EPIGRAPHE
« La guerre commerciale est la continuité de
la politique par d'autres moyens».
Edward Luttwak
« La géoéconomie n'est pas une
guerre commerciale à somme nulle, mais plutôt une
compétition internationale au cours de laquelle chaque Etat cherche
à y sortir vainqueur ».
Paul Gkruman
« Qui domine la géoéconomie,
détient les richesses du monde, qui détient les richesses du
monde, domine le monde ».
Raphael Mbumba
IN
MEMORIAM
Quand tout semble marcher, la mort surgit. Elle
sépare les hommes et sème la confusion. Elle entraine la
prolifération des orphelinats et réduit au silence l'amour que
l'on a envers un être cher.
A toi petite soeur Jacqueline Kapinga Muamba Mutoke qui
nous a laissé élisant domicile dans le séjour de
mort ; le destin n'a pas voulu que tu vives ce résultat.
Raphael Mbumba Muamba.
DEDICACE
A mon très cher père Charles Muamba Mutoke
et ma tendre mère Chantal Kapinga.
Mbumba Muamba Raphael
REMERCIEMENTS
Dans ce mémoire de licence, nous analysons la fameuse
question de l'isolationnisme et la géoéconomie des Etats-Unis
d'Amérique sous Donald Trump : enjeux et perspectives qui, au
demeurant, est devenue problématisante au sein de la
société américaine.
Isolationnisme-géoéconomie, cette question pour autant qu'elle
fasse sens, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan
pratique, dans ce contexte de la mondialisation, est souvent soulevée
et très souvent banalisée alors qu'elle est un débat
incontournable dans les Relations Internationales contemporaines.
C'est à partir d'un examen minutieux sur la
question, grâce à notre technique documentaire, une
méthode historique et la théorie réaliste que nous
expliquons pourquoi et comment la volonté pour Trump d'opter pour
l'isolationnisme et la géoéconomie afin de retrouver la
puissance américaine perdue par ses prédécesseurs. Pour y
parvenir, il serait ingrat de notre part de ne pas remercier très
vivement tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, de loin ou
de près, ont contribué à la finalisation de cette
oeuvre.
Gloire et honneur à l'Eternel Tout puissant qui nous a
fait grâce dans ce cursus académique sur tous les jalons de notre
vie. Il est un Dieu de splendeur, que nous ressentons dans notre coeur, non
temporel et non spatial, il est pourtant adoré par le temps et
l'espace.
Nous pensons au Professeur Ordinaire, l'internationaliste
intègre et Maître de l'école Kadonienne, Kadony Nguway
Kpalaingu, qui n'a pas un seul instant hésité à
accepter de diriger ce mémoire, cela au regard de ses
qualifications et expériences académico-scientifiques. Nos
mots de remerciements vont tout droit à monsieur le Chef de
Travaux Kakez Kayeb Dieudonné, pour avoir codirigé ce travail
et formulé des remarques savantes qui nous ont permis de modifier,
finaliser et élaborer ce travail scientifique.
A toute notre grande famille Charles Muamba Mutoke et Chantal
Kapinga en occurrence, le grand-frère Jean-Marie Tshibola Muamba,
Théodore Lushisku Muamba, petité soeur Sophia Kalela Muamba,
Jacqueline Kapinga Muamba, Clément Tshibuabua Muamba, Marie Mujinga
Muamba, Charlotte Muamba, Mado Masengu Muamba, qui ne cessait de faire preuve
de sa solidarité en notre faveur. Que ce travail soit pour vous une
fierté et une référence.
Il convient de faire une mention spéciale à
la Famille Clément Nyengele Dibanda dit Satshio et Souzanne Ngalula,
Lufu Mbungi Kabasele et Mado Kayaya, la famille de notre grand-frère
Jean-Marie Tshibola Muamba et Helene Mbombo, pour leurs encouragements dans
l'édification de cette oeuvre scientifique.
A tous nos camarades de lutte respectivement : Chito
Bahati Neville, Muyumba Mastaki Tresor, Muteba Mwimbo Nelly, Pibwe Mabo Tina,
Evelyne Nzanzi, Julie Nkulu, Clément Kazadi, Jacques Mulowa, Ricky
kayombo, Emery Muyaya, Nsapu Benjamin ... pour vos soutiens et conseils tant
dans le bonheur que dans le pire.
Sans réserve nous pensons à notre tantine Jina
Mujinga Kabasele, qui n'a pas cédé à la jalousie dans
ses conseils et ses encouragements et dans notre parcours universitaire.
