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Communication communale et participation citoyenne. étude appliquée à  la commune d'arrondissement de Tokombere.


par Jonas SAWARAM
Institut national de la jeunesse et des sports - Diplôme d"opérateur de développement et management des collectivités locales  2019
  

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II. REVUE DE LA LITTERATURE

La revue de la littérature est une méthode de travail scientifique dont l'objectif premier est de résumer l'état de la question, de la connaissance dans un domaine précis et pour une période ou un territoire. Il s'agit donc dans le cas d'espèce de faire le tour de la question sur la notion de participation citoyenne d'une part, et d'autre part sur la communication communale.

II.1 Revue De La littérature sur la participation citoyenne

Les notions de participation et de participation citoyenne ont déjà fait l'objet de réflexion scientifique par plusieurs auteurs.

Pour ce qui est de la participation en elle-même, BENNOUR A. fait le constat mitigé selon lequel bien que dans le langage du développement le mot participation ait le vent en poupe et soit très utilisé, « plus on en parle, moins on en fait ». Il fait le constat selon lequel, quelques soient les lieux où l'on se trouve et les méthodes employées par les institutions publiques, il est difficile de faire participer les habitants à des actions qui pourraient améliorer leurs conditions de vie. Dans ce même ordre d'idée, il est rejoint par J.C. KAUFMANN qui s'en va jusqu'à se poser la question de savoir s'il n'y aurait pas « une malédiction inhérente à la participation des habitants ? » dans le même article. Or, il se trouve souvent, que l'habitant vers qui est dirigée l'offre de participation n'est pas toujours demandeur. Cette réalité rend paradoxale la sollicitation de participation faite à l'endroit de personnes qui n'ont formulées aucune demande dans ce sens.

Pour ce qui est de la participation citoyenne, c'est une notion difficile à cerner aujourd'hui parce qu'elle est issue de la conjugaison de plusieurs sens qui lui sont donnés. Toutefois, retenons peu importe l'appréhension qui lui est donnée, qu'en fond de toile, se cache l'idée d'une citoyenneté active et engagée, soit dans une forme simpliste et réductrice qui est l'exercice du droit de vote, mais davantage dans des formes dynamiques d'engagement individuel et collectif ayant pour objectif une certaine transformation sociale de son milieu et de la société. Elle exprime une idée d'implication du citoyen dans les processus décisionnels le concernant au niveau local et national, et dans une forme plus individuelle, avec l'insertion de la personne dans les projets communautaires.

FRIEDRICH EBERT STIFTUNG (2017 : 25) dans une étude menée sur la citoyenneté active au Cameroun disait :

 La citoyenneté active doit être la force motrice pour tout changement politique, ou le citoyen lambda est au centre de toute prise de décision politique. Le mot d'ordre ici est l'exigence et l'extension de la participation de la majorité de la population à la prise de décision politique.

Ici, une participation à grande échelle de la population est le gage d'un changement de cap non seulement dans la vie politique, mais aussi dans toutes les politiques qui ont pour objectif, l'amélioration des conditions de vie des populations. Elle responsabilise la population et la tient garante de son propre devenir, de son avenir collectif.

GBWAH Emilie Laure (2012) parlant de la participation des populations dans la mise en oeuvre de projets dans la Vina aboutissait à la conclusion selon laquelle la participation est un concept complexe et essentiellement dynamique et ouvert. On ne saurait parler de développement sans la participation populaire, et que le développement engendre des problèmes qui sont de l'ordre de la participation. Ces problèmes vont de l'ordre de la simple participation-intégration, à la participation-démocratisation, ou de la dynamique de changement.

Marie HURAR (2011) dans un article publié dans le Groupe Européen pour La Solidarité, tout en reconnaissant que la participation citoyenne est un élément essentiel du renouveau démocratique et donc d'une importance indéniable, mais elle se limite beaucoup plus à un droit de parler plutôt qu'à un droit d'agir. Elle insiste sur la nécessité de combiner les approches « top down » et « bottom up ». Elle pose une observation sur la limite de la participation en terme de représentativité qui amène à se demander si les instances créées ne sont pas tout simplement celles de la démocratie représentative et donc ne sont pas suffisamment fiables non seulement dans la reddition des comptes, mais aussi dans la transmission fidèle de la pensée populaire.

Pour Marcel Z.K (2011), l'approche participative est une démarche qui peut être appliquée à tout programme de développement rural. Elle conduit à une gestion concertée des solutions retenues en vue de répondre aux besoins et attentes des populations locales.

CAILLOUETTE et MORIN (2007) parlant du développement communautaire disait que ce dernier fait appel à deux types de participation : politique et sociale. Dans la même lancée, LEMIEUX (2004), THIBAULT et Al (2000) renchérissent en précisant que :

- L'objet de la participation politique est l'exercice du pouvoir direct ou indirect de décision dans l'espace public...c'est également le fait de s'associer à des autorités décisionnelles ou consultatives, d'intervenir dans une commission parlementaire par exemple. Participer, c'est aussi s'impliquer dans les élections, non pas comme électeur, mais comme candidat!

- L'objet de la participation sociale pour sa part vise à transformer et à agir sur les politiques, les structures sociales et les normes sociales, ce qui la relie à la société civile par l'implication.

Toujours dans le même ordre d'idée, lors du Sommet de Rio (1992 : 214) sur le développement durable, le principe 10 relatif au principe de la participation renseigne que :

 La meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu..., et avoir la possibilité de participer au processus de prise décision.

On ne saurait donc traiter des questions d'environnement en faisant abstraction de ceux qui modifient ledit environnement.

André DUMAS (1991 : 54) parlant de la participation populaire affirmait quant à lui que : 

Et pourtant, la transformation d'une société et le développement de son économie dépendent moins de l'élaboration des plans et projets de développement techniquement corrects que de la capacité des groupes sociaux et des masses populaires à impulser et animer un développement qu'ils ont eux-mêmes défini.

Cela témoigne à suffisance du caractère de facteur limitant de la participation des bénéficiaires d'un projet qui s'inscrit dans le changement ou l'amélioration continue des conditions de vie d'une communauté. Dans le même ordre d'idée, il reconnait que :

La plupart des centres de décision restent en fait relativement anonymes et les populations directement concernées ne participent que rarement à la définition des finalités de la société, des objectifs des plans et des projets concrets de développement.

Ainsi, tout projet sociétal ne doit être pensé et mis en oeuvre sans que les entités qui interagissent ne soient associées tant à la réflexion, qu'à la mise en oeuvre dudit projet.

Ainsi donc, pour toute initiative de développement, que ce soit dans le champ politique, communautaire, tous ces auteurs s'accordent sur le fait que les résultats escomptés ne sauraient être atteints s'ils ne sont pas le fruit de la co-production des acteurs locaux, sont non seulement les initiateurs, mais aussi dans la limite de la ressource locale disponible notamment en matière de développement local, les compétences mises à contribution. Ceci est donc la traduction d'une réelle appropriation des enjeux qui sont rattachés au devenir commun.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand