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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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1.4.La démarche méthodologique

La méthodologie de recherche est l'ensemble des démarches à suivre par l'esprit pour découvrir et démontrer la recherche scientifique. C'est aussi un ensemble de pratiques particulières qu'une science met en oeuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses théorisations soit clair. Pour ce présent travail, l'approche systémique a été privilégiée. Celle-ci nous a permis de recueillir le maximum de renseignements que nous avons stockés, organisés en donnéesquantifiables sur l'évolution des phénomènes observables sur le terrain et les processus qui les alimentent.

Ce choix se justifie par le fait que la production agricolerésulte, d'une part, des interactions existantes entre les hommes et leur environnement, et d'autre part, des interrelations et interactions entre les composantes du milieu (climat-végétation-sol). Par conséquent, l'application de l'approche systémique permet non seulement d'analyser les variations des paramètres climatiques (pluviométrie, température, humidité relative et vent), de constater l'ampleur de la dégradation des sols dans la commune de Kouka, mais aussi de démontrer que ces facteurs constituent des contraintes pour la production agricole. Dans cette optique, la démarche suivie comprend les travaux préparatoires, les travaux de terrain, le traitement et l'analyse des données recueillies.

1.4.1. Les travaux préparatoires

ü La revue de littérature

Cette étape a commencé depuis l'élaboration du projet de recherche et a été poursuivie tout au long de la recherche. Au cours de cette étape, l'état de connaissance sur la variabilité climatique et son impact sur l'agriculture, la dégradation des sols et impact sur l'agriculture a été réalisé. Cela nous a amené à visiter plusieurs centres de documentation : les bibliothèques des universités Norbert ZONGO (Koudougou), Pr Joseph KI-ZERBO, de l'INERA/Saria, les centres des services de l'agriculture, de l'élevage au niveau local (Kouka), au niveau provincial (Solenzo). Il y a eu aussi de nombreux sites qui ont été visité pour avoir des informations sur des organismes travaillant sur notre problématique : AGRHYMET, CILSS, FAO, CNULCD, GIEC. Cette revue de littérature a permis de mieux cerner la problématique et de choisir les outils et méthodes adéquats pour l'étude. C'est pendant cette phase que le questionnaire individuel, le guide d'entretienont été élaboré.

Les documents consultés sont de plusieurs catégories : articles scientifiques, ouvrages, mémoires de maîtrise et de master, thèses, rapports, données statistiques (démographie, pluviométrie, température, vent, humidité relative, cartographie, production agricole, etc.). Les principales thématiques qui y sont traitées portent sur la gestion des ressources naturelles (terre, eau, végétation), la dégradation des ressources naturelles, les changements climatiques, la variabilité climatique, la production agricole, etc.

Les données démographiques concernent les effectifs de population du recensement général de population et de l'habitat 2006 (INSD, 2007) et de leur projection contenue dans le plan communal de développement. Pour ce qui est des données climatiques, elles sont collectées auprès de la Direction régionale de l'agriculture de la région de la Boucle du Mouhoun, de la station synoptique de Dédougou. Les données concernées sont la pluviométrie, la température, l'humidité relative, le vent. En vue d'apprécier l'évolution de la pluviométrie au cours des différentes années, la méthode de l'indice pluviométrique a été appliquée. Cette méthode a l'avantage de mettre en évidence les périodes excédentaires et déficitaires. C'est une méthode qui a été utilisée par KOUASSI A. M. et alen 2010 dans le bassin versant de N'zi en Côte d'Ivoire et par OUOBAA. P. en 2013 dans le sahel burkinabé. L'accent est mis ici sur lecalcul de l'indice standardisé des précipitations ou Standardized Precipitation Index (SPI). La formule utilisée est : SPI =Xi - Xm /Si

- Xi est la valeur de la pluviométrie annuelle de l'année i ;

- Xm la moyenne de la pluviométrie sur la période étudiée (dans ce présent document la période étudiée est 1988-2017) et ;

- Si, l'écart type des pluies annuelles de la période étudiée.

L'application de cette formule permet de donner une valeur à SPI. Lorsque l'indice SPI > 2, on a une humidité extrême ; pour 1 < SPI < 2, on parle d'humidité forte ; pour 0 < SPI < 1, on a une humidité modérée ; pour -1 < SPI < 0, on a une sécheresse modérée ; si -2 < SPI < -1, on a une sécheresse forte ; si SPI < -2, la sécheresse est qualifiée d'extrême.

Les données cartographiques concernent les Bases Nationales de Données Topographiques (BNDT 2000 et 2014) et la Base de Données sur l'Occupation des Terres (BDOT 1992 et 2002). Ces données vectrices, obtenues à l'Institut Géographique du Burkina, ont servi de fond de carte. En plus du format vecteur, des données rasters ont permis d'analyser la dynamique spatiale dans la zone d'étude. Il s'agit des images satellitaires de Landsat : Images Landsat 7 et 8 de 1998, 2007 et 2018. L'analyse diachronique a été utilisé pour apprécier la dynamique d'occupation des terres car l'occupation des terres pour les activités socioéconomiques sont en partie responsable de la dégradation des sols.

ü Le choix du thème et du site d'étude

Le choix de ce thème a été guidé par le souci de satisfaire une curiosité scientifique sur les effets induits de la variabilité climatique sur les sols et sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka. Le choix de la commune rurale de Kouka comme zone d'étude s'explique par les changements environnementaux importants enregistrés au cours des dernières décennies, tant sur le plan du couvert végétal que des ressources en eau (PARE L. et TALLET B., 1999).En plus, la commune de Kouka constitue en fait un cadre géographique où l'étude de la variabilité climatique et des mutations paysagères sont pertinentes car la commune possède de nombreuses spécificités :

- Selon la migration des isohyètes au Burkina Faso, la commune de Kouka se trouve de nos jours presque sur l'isohyète 900mm, donc à la limite entre le climat soudanien et le climat soudano-sahélien selon la récente position des isohyètes (fluctuation 1981-2010), (cf. carte n°3, p 20). Or, elle se trouvait pleinement dans le climat soudanien (fluctuation des périodes 1961-1990 et 1971-2000). Ce qui montre que la commune de Kouka a connu un changement de climat avec la migration des isohyètes vers le sud (cf. carte n°1, p 6) ;

- La commune de Kouka constitue un cas démographique original dans la province des Banwa. Sur la base du taux d'accroissement provincial annuel qui est de 3,1% (INSD, 2006), le nombre d'habitants dans la commune qui est de 59118 en 2006 serait en 2015 de 74671 personnes et de 83355 habitants, en 2019.Cette augmentation de la population n'est pas sans risque sur les ressources naturelles.De nos jours, presque tout l'espace du terroir communal est exploité.Le tableau n°1 donne une idée des densités de la population communale.

Tableau n°1 : densité de population

 

Superficie (km²)

Population en 2006

Densité en 2006

Densité en 2015

Densité en 2020

Kouka

700

59 118

84

104

116

Banwa

5 954

269 375

45

56

62

Région

34 497

1 442 749

42

50

56

Source : INSD, 2006

On constate qu'effectivement, la densité de la commune est supérieure à celle de la province et de la région. Par exemple en 2006, sur chaque km², 84 personnes sont installées et en 2015, on estime qu'ellessont passées à 104 au km².Alors, dans un contexte de variabilités climatiques et la pression de l'homme sur les sols, il va de soi que dans l'ensemble des villages de la commune, cette ressource naturelle connaisse une forte dégradation au fil des ans.

- La production agricole demeure la base essentielle des activités socio-économiques de la population. En effet, Kouka est une zone de production agricole surtout cotonnière reconnue depuis les années 90 et que à partir de 2010, il y a une dynamique des systèmes de culture survenue à cause probablement des effets de la variabilité climatiqueet de la dégradation des sols provoqué par la culture du coton. On constate par conséquent que cette zone de nos jours se reconvertit en zone de production maraichère. Ce constat nous a amené d'abord à analyser les effets des variabilités climatiques et de la dégradation des sols sur la production céréalière dans ce présent travail, et à nous appuyer sur ces résultats pour étudier les causes de la dynamique des systèmes agricoles dans un contexte de variabilité climatique dans des recherches à venir.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon