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Le football comme facteur de rapprochement des nations. Cas de la RDC et la république du Congo.


par Tresor DISULAYI
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

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c. Etats, sport et soft power

L'organisation des compétitions sportives est une occasion en or. « C'est un message totalement géopolitique. Nous sommes une grande puissance parce que nous arrivons à réaliser un grand évènement sportif. Cela relève du soft power, cette capacité à afficher sa puissance par des moyens autres que militaires » dit-il Loïc Ravenel. Il n'est pas inutile de rappeler ce qu'est le soft power. Le soft power, c'est la manifestation d'une forme d'incitation, de séduction ou encore d'influence sur le choix des problèmes politiques apparaissant comme prioritaires avec comme impératifs la crédibilité et la

89 ALEGI Peter, BOLSMANN CHRIS, South Africa and the global game: football, apartheid and bay ond, coll sport in the global society. Contemporary perspectives, éd, Abinbgdon, 2013, Pp 144-145

90 CUBIZOLLES Sylvain, Le football en Afrique du sud : vécu d'un township du cap occidental, éd Karthala, Paris, 2010, Pp 196-197

91 ALEGI Peter et BOLSMANN CHRIS, Op Cit, Pp. 145-147

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légitimité. La réussite d'un grand évènement sportif séduit justement et conféré à la ville, au pays organisateur le statut de puissance au moins symbolique.

Malgré les couts exorbitants de ces méga-événements sportif et les risques que cela peut comporter, l'appétit des États ne semble guère diminué. Pourquoi donc les Etats veulent toujours organiser les événements sportifs? L'expérience prouve que les pays postulants n'ont aucune certitude que les ressources notamment en argent, temps et personnel investies lors de l'organisation soient récupérées. Les retombées économiques directes, telles que la venue des visiteurs extérieurs semble suffisant pour justifier cet engouement, d'autant que les expériences passées ont prouvé que le succès financier n'était pas toujours au rendez-vous. Le Gabon par exemple sait quelque chose avec la récente coupe d'Afrique des Nations de football 2017, et la Grèce aux Jeux Olympiques de 2004 ont connu des déficits.

L'ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay semble avoir la réponse lorsqu'il déclarait, malgré le déficit de 3,5 millions de dollars des Championnats du monde des sports aquatiques en 2005 que Montréal a accueilli, « Cela valait la peine, un déficit de l'ordre de 4 millions de dollars canadiens ne représente que 0,1% du budget annuel de 4 milliards pour Montréal. Les mondiaux apporteront également une visibilité incroyable pour la ville, une vitrine importante sur le monde ».92

Bien évidemment, les compétitions sportives ne sont pas du sport mais bien plus que du sport. Depuis des décennies, les Etats ont compris que le sport était une vitrine, un moyen de rayonner, d'affirmer sa puissance au moins du point de vue symbolique ou même d'exister sur la carte du monde. Souvent dans un contexte où le ciel des relations avec l'extérieur ou locale est sombre, l'organisation des compétitions sportives devient un des remparts pour faire changer la vision des choses.

L'exemple d'une Russie critiquée au sein de l'Europe ainsi qu'aux Etats-Unis à cause de la Crimée, complaisance avec la Corée du Nord ou encore à propos de la question ukrainienne, les conséquences d'une telle politique ne tarderont pas à se voir. Les sanctions européennes et américaines, l'annulation du G8 à Sotchi ont pâli l'image de l'État. Là où la politique traditionnelle Russe n'a pas pu soigner l'image du pays ou du moins n'en a même pas eu la volonté,

92Radio-Canada-ca, 31 juillet 2005, 15h50

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le sport, par les résultats des athlètes et l'organisation des grands rendez-vous a pu le faire malgré le caractère imparfait. Le mondial de football organisé dans ce pays a certes eu un impact sportif, mais aussi culturel, diplomatique et économique.93

Carole Gomez, chercheuse à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) ajoutera que « Moscou utilise le sport dans sa stratégie politique lui permettant ainsi de s'affirmer de nouveau sur la scène internationale grâce à l'accueil des grandes compétitions sportives... ». Une telle politique apporte généralement les bons résultats en termes d'attraction. Rappelons également que l'enjeu n'est pas que dans la recherche du prestige ; Sotchi 2014 a été une occasion pour Moscou de rendre à cette partie du pays sa souveraineté territoriale. Ces jeux ont été une occasion de contrôler son territoire sur le Caucase, notamment l'Abkhazie, et faire l'étalage de sa réussite économique pour renouveler son influence aux Etats voisins de la Mer Noire.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore