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Les determinants individuels du chômage dans l'arrondissement de Tchaourou


par Kami Wilfried BATCHO
Université de Parakou - Licence en Statistiques Appliquées 2018
  

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2.1.3. Taux de chômage

Selon le BIT, le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active. Il s'obtient en rapportant le nombre de chômeurs à l'effectif de la population active.

Effectif de la population au chômage

Taux de chômage = 100

Effectif de la population active

La mesure du chômage telle qu'elle est effectuée par le BIT est simple et permet de suivre son évolution en permanence.

2.1.4. Ménage

Selon le dictionnaire universel Larousse, un ménage est une unité élémentaire de population (d'une ou plusieurs personnes) habitant un même logement.

L'institut national de statistique (INSAE) dans ses différents travaux définit un ménage comme étant, un ensemble de personnes apparentées ou non reconnaissant l'autorité d'un même individu appelé chef de ménage et dont les ressources et les dépenses, notamment celles relatives à la nourriture, sont généralement communes. Elles habitent sous un même toit, dans la même cour ou la même concession. Un ménage peut aussi être constitué d'un seul individu. C'est cette définition qui a été retenue pour l'enquête portant sur : « Activités économiques, Partage des ressources et Planification familiale au sein des ménages de l'arrondissement de Tchaourou » réalisée par les étudiants de l'ENSPD au cours des mois de juin-juillet 2015.

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2.2. Revue de la littérature

Dans le monde, plusieurs travaux ont été menés sur le chômage. Schonholzer, J. (2008) dans ses travaux intitulés les déterminants de l'accès à l'emploi chez les jeunes diplômés de la formation professionnelle au Maroc, ont fini par conclure que les déterminants de l'accès à l'emploi des jeunes sont de deux catégories. D'une part, les déterminants macroéconomiques comprenant la démographie, le cadre institutionnel du marché du travail marocain, l'inadéquation entre la demande et l'offre de travail et la faible croissance économique. D'autres parts les déterminants microéconomiques dont l'âge, le sexe, le niveau de formation, le domaine de formation, le manque d'expérience professionnelle et la profession du père. Dans le même ordre d'idée, Freyssinet, J. (2004) et Gautier, J. (2015) respectivement dans la collection « Repères » onzième édition et la version complètement refondue et mise à jour du livre le chômage, ont classé en deux catégories les facteurs explicatifs du chômage. Dans la première catégorie, on note les facteurs individuels qui regroupent l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la catégorie socioprofessionnelle et l'origine nationale ou ethnique attestée par l'expérience de testing réalisée sous l'égide du Bureau International du Travail (BIT). Dans la deuxième catégorie, il y a les facteurs contextuels au nombre desquels nous avons la croissance des activités économiques, la rigidité des salaires (Salaire minimum), l'inflation, les progrès techniques, l'immigration et le chômage naturel qui est le niveau de chômage compatible avec une inflation stable, soit un taux de chômage qui n'accélère pas l'inflation, en anglais le NAIRU. Dans ses travaux, Freyssinet, J. (2004) a étudié trois facteurs explicatifs du chômage dont l'afflux de nouveaux arrivants sur le marché du travail ou la présence injustifiée de certaines catégories de population sur ce marché ; la mauvaise volonté, la mauvaise information, l'inaptitude, les exigences excessives, voire la paresse qui expliquent pourquoi certains restent sans emploi et enfin, le progrès technique, l'instrument d'explication universelle de tout phénomène social.

En plus de Schonholzer, J. (2008), Freyssinet, J. (2004) et Gautier, J. (2015), les chercheuses Englert, M. (2013) et Lenka, K. (2010) ont aussi classé en deux types les déterminants du chômage. Dans son rapport sur l'analyse des déterminants du chômage urbain et politique de rééquilibrage entre l'offre et la demande de travail en Région de

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Bruxelles-Capitale (N°13-03. RR), la chercheuse Englert, M. (2013) a mis en relief deux approches. D'une part, l'approche microéconomique ou des facteurs individuels qui lui a permis d'identifier le niveau de diplôme, l'âge, le sexe, la nationalité, le milieu de résidence et la situation familiale comme les principales caractéristiques ayant d'effet sur la probabilité qu'une personne active soit au chômage. D'autres part, l'approche macroéconomique qui lui a permis de conclure que le chômage n'est pas dû aux caractéristiques de l'offre de travail mais plutôt à celles de la demande. Lenka, K. (2010) dans son mémoire portant sur le chômage en France a obtenu des résultats similaires à ceux obtenus sur la Belgique sur le plan microéconomique. Sur le plan macroéconomique par contre on observe quelques différences entre les deux pays : la faiblesse de la compétitivité française (les prélèvements fiscaux supérieurs à la moyenne de l'Union européenne) et le salaire minimal élevé par rapport aux autres pays, d'un point de vue libéral.

Comme dans le reste du monde, il existe aussi dans la littérature des études scientifiques sur le chômage dans beaucoup d'autres pays. En Afrique de l'ouest, il y a par exemple le travail de Cisse, M. (2005) sur le Sénégal qui relève dans un contexte semblable à celui du Bénin les déterminants du chômage dans ce pays. On peut remarquer dans leurs travaux que, plus la personne est instruite, moins il a des chances d'être au chômage ; ce qui contraste avec les résultats observés au Bénin. Aussi, la probabilité d'être au chômage est une fonction décroissante de l'âge ; c'est-à-dire plus la personne est âgée, moins il est enclin à être au chômage. Mais au Bénin comme au Sénégal, les femmes semblent être plus exposées au chômage que les hommes et habiter en zone urbaine augmente le risque d'être au chômage que d'être en zone rurale. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Bouriche, L. (2013) dans sa thèse de doctorat portant sur les déterminants du chômage en Algérie : une analyse économétrique de 1980 à 2009. Dans ses travaux, il obtient les résultats suivants sur les caractéristiques du chômage en Algérie. D'abord, le chômage touche plus les femmes que les hommes. Alors qu'il était de 31,4% chez les femmes en 2001 et 18,10 % en 2009, il était de 26,6 % et 8,6% respectivement en 2001 et en 2009 chez les hommes. Il affecte également les jeunes avec un taux plus élevé (21% chez les 16-24 ans) que celui des adultes (7,2% chez les 25 ans et plus). Enfin, en Algérie, le niveau d'instruction semble affecter

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positivement le statut socioprofessionnel des personnes puisqu'en examinant le taux de chômage par niveau d'instruction en 2008, l'auteur remarque que c'est la population du niveau secondaire qui enregistre le plus fort taux (21,1%).

Wambugu et al. (2009) ont identifié les principales causes du chômage des jeunes au Kenya. Ils attribuent à celui-ci les facteurs suivants : croissance rapide de la population, manque d'information sur le marché du travail, la baisse de la croissance économique et les effets des politiques d'ajustement structurel.

Kingdon et Knight (2000) ont montré que le chômage est très inégalement réparti entre les différentes couches de la société sud-africaine. Les jeunes vivant en milieu rural sont plus vulnérables que ceux du milieu urbain. Les caractéristiques du capital humain telles que le niveau d'éducation constituent les principales raisons de leur souffrance d'un taux élevé de chômage.

Traoré, F. (2005) a mis en évidence la rareté des études en matière de chômage et du sous-emploi au Mali. En utilisant des données d'enquête, il a montré que le jeunes ont deux fois plus de risque de se retrouver chômeurs par rapport aux jeunes.

Nous terminons cette revue en Afrique en présentant une autre façon d'aborder la question du chômage. Elle consiste à s'intéresser plutôt à l'insertion professionnelle comme l'a fait le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE, 2011) à travers « Les déterminants de l'insertion socioprofessionnelle des diplômés des institutions d'enseignement supérieur guinéen ». Cette étude a montré qu'au seuil de 5%, le statut des établissements de formation, la maîtrise d'une langue internationale autre que le français, le stage, la formation en technique de recherche d'emploi, la spécialité, le groupe d'âge et la position sociale des parents, influencent significativement l'accès à un emploi.

Au Bénin, les écrits sur le chômage même s'ils ne sont pas nombreux, ne manquent pas et peuvent bien servir de référence pour faire une analyse exploratoire comme dans notre cas. Par exemple, le rapport final de l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages (EMICoV, (2011)) en l'occurrence le chapitre 2

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portant sur l'emploi, le chômage et les conditions de travail, indique que le taux de chômage était de 2,7 % (2,5% chez les hommes et 2,9% chez les femmes). Ceci sous-entend que le chômage atteignait plus les femmes que les hommes sur cette période. Selon ce même rapport, les jeunes de la tranche d'âge 20-24 ans semblent être les plus touchés sur la période étudiée car ayant un taux plus élevé avoisinant les 7% (6,8%), suggérant ainsi que l'âge pourrait bien être un facteur déterminant du chômage. On note aussi que le taux de chômage augmente avec le niveau d'instruction. Il atteint 12,5% pour les personnes ayant effectué des études universitaires et 8,4% pour ceux dont le niveau d'étude ne dépasse pas le secondaire 2. Donc plus on est instruit, plus la probabilité d'être chômeur est grande. Cette observation est assez inquiétante d'autant plus qu'elle semble suggérer de ne pas faire de grandes études. Ce même rapport révèle qu'en 2011, le taux de chômage en milieu urbain est de 4,3 % contre 1,5 % en milieu rural ; et donc le chômage s'exprime plus en milieu urbain qu'en milieu rural. Dans cette même logique, le rapport du quatrième Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH4-2013), nous révèle que le taux de chômage était au Bénin de 2,3 % en 2013. Une répartition selon le milieu de résidence montre que ce taux est de 2,8% en milieu urbain contre 1,9 % en milieu rural. Ces chiffres viennent renforcer les conclusions de l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages selon lesquelles le chômage est plus élevé en milieu urbain et touche plus les femmes.

Au regard de tous ces écrits et remarques, on observe que le sexe, le niveau d'instruction, le type de diplôme, le milieu de résidence et l'âge sont généralement les facteurs mis en exergue dans l'explication du chômage. En se basant sur les résultats de ces différents auteurs et organismes, nous pouvons formuler les hypothèses de recherche suivantes :

? Hypothèse 1 : Les femmes sont plus enclines à être au chômage que les hommes dans l'arrondissement de Tchaourou.

? Hypothèse 2 : Le chômage sévit plus chez les jeunes que chez les adultes dans l'arrondissement de Tchaourou.

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? Hypothèse 3 : La probabilité d'être au chômage est plus élevée en milieu semi-urbain (Tchaourou centre) qu'en milieu rural dans l'arrondissement de Tchaourou.

? Hypothèse 4 : Le chômage est une fonction croissante du niveau d'instruction dans l'arrondissement de Tchaourou.

? Hypothèse 5 : Le chômage sévit plus chez les personnes détentrices d'un diplôme d'enseignement général que ceux de l'enseignement technique dans l'arrondissement de Tchaourou.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite