EPIGRAPHE
" Dans un monde entièrement fait pour l'homme, il se
pourrait bien qu'il n'y ait pas non plus place pour l'homme."
Romain Gary
DEDICACE
À Nos parents, Albert Aimé KABWE et
Godeliève KABWE ; Jérôme LOHAKA et Caroline LOHAKA
; Acceptez nos remerciements qui s'adressent tout droit à vous, pour
votre amour, votre sympathie, vos conseils, votre soutien moral, financier
et matériel malgré vos multiples charges, qui nous ont permis
de parfaire ce travail.
II
REMERCIEMENTS
Avant toute chose, nous remercions Dieu, le Seigneur Tout
Puissant, pour nous avoir accordé le souffle de vie, l'intelligence, le
raisonnement, la sagesse et la bonne santé pour la réalisation du
présent travail. N'eût été sa grâce
imméritée, ce travail ne serait pas réalisé. Nous
remercions profondément le Professeur Jean Pierre Pitchou MENIKO TO HULU
et l'assistant Chalay AZENGE BOKOY, respectivement Directeur et Encadreur de ce
travail. Leurs précieux conseils et leurs remarques nous ont permis
d'aller de l'avant.
Nous remercions sincèrement les autorités
académiques de l'Institut Facultaire des Sciences Agronomiques, IFA
Ybi en sigle, en général, ainsi que celles de l'option
des Eaux et Forêts en particulier qui, ensemble, nous ont permis
d'acquérir des connaissances scientifiques qui nous sont et serons
à perpétuité d'une importance inestimable.
Nos remerciements s'adressent aussi aux Conservateurs, Thomas
MULLER, chef de cite, Dieudonné BOJI, chef de cite adjoint, Jacob
MADIDI, chargé de recherche et formation, Idriss AYAYA, chef de
département de CoCo, Moïse ENDUYI, chef de volet moyens de
subsistance et Ecogardes de la Réserve de Faune à Okapis pour
nous avoir permis et accompagné dans la récolte des
données de cette étude.
Nous ne pouvons oublier d'adresser nos faibles mots de
remerciement à notre chère et tendre fiancée, Divine
MUANGU KAVIRA, à nos cher(e)s frères et soeurs, Jean KABAMBA,
Madeleine LULUA, Albertine KABWE, Shekinah WALO, Bénie DJOKE, Merdie
ANYEKE, Daniela OKITO et Winner LOHAKA pour leur soutient inestimable depuis
que ce travail n'était qu'un rêve sans forme jusqu'à sa
matérialisation.
Sur le terrain aussi, des formidables rencontres nous ont
permis d'avancer et il est difficile, au terme de cet exercice, d'en dresser la
liste exhaustive. Que notre Pasteur de l'église la Borne Cité
paradis, nos frères et soeurs en Christ (de l'église et du GBU),
nos ami(e)s, nos connaissances, nos camarades de lutte, puissent trouver ici
l'expression des sentiments distingués pour nous avoir aidés
à travers leurs sages conseils et contributions multiples.
Il n'est pas facile, Après un long moment
consacré à ce travail, de se rappeler de toutes les personnes
qui, de près ou de loin, nous ont aidé à mener à
bien cette recherche. Qu'elles daignent trouver, dans ce remerciement
collectif, une marque de notre profonde gratitude. Cette formule collective ne
diminue en rien la considération que nous avons pour chacune d'elles. A
vous tous, merci de tout coeur.
Fidèle MANATSHITU KABWE
III
RESUME
Le présent travail est le résultat d'une
étude sur les impacts socioéconomiques de la conservation et
gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Faune à
Okapis de 2000 à 2012 auprès de la Communauté Locale
vivant dans la Réserve. Il avait pour but de déterminer les
changements sociaux provoqués par la conservation et gestion des
ressources naturelles au sein de la RFO et déterminer les conflits
potentiels avec les activités économiques des Communautés
concernées.
La méthode d'échantillonnage non probabiliste
avec la technique d'échantillonnage occasionnel et un questionnaire avec
intervieweur ont été utilisé pour la collecte des
données.
Les deux méthodes choisies ont permis d'enquêter
globalement un total de 70 personnes regroupées dans dix (10) villages
se trouvant dans la RFO situé tous sur la RN4.
A l'issue de cette étude, il est important de retenir
que, la RFO joue un faible rôle dans la réduction de la
pauvreté auprès de la Communauté Locale vivant dans cette
Réserve.
Pour ce qui est des impacts, la RFO génère des
impacts négatifs (Faible revenu, insécurité alimentaire,
faible taux d'accès à l'éducation) et impact positifs
(construction des infrastructures socioéconomiques, procuration
d'emploi, disponibilité des soins médicaux modernes,
réduction de l'analphabétisation) sur la Communauté
Locale.
L'exploitation minière, la culture de café et
cacao, la production d'huile de palme et l'agriculture sur des petites
étendues sont les activités économiques de la
Communauté qui entrent en conflit avec la conservation.
Les mots clés : Développement
durable, droits d'usage, sécurité alimentaire, économique,
impact
iv
SUMMARY
The present work is the result of a study on the social
economic impacts of conservation and management of natural resources in the
wildlife Reserve of Okapi From the year 2000 to 2012 in the Local Community
living in the Reserve. The objective of this work is to determine the social
changes that have been induced by the conservation and management of natural
resources within RFO and to determine potential conflicts in regards of some
communities economical activities.
The Non-probabilistic sampling method with occasional sampling
technics and a questionnaire with an interviewer were used for data
collection.
Those two chosen methods allowed to investigate globally 70
people divided into ten (10) villages within the RFO all located on the RN4.
At the end of this study, it is important to know that the RFO
plays a minimum role in reducing poverty in the local community living in the
reserve.
On the impacts aspect, the RFO has both negative lmpacts
(small revenue, food insecurity, low rate of education access) and positive
impacts (construction of social economic infrastructures, job opportunities,
availability of modern medical cares, lowering illiteracy) on the local
community.
Minerals exploitation, coffee culture and cocoa cultivation,
production of palm oil and the agriculture on small spaces are the economical
activities of the community that nourish conflicts with the conservation.
Key words : Sustainable development, right of use, food security,
economics, impact
V
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
FIGURE 1. Carte de la RFO
FIGURE 2. Inselberg
FIGURE 3. Sexe et âge des enquêtés
FIGURE 4. Taille moyenne de ménage dans les villages
sous étude
FIGURE 5. Niveau d'études et activités
principales des enquêtés
FIGURE 6. Perceptions des avantages positifs de la RFO par les
enquêtés
FIGURE 7. Perception du rôle de la RFO dans la
création d'infrastructure dans le milieu
FIGURE 8. Perceptions de l'impact négatif de la RFO sur
l'accès aux fonciers
FIGURE 9. Contraintes socioéconomiques dans le milieu
d'étude
FIGURE 10. Perspectives d'avenir sur la conservation dans le
milieu
FIGURE 11. Justification des perspectives de la conservation
dans le milieu
FIGURE 12. Impacts socioéconomiques négatifs de
la conservation de ressources naturelles
dans la RFO
FIGURE 13. Impacts socioéconomiques positifs de la RFO
sur la Communauté Locale
vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
A.P. Aire Protégée
CDB Convention sur la diversité biologique
CEFRECOF Centre de Formation et de Recherche en Conservation
Forestière
CMP Congrès Mondial des Parcs
CoCo Conservation Communautaire.
COP Conférence des parties
GCO Groupes de Capture des Okapis
GPS Global Positioning System
ICCN Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.
INECN Institut National pour l'Environnement et la
Conservation de la Nature
IZCN Institut Zaïrois pour la Conservation de la
Nature
OFAC Observatoire des Forêts d'Afrique Centrale
P.A Peuple Autochtone
RCA République Centrafricaine
RDC République Démocratique du Congo
RFO Réserve de Faune à Okapi
RN4 Route Nationale 4
SEO Station de capture et d'Elevage des Okapis
UICN Union International pour la Conservation de la Nature
USAID United States Agency for International Development
WCS Wildlife Conservation Society
vii
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME iv
SUMMARY v
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii
TABLE DES MATIERES viii
INTRODUCTION 1
0.1. PROBLEMATIQUE 1
0.2. OBJECTIFS 3
0.2.1. OBJECTIF GENERAL 3
0.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 3
0.3. INTERET DE L'ETUDE 3
0.4. DIFFICULTES RENCONTREES 4
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL 4
0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 4
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES DES QUELQUES CONCEPTS
5
1.1. AIRE PROTEGEE 5
1.2. AIRE PROTEGEE TRANSFRONTALIERE 5
1.3. UTILISATION DURABLE 5
1.4. POPULATIONS RIVERAINES 5
1.5. COMMUNAUTE LOCALE 5
1.6. BIODIVERSITE OU DIVERSITE BIOLOGIQUE 6
1.7. DEVELOPPEMENT DURABLE 6
CHAPITRE DEUXIÈME : MILIEU, MATERIELS ET
METHODOLOGIE 7
2.1. MILIEU 7
2.1.1. SITUATION ADMINISTRATIVE 7
2.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE 7
2.1.3. BREF HISTORIQUE 8
2.1.4. ASPECTS ECOLOGIQUES 9
2.1.5. ASPECTS SOCIOECONOMIQUES 10
2.2. MATERIELS 10
viii
2.3. MÉTHODOLOGIE 11
2.3.1. COLLECTE DES DONNEES 11
2.3.2. CRITERES DE CHOIX DES ENQUETES 11
2.3.3. HEURE DES ENQUETES 11
2.3.4. TRAITEMENT DES DONNEES 12
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS 13
3.1. PROFIL DES ENQUETES 13
3.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA RFO 14
3.2.1. REDUCTION DE LA PAUVRETE ET CREATION D'EMPLOIE 14
3.2.2. CREATION D'INFRASTRUCTURE 15
3.3. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA RFO 16
3.3.1. RFO ET LE FONCIER 16
3.3.2. CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES 16
3.4. PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU 17
3.5. JUSTIFICATION DES PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE
MILIEU 18
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION 19
4.1. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA CONSERVATION DES
RESSOURCES
NATURELLES DANS LA RFO 19
4.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA CONSERVATION DES
RESSOURCES
NATURELLES DANS LA RFO 20
4.3. PERSPECTIVE D'AVENIR POUR LA CONSERVATION 22
CONCLUSION 23
ANNEXE 27
ix
INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Les Aires Protégées constituent, depuis de
nombreuses décennies, l'approche prédominante en matière
de conservation de la biodiversité (Saout et al. 2013).
Malgré qu'elles diffèrent les unes des autres par la forme, la
taille, la faune et le type d'habitat, en Afrique elles ont toutes l'objectif
principal de maintenir la biodiversité (Coad et al. 2008).
La conservation dans les Aires Protégées est une
approche qui s'inspire du concept de « préservation de la vie
sauvage » né aux Etats-Unis à la fin du
19ième siècle. Ce concept a été à
la base du mouvement de création de Parcs Nationaux dans le but de
préserver de l'exploitation humaine des sites d'importance
paysagère, culturelle, floristique et faunique avérée.
(Brockington et al. 2008).
Le modèle nord-américain de conservation s'est
rapidement propagé dans le monde, entrainant avec elle la dichotomie
« peuple-parc » qui a eu des effets dévastateurs sur les
Populations Locales dont la relation à la nature diffère de celle
des premiers « idéologues » de Parcs Nationaux
nord-américains (Brockington et al. 2008).
