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Recherche de staphylocoque et salmonella sur la paume de main chez les vendeurs des aliments sur les voies publiques dans la commune Makiso a Kisangani


par Fiston MOMBENI
Université de Kisangani / Faculté des sciences - Licence 2022
  

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I.2.2. Habitat

Les Staphylocoques sont des germes ubiquistes. En effet, ils peuvent vivre en bactéries saprophytes dans la nature (sol, air, eaux, aliments, literie, autres objets inanimés) ou en bactéries commensales sur la peau et les muqueuses de l'homme et des animaux (mammifères) ou encore en pathogènes, agents d'infections humaines ou animales qui

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peuvent être redoutables. L'homme et les animaux à sang chaud constituent le réservoir naturel des staphylocoques (Rebiahi, 2012 et Delarras, 2007).

Chez l'Homme, les staphylocoques font partie de la flore résidante cutanée qui joue un rôle dans l'équilibre physico-chimique de la peau et constitue une barrière contre l'implantation des bactéries de la flore transitoire (Eveillard, 2007). Les fosses nasales antérieures, les creux axillaires, le pharynx et les zones humides de la peau comme les aisselles et le périnée, constituent un site de portage de staphylocoques (Davido, 2010).

I.2.3. Pouvoir pathogène de Staphylocoque

Le pouvoir pathogène désigne l'ensemble des particularités d'un microorganisme lui permettant de coloniser, de se multiplier et de provoquer une maladie dans un organisme hôte (Rebiahi, 2012).

Staphylococcus aureus est l'espèce majeure, d'origine humaine, animale (volaille, bovin, ovin, etc.), environnementale ou non spécifique. Son pouvoir pathogène est du à ses toxines produites, son pouvoir invasif et sa résistance face aux antibiotiques (Bhatia et al., 2007). Il est l'espèce la plus pathogène du genre Staphylococcus:

? Par virulence: la bactérie fabrique des protéines de surface et élabore des enzymes dont la staphylocoagulase libre et la thermonucléase ou la DNAse recherchées en routine pour son identification.

? Par toxinogenèse: la bactérie produit diverses toxines dont les entérotoxines de différents types (A à F et de G à M) provoquant une intoxication alimentaire ou une toxi-infection alimentaire.

S. aureus est la première cause d'infection bactérienne à travers le monde. Les infections à S. aureus sont très polymorphes, allant d'atteintes cutanées bénignes (impétigo, furoncles, panaris...) à des pathologies mettant en jeu le pronostic vital (septicémies, intoxinations alimentaires, infections nosocomiales et les infections du système nerveux central) en passant par les infections de la sphère ORL (sinusites, otites, ...) et autres (Delarras, 2007).

I.2.4. Toxines et Enzymes

Plus de quarante différentes toxines et enzymes sont produites par S. aureus. Ces toxines et enzymes contribuent à l'habileté de S. aureus à causer des maladies chez l'homme (Martin-Odoom et al., 2012).

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I.2.4.1. Toxines

1. Hémolysines

Quatre types sont à distinguer (Attien et al., 2014) : ? á -hémolysine ou á-toxine staphylococcique

L'á-hémolysine, ou á-toxine staphylococcique est une protéine thermostable, antigénique, qui induit la formation d'anticorps neutralisants. Elle est toxique pour de nombreux types de cellules de mammifères, et est dermonécrotique et neurotoxique. L'á-hémolysine est particulièrement active sur les érythrocytes de lapin. Les effets sur l'hôte sont largement dus à la formation de canaux membranaires, ce qui induit une perturbation au niveau de la perméabilité membranaire, notamment des échanges Na+/ K+, provoquant la lyse de la cellule cible (Chaalal, 2013).

? â-hémolysine

La f3-hémolysine est une sphingomyélinase qui altère les membranes riches en lipides (Davido, 2010). Elle est produite par de nombreuses souches de S. aureus. Le rôle de la f3-hémolysine dans les maladies causées par S. aureus n'est pas encore clairement compris. Elle possède un haut niveau d'expression chez les souches animales, la majorité des isolats humains de S. aureus n'exprime pas de f3-toxine (Chaalal, 2013).

? ã-hémolysine

La ã-hémolysine est antigénique chez l'homme. Elle est formée de deux constituants I (PM: 29kD) et II (PM: 26kD) qui agissent en synergie et dont le cholestérol inhibe leur action. Produit par 30% des souches hospitalières de S. aureus, elle possède un spectre d'activité assez large par son action sur les lymphocytes T, les polynucléaires neutrophiles, les monocytes et les macrophages (Chaalal, 2013).

? ö-hémolysine

La ö-hémolysine encore appelé delta-lysine ou delta-toxine, est un peptide de 26 acides aminés. Thermostable et hydrophobe, elle agit comme un détergent sur les membranes biologiques (Davido, 2010). La majorité des souches de S. aureus (97%) synthétise cette toxine. Elle a une activité hémolytique (Chaalal, 2013).

2.

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Exfoliatine ou épidermolysine

Certaines souches de S. aureus (environ 5%) secrètent une toxine à tropisme cutané: la toxine épidermolytique ou exfoliatine (Chaalal, 2013).

L'épidermolysine ou l'exfoliatine fait partie des protéases à sérine active qui se lient et hydrolysent spécifiquement les résidus aspartate et glutamate.

La cible majeure des épidermolysines est la desmogléine-1, une protéine desmosomale du stratum granulosum de l'épiderme. L'épidermolysine atteint la zone du stratum granulosum, par diffusion à travers les capillaires du derme, induisant une perte d'adhérence cellulaire entre les zones de l'épithélium kératinisé engendrant un décollement intra-épidermique (Davido, 2010).

3. Leucocidines

On distingue plusieurs leucocidines au nombre desquelles on peut citer: la lukE-lukD et la leucocidine de Panthon et Valentine (Ahoyo et al., 2013).

La lukE-LukD est mise en évidence chez plus de 75% des souches de S. aureus et est responsable d'impétigo bulleux. Elle est aussi mise en évidence chez 93,6% des souches de S. aureus associé à une diarrhée post antibiothérapie (Amoussou et al., 2013).

Les leucocidines de Panthon et Valentine (LPV) sont des exotoxines bactériennes où le spectre d'activité lytique de cette toxine est restreint aux monocytes, aux macrophages, aux polynucléaires neutrophiles et aux métamyélocytes. Chacune de ces toxines est un dimère de deux protéines sécrétées sous forme non associées, nommées S et F. Le gène codant la LPV est porté par un bactériophage qui n'est retrouvé que chez 1 à 2% des souches cliniques de S. aureus (Chaalal, 2013). Il a été montré que 90% des souches produisant la LPV sont issues de furoncles, et inversement que 96% des cas de furoncles sont associés à des souches productrices de LPV.

Elle est également associée, à des infections profondes sévères: essentiellement des pneumopathies communautaires nécrosantes et hémorragiques chez de jeunes adultes, mais aussi des ostéomyélites (Davido, 2010, Ahoyo et al., 2013).

4. Entérotoxines

Les entérotoxines appartiennent à la famille des exotoxines pyrogènes staphylococciques et streptococciques. Ce sont des protéines solubles dans l'eau et dans les solutions salines (Le

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Loir et al., 2003). Elles sont de potentiels agents d'intoxication alimentaire staphylococcique suite à la consommation d'aliments contaminés. Elles sont émétisantes avec ou sans diarrhée. Les enterotoxines sont thermostables, résistants aux enzymes protéolytiques et assez stables sur une large gamme de pH. Les propriétés biologiques des entérotoxines peuvent rester inchangées après pasteurisation (Chaalal, 2013).

5. Toxine du choc toxique staphylococcique

La toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1) a été reconnue comme la cause majeure du syndrome de choc toxique staphylococcique. Caractérisée par une fièvre, une hypotension et une desquamation, la TSST-1 est une protéine extracellulaire à unique chaine. Elle appartient à une grande famille d'exotoxine pyrogène produite par plusieurs souches de S. aureus (Chaalal, 2013).

I.2.4.2. Enzymes

1. Coagulase libre

La staphylocoagulase, ou coagulase libre, est une protéine extracellulaire thermostable caractéristique de S. aureus, à l'exception de certaines souches staphylococciques d'origine animale telles que Staphylococcus intermedius, Staphylococcus hyicus, et Staphylococcus delphini qui possèdent également la coagulase. La coagulase forme avec la prothrombine (coagulase-reacting factor : CRF) du plasma, un complexe appelé Staphylothrombine ce qui entraine l'activation de la thrombine. La thrombine ainsi activée converti le fibrinogène en fibrine. C'est un facteur primordial dans le pouvoir pathogène en coagulant le plasma autour des coques et les protégeant de la phagocytose (Rebiahi, 2012). La capacité de S. aureus à provoquer l'infection serait liée à la présence de cette enzyme (Chaalal, 2013).

2. Coagulase liée

La coagulase liée est aussi retrouvée chez S. aureus. Elle agit directement sur le fibrinogène, c'est la mise en évidence par le test de Clumping Factor. Ce facteur d'affinité (AF) peut être mis en évidence par une protéine de paroi de S. aureus capable de se lier au fibrinogène. Celui-ci est fixé sur des hématies de mouton ou sur des particules de latex (diagnostics Pasteur, Wellcome, Roche). Une agglutination, apparaissant en quelques secondes, traduit la présence de coagulase liée. Cette réaction est très spécifique (Mounier et al., 1987).

3.

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Fibrinolysine ou staphylokinase

La fibrinolysine est une protéine exprimée par de nombreuses souches de S. aureus. C'est une enzyme qui transforme le plasminogène en plasmine, elle agit sur le plasma humain de chien, de cobaye et de lapin. Cette substance antigénique et thermolabile est caractéristique des souches pathogènes humaines, et est sécrétée par les germes ayant colonisés le caillot, elle contribue à sa dislocation et peut jouer un rôle dans la formation de microemboles suppurés responsables de métastases septiques (Chaalal, 2013).

4. Catalase

C'est une enzyme qui convertit le péroxyde d'hydrogène accumulé dans la cellule, résultant du métabolisme ou lors de la phagocytose en molécules d'eau et d'oxygène, ce qui empêche la formation de radicaux oxygénés toxiques pour la bactérie (Chaalal, 2013).

5. Protéase

Elle hydrolyse certaines protéines, telle que la staphylokinase et contribue à la destruction du caillot et à la formation de microemboles bactériens, responsables de métastases septiques (Chaalal, 2013).

6. Hyaluronidase

C'est une enzyme thermolabile qui hydrolyse l'acide hyaluronique substance fondamentale de la matrice du tissu conjonctif ce qui permet la diffusion tissulaire de S. aureus. Cette enzyme est produite uniquement dans la phase exponentielle de croissance (Rebiahi, 2012).

7. Désoxyribonucléase ou DNAse

C'est une enzyme thermostable responsable de l'hydrolyse de l'ADN de la cellule hôte. La désoxyribonucléase thermostable (thermonucléase) est produite par toutes les souches de S. aureus, ainsi que par environ 5% de souches de staphylocoques à coagulase négative, alors que celle des autres espèces bactériennes est thermolabile. Ces nucléases interviennent dans la formation des lésions (Rebiahi, 2012).

8. Lipases

Une des façons dans laquelle les cellules hôtes répondent à une infection est la production des acides gras et des lipides. Alors que S. aureus est capable de produire des lipases qui sont capables de métaboliser les graisses cutanées et jouent un rôle dans la dissémination de

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l'infection (Hanane, 2009), les lipases détruisent ces acides gras avant que les lipides ne causent des dommages au niveau de la membrane bactérienne (Chaalal, 2013).

9. Phosphatases

Les phosphatases alcalines et acides sont localisées sur la membrane cytoplasmique ou l'acide teichoiques. Leur rôle physiologique n'est pas connu. Seule la phosphatase acide est partiellement libérée dans le milieu (Avril et al., 1992).

10. Bêta-lactamases

La Bêta-lactamase est à la base de la résistance de S. aureus aux antibiotiques appartenant à la famille des Beta-lactames. L'enzyme hydrolyse l'anneau â-lactame et inactive la molécule de pénicilline (El Haddad, 2010).

I.2.5. Caractères morphologiques de S. aureus

A l'examen microscopique, S. aureus se présente sous l'aspect de cocci sphériques de 1 à 1,5um de diamètre. A la coloration de Gram il est Gram +, immobile et non sporulé. La grande majorité des souches sont capsulées in vivo mais perdent progressivement leur capsule en culture, d'autres forment des colonies mucoïde et sont entourées d'une pseudocapsule (Chaalal, 2013).

De l'étalement fait à partir de culture sur milieux solides, ils se disposent après coloration de Gram, en amas irréguliers polyédriques évoquant l'aspect caractéristique de grappe de raisin. Alors que d'un milieu liquide, ils sont souvent isolés en diplocoques en tétrades ou en de courtes chainettes. Examinés sur lames, après avoir été isolé d'une gélose, l'aspect en mosaïque est habituel (Le Loire et al., 2003).

I.2.6. Caractères culturaux de S. aureus

Le Staphylococcus aureus est un germe peu exigeant sur le plan nutritif et tolère de grandes variations. Il se cultive facilement sur milieu usuel simple en aérobie comme anaérobiose à des températures de 7°C à 48,5°C avec un optimal de 30°C à 37°C et un pH de 4,2 à 9,3 avec un optimal de 7 à 7,5 (Le Loire et al., 2003; Bhatia et al.,2007). Il est capable de se multiplier dans des milieux contenant 15% de NaCl (bactérie halophile). Ces caractéristiques confèrent à S. aureus la capacité de coloniser une grande variété d'aliments (Bhatia et al., 2007). En bouillon ordinaire, la culture est rapide et donne en quelques heures un trouble sur toute la hauteur du tube (trouble homogène) puis un dépôt est observé. C'est donc une bactérie

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aérobie-anaérobie facultative, capable de se multiplier à la surface de la peau, en aérobiose et dans les tissus mal oxygénés, plaie profonde par exemple. Il n'y a pas de production de pigment en milieu liquide (Chaalal, 2013).

Sur milieu solide, les colonies sont observées après 24h d'incubation. Sur gélose ordinaire, elles sont larges (2-4mm de diamètre), circulaires, légèrement bombées, lisses et luisantes.

La pigmentation des colonies peut varier du blanc au jaune ou jaune orangé. Sur gélose au sang, les souches typiques de S. aureus peuvent produire des colonies de grand diamètre que celles produites sur gélose nutritive et de couleur jaune dorée, entourées d'une hémolyse â. Le S. aureus peut être également cultivé en milieu sélectif tel que: le milieu Chapman, milieu gélosé hypersalé (7,5% de NaCl) qui contient du mannitol, il permet une culture abondante de S. aureus après une incubation de 24 à 48 heures. Les colonies sont alors entourées d'un halot jaune puisqu'elles fermentent le mannitol. La pousse sur ce milieu ne constitue qu'une indication puisque d'autres germes tels que les entérocoques ou les Proteus peuvent être cultivées dessus (Chaalal, 2013).

I.2.7. Caractères biochimiques de S. aureus

Toutes les souches de S. aureus ont un métabolisme aérobie prédominant et un métabolisme anaérobie facultatif. Elles produisent une catalase, une nucléase thermostable, une coagulase mais pas d'oxydase. Il fermente habituellement le mannitol utilisé dans le milieu Chapman. Cette fermentation se traduit par le virage au jaune du milieu de culture (Chaalal, 2013).

I.3. GENERALITES SUR SALMONELLA I.3.1. Définition de Salmonella

Les Salmonella sont des bactéries appartenant à la famille des Enterobacteriaceae. Elles peuvent infecter l'homme, des mammifères comme les rongeurs, des oiseaux tels que les volailles et des animaux à sang froid comme les reptiles (Pierre et al., 2003). Elles correspondent à des bactéries pathogènes responsables de la toxi-infection alimentaire collective (TIAC) et de la fièvre typhoïde et paratyphoïde dans le monde entier (Rafalimanana, 2008). La maladie humaine provoquée par les bactéries du genre Salmonella est appelée salmonellose (Santos et al., 2013).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore