I.3.3. Déroulé de l'enquête et
récolte des informations
Lors des premières réunions du GTR, il a
été décidé que je travaille sur deux zones. Ce
groupe de travail était constitué de personnes liées
à ces régions comme par exemple un chargé de mission du
WWF, qui appuie les compétences techniques de l'association de gestion
de l'aire marine protégée de Pouébo, et un agent de la
Province Nord, originaire de Poya. Le recours à ces personnes paraissait
faciliter mon accès et introduction au terrain.
La première enquête sur Pouébo (cf. figure
3) devait être courte puisque les acteurs semblaient plus
intéressés par la Zone Côtière Ouest, une
région où le métissage culturel est
particulièrement important, et où l'information semblait plus
difficile d'accès pour diverses raisons. Ce séjour durait deux
semaines et demi, du 30 juillet au 17 août 2014. Ensuite, nous avons
collectivement convenu d'un retour sur le terrain, cette fois-ci dans la Zone
Côtière Ouest, à partir du 25 août au 21 novembre
2014. Dans ma conception du travail, j'ai aussi choisi d'intégrer les
acteurs institutionnels dans le champ de l'étude, basé ou
rencontré pour la plupart à Nouméa. Lors de mes passages
à la capitale, j'ai continué à y récolter des
données, notamment en interrogeant des personnes à l'IRD, qui est
devenu un lieu de rencontres et d'échanges précieux.
La large distribution des terrains fait parti de la
particularité de ce stage. Contrairement aux terrains anthropologiques
« classiques », le stagiaire-anthropologue n'est pas affecté
sur un lieu particulier mais sur plusieurs et sur des temps relativement
courts. Dans la Zone Côtière Ouest, qui est une zone
particulièrement étendue, les lieux de résidences sur
place ont conditionnés l'étude. S'il était entendu que je
m'ancre davantage dans un lieu précis, la réalité du
terrain en a décidé autrement : j'ai donc travaillé dans
plusieurs endroits différents (la tribu de Kélé à
Moindou, dans la région de Moindah dans la commune de Poya-Sud, dans
Poya-village et Poya-Nord, et sur la commune de Bourail et ses alentours- cf.
figure 4).
Une part importante de la méthodologie d'enquête
s'attache à repérer les acteurs stratégiques et des
personnes à interroger. J'avais commencé cette recherche le
premier mois à Nouméa mais elle était difficile à
réaliser en ne sachant pas avec exactitude le lieu de déroulement
de l'enquête. J'ai pu néanmoins compter sur l'aide des partenaires
élargis du Plan d'actions comme l'association de la ZCO, les agents de
la Province Nord, la mairie de Bourail et de Poya pour parfaire ce travail
d'identification, qui s'est aussi construit au fur et à mesure des
rencontres en fonction des recommandations des personnes que j'interrogeais.
J'ai également reçu l'assistance de certaines
personnes-ressources présentes sur les zones d'enquête qui ont
facilité cette étape et m'ont donné à comprendre
les logiques et contextes locaux à l'oeuvre. Ainsi, les contraintes
logistiques et la réalité sur le terrain ont largement
conditionné l'étude, les méthodes utilisées ainsi
que l'énergie déployée dans la poursuite de
l'enquête.
Juin 2015 20
DUPONT A, ETHT7, La conservation du dugong en
Nouvelle-Calédonie : la mobilisation et la confrontation
de savoirs et
pratiques pour la protection d'une espèce «
emblématique » menacée
Pour la récolte des informations, les méthodes
anthropologiques de l'observation, l'observation participante et des entretiens
- à la fois semi-directifs et ouverts, formels et informels - ont
été déployé. Concernant les entretiens, j'ai
tenté au maximum de les enregistrer avec un dictaphone quand cela
était possible, afin de pouvoir revenir sur ce qu'il a été
expliqué par l'individu interrogé. J'ai suivi le guide
d'entretien réalisé en amont, tout en le rectifiant au fur et
à mesure de l'enquête, et j'ai pris des notes afin d'optimiser le
futur travail de retranscription. Mais les échanges courts avec des
personnes croisées au hasard des rues ou dans une situation
particulière de la vie quotidienne ont aussi informé
l'étude, c'est pourquoi ils ont été autant que possible
pris en compte. Je couchais régulièrement sur le papier le soir
les observations et discussions que j'avais pu faire dans la journée.
Enfin, pour donner une idée des données récoltées,
j'ai réalisé au total des entretiens longs auprès de
cinquante-sept personnes de tout âge et origines confondues et j'ai
rencontré soixante-treize personnes qui ont complété ou
renseigné de manières ponctuelles les informations que j'avais
obtenues lors des entretiens longs.
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