Mais cette dichotomie n'a pas pu arrêter l'explosion des
Aires Protégées. De plus en plus d'efforts sont faits par les
gouvernements à travers le monde pour la conservation de la
biodiversité dans ces espaces. Durant les trois dernières
décennies, on a observé une augmentation de 500 % de la surface
des Aires Protégées à l'échelle mondiale (Wittemyer
et al. 2008). Durant la décennie 1990-2000 uniquement, le
nombre d'Aires Protégées reconnues par l'Union Internationale
pour la Conservation de la Nature (UICN) a été multiplié
par 4 (Robbins et al. 2006).
Le continent Africain n'est pas resté en marge de ce
mouvement. L'intérêt grandissant accordé à la
protection de l'environnement en général et aux
écosystèmes en particulier a amené plusieurs Etats
africains à créer des Aires Protégées sur leur
territoire (UICN, 1994). C'est le cas de la République
Démocratique du Congo (RDC). Le pays a créé son premier
parc, le Parc National de Virunga, en 1925 et se propose d'étendre son
réseau d'Aires Protégées à 15% du territoire
national.
1
Du nom de son espèce emblématique, l'Okapi
(Okapia johnstoni), la Réserve de Faune à Okapis (RFO) est l'une
de ces Aires Protégées créées dans l'objectif de
conserver cette espèce emblématique et son habitat. Aujourd'hui,
la protection au sein de cette aire s'étend sur plusieurs autres
ressources animales que végétales.
Les forêts denses tropicales humides du bassin du Congo
couvrent 1,6 million de km2 et constituent le second poumon vert de
la planète après l'Amazonie. Elles chevauchent principalement six
pays d'Afrique centrale : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée
équatoriale, la République Centrafricaine (RCA) et la RDC (Eba'a
Atyi et al. 2008). Dans le cas de cette dernière, son immense
massif forestier abrite plus de 50 millions d'hommes et femmes qui
dépendent de près ou de loin de la faune sauvage pour leur survie
(Van Vliet et al. 2018).
Pour de nombreuses familles vivant dans ces forêts, la
vente de gibier est la principale source de revenu et permet l'accès
à des services et des produits de première
nécessité (Abernethy et al. 2016). L'exploitation de la
faune sauvage est non seulement utile pour la sécurité
alimentaire de ces populations, mais également pour leur
développement économique.
Malgré cette importance cruciale de la faune sauvage
pour les ménages ruraux, les pressions de plus en plus accrues sur ces
ressources obligent la création d'Aires Protégées pour la
protection d'espèces et leurs habitats (Mbayngone & Thiombiano,
2011). Mais puisque les Aires Protégées représentent un
immense réservoir de ressources biologiques dont dépendent
fortement les Populations Riveraines, leur création entre souvent en
conflit avec des intérêts sociaux ou économiques des
populations qui y vivent (Nepal, 2002).
En effet, la création de ces zones de protection a
souvent conduit à l'expropriation des populations
préétablies. Cette situation a provoqué beaucoup
d'incompréhension, de révolte et de comportements
prédateurs liés à un très fort sentiment de
confiscation de la ressource (Yelkouni, 2004). Les Communautés Locales
établies dans les villages riverains de ces Aires
Protégées n'ont presque pas les alternatives à
l'agriculture et l'exploitation des ressources naturelles comme moyen de
substance (Yelkouni, 2004).
Il se pose donc une question fondamentale (Mbayngone &
Thiombiano, 2011) : « pourquoi les populations respecteraient-elles les
limites d'une zone protégée qui leur supprime l'accès aux
ressources ? » Il ressort de cette réflexion que les populations ne
soutiendraient les mesures de conservation que si elles n'ont pas d'impacts
socioéconomiques négatifs sur leur
2
vie quotidienne. Comme le soulignent Milligan et al.
(2009), la conservation ne peut plus être dissociée de la
lutte contre la pauvreté et du développement rural, et elle doit
donc s'insérer dans les politiques nationales environnementales et de
développement.
C'est dans cette optique que la présente étude
vise à déterminer les impacts socioéconomiques de la
conservation et gestion des ressources naturelles dans la Réserve de
Faune à Okapis auprès de la Communauté Locale vivant dans
la Réserve. Elle se propose de répondre aux questions suivantes
:
? Quels sont les changements sociaux provoqués par la
conservation des ressources naturelles dans la RFO ?
? Cette conservation entre-t-elle en conflit avec les
activités économiques des communautés concernées
?
? Les droits d'usages reconnus aux populations locales
permettent-ils d'assurer leur sécurité alimentaire et leur
développement économique ?
0.2. OBJECTIFS
0.2.1. OBJECTIF GENERAL
Comme dans toutes les Aires Protégées, la RFO
abrite une importante population humaine. Ainsi, l'objectif principal
poursuivit dans cette étude est d'évaluer l'impact
socioéconomique, sur cette population, de la conservation des ressources
naturelles au sein de cette Aire Protégée.
0.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre l'objectif général ci-haut
énoncé, l'étude cherchera à déterminer :
? Les changements sociaux potentiels provoqués par la
conservation des ressources naturelles au sein de la RFO ;
? Les conflits potentiels avec les activités
économiques des communautés concernées.
0.3. INTERET DE L'ETUDE
Cette étude s'inscrit dans la logique des efforts
fournis pour la mise en place du développement durable. Pour un
développement écologique durable, économique viable et
socialement équitable, l'étude des impacts
socioéconomiques de la conservation constitue un
3
bon thermomètre. Ainsi, cette étude permettra de
déterminer la compatibilité de la conservation des ressources
naturelles au sein de la RFO avec les objectifs de développement
durable.
