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Impacts socioéconomique de la conservation et gestion des ressources naturelles dans la réserve de faunes à  okapis auprès de la communauté locale, Ituri/Mambasa


par Fidèle Manatshitu
IFA/Yangambi - ingénieur en Eaux et Forêts 2020
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

" Dans un monde entièrement fait pour l'homme, il se pourrait bien qu'il n'y ait pas non plus place pour l'homme."

Romain Gary

DEDICACE

À Nos parents,
Albert Aimé KABWE et Godeliève KABWE ;
Jérôme LOHAKA et Caroline LOHAKA ;
Acceptez nos remerciements qui s'adressent tout droit à vous, pour votre amour, votre
sympathie, vos conseils, votre soutien moral, financier et matériel malgré vos multiples
charges, qui nous ont permis de parfaire ce travail.

II

REMERCIEMENTS

Avant toute chose, nous remercions Dieu, le Seigneur Tout Puissant, pour nous avoir accordé le souffle de vie, l'intelligence, le raisonnement, la sagesse et la bonne santé pour la réalisation du présent travail. N'eût été sa grâce imméritée, ce travail ne serait pas réalisé. Nous remercions profondément le Professeur Jean Pierre Pitchou MENIKO TO HULU et l'assistant Chalay AZENGE BOKOY, respectivement Directeur et Encadreur de ce travail. Leurs précieux conseils et leurs remarques nous ont permis d'aller de l'avant.

Nous remercions sincèrement les autorités académiques de l'Institut Facultaire des Sciences Agronomiques, IFA Ybi en sigle, en général, ainsi que celles de l'option des Eaux et Forêts en particulier qui, ensemble, nous ont permis d'acquérir des connaissances scientifiques qui nous sont et serons à perpétuité d'une importance inestimable.

Nos remerciements s'adressent aussi aux Conservateurs, Thomas MULLER, chef de cite, Dieudonné BOJI, chef de cite adjoint, Jacob MADIDI, chargé de recherche et formation, Idriss AYAYA, chef de département de CoCo, Moïse ENDUYI, chef de volet moyens de subsistance et Ecogardes de la Réserve de Faune à Okapis pour nous avoir permis et accompagné dans la récolte des données de cette étude.

Nous ne pouvons oublier d'adresser nos faibles mots de remerciement à notre chère et tendre fiancée, Divine MUANGU KAVIRA, à nos cher(e)s frères et soeurs, Jean KABAMBA, Madeleine LULUA, Albertine KABWE, Shekinah WALO, Bénie DJOKE, Merdie ANYEKE, Daniela OKITO et Winner LOHAKA pour leur soutient inestimable depuis que ce travail n'était qu'un rêve sans forme jusqu'à sa matérialisation.

Sur le terrain aussi, des formidables rencontres nous ont permis d'avancer et il est difficile, au terme de cet exercice, d'en dresser la liste exhaustive. Que notre Pasteur de l'église la Borne Cité paradis, nos frères et soeurs en Christ (de l'église et du GBU), nos ami(e)s, nos connaissances, nos camarades de lutte, puissent trouver ici l'expression des sentiments distingués pour nous avoir aidés à travers leurs sages conseils et contributions multiples.

Il n'est pas facile, Après un long moment consacré à ce travail, de se rappeler de toutes les personnes qui, de près ou de loin, nous ont aidé à mener à bien cette recherche. Qu'elles daignent trouver, dans ce remerciement collectif, une marque de notre profonde gratitude. Cette formule collective ne diminue en rien la considération que nous avons pour chacune d'elles. A vous tous, merci de tout coeur.

Fidèle MANATSHITU KABWE

III

RESUME

Le présent travail est le résultat d'une étude sur les impacts socioéconomiques de la conservation et gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Faune à Okapis de 2000 à 2012 auprès de la Communauté Locale vivant dans la Réserve. Il avait pour but de déterminer les changements sociaux provoqués par la conservation et gestion des ressources naturelles au sein de la RFO et déterminer les conflits potentiels avec les activités économiques des Communautés concernées.

La méthode d'échantillonnage non probabiliste avec la technique d'échantillonnage occasionnel et un questionnaire avec intervieweur ont été utilisé pour la collecte des données.

Les deux méthodes choisies ont permis d'enquêter globalement un total de 70 personnes regroupées dans dix (10) villages se trouvant dans la RFO situé tous sur la RN4.

A l'issue de cette étude, il est important de retenir que, la RFO joue un faible rôle dans la réduction de la pauvreté auprès de la Communauté Locale vivant dans cette Réserve.

Pour ce qui est des impacts, la RFO génère des impacts négatifs (Faible revenu, insécurité alimentaire, faible taux d'accès à l'éducation) et impact positifs (construction des infrastructures socioéconomiques, procuration d'emploi, disponibilité des soins médicaux modernes, réduction de l'analphabétisation) sur la Communauté Locale.

L'exploitation minière, la culture de café et cacao, la production d'huile de palme et l'agriculture sur des petites étendues sont les activités économiques de la Communauté qui entrent en conflit avec la conservation.

Les mots clés : Développement durable, droits d'usage, sécurité alimentaire, économique, impact

iv

SUMMARY

The present work is the result of a study on the social economic impacts of conservation and management of natural resources in the wildlife Reserve of Okapi From the year 2000 to 2012 in the Local Community living in the Reserve. The objective of this work is to determine the social changes that have been induced by the conservation and management of natural resources within RFO and to determine potential conflicts in regards of some communities economical activities.

The Non-probabilistic sampling method with occasional sampling technics and a questionnaire with an interviewer were used for data collection.

Those two chosen methods allowed to investigate globally 70 people divided into ten (10) villages within the RFO all located on the RN4.

At the end of this study, it is important to know that the RFO plays a minimum role in reducing poverty in the local community living in the reserve.

On the impacts aspect, the RFO has both negative lmpacts (small revenue, food insecurity, low rate of education access) and positive impacts (construction of social economic infrastructures, job opportunities, availability of modern medical cares, lowering illiteracy) on the local community.

Minerals exploitation, coffee culture and cocoa cultivation, production of palm oil and the agriculture on small spaces are the economical activities of the community that nourish conflicts with the conservation.

Key words : Sustainable development, right of use, food security, economics, impact

V

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

FIGURE 1. Carte de la RFO

FIGURE 2. Inselberg

FIGURE 3. Sexe et âge des enquêtés

FIGURE 4. Taille moyenne de ménage dans les villages sous étude

FIGURE 5. Niveau d'études et activités principales des enquêtés

FIGURE 6. Perceptions des avantages positifs de la RFO par les enquêtés

FIGURE 7. Perception du rôle de la RFO dans la création d'infrastructure dans le milieu

FIGURE 8. Perceptions de l'impact négatif de la RFO sur l'accès aux fonciers

FIGURE 9. Contraintes socioéconomiques dans le milieu d'étude

FIGURE 10. Perspectives d'avenir sur la conservation dans le milieu

FIGURE 11. Justification des perspectives de la conservation dans le milieu

FIGURE 12. Impacts socioéconomiques négatifs de la conservation de ressources naturelles

dans la RFO

FIGURE 13. Impacts socioéconomiques positifs de la RFO sur la Communauté Locale

vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

A.P. Aire Protégée

CDB Convention sur la diversité biologique

CEFRECOF Centre de Formation et de Recherche en Conservation Forestière

CMP Congrès Mondial des Parcs

CoCo Conservation Communautaire.

COP Conférence des parties

GCO Groupes de Capture des Okapis

GPS Global Positioning System

ICCN Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.

INECN Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature

IZCN Institut Zaïrois pour la Conservation de la Nature

OFAC Observatoire des Forêts d'Afrique Centrale

P.A Peuple Autochtone

RCA République Centrafricaine

RDC République Démocratique du Congo

RFO Réserve de Faune à Okapi

RN4 Route Nationale 4

SEO Station de capture et d'Elevage des Okapis

UICN Union International pour la Conservation de la Nature

USAID United States Agency for International Development

WCS Wildlife Conservation Society

vii

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

RESUME iv

SUMMARY v

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii

TABLE DES MATIERES viii

INTRODUCTION 1

0.1. PROBLEMATIQUE 1

0.2. OBJECTIFS 3

0.2.1. OBJECTIF GENERAL 3

0.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 3

0.3. INTERET DE L'ETUDE 3

0.4. DIFFICULTES RENCONTREES 4

0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL 4

0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 4

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES DES QUELQUES CONCEPTS 5

1.1. AIRE PROTEGEE 5

1.2. AIRE PROTEGEE TRANSFRONTALIERE 5

1.3. UTILISATION DURABLE 5

1.4. POPULATIONS RIVERAINES 5

1.5. COMMUNAUTE LOCALE 5

1.6. BIODIVERSITE OU DIVERSITE BIOLOGIQUE 6

1.7. DEVELOPPEMENT DURABLE 6

CHAPITRE DEUXIÈME : MILIEU, MATERIELS ET METHODOLOGIE 7

2.1. MILIEU 7

2.1.1. SITUATION ADMINISTRATIVE 7

2.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE 7

2.1.3. BREF HISTORIQUE 8

2.1.4. ASPECTS ECOLOGIQUES 9

2.1.5. ASPECTS SOCIOECONOMIQUES 10

2.2. MATERIELS 10

viii

2.3. MÉTHODOLOGIE 11

2.3.1. COLLECTE DES DONNEES 11

2.3.2. CRITERES DE CHOIX DES ENQUETES 11

2.3.3. HEURE DES ENQUETES 11

2.3.4. TRAITEMENT DES DONNEES 12

CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS 13

3.1. PROFIL DES ENQUETES 13

3.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA RFO 14

3.2.1. REDUCTION DE LA PAUVRETE ET CREATION D'EMPLOIE 14

3.2.2. CREATION D'INFRASTRUCTURE 15

3.3. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA RFO 16

3.3.1. RFO ET LE FONCIER 16

3.3.2. CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES 16

3.4. PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU 17

3.5. JUSTIFICATION DES PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU 18

CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION 19

4.1. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA CONSERVATION DES RESSOURCES

NATURELLES DANS LA RFO 19

4.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA CONSERVATION DES RESSOURCES

NATURELLES DANS LA RFO 20

4.3. PERSPECTIVE D'AVENIR POUR LA CONSERVATION 22

CONCLUSION 23

ANNEXE 27

ix

INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Les Aires Protégées constituent, depuis de nombreuses décennies, l'approche prédominante en matière de conservation de la biodiversité (Saout et al. 2013). Malgré qu'elles diffèrent les unes des autres par la forme, la taille, la faune et le type d'habitat, en Afrique elles ont toutes l'objectif principal de maintenir la biodiversité (Coad et al. 2008).

La conservation dans les Aires Protégées est une approche qui s'inspire du concept de « préservation de la vie sauvage » né aux Etats-Unis à la fin du 19ième siècle. Ce concept a été à la base du mouvement de création de Parcs Nationaux dans le but de préserver de l'exploitation humaine des sites d'importance paysagère, culturelle, floristique et faunique avérée. (Brockington et al. 2008).

