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La conformité dans l'activité d'assurance. Une question d'intégrité et/ou de bonne gouvernance d'entreprise.


par Lotfi FRIDHI
Ecole supérieure privée d'assurance et de finance - Master Professionnel 2018
  

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B : Modèle organisationnel : Toile d'araignée

Considérée auparavant comme l'affaire d'une fonction spécialisée, le contrôle conformité s'est progressivement évolué pour constituer la pierre angulaire dans l'organisation de l'entreprise et se présente désormais comme l'un des facteurs clés de réussite de la stratégie opérationnelle.

Proposer un modèle organisationnel dépend, comme déjà évoqué, largement du profil de l'entreprise, d'un ensemble de principes et des objectifs à atteindre. La littérature en la matière parle souvent de la filière conformité pour schématiser sa présence sur tous les processus de l'entreprise et mettre en avant les acteurs qui oeuvrent pour le compte de la conformité et qui sont répartis dans les différentes structures métier.

A notre sens, et compte tenu de l'aspect transversal de la fonction conformité, de la diversité des relations nouées avec de différentes directions et de la richesse de son périmètre thématique, on peut comparer le modèle organisationnel de la structure de la fonction conformité à la « toile d'araignée ».

Des liens fonctionnels dans toutes les directions (horizontale et verticale) et avec de divers objets (conseil, partenariat, accompagnement, assistance, complémentarité...), comme illustré dans le schéma ci-après.

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Figure 4 : Modèle pour l'organisation et le déploiement de la fonction de contrôle de conformité

Ainsi nous estimons que notre modèle doit réunir deux composantes : une direction de conformité (I) et des correspondants ou des relais (II)

I. La direction de contrôle conformité

Compte tenu des enjeux et de l'ampleur des missions de la direction de la conformité, celle-ci doit loger en son sein, et sous la direction d'un responsable de contrôle conformité (RCC), une équipe hétérogène.

Hiérarchiquement liée à la direction générale, la personne en charge de la fonction conformité (RCC) doit faire preuve d'un niveau de compétences managériales très haut, d'une technicité considérable et d'une honorabilité reconnue dans l'entreprise et surtout auprès des instances de régulation.

Principalement le RCC doit :

> Avoir une vision transversale métier et la capacité à animer pour pouvoir piloter le dispositif de contrôle de conformité.

> Maîtriser l'environnement réglementaire et avoir des connaissances métier pour pouvoir définir le périmètre normatif applicable à l'entreprise.

> Avoir une vision basée sur les risques pour pouvoir contrôler et évaluer l'adéquation et l'efficacité du dispositif de contrôle de conformité.

> Avoir le sens analytique et la capacité de conviction pour assurer un rôle de conseil auprès de la direction générale et du Conseil d'Administration.

> Participer ainsi au processus décisionnel et stratégique de l'entreprise d'assurances ou de réassurance.

Le RCC doit se faire assister par une équipe dédiée spécialement au contrôle de conformité et lui est lié hiérarchiquement. Cette équipe comprend un ensemble d'experts de divers domaines. Le choix de ces experts est fonction des thématiques de la conformité notamment la sécurité financière, la protection de la clientèle, la protection des données personnelles et l'éthique et la déontologie.

Ces experts sont appelés à animer le dispositif de la conformité selon les spécificités de chacune des thématiques en question et de communiquer avec les membres de la filière de contrôle de conformité

II. Les correspondants (les relais)

En sa qualité de deuxième ligne de défense, la fonction de contrôle conformité doit avoir des relais au sein de de la première ligne de défense (les directions métier et les fonctions support autres que les fonctions partenaires). Ces relais assurent pratiquement la déclinaison des procédures et la concrétisation de la politique interne de gestion des risques de non-conformité.

L'existence de ces correspondants sur le processus de gestion des risques de non-conformité nous amène à soulever les observations suivantes :

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> Les relais gardent leur rattachement hiérarchique aux responsables des directions métiers au sein des quelles sont logés mais fonctionnellement ils se trouvent également liés aux experts de la direction de contrôle conformité.

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? La formalisation des procédures, l'automatisation des processus et la définition stricte des statuts de ces correspondants semblent indispensables pour éviter les éventuels conflits de compétences ou les cas d'incompatibilité qui peuvent naître du double rattachement.

? Les relais doivent être positionnés en fonction des zones et de la gravité des risques. C'est-à-dire, il faut définir préalablement les parties du processus les plus vulnérables aux risques et les activités qui génèrent les risques les plus élevés pour pouvoir affecter au mieux les compétences.

En résumé, bien que nous estimions que la conformité en assurances est l'affaire de toutes les parties prenantes en interne, nous tenons à rappeler que la gestion des risques de non-conformité est l'affaire de quelques acteurs et que l'organisation de la structure en charge de la conformité doit permettre la couverture de la structure globale de l'entreprise. La conformité c'est la toile d'araignée.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci