Partie III : Analyse et interprétation des
résultats
Les techniques vulgarisées sont le compostage, la
technique du trou de zaï, la couverture permanente du sol et la technique
de la régénération naturelle assistée (RNA). Les
premières pratiques vulgarisées dans le cadre du programme de
transition agroécologique sont la culture sur billon permanent et le
compostage. En 2020, elles sont respectivement pratiquées par 3% et 95%
des EAF en transition. Il s'agit d'un traitement de la matière organique
(fumier, débris végétal sec où sèche ...)
pendant 4 à 5 mois qui est ensuite rependue sur les sillons avant la
semi. Ainsi la matière organique se décompose et obtient un
rapport C/N qui participe au renforcement des propriétés
biologiques des agroécosystèmes cultivés. Par ailleurs, la
matière organique n'est pas à la disponibilité pour tout
le monde notamment en quantité suffisante pour fertiliser les champs.
Pour pallier ce problème, et avec la participation de
l'Enda Pronat, une autre technique a été vulgarisée pour
accompagner le compostage : c'est la technique du trou de zaï. Cette
technique est pratiquée par 86% des EAF. Elle consiste à creuser
des poquets et à y déposer une quantité à composter
(1 kg/poquet) avant la semi. Ainsi à la tombée des
premières pluies les semences sont enfuies et avec la hausse de la
capacité de rétention du sol, les plants se développent
mieux. Cette technique participe ainsi à la maitrise de l'eau et
à lutte contre les attaques des ravageurs des cultures et par ricochet
améliore les performances de l'agriculture familiale. En effet 85% des
producteurs qui l'ont expérimenté attestent avoir eu un bon
rendement soit de très bon rendement et seul 6% en eurent de mauvais
rendements. Les contre-performances de ces derniers s'expliquent par le retard
des intrants agricoles (semences et engrais bio) et le manque de maitrise et de
la machine et de la technique.
La dernière technique agroécologique
vulgarisée est la RNA qui vise la couverture permanente du sol afin de
limiter l'évaporation naturelle de l'eau et l'exposition du sol au
soleil qui est un facteur dégradant de la vie microbienne du sol. Elle
est pratiquée par 86% des exploitations et consiste à suivre et
encadrer les arbres qui poussent de façon naturelle dans les champs
(l'espèce la plus surveillée est le Kad qui favorise la
croissance foliaire des plantes.).
À côté des techniques vulgarisées,
les EAF mettent en oeuvre d'autres techniques agroécologiques
traditionnelles. D'abord le parcage, une technique qui consiste à
utiliser les champs en période de jachère comme zone de
pâturage. Il est pratiqué que par 41% des exploitations car pour
la mettre en oeuvre il faut d'abord disposer de bétail. Une technique
très prisée par les agro-pastoraux car elle facilite la
fertilisation organique. Ensuite la rotation, c'est le fait de cultiver
successivement différents types d'espèces et de
variétés sur un même agroécosystème. Elle est
« au coeur des systèmes biologiques, le choix des cultures et
leur ordre de succession sont la première étape de la
définition
Sujet : analyse des rendements de la transition
agroécologique sur les performances de l'agriculture familiale : cas des
exploitants familiaux de la commune de NDIOB
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