A tous ceux dont les noms échappent à
l'esprit : oncles, tantes, amis, amies, combattant(e)s,
écolier(e)... de recevoir l'expression de notre profonde
reconnaissance.
douceurbini@yahoo.fr
Raphael Mbumba Muamba
SIGLES ET ABREVIATIONS
ü ALENA : Accord de libre-échange
Nord-Américain
ü BCS : Boston consulting group
ü COP : Conference de Paris
ü EPA : Agence de protection de
l'environnement
ü GATT : Accord général sur le
tarif douanier
ü NPF : Nation la plus favorisée
ü OCDE : Organisation pour la coopération
et le développement économique
ü OEA : Organisation des Etats
américains
ü OMC : Organisation mondiale du commerce
ü ONU: Organisation des Nations Unies
ü OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord
ü PTCI : Partenariat transatlantique du
commerce et de l'investissement
ü PUF : Presses Universitaires de France
ü SDN : Société des Nations
ü TPP : Trans-Pacific partenership
ü UE : Union Européenne
ü Unesco : Organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et culture
ü USA : United States Of America
INTRODUTION
1. Construction de l'objet
d'étude
Ce début du 21ième siècle
constitue un risqueimportant pour la principale et actuelle grande puissance du
monde qui sont les Etats-Unisd'Amérique. La conceptualisation de la
puissance s`est déplacée de son champ traditionnel qui
était essentiellement basé sur l'emploi de la force, symbolisant
ainsi la primauté du politique comme moyen de survie d'un Etat, pour
s'incliner aujourd'hui sur une domination douce(le soft power). C'est ainsi
que, dans le cadre de cette étude, nous avons voulu nous focaliser
beaucoup plus sur l'économie internationale.
Le nouveau contexte mondial se caractérise par des
situations pluscomplexes que par le passé. Dans ces conditions à
l'évidence, la puissance américaine est confrontée au
problème de penser une nouvelle stratégie « intégrale
» en ayant déjà réellement identifié ses
nouveaux adversaires et sans courir le risque de provoquer les autres
puissances du globe. C'est dans ces circonstances, comme le rappelle A., Del
valle. Que « pour atteindre les buts de leur concept, les chefs politiques
ont besoin d'une méthode et des moyens, c'est la stratégie
». Cette dernière est « l'ensemble des méthodes et
moyens permettant d'atteindre les fins exigées par le politique
»1(*).
En reprenant l'analyse de C. Layne, la grande stratégie
serait alors un processus en trois temps:
1. la détermination des intérêts vitaux
d'un Etat ;
2. l'identification des menaces envers ces
intérêts et ;
3. la décision de comment employer au mieux les
ressources politiques, militaires et économiques de l'Etat afin de
protéger ces intérêts2(*).
La stratégie chère des Etats-Unis de Donald
Trump face aux puissances émergentes et autres puissances voire le reste
du mondes'articule ainsi sur la sécurité extérieure aux
facteurs d'ordre interne que sont tant les ressources économiques et la
capacité de production des acteurs nationaux que leur culture ou
idéologie et les institutions politiques qui les expriment.
La grande stratégie des Etats-Unis d'Amérique de
Donald Trump qui représente une feuille de route délimitant les
grands objectifs de la politique étrangère américaine
serait navigante entre l'isolationnisme et la géoéconomie. Bien
que cela ne soit pas officiellement déclarée, il est fondamental
de lire le mariage de ces deux stratégies dans le pragmatisme du
45ième président américain.
L'actuel locataire de la maison blanche s'incline
partiellement au-devant de la lecture isolationniste dès lors que
beaucoup de ses actions font sentir cette odeur ; c'est notamment les
différents retraits des USA des accords multilatéraux en
l'occurrence l'accord de Paris sur le réchauffement climatique, l'accord
de libre-échange nord-américain (ALENA), le retrait des
financements étatsuniens à l'organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et la culture, le retrait des USA au
traité du partenariat transpacifique (...). Trump s'est montré
constant dans sa critique du libre-échange qu'il accuse d'avoir
porté préjudice aux ouvriers américains. Il a
insisté pendant sa campagne sur le fait que son objectif de placer
« l'Amériqued'abord »impliquerait la renégociation
des accords avec les partenaires commerciaux des USA, afin d'obtenir des termes
plus favorables aux intérêts économiques
américains.
Trump a affirmé que
l'« américanisme », et non le
« mondialisme » sera son crédo, exprimant ainsi
qu'il est favorable à une certaine forme de protectionnisme3(*). Il est intéressant de
noter que la campagne de Trump a même réussi à changer
l'opinion des électeurs républicains au sujet du
libre-échange : En 2016, 61% d'entre eux pensent que le
libre-échange est une « mauvaise » chose contre
seulement 32%en 20144(*).
Durant sa campagne, Trump s'est engagé à remettre en cause le
fondement même de la politique commerciale des USA en renégociant
ou, au besoin, en se retirant d'une large série d'accords, comme
l'ALENA, le partenariat transpacifique (TPP en anglais), et même de
l'organisation mondiale du commerce(OMC). Tout ceci dessine la cartographie
isolationniste de l'Administration trumpienne.
Par ailleurs, l'Administration Trump est aussi
émaillée d'une certaine dose de la géoéconomie,
dont nous avons eu à constater les effets dans le déroulement de
ladite Administration. Dans cet ordre d'idées, nous avons eu à le
remarquer lors de la récente guerre commerciale déclarée
contre l'acier Chinois, contre le Mexique avec la problématique de la
construction du fameux mur entre leurs deux frontières. Nos recherches
renseignent que Donald Trump avec son protectionnisme accru a
déclaré une guerre commerciale contre le monde entier5(*).
L'heure est au changement du champ traditionnel de la guerre
internationale pour le placer dans le vocable commercial. Ainsi,
l'Administration Trump table sur cette politique et faitintervenirla vieille
doctrine de la politique étrangère qui est l'isolationnisme
donnant ainsi une feuille de route au nationalisme économique. C'est
pour cette raison que nous avons voulu jeter notre dévolu sur
l'isolationnisme et la géoéconomie des USA sous Donald Trump.
L'honneur est aux USAd'établir une stratégie
navigante entre l'isolationnisme et la géoéconomie, une grille de
lecture sur le long terme qui leur permettra de définir ou de
redéfinir leurs priorités par rapport au monde. En l'absence d'un
tel cadre conceptuel structurant, les réponses aux faits sont
incohérentes et réactives et les ressources allouées
à ces mêmes réponses les sont en général
à court terme. Mais, la façon de déterminer la grande
stratégie dépend de la puissance
militaro-géoéconomique américaine.D'où la
nécessité de problématiser cette question de
l'isolationnisme et la géoéconomie des Etats-Unis
d'Amérique dans les lignes suivantes.
2. problématique et
hypothèse
2.1. Problématique
L'entrée au pouvoir du 45ième
président américain en son nom Donald Trump est
problématisante dès lors qu'il a eu à recourir à la
plus vieille doctrine de la politique étrangère américaine
qu'est l'isolationnisme. Cependant, cette dernière n'est nullement la
bienvenue de nos jours et ne semble pas être la mieux adaptée face
à l'ampleur actuelle des Etats-Unis. Lors de sa campagne, Donald Trump
reprend la vieille phrase de James Monroe « l'Amérique
d'abord » ou « l'Amérique aux
américains », ce qui poussait les analystes à conclure
que Trump est isolationniste. Ainsi élu, Trump a institué un
nouvel ordre économique qui est l'isolationnisme avec des
recommandations précises parmi lesquelles étaient en bonne place,
les mesures géoéconomiques au sens d'Edouard Lutwak6(*).Suite à cela, il fut mis
en place une série de décrets qui fut l'état des lieux de
l'isolationnisme et de la géoéconomie pendant ce mandat de
règne trumpien. C'est notamment le retrait des USA du cop 21, la
déractification de l'ALENA, de l'Unesco et la menace de réduire
les financements à l'Otan si les Etats membres ne songeraient à
consacrer 2% de leur produit intérieur brut au financement dudit
traité de l'Atlantique nord. Toutes ces mesures prouvent à
combien l'isolationnisme est d'une grande ampleur dans la
géoéconomie américaine d'une part, et d'autre part, la
géoéconomie symbolisée par un protectionnisme accru
traduisant la déclaration d'une série de guerres de nature
commerciale contre les partenaires étatsuniens notamment : la
guerre commerciale contre la Chine, contre le Mexique, contre l'Union
Européenne mais aussi et surtout la remise en question du
multilatéralisme et du libre-échangisme. Ladite guerre vise pour
l'administration Trump à faire payer des droits douaniers exorbitants
à ses partenaires traditionnels précités, afin de
restaurer le messianisme de la puissance américaine perdu par ses
prédécesseurs.
Poursuivant les efforts pour une Amérique puissante et
superpuissante même, Donald Trump nourrit son Administration d'une bonne
dose de protectionnisme au nom du nationalisme économique et en
défaveur des industriels provenant de ces régions. Tout ceci dans
le but de créer de l'emploi pour les américains qui sont
favoris.Au fil du temps, le protectionnisme américain fait ressentir ses
effets et réactions dans les chefs des concernés.
Isolationnisme-géoéconomie, cette question pour autant qu'elle
fasse sens, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan
pratique dans ce contexte de la mondialisation, elle est souvent
soulevée et très souvent banalisée alors qu'elle est
un débat incontournable dans les Relations Internationales
contemporaines. D'où nous avons voulu problématiser cette
réalité de manière la plus profonde de sorte à
mener une étude minutieuse y relative.
Sur ce, nous ne pouvons pas prétendre être le
premier à avoir jeté notre dévolu sur l'isolationnisme et
la géoéconomie des USA sous Donald Trump. Le vocabulaire
lui-même de l'état de la question désigne un inventaire
critique des études et travaux antérieurs en précisant
l'apport et les limites de chacun, afin de dégager l'originalité
de sa propre étude, par la stigmatisation des points de rupture7(*). En effet, le sujet a
été abordé dans les différentes publications, mais
pour la précision et concision, les écrits des auteurs suivants
ont retenu notre attention, il s'agit de :Jack Thompson, Didier Lucas et
Nicolas Dignoire, Bruno Desjardins, Thomas Comart et Laurence Mardon.
Dans son article
intitule : « L'Administration Trump et la grande
stratégie géoéconomique américaine : Politique
de sécurité»8(*), Jack Thompson, pense que Donald Trump, est partisan
d'un nationalisme conservateur et populiste, ce qui conduirait Washington
à tourner le dos à l'ordre mondial libéral. S'il y a un
domaine qui préoccupe les dirigeants américains actuels affirme
l'auteur, c'est au moins autant que la géopolitique, c'est
l'évolution de l'économie internationale.
L'auteur démontre comment le libre-échange a
profité à des millions d'Américains, surtout dans les
agglomérations et sur les côtes, et a contribué à
une croissance économique nationale relativement constante. Mais, il
pense aussi que le développement du libre-échange (et son cousin,
l'évolution technologique) a aussi son revers. De nombreux
Américains ont vu leurs revenus stagner ou même leurs emplois
disparaître, et les inégalités n'ont jamais
été aussi grandes. Ces phénomènes ont
suscité une forte opposition à la libéralisation des
échanges (et à l'immigration) et ont créé de la
méfiance vis-à-vis des élites politiques et
économiques.
Nous épousons la position de l'auteur, surtout quand il
estime que le succès de la campagne présidentielle de Trump a
replacé le nationalisme populiste dans la pensée conservatrice.
De fait, Trump a désigné le libre-échange et l'immigration
comme les responsables du sort de la classe ouvrière blanche, remis en
cause des alliances de sécurité scellées de longue date.
Trump a replacé le nationalisme populiste dans la pensée
conservatrice et a privilégié le protectionnisme.
Plus qu'une excuse, les arguments de l'auteur sont de nature
très politico-économique, surtout les conséquences qu'ont
apporté les administrations précédentes ayant donné
beaucoup plus d'importance au libre-échange porteur de l'effondrement de
la puissance économique des Administrations d'avant Trump. Notre
analyse se démarque de son étude, dès lors qu'elle aborde
l'aspect géoéconomique pour voir le poids de l'isolationnisme
dans la géoéconomie des USA sous Donald Trump. Notre analyse
estime aussi que l'isolationnisme de Trump impacte sur la
géoéconomie de ce pays.Nous sommes d'avis que l'isolationnisme
est porteur des conséquences positives que négatives dans la
géoéconomie américaine surtout quand il est l'espoir des
emplois pour les nationaux, mais privant aussi l'Amérique de ses
marchés traditionnels au sein desquels les Etats-Unis avaient une
très large influence.
Dans son article « La
géoéconomie : stratégie des Etats Unis :
Pourquoi Washington tente de déstabiliser les entreprises
françaises ? »,9(*) Didier Lucas et Nicolas Dignoire, démontrent
comment le XXIè siècle n'a pas seulement accouché d'un
Empire, il a par ailleurs affirmé l'émergence d'un nouveau
bipolarisme économique. Du moins, c'est la thèse défendue
par Washington depuis les évènements de septembre 2008. Pour
Washington, la France serait à l'origine de financement de terrorisme en
Irak. D'où il faudrait lui déclarer une guerre commerciale pour
la contrecarrer de financer la reconstruction de l'Irak ennemi Juré des
USA à cause de son terrorisme.
Les auteurs analysent comment le nouvel ordre a vu
potentiellement s'affronter la première puissance économique et
technologique de la planète face à des Etats émergents,
parmi les plus pauvres du globe, coupables d'encourager le développement
du terrorisme international. De son côté parce qu'elle
s'opposée ouvertement aux Etats-Unis à propos de la guerre en
Irak, la France s'est rendue coupable de trahison selon Condozella Rice. La
nouvelle Secrétaire d'Etat estimait à l'époque que
surviendrait le temps de la punition. L'éviction des entreprises
hexagonales, des appels d'offres dans les marchés de reconstruction de
l'Irak a signifié la volonté de sanctionner les
sociétés françaises. Cela s'apparente bel et bien à
une stratégie de guerre commerciale.
Contrairement à ce que ces auteurs pensent dans leur
réflexion, nos analyses géoéconomiques ne ciblent pas
seulement les entreprises francaises, mais elles prennent en compte les Etats
entiers et les entreprises. Par ailleurs, les auteurs analysent les faits
géoéconomiques sous Obama, alors que nous, nous décryptons
ceux ayant trait à l'Administration Trump. Ils font des analyses
géoéconomiques sous l'ordre économique libéral, par
contre nous, nous faisons la remise en question de cet ordre libéral
car, incompatible à l'idéologie trumpienne.
Dans leur article intitulé : « La
stratégie de la guerre commerciale : le pire est à
l'avenir 10(*)»,
Thomas Comart et Laurence Mardon font une analyse futurologique de la
stratégie de guerre commerciale annoncée par Donald Trump. Ils
abordent les promesses de campagne de Donald Trump dont ils évaluent la
pertinence et la chance de réussite. Les auteurs démontrent
comment Trump a réalisé son rêve de retirer les USA du
partenariat transpacifique(PPT). Ils mettent l'accent sur les
conséquences que peut apporter ce retrait sur ces partenaires
notamment : le Japon, Vietnam ou l'Australie et affirment que ces
conséquences peuvent être effectives si les USA ne
développent pas des relations bilatérales avec le Japon.
Les analyses des auteurs s'éloignent de notre
étude, quand ils estiment que le retrait des USA du traité
transpacifique prive l'occident d'un instrument de pressions sur la Chine et
redonne du souffle à celle-ci de détenir une longue marge de
manoeuvre pour assurer un rôle central dans l'économie mondiale.
Pour les auteurs, le retrait des USA de l'ALENA vise à installer la peur
dans leurs partenaires nord-américains.
Les auteurs nous rencontrent quand ils estiment que
l'isolationnisme des USA ou le repli sur soi de ce pays met en
difficulté les exportateurs américains qui ont pour
marchés traditionnels le Canada, le Mexique la Chine. Nous estimons
ensemble avec les auteurs que la remise en cause de l'ALENA priverait aux
producteurs américains d'un accès privilégié aux
marchés canadien et celui mexicain et pourra entrainer des pertes
énormes chez les agriculteurs américains. Cela pourra une fois de
plus entraîner un esprit de compétitivité aux produits
américains sur les marchés traditionnels.
Notre analyse quant à elle, se démarque de celle
de ces auteurs en ceci que les retraits des différents accords par les
USA, ne sont pas à interpréter comme une faiblesse de leur part,
ou encore moins le signe d'une solitude, mais bien au contraire l'expression
d'une hégémonie américaine sur leurs partenaires pour les
inviter aux aises économiques des USA. En plus, les analyses des auteurs
sont futurologiques et relativistes, la nôtre quant à elle est
imminente et pragmatique, car elle fait voir les conséquences de la
guerre commerciale contre l'acier chinois grande source de revenu du
côté chinoisque américain dès lors quela plupart de
son économie et investissements sont tournés vers les USA, alors
que les USA ont un grand marché qui est l'Europe.
Dans son article : « la montée du
protectionnisme américain et les perspectives d'une guerre
commerciale »11(*), Bruno Desjardins fait une analyse des risques de la
guerre commerciale déclenchée par les USA sur l'économie
mondiale. Il pense que ces risques ont de toutes évidences
augmentées aux cours de ces derniers mois. Les premières salives
américaines suivies par les représaillesdes autres pays sont
sources de tension.
L'auteur nous inspire dès lors qu'il estime que la
géoéconomie américaine a comme arme le protectionnisme
économique symbolisé par la hausse exagérée des
barrières tarifaires. L'auteur rencontre notre assentiment surtout quand
il s'incline au-devant de l'argument selon lequel, le penchant protectionniste
clamé haut et fort par Trump traitant l'ALENA de pire accord commercial
jamais signé nulle part dans le monde l'a aidé à gagner
les élections en 2016.
Au regard de tout ce qui précède, notre
problématique est formulée de la manière suivante :
Comment l'isolationnisme influe-t-il sur la
géoéconomie des USA sous Donald Trump ? Cette
question constitue même l'ossature même de notre étude et
nous permet ainsi d'aborder dans les lignes qui suivent nos
hypothèses.
2.2. Hypothèse du
travail
L'organisation d'une recherche autour des hypothèses du
travail scientifique, constitue le meilleur moyen de la mener avec ordre et
rigueur sans sacrifier pour autant l'esprit de la découverte et de
curiosité propre à tout effort intellectuel digne de son nom.
Bien plus, un travail scientifique ne peut être à notre avis
considéré comme une véritable recherche s'il ne se
structure pas autour d'une ou de plusieurs hypothèses. Nous notons
à ce propos, que l'hypothèse est un esprit de découverte
qui caractérise tout travail scientifique. L'hypothèse ainsi
fondée sur une réflexion théorique et sur une connaissance
préparatoire du phénomène étudié, elle se
présente comme une présomption non gratuite bien-sûr
portant sur le comportement du phénomène étudié.
Pour notre part,Donald n'hésiterait jamais de fustiger
le multilatéralisme en qualifiant l'Organisation mondiale du commerce
comme un « désastre », appelant à
renégocier l'Accord du libre-échange nord-américain, qui
aurait couté des millions d'emplois à la classe moyenne
américaine, et l'abandon de trans pacific partenership (TPP) tout
fraichement signé, mais non encore ratifié par le
congrès12(*).Trump
serait favorable au libre-échange, à condition que ça soit
sur des bases loyales. Les analystes jugeraient les propos de l'actuel
locataire de la maison blanche d'incontestable protectionniste et
isolationniste. Trump s'opposerait au libre-échange traditionnel. Il
promet l'isolationnisme économique si et seulement si le
libre-échange ne serait de nature loyale.Pour faire revenir beaucoup
plus d'emplois sur le territoire américain, Trump déclare le
payement des droits de douane exorbitant de 25% à 45% sur tous les
produits provenant du Mexique et de la Chine. C'est sur la seconde qu'il
concentre ses critiques allant au nom de la sauvegarde de l'indépendance
économique américaine jusqu'à déclarer une guerre
commerciale contre Pékin, qu'il accuse de se livrer en toute
impunité à une manipulation de sa devise pour gagner en
compétitivité.Après s'être retiré de l'ALENA,
Donald Trump proposerait encore des mesures pour se retirer de l'OMC, il
protège sa posture de la guerre commerciale contre la Chine13(*).
Nous pensons ensemble avec Alexandra de Hoop Scheffer que le
fil conducteur de la politique étrangère de Trump qui est
l'isolationnisme ou « AmericaFirst », aurait pour mission de
satisfaire à ceux qui ont voté pour lui et pousserait les
États-Unis à se retirer partiellement des affaires mondiales et
des guerres ; cela aurait comme impact de mettre fin aux déficits
commerciaux avec les pays tant critiqués par Trump pendant sa campagne
(ALENA, Union européenne, Japon, Chine)14(*).Or, l'isolationnisme oeuvrerait en faveur du
principe de « la paix par la puissance », et du nationalisme
économique passant par leprotectionnistepour restaurer le messianisme
géoéconomique des USA longtemps perdu, en travaillant avec des
alliés au sein de la Maison blanche.