0.4. DIFFICULTES RENCONTREES
Comme dans tout travail de recherche, le présent est le
fruit d'énormes sacrifices, car nous avons été buté
à certaines contraintes, telles que ;
· Etat impraticable de la route (RN4) ;
· L'insuffisance des moyens financiers ;
· La carence d'outils (Documentations ou ouvrages)
relatifs à notre problématique ;
· Difficulté de la langue locale du milieu
d'étude;
· Éloignement des villages des
enquêtés ;
· État sanitaire personnel.
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Il y a lieu de noter pour le présent travail, hormis
l'introduction et la conclusion, nous l'avons subdivisé en quatre
chapitres :
Le premier porte sur les généralités des
quelques concepts ; Le deuxième portera sur milieu, matériels et
méthodologie ; La présentation des résultats fera l'objet
du troisième et Le quatrième exposera la discussion.
0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Cette étude s'est réalisée sur une
durée de 11 mois, allant du mois de Janvier au mois de novembre 2020.
Durant ce temps, les enquêtes ont été menées dans
les villages se trouvant dans la Réserve à l'issue desquelles le
dépouillement des données, leurs traitements, leurs
présentations et interprétations ont été effectives
en attendant la soutenance solennelle du présent.
4
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES DES QUELQUES CONCEPTS
Dans ce chapitre nous définissons quelques concepts
auxquels nous ferons, de manière régulière, recours durant
la rédaction du présent travail.
1.1. AIRE PROTEGEE
L'UICN définit une Aire Protégée comme
étant un espace géographique clairement défini, reconnu,
dédié et géré, par des moyens légaux ou
autres, afin de favoriser la conservation à long terme de la nature et
des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui y sont
liés. (UICN, 2019).
1.2. AIRE PROTEGEE TRANSFRONTALIERE
Une Aire Protégée transfrontalière, c'est
avant tout une Aire Protégée. Donc un territoire
dédié à la conservation de la nature. Sa
particularité, c'est qu'elle s'étend au-delà d'une
frontière nationale et qu'il n'y a donc plus de séparation entre
les pays concernés. Par conséquent, les mouvements des personnes
et des animaux y sont normalement libres. On passe d'une gestion de chaque aire
de façon cloisonnée à une gestion partagée d'un
espace mis en commun. (UICN, 2012).
1.3. UTILISATION DURABLE
Le professeur Mircea Dutu dans son article : « le
protocole sur la biodiversité des Carpates » défini
l'utilisation durable comme étant le fait d'utiliser des composantes de
la diversité biologique d'une manière et dans un rythme qui ne
conduisent pas, à long terme, au déclin de la diversité
biologique, en maintenant ainsi le potentiel de ce concept à faire face
aux exigences et aux aspirations des générations futures. (Mircea
Dutu, 2011).
1.4. POPULATIONS RIVERAINES
La population riveraine est conçue comme l'ensemble de
la population villageoise qui occupe une bonne partie de l'aire
protégée et laquelle développe et exerce ses
activités aussi bien dans le domaine que dans la réserve
naturelle pour des besoins alimentaires.
1.5. COMMUNAUTE LOCALE
La communauté locale est une population
traditionnellement organisée sur base de la coutume et unie par des
liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa cohésion
interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement
à un terroir déterminé (Patrick, 2015). La notion
même de « communauté locale », très largement
utilisée dans la rhétorique de la
5
conservation intégrée, pose clairement
problème. Les communautés d'Afrique centrale sont
extrêmement hétérogènes et regroupent des acteurs
variés et hétéroclites aux intérêts souvent
divergents. Il n'en demeure pas moins que la communauté locale est un
terme générique des textes de lois internationales et nationales
qui désigne tous les acteurs locaux, à la fois
bénéficiaires et parties prenantes aux projets (Alimasi,
2014).
1.6. BIODIVERSITE OU DIVERSITE BIOLOGIQUE
Variabilité des organismes vivants de toute origine, y
compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et
autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques
dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des
espèces et entre celles-ci ainsi que celle des
écosystèmes.
1.7. DEVELOPPEMENT DURABLE
La notion de développement « soutenable » ou
« durable », telle qu'elle s'est ensuite imposée avec le sens
proposé par le rapport Brundtland (1987, p43), « le
développement soutenable est un développement qui répond
aux besoins présents sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs ».
(Ghislaine D., 2011). Le développement doit donc être durable,
viable et vivable. « Durable » signifie alors que le
développement doit être à la fois équitable
(économiquement possible et socialement acceptable), viable
(économiquement possible et préservant la nature, les
espèces et les ressources naturelles et énergétiques) et
vivable (ses effets sur l'environnement ne doivent pas menacer
l'humanité).
6
CHAPITRE DEUXIÈME : MILIEU, MATERIELS ET
METHODOLOGIE
2.1. MILIEU
2.1.1. SITUATION ADMINISTRATIVE
La RFO est localisée dans l'ex Province Orientale,
à cheval sur les ex Districts de l'Ituri (80%) et de Haut
Uélé (20%). Elle se chevauche ainsi sur trois Territoires
(Mambasa, Watsa et Wamba) ; la majeure partie étant dans le territoire
de Mambasa. La RFO contient 10 collectivités (ou chefferies), 32
groupements et 265 localités (ou villages).
2.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Située au coeur de la forêt de l'Ituri et au
nord-est de la République démocratique du Congo, la RFO est
située à cheval entre la province de l'Ituri et le Haut
Uélé et est repartie sur trois territoires administratifs
(Mambasa, Wamba et Watsa). Elle s'étend sur une superficie de 13.726
km2. Elle est comprise entre 27° et 30° de longitude Est
et 0° et 3° de latitude Nord, sur un intervalle d'altitude de 700
à 1000 m. (Hart 1985, Tshombe 1994). Elle est située entre 5
centres urbains : Nia-Nia, Wamba, Mungbere, Andudu et Mambasa. La route
nationale RN4 et les routes d'intérêt local lient la RFO avec
quatre grandes agglomérations urbaines: Isiro, Bunia, Beni et
Butembo.
Elle a pour limites naturelles : au nord les rivières
Nepoko, Mambo, Takona, Agamba ; au sud les rivières Sili-Seti, Ituri,
Ebiane, Indibi, Endulu, Lenda ; à est la route allant du pont Epulu
jusqu'à la rivière Nepoko; à l'ouest par une ligne droite
allant de la confluence Lenda-Ituri à Akamba.
FIGURE 1. Carte de la RFO
7
2.1.3. BREF HISTORIQUE
Tout commence avec l'américain Patrick Putnam qui
créa en 1945 le village d'Epulu initialement hôtelier et puis qui
s'est lancé dans la capture des certains animaux dont l'okapi, le
chimpanzé et certaines espèces de singes.
En 1946 les opérations de capture organisées en
« Groupes de Capture des Okapis » (GCO) subsidiées par la
Belgique furent entreprises par M. Scholler. En 1952 M. Jean de Medina, un
officier de chasse Portugais, venu de Bafwasende où il avait
commencé les activités de captures de quelques espèces
animales dans la Maiko, créa la station de capture et d'élevage
des Okapis (SEO) à Epulu. Il a pu créer un jardin zoologistes de
différentes espèces animales comme l'okapi, chimpanzé,
buffle de forêt, bongo, crocodiles, petits singes, différentes
espèces de céphalophes et autres animaux (lions et
éléphant domestiqués venus de Gangala-na-Bodio au parc
national de la Garamba).
1964 les infrastructures touristiques de la SEO furent
détruites par la rébellion Muleliste. En 1968 Vingt-huit okapis,
14 éléphants et d'autres espèces qu'elle hébergeait
furent aussi tués. 1968 la SEO est devenue propriété de
l'Institut Zaïrois pour la Conservation de la Nature (IZCN, actuellement
ICCN). Le 15 décembre 1996, la RFO est inscrite sur la liste des sites
du Patrimoine Mondial. Entre 1996 et 2002 la RFO a été le
théâtre des guerres civiles qui ont eu un impact notamment sur le
commerce à grande échelle de venaison, le grand braconnage
à main armée (notamment pour l'éléphant et les
primates) et l'exploitation minière se sont intensifiés et ont
attiré un flux migratoire important des populations vers la
Réserve. En 1997 la RFO est considérée comme un site du
Patrimoine Mondial en péril jusqu'à ce jour.
En 2012 : avec l'avènement « Morgan », la RFO
a subi des pertes énormes entre autre :
? 14 Okapis abattus ;
? Station D'EPULU mise en feu ;
? Agents RFO et/ou population tués ;
? Pillages des populations ;
? Kidnapping de jeunes pour transport.
Neuf chefs de site se sont succédé dans la
gestion de la RFO dont 11 avant sa création et 8 après sa
création. (Balimbaki, 2019).
8
2.1.4. ASPECTS ECOLOGIQUES
2.1.4.1. Le climat
Le climat de la RFO est du type de transition entre Af et Am
de la classification de Koppen. La variation de la température moyenne
est très faible au cours de l'année, 28° C à 33,7° C
pour les maxima et 16,4° C à 19,8° C pour les minima. Les
températures moyennes oscillent entre 23,7° C au mois de juillet et 25,6
° C au mois de mars. La moyenne mensuelle est de 24,6° C (Balimbaki, 2019).
2.1.4.2. Topographie, géologie et sols
La RFO est située majoritairement dans la partie
orientale des forêts planes de la cuvette centrale au début de la
zone de transition vers les forêts montagneuses de l'Est du pays. La
majeure partie du relief est plat mais dans la partie Nord de la Réserve
il y a une zone de grands effleurements rocheux (inselberg) d'origine
granitique.
FIGURE 2. Inselberg (Balimbaki, 2019).
Les sols de la forêt sont dérivés en
majeure partie des granites et quartzites altérés du bouclier
gondwanien. Les sols vont des oxysols rouges, fins et hautement
altérés, à des argiles sableuses jaunes ou brunes. Des
dépôts alluvionnaires occupent les rives des cours bassins mal
drainés des têtes des nombreuses rivières. Les sols sont
généralement très acides avec une mince couche d'humus (6
- 0 cm) et cette acidité est associée à une faible
fertilité, surtout un manque d'azote et de phosphore disponibles. Des
zones plus fertiles existent, surtout en association avec des oxysols
rouges.
9
2.1.4.3. Hydrographie
La RFO est irriguée par un dense réseau
hydrographique alimentant le fleuve Congo. Les principales rivières
sont: Au Nord : Nepoko, Uara, Afande, Mubilinga, Mambo, Takona. À
l'Ouest : Agamba, Atata, Ngayu, Esaye, Enjewe, Angolomu Au centre : Ebobo,
Ngayu, Isoro, Magba, Letu, Nduye, Afarama, Edoro, Lubeyi, Epulu, Lelo, Epini,
Ebiena, Eboyo, Tito. Au Sud : Ituri, Ebiena, Indibiri, Endelu, Lenda. À
l'Est : Sili-Seti.
2.1.4.4. La diversité floristique
Sur le plan floristique, la forêt de l'Ituri est
très diverse. Les données CEFRECOF collectées depuis 1994
et les collectes additionnelles ont révélé la
présence de 1.196 espèces (122 familles, 572 genres) de plantes
dans les forêts denses autours de la station d'Epulu dont: 57
espèces de fougères, 1137 espèces des Angiospermes 2
espèces de Gymnospermes.
2.1.4.5. Faune
La RFO contient les espèces faunistiques ci-après
:
Population d'environ 3500 individus d'Okapis
Population d'environ 3000 individus d'éléphants de
forêt.
