I.2.1. Poissons
Le poisson est un vertébré aquatique, pourvu de
nageoires, dont le corps est généralement recouvert
d'écailles. Seuls les poissons possèdent une vessie natatoire, ce
qui leur permet de
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flotter, même si tous n'en sont pas pourvus comme les
requins (déplacement constant). La plupart possèdent une ligne
latérale sensitive. Ils ont généralement une forme
hydrodynamique et représentent une grande variété
d'aspects et de couleurs. Le poisson vit dans l'eau, respire par des branchies
et est généralement ovipare. (Thurre & Kurth, 2005)
? Classification actuelle des poissons
Les poissons constituent plus de la moitié du nombre
total des vertébrés actuels. Les zoologistes du
XIXème siècle considéraient qu'il y avait une
classe de poissons, aujourd'hui ils subdivisent les poissons en deux classes :
les poissons sans mâchoires ou agnathes ou cyclostomes, qui ne sont plus
représentés à l'heure actuelle que par les lamproies et
les myxines et les poissons à mâchoires ou gnathostomes,
répartis en poissons cartilagineux appelés chondrichtyens
(requins,
raies et chimères), et poissons osseux appelés
ostéichtyens (tous les autres poissons) (Idder-Ighili, 2014).
Les espèces démersales vivent,
d'après le « Vocabulaire de l'Océanologie » (ACCT,
1976), sur le fond ou dans son voisinage. Les démersaux côtiers
regroupent divers taxons de poissons pêchés entre 10 et 200 m de
profondeur à l'aide de chaluts. Ce sont les ressources les plus
ciblées de toutes, comme en atteste leur valeur marchande moyenne
à très forte. Globalement surexploitées (Thiam, 2000),
elles ont toujours joué un rôle stratégique dans le cadre
des accords de pêche liant le Sénégal à des
communautés ou états et tiers, Union Européenne (UE)
notamment et ce, depuis 1979. Selon Diop (2006), la valeur marchande des
espèces démersales côtières représentait 33 %
de la compensation financière des accords Sénégal/UE de
2002 - 2006. Les derniers en date sont ceux de 2014-2019 (merlus et thons
exclusivement) et là, pour la 1ère fois, les
démersaux côtiers sont exclus !
En fonction du gradient thermique lié à la
profondeur, Domain (1980) distingue 3 peuplements de poissons démersaux
côtiers : peuplements littoral, intermédiaire et du rebord du
plateau continental.
Le peuplement littoral est, strictement,
côtier et est inféodé aux sédiments meubles
baignés par des eaux chaudes et susceptibles de subir des dessalures en
zones d'estuaire. En fonction des saisons hydro-climatiques, l'aire de
distribution de ce peuplement s'étale plus ou moins vers le large. Les
espèces du peuplement littoral sont représentés par des
jeunes plutôt planctophages et les adultes plutôt benthophages.
Parmi les principales espèces de poisson, on peut citer la sole
(Cynoglossus spp.), le machoiron (Arius spp.) et le «
sompatt » (Pomadasys jubelini).
Le peuplement intermédiaire est
composé de 39 espèces majoritairement à affinités
d'eaux froides. Il est localisé entre 20 et 70-80 m en saison froide,
son biotope remonte à 40 m en saison chaude. On distingue un peuplement
de fonds meubles et vaseux caractérisé par le pageot
(Pagellus bellottii), un peuplement de fonds meubles et sableux avec 3
espèces importantes, le rouget (Pseudupeneus prayensis), le
pagre à points bleus (Sparus caeruleosticus) et le mérou
de Gorée (Epinephelus goreensis) et enfin un peuplement de
fonds durs surtout développé de Dakar à la Casamance entre
40 et 60 m avec le gros dentex rose (Dentex filosus) et le
mérou royal (Mycteroperca rubra).
![](Donnes-sur-la-biodiversit-ichtyologique-marine-Cas-de-la-baie-de-Hann-et-de-la-zone-con14.png)
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Le peuplement du rebord du plateau continental
est constitué d'espèces qui vivent dans des eaux dont
les caractéristiques varient peu au cours de l'année. Le biotope
de ce peuplement correspond à une bande vaseuse et sablo-vaseuse entre
80 et 200 m de fond répartie de chaque côté de la rupture
de pente du plateau observée vers 100-120 m. Trente-trois (33)
espèces, dont 13 présentent un intérêt commercial,
constituent ce peuplement. On peut citer la brotule (Brotula barbata),
l'apogon (Synagrops microlepis), la dorade rose (Dentex
angolensis, Dentex macrophtalmus) et le saint-pierre (Zeux
faber).
Un poisson est appelé pélagique
lorsqu'il vit dans les eaux proches de la surface ou entre la surface
et le fond (par exemple hareng, sardine, anchois, maquereau et le thon). Ils
ont le dos bleu-vert. Cette coloration les protégerait des oiseaux et
prédateurs marins. Leur forme oblongue leur permet de se déplacer
très facilement. La plupart des poissons pélagiques sont
grégaires, ce qui signifie qu'ils vivent en groupe et nagent en bancs.
Un banc est constitué de poissons de même taille. Il peut
être formé de plusieurs espèces différentes, chaque
individu ayant quasiment la même longueur (Ifremer, 2017). Ainsi, les
risques d'attaque par des prédateurs sont réduits. D'une part,
ils sont tenus à distance par le déplacement de cette masse
ondulante synchronisée, et, d'autre part, la multiplicité des
paires d'yeux offre aux poissons une bien meilleure protection que s'ils
étaient isolés (Taquet, 2007).
Certains poissons pélagiques vivent isolés. En
fait, dans leurs premières années les poissons pélagiques
se déplacent souvent en groupe ; ils deviennent solitaires plus tard.
Le plancton qui se meut au gré des vagues est
pélagique. Les larves de poissons font partie du zooplancton. Certaines
espèces sont pélagiques au stade larvaire et deviennent
benthiques, c'est-à-dire vivant sur le fond, au stade adulte. C'est le
cas de nombreux poissons plats, comme la sole (Ifremer, op. cit). Les poissons
pélagiques s'alimentent principalement dans les couches de surface ou un
peu en dessous. On les pêche le long des côtes et en haute mer,
surtout au moyen de chaluts semi-pélagiques, de seines coulissantes, de
filets maillants, d'étalières et de fascines (Ministère de
Pêches et des Océans, 1984).
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