3.3. L'approvisionnement en intrants agricoles
Les intrants utilisés lors de la production
s'acquièrent par achat. Chaque exploitant se charge personnellement de
s'approvisionner sur le marché. Depuis quelques années, il n'y a
plus de subventions accordées aux exploitants, ce qui les expose
à des risques dans la mesure où ces intrants peuvent être
inaccessibles, de mauvaise qualité ou venir à manquer à
une période cruciale.
3.3.1. Les semences
Il n'existe pas une organisation fonctionnelle mise en place
pour assurer l'approvisionnement en semences aux exploitants, à
l'exception de quelques semences comme le maïs et le riz qui
s'acquièrent souvent à la Direction provinciale de l'agriculture.
Les lieux auxquels les exploitants se réfèrent sont les
marchés locaux de Diapaga, Kantchari et de Namounou. D'autres
s'efforcent de faire leurs commandes à partir de Ouagadougou ou
auprès de leurs collègues.
49
3.3.2. Le matériel agricole
(l'outillage)
Les outils de travail dont disposent les exploitants de la
Tapoa sont acquis de façon individuelle. Ils affirment les avoir
achetés avec leurs propres argents. Mais, il arrive qu'un exploitant
négocie de façon ponctuelle les outils (daba,
pulvérisateur, groupe, etc.) de son voisin pour exécuter
certaines opérations sur sa parcelle. Le propriétaire ne
réclame aucune somme sinon que le retour de son outils en bon
état. C'est une pratique courante sur le site et est
considérée par les exploitants comme des services que l'on peut
rendre à son prochain.
3.3.3. L'approvisionnement des engrais et des
produits phytosanitaires
Par l'intermédiaire du comité d'irrigants, des
crédits d'engrais étaient mis à la disposition des
exploitants du périmètre irrigué de la Tapoa dans le souci
de les accompagner dans la production. Les exploitants devraient rembourser les
crédits à chaque fin de récoltes. Depuis 2008, ils ne
bénéficient plus de ces crédits d'engrais du fait des
retards accusés dans le remboursement des crédits octroyés
et surtout les arriérés que plusieurs n'ont pas pu
réglés.
A l'heure actuelle, l'acquisition des engrais est devenue un
parcourt du combattant pour les exploitants. En effet, il faut débourser
son propre argent pour se les procurer alors que les moyens financiers font
souvent défaut et les prix sont élevés pour les paysans
(14500 et 13500FCFA respectivement pour les sacs d'urée et de NPK). De
plus, la Direction Provinciale de l'Agriculture qui fournit 93,02% des
exploitants n'en dispose pas suffisamment.
L'approvisionnement des produits phytosanitaires n'est pas
contrôlé sur le périmètre de la Tapoa. Certains
exploitants utilisent les restants des produits qui ont servi dans les champs
de coton et d'autres les acquièrent sur les marchés locaux. La
plupart de ces produits ne sont pas conseillés dans le traitement des
cultures destinées à l'alimentation, mais les exploitants ne
trouvent pas d'inconvénients à les utiliser.
3.3.4. La main d'oeuvre
contractuelle
La main d'oeuvre contractuelle est constituée des
jeunes locaux ou originaires de la Gnagna qui prêtent leurs forces aux
exploitants moyennant une rémunération. Sur le
périmètre irrigué, on peut distinguer deux types de main
d'oeuvre contractuelle. Le premier est conclu pour un temps relativement long
et implique tous les travaux sur la parcelle, et ce durant toute
50
la période du contrat. Le deuxième est ponctuel
et dépend de la tâche pour laquelle l'exploitant souhaite
bénéficier le service. Il n'y a pas un prix fixe qui est
déterminé à l'avance, mais ce sont les deux acteurs qui
discutent en fonction du travail demandé. La charge estimative en main
d'oeuvre contractuelle par campagne est consignée dans le tableau
N°4.
Tableau N°4 : Charges de main d'oeuvre contractuelle
|
Coût de la main d'oeuvre extérieure par
campagne (en milliers)
|
|
Valeurs en F CFA
|
Non utilisée
|
?5
|
[5-20[
|
[20-35[
|
[35-50[
|
[50-65[
|
=65
|
|
Exploitants
|
37
|
9
|
17
|
6
|
2
|
9
|
5
|
86
|
Pourcentage (%)
|
43,02
|
10,47
|
19,77
|
6,98
|
2,33
|
10,47
|
5,81
|
100
|
Source : Enquête de terrain janvier-février 2012
MALKOUMA HD, Février 2012
Le nombre de chefs d'exploitation qui se contente de la main
d'oeuvre familiale reste encore élevé sur le
périmètre irrigué de la Tapoa. Néanmoins, ils en
font souvent recourent pour couvrir certains travaux. 56,98% utilisent la main
d'oeuvre contractuelle dans l'exploitation de leurs parcelles. Le tableau
révèle deux catégories dominants à savoir ceux qui
dépensent entre 50000 et 65000FCFA, et ceux dont la charge est en
dessous de 20000f par campagne. Le premier groupe concerne les chefs
d'exploitants qui font appel à la main d'oeuvre contractuelle pour toute
la campagne.
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