Le modèle nord-américain de conservation s'est rapidement propagé dans le monde, entrainant avec elle la dichotomie « peuple-parc » qui a eu des effets dévastateurs sur les Populations Locales dont la relation à la nature diffère de celle des premiers « idéologues » de Parcs Nationaux nord-américains (Brockington et al. 2008).

Mais cette dichotomie n'a pas pu arrêter l'explosion des Aires Protégées. De plus en plus d'efforts sont faits par les gouvernements à travers le monde pour la conservation de la biodiversité dans ces espaces. Durant les trois dernières décennies, on a observé une augmentation de 500 % de la surface des Aires Protégées à l'échelle mondiale (Wittemyer et al. 2008). Durant la décennie 1990-2000 uniquement, le nombre d'Aires Protégées reconnues par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a été multiplié par 4 (Robbins et al. 2006).

Le continent Africain n'est pas resté en marge de ce mouvement. L'intérêt grandissant accordé à la protection de l'environnement en général et aux écosystèmes en particulier a amené plusieurs Etats africains à créer des Aires Protégées sur leur territoire (UICN, 1994). C'est le cas de la République Démocratique du Congo (RDC). Le pays a créé son premier parc, le Parc National de Virunga, en 1925 et se propose d'étendre son réseau d'Aires Protégées à 15% du territoire national.

1

Du nom de son espèce emblématique, l'Okapi (Okapia johnstoni), la Réserve de Faune à Okapis (RFO) est l'une de ces Aires Protégées créées dans l'objectif de conserver cette espèce emblématique et son habitat. Aujourd'hui, la protection au sein de cette aire s'étend sur plusieurs autres ressources animales que végétales.

Les forêts denses tropicales humides du bassin du Congo couvrent 1,6 million de km2 et constituent le second poumon vert de la planète après l'Amazonie. Elles chevauchent principalement six pays d'Afrique centrale : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République Centrafricaine (RCA) et la RDC (Eba'a Atyi et al. 2008). Dans le cas de cette dernière, son immense massif forestier abrite plus de 50 millions d'hommes et femmes qui dépendent de près ou de loin de la faune sauvage pour leur survie (Van Vliet et al. 2018).

Pour de nombreuses familles vivant dans ces forêts, la vente de gibier est la principale source de revenu et permet l'accès à des services et des produits de première nécessité (Abernethy et al. 2016). L'exploitation de la faune sauvage est non seulement utile pour la sécurité alimentaire de ces populations, mais également pour leur développement économique.

Malgré cette importance cruciale de la faune sauvage pour les ménages ruraux, les pressions de plus en plus accrues sur ces ressources obligent la création d'Aires Protégées pour la protection d'espèces et leurs habitats (Mbayngone & Thiombiano, 2011). Mais puisque les Aires Protégées représentent un immense réservoir de ressources biologiques dont dépendent fortement les Populations Riveraines, leur création entre souvent en conflit avec des intérêts sociaux ou économiques des populations qui y vivent (Nepal, 2002).

En effet, la création de ces zones de protection a souvent conduit à l'expropriation des populations préétablies. Cette situation a provoqué beaucoup d'incompréhension, de révolte et de comportements prédateurs liés à un très fort sentiment de confiscation de la ressource (Yelkouni, 2004). Les Communautés Locales établies dans les villages riverains de ces Aires Protégées n'ont presque pas les alternatives à l'agriculture et l'exploitation des ressources naturelles comme moyen de substance (Yelkouni, 2004).

Il se pose donc une question fondamentale (Mbayngone & Thiombiano, 2011) : « pourquoi les populations respecteraient-elles les limites d'une zone protégée qui leur supprime l'accès aux ressources ? » Il ressort de cette réflexion que les populations ne soutiendraient les mesures de conservation que si elles n'ont pas d'impacts socioéconomiques négatifs sur leur

2

vie quotidienne. Comme le soulignent Milligan et al. (2009), la conservation ne peut plus être dissociée de la lutte contre la pauvreté et du développement rural, et elle doit donc s'insérer dans les politiques nationales environnementales et de développement.

C'est dans cette optique que la présente étude vise à déterminer les impacts socioéconomiques de la conservation et gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Faune à Okapis auprès de la Communauté Locale vivant dans la Réserve. Elle se propose de répondre aux questions suivantes :

? Quels sont les changements sociaux provoqués par la conservation des ressources naturelles dans la RFO ?

? Cette conservation entre-t-elle en conflit avec les activités économiques des communautés concernées ?

? Les droits d'usages reconnus aux populations locales permettent-ils d'assurer leur sécurité alimentaire et leur développement économique ?

0.2. OBJECTIFS

0.2.1. OBJECTIF GENERAL

Comme dans toutes les Aires Protégées, la RFO abrite une importante population humaine. Ainsi, l'objectif principal poursuivit dans cette étude est d'évaluer l'impact socioéconomique, sur cette population, de la conservation des ressources naturelles au sein de cette Aire Protégée.

0.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

Pour atteindre l'objectif général ci-haut énoncé, l'étude cherchera à déterminer :

? Les changements sociaux potentiels provoqués par la conservation des ressources naturelles au sein de la RFO ;

? Les conflits potentiels avec les activités économiques des communautés concernées.

0.3. INTERET DE L'ETUDE

Cette étude s'inscrit dans la logique des efforts fournis pour la mise en place du développement durable. Pour un développement écologique durable, économique viable et socialement équitable, l'étude des impacts socioéconomiques de la conservation constitue un

3

bon thermomètre. Ainsi, cette étude permettra de déterminer la compatibilité de la conservation des ressources naturelles au sein de la RFO avec les objectifs de développement durable.

0.4. DIFFICULTES RENCONTREES

Comme dans tout travail de recherche, le présent est le fruit d'énormes sacrifices, car nous avons été buté à certaines contraintes, telles que ;

· Etat impraticable de la route (RN4) ;

· L'insuffisance des moyens financiers ;

· La carence d'outils (Documentations ou ouvrages) relatifs à notre problématique ;

· Difficulté de la langue locale du milieu d'étude;

· Éloignement des villages des enquêtés ;

· État sanitaire personnel.

0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Il y a lieu de noter pour le présent travail, hormis l'introduction et la conclusion, nous l'avons subdivisé en quatre chapitres :

Le premier porte sur les généralités des quelques concepts ; Le deuxième portera sur milieu, matériels et méthodologie ; La présentation des résultats fera l'objet du troisième et Le quatrième exposera la discussion.

0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Cette étude s'est réalisée sur une durée de 11 mois, allant du mois de Janvier au mois de novembre 2020. Durant ce temps, les enquêtes ont été menées dans les villages se trouvant dans la Réserve à l'issue desquelles le dépouillement des données, leurs traitements, leurs présentations et interprétations ont été effectives en attendant la soutenance solennelle du présent.

4

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES DES QUELQUES CONCEPTS

Dans ce chapitre nous définissons quelques concepts auxquels nous ferons, de manière régulière, recours durant la rédaction du présent travail.

1.1. AIRE PROTEGEE

L'UICN définit une Aire Protégée comme étant un espace géographique clairement défini, reconnu, dédié et géré, par des moyens légaux ou autres, afin de favoriser la conservation à long terme de la nature et des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui y sont liés. (UICN, 2019).

1.2. AIRE PROTEGEE TRANSFRONTALIERE

Une Aire Protégée transfrontalière, c'est avant tout une Aire Protégée. Donc un territoire dédié à la conservation de la nature. Sa particularité, c'est qu'elle s'étend au-delà d'une frontière nationale et qu'il n'y a donc plus de séparation entre les pays concernés. Par conséquent, les mouvements des personnes et des animaux y sont normalement libres. On passe d'une gestion de chaque aire de façon cloisonnée à une gestion partagée d'un espace mis en commun. (UICN, 2012).

1.3. UTILISATION DURABLE

Le professeur Mircea Dutu dans son article : « le protocole sur la biodiversité des Carpates » défini l'utilisation durable comme étant le fait d'utiliser des composantes de la diversité biologique d'une manière et dans un rythme qui ne conduisent pas, à long terme, au déclin de la diversité biologique, en maintenant ainsi le potentiel de ce concept à faire face aux exigences et aux aspirations des générations futures. (Mircea Dutu, 2011).

1.4. POPULATIONS RIVERAINES

La population riveraine est conçue comme l'ensemble de la population villageoise qui occupe une bonne partie de l'aire protégée et laquelle développe et exerce ses activités aussi bien dans le domaine que dans la réserve naturelle pour des besoins alimentaires.

1.5. COMMUNAUTE LOCALE

La communauté locale est une population traditionnellement organisée sur base de la coutume et unie par des liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement à un terroir déterminé (Patrick, 2015). La notion même de « communauté locale », très largement utilisée dans la rhétorique de la

5

conservation intégrée, pose clairement problème. Les communautés d'Afrique centrale sont extrêmement hétérogènes et regroupent des acteurs variés et hétéroclites aux intérêts souvent divergents. Il n'en demeure pas moins que la communauté locale est un terme générique des textes de lois internationales et nationales qui désigne tous les acteurs locaux, à la fois bénéficiaires et parties prenantes aux projets (Alimasi, 2014).

1.6. BIODIVERSITE OU DIVERSITE BIOLOGIQUE

Variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre celles-ci ainsi que celle des écosystèmes.

1.7. DEVELOPPEMENT DURABLE

La notion de développement « soutenable » ou « durable », telle qu'elle s'est ensuite imposée avec le sens proposé par le rapport Brundtland (1987, p43), « le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». (Ghislaine D., 2011). Le développement doit donc être durable, viable et vivable. « Durable » signifie alors que le développement doit être à la fois équitable (économiquement possible et socialement acceptable), viable (économiquement possible et préservant la nature, les espèces et les ressources naturelles et énergétiques) et vivable (ses effets sur l'environnement ne doivent pas menacer l'humanité).

6

CHAPITRE DEUXIÈME : MILIEU, MATERIELS ET METHODOLOGIE

2.1. MILIEU

2.1.1. SITUATION ADMINISTRATIVE

La RFO est localisée dans l'ex Province Orientale, à cheval sur les ex Districts de l'Ituri (80%) et de Haut Uélé (20%). Elle se chevauche ainsi sur trois Territoires (Mambasa, Watsa et Wamba) ; la majeure partie étant dans le territoire de Mambasa. La RFO contient 10 collectivités (ou chefferies), 32 groupements et 265 localités (ou villages).

2.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Située au coeur de la forêt de l'Ituri et au nord-est de la République démocratique du Congo, la RFO est située à cheval entre la province de l'Ituri et le Haut Uélé et est repartie sur trois territoires administratifs (Mambasa, Wamba et Watsa). Elle s'étend sur une superficie de 13.726 km2. Elle est comprise entre 27° et 30° de longitude Est et 0° et 3° de latitude Nord, sur un intervalle d'altitude de 700 à 1000 m. (Hart 1985, Tshombe 1994). Elle est située entre 5 centres urbains : Nia-Nia, Wamba, Mungbere, Andudu et Mambasa. La route nationale RN4 et les routes d'intérêt local lient la RFO avec quatre grandes agglomérations urbaines: Isiro, Bunia, Beni et Butembo.

Elle a pour limites naturelles : au nord les rivières Nepoko, Mambo, Takona, Agamba ; au sud les rivières Sili-Seti, Ituri, Ebiane, Indibi, Endulu, Lenda ; à est la route allant du pont Epulu jusqu'à la rivière Nepoko; à l'ouest par une ligne droite allant de la confluence Lenda-Ituri à Akamba.

FIGURE 1. Carte de la RFO

7

2.1.3. BREF HISTORIQUE

Tout commence avec l'américain Patrick Putnam qui créa en 1945 le village d'Epulu initialement hôtelier et puis qui s'est lancé dans la capture des certains animaux dont l'okapi, le chimpanzé et certaines espèces de singes.

En 1946 les opérations de capture organisées en « Groupes de Capture des Okapis » (GCO) subsidiées par la Belgique furent entreprises par M. Scholler. En 1952 M. Jean de Medina, un officier de chasse Portugais, venu de Bafwasende où il avait commencé les activités de captures de quelques espèces animales dans la Maiko, créa la station de capture et d'élevage des Okapis (SEO) à Epulu. Il a pu créer un jardin zoologistes de différentes espèces animales comme l'okapi, chimpanzé, buffle de forêt, bongo, crocodiles, petits singes, différentes espèces de céphalophes et autres animaux (lions et éléphant domestiqués venus de Gangala-na-Bodio au parc national de la Garamba).

1964 les infrastructures touristiques de la SEO furent détruites par la rébellion Muleliste. En 1968 Vingt-huit okapis, 14 éléphants et d'autres espèces qu'elle hébergeait furent aussi tués. 1968 la SEO est devenue propriété de l'Institut Zaïrois pour la Conservation de la Nature (IZCN, actuellement ICCN). Le 15 décembre 1996, la RFO est inscrite sur la liste des sites du Patrimoine Mondial. Entre 1996 et 2002 la RFO a été le théâtre des guerres civiles qui ont eu un impact notamment sur le commerce à grande échelle de venaison, le grand braconnage à main armée (notamment pour l'éléphant et les primates) et l'exploitation minière se sont intensifiés et ont attiré un flux migratoire important des populations vers la Réserve. En 1997 la RFO est considérée comme un site du Patrimoine Mondial en péril jusqu'à ce jour.

En 2012 : avec l'avènement « Morgan », la RFO a subi des pertes énormes entre autre :

? 14 Okapis abattus ;

? Station D'EPULU mise en feu ;

? Agents RFO et/ou population tués ;

? Pillages des populations ;

? Kidnapping de jeunes pour transport.

Neuf chefs de site se sont succédé dans la gestion de la RFO dont 11 avant sa création et 8 après sa création. (Balimbaki, 2019).

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2.1.4. ASPECTS ECOLOGIQUES

2.1.4.1. Le climat

Le climat de la RFO est du type de transition entre Af et Am de la classification de Koppen. La variation de la température moyenne est très faible au cours de l'année, 28° C à 33,7° C pour les maxima et 16,4° C à 19,8° C pour les minima. Les températures moyennes oscillent entre 23,7° C au mois de juillet et 25,6 ° C au mois de mars. La moyenne mensuelle est de 24,6° C (Balimbaki, 2019).

2.1.4.2. Topographie, géologie et sols

La RFO est située majoritairement dans la partie orientale des forêts planes de la cuvette centrale au début de la zone de transition vers les forêts montagneuses de l'Est du pays. La majeure partie du relief est plat mais dans la partie Nord de la Réserve il y a une zone de grands effleurements rocheux (inselberg) d'origine granitique.

FIGURE 2. Inselberg (Balimbaki, 2019).

Les sols de la forêt sont dérivés en majeure partie des granites et quartzites altérés du bouclier gondwanien. Les sols vont des oxysols rouges, fins et hautement altérés, à des argiles sableuses jaunes ou brunes. Des dépôts alluvionnaires occupent les rives des cours bassins mal drainés des têtes des nombreuses rivières. Les sols sont généralement très acides avec une mince couche d'humus (6 - 0 cm) et cette acidité est associée à une faible fertilité, surtout un manque d'azote et de phosphore disponibles. Des zones plus fertiles existent, surtout en association avec des oxysols rouges.

9

2.1.4.3. Hydrographie

La RFO est irriguée par un dense réseau hydrographique alimentant le fleuve Congo. Les principales rivières sont: Au Nord : Nepoko, Uara, Afande, Mubilinga, Mambo, Takona. À l'Ouest : Agamba, Atata, Ngayu, Esaye, Enjewe, Angolomu Au centre : Ebobo, Ngayu, Isoro, Magba, Letu, Nduye, Afarama, Edoro, Lubeyi, Epulu, Lelo, Epini, Ebiena, Eboyo, Tito. Au Sud : Ituri, Ebiena, Indibiri, Endelu, Lenda. À l'Est : Sili-Seti.

2.1.4.4. La diversité floristique

Sur le plan floristique, la forêt de l'Ituri est très diverse. Les données CEFRECOF collectées depuis 1994 et les collectes additionnelles ont révélé la présence de 1.196 espèces (122 familles, 572 genres) de plantes dans les forêts denses autours de la station d'Epulu dont: 57 espèces de fougères, 1137 espèces des Angiospermes 2 espèces de Gymnospermes.

2.1.4.5. Faune

La RFO contient les espèces faunistiques ci-après :

Population d'environ 3500 individus d'Okapis

Population d'environ 3000 individus d'éléphants de forêt.

Population d'environ 7500 individus de chimpanzés

Plusieurs espèces à distribution limitée, endémiques ou quasi endémiques de la RDC : la

cuvette aquatique, la genette géante et le cercopithèque. (Balimbaki, 2019).

2.1.5. ASPECTS SOCIOECONOMIQUES

2.1.5.1. Démographie

Un recensement de la population réalisé en 2009 a compté 56.759 habitants, dont 47.120 bantous et 9.639 pygmées, vivant dans et autour de la RFO dans un rayon de 15 km (Recensement RFO 2009).

2.2. MATERIELS

Plusieurs matériels nous ont été utiles dans la rédaction de ce travail, nous citons ici:

? Appareil téléphonique pour la saisie et certaines recherches sur l'internet;

? Ordinateur pour la saisie et traitement des données;

? Un carnet de note pour écrire certaines observations personnelle du terrain,

aussi comme fiches de récolte des données ;

? Un stylo pour noter;

? La moto pour nos déplacements divers sur terrain.

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2.3. MÉTHODOLOGIE

La RFO est située dans le territoire de Mambasa, province de l'Ituri en République Démocratique du Congo. Les enquêtes ont été réalisées dans 10 villages (Mabukusi, Bandisende, Koki, Babama, Babukeli, Eboyo, Epulu, Babesua, Molokayi et Yanonge).

Ces villages sont regroupés dans 5 groupements (Bapongomo, Babombi, Ebiane, Bafwabete, et Babeke) et 3 collectivités (Babombi, Bandaka, Bombo). Le site d'étude est accessible en partant de Kisangani par la route nationale numéro 4 (RN4).

2.3.1. COLLECTE DES DONNEES

Pour ce travail, nous nous sommes servis de la méthode d'échantillonnage non probabiliste avec la technique d'échantillonnage occasionnel. La technique consiste à travailler avec les sujets disponibles et accessibles, capables de fournir les informations nécessaires à la recherche.

Malgré la technique d'échantillonnage occasionnel, nous nous sommes efforcés, dans la mesure du possible, de rencontrer toutes les couches sociales pour nous acquérir de toutes les perceptions. Un questionnaire avec intervieweur a été utilisé pour la collecte des données. Dans certains cas, un focus group par village a été organisé.

Pour avoir une certification des informations fournie par nos enquêtés, nous avons fait appel à la documentation en consultant les différents rapports et publication annuels de la RFO et au-delà de ça, nous avons cherché à confronter les réponses des enquêtés et celle contenue dans les documents avec la réalité du terrain.

2.3.2. CRITERES DE CHOIX DES ENQUETES

En fonction des objectifs susmentionnés, un échantillon de 70 personnes a été constitué. Cet échantillon est composé des hommes et des femmes ayant atteint ou dépassés l'âge de la majorité (18 ans) sans distinction, c'est-à-dire qu'il s'agisse des commerçants, pêcheurs, cultivateurs, chasseurs, orpailleurs, célibataires, mariés, ménagères, enseignants, pasteurs, artiste, agents de l'Etat et ou peuples autochtones. Au-delà de l'âge, la personne faisant sujet de nos enquêtes devrait être résidente dans la Réserve de Faune à Okapis (RFO).

2.3.3. HEURE DES ENQUETES

Compte tenu des principaux activités de nos enquêtés, généralement l'agriculture, et aussi des habitudes de peuple Mbuti (la prise de l'alcool), nous descendions sur terrain à 7h pour déjà débuter les enquêtes histoire d'avoir des informations fiables.

11

2.3.4. TRAITEMENT DES DONNEES

Les données ont été saisies sur un tableur avec le logiciel Microsoft Office Excel 2016 et traitées avec le logiciel R 3.6.2 (R Core Team 2019).

12

CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS

3.1. PROFIL DES ENQUETES

Dans les dix villages enquêtés, l'échantillon d'étude est constitué en majorité des hommes (figure 3 A). L'âge moyen varie également entre les hommes et les femmes. La moyenne d'âge est 43 ans chez les hommes et de 33 ans chez les femmes (figure 3 B).

33

43

B

50

40

30

20

10

Femmes Hommes

Âge moyen (an)

A

19%

81%

0

Femme Homme

FIGURE 3. Sexe (3A) et âge (3B) des enquêtés

Un ménage moyen compte 6 membres. Mais dans les différents villages, la taille moyenne de ménage varie de 3 membres (Mabukusi) à 8 membres (Molokayi et Yanonge). La figure 4 présente la variation de la taille moyenne de ménage dans les différents villages sous étude.

Taille Moyenne de ménage

10

4

2

6

0

8

7

6

7

6

5 5 4

3

8 8

Villages

FIGURE 4. Taille moyenne de ménage dans les villages sous étude

13

Quant au niveau d'étude, presque la moitié d'enquêtés est du niveau secondaire (49 %). Environ 36 % d'entre eux sont du niveau primaire et seul 1% du niveau universitaire. On relève également presqu'un quart d'enquêté qui n'ont pas reçu d'instruction scolaire (figure 5A).

1%

A

3%

4%

14%

3%

4%

12%

49%

36%

74%

N. Scolarisé Primaire

Secondaire Universitaire

B

Agriculture Chasse Commerce Orpaillage Pêche Salarié

FIGURE 5. Niveau d'études et activités principales des enquêtés

En plus de l'agriculture qui est l'activité principale des ménages enquêtés (figue 5B), 12 % d'enquêtés se livrent au petit commerce pour la survie de leur ménage. On note en plus de ces deux activités, la chasse, la pêche et l'orpaillage. Environ 4 % d'enquêtés ont un emploi salarié.

3.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA RFO

3.2.1. REDUCTION DE LA PAUVRETE ET CREATION D'EMPLOIE

La suivante figure présente la perception du rôle de la RFO dans la réduction de la pauvreté et la création d'emploi dans le milieu d'étude.

FIGURE 6. Perceptions des avantages positifs de la RFO par les enquêtés (6A : réduction de la pauvreté et 6B : création de l'emploi).

14

Dans tous les villages enquêtés, seuls 20 % de la population confirme que la RFO contribue à la réduction du chômage dans leur milieu (Figure 6B). Une bonne partie de la population est employé comme écogarde et l'autre travaille de temps en temps comme guide forestier. Ainsi, seuls 16 % d'enquêtés affirment que la RFO joue un rôle faible dans la réduction de la pauvreté contre 84 % qui n'y voient aucun impact positif.

3.2.2. CREATION D'INFRASTRUCTURE

La figure 7 présente l'opinion des enquêtés sur la création d'infrastructures socioéconomiques dans le milieu d'étude.

7A

18%

33%

24%

67%

34%

24%

7B

C. Santé

D. Agricole

Ecole

S. Alphabétisation

NON OUI

FIGURE 7. Perception du rôle de la RFO dans la création d'infrastructure dans le milieu (7A : reconnaissance de la création d'infrastructure et 7B : types d'infrastructures).

De toutes les personnes enquêtées dans les dix villages, seuls 67% de la population confirment que la RFO contribue à la création d'infrastructures dans leur milieu (figure 7A). Une majeure partie d'infrastructures créées sont des écoles suivies des centres de santé et dépôts agricoles (Figure 7B). Environ 18% d'infrastructures sont des salles d'alphabétisation pour les femmes.

15

3.3. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA RFO 3.3.1. RFO ET LE FONCIER

La figure 8 suivante présente la perception des enquêtés sur les droits d'accès aux fonciers et l'impact sur les activités économiques dans le milieu d'étude.

31%

69%

8A

NON OUI

8B

33%

NON OUI

67%

FIGURE 8. Perceptions de l'impact négatif de la RFO sur l'accès aux fonciers (8A : droit
d'accès aux fonciers ; 8B : impact sur les activités économiques).

la RFO constitue une barrière pour l'accès aux fonciers dans le milieu d'étude, telle est l'affirmation de 69% d'enquêtés (figure 8A). Ce non accès occasionne des impacts négatifs sur les activités économiques de 67% d'enquêtés (figure 8B).

3.3.2. CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES

La figure 9 présente l'opinion des enquêtés sur les différentes contraintes socioéconomiques dans le milieu d'étude.

NEHP

6%

PC

0%

NECAO

18%

NEM

18%

APS

13%

PCGA

2%

13%

NEB

12%

MH

NECAFE

18%

FIGURE 9. Contraintes socioéconomiques dans le milieu d'étude. (NEM : non exploitation minière ; NECAO : non exploitation de cacao ; NECAFE : non exploitation de café ; NEB : non exploitation du bois ; MH : manque d'hôpitaux, APS : agriculture sur des petites surfaces ;

16

PC : pas de contraintes ; PCGA : interdiction de chasse des gros gibiers, NEHP : non exploitation d'huile de palme).

En plus de la NECAO, NECAFE, NEM qui sont les contraintes principales des enquêtés, 13 % d'enquêtés se plaignent du MH et de l'APS. Environ 2 % d'enquêtés se plaint du PCGA.

3.4. PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU

La figure 10 suivante présente la perception des enquêtés sur les perspective d'avenir pour la conservation dans le milieu d'étude.

69%

MC

31%

AC

FIGURE 10. Perspectives d'avenir sur la conservation dans le milieu (MC : Maintien de la conservation et AC : Arrêt de la conservation).

Malgré les différentes contraintes que subit la population, 69% des enquêtés expriment le désir de voir la continuité de la conservation dans le milieu.

17

3.5. JUSTIFICATION DES PERSPECTIVES DE LA CONSERVATION DANS LE MILIEU

La suivante figure présente les deux principaux raisons des différentes perceptions des enquêtés sur les perspective d'avenir pour la conservation dans le milieu d'étude.

PGF

69%

PCNBC

31%

FIGURE 11. Justification des perspectives de la conservation dans le milieu (PGF : pour les générations future ; PCNBC : parce que la population ne bénéficie pas de la conservation)

31% des enquêtés pensent que la conservation et la gestion des ressources naturelles dans la RFO doit prendre fin parce que cette conservation ne profite pas de manière équitable à la Communauté Locale. Malgré les différentes contraintes, 69% des enquêtés pensent qu'il faut, pour les générations future, maintenir la conservation.

18

Création
de la RFO

CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION

4.1. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES NEGATIFS DE LA CONSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA RFO

Sur la figure ci-dessous, nous pouvons observer les différents impacts socioéconomiques négatifs que régi la conservation de la biodiversité sur la Communauté Locale vivant dans la RFO. Dans le point 3.3.1. de cette étude, 69% de nos enquêtés perçoivent que la RFO constitue une barrière aux fonciers et cette barrière impact considérablement leurs activités économiques. Au-delà de ça, au point 3.3.4. toujours de ce travail, nous voyons que seulement 0% des enquêtés ne sont pas butés à une quelconque contrainte, mais par contre 100% des enquêtés ont chacun une contrainte socioéconomique. Et toutes ces contraintes engendrent en retour des impacts socioéconomiques négatifs (faible revenu, insécurité alimentaire, faible taux d'accès à l'éducation) sur la Communauté Locale comme nous pouvons le voir dans le schéma ci-après :

Contrôle de la déforestation

- Faible revenu ;

- Insécurité alimentaire ;

- Faible taux d'accès à l'éducation

- Interdiction des cultures pérennes (plantation de palmier, café, cacao, etc.) ;

- Réduction de la surface de champs (cultures maraichères et vivrières)

- Interdiction de l'exploitation minière ;

- Interdiction de la carbonisation ; - Interdiction de l'exploitation de bois d'oeuvre ;

- Chasse limitée à l'autoconsommation

Contrôle de

l'exploitation des

FIGURE 12. Impacts socioéconomiques négatifs de la conservation de ressources naturelles dans la RFO

19

4.2. IMPACTS SOCIOECONOMIQUES POSITIFS DE LA CONSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA RFO

Pour ce qui est des impacts positifs de la conservation des ressources naturelles dans notre milieu d'étude, nous observons au point 3.2.1. figure 6A que 16% des enquêtés reconnaissent la faible intervention de la RFO dans leur milieu dans la lutte contre la pauvreté avec un faible taux de 20% d'emploi. Pour ce qui est des infrastructures, la figure 7B nous fournit des informations selon lesquelles une majeure partie d'infrastructures créées sont des écoles, des centres de santé, dépôts agricoles et salles d'alphabétisation pour les femmes. Toutes ces infrastructures construites génèrent des impacts positifs sur la Communauté Locale, impacts parmi lesquels : l'instruction, la prise des soins médicaux moderne, la conservation des produits agricole. Le schéma ci-après nous en dit plus :

20

Emploi

École

Dépôt

agricole

Pauvreté

Instruit

Réalisée

Offre

Offre

publiques (sanitaire,

économique et

Infrastructures

Dispensaire
(centre de
santé)

Education

(Instruction)

Accès aux soins

médicaux moderne

Construit

Valorise

Disponibilise

FIGURE 13. Impacts socioéconomiques positifs de la RFO sur la Communauté Locale

Bénéficiaire

COMMUNAUTE LOCALE

21

L'explication brève de cette figure 13 est que la RFO construit des infrastructures, qui à leur tour offrent des services ou profils monétaires et non monétaires à la Communauté Locale.

4.3. PERSPECTIVE D'AVENIR POUR LA CONSERVATION

Malgré les différentes contraintes que subit la population, 69% des enquêtés expriment le désir de voir le maintien de la conservation dans le milieu d'étude contre 31% qui voudrait voir les activités de conservation arrêter dans ce milieu. Toutes ces personnes qui expriment le désir de voir le maintien de la conservation le font moyennant un nombre des conditions parmi lesquelles :

y' La Réserve doit, à chaque recrutement des écogardes, penser à recruter les jeunes gens de leur milieu, car il semblerait qu'une grande partie des écogardes engagé à la RFO viennent d'ailleurs;

y' Elargir la superficie de champs agricole ; et assurer la sécurité des cultures de paysans face aux animaux qui le dévaste.

y' Réduire les distances qui séparent une école à l'autre, un centre de santé à l'autre ; car les écoles et centres de santé sont distants en terme de dizaine, voir vingtaine de kilomètre.

22

CONCLUSION

En conclusion, il faut noter que cette étude a porté sur les impacts socioéconomiques de la conservation et gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Faune à Okapis de 2000 à 2012 auprès de la Communauté Locale vivant dans la Réserve. La Réserve étant de la catégorie IV selon la classification de l'UICN, constitue un champ propice pour y être mené une étude sur les impacts possibles que génère la Reserve sur la Communauté Locale.

Cette étude vise généralement à évaluer l(es)'impact(s) socioéconomique(s), sur cette Communauté, de la conservation des ressources naturelles au sein de cette Aire Protégée. De façon spécifique, elle cherché à déterminer les changements sociaux potentiels provoqués par la conservation des ressources naturelles au sein de la RFO ; déterminer les conflits potentiels avec les activités économiques des communautés concernées.

Cette étude a porté sur un échantillon de 70 personnes et circonscrite aux 10 localités. La collecte des données a fait recours aux techniques documentaires, au focus group, à l'observation libre, aux enquêtes des ménages et aux entretiens individuels. Les analyses et le traitement des données ont été possible grâce au tableur Excel et au logiciel R 3.6.2 (R Core Team 2019). A l'issue de cette étude, il est important de retenir que, la RFO joue un faible rôle dans la réduction de la pauvreté auprès de la communauté locale vivant dans cette Réserve.

Pour ce qui est des impacts, la RFO génère des impacts négatifs (Faible revenu, insécurité alimentaire, faible taux d'accès à l'éducation) et impact positifs (construction des infrastructures socioéconomiques, procuration d'emploi, disponibilité des soins médicaux modernes, réduction de l'analphabétisation) sur la communauté locale.

Il s'avère nécessaire, Au terme de cette étude, d'avouer que ce travail ne prétend pas avoir cerné tous les contours des impacts de la Reserve sur la Communauté Locale. C'est ainsi, qu'elle ouvre une brèche aux chercheurs ultérieurs qui veulent aussi exploiter ce champ qui est encore très loin d'être emblavé.

Ainsi, il importe de suggérer aux prochains chercheurs de compléter cette présente étude en réfléchissant sur les aspects suivant :

- Sensibilisation de la population à l'accès aux ressources naturelles dans la Réserve de Faune à Okapis ;

- L'apport de la RFO au vécu quotidien de la communauté locale.

23

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WCS, 2015, volet de diversification des activités économiques alternatives et moyens de subsistance, rapport annuel, 15p.

26

ANNEXE

27

En pleine enquête

Infrastructures socioéconomiques

Moments inoubliable du terrain

Photo souvenir avec les
pygmées dans un de leur
camps

Sur un camion de marque FUSO pour
atteindre un village à enquêter à
15km de notre point de départ

28






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius