4. Lieux
Les conflits fonciers à Sinfra se déroulent
aussi bien dans les plantations des ruraux (1), en milieu rural (2), qu'en
milieu urbain (3).
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4.1. Dans les plantations
Les différentes plantations des ruraux de Sinfra se
présentent de plus en plus comme le théâtre où l'on
observe fréquemment les litiges fonciers à caractère
violent dans les contrées rurales de la localité. En effet, les
acteurs en conflit disposent de leurs outils de travail (machettes, daba) qui
constituent en amont, des armes inquiétantes et susceptibles de
générer des blessures mortelles.
Dans le village Digliblanfla, P. une enquêtée
nous relatait le récit d'une violente bagarre foncière entre son
frère J. et un burkinabé exerçant sous le système
« zépa » en 2004.
Selon ses propos, le burkinabé avait obtenu
auprès de J. son tuteur, quelques hectares de forêt par le
système de « zépa » et de ce fait,
était devenu le voisin de champ de celui-ci. Quelques temps plus tard,
le burkinabé fait des plants de cacao à la limite des deux
pendant que J. était à la maison pour cause de maladie.
Après son rétablissement, J., qui se rendit au
champ, s'aperçut des plants de cacao excédant la limite, puis les
coupa avant de rentrer au village ; et ce, à l'insu du burkinabé
qui les avait planté.
Un mois plus tard, J. se rend compte de la présence de
nouveaux plants de cacao excédant une fois de plus la limite convenue.
Mais lorsqu'il se mit à les couper à nouveau, le burkinabé
qui était présent sur les lieux voulut l'en empêcher et une
bagarre s'engagea entre ces individus armés de machettes.
Cette bagarre assez violente s'est soldée par un coup
de machette reçu au bras du burkinabé, provoquant de ce fait, la
section de veines et artères. La quantité importante de sang qui
s'écoulait a affaibli le burkinabé qui s'est évanouie
quelques minutes plus tard.
L'état de santé critique du burkinabé a
fait fuir J. du champ qui a trouvé refuge auprès de ses
frères autochtones du village.
Toutefois, il est à préciser que les
différents rituels que tout tuteur établit sur la terre avant de
l'accorder avec son « étranger » à Sinfra,
constituent une sorte de pacte ancestral qui interdit simultanément aux
deux acteurs de s'exercer conjointement des violences sous peine
d'ingérence des ancêtres.
Le blessé a été transféré
à la clinique la plus proche dans un état d'inconscience et
était peu disponible pour participer aux rituels expiatoires à
l'effet de permettre à Joachim d'échapper aux sévices
occultes des ancêtres.
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Une semaine plus tard, Joachim sentit des malaises
répétitifs et la mort qui a suivi quelques temps, pendant la
convalescence du burkinabé.
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