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Contribution à  l’étude socio-économique de l’UFA JUA-IKIE. Cas des villages Cabosse, Elogo 1 et Elogo 2 (district de Souanke, département de la Sangha, république du Congo).


par Vigny Beranger MPAMBORI LIFOU
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Diplôme d'Ingénieur de Développement Rural 2015
  

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SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page ix

ATIBT Association Technique Internationale des Bois Tropicaux

BPL Bois et Placages de Lopola

CETA Collège d'Enseignement Technique Agricole

CIB-OLAM Congolaise Industrielle des Bois

CNIAF

Centre National d'Inventaire et d'Aménagement des Ressources Forestières et Fauniques

COMILOG Compagnie Minière de l'Ogoué

DDS Direction Départementale de la Santé

ESA Etude sur le secteur agricole

Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour

FAO

l'alimentation et l'agriculture)

FCFA Franc Communauté Financière Africaine

FSC Forest Stewarship Council

GTGC Géospatial Technology Group Congo

IFO Industrie Forestière de Ouesso

IST Infections Sexuellement Transmissibles

ITBL Industrie de Transformation et de Bois de Likouala

MST Maladies Sexuellement Transmissibles

OIBT Organisation Internationale des Bois Tropicaux

ONG Organisation Non Gouvernementale

PFBC Partenariat sur les Forêts du Bassin du Congo

PFNL Produits Forestiers Non ligneux

RGPH Recensement Général de la Population et de l'habitat

SEFYD Société d'Exploitation Forestière Yuan Dong

SNDE Société Nationale de Distribution d'Eau

SNE Société Nationale d'Electricité

UD Unité Domestique

UFA Unité Forestière d'Aménagement

UFE Unité Forestière d'Exploitation

VMA Volume maximum annuel

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF -juillet 2015 Page 1

INTRODUCTION

1. Problématique

Le sommet de la Terre de Rio de Janeiro de 1992 et les différentes rencontres ultérieures ont permis de mettre à la disposition de l'humanité des textes fondamentaux constituant aujourd'hui une base essentielle pour une gestion responsable des ressources naturelles et pour le développement durable. Ces rencontres ont également contribué à l'émergence du concept de la participation dans la gestion des ressources naturelles. Ainsi, depuis Rio de Janeiro voici presque 20 ans, la plupart des gouvernements, des organismes de développement, des ONG environnementalistes et divers autres acteurs sociaux impliqués dans le processus de protection de l'environnement et de gestion des ressources naturelles, tendent désormais à s'appuyer sur l'approche participative dans leurs actions (CNUED, 1992). Les forêts du bassin du Congo, traversées par l'Equateur couvrent une superficie de 227,61 millions d'hectares (FAO, 2005), constituant ainsi le deuxième massif de forêts denses et humides de la planète après l'Amazonie. Le bassin du Congo se situe ainsi donc au centre de la problématique du développement durable (Boukoulou, 2011).

Cependant, selon la FAO (2001), les forêts du bassin du Congo sont déboisées à un taux de l'ordre de 0,48% /an. Ainsi leur superficie est passée de 250,1 millions à 240,7 millions d'hectares entre 1990 et 2000, soit un déboisement de 9,4 millions d'hectares en 10 ans. Cette déforestation, dégradation des ressources forestières et de la biodiversité qui l'accompagne est le résultat d'un ensemble de pratiques, notamment l'exploitation effrénée des ressources à l'aide des méthodes souvent inadaptées pour satisfaire les besoins des populations riveraines et les marchés internationaux en essences nobles (Ngoya-Kessi & Boukoulou, 2012). Cette situation est la conséquence de l'incohérence des politiques de développement socio-économique menées par les gouvernements, particulièrement dans la régénération et la conservation des forêts et dans la lutte contre la pauvreté (FAO, 2009).

Face à une telle situation et au vu de l'importance que revêtent les forêts, les pays du bassin du Congo multiplient des initiatives en vue d'inverser la tendance et d'assurer une gestion plus durable des forêts. Ce concept moderne de gestion durable est défini comme « un ensemble de pratiques et de techniques que les gestionnaires de ressources naturelles renouvelables, mettent en application pour essayer d'atteindre l'idéal d'un développement durable» (N'zala, 2002). Ceci a été affirmé aux sommets de la terre de Rio de Janeiro en 1992 et de Johannesburg en 2002. Ces deux sommets ont insisté, entre autre, sur la complémentarité entre la lutte contre la pauvreté et la protection de l'environnement.

Dans cette perspective, les pays du bassin du Congo se sont tournés au cours des 10 dernières années vers des formes plus rationnelles de gestion de ressources naturelles. Les nouveaux codes forestiers des 6 pays de la sous-région mettent un accent particulier sur la nécessité d'élaborer des plans d'aménagement forestier (PFBC, 2006). Ainsi, un nombre

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 2

toujours croissant de concessions forestières légales du bassin du Congo est entré dans ce processus d'aménagement. A partir de la deuxième moitié de 2005, on pouvait compter près de 23 millions d'hectares de superficies forestières engagées dans le processus d'aménagement durable, dont 9 millions d'hectares déjà dotés de plan d'aménagement agréé ou en phase finale d'agrément (ATIBT, 2007)

Au Congo les forêts jouent un rôle essentiel dans la vie économique, sociale et culturelle des populations. Elles occupent environ 65% du territoire et environ 10% des forêts denses d'Afrique centrale et, représentent la deuxième source de recettes nationales après le pétrole. Elles constituent pour les populations riveraines, un réservoir de ressources de services et de matières premières très variées : terres agricoles, produits ligneux, viande de chasse, produits comestibles et médicinales, etc. Le potentiel forestier est estimé à 22 millions d'hectares de superficie, dont 13 millions sur sol ferme et 7 millions en sol marécageux). Ces forêts sont réparties en 3 principaux massifs : le massif du nord Congo (17 millions d'hectare environ), le massif du chaillu Niari (3,5 millions d'hectare environ) et le massif du Kouilou-Mayombe (1,5 million d'hectare environ), (Nkeoua & Ngoya-Kessi, 2005).

Comme dans l'ensemble du bassin du Congo, les forêts du Congo sont soumises à des destructions et dégradations relativement moins importantes, du fait des défrichements pour les besoins agricoles et en bois de chauffe, et de l'exploitation industrielle des entreprises forestières. La négligence du monde rural et sa promotion inadéquate conduisent à la dégradation des ressources naturelles comme le souligne Maldague et al. (1997). Selon FAO (2005), le taux annuel de déboisement des forêts congolaises est estimé 0,1 % soit 17.000 hectares /an sur la période 2000-2005.

L'aménagement durable des concessions forestières est aujourd'hui un défi majeur dans le processus de gestion des forêts au Congo. Sur le plan industriel, une grande partie des forêts du Congo est attribuée en concessions à diverses sociétés d'exploitation forestière. On peut ainsi évaluer aujourd'hui près de 11.672.563 hectares attribués comme concessions forestières en 2014 (51,8% de la superficie totale des forêts du pays), (N'zala et al, 2006). Des progrès importants ont été réalisés sur le terrain, environ 4 millions d'hectares de forêts de production possédant un plan d'aménagement (dont plus de 2,5 millions d'hectares sont certifiées FSC) et près de 7 millions d'hectares en cours d'aménagement (www.congo-site portail.com). Le premier plan d'aménagement au Congo a été adopté le 11 mars 2006 à Ouesso. Il s'agit du plan de l'UFA Kabo, d'une superficie 267.048 hectares, attribuée à la Congolaise Industrielle du Bois (CIB). En mai 2006, cette concession a obtenu un certificat Forest Stewardship Council (FSC). ( www.lepotentiel.com, cité par Loïc K., 2009).

Le fondement de la gestion durable des forêts doit être sous-tendu sur des pratiques socialement équitables, écologiquement durables et économiquement viables (Boukoulou, 2012c). En vue de la conservation, chaque partie prenante (l'Etat, la réserve et les populations locales) doit jouer son rôle. Comme a su préciser Lazarer (1993), cité par Nguiringuiri 1998,

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en ce qui concerne le développement durable, la « notion de responsabilisation collective doit s'imposer ». Dans une telle perspective, l'aménagement forestier devient l'outil de gestion susceptible d'intégrer ces trois piliers du développement durable. La gestion durable des forêts est donc devenue un défi que tous les acteurs (public, privé, organisations régionales et internationales, organisations non gouvernementales, etc.) doivent relever (Boukoulou, 2006). Mais cependant, sur le terrain la participation des différentes parties prenantes, notamment celle des populations locales et autochtones, reste souvent faible (Oyono, 2004).

Ainsi donc pour une gestion durable des forêts il est essentiel aujourd'hui que les populations locales et autochtones soient associées au processus d'aménagement forestier afin de garantir leurs droits, leur mode de vie et leur bien-être. Cette participation au processus de prise de décision pour la gestion durable de la ressource forestière est un préalable indispensable à la réalisation d'un aménagement forestier. Elle constitue la pierre angulaire d'un développement socio-économique durable. Ceci implique donc la nécessité de prendre en compte la dimension sociale dans le processus d'aménagement durable des forêts. (ATIBT, 2005).

C'est ainsi donc que la société d'exploitation forestière « YUAN DONG » (SEFYD) attributaire de l'UFA Jua-Ikié, située dans le département de la Sangha notamment dans le district de Souanké, a confié la mise en oeuvre de ses travaux d'élaboration du plan d'aménagement au bureau d'étude « Geospatial Technology Group Congo » (GTGC) qui a son siège au Cameroun. En août 2014, le bureau d'étude GTGC en collaboration permanente avec les experts 1 de l'Université Marien N'gouabi a réalisé une première étude sur le plan écologique et socio-économique de l'UFA Jua-Ikié. Pour contribuer à la mise en place de ce processus, nous avons été ainsi amenés à poursuivre jusqu'à terme l'étude socio-économique au sein de l'Unité Forestière d'Aménagement JUA-IKIE (UFA JUA-IKIE).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault