L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à 2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.par Jacques KONKOBO Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011 |
1.5. Clarification des conceptsLa recherche documentaire a permis d'expliquer et définir quelques concepts et mots afin d'éviter les confusions. Climat : selon FOUCAULT A., (1993), le climat en un lieu, est la succession des états de l'atmosphère en ce lieu pendant au moins une année. Ces états sont caractérisés par des grandeurs physiques, essentiellement la température, les précipitations, la pression atmosphérique, l'humidité. Cette définition émane du climatologue Max Sorre (1943) qui le définitcomme étant la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle. Cette série des états de l'atmosphère est déterminée par la combinaison passagère des valeurs moyennes des paramètres de l'atmosphère que sont les précipitations, les températures, le vent, la pression, l'humidité, l'évapotranspiration ... le sens donné au climat émane de ces deux définitions. Changement climatique : Selon la CCNUCC (2015), le changement climatique est défini comme étant des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat.Dans les travaux du GIEC (2007), le terme changement climatique fait référence à tout changement dans le temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines. Le mot changement renvoie au processus de modification par évolution. Ainsi, l'expression « changement climatique » peut être comprise comme la modification du climat pendant une période longue d'évolution. Variabilité climatique:Pour PINCHEMEL P. et PINCHEMEL G., (1994), la variabilité climatique est la variation de l'état moyen du climat à des échelles temporelles et spatiales. Autrement dit, c'est la variation naturelle intra et interannuelle du climat. La variabilité climatique se traduit par : - Des fluctuations dans les valeurs météorologiques ressenties comme excessives par rapport à la référence denormalité (Persistance d'un hiver rigoureux, de pluies diluviennes). Les calculs des valeurs totales et des moyennes sur des séries de plus en plus longues tendent à renforcer la perception des variabilités de chaque année. Par exemple dans la province des Banwa (chef-lieu Solenzo)situé au nord-ouest du Burkina Faso, les valeurs enregistrées pour quelques années sont très variables. Tableau n°2 : variation des précipitations annuelles à Kouka
Source : DRAAH/BM, 2017 - Des irrégularités dans les dates de début et de fin des saisons sèches et des saisons de pluies. Par exemple dans les localités que la station agro-météorologique de l'INERA /Saria couvre, pour la décennie 1980-1989, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois de mars et prenait fin à la première décade du mois d'octobre. Pour la décennie 1990-1999, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois d'Avril et prenait fin à la deuxième décade du mois d'octobre. Pour la décennie 2000-2009, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois de mars et prenait fin à la première décade du mois de Novembre (KONKOBO J., 2013). En général, la variabilité climatique se réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du climat, alors que les changements climatiques désignent un changement du climat attribué directement ou indirectement aux activités humaines qui altèrent la composition de l'atmosphère globale et qui s'ajoutent à la variabilité climatique naturelle observée sur des périodes de temps comparables (UNFCCC, 1992). Les termes « sol » et « terre » : le terme de « sol » est très souvent confondu et utilisé à mauvais escient, tout comme le terme « terre », ne sachant quelles différences peuvent exister entre les deux termes. Le terme « terre » désigne un élément solide qui supporte et où poussent les végétaux alors que le terme « sol » est défini comme la partie superficielle de la croute terrestre, à l'état naturel ou aménagé pour le séjour de l'homme (d'après le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, 1990). Le concept de « terre » est plus large que celui de « sol » (BRABANT P., 1991). Par conséquent, c'est au terme « sol » que nous nous intéressons pour répondre à la problématique. Cependant, le terme « terre » est aussi utilisé pour parler de l'occupation des terres qui est l'une des causes de la dégradation des sols. La dégradation des terres : BRABANT P. (1991) définit la terre comme étant la partie de la surface terrestre qui englobe toutes les composantes naturelles. Ces composantes sont le sol, l'atmosphère et le climat, les formes du modelé, les roches, la faune et la végétation. La dégradation des terres est un processus qui réduit ou qui détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale et animale. Elle résulte des activités humaines ou des phénomènes naturels aggravés par l'effet des activités humaines (BRABANT