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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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3.2. Perception de la variabilité climatique par la population de Kouka

Pour appréhender la perception de la variabilité climatique par la population locale, un questionnaire a été administré au chef de ménage de neuf villages dans la commune rurale de Kouka durant le mois de Févrierà Mars 2018. Cette perception concerne les paramètres climatiques comme les précipitations, les températures et les vents.Ces trois paramètres sont plus connus par les agriculteurs à cause de leurs effets sur les plants cultivés.

3.2.1. La variabilité pluviométrique

En ce qui concerne cette variabilité, les chefs de ménage se sont prononcés sur le début précoce ou tardif, de la fin précoce ou tardive de la saison pluvieuse ; sur la diminution ou l'augmentation des hauteurs d'eau annuelles.Tous les enquêtés sont unanimes sur l'effectivité de la question de la variabilité pluviométrique. Cependant, à quand remonte le constat, le point de vue diverge. Les années qui ressortent dans la réponse desenquêtés sont : 2003 (6,66%), 2008 (10%), 2011 (8%), 2012 (11,33%), 2013 (7,33%). 21,33% des enquêtés ont répondu : « je ne sais pas ».Or, 2008, 2011, et 2013 sont considérées comme des années de sécheresse modérée par l'indice pluviométrique SPI (cf. p. 41). Alors, ce qui marque l'esprit de la population, ce sont les années exceptionnellement déficitaires en hauteur d'eau ou les années où les pluies s'arrêtent avant la maturation des plants.

Quant aux caractéristiques de la saison pluvieuse, 67,33% des personnes enquêtées indiquent un début tardif de la saison et 31,33% indiquent un début précoce.Cette vision des chefs de ménages enquêtés du début tardif de la saison est conforme avec l'analyse des données pluviométriques. En effet, la pluviométrie moyenne mensuelle de la période 1998-2007 et de la période 2008-2017 montre que les mois d'avril et Mai qui concernent le début de la saison humide enregistraient plus de quantité d'eau durant la période 1998-2007 que la période 2008-2017. Sur la question, la perception de la population est conforme aux analyses scientifiques. Cette conformité entre perception paysanne et données scientifiques est aussi constatée par OUOBA P. A. (2013) au sahel burkinabé et par YANOGO P. I. à Bagré dans le Centre-sud du Burkina Faso en 2012 dans le cadre de leur thèse. Quant à la fin de la saison des pluies, 93,33% des enquêtés perçoivent une fin précoce(cf. graphique n°11 page. 45). Pourtant, les quantités d'eau enregistrées en septembre et en octobre de la décennie 2008-2017 sont nettement supérieures à celles de la décennie 1998-2007.

Pour ce qui concerne la quantité d'eau annuelle et le nombre de jours de pluies annuelles, les chefs de ménage perçoivent une diminution (94% pour la quantité d'eau et 94,66% pour le nombre de jours de pluies). Là aussi, il y a une discordance car les analyses scientifiques montrent une tendance à la hausse de hauteurs d'eau et du nombre des jours de pluies. Cette divergence peut avoir ses racines dans la récurrence des années à sécheresses modérées qui marquent l'esprit des populations à cause de leur conséquence néfaste sur les rendements agricoles. Elle pourrait être aussi la conséquence de poche de sècheresse ayant sévi pendant quelques années dans la décennie (DIPAMA J. M.,1997).

Graphique n°13 : perception des chefs de ménage sur le début et la fin de la saison pluvieuse

Source des données : enquête terrain, 2018

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery