CHAPITRE DEUXIEME : LE SPORT EN
RELATIONS INTERNATIONALES
Le sport a toujours été présent au sein
des Relations Internationales, que ce soit pour la propagande ou pour
rapprocher deux Etats, le sport est un outil polyvalent souvent utilisé
pour exercer une diplomatie d'influence. En Relations Internationales
actuelles, le sport est un vecteur formidable de rapprochement entre les hommes
et les Etats, une arme diplomatique et une vitrine politique qui n'a pas de
semblable.
C'est pourquoi, cette étude amène une autre
dimension d'étude dans un département essentiellement
spécialisé sur les questions stratégiques et
allèchent à s'intéresser aux enjeux sportifs en Relations
Internationales.
SECTION Ière. LE SPORT FACTEUR DE PUISSANCE
Le sport, défini traditionnellement comme un ensemble
d'amusements, car issu du mot « desport » utilisé au
Moyen-âge pour évoquer la distraction, deviendra progressivement
un élément important dans les politiques nationales et la toile
de fond des enjeux géopolitiques et diplomatiques. Il va ainsi
désigner un ensemble de pratiques de plus en plus codifiées,
donnant lieu à des compétitions institutionnalisées. Les
sports modernes sont ainsi nés au Royaume-Uni, au XIXe siècle, de
pratiques populaires ou aristocratiques liées à des objectifs
d'inspiration puritaine (canaliser l'énergie d'hommes jeunes et leur
donner un esprit d'équipe et de solidarité).76 Ce
contexte est alors propice à l'expansion du sport avec77 :
? L'industrialisation qui va séparer le temps de
travail du temps libre. En effet, pratiqués par des amateurs et
codifiés dans des associations ou ligues sportives privées, on va
aboutir à des disciplines distinctes : par exemple le football et le
rugby dérivent d'un même jeu traditionnel mais sont devenus des
sports différents du fait de désaccords sur les règles
à appliquer ;
? L'organisation de grandes compétitions
internationales et la création des institutions sportives
internationales. Des rencontres internationales ont été
organisées (Coupe Davis en 1900 par exemple) et les différents
sports se sont structurés en Fédérations internationales
(comme la Fédération Internationale de Football Association,
FIFA en 1904) qui jouent rapidement un rôle
76 « Sport, mondialisation et géopolitique », in
http//
www.sport.dans.la.mondialisation//géopolitique./,
consulté le 03 Juillet 2019 à 17h30'.
77 Idem
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géostratégique important, au-delà de
l'échelon national. En témoigne la création en 1894 par le
Baron Pierre de Coubertin du Comité Internationale Olympique
(CIO), une ONG supranationale qui, dans un esprit d'apolitisme,
d'éducation et de rapprochement des peuples, organisa en 1896 à
Athènes des premiers Jeux Olympiques.78
Si les rivalités nationales existaient dès les
débuts de l'organisation du mouvement sportif avec les institutions
internationales comme la FIFA et le CIO, elles furent encore renforcées
après la 1ère Guerre Mondiale par l'essor des
nouvelles idéologies et l'implication des Etats démocratiques et
surtout totalitaires.
En effet, ces régimes totalitaires exploitaient le
sport comme instrument de diffusion de leur idéologie, de contrôle
social et d'affirmation de leur puissance sur la scène internationale.