Nous constaterons que l'isolationnisme influerait sur la
géoéconomie américaine tant négativement que
positivement. Négativement dans le sens où il laisserait à
d'autres puissances économiques mondiales un champ livre leur permettant
d'exercer une hégémonie économique dans les pays où
l'Amérique était seule maîtresse du point de vue
économique. Positivement parce que l'isolationnisme trumpien aurait
permis à l'Amérique à renégocier plus d'un accord
pour obtenir des termes plus favorable aux intérêts
américains en l'occurrence l'ALENA devenu désormais l'accord des
Etats-Unis-Mexique-Canada.
3. Choix et
intérêts du sujet
3.1. Choix du sujet
De nos jours, l'un des sujets qui font polémique sur la
scène internationale et qui risque d'empêcher la marche à
bon port de l'ordre économique mondial en grande partie libéral
estl'isolationnisme et la géoéconomique qu'affiche
l'Administration Trump. De ce fait, nous n'avons pas voulu passer
inaperçu cette question d'autant plus qu'elle est une partie
intégrante des relations internationales contemporaines. C'est en ceci
que nous y avons fixé notre oeil en tant que chercheur internationaliste
en émergence.
3.2. Intérêt de
l'étude
3.2.1 Intérêt
scientifique
Scientifiquement parlant, étant donné que la
science demeure toujours universelle, il nous est difficile de nous approprier
la connaissance. C'est ainsi que la présente étude est une mise
à jour à la disposition des autres chercheurs d'une analyse
documentée sur l'isolationnisme et la géoéconomie des
Etats-Unis d'Amérique sous Donald Trump, c'est-à-dire cette
étude est un apport indéniable qui sert de
référence à tout chercheur intéressé de
mener ses investigations dans le domaine précité.
3.2.2 Intérêt
sociétal
Sur le plan sociétal, cette étude est d'une
importance considérable dans la mesure où elle actualise le
débat sur l'isolationnisme et la géoéconomie des USA,
mettant ainsi en lumière les défis et les opportunités de
ces deux grandes stratégies de l'Administration trumpienne. Par cette
même occasion, notre souci est celui d'interpeller la conscience et
mettre à la disposition de la population du monde et
particulièrement celle des Etats-Unis d'Amérique les
résultats vérifiés de nos investigations, ceci
étant donné qu'elle est souvent victime des
désinformations méritant un éclaircissement digne d'un
chercheur émergent en Relations Internationales que nous sommes.
3.2.3. Intérêt
académique
A ce niveau, les instructions académiques veulent
qu'à l'issue de chaque cycle, l'étudiant confectionne un travail
scientifique dans son domaine qui sanctionnera la fin de ce dernier. C'est donc
en amont pour répondre à cette exigence académique et en
aval, pour concilier notre rêve à la réalité qui est
celui de l'exercice à la réflexion et à la
rédaction d'un travail scientifique.Il en découle que
l'intérêt est aussi à puiser dans le parachèvement
de notre cycle de licence en Relations Internationales.
4. Méthodologie de la
recherche
La méthodologie de la recherche s'avère
être incontournable pour celui qui entend s'initier à une science,
car elle renvoie à la connaissance des règles, étapes et
procédures auxquelles les scientifiques recourent pour faire de la
science et expliquer l'univers scientifique15(*). Cette méthodologie s'étale sur la
méthode et une technique dans le cadre de notre étude.
4.1. Méthode de
travail
En ce qui nous concerne,nous optons pour la méthode
historique, qui comble les lacunes des faits et événements dans
le temps et dans l'espace bien précis. Pour cette méthode, il ne
s'agit nullement de raconter l'histoire comme son nom l'indique, mais au
contraire de faire un état de lieu critique sur l'isolationnisme dans la
géoéconomie des Etats-Unis d'Amérique sous le règne
trumpien, tout en démontrant leurs faits radiateurs, leurs forces et
leurs faiblesses en s'appuyant sur un temps précis.
4.2. Technique de recherche
Quant à nous, nousrecourons à la technique
documentaire, pour consulter certains documents écrits et publiés
en rapport avec notre sujet en étude. C'est notamment : des
ouvrages, publications officielles, des encyclopédies, des articles et
revues, des thèses, des mémoires de DEA et certaines
données webographiques.
5. Délimitation de
l'étude
Toute recherche scientifique doit s'effectuer dans un cadre
limité. Ainsi, pour ce travail il nous est impossible d'examiner au fond
notre sujet en étude sans avoir dégagé au préalable
une délimitation dans le temps, dans l'espace et celle typologique. Le
but poursuivit étant celui qui consiste à éviter de
donner à notre étude une connotation vague et ambiguë.
