2.1 Population
L'enquête concerne l'ensemble des populations
autochtones et allogènes susceptibles de nous aider à comprendre
le phénomène étudié. Ainsi, les personnes
présentes sur le terrain (autorités administrative,
coutumières et administrés) ont été
privilégiées au détriment des personnes extérieures
au terrain, à l'exception des acteurs de la direction du foncier rural
sise dans l'enceinte du ministère de l'agriculture à Abidjan.
Rappelons que cette forme d'inclusion des acteurs locaux et d'exclusion des
acteurs extérieurs au département s'explique par un souci
d'objectivité visant à n'associer que les personnes ressources du
département qui observent ou participent à la manifestation ou
à la gestion du phénomène.
Cette population se répartit en trois
catégories.
La première catégorie est celle des «
autorités administratives ». Ce choix se justifie par leur
rôle administratif caractérisé par la gestion de toute
question sociale sur leur circonscription de compétence. Outre ce fait,
elles représentent les supérieurs hiérarchiques directs
des chefs traditionnels et sont au coeur du processus de gestion des litiges
fonciers à Sinfra. Elles sont composés du Préfet, du
secrétaire général de la préfecture, du
Sous-préfet et de ses accesseurs, des acteurs de la direction du
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foncier du ministère de l'agriculture, du directeur
départementale de l'agriculture, des agents des services
spécialisés du cadastre et transactions foncières, du
direction départementale de la construction, la direction des eaux et
forêts, des magistrats du tribunal et des agents de la mairie de
Sinfra.
La deuxième catégorie concerne les «
autorités coutumières » et se justifie par leur
rôle central dans la gestion des questions villageoises en
général et foncières en particulier. L'effectif se compose
de chefs de villages et de tribus, de leurs notabilités, de chefs de
terre, d'assistants, de sages et de suppléants à la
notabilité, d'agents des comités villageois de gestion
foncière.
La dernière catégorie est celle des «
administrés ». Ce choix s'explique par leur participation
à la manifestation et à la gestion des litiges de terres à
Sinfra. Elle se compose de cultivateurs de tout bord ethnique, de transhumants,
d'hommes, de femmes, de religieux, de témoins et victimes des conflits
fonciers et de responsables des ONG Ziza et Yiri vivant et exerçants sur
les sites enquêtés.
Au niveau du choix des catégories, il faut noter que
celles des « autorités administratives » et «
autorités coutumières » s'est effectuée de
façon raisonnée en raison de leur implication fréquente
dans la gestion des conflits fonciers à Sinfra.
Sur le terrain, nous avons élaboré un calendrier
de rendez-vous relatif à ces autorités ciblées puisque
nous avions connaissance du nombre d'agents, des services à visiter et
des personnes ressources auprès desquelles nous pouvions obtenir des
informations utiles à notre travail.
Contrairement à cette technique
d'échantillonnage par choix raisonné, le choix de la
catégorie « administrés » s'est fait de
façon hasardeuse vu que nous ne pouvions connaitre ni l'emploi du temps
individuel de cette constellation de ruraux, ni leurs domiciles respectifs
encore moins leurs champs ou leurs lieux d'exercice professionnel. Nous avons
donc établi un emploi du temps personnel que nous avons respecté
et adapté au terrain en faisant des visites « surprises
» dans les villages et quartiers retenus, nous contentant ainsi des
questionnaires et entretiens négociés avec les
enquêtés trouvés sur place.
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