En témoignent les victoires italiennes lors de la Coupe du monde de
football de 1934 et 1938 ; ainsi que des Jeux Olympiques de 1936
à Berlin, qui sont les caractéristiques de l'étatisation
du sport.79
Le sport était donc utilisé aussi bien pour
véhiculer une image associant l'idéologie politique et prestige
sportif que pour montrer une opposition idéologique politique. Il a
ainsi servi de faire valoir à des régimes totalitaires qui ont
utilisé le prestige de la victoire pour montrer la force et le
bénéfice que leur vision du monde pouvait engendrer. Les
dictateurs ont ainsi accordé une place importante au sport et ont
souvent associé le prestige de la victoire à la force de leurs
idées.80 Jadis activité de proximité, le sport
est devenu l'un des premiers spectacles mondiaux, phénomène
international instrumentalisé par les Etats au service de leur politique
étrangère. C'est l'un des meilleurs moyens de représenter
la part d'universalité du monde, malgré les divisions d'ordre
politiques, culturelles ou religieuses qui dominent les relations
internationales. Il a toujours été un enjeu des relations
internationales.81
78 COLOMB, Pierre (Dir.), Sport, droit et
relations internationales, Economica, Paris, 1988, p54
79 Idem, p65
80 COLOMB, Pierre, « Sport et Etat » in
Pouvoir, n°61, 1992, p85
81 DIETSHY, Paul, « Le système,
instrument des Relations Internationales » in Questions
internationales, le sport dans la mondialisation, n°44, la
documentation française, Juillet-Août 2010, p65
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Le sport, un thermomètre des relations internationales.
Il faut que les conditions soient réunies en amont, et que les Etats
aient au préalable la volonté de faire évoluer leur
politique extérieure. Ce n'est pas le ping pong qui a amené le
rapprochement entre les Etats-Unis et la chine, car il était
déjà imaginé à la fin des années
1960.82 Ces évènements servent au mieux de symbole, au
pire de prétexte.83 « Puis que le monde est
affranchi à des crimes et des tueries ainsi que du choc des
armes », ainsi s'ouvraient les jeux olympiques dans
l'Antiquité. La trêve (ekecheiria) était l'un des principes
sacrés de l'olympisme. Les cités devraient cesser les
hostilités environ une semaine avant le début des épreuves
enfin de laisser les athlètes circuler librement. Ces faits constituent
certainement l'une des premières traces d'une forme de diplomatie «
sportive », qui occupe aujourd'hui une place non
négligeable dans les Relations Internationales.84
Si le Qatar offre actuellement un puissant exemple de cette
pratique des Relations Internationales, il est intéressant de revenir
sur différents évènements sportifs qui ont marqué
aussi bien les relations entre Etats. Les grands évènements
sportifs ont toujours été utilisés à des fins
politiques, la « beauté du sport » mise au profit
d'un Etat et parfois d'une idéologie. La dernière
cérémonie d'ouverture des J.O de Londres fut en effet suivit par
près d'un milliard de personnes, soit environ 1/7% de la population
mondiale. Cette fenêtre ouverte sur une ville représente un
vecteur de communication de premier choix.85
§1. Sur le plan Régional
Le nationalisme est essentiellement un principe qui exige que
l'unité politique et l'unité nationale se recouvrent, c'est sur
base de cette raison que le sport devient un outil de construction de
l'idée nationale à partir du moment où les
sociétés le reconnaissent comme une activité ayant une
signification importante. En surcroit, il faut que les moyens de sa couverture
médiatique permettent de toucher profusément la population.
82 DIETSHY, Paul, Op.cit. p90
83 Http : //
www.le-monde.fr/sport/article/2011/11/21/-la-diplomatie-du-ping-po,g-fait-son-retour-au-qatar-1606741-3242.html
84 Mignon, P, et P. Boniface : le sport :
tremplin pour la citoyenneté ?: l'Europe et le sport, éd PUF,
Paris, 2008, pp109-118
85www.cesa.air.defense.gouv.fr
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La victoire de l'Algérie contre le Nigeria en quart de
final de la coupe d'Afrique de nation édition 2019 était un moyen
d'unification de peuple autour de l'identité nationale. Des milieux des
supporters de l'équipe de football Algérien ont explosés
leurs joies après la victoire de leur équipe. A Paris comme
à Lyon et Marseille, la fête a battu son plein. « Nous
nous sommes régalé, c'est magique, les héros nationales
ont vaincu la guerre, car, nous ne célébrons pas la victoire des
élections des hommes politique, mais c'est le football qui nous
réunis, nous sommes soulagés des émotions
».86 La victoire footballistique est un moyen d'expression
de la puissance d'un Etat et aussi un outil pour son rayonnement, sa
visibilité diplomatique, la vente de son image pacifiquement et aussi un
moyen d'influencer les autres acteurs.
a. Le sport une vitrine politique
Le sport par sa mondialisation et sa popularité est une
vitrine qui a un certain coût. Un empereur allemand désireux
exprimer sa puissance au monde entier. Hitler organise les jeux olympiques de
1936 à Berlin. Ces jeux étaient un véritable moyen de
propagande du pays. L'hymne nazie était joué de certaine de fois
et cela été pour lui un moyen utilisé pour permettre au
monde entier de prendre garde face à l'expression de la puissance
allemande.87
L'organisation des événements sportifs pousse
les Etats de se mettre en avant afin de projeter leurs puissances. Plus
récemment, le sport est devenu un outil de reconnaissance et
d'existence. Sous terme exemplatif ; le Qatar un petit pays riche mais ne doit
sa reconnaissance quasiment qu'à l'exercice d'un sport soft power
très performant. Cette reconnaissance, c'est ne pas seulement le petit
pays qui la cherchent, c'est également les pays émergents
désireux attirer les autres Etats afin de répondre du mieux
possible à leur ambition de grande puissance.
Le soft power comme pouvoir ou capacité d'influence sur
les autres ; le Qatar au travers le sport qu'il à développer plus
que même les pays pratiquant cette discipline à son début
des ères créatives, est devenu une puissance régionale du
continent, où les grandes compétitions sportives, réunis
les peuples mobiles et soudains derrière leurs clubs et équipes
sportifs.
86 Extasie, supporteur de l'Algérie à
paris interview après le match par l'envoyé spécial de RFI
: Stéphane Burgatt publié le 15/07/219 lis à 10h30 sur la
page publicitaire de
RFI.org
87 CORENTIN WILMOT et ARNO ZAGLIA, La diplomatie
sportive des pays émergents, éd PUCL, Paris, 2015, p48
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Le soft power s'exerce aussi à travers les ressources
en dehors de portées des gouvernements. Ceux-ci peuvent néanmoins
diriger ce type de politique à travers certains instruments et
orientations. Le sport est couramment utilisé dans le but de faire
briller ses sportifs, être sur le devant d'une scène qui ne cesse
jamais d'être de plus en plus médiatisée et
concurrencée. Utiliser le sport pour se rapprocher, comme ce fut le cas
de la RDC et ses pays voisins, comme le Rwanda, l'Angola, le Zimbabwe, la
République du Congo etc. Ainsi, le Qatar en a fait une politique
principale alors que les pays émergents se ruent dans des grandes
compétitions comme des coupes du monde.
Le soft power utilisé par plusieurs Etats dites
développés, le gouvernement des USA l'utilise dans le financement
des films réalisé par Hollywood, pour exhiber la puissance
américaine dans le monde entier. Dans sa région, le Qatar est
considéré comme une puissance à part entier car au travers
son soft power et sa politique footballistique, il est craint et le reste du
monde lui craint aussi vu ses capacités organisationnelles des grandes
compétitions footballistique.
L'organisation de la coupe du monde 2018 par la Russie sur ses
terres, était une affirmation de sa puissance et cela vient
surenchérir à la diplomatie l'essor impressionnant. Cette
compétition pour la Russie avait comme objectif, l'expression de sa
puissance douce, le rayonnement de sa diplomatie sportive, une
démonstration de sa force pacifique et la manifestation de la paix
totale sur la scène internationale, et cela à exhiber une autre
image du pays dans le reste du monde. Voilà, un boycotte qui
s'échauffe du côté américain. Pour eux, leur
participation dans cette compétition était une humiliation, pour
se faire, pour ne pas refuser et d'éviter de sanction au niveau de la
FIFA, ils se sont faits éliminé lors des éliminatoires de
la dite compétition.
Pour ainsi, nous nous demandons pourquoi les
Etats-Unis ont-ils boycotté la compétition de la coupe du monde
2018 en Russie ?
Il est probable de soulever encore cet exemple, dans la
région Africaine et selon le classement de la FIFA, l'Algérie est
première du continent Africain, en titre, tactique etc. cette position
influence les restes des pays footballistiques du continent africain.
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