Population d'environ 7500 individus de chimpanzés
Plusieurs espèces à distribution limitée,
endémiques ou quasi endémiques de la RDC : la
cuvette aquatique, la genette géante et le
cercopithèque. (Balimbaki, 2019).
2.1.5. ASPECTS SOCIOECONOMIQUES
2.1.5.1. Démographie
Un recensement de la population réalisé en 2009
a compté 56.759 habitants, dont 47.120 bantous et 9.639 pygmées,
vivant dans et autour de la RFO dans un rayon de 15 km (Recensement RFO
2009).
2.2. MATERIELS
Plusieurs matériels nous ont été utiles dans
la rédaction de ce travail, nous citons ici:
? Appareil téléphonique pour la saisie et certaines
recherches sur l'internet;
? Ordinateur pour la saisie et traitement des données;
? Un carnet de note pour écrire certaines observations
personnelle du terrain,
aussi comme fiches de récolte des données ;
? Un stylo pour noter;
? La moto pour nos déplacements divers sur terrain.
10
2.3. MÉTHODOLOGIE
La RFO est située dans le territoire de Mambasa,
province de l'Ituri en République Démocratique du Congo. Les
enquêtes ont été réalisées dans 10 villages
(Mabukusi, Bandisende, Koki, Babama, Babukeli, Eboyo, Epulu, Babesua, Molokayi
et Yanonge).
Ces villages sont regroupés dans 5 groupements
(Bapongomo, Babombi, Ebiane, Bafwabete, et Babeke) et 3 collectivités
(Babombi, Bandaka, Bombo). Le site d'étude est accessible en partant de
Kisangani par la route nationale numéro 4 (RN4).
2.3.1. COLLECTE DES DONNEES
Pour ce travail, nous nous sommes servis de la méthode
d'échantillonnage non probabiliste avec la technique
d'échantillonnage occasionnel. La technique consiste à travailler
avec les sujets disponibles et accessibles, capables de fournir les
informations nécessaires à la recherche.
Malgré la technique d'échantillonnage
occasionnel, nous nous sommes efforcés, dans la mesure du possible, de
rencontrer toutes les couches sociales pour nous acquérir de toutes les
perceptions. Un questionnaire avec intervieweur a été
utilisé pour la collecte des données. Dans certains cas, un focus
group par village a été organisé.
Pour avoir une certification des informations fournie par nos
enquêtés, nous avons fait appel à la documentation en
consultant les différents rapports et publication annuels de la RFO et
au-delà de ça, nous avons cherché à confronter les
réponses des enquêtés et celle contenue dans les documents
avec la réalité du terrain.
2.3.2. CRITERES DE CHOIX DES ENQUETES
En fonction des objectifs susmentionnés, un
échantillon de 70 personnes a été constitué. Cet
échantillon est composé des hommes et des femmes ayant atteint ou
dépassés l'âge de la majorité (18 ans) sans
distinction, c'est-à-dire qu'il s'agisse des commerçants,
pêcheurs, cultivateurs, chasseurs, orpailleurs, célibataires,
mariés, ménagères, enseignants, pasteurs, artiste, agents
de l'Etat et ou peuples autochtones. Au-delà de l'âge, la personne
faisant sujet de nos enquêtes devrait être résidente dans la
Réserve de Faune à Okapis (RFO).
2.3.3. HEURE DES ENQUETES
Compte tenu des principaux activités de nos
enquêtés, généralement l'agriculture, et aussi des
habitudes de peuple Mbuti (la prise de l'alcool), nous descendions sur terrain
à 7h pour déjà débuter les enquêtes histoire
d'avoir des informations fiables.
11
2.3.4. TRAITEMENT DES DONNEES
Les données ont été saisies sur un
tableur avec le logiciel Microsoft Office Excel 2016 et traitées avec le
logiciel R 3.6.2 (R Core Team 2019).
12
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS
3.1. PROFIL DES ENQUETES
Dans les dix villages enquêtés, l'échantillon
d'étude est constitué en majorité des hommes (figure 3 A).
L'âge moyen varie également entre les hommes et les femmes. La
moyenne d'âge est 43 ans chez les hommes et de 33 ans chez les femmes
(figure 3 B).
33
43
B
50
40
30
20
10
Femmes Hommes
Âge moyen
(an)
A
19%
81%
0
Femme Homme
FIGURE 3. Sexe (3A) et âge (3B) des
enquêtés
Un ménage moyen compte 6 membres. Mais dans les
différents villages, la taille moyenne de ménage varie de 3
membres (Mabukusi) à 8 membres (Molokayi et Yanonge). La figure 4
présente la variation de la taille moyenne de ménage dans les
différents villages sous étude.
Taille Moyenne de ménage
10
4
2
6
0
8
7
6
7
6
5 5 4
3
8 8
Villages
FIGURE 4. Taille moyenne de ménage dans
les villages sous étude
13
Quant au niveau d'étude, presque la moitié
d'enquêtés est du niveau secondaire (49 %). Environ 36 % d'entre
eux sont du niveau primaire et seul 1% du niveau universitaire. On
relève également presqu'un quart d'enquêté qui n'ont
pas reçu d'instruction scolaire (figure 5A).
1%
A
3%
4%
14%
3%
4%
12%
49%
36%
74%
N. Scolarisé Primaire
Secondaire Universitaire
B
Agriculture Chasse Commerce Orpaillage Pêche
Salarié
FIGURE 5. Niveau d'études et
activités principales des enquêtés
En plus de l'agriculture qui est l'activité principale
des ménages enquêtés (figue 5B), 12 %
d'enquêtés se livrent au petit commerce pour la survie de leur
ménage. On note en plus de ces deux activités, la chasse, la
pêche et l'orpaillage. Environ 4 % d'enquêtés ont un emploi
salarié.
3.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA RFO
3.2.1. REDUCTION DE LA PAUVRETE ET CREATION D'EMPLOIE
La suivante figure présente la perception du rôle
de la RFO dans la réduction de la pauvreté et la création
d'emploi dans le milieu d'étude.
FIGURE 6. Perceptions des avantages positifs de
la RFO par les enquêtés (6A : réduction de la
pauvreté et 6B : création de l'emploi).
14
Dans tous les villages enquêtés, seuls 20 % de la
population confirme que la RFO contribue à la réduction du
chômage dans leur milieu (Figure 6B). Une bonne partie de la population
est employé comme écogarde et l'autre travaille de temps en temps
comme guide forestier. Ainsi, seuls 16 % d'enquêtés affirment que
la RFO joue un rôle faible dans la réduction de la pauvreté
contre 84 % qui n'y voient aucun impact positif.
3.2.2. CREATION D'INFRASTRUCTURE
La figure 7 présente l'opinion des
enquêtés sur la création d'infrastructures
socioéconomiques dans le milieu d'étude.
7A
18%
33%
24%
67%
34%
24%
7B
C. Santé
D. Agricole
Ecole
S. Alphabétisation
NON OUI
FIGURE 7. Perception du rôle de la RFO
dans la création d'infrastructure dans le milieu (7A : reconnaissance de
la création d'infrastructure et 7B : types d'infrastructures).
De toutes les personnes enquêtées dans les dix
villages, seuls 67% de la population confirment que la RFO contribue à
la création d'infrastructures dans leur milieu (figure 7A). Une majeure
partie d'infrastructures créées sont des écoles suivies
des centres de santé et dépôts agricoles (Figure 7B).
Environ 18% d'infrastructures sont des salles d'alphabétisation pour les
femmes.
15
3.3. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA RFO 3.3.1. RFO ET
LE FONCIER
La figure 8 suivante présente la perception des
enquêtés sur les droits d'accès aux fonciers et l'impact
sur les activités économiques dans le milieu d'étude.
31%
69%
8A
NON OUI
8B
33%
NON OUI
67%
FIGURE 8. Perceptions de l'impact
négatif de la RFO sur l'accès aux fonciers (8A :
droit d'accès aux fonciers ; 8B : impact sur les activités
économiques).
la RFO constitue une barrière pour l'accès aux
fonciers dans le milieu d'étude, telle est l'affirmation de 69%
d'enquêtés (figure 8A). Ce non accès occasionne des impacts
négatifs sur les activités économiques de 67%
d'enquêtés (figure 8B).
3.3.2. CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES
La figure 9 présente l'opinion des enquêtés
sur les différentes contraintes socioéconomiques dans le milieu
d'étude.
NEHP
6%
PC
0%
NECAO
18%
NEM
18%
APS
13%
PCGA
2%
13%
NEB
12%
MH
NECAFE
18%
FIGURE 9. Contraintes socioéconomiques
dans le milieu d'étude. (NEM : non exploitation minière ; NECAO :
non exploitation de cacao ; NECAFE : non exploitation de café ; NEB :
non exploitation du bois ; MH : manque d'hôpitaux, APS : agriculture sur
des petites surfaces ;
16
PC : pas de contraintes ; PCGA : interdiction de chasse des gros
gibiers, NEHP : non exploitation d'huile de palme).
En plus de la NECAO, NECAFE, NEM qui sont les contraintes
principales des enquêtés, 13 % d'enquêtés se
plaignent du MH et de l'APS. Environ 2 % d'enquêtés se plaint du
PCGA.
3.4. PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU
La figure 10 suivante présente la perception des
enquêtés sur les perspective d'avenir pour la conservation dans le
milieu d'étude.
69%
MC
31%
AC
FIGURE 10. Perspectives d'avenir sur la
conservation dans le milieu (MC : Maintien de la conservation et AC :
Arrêt de la conservation).
Malgré les différentes contraintes que subit la
population, 69% des enquêtés expriment le désir de voir la
continuité de la conservation dans le milieu.
17
3.5. JUSTIFICATION DES PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE
MILIEU
La suivante figure présente les deux principaux raisons
des différentes perceptions des enquêtés sur les
perspective d'avenir pour la conservation dans le milieu d'étude.
PGF
69%
PCNBC
31%
FIGURE 11. Justification des perspectives de
la conservation dans le milieu (PGF : pour les générations future
; PCNBC : parce que la population ne bénéficie pas de la
conservation)
31% des enquêtés pensent que la conservation et
la gestion des ressources naturelles dans la RFO doit prendre fin parce que
cette conservation ne profite pas de manière équitable à
la Communauté Locale. Malgré les différentes contraintes,
69% des enquêtés pensent qu'il faut, pour les
générations future, maintenir la conservation.
18
Création de la RFO
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION
4.1. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA CONSERVATION DES
RESSOURCES NATURELLES DANS LA RFO
Sur la figure ci-dessous, nous pouvons observer les
différents impacts socioéconomiques négatifs que
régi la conservation de la biodiversité sur la Communauté
Locale vivant dans la RFO. Dans le point 3.3.1. de cette étude, 69% de
nos enquêtés perçoivent que la RFO constitue une
barrière aux fonciers et cette barrière impact
considérablement leurs activités économiques.
