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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

Disponible en mode multipage

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Mémoire deMasterde Recherche

Option : Gestion des Ressources Naturelles

Les facteurs climatiques et édaphiquesinfluençant la production céréalière dans la commune rurale de Kouka (province des Banwa) 

Présenté par :

KONKOBO Jacques

Sous la Direction duet la codirection du

Professeur DA Dapola Evariste Constant Dr IDANI Talaridia Fulgence 

HDR, Université Joseph KI-ZERBOMaitre-Assistant, Université

de Ouagadougou Norbert ZONGO de Koudougou

Année académique 2018-2019

DEDICACE

A

KONKOBO Guéswendé Gédéon

REMERCIEMENTS

Nous n'aurions certainement pas abouti à la réalisation du présent document sans le concours et le soutien de nombreuses personnes. Il est donc important de remercier, tous ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce travail.Nos remerciements s'adressent :

- AuPr. Dapola Evariste Constant DA, HDR au Département de Géographie (université Joseph KI-ZERBO), pour avoir bien voulu accepter la direction de ce mémoire malgré ses multiples occupations ;

- Au Dr Talaridia Fulgence IDANI, Maitre-Assistant, au département de Géographie (Université Norbert ZONGO de Koudougou) qui en dépitde ses fonctions multiples et déplacements fréquents, a codirigé cette recherche ;

- À l'ensemble des enseignants du département de Géographie de l'université de Ouagadougou et de Koudougou, eux, qui ont assuré notre formation au cours de nos années d'études en Géographie ;

- A la Mairie de Kouka pour m'avoir aidé dans mes recherches d'informations ;

- Au chef de Zone d'Appui Technique d'Agriculture de Kouka, Monsieur NASSA et ses collègues, M. TRAORE et M. SAWADOGO pour m'avoir permis de comprendre la politique agricole mené par le ministère en charge de l'agriculture a Kouka. C'est aussi grâce à eux que nous avons pu avoir les données statistiques sur la production agricole ;

- A M.SOME N Jean et M.Malo Yaya, pour leur aide précieuse lors de nos travaux de terrain ;

- A mes collègues du Lycée Départemental de Kouka, du CEG de Kouka qui m'ont soutenu et encouragé ;

- A Toutes les personnes qui nous ont aidé durant ce travail ;

Que tous reçoivent ici la bénédiction du tout puissant !

SOMMAIRE

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SOMMAIRE III

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV

RÉSUMÉ V

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : 3

CADRE THÉORIQUE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE 3

CHAPITRE I: Le cadre théorique et conceptuel de l'étude 4

CHAPITRE II : MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 20

CONCLUSION PARTIELLE 39

DEUXIÈME PARTIE : 40

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION 40

CHAPITRE III: LES VARIABILITÉS CLIMATIQUES ET LEURS EFFETS SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 41

CHAPITRE IV: LA DÉGRADATION DES SOLS ET SES CONSÉQUENCES SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 63

CONCLUSION PARTIELLE 81

CONCLUSION GÉNÉRALE 82

BIBLIOGRAPHIE 84

ANNEXES VI

TABLE DES ILLUSTRATIONS XI

TABLE DES MATIÈRES XIII

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BDOT 

: Base de Données sur l'Occupation des Terres

BNDT

: Base Nationale de Données Terrains

CCNUCC

: Convention cadre des nations Unies pour le Changement Climatique

CES/DRS

: Conservation des Eaux et des Sols/Défens Restauration des Sols

CNULCD

: Convention des Nations Unies pour la Lutte Contre la Désertification

DRAAH

: Direction Régionale de l'Agriculture et des Aménagements Hydrauliques

DRASA

: Direction Régionale de l'Agriculture et de la Sécurité Alimentaire

FAO

: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FIT

: Front Intertropical

GIEC

: Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat

INERA

: Institut National d'Études et de Recherche Agronomique

INSD

: Institut National des Statistiques et de la Démographie

PANE

: Plan d'Action National sur l'Environnement

PDC

: Plan de Développement Communal

RGPH

: Recensement Général de la Population et de l'Habitation

UFR/LSH

: Unité de Formation et de Recherche en Lettres et Sciences Humaines

ZATA

: Zone d'Appui Technique de l'Agriculture

ZATE

: Zone d'Appui Technique d'Elevage

RÉSUMÉ

Cette étude a pour objectif de démontrer l'influence de la manifestation climatique et de la dégradation des sols sur la production céréalière, dans la commune rurale de Kouka. L'approche suivie est systémique. Pour ce faire, des données quantitatives et qualitatives ont été collectées auprès de cent cinquante chefs de ménage, choisis aléatoirement dans neuf villages sur les dix-huit que compte la commune de Kouka.Les outils utilisés sont le questionnaire individuel, le guide d'entretien, les images satellitaires Landsat 07 et 08 de 1998, 2007 et 2018 d'une précision de 30 m.Des données météorologiques, morpho-pédologiques, socioéconomiques et démographiques ont été aussi collectées auprès des services compétents.

L'analyse des données a montré que les conditions de la production céréalière(mil, maïs, sorgho, riz) se détériorent à cause des variabilités climatiques et de la dégradation des sols.L'occupation des sols, pour des activités anthropiques, montre un recul de la végétation au profit des champs entre 1998 et 2018. Cette dégradation du couvert végétal amplifie le travail de l'érosion et par conséquent, les affleurements rocheux, de mêmeque les zones nues ont gagné en superficie au détriment des champs. Nonobstant cette situation,l'étude des paramètres climatiques a permis de démontrer que ces trois dernières décennies (1988-2017) sont caractérisées par une situation pluviométrique améliorée, même s'il existe quelques variabilités interannuelles et intra-annuelles. Ce constatest favorable pour les activités agricoles de la population de Kouka.

Mots clés :Burkina Faso, Commune rurale de Kouka, variabilité climatique, dégradation des sols, production céréalière.

INTRODUCTIONGÉNÉRALE

Si la variabilité du temps est un fait d'observation courante, celle du climat est plus difficile à appréhender. Son analyse exige un recueil de données étendues sur le plan spatial et temporel. Dans l'histoire de l'humanité, certains bouleversements majeurs avaient bien été perçus (le déluge) comme des changements majeurs de climats même si leur interprétation émane d'une manifestation divine(GODARD A., TABEAUD M., 2006). A travers les étapes majeures de l'histoire du climat, se dessinent très schématiquement deux modes de fonctionnement du système climatique planétaire qui alternent à plusieurs reprises : l'un plutôt chaud et humide et l'autre plus froid, plus sec et plus contrasté.Cette variation du climat a des impacts directs sur les sociétés humaines à court ou moyen terme. Ces impacts peuvent être déroulés à travers trois grands aspects : la santé publique, les activités économiques et la dimension géopolitique. Dans les pays du sud, la menace principale pourrait venir des excès ou manques d'eau. Ces dérèglements devraient avoir un impact sur l'agriculture car l'augmentation de la chaleur et de l'ensoleillement est favorable à certaines cultures, mais cela peut amener à des résultats désastreux si elle est associée à un fort déficit pluviométrique (DURAND F., 2007).

Le Burkina Faso est un pays situé en Afrique de l'Ouest, avec une superficie de 274000 km2, dont environ 33 pour cent (95650 km2) de cette superficie sont utilisés pour la production agricole(DEMBELE B, 2011). Dans ce pays, le secteur primaire joue un rôle prépondérant dans l'économie. L'importance du secteur agricole dans la stratégie du développement du Burkina Faso a amené le pays à adopter un programme d'ajustement structurel du secteur agricole (PASA, 1992) et un plan d'action national pour l'environnement (PANE, 1992). Dans ces stratégies, l'autosuffisance et la sécurité alimentaire restent les principales préoccupations.Cependant, l'agriculture burkinabé, à l'instar de celle des autres pays de l'Afrique sahélienne rencontre des difficultés d'ordre technique, économique et physique qui limitent ses performances. On note entre autres : l'insuffisance et l'irrégularité des pluies, la pauvreté des sols, l'insuffisance de formation technique des paysans et la forte densité de la population dans certaines zones, souvent responsables des pressions foncières ou de la dégradation des sols.

Pour assurer la sécurité alimentaire dans un contexte de réduction des superficies cultivables, la stratégie à mettre en place doitintégrer l'intensification agricole, notamment dans le domaine vivrier. Elle doitreposer également sur la diversification des productions végétales à travers la mise au point de paquets technologiques appropriés aux cultures visées, adaptés aux conditions des exploitations et à leur environnement socio-économique.La problématique liée aux questions de la variabilité climatique, de la dégradation des sols aux échelles temporelles et de sa traduction sur la production agricole reste le thème central abordé dans ce travail de recherche. Ce thème tient compte des interactions des différents paramètres, physiques et humains. L'étude de cas est centrée sur la commune rurale de Kouka. La Commune est située dans la partie Sud de la province des Banwa qui fait partie de la région de la Boucle du Mouhoun au nord-ouest du Burkina Faso.

Dans la zone d'étude, l'agriculture est la principale activité socio-économique de la population. Cependant, les conditions de production ne donnent pas d'assurance car les paysans sont régulièrement confrontés à une recrudescence des intempéries naturelles qui sont les manifestations des effets des variabilités climatiques (les inondations, la persistance des poches de sécheresse, les vents violentset la pauvreté des sols). Ces phénomènes affectent le plus les productions, les terres agricoles à cause de l'érosion, les habitations, rendant ainsi vulnérable une bonne partie de la population. On se souvient encore des inondations d'Aout 2015 qui ont affecté près de 80 ménages.

Ainsi, la nécessité d'avoir des connaissances sur les effets de la variabilité climatique directement sur le terrain, sur l'ampleur de la dégradation des sols et leurs conséquences sur la production agricole sont nécessaires pour mieux orienter les stratégies de gestion et de préservation des ressources naturelles. C'est dans ce contexte que la présente étude intitulée « Les facteurs climatiques et édaphiquesinfluençant la production céréalière dans la commune rurale de Kouka (province des Banwa) » a été initiée.Le présent document comporte deux grandes parties. La première partie pose les bases théoriques de l'étude et présente les caractéristiques physiques et humaines de la zone d'étude et la seconde porte sur l'analyse des différents facteurs physiques limitant la production céréalière dans la commune rurale de Kouka : facteurs climatiques et édaphiques.

PREMIÈRE PARTIE :

CADRE THÉORIQUE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

Cette partie comporte deux chapitres : le premiertraitant du contexte théorique de l'étude, aborde succinctement la problématique, les hypothèses et les objectifs de recherche ainsi que la démarche méthodologique adoptée et le second présentant les particularités physiques, humaines et socio-économiques de la zone d'étude.

CHAPITRE I:Le cadre théorique et conceptuel de l'étude

Ce chapitre présente les bases de cette étude : état de connaissance sur le thème d'étude, la problématique de la recherche, les hypothèses et les objectifs de l'étude, la démarche méthodologique.

1.1. Etats de connaissance sur le thème

1.1.1. La variabilité climatique

Il ressort dans la littérature que toutes les études, les analyses faites sur la variabilité climatique visent à contribuer à un débat sur le phénomène au sein de la communauté scientifique. La question est de savoir si la situation climatique que vit le sahel est une manifestation de changement du climat ou bien une variabilité naturelle du phénomène.Tous les résultats aboutissent à un consensus au sein de la communauté scientifique. Un changement est intervenu dans les années 1990 au Burkina Faso. Il y a un regain de la pluviométrie comparativement à la décennie précédente et une hausse de la température. Parmi les auteurs qui ont abouti à ce résultat, nous avons : DIPAMA J.M., 1997, YANOGO P.I., 2012, OUOBA A.P.,2013, KONKOBO J., 2013, KOALA S., 2015, SOME N.J., 2018. Cependant, tous ces auteurs n'ont pas fait le lien entre variabilité climatique et dégradation des sols.

En dehors du Burkina, des études sur la variabilité climatique ont été mené dans la sous-région notamment en Côte d'Ivoire (SORO T.D., 2011), au Niger (OZERP., 2009), au Sénégal (SARR M. A., 2008). Les résultats montrent une alternance entre années humides et années de sécheresse observées au niveau général au sahel. La persistance de la sècheresse au sahel est due aux effets conjugués d'un réchauffement global de la partie intertropicale des océans et d'un renforcement du gradient des températures de surface de l'océan atlantique (ALI A., 2010).

1.1.2. Impact de la variabilité climatique sur l'agriculture

Les impacts sont sans équivoques (SARR B., 2010). Pour cet auteur, la variabilité climatique touche l'agriculture à travers la dégradation des sols, la baisse de la productivité des cultures. L'accroissement des températures et la variabilité des pluies représentent une menacesérieuse pour le développement agricole et risque de compromettre les efforts déployés par les pays pour l'atteinte de la sécurité alimentaire (KAMBOULE R., 2013. Cette menace entraine des dysfonctionnements des saisons agricoles, des perturbations des cycles biologiques des cultures et détérioration des productions (TRAORE S., 2010, KONKOBO J., 2013).A ces effets physiologiquesnégatifs sur le potentiel de production agricole, s'ajoute d'autres facteurs également lié à la variabilité climatique comme la dégradation de la qualité des sols consécutive à la déforestation, le déboisement, l'érosion (BIZOT S., 2004, KABORE S.T., 2013, CNULCD, 2015). Les actions anthropiques contribuent donc à accélérer les effets de la variabilité climatiques.

1.1.3. La dégradation des sols et son impact sur la production agricole

De nombreux auteurs ont travaillé sur le sujet de la dégradation des terres en Afrique en générale et au Burkina Faso en particulier. Le bilan qui ressort est que les activités humaines sont le principal moteur de dégradation des terres. Avec une mauvaise gestion des terres, la variabilité climatique est un vecteur principal de la dégradation des terres à cause du changement de température et d'humidité. Et cette dégradation des terres combinée à la variabilité climatique a le potentiel de troubler les systèmes écologiques, ce qui peut entrainer une défaillance de l'approvisionnement de nourriture et en eau et avoir des conséquences négatives importantes sur la capacité d'adaptation des moyens de subsistance des ménages (CNULCD, 2015).

La terre est la vraie richesse de l'Afrique subsaharienne. Cette richesse héberge des ressources telles que les sols, la végétation, l'eau, la faune (FAO, 2011). Mais la surexploitation menace sérieusementla terre. Cela est la conséquence directe des besoins croissants d'une population en pleine expansion, conjuguée à des pratiques inappropriées de gestion des terres. Cette pratique de gestion non durable des terres représente une menace pour l'environnement. Ceci met en danger la sécurité alimentaire et accroit la pauvreté (YAMEOGO A., 2018). Ce phénomène observé au Burkina Faso devient préoccupant. La dégradation des terres qui est visible par une présence de croute imperméable à l'eau à la surface des lithosols, se traduit par l'apparition des zones nues de glacis difficile à exploiter (DA D.E.C, 2008). Les paysans assistent, impuissants, à une baisse continue des rendements des cultures qu'ils constatent par eux-mêmes. Conscient à vivre cette situation, ces paysans cherchent à s-y adapter. C'est le cas notamment des techniques du CES qui tendent à concentrer les eaux de pluies aux pieds des plants cultivés pour compenser le déficit et la variabilité pluviométrique. A ces aménagements s'ajoute une stratégie par laquelle ces paysans exploitent des unités géomorphologiques de bonne fertilité telles que les bas-fonds (IDANI T. F.,2009, DA D.E.C et YONKEU S., 2008, KIEMDE B., 2015).

A défaut de pouvoir définir des stratégies pour conserver les terres déjà disponible et exploitées, il y a une extension des surfaces cultivées, car les agriculteurs sont obligés d'exploiter plus de terres afin de répondre à une demande alimentaire croissante, conséquence directe de l'accroissement de la population. Cette extension des terres cultivées est à l'origine de la destruction du couvert végétal (KABORE S. T., 2013). A cause de la dégradation du couvert végétal, le sol est capable de changer totalement de structure, de texture, de perdre sa réserve en eau, d'être plus sensible à l'érosion hydrique et éolienne (LECUYER C., 2012).

1.1.4. Synthèse sur l'état de connaissance sur le thème

Le thème traité dans ce document émane de la synthèse d'une revue de littérature. En effet, la question des variabilités climatiques en général et des variabilités pluviométriques en particulier est un sujet d'actualité. Une connaissance de l'évolution et la variabilité récente du climatau Burkina Faso est impérieuse pour anticiper sur leurs conséquences dans le milieu pour la mise au point des politiques d'adaptation durables.En plus des variabilités climatiques, il ressort que dans de nombreux pays de l'Afrique sub-saharienne en général, et au Burkina Faso en particulier, les rendements agricoles sont faibles en certains endroits, à cause de la pauvreté des sols cultivables. Cet état des sols est dû à l'action de certains facteurs climatiques et anthropiques. Cependant, toutes les études menées, qui ressortent dans notre revue de littérature n'ont pas établies des liens entre occupation des terres, dégradation des sols et variabilité climatique.Pourtant,il ya une interrelation/interaction entre les activités humaines menées sur l'environnement, la dégradation des sols et la variabilité climatique. Cette interrelation/interaction influence négativement la production agricole au Burkina Faso en général et dans la commune de Kouka en particulier. C'est la raison pour laquelle, une combinaison entre différentes thématiques et problématiques a été faite afin de formuler un sujet de recherche qui a été appliqué à un espace géographique donné.

1.2. La problématique

La problématique liée à la question de la variabilité climatique et de la dégradation des sols est un enjeu majeur ayant une implication environnementale. Avec une mauvaise gestion de l'occupation de l'espace, la variabilité du climat est un vecteur principal de la dégradation des sols. Étant donné les fortes températures et les fortes variations des précipitations dont la plupart des espaces sahéliens font déjà l'expérience, ces régions sont particulièrement sensibles aux interactions préjudiciables entre la dégradation des terres et le changement climatique (CNULCD, 2015).En effet, les changements de température et d'humidité de l'air provoqués par le climat, associés à des réductions de la matière organique des sols, de la biomasse et de la fertilité des sols, peuvent entraver les activités économiques notamment l'agriculture. En outre, les évènements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, comme les sécheresses ou les fortes précipitations, sont susceptibles d'aggraver l'érosion hydrique et éolienne. Ces évènements peuvent contribuer à la réduction de la biomasse, à la dégradation physique et chimique des sols.Cela est devenu une question mondiale avec le changement climatique (KAMBIRI B.C.N in PRESA, 2016).

Au Burkina Faso, la question de la variabilité climatique est très importante et se pose avec acuité car les populations sont dépendantes des ressources naturelles. La variabilité climatique se traduit par des fluctuations dans les valeurs météorologiques ressenties comme excessives par rapport à la référence de normalité et par des irrégularités dans les dates de début et de fin des saisons(PINCHEMEL G. et PINCHEME P., 1994, SARR B. et ALI A., 2010, KONKOBO J., 2013).

Suivant cette idée,on pourrait se rappeler que le Burkina Faso, à l'instar des autres pays du Sahel, a fait face à un enchaînement d'événements climatiques « extrêmes » d'une ampleur et d'une rapidité sans précédent. On peut penser notamment aux périodes de sécheresse dont les années les plus touchées furent 1973-74 et 1983-84 et qui ont gravement affecté les écosystèmes ainsi que les systèmes de production burkinabés (TOUPET C., 1992). L'examen des totaux enregistrés ces dernières années ne permet pas d'affirmer que cette sécheresse est définitivement terminée. Les enregistrements de 1985, 1990 et 2005 sont nettement déficitaires selon les données statistiques de la station agro-météorologique de l'INERA/Saria (KONKOBO J., 2013).Les sécheresses à répétition, la pluviométrie insuffisante ou mal répartie dans le temps et dans l'espace, l'abaissement ou l'assèchement total des nappes d'eau souterraines qui alimentent les sources, sont des effets de la variabilité et des changements climatiques du Burkina Faso. Or,les habitants du Burkina Faso dépendent presque entièrement de l'exploitation du sol pour subvenir à leurs besoins. Les produits alimentaires, les matériaux de construction, le bois énergie et la pharmacopée traditionnelle font partie de cet éventail de ressources naturelles prioritaires à la survie des populations sahéliennes en général et au Burkina Faso en particulier. Avec cette situation, non seulement, le pays n'arrive pas à nourrir ses habitants, mais aussi l'effort qu'il fournit pour essayer de nourrir un nombre croissant d'hommes commence à épuiser les terres et compromet ainsi l'avenir (GIRI J., 1983, LECUYER C., 2012, CNULCD, 2015).Cette situation, compromettant les activités socio-économiques des agriculteurs a conduit, et conduit toujours les différents acteurs à rechercher de nouvelles stratégies pour une gestion durable de leurs ressources naturelles (BOKO M. et al., 2010). Au regard de ce qui précède, une question principale de recherche se pose : quels sont les effets induits de la variabilité climatique et de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ? Les questions secondaires qui en découlent sont :

- Quelles sont les incidences de lavariation des paramètres climatiques (pluviométrie, température, humidité relative et vent) sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ?

- Quelles sont les conséquences de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ?

- Comment la population locales'adapte-t-elle à la variabilité climatique et à la dégradation des sols dans le domaine agricole ?

Pour traiter de ce thème, des hypothèses ont été formulées avec des objectifs à atteindre afin de les vérifier.

1.3. Les hypothèses et les objectifs

1.3.1. Les hypothèses

L'hypothèse principale stipule que les effets induits par la variabilité climatique et de la dégradation des sols ont des incidences sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka. 

Spécifiquement il s'agit de vérifier que :

- Lavariation des paramètres climatiques a des impacts négatifs sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ;

- La dégradation des sols influence négativement la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ;

- La population de la commune de Kouka s'adaptedifficilement aux effets induits par la variabilité climatique et de la dégradation des sols dans le domaine agricole.

1.3.2. Les Objectifs de l'étude

L'Objectif global est d'analyser les effets induits par la variabilité climatique etde la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka 

Spécifiquement il s'agit :

- Analyserles incidences des variations des paramètres climatiques sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka 

- Analyserles conséquences de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka.

- Analyserla perception et les stratégies d'adaptation des ménages face à la variabilité climatique et à la dégradation des sols dans le domaine agricole.

1.4.La démarche méthodologique

La méthodologie de recherche est l'ensemble des démarches à suivre par l'esprit pour découvrir et démontrer la recherche scientifique. C'est aussi un ensemble de pratiques particulières qu'une science met en oeuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses théorisations soit clair. Pour ce présent travail, l'approche systémique a été privilégiée. Celle-ci nous a permis de recueillir le maximum de renseignements que nous avons stockés, organisés en donnéesquantifiables sur l'évolution des phénomènes observables sur le terrain et les processus qui les alimentent.

Ce choix se justifie par le fait que la production agricolerésulte, d'une part, des interactions existantes entre les hommes et leur environnement, et d'autre part, des interrelations et interactions entre les composantes du milieu (climat-végétation-sol). Par conséquent, l'application de l'approche systémique permet non seulement d'analyser les variations des paramètres climatiques (pluviométrie, température, humidité relative et vent), de constater l'ampleur de la dégradation des sols dans la commune de Kouka, mais aussi de démontrer que ces facteurs constituent des contraintes pour la production agricole. Dans cette optique, la démarche suivie comprend les travaux préparatoires, les travaux de terrain, le traitement et l'analyse des données recueillies.

1.4.1. Les travaux préparatoires

ü La revue de littérature

Cette étape a commencé depuis l'élaboration du projet de recherche et a été poursuivie tout au long de la recherche. Au cours de cette étape, l'état de connaissance sur la variabilité climatique et son impact sur l'agriculture, la dégradation des sols et impact sur l'agriculture a été réalisé. Cela nous a amené à visiter plusieurs centres de documentation : les bibliothèques des universités Norbert ZONGO (Koudougou), Pr Joseph KI-ZERBO, de l'INERA/Saria, les centres des services de l'agriculture, de l'élevage au niveau local (Kouka), au niveau provincial (Solenzo). Il y a eu aussi de nombreux sites qui ont été visité pour avoir des informations sur des organismes travaillant sur notre problématique : AGRHYMET, CILSS, FAO, CNULCD, GIEC. Cette revue de littérature a permis de mieux cerner la problématique et de choisir les outils et méthodes adéquats pour l'étude. C'est pendant cette phase que le questionnaire individuel, le guide d'entretienont été élaboré.

Les documents consultés sont de plusieurs catégories : articles scientifiques, ouvrages, mémoires de maîtrise et de master, thèses, rapports, données statistiques (démographie, pluviométrie, température, vent, humidité relative, cartographie, production agricole, etc.). Les principales thématiques qui y sont traitées portent sur la gestion des ressources naturelles (terre, eau, végétation), la dégradation des ressources naturelles, les changements climatiques, la variabilité climatique, la production agricole, etc.

Les données démographiques concernent les effectifs de population du recensement général de population et de l'habitat 2006 (INSD, 2007) et de leur projection contenue dans le plan communal de développement. Pour ce qui est des données climatiques, elles sont collectées auprès de la Direction régionale de l'agriculture de la région de la Boucle du Mouhoun, de la station synoptique de Dédougou. Les données concernées sont la pluviométrie, la température, l'humidité relative, le vent. En vue d'apprécier l'évolution de la pluviométrie au cours des différentes années, la méthode de l'indice pluviométrique a été appliquée. Cette méthode a l'avantage de mettre en évidence les périodes excédentaires et déficitaires. C'est une méthode qui a été utilisée par KOUASSI A. M. et alen 2010 dans le bassin versant de N'zi en Côte d'Ivoire et par OUOBAA. P. en 2013 dans le sahel burkinabé. L'accent est mis ici sur lecalcul de l'indice standardisé des précipitations ou Standardized Precipitation Index (SPI). La formule utilisée est : SPI =Xi - Xm /Si

- Xi est la valeur de la pluviométrie annuelle de l'année i ;

- Xm la moyenne de la pluviométrie sur la période étudiée (dans ce présent document la période étudiée est 1988-2017) et ;

- Si, l'écart type des pluies annuelles de la période étudiée.

L'application de cette formule permet de donner une valeur à SPI. Lorsque l'indice SPI > 2, on a une humidité extrême ; pour 1 < SPI < 2, on parle d'humidité forte ; pour 0 < SPI < 1, on a une humidité modérée ; pour -1 < SPI < 0, on a une sécheresse modérée ; si -2 < SPI < -1, on a une sécheresse forte ; si SPI < -2, la sécheresse est qualifiée d'extrême.

Les données cartographiques concernent les Bases Nationales de Données Topographiques (BNDT 2000 et 2014) et la Base de Données sur l'Occupation des Terres (BDOT 1992 et 2002). Ces données vectrices, obtenues à l'Institut Géographique du Burkina, ont servi de fond de carte. En plus du format vecteur, des données rasters ont permis d'analyser la dynamique spatiale dans la zone d'étude. Il s'agit des images satellitaires de Landsat : Images Landsat 7 et 8 de 1998, 2007 et 2018. L'analyse diachronique a été utilisé pour apprécier la dynamique d'occupation des terres car l'occupation des terres pour les activités socioéconomiques sont en partie responsable de la dégradation des sols.

ü Le choix du thème et du site d'étude

Le choix de ce thème a été guidé par le souci de satisfaire une curiosité scientifique sur les effets induits de la variabilité climatique sur les sols et sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka. Le choix de la commune rurale de Kouka comme zone d'étude s'explique par les changements environnementaux importants enregistrés au cours des dernières décennies, tant sur le plan du couvert végétal que des ressources en eau (PARE L. et TALLET B., 1999).En plus, la commune de Kouka constitue en fait un cadre géographique où l'étude de la variabilité climatique et des mutations paysagères sont pertinentes car la commune possède de nombreuses spécificités :

- Selon la migration des isohyètes au Burkina Faso, la commune de Kouka se trouve de nos jours presque sur l'isohyète 900mm, donc à la limite entre le climat soudanien et le climat soudano-sahélien selon la récente position des isohyètes (fluctuation 1981-2010), (cf. carte n°3, p 20). Or, elle se trouvait pleinement dans le climat soudanien (fluctuation des périodes 1961-1990 et 1971-2000). Ce qui montre que la commune de Kouka a connu un changement de climat avec la migration des isohyètes vers le sud (cf. carte n°1, p 6) ;

- La commune de Kouka constitue un cas démographique original dans la province des Banwa. Sur la base du taux d'accroissement provincial annuel qui est de 3,1% (INSD, 2006), le nombre d'habitants dans la commune qui est de 59118 en 2006 serait en 2015 de 74671 personnes et de 83355 habitants, en 2019.Cette augmentation de la population n'est pas sans risque sur les ressources naturelles.De nos jours, presque tout l'espace du terroir communal est exploité.Le tableau n°1 donne une idée des densités de la population communale.

Tableau n°1 : densité de population

 

Superficie (km²)

Population en 2006

Densité en 2006

Densité en 2015

Densité en 2020

Kouka

700

59 118

84

104

116

Banwa

5 954

269 375

45

56

62

Région

34 497

1 442 749

42

50

56

Source : INSD, 2006

On constate qu'effectivement, la densité de la commune est supérieure à celle de la province et de la région. Par exemple en 2006, sur chaque km², 84 personnes sont installées et en 2015, on estime qu'ellessont passées à 104 au km².Alors, dans un contexte de variabilités climatiques et la pression de l'homme sur les sols, il va de soi que dans l'ensemble des villages de la commune, cette ressource naturelle connaisse une forte dégradation au fil des ans.

- La production agricole demeure la base essentielle des activités socio-économiques de la population. En effet, Kouka est une zone de production agricole surtout cotonnière reconnue depuis les années 90 et que à partir de 2010, il y a une dynamique des systèmes de culture survenue à cause probablement des effets de la variabilité climatiqueet de la dégradation des sols provoqué par la culture du coton. On constate par conséquent que cette zone de nos jours se reconvertit en zone de production maraichère. Ce constat nous a amené d'abord à analyser les effets des variabilités climatiques et de la dégradation des sols sur la production céréalière dans ce présent travail, et à nous appuyer sur ces résultats pour étudier les causes de la dynamique des systèmes agricoles dans un contexte de variabilité climatique dans des recherches à venir.

Carte n°1 : migration des isohyètes 600 mm et 900mm au Burkina Faso

1.4.2. Les travaux de terrain

ü Les enquêtes

Les enquêtes de terrain ont permis de collecter des données qualitatives et quantitatives. La population enquêtée concerne les chefs de ménageparce que vu le problème posé par le thème, ce sont eux qui possèdent des informations capitale (leur âge, leur expérience dans l'agriculture). La taille de la population consultée est de 150 chefs de ménage. L'échantillonnage de la population enquêtée est fait selon un choix raisonné, c'est un échantillonnage de type aléatoire qui a été privilégié parce qu'il a la possibilité de représenter l'ensemble de la population. Neuf villages ont été enquêtés sur les dix-huit que compte la commune rurale de Kouka à cause de leur position qui permet d'avoir une bonne couverture de toute la commune. Le Tableau n°3 présente la répartition des enquêtés par village.

Tableau n°3 : répartition des enquêtés par village

Villages

Bankouma

Diontala

Fini

Kouka

Mahouana

Liaba

Sama

Saint-Michel

Siwi

Effectif

15

15

15

30

15

15

15

15

15

Pourcentage

10

10

10

20

10

10

10

10

10

Source : enquête de terrain, Mars 2018

ü Les activités menées

Pour collecter les données socioéconomiques, plusieurs actions ontété menées sur le terrain. Au nombre de celles-ci, on peut citer l'administration du questionnaire aux chefs de ménage. Outre ces activités, il y ades entretiens avec les personnes ressources (service en charge de l'agriculture, de l'élevage, de l'environnement).

ü Les outils utilisés sur le terrain

De nombreux outils ontété utiliséspour collecter les données quantitatives et qualitatives. Pour obtenir les données quantitatives, un questionnaire individuel a été adressé aux chefs de ménage et unappareil photographique en a servi pour celles qualitatives.

1.4.3. Le traitement des données et la rédaction du mémoire

ü Traitement des images satellitaires et cartographiques

Les données cartographiques concernent les Bases Nationales de Données Topographiques (BNDT 2000 et 2014) et la Base de Données sur l'Occupation des Terres (BDOT 1992 et 2002). Ces données vectrices, obtenues à l'Institut Géographique du Burkina, ont servi de fond de carte. En plus du format vecteur, des données rasters ont permis d'analyser la dynamique spatiale dans la zone d'étude. Il s'agit des images satellitaires de Landsat : Images Landsat 7 et 8 de 1998, 2007 et 2018. Le choix des images de 2007 s'explique par la mauvaise qualité de celles de 2008 qui ne permettaient pas une bonne interprétation. Le mois d'avril est choisi parce que c'est à cette période que nous sommes allés vérifier sur le terrain les parcelles d'entrainement. La composition colorée 4-3-2 a été faite pour les images Landsat 7 et celle 5-4-3 a été faite pour les images Landsat 8. Ces deux compositions colorées ont été utilisées à cause des bandes infra-rouge et proche-infrarouge qui permettent une bonne réflectance de la végétation. Après le rehaussement des images, la classification Maximum Likelihood ou maximum de vraisemblance a été utilisée. Pour la poste classification, l'algorithme Majority/Minority Analysis est utilisé. En outre, il y a eu l'étape de la vectorisation. Les vecteurs sont exportés en fichiers de forme vers un logiciel de cartographie en l'occurrence ArcGis 10.3.1 pour peaufiner et réaliser les différentes cartes. Enfin, une matrice de transition a été élaboré afin d'apprécier la dynamique des unités d'occupation des terres dans la commune rurale de Kouka.

ü Traitement des données socioéconomiques

Après la phase de collecte, les données ontété saisies, analysées et interprétées. Pour ce faire, le logiciel Statistical Package Social Sciences 20 (SPSS 20) a été utilisé. Le logiciel Excel de Microsoft Office 2016a servi à élaborer les tableaux, les graphiques et les figures. La rédaction du document est faite avec le logiciel Word de Microsoft Office 2016.Le tableau 4 ci-dessous synthétise de la démarche méthodologique qui a été adoptée au cours de cette étude. En regroupant les questions de recherche, les hypothèses, les objectifs, les variables de l'étude, les techniques et les outils, nous avons obtenula grille conceptuelle suivante (tableau n°4).

Hypothèses

Objectifs

Variables d'étude

Indicateurs

Technique utilisée

outils

HS1

La variation des paramètres climatiques a des incidences sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ;

OS1

Analyser les incidences des variations des paramètres climatiques sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka 

-La température

-La pluviométrie

-Le vent

-l'humidité relative

-rendements agricoles

Production agricole

-variation des paramètres climatiques (pluviométrie, température, vent, humidité relative)

-variation des rendements agricole

-variation de la production agricole

- Analyse de l'évolution de la production agricole et des paramètres climatiques (température, pluviométrie, vent, humidité relative)

- Elaboration des graphiques et tableaux statistiques

- Excel 2016

HS2

La dégradation des sols influence négativement la production céréalière dans la commune rurale de Kouka

OS2

Analyser les conséquences de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka.

-Superficie des unités d'occupation des terres,

- productions et rendements céréaliers

-variation des superficies des unités d'occupation des terres

-variation des productions et rendements céréaliers

-Utilisation des images satellitaires

-Matrice de transition

-Observation du milieu et enquête

- - - -QGIS

- -Arc GIS

- guide d'entretien

HS3

La population de la commune de Kouka s'adapte aux effets induits par la variabilité climatique et de la dégradation des sols dans le domaine agricole

OS3

Analyser la perception et les stratégies d'adaptation des ménages face à la variabilité climatique et à la dégradation des sols dans le domaine agricole.

-Perception locale de la dynamique des différentes unités d'occupation des terres

-les stratégies d'adaptation locale

-dynamique des unités d'occupation des terres

-les types de stratégie d'adaptation

- administration de questionnaire,

- entretien

- - - - - SPSS

- - -Questionnaire

- Tableau 4 : grille conceptuelle

1.5. Clarification des concepts

La recherche documentaire a permis d'expliquer et définir quelques concepts et mots afin d'éviter les confusions.

Climat : selon FOUCAULT A., (1993), le climat en un lieu, est la succession des états de l'atmosphère en ce lieu pendant au moins une année. Ces états sont caractérisés par des grandeurs physiques, essentiellement la température, les précipitations, la pression atmosphérique, l'humidité. Cette définition émane du climatologue Max Sorre (1943) qui le définitcomme étant la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle. Cette série des états de l'atmosphère est déterminée par la combinaison passagère des valeurs moyennes des paramètres de l'atmosphère que sont les précipitations, les températures, le vent, la pression, l'humidité, l'évapotranspiration ... le sens donné au climat émane de ces deux définitions.

Changement climatique : Selon la CCNUCC (2015), le changement climatique est défini comme étant des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat.Dans les travaux du GIEC (2007), le terme changement climatique fait référence à tout changement dans le temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines. Le mot changement renvoie au processus de modification par évolution. Ainsi, l'expression « changement climatique » peut être comprise comme la modification du climat pendant une période longue d'évolution.

Variabilité climatique:Pour PINCHEMEL P. et PINCHEMEL G., (1994), la variabilité climatique est la variation de l'état moyen du climat à des échelles temporelles et spatiales. Autrement dit, c'est la variation naturelle intra et interannuelle du climat. La variabilité climatique se traduit par :

- Des fluctuations dans les valeurs météorologiques ressenties comme excessives par rapport à la référence denormalité (Persistance d'un hiver rigoureux, de pluies diluviennes). Les calculs des valeurs totales et des moyennes sur des séries de plus en plus longues tendent à renforcer la perception des variabilités de chaque année. Par exemple dans la province des Banwa (chef-lieu Solenzo)situé au nord-ouest du Burkina Faso, les valeurs enregistrées pour quelques années sont très variables.

Tableau n°2 : variation des précipitations annuelles à Kouka

Années

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Hauteurs d'eau (mm)

1144,8

741

906,4

911,7

621,8

720,2

786,1

Source : DRAAH/BM, 2017

- Des irrégularités dans les dates de début et de fin des saisons sèches et des saisons de pluies. Par exemple dans les localités que la station agro-météorologique de l'INERA /Saria couvre, pour la décennie 1980-1989, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois de mars et prenait fin à la première décade du mois d'octobre. Pour la décennie 1990-1999, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois d'Avril et prenait fin à la deuxième décade du mois d'octobre. Pour la décennie 2000-2009, la saison pluvieuse commençait à la première décade du mois de mars et prenait fin à la première décade du mois de Novembre (KONKOBO J., 2013).

En général, la variabilité climatique se réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du climat, alors que les changements climatiques désignent un changement du climat attribué directement ou indirectement aux activités humaines qui altèrent la composition de l'atmosphère globale et qui s'ajoutent à la variabilité climatique naturelle observée sur des périodes de temps comparables (UNFCCC, 1992).

Les termes « sol » et « terre » : le terme de « sol » est très souvent confondu et utilisé à mauvais escient, tout comme le terme « terre », ne sachant quelles différences peuvent exister entre les deux termes. Le terme « terre » désigne un élément solide qui supporte et où poussent les végétaux alors que le terme « sol » est défini comme la partie superficielle de la croute terrestre, à l'état naturel ou aménagé pour le séjour de l'homme (d'après le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, 1990). Le concept de « terre » est plus large que celui de « sol » (BRABANT P., 1991). Par conséquent, c'est au terme « sol » que nous nous intéressons pour répondre à la problématique. Cependant, le terme « terre » est aussi utilisé pour parler de l'occupation des terres qui est l'une des causes de la dégradation des sols.

La dégradation des terres : BRABANT P. (1991) définit la terre comme étant la partie de la surface terrestre qui englobe toutes les composantes naturelles. Ces composantes sont le sol, l'atmosphère et le climat, les formes du modelé, les roches, la faune et la végétation. La dégradation des terres est un processus qui réduit ou qui détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale et animale. Elle résulte des activités humaines ou des phénomènes naturels aggravés par l'effet des activités humaines (BRABANT P., 2010).

La dégradation des sols : Selon la FAO (2003), la dégradation des sols est un processus qui diminue la capacité actuelle ou potentielle du sol de produire (quantitativement et qualitativement) des biens et services. La dégradation du sol n'est pas nécessairement continue. Elle peut avoir lieu pendant une période relativement brève entre deux états d'équilibre écologique. Un sol, s'il n'est pas protégé peut s'appauvrir par la perte de ces éléments nutritifs ; c'est alors que l'on parlera de la dégradation du sol. Et cettedégradation des sols résulte souvent d'une combinaison de facteurs :

- le remplacement de la végétation primitive diversifiée (dite climacique) par une végétation secondaire ( monoculture ), qui modifie l' humus et la formation du sol.

- une diminution des constituants du sol induite par une surexploitation du sol (non-retour, ou retour insuffisant de la matière exportée), son lessivage...

- la destruction de l' humus et des complexes argilo-humiques insolubles par le labour qui enfouit et détruit les couches supérieures vivantes du sol, ou par un travail excessif (trop intensif ou trop fréquent) du sol.

- l' érosion (hydrique ou éolienne) ; elle est facilitée par le labour et/ou désherbage qui laissent les sols nus trop longtemps. Ces sols sont alors déstructurés et dégradés par l'action des sécheresses et/ou l'impact des pluies qui les lessivent au lieu de les pénétrer.

