REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
B.P 570 BUKAVU
E-mail:univoffbukavu@yahoo.fr
FACULTÉ DES SCIENCES ET SCIENCES
APPLIQUÉES
DÉPARTEMENT DE GÉOLOGIE
LES METHODES ACTUELLES DE TRACABILITÉ
DES MINERAIS 3T EXPLOITÉS ARTISANNALEMENT AU KIVU
Présenté par:
Travail de fin de cycle présenté pour
l'obtention du diplôme de gradué en géologie
Encadreur: Directeur: prof.
1
EPIGRAPHE
« Etre homme, c'est précisément
être responsable. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue
à bâtir le monde »
ANTOINE DE SAINT-EXUPERY
Extrait de Terre des hommes
« On fait la science avec des faits, comme on
fait une maison avec des pierres ! Mais une accumulation de faits n'est pas
plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison »
HENRI POINCARE
2
REMERCIEMENTS
« Le bienfait n'est jamais perdu
»
Au terme de ce travail qui marque la fin du cycle de
graduat, il serait ingrat de notre part de ne pas présenter nos
remerciements aux personnes qui ont contribué à notre formation
et à ce travail.
Nos remerciements s'adressent avant tout à
l'Eternel Dieu Tout-Puissant qui nous donne la vie, la force et les
compétences pour accomplir ce travail.
Nos vifs remerciements s'adressent :
> Au Professeur WAZI ROBERT et au C.T ESPOIR MUGISHO
pour leurs rigueurs scientifiques et leurs attentions accordées à
ce travail ;
> Au corps professoral de l'UOB qui nous nourrit
scientifiquement ;
> A nos parents BIRINDWA MURHI et GHISLAINE CILABARHA
ainsi qu'à GASPARD KATULA et BRIGITTE MASIKA ;
> A nos frères NDAGANO BIRINDWA,... et soeurs
RITHA BIRINDWA,...
qui se sont donnés corps et âme pour la
réalisation de ce travail ;
> A nos amis les plus proches qui n'ont pas
cessé de nous encourager durant tout le parcourt de ce travail ;
AKIBARIKI CIRHUZA, IMANI NTAMUGALE, BIRINGANINE NDUSHA, MUNGUAKONKWA BALOLA,
IRENGE BIRHACIMANULA,...
> A mon très cher respectueux ami NGOY DILUBA
Benjamin ;
> A NEEMA TCHITONA Esther et MANALA TENGE Aline ;
> A notre chère bien aimée soeur ANNUARITE
NAMUHIRWA.
3
SIGLES ET ABBREVIATIONS
> 3T : Tin, Tuntalum and Tungsten (en français
- étain, tantale et tungstène) ;
> AFDL : Alliance des Forces Démocratiques
pour la Libération du Congo-Kinshasa ;
> AFED : Amis de la Foret et de l'Environnement pour
le Développement ;
> CFL : Chemins des Fers des grands Lacs
;
> CFTI : Conflict Free Tin Initiative ;
> CIRGL : Conférence Internationale sur la
Région des Grands Lacs ;
> CPACAM : Coopérative Principale des
Associations des Creuseurs Artisanaux ;
> EMAPE : Exploitation Minière Artisanale
à Petite échelle ;
> FARDC : Forces Armées de la
République Démocratique du Congo ;
> GCAS : Groupement minier des Creuseurs Artisanaux
des anciens de la SOMINKI ;
> GECAMINES : Générales des
Carrières des Mines ;
> GECOMISKI : Générale des
Coopératives Minières du Sud-Kivu ;
> ITRI : International Tin Research Institute
;
> iTSCi : International Tin Research Institute
;
> LSM : Large Scale Mining ;
> ONG : Organisation Non Gouvernementale
;
> PNC : Police des Mines et HydroCarbures
;
> RDC : République Démocratique du
Congo ;
> SAEMAPE : Service d'Assistance et d'Encadrement
d'Exploitation Minière Artisanale à Petite échelle
;
> SAESSCAM : Service d'Assistance et d'Encadrement du
Small-Scale et Artisanal Mining ;
> SOMINKI : Société Minière du
Sud-Kivu ;
> TIC : Association Internationale de la Tantale
;
> USA : United States of America ;
> ZEA : Zone d'Exploitation Artisanale ;
4
LISTE DES TABLEAUX
? Tableau I: les statistiques d'exportation en tonnes des
minerais 3T ;
? Tableau II: les statistiques d'Exportation de minerais au
Sud Kivu (tonnes)
5
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Contexte de l'iTSCi ;
Figure 2 : Durabilité du système d'iTSCi ;
Figure 3 : Mise en oeuvre d'iTSCi au niveau du terrain ;
Figure 4 : Les équipes de suivis du système
d'iTSCi ;
Figure 5 : Tags et logbooks mines ;
Figure 6 : Tags et logbooks des négociants ;
Figure 7 : Logbooks comptoir et numéro d'exportation
;
Figure 8 : La collection des données dans le
logbooks.
6
EPIGRAPHIE 1
REMERCIEMENT 2
SIGLES ET ABBREVIATIONS 3
LISTE DES TABLEAUX 4
LISTE DES FIGURES 5
SOMMAIRE 6
0. INTRODUCTION 8
0.1 PRESENTATION DU SUJET 8
0.1.1 Délimitation du sujet 9
0.2 CHOIX ET INTERET DU SUJET 9
0.3 OBJECTIFS 10
0.4 METHODOLOGIE ET TECHNIQUE 10
0.5 PROBLEMATIQUE 10
0.6 HYPOTHESE 11
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'EXPLOITATION DES MINERAIS 3T AU
KIVU 12
Chap. II EXPLOITATION ET TRAITEMENT ARTISANAL DES MINERAIS 3T
20
Chap. III LA TRACABILITE D'iTSCi 23
a) NOTIONS ELEMENTAIRES DE L'iTSCi 23
1. Historique de la mise en oeuvre d'iTSCi 23
2. Contexte iTSCi 23
3. Sources de financement 24
4. Durabilité su système d'iTSCI 24
5. Mise en oeuvre d'iTSCi au niveau de terrain 24
6. L'équipe de mise en oeuvre 25
7. Equipe de suivi 25
8. Tags et Logbooks Mines 25
9. Les Tags et les logbooks des Négociants 26
10. Logbooks comptoir et numéro d'exportation 27
11. Collection des données 28
b) Mise en place du mécanisme de traçabilité
minière au Sud-Kivu 28
Chap. V TRAITEMENT DES MINERAIS 3T 30
7
I. UTILISATION DES PRODUITS FINIS DES
MINERAIS 3T 31
? LE COLTAN 31
? LA TANTALAE 31
? LE COLOMBIUM 32
? LE WOLFRAMITE 32
? LA CASSITERITE 32
CONCLUSION 33
REDERNCES BIBLIOGRAPHIQUES 35
8
0. INTRODUCTION
0.1 PRESENTATION DU SUJET
Les minerais 3T est une représentation conventionnelle
des minerais d'Etain, de Wolfram et de Tantale qui constituent la
filière stannifère et ses accompagnateurs. Ils possèdent
une grande application dans divers domaines de la vie de l'homme tel que le
ménage, l'aéropostal, la télécommunication,...
Le sous-sol de la République Démocratique du
Congo est très riche en ressources naturelles que le géologue
belge Cornet, découvreur des mines du Katanga, inventa l'expression
« scandale géologique » pour parler de leur extrême
richesse. (De Boeck, 2017) On y trouve six principaux groupes de minerais : le
groupe du cuivre (cuivre, cobalt, uranium, zinc, plomb, cadmium, germanium), le
groupe du chrome, nickel, diamant, le groupe de l'étain (étain,
wolfram, colombo-tantalite, béryl, monazite), les métaux
précieux (or, argent, platine), le fer et le manganèse ainsi que
les combustibles minéraux (charbon, schistes bitumeux, pétrole,
gaz) (Adamon et Kilosho, 2009).
Des campagnes d'exploration ont été
organisées par des géologues en vue de découvrir la
géologie et le potentiel minier de ce scandale géologique, cela
même avant la conférence internationale de Berlin (de 1885). Les
activités minières sous forme industrielle au Congo remontent aux
années 1900. Après la découverte en 1891 par les colons
des premiers gisements, et le démarrage de la production industrielle du
cuivre en 1911, la province du Katanga a produit environ 18 millions de tonnes
de cuivre métal. Le début de l'exploitation de l'or remonte
à 1904, du diamant et de l'étain à 1913 (Martineau, 2008 ;
Ministère des Mines, 2006; Mazalto, 2010).
Dès 1936, la Compagnie Géologique et
Minière des Ingénieurs et Industriels belges (GEOMINES)
exploitait de la colombo-tantalite sur le site de Manono dans la province de
Tanganyika (Martineau, 2008). L'exploitation s'est étendue dans les
provinces du Nord et du Sud-Kivu où étaient présentes les
sociétés minières telles que MGL, Kivumines, SOMINKI, etc.
avant de laisser place aux exploitants artisanaux. Dans ce travail, il est
question de faire l'historique ainsi que l'impact de l'exploitation de la
colombo-tantalite (communément appelée coltan) dans la province
du Sud-Kivu.
