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Contribution à  l’étude socio-économique de l’UFA JUA-IKIE. Cas des villages Cabosse, Elogo 1 et Elogo 2 (district de Souanke, département de la Sangha, république du Congo).


par Vigny Beranger MPAMBORI LIFOU
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Diplôme d'Ingénieur de Développement Rural 2015
  

Disponible en mode multipage

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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'AGRONOMIE ET DE FORESTERIE

*********************

Geospatial Technology Group
Congo SARL

Société d'Exploitation
Forestière Yuang Dong

 
 
 

UNIVERSITE MARIEN NGOUABI

*********************

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE DEVELOPPEMENT RURAL

*********************

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION

Pour l'obtention du diplôme

D'Ingénieur de Développement Rural

Présenté et soutenu publiquement par :

MPAMBORI LIFOU Vigny Béranger

En présence de jury suivant :

Ø Président : Professeur Henri BANGA-MBOKO

Ø Membres : Professeur Henri BOUKOULOU (rapporteur) Docteur Pierre MBETE (examinateur) Docteur Clément OKO (examinateur)

Directeur de mémoire : Codirecteur de mémoire :

Henri BOUKOULOU Gilles MIALOUNDAMA

Agro-sociologue

Professeur à l'Université Marien N'gouabi Assistant à l'Université Marien N'gouabi

Brazzaville, Juillet 2015

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page i

DEDICACE

Je dédie ce mémoire : A la mémoire de

Mon regretté père, Georges MPAMBORI ;

Pour avoir montré le chemin de l'école et le goût de la persévérance dans les études à vos fils. Paix à ton âme à tout jamais.

Que ce travail soit l'un des meilleurs hommages que je puisse vous rendre.

A ma mère, Sophie Justine BIZONZI

Pour avoir guidé mes premiers pas dans la vie et pour ce que je la dois naturellement comme amour, éducation et réussite. Sois comblée ma chère maman.

A ma grand-mère, à l'époux à mère, à mes tantes et oncles, à mes neveux, à mes nièces, à mes cousins et cousines :

Sita Victorine ; Ali NDOH ; Dinah ; Seth ; Gildas ; Pulchérie ; Marie-Jeanne ; Grace ; Kevin ; Sidonie ; Annette ; Blanche ; Christiane ; Rosalie ; Gomez ; Jordéline ; Ismaël ; Allégras ; Mignon ; Mavick ; David ; Evrad ; Belvanie ; Dior ; Emile.

Pour tout ce que vous avez fait pour ma réussite. Ce travail réalisé dans les

conditions sociales difficiles n'aurait pas abouti sans votre soutient.

A mes frères bien aimés

Gloire Bévy MPAMBORI ;

Prince Florentin NDOH ;

Arnaïck Brunech Curtelin DIAZINGA ;

Bardech Ludivine DIAZINGA.

Que l'amour qui nous unit soit fort et infini.

A mes ami(e)s et chéri(e)s

Neel ; Bechoux ; Nestor ; Krishna ; Claidine ; Danette ; Olgel ; Falonne ; Sarah ; Prince ; Ferley ; Durand ; Danicha ; Berlyce ; Emilie ; Jessy ; Jothelvy ; Rose.

A tous les miens, en guise de reconnaissance Aux générations futures

Que ce travail vous serve d'exemple.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page ii

REMERCIEMENTS

Ce mémoire de fine formation en cycle d'Ingénieur de Développement Rural, dont les travaux se sont réalisés dans l'UFA Jua-Ikié, est le résultat de plusieurs efforts.

N'eussent été les moyens financiers, logistiques et humains de la Geospatial Technology Group Congo (GTGC) et de la société forestière Yuang Dong (SEFYD), cette étude n'aurait pas eu lieu. A ce titre, nous les remercions non seulement pour avoir financé cette étude, mais aussi pour nous avoir admis dans leurs locaux afin de réaliser cette étude.

Nos remerciements s'adressent vivement à l'endroit du Professeur Henri BOUKOULOU et du Docteur Gilles MIALOUNDAMA qui se sont portés garant respectivement de la direction et la co-direction de ce mémoire pour leur dévouement et leur disponibilité dans l'encadrement scientifique de ce travail. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.

Nous tenons de tout coeur à remercier à tout le personnel enseignant et non enseignant de l'ENSAF pour toute la formation d'Ingénieur de Développement Rural qu'il m'a offerte et leur soutien, en particulier au : Professeur Parisse AKOUANGO, Professeur Joseph GOMA-TCHIMBAKALA, Professeur Michel MVOULA TSIERI, Professeur OPOYE-ITOUA, Docteur Averti Suspens IFO, Docteur Felix NGONOUO, Docteur Pierre MBETE, Docteur Paul MOPOUNDZA, Docteur Josiane ENZONGA, madame Pauline KAMBA, etc.

Nous remercions cordialement le Docteur Félix KOUBOUANA pour son accompagnement sur le terrain, ses orientations, ses nombreux conseils et tout autre soutien multiforme.

En vue de la collecte des données socio-économiques dans les différents villages, il a été nécessaire pour nous de travailler en connivence avec un certain nombre de personnes en l'occurrence :

- Jean Paul EYEBE, Coordonnateur de la cellule d'aménagement de SEFYD ;

- Ludovic PEA, agent de la cellule d'aménagement de SEFYD ;

- Grégoire BEGOTO, cartographe de la cellule d'aménagement de SEFYD ;

- Emmanuel OKANDZE, homologue à la cellule d'aménagement de SEFYD ;

- Wilfrid MATONA Wilfrid, chef du personnel de SEFYD ;

- Dario ASSEH, président du comité du village Elogo 1 ;

- Alphonse BEZO, membre du conseil des sages du village Elogo 1 ;

- Bienvenu ESSIENGBASS, directeur du CETA du village Elogo 2 ;

- Daniel MEWOULO, président du comité du village Elogo 2 ;

- Maurice POULOUOB, président du conseil des sages du village du village Elogo 2 ;

- Bienvenu MEGNOUMETELE, président du comité du village de Cabosse ;

- Simon NANGUIRA, président du conseil des sages du village de cabosse ;

- Emmanuel, agent de GTGC. Trouver ici l'expression de notre profonde

reconnaissance.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page iii

Dans les villages éloignés de notre quotidien, n'eut été l'assistance permanente de monsieur Ange Edouard YONGO BEZOCK, agent de GTGC, nous n'aurions pas pu avoir les informations concrètes. Nous le remercions pour son assistance dans la réalisation de ce travail.

Nos remerciements vont également à l'endroit de la population des villages Cabosse, Elogo 1 et Elogo 2 pour leur participation à ce travail au moyen de leur accueil et de leur collaboration dans la collecte des données.

Mes meilleurs souvenirs s'adressent à mes collègues de la promotion pour leur collaboration et leur amitié pendant toutes ses années académiques de formation passées à l'ENSAF, j'ai cité : BAMBA Kelly, BAMBI Frelcia, KANGOULOU Jean, KONZO Prudencia, LEBOUTOU Chancel, LOUMOUA Fardy, MADZOU Gilles, MAHOUCKOUD Fortunée, MAKAYA Hélischa, MAKITA Arnaud, MAVOUNGOU Diane, MAYANGUI Destin, MBOUSSA Ediane, MOUKANI Brice, MONGO Helma, MOUNKONDZI Nourde, MPOUKI Nestoroi, NGAOUILA Stenic, NGOHOUANI Gracia, PEPAH Dorvela, TAMBIKA Paterne, WOUNIMOUANA Jaures et tous les autres.

Nous témoignons de notre gratitude à l'endroit de tous nos frères de la Seven Corporation/JET-7 for life, notamment : BAKOULA Delphe, MANTHE Dorian, MAPEMBI Arel, MAVOUNGOU Jessi, MPAMBOU Dulcine et NGONDZO Tristan pour leur amour infini et leur soutien psychologique, physique, financier et de tout autre forme d'ailleurs. Qu'ils trouvent ici l'expression ma profonde considération.

Enfin, nous remercions vivement les membres du jury qui ont bien accepté d'examiner et d'évaluer ce travail, composé de :

Ø Président : Professeur Henri BANGA-MBOKO

Ø Membres : Professeur Henri BOUKOULOU (rapporteur) Docteur Pierre MBETE (examinateur) Docteur Clément OKO (examinateur)

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page iv

TABLES DE MATIERES :

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES FIGURES VI

LISTE DES TABLEAUX VII

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES IX

INTRODUCTION 1

1. Problématique 1

2. Objectifs de l'étude 3

2.1. Objectif général 3

2.2. Objectifs spécifiques 4

3. Méthodologie 4

3.1. Analyse bibliographique 4

3.2. Enquêtes de terrain 5

3.3. Outils et matériel utilisés 5

PREMIERE PARTIE : CONNAISSANCE DU MILIEU D'ETUDE

CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT NATUREL DE LA ZONE D'ETUDE. 6

1.1. Situation géographique de la zone d'étude 6

1.2. Caractéristiques naturelles de l'UFA Jua-Ikié 9

1.2.1. Relief 9

1.2.2. Réseau hydrographique 9

1.2.3. Données climatiques 11

1.2.4. Données géologiques et pédologiques 12

1.2.5. Formations végétales 14

1.2.6. Ressources fauniques 15

CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO- CULTURELLES

DE LA ZONE D'ETUDE 17

2.1. Données démographiques de la zone d'étude 17

2.1.1. Dynamique des populations 17

2.1.2. Données démographiques 17

2.1.3. Profil des ménages enquêtés 20

2.1.4. Structuration des unités domestiques 20

2.1.5. Caractéristiques des chefs de ménages selon l'âge et le sexe 21

2.1.6. Niveau d'instruction au sein des unités domestiques 21

2.2. Cadre de vie des populations 23

2.2.1. Type d'habitat 23

2.2.2. L'accès à l'énergie domestique 24

2.2.3. Les problèmes d'accès à l'eau potable 24

2.2.4. Les marchés 25

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page v

2.2.5. Les voies de communication 26

2.2.6. Les structures de santé 26

2.2.7. Le système éducatif 28

2.2.8. Les pratiques alimentaires 29

2.3. Les structures sociales dominantes en milieu paysan 31

2.3.1. Le système de parenté chez les Djems et les Bakouélés 31

2.3.1.1. Le clan chez les Djems et les Bakouélés 31

2.3.1.2. Le lignage chez les Djems et les Bakouélés 32

2.3.1.3. L'unité de résidence chez les Djems et les Bakouélés 34

2.3.2. Les croyances dominantes 34

CHAPITRE 3 : ECONOMIE FAMILIALE 38

3.1. Caractérisation des systèmes de production 38

3.1.1. Les activités pratiquées dans les villages enquêtées 38

3.1.2. Les activités économiques dominantes 39

3.1.2.1. Les activités agricoles et exploitations agricoles familiales 40

3.1.2.2. Les activités d'élevage 45

3.1.2.3. Les activités de chasse 47

3.1.2.4. Les activités de pêche 50

3.1.2.5. La cueillette 51

3.1.2.6. L'orpaillage 54

3.2. L'organisation du travail agricole en milieu paysan 55
CHAPITRE 4 : EVALUATION DES REVENUS DES MENAGES ENQUETES ET LEUR

AFFECTATION 57

4.1. Revenus monétaires au sein des unités domestiques 57

4.2. Affectation des revenus monétaires au sein des UD 60

TROISIEME PARTIE : VOLET SOCIAL DE L'AMENAGEMENT FORESTIER DURABLE: SEFYD ET SES ENGAGEMENTS

CHAPITRE 5 : ENGAGEMENTS ET INTERVENTIONS DE LA SOCIETE D'EXPLOITATION FORESTIERE YUAN DONG (SEFYD) EN MATIERE D'AMENAGEMENT ET DE

DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE L'UFA JUA-IKIE 63

5.1. Processus d'installation de SEFYD/SARL dans la zone d'étude 63

5.2. Statut juridique, organisation et fonctionnement de SEFYD 64

5.2.1. Statut juridique et objectifs de SEFYD / Sarl 64

5.2.2. Structure organisationnelle 65

5.3. Réalisations sociales de SEFYD 67

5.3.1. Appuis permanent en faveur des communautés rurales 67

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 69

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 71

ANNEXE x

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1 - zone d'étude dans le contexte du Congo 6

Figure 2 - Localisation du Département de la Sangha 7

Figure 3 - Carte hydrographique de l'UFA Jua-Ikié 10

Figure 4 : Précipitations en mm à Souanké 11

Figure 5 : Précipitations en mm à Ouesso 11

Figure 6 - Températures moyennes à Souanké 12

Figure 7- Températures moyennes à Ouesso 12

Figure 8 - Humidité relative à Souanké 12

Figure 9 - Humidité relative à Ouesso 12

Figure 10 - Différents types de sols de l'UFA Jua-Ikié 14

Figure 11 - Stratification forestière de l'UFA Jua-Ikié 16

Figure 12 - Villages de l'UFA Jua-Ikié 19

Figure 13 - Niveau d'instruction des chefs d'unités domestiques 22

Figure 14 - Types d'habitations dans le département de la Sangha 23

Figure 15- Habitation traditionnelle au village Cabosse 23

Figure 16 - Habitation traditionnelle au village Elogo 1 23

Figure 17 - Source d'eau de consommation non aménagée (village Elogo 2) 25

Figure 18 - Petit cours d'eau (village Elogo 1) 25

Figure 19 - Axe bitumé entre Ouesso et Sembé 26

Figure 20- Habitat aligné le long de l'axe non bitumé entre Souanké et Cabosse 26

Figure 21 -bâtiment réhabilité du poste de santé de Elogo 2 27

Figure 22 - nouveau bâtiment du poste de Santé de Elogo 2 27

Figure 23 -CETA de Elogo 2 29

Figure 24 - Ecole primaire de Cabosse 29

Figure 25- Structure hiérarchique linéaire du lignage chez les Djems et les Bakouélés 33

Figure 26- Les croyances dominantes dans la zone d'étude 35

Figure 27- Environnement économique de la zone d'étude 39

Figure 28 - Quelques cultures pratiquées au sein des exploitations agricoles familiales 42

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page vii

Figure 29 - Champ de cacao à Elogo 2 44

Figure 30 - association culturale : manioc banane maïs 44

Figure 31 - Ovins en divagation à Elogo 2 46

Figure 32 - Caprins en divagation à cabosse 46

Figure 33 - Céphalophe bleu en vente sur la voie routière au village Elogo 2 49

Figure 34 - Athérure en vente au village cabosse 49

Figure 35 - panier fabriqué à l'aide des lianes 52

Figure 36 - natte fabriquée à l'aide des feuilles de palmiers raphia 52

Figure 37 -motopompe pour chasser les eaux stagnantes 54

Figure 38 - eaux stagnantes sur les terrains aurifères 54

Figure 39 - Classification des UD par niveau de pauvreté 57

Figure 40 - Structure hiérarchique linéaire de SEFYD 66

Figure 41 - Pharmacie du CSI de Souanké alimentée par le don de SEFYD 67

Figure 42 - Brigade des eaux et Forêts de Souanké construite par SEFYD 67

Liste des tableaux

Tableau 1 - Population par sexes du Département de la Sangha en 2007 18

Tableau 2 - Répartition de la population de la zone d'étude par taille des villages 20

Tableau 3 - Nombre de personnes par unité domestique 20

Tableau 4 - Nombre moyen de personnes par UD dans les villages enquêtés 20

Tableau 5 -Répartition des chefs de ménages des villages enquêtés par âge 21

Tableau 6 - Répartition des chefs de ménages des villages enquêtés par sexe 21

Tableau 7 - Groupes ethnolinguistiques identifiés dans les villages enquêtés 22

Tableau 8 - Infrastructures hospitalières dans le département de la Sangha 27

Tableau 9 - Structures scolaires dans quelques villages enquêtés 29

Tableau 10 - croyance dans quelques villages enquêtés 35

Tableau 11 - Occupation principale des membres d'unités domestiques enquêtées 38

Tableau 12 - Activités secondaires des membres des unités domestiques enquêtées 38

Tableau 13 - Objectifs déclarés dans la pratique de l'agriculture 40

Tableau 14 - Distances parcourues entre le village et champs 40

Tableau 15 - Outils utilisés selon les unités domestiques enquêtées 41

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page viii

Tableau 16 - Superficies agricoles évaluées 41

Tableau 17 -Systèmes de culture 41

Tableau 18 -Type de fertilisants utilisés 42

Tableau 19 - Calendrier cultural de la zone d'étude 45

Tableau 20 - Importance de l'élevage dans les villages enquêtés 45

Tableau 21 - Prix de vente des animaux d'élevage dans les villages enquêtés 46

Tableau 22 - Prix de vente des espèces de chasse dans les villages enquêtés. 47

Tableau 23 - Répartition des UD par rapport aux objectifs et la pratique de la chasse 48

Tableau 24 - Identification des principales espèces chassées dans la zone d'étude. 49

Tableau 25 - Répartition des UD par rapport à la pratique de pêche 50

Tableau 26 - identification des principales espèces pêchées dans les villages enquêtés. 51

Tableau 27 - Répartition des UD par rapport à la pratique de la cueillette 51

Tableau 28 - identification des principales espèces de cueillette dans les villages

enquêtés 53

Tableau 29 - Répartition des UD par rapport aux objectifs et la pratique de l'orpaillage 54

Tableau 30 - Evaluation des revenus annuels par unité domestique 57

Tableau 31 - Revenus moyens annuels selon les activités pratiquées 58

Tableau 32 - Postes d'affectation des revenus 60

Tableau 33 - Répartition du personnel dans les sections structurelles de l'entreprise 65

Tableau 34 - appuis permanents en faveur des communautés rurales 67

Tableau 35 - Réalisations en appui aux communautés locales et autochtones 68

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page ix

ATIBT Association Technique Internationale des Bois Tropicaux

BPL Bois et Placages de Lopola

CETA Collège d'Enseignement Technique Agricole

CIB-OLAM Congolaise Industrielle des Bois

CNIAF

Centre National d'Inventaire et d'Aménagement des Ressources Forestières et Fauniques

COMILOG Compagnie Minière de l'Ogoué

DDS Direction Départementale de la Santé

ESA Etude sur le secteur agricole

Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour

FAO

l'alimentation et l'agriculture)

FCFA Franc Communauté Financière Africaine

FSC Forest Stewarship Council

GTGC Géospatial Technology Group Congo

IFO Industrie Forestière de Ouesso

IST Infections Sexuellement Transmissibles

ITBL Industrie de Transformation et de Bois de Likouala

MST Maladies Sexuellement Transmissibles

OIBT Organisation Internationale des Bois Tropicaux

ONG Organisation Non Gouvernementale

PFBC Partenariat sur les Forêts du Bassin du Congo

PFNL Produits Forestiers Non ligneux

RGPH Recensement Général de la Population et de l'habitat

SEFYD Société d'Exploitation Forestière Yuan Dong

SNDE Société Nationale de Distribution d'Eau

SNE Société Nationale d'Electricité

UD Unité Domestique

UFA Unité Forestière d'Aménagement

UFE Unité Forestière d'Exploitation

VMA Volume maximum annuel

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF -juillet 2015 Page 1

INTRODUCTION

1. Problématique

Le sommet de la Terre de Rio de Janeiro de 1992 et les différentes rencontres ultérieures ont permis de mettre à la disposition de l'humanité des textes fondamentaux constituant aujourd'hui une base essentielle pour une gestion responsable des ressources naturelles et pour le développement durable. Ces rencontres ont également contribué à l'émergence du concept de la participation dans la gestion des ressources naturelles. Ainsi, depuis Rio de Janeiro voici presque 20 ans, la plupart des gouvernements, des organismes de développement, des ONG environnementalistes et divers autres acteurs sociaux impliqués dans le processus de protection de l'environnement et de gestion des ressources naturelles, tendent désormais à s'appuyer sur l'approche participative dans leurs actions (CNUED, 1992). Les forêts du bassin du Congo, traversées par l'Equateur couvrent une superficie de 227,61 millions d'hectares (FAO, 2005), constituant ainsi le deuxième massif de forêts denses et humides de la planète après l'Amazonie. Le bassin du Congo se situe ainsi donc au centre de la problématique du développement durable (Boukoulou, 2011).

Cependant, selon la FAO (2001), les forêts du bassin du Congo sont déboisées à un taux de l'ordre de 0,48% /an. Ainsi leur superficie est passée de 250,1 millions à 240,7 millions d'hectares entre 1990 et 2000, soit un déboisement de 9,4 millions d'hectares en 10 ans. Cette déforestation, dégradation des ressources forestières et de la biodiversité qui l'accompagne est le résultat d'un ensemble de pratiques, notamment l'exploitation effrénée des ressources à l'aide des méthodes souvent inadaptées pour satisfaire les besoins des populations riveraines et les marchés internationaux en essences nobles (Ngoya-Kessi & Boukoulou, 2012). Cette situation est la conséquence de l'incohérence des politiques de développement socio-économique menées par les gouvernements, particulièrement dans la régénération et la conservation des forêts et dans la lutte contre la pauvreté (FAO, 2009).

Face à une telle situation et au vu de l'importance que revêtent les forêts, les pays du bassin du Congo multiplient des initiatives en vue d'inverser la tendance et d'assurer une gestion plus durable des forêts. Ce concept moderne de gestion durable est défini comme « un ensemble de pratiques et de techniques que les gestionnaires de ressources naturelles renouvelables, mettent en application pour essayer d'atteindre l'idéal d'un développement durable» (N'zala, 2002). Ceci a été affirmé aux sommets de la terre de Rio de Janeiro en 1992 et de Johannesburg en 2002. Ces deux sommets ont insisté, entre autre, sur la complémentarité entre la lutte contre la pauvreté et la protection de l'environnement.

Dans cette perspective, les pays du bassin du Congo se sont tournés au cours des 10 dernières années vers des formes plus rationnelles de gestion de ressources naturelles. Les nouveaux codes forestiers des 6 pays de la sous-région mettent un accent particulier sur la nécessité d'élaborer des plans d'aménagement forestier (PFBC, 2006). Ainsi, un nombre

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 2

toujours croissant de concessions forestières légales du bassin du Congo est entré dans ce processus d'aménagement. A partir de la deuxième moitié de 2005, on pouvait compter près de 23 millions d'hectares de superficies forestières engagées dans le processus d'aménagement durable, dont 9 millions d'hectares déjà dotés de plan d'aménagement agréé ou en phase finale d'agrément (ATIBT, 2007)

Au Congo les forêts jouent un rôle essentiel dans la vie économique, sociale et culturelle des populations. Elles occupent environ 65% du territoire et environ 10% des forêts denses d'Afrique centrale et, représentent la deuxième source de recettes nationales après le pétrole. Elles constituent pour les populations riveraines, un réservoir de ressources de services et de matières premières très variées : terres agricoles, produits ligneux, viande de chasse, produits comestibles et médicinales, etc. Le potentiel forestier est estimé à 22 millions d'hectares de superficie, dont 13 millions sur sol ferme et 7 millions en sol marécageux). Ces forêts sont réparties en 3 principaux massifs : le massif du nord Congo (17 millions d'hectare environ), le massif du chaillu Niari (3,5 millions d'hectare environ) et le massif du Kouilou-Mayombe (1,5 million d'hectare environ), (Nkeoua & Ngoya-Kessi, 2005).

Comme dans l'ensemble du bassin du Congo, les forêts du Congo sont soumises à des destructions et dégradations relativement moins importantes, du fait des défrichements pour les besoins agricoles et en bois de chauffe, et de l'exploitation industrielle des entreprises forestières. La négligence du monde rural et sa promotion inadéquate conduisent à la dégradation des ressources naturelles comme le souligne Maldague et al. (1997). Selon FAO (2005), le taux annuel de déboisement des forêts congolaises est estimé 0,1 % soit 17.000 hectares /an sur la période 2000-2005.

L'aménagement durable des concessions forestières est aujourd'hui un défi majeur dans le processus de gestion des forêts au Congo. Sur le plan industriel, une grande partie des forêts du Congo est attribuée en concessions à diverses sociétés d'exploitation forestière. On peut ainsi évaluer aujourd'hui près de 11.672.563 hectares attribués comme concessions forestières en 2014 (51,8% de la superficie totale des forêts du pays), (N'zala et al, 2006). Des progrès importants ont été réalisés sur le terrain, environ 4 millions d'hectares de forêts de production possédant un plan d'aménagement (dont plus de 2,5 millions d'hectares sont certifiées FSC) et près de 7 millions d'hectares en cours d'aménagement (www.congo-site portail.com). Le premier plan d'aménagement au Congo a été adopté le 11 mars 2006 à Ouesso. Il s'agit du plan de l'UFA Kabo, d'une superficie 267.048 hectares, attribuée à la Congolaise Industrielle du Bois (CIB). En mai 2006, cette concession a obtenu un certificat Forest Stewardship Council (FSC). ( www.lepotentiel.com, cité par Loïc K., 2009).

Le fondement de la gestion durable des forêts doit être sous-tendu sur des pratiques socialement équitables, écologiquement durables et économiquement viables (Boukoulou, 2012c). En vue de la conservation, chaque partie prenante (l'Etat, la réserve et les populations locales) doit jouer son rôle. Comme a su préciser Lazarer (1993), cité par Nguiringuiri 1998,

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 3

en ce qui concerne le développement durable, la « notion de responsabilisation collective doit s'imposer ». Dans une telle perspective, l'aménagement forestier devient l'outil de gestion susceptible d'intégrer ces trois piliers du développement durable. La gestion durable des forêts est donc devenue un défi que tous les acteurs (public, privé, organisations régionales et internationales, organisations non gouvernementales, etc.) doivent relever (Boukoulou, 2006). Mais cependant, sur le terrain la participation des différentes parties prenantes, notamment celle des populations locales et autochtones, reste souvent faible (Oyono, 2004).

Ainsi donc pour une gestion durable des forêts il est essentiel aujourd'hui que les populations locales et autochtones soient associées au processus d'aménagement forestier afin de garantir leurs droits, leur mode de vie et leur bien-être. Cette participation au processus de prise de décision pour la gestion durable de la ressource forestière est un préalable indispensable à la réalisation d'un aménagement forestier. Elle constitue la pierre angulaire d'un développement socio-économique durable. Ceci implique donc la nécessité de prendre en compte la dimension sociale dans le processus d'aménagement durable des forêts. (ATIBT, 2005).

C'est ainsi donc que la société d'exploitation forestière « YUAN DONG » (SEFYD) attributaire de l'UFA Jua-Ikié, située dans le département de la Sangha notamment dans le district de Souanké, a confié la mise en oeuvre de ses travaux d'élaboration du plan d'aménagement au bureau d'étude « Geospatial Technology Group Congo » (GTGC) qui a son siège au Cameroun. En août 2014, le bureau d'étude GTGC en collaboration permanente avec les experts 1 de l'Université Marien N'gouabi a réalisé une première étude sur le plan écologique et socio-économique de l'UFA Jua-Ikié. Pour contribuer à la mise en place de ce processus, nous avons été ainsi amenés à poursuivre jusqu'à terme l'étude socio-économique au sein de l'Unité Forestière d'Aménagement JUA-IKIE (UFA JUA-IKIE).

2. Objectifs de l'étude

2.1. Objectif général

Cette étude qui vise à contribuer à l'analyse socio-économique de l'UFA Jua-Ikié en vue de l'élaboration d'un plan d'aménagement, consiste à étudier les économies familiales dans une perspective de gestion durable des ressources naturelles d'une zone donnée.

1 Professeur Henri Boukoulou, responsable de l'étude socioéconomique ;

Docteur Félix Koubouana, responsable de l'étude écologique et d'impact environnemental ; Monsieur Gilles Mialoundama, assistant en étude socioéconomique.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 4

2.2. Objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques suivants ont été visés à travers

cette étude :

- décrire l'organisation sociale familiale;

- décrire l'organisation du travail;

- caractériser les systèmes de production villageois ;

- étudier les économies générées par la production ainsi que l'affectation de ses

revenus au sein des ménages.

3. Méthodologie

3.1. Analyse bibliographique

Cette méthode a consisté à analyser les documents mis à notre disposition sur la gestion des ressources forestières au Congo, la situation actuelle d'aménagement des forêts du bassin du Congo, les nouvelles politiques de gestion durable des écosystèmes forestiers. Il s'agit notamment de :

a) documents officiels prélevés au Ministère de l'Economie Forestière et du Développement Durable :

- les lois et décrets nationaux sur l'exploitation forestière ;

- les directives nationales d'aménagement durable des forêts naturelles du Congo ; - la convention collective agricole et forestière ;

- le protocole d'accord pour l'élaboration des plans d'aménagement des concessions forestières attribuées à la société SEFYD ;

- les cartes géographiques de l'UFA JUA-IKIE ; etc.

b) documents disponibles sur l'aménagement des forêts tropicales :

- manuel pratique d'aménagement des forêts naturelles de production tropicale africaine ;

- revues et articles des nouvelles politiques d'aménagement des forêts du bassin du Congo ; etc.

c) rapports et mémoires réalisés sur notre thématique et actuellement disponibles dans quelques instituts et facultés du Congo :

- étude socio-économique du plan d'aménagement de l'UFA NGOMBE (novembre, 2004) pour le compte d'IFO ;

- étude socioéconomique de l'UFA KABO (juin 2005) pour le compte de la CIB ;

- étude socio-économique de l'UFA LOUNDOUNGOU-TOUKOULAKA (avril, 2008) pour le compte de CIB.

- étude socioéconomique de l'UFA POKOLA (juillet 2006) pour le compte de la CIB ; etc.

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3.2. Enquêtes de terrain

Sur le terrain les données ont été recueillies au moyen de trois principales techniques d'enquêtes :

a) L'observation directe couplée à la prise des photos afin d'illustrer les faits observés ;

b) Les entretiens semi structurés formels: deux types d'entretiens formels ont été organisés, il s'agit :

- des entretiens individuels avec les responsables des ménages dans les villages ;

- et des entretiens de groupe appelés encore focus group. Ce dernier type d'entretien a été organisé dans chaque village enquêté avec quelques élites villageoises (président et secrétaire général du comité de village, sages, etc.) assistés de quelques habitants afin de répondre aux questions relatives à notre enquête.

c) Les entretiens individuels informels : à côté des entretiens semi structurés formels, des causeries libres ont également été organisées afin de compléter les informations obtenues sur les villages enquêtés.

3.3. Outils et matériel utilisés

La collecte des données de terrain s'est effectuée à l'aide d'un certain nombre d'outils méthodologiques élaborés à partir d'un protocole de recherche mis au point après la définition des objectifs de l'étude. Il s'agit de :

- fiches d'enquête et les guides d'entretien pour la collecte des données socio-économiques dans les villages ;

- appareil photo numérique, pour la prise de vues ;

- crayons à papier, bloc-notes, stylos, pour la prise des notes ;

- logiciels de traitement et d'analyse (Microsoft Word et Excel, Sphinx).

PREMIERE PARTIE

CONNAISSANCE DU MILIEU D'ETUDE

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CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT NATUREL DE LA ZONE D'ETUDE

1.1. Situation géographique de la zone d'étude

L'UFA Jua-Ikié est située dans le département de la Sangha, dans le Nord-Ouest du Congo comme l'illustre la figure 1, (Arrêté n° 9163/ MEFE/CAB).

Notre zone d'étude
(villages Cabosse,
Elogo 1, Elogo 2)

Figure 1 - zone d'étude dans le contexte du Congo Source- Atlas forestier Congo

Comme l'indique la figure 2, le département de la Sangha est limité au nord par le Cameroun et la Centrafrique, au sud par le département de la Cuvette, à l'est par le département de la Likouala et à l'ouest par le Gabon.

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Figure 2 - Localisation du Département de la Sangha source : Projet AFIC/ WRI-MDDEFE

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Avec une superficie globale évaluée à 12.266 km2, le département de la Sangha se répartit sur le plan administratif de la manière suivante :

- Sous-préfecture de Mokeko et Pikounda : 34.500 km2 ; - Sous-préfecture de Sembé et Ngala : 8.800 km2 - Sous-préfecture de Souanké : 12.500 km2

Entièrement couvert par la forêt, le département est divisé en huit Unités Forestière d'Aménagement (UFA), parmi lesquelles il y a l'UFA Jua-Ikié qui couvre le district de Souanké et une partie du district de Sembé, N'zala et a!, (2006).

L'UFA s'étend sur une superficie de 547.026 hectares, dont 477.461 hectares environ de forêt utile. Elle est située à l'extrême nord du département et se délimite ainsi qu'il suit (Arrêté n° 9163/ MEFE/CAB) :

- au nord : par la frontière avec le Cameroun, depuis le point ayant pour coordonnées : 02°09'00,0? nord et 14°31'00,1? est, sur la rivière Jua jusqu'à l'intersection avec la rivière Ivindo-Ayina ;

- à l'ouest : par la rivière Ivindo-Ayina en aval, jusqu'à son intersection avec les parallèles 02°00'00,0? nord ;

- au sud : par le parallèle 02°00'00,0? nord en direction de l'est, jusqu'à son intersection avec la route Belle-Vue - Longa seize - Poumba ; ensuite par cette route en direction de Garabinzam jusqu'au point sur la rivière Bongo ; puis par la rivière Bongo en aval jusqu'à sa confluence avec la rivière Ouab-Ouaga ; ensuite par la rivière Ouab-Ouaga en amont jusqu'à sa confluence avec la rivière Ebek ; ensuite par la rivière Ebek en amont jusqu'au pont de la route Souanké-Sembé au village Mabagod 1 ; puis par la route Souanké-Sembé jusqu'au village Minguilakoum sur le pont de la rivière Epob ; ensuite par la piste Minguilakoum - Bouomo jusqu'au village Bouomo sur la route Sembé - Ndong - Madjingo ; puis par la route Madjingo - Ndong jusqu'à son intersection avec l'escarpement rocheux aux coordonnées géographiques ci-après : 01°34'09,8? nord et 14°25'45,1? est ; ensuite par l'escarpement rocheux jusqu'à son intersection avec la source de la rivière Libé ; puis par la rivière Libé en aval, depuis sa source jusqu'à sa confluence avec la rivière Sembé ; ensuite par la rivière Sembé en aval jusqu'à sa confluence avec la rivière Ikié ; puis par la rivière Ikié en amont jusqu'à sa confluence avec la rivière Namougougou ; ensuite par la rivière Namougougou en amont jusqu'au pont de la route Sembé - Ouesso aux coordonnées ci-après : 01°38'22,8? nord et 14°40'09,6? est ; puis par la route Sembé - Ouesso jusqu'au pont de la rivière Koudou ;

- à l'est : par la rivière Koudou en aval jusqu'à sa confluence avec la rivière Elologa ; puis par la rivière Elologa en amont jusqu'à sa source ; ensuite par une droite de 1.400 m environ orientée géographiquement à 109° jusqu'à la source d'une rivière non dénommée, affluent de la rivière Jua ; ensuite par la rivière Jua en aval jusqu'à l'intersection avec la limite de frontière Congo-Cameroun.

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1.2. Caractéristiques naturelles de l'UFA Jua-Ikié

1.2.1. Relief

Le relief du département de la Sangha est marqué par la structure du socle en horst et fossé ou bassin : horst de la Sangha, bassins d'Impfondo et de Liranga, fossés d'Owando et de Gamboma. Le horst de la Sangha présente une direction NW-SE et sépare deux bassins : le bassin d'Impfondo au Nord, de profondeur maximale 4 000 m et qui couvre une superficie d'environ 32.000 km2 et le bassin de Liranga au Sud, avec une superficie de 15.000 km2 et une profondeur maximale de 4 000 m (Jamet et Rieffel, 1976).

Ainsi, on distingue 2 zones distinctes :

- A l'est, une dépression alluviale formée par la partie occidentale de la Cuvette congolaise. L'UFA Jua-Ikié se situe dans cette partie ;

- A l'ouest, un plateau d'altitude moyenne de 300 et 600 m traversée par un chaînon montagneux qui culmine à 1100 m (Mont Nabemba).

1.2.2. Réseau hydrographique

Le département de la Sangha est dominé, sur le plan hydrographique, par le bassin de la rivière Sangha, un des principaux affluents du fleuve Congo. Mais, en dehors de la Sangha, plusieurs autres cours d'eau arrosent abondamment le département, dont les plus importants sont la Ngoko qui se jette dans la Sangha à Ouesso, la Djoua, l'Invindo et la Mambili (Jamet et Rieffel, 1976). On note que plusieurs cours d'eau prennent leur source dans ce département. Parmi les plus importants, on peut citer la Mambili et la Lengoué qui se jettent dans la Likouala.

L'UFA Jua-Ikié est, comme l'ensemble du département, sillonnée par de nombreux cours d'eau, comme l'indique la figure 3. Parmi les principaux cours d'eau arrosant l'UFA, on note les rivières Jua et Elologa au nord-est, Ayina au nord-ouest, Ouaga et Libé au centre, Bongo et Ebek au sud, Koudou et Namougougou au sud-est. De nombreux autres cours d'eau, plus ou moins importants, traversent dans tous les sens l'UFA et l'arrosent abondamment en toutes saisons.

Figure 3 - Carte hydrographique de l'UFA Jua-Ikié Source : Cellule d'Aménagement SEFYD, 2012

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1.2.3. Données climatiques

Comme on peut l'observer pour l'ensemble du département de la Sangha, le climat dominant au sein de l'UFA Jua-Ikié est celui de type équatorial, Samba-Kimbata (2009).

a) Saisons

C'est un climat qui se caractérise par une répartition pluviométrique à 4 saisons, avec de faibles variations de température au cours de l'année, une humidité atmosphérique élevée et une bonne insolation.

b) Pluviosité

En nous appuyant sur les données relatives à l'ensemble du département, on peut noter que la pluviosité annuelle est comprise entre 1500 et 1700 mm, avec 2 minima et 2 maxima :

- les minima sont observés au cours de la première saison sèche (de décembre à février), avec des moyennes mensuelles comprises entre 50 et 100 mm, et au cours de la deuxième saison sèche (juillet et août) avec des moyennes mensuelles se situant autour de 75 mm ;

- les maxima sont observés pendant la première saison des pluies (de mars à juin), avec maximum en mai et pendant la deuxième saison des pluies (de septembre à novembre) avec un maximum plus accusé en octobre.

Le niveau des précipitations varie relativement peu dans l'ensemble du département. On peut noter en effet que la courbe des précipitations est globalement de même allure entre Souanké qui se trouve dans l'UFA Jua-Ikié et Ouesso située à environ 260 Km de l'UFA (figure 4 et 5).

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Figure 4 : Précipitations en mm à Souanké Source: services climatologie Congo

c) Températures

Figure 5 : Précipitations en mm à Ouesso Source: services climatologie Congo

Les températures annuelles varient entre 24,5° et 25,5°. On note cependant qu'elles tendent à descendre en dessous de 24° dans les zones à altitude plus élevée, notamment dans la partie ouest du département où l'altitude est supérieure à 500 m. L'écart moyen de température varie entre 9° et 11°, avec des maxima moyens observés au début de la première saison des pluies (de février à avril) et des minima moyens pendant la saison sèche (Leroux, 1983).

Les figures 6 et 7 ci-dessous montrent que les températures relevées à Ouesso sont légèrement plus élevées que celles relevées à Souanké. Ceci vient du fait que le relief relativement élevé de la région de Souanké et de l'ensemble de l'UFA Jua-Ikié.

Figure 6 - Températures moyennes à Souanké Source: services climatologie Congo

Figure 7- Températures moyennes à Ouesso Source: services climatologie Congo

d) Humidité

L'humidité relative est élevée toute l'année (figure 8 figure 9), avec des moyennes mensuelles rarement inférieures à 66% à Ouesso (février-avril) et à 72% à Souanké (mars-avril).

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Figure 8 - Humidité relative à Souanké Figure 9 - Humidité relative à Ouesso

Source: services climatologie Congo Source: services climatologie Congo

1.2.4. Données géologiques et pédologiques

Sur le plan géologique, l'UFA Jua-Ikié a globalement les caractéristiques générales relevées dans l'ensemble du département de la Sangha. Il s'agit des formations géologiques qui font partie du Socle d'Ivindo affleurant dans les extrémités occidentales des départements de la Sangha et de la Cuvette et s'étendant largement à l'Est du Gabon et au Sud du Cameroun (Jamet et Rieffel, 1976).

Le socle d'Ivindo est un complexe granito-gneissique dans lequel s'individualisent des roches volcano-sédimentaires et des intrusions acides à basiques.

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Les granito-gneiss représentent 80 à 90% de la surface tandis que les intrusions sont très peu répandues. L'ensemble volcano-sédimentaire est constitué de quartzites ferrugineux, de gneiss (leptynites), d'amphibolites et de schistes sériciteux et chloriteux. Les roches intrusives sont représentées par des pegmatites et des diabases. Les pegmatites recoupent les gneiss, les amphibolites, les granites ou les migmatites (Jamet et Rieffel, 1976).

Sur le plan tectonique, le socle d'Ivindo est haché par un réseau de fractures d'orientations très variée :

- une orientation globalement subéquatoriale qui est celle des Monts Avima, Coulméléné, Nabemba ;

- une fracturation décrochante Nord-Sud à Nord-Est et Sud-Ouest affecte les différentes formations du socle, plus précisément à Avima et Elogo ;

- certaines directions Nord-Ouest - Sud-Est sont visibles et impliquent le réseau hydrographique.

Différents types de minerais sont identifiés dans le socle d'Ivindo. On observe des concentrations de minerai de fer dans les massifs ferrugineux. L'or, associé aux quartzites ferrugineux, est exploité de façon artisanale dans le secteur d'Elogo. Des indices de columbo-tantalite sont connus dans les pegmatites d'Etiouk-Maye, au Nord d'Elogo et de la rivière Okanya-sozé, au Nord-Ouest de Mbomo. Des anomalies de nickel et de chrome liées aux roches ultrabasiques sont rencontrées dans le sillon de Bondjodjouala et aux environs d'Elogo. Des traces de wolfram alluvionnaire sont observées à Etiouk-Maye. Des indices de cuivre sont signalés à Oyabi et au Nord d'Elogo.

Sur le plan pédologique, le département de la Sangha a deux grands types de sols : les sols ferralitiques fortement désaturés et les sols hydromorphes (Jamet et Rieffel, 1976). Dans le cas spécifique de l'UFA Jua-Ikié, trois grands types de sols sont cependant identifiés (figure 10). Il s'agit des sols ferralitiques et des sols hydromorphes, des sols hydromorphes tourbeux rencontrés dans le sud-est de l'UFA ; des sols sur granite et gneiss au nord et au centre du l'UFA ; des sols sur schistes à l'ouest de l'UFA.

Les sols ferralitiques sont des sols généralement bien drainés. La majorité de ces sols sont de couleur rouge (mbiel en Bakwélé). Cependant en fonction de la position dans le paysage on peut distinguer les sols dont le drainage externe est bien assuré (haut des pentes et sommet) et de couleur rouge (zoon en Bakwélé). Les sols de bas de pente ou en faible relief par rapport au réseau hydrographique sont rouge clair ou jaune rougeâtre. Enfin les sols non hydromorphes bordant les zones basses du paysage sont jaunes.

Les sols hydromorphes sont surtout représentés au sud de la route Sembé-Souanké et avec moins d'extension le long des rivières dans d'autres zones. On observe essentiellement des sols hydromorphes dont la teneur en matières organiques n'est pas très élevée, avec en surface un pH proche de la neutralité et un taux de saturation élevé (environ 90%) bien que l'on observe un appauvrissement limité en argile et une faible profondeur de l'horizon grossier.

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Figure 10 - Différents types de sols de l'UFA Jua-Ikié Source : CNIAF, 2013

1.2.5. Formations végétales

L'UFA Jua-Ikié est largement couverte par la forêt. Elle fait partie intégrante de la forêt dense du grand massif forestier du Nord-Congo qui s'étend non seulement dans tout le département de la Sangha (figure 11), mais également dans les départements de la Likouala, de la Cuvette et de la Cuvette-Ouest. C'est un massif forestier qui couvre plus de 15 millions d'hectares, dont environ 9 millions d'hectares de forêts continues sur sol ferme. Il s'agit des forêts dominées par des essences de grande valeur commerciale, notamment des méliacées et des légumineuses. Parmi les méliacées, il y a notamment le Sapelli (Entandrophragma cylindricum) et le Sipo (Entandrophragma utile). Du côté des légumineuses, on trouve en particulier le Wengué (Milletia laurentii) et le Padouk (Pterocarpus soyauxii). Les forêts inondées impraticables couvrent presque d'un seul tenant l'énorme espace restant au niveau de la Cuvette congolaise et de la Sangha, (République du Congo, 2013).

En dehors de quelques rares espaces non forestiers occupés surtout par les cultures et les jachères, les cours d'eau, quelques clairières et les habitations humaines, la totalité de l'UFA Jua-Ikié est couverte par la forêt. Selon la classification de Yangambi, les forêts de cette région appartiennent à la classe des forêts denses humides sempervirentes.

1.2.6. Ressources fauniques

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L'UFA Jua-Ikié est riche en faune sauvage. On note en effet la présence de nombreux mammifères, des oiseaux et des reptiles. On note la présence des gorilles de plaine de l'ouest (Gorilla gorilla gorilla), des chimpanzés (Pan troglodytes), des buffles de forêt (Syncerus caffer nanus), des bongos (Tragelaphus euryceros), des éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis), des panthères (Panthera pardus), des pangolins géants (Manis gigantea), des potamochères (Potamochoerus porcus), des divers céphalophes (Cephalophus callipygus, Cephalophus dorsalis, Cephalophus leucogaster, Philantomba monticola, Cephalophus. nigrifrons, Cephalophus sylvicultor). Cette liste est loin d'être exhaustive, (Promo-faune, 2013).

Chez les grands reptiles, trois espèces de crocodiles sont présentes dans cette zone et ses environs : le crocodile du Nil (Crocodilus niloticus), le crocodile nain (Osteolaemus tetraspis) et le crocodile à long museau (Crocodilus cataphractus).

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Figure 11 - Stratification forestière de l'UFA Jua-Ikié Source : GTGC, 2014

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CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOCULTURELLES DE LA ZONE D'ETUDE

2.1. Données démographiques de la zone d'étude

2.1.1. Dynamique des populations

Un groupe ethnolinguistique peut se définir comme une communauté d'individus ayant des traits spécifiques communs relatifs à la langue, aux traditions historiques, aux structures sociales, aux croyances et aux idées, aux techniques historiques de subsistance, aux arts, etc. (Blaney, 1998).

De manière générale, les populations qui peuplent le département de la Sangha se répartissent en trois principaux grands groupes ethnolinguistiques qui, selon toute vraisemblance, cohabitant depuis des siècles (DIEU & al., 1983 : 19 cité dans Leclerc, 2003). Il s'agit de :

- Makaa, composé de deux sous-groupes : les Bakouélés et les Ndjems ;

- Sangha, composé de quatre sous-groupes : les Bonguili, les Sangha-Sangha, les Pomo et les Yassoua ;

- Populations autochtones (Pygmées), constituées exclusivement par le sous-groupe Bagombé.

Dans notre zone d'étude proprement dite, les groupes dominants sont les Makaa et les populations autochtones. Les informations collectées sur le terrain tendent à indiquer que ces deux groupes se sont essaimés dans la région au cours des deux derniers siècles, à l'occasion des migrations de populations liées particulièrement aux guerres tribales, aux conflits liés à la croyance à la sorcellerie, aux effets de la colonisation, à la politique de regroupement des villages menée dans les années 1920 par l'administration coloniale et dans les années 1970 par le gouvernement congolais (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

2.1.2. Données démographiques

De manière générale, la population de l'ensemble du département de la Sangha était évaluée, à l'issue du recensement général de la population de 2007, à 85.738 habitants (RGPH, 2007). En 2010, la population du département était estimée à 103.420 habitants.

Le tableau 1 montre la répartition de cette population par district :

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Tableau 1 - Population par sexes du Département de la Sangha en 2007

Districts

Hommes

Femmes

Total en 2007

Total en 2010

Ouesso

14.040

14.139

28.179

48.832

Mokeko

15.376

14.796

30.172

6.000

Sembé

4.676

4.874

9.550

11.000

Souanké

4.825

4.886

9.711

5.373

Pikounda

1.760

1.753

3.513

13.362

Ngbala

2.315

2.298

4.613

12.663

Total

42.992

42.746

85.738

103.420

Sources - Ministère du Plan, RGPH (2007) et Direction Départementale du Plan (2010)

Nous pouvons noter qu'en trois ans, la population du département a connu un accroissement global de 17.682 habitants. Le taux d'accroissement annuel de cette population, que l'on peut estimer à environ 6%, est le double du taux d'accroissement annuel de la population de l'ensemble du pays estimé à 3% (RGPH, 2007). Un taux d'accroissement aussi élevé dans un pays où, de manière générale, le milieu rural connaît une perte continuelle de sa population - surtout juvénile - au profit des grands centres urbains, est essentiellement le fait observé au cours des dix dernières années, du développement exceptionnel des activités d'exploitation forestière dans la région. Ceci explique l'émergence de nouvelles communautés urbaines liées exclusivement à l'exploitation forestière. C'est le cas notamment de Pokola qui, de quelques centaines d'habitants il y a une vingtaine d'années, est devenue aujourd'hui une cité d'environ 15.000 habitants, possédant des réseaux modernes de distribution d'eau et d'électricité, une station locale de radio et télévision, des banques et entreprises de micro-crédit, un hôpital moderne, etc. (Ngoya-Kessy & Boukoulou (2012).

La population de la Sangha, concentrée essentiellement le long des axes routiers et fluviaux et surtout dans les chantiers forestiers, a une densité qui reste globalement très faible (0,83 habitants au km2), du fait de l'immensité du territoire.

Essaimés dans la forêt, les villages enquêtés se situent entièrement dans le district de Souanké, particulièrement le long des voies de communication (figure 12) et compte une population totale qui peut être évaluée à environ 687 habitants.

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Figure 12 - Villages de l'UFA Jua-Ikié Source : Cellule d'Aménagement SEFYD, 2012

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Cette population se répartit, selon les données du dernier recensement général (2007), de la manière suivante (tableau 2) :

Tableau 2 - Répartition de la population de la zone d'étude par taille des villages

 

Districts

Taille de la population

Cabosse

 

121

Elogo 1

 

266

Elogo 2

 

300

 

Total

687

Source - Ministère du Plan, RGPH (2007).

2.1.3. Profil des ménages enquêtés

La population totale dans l'ensemble des villages enquêtés est de 687. 2.1.4. Structuration des unités domestiques

L'enquête montre que près de 60% des unités domestiques sont constituées de 4 à 7 personnes (Tableau 3).

Tableau 3 - Nombre de personnes par unité domestique

Nombre personnes/UD

Nombre d'UD recensées

Pourcentage (%)

Moins de 3

6

12,25

4 - 5

17

34,69

6 - 7

14

28,57

8 - 9

4

8,17

10- 11

5

10,20

12 et plus

3

6,12

Total

49

100,0

Plus de 75% des unités domestiques comptent entre 3 et 7 personnes. Comme dans l'ensemble de la zone d'étude, on compte en moyenne 5 personnes par UD dans les villages enquêtés, comme le montre le tableau 4.

Tableau 4 - Nombre moyen de personnes par UD dans les villages enquêtés

Villages enquêtés

Nombre moyen de personnes par UD

Cabosse

4,88

Elogo 1

6,55

Elogo 2

6,18

Moyenne générale

5,87

2.1.5. Caractéristiques des chefs de ménages selon l'âge et le sexe

Les données du tableau 5 nous indiquent que dans l'ensemble des villages enquêtés, la population est relativement moins jeune puisque près de 20% des chefs de ménages enquêtés ont moins de 40 ans contre près de 80% qui ont un âge compris entre 40 ans et plus. Cette population, issue des unités domestiques tirées au hasard dans les villages-cibles, reflète la réalité démographique de la population de la zone d'étude.

Tableau 5 -Répartition des chefs de ménages des villages enquêtés par âge

Classe d'âge du chef de l'U.D

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Moins de 29

 

3

1

1

5

10,20

30 - 34

 

2

0

1

3

6,12

35 - 39

 

0

1

1

2

4,08

40 et plus

 

19

8

12

39

79,6

 

Total

24

10

15

49

100

Du point de vue du sexe de chefs de ménages, l'analyse du tableau 6 nous montre qu'il a prédominance des hommes dans l'ensemble des villages enquêtés, avec environ 90% des effectifs contre à peine 10% pour les femmes.

Tableau 6 - Répartition des chefs de ménages des villages enquêtés par sexe

Sexe du Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

F

2

2

1

5

10,20

M

22

8

14

44

89,80

Total

24

10

15

49

100

2.1.6. Niveau d'instruction au sein des unités domestiques

L'étude s'est appesantie sur le niveau d'instruction général des adultes dans les villages enquêtés. Pour cela, il a été retenu comme groupe-cible pour apprécier le niveau d'instruction de la population adulte, l'ensemble des chefs d'unités domestiques recensés. Il s'avère, comme l'indique la figure 13, que près de 53% des chefs d'unités domestiques ont un niveau d'instruction égal à celui du collège.

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60

 

53,06

 
 

50

 
 
 
 
 

40

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30,61

30

 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8,17

 
 
 

10

 
 

4,08

 
 
 

4,08

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

niveau collège illétrés

niveau lycée

niveau primaire Universitaire

Figure 13 - Niveau d'instruction des chefs d'unités domestiques

On note que près de 35% des chefs d'unités domestiques enquêtés ne sont pas allés au-delà du collège. Les chefs d'unités domestiques enquêtés qui sont allés jusqu'au lycée (8,17% de l'ensemble) ou à l'université (4,08%) sont essentiellement les fonctionnaires et les agents d'entreprises privées opérant dans la région et qui sont, de façon générale, issus d'autres régions du pays. L'étude permet de montrer que la population adulte dans les villages enquêtés est en général analphabète. L'analphabétisme dans la zone est aggravé par le très faible niveau scolaire des élèves et qui les conduit presque inexorablement à un analphabétisme de retour après la sortie de l'école. Il a été ainsi difficile de voir un chef d'unité domestique sachant véritablement lire et écrire, même lorsqu'il a été jusqu'au collège.

La zone d'étude est majoritairement occupée par les deux principaux groupes ethnolinguistiques dominants dans l'ensemble cette zone. Sur l'ensemble des ménages interviewés au cours de l'enquête, environ 94% sont Bakouélé ou Djem comme le montre le tableau 7.

Tableau 7 - Groupes ethnolinguistiques identifiés dans les villages enquêtés

Groupes

ethnolinguistiques

Effectifs

Pourcentage (%)

cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Bakouélé

19

9

14

83,67

Djem

3

1

1

10,21

Bonguili

2

0

0

4,08

Allochtone

1

0

0

2,04

Total

49

100

On note que les allochtones qui ne constituent que 2,04% de la population enquêtée, sont essentiellement présents que dans la zone de la base-vie de société SEFYD.

2.2. Cadre de vie des populations

Les populations installées dans la zone d'étude vivent dans des conditions qui restent, en général, assez précaires. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne l'habitat, l'accès à l'eau potable et aux sources d'énergie domestique, etc.

2.2.1. Type d'habitat

Dans l'ensemble du département de la Sangha, l'habitat est en général aligné le long des voies de communication (figure 20). Le type d'habitation le plus courant est, selon l'étude ESA (2011), la case individuelle construite en terre battue ou en planches. Ce type d'habitation est en effet observé dans près de 80% des cas, comme le montre la figure 14.

Autre Duplex Chambre simple Appartement dans un imeuble Maison à plusieurs logements Maison individuelle Villa

 
 
 
 
 
 

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Figure 14 - Types d'habitations dans le département de la Sangha Source - Enquête ESA 2011

La tendance est exactement la même dans notre zone d'étude où, en dehors de la base-vie de la société forestière SEFYD, les habitations restent essentiellement de type traditionnel, avec pour matériaux dominants la terre battue pour les murs et la paille pour la couverture chez les Bantous (figure 15 et figure 16) ou la tôle ondulée dans des cas encore très limités.

Figure 15- Habitation traditionnelle au village

Cabosse

Figure 16 - Habitation traditionnelle au village

Elogo 1

La durée de vie de ce type d'habitation varie selon les mesures d'entretien prises. Elle est néanmoins en moyenne d'environ dix ans (Doumenge, 1992 cité par Elema, 2008).

Les maisons dans les villages enquêtés sont de dimensions réduites, avec en général une ou deux pièces.

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Les populations dans les villages se regroupent au sein des unités domestiques constituées des personnes unies par des liens de parenté ou de mariage et qui, sous la responsabilité du chef de famille, vivent ensemble et s'appuient sur les mêmes ressources pour assurer leur survie. Selon l'étude ESA de 2011, la taille moyenne des ménages dans l'ensemble du département de la Sangha est de 4,7 personnes. On compte en moyenne 5 personnes par unité domestique dans la zone d'étude. Ce chiffre est légèrement inférieur à la moyenne nationale qui est, au vu des données du recensement général de la population de 2007, de 4,9 personnes par ménage. On peut voir, à travers ces données, que si la taille moyenne des unités domestiques dans la zone d'étude est légèrement supérieure à la taille moyenne des ménages du département, elle reste néanmoins proche de la moyenne nationale. Cependant, si l'on tient compte du type d'habitat dominant, la taille moyenne des ménages dans la zone d'étude montre que les populations ici vivent dans une grande promiscuité qui a, dans de nombreux cas, des effets négatifs sur le plan social et sanitaire.

Le logement constitue de ce fait un problème important qui devrait être pris en compte dans la perspective de développement économique et social des communautés installées au sein de l'UFA Jua-Ikié.

2.2.2. L'accès à l'énergie domestique

L'énergie électrique est quasi inexistante dans notre d'étude. En dehors des groupes électrogènes de la base vie de la SEFYD, on ne trouve aucune source d'énergie électrique dans les différents villages enquêtés. Les populations ne recourent essentiellement qu'au pétrole lampant pour s'éclairer.

Selon les enquêtes de terrain, les populations installées au sein des villages enquêtés utilisent exclusivement le bois-énergie et le foyer traditionnel pour la cuisson. Le charbon de bois étant peu produit dans la zone, la principale source d'énergie domestique ici reste le bois de chauffe. Le pétrole, le gaz ou l'électricité ne sont utilisés que de façon marginale, essentiellement par les travailleurs des exploitations forestières et par quelques rares fonctionnaires de l'état et commerçants vivant dans cette zone.

2.2.3. Les problèmes d'accès à l'eau potable

Si l'accès à l'eau pour les divers besoins autres que la consommation (bain, lessive, vaisselle, construction des maisons, etc.) ne pose pas de problème majeur aux populations, la question se pose avec acuité en ce qui concerne l'eau de boisson.

Dans notre zone d'étude, comme d'ailleurs dans l'ensemble du département de la Sangha, l'accès à l'eau potable reste aujourd'hui un problème récurrent, les communautés rurales se contentant généralement de l'eau des marigots, des résurgences d'eau près des têtes de rivières et des sources en général non aménagées (figure 17 et figure 18)

Par rapport à la qualité de l'eau consommée, la situation au sein des villages enquêtés semble plus dramatique que celle observée dans l'ensemble du département de la Sangha. En effet, contrairement à notre zone d'étude où la quasi-totalité de la population a recours à une eau de boisson impropre à la consommation, on ne compte pour l'ensemble du département qu'un peu plus de la moitié des ménages (52,7%) consommant l'eau des marigots et des sources aménagées ou non aménagées, ESA (2011).

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Figure 17 - Source d'eau de consommation Figure 18 - Petit cours d'eau (village

non aménagée (village Elogo 2) Elogo 1)

2.2.4. Les marchés

Les difficultés de circulation des hommes et des biens dans la zone d'étude se traduisent sur le terrain par l'inexistence de lieux appropriés d'accès aux produits de première nécessité et de vente des produits issus des activités productives. Pour s'approvisionner en produits de première nécessité, notamment les boîtes de conserve, le riz, le savon, le sel, le pétrole, le poisson salé ou fumé en provenance du Cameroun notamment, les populations sont contraintes de se rendre aux marchés permanents de Souanké. Tout en étant un principal centre d'approvisionnement en produits de première nécessité, ce centre semi-urbain est aussi l'un des principaux centres d'écoulement des produits issus des activités paysannes de la zone (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

En dehors du marché permanent de Souanké, il existe également de petits marchés occasionnels qui se forment généralement le long de la route principale dans les villages.

Ces marchés occasionnels permettent ainsi aux travailleurs des entreprises forestières ou des travaux publics, aux populations rurales et aux commerçants en provenance du Cameroun de s'approvisionner en produits de consommation courante, qu'ils soient manufacturés ou issus des activités paysannes.

2.2.5. Les voies de communication

Notre zone d'étude reste encore relativement enclavée. Elle n'est accessible que par une seule voie terrestre, la route N°2 qui part de la bifurcation, à 25 Km de Ouesso, sur la Nationale N° 2, jusqu'à la frontière camerounaise sur environ 260 Km. Cette route, aujourd'hui bitumée sur environ 100 Km à partir Ouesso, est praticable sur toute sa longueur grâce aux travaux d'aménagement, d'entretien et de bitumage actuellement en cours jusqu'à la frontière camerounaise (figure 19 et figure 20).

Figure 19 - Axe bitumé entre Ouesso et

Sembé

Photo : Boukoulou & Mialoundama, 2015

Figure 20- Habitat aligné le long de l'axe non bitumé entre Souanké et Cabosse

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De ce fait, l'accès aux villages enquêtés, naguère extrêmement difficile, est aujourd'hui relativement aisé par véhicule. En partant de Ouesso, on peut aujourd'hui atteindre en moins d'une journée le village de Cabosse où se trouve la base-vie principale de SEFYD sur une distance de 285 Km. Ceci est d'autant plus important qu'il y a encore peu de temps, il fallait plusieurs jours pour faire cette distance, l'accès à la zone étant extrêmement incertain, même pour les véhicules ?tout terrain?, surtout pendant les périodes les plus pluvieuses de l'année. Les véhicules étaient souvent contraints de se garer en rase campagne pendant plusieurs jours, en attendant que la route, engorgée d'eau sur plusieurs kilomètres, ne redevienne praticable (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

Une grande partie des populations de la zone d'étude restent, en dépit des potentialités économiques de la région, dans une situation de profonde précarité économique. Cette population située essentiellement le long de la voie principale connais également des difficultés de déplacement et d'écoulement de leurs produits du fait des coûts de transport des Hommes et des marchandises qui restent très élevés.

2.2.6. Les structures de santé

La question de la santé est l'un des principaux problèmes dans notre zone d'étude. Les infrastructures sanitaires restent très faibles comme on peut le voir à travers le tableau 8.

Tableau 8 - Infrastructures hospitalières dans le département de la Sangha

Districts /
Villes

Hôpital de base

Centre de
Santé Intégré

Centre de
Santé

Poste de
Santé

Centre
Médico-social

Clinique

Ouesso

1

2

0

0

0

0

Mokeko

0

1

3

0

0

1

Sembé

0

1

1

1

0

0

Souanké

0

1

3

0

0

0

Ngbala

0

1

1

0

1

0

Pikounda

0

1

0

4

1

0

Total

1

7

8

5

2

1

Source : Direction Départementale de la Santé 2010

Tout le département ne dispose que d'un hôpital de base installé à Ouesso. Les autres infrastructures sanitaires sont réparties de la manière suivante : 7 centres de santé intégrés dont 1 à Sembé et 1 à Souanké ; 8 centres de santé dont 1 à Sembé et 3 à Souanké ; 5 postes de santé dont 1 à Sembé ; 2 centres médico-sociaux installés à l'entreprise IFO dans les districts de Ngbala et Pikounda ; 1 clinique de CIB à Mokeko.

Les activités sanitaires dans tout le département sont coordonnées par la Direction Départementale de la Santé (DDS). Dans notre zone d'étude, il existe deux (2) structures sanitaires. Il s'agit entre autre du poste de santé Cabosse situé dans l'enceinte de la SEFYD, et le poste de santé d'Elogo 2 réhabilité par la SEFYD (figure 21 et figure 22).

Figure 21 -bâtiment réhabilité du poste de santé de Elogo 2

Figure 22 - nouveau bâtiment du poste de Santé de Elogo 2

Les principales causes de mortalité sont le paludisme, la dysenterie, les infections respiratoires aigües et les MST/IST.

Il faut noter qu'en dépit des différents appuis de SEFYD, les postes de santé présents dans notre zone d'étude sont loin de répondre aux nombreux problèmes de santé de la zone. Il se pose d'abord le problème de la faiblesse quantitative et qualitative du personnel soignant. On note en effet, en dehors de quelques bénévoles, les personnels soignants qualifiés est souvent rencontrer dans les centres urbains de Ouesso ou de Brazzaville que sur leur lieu de travail.

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Ce paradoxe s'explique par le manque d'intérêt manifeste pour le milieu rural qui s'observe aussi bien au niveau des instances administratives départementales et locales qu'au niveau des personnels soignants eux-mêmes.

Il se pose ensuite le problème récurrent de la vétusté des locaux et du manque quasi permanent d'équipements (notamment les lits), de matériels de santé et de médicaments. De nombreux malades sont, de ce fait, souvent contraints soit de recourir aux thérapies traditionnelles, soit d'aller vers les centres de santé de Souanké, de Ouesso ou de Pokola, réputés mieux équipés et avec un personnel soignant quantitativement et qualitativement supérieur.

Il se pose enfin, au niveau des malades, le problème des distances souvent très longues à parcourir pour accéder aux centres fonctionnels de santé. A ce problème lié aux distances importantes qui séparent la plupart des villages des centres de santé, s'ajoute celui des difficultés toujours récurrentes de transport des personnes et des biens dans la zone, même sur l'axe routier actuellement en cours d'aménagement ou de réfection.

2.2.7. Le système éducatif

Le système éducatif implique généralement la formation et le développement du savoir intellectuel et technique de la population, surtout juvénile, dans la perspective de son intégration au système économique et social existant. Dans la zone d'étude, il existe deux cadres complémentaires d'éducation des jeunes générations : il y a, d'un côté, le milieu social dans lequel l'éducation se fait à travers les pratiques sociales existantes, les institutions traditionnelles en vigueur et les croyances dominantes et, de l'autre, le système scolaire (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

Les pratiques sociales dominantes aussi bien chez les hommes que chez les femmes, de même que l'ensemble des règles élaborées de génération en génération pour une meilleure maîtrise du fonctionnement et de l'évolution de la société et les croyances qui dominent l'univers social des Djems et des Bakouélés sont autant d'éléments qui participent de façon fondamentale à l'éducation des jeunes et à l'implication de ceux-ci au système économique et social local.

L'enquête menée sur un échantillon de 3 villages, a montré la faiblesse des structures scolaires au sein des villages enquêtés, donc un système scolaire ici qui reste extrêmement faible. Et, comme l'indique Tchicaya (2008), l'absence d'instruction constitue un facteur très discriminant et maintient l'individu dans une pauvreté que l'on qualifiera de pauvreté intellectuelle. Celle-ci a cependant un impact important sur la pauvreté matérielle.

En effet, comme le montre le tableau 9, il existe dans les 3 villages enquêtés 3 écoles, dont 1 collège d'enseignement technique agricole.

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Tableau 9 - Structures scolaires dans quelques villages enquêtés

Villages

Ecoles

Nombre d'enseignants

Cabosse

1

1(1)

Elogo 1

1(2)

2

Elogo 2

1

1

Total

3

4

(1) Enseignant fonctionnaire de l'Etat

(2) Collège d'enseignement technique agricole

Ces écoles sont construites en briques avec couverture en tôle (voir figure 23 et 24).

Figure 23 -CETA de Elogo 2 Figure 24 - Ecole primaire de Cabosse

2.2.8. Les pratiques alimentaires

Les résultats de terrain montre que l'alimentation des populations installées dans notre zone d'étude est basée essentiellement sur le manioc, la banane et le taro. La viande de brousse et le poisson constituent les deux principales sources de protéines animales.

Si ces aliments ne sont pas spécifiques à notre zone d'étude, leur mode de préparation prend ici une tournure particulière. On trouve ainsi chez les Djems et les Bakouélés de notre zone d'étude des plats typiques que l'on ne trouve dans aucune autre communauté ethnolinguistique congolaise. Selon Boukoulou & Mialoundama (2015) parmi ses repas, les plus caractéristiques sont les suivants :

a) MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 30

Le repas à base de feuilles de taro (Likabi-mpâ)

Les feuilles de taro sont bouillies et mélangées avec la viande de brousse. Le repas est préparé avec une sauce à base de noix oléagineuses (Péké) grillées, pilées, séchées et écrasées.

b) Le repas à base de manioc râpé (Ngoun-Lekouma)

Le manioc roui est râpé et mélangé avec la pâte d'arachide et l'huile de palme. La préparation est utilisée comme sauce dans le poisson.

c) Le repas à base de feuille de manioc

Les feuilles de manioc écrasées sont préparées avec du sel indigène issu de la peau de banane séchée au feu et écrasé.

d) Le repas à base d'escargots

e) Le repas à base de maïs râpé (Ngouon-Mpia)

Le maïs est bouilli et écrasé et ensuite mélangé avec le poisson d'eau douce puis préparé avec de l'huile de palme.

f) Le repas à base de courges

Les courges sont grillées et mélangées avec les feuilles de taro et le poisson fumé.

On note cependant que, comme dans le reste du pays, le manioc constitue l'aliment de base des communautés des différents villages enquêtés et sa consommation moyenne annuelle est de 425 kg (Anonyme, 1995). Les racines de manioc sont un aliment énergétique (IITIA, 1992), ils peuvent servir au petit déjeuner, s'accompagnent au repas, et ils se transforment en manioc. Mais, à côté du manioc, on note aussi comme aliment de base la banane plantain. Le manioc est consommé essentiellement sous forme de «chikouangue», tandis que la banane plantain est simplement bouillie avec la peau. Ces aliments de base sont consommés essentiellement avec du poisson d'eau douce, la viande de brousse et les légumes sauvages ou cultivées. Les aliments sont préparés avec différentes matières grasses, notamment l'huile de palme et des noix oléagineuses.

La viande de brousse reste ici la principale source de protéine essentielle pour les communautés locales et les populations autochtones. Si à Cabosse (bases-vie de SEFYD) on peut trouver sur le marché, en plus de la viande de brousse, des viandes d'élevage et des produits carnés congelés en provenance du Cameroun, dans les autres villages enquêtés on ne rencontre exclusivement que la viande de brousse et le poisson d'eau douce.

La viande de brousse est vendue dans les villages à un prix relativement faible du fait de l'importance de l'offre et de la faiblesse de la demande. La situation est cependant plus ou moins inverse en milieu semi-urbain. Un céphalophe frais entier peut ainsi être vendu en milieu rural au prix de 3.000 F.CFA.

Nous pouvons noter que les populations rurales de cette zone continuent à dépendre des ressources naturelles, notamment de la viande de brousse, pour leur alimentation et donc pour leur survie. Le principal enjeu ici serait de réduire cette dépendance vis-à-vis des ressources

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de la forêt et de développer des activités orientées vers une gestion plus durable des ressources naturelles et vers la promotion des activités d'élevage des espèces sauvages et des espèces domestiques comme les ovins et les caprins fortement appréciés dans la zone.

2.3. Les structures sociales dominantes en milieu paysan

2.3.1. Le système de parenté chez les Djems et les Bakouélés

La parenté reste le principal cadre de référence organisationnel et identitaire des communautés rurales de la zone d'étude. L'étude du système de parenté des deux principaux groupes ethnolinguistiques de la zone d'étude, c'est-à-dire les Djems, et les Bakouélés, permet de relever que les communautés rurales s'appuient ici sur une structure sociale qui se rapproche plus du système politique de type acéphale que d'un système fortement hiérarchisé et à tendance étatique comme on peut l'observer par exemple dans les Plateaux. L'ensemble de la société dans la zone d'étude est en effet relativement peu hiérarchisée et se structure essentiellement autour du clan (Mbi chez les Djems) et du lignage (Fang chez les Djems), Bahuchet (1979).

2.3.1.1. Le clan chez les Djems et les Bakouélés

Le clan apparaît parmi les communautés installées dans notre zone d'étude comme le plus grand groupe de filiation unilinéaire. Ses membres se considèrent tous comme des descendants, exclusivement par les hommes, d'un même ancêtre, sans cependant qu'il ne soit toujours possible de remonter à ce dernier par une ligne généalogique ininterrompue (Elema, 2008). Dans bien des cas, l'ancêtre de référence est en effet souvent perçu plus comme une figure de légende que comme un être réel.

Le clan joue cependant un rôle social majeur au sein des populations ; il constitue la principale référence dans la définition du statut d'un individu et dans son positionnement dans la hiérarchie sociale.

Tous les clans n'ont cependant ni la même considération, ni la même importance au sein de la société. Le pouvoir du clan est déterminé particulièrement par la possession des terres et par la force spirituelle supposée et les moyens matériels dont disposent son chef et ses ?aînés sociaux?, c'est-à-dire tous ceux qui ont la responsabilité de la perpétuation du groupe sur le plan économique, social et spirituel. Les relations entre les individus sont, de ce fait, largement déterminées par le clan auquel ils appartiennent ; il en est de même du positionnement individuel sur le plan social et même politique tant au niveau local qu'au niveau départemental, voire national (Hagenbucher, 1973).

Le clan chez les Djems et chez les Bakouélés se caractérise par quatre principaux points : la possession d'un nom, la possession d'un totem, l'existence d'une structure d'autorité, et la possession d'une terre clanique.

2.3.1.2. Le lignage chez les Djems et les Bakouélés

Le lignage est un groupe plus restreint que le clan. Ses membres, issus d'un même aïeul parfaitement identifié, se reconnaissent comme faisant partie d'une même « famille ». Celle-ci se présente comme l'ensemble des personnes les plus proches biologiquement et socialement et qui se constituent suivant une filiation patrilinéaire, à partir de l'ancêtre de référence, (Boukoulou, 2012a).

Un lignage peut être ainsi considéré comme un segment de clan et définit le niveau élémentaire de la parenté chez les Djems et les Bakouélés. Il correspond au lignage tel qu'il s'observe dans tout le Congo et qu'on peut définir comme un groupe de filiation unilinéaire dont les membres se reconnaissent comme faisant partie de la même « famille », à la fois par la référence à un même ancêtre connu et nommé et de qui sont issus les différents membres du groupe, et par la connaissance parfaite des liens généalogiques qui les lient les uns aux autres (Boukoulou 2012b.).

Les membres du lignage ont ainsi, les uns vis-à-vis des autres, des droits et des devoirs qui ne s'affaiblissent que lorsque le groupe est lui-même en crise. Les droits et devoirs réciproques des membres du lignage sont notamment l'aide et l'assistance en cas de maladie, de décès, de mariage ou de toute autre situation favorable ou d'infortune survenant à l'un d'entre eux. On peut noter aussi l'accès aux biens communs, notamment à la terre du lignage (qui est la terre du clan dont il est issu) et à ses ressources (Boukoulou, 2009).

Le lignage dans la zone d'étude se définit par les cinq traits. C'est la structure fondamentale de la société, l'unité du groupe est garantie par le chef du lignage (ou chef de famille), la circulation et la distribution des biens et des fonctions sont assurées par le chef du lignage et ses substituts, le lignage est un groupe strictement exogame, le lignage est toujours possesseur d'une terre (Boukoulou 2012a.).

La structure hiérarchique linéaire du lignage se présente comme indiqué dans la figure 25. C'est essentiellement par des moyens idéologiques que le chef du lignage et ses substituts arrivent à maintenir l'unité du lignage et sa perpétuation dans le temps et dans l'espace. Ces moyens idéologiques restent la peur de la sorcellerie ou de l'action pernicieuse des ancêtres sur les vivants.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 32

1

4

2

3

MONDE INVISIBLE

MONDE
DES
VIVANTS

6

5

Figure 25- Structure hiérarchique linéaire du lignage chez les Djems et les Bakouélés

source : Boukoulou et Mialoundama (2015)

Légende

1. Les ancêtres : membres décédés du lignage ;

2. Chef du lignage : joue le rôle d'interface entre le monde invisible et celui des vivants ;

3. Les personnes âgées, perçues comme les sages et la mémoire du groupe ;

4. Les `'Aînés sociaux», hommes ayant la responsabilité de la perpétuation du groupe sur le plan économique et social.

5. Les Femmes adultes ayant la responsabilité de la perpétuation du groupe sur les plans biologique (par la procréation) et alimentaire (par la production vivrière) ;

6. Les `'Cadets sociaux», personnes n'ayant aucune responsabilité sociale ou économique au sein du groupe (membres non encore mariés du lignage).

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MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 34

2.3.1.3. L'unité de résidence chez les Djems et les Bakouélés

La résidence chez les Djems et les Bakouélés est patrilocale. La femme mariée vient s'installer auprès de son mari qui vit lui-même dans la parcelle de son père. Le père est ainsi le chef d'une unité domestique qui peut réunir plusieurs ménages. Cela peut s'assimiler au foyer ou à la résidence familiale. C'est une structure sociale qui se constitue sur la base de l'alliance matrimoniale. L'unité domestique apparaît ainsi plus comme une entité résidentielle qu'une structure de parenté au sens traditionnel du terme. L'homme et son (ses) épouse(s) constituent une unité domestique que viennent agrandir leur progéniture et les autres membres de leurs groupes de parenté respectifs. Ce groupe peut être ainsi plus ou moins important. Ses membres vivent et travaillent généralement ensemble, même si une grande partie des ressources qu'ils génèrent est absorbée par leurs lignages d'origine, à travers le système de droits et devoirs auxquels ils sont soumis (Boukoulou, 2012b)

Trois types d'unités domestiques sont notés dans les villages de notre zone d'étude :

- l'unité domestique de type monogame. Elle est de loin la plus courante, avec plus de 60% de cas observés dans les villages ;

- l'unité domestique de type polygame qui est assez peu observée dans la région. Dans beaucoup de villages, ce type de famille reste même une exception ;

- l'unité domestique de type monoparental. Elle est constituée surtout de veufs ou de veuves vivant seuls ou avec leur progéniture ou avec des membres de leur groupe de parenté d'origine. Ce type d'unité domestique constitue dans beaucoup de villages un groupe relativement important, du fait du vieillissement relativement important de la population. Les unités domestiques de type monoparental sont dirigées essentiellement par les femmes (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

2.3.2. Les croyances dominantes

Les communautés vivant dans la zone de d'étude restent profondément attachées à leurs croyances traditionnelles. Il s'agit notamment des croyances aux génies tutélaires qui peuplent leurs forêts et qui interviennent dans leurs faits et gestes quotidiens. Comme tous les peuples forestiers du Congo, les populations de l'UFA Jua-Ikié vivent « l'invisible » au quotidien (Hagenbucher, 1973) et interprètent et agissent sur le monde diurne par, et à travers, le monde nocturne.

Dans les villages enquêtés, la croyance aux esprits des ancêtres, aux totems, aux génies, à la sorcellerie et aux fétiches, représentant 61,22% des chefs de ménages (enquêtes de terrain), constitue le principal système de gestion et de contrôle des hommes et des ressources naturelles.

Ces croyances ont contribué dans une large mesure, à la préservation des écosystèmes forestiers et de la richesse biologique de la région. On peut dire que les croyances traditionnelles contribuent dans une large mesure à la gestion rationnelle des ressources naturelles.

A côté des croyances traditionnelles, on peut noter la présence des croyances exogènes, notamment celles liées au christianisme en particulier au catholicisme et au protestantisme. Cependant, contrairement à ce qu'on peut observer dans différentes autres régions du Congo, les croyances exogènes, restent encore assez timides dans notre zone d'étude et représentent que 38,78% des chefs de ménages enquêtés (tableau 10).

Tableau 10 - croyance dans quelques villages enquêtés

Tendance culturelle Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Croyances traditionnelles

15

5

10

30

61,22

Croyances exogènes

9

5

5

19

38,78

Total

24

10

15

49

100

La figure 26 montre les principaux éléments qui dominent le système de représentations des populations de la région de la zone d'étude.

Croyances exogènes

Croyances traditionnelles

Croyance aux génies tutélaires

Croyance à la sorcellerie

Croyance aux fétiches

Christianisme

Pouvoir des esprits divinisés sur

 

Pouvoir des initiés

Pouvoir des féticheurs

Pouvoir divin sur

les hommes, sur leurs actions et

(sorciers) sur les

sur les hommes et sur

les hommes et sur

sur les ressources naturelles

hommes et sur leurs
actions

leurs actions

leurs actions

Figure 26- Les croyances dominantes dans la zone d'étude source : Boukoulou & Mialoundama (2015)

Trois éléments dominent ici l'univers magico-religieux des populations. Il y a la croyance aux génies tutélaires, la croyance à la sorcellerie à travers et la croyance liée au christianisme, à travers les églises catholiques, protestantes et éveillées. Si les deux premiers types de croyances procèdent du système traditionnel de représentations, le dernier par contre est issu d'un christianisme souvent réinterprété à la lumière des croyances locales, bien que s'opposant ouvertement à celles-ci.

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DEUXIEME PARTIE :

CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET REVENUS

DES MENAGES

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MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 38

CHAPITRE 3 : ECONOMIE FAMILIALE

3.1. Caractérisation des systèmes de production

3.1.1. Les activités pratiquées dans les villages enquêtées

L'activité dominante chez les chefs des unités domestiques enquêtées est l'agriculture, pratiquée comme activité principale par 85,71% des personnes enquêtées (tableau 11) ou comme activité secondaire par près de 10,61% d'entre elles. Le tableau 12 montre qu'environ 18,37% des personnes enquêtées n'exercent aucune activité secondaire. Il s'agit notamment des femmes qui, pour diverses raisons, ne s'occupent essentiellement que des activités domestiques et déclarent être de simples ménagères, et/ ou des d'autres personnes n'exerçant aucune activité faute de manque d'emploi surtout.

Tableau 11 - Occupation principale des membres d'unités domestiques enquêtées

Activités principales Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Agriculture

17

10

15

42

85,71

Travailleur SEFYD

7

0

0

7

14,29

Total

24

10

15

49

100

En dehors de leurs activités exercées de façon permanente, certaines personnes exercent d'autres activités d'appoint en vue notamment d'améliorer leurs revenus. Les principales activités d'appoint ici sont : la chasse et l'orpaillage respectivement pour un peu près de 26,53% et 24,49% des cas.

Tableau 12 - Activités secondaires des membres des unités domestiques enquêtées

Activités secondaires Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Non réponse

6

1

2

9

18,37

Agriculture

4

0

0

4

8,16

Chasse

7

3

3

13

26,53

Orpaillage

4

3

5

12

24,49

Pêche

1

1

2

4

8,16

Cueillette

1

1

2

4

8,16

Elevage

1

1

1

3

6,12

Total

24

10

15

49

100

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3.1.2. Les activités économiques dominantes

Les activités économiques dans la zone d'étude sont déterminées directement par l'environnement naturel. L'importance de la forêt et l'abondance exceptionnelle de la faune font que, traditionnellement, les activités dominantes sont : l'agriculture vivrière, la chasse, la cueillette, le petit élevage (ovin, caprin et volaille), l'orpaillage.

Toutes les activités de la zone participent à l'équilibre alimentaire des populations locales. En effet, comme le soulignent Bahuchet et al. (1979), l'agriculture pratiquée par les femmes fournit principalement l'aliment glucidique de base (calorique), alors que la forêt, qui est principalement le domaine de l'homme, fournit les protéines (par la chasse et la pêche), les lipides et une partie des vitamines.

Mais, en dehors de leur contribution à l'équilibre alimentaire des populations, les activités observées dans la zone participent également à la formation des revenus monétaires en milieu paysan. Ceci essentiellement grâce aux échanges intra et inter-villageois, à l'absorption d'une partie de la production locale et des produits de la chasse et de la cueillette par les populations du centre semi-urbain de Souanké et par les travailleurs de SEFYD et aux interactions entre ces populations les communautés vivant au-delà de la frontière avec le Cameroun. Les activités économiques dans la zone d'étude sont pratiquées dans un environnement qui se présente, schématiquement, comme indiqué dans la figure 26.

Système de
production

Système sanitaire

Système éducatif

Routes

Marchés

Services agricoles

Services forestiers

Figure 27- Environnement économique de la zone d'étude

Source : Boukoulou & Mialoundama 2015

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3.1.2.1. Les activités agricoles et exploitations agricoles familiales

Dans les villages enquêtés, nous pouvons noter que l'agriculture est pratiquée dans toutes les unités domestiques enquêtées soit comme activité principale soit comme activité secondaire. Cette agriculture est pratiquée, à 95,92% des cas, à la fois pour l'auto-consommation et pour la vente. Le tableau 13 indique les déclarations des chefs d'unités domestiques enquêtés sur les objectifs visés par les ménages en pratiquant l'agriculture.

Tableau 13 - Objectifs déclarés dans la pratique de l'agriculture

Objectifs déclarés

Nombre de chefs d'UD

Total

Pourcentage (%)

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Uniquement pour l'auto-consommation

1

0

1

2

4,08

Uniquement pour la vente

0

0

0

0

0

Pour l'auto-consommation et la vente

23

10

14

47

95,92

Total

24

10

15

49

100

De manière générale, l'activité agricole s'effectue en zone forestière, après défrichement, abattage et brûlis de la forêt primaire ou secondaire. En dehors de quelques rares exploitations, l'agriculture sédentarisée n'est pas pratiquée dans la zone. De ce fait, les producteurs sont souvent contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour accéder à leurs champs. Les distances à parcourir varient en fonction de l'importance démographique et de la qualité des sols.

Tableau 14 - Distances parcourues entre le village et champs

Distance village-champ

Nombre d'UD concernés

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Moins de 500 m

7

1

4

500 - 999 m

9

3

4

1 Km - 3 km

6

6

7

Plus de 3 Km

2

0

0

Total

24

10

15

Le tableau 14 montre que, dans la plus grande partie des UD enquêtés, les distances à parcourir pour accéder aux exploitations agricoles varient de 500 m à 3 Km. Dans la zone de Cabosse, les producteurs parcourent jusqu'à plus de 6 Km pour atteindre les zones de culture.

Les cultures sont pratiquées au moyen d'outils rudimentaires pour l'abattage des arbres et le dessouchage (hache, machette et tronçonneuse) et pour le labour, les semis et bouturage et le sarclage (houe). Les enquêtes de terrain ont montré que tous les ménages enquêtés travaillent à la machette et à la houe et 97,96% d'entre eux ont recours à la hache. Il a été relevé néanmoins quelques cas de ménages (2,04%) ayant recours à la tronçonneuse (tableau 15).

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Tableau 15 - Outils utilisés selon les unités domestiques enquêtées

Outils utilisés

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Hache

24

10

14

48

97,96

Machette

24

10

15

49

100

Houe

24

10

15

49

100

Tronçonneuse

2

0

0

2

4,08

Les superficies cultivées sont en général très modestes, du fait non seulement de l'archaïsme des moyens de production, mais aussi d'autres contraintes qui sont à la fois d'ordre technique et agronomique qu'humain et organisationnel. C'est une agriculture traditionnelle.

Les superficies cultivées sont, du fait du caractère rudimentaire des moyens de production utilisés, très faibles. En fonction de l'importance de la main-d'oeuvre disponible et de la proximité des voies de communication, les superficies cultivées varient dans les villages de 200 m2 à 2 ha. Le tableau

16 montre qu'environ 63% des unités domestiques enquêtées valorisent une superficie agricole de moins de 1 ha. Les quelques rares ménages ayant recours à la tronçonneuse et à une main-d'oeuvre additionnelle pour certaines opérations culturales à arrivent ainsi à mettre en valeur des superficies pouvant aller de 2 à 5 ha. Ces cas restent cependant tout à fait marginaux.

Tableau 16 - Superficies agricoles évaluées

Superficies agricoles

Nombre d'UD concernés

Total

Pourcentage (%)

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Moins de 5 ares

5

0

0

5

10,21

5 - 99 ares

15

4

7

26

53,06

1 - 2 ha

3

5

6

14

28,57

Plus de 2 ha

2

1

1

4

8,16

Total

24

10

15

49

100

Les cultures vivrières sont pratiquées en association dans environ 97,96% des ménages enquêtés,
la monoculture étant quasi inexistante dans toute la région ne représente que 2,04% (tableau 17).
Tableau 17 -Systèmes de culture

Système de culture agricole

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Association

24

10

14

48

97,96

Monoculture

0

0

1

1

2,04

Total

24

10

15

49

100

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 42

L'agriculture dans cette zone reste pratiquée de façon naturelle sans apport dans 89,80% des ménages enquêtés avec seulement 10,20% des ménages utilisant les fertilisants organiques (paille de maïs et autres résidus de récolte), les producteurs n'utilisant ni fertilisants minéraux, ni pesticides (tableau 18). Les sols se reconstituent uniquement au moyen de la jachère dont la durée varie de 2 à 7 ans, en fonction de la nature des sols, des cultures pratiquées et de la pression démographique.

Tableau 18 -Type de fertilisants utilisés

Type de fertilisant

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Aucun

23

9

12

44

89,80

Fertilisant minéral

0

0

0

0

0

Fertilisant Organique

1

1

3

5

10,20

Total

24

10

15

49

100

L'activité agricole s'articule autour de trois principaux types de cultures : les cultures vivrières, les cultures de rente et les cultures maraîchères.

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

nombre d'exploitation agrciole

0

48

47

42

37

20 21

18 19

16

13

11

2 3

1 2

3

6 4

Type de culture

Figure 28 - Quelques cultures pratiquées au sein des exploitations agricoles familiales

a) MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 43

Les cultures vivrières

Pratiquées exclusivement en zones forestières, les cultures vivrières sont le fait des hommes et des femmes. Les cultures les plus couramment pratiquées dans la zone sont : le manioc (Manihot esculenta), la banane plantain(Musa), l'arachide (Arachis hypogea), le maïs (Zea mays), le taro (Colocasia esculenta), la patate douce (Ipomea patatas) et l'igname (Dioscorea spp.). Le manioc reste néanmoins la culture la plus dominante. Selon Tchicaya (2008), « ce type de pratique arrange les producteurs, mais constitue néanmoins un facteur de dégradation des terres et de pollution atmosphérique par l'émission de gaz à effet de serre tels que le CO2 et le CO ».

Comme cela apparaît dans la figure 28, le manioc et la banane sont de loin les cultures les plus pratiquée au sein des unités domestiques. Du fait de la demande importante en manioc et en banane, de leurs conservation et surtout de la transformation relativement maîtrisées du manioc et de l'amélioration des principales voies de communication, les produits s'écoulent assez facilement et permettent aux producteurs d'accéder à des revenus de façon plus sûre. Ceci explique l'engouement des producteurs pour le manioc et la banane.

Il sied de signaler que la production de maïs est généralement orientée à la distillation pour la production d'alcool.

b) Les cultures de rente

Contrairement à d'autres parties de la Sangha (Mokeko, Ouesso), la culture du palmier à huile (Elaeis guineensis) n'a pas été valorisée dans notre zone d'étude. Une seule culture de rente est ainsi notée dans cette zone, c'est la culture du cacao (Theobroma cacao). Cette culture, introduite depuis les années 1940 dans le nord du pays, connaît un net recul depuis les années 1980. En 1982, les plantations qui avaient vieilli, ont été régénérées avec du matériel hybride plus performant, mais les champs semenciers n'ont pas été suivis et la diffusion des cabosses ne se fait plus depuis plus de 20 ans. De ce fait, les plantations actuelles ne sont plus régénérées par du matériel végétal performant, la conduite des plantations (élagage des gourmands et réglage de l'ombrage) est quasi abandonnée et les maladies, telle que la pourriture brune, se développent de plus en plus et les rendements par arbre sont devenus extrêmement faibles. Tout ceci a pour conséquence l'abandon progressif de la culture, les paysans se contentant aujourd'hui de procéder à la simple cueillette dans les vieilles plantations (Boukoulou,& Mialoundama, 2015).

Il y a aujourd'hui un projet de relance de la filière cacao dans la Sangha, avec le concours de la CIB-OLAM. Celle-ci a déjà installé une pépinière à Pokola et compte appuyer les producteurs en leur octroyant des crédits et en assurant la commercialisation de la production. Ce projet devrait pouvoir relancer la culture du cacao dans notre zone d'étude et donner de ce fait une nouvelle opportunité aux populations rurales d'accroitre leurs revenus.

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c) Les cultures maraîchères et fruitières

Le maraîchage est quasi inexistant dans la région. Les rares activités maraîchères observées sont le fait des populations allochtones, notamment celles qui viennent travailler en milieu semi-urbain de Souanké et/ ou à la base-vie de SEFYD. On note cependant dans tous les villages, quelques jardins de case où sont pratiquées les cultures de gombo (Hibiscus esculentus), de courges (Curcubita sp.), de l'amarante (Amaratus Hybridus), de la tomate (Lycopersicon esculentum), de l'aubergine (Solanum esculentum), etc.

Quelques cultures fruitières sont également pratiquées autour des habitations. Il s'agit notamment des cultures de papayer (qui pousse généralement de façon spontanée), de manguier, d'oranger, de safoutier, etc. (figure 29 et figure 30)

Figure 29 - Champ de cacao à Elogo 2 Figure 30 - association culturale : manioc

banane maïs

Certaines cultures nécessitent au préalable un abattage, le brûlis, le dessouchage et un nettoyage complet du terrain à cultiver. Généralement, ces activités se déroulent de novembre à février. Dès les premières pluies de avril, débute le semis qui s'étend jusqu'à juin, le sarclage intervient à partir d'août. La récolte se fait souvent au mois d'octobre (tableau 19).

Au cours de l'enquête, certaines contraintes liées à l'activité agricole ont identifié. Il s'agit entre autre de l'insuffisance de la main d'oeuvre, des contraintes liées aux conditions climatiques et édaphiques, des problèmes d'ordre phytosanitaires et de l'écoulement de la production, et surtout l'attaque des cultures sur pied par des ravageurs. Il y a également le manque de capacités techniques adéquates qui reste encore de plus en plus observée dans la zone.

Les agriculteurs sont de ce fait contraints d'utiliser un matériel de production essentiellement rudimentaire avec des techniques typiquement empiriques.

Ce qui ne les permet pas d'ailleurs de travailler sur des grandes surfaces agricoles, donc par conséquent d'accroitre leur capacité de production. Pour la plupart des agriculteurs, ces contraintes peuvent être palier avec des appuis conséquents en matériel végétal de qualité et en produits phytosanitaires, la vulgarisation des techniques agricoles, les subventions ou des crédits et la création d'un marché d'écoulement de la récolte.

Tableau 19 - Calendrier cultural de la zone d'étude

Activités

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Approvisionnement en semences

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Délimitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Défrichage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abattage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Brûlis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labour

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Buttage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

planting

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage (entretien)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Commercialisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Légende :

Activité intense

Activité faible

3.1.2.2. Les activités d'élevage

L'élevage dans toute la zone d'étude reste pratiqué en divagation (figure 31 et figure 32). Il s'agit du petit élevage ovin, caprin et avicole pratiqué à l'état embryonnaire par environ 63% de l'ensemble des ménages enquêtés (tableau 20). De manière générale, il est rare de compter plus de 10 têtes de bétail par unité domestique.

Tableau 20 - Importance de l'élevage dans les villages enquêtés

Ovins

Caprins

Réponse à la pratique de l'élevage

Total

Oui

Non

13

11

24

8

2

10

10

5

15

31

18

49

63,27

36,73

100

Elogo 1

Elogo 2

Villages

Volailles

Porcins

Total

Pourcentage

Cabosse

Niveau d'élevage

Légende

élevé

Faible

Très faible

Non pratiqué

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Le tableau 20 montre que les élevages avicole et ovin sont de loin les plus pratiqués dans les villages enquêtés. Les autres types d'élevage restent pratiqués de façon tout à fait marginale. Les animaux, vivant en divagation, sont presque toujours la propriété du chef de l'unité domestique qui les acquiert soit par achat, don ou héritage. En milieu paysan, le nombre moyen de bêtes (ovins ou caprins) est de 2 à 4 par éleveur.

Figure 31 - Ovins en divagation à Elogo 2 Figure 32 - Caprins en divagation à cabosse

Les ovins et les caprins sont élevés d'abord pour des raisons sociales. Il s'agit des animaux élevés pour être consommés à l'occasion des grandes fêtes traditionnelles (rites de circoncision, mariage, etc.) ou lors des événements exceptionnels (réception d'un hôte de marque, dons à un chef traditionnel ou à un responsable politique, etc.). Certains éleveurs sont néanmoins amenés à vendre en cas de besoins incompressibles d'argent (tableau 21).

Cependant avec l'installation des exploitants forestiers étrangers, on observe un développement progressif de l'élevage de but alimentaire et commercial. La vente se fait surtout à l'occasion de la fête musulmane de la Tabaski, avec la présence des allochtones de confession musulmane (surtout les commerçants originaires du Cameroun).

Tout comme l'élevage ovin et caprin, l'élevage avicole se limite à quelques têtes de bétail, généralement des poulets et, plus rarement, des canards. Cet élevage est aussi pratiqué d'abord pour des raisons sociales, les éleveurs ne consomment les volailles qu'à l'occasion des événements exceptionnels.

Tableau 21 - Prix de vente des animaux d'élevage dans les villages enquêtés

Espèces d'élevage

Prix de vente au village (F.CFA)

Coq

2000 à 4000

Poule

1500 à 3500

Capri

30000 à 40000

Ovin

30000 à 40000

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Selon les éleveurs interrogés, la nutrition des espèces d'élevage, la présence des maladies et l'absence des capacités techniques d'élevage sont les différentes contraintes auxquelles ils font face tout au long de l'année. Pour la plupart des éleveurs, ces contraintes peuvent être levées avec des appuis conséquents en produits vétérinaires, en techniques et matériels adéquats d'élevage.

3.1.2.3. Les activités de chasse

Au Congo, la chasse est réglementée par la loi 37-2008 du 28 novembre 2008. Cette loi, définissant les conditions de conservation et d'exploitation de la faune sauvage, reconnaît en particulier aux populations locales et autochtones les droits traditionnels de chasse, en vue de la satisfaction de leurs besoins.

La Loi notifie en effet que : « Les droits traditionnels de chasse sont reconnus aux populations rurales pour satisfaire leurs besoins individuels et communautaires, à l'intérieur de leur terroir ou dans les limites des zones qui sont ouvertes à la chasse traditionnelle » (Loi n° 37-2008, Article 62).

La dégradation de la situation en matière de chasse a atteint un seuil critique au Congo. N'importe qui tue n'importe quoi, n'importe où, n'importe quand et n'importe comment (Hecketsweiker, 1990). La chasse pour qu'elle participe à la conservation doit se faire de façon rationnelle, les chasseurs doivent respecter les principes instituer par la conservation.

Les populations des villages enquêtés ont, de ce fait, l'autorisation de pratiquer la chasse, à condition qu'elle soit faite uniquement pour leur subsistance. La vente des produits de la chasse est donc interdite.

D'une manière générale en zones forestières d'Afrique centrale, la vente de la viande de brousse représente globalement près de 70 % des revenus monétaires des ménages et constituent l'épine dorsale de l'économie rurale des zones forestière (Pierre, 2004).

Dans notre zone d'étude, bien que pratiquée à petite échelle, la chasse constitue non seulement l'une des principales sources de revenus mais aussi la principale source de protéines alimentaires pour les populations. De ce fait, la vente de la viande de chasse au sein des villages et entre les différents villages est couramment pratiquée (tableau 22).

Tableau 22 - Prix de vente des espèces de chasse dans les villages enquêtés.

Espèces de chasse

Prix unitaire de vente (F.CFA)

Céphalophe bleu

2500 à 3000

Céphalophe rouge

10000 à 12000

Porte-pic

2500 à 3000

Petit pangolin

1500 à 2500

Athérure

8000 à 9000

Aulacode

2000 à 6000

Potamochère

7000 à 10000

Singe

1500 à 3000

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Les observations sur le terrain montrent que la chasse est pratiquée dans environ 65% des ménages dans les villages enquêtés. Dans la plupart des cas, les produits de la chasse sont en partie autoconsommés et en partie vendus dans les villages le long des routes et des chemins qui mènent d'un village à un autre ou rarement sur le marché du centre semi-urbain de Souanké (figure 33 et figure 34). Pour la plupart, l'autoconsommation et la vente sont d'ailleurs les raisons les plus évoquées respectivement par 30 et 29 ménages qui pratiquent la chasse au sein des villages enquêtés (tableau 23).

Tableau 23 - Répartition des UD par rapport aux objectifs et la pratique de la chasse

Motifs

Villages

Total

Pourcentage

(%)

Objectifs de la chasse

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Non réponse

9

3

5

17

Auto-consommation

15

5

10

30

Vente

14

5

10

29

Compléter le budget familial

4

5

3

12

Lutter contre le chômage

2

1

0

3

Pratique de la chasse

 

Oui

15

7

10

32

65,31

Non

9

3

5

17

34,69

Total

24

10

15

49

100

Comme dans presque toutes les régions forestières congolaises, il existe ici deux principales techniques de chasse.

- La chasse au fusil : la chasse au fusil reste fortement pratiquée dans la zone, du fait de l'absence des mesures appropriées pour la protection et la gestion durable de la faune sauvage. La chasse au fusil est le fait des populations locales qui, généralement, sont dotées en fusils et en cartouches par des commerçants qui se chargent de placer la viande fraiche et surtout fumée sur les marchés des centres semi-urbains de la région.

- Le piégeage : les pièges montés à l'aide des câbles métalliques ou des fils en nylon sont aussi beaucoup utilisés. C'est une technique ancienne dans la zone et qui ne cesse de prendre de l'ampleur du fait des ventes toujours plus importantes de gibier et des revenus que cela apporte aux chasseurs.

L'impact de la chasse est très important sur la faune, mais il reste difficile à évaluer, du fait du caractère souvent clandestin de l'activité. Comme l'affirme Pierre (2004), dans ce type de chasse, à l'instar de ce qui est généralement observé en Afrique Centrale, près de 3/4 des captures concernent en premier lieu les céphalophes, suivies des athérures et des petits primates.

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Ce sont en particulier (tableau 24) :

- le céphalophe bleu, (céphalophes ongulé, Philantomba monticola), de petite taille, communément et improprement désigné par « gazelle » ;

- le céphalophe rouge, de taille moyenne, il est englobé dans la même appellation impropre « d'antilope », il s'agit essentiellement de deux espèces distinctes : le céphalophe de Peters (Cephalophus callipygus) et le céphalophe à bande dorsale noire (C. dorsalis) ;

- l'athérure, improprement aussi appelé par Porc-épic, (rongeur, Atherurus africanus) et enfin le singe hocheur (primates, Cercopithecus nictitans).

Tableau 24 - Identification des principales espèces chassées dans la zone d'étude.

Nom scientifique

Nom commun

Fréquence de capture

Atherurus africanus

Athérure

Peu fréquent

Philantomba monticola

Céphalophe bleu

Très fréquent

Cephalophus dorsalis

C. à bande dorsale noire

Très fréquent

Cephalophe callipygus

C. de peters

Peu fréquent

Manis tricuspis

Pangolin

Assez fréquent

Thrynomys swinderianus

Aulacode

Peu fréquent

Potamochoerus porcus

Potamochère

Peu fréquent

Cercopithecus nicitans

singe hocheur

Assez fréquent

Figure 33 - Céphalophe bleu en Figure 34 - Athérure en vente au

vente sur la voie routière au village village cabosse
Elogo 2

Les contraintes liées à la chasse sont, selon les chasseurs interrogés, les difficultés d'accéder aux outils et matériels de chasse. Le fusil et les cartouches par exemple sont difficilement accessibles pour les populations locales. Il y a également la rareté de plus en plus observée du gibier. Les chasseurs sont contraints d'aller de plus en plus loin pour trouver les animaux.

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Pour la plupart des chasseurs, ces contraintes peuvent être levées avec des appuis conséquents en matériels de chasse et avec l'installation des moyens adéquats de conservation de la viande de chasse (par exemple l'installation des chambres froides notamment). Les campements de chasse devraient également être installés, tenant compte de l'éloignement de plus en plus important des zones de chasse. Mais au-delà de toutes ces mesures, il est évoqué la nécessité de pratiquer une chasse plus rationnelle et de développer en même temps des activités alternatives, notamment celles liées à l'élevage des animaux domestiques et de certains animaux sauvages.

3.1.2.4. Les activités de pêche

La pêche est la deuxième activité de production de protéines animales en milieu rural au Congo. Elle est très souvent complémentaire, ou constitue un substitut à l'activité de chasse, en particulier en saison sèche (Pierre, 2004). Elle est peu pratiquée dans la zone, du fait surtout de la rareté de poisson dans les eaux. Ce fait, observé déjà pendant l'époque coloniale, avait amené l'administration coloniale à mettre en place des étangs piscicoles dans les villages et permettre ainsi aux populations d'avoir le poisson qu'elles ne trouvent pas aisément dans les cours d'eau de la zone. Il a été pourtant relevé au cours de l'enquête que les populations des villages enquêtés estiment que la pêche pourrait constituer une alternative à la chasse, pourvu qu'elle soit mieux organisée. Beaucoup pense cependant qu'au-delà de la pêche, on devrait développer la pisciculture, à partir des étangs piscicoles installés à l'époque coloniale et abandonnés aujourd'hui.

Dans notre zone d'étude, la pêche s'organise autour des rivières Atemeya, Egout et Minika-minika (pour le village Cabosse), Momedja, Mezeze et Epoupe (pour le village Elogo 2), Melaba et Enenebie (pour le village Elogo 1).

Elle est pratiquée par 55,10% de ménages enquêtés essentiellement pour des raisons de vente et d'auto-consommation surtout (tableau 25).

Tableau 25 - Répartition des UD par rapport à la pratique de pêche

Motifs

Villages

Total

Pourcentage

(%)

Objectifs de la pêche

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Non réponse

20

2

5

27

Auto-consommation

4

8

10

22

Vente

2

7

6

15

Compléter le budget familial

1

5

0

6

Pratique de la pêche

 

Oui

20

2

5

27

55,10

Non

4

8

10

22

44,90

Total

24

10

15

49

100

Les techniques de pêche les plus utilisées sont : la pêche à la nasse, à la ligne et la pêche au barrage. La pêche à la ligne, est pratiquées toute l'année par des hommes, en particulier sur les rivières Epoupe et Momedja. Les nasses sont placées au niveau des embouchures des cours d'eau. La pêche au barrage quant à elle, se déroule en saison sèche et est réalisée par les femmes dans les cours d'eau.

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Dans le village de Elogo 2, nous avons relevé la présence de 14 étangs (de 25m2) de Pisciculture délaissés depuis le départ des colons.

Les principales espèces de poissons pêchés dans ces villages sont en grande partie des Siluriens (machoiron [Arius sp] et rarement quelques poissons-chat [Clarias sp]), tableau 26.

Tableau 26 - identification des principales espèces pêchées dans les villages enquêtés.

Nom Scientifique

Nom pilote

Clarias angolensis

Silûre

Clarias gabonensis

Silûre

Chrysichthys auratus

Machoirons

Tilapia cabrae

Carpe

Tilapia guinéensis

Carpe

Notre enquête révèle que les pêcheurs se heurtent principalement à deux (2) contraintes. Il s'agit entre autre de la rareté des poissons et du manque des capacités techniques convenables. Selon certains pêcheurs, les contraintes énumérées peuvent être palier par : un appui conséquent en matériels et technique de pêche, un aménagement des étangs abandonnés depuis l'époque coloniale, l'installation d'une chambre froide et la canalisation des cours d'eau sur des grandes distances.

3.1.2.5. La cueillette

L'activité de cueillette est, avec la chasse, l'une des activités importantes des populations de cette zone. Mais, contrairement à la chasse qui n'est pratiquée que par les hommes, la cueillette est une activité essentiellement féminine, pratiquée par 63,27% de ménages enquêtés (tableau 27).

Tableau 27 - Répartition des UD par rapport à la pratique de la cueillette

Motifs

Villages

Total

Pourcentage

(%)

Objectifs de la cueillette

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Non réponse

9

3

6

Auto-consommation

15

7

9

Vente

11

6

6

Compléter le budget familial

4

1

2

Lutter contre le chômage

1

0

0

Pratique de la cueillette

Oui

15

7

9

31

63,27

Non

9

3

6

18

36,73

Total

24

10

15

49

100

C'est une activité pratiquée tout au long de l'année, avec cependant des périodes plus favorables, en l'occurrence la période de la première saison des pluies, de mars à juin, et de la deuxième saison des pluies, de septembre à novembre.

Ces deux saisons sont considérées comme très favorables à la cueillette, du fait notamment de la présence dans la forêt d'une gamme beaucoup plus variée de produits particulièrement recherchés par les ménages. Il s'agit en particulier de champignons, d'une grande variété de fruits sauvages, des escargots comestibles, etc. D'autres produits sont largement collectés par les populations. Il s'agit notamment sur le plan alimentaire du « coco » (Gnetum africanum), des chenilles, des vers palmistes (Rhynchophorus phoenicis), le « tondolo » (Aframomum stipulatum), etc.

Les produits issus de la cueillette sont beaucoup plus des produits forestiers non ligneux (PFNL). Comme l'indique Koubouana (2008) et Loumeto (2006), ses produits jouent un rôle important tant sur le plan économique, que sur le plan social, culturel et écologique. Ils sont collectés pour des besoins d'autoconsommation ou de vente, il y a aussi des produits collectés pour divers autres besoins. C'est le cas des feuilles de marantacées (Maranthachola cogolensis) utilisées dans la construction de certaines maisons et par les femmes en général pour l'emballage du manioc sous forme de chikouangue et du poisson frais ou de la viande cuits à l'étuvée. Les tuiles végétales conçues pour la couverture des toitures de cases dans les villages de notre zone d'étude sont essentiellement constituées de feuilles de palmiers raphia (Raphia spp). On retient aussi la cueillette des plantes, des herbes, des racines et des écorces qui entrent dans la pharmacopée traditionnelle. Ceci est d'autant plus important que la médecine traditionnelle qui s'appuie presque exclusivement sur les plantes, occupe encore une place importante dans la zone, aussi bien parmi les populations locales qui n'ont recours essentiellement qu'aux thérapies traditionnelles, que parmi les autres populations du fait surtout de la dégradation du système moderne de santé.

De nombreuses lianes et rotins (entre autre Laccosperma seccundiflorum) interviennent dans la fabrication des nasses, mobiliers, hottes de portage et paniers.

Figure 35 - panier fabriqué à l'aide des

lianes Figure 36 - natte fabriquée à l'aide des feuilles de palmiers raphia

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Les produits de cueillette, qui ont été pendant longtemps destinés presque exclusivement à l'autoconsommation, à l'artisanat utilitaire et à la médecine traditionnelle, sont de plus en plus destinés aux échanges marchands. Ceci est observé aussi bien chez toutes les populations de la zone. On trouve ainsi à la place du village, plusieurs produits de cueillette, allant des chenilles séchées aux fruits sauvages, en passant par les champignons, le vin de palme et divers autres produits. Tous ces produits sont fortement recherchés sur les marchés et constituent une source sûre de revenus pour les populations (tableau 28).

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La question des chenilles des sapelli (Attacidae) se pose ici. Ce produit de cueillette, recherché par les populations aussi bien pour leur propre consommation que pour la vente, ne pourrait pas à terme disparaître, avec l'accroissement de l'exploitation forestière dans la zone. On sait en effet que le sapelli, l'une des essences phares des forêts du nord du Congo, est particulièrement recherché par les exploitants forestiers. Des mesures devrait être prises ici pour que les populations de cette zone ne soient pas privés, à terme, de ce produit qui entre dans leur système alimentaire et qui constitue une source importante de revenus chez les paysans.

Les quelques contraintes relevées dans la réalisation de cette activité sont surtout le manque de capacités techniques, la rareté de produits (parfois très prononcée même) et les perturbations dues aux aléas climatiques. Comme mesure palliative, les populations de cette zone proposent la valorisation de certains produits de cueillette, la protection de certaines espèces menacées d'extinction, et surtout l'abattage sélectif des arbres par la SEFYD en tenant compte des besoins de la population.

Tableau 28 - identification des principales espèces de cueillette dans les villages enquêtés.

Nom Scientifique

Nom pilote ou nom vernaculaire

Laccosperma seccundiflorum

Lianes

Maranthachola cogolensis

Feuilles de marantacées

Aframomum stipulatum

Tondolo(1)

Rhynchophorus phoenicis

Vers palmistes

Gnetum africanum

Gnetum

Raphia spp

Feuilles de palmiers raphia

Irvingla gabonensis

Andok(2)

Baillonella toxisperma

Moabi(3)

Coula edulis

Ewome(4)

Gambeya lacourtiana

Longhi blanc(5)

Panda oleosa

Afane(6)

Irvingla excelsa

Aïti(7)2

1 graine fortement camphrée d'une plante aromatique de la famille des Zingiberaceae)

2 Fruit consommé et commercialisé (famille des Irvinglaceae ;

3 Graine pulpe produisant une huile comestible et écorce stimulante (famille des Sapotaceae ;

4 Graine comestible et commercialisée de la famille des Olacaceae ;

5 Fruit comestible et commercialisé de la famille des Sapotaceae ;

6 Graine oléagineuse comestible de la famille des Pandaceae ;

7 Mangue sauvage comestible de la famille Irvinglaceae.

3.1.2.6. L'orpaillage

Pratiquée par environ 41% de l'ensemble des ménages enquêtés (tableau 29), l'orpaillage demeure l'un des postes générateurs de revenus les plus importants, en dépit de la flexibilité du prix de vente qui de temps à autre est fixé par l'acheteur. Selon les enquêtes de terrain, l'orpaillage est essentiellement pratiqué pour de la vente, ce qui permet aux membres de l'unité domestique de compléter leur budget familial et aussi pour lutter contre le chômage chez les jeunes surtout. Dans notre zone d'étude, l'exploitation artisanale des paillettes d'or reste encore une activité beaucoup plus pénible due à un manque de matériel technique de travail. De ce fait, il est essentiellement réservé aux hommes et demande donc une grande force physique pour être exécuté. Pour avoir accès aux paillettes d'or, les orpailleurs sont contraints de creuser à de profondeurs importantes pouvant aller jusqu'à 12m. En saison des pluies, ils font parfois recours à des motopompes pour vider les zones aurifères des eaux stagnantes (figure 37 et figure 38). La quantité de paillettes d'or récoltée varie de 20 à 200g par an, le prix moyen de vente par gramme étant de 16000 F.CFA.

Tableau 29 - Répartition des UD par rapport aux objectifs et la pratique de l'orpaillage

Motifs

Villages

Total

Pourcentage

(%)

Objectifs de l'orpaillage

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Non réponse

17

5

7

Vente

7

5

8

Lutter contre le chômage

6

1

2

Pratique de l'orpaillage

Oui

7

5

8

20

40,82

Non

17

5

7

29

59,18

Total

24

10

15

49

100

Pour la plupart des orpailleurs, ces contraintes peuvent être levées avec des appuis conséquents en outils adéquats de terrain et la fixation d'un tarif d'achat convenable à l'issu d'un consensus entre vendeur et acheteur.

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Figure 37 -motopompe pour chasser les Figure 38 - eaux stagnantes sur les

eaux stagnantes terrains aurifères

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3.2. L'organisation du travail agricole en milieu paysan

Selon Boukoulou (2012a.), le travail sur le plan agricole est centré essentiellement sur la main-d'oeuvre familiale. Même si les opérations effectuées diffèrent en fonction du sexe et de l'âge, les membres de l'unité domestique s'adonnent tous, à un niveau ou un autre, au travail agricole. L'homme travaille ainsi avec sa femme (ou ses femmes) et ses enfants en âge de travailler. Au sein des unités domestiques, les enfants commencent à intervenir très tôt dans l'agriculture comme main-d'oeuvre additionnelle. C'est en effet autour de 8 ans environ que les filles commencent à prendre part, à côté de leur maman, à certaines opérations agricoles.

Cet apport de main-d'oeuvre additionnelle se poursuit généralement jusqu'à ce que la jeune fille se marie aux environs de 15 ans et devient de ce fait responsable de son propre ménage. Les garçons commencent à participer aux activités agricoles en appui à leur père aux environs de 10 ans.

On peut noter que les hommes sont impliqués essentiellement dans les opérations de préparation des terrains pour les cultures vivrières, dans les cultures de rente (notamment le cacao), dans la pêche et la chasse. Les femmes par contre, fortement impliquées dans l'agriculture vivrière, s'occupent de la plupart des opérations qui succèdent au déboisement et au dessouchage. Elles sont ainsi impliquées dans les opérations, de planting, de sarclage, de récolte et de commercialisation. Elles sont également impliquées dans les activités domestiques et participent à diverses autres activités au sein de l'unité domestique, notamment la cueillette et la vente des produits forestiers non ligneux, la conduite du petit élevage traditionnel, la transformation (fumage) et la vente des produits de la pêche, etc.

Nous voyons ainsi que, si selon la tradition l'agriculture vivrière est essentiellement le fait de la femme, les changements intervenus dans les sociétés rurales du fait de la colonisation et de la monétarisation de plus en plus accentuée de l'économie au niveau local ont conduits à une transformation progressive de la perception du travail agricole. Avec le recul de l'économie de subsistance au profit de l'économie de marché, l'homme tend de plus en plus à prendre part à certaines opérations culturales réservées traditionnellement aux seules femmes (Boukoulou, 2012b). Il en est ainsi pour des cultures comme celle du manioc qui permet au producteur d'accéder à des revenus plus permanents du fait de la forte demande en « chikouangue » et surtout en « foufou » qui émane des villages enquêtés. La culture de cacao, principale culture de rente pratiquée dans la zone, est le fait des hommes.

Cependant, en dépit de cette évolution, la division du travail entre les sexes reste encore relativement forte au sein des ménages de notre zone d'étude. Les observations sur le terrain montrent que, de façon générale, l'homme et la femme consacrent respectivement en moyenne 5 heures et 8 heures de travail par jour, à raison d'environ 120 jours de travail par an. Le nombre d'heures de travail consacrées chaque année pour les activités agricoles peut être évalué à :

- Hommes : 5 heures x 120 jours = 600 heures/an - Femmes : 8 heures x 120 jours = 960 heures/an

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Les activités domestiques sont presque exclusivement réservées à la femme, aidée en cela par les enfants de sexe féminin. La femme consacre en moyenne 5 heures par jour pour réaliser l'ensemble des activités domestiques qui lui sont assignées par la société. Ces activités se réalisent quotidiennement et commencent souvent dès l'aube.

Avant les travaux agricoles, elle s'occupe d'abord des travaux ménagers du matin, à savoir : la vaisselle, la lessive, l'entretien de la maison et de ses environs, la préparation du repas de la journée, les soins aux enfants en bas âge, etc. Le soir, après les travaux agricoles, la femme doit à nouveau se consacrer aux activités domestiques jusqu'à une heure relativement avancée de la nuit, autour de 21 heures et 22 heures.

Le chronométrage des activités domestiques réalisées quotidiennement par la femme dans notre zone d'étude donne une moyenne de 4 heures de travail par jour. Cependant, la femme étant aidée par les enfants de sexe féminin, le temps réellement investi par elle se ramène à environ 3 heures par jour pour les activités domestiques. La femme s'adonne à ces activités tous les jours, sauf dans des situations exceptionnelles (voyage, maladie, décès dans la famille, etc.). Si l'on évalue à environ 15 jours par an le nombre de jours au cours desquels la femme ne s'adonne pas aux activités domestiques, la femme consacre donc en moyenne 350 jours par an pour les activités domestiques, soit environ 1050 heures de travail domestique par an (Boukoulou, 2012a.).

Si l'on prend en compte l'ensemble des activités pratiquées par les hommes et par les femmes, on peut noter une utilisation irrationnelle de la main-d'oeuvre paysanne dans la zone d'étude, avec une relative sous-utilisation de la main-d'oeuvre masculine et une sur-utilisation de la main-d'oeuvre féminine.

En dehors de la main-d'oeuvre familiale, plusieurs producteurs recourent à une main-d'oeuvre extérieure, soit 69,39% de ménages enquêtés. C'est une pratique très couramment utilisée dans la zone, uniquement par les populations locales. Mais contrairement à différentes autres région du Congo, le recours aux groupes d'entraide et de solidarité n'est presque pas quasiment noté ici et représente que 4,08% de l'ensemble des ménages. La main-d'oeuvre extérieure observée ici est uniquement celle des populations autochtones. La plupart des Bantous recourent en effet à la main-d'oeuvre pygmée pour les différentes opérations culturales. Cette main-d'oeuvre est rémunérée soit en espèces (de 500 à 1.500 F.CFA par jour de travail), soit en nature (vêtements, casseroles, sel, alcool, etc. au début ou à la fin du travail programmé). La main-d'oeuvre bantoue par contre n'est payée qu'en espèces et la rémunération varie de 1.000 à 3.000 F.CFA par jour de travail. Le coût de cette main d'oeuvre est perçu comme abordable par 69,39% de l'ensemble des ménages contre 30,61% qui pense le contraire.

En raison de l'entretien du ménage, de repos, de la prière ou d'autres raisons essentiellement personnelles, 97,96% de l'ensemble des ménages ne vont pas aux champs le jour de dimanche.

CHAPITRE 4 : EVALUATION DES REVENUS DES MENAGES ENQUETES ET

LEUR AFFECTATION

4.1. Revenus monétaires au sein des unités domestiques

L'évaluation des revenus générés par les différentes activités menées par les populations dans l'ensemble des villages enquêtés ont été évalués, à partir des données collectées auprès des chefs d'unités domestiques. D'après le tableau 30, 40,82% des chefs de ménages affirment avoir moins de 300.000 F.CFA/ an.

Tableau 30 - Evaluation des revenus annuels par unité domestique

Revenu total

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Moins de 300000

11

3

6

20

40,82%

300000 à 1000000

11

4

0

15

30,61

Plus de 1000000

2

3

9

14

28,57

Total

24

10

15

49

100%

Source : enquêtes de terrain

Le tableau 30 met en évidence un fait majeur, c'est la faiblesse des revenus en milieu rural dans notre zone d'étude. Sur la base de ces revenus annuels, on peut classer les unités domestiques en trois grandes catégories : les UD très pauvres, les UD pauvres et les UD moins pauvres (figure 39).

UD moins pauvres

UD pauvres

28,57%

40,82%

30,61%

UD très pauvres

Figure 39 - Classification des UD par niveau de pauvreté

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 57

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 58

On ne peut pas parler dans un tel contexte de familles riches. Les UD considérées comme «très pauvres» et qui représentent 40,82% du nombre total de cas observés, sont celles dont le revenu est inférieur à 300.000 F.CFA par an. D'après le rapport de la banque mondial (1990), pauvre se dit d'une personne qui dispose d'un revenu moyen de moins de 370 dollars par an ( www.monde-diplomatique.com). Sur la base de la moyenne évaluée à 5 personnes par unité domestique, on peut dire que le revenu par jour et par individu pour cette catégorie sociale est inférieur à 166 F.CFA, soit moins de 0,33 $ américain. Les familles « très pauvres » sont ainsi contraintes de mener une existence précaire dans un environnement qui ne leur offre que peu d'alternatives d'amélioration de leurs conditions de vie.

Les familles considérées comme « pauvres » et qui constituent 30,61% de l'ensemble des unités domestiques enquêtées, sont celles dont le revenu annuel est égal ou supérieur à 300.000 F.CFA mais ne dépasse pas 1.000.000 F.CFA. Le revenu par jour et par individu pour cette catégorie de la population varie ainsi de 166 à 550 F.CFA environ (de 0,33 à 1,1 $ américain environ). Ces familles vivent également dans une grande précarité.

Du fait de la faiblesse de leurs revenus, les UD très pauvres et pauvres ne sont pas en général en mesure de réaliser la moindre épargne et ne peuvent donc faire face de façon effective aux contraintes liées à la santé, à la scolarisation des enfants et à la participation aux obligations sociales traditionnelles (par exemple la participation aux obsèques d'un membre du lignage ou d'un allié). Ceci traduit en termes monétaires l'extrême pauvreté qui sévit dans cette zone. En classant les revenus selon leurs différentes sources, on note que l'agriculture et l'orpaillage contribuant à hauteur de 69% sont les sources les plus importantes, comme le montre le tableau 31.

Tableau 31 - Revenus moyens annuels selon les activités pratiquées

AGR

Revenus moyens

Pourcentage (%)

Apport par
activité (%)

Orpaillage

1 291 385

26,85

26,85

Chasse

Potamochère

301 257

6,26

18,86

Gazelle

124 306

2,58

Antilope

270 468

5,62

Singe

75 857

1,58

Porc-épic

47 107

0,98

Pangolin

26 000

0,54

Aulacode

62 310

1,30

Pêche

Carpe

54 133

1,13

2,44

Machoirons

10 500

0,24

Silure

51 333

1,07

Elevage

Poulets

24 156

0,50

4,8

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 59

AGR

Revenus moyens

Pourcentage (%)

Apport par
activité (%)

 

Caprins

90 500

1,88

 

Ovins

116 334

2,42

Cueillette

Chenilles

48 250

1,00

5,06

Gnetum

77 500

1,61

Mangue Sauvage

57 444

1,19

Aframomum

24 167

0,50

Noisette

36 611

0,76

Agriculture

Cacao

590 000

12,27

41,99

Manioc

279 512

5,81

Arachide

214 142

4,45

Maïs

224 548

4,67

Banane

163 774

3,40

Concombre

154 444

3,21

Aubergine

62 250

1,29

Tomate

13 947

0,29

Taro

47 217

0,98

Igname

34 572

0,72

Patate douce

37 452

0,78

Gombo

51 240

1,07

Oignon

34 250

0,71

Courges

21 667

0,45

Légumes

17 756

0,37

Chou

15 000

0,31

Canne à sucre

15 000

0,31

Safou

15 000

0,31

Avocat

12 000

0,25

Cola

8 100

0,17

Orange

3 750

0,08

Citron

3 600

0,07

Pamplemousse

1 100

0,02

Total

4 809 939

100

100

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 60

4.2. Affectation des revenus monétaires au sein des UD

Il ressort de nos investigations sur le terrain que les produits agricoles issus des activités paysannes sont destinés à la fois à l'autoconsommation et à la vente. Mais chez certains ménages par contre, la production agricole qui reste très marginale est destinée exclusivement à l'autoconsommation. Il n'y a pratiquement aucune thésaurisation des revenus monétaires. Comme l'indique Pierre (2004), la capacité d'organisation collective, d'épargne et d'investissement demeure extrêmement faible dans les villages, tant par le manque de solidarité et d'organisation (caisse mutuelle, etc.), que par le manque de trésorerie et l'absence totale des services de l'Etat et des opérateurs de développement.

La nécessité de faire face aux contraintes et obligations sociales et familiales (décès, mariage, rites traditionnels, besoins familiaux et personnels, alimentation, etc.) semble être le poste de dépense le plus important dans 53% de l'ensemble des ménages de notre zone d'étude. L'investissement agricole apparaît comme le deuxième poste de dépense au sein des UD enquêtées. Ces deux rubriques représentent à elles seules plus des 3/4 des dépenses dans les ménages enquêtés (tableau 32).

Tableau 32 - Postes d'affectation des revenus

Dépense des ménages

Dépenses moyennes

Pourcentage (%)

Alimentation

540 282

35,50

Santé

247 821

16,28

Besoins familiaux et personnels

275 902

18,13

Scolarisation

82 405

5,41

Investissement agricole

375 632

24,68

Total dépenses

1 522 043

100

TROISIEME PARTIE :

VOLET SOCIAL DE L'AMENAGEMENT FORESTIER DURABLE : SEFYD ET SES QUELQUES REALISATIONS

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 63

CHAPITRE 5 : ENGAGEMENTS ET INTERVENTIONS DE LA SOCIETE D'EXPLOITATION FORESTIERE YUAN DONG (SEFYD) EN MATIERE D'AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE L'UFA JUA-IKIE

5.1. Processus d'installation de SEFYD/SARL dans la zone d'étude

Si les forêts de la région de la Sangha connaissent depuis des siècles une exploitation relativement importante de la part des populations vivant en leur sein ou à leur périphérie, elles ne sont exploitées de façon industrielle que depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. C'est en effet à cette époque que l'on a vu s'installer quelques exploitations forestières pour répondre aux besoins en bois des communautés européennes installées dans la région. Il s'agit notamment de la Société Forestière de la Sangha (SFS) créée en 1946 et de Bois-Sangha en 1955 (Boukoulou & Mialoundama, 2015).

Il faut cependant noter que l'exploitation forestière dans la région de la Sangha, comme dans tout le nord du pays, n'a commencé véritablement qu'à partir du début des années 70, pour se développer réellement au cours des années 90 et surtout au début des années 2000. C'est dans ce contexte qu'avait été conclue, entre la République du Congo et la Société d'Exploitation Forestière Yuan Dong (SEFYD) SARL, la Convention d'Aménagement et de Transformation n°4/MEFE/CAB/DGEF du 19 septembre 2005 pour la mise en valeur de l'Unité forestière d'aménagement (UFA) Ivindo (dans la zone II Sangha du Secteur Forestier Nord).

A la suite de la résiliation des Conventions d'Aménagement et de Transformation entre le gouvernement congolais et les sociétés Timber Best International et Industrielle et Agricole de Sembé, les UFA Souanké et Sembé ont été retournées au domaine par les arrêtés n° 8229/MEFE/CAB et 8230/MEFE/CAB du 05 octobre 2005. Ces anciennes concessions ont été par la suite annexées à l'UFA Ivindo pour constituer l'unité Forestière d'Aménagement Jua-Ikié. C'est cette UFA qui a été attribuée à la SEFYD/SARL par l'arrêté no 8233/MEFE/CAB du 05 octobre 2006, modifié par l'arrêté no 9763/MEFE/CAB du 29 décembre 2007 portant création, définition des unités forestières d'aménagement de zone II Sangha du secteur forestier nord et précisant les modalités de leur gestion et exploitation.

Dans le but de mettre en oeuvre la politique gouvernementale visant une gestion soutenue et durable des ressources forestières, un protocole technique d'accord a été signé en février 2010 entre le Ministère du Développement Durable, de l'Economie Forestière et de l'Environnement (MDDEFE) et la SEFYD, pour la mise en valeur de l'UFA dont elle est attributaire.

La société s'est ainsi engagée, sous l'Assistance technique du bureau d'études GEOSPATIAL TECHNOLOGY GROUP CONGO (GTGC) à élaborer le plan d'aménagement de l'UFA Jua-Ikié, conformément aux normes d'inventaire d'aménagement des ressources forestières en vigueur en République du Congo.

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5.2. Statut juridique, organisation et fonctionnement de SEFYD

5.2.1. Statut juridique et objectifs de SEFYD / Sarl

1. Situation sociale

La Société d'Exploitation Forestière YUAN DONG / SARL (SEFYD) est une Société anonyme de droit congolais à responsabilité limitée. Son Capital social est de 50.000.000 FCFA et son siège social est à Brazzaville.

2. Objet de la société

La SEFYD a pour objet l'exploitation, la transformation, le transport et la commercialisation des bois et des produits dérivés du bois. Ses capitaux sont entièrement d'origine chinoise.

3. Objectif général

Contributions au développement environnemental et socio-économique du Congo sur la base de la gestion durable de l'UFA Jua-Ikié.

4. Objectifs spécifiques

- Sur le plan de la gestion forestière

V' Optimisation des processus d'exploitation forestière et transformation poussée et

diversifiée du bois ;

V' Respect des règlementations de l'aménagement de l'UFA Jua-Ikié ;

- Sur le plan industriel

V' Mise en place d'une parqueterie, d'une menuiserie, des séchoirs et d'un lamellé-

collé ;

V' Renforcement et diversification de la transformation du bois ;

- Sur le plan de la contribution au développement socio-économique

V' Contribution au développement des régions arriérées de la zone d'emprise de la

société ;

V' Création des emplois ;

V' Amélioration des valeurs ajoutées (valeurs sociales) ;

- Sur le plan de la gestion environnementale

V' Formation des personnels sous concours techniques de la DDEF ;

V' Compréhension approfondie des lois et règlements du Congo ;

Ø Adaptation des politiques de développement des activités de la société.

5.2.2. Structure organisationnelle

La société est dirigée au niveau local par un Directeur Général. Comme l'indique la figure 40, ce dernier est assisté par un Directeur Administratif et Financier, ayant sous sa responsabilité un Directeur Technique, un Responsable de site et un Directeur commercial.

Le Directeur technique est responsable de l'exploitation et de la transformation. Il a, de ce fait, sous sa responsabilité :

- un directeur d'exploitation en charge des chantiers d'exploitation ;

- un directeur des industries qui contrôle la scierie, la menuiserie et les autres maillons de la transformation ;

- un chef de garage en charge de tout le matériel roulant de l'entreprise.

L'entreprise possède aujourd'hui un effectif de plus de 450 employés en 2013, alors que les effectifs prévus lors de la signature de la convention en 2008 étaient de 163 agents. Ce personnel, constitué de 82,4% de congolais et de 17,6 % d'expatriés, se répartit dans les différentes structures de l'entreprise de la manière suivante (tableau 33):

Tableau 33 - Répartition du personnel dans les sections structurelles de l'entreprise

 

Section
Exploitation

Section
Prospection

Section
Aménagement

Section
Scierie

Section
Administration

Total

Nationaux

101

75

97

93

12

378

Expatriés

32

0

3

31

15

81

Total

133

75

100

124

27

459

Source : SEFYD, 2013

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Directeur général

Secrétariat particulier

Assistant du Directeur général

Consultants

Directeur Administratif et
Financier

Directeur technique

Responsable de site

 
 
 
 

Directeur commercial

Directeur

Directeur des

 

Chef de

 

Agence

 

Agence

 

Chef de

 

Chef de Service

 

Assistant

 

Agence

d'exploitation

industries

 

Garage

 

Brazzaville

 

Ouesso

 

personnel

 

Administratif et
Relations

 

comptable
et Paie

 

Douala

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Publiques

 
 
 

Directeur
d'exploit. Adjoint

Chef de
Scierie

 
 
 
 
 
 
 

Chef de Chantier

Chef de Scierie

 
 

Adjoint

 
 

Chefs de menuiserie et autres
maillons de la transformation

Figure 40 - Structure hiérarchique linéaire de SEFYD source : SEFYD, 2013

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5.3. Réalisations sociales de SEFYD

Selon Boukoulou & Mialoundama (2015), sur la base du cahier de charge, SEFYD apporte depuis quelques années un appui à la fois en faveur des autorités départementales, du ministère en charge des forêts et des communautés locales et autochtones des deux districts situés dans zone d'emprise de la société. Parmi ces différents appuis, on compte des appuis permanents et des appuis apportés de façon ponctuelle dans le cadre d'un projet bien défini.

5.3.1. Appuis permanent en faveur des communautés rurales

Tableau 34 - appuis permanents en faveur des communautés rurales

Nature de l'appui

Valeur

Fréquence

Bénéficiaires directs et indirects

Produits

pharmaceutiques

1.500.000 F.CFA

1 fois / an

Populations du district de Souanké

Produits

pharmaceutiques

1.500.000 F.CFA

1 fois / an

Populations du district de Sembé

Entretien des
routes

 

Selon la
nécessité

Populations des districts de Souanké et

Sembé

Source : Boukoulou & Mialoundama, 2015

Les produits pharmaceutiques dans le cadre de ces appuis arrivent chaque année dans les Centres de Santé Intégrés de Souanké et de Sembé. Les responsables sanitaires des deux districts estiment cependant que ces appuis ne devraient pas passer par les autorités sous-préfectorales, comme c'est le cas aujourd'hui, puisque les médicaments achetés ne correspondent ni à la valeur estimée, ni aux besoins réels des malades. Pour ces responsables sanitaires, l'argent destiné à l'achat des médicaments devrait être apporté directement aux gestionnaires des deux CSI pour qu'il serve réellement aux besoins des populations.

Figure 41 - Pharmacie du CSI de
Souanké alimentée par le don de
SEFYD

Figure 42 - Brigade des eaux et
Forêts de Souanké construite par
SEFYD

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5.3.2. Les réalisations en appui aux communautés locales et autochtones

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Tableau 35 - Réalisations en appui aux communautés locales et autochtones

Réalisation

Bénéficiaire directs ou indirects

Installation d'un forage à pompe mécanique à Souanké

Communauté semi-urbaine de Souanké

Installation d'un forage à pompe mécanique à Sembé

Communauté semi-urbaine de Sembé

Equipement en tables-bancs de l'école de Belle-vue

Elèves du village Belle-vue

Réhabilitation du CSI de Souanké

Populations de Souanké

Construction du CSI de Sembé

Populations de Sembé

Construction d'une école primaire à Souanké

Elèves de Souanké

Construction d'une école primaire à Sembé

Elèves de Sembé

Ouverture de la piste Ntam - Melem (avec un pont sur la Karagoua)

Populations installées le long de la piste

Réhabilitation du Centre de santé de Ntam

Populations de Ntam

Construction du logement de l'infirmier du Centre de santé de Ntam

Infirmier du Centre de santé de Ntam

Réhabilitation du Centre de santé d'Elogo

Populations d'Elogo

Source : Boukoulou & Miloundama 2015

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Notre étude avait pour objectif d'étudier les économies familiales dans une perspective de gestion durable des ressources naturelles dans la zone de l'Unité Forestière d'Aménagement Jua-Ikié attribuée à la société SEFYD. Dans un espace précis, elle a consisté à décrire l'organisation sociale familiale, à décrire l'organisation du travail, à caractériser les systèmes de production villageois ainsi que à étudier les économies générées par la production et leurs affectations au sein des ménages. Il ressort de ces analyses et investigations, des alternatives en vue d'une prise en compte du volet social dans le plan d'aménagement de l'UFA Jua-Ikié.

Le diagnostic socio-économique réalisé dans l'UFA Jua-Ikié notamment dans les villages de Cabosse, de Elogo 1 et de Elogo 2, laisse apparaître les caractéristiques dominantes de cette région. On peut retenir en particulier :

- Les structures sociales de base restent extrêmement faibles. La région souffre en effet d'une grande insuffisance, sur les plans quantitatif et qualitatif, de structures de santé et d'éducation. De ce fait, la scolarisation reste faible au niveau de tous les groupes ethnolinguistiques de la région. Les populations sont souvent contraintes de recourir à la médecine traditionnelle ou à la prière pour faire face aux différentes endémies qui sévissent dans la région, du fait de la faiblesse du système sanitaire moderne ;

- Les populations vivent encore dans des conditions difficiles, les villages étant pour la plupart dépourvus de structures élémentaires de distribution d'eau potable, d'évacuation des eaux usées, etc ;

- La pauvreté qui sévit dans la région est très importante. Les revenus des unités domestiques sont rarement supérieurs à 300.000 F.CFA mais ne dépasse pas 1.000.000F.CFA par an ;

- Les superficies cultivées restent extrêmement faibles, du fait des distances souvent longues à parcourir du village à l'exploitation agricole et du caractère encore très rudimentaire des techniques de production, des outils de travail et de la main d'oeuvre utilisée. Les productions restent de ce fait très faibles et ne peuvent véritablement contribuer à la formation des revenus susceptibles de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations et au développement local.

Cette étude permet de noter une responsabilité partagée entre l'Etat qui doit veiller à l'application rigoureuse des textes réglementaires en vigueur et la société qui doit prendre en compte l'aspect social dans l'élaboration du plan d'aménagement de l'UFA Jua-Ikié.

Ainsi donc les recommandations suivantes peuvent formuler :

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- Réorganiser et renforcer les services de vulgarisation et d'encadrement des

producteurs pour améliorer la production et permettre aux populations d'accroître leurs revenus et d'améliorer leur niveau de vie.

- . Appuyer les populations dans la création des activités alternatives en vue de

diversifier leur base alimentaire, d'accroître leurs revenus et de réduire la pression exercée aujourd'hui sur les ressources naturelles.

- Mettre en place les structures économiques et sociales de base en vue d'améliorer les conditions de vie des populations. Il s'agit en particulier des structures scolaires, sanitaires et de loisirs qui font cruellement défaut dans la région, ce qui a occasionné pendant longtemps les départs massifs des jeunes surtout vers des zones plus attractifs.

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ANNEXE

Annexe 1 - Fiche d'enquête ménages

Nom du district : Nom du village :

I. Profil de l'enquêté

N° de l'UD : ______/

Position

dans la
famille

sexe

Age

ethnie

Niveau d'instruction

Activité principale

Activités secondaires

 
 
 
 
 
 
 
 

II. Alimentation et santé

1. Combien de repas prenez-vous par jour ? 1 repas O 2 repas O 3 repas O autres O préciser

2. Quels sont les principaux produits alimentaires ? manioc O banane O arachide O poisson O cacao O viande

de chasse O autres O préciser

3. Quelles sont vos sources principales de protéines alimentaires ? arachide O poisson O viande de chasse O

autres O préciser

4. Quelles sont les maladies récurrentes dont vous faites le plus face ? paludisme O rhumatisme O diarrhée O

rougeole O toux O grippe O autres O préciser

III. Agriculture

5. Pratiquez-vous l'agriculture ? oui O non O

6. Quels sont vos principaux objectifs ? auto-consommation O lutter contre le chômage O compléter le budget

familial O autres O préciser

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7. Quelle est la distance de vos champs par rapport au village ? < 500 m O 500-999 m O 1-2.99 km O

3-5.99 km O 6-9.9 km O 10-19.99 km 20 km et plus O

8. Quel est le type de culture dont vous pratiquez ? cultures vivrières O cultures maraichères O culture de

rente O autres O préciser

9. Quelles sont les principales cultures vivrières dont vous pratiquez ? manioc O maïs O arachide O igname O

banane O autres O préciser

10. Quelle est la taille moyenne des champs pour les cultures vivrières ? 100-400 m2 O 500 m2-1ha O 1-2ha O 3ha et plus O

11. Quelles sont les principales cultures de rente dont vous pratiquez ? Cacao O café O palmier à huile O autres O

préciser

12. Quelle est la taille des cultures de rente ? 100-400 m2 O 500 m2-1ha O 1-2ha O 3ha et plus O

13. Quelles sont les principales cultures maraichères dont vous pratiquez ? amarante O tomate O choux O

aubergine O ciboule O gombo O autres O préciser

14. Quelle est la taille des cultures maraichères ? 100-400 m2 O 500 m2-1ha O 1-2ha O 3ha et plus O

15. Quels types d'outils utilisez-vous ? hache O houe O machette O tracteur O autres O préciser

16. Quels sont les principales contraintes liées de l'agriculture? main d'oeuvre O Contraintes climatiques O

maladies O difficultés de commercialisation O capacités techniques O non disponibilité de plants ou graines

sélectionnés O autres O préciser

17. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

Remplir le tableau ci-après par ordre d'importance des cultures (manioc, banane, igname, maïs, ...)

N° d'imp ortan ce

culture

Production moyenne

par an

Prix unitaire

de vente

Utilisation de la récolte

Revenus moyen annuel

pour la
culture

par

cultivateur

Superficie cultivée

 

quantité s

 

Part (ou proportion vendue

Autres utilisation s

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IV. Elevage

18. Pratiquez-vous de l'élevage ? oui O non O

19. Quels sont les objectifs de votre élevage ? auto-consommation O vente O lutter contre le chômage O

épargne O autres O préciser

20. Comment êtes-vous procurez de ses animaux ? achat O don O héritage O autres préciser ...... ... ...

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xi

Remplir le tableau ci-après par ordre d'importance des produits d'élevage? (Poulets, chèvres, moutons, porcs, vaches, canard, etc.,)

Rang

Animaux élevés par

ordre d'importance

Effectif du cheptel

Prix unitaire de vente

Utilisation des produits d'élevage

Revenu moyen

annuel/ type
d'animaux

Part

autoconsommée (%)

Part

commercialisée (%)

Autres utilisations (préciser)

mâles

femelles

1

 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

21. Quels sont les principales dépenses liées à l'élevage et leurs couts? Achats des animaux O ...... ...F.CFA

alimentation O F.CFA soins vétérinaires O F.CFA logement O F.CFA

commercialisation O F.CFA autres O préciser F.CFA

22. Quels sont les principales contraintes liées à l'élevage? nutrition O maladies O difficultés de

commercialisation O autres O préciser

V. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

Chasse

23. Pratiquez-vous de la chasse ? oui O non O

24. Quels sont vos objectifs de chasse ? auto-consommation O vente O lutter contre le chômage O

compléter le budget familial O autres O préciser

25. Remplir le tableau ci-après par ordre d'importance des produits de chasse ?

N° d'im porta nce

Nom commun

Nom

vernaculaire

Technique de

chasse (arme à

feux, pièges,
filets,..)

Quantité obtenue

Prix unitaire de vente

Utilisation des produits de la

chasse

Reven u moyen annuel par produit

Part consomm ée

Part vendue

Autres (utilisat ions)

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 

26. Connaissez-vous quelques animaux à ne pas tuer ? oui O non O. Si oui, lesquels ?

27. Quels sont les principales charges liées à la chasse ?

28. Quels sont les principales dépenses liées à la chasse et leurs couts? Achats du matériel O F.CFA

commercialisation O F.CFA autres O préciser F.CFA

29. Quels sont les principales contraintes liées à la chasse? capacités techniques O rareté des animaux O

difficultés de commercialisation O autres O préciser

Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

VI. Pêche

30. Pratiquez-vous la pêche ? oui O non O

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xii

31. sont vos objectifs de chasse ? auto-consommation O vente O lutter contre le chômage O

compléter budget familial O autres O préciser

32. Quelques précisions sur les principaux produits de pêche ?

Nom
local

Produit
(poissons)
Nom commun

Unité de
mesure

techniques

Quantité
moyenne /an

Utilisation des produits de la chasse

Etat à la
commercia

lisation
(frais, sec,

fumé)

Revenu
moyen par
produit de

pêche

Part

consommé

e

Part
comme
rcialisé
es

Autres
utilisations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

33. Quels sont les principales contraintes liées à la pêche? capacités techniques O rareté des poissons O

difficultés de commercialisation O autres O préciser

34. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

VII. Quelles sont les principales dépenses liées à la pêche et leurs coûts ? achat matériel O F.CFA

commercialisation O F.CFA autres charges O F.CFA
Cueillette

35. Pratiquez-vous la cueillette ? oui O non O

36. Quels sont vos objectifs de cueillette ? auto-consommation O lutter contre le chômage O vente O

compléter le budget familial O autres O préciser

37. Compléter le tableau suivant par ordre d'importance des produits de la cueillette ?

Nom local

Nom commun

Unité de
mesure

techniques

quantités

Utilisation des produits de la chasse

Etat à la
commercia

lisation
(frais, sec,

fumé)

Revenu moyen

par
produit

de
cueillett

e

Part

consommé

e

Part
comme
rcialisé
es

Autres
utilisations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

38. Quels sont les principales contraintes liées à la cueillette? capacités techniques O difficultés de

commercialisation O rareté des produits O autres O préciser

39. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

40. Quelles sont les principales dépenses liées à la cueillette et leurs coûts ? commercialisation O

F.CFA autres charges O F.CFA

VIII. Orpaillage

41. Pratiquez-vous de l'orpaillage ? oui O non O

42. Quels sont vos objectifs dans la pratique de l'orpaillage ? vente O lutter contre le chômage O compléter

le budget familial O autres O préciser

43. Quelle est la quantité d'or récoltée ?

44. Quel est le revenu annuel issu de l'exploitation artisanale de l'or ?

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xiii

45. Quels sont les principales contraintes liées dans la pratique de l'orpaillage? difficultés de

commercialisation O capacités techniques O pénibilité du travail O autres O préciser

46. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

IX. Quels sont les principales dépenses liées à l'orpaillage et leurs coûts ? commercialisation O

F.CFA autres charges O F.CFA
Revenus des membres du ménage et principales affectations

47. Faites-vous de l'épargne ? oui O non O Si oui, comment faites-vous pour épargner ? ristourne

O micro finance O autres O préciser

48. Quel est le revenu monétaire du ménage et leur principale affectation ?

Dépenses du ménage

Revenus du ménage

Types dépenses

Montant estimatif

Types de revenus

Montant estimatif

Alimentation

 

Vente du manioc

 

Achat matériel

 

Vente de banane

 

Soins des animaux

 

Vente d'arachide

 

Frais liés à la commercialisation

 

Vente des légumes

 

santé

 

Vente du maïs

 

scolarisation

 

Vente des ignames

 

Entretien du ménage (savon, vêtements, ...)

 

Autres produits agricoles

 

loisir

 

pêche

 

Frais de labour

 

chasse

 

Approvisionnement en

semences

 

artisanat

 

Approvisionnement en produits phytosanitaires

 

Cueillette

 

Labour

 

orpaillage

 

Trouaison

 

Autres (préciser)

 

Buttage

 
 

Semis

 
 

Sarclage (entretien)

 
 

récolte

 
 

conditionnement

 
 

commercialisation

 
 

Autres (préciser)

 
 

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xiv

Annexe 2 - Fiche d'enquête sur les principales activités agricoles pratiquées dans le

village

N° de l'U.D : Village:

I. Agriculture et moyens de production associée

1. Sexe du chef d'exploitation : Sexe : M O F O

2. Quelles sont les objectifs visés par votre exploitation agricole ? auto-consommation O lutter contre le chômage

O compléter le budget familial O autres O préciser

3. Quelle est la taille de votre exploitation familiale ?

4. De quelle façon sont reparties mensuellement les activités agricoles au sein de l'exploitation familiale?

(XXX= intense participation XX=participation moyenne X=faible participation
Responsable : hommes (H), femmes (F), garçons (G), filles (Fi))

Activités

mois

Responsabl e

Outils utilisés

Coût de la

M.O.E

 

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

délimitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Défrichage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abattage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Brûlis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labour

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Buttage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

planting

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage (entretien)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

séchage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

conditionnement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

commercialisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5. comment a évoluée la surface agricole vivrière ces 5 dernières années ? n'a pas changé O a

diminuée O a un peu augmenté O a beaucoup augmenté O

Quelle en est la cause ?

Faites-vous recours à votre femme et/ ou aux enfants pour certaines opérations culturales de votre de votre

exploitation ? oui O non O. Si oui, quel est le nombre ?

6. Utilisez-vous parfois la main d'oeuvre extérieure (M.O.E) pour certaines opérations culturales? oui O non O. Si

oui, quel est le nombre? Quel est le montant ? F.CFA. Citez ses activités ?

7. Comment se fait le paiement de la M.O.E ? par jour de travail O par tâche donné O autres O préciser la

rémunération par jour de travail (en F.CFA)

8. Pensez-vous que la main d'oeuvre extérieure coûte cher ? oui O non O

9. Avez-vous des jours de repos dans la semaine où vous ne pratiquez pas l'activité agricole? oui O non O. Si oui,

citez et dites pourquoi ?

10. Quel est le nombre d'actif agricole au sein de votre ménage ?

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xv

11. Quel est le matériel agricole que vous utilisez souvent ? (remplir le tableau ci-après)

matériel

Nombre d'années d'usage

Lieu d'achat

Prix d'achat

II. Productivité

12. Quels sont les spéculations que vous cultivés au sein de votre exploitation ?

13. Quelle est la production moyenne par culture?

Cultures

Productions totales

14. Quels sont les cultures dominantes dans votre exploitation ?

15. Quel est le système de culture que vous pratiquez souvent ? monoculture O association culturale O rotation culturale

O autres O préciser

Si en association, préciser les cultures souvent associées : Si

rotation culturale ; préciser l'ordre de succession des différentes cultures :

16. Pratiquez-vous la jachère ? oui O non O Si oui, quelle est la durée moyenne de la jachère ?

17. Quel type de fertilisant utilisez-vous au sein de votre exploitation agricole? Aucun O fertilisant
organique O fertilisant minéral O

18. Utilisez-vous les pesticides pour la lutte contre les parasites? Oui O non O si oui, lequel ? insecticides O

herbicides O fongicides O

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xvi

Annexe 3 - Guides d'entretien

Fiche personnes ressources

Nom du district : Nom du village :

I. Organisation sociale

1. Comment se transmet la terre ? du père au fils O de l'oncle maternel au neveu O autres O

2. Quels sont les ethnies et clans que l'on trouve dans ce village ?

ethnie

clan

Fonction ou rôle dans le village

3. Les terres du village appartiennent elles à : un même lignage O plusieurs lignages un clan O plusieurs clan

O Etat O

II. Agriculture

4. Quelles sont les cultures phares de votre village ?

5. Y a-t-il des cultures réservées aux hommes ? oui O non O Si oui, citer

6. Y a-t-il des cultures réservées aux femmes ? oui O non O Si oui, citer

7. Quels sont les modes d'accès à la terre dans votre village ? location O appropriation par filiation O

appropriation par achat O autres O

8. Existe-t-il des campements agricoles dans les zones de travail ? oui O non O Si oui, combien de campements existe-

t-il ?

Quel est le but de ses campements ?

9. Quels sont les principaux problèmes de l'agriculture au village ? main d'oeuvre O ravageurs O maladies O difficultés

de commercialisation O capacités techniques O non disponibilité de plants ou graines sélectionnés O autres

O préciser

10. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

11. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

l'activité agricole dans votre village ?

III. Chasse

12. Y a-t-il une limitation du nombre de gibiers capturés? oui O non O Si oui, combien ?

13. est-ce que des personnes étrangères au village viennent chasser ? oui O non O

Si oui, doivent-ils demander l'autorisation ? oui O non O Si oui, qui est habile dans le village à autoriser? ..... ...

Qu'est ce qu'il doit prévoir afin de voir être autoriser à chasser ?

14. Quels sont les principaux problèmes liés à la chasse au village ? accident O maladies O difficultés de commercialisation

O capacités techniques O disponibilité des animaux O autres O préciser

15. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

16. L'exploitation forestière par la SEFYD a-t-elle un impact sur la rareté de certains produits de chasse ? oui O non O

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xvii

IV. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

l'activité de chasse dans votre village ?
Elevage

17. Quels sont les animaux qui sont élevées dans votre village ?

18. L'élevage est généralement de quel type ? en enclos O divagation O mixte O autres O

19. Si en divagation pourquoi les animaux sont-ils souvent en divagation ?

20. A qui appartiennent les animaux en divagation dans le village ? une unité domestique O un lignage O toute une

communauté O autres O préciser

21. Si toute les communautés, comment le village s'est-il procuré ses animaux ? achat O don O héritage O autres

O préciser

22. Quels sont les principaux problèmes liés à l'élevage au village ? accident O maladies O difficultés de commercialisation

O capacités techniques O disponibilité des géniteurs améliorés O alimentation O autres O préciser

23. Par ordre d'importance, quels sont les problèmes et conflits générés par ces animaux au sein du village?

24. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

V. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

l'activité d'élevage dans votre village ?
Pêche

25. A quelle distance du village pratique-t-on la pêche ? et sur quelles rivières ? (remplir le tableau ci-après)

Rivières/ cours d'eau

Distance du village

Techniques de pêche

Période de l'année

Quantité de poissons (abondant, très abondant, peu abondant)

Clans des pêcheurs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

26. Quels sont les problèmes relatifs à la pêche auxquels vous faites faces fréquemment ? accident O maladies O

commercialisation O capacités techniques O autres O préciser

27. Quelles sont solutions possibles envisageables?

28. Est-ce que des pêcheurs étrangers au village viennent pêcher dans les rivières appartenant au village? O oui O non.

Si oui, doivent-ils demander l'autorisation ? O oui O non. Si oui, qui est habile dans le village à

autoriser? ...

Qu'est ce qu'il doit prévoir afin de voir être autoriser à pêcher ?

29. Quelles est la période favorable de pêche ? (4 mois les plus favorables)

30. L'exploitation forestière par la SEFYD a-t-elle un impact sur la rareté de certains produits de pêche ? oui O non O

31. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

l'activité de pêche dans votre village ?
VI. Artisanat et orpaillage

32. Y a-t-il des artisans au sein de votre village ? oui O non O. Si oui, quels types de produits fabriquent-ils ?

33. Quels sont les produits de l'artisanat fabriqués au village (paniers, nattes, pots en terre, mobilier, ...) ?

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xviii

Produits fabriqués

Matière première

source

quantité

Unité de mesure

usage

acteurs

Vente

domestique

jeunes

hommes

femmes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

34. Les artisans sont-ils libre de collecter leur matière première dans les terres du village ? oui O non O

35. Comment procèdent-ils pour collecter la matière première ?

36. A quelle distance moyenne du village pratique-t-on l'exploitation de l'or ? moins de 1km O 1-3 km O 4-8

km O 9-12 km O 12-19 km O 20 km et plus

37. Quels sont les problèmes les plus récurrents relatifs aux pratiques artisanales ? accident O pénibilité du travail O

commercialisation O capacités techniques O autres O préciser

38. Quelles sont les approches de solution contre ses contraintes ?

39. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

l'exploitation artisanale de l'or dans votre village ?

VII. Cueillette

40. A quelle distance moyenne du village pratique-t-on récolte des PFNL ?

41. Quels sont les PFNL que vous extirpez le plus souvent dans la forêt ?

42. Est-ce des étrangers au village viennent récolter les PFNL dans votre terroir? oui O non O. Si oui, doivent-ils

demander l'autorisation ? oui O non O Si oui, qui est habile dans le village à autoriser?

qu'est ce qu'il doit prévoir afin de voir être autoriser à pratiquer la récolte ?

43. L'exploitation forestière par la SEFYD a-t-elle un impact sur la rareté de certains PFNL ? oui O non O

44. Quels sont les problèmes relatifs à la cueillette auxquels vous êtes fréquemment confrontés ? accident O

commercialisation O capacités techniques O autres O préciser

45. Quelles sont solutions possibles envisageables?

46. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

la cueillette dans votre village ?

VIII. Quelques autres activités

47. quelles sont par ordre d'importance les essences forestières les plus rencontrées dans la localité et leurs utilisations locales ?

 

Nom commun

Nom vernaculaire

utilisation

1

 
 
 

2

 
 
 

3

 
 
 

4

 
 
 

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xix

48. existe-t-il dans le village des gens qui ont des pépinières d'arbres fruitiers ? O oui O non Si oui, décrire leurs activités (, sites, volumes, espèces, objectifs, , etc.)

espèces

objectifs

superficie

utilisation

49. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la SEFYD ou d'autres sociétés qui exploite dans votre district en vue de développer

toute autre activité dans votre village ?
IX. Groupes culturels et cultuels

50. Quelles sont vos tendances cultures ? tendances aux valeurs ancestrales O tendances religieuses O. Si tendances

religieuses, la quelle ? catholique O protestant O animiste O autre O préciser

51. Quelles sont vos passe-temps favoris en dehors des heures de travail dont vous faites couramment recours? activité

sportive O discussion entre groupe d'individus O danse O consommation d'alcool O autres O préciser

52. Croyances liées à la vie sociale dans le village

a) Existe-t-il des cérémonies liées à la vie du village ou aux différents clans et lignages du village ?

- Comment se déroulent-elles ?

- Qui préside les cérémonies ?

- Quels sont les participants ?

- Qu'est-ce que l'on vise à travers ces cérémonies ?

b) Existe-t-il des cérémonies liées à la vie familiale ?

c) Quelles sont les cérémonies liées aux enfants à leur naissance ? (naissance d'un garçon, d'une fille, des jumeaux, d'un prématuré, d'un mort-né, etc.).

d) Comment se déroulent les cérémonies de fiançailles et de mariage ?

e) Quelles sont les cérémonies liées à la maladie ?

f) Comment se déroule la cérémonie des funérailles ? (de bébé, d'enfant, d'adulte, de chef de lignage, etc.).

g) Autres coutumes et croyances dominantes dans le village.

53. Croyances liées aux ressources naturelles du village

a) Existe-t-il des croyances particulières liées aux ressources naturelles du village ?

- Quelles sont ces croyances ?

- Quelles sont les ressources concernées ?

- Depuis quand remontent ces croyances et quelle est en l'origine ?

- Qu'est-ce qui est visé à travers ces croyances ?

- Ces croyances ont-elles encore aujourd'hui une influence sur les habitants du village ?

- Si non, quelles en sont les raisons et les conséquences éventuelles ?

b) Existe-t-il des cérémonies particulières liées aux ressources naturelles du village ?

- Quelles sont ces cérémonies ? - Comment se déroulent-elles ?

- Qui préside à ces cérémonies ?

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xx

- Quels sont les participants ?

- Qu'est-ce que l'on vise à travers ces cérémonies ?

- Ces cérémonies ont-elles encore aujourd'hui une influence dans le village ?

- Si non, quelles en sont les raisons et les conséquences éventuelles ?

X. Activités des membres du ménage

c) Pouvez-vous définir l'intensité de l'activité suivant la période de l'année ?(XXX= intense, XX= normale, X= faible, 0= nulle)

Type

Jan.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept

Oct.

Nov.

Déc.

cultures
vivrière

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cultures de
rente

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Elevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Artisanat

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

orpaillage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pêche

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

cueillette

Principaux produits forestiers non ligneux (PFNL) récoltés : citer un produit par ligne

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N.B : cultures de rente : exemple cacao, café, canne à sucre, coton, etc. Cultures vivrières : maïs, manioc, arachide, etc.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xxi

Récolte des PFNL

63. Quelles sont les espèces récoltées par ordre d'importance (feuilles, racines, vers, chenilles, champignons, insectes ...) ?

Technique de récolte : R= ramassage C=cueillette E=écorçage

Récolteurs : H=hommes F= femmes E=enfants Et= étrangers au village

No

nom
commun

Nom
vernaculaire
(ethnie
majoritaire)

Utilisations
(à quoi sert
ce
produit ?)

Abondance
(oui ou non)

récolteurs

Technique
de récolte

Quantités récoltés
par/an du ménage

Proportions d'utilisation des
produits (dire
approximativement dans la
même unité de mesure)

Unité de mesure

quantité

Quantité

utilisée

par le
ménage

Quantité vendue

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page xxii






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