- Le tassement du sol. Le tassement qui induit une forte baisse de la porosité naturelle du sol est une des formes les plus graves et les plus courantes de la dégradation des sols. Cette compaction qui est le plus souvent due aux surpâturages et la sur-fréquentation d'un milieu par l'homme peut y contribuer localement. Enfin, l'utilisation excessive ou inadaptée d'engrais chimiques et d'amendements (alors que les fumiers, composts, et autres engrais organiques amélioraient la qualité des sols) contribuent-ils à déstructurer et tasser les sols.

La dégradation du couvert végétal : on entend par dégradation du couvert végétal, la diminution ou la disparition progressive des différentes espèces d'arbres et de plantes qui poussent dans une région géographique donnée. La dégradation du couvert végétal est perceptible à travers la disparition d'espèces, la réduction de la superficie des zones couvertes de végétation, la présence de zones nues. Les causes peuvent être d'origine naturelle, comme la baisse de la pluviométrie sur plusieurs décennies ou d'origine humaine comme la déforestation, les feux de brousse, la surexploitation des champs agricoles ou la contamination chimique des sols. (MEAM, 2005).

Stratégies d'adaptation : L'adaptation est définie par le Groupe d'expertsintergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC,2007) comme : « L'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter desopportunités bénéfiques». Les stratégies d'adaptation représentent l'ensemble des actions qu'un individu ou qu'un groupe met en oeuvre afin de résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Dans le domaine des variabilités climatiques, les stratégies d'adaptations se réfèrent à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement opéré ou prévu. Ce processus permet de réduire la vulnérabilité des populations aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Savane arborée : selon FONTES J. et GUINKO S., (1995), une savane est une formation dont le tapis herbacé, dominé par des espèces pérennes, est supérieur à 0,80 m de hauteur, suffisamment dense pour assurer une couverture totale du sol. Les strates ligneuses, arbustives ou arborées, y sont des composantes régulières. Sur ce, une savane arborée est une formation herbeuse piquetée d'arbres éparpillé. La hauteur moyenne des arbres est de 8 m. Sur le plan taxonomique, la strate arborée est dominée par les espèces suivantes : Vitellaria paradoxa, Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea, Parkia biglobosa, Lannea acida. Quant au tapis herbacé, il est dominé par Cymbopogon schoenanthus et Andropogon gayanus. Dans les savanes arborées, l'action anthropique est marquée par la coupe du bois. Les animaux séjournent dans ces formations pour exploiter les pâturages. Sur le plan des aménagements, certaines d'entre elles ont été enrichies par les plantations d'espèces exotiques (Azadirachta indica et Eucalyptus camaldulensis).

Savane arbustive : en se basant sur la définition de savane ci-dessus de FONTES J. GUIKO S., une savane arbustiveest une formation herbeuse piquetés d'arbustes éparpillé.Ces arbustes ont entre 4 à 7 m de hauteur. Sur le plan taxonomique, la savane arbustive est dominée par Guiera senegalensis et Piliostigma thonningii. Les espèces compagnes sont Combretum micranthum, Combretum nigricans, Balanites aegyptiaca, Saba senegalensis, Ximenia americana et Ziziphus mauritiana.

CHAPITRE II : MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DELA COMMUNE RURALE DE KOUKA

Ce chapitre présente les facteurs physiques et humains de la commune rurale de Kouka.

2.1. Milieu physique

2.1.1. Présentation de la zone d'étude : la commune rurale de Kouka

La Commune rurale de Kouka est située dans la partie Sud de la province des Banwa qui fait partie de la région de la Boucle du Mouhoun. Elle est située entre 11°42'01''et 12° 7'30'' de Latitude Nord et 4°14' et 4°30' de Longitude Ouest. La commune s'étend selon le Plan de Développement Communale (PCD, Kouka 2015) sur une superficie d'environ 700 km2 soit 11,76% du territoire provincial (5 954 km2) et 2,03% de la Région (34 497 km2). Elle est limitée par les cinq communes suivantes :

· Solenzo au Nord et au Nord-Est ;

· Sami au Nord-Ouest ;

· Fô et Faramana à l'Ouest ;

· Koundougou au Sud et au Sud-Ouest ;

· Padéma de l'Est au Sud-Est.

Kouka, le chef-lieu de la Commune est situé à 45 Km au Sud-Ouest de Solenzo, chef-lieu de la province sur l'axe Solenzo-Koundougou (Route Régionale N°24 joignant la Route Nationale N°9), comme indiqué sur la carte n°2

Avec la politique de communalisation, Kouka fut érigé en commune rurale sous la loi N°2005-0055 /AN du 21 Décembre 2004, portant Code général des Collectivités territoriales. La Commune compte 18 villages administratifs que sont : Saint-Michel, Koulakou, Bourawalé, Bankouma, Diontala, Fini, Kelworé, Houna, Kouroumani, Liaba, Mawana, Mollé, Sallé, Siwi, Sama, Sélinkoro, Sirabadala et Kouka (PCD, Kouka, 2015).

Carte n°2 : localisation de la zone d'étude

2.1.2. Caractéristiques climatiques

Le climat est un ensemble de paramètres interdépendants, ayant des interactions dont lesmoyennes permettent de caractériser une région, une zone, un pays. Parmi ces paramètres,ressortent la pluviométrie et les précipitations en général, la température, les vents.Selon la répartition des hauteurs d'eau annuellement recueillies, le territoire du Burkina Faso connaît une subdivision en trois domaines climatiques. Il s'agit du domaine sahélien, soudano-sahélien et soudanien, inDIPAMA J.M.,2004. Chaque domaine présente des caractéristiques qui lui sont propres.

- Le domaine Sahélien : c'est un domaine peu arrosée car la moyenne des hauteurs d'eau annuellement recueillie est de 500mm. La durée de la saison pluvieuse n'excède pas 3 mois tandis que les températures extrêmes (minima, maxima) sont très élevées ;

- Le domaine soudano-sahélien : il est délimité par les isohyètes 600 mm et 900 mm. C'est le plus vaste domaine climatique du pays par son étendue. Il reçoit en moyenne 800 mm de pluie par an, répartis sur 4 à 5mois ;

- Le domaine soudanien : il concerne toute la partie sud du pays où on enregistre annuellement plus de 1000 mm de pluies qui tombent pendant plus de cinq mois.

La commune rurale de Kouka subit l'influence des caractéristiques du climat soudano-sahélien selon le découpage thermo-climatique du Burkina Faso (carte n°3) avec une pluviométrie moyenne annuelle de 826,5 mn pour la période 1988-2017.

Carte n°3 : localisation de la commune de Kouka dans le découpage thermo-climatique du Burkina Faso.

0

ü Pluviométrie

La pluviométrie est sous l'influence du Front intertropical (FIT) dont la fluctuation du Sud vers le Nord et du Nord vers le Sud caractérise les deux saisons (sèche et pluvieuse). La saison sèche qui dure de Novembre à Marsest caractérisée par un vent chaud et sec venant du Nord-Est appelé harmattan. La saison pluvieuse qui s'étale d'Avril à Octobre est dominée par un vent frais et humide venant du Sud-Ouest appelé mousson.Selon FRANQUIN P. et COCHEME J. (1967), il y a une différence entre saison pluvieuse et saison humide. La saison pluvieuse s'étend de la première à la dernière pluie tandis que la saison humide tient compte du bilan des apports des pertes d'eau du sol. Autrement dit, la saison est considérée humide lorsqu'il y a suffisamment d'eau dans le sol. Dans ces conditions, la courbe des températures est en dessous des sommets des histogrammes des précipitations.Selon le diagramme pluvio-thermique de la série allant de 1988 à 2017 de la station Synoptique de Dédougou, la saison pluvieuse va de mars à octobre, soit sept mois et la saison humide de mai à Septembre soit cinq mois.

ü Pluviométrie

La pluviométrie est sous l'influence du Front intertropical (FIT) dont la fluctuation du Sud vers le Nord et du Nord vers le Sud caractérise les deux saisons (sèche et pluvieuse). La saison sèche qui dure de Novembre à Mars est caractérisée par un vent chaud et sec venant du Nord-Est appelé harmattan. La saison pluvieuse qui s'étale d'Avril à Octobre est dominée par un vent frais et humide venant du Sud-Ouest appelé mousson. Selon FRANQUIN P. et COCHEME J. (1967), il y a une différence entre saison pluvieuse et saison humide. La saison pluvieuse s'étend de la première à la dernière pluie tandis que la saison humide tient compte du bilan des apports des pertes d'eau du sol. Autrement dit, la saison est considérée humide lorsqu'il y a suffisamment d'eau dans le sol. Dans ces conditions, la courbe des températures est en dessous des sommets des histogrammes des précipitations.Selon le diagramme pluvio-thermique de la série allant de 1988 à 2017 de la station Synoptique de Dédougou, la saison pluvieuse va de mars à octobre, soit sept mois et la saison humide de mai à Septembre soit cinq mois.

Graphique n° 1: diagramme pluvio-thermique deKouka (1988-2017)

Source desdonnées : Station Synoptique de Dédougou, 2018

Selon les données des relevés pluviométriques, les précipitations moyennes annuelles se caractérisent par des fluctuations inter et intra-annuelles. Durant la période1988 à 2017, on note une variation comprise entre 1149,2 mm pour l'année 2015 et 580,7 mm d'eau en 2000.La moyenne de la période se situant à 826,5 mm d'eau. Toutefois, cette moyenne cache des disparités. En effet, les années comme 1994, 2003, 2010 et 2015 présentent des pics exceptionnels supérieurs à la moyenne. Pendant ce temps, les années 1996, 2000, 2011 et 2013possèdent des moyennes exceptionnellement inférieures à celle de la série (graphique n°2). Cela dénote des variations interannuelles de la pluviométrie.Ces modifications de la variation des hauteurs d'eau de pluie influencent le cycle végétatif des plants à cause du manque ou excès d'eau. Ce qui constitue un obstacle pour la production agricole. Néanmoins, pour l'ensemble de la série concernée, on constate une tendance à la hausse de la pluviométriepuisque le coefficient directeur de la droite de tendance est positif (graphique n°2).

Graphique n°2 : hauteur d'eau de Dédougou (1988 à 2017)

Source desdonnées :Station synoptique de Dédougou, 2018

Aussi, la répartition desjours pluvieux pourraient-ils être des facteurs qui influencent leclimat dans une localité.

ü Nombre de jours de pluie

Selon la Direction Générale de la Météorologie (DGM), un jour est dit de pluie lorsqu'il tombe 0,1 mm d'eau. La courbe représentative de la variation du nombre de jours de pluie de la série 1988 à 2017présente un aspect en dents de scie (Graphique 3). Cela signifie qu'il y a une variation interannuelle du nombre de jours de pluie dans la localité.

Graphique n°3 : évolution du nombre de jours de pluie de 1988 à 2017

Sources de données : Station synoptique de Dédougou, 2018

En effet, l'importance de la variation de la courbe du nombre de jours de pluies laisse entrevoir une grande variation de ce nombre d'une année à l'autre. Pour la série de 1988 à 2017, le nombre maximum de jours de pluie est de 82 (en 2010) et le nombre minimum de 55 (en 2004).En moyenne, le nombre de jours pluvieux est de 67. D'après la droite d'équation y = 0,1502x + 64,839, d'une manière générale, une légère croissance est observée sur toute la série. Aux années de nombre de jours supérieurs à la moyenne telles que 1991, 1994, 1999, 2003, 2006, 2010 et 2016, s'opposent ainsi des années comme 1989, 1993, 2002, 2004 et 2017 dont le nombre de jours pluvieux est inférieur à la moyenne. Cette variation du nombre de jours de pluie influence fortement le cycle végétatif des plans.

ü Température

La température est l'un des facteurs qui influence le plus la disponibilité de l'eau dans une localité donnée. La courbe représentative des températures moyennes annuelles de la série de 1988 à 2017présente un aspect en dents de scie. Cela traduit une forte variabilité interannuelle des températures. La moyenne de la série est de 29°Cet la tendance est à la hausse puisque le coefficient directeur de la droite de tendance est positif. Toutefois, cette moyenne cache des disparités. En effet, les années comme 2004, 2005, 2010,2015et 2016 présentent des picssupérieurs à la moyenne.Pendant ce temps, les années 1994, 1999 et 2013 possèdent des moyennes exceptionnellement inférieures à celle de la série (voir graphique n°3). Il y a une tendance au réchauffement du climat dans la zone couverte par la station synoptique de Dédougou (cf droite de tendance, graphique n°4). Cette situation impacte la disponibilité de l'eau ce qui pourrait entraver la production agricole et la satisfaction des besoins hydriques des populations à cause de la forte évaporation.

Graphique n°4 : variation interannuelle de la température moyenne annuelle de 1988 à 2017

Source desdonnées : Station synoptique de Dédougou, 2018

ü Vents

Les vents sont le facteur qui régule le climat et assure l'alternance des saisons. On en distingue deux types. L'harmattan vent sec, soufflant du Nord-est vers le sud-ouest. Il est responsable de l'installation de la saison sèche. La mousson, vent humide, soufflant du Sud-ouest vers le Nord-est, elle apporte la pluie. Au contact de ces deux masses d'air, on a le Front Inter Tropical (FIT).En général, ces deux masses d'air n'ont pas une grande vitesse (2 m/s). Le graphique n°5 ci-dessus présente l'évolution de la vitesse des vents de l'année 1988 à 2017.

Graphique n°5 : radar des vents à la station synoptique de Dédougou (1988-2017)

Source desdonnées : station synoptique de Dédougou

Les vents ont une faible vitesse en général, 2,5m/s en moyenne pour la série 1988-2017. Cependant, on a régulièrement au début de la saison des pluies des épisodes de vents violents. Entre les mois de janvier et juillet, la vitesse des vents est globalement supérieure à la moyenne. Elle atteint 3m/s durant le mois de Mai c'est-à-dire en début de la saison des pluies.

2.1.3. Géomorphologie et sols

Le relief et le sol sont des facteurs qui permettent de comprendre l'implantation des hommesdans certaines zones de la région. Ils expliquent la forte concentration par endroit et le sous- peuplement de certaines terres. La Boucle du Mouhoun à l'instar du reste du Burkina, est une région peu accidentée. Elle est plate sur près de 4/5 de sa superficie. Le relief est assez monotone. Cette monotonie du relief est quelques fois interrompu par des affleurements de grès parfois fortement escarpés (sud du Mouhoun, nord-est des Balé et le centre des Banwa).La morphologie de la zone est tributaire du substratum géologique et de la nature des matériaux sur lesquels agit l'érosion.Cela est dû à une action érosive très ancienne (PCD, Kouka 2015).

La pénéplaine qui occupe environs 3 / 4 du pays concerneaussi la commune de Kouka. L'altitude moyenne de la zone d'étude est de 360 m, avec quelques collines qui se présentent aux limites Ouest de la commune, culminant à 400 m.Le point culminant (400 m) se trouve dans le village de Siwi au nord-ouest de la commune, tandis que le point le plus bas (292 m) se localise dans le talweg du cours d'eau situé au sud de la commune. Le différentiel entre les deux extrêmes est de 108 m. (Carte n°4).Ce différentiel montre la présence d'une forte pente et plusieurs lignes de partage des eaux, ce qui est à l'origine d'une importante érosion hydrique dans les endroits où il y a absence de couverture végétale.

Carte n°4 : Topographie de la commune de Kouka

Au cours de l'étude, un transect long de sept kilomètres de direction nord-est / sud-ouest a été réalisé dans la partie centre-est de la commune a permis de connaitre la structuration du paysage (graphique n°6). Le paysage est dominé par un glacis d'altération qui a pour relief de commandement une butte cuirassée. Cette butte est en train d'être exhumé à cause de l'érosion. Le glacis a une pente douce et caractérisé par un état de surfacegravillonnaire, sableux et un remblai alluvial constitué de matériaux limono-sableux à limono-argileux-sableux lorsqu'on se dirige vers le lit mineur du cours d'eau. Tout au long de ce transect, on constate la présence de l'occupation des sols par la population en fonction des types de sols rencontrés et des modelés. En effet, les lithosols sur la butte cuirassée sont occupés par des plantations d'Anacardium occidentale, les sols ferrugineux tropicaux au niveau des versants et des glacis sont occupés par des champs de culture pluviale, des habitations et des vergers. Quant aux sols hydromorphes dans les lits majeurs des cours d'eau, ils sont colonisés pour les cultures maraichères.

Graphique n°6 : transect dans le village de Kouka

La nature des sols est le reflet des facteurs géomorphologiques, de la nature du substrat d'altération et du climat. Selon la carte n°5, quatre classes distinctes de sols sont rencontrées dans la commune de Kouka et selon l'Atlas du Burkina Faso, chaque type de sol a ses aptitudes agricoles :

- Les sols minéraux bruts : ils sont localisés dans la partie nord-ouest (Liaba, Sélenkoro, Bourawalé), et ouest(Kouroumani) de la commune. Ce type de sols représente environ à peine 1% de la superficie totale de la commune et se situe en contre bas des hauts reliefs. Il ne se prête qu'aux cultures peu exigeantes comme le sésame, le petit mil et le voandzou.

- Les sols ferrugineux ousols à sesquioxydes : ce type de sol qui occupe environ 72 % de la superficie de la commune et est dispersé sur tout le territoire communal. Il est propice aux cultures du sorgho, du mil et de l'arachide.

- Les sols peu évolués qui concernent environ 9 % de la commune occupent la partie nord-est, est sud et centre-ouest de la commune.

- Les sols hydromorphes : ces sols correspondent aux plaines inondables, aux bas-fonds et aux vallées. Ils se localisent au Nord et à l'Est, le long des cours d'eau de la commune et représentent environ 18 % de la superficie de la commune. Ils sont propices à toutes les cultures exigeantes en fertilité et en eau.

Tous les types de sols connaissent un fort niveau de dégradation.Les causes de cette dégradation sont les actions conjuguées de l'homme, des animaux, des facteurs climatiques et de la topographie du milieu. La surexploitation des champs, le surpâturage, le déboisement sont à l'origine d'une érosion hydrique intense des hautes terres, des berges des cours d'eau. La carte n°5 montre les types de sols rencontrés dans la commune rurale de Kouka.

Carte n°5 :types de sols de la commune rurale de Kouka

2.1.4. Réseau hydrographique

Il est relativement dense sur tout le territoire, mais est majoritairement composé de cours d'eau secondaire et tertiaire, à assèchement rapide dès la fin de la saison pluvieuse. Localement, les cours d'eau plus importants sont appelés le Ki, le Kawalé, le Djoyaga, le Wadoumapa, le Paaki et Barr. Le principal cours d'eau est le Téréqui traverse la commune du nord au sud. Cependant il est menacé par l'ensablement, provoqué par les exploitations agricoles à proximité des berges. D'une manière générale, la majorité des cours d'eau coulent du Nord vers le Sud. L'écoulement des eaux est assez modéré en raison des faibles pentes et des larges lits réduisant ainsi l'érosion par ravinement. Les zones à réseau hydrographique dense touchent les villages de Bankouma, kelworo, Mawana, Liaba, Saint-Michel, Mollé (carte n°2).

2.1.5. Végétation

La commune de Kouka appartient au domaine phytogéographique nord soudanien marqué par la prédominance des savanes arborées et arbustives (FONTES J. et GUINKO S., 1995). Il existe de nombreux ilots de forêts résiduelles dispersées dans les différents terroirs villageois (bosquets sacrés). On note aussi la présence de forêts galeries le long des grands cours d'eau. Les principales espèces rencontrées sur la base d'un transect (graphique n°6, p. 28) réalisé sont :

ü Au niveau de la strate arborée :Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Acacia seyal, Bombax costatum, Sclerocarya birrea, Lannea acida, Lannea microcarpa, Detarium microcarpum, Mitragyna inermis.

ü Au niveau de la strate arbustive : Combretum micranthum, Combretum ghasalense, Combretum nigricans, Guiera senegalensis, Piliostigma thonningii, Saba senegalensis.

ü Au niveau de la strate herbacée : Andropogon gayanus, Cymbopogon sp.

Cette végétation, assez florissante et diversifiée offre de nombreux produits forestiers composés de bois mort, fruits, noix, amandes et feuilles utiles pour la consommation et la commercialisation. Les produits forestiers non ligneux commercialisables les plus abondants sont les noix de karité, les graines de néré. Cependant l'anthropisation du milieu entraine la dégradation de la végétation. Pourtant les populations y tirent l'essentiel de leurs moyens de subsistance. Dans ces conditions, la destruction du couvert végétal compromet la production agricole.

2.1.6. Les ressources fauniques

En raison de la très forte pression anthropique et de la dégradation des conditions climatiques et écologiques qui ont détruit le biotope, la réserve faunique de la commune est très fortement dégradée. Néanmoins, les espèces existantes se résument à la petite faune composée des lièvres, porc-épic, singes, pintades, écureuils, varans, rongeurs, reptiles et oiseaux. Les plus grandes espèces se composent de quelques têtes de biches, antilopes, hippopotames, phacochères (PDC, Kouka).

2.2. Milieu humain

2.2.1. Données démographiques

Selon les résultats définitifs du RGPH 2006, la population de la commune était estimée à 59118 habitants avec 51.08% de femmes. Le nombre de ménages était estimé à 9406. C'est une population qui est très inégalement répartie dans l'espace communal. Les villages les plus peuplés sont : Bankouma, Diontala, Houna, Kouka, Mawana, Mollé, Sama et Siwi. Sur la base de la projection de l'INSD 2007-2020, le nombre d'habitants dans la commune serait de 74671 personnes en 2015 et 81097 habitants en 2018. Cette augmentation de la population n'est pas sans risque sur les ressources naturelles. De nos jours, presque tout l'espace du territoire communal est exploité et il n'existe pratiquement plus de jachère, ni de zone de pâturage. La densité de population était de 84 habitants au km² en 2006 et 104 en 2015.

2.2.2. Mouvements de population

La commune de Kouka fait partie du bassin cotonnier du Burkina Faso. La plupart de ceux qui y viennent sont attirés par les bonnes terres de production et la pratique de la coton-culture et de l'élevage. Elle constitue depuis les années 1975 une zone de prédilection pour de nombreux migrants venant des provinces telles que le Yatenga, le Passoré, le Nayala à la recherche de bonnes terres pour l'agriculture. L'immigration a été forte entre 1975 et 1985 selon la monographie de Boucle du Mouhoun réalisée par le MEF en 2010. Ce mouvement de population a eu donc un impact négatif sur l'environnement dans la commune.

Les villages de la commune sont classés selon l'importance du phénomène migratoire en deux grands blocs qui sont le bloc Est où le phénomène migratoire est très ancien, et le bloc Ouest qui regorge d'important réseaux hydrographiques et de nombreux bas-fonds aménageables. De nos jours, cette zone se caractérise véritablement par une forte pression démographique, une dégradation accélérée.En retour, la commune connait une émigration de sa population surtout les jeunes garçons et jeunes filles en direction des grands centres du pays que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso, auxquels s'ajoutent les pays frontaliers comme le Mali et la Cote d'Ivoire.

2.2.3. Activités socioéconomiques

ü Agriculture

L'agriculture est la principale activité socioéconomique de la population. Cette activité occupe environ 90 % de la population active (PDC Kouka, 2015). Le mode de production dominant est traditionnel, de type extensif. Les outils de production jadis rudimentaires se modernisent peu à peu car on note de plus en plus l'usage d'outils modernes de production (tracteurs, charrues, charrettes, motopompe) et l'application de nouvelles techniques agricoles notamment les techniques de conservation des eaux et des sols. Les différentes exploitations sont : la production céréalière, les cultures de rente, la production maraichère. L'agriculture est dominée par la culture céréalière et les autres cultures vivrières qui constituent la base de l'alimentation de la population. Les principales spéculations agricoles produites dans la commune sont le mil, le sorgho, le maïs, le riz, le voandzou, le niébé, la patate et le manioc. La culture céréalière représente 50% des superficies emblavées selon la ZAT/kouka. Selon cette même source, les superficies des exploitations de mil, de sorgho, de maïs, de riz sont passées de 27121 ha en 2010 à 40596 ha en 2013, soit une augmentation moyenne de 37,42% par an.

Pour ce qui concerne les cultures de rente, c'est-à-dire le coton, l'arachide, le soja et le sésame, leur production connait un engouement particulier à cause de la forte demande sur le marché. Lasuperficie emblavée pour la production du sésame a presque doublée entre 2010 et 2013. De 1442 ha en 2010, la superficie est passée à 2250 ha en 2013. Quant au coton, il est la culture de rente la plus dominante en terme de superficie. En 2013, la superficie emblavée était de 9000 ha contre 6261 ha en 2010, soit un accroissement de 43,74% (PCD, Kouka 2015). De toutes les filières de production agricole, la filière cotonnière est la mieux organisée. Une union des producteurs de coton de la commune a été mise en place avec l'appui de la SOFITEX en 1996. Elle est dénommée Union Départementale des Producteurs de Coton (UDPC). Les principales productions maraichères dans la commune sont l'oignon, la tomate, le chou. Elles se pratiquent dans les bas-fonds et aux abords des points d'eau, surtout en saison sèche et la participation des femmes est plus marquée.

Cependant, de l'ensemble des exploitations agricoles dans la commune rurale de Kouka, il ressort que, sous l'action conjuguée de l'homme et de l'érosion, la fertilité des sols dans l'ensemble des villages de la commune connait une forte dégradation physique au fil des ans. Pour faire face à ce problème, la population aidée par des partenaires (services déconcentrés, partenaires techniques et financiers), a adopté et applique des techniques de fertilisation des sols (l'utilisation de la fumure organique dans les champs). Par ailleurs, l'encadrement des producteurs est assuré par une ZATA (Zone d'Appui Technique de l'Agriculture) qui est située dans le chef-lieu commune, Kouka. Cet encadrement est animé par quatre agents. Selon eux, les producteurs adoptent les techniques de vulgarisation, mais ils restent confrontés par le manque de moyens financiers et matériels.

ü Elevage

L'élevage est la seconde activité socio-économique de la commune après l'agriculture. C'est une importante activité économique qui occupe presque tous les ménages ruraux auxquels elle procure des revenus considérables. Cependant, il est tributaire des pratiques traditionnelles et des aléas climatiques. On rencontre principalement trois systèmes d'élevage dans la commune : l'élevage extensif, semi-intensif et transhumant.

Malgré son rôle indéniable, l'élevage demeure traditionnel et de type extensif. Les intrants utilisés pour l'alimentation sont par conséquent constitués principalement de pâturage naturel. Il faut dire que l'agriculture extensive a des conséquences négatives sur les aires de pâtures qui se réduisent au fil du temps. En plus de cela, l'obstruction des pistes à bétail existantes, rend difficile l'accès du cheptel à certaines infrastructures (point d'eau, parcs de vaccination).Le mode semi-intensif concerne surtout l'élevage des bovins et caprins. Ce type d'élevage est mieux encadré par rapport à l'élevage extensif, avec une alimentation plus riche. L'intervention des partenaires à travers des appuis multiformes et les difficultés de la transhumance contraignent de plus en plus les éleveurs à amorcer un début d'intensification de leurs productions qui se pratiquent sous la forme d'embouche et « d'élevage de case ». Les principales espèces sont les bovins, les caprins, les ovins et la volaille.

Quant à l'abreuvement des animaux, en saison pluvieuse, il s'effectue dans les marigots. En saison sèche, les ruminants sont toujours gardés dans le système d'élevage peulh. Mais une bonne partie des animaux est laissée en divagation dans l'espace communal. L'approvisionnement en eau s'effectue dans les marigots et au niveau des forages ou encore à domicile lorsque le propriétaire dispose d'une main d'oeuvre importante et de moyens adéquatspour cela. L'alimentation du bétail devient difficile en saison sèche et les éleveurs sont souvent contraints à la transhumance, vers le Sud-Ouest du pays. Une partie du bétail se déplace également dans la zone de Sidéradougou, de Kénédougou et vers la frontière avec la Côte d'Ivoire à Niangoloko.Une ZATE (Zone d'Appui Technique de l'Elevage) est située à Kouka et couvre toute la commune. Elle est animée par trois agents. Les agents sont limités dans leurs actions par l'insuffisance de matériel d'intervention. Et selon eux, les principales maladies animales dans la commune sont : la pasteurellose qui s'attaque aux bovins et aux petits ruminants, la trypanosomiase animale africaine, la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse.

ü Pêche

La rareté des retenues et cours d'eau permanents limitent la disponibilité des ressources halieutiques. Les principaux sites de pêche sont les rivières et mares relativement importants (Téré, Ki, Djoyaga, Wadoumapa, Paaki, Barr, Diria). La pêche est pratiquée de manière artisanale surtout dans les eaux des mares qui se trouvent dans le territoire communal. Elle concerne exclusivement les poissons tels que les carpes, les silures et le poisson cheval.

ü Exploitation des produits forestiers non ligneux

Elle s'exerce dans un cadre traditionnel et repose sur l'exploitation des feuilles, des fruits et des graines ou amandes de certaines espèces végétales tels que le néré, le karité, le tamarinier (Tamarindus indica). Cette activité constitue une source de revenus substantiels pour les femmes à travers la fabrication du soumbala et de l'extraction du beurre de karité. Pour la production du beurre de karité, le ramassage des amandes se fait de juin en aout. Mais on constate de nos jours que le nombre d'arbre à karité a diminué à cause de l'attaque des arbres par les parasites, les actions anthropiques, les vents violents qui les terrassent.

ü Artisanat

Le secteur de l'artisanat est diversifié mais peu développé dans la commune. On peut recenser des forgerons, des fabricants de meubles traditionnels, des potières, des maçons, des couturiers, des soudeurs, etc. Les principaux freins au développement de l'artisanat dans la commune sont les difficultés d'accès aux crédits et la faiblesse de l'encadrement des acteurs (PCD, Kouka 2015).

CONCLUSION PARTIELLE

La commune rurale de Kouka bénéficie de l'influencedu climatsoudano-sahélien selon le découpage des zones climatiques au Burkina Faso.Ce type de climat est caractérisé par une forte variabilité des paramètres climatiques (pluviométrie, température). Les cours d'eau sont en grande partie temporaires ;ce qui pose le problème de disponibilité d'eau de surface surtout en saison sèche dans la commune. L'étude morpho-pédologique a montré plusieurs types de sol qui sont surexploités et fortement dégradés. Quant à la végétation, elle est fortement dégradée du fait du type d'agriculture et d'élevage pratiqué.Les facteurs humains indiquent une forte croissance démographique. La majorité de cette population pratiquel'agriculture et l'élevage comme principales activités socioéconomiques.

Cependant, la gestion des ressources naturelles est peu satisfaisante dans la commune.Ces ressources font l'objet d'une surexploitation, souvent anarchique, pour les besoins de production, de transformation et de satisfaction des besoins domestiques. A cela s'ajoute l'occupation anarchique des terres qui a pour conséquences la réduction de la biodiversité, l'ensablement des cours d'eau. Cette situation est aggravée par la variabilité climatique qui a pour conséquence directe la dégradation des sols à cause de l'érosion.Dans ces conditions l'on se demande comment les populations de la commune rurale de Kouka arrivent-elles à produire ?Autrement dit, quels sont les effets induits de la variabilité climatique et de la dégradation des sols sur la production céréalière ?

DEUXIÈME PARTIE :

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION

La seconde partie de ce travail aborde ces aspects en deux chapitres. Dans le premier, il est question des variabilités climatiques et ses effets sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka. Quant au second chapitre, il traite de la dégradation des sols et ses conséquences sur la production céréalière dans la commune de Kouka.

CHAPITRE III: LES VARIABILITÉS CLIMATIQUES ET LEURS EFFETS SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA

Ce chapitre traite les caractéristiques des paramètres climatiques et leurs incidences sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka. Une analyse est faite d'abord sur la variation des précipitations, des températures, de l'humidité relative de l'air ; ensuite une relation est établie entre les variations des paramètres climatiques et la variation de la production céréalière.Dans ce présent chapitre, l'étude reconnaît aussi l'importance d'appréhender la vision paysanne des variabilités climatiques et la contribution de ces perceptions à l'adaptation à la variabilité climatique.

3. 1. Caractéristiquesde la variabilité climatique

Le climat d'une période, au sens utilisé dans la présente analyse, se réfère aux moyennes et à l'irrégularité des variables comme la pluviométrie, la température, l'humidité relative. L'importance relative accordée à chacune de ces variables dépend de la région du globe considérée. Au Sahel, la pluie est de loin la variable climatique la plus déterminante pour la vie des populations ; certains auteurs considèrent qu'elle permet à elle seule de déterminer l'évolution de l'environnement dans cette région du monde. La pluviométrie peut donc être considérée comme le paramètre le plus indiqué pour caractériser ou analyser l'évolution du climat au Sahel(ALI A., 2010 ; OUOBA A. P., 2013).Autant de raisons qui font que la plupart des études et analyses portent sur les précipitations bien plus que sur d'autres paramètres du climat.Ainsi au cours de cette étude, les paramètres climatiques tels que la pluviométrie, la température de l'air, l'humidité relative de l'air sont analysés afin d'étudier leur impact sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka au Nord-ouest du Burkina Faso.

Par sa position géographique dans la zone intertropicale, le Burkina Faso connait un climat tropical de type soudanien, avec une alternance de deux saisons : une saison humide et l'autre sèche, fraiche et chaude. De ce fait, à l'instar des autres localités du pays, la commune de Kouka connait une variation de ses paramètres climatiques au fil du temps.

3.1.1. Variabilité interannuelle de la pluviométrie

3.1.1.1. Evolution de la pluviométrie de 1988 à 2017

Les variations interannuelles de la pluviométrie sont caractérisées par une alternance d'années où les hauteurs d'eau fluctuent en dents de scie. La moyenne des hauteurs d'eau est de 826,5mm pour la série 1988-2017 selon les données de la station synoptique de Dédougou. Sur le diagramme ombro-thermique (graphique n°1, page n°24), on distingue une période humide qui va de Mai à Septembre, une période sèche allant d'Octobre à Mars. La courbe de la variation de la pluviométrie de cette même série, graphique n°7, nous montre une variabilité interannuelle de la pluviométrie, durant cette période.Il ressort de ce graphique une variabilité pluviométrique interannuelle basée sur lesfluctuations entre les années sèches, les années humides et les années dites normales. Grâce à cette succession d'années déficitaires, d'années excédentaires et d'années normales, il est mis en exergue des périodes de hausse et de baisse continue de la pluie.En effet, sur le graphique n°7, l'Ecartype+1 et l'Ecartype-1 permet de distinguer les années sèches, les années humides et les années normales. L'Ecartype+1 est obtenu en additionnant la moyenne de la série considérée à l'Ecartype. Quant à l'Ecartype-1, il est la différence entre la moyenne de la série et l'Ecartype. Les années situées au-dessus de l'Ecartype+1 sont considérées comme des années humides. C'est le cas de 1994, 2003, 2010 et 2015. Les années situées en dessous de l'Ecartype-1 sont des années sèches. Il s'agit ici particulièrement de l'année 2000. Toutes les autres années situées entre l'Ecartype+1 et l'Ecartype-1 sont considérées comme des années normales.

Graphique n°7 : évolution des précipitations de 1988 à 2017

Sources de données : station synoptique de Dédougou, 2018

La tendance de la pluviométrie de la série considérée connait en général une hausse (voir graphie n°2, p25). Il y a donc une amélioration de la pluviométrie qui a commencé surtout à partir de 1990. Le constat d'une tendance à la hausse de la pluviométrie d'une période (1986-2016) est aussi fait dans la province de Fada N'Gourma (SOME N. J., 2018) et dans la Kompienga au sud-est du Burkina Faso (DIPAMA J. M., 1997) qui a constaté une amorce de relèvement du niveau pluviométrique. De façon générale, DIPAMA J. M. a souligné en 2004 que : « la décennie 1990-1999 a été globalement la plus arrosée au niveau de toutes les stations du pays.

3.1.1.2. Evolution du SPI

L'indice standardisé des précipitations, ou en anglais Standardized precipitation index

(SPI) s'écrit selon la formule suivante :

I = Xi - Xm/Si Xi est le cumul de la pluie pour une année i; Xm et Si, sont respectivement la moyenneet l'écartype des pluies annuelles observées pour une série donnée. Cet indice a été créé par MVKEE T.B. et al., (1993). Il a été utilisé par plusieurs auteurs comme ALI A., (2010), SORO T. D. et al., (2011) dans le sud-ouest de Côte-D'ivoire, OUOBA A.P., (2013) dans le sahel burkinabé, MOUHAIMINI et al (2014) au Niger.Le calcul de cet indicepermet de déterminer la sévérité de la sécheresse selon différentes classes.

La représentation graphique de l'évolution du SPI de 1988 à 2017 indique une variabilité d'années humides et sèches selon les relevés de la station synoptique de Dédougou. Plusieurs phases d'évolution se dégagent. Il y a des années de sécheresse modérée, des années de sècheresses fortes, des années d'humidité modérée, forte et extrême. Les années de forte et extrême humidité sont respectivement 1994, 2010 et 2015.La période 1988 à 1997 estcaractérisée par une sécheresse modérée et l'année 2000 est particulièrement qualifiée d'année sèche de la série. En dehors des années sèches, 1994 et 2015 sont aussi des années de forte et extrême d'humidité à Fada N'Gourma à l'Est du Burkina Faso (SOME N. J., 2018). Dans l'ensemble, il y a une amélioration du climat avec une tendance à la hausse de la pluviométrie (Cf. graphique n°8, droite de tendance). Cette tendance à la hausse de la pluviométrie est aussi observée à partir de 1990 parMAURIZIO B.et MOUHAIMINI M.dans la région de TILLABERI au Niger en 2014.Ce constat, démontré dans notre analyse à travers les analyses descriptives,est assez rassurante pour les agriculteurs ainsi que l'économie du pays d'une manière générale.

Graphique n°8 : évolution du SPI dans la station synoptique de Dédougou

Source des données : station synoptique de Dédougou, 2018

3.1.1.3. Variationmoyenne mensuelle des hauteurs d'eau

La période 1988-2017 se caractérise par une variation des hauteurs d'eau moyennes mensuelles. Dans l'ensemble les hauteurs d'eau ont connu une hausse en amplitude dans les mois de juin, juillet, Aout et Septembre (graphique n°9).La décennie 2008-2017 est la période la plus arrosée comparativement aux décennies 1988-1997 et 1998-2007 pour les mois de Juin, Juillet, Aout, septembre et octobre. Par contre est moins pour le mois de Mai, Avril et Mars par rapport aux décennies 1998-2007 et 1988-1997. Cela est à l'origine du retard de l'installation de la saison pluvieuse et surtout du décalage de la saison agricole constaté dans la décennie 2008-2017.

Graphique n°9 : variationmoyenne mensuelle des hauteurs d'eau


Source desdonnées : station synoptique de Dédougou, 2018

3.1.2. Variabilité de la température

3.1.2.1. Les variations moyennes inter- mensuelles de la température

Les valeurs moyennes mensuelles de la température de la période 1988-2017 représentées dans le tableau n°5permettent de voir l'évolution moyenne du régime thermique au niveau de la zone couverte par la station synoptique de Dédougou.

Tableau n°5 : température moyenne mensuelle à la station synoptique de Dédougou

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Moyenne

T (°c)

25,5

28,7

32,0

33,4

32,4

29,7

27,4

26,36

27,1

29,1

28,8

26,8

29

Source : station synoptique de Dédougou

Les températures moyennes mensuelles varient entre 25,5 °C (janvier) et 33,47 °C (Avril). Les moyennes mensuelles maximales s'observent en général pendant le mois de Mars, Avril et Mai. En considérant la même période, il y a une variation de la température mensuelle en fonction des décennies. Le graphique n°10 montre les variations inter mensuelles de la température. Parmi les trois décennies considérées (1988-1997, 1998-2007 et 2008-2017), il ressort que la décennie 2008-2017 est la décennie où tous les mois ont connu une hausse de température par rapport aux autres décennies, exception faite au mois de janvier qui a connu une baisse. Le mois le plus chaud n'a pas subi de changement. Il est resté le même mois, c'est-à-dire Avril. Il en est de même pour le mois le plus frais qui n'a connu de changement. Durant les trois décennies passées le mois le plus frais est le mois de janvier.

Graphique n°10 : variation des températures moyennes des trois dernières décennies

Source desdonnées : station synoptique de Dédougou, 2018

3.1.2.2. Les variations interannuelles de la température.

Les variations interannuelles de la température montrent que la température de l'air connaît une hausse régulière sur toute la période 1988-2017. Au niveau de cette station, la température est restée inférieure à la moyenne (29°C) entre 1988 et 2003 et supérieure à la moyenne entre 2004 et 2017. C'est entre 2004 et 2017 que les températures ont atteint leur plus forte valeur avec des pics en 2005 et 2015. Le diagramme pluvio-thermique sur la période 1988-2017 (graphique n°1page 24) permet d'observer, en général, de faibles valeurs de température pendant les mois de fortes pluviométries et de fortes valeurs pendant les mois de faibles pluviométries. Dans l'ensemble, on constate une tendance à la hausse des températures traduisant un réchauffement important et persistant duclimat en perpétuel changement(graphique n°3). Cette tendance à la hausse de la température est aussi observée dans d'autres localités du Burkina Faso et hors du Burkina Faso. C'est le cas dans le Boulkièmdé (KONKOBO J. et KABORE S. T., 2013) ; à Fada N'Gourma (SOME N. J. 2018)6.Ce constat a été fait également à Bouaké et à Dimbokro en Côte d'Ivoire (KOUASSI A.M., et al) et parMAURIZIO B. et M MOUHAIMINIM. dans la région de TILLABERI au Niger. Cela est donc conforme au réchauffement global du climat au niveau mondial.

3.1.3. Variabilité interannuelle et inter mensuelle de l'humidité relative (1988-2017)

L'humidité relative s'exprime en pourcentage et se définit comme le rapport entre la quantitéd'eau effectivement contenue dans l'air et la capacité d'absorption à une température donnée. Elle constitue un paramètre important dans la répartition des végétaux.Le niveau relativement élevé de l'humidité relative de l'air semble déterminant dans le débourrement des bourgeons et la floraison de nombreuses espèces ligneuses (KABORE T.S., 2013).Le graphiquen°9 permet de suivre l'évolution moyenne mensuelle de la vapeur d'eau contenu dans l'air pour la période 1988-2017. L'analyse du graphique montre que l'humidité relative de l'air est supérieure à 50% pendant la saison des pluies, tandis que pendant la saison sèche, elle reste inférieure à 50%. La valeur maximale d'humidité relative moyenne mensuelle s'enregistre au mois d'août (79,50%) qui correspond au mois le plus arrosé de l'année. La valeur minimale s'observe au cours de février (20%). Le mois d'octobre qui est un mois sec enregistre une humidité relative supérieure à 50%. Ce constat pourrait s'expliquer par le fait que le mois d'octobre est le mois sec le plus arrosé. La moyenne de la série est de 48%.

Graphique n°11 : humidité relative moyenne mensuelle à la station synoptique deDédougou (1988-2017)

Source des données : station synoptique de Dédougou, 2018

Les variations interannuelles de l'humidité relative sur la période 1988-2017 montrent une variation en dents de scie (graphique n°10). Les années 1989,1993,1996, 2002 et 2008 sont des années nettement sèches tandis que les années 1994, 1999,2003,2012 et 2014 sont des années humides. Dans l'ensemble, une tendance à la hausse de l'humidité relative est observée.

Graphique n° 12 : variations interannuelles de l'humidité relative sur la période 1988-2017

Source des données : station synoptique de Dédougou, 2018

L'évolution de la courbe montre que la variabilité climatique est vraiment une réalité selon les données de la station synoptique de Dédougou. La variabilité climatique se manifeste par une dynamique temporelle progressive des pluies annuelles, des températures annuelles et de l'humidité relative annuelle. Le climat de la zone couverte par la station synoptique de Dédougou connait une amélioration. On note aussi une corrélation entre les paramètres climatiques à savoir la pluviométrie, la température et l'humidité relative. En effet, les années 1994, 1999,2003,2012 et 2014 qui sont des années à humidité relative élevée correspondent aux années à hauteur d'eau avec des pics. 1994, 1999, 2003 et 2012 correspondent des années où la température est inférieure à la moyenne de la série étudiée. Alors comment la population locale perçoit-elle cette variation des paramètres climatiques ?

3.2. Perception de la variabilité climatique par la population de Kouka

Pour appréhender la perception de la variabilité climatique par la population locale, un questionnaire a été administré au chef de ménage de neuf villages dans la commune rurale de Kouka durant le mois de Févrierà Mars 2018. Cette perception concerne les paramètres climatiques comme les précipitations, les températures et les vents.Ces trois paramètres sont plus connus par les agriculteurs à cause de leurs effets sur les plants cultivés.

3.2.1. La variabilité pluviométrique

En ce qui concerne cette variabilité, les chefs de ménage se sont prononcés sur le début précoce ou tardif, de la fin précoce ou tardive de la saison pluvieuse ; sur la diminution ou l'augmentation des hauteurs d'eau annuelles.Tous les enquêtés sont unanimes sur l'effectivité de la question de la variabilité pluviométrique. Cependant, à quand remonte le constat, le point de vue diverge. Les années qui ressortent dans la réponse desenquêtés sont : 2003 (6,66%), 2008 (10%), 2011 (8%), 2012 (11,33%), 2013 (7,33%). 21,33% des enquêtés ont répondu : « je ne sais pas ».Or, 2008, 2011, et 2013 sont considérées comme des années de sécheresse modérée par l'indice pluviométrique SPI (cf. p. 41). Alors, ce qui marque l'esprit de la population, ce sont les années exceptionnellement déficitaires en hauteur d'eau ou les années où les pluies s'arrêtent avant la maturation des plants.

Quant aux caractéristiques de la saison pluvieuse, 67,33% des personnes enquêtées indiquent un début tardif de la saison et 31,33% indiquent un début précoce.Cette vision des chefs de ménages enquêtés du début tardif de la saison est conforme avec l'analyse des données pluviométriques. En effet, la pluviométrie moyenne mensuelle de la période 1998-2007 et de la période 2008-2017 montre que les mois d'avril et Mai qui concernent le début de la saison humide enregistraient plus de quantité d'eau durant la période 1998-2007 que la période 2008-2017. Sur la question, la perception de la population est conforme aux analyses scientifiques. Cette conformité entre perception paysanne et données scientifiques est aussi constatée par OUOBA P. A. (2013) au sahel burkinabé et par YANOGO P. I. à Bagré dans le Centre-sud du Burkina Faso en 2012 dans le cadre de leur thèse. Quant à la fin de la saison des pluies, 93,33% des enquêtés perçoivent une fin précoce(cf. graphique n°11 page. 45). Pourtant, les quantités d'eau enregistrées en septembre et en octobre de la décennie 2008-2017 sont nettement supérieures à celles de la décennie 1998-2007.

Pour ce qui concerne la quantité d'eau annuelle et le nombre de jours de pluies annuelles, les chefs de ménage perçoivent une diminution (94% pour la quantité d'eau et 94,66% pour le nombre de jours de pluies). Là aussi, il y a une discordance car les analyses scientifiques montrent une tendance à la hausse de hauteurs d'eau et du nombre des jours de pluies. Cette divergence peut avoir ses racines dans la récurrence des années à sécheresses modérées qui marquent l'esprit des populations à cause de leur conséquence néfaste sur les rendements agricoles. Elle pourrait être aussi la conséquence de poche de sècheresse ayant sévi pendant quelques années dans la décennie (DIPAMA J. M.,1997).

Graphique n°13 : perception des chefs de ménage sur le début et la fin de la saison pluvieuse

Source des données : enquête terrain, 2018

3.2.2. La variabilité de la température

Pour la population enquêtée, à l'instar de la variabilité pluviométrique, Il y a aussi une variation de la température. La température connait une variation, mais à quand remonte le début de cette variation, 28,66% ne le savent pas ; les autres réponses divergent et ne permettent pas d'établir des statistiques. Mais les chefs de ménage arrivent à caractériser cette variation. En effet, l'augmentation de la température est mentionnée par 54% des personnes interrogées contre 24% pour celles qui pensent que la température diminue et 20% pour celles qui constatent qu'elle reste inchangée. Cette augmentation de la température perçue par la population est en congruence avec les analyses scientifiques qui montrent effectivement une tendance à la hausse de la température.

Pour le mois le plus chaud, la population (68,66%) pense qu'il reste inchangé et 30,66% remarque un changement. Parmi les enquêtés qui constatent qu'il y a un changement au niveau du mois le plus chaud, 41,30% soulignent qu'avant le mois le plus chaud était le mois de Mars, et de nos jours c'est le mois d'Avril. 26% pensent que c'est plutôt l'inverse. Il en est de même pour le mois le plus frais. 38% des enquêtés constatent un changement. Parmi eux, 35% relèvent le mois de Janvier comme le mois le plus frais avant et le mois de Décembre maintenant. Ceux qui pensent l'inverse représentent 22,80%. Alors, ceux qui ont constaté qu'il n'y a pas de changement au niveau du mois le plus chaud et le mois le plus frais, ont eu une bonne perception car le graphique n°10 montre effectivement qu'il n'y a pas de changement.Le mois le plus chaud est le mois d'Avril et le mois le plus frais est le mois de Janvier.

3.3. Impact de la variabilité climatique et production céréalière dans la commune rurale de Kouka.

Le Burkina Faso est un pays agricole où plus de 80% de la population tirent ses moyens de subsistance de l'exploitation de la terre et des autres ressources de l'environnement. Malgré les efforts fournis par les agriculteurs, le bilan céréalier ressort presque toujours déficitaire posant ainsi des problèmes de sécurité alimentaire au niveau local, régional et national. La saison agricole 2017-2018 en témoigne. Sur les 45 provinces que compte le Burkina Faso 22 sont classées déficitaires en terme de production agricole (Ministère en charge de l'agriculture, 2018). Cette insécurité alimentaire est la conséquence des variabilités climatiques, de la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies, de la faible fertilité des sols, de la diminution des ressources naturelles et de la croissance démographique.

En terme de production céréalière, la population de Kouka produit du mil, du sorgho, du maïs, du riz.Et par ordre d'importance, le maïs est la principale culture vivrière dans la commune de Kouka, suivent ensuite le sorgho, le riz et le mil (cf. graphique n°14). La superficie des exploitations de mil, de sorgho, de maïs, de riz est passée de 27 121 ha en 2010 à 40 596 ha en 2013 pour connaitre une baisse très sensible en 2015 et 2016 avec respectivement 18170 ha et 18084 ha. Quant à la production en tonnes des céréales, il n'y a pas une corrélation entre les superficies cultivées et la production. En effet, la production céréalière a connu son pic en 2016 avec 18084 ha pour 79804,7 tonnes contre 63244 ha pour 60461 tonnes en 2011.Cette production céréalière varie beaucoup en fonction des saisons agricoles. Et à la question de savoir comment évolue votre production agricole au cours des années, 80% des chefs de ménage répondent en disant qu'il y a régression. 26,66% d'entre eux pensent que la cause de cette régression est à mettre au compte des variabilités climatiques. Et 38,60% estiment que les causes sont à la fois dues aux variabilités climatiques et la pauvreté des sols. La variabilité de la production céréalière est à mettre donc en rapport avec la variabilité pluviométrique. Mais, y a -t'il une corrélation entre production céréalière et variabilité climatique ?

Graphique n°14 : production céréalière dans la commune de Kouka

Source des données : ZAT/Kouka, 2018

Il est ressorti dans l'analyse des paramètres climatiques que, la pluviométrie, la température, l'humidité relative ont une tendance à la hausse. Pour DURAND F., 2007, le réchauffement du climat laisse présager des sècheresses plus fréquentes au nord de la zone subtropicale, ainsi qu'un renforcement de la désertification dans les zones arides et semi-arides, accompagné de pénurie d'eau. Ce dérèglement devrait avoir un impact sur l'agriculture particulièrement sur la production céréalière. Par exemple, l'augmentation de la chaleur et de l'ensoleillement est favorable à certaines cultures, mais cela peut amener à des résultats désastreux si elle est associée à un fort déficit pluviométrique, ajoute-t-il. Et pour AMAT J.P., (2008), le changement climatique ne signifie pas uniquement une augmentation de la température dans le siècle à venir, mais aussi des variations importantes des précipitations. Cela se confirme avec nos analyses sur les variabilités pluviométriques en 2013 à Saria (centre-ouest du Burkina Faso) et dans cette présente étude.Dans la littérature, les modèles prédictifs restent très prudents car les corrélations entre températures et précipitations ne sont pas linéaires et leurs interactions sur le sol sont complexes. Un réchauffement du climat peut augmenter l'évaporation au sol et aggraver les déficits en eau. AMAT J.P. ajoute que, « toutefois la température de l'air détermine à la fois sa capacité de rétention de vapeur d'eau et sa stabilité, donc la possibilité de pluie. ». C'est pourquoi un réchauffement du climat ne signifie pas nécessairement son aridification. Alors, les caractéristiques du climat actuel dans la commune de Kouka ne devraient pas être défavorables à la production céréalière. Mais, pourquoi, l'incertitude alimentaire perdure dans de nombreuses régions du monde particulièrement en Afrique sub-saharienne ?

Le problème viendrait plus dans la perturbation de la saison humide par le « faux départ » de FRANQUIN P., des poches de sécheresses qui surviennent inopinément. Car, lorsque nous calquons la production céréalière sur la variation de la pluviométrie, il y a des discordances qui se dégagent. En effet, la moyenne des précipitations entre 1988 et 2017 est de l'ordre de 800mm. Cette moyenne devraitêtre suffisante pour la production du mil, du sorgho, du maïs si les pluies sont bien réparties dans le temps et dans l'espace et si les dates de début et de fin de la pluviométrie étaient moins erratiques. Même en dessous de cette moyenne calculée, la pluviométrie ne devrait pas avoir de conséquences néfastes, si les pluies sont bien réparties durant la saison humide avec un début bien défini par rapport aux semis et une fin qui coïncide avec la maturation des plants. Des hauteurs d'eau supérieures à la moyenne n'offrent pas non plus de bons rendements agricoles si les pluies sont mal réparties.

Pour OUEDRAOGO F. C., (2006), le sorgho et mil sont peu exigeantes en eau, respectivement environ 600mm de pluie en 90-100 jours et entre 400-700 mm durant 60-90 jours. Alors une saison agricole de durée inférieure à la saison végétative des plants diminue probablement les rendements agricoles.Le graphique n°15montre effectivement que la variation de la production céréalière n'a pas forcement de corrélation avec la variation des hauteurs d'eau tombées annuellement.

Graphique n°15 : pluviométrie et production céréalière dans la commune de Kouka.

Source des données : ZATA/ Kouka et DRAAH/BM, 2018.

En effet, la production du sorgho enregistre des pics en 2011 et 2013 alors que la pluviométrie enregistrée est inférieure à 800 mm. Et sur la période 2010 à 2017, la production du mil et du sorgho connait une baisse. Cela peut avoir des explications dans l'exigence de ces plants en eau évoquée plus haut. Effectivement, la pluviométrie enregistrée depuis 2010 dépasse la quantité d'eau qu'ils ont besoin. Le stress(hydrique) peut être donc à l'origine de la mauvaise production de ces deux cultures. Il en est de même pour la production du maïs qui enregistre son bas niveau avec une pluviométrie exceptionnelle (1149,2mm) en 2015 et un pic exceptionnel en 2016 avec une pluviométrie de l'ordre de 808mm suivie d'une baisse brutale en 2017 ; comme le témoigne un enquêté à Kouka : « j'ai semé mon maïs dans la première semaine du mois de juillet 2017, et je n'ai rien récolté car la pluviométrie était capricieuse et que le maïs n'aime pas cela ». Les creux que montre l'évolution de la courbe de la production du maïs s'explique par les inondations qu'a connu la localité en 2015 et la mauvaise répartition temporelle des pluies en 2017. En 2015, la saison agricole s'est installée tardivement par rapport aux autres années et dans les mois de Juillet, Août et Septembre, il y a eu plus de précipitations enregistrées que dans les mêmes mois des autres années. Il a été enregistré 411.5mm d'eau en Août, 322.6 en Septembre pour l'année 2015. Par contre, pour les années 2014 et 2016, dans les mêmes mois, il a été enregistré respectivement 284.8 mm, 291.2 mm pour les mois d'Aoûtet 101 mm, 86.4 mm pour les mois de Septembre. Alors, les hauteurs d'eau tombée ne suffisent pas pour expliquer les irrégularités de la production céréalière. Le problème se pose donc dans la répartition temporelle de la pluviométrie, mais aussi de la question de la capacité des agriculteurs à relever le défi des poches de sécheresse au cours de la saison agricole comme l'a souligné OUEDRAOGO F.C. (2006).Face à cette problématique, quelles stratégies d'adaptation, les agriculteurs de la commune de Kouka adoptent t- ils dans le contexte de la variabilité climatique ?

3.4. Stratégies d'adaptation des agriculteurs face aux variabilités pluviométriques

Le changement climatique représente une menace sans précédent pour les populations des pays en développement qui luttent déjà pour maintenir leur sécurité alimentaire et leurs conditions de vie.L'augmentation de la fréquence et de l'intensité de phénomènes météorologiques extrêmestels que les inondations, les sécheresses, sont des conséquences du changement climatique (DE FELICE P., 1999). Des changements moins dramatiques tels que la hausse des températures et les variations dans le volume et les périodes des pluies annuelles ont autant d'importance car ils affectent sérieusement les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire d'un très grand nombre de personnes (DURAND F., 2007).L'adaptation est un processus qui nécessite l'engagement d'un grand nombre de parties prenantes qui agissent à différents niveaux.

En effet, pour SOME L., DEMBELE Y.et OUEDRAOGO M., 2010 ; l'adaptation aux changements des précipitations rencontre des contraintes qui résident dans la capacité des agriculteurs à mettre en oeuvre des solutions appropriées. Cette capacité est conditionnée par des facteurs comme les moyens financiers et techniques dont dispose l'agriculteur, son niveau d'éducation, les informations qu'il reçoit, ses compétences et son accès aux ressources. Les différentes stratégies d'adaptation recensées au Burkina Faso demandent des intrants spécifiques pour leur mise en oeuvre.

Les paysans ont adopté une gamme variée de stratégies d'adaptation aux changements des précipitations dont les plus répandues sont : l'adaptation variétale, l'utilisation des techniques de CES, l'utilisationde la fumure organique, la modification des dates de semis, l'association des cultures (KONKOBO J., 2013). Les stratégies d'adaptation sont plus adoptées dans les zones les plus vulnérables particulièrement dans la zone sahélienne et soudano-sahélienne. La nature de l'adaptation diffère également selon les zones : l'adaptation variétale est plus utilisée en zone soudano-sahélienne, le zaï en zone sahélienne et l'exploitation des bas-fonds en zone soudanienne. Les principaux déterminants de l'adoption des stratégies sont les variables de perception (baisse des hauteurs d'eau, raccourcissement de la saison, les poches de sècheresse).Par exemple, le choix des technologies et des variétés de cultures peut modifier considérablement l'impact de l'insuffisance d'eau sur l'activité agricole. L'adaptation se rapporte aux stratégies adoptées par les agriculteurs, dans le cadre de leurs activités, pour faire face aux variabilités climatiques.C'est le cas des agriculteurs dans la commune rurale de Kouka. Pour faire face aux incidences des variabilités sur la production céréalière, certains ont optés pour l'utilisation des semences améliorées, d'autres pour les labours à plat ou billons.

3.4.1. Adaptation variétale

La recherche agronomique a créé des variétés à haut potentiel de production et à cycle court et moyen au Burkina Faso. On observe cependant que cette technologie n'est pas toujours utilisée par les principaux acteurs de la production agricole pour la culture des céréales. Cela peut être synonyme d'inadéquation entre ce qui est proposé et le système de production des paysans. Pratiquée par 65,33 % des exploitants de l'échantillon considéré dans la commune rurale de Kouka, l'adaptation variétale consiste en l'utilisation de variétés nouvelles ou amélioréesgénéralement précoces et à potentiel de rendement acceptable. Les variétés à cycle court s'adaptent au raccourcissement de la saison des pluies et aux poches de sécheresse. Ces variétés sont plus adoptées en zone soudano-sahélienne du fait de la plus grande vulnérabilité de cette zone aux facteurs climatiques. L'importance de l'adaptation variétale en zone soudano-sahélienne s'explique aussi par des facteurs non climatiques, telles que la pression démographique et/ou pression foncière, qui a imposé la nécessité d'intensifier la production agricole dans cette zone afin de pouvoir nourrir une famille nombreuse.Il est important desouligner que presque tous les chefs de ménage (96,66%) interrogés sur la question des semences améliorées, connaissent l'existence de celles-ci. Seulement, plusieurs d'entre eux déplorent le manque de moyen et le problème d'accessibilité de cette technologie.

En effet, le manque de moyen constitue un obstacle pour l'appropriation de cet intrant agricole.Pour les particuliers, par exemple pour la variété du maïs, 1kg coûte 550 FCFA et il faut environ 20kg pour un hectare soit 11000 F pour un hectare. Pour le sorgho, 1kg coûte 700 FCFA et il faut environ 15kg pour un hectare soit 10500 F. Alors, avec la superficie des champs que possèdent ces agriculteurs, il serait effectivement difficile pour eux d'adopter efficacement les semences améliorées. Ceux qui les adoptent se contentent de payer 2 à 5 kg pour un essai. Ces derniers, témoignent d'engranger de bons résultats.Un autre obstacle à relever est lecoût élevé des semences et la non maîtrise des techniques culturales qui accompagnent ces variétés. Une fiche technique accompagne chaque type de variété améliorée que les agriculteurs ne maitrisent pas à cause de leur niveau d'instruction. Parmi les enquêtés, il y a 54 % qui n'ont pas un niveau d'instruction, 30% ont été alphabétisé, 9 % ont connu le niveau primaire.

Il y a également un problème d'accessibilité physique des semences améliorées dû au manque et/ou insuffisance de communication sur l'arrivée et/ou la distribution des semences dans la commune. Comme le témoigne un chef de ménage : « lorsque j'ai appris l'arrivée des semences à Kouka, je suis allé pour m'en procurer et je n'ai même pas eu 1kg ». Cette situation s'explique par le fait que la quantité de semences améliorées qui rentre dans la commune est insuffisante pour la demande. Par exemple pour la saison agricole 2016-2017, la ZAT a reçu 216 sacs de 50kg de semences de maïs, 16 pour le sorgho et 4 pour le mil pour toute la commune. Alors, la politique du ministère en charge de l'agriculture est de diviser chaque commune en trois groupes de village. Et les semences qui arrivent dans chaque commune sont distribuées de façon cyclique pour une durée de trois ans renouvelable. Aussi, le fait que ces semences sont subventionnées par l'Etat sont moins onéreuses. Pour le maïs de même que le mil, le sorgho il en faut 15kg pour 1ha en raison de 1000 FCFA.

3.4.2. Techniques de labours à plat et billonnage.

L'eau est une ressource vitale, intervenant considérablement dans le développement de la plante. La disponibilité de cette ressource naturelle pour les cultures pluviales, devient de plus en plus rare. Par ailleurs les sols connaissent une dégradation intensive à cause des pluies sporadiques et les vents. Au vu de cette dégradation (des conditions climatique et édaphique), des mesures sont mises en application. Dans le domaine agricole, les recherches s'orientent d'une part vers les techniques d'amélioration variétale et d'autre part vers la conception de techniques culturales adéquates et adaptées à un milieu donné d'où les labours à plat et le billonnage. Ces techniques consistent respectivement à retourner le sol à l'aide d'une charrue à traction bovine ou à l'aide d'un tracteur et à réaliser des levées de terre tous les 80 cm dans les interlignes de semis. Ces techniques culturales conduisent à la modification de la structure du sol et se montrent bénéfiques, quant à l'amélioration de la réserve hydrique du sol.Elles conduisent aussi à un aménagement physique de l'espace dont l'objectif est d'augmenter la rétention de l'eau dans le sol et de stopper l'érosion du sol ou de faciliter sa reconstitution.

Les agriculteurs de Kouka ont adopté cette technique culturale. Pour faire face à la sécheresse récurrente, aux poches de sècheressedurant la saison agricole, ils labourent d'abord le champ avant de semer. Le labour donne une surface ondulée couverte d'agrégats dont la taille dépend du type de sol (photo n° 1). Cette méthode permet de briser la croute du sol ; ce qui améliore l'infiltration et diminue le ruissellement. Elle permet donc une meilleure économie de l'eau dans la parcelle et un amoindrissement des effets des déficits et des variations pluviométriques.La porosité du sol permet un meilleur et profond enracinement des plantes et même en cas d'une poche de sécheresse d'environ une semaine, les plants gardent leur verdure sur les billons. 55,33% des chefs de ménage enquêtés pratiquent le billonnage. Ces derniers soutiennent que les labours (sarclage tracté, buttage tracté) permettent de lutter contre les mauvaises herbes envahissant les champs.

Photo n°1 : labour à plat motorisé

Sol labouré

Cliché : KONKOBO J. Juin 2018

Photo n°2 : billons

Billon

Cliché : KONKOBO J. Juin 2018

3.4.3. Autres stratégies d'adaptation

D'autres stratégies d'adaptation sont faiblement utilisées par les paysans. Ce sont : la diversification des cultures, les cultures de contre-saison, l'agroforesterie. En générale, les principales stratégies d'adaptation aux changements des précipitations mises en oeuvre par les agriculteurs à Kouka s'intègrent dans les options d'adaptation rencontrées dans la littérature par les paysans burkinabè. On constate donc une dynamique des systèmes de production. La population se tourne de plus en plus dans l'utilisation des bas-fonds durant la saison sèche. A partir du mois de novembre commence la production des tomates, des ognons. Dans cette production de cultures maraîchères, sont associées d'autres cultures comme le maïs, le gombo, les aubergines (photo n°3). Ces pratiques s'expliquent par le fait que les agriculteurs veulent profiter de la présence d'eau encore dans les rivières enfin de saison et surtout de la nappe phréatique peu profonde dans les bas-fonds. Ces pratiques ont connu une recrudescence à partir de 2015. Cette diversité des systèmes de production s'inscrit en droite ligne dans les systèmes de stratégies d'adaptation aux variabilités climatiques. C'est une façon de compenser le manque à gagner dans la production céréalière durant la saison pluvieuse. En effet, du mois de novembreau mois de juin, il y a suffisamment de tomates, des ognons, des aubergines, du maïs frais pour la population de la commune et des villes environnantes (Bobo Dioulasso) et ses produits sont exportés même en dehors des frontières du Burkina Faso (Mali, Cote d'Ivoire).

Photo n°3 : association de cultures en saison sèche : ognon et Gombo

Cliché : KONKOBO J. Juin 2018

Photo n°4 : association de cultures en saison sèche : oignon, aubergine, maïs

Oignon

0

Cliché : KONKOBO J. Juin 2018

3.5. Synthèse : rétroactions entre variabilité climatique et dégradation des sols

Les rétroactions entre la variabilité climatique et la dégradation des sols sont extrêmement complexes. Ces processus peuvent être auto-renforcés. Par exemple, la dégradation des sols et de la végétationpeut contribuer à renforcer la variabilité climatique. En effet, la dégradation causée par la réduction de la couverture végétale influence le microclimat local en diminuant l'humidité de l'air et en augmentant la température du sol. Dans le même temps, la réduction de la couverture végétale augmente généralement la quantité de rayonnement solaire reflété par la surface du sol (effet albédo).

Alors, si le lien entre variabilité climatique et l'état des sols semble être complexe, l'évaluation de l'impact de la dégradation des sols sur la production céréalière est rendueencore plus complexe par l'influence d'autres facteurs qui sont difficilement quantifiables : ce sont les facteurs anthropiques. C'est la raison pour laquelle, pour mieux appréhender cette relation, nous analysons l'évolution des espaces culturaux, d'une part en terme de dynamique d'occupation des sols en multi-dates et d'autre part en terme d'évolution temporelle à l'aide d'images satellitaires. Le milieu physique de la commune rurale de Kouka connait une forte dégradation à cause des activités qui sont menées.

CHAPITRE IV: LA DÉGRADATION DES SOLSETSES CONSÉQUENCES SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA

Ce chapitre présente les effets induits de la dégradation des sols sur la production céréalière.

4.1. Les causes de la dégradation des sols

Un sol, s'il n'est pas protégé peut s'appauvrir par la perte de ces éléments nutritifs ; c'est alors que l'on parle de la dégradation du sol. Qu'est-ce qui peut causer cette dégradation ? Les facteurs qui semblent être à l'origine de la dégradation des sols, selon nos enquêtes sont multiples. Ces facteurs sont climatiques et surtout anthropiques.

4.1.1. Les actions anthropiques à l'origine de la dégradation des sols

Ils constituent les principales causes de la dégradation du couvert végétal dans la commune rurale de Kouka

4.1.1.1. Le pâturage

Il est une cause de dégradation des sols. Ce sont surtout le bétail (les bovins, les ovins et les caprins) qui dégradent la couverture végétale puisque ces animaux broutent les herbes, voire les arrachent, et que les chèvres détruisent également les végétaux ligneux. La charge en herbivores d'un pâturage est la masse de bétail que peut supporter un terrain sans risquer de voir son sol détruit. L'empreinte de l'élevage est perceptible un peu partout dans les villages de la commune. Selon les statistiques de la ZATE/Kouka, le cheptel a connu une croissance durant ces dix dernières années.L'effectif des bovins est passé de 18308 têtes en 2010 à 21068 en 2017. Celui des ovins et caprins est passé respectivement de 13623 et 19831 en 2010 à 16815 et 24803 en 2017. L'élevage pratiqué dans la commune est de type extensif. Pendant la saison des pluies, l'alimentation du bétail est assurée par le fourrage naturel ; ce qui a conduit à l'ouverture de couloir de passage. En saison sèche, les éleveurs font paître leur troupeau dans les champs où les tiges de mil sont encore présentes (photo n°5). Lorsque le fourrage herbacé devient rare, les espèces ligneuses sont fortement affectées.Cette augmentation du nombre des animaux dans les villages augmente la charge sur le sol, accentue la désertification puisque la maigre végétation, détruite dès qu'elle pousse, ne peut en aucun cas protéger les sols. Tous ces animaux qui détruisent le couvert végétal et leurs piétinements sont des facteurs de dégradation des sols.

Photo n°5 : présence de bétail dans un champ à Kouka

Cliché : KONKOBO J. (Juin 2018)

4.1.1.2La dynamique de l'occupation des terres 

Pour quelque raison que ce soit, le défrichement est évidemment le principal agent initiateur de l'érosion des sols. La déforestation pratiquée depuis la sédentarisation de l'homme et les débuts de l'agriculture est la cause essentielle de la destruction des surfaces cultivables.Cette situation est à rapprocher d'un contexte général de pression démographique sur le sol. La commune rurale de Kouka appartient à un espace plus large de colonisation agricole au Burkina Faso qui est un mouvement de populations paysannes à la recherche de terres plus favorisées sur le plan écologique que celles de leur région d'origine. Dans le département de Kouka, entre 1952 et 1993, la densité de la population est passée de 12 à 43,5 hbts/km2 ; le fort accroissement démographique est surtout dû à un important courant migratoire. La dynamique migratoire a été favorisée par un système foncier très souple permettant l'installation des étrangers (PARE L. et TALLET B., 1999). Cette densité dépasse de nos jours 100 hbts/km². En trois ou quatre décennies, les équilibres naturels et démographiques ont été bouleversés. La transformation rapide des paysages témoigne du changement radical de situation démographique. L'évolution des formes d'occupation des sols de la communerurale de Kouka est appréhendéeen trois dates différentes : 1998, 2007, 2018, correspondant à des images satellitaires traitées.L'objectif est de cerner la dynamique dudit terroir dans le temps et dans l'espace car cela permet de mieux évaluer les variations spatiotemporelles du couvert végétal, des champs, des zones nues et des affleurements rocheux.

Une présentation des cartes d'occupation du sol de 1998, 2007 et 2018 est faite, ensuite les résultats des statistiques sont fournis et enfin les variations spatiales des classes d'occupation du sol de 1998, 2007 et 2018 et leur impact sur la production céréalière sont analysés.

La carte n°6 est un ensemble de trois planches présentant les cartes d'occupation des sols dans la commune rurale de Kouka en 1998, 2007 et 2018. Il met en évidence sept unités d'occupation des sols. Le regroupement des cartes permet de mieux percevoir la dynamique des sols au cours de l'intervalle de temps considéré.

Carte n°6: cartes de l'occupation des terres en 1998, 2007 et 2018

ü Etat de l'occupation des terres en 1998

En 1998, la savane arborée est prépondérante et se présente dans l'ensemble de la commune. Mais cette savane est parsemée par des champs, des zones nues, des affleurements rocheux, de la savane arbustive surtout dans la partie centrale et nord de la commune (carte n°6). On peut dire qu'en 1998 la commune de Kouka était bien couverte par une végétation assez dense car plus de la moitié du territoire était occupée par des plantes. En effet, la savane arborée occupe 52,19 % de la commune. Elle est suivie par la savane arbustive (22,04%) puis les champs (18,80%). Le reste de la commune est couvert par des affleurements rocheux (3,36%), des zones nues (1,90%), des formations ripicoles (1.16%) et des habitats (0,55%). Les affleurements rocheux sont un ensemble de roche non séparée du sous-sol, étant mis à nu par un ensemble de facteur sans être masqué par des formations superficielles. En d'autre terme, un affleurement rocheux est une zone où la roche du sous-sol est visible. Ici, c'est particulièrement la cuirasse ferrugineuse qui est surtout mise en exergue à cause de l'ampleur de l'érosion hydrique.

ü Etats de l'occupation des terres en 2007

En 2007, les savanes arborées et arbustivesforment désormais un espace quasi continu. On constate une régénération du couvert végétal dû à une amélioration du climat à partir des années 2000 et à une action collective de la population pour la protection de l'environnement (action des agents des eaux et forêt en partenariat avec la population). C'était une politique locale qui a consisté à délimité une zone de pâturage à l'ouest de la commune. Les champs constituent des unités éparses dans les formations végétales. Mais de façon générale, on constate une régression de la savane arbustive et une progression de la savane arborée et des champssur toute l'étendue de la commune. Au nord-est de la commune, la savane arbustive a été grignotée significativement par les champs tandis qu'à l'ouest, la savane arbustive a laissé la place à la savane arborée au cours des 9 années (raisons, ci-dessus expliquées). En effet, la savane arborée reste toujours dominante. Elle occupe désormais 67,15% de la superficie totale de la commune, donc elle a connu une progression. Les autres unités qui ont connu une progression sont : les champs (20,44%), l'habitat (0,72%) et les zones nues (1,94%). Quant aux unités qui ont connu une régression sont : la savane arbustive (6,79%), les affleurements rocheux (2,61%) et les formations ripicoles (0,32%). Les formations ripicoles sont une bande de végétation située le long des cours d'eau. C'est particulièrement des vergers composés essentiellement de manguiers, des bananerais, des citronniers et des orangers.

ü Etat de l'occupation des terres en 2018

En ce qui concerne l'état de l'occupation du sol en 2018, la carte montre une physionomie très différente par rapport en 1998 et 2007. Il y a une très forte dégradation de la végétation et une forte apparition des zones nues et des affleurements rocheux. Ce qui montre donc une forte dégradation des sols. L'analyse des résultats des statistiques permet de mieux cerner la dynamique régressive du couvert végétal et de la dégradation des sols.En effet, les statistiques indiquent toujours la prédominance de la savane arborée qui occupe plus de la moitié de la superficie communale, soit 51,64%. Mais cette proportion est en baisse comparativement en 2007. Les champs et la savane arbustive ont connu aussi une régression. Par contre, les zones nues et les affleurements rocheux ont connu une forte progression entre 2007 et 2018. De 1,94% à 18,75% pour les zones nues et de 2,61% à 6,75% pour les affleurements rocheux. Les zones nues sont des espaces à couverture végétale faible voire nulle. C'est particulièrement les sols encroutés, les sols dégradés laissés en jachère. Les états de surface aux différentes dates sont représentés dans le tableau n°6.

Tableau n° 6 : états de surface aux différentes dates

Date

1998

2007

2018

Unités d'occupation

des sols

Superficie en ha

Superficie en %

Superficie en ha

Superficie en %

Superficie en ha

Superficie en %

Affleurement rocheux

2643,29

3,36

2048,54

2,61

5143,91

6,54

Champ

14778,60

18,80

16088,80

20,47

11737,60

14,93

Formation ripicole

912,41

1,16

249,17

0,32

1201,18

1,53

Habitat

431,89

0,55

567,79

0,72

1679,10

2,14

Savane arborée

41025,80

52,19

52785,90

67,15

40590,20

51,64

Savane arbustive

17322,90

22,04

5338,31

6,79

3515,48

4,47

Zone nue

1489,76

1,90

1526,11

1,94

14737,10

18,75

Total

78604,66

100,00

78604,63

100,00

78604,57

100,00

D'après les images Landsat 7 et 8 de 1998 ; 2007 et 2018

Toutes ces unités ont connu une évolution entre 1998 et 2018. Le tableau n°7 et le graphique n°14 permettent de suivre l'évolution des types d'occupation du sol de 1998 à 2018. Le tableau n°7 donne le bilan de l'évolution des unités d'occupation du sol. Les résultats consignés dans ce tableau indiquent que les différentes unités d'occupation du sol ont subi une évolution au cours de l'intervalle de temps considéré. Deux tendances se dessinent : une progression des affleurements rocheux, des zones nues, des habitats, des formations ripicoles et une régression de la végétation naturelle (savane arborée et arbustive) et des champs.

Tableau n°7 : évolution des unités d'occupation des terres

Date

1998-2007

1998-2018

2007-2018

Occupation des terres

Evolution des superficies en hectare

Evolution des superficies en hectare

Evolution des superficies en hectare

Affleurement rocheux

-594,7485

2500,6203

3095,3668

Champ

1310,2483

-3040,9644

-4351,21658

Formation ripicole

-663,241588

288,7713

952,00948

Habitat

135,899788

1679,102

1111,3114

Savane arborée

11760,112

-435,573

-12195,6298

Savane arbustive

-11984,621

-13807,41

-1822,8326

Zone nue

36,351

13247,348

13210,9913

D'après les images Landsat 7 et 8 de 1998 ; 2007 et 2018

Graphique n° 16 : évolution de l'occupation des sols entre 1998 et 2018

Source des données : Images Landsat 7 et 8 de 1998 ; 2007 et 2018

ü Dynamique des champs

Entre 1998 et 2007, la superficie des champs est passée de 14778,60 ha à 16088,80 ha, soit une progression de 1310,2483 ha (+1,66% dans la superficie totale de la commune).La superficie des champs a progresséet cela s'est faite au détriment des affleurements rocheux, des formations ripicoles et des savanes arbustives (cf.tableau n°8 matrice de transition 1998-2007). La progression des champs est à analyser avec la forte croissance démographique que connaît la commune. La croissance de la population engendre l'augmentation des besoins en terres cultivables dans les sociétés qui ne vivent que de l'agriculture de subsistance. Cependant, La superficie des champs est passée de 16088,80 ha en 2007à 11737,60 ha en 2018 soit une diminution de 4351,21658 ha (-5,53% dans la superficie totale de la commune). Cette diminution s'est faite au profit surtout des zone nues, des affleurements rocheux, des habitats et des formations ripicoles. La diminution des superficies des champs entre 2007 et 2018 est à mettre en rapport avec l'intensité de l'activité agricole dans les champs. Cette intense activité associée à l'amélioration de la pluviométrie surtout à partir de 2010 et le fait que les champs sont nus à cause des désherbages et des débroussaillages, ces éléments ont amplifié l'action de l'érosionqui dégrade ainsi les sols à travers l'apparition des zones nues et des affleurements rocheux.Le tableau n°8 montrant la Matrice de transition des unités d'occupation des sols de 1998-2018 révèle que les champs ont perdu en superficie au profit des zones nues, de la savane arborée. Cette diminution de la superficie couverte par les champs est à mettre en rapport avec la forte pression des activités anthropiques sur les ressources naturelles. Cette situation a pour conséquences l'abandon des champs dégradés (mis en jachère), l'apparition des zones nues.

Tableau n°8 : matrice de transition des unités d'occupation des terres en hectare de 1998-2007

1998

2007

Affleurement rocheux

Champ

Formation ripicole

Habitat

Savane arborée

Savane arbustive

Zone nue

Affleurement rocheux

395,642

43,9865

133,083

3,96

1204,26

263,382

4,23

Champ

56,52

5644,61

7,74

85,2878

6007,96

3813,08

473,633

Formation ripicole

6,12

17,73

52,0778

0,27

131,934

40,14

0,9

Habitat

1,71

143,845

0,0185879

82,35

238,355

100,795

0,72

Savane arborée

2177

7392,11

719,494

242,116

31485,8

10342,6

426,79

Savane arbustive

4,5

1102,37

0

17,91

1814,46

2175,52

223,55

Zone nue

1,8

433,931

0

0

143,029

587,414

359,932

D'après les images Landsat 7 et 8 de 1998 ; 2007 et 2018

ü Dynamique des savanes arbustives

Les savanes arbustives qui occupaient 17322,90 ha en 1998 ont régressé de 11984,621 ha (soit -15,24%) pour n'occuper que 5338,31 ha en 2007. Cette régression est faite au profit de la savane arborée, des champs, des habitats, des zones nues. Cette unité a continué sa régression et se retrouve avec 3515,48 ha en 2018. En 20 ans cette unité a subi une régression de 17,56% dans la superficie totale de la commune. Cette dégradation peut être liée à la coupe du bois de chauffe ou le défrichement pour de nouveaux champs. Cette régression a été faite surtout au profit de l'apparition des zones nues et des champs.

ü Dynamique des savanes arborées

La superficie des savanes arborées est passée de 41025,80 ha en 1998 à 52785,90ha en 2007, soit une progression de 11760,112 ha (+14,96%).Cette progression est faite au détriment de la savane arbustive, des affleurements rocheux, des formations ripicoles. Dans la partie ouest de la commune, on constate que la savane arbustive a évolué pour devenir une savane arborée et des champs sont aussi devenus des savanes arborées. Les causes de ce changement trouvent ses origines dans le fait qu'une bonne partie de la limite ouest est devenue une zone de pâturage, ce qui a obligé certaines familles qui avaient leurs champs à les abandonner et migrer vers le sud-ouest à la recherche d'autres contrées à coloniser. Mais la régénération de cette végétation est surtout due à l'amélioration du climat à partir de 2006.