9
Le grand défis les problèmes majeurs comme
l'instabilité politique, les guerres tribales, les conflits
régionaux nationaux et internationaux, les morts, ainsi que d'autres
problèmes ne
La région du KIVU, une zone située à
l'Est de la RDC est un coin stratégique qui regorge en son sein la plus
part des minerais de la RDC dont les minerais 3T. En 1997, les mines du KIVU
sont sous l'occupation de la Rébellion de l'AFDL, le personnel
expatrié, les cadres sont évacuées, les travailleurs sont
mis en congés techniques, 3 ans plus tard, la rébellion occupe
toute la partie Est du pays et facilite la relance de l'exploitation
artisanale.
D'une manière générale, l'exploitation
artisanale en RDC a commencé en 1982; cet à cette époque
qu'a été libéralisée l'exploitation artisanale.
Dans ce travail, nous allons parler en long et en large sur
les méthodes actuelles de traçabilité des minerais 3T
exploités artisanalement au KIVU. Tous ces trois minerais qui composent
le groupement 3T présentent les mêmes caractéristiques du
point de vue traitement minéralogique. D'où le
procédé de traitement demeure toujours le même. La
traçabilité minérale est le processus de suivi des
étapes de la filière d'élaboration des produits miniers
marchants depuis le chantier d'extraction jusqu'à la commercialisation
par les opérations de traitement.
? Délimitation du sujet:
En ce qui concerne la délimitation du sujet `' Les
méthodes actuelles de traçabilité des minerais 3T
exploités artisanalement au KIVU » et comme l'indique notre sujet,
nous allons ne nous limiterons que dans le Kivu c'est à dire le NORD et
SUD KIVU ainsi le MANIEMA, mais voyant que nos moyens sont minimes ainsi que le
temps dont on dispose, nous n'allons que parcourir quelques alentours dans la
ville de Bukavu mais aussi visiter quelques comptoirs de minerais se trouvant
à BUKAVU.
0.2 CHOIX ET INTERET DU SUJET
Ce sujet nous a personnellement intéressé par le
fait qu'il nous a permis à épanouir nos connaissances sur les
procédés de la traçabilité minérale, non
seulement des minerais 3T mais en générale tous les minerais
existants.
Ces sujet nous a poussé à jeter nos
réflexions sur les différents problèmes des conflits qui
s'observent de nos jours en général dans notre pays la
République Démocratique du Congo et en particulier le KIVU.
Ce sujet pourra éveiller la curiosité des
autorité Congolaises sur les mesures et les précautions à
prendre afin de lutter contre les fraudes à la fiscalité
minérale, des lois a promulguer pour contrôler d'une
manière efficace la stabilité de nos ressources minières
voir même les géologues congolais à créer leurs
propres entreprises minières afin de lutter contre les exportations
minières ce qui est un atout négatif pour les congolais et qui
les rend pauvres. Etant donné que le Congo est un scandale
géologique d'où il regorge en son sein une quantité
excessive des minerais 3T, nous allons dans ce TFC beaucoup souligné sur
l'usage, la production, la transformation, le traitement,...
10
cessent toujours de naitre pour nous qui regorgeons ces
minerais en quantité excessive mais ce qui n'est pas le cas pour les
sociétés et les pays importateurs qui échappent à
la fiscalité minière et qui en achètent excessivement
d'une manière frauduleuse.
0.3 OBJECTIFS
? GENERAL
L'objectif de ce travail est celui de nous fixer une idée
sur les différents procédés de traçabilité
pour les minerais 3T qui sont exploités d'une manière artisanale
au KIVU. ? SPECIFIQUES
Dans le but de mieux atteindre l'objectif principal, nous nous
sommes fixés les objectifs spécifiques suivants :
- évaluer les avantages et inconvénients de chacune
des techniques utilisées pour le traitement minéralurgiques des
minerais 3T issus de l'exploitation artisanale au Kivu, - effectuer une
brève comparaison entre les procédés utilisés pour
le traitement de minerais 3T issus de l'exploitation artisanale et ceux
utilisés par l'exploitation industrielle.
0.4 METHODOLOGIE ET TECHNIQUE
L'approche de notre recherche pour la production de ce travail
de fin de cycle va se baser sur l'entretien avec personnes
expérimentées de terrain qui vivent tous ces
évènement sur place, des gens qui travaillent dans des secteurs
miniers, l'analyse des données récoltées et la
consultation des ouvrages publiés par les géologues experts en
différents domaines, les ONG qui militent pour le droit de l'homme, les
entreprises chargées de l'achat de ces minerais afin de les exporter
dans d'autres pays ainsi que la suivie du service chargé de
contrôle de traçabilité. Nous rencontrerons ces gens et
nous les questionnerons afin de se rendre compte de la réalité du
terrain, nous chercherons aussi à pouvoir atteindre les côtes des
minéralisations, leur rapport des terrains, à qui ils vendent
leurs produits, comment ces acheteurs font pour traverser ces produit, voir
s'ils le font d'une manière légale ou illégale.
0.5 PROBLEMATIQUE
Les minéraux 3T constituent une source d'exploitation
au Kivu, cette exploitation qui se fait artisanalement par les paysans
congolais ainsi que des entreprises minières qui signent des contrats
avec le gouvernement congolais.
Nous avons pu constater que les auteurs évoluant au
sein de ces secteurs miniers ne sont autres que les mineurs, les majeurs hommes
et femmes. Nous allons également observer que le chemin dont parcourent
les minerais de la mine d'exploitation à la commercialisation sous sa
fin finale (Téléphone, bijoux, matériaux de construction
ainsi que d'autres choses de grandes valeurs) est long et que des nombreuses
personnes et des grandes personnalités interviennent dans ces
domaines.
Hormis cela signalons que certaines régions de la RDC
et principalement celles riches en ressources minières qui
échappent légalement le control de l'Etat sont majoritairement
occupées par des forces armées, il s'agit soit des groupes
armées d'origines Congolaises,
11
Ougandaises et Rwandaises. Ces dernières sont toujours
actifs à l'Est de la RDC précisément au Kivu (SUD-KIVU,
NORD-KIVU et MANIEMA), tous ces fléaux nous poussera à savoir si
le gouvernement met en oeuvre des techniques pour la protection de ces pauvres
paysans qui une fois travaillent dans des carrières minières ne
respectant pas les normes, le gouvernement manque-t-il des moyens pour
sécuriser ces creuseurs miniers face aux guerres qui ne cessent jamais
à l'EST de la RDC ? Quel avenir pour ces exploitants artisanaux ? Le
gouvernement met-il en place des approches pour surveiller la
traçabilité minérale ? Le gouvernement lutte-t-il contre
l'implication des mineurs dans des carrières minières ? Signalons
également que chaque année il y a un grand nombre des creuseurs
artisanaux qui meurent dans des carrières par fautes d'une mauvaise
exploitation d'où la question majeure est de savoir si le gouvernement
dispose d'un service chargé d'examiner et de surveiller l'état de
ces carrières minières. Signalons également que lors de la
transaction de ces minerais, il y a plusieurs problèmes qui se posent
comme le cas où il y a certains minerais qui échappent au control
d'où on voudrait juste savoir si les méthodes appliquées
par les services du gouvernement suffisent pour évaluer la
quantité envoyée à la quantité arrivée.
Signalons également que dans la nature il existe des minerais
radioactifs et qui peuvent être nuisibles à la vie humaine, c'est
par ce fait que nous nous demandons si le gouvernement met en place pour chaque
carrière des services chargés d'examiner chimiquement les
carrières minières ainsi que leurs contenus
minéralogique.
0.6 HYPOTHESE
En effet, beaucoup des précautions et mesures doivent
être prises pour lutter primordialement contre l'implication des femmes
et des mineurs dans l'exploitation artisanale, l'Etat congolais doit instaurer
des écoles dans des villages, la gratuite de ces dernières pour
permettre à tout le monde d'en profiter et garantir la
sécurité des mineurs artisanaux, lutter contre la hausse du prix
qui ne cesse d'augmenter du jour au jour.
C'est par ce fait que les creuseurs doivent consulter les
géologues qui sont des gens les mieux placés avant d'occuper un
site pour que ces derniers puissent étudier en premier lieu afin de
prévenir tout risque pouvant se poser.
L'Etat congolais a comme tous les pays du monde, une
responsabilité éthique, un devoir légal et une obligation
morale de protéger ses citoyens contre toute sorte d'agression et
d'assurer le respect de leur droit tant en terme d'accès à
l'alimentation, à l'éducation,...
En vertu de l'article 58 de la constitution congolaise, l'Etat
est en outre plus précisément responsable d'assurer à tous
les citoyens congolais, la jouissance des richesses nationales par une
redistribution équitable et la garantie du droit au
développement.
Ensuite, pour lutter contre les transactions frauduleuses des
minerais, l'Etat congolais devrait développer d'autres mesures qui
seront à leur tour de contrôler et de surveiller les services de
l'Etat chargés des affaires douanières d'où la
nécessité de lutter contre la corruption en punissant avec
rigueur au nom de la constitution toute personne concernée.
12
13
14
L'Etat devrait aussi promulguer des lois qui interdisent
l'utilisation et l'implication des mineurs hommes et femmes dans des
carrières minières.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'EXPLOITATION DES
MINERAIS 3T AU KIVU
La République Démocratique du Congo est un pays
minier, mais paradoxalement son sous-sol que tout le monde s'accorde à
qualifier de « scandale géologique » est peu ou mal connu du
grand public, son exploitation est dominée par le secteur minier
artisanal. Les minerais 3T font partie de la filière stannifère,
et leur traitement demande l'utilisation de certains procédés et
techniques rudimentaires et parfois complexes. Au Congo les gisements
stannifères sont situés exclusivement dans la partie orientale du
pays. Ils forment un couloir de 700km de long allant de l'extrême nord du
Kivu au centre du Katanga ou il s'arrête au nord de Kolwezi, en passant
par le Maniema et le Sud-Kivu ou il atteint sa largeur maximale. Les
premières exploitations des gisements stannifères du Congo datent
de 1919 dans les alluvions de MANONO avec la GEOMINE qui devient plus tard
ZAIRETAIN, aujourd'hui COMINIERE. Dans l'ex Kivu (Maniema nord et Sud-Kivu) ce
n'est qu'en 1926 qu'un premier indice de cassitérite fut
découvert dans la ZALYA (Sud-Kivu) mais la première exploitation
date de 6 ans plus tard (1932) suite à la création des
sociétés minières coloniales : SOKAMINES, SYMETAIN, MGL,
KIVUMINE, PHIBRAKI et COBEMINE. Ces sociétés ont fusionné
progressivement jusqu'à former en 1976, SOMINKI (Société
Minière et Industrielle du Kivu) aujourd'hui remplacer par SAKIMA pour
es concessions de la cassitérite et ses accompagnateurs et par la BANRO
CORPORATION pour les concessions aurifère. L'exploitation industrielle
fut arrêtée au début des années 1990 suite au manque
d'équipement approprié pour attaquer la pegmatite non
altérée. La fonderie a été mise à
l'arrêt complet en 1993 (MUPEPELE, 2012).
Ce n'est qu'en 1993 que commence à intervenir
l`exploitation artisanale suite à la formation des entreprises
(sociétés) minières. Dans le Kivu-Maniema l'exploitation
minière a logiquement commencé par les alluvions d'abord en
raison de leur accès facile et aussi du fait qu'elles ne
nécessitent pas le recours à un outil d'exploitation
onéreux, faisant appel à des équipement rudimentaires tels
que les pèles, les pioches ou barres à mines pour l'excavation,
la brouette pour le transport et le sluice pour la préconcentration du
minerais par eau naturelle. Dans le grand KAMISUKU (Maniema) il
été fait recours à une petite mécanisation
combinant abattage manuel par barre-a-mine, pic et pelles et l'extraction
mécanique par draglines, suivi d'un transport par courroie et d'une
préconcentration par jogge (MUPEPELE, 2012).
Des débuts des années 70 suite à
l`épuisement des éluvions, des sociétés
minières du Kivu Maniema furent confrontées aux problèmes
de mise en valeur des gisements primaires. Cependant, si le passage des
alluvions aux éluvions fut réussi celui des éluvions aux
primaires le fut moins. Les fusions et les regroupements successif des dites
sociétés pour donner naissance à SOMINKI en 1976 ont
certes permis de réduire les charges d'exploitation mais sans aboutir
à l'adaptation indispensable des méthodes et des moyens technique
pour permettre l'exploitation adéquate des gisements primaires. En
effet, pour des raisons liées
essentiellement à des choix politiques, les
actionnaires de SOMINKI regardèrent d'investir dans l'acquisition des
matériels adaptés à l'exploitation de gisement primaire
dont la mise en oeuvre nécessitait la mécanisation.
L'introduction tardive et timide à partir de 1982 des
engins miniers pour l`extraction associée à des petites
installations de traitement mécanisé dans certains chantiers aux
tours de KALIMA notamment, certes, contribue à stabiliser voir à
faire remonter légèrement la production ; mais l'embellie ne fut
que de courte durée. C'est ainsi que, à la suite du karst
boursier de l'étain en 1985 bon nombre de chantiers à faible
rentabilité furent fermer et une partie de la main d'oeuvre mise en
chômage technique. Et lorsque en 1991 le cout de l'étain chuta
à 3000 euros/tonne, l'exploitation industrielle fut arrêtée
et a production ne continua à être assurée que grâce
à un régime d'exploitation dit : « semi industriel »
consistant en fait en un système de travail l en sous tache ou le
travailleurs mis en chômage technique s'organisent pour produire des
minerais qu'ils devraient rendre à l'entreprise.
La guerre de l'AFDL de 1996-1997 et celle de la
rébellion RCD de 1998-2003 achèveront d'accentuer le
déclin et conduiront à la cessation de toute activité de
production, du fait notamment de a destructions de l'outil de production par
les belligérants. L'exploitation artisanale prendra le relais en l'an
2000 sous la rébellion RCD et la production sera rattachée par
des réseaux mafieux mis en place par l'administration de la
rébellion et acheminée au Rwanda qui en faisait la
déclaration pour son compte. A ce jour, la production
réalisée par les artisans dans les concessions SAKIMA est
rachetée par es comptoirs eux-mêmes contrôlé par
l'administration de mine. Cette production et expédition directe au
Rwanda qui en faisait une déclaration en son compte fait que le Rwanda
puisse se trouver parmi les grands producteurs de la cassitérite. Bon
nombre de notoires de GOMA et de BUKAVU font systématiquement transiter
leur production par leur maison mère au Rwanda d'où elles sont
reconditionnée et réexportées.
Notons que 3 tonnes de cassitérite donnent après
fusion deux tonnes d'étain. Quand on parle de minerais 3T il ne s'agit
non seulement de l`étain (se trouvant dans a plus part de cas dans la
cassitérite SnO2) mais aussi de tantale et de wolfram
(MUPEPELE, 2012).
La tantalite Ta2O5 est souvent
associée à la colombite Nb2O5 pour former
le complexe appelé colombo tantalite (Fe, Mn) O, (Nb, Ta) O5.
De la tantalite on extrait le tantale tandis que le niobium vient de la
colombite. L'appellation « coltan » aujourd'hui d'usage courant dans
presque toutes les langues du monde est d'origine congolaise : il s'agit d'une
abréviation utilisée par les ingénieurs de SOMINKI en lieu
et place du colombo tantalite, jugé trop long.
Le coltan est un minéral de couleur noir. Pour le
différencier d'autres minéraux de sa paragenèse qui comme
lui sont de couleur noir tel que la cassitérite, le wolframite ou
l'ilménite, le teste rudimentaire recommande aux exploitants est celui
consistant à frotter le grain de coltan sur le quartz ou sur une surface
rugueuse de porcelaine : il laisse une trace brunâtre. Mais, le test le
plus sûr est celui qui consiste à faire chuter dans un vase en
verre l'échantillon de coltan mélange a quelques pastille de KOH
(potasse caustique ou hydroxyde de potassium) : après rinçage a
l'eau, on distingue les grains de coltan enrobés d'un mince film blanc.
Le tantale est rare et même plus rare que le niobium ; par
conséquent dans un complexe
minéral, la tantalite est le composant qui porte le
plus de valeur. Ainsi le coltan est-il presque toujours vendu pour sa
tantalite. Le tantale est un métal lourd découvert en 1802 mais
isolé pour la première fois en 1820. Ce nom qui rappelle TANTALE
le héros de la mythologie grecque.
Le tantale est d'un aspect gris-bleu, ductile, très
dur, très résistant à la corrosion des acides,
réfractaire, mais bon conducteur de la chaleur et
d'électricité, sa température de fusion est de 3056,850C.
En effet très performant et miniaturisé, ils sont utilisés
dans les téléphones portables de la 3ieme
génération, dans les ordinateurs et les cameras portables, dans
des appareils photos...
Toujours en électronique, le tantale est utilisé
pour la production des écrans à cristaux liquide, des GPS,...
En RD Congo, on rencontre le coltan dans les 3 anciennes
provinces de l'ex-Kivu (Maniema, le nord et le Sud-Kivu) exploité
jusqu'en 1996 par la SOMINKI et dans le nord Katanga, principalement dans la
région de MANONO, anciennement exploitée par ZAIRETAIN. Ces
régions sont constituées par des roches magmatiques dans un
contexte géologique caractérisées par un profond
métamorphisme Au Congo le coltan est presque toujours associé
à la cassitérite. Plus rarement il est associé à
l'ilménite et à l'or, mais dans un environnement où il
existe toujours, à proximité, des gisements de
cassitérite. Il est par conséquent récupéré
dans le gisement stannifère comme accompagnateur, il est
ferromagnétique dans le centrale d'épuration, son extraction se
fait par voie magnétique. C'est à partir de 1946 que la
société minière du Kivu (SOMINKI) a commencé la
séparation de la colombo-tantalite dans e concentré de
cassitérite. Les plus importants réserves de la République
Démocratique du Congo sont situés dans le Maniema, principalement
dans le secteur de d'ONA, au nord de KINDU, a environ 30minutes de volde KALIMA
ancien siège social de l'ex SOMINKI (MUPEPELE, 2012). Le wolframite (Fe,
Mn)O.WO3, est un minerai de wolfram qui est connu
généralement sous le nom de tungstène. Le nom
dérivé de l'allemand WOLFRAM qui signifie « bave du loup
» par allusion à son origine magnétique. Dans le complexe
minéral (Fe, Mn)O.WO3, le fer et le manganèse peuvent
ne pas se retrouver ensemble. Lorsqu' elle est exemptée de
manganèse, le wolframite prend le nom de ferbérite
FeO.WO3, et lorsqu'elle est privée de fer elle s'appelle
hubnérite, MnO.WO3. Dans la nature, on rencontre rarement la
ferbérite ou l'hubnérite à l'état pur. Elles sont
généralement associées dans le complexe wolframite suivant
des proportions variables. Parfois, le fer et le manganèse sont
remplacés par le calcium : Le minéral s'appelle alors scheelite,
CaO.WO3.
Dans les gisements de la RDC, la scheelite est
rare.la ferbérite et
l'hubnérite restent la principale source de tungstène en RDC.
C'est pourtant la scheelite qui fournit actuellement l'essentiel de la
production de tungstène dans le monde et dont la chine détient la
quasi-totalité des réserves mondiales. Le wolfram, W, ou
tungstène, du suédois tungsten ou « pierre lourd », est
un métal lourd, de densité 19,3 voisine à celle de l'or ;
mais, à l'inverse de celui-ci, il est dur, d'aspect gris-acier blanc. Il
a le point de fusion le plus élevé de tous les métaux,
34220C. Aussi est-il le pus réfractaire de tous les métaux connus
sur Terre. Il présente une excellente résistance à la
corrosion, du fait qu'il forme un film d'oxyde protecteur lorsqu'i est
exposé a l'air ; il peut être légèrement
attaqué par les acides minéraux. Lorsqu'on l'ajoute en
15
16
faible quantité aux alliages d'acier, il augmente la
dureté. Les applications du tungstène sont nombreuses. La plus
courante dans notre environnement familier est le filament à
incandescence des ampoules électriques ainsi que les résistances
chauffantes des fers à repasser, des plaques de cuisinières et
des fours électriques, des postes de télévision, etc. Il a
aussi de nombreuses applications dans l'industrie chimique (fabrication des
pigments inorganiques, etc.), les équipements électriques, etc.
On reconnait le wolframite par un test simple consistant à la frotter
sur du quartz ou sur une surface un peu rugueuse de porcelaine. Le wolframite
laisse une raie noire.
Un test plus élaboré est celui de l'attaque a
l'acide nitrique : L'échantillon est introduit dans un ballon en verre
avec de l'acide nitrique puis chauffée pendant un certain temps. Apres
rinçage, les grains de wolframite, entourées d'un film vert-jaune
se distingue nettement d'autres minéraux de sa paragenèse. Dans
les gisements de la RD Congo, le wolframite est le plus souvent associée
à la cassitérite, mais jamais au coltan ; ce qui est heureux,
car, contrairement à la cassitérite qui est non
magnétique, le coltan, lui, est ferromagnétique. Au Congo, le
wolframite est une exclusivité de 3 provinces de l'ex-KIVU. Elle a fait
l'objet d'une exploitation intense concomitamment avec la cassitérite,
au profit d'anciennes sociétés minières coloniales d'abord
et de SOMINKI ensuite, et des artisans aujourd'hui. Dans le Sud-Kivu on la
trouve dans les gisements de LUNTUKULU, a 100km au SW de la ville de BUKAVU, ou
sa minéralisation est liée à des filons et filonnets de
quartz ainsi qu'à la pegmatite dans un encaissant de quartzite ou de
schiste.
Le potentiel résiduel est contenu dans des gisements
primaires, déjà exploités par SOMINKI jusqu'en 1986. Les
éluvions ont été exploitées par HYDRAULIC MINING
tandis que l'on a recouru au souterrain pour exploiter les primaires. Dans le
Nord-Kivu, on rencontre le wolframite dans les secteurs d'ETAETU et de BIHASHA.
Actuellement, l'exploitation se poursuit avec les artisans dans les primaires.
C'est seulement en 1947 que le wolframite a commencé à être
séparer dans les centrales d'épuration de l'ex-Kivu. La SOMINKI,
dont les concessions s'étendaient sur tout l'espace
stanno-wolframifère de l`ex-Kivu, détenait le monopole de la
production de le wolframite en RD Congo. Celle-ci était exportée
sous forme de concentré titrant minimum 70 pourcent de WO3.
La SOMINKI avait fermé la plus part de ses mines à wolframite
dès 1984, suite à l'effondrement des cours, provoqué
précisément par l'offre de la CHINE qui venait d'ouvrir son
marche sur le reste du monde. En 1991, la société en arrêta
toute exportation. Depuis 2003, à la faveur d'une reprise spectaculaire
des cours, la production du wolframite a été relancée par
les artisans dans les concessions ex-SOMINKI, sous la rébellion du
RCD.
Il faut relever le fait que les productions
déclarées par la RD Congo de 2003 à 2006 sont largement
affectées par la fraude et l'évasion d'une partie de la
production par le RWANDA. Quant à l'évasion de la production par
le RWANDA, on retiendra que la partie Est du Congo a été le
théâtre de deux guerres, celle de l'AFDL, en 1996, suivie de celle
du RCD, en 1998. De ce fait, l'essentiel de la production de cassitérite
et ses accompagnateurs (dont le wolframite), réalisée en cette
période (principalement de 2000 à 2005) et encore bien
après l'arrêt des hostilités, était
écoulé au RWANDA qui en faisait la déclaration pour son
compte (MUPEPELE, 2012)
Chap. II EXPLOITATION ET TRAITEMENT ARTISANAL DES
MINERAIS 3T
L'exploitation et le traitement des minerais 3Tse fait presque
partout dans la région du Kivu est plus particulièrement au
Sud-Kivu.
L'exploitation qui s' fait dans la plus part des carrières
est artisanale c'est-à-dire que les paysans utilisent des moyens
purement traditionnels pour exploiter les minerais. Ils utilisent certains
outils comme des Barins, des houes, des machettes, des marteaux, des
bêches,...
L'utilisation de ces outils par les artisanaux n'est pas pour
leurs progrès mais c'est dû à l'insuffisance des moyens de
se faire eux même des machines utiles à l'exploitation.
I.INTRODUCTION
Les deux Kivu sont dotés sont dotés
principalement des minerais d'Etain ou des Cassitérite et ses
accompagnateurs qui sont la Colombo-Tantalite (Coltan), le Wolframite et le
Niobium. En plus de la cassitérite il existe également des
gisements importants d'or, depuis la faillite de la SOMINKI quelques
années avant la guerre en 1997 des AFDL, l'exploitation des minerais sur
tout l'étendue de deux provinces du Kivu se fait de façon
artisanale.
Pour la seule province du Sud-Kivu, la division provinciale
des mines estime à 20000 le nombre des creuseurs artisanaux, les
concessions de l'ex SOMINKI ont été cédées à
la SAKIMA pour la partie stannifère et au groupe canadien BANRO pour la
partie aurifère
2. ZONES D'EXPLOITATION DES MINERAIS 3T AU KIVU
Le territoire de Masisi au Nord-Kivu La production de Masisi
est constituée de la cassitérite, du Coltan, du wolframite et de
la tourmaline. Il s'agit d'une chaîne dans les zones d'altitude qui se
prolonge dans le Sud Kivu, précisément à Kalehe. La
concession, y compris celle de Kalehe (Sud Kivu) qui en est le prolongement
naturel (les hauts plateaux Numbi-Gungu) appartient officiellement à la
société publique Sakima. Cependant, ces concessions, autrefois
zones d'élevage, appartiennent à des fermiers Tutsi, pour la
plupart, rentrés au Rwanda depuis 1994 et à des anciens
dignitaires du parti rebelle du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD). Certains de ces éleveurs rentrés au
Rwanda avaient déjà vendu leurs fermes à des citoyens
Congolais restés aux pays ; d'autres ont continué à les
exploiter par l'entremise des Congolais restés en place. Cette zone de
production est située à 70 Km de la ville de Goma et à 130
Km de Bukavu, du moins sur l'axe principal. De la route principale, il faut
monter dans les collines par moto ou par véhicule 4X4 très solide
à près de 50km. L'essentiel de la production de cette
contrée est acheminée vers Goma par voie routière en
raison du coût faible de transport. C'est le corridor le moins cher en
termes de coût de transport. La location journalière
17
Kamituga est une cité minière, jadis
exploitée par la Sominki. Elle est située à 180 Km de la
ville de Bukavu. Comme dans tous les centres miniers du Kivu, l'agriculture a
été délaissée au profi
d'une camionnette de 2 tonnes est près de 100$ dollars,
soit 0.05$ dollar le kilo. Cet axe Masisi-Kalehe pourrait compter près
de 5.000 creuseurs et associés.
? Le territoire de Walikale au Nord-Kivu
Walikale est situé à 250 Km de Bukavu sur la
route Bukavu-Kisangani (600Km). La route est non praticable. Cependant, il
existe une brettelle entre Walikale et Goma non praticable sur 248 Km, aussi
difficile d'accès non seulement à cause du mauvais état de
la route mais aussi à cause de la présence des bandes
armées étrangères et non régulières. Les
minerais sont produits très loin du centre Walikale. La cité de
Walikale n'est qu'un centre de collecte par les négociants. Les minerais
sont transportés par porteurs de la forêt jusqu'au centre. Notre
enquête révèle à ce jour que le petit trafic quand
local achète la cassitérite dans la forêt à Bisie
(97 Km de Walikale), Mutiki (61 Km de Walikale), Obaye (44 Km de Walikale),
Nkumwa (350 Km de Walikale) et Lukayayo (52 Km de Walikale) entre 2US$ kg et
5US$ kg et effectue de longs trajets à pieds, à vélo ou
par motos. Il engage des coûts de transport de 1.5 dollar par le kilo,
paie le transport local (par porteur ou par vélo) à raison de 20
dollars par 100 kg, soit 0.2$ dollar (durée du transport 2 à 3
jours) et revend entre 3 $ et 6$ le lot à 1300 FC, soit 2.36 $ le kilo
aux représentants des comptoirs installés dans la cité de
Walikale.
La conséquence logique est que le transport de la
cassitérite et du Coltan (et même de l'huile de palme) de cette
région qui regorge la plus grande réserve de la province, se fait
par avion à 0.7 $8 le kilo sur Goma et autant sur Bukavu via
l'aéroport de Kavumu situé à 35 minutes de vol et à
30km de la ville. Le prix de vente à Bukavu qui était alors de 5
à 6 $ le kilo en juin 2007, est passé de 8 à 10$, à
ce jour.
? Le territoire de Shabunda au Sud-Kivu
La commercialisation des minerais se fait au départ de
plusieurs aérodromes (Shabunda centre, Lulinga,..). Les routes sont
totalement impraticables sur un réseau de #177; 350 Km. La production
est artisanale. Elle se fait dans la zone minière de l'ex
Société Minière du Kivu cédée en partie
à la multinationale Banro et à la société
congolaise Sakima. Aucune d'elle n'exploite à ce jour les concessions
acquises, au grand bonheur de nombreux creuseurs (pas moins de 3000 dans le
Shabunda). D'autres sites se trouvent dans le domaine du Parc National de
Kahuzi - Biega et l'exploitation s'y fait frauduleusement étant
donné que le site est protégé au titre de patrimoine de
l'humanité. Le coût de transport est de 0.7$ à 1$ dollar le
kilo. L'affrètement par petit avion se fait effectivement autour de
1500$ dollars à 2000$ dollars pour un tonnage de 2000 Kg
? Le centre minier de Kamituga et autres centres de
Mwenga
18
t de l'artisanat minier. Une étude menée en
juillet 2004 sur un échantillon de 319 individus9 révèle
que l'entièreté des produits agricoles présents dans les
marchés de zones minières provient des villes avoisinantes. Les
minerais le plus exploités ici sont l'or, le coltan et la
cassitérite. En raison de la vétusté des infrastructures
routières et de la présence des bandes armées le long des
villages avoisinants de cette cité, l'avion est le seul moyen de
transport utilisé. Actuellement, des travaux de réhabilitation de
la route reliant Bukavu à Kasongo, en passant par Mwenga et Kamituga,
sont à pied d'oeuvre et rendent de nouveau la région accessible
par route jusqu'à 130Km de Bukavu. Il reste un tronçon de 50 Km
à 90 Km pour atteindre les mines de Kamituga et de Lugushwa.
? Le territoire de Fizi
Le mode d'exploitation dans cette partie est aussi artisanal.
La production concerne plus l'or. L'or n'est pas pondéreux ; il est
presque invisible dans les circuits d'échange. La proximité du
Lac Tanganyika qui est la frontière naturelle de Fizi avec la Tanzanie
et le Burundi ainsi que, la complicité des groupes armés, fort
nombreux dans la région avec les FDD qui ont séjourné
pendant longtemps dans cette partie et aujourd'hui au pouvoir au Burundi
renforcent les trafics frauduleux.
Le minerai de Coltan se trouve dans de très nombreuses
contrées du Kivu, surtout dans les zones minières traditionnelles
de Mwenga (Mwanza, Kamituga, Kitutu), Shabunda (Shabunda, Lulingu), Walikale et
Puniaet aussi dans les localités de Kalima, Lugushwa, Masisi, Kalehe,
Lubero (Coltan de très bonne qualité), Mungerdjinpa et Muhangi11.
Dans cette section, nous présentons d'abord le Coltan sur le plan
physique et industriel. Ceci nous permet de le définir, d'exposer les
conditions de son exploitation et de prendre connaissance de ses
utilités industrielles.
19
Au comptoir du centre de WALIKALE les sacs des minéraux
sont une fois de plus pesés et étiquetés par les agents
gouvernementaux à Bukavu, à Goma et à Kindu où ils
arrivent une à
Chap. III CHAINE D'APPROVISIONNEMNT DES MINERAIS 3T
Ces dernières années, la communauté
internationale a déployé des efforts considérables pour
améliorer la transparence du commerce dans les minéraux 3Ten
mettant en oeuvre :
? Des missions de validations tripartites des mines sans conflits
;
? Le plan de traçabilité iTSCi relative à
la chaine d'approvisionnement de l'Etain pour réparer les
minéraux ;
? Les mécanismes de la CIRGL pour certifier les
minéraux,...
Dans la section ci-dessous, nous décrivons une chaine
d'approvisionnement fictive des minéraux 3T et les acteurs qui y sont
impliqués du point mine jusqu'à l'exportation.
Une mine est exploitée artisanalement par des mineurs
artisanaux appelés des « creuseurs » qui
viennent des villages environnants, bien que la plus part des hommes soient des
creuseurs expérimentés qui savent comment interpréter les
caractéristiques des plantes et des roches pour trouver un gisement de
Cassitérite, certaines équipes des creuseurs creusent pendant
plusieurs semaines voire même plusieurs mois avant de trouver un
gisement. Une fois qu'un gisement est découvert, les creuseurs suivent
les veines des cassitérites et vident aussi rapidement que possible afin
de préserver le fruit de leur dur travail de recherche. Par la suite la
cassitérite lavée et séchée est vendue à des
acheteurs des minerais de petite envergure que l'on appelle «
Négociants » pour un prix déterminé
en fonction du prix des minéraux sur les marchés nationaux.
Lors de la transaction entre les mineurs et les
négociants, intervient le 2e plan qui vise à s'assurer
que les minéraux des conflits n'atteignent pas le marché
international des minéraux, à savoir, le programme de
traçabilité iTSCi. Les services miniers publics
au Congo qui font partis du programme d'iTSCi pèsent les minéraux
et étiquettent chaque sac avec une étiquette qui contient un code
à barres fournissant des informations sur l'origine, l'itinéraire
de transport et les acteurs impliqués dans l'extraction, le commerce et
le transport des minéraux. Le programme de traçabilité
permet ainsi à un fabricant aux USA qui reçoit un sac des
minerais des cassitérites plus tard au cours de la même
année de retracer l'origine de ce sac jusqu'à la mine d'origine
et de retracer son itinéraire entre le KIVU (NORD et SUD KIVU, MANIEMA)
et Dar-es-Salam(TANZANIE) jusqu'à une fonderie à Malaisie
d'où le minerai a été envoyé aux USA.
Les négociants qui ont achetés la
cassitérite dans la mine travaillent pour une coopérative
minière telle que la CDCDM, la coopérative achète des
minerais à un prix fixe auprès de ces négociants et les
vendent ensuite à des clients des minéraux 3T de grande envergure
(souvent situés en INDE, au LIBAN ou en CHINE) que l'on appelle des
« Comptoirs ».
20
Substance 2011 2012 2013 2014 2015 2016
deux semaines plus tard dans les dépôts des
minéraux du comptoir de grande envergure, là les sacs sont
contrôlés une fois de plus par les services miniers publics qui
vérifient le statut sans confus de la mine, la route commerciale et
l'intégrité des documents ainsi que les poids des
minéraux. Lorsque tout semble être dans l'ordre, le certificat de
la CIRGL est délivré, ce qui permet d'expédier les
minéraux de la mine, de me vendre et de le transformer en toute
légalité à travers le monde.
DESCRIPTION ET AVANTAGES
L'Etain est un métal gris blanc, ductile,
malléable, le plus fusible de tous les métaux usuels qui
s'effrite aux basses T°, la cassitérite est son minerai de base. Il
fut découvert en 1910 lors de la construction de l'axe KINDU-KONGOLO par
la CFL. On le trouve principalement au Maniema, au grand Kivu ainsi qu'au
Katanga. Dès 1940, le Congo était le deuxième producteur
mondial de l'Etain derrière la Bolivie.
Actuellement, elle est 9e producteur au monde et
premier en Afrique, la minéralisation de l'Etain en RDC est
généralement accompagnée du Coltan, de le wolframite et du
Lithium.
Les données géologiques du musée royal de
l'Afrique Centrale inventorient 113 gîtes stannifères n RDC. La
plus grande exploitation a eu lieu dans la passé avec la SOMINKI,
actuellement SQKIMA au Kivu, la société Alphamin s'installe
aujourd'hui à BISIE à Walikale au Nord-Kivu, d'autres compagnes
possèdent seulement des titres.
? Une filière juteuse à la mercie des
artisans
L'exploitation minière artisanale est confrontée
à des nombreux problèmes dont les accidents dus aux
éboulements des terres, à m'activisme des groupes armés,
à la destruction de l'environnement, à la dépravation des
moeurs et aux violations des droits humains, la santé publique est un
souci permanent.
La faible récupération des gisements par manque
d'encadrement technique, l'inadéquation des équipements mis en
oeuvre par rapport aux caractéristiques géologiques et
minières des gîtes exploitées sont des grands défis.
Les exploitants artisanaux vendent leurs produits aux entités de
traitement qui procède à leur tour à un enrichissement des
produits avant leurs exploitations. « Dommage, ces entités de
traitement ne disposent toujours pas d'équipement perforent pour
séparer les différentes substances valorisables et donner la
valeur ajoutée à nos produits marchands avant leurs exportations
», regrette ONYA SHONGO, pourtant il existe une économie
potentielle, plusieurs opportunités d'investissement et des vrais enjeux
économiques.
La filière stannifère est en perpétuel
croissance nonobstant les écueils de l'exploitation, les statistiques
d'exportation (en tonnes) pour les six dernières années se
représentent de la manière suivante :
21
Cassitérite
|
9267.27
|
8018.21
|
8406.81
|
7198.84
|
7470.45
|
9465.55
|
Coltan
|
536.44
|
585.53
|
698.14
|
1158.91
|
1292.71
|
1786.59
|
Wolframite
|
86.63
|
71.00
|
95.24
|
17.50
|
13.91
|
90.27
|
Tableau 1: les statistiques d'exportation en tonnes des minerais
3T
L'Etain et ses accompagnateurs essentiellement la Tantale, le
Niobium, les Terres rares et le lithium font aujourd'hui l'objet d'une forte
demande des nouvelles technologiques. L'étain est utilisé dans la
soudure des composantes électriques et électroniques en
occurrence les téléphones, les ordinateurs, les moteurs. Ces
composantes absorbent environ 60% de l'Etain.
Le tantale quant à lui est utilisée dans les
condensateurs miniaturées à 40% dans les cibles de
pulvérisation telles que les dépôts en couches minces, des
clés USB tandis que le Niobium sert à la fabrication des
condensateurs. Les mêmes métaux sont également
utilisés dans la fabrication des boussoles, des Radars, le
système de guidage des missiles, les accessoires automobiles, des
systèmes audio (haut-parleur), des générateurs
électriques, des moteurs des véhicules hybrides, des disques durs
internes et externes, des imprimantes, des photocopieurs, des appareils photos,
des smartphones, des lecteurs DVD et VCD, des balanceurs MP3, des
caméscopes, des équipements médicaux,... Bref toutes les
nouvelles technologies ont grandement besoin des minéraux 3T.
Les recherches géologiques ne sont pas menées au
pays, de ce fait les réserves ne peuvent être réellement
connues, le déficit énergétique, le manque
d'infrastructures de transport et l'insécurité sont des grands
défis à relever si l'on veut améliorer le rendement. Les
caractères stratégiques de la filière stannifère
nécessitent une mobilisation des fonds pour faire face aux exigences de
l'exploitation industrielle.
22
23
24
Chap. IV LA TRACABILITE D'iTSCi
a) NOTIONS ELEMENTAIRES DE L'iTSCi
1. Historique de la mise en oeuvre d'iTSCi
· Juin 2010: Projet pilote lancé au Sud Kivu et
l'étude de faisabilité conduite au Nord Kivu ;
· Septembre 2010: Projet pilote suspendu à cause de
la suspension de l'ASM à l'Est ;
· Novembre 2010: Etude de faisabilité conduite au
Katanga ;
· Mars 2011: Projet iTSCi démarre au Katanga ;
· Septembre 2011: Projet d'appui à la
traçabilité financé par US DRL ;
· Novembre 2011: Etude de faisabilité au Maniema
;
· Octobre 2012: Redémarrage du projet au Sud Kivu
;
· Prochaine étape: Lancement au Maniema.
2. Contexte iTSCi
Figure 1 : contexte de l'iTSCi
La CERTIFICATION couvre un large éventail des
standards. Le système CTC de BGR dispose de 20 éléments
qui inclus par exemple l'environnement, la santé et la
sécurité, les droits des travailleurs,... et la TRACABILITE est
juste l'un des standards de la certification ;
· La TRACABILITE ET la DUE DILIGENCE sont exigées
par l'OECD et iTSCi fourni plusieurs éléments: ex:
vérification des antécédents des membres,
évaluation des risques, letracking des minéraux, bases de
données, suivi, l'audit ;
· Le TRACKING c'est pour le suivi des minerais comme
ça quitte le point A au point B.
? Dans iTSCi, ça se fait par le système
d'étiquetage et la base des données. C'est juste un
élément d'iTSCi.
3. Sources de financement
? L'industrie paye le « Levy » par tonne du
métal avec un plan pour que le système soit
autofinancé dans 3-5ans ;
? Les bailleurs supportent le lancement et le coût ;
? d'opération pour au début du projet
? ITRI & TIC: ont financé les études de
base
? South Africa DTI / DBSA: Katanga, Kivu.
? Gouvernement des Pays Bas: Reprise au Kivu, Maniema
Négociations en cours avec USAID/OIM et PROMINES.
4. Durabilité su système d'iTSCI
Figure 2 : Durabilité su système d'iTSCI
5. Mise en oeuvre d'iTSCi au niveau de terrain
Figure 3 : Mise en oeuvre d'iTSCi au niveau de terrain
6. L'équipe de mise en oeuvre
Le Pact assure l'assistance technique pour la mise en oeuvre
du planning; formation des partenaires locales; suivi et reporting
? L'étiquetage et la collecte des données est fait
par:
? SAESSCAM(SAEMAPE) ;
? DivMines ;
? CEEC,...
? Le système est mise en oeuvre par le Gouvernement, donc
fera partie du système
normale des opérations et le processus de
règlementation
7. Equipe de suivi
? Channel Research conduit l'analyse des risques, la
diligence raisonnable des compagnies ;
? Les comités locales, provinciales et nationales
assurent la suivi, la résolution des conflits et des problèmes
;
? Les creuseurs, négociants, comptoirs
représentés dans les comités ;
? La société civile est directement
impliquée au suivi.
25
Figure 4 : les équipes de suivi du système
d'iTSCi
8. Tags et Logbooks Mines
? Les minéraux sont étiquetés par les
agents du Gouvernement au point de la
production,
? L'origine, poids, date, creuseur, transporteur, prix,
teneur, sont enregistrés dans le
logbook,
? Ceci se fait en présence des creuseurs,
propriétaires des titres sécurités,
? Sacs pesant jusqu'à 50Kg étiquetés (ca
peut provenir de plusieurs creuseurs)
? Les étiquettes ont un numéro unique
pré-affecté à un site spécifique.
Figure 5 : Tags et Logbooks Mines
26
27
28
9. Les Tags et les logbooks des
Négociants
· Les négociants accumulent des sacs venant de
multiples creuseurs ;
· Les sacs sont ouverts et les minerais sont lavés,
traités ;
· Les tags mine sont gardés dans les sacs des
minerais ;
· Les minerais achetés par les négociants
sont de nouveau étiquetés par Divmines avec le tag des
négociants (et le tag mine dans le sac) ;
· Le numéro de tag mine ; l'origine, poids, doit,
date, négociant, transporteur, prix, teneur sont enregistrés dans
le logbook
Figure 6 : Les Tags et les Logbooks des Négociants
10. Logbooks comptoir et numéro d'exportation
· Les comptoirs cumulent les stocks venant des
négociants ;
· Les minerais sont mélangés, la teneur
augmentée, divisés en lots ;
· Tous les tags mines et négociants sont
gardés dans le lot ;
· Les lots prêts à l'exportation sont
enregistrés dans le logbook comptoir par la CEEC (tag négociant,
origine, négociant, prix, teneur) ;
· Un numéro d'exportation est affecté au
lot qui est exporté toute la documentation requise.
Figure 7 : Logbooks comptoir et numéro d'exportation
11. Collection des données
? Les Logbooks comporte plusieurs feuilles les quelles sont remis
(en copie) au
gouvernement, président des creuseurs, négociant,
comptoir et une copie à iTSCi ? La copie d'iTSCi est scannée, et
envoyée à l'équipe de la base des données à
UK
? 8 staffs sont employés pour enregistrer des
données (environ 1000 enregistrement
par jour).
Figure 8 : La Collection des données dans les logbooks
b) Mise en place du mécanisme de
traçabilité minière au Sud-Kivu
Rappelons ici que le mécanisme iTSCi qui nous concerne
dans cette thèse est opérationnel en RDC dans les provinces du
Katanga (partie nord, actuelle province du Tanganyika), du Maniema, du Nord
Kivu et du Sud-Kivu. Il consiste en la collecte des données dans la
chaîne d'approvisionnement des minerais, l'évaluation des risques
et l'audit par les tiers. Ce mécanisme a commencé au Sud-Kivu par
une phase pilote en juin 2010 à Nyabibwe et s'était
orienté spécifiquement vers la mine de Kalimbi. Il avait pour
objectif de montrer qu'il était possible, pour les compagnies
internationales, de s'approvisionner en minerais auprès de la RDC.
Après trois mois d'activité, il s'était
arrêté suite à la suspension des activités
minières artisanales de septembre 201017. Cette suspension ne concernait
que les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema pour lesquelles il
avait été établi un lien entre l'exploitation
illégale et le commerce illicite des ressources minières, la
prolifération et le trafic d'armes par les groupes armés et
l'insécurité récurrente (Ministère des Mines de la
RDC, 2010). ITSCi ne reviendra qu'en octobre 2012 alors que la fin de la
suspension des activités minière était intervenue depuis
mars 2011. Cette reprise était due, selon le gouvernement de la RDC
à l'amélioration, dans les trois provinces, des conditions
générales de l'exploitation minière et à
l'engagement formel et solennel pris par les acteurs officiels et privés
sur le respect des dispositions légales et réglementaires en la
matière. Depuis lors, iTSCi est opérationnel au Sud-Kivu.
A son retour, en octobre 2012, le site de Kalimbi a
vécu une entrée massive des mineurs artisanaux 19
évalués à plus de 1.200 (ITRI, 2013). Ces mineurs
espéraient qu'une exploitation minière sous un schéma de
traçabilité allait redynamiser la cité de Nyabibwe dont on
verra par la suite que la mine constitue l'activité principale des
habitants. En effet, du fait que les minerais de Kalimbi
bénéficiaient désormais d'un accès au marché
international, il devenait normal d'en attendre des externalités,
positives et négatives, sur les conditions de marché domestique
ainsi que sur le revenu de l'exploitation de la cassitérite (un oxyde
d'étain dont la formule chimique est SnO2) par les mineurs
artisanaux.
29
Chap. V TRAITEMENT DES MINERAIS 3T
Les minerais 3T sont toujours traités au lieu
même de l'exploitation, rappelons également qu'un mènerais
est constitué de deux parties dont l'une Minérale et l'autre du
Rejet ou de la gangue.
? UN MINERAL : Espèce chimique naturelle se
présentant le plus souvent sous forme de solide cristallin. C'est la
partie importante des minerais et s'y trouve en faible proportion, il
possède une valeur économique.
? LA GANGUE : Ensemble des roches ou des minéraux sans
intérêt pratique entourant des minerais ou des gemmes dans leurs
gisements. C'est la partie la moins importante appelée encore Rejet,
elle se trouve en grande proportion dans le minerais, elle ne possède
aucune valeur économique. Cette partie est rejetée après
l'extraction du minéral dans les mines.
Le minerai une fois sortie dans sa carrière
d'exploitation subit plusieurs processus de traitement pour augmenter la teneur
du minéral en réduisant ainsi le volume du minerai par la
discrimination de la gangue.
Le minerai subit ainsi ces différents
procédés :
a) La fragmentation : Elle comprend deux
procédés préalables majeurs à savoir
- Le concassage : Quand le minerais sort de
la carrière, il possède des dimensions différentes, il
peut soit être en bloc, des petits blocs et souvent même la taille
d'un conglomérat.
- Le broyage : comme le
précèdent, il a aussi pour rôle de réduire les
dimensions des grains qui seront capables de passer dans une colonne de tamis
en vue d'en séparer les gros et les fins.
30
31
N.B : Rôle inestimable de ces deux
procédés ci-haut soit de favoriser une libération des
constituants minéralogiques du minerai ou soit de favoriser une
réduction des dimensions des minerais.
b) Le classement : Dans ce
procédé les grains du minerais sont classés suivant la
granulométrie, il comprend à son tour le clivage et la
classification.
- Le clivage : Aptitude pour un
minéral ou pour une roche à se fendre facilement suivant une
famille de plans parallèles bien définis. C'est un
procédé qui consiste à faire passer les grains du minerais
broyé à travers une colonne de tamis, ce procédé se
fait artisanalement dans les carrières par des femmes (cas de
MISSISI). Ces dernières utilisent souvent des toiles
métalliques et parfois même des filets.
- LA CLASSIFICATION : C'est un
procédé de classement des grains basé sur leur vitesse de
déplacement dans un fluide sous l'action de la pesanteur ou de la force
centrifuge.
c) La concentration : C'est un
procédé qui consiste à introduire les minerais dans une
solution chimique pour le faire réagir avec cette solution dans le but
de séparer le minéral de la gangue restante en faible
proportion.
Signalons qu'après le procédé
précédent, on parvient à éliminer la majeure partie
de la gangue et augmenter la teneur du minéral. Le procédé
de la concentration n'est pas souvent utilisé sur le site pour les
exploitants artisanaux mais plutôt dans des comptoirs proches de la
carrière ou bien même dans le centre urbain.
1. UTILISATION DES PRODUITS FINIS DES MINERAIS 3T
Dans ce chapitre, il sera question de parler en long et en
large de ces trois minerais, nous allons citer chaque minerais, donner sa
description ainsi que son utilisation dans la vie courante
? Le Coltan
Le coltan a été découvert en nouvelle
Angleterre (Actuel Etats-Unis) pour la première fois, il se trouve en
quantité commerciale en Afrique centrale, notamment en RD Congo dans la
région Est particulièrement au Kivu. Signalons que cette
région détient une proportion comprise entre 60 et 80% de
réserves mondiales. Il est aussi un minéral radioactif et
contient de l'uranium en faible portion.
D'une manière descriptive, le coltan est un minerais de
couleur noir ou brun-rouge appelé conventionnellement Colombo-tantalite,
il est appelé ainsi car il est formé par l'association de deux
minerais dont la colombite et la tantalite.
Ces deux minerais ont comme formule chimique :
? La colombite: [(Fe,Mn)Nb2O6 ]
? La tantalite: [(Fe,Mn)(Ta,Nb)2O6]
Nous remarquerons que ces deux minerais ont presque une
même formule chimique et comportent deux pôles dont, le pole
ferreux et celui magnésien. La différence qui résulte
entre ces deux minerais réside par le fait que la tantalite se substitue
au Niobium.
Portrait du marché du Coltan
Rappelons tout d'abord que le prix de vente du Coltan
diffère en fonction du pourcentage de tantale et de la teneur en oxyde
de tantale contenue dans le Coltan, pourcentage qui sera d'abord estimé
approximativement par un comptoir local et ultimement après par un
laboratoire spécialisé indépendant. Le prix de vente
à la base semble faire l'objet d'une grande discrétion sur le
marché africain
? Le tantale
Le tantale et le columbium, sont fort appréciés
par les industries. Le tantale est un élément métallique
rare et de valeurs, deux fois plus denses que l'acier et hautement
résistantes à la chaleur et à la corrosion. Il peut
emmagasiner et relâcher une charge électrique,
propriété qui en a fait une matière essentielle pour les
condensateurs dans des équipements électroniques
miniaturisés et portables dont les téléphones mobiles. Ses
propriétés industrielles sont fort recherchées et ce
métal s'avère salutaire pour plusieurs technologies industrielles
de pointe. Les utilités techniques du tantale ont d'abord
été développées durant la Deuxième Guerre et
en suite, au cours des années 1960, par le secteur des industries
chimique, spatiale, électronique et militaire. Le tantale a plusieurs
qualités uniques qui le rendent essentiel à certaines
utilisations qui font qu'il vaut bien son prix élevé17. Il offre
la même résistance à la corrosion autant que la plupart
d'acides et des caustiques que le verre. En plus, le tantale est manipulable en
le pliant, en le roulant et en le soudant.
La ductilité et la densité du tantale le rendent
très attractif auprès des industries d'armements pour
pénétrer les armures de protection. Il est aussi recherché
comme matériel de fabrication des containeurs des éléments
radio actifs à cause de sa densité et de sa stabilité
nucléaire. Comme nous pouvons le constater, le tantale est surtout
utilisé pour la fabrication de composantes électroniques,
principalement de condensateurs18. Selon les sources, le secteur de
l'électronique monopoliserait entre 50 et 80 % du marché global
du tantale. Par conséquent, lorsque ce secteur croit de 10%, on peut
s'attendre à une croissance de 5 à 8% de la demande
de tantale. En ce qui concerne les condensateurs de
tantale, entre 18 et 35 % de ceux - ci seraient destinés au seul secteur
de la communication sans fil (surtout la troisième
génération de téléphones portables-UMTS). Ces
condensateurs sont également essentiels à la fabrication
d'ordinateurs (surtout les portables) et à la fameuse famille des Play
Station. D'ailleurs, ces derniers contribuèrent, semble-t-il, de
façon notable aux fluctuations du Coltan. Les industries chimiques aussi
utilisent le tantale dans le système de corrosion.