Au-delà de ça, au point 3.3.4. toujours de ce travail, nous
voyons que seulement 0% des enquêtés ne sont pas butés
à une quelconque contrainte, mais par contre 100% des
enquêtés ont chacun une contrainte socioéconomique. Et
toutes ces contraintes engendrent en retour des impacts socioéconomiques
négatifs (faible revenu, insécurité alimentaire, faible
taux d'accès à l'éducation) sur la Communauté
Locale comme nous pouvons le voir dans le schéma ci-après :
Contrôle de la déforestation
|
- Faible revenu ;
- Insécurité alimentaire ;
- Faible taux d'accès à
l'éducation
- Interdiction des cultures pérennes (plantation de
palmier, café, cacao, etc.) ;
- Réduction de la surface de champs (cultures
maraichères et vivrières)
- Interdiction de l'exploitation minière ;
- Interdiction de la carbonisation ; - Interdiction de
l'exploitation de bois d'oeuvre ;
- Chasse limitée à l'autoconsommation
|
Contrôle de
l'exploitation des
FIGURE 12. Impacts socioéconomiques
négatifs de la conservation de ressources naturelles dans la RFO
19
4.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA CONSERVATION DES
RESSOURCES NATURELLES DANS LA RFO
Pour ce qui est des impacts positifs de la conservation des
ressources naturelles dans notre milieu d'étude, nous observons au point
3.2.1. figure 6A que 16% des enquêtés reconnaissent la faible
intervention de la RFO dans leur milieu dans la lutte contre la pauvreté
avec un faible taux de 20% d'emploi. Pour ce qui est des infrastructures, la
figure 7B nous fournit des informations selon lesquelles une majeure partie
d'infrastructures créées sont des écoles, des centres de
santé, dépôts agricoles et salles d'alphabétisation
pour les femmes. Toutes ces infrastructures construites génèrent
des impacts positifs sur la Communauté Locale, impacts parmi lesquels :
l'instruction, la prise des soins médicaux moderne, la conservation des
produits agricole. Le schéma ci-après nous en dit plus :
20
Emploi
École
Dépôt
agricole
Pauvreté
Instruit
Réalisée
Offre
Offre
publiques (sanitaire,
économique et
Infrastructures
Dispensaire (centre de santé)
Education
(Instruction)
Accès aux soins
médicaux moderne
Construit
Valorise
Disponibilise
FIGURE 13. Impacts socioéconomiques
positifs de la RFO sur la Communauté Locale
Bénéficiaire
COMMUNAUTE LOCALE
21
L'explication brève de cette figure 13 est que la RFO
construit des infrastructures, qui à leur tour offrent des services ou
profils monétaires et non monétaires à la
Communauté Locale.
4.3. PERSPECTIVE D'AVENIR POUR LA CONSERVATION
Malgré les différentes contraintes que subit la
population, 69% des enquêtés expriment le désir de voir le
maintien de la conservation dans le milieu d'étude contre 31% qui
voudrait voir les activités de conservation arrêter dans ce
milieu. Toutes ces personnes qui expriment le désir de voir le maintien
de la conservation le font moyennant un nombre des conditions parmi lesquelles
:
y' La Réserve doit, à chaque recrutement des
écogardes, penser à recruter les jeunes gens de leur milieu, car
il semblerait qu'une grande partie des écogardes engagé à
la RFO viennent d'ailleurs;
y' Elargir la superficie de champs agricole ; et assurer la
sécurité des cultures de paysans face aux animaux qui le
dévaste.
y' Réduire les distances qui séparent une
école à l'autre, un centre de santé à l'autre ; car
les écoles et centres de santé sont distants en terme de dizaine,
voir vingtaine de kilomètre.
22
CONCLUSION
En conclusion, il faut noter que cette étude a
porté sur les impacts socioéconomiques de la conservation et
gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Faune à
Okapis de 2000 à 2012 auprès de la Communauté Locale
vivant dans la Réserve. La Réserve étant de la
catégorie IV selon la classification de l'UICN, constitue un champ
propice pour y être mené une étude sur les impacts
possibles que génère la Reserve sur la Communauté
Locale.
Cette étude vise généralement à
évaluer l(es)'impact(s) socioéconomique(s), sur cette
Communauté, de la conservation des ressources naturelles au sein de
cette Aire Protégée. De façon spécifique, elle
cherché à déterminer les changements sociaux potentiels
provoqués par la conservation des ressources naturelles au sein de la
RFO ; déterminer les conflits potentiels avec les activités
économiques des communautés concernées.
Cette étude a porté sur un échantillon de
70 personnes et circonscrite aux 10 localités. La collecte des
données a fait recours aux techniques documentaires, au focus group,
à l'observation libre, aux enquêtes des ménages et aux
entretiens individuels. Les analyses et le traitement des données ont
été possible grâce au tableur Excel et au logiciel R 3.6.2
(R Core Team 2019). A l'issue de cette étude, il est important de
retenir que, la RFO joue un faible rôle dans la réduction de la
pauvreté auprès de la communauté locale vivant dans cette
Réserve.
Pour ce qui est des impacts, la RFO génère des
impacts négatifs (Faible revenu, insécurité alimentaire,
faible taux d'accès à l'éducation) et impact positifs
(construction des infrastructures socioéconomiques, procuration
d'emploi, disponibilité des soins médicaux modernes,
réduction de l'analphabétisation) sur la communauté
locale.
Il s'avère nécessaire, Au terme de cette
étude, d'avouer que ce travail ne prétend pas avoir cerné
tous les contours des impacts de la Reserve sur la Communauté Locale.
C'est ainsi, qu'elle ouvre une brèche aux chercheurs ultérieurs
qui veulent aussi exploiter ce champ qui est encore très loin
d'être emblavé.
Ainsi, il importe de suggérer aux prochains chercheurs
de compléter cette présente étude en
réfléchissant sur les aspects suivant :
- Sensibilisation de la population à l'accès aux
ressources naturelles dans la Réserve de Faune à Okapis ;
- L'apport de la RFO au vécu quotidien de la
communauté locale.
23
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26
ANNEXE
27
En pleine enquête
Infrastructures socioéconomiques
Moments inoubliable du terrain
Photo souvenir avec les pygmées dans un de
leur camps
Sur un camion de marque FUSO pour atteindre un
village à enquêter à 15km de notre point de
départ
28
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