Cependant, entre 2007 et 2018 la savane arborée a connu une régression et couvre maintenant 40590,20 ha soit une régression de 12195,6298 ha (-15,54%). Cette baisse a été faite au profit des zones nues, des habitats, des formations ripicoles et des affleurements rocheux.

De façon générale, entre 1998 et 2018 la savane arborée a connu une régression de 435,573 ha soit -0,55 %. Cette régression est liée à plusieurs raisons : les activités agricoles, la forte consommation du bois par la population.

ü Dynamique des zones nues et des affleurements rocheux

Les zones nues couvraient 1489,76 ha en 1998. En 2007, la superficie des zones nues est passée à 1526,11 ha, soit une progression de 36,351 hacorrespondant à une augmentation de 0,04%. Cette superficie a été multipliée par 400 entre 2007 et 2018.Cela correspond à une progression de 13210,9913 ha, soit +18,75% de la superficie du terroir communal. Au total, les zones nues ont progressé de 13247,348 ha (soit +16,80%) au détriment surtout des champs, des savanes arborées, des savanes arbustives et des autres unités comme l'habitat, l'affleurement rocheux et la formation ripicole.Quant aux affleurements rocheux, ils ont aussi gagné en superficie au détriment des champs, des savanes. Entre 1998 et 2018, on est passé de 2643,29ha à 5143,91 ha soit une augmentation de 2500,6203 ha (tableau n°9).

Cette augmentation des zones nues et des affleurements rocheux s'explique par les conséquences de l'érosion. En effet, le fait que la végétation (savane arborée et arbustive) s'est dégradée surtout entre 2007 et 2018, l'érosion a pris de l'ampleur d'où la présence des zones nues et des affleurements rocheux.

ü Dynamique de l'habitat et des formations ripicoles

L'habitat et les formations ripicoles ont connu une augmentation en superficie à cause de l'augmentation de la population pour le besoin de logement et de l'augmentation des activités aux bords des cours d'eau (jardinage, verger). L'habitat est passé de 431,89 ha en 1998 à 1679,10 ha en 2018 soit une hausse de 1679,102 ha. Quant à la formation ripicole, sa superficie est passée de 912,41 ha à 1201,18 ha soit une augmentation de 288,7713 ha.

Tableau n°9 :matrice de transition des unités d'occupation des terres en hectare de 1998-2018

1998

2018

Affleurement rocheux

Champ

Formation ripicole

Habitat

Savane arborée

Savane arbustive

Zone nue

Affleurement rocheux

834,602

294,824

133,828

16,74

3292,78

563,751

7,38

Champ

65,3503

4187,36

14,5214

55,35

5425,79

1947,83

41,4169

Formation ripicole

37,7114

98,73

184,438

1,44

739,018

138,767

1,08

Habitat

15,906

248,948

8,01

102,163

1046,81

244,404

12,861

Savane arborée

1624,18

6413,58

559,25

161,995

25057,6

6717,9

55,71

Savane arbustive

10,71

404,001

0

2,52

1719

1278,11

101,131

Zone nue

54,825

3131,14

12,3657

91,6862

3744,79

6432,12

1270,18

D'après les images Landsat 7 et 8 de 1998 ; 2007 et 2018

La dégradation des formations naturelles est aussi bien perçue par les populations de la commune de Kouka. 92% des personnes enquêtées attestent que le couvert végétal a subi une dégradation. Globalement, elles affirment que la dégradation du couvert végétal est due à des causes naturelles, anthropiques ou les deux à la fois. Et cela, à cause des besoins pour le bois de chauffe, de nouveau champs, du bois de construction et d'artisanat. En ce qui concerne la dégradation des champs, tous les chefs de ménage enquêtés sont unanimes sur l'ampleur du phénomène.

En conclusion, les ressources naturelles (couvert végétal, sol) de la commune de Kouka ont subi une forte dégradation importante entre 1998 et 2018. Cette dégradation se traduit par la diminution des superficies couvertes par la végétation d'où une tendance à l'appauvrissement de la biodiversité végétale et à l'apparition des unités comme les zones nues et les affleurements rocheux. Quelles sont alors les conséquences de la dégradation du couvert végétal, de l'apparition des zones nues et des affleurements rocheux sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka ?

4.1.2. Les causes climatiques de la dégradation des sols

L'analyse des données climatiques de la station synoptique de Dédougou permet de suivre l'évolution interannuelle des paramètres climatiques. L'analyse des cumuls pluviométriques indique une forte variabilité interannuelle des hauteurs d'eau entre 1988 et 2017. Cette variabilité qui se traduit par des années déficitaires et d'abondance présente naturellement des conséquences néfastes sur les sols. Il en est de même pour la vitesse des vents et de la tendance à la hausse des températures.

Le sol est la partie superficielle de la terre susceptible d'être cultivée en raison de ses propriétés physiques et chimiques. La plupart des plantes cultivées puisent l'essentiel de leur nourriture dans l'horizon supérieur du sol riche en matière organique qui lui donne une structure idoine.Le fait même que cet horizon soit meuble le rend très vulnérable à l'action des agents d'agression et de transport que sont l'eau et le vent.

L'action des agents d'érosion sur les sols.

Pour le cas de l'érosion éolienne, c'est l'enlèvement et le transport des particules de terres ou des grains de roches hétérogènes par le vent. L'érosion éolienne est une forme de dégradation qui a tendance à s'accroitre avec l'accentuation de l'aridité. Comme dans le cas de l'érosion hydrique, elle comporte aussi une phase de départ en amont et une phase d'accumulation en aval.

Bien que nettement moins importante, elle ne doit pas pour autant être sous-estimée. Dès l'instant où un sol est mis à nu, il devient sujet à ce type d'érosion.Les sols dégradés par l'érosion hydrique et devenus plus sablonneux subissent une érosion éolienne. Les sols rencontrés au centre et au nord de la commune semblent être plus soumis à l'action du vent du fait de leur état de surface sablo-argileux et de la faible couverture végétale.

La commune rurale de Kouka est balayée par deux vents dominants : l'alizé continental qui souffle en saison sèche et l'alizé maritime qui apporte la pluie en hivernage. Les vents ont une faible vitesse en général, 2,5m/s en moyenne pour la série 1988-2017. Cependant, on a régulièrement au début de la saison des pluies des épisodes de vents violents. Cela est confirmé par 81,33% des chefs de ménage enquêtés, qui estiment que le régime des vents est devenu violent. Entre les mois de janvier et juillet, la vitesse des vents est globalement supérieure à la moyenne. Elle atteint 3m/s durant le mois de Mai c'est-à-dire en début de la saison des pluies (graphique n°5). Or ce mois correspond à la période où les agriculteurs commencent à préparer leur champ pour le démarrage de la campagne agricole. Ces préparatifs se traduit par le désherbage, le débroussaillage, le brulis. 54,66 % des chefs de ménage enquêtés pratiquent cette technique. Ces pratiques contribuent à rendre le sol nu favorisant ainsi l'action de l'érosion éolienne. Le vent part donc avec les particules fines du sol composées de matières organiques et minérales de l'horizon A et B du sol, le rendant de plus en plus pauvre.

Quant à l'érosion hydrique, elle est très active dans la commune rurale de Kouka. Elle entraîne des formes de dégradation spectaculaire. L'intensité des pluies est telle que souvent, les sols ne peuvent pas absorber la totalité des précipitations. Dans ces conditions, la plus grande partie de cette eau ne peut que ruisseler, entrainant avec elle les particules superficielles du sol. La vitesse d'écoulement des eaux de ruissèlement est fonction de l'intensité de la pluie, de la durée de celle-ci, de la pente du terrain, ainsi que du couvert végétal. La végétation joue un rôle de frein ; ainsi sur le sol nu et lisse, la vitesse d'écoulement de l'eau sera plus élevée que sur un sol à couverture herbacée épaisse. Plus l'eau va vite, plus elle entraine des particules, causant ainsi une érosion plus importante. L'érosion étant proportionnelle à la vitesse d'écoulement de l'eau, toute action qui pourra diminuer cette vitesse d'écoulement diminuera autant l'érosion hydrique à cet endroit. Les sols peu ou pas du tout protégés par la végétation sont soumis à l'action directe des gouttes de pluie. L'énergie cinétique des gouttes de pluies provoque l'obturation des pores du sol, empêchant ainsi l'infiltration. Cela conduit à l'accumulation de plasma argileux en minces couches parallèles à la surface du sol, appelée croûte de battance. Ce phénomène a été largement expliqué par DA D.E.C., (1993). D'après ce dernier, les sols à argile sableuse et à limon sableux, même parsemés de gravillons, sont les plus affectés par le phénomène. Sur ces types de sols, l'effet splash des gouttes d'eau de pluie joue un rôle déterminant dans la formation de la croûte. Le compactage de la couche superficielle entraîne une réduction de la rugosité et de la porosité donc, de la capacité de rétention en eau déjà faible pour ces types de sols.

Or, les sols à état de surface sableux, gravillonnaire, limono-argileux occupent toute la partie Centrale, Ouest et Nord-ouest de la commune. C'est ce qui explique le fait que, les croûtes de battance (photo n°6 ) sont beaucoup plus développées dans la commune particulièrement à Kouka, Houna, Siwi, Kouroumani.

Photo n°6 : croûte de battance sur sol à structure sableux-argileux à Kouka

Cliché : KONKOBO J. (Juin 2018)

Ces surfaces encroutées, associées aux fortes pentes que connait la commune accélèrent le ruissellement des eaux de pluie et occasionnent par conséquent, des formes d'érosion dangereuses et spectaculaires. Le ruissellement en nappe provoque l'ablation uniforme des fines particules de la surface du sol. Ce décapage pelliculaire favorise par endroit l'affleurement des cuirasses situées en profondeur (voir photo n° 7). Ce type d'érosion est bien développé au niveau des zones nues.

Photo n°7 : affleurement de cuirasses au Centre-nord de Kouka

Cliché : KONKOBO J. (Juin 2018)

En plus de l'encroutement du sol, des affleurements de cuirasse, l'érosion régressive est très active dans la commune de Kouka. Elle conduit à la mise en place de rigoles et de ravines. Sur les sols sablo-argileux rencontrés à Kouka, Houna, Siwi, Liaba, Mahouana, les pratiques culturales accentuent l'érosion par rigole. Cela favorise la naissance de ravines. (photo n°8). Les dimensions des ravines sont très variables. Elles se développent sur des sols argileux et présentent des berges abruptes, liées à la structure du sol. Ce type de ravinement se rencontre dans les villages cités ci-dessus. Le ravinement a abouti à la dénudation des terres agricoles.

Photo n°8 : érosion en ravine au centre-ouest de Kouka

Cliché : KONKOBO J. (Juin 2018)

Tout facteur susceptible de mettre le sol à nu est par là même générateur d'érosion puisque c'est la couverture végétale qui limite le plus la circulation des eaux superficielles et l'impact du vent.

4.2. Les conséquences de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la communerurale de Kouka

4.2.1. Les conséquences causées par les facteurs climatiques

La variabilité climatique observée à Kouka à travers l'analyse des données statistiques présente naturellement des conséquences sur les sols et sur la production agricole. L'analyse des données thermiques de la station de Dédougou montre que la température de l'air connaît une forte variabilité interannuelle sur la période 1988 à 2017. On constate que la tendance globale est à la hausse comme l'atteste la droite de tendance. Cependant, les fortes températures augmentent la transpiration des plantes. De plus, elles rendent déficitaire le bilan hydrique du sol car elles provoquent une forte évaporation physique des eaux de surface et des eaux contenues dans les sols.Cette situation a pour conséquences le dépérissement des plantes et la mort sélective de plants cultivés en cas de poche de sécheresse.

Quant aux vents, ceux qui sont forts entraînent souvent le déracinement de certains arbres et accentuent le desséchement de l'air et l'évaporation des plans d'eau privant ainsi le sol d'eau. Ces vents forts sont aussi à l'origine de la dégradation du sol à travers le transport des particules fines du sol.

Pour ce qui concerne la pluviométrie, l'eau à travers son action érosive contribue à la dégradation du sol. L'effet de l'érosion ressenti très rapidement par les paysans est l'appauvrissement progressif des terrains cultivés, suivi d'une baisse rapide des rendements agricoles. Les terrains appauvris sont abandonnés et de nouvelles superficies exploitées au détriment de la végétation car elle est détruite. A défaut de terrains cultivables disponibles, les champs sont alors cultivés en permanence, sans apport de fumure organique pour améliorer la qualité du sol et favoriser l'infiltration d'où les rendements céréaliers faibles.

Parmi les conséquences aussi de l'érosion des sols, on peut noter le tassement des sols et la perte de matière organique due à la disparition de la partie vivante ou biocénose de l'écosystème.La mise à nu de la roche-mère entraîne logiquement la stérilisation du sol pour la production agricole du fait que la partie meuble a été transportée. Cette érosion ne conduit pas toujours à l'exhumation de la roche-mère. Dans certains cas, l'ablation de l'horizon A et la mise à nu de l'horizon B conduit à la précipitation des hydroxydes de fer grâce au phénomène d'oxydo-réduction, entraînant la formation d'une cuirasse ferrugineuse (photo n°7). Cette cuirasse latéritique stérilise le sol. De ce fait, l'érosion du sol provoquée par les facteurs climatiques compromet la production céréalière car le sol devient de plus en pauvre.

4.2.2. Les conséquences des actions anthropiques

Le couvert végétal joue un rôle important dans la fertilisation des sols par l'apport de matières organiques. La matière organique permet de maintenir et/ou d'accroître le niveau de fertilisation des sols. Elle favorise le développement des plantes et améliore les propriétés physico-chimiques, biologiques et biochimiques des sols(BONZI M., 1995).Or, la superficie occupée par les formations végétales a connu une baisse de 14242,983 ha entre 1998 et 2018 soit 712,14915 ha/an. Cette dynamique régressive du couvert végétal réduit donc la capacité de renouvellement de la matière organique du sol. Ce processus entraîne une baisse permanente des éléments nutritifs nécessaires à la production notamment céréalière. Les conséquences de ce phénomène sont l'insécurité alimentaire, la vulnérabilité de la population car la production céréalière est compromise.

Ce qui est encore plus grave dans cette situation, est que la superficie des champs diminue au profit de l'espace occupé par les zones nues et les affleurements rocheux. L'augmentation des superficies des zones nues et des affleurements rocheux est due à la pression des activités agricoles dans les champs. La végétation étant absente dans les champs, les rend vulnérable à l'action des agents érosifs qui déblaient l'horizon Adu sol. Or, la mise à nu de la roche-mère entraîne logiquement la stérilisation du sol. Et la reconquête est très lente puisqu'il ne se forme qu'environ deux centimètres de sol par millénaire (PAUTROT C., 2012). Les agronomes considèrent qu'une perte supérieure à 1 t/ha/an est irréversible au-delà d'une cinquantaine d'années. Le problème est donc hautement préoccupant pour des surfaces considérables et pour une population rurale vivant d'une agriculture de subsistance.Cela compromet davantage la production céréalière. En plus dans un contexte de forte croissance démographique et une situation où la superficie des champs diminue dans une agriculture peu modernisée, la commune sera confrontée à de sérieux problèmes pour nourrir sa population. Pourtant les stratégies d'adaptation des paysans ont des limites face à l'ampleur du phénomène car insuffisantes et inadaptées. En effet, peu de chef de ménage utilise les techniques de fertilisation et de restauration des sols. Le graphique n°16 montre la proportion des chefs de ménage qui utilisent les techniques de CES.

Graphique n°17 : proportion de chefs de ménage utilisant les CES

Source des données : données terrain, mars 2018

Ces techniques ne sont pas bien pratiquées par les agriculteurs dans la commune rurale de Kouka. Parmi toutes ces techniques, c'est la technique des demi-lunes qui n'est pas bien connue. Selon eux, cette faible utilisation des CES est due à un manque de formation, à la vulgarisation de ces techniques. Par contre, l'engrais chimique est très bien utilisé, car disent-ils, « il faut mettre de l'engrais pour espérer récolter quelque chose ».

Que faut-il donc faire pour aider la population à restaurer ou à fertiliser les champs afin de lutter contre la dégradation des sols ? quels préventions et remèdes faudrait-il ?La prévention peut être orientée dans deux directions : il s'agit avant tout de laisser le moins de surface de sol nu le moins longtemps possible d'une part et d'autre part de ralentir la vitesse des agents érosifs que sont l'eau et le vent. En ce qui concerne la réduction du temps de dénudation des sols cultivés, le mélange de cultures à cycles végétatifs différents est une solution que l'on peut utiliser traditionnellement sur les petites parcelles. Cette technique consisteà conduire des cultures de telle sorte que les plantes cultivées exercent une protection efficace contre l'érosion, en assurant une occupation du sol aussi étendue que possible dans l'espace et dans le temps. Elle permet également d'entretenir et d'améliorer les réserves organiques du sol et par là d'améliorer la structure du sol, donc la résistance à l'érosion. Il existequelques procédés biologiques allant dans ce sens :

ü Assolement et rotation des cultures ;

ü Fertilisation du sol à l'aide de la fumure organique sous forme de paillage car cela permet de rendre le sol poreux tout en favorisant son infiltration ;

ü Cultures associées come mil/arachide ; sorgho/haricot, maïs/gombo.

Pour le ralentissement de l'écoulement des agents érosifs, le maintien permanent d'une couverture végétale est le moyen le plus efficace, mais il est impossible dans les champs cultivés. Toutefois, diverses pratiques permettent une limitation de la vitesse d'écoulement des eaux de ruissellement.Tout d'abord, le sens du labour parallèle aux courbes de niveau et un hersage tardif, après la saison hivernale. Cela permet de retenir deux techniques essentielles que sont :

- Le labour à plat selon les courbes de niveau (qui est efficace pour une faible pente)

- La culture en billon (qui remplace la culture à plat lorsque la pente est trop forte toujours selon les courbes de niveau.

Il est aussi important de souligner la nécessité des aménagements des bas-fonds. Dans la commune rurale de Kouka, il n'y a que deux villages sur les dix-huit que l'on retrouve des bas-fonds aménagés. Il s'agit du village de Sallé avec 300 ha aménagés et de Bankouma avec 150 ha. Hors, la commune dispose au moins six bas-fonds aménageables d'environ 1300 ha dans les villages de Houna, Siwi, Kelworo, Selenkoro, Mollé, Sallé et Bankouma (ZATA de Kouka, 2014). Cela constitue une potentialité non négligeable pour les activités agricoles.La valorisation de ce potentiel passe par le développement des aménagements hydro-agricoles, le renforcement des capacités des producteurs et la modernisation des outils de production. Le défi auquel la commune doit faire face, est de non seulement s'adapter aux effets des variabilités climatiques pénalisant énormément la production, mais aussi, de lutter contre l'appauvrissement de la qualité des sols. Pour ce faire, l'aménagement des bas-fonds pour l'irrigation constitue un axe stratégique en matière de développement agricole.

Toutefois, pour protéger et restaurer les sols, il faut donc l'intervention de tout le monde. Les mesures à prendre doivent viser aussi bien les composantes naturelles que les facteurs humains car l'homme est censé se plier aux dures lois de l'écologie.Savoir protéger un sol, c'est savoir mettre en oeuvre des moyens destinés à prévenir les causes de la dégradation de ce sol. Savoir restaurer les sols, c'est savoir mettre un terme à la dégradation des sols en améliorant la gestion de ces sols.

CONCLUSION PARTIELLE

Les paramètres climatiques comme la pluviométrie, la température de l'air, le vent, l'humidité relative de l'air connaissent une forte variation interannuelle, intra-annuelle, inter-mensuelle, intra-mensuelle avec tous, une tendance à la hausse. Cette variation des paramètres climatiques combinée à d'autres facteurs comme la dégradation des sols et la pression démographique sur les ressources naturelles influencent fortement la production céréalière (maïs, mil, riz, sorgho). Ainsi, la capacité des populations à produire des moyens de subsistance (nourriture) est limitée dans la commune rurale de Kouka. Les agriculteurs qui sont capables de s'adapter, tirent leur épingle du jeu grâce à une flexibilité et une mobilité spatiale dans l'utilisation du capital naturel qu'est le sol. Lorsqu'ils sont incapables de s'adapter, ils deviennent plus vulnérables, ce qui peut entraîner une augmentation de la pauvreté, de la malnutrition, de l'émigration.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Partie d'un but qui est de rechercher l'influence des facteurs physiques sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka  et d'une hypothèse principale à savoir que les effets induits par la variabilité climatique et de la dégradation des sols auraient des incidences sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka, les résultats attendus sont atteints: la variation des paramètres climatiques (pluviométrie, température, vent, humidité relative) est constatée ; les facteurs de la dégradation des sols sont connus ; l'impact des variations des paramètres climatiques et de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka est analysé.

Au cours de cette étude, le contexte général de l'étude a été défini,le contexte géographique du site d'étude a été décrit, la variabilité climatique et la dégradation des sols et leurs impacts sur la production céréalière dans la commune rurale de kouka ont été analysés. Il ressort donc que tous les paramètres climatiques connaissent une variation en dents de scie avec une tendance à la hausse par rapport à la série considérée (1988-2017). Au regard de ce résultat, l'hypothèse spécifique 1 qui stipule que les paramètres climatiques subissent une variation et cette variation a des incidences sur la production céréalière dans la commune de Kouka est en partie vérifiée car la production céréalière varie aussi en dent de scie en fonction des caractéristiques des paramètres climatiques annuels. Avec une mauvaise gestion des sols, la variabilité du climat est un vecteur principal de la dégradation de ces sols. Étant donné les fortes températures et la variation des précipitations dont la plupart des localités du Burkina Faso en général et Kouka en particulier fontle constat que ces localités sont particulièrement sensibles aux interactions entre la dégradation des sols et la variabilité climatique.Les évènements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, comme des sécheresses ou de fortes précipitations aggravent l'érosion due au vent et à l'eau et contribuent à la réduction de la biomasse, et à la dégradation physique et chimique des sols avec comme résultat final, la dégradation des sols. L'interprétation des images satellites Landsat 7 et 8 a permis de constater une dynamique progressive des zones nues et des affleurements rocheux entre 1998 et 2018 au détriment des champs et de la végétation naturelle.De plus, les dégradations causées par les réductions de la couverture végétale influencent le microclimat local en diminuant l'humidité de l'air et en augmentant la température du sol.Cette situation fait que la production céréalière a du mal à se maintenir à un niveau acceptable pour permettre aux populations de Kouka d'être à l'abri de l'insécurité alimentaire. Ce qui vérifie partiellement l'hypothèse spécifique 2, car les techniques et les méthodes culturales, les aménagements dans les champs, le niveau de modernisation de l'agriculture explique en partie le niveau actuel des rendements agricoles.

Face à cette réalité que sont les variabilités climatiques et la dégradation des sols, il existe un certain nombre de manières d'améliorer les capacités d'adaptation et de conserver l'intégrité des écosystèmes tout en maintenant des moyens de subsistance durables face aux effets interactifs des variabilités climatiques et de la dégradation des sols. L'adaptation comprend le fait de faire face, l'ajustement et la transformation. C'est ce que la population de Kouka tente de faire face selon leur savoir-faire mais leurs stratégies d'adaptation ont des limites face à l'ampleur des facteurs influençant leurs productions céréalières ; ce qui vérifie aussi en partie l'hypothèse spécifique 3.

Toutefois, la dégradation des sols combinée aux variabilités climatiques ont le potentiel de troubler les systèmes écologiques, ce qui peut entraîner une défaillance de l'approvisionnement en nourriture, en eau et avoir des conséquences négatives importantes sur la capacité d'adaptation des moyens de subsistance des populations surtout celles rurales. En raison de leurs répercussions immédiates et durables sur le milieu naturel et sur l'homme, les questions de variabilité climatique et de dégradation des sols sont placées depuis quelques temps au centre des préoccupations des scientifiques et des décideurs politiques dans le monde. Certes, il existe déjà plusieurs solutions qui émanent des chercheurs, des praticiens et des responsables politiques mais ces solutions peuvent devenir une réalité grâce à des politiques plus efficaces et des conditions favorables. L'agroécologie ou l'agriculture de conservation est particulièrement pertinente surtout dans les localités du Burkina Faso pour augmenter la fertilité des sols.Pour bien mesurer l'ampleur des incidences des facteurs physiques sur les activités anthropiques, il faudrait que d'autres études à une plus grande échelle que la commune, notamment à l'échelle d'un bassin versant, soient réalisées.

Cette étude pourrait permettre de mieux comprendre et suivre les interactions entre la variabilité climatique, la dégradation des sols et les activités anthropiques. Pour cela, il conviendrait d'intégrer de nombreux types de connaissances : des connaissances spécifiques aux connaissances générales, des connaissances empiriques aux connaissances scientifiques. La mise en commun des connaissances à partir de différentes sources peut aider à comprendre les processus impliqués, afin d'explorer les options de réponses probables. Cette démarche pourrait permettre d'identifier les zones plus vulnérables nécessitant de nouvelles recherches pour combler les lacunes et compléter les connaissances locales.Il s'agira d'étudier comme thème : « Evolution de la désertification dans le bassin versant du Mouhoun supérieur au Burkina Faso : approche par télédétection ».

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TONDE J. M. (2013) : Variabilité pluviométrique et rendement du riz pluvial dans le bas-fond aménagé de Temnaoré (Boulkiemdé)/Burkina Faso, mémoire de maîtrise de Géographie, Université de Koudougou, 119 pages.

TRAORE I., (1993) : étude de quelques indicateurs du stress hydrique d'une culture de sorgho dans différentes conditions d'économie de l'eau en pluvial (stations de saria), mémoire en agronomie (diplôme d'ingénieur du développement rural), université de Ouagadougou, 99 p

TOUPET C., (1992) : le Sahel, éd. Nathan, Paris, 1992, 191p.

VELDKAMP T., (1992) : « fertilité du sol » in Agrodok-series no.2 ,26p

YANOGO P. I., (2012) : « les stratégies d'adaptation des populations aux aléas climatiques autour du Lac Bagré (Burkina Faso), Thèse de Doctorat Unique de Géographie, Option Gestion de l'Environnement, Université d'Abomey- Calavi, 302 p.

YUNG J. M., BOSC P.M., (1992):Le développement agricole au Sahel: défis, de recherches, Tome IV, édition : CIRAD, Montpellier, 383 p.

ZIDA F.,(2009) : étude de la variabilité pluviométrique en vue d'une meilleure production céréalière dans la province du Sanmatenga au centre-nord du Burkina Faso, mémoire de maîtrise de Géographie, Université de Ouagadougou, 100p.

YAMEOGO A., (2018) : Agrobusiness et les facteurs naturels de production dans la commune de sapouy (province du Ziro), Mémoire de Master2, Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou, 102p.

ANNEXES

Annexe 1 : Enquête sur la perception de la population sur la variabilité climatique et la dégradation des sols

Enquêteur :.........................................Date :................. Numéro de fiche:......

Province :.........................Département :........................Village :...........................

I. Identification du ménage

- Nom et prénom(s) du chef de ménage :............................................................

- Statut du ménage : Autochtone Migrant

- Durée de résidence : 10-20 20-30 30-40 40 ans et plus

- Niveau d'instruction du répondant : aucun alphabétisé primaire secondaire

- Principale activité du ménage : agriculture élevage agropastorale autres (à préciser) :.............................................................................................................................

II- perception de la population sur la variabilité climatique

1- Avez-vous constaté une variation du climat? : 1) Oui 2) Non

2- Si oui, ce constat remonte-t-il à quand ou à combien d'années ? :......................

La saison de pluie dans l'année :

3- Caractéristiques des précipitations

a- Début : 1. Précoce 2. Inchangé 3. Tardif

b- Fin : 1. Précoce 2. Inchangé 3. Tardif

c- Nombre de pluie : 1. Diminué 2.Inchangé 3. Augmenté

d- Fréquence des poches de sècheresse : 1. Diminuée 2. Inchangée 3. Augmentée

e- Quantité totale des pluies : 1. Diminuée 2. Inchangée 3. Augmentée

4- Quelles sont vos stratégies d'adaptation ou vos réponses face à l'insuffisance ou à l'installation tardive des pluies ?

La température

5- Avez-vous constaté un changement au niveau de la température ? : 1) Oui 2) Non

6- Si oui, ce constat remonte à quand ou combien d'années ?..................................

7- Caractéristiques de la température :

a- Température en général : 1.Diminuée 2. Inchangée 3. Augmentée

b- Mois le plus chaud : 1. Changé 2. Inchangé

c- S'il ya changement quel mois avant 1.............et maintenant 2...........

d- Mois le plus frais 1. Changé 2. Inchangé

e- S'il y a changement quel mois avant1 .............et maintenant 2...........

Le vent

8- Avez-vous constaté des changements dans le régime des vents ? 1) Oui 2) Non

9- Si oui, ce constat remonte à quand ou à combien d'années ?..................................

10- Caractéristiques des vents Changement

a- Régime des vents en général : 1. Stable 2.Diminuée 3.Violente

b- Mois le plus agité par la force du vent : 1.Changé 2.Inchangé

c- S'il ya changement quel mois avant....... et maintenant................

d- Mois le moins agité par la force du vent : 1.Changé 2.Inchangé

e- S'il ya changement quel mois avant...... et maintenant.................................

III- connaissance sur la dynamique du couvert végétal et l'occupation des sols

11- Que pensez-vous de l'évolution du couvert végétal ?

1.régression 2.Stable 3.progression 4.Ne sait pas

12- Si régression, quelles sont les causes ?

1.naturelle 2.anthropique 3.les deux Ne sait pas

13- À quelle occasion coupez-vous du bois ?

1.un nouveau champ 2.bois d'énergie 3.bois de construction 4.artisanat

14- Y a- t-il des champs en jachère dans la commune ? 1.oui 2.non

15- Si oui, comment évolue la superficie des champs en jachère ?

1.Diminué 2.Stable 3.Augmenté 4.Ne sait pas

16- Comment évolue la superficie des zones nues ?

1.Diminué 2.Stable 3.Augmenté 4.Ne sait pas

17- Comment évolue la superficie des bas-fonds ?

1.Diminué 2.Stable 3.Augmenté 4.Ne sait pas

18- Constatez-vous une dégradation des sols de votre champ ? 1.oui 2.non

19- Si oui, quelles sont les causes ? 1.naturelle 2.anthropique 3.les deux autre----------------------------

20- Que faites-vous face à la dégradation du couvert végétal ?

21- Que faites-vous face à la dégradation des sols dans vos champs ?

Système, technique et facteurs de production

22- Comment préparez-vous vos champs avant les semis ?

1.Désherbage 2.Débroussaillage 3.Brûlis 4.Labour Autres à préciser........................................................................

23- Quels outils agricoles utilisez-vous ? 1.tracteur2.charrue3.houe 4.charrette5.daba 6.pioche autre------------------------------------------

24- Quels animaux de trait utilisez-vous ? 1.boeuf2.âne3.cheval4.aucun

25- Quelle technique culturale utilisez-vous ? 1.zai 2.paillage3.cordons pierreux4.demi-lune 5.haie autre--------------------------------------------------

26- Quelles sont les techniques d'entretien de vos champs ?

a- 1.Sarclage manuel b- 2.sarclage tracté c- 3.sarclage motorisé

d- 4.Buttage manuel e- 5.buttage tracté d- 6.buttage motorisé

27- Utilisez-vous du fumier organique ? 1.oui 2. non

28- Utilisez-vous des engrais chimiques ? 1.oui 2.non

29- Comment évolue votre production agricole au cours des années ?

1.régression 2.Stable 3.progression 4.Ne sait pas

30- si régression, quelles sont les causes ? 1.Variabilité climatique 2. pauvreté des sols

Autres-----------------------------------------

31- Que proposez-vous pour résoudre les problèmes que vous rencontrez dans le domaine de l'agriculture---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

32- Avez-vous entendu parler de semences améliorées ? Oui non

33- Avez-vous déjà semé les semences améliorées ? Oui non

34- Si oui, quels ont été les résultats-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

35- Si non, pourquoi ? ---------------------------------------------------------------------------------

Guide d'entretien adressé au service déconcentré de l'Etat : service en charge de la protection de l'environnement.

1. Comment la végétation de la commune a-t-elle évoluée depuis votre arrivée ?

Progression Stable Régression Ne sait pas

2. S'il y a régression du couvert végétal, quelles sont les causes ?

RA :..........................................................................................................................................................................................................

3. Y a -t-il des mesures répressives contre la coupe abusive du bois ?

RA :.................................................................................................................................................................................................

4. Au sein de votre service, que faites-vous face à la dégradation du couvert végétal ?

RA : ...............................................................................

Guide d'entretien adressé au service déconcentré de l'Etat : service en charge de l'élevage.

1- Quels sont les types d'élevage pratiqués par la population dans la commune rurale de Kouka ?

2- Quelle catégorie d'animaux est plus élevée ?

3- Comment évolue le cheptel ces dix dernières années ?

4- Avez-vous des données statistiques qui justifient ce que vous dites ?

5- Comment le pâturage est -il pratiqué dans la commune ?

Guide d'entretien adressé au service déconcentré de l'Etat : service en charge de l'agriculture

1. Quelles sont les différentes exploitations ou spéculations en terme de production agricole dans la commune de Kouka ?

2. Quelles sont les céréales cultivées par les agriculteurs ?

3. Comment évolue cette production agricole ?

4. Comment évolue la superficie des champs ?

5. Existe-t-il des statistiques qui confirmeront ce que vous dites ?

6. Quels sont les facteurs qui influencent la production céréalière ?

7. Quels sont les principaux problèmes que vous avez constatés dans la production agricole dans la commune de Kouka ?

8. Que faites-vous pour aider les agriculteurs à améliorer leur production ?

9. Les agriculteurs sont-ils réceptifs à vos conseils ?

Annexe 2 : Situation production céréalière de dix dernières années province des Banwa

Annexe 3 :Matrice de transition des unités d'occupation des terres de 2007-2018

2007

2018

Affleurement rocheux

Champ

Formation ripicole

Habitat

Savane arborée

Savane arbustive

Zone nue

Affleurement rocheux

932,209

410,706

24,84

20,8074

3626,23

127,586

1,53

Champ

58,9358

4352,37

8,42982

66,1888

6658,57

409,704

183,42

Formation ripicole

37,1335

36,63

102,748

0,09

1022,42

1,35

0,81

Habitat

16,9053

234,707

3,15

219,811

938,977

260,064

5,49

Savane arborée

860,546

5375,38

92,9942

144,723

32712,8

1273,12

130,654

Savane arbustive

43,65

580,862

1,17

33,1484

1497,88

1136,44

222,321

Zone nue

99,162

5098,18

15,84

83,0243

6328,97

2130,04

981,882

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Liste des cartes

Carte n°1 : migration des isohyètes 600 mm et 900mm au Burkina Faso 2

Carte n°2 : localisation de la zone d'étude 21

Carte n°3 : localisation de la commune de Kouka dans le découpage thermo-climatique du Burkina Faso. 23

Carte n°4 : Topographie de la commune de Kouka 29

Carte n°5 : types de sols de la commune rurale de Kouka 33

Carte n°6: cartes de l'occupation des sols en 1998, 2007 et 2018 66

Liste des tableaux

Tableau n°1 : densité de population 2

Tableau n°3 : répartition des enquêtés par village 13

Tableau 4 : grille conceptuelle 15

Tableau n°2 : variation des précipitations annuelles à Kouka 17

Tableau n°5 : température moyenne mensuelle à la station synoptique de Dédougou 46

Tableau n° 6 : états de surface aux différentes dates 68

Tableau n°7 : évolution des unités d'occupation des terres 69

Tableau n°8 : matrice de transition des unités d'occupation des terres en hectare de 1998-2007 70

Tableau n°9 : matrice de transition des unités d'occupation des terres en hectare de 1998-2018 72

Liste des photos

Photo n°1 : labour à plat motorisé 2

Photo n°2 : billons 60

Photo n°3 : association de cultures en saison sèche : ognon et Gombo 61

Photo n°4 : association de cultures en saison sèche : oignon, aubergine, maïs 61

Photo n°5 : présence de bétail dans un champ à Kouka 64

Photo n°6 : croûte de battance sur sol à structure sableux-argileux à Kouka 75

Photo n°7 : affleurement de cuirasses au Centre-nord de Kouka 75

Photo n°8 : érosion en ravine au centre-ouest de Kouka 76

Liste des graphiques

Graphique n° 1: diagramme pluvio-thermique de Kouka (1988-2017) 2

Graphique n°2 : hauteur d'eau de Dédougou (1988 à 2017) 25

Graphique n°3 : évolution du nombre de jours de pluie de 1988 à 2017 26

Graphique n°5 : radar des vents à la station synoptique de Dédougou (1988-2017) 28

Graphique n°7 : évolution des précipitations de 1988 à 2017 43

Graphique n°8 : évolution du SPI dans la station synoptique de Dédougou 44

Graphique n°9 : variation moyenne mensuelle des hauteurs d'eau 45

Graphique n°10 : variation des températures moyennes des trois dernières décennies 46

Graphique n° 12 : variations interannuelles de l'humidité relative sur la période 1988-2017 49

Graphique n°13 : perception des chefs de ménage sur le début et la fin de la saison pluvieuse 51

Graphique n°14 : production céréalière dans la commune de Kouka 53

Graphique n°15 : pluviométrie et production céréalière dans la commune de Kouka. 55

Graphique n° 16 : évolution de l'occupation des sols entre 1998 et 2018 69

Graphique n°17 : proportion de chefs de ménage utilisant les CES 79

TABLE DES MATIÈRES

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SOMMAIRE III

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV

RÉSUMÉ V

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : 3

CADRE THÉORIQUE ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE 3

CHAPITRE I: Le cadre théorique et conceptuel de l'étude 4

1.1. Etats de connaissance sur le thème 4

1.1.1. La variabilité climatique 4

1.1.2. Impact de la variabilité climatique sur l'agriculture 4

1.1.3. La dégradation des sols et son impact sur la production agricole 5

1.1.4. Synthèse sur l'état de connaissance sur le thème 6

1.2. La problématique 6

1.3. Les hypothèses et les objectifs 8

1.3.1. Les hypothèses 8

1.3.2. Les Objectifs de l'étude 8

1.4. La démarche méthodologique 9

1.4.1. Les travaux préparatoires 9

1.4.2. Les travaux de terrain 13

1.4.3. Le traitement des données et la rédaction du mémoire 13

1.5. Clarification des concepts 16

CHAPITRE II : MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 20

2.1. Milieu physique 20

2.1.1. Présentation de la zone d'étude : la commune rurale de Kouka 20

2.1.2. Caractéristiques climatiques 22

2.1.3. Géomorphologie et sols 28

2.1.4. Réseau hydrographique 34

2.1.5. Végétation 34

2.1.6. Les ressources fauniques 35

2.2. Milieu humain 35

2.2.1. Données démographiques 35

2.2.2. Mouvements de population 35

2.2.3. Activités socioéconomiques 36

CONCLUSION PARTIELLE 39

DEUXIÈME PARTIE : 40

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION 40

CHAPITRE III: LES VARIABILITÉS CLIMATIQUES ET LEURS EFFETS SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 41

3. 1. Caractéristiques de la variabilité climatique 41

3.1.1. Variabilité interannuelle de la pluviométrie 42

3.1.1.1. Evolution de la pluviométrie de 1988 à 2017 42

3.1.1.2. Evolution du SPI 43

3.1.1.3. Variation moyenne mensuelle des hauteurs d'eau 45

3.1.2. Variabilité de la température 45

3.1.2.1. Les variations moyennes inter- mensuelles de la température 45

3.1.2.2. Les variations interannuelles. 47

3.1.3. Variabilité interannuelle et inter mensuelle de l'humidité relative (1988-2017) 47

3.2. Perception de la variabilité climatique par la population de Kouka 49

3.2.1. La variabilité pluviométrique 50

3.2.2. La variabilité de la température 51

3.3. Impact de la variabilité climatique et production céréalière dans la commune rurale de Kouka. 52

3.4. Stratégies d'adaptation des agriculteurs face aux variabilités pluviométriques 56

3.4.1. Adaptation variétale 57

3.4.2. Techniques de labours à plat et billonnage. 58

3.4.3. Autres stratégies d'adaptation 60

3.5. Synthèse : rétroactions entre variabilité climatique et dégradation des sols 62

CHAPITRE IV: LA DÉGRADATION DES SOLS ET SES CONSÉQUENCES SUR LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA 63

4.1. Les causes de la dégradation des sols 63

4.1.1. Les actions anthropiques à l'origine de la dégradation des sols 63

4.1.1.1. Le pâturage 63

4.1.1.2 La dynamique de l'occupation des terres 64

4.1.2. Les causes climatiques de la dégradation des sols 73

4.2. Les conséquences de la dégradation des sols sur la production céréalière dans la commune rurale de Kouka 77

4.2.1. Les conséquences causées par les facteurs climatiques 77

4.2.2. Les conséquences des actions anthropiques 78

CONCLUSION PARTIELLE 81

CONCLUSION GÉNÉRALE 82

BIBLIOGRAPHIE 84

ANNEXES VI

TABLE DES ILLUSTRATIONS XI

Liste des cartes XI

Liste des tableaux XI

Liste des photos XII

Liste des graphiques XII

TABLE DES MATIÈRES XIII






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984