2. Responsabilités des ONG et partenaires du
développement rural
2.1. Allouer des fonds pour soutenir les projets de
développement local
Les ONG (Mizélé, Kavoukiva,...) et partenaires
du développement local (Centre de Recherche et d'Action pour la Paix),
dans le but d'aider indirectement à réduire les conflits fonciers
à Sinfra, doivent circonscrire les actions dans des aides
financières aux projets de développement. Il s'agira pour eux, de
s'intégrer dans le vécu des populations en vue d'allouer des
budgets conséquents pour financer au moment opportun, une partie des
futures usines de transformation des matières premières locales
(café, cacao,...). Ce projet de financement devra suivre une
procédure stratifiée composée en cinq grandes
étapes : la dimension personnelle (la démarche), la dimension
sociale (association des ruraux au projet), la dimension technique (la maquette
et les conditions de réalisation), la dimension économique (le
financement) et la dimension temporelle (le timing imparti pour la
réalisation).
Ainsi, tout en s'investissant à fond dans cette
perspective, il s'agira aussi pour ces ONG et partenaires au
développement, d'aider les agriculteurs de Sinfra dans la gestion de
leurs ressources naturelles et de leurs produits agricoles (entretien et
conservation) en vue de la commercialisation.
2.2. Organiser des activités socio-culturelles
intégratives
Les conflits post-électoraux à la fois
ethnicisés et communautarisés dans le département de
Sinfra, ont attisé une sorte de stigmatisation réciproque des
principaux peuples sédentaires (kwênins et allochtones) qui depuis
lors, s'excluent mutuellement du théâtre foncier local.
Relativement, il parait nécessaire pour les ONG et partenaires du
développement local, d'initier les activités socio-culturelles
non pas,
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partisanes mais intégratives pour tenter de
réconcilier ces populations qui ont du mal à cohabiter.
Il s'agira d'allouer des fonds pour organiser des foires, des
matchs de football ou autres activités socio-culturelles avec la
participation de toutes les couches sociales du département en vue
d'intégrer l'ensemble de ces populations à ce processus de
réconciliation véritable.
Il s'agira aussi d'évaluer les dégâts
humains et matérielles lors de l'incendie des villages Proniani et
Koblata lors des violences post-électorales et de dédommager les
« Kwênins » à l'effet de réduire un tant
soit peu cette rancune gardée depuis la crise post-électorale de
2010.
Après cette réparation de préjudice, il
sera question de demander aux sages gouro de sceller cette
réconciliation par des libations et incantations avec invocation
d'ancêtres pour permettre à ces ruraux de nouer de nouvelles
relations basées sur la confiance, l'entraide et la
complémentarité. Ce sera en inscrivant les actions des ONG et
autres partenaires dans ce vecteur de réconciliation que ces peuples
sédentarisés auront moins de mal à vivre ensemble.
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