P., 2010). La dégradation des sols : Selon la FAO (2003), la dégradation des sols est un processus qui diminue la capacité actuelle ou potentielle du sol de produire (quantitativement et qualitativement) des biens et services. La dégradation du sol n'est pas nécessairement continue. Elle peut avoir lieu pendant une période relativement brève entre deux états d'équilibre écologique. Un sol, s'il n'est pas protégé peut s'appauvrir par la perte de ces éléments nutritifs ; c'est alors que l'on parlera de la dégradation du sol. Et cettedégradation des sols résulte souvent d'une combinaison de facteurs : - le remplacement de la végétation primitive diversifiée (dite climacique) par une végétation secondaire ( monoculture ), qui modifie l' humus et la formation du sol. - une diminution des constituants du sol induite par une surexploitation du sol (non-retour, ou retour insuffisant de la matière exportée), son lessivage... - la destruction de l' humus et des complexes argilo-humiques insolubles par le labour qui enfouit et détruit les couches supérieures vivantes du sol, ou par un travail excessif (trop intensif ou trop fréquent) du sol. - l' érosion (hydrique ou éolienne) ; elle est facilitée par le labour et/ou désherbage qui laissent les sols nus trop longtemps. Ces sols sont alors déstructurés et dégradés par l'action des sécheresses et/ou l'impact des pluies qui les lessivent au lieu de les pénétrer. - Le tassement du sol. Le tassement qui induit une forte baisse de la porosité naturelle du sol est une des formes les plus graves et les plus courantes de la dégradation des sols. Cette compaction qui est le plus souvent due aux surpâturages et la sur-fréquentation d'un milieu par l'homme peut y contribuer localement. Enfin, l'utilisation excessive ou inadaptée d'engrais chimiques et d'amendements (alors que les fumiers, composts, et autres engrais organiques amélioraient la qualité des sols) contribuent-ils à déstructurer et tasser les sols. La dégradation du couvert végétal : on entend par dégradation du couvert végétal, la diminution ou la disparition progressive des différentes espèces d'arbres et de plantes qui poussent dans une région géographique donnée. La dégradation du couvert végétal est perceptible à travers la disparition d'espèces, la réduction de la superficie des zones couvertes de végétation, la présence de zones nues. Les causes peuvent être d'origine naturelle, comme la baisse de la pluviométrie sur plusieurs décennies ou d'origine humaine comme la déforestation, les feux de brousse, la surexploitation des champs agricoles ou la contamination chimique des sols. (MEAM, 2005). Stratégies d'adaptation : L'adaptation est définie par le Groupe d'expertsintergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC,2007) comme : « L'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter desopportunités bénéfiques». Les stratégies d'adaptation représentent l'ensemble des actions qu'un individu ou qu'un groupe met en oeuvre afin de résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Dans le domaine des variabilités climatiques, les stratégies d'adaptations se réfèrent à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement opéré ou prévu. Ce processus permet de réduire la vulnérabilité des populations aux phénomènes météorologiques extrêmes. Savane arborée : selon FONTES J. et GUINKO S., (1995), une savane est une formation dont le tapis herbacé, dominé par des espèces pérennes, est supérieur à 0,80 m de hauteur, suffisamment dense pour assurer une couverture totale du sol. Les strates ligneuses, arbustives ou arborées, y sont des composantes régulières. Sur ce, une savane arborée est une formation herbeuse piquetée d'arbres éparpillé. La hauteur moyenne des arbres est de 8 m. Sur le plan taxonomique, la strate arborée est dominée par les espèces suivantes : Vitellaria paradoxa, Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea, Parkia biglobosa, Lannea acida. Quant au tapis herbacé, il est dominé par Cymbopogon schoenanthus et Andropogon gayanus. Dans les savanes arborées, l'action anthropique est marquée par la coupe du bois. Les animaux séjournent dans ces formations pour exploiter les pâturages. Sur le plan des aménagements, certaines d'entre elles ont été enrichies par les plantations d'espèces exotiques (Azadirachta indica et Eucalyptus camaldulensis). Savane arbustive : en se basant sur la définition de savane ci-dessus de FONTES J. GUIKO S., une savane arbustiveest une formation herbeuse piquetés d'arbustes éparpillé.Ces arbustes ont entre 4 à 7 m de hauteur. Sur le plan taxonomique, la savane arbustive est dominée par Guiera senegalensis et Piliostigma thonningii. Les espèces compagnes sont Combretum micranthum, Combretum nigricans, Balanites aegyptiaca, Saba senegalensis, Ximenia americana et Ziziphus mauritiana. |
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