? Le colombium
Le colombium s'avère moins lucratif que son cousin le
tantale, d'abord en raison de ces propriétés plus modestes, et
ensuite en raison de l'offre disponible. Il demeure néanmoins un
matériau essentiel pour certains secteurs industriels importants tels
l'énergie, l'aérospatiale et le transport.25 Ses utilités
industrielles ont aussi été développées durant la
Seconde Guerre mondiale. En somme, la valeur du Coltan est d'abord
proportionnelle à son pourcentage de tantalite
(généralement entre 20 et 40%) et à la teneur d'oxyde de
tantale contenu dans ce dernier (qui se situerait, entre 10 et 60%). Ainsi, un
kilo de Coltan contenant
32
30% de tantalite procure environ 200 grammes d'oxyde de
tantale. Il est également important de noter que le tantale n'est pas
présent en tant que tel dans la nature. Il doit au préalable
subir un processus de transformation. Certains soutiennent que le Coltan de la
région du Kivu détiendrait l'un des taux les plus
élevés de tantale au monde. Par conséquent, et pour toutes
ces raisons, nous portons ici une attention plus particulière au
marché du tantale, puisque c'est lui qui est à l'origine de la
course au Coltan. Soulignons cependant que le Colombium et le Tantale sont tous
deux considérés par le gouvernement américain comme
stratégiquement essentiels pour certaines activités
industrielles, et critiques en matière de sécurité.
Tableau II : Exportation de minerais au Sud Kivu
(tonnes)
Années Gold Coltan Cassitérite
Wolframite
2002
|
1.953
|
493
|
871
|
159
|
2003
|
0.754
|
87
|
1473
|
210
|
2004
|
0.605
|
32
|
2892
|
-
|
2005
|
0.600
|
98
|
3149
|
316
|
2006
|
0.189
|
13
|
2974
|
574
|
? Le wolframite
Le wolframite est un minéral constitué d'oxyde
de tungstène qui n'est pas une espèce mais un nom du groupe dont
les termes extrêmes sont représentés par le
ferberite et le hübnerite ayant tous les
formules chimiques suivantes :
o Hübnerite : MnWO4
o Ferberite : FeWO4
La proportion d'oxyde de Tungstène est toujours
comprise entre 76 et 80%, on peut signaler que le ferberite, parfois le
magnésium peut se substituer au fer, ce qui nous permettra
d'établir la formule générale du Wolframite
(Fe,Mn,Mg)WO4, l'élément chimique le plus important
dans le tungstène ayant comme symbole W.
L e tungstène pur est un métal gris acier
très dense ayant une densité équivalente à celle de
l'or, très réfractaire et ait le plus haut point de fusion de
tous les métaux mais il est également très dur. L'ajout de
tungstène à l'acier augmente notablement sa dureté et sa
résistance à la chaleur. Le tungstène se combine avec le
carbone pour former un carbure(WC) très dur (de dureté proche de
9) largement utilisé. Le tungstène métallique
résiste mieux à la corrosion et
33
34
ne s'oxyde à l'air qu'à partir de 400°C. Il
n'a pas de rôle biologique connu et n'a pas de toxicité aux doses
d'exposition usuelles (cfr Mineral
info.fr).
On trouve le wolframite dans les filons métamorphiques,
avec les minerais de l'Etain (cassitérite), c'est l'un des principaux
minerais de tungstène avec la Scherlite (cfr dictionnaire de
géologie).
? La cassitérite
Oxyde SnO2 du système quadratique, en
prismes souvent maclés (macle du bec de l'étain), à deux
clivages peu distincts, à éclat adamantin, brun clair à
noir, un peu translucide et à réflexions rouges. C'est un
minéral dur (dureté 6-7), de densité 7,
inaltérable. On le trouve dans les roches magmatiques acides (granites,
microgranites, greisens) et surtout dans les filons qui leur sont liés
(associé au wolfram, au mispickel, à la molybdénite,...).
C'est le seul minerai d'étain, qui peut être également
exploité dans des gîtes alluvionnaires, où la
cassitérite se présente alors souvent en grains, ou en masses
fibroradiées (bois d'étain).
La Cassitérite peut contenir des traces d'autres
éléments chimiques comme le Fe, Nb, Zn, W, Mn, Sc, Ce, In
et Ga essentiellement sous forme des oxydes.
CONCLUSION
Située au centre de l'Afrique, la RDC est un pays
très riche en ressources naturelles que le géologue Belge
CORNET découvreur des mines de KATANGA inventa
l'expression « Scandale géologique » pour parler de
l'abondance de ces richesses. On y trouve plusieurs types des minerais parmi
lesquels nous pouvons citer la Cassitérite, le Wolframite et le Coltan
qui se trouvent dans la partie EST du pays (NORD et SUD KIVU, MANIEMA) ainsi
que dans la province du KATANGA. Le présent travail s'est proposé
comme objectif d'évaluer les méthodes actuelles de
traçabilité des minerais 3T exploités artisanalement au
KIVU.
Après la découverte des premiers gisements
stannifères du coltan seront exploités pour la première
fois au KIVU en 1934 par le CINKI, dès lors plusieurs gisements ont
été découverts et exploités surtout pendant la
2e guerre mondiale où la production du coltan était en
hausse suite aux applications militaire du Tantale.
Apres l'indépendance en 1960, les troubles politiques
ont diminués les activités, cependant après la
restriction, les sociétés ont commencé à participer
au développement des centres miniers. En 1975, après le
regroupement de 7 sociétés, il y'a formation de la SOMINKI qui
connait son apogée vers les années 1980 avant de s'effondrer en
1997 pour faire place à la SAKIMA.
Néanmoins, l'exploitation artisanale est faite par des
mineurs qui peuvent soit être des hommes ou bien même des femmes
bien que la plus part soit des hommes, des creuseurs expérimentés
qui savent comment interpréter les caractéristiques des roches
ainsi que celles
des plantes pour trouver un gisement soit de
Cassitérite, Coltan et du Wolframite. Lors de la découverte d'un
gisement, les creuseurs suivent des veines des minerais en créant soit
des galeries, des cheminées,...dans le sol et le vident aussi clairement
que possible afin de préserver le fruit de leur dur travail de
recherche.
Par la suite, les minerais 3T sont lavés et
séchés afin de le vendre à des acheteurs de petite
envergure que l'on appelle des « NEGOCIANTS » pour
un prix déterminé en fonction du prix des minerais sur le
marché mondial. Lors de l'achat entre les mineurs et négociants,
seul ces derniers pressentant des étiquettes dits : « Tags des
mineurs (tagmines) » sont permis de faire l'achat chez les creuseurs, ces
tagmines ont pour but de vérifier et justifier que les minerais
achetés ne sont pas venus des mines des conflits et s'ils
répondent bien aux normes. Ces tagmines sont ainsi offert à des
négociants par les services de l'Etat à l'instar de la SAESCAM
(SAEMAPE), la CEEC,...qui sont mis en oeuvre par le gouvernement. Une fois les
minerais 3T sont dans les mains des négociants, ils sont pesés et
étiquetés et ils peuvent également vendre ces minerais
après des comptoirs et c'est là où intervient le second
plan, ce plan vise à s'assurer que les minerais des conflits
n'atteignent pas le marché mondial ; il s'agit du programme de
traçabilité iTSCi. Les services miniers au Congo
qui font partis du programme d'iTSCi pèsent les minerais et
étiquettent chaque sac avec une étiquette qui contient un code
à barres fournissant les informations sur l'origine, l'itinéraire
de transport et les acteurs impliqués dans l'extraction, le commerce et
le transport des minerais. Lors du transfert vers le marché mondial, le
Tagmin est remplacé par une étiquette offerte par l'iTSCi que
l'on appelle « Tags des négociants ou Tagnego»
et c'est avec ce dernier que les minerais 3T sont transportés
vers les comptoirs des grandes envergures comme aux USA, CANADA, CHINE,
INDE,... qui sont des grands marchés mondiaux.
35
> ADAMON et KILOSHO, 2009 ;
> AFAZALI SIMBA Pascal : Genèse, structure et
minéralogie des gisements Stanno-Wolframiferes de la ceinture mobile de
l'Est de la RDC ;
> AMANI KAHIMIRE Trésor et Ruben MUHUNE RUHENEKA :
Historique et impacts de l'exploitation minière en RDC : Cas du Coltan
au Sud-Kivu ;
> BUDIBA-JACQUES : Exploitation artisanales des minerais 3T
au Kivu, 2017-2018 ;
> Christophe HUET DU ROTOIS : Conception d'un projet de
mine, puits 4 ;
> Cours de Traitement des minerais dispersé par le
prof. BALI BARUME 2019 ;
> DAMIEN GOETZ, Techniques d'exploitation et methodes de
traitement, 2014 ;
> Dictionnaire de géologie ;
> Exploitation miniere et traitement des minerais, Tome 6,
France fevrier 2017 ;
36
> GUILLAUME DE BRIER et FIONA SOATHARD : Les chaines
d'approvisionnement des minerais et ses liens avec les conflits dans l'Est de
la RDC, Bilan de 5 dernières années ;
> Janvier KILOSHO BURAYE : Industrialisation et
traçabilité minières au Sud-Kivu ;
> Marne des procédures de traçabilité
des produits miniers de l'extraction à l'exploration, 2e
édition ;
> MARTINEAU, 2008 : Ministere des mines ;
> MUPEPELE 20012 ;
> MUTABAZI NGABOYEKA et NYASSA SANGANYI, L'Exploitation du
coltan en RDC : Trafic et guerre ;
> Rapport de l'Attelier Technique sur la mise en place
d'une strategie nationnale pour le secteur minier de l'or en RDC : Bukavu du 02
au 03 Octobre 2018 ;
> YVES BAWA : iTSCi projet de tracabilité des 3T en
RDC, Ipad Kinshasa, RDC 2012,...
|