leurs revenus agricoles et par la négativité de leur
bilan vivrier. Les différentes analyses faites de cette situation ont
fait ressortir de nombreux défis que l'agriculture familiale
sénégalaise doit relever. La pauvreté, la diminution et
l'accaparement des terres arables, la vétusté du matériel
agricole, des intrants de faible qualité et en quantité
suffisante, l'irrégularité de l'indice de la pluviométrie
en sus des pratiques et techniques inadéquates telles sont les
principaux freins de l'essor de l'agriculture au Sénégal (Mbow,
2017). Ainsi mettre en oeuvre des programmes/projets agricoles sans pour autant
diminuer ce déficit de compétences des producteurs qui sont
à la base du domaine des activités agricoles, est une entreprise
non viable ou dénuée de caractère de durabilité. Ce
besoin de renforcement de capacités des exploitants, est en partie
dû à l'inadéquation des pratiques et techniques agricoles
conventionnelles.
Ce travail cherche à analyser les rendements des
pratiques et techniques agroécologiques qui sont
présentées comme des alternatives crédibles aux
systèmes de production conventionnels. Sa pertinence réside dans
sa visée de combler le gap de connaissance qui existe sur les
perspectives de la transition agroécologique, une thématique qui
intéresse autant les autorités institutionnelles du secteur que
les scientifiques qui s'y consacrent leurs temps et intérêts mais
aussi les praticiens sur le terrain composés principalement des
exploitants de l'agriculture familiale. Il existe une littérature
Sujet : analyse des rendements de la transition
agroécologique sur les performances de l'agriculture familiale : cas des
exploitants familiaux de la commune de NDIOB
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