5.1. Délimitation
temporelle
Chronologiquement, il faut noteravec Emmanuel Mounier
que « la délimitation temporelle n'est restrictive, car,
pour bien comprendre son origine, on a tout intérêt de faire appel
aux phénomènes et à la période comme point de
départ. Pour autant, restreindre son champ d'investigation ne devait pas
être interprété comme une attitude de faiblesse et de fuite
de responsabilité de la part du chercheur, mais bien au contraire comme
une contrainte de la démarche scientifique ».16(*)
Temporellement, cette étude couvre la fourchette de
temps allant de l'année 2016 en 2019.
Ø 2016 : c'est l'année qui correspond
respectivement à l'élection de Donald Trumpavec après une
campagne électorale marquée par l'argumentaire isolationniste et
protectionniste.
Ø 2019 : l'année voit les USA envisager une
guerre commerciale déclarée contre l'acier Chinois, contre le
Mexique avec la problématique de la construction du fameux mur entre
leurs deux frontières. Donald Trump a, au cours de la même
année envisagé un protectionnisme accru et a
déclaré une guerre commerciale contre le monde entier tout en
remettant en cause le libre-échangisme et le
multilatéralisme17(*).
5.2. Délimitation
spatiale
Notre champ d'investigation sont les Etats-Unis
d'Amérique car, au lendemain de son élection à la
magistrature suprême des Etats-Unis, Donald Trump s'approprie du slogan
« America first », littéralement, l'Amérique
d'abord, ce qui va innover un débat houleux dans les chefs de chercheur,
arrivant même à qualifier l'actuel locataire de la maison blanche
d'un isolationniste ou néo-isolationniste avisé.Poursuivant sa
gouvernance, Donald Trump, nourrit sa vision antipode au
libre-échangisme en déclarant une série des guerres
commerciales dont : la guerre commerciale contre la Chine, le Mexique,
l'Union Européenne. Tout ceci porte à croire à combien la
géoéconomie a sa raison d'être dans le déroulement
de règne Trump.
Ces deux angles innovateurs rencontrent mieux notre
étude, raison pour laquelle, nous avons choisi, les USA comme une
référence de notre étude.
5.3. Délimitation
typologique
Les exigences de l'isolationnisme dans la
géoéconomie américaine épousent mieux
l'économique internationale. Cela revient à relever que la
géoéconomie est et reste la
stratégieprivilégiéeet occupe une place de choix dans le
débat des Relations Internationales contemporaines surtout en ce qui
concerne sa filière de l'économie internationale.
6. Théorie
explicative de l'étude
Pour conduire à bon port cette recherche, nous optons
pour la théorie réaliste. Le réalisme plonge sans doute
ses racines dans une longue tradition qui remonte à l'Antiquité,
avec notamment Thucydide, Nicolas Machiavel18(*), et prend une forme particulièrement
structurée dans des oeuvres telles que celle de Thomas Hobbes, au XVIIe
siècle, privilégiant la dimension conflictuelle des relations
internationales et insistant sur l'anarchie caractéristique de la
société internationale19(*).Cependant, le réalisme contemporain, en tant
que paradigme des relations internationales, émerge comme le rejet d'une
vision idéaliste de ces relations, apparue au lendemain de la
première Guerre mondiale.
Le courant réaliste des relations internationales,
représenté notamment par George Kennan, George Schwartzenberger,
Kenneth Thompson, Arnold Wolfers, E. H. Carr, Henri Kissinger, a eu comme chefs
de file aux États-Unis Hans Morgenthau et en France Raymond Aron.Pour
Hans Morgenthau, dont l'ouvrage clé Politics among Nations
paraît en 1948, les relations internationales sont marquées
du sceau du conflit, en raison des pulsions agressives inscrites dans la nature
humaine, ainsi que de la nature anarchique et non intégrée du
système international, caractérisé par l'absence de toute
autorité capable d'imposer à ses membres un ordre contraignant.
Selon lui, l'humanité n'a pu engendrer que des solidarités
politiques partielles sous forme d'États souverains, la
société internationale restant fragmentée.
Dans cette perspective, le comportement des États est
mû par la recherche de l'intérêt national exprimé en
termes de puissance. L'État est l'acteur central des relations
internationales, et ces dernières ont pour dynamique l'évolution
du rapport des forces entre les États. La politique
étrangère a pour préoccupation principale la
sécurité de l'État et les choix en matière de
politique étrangère sont des choix rationnels qui sont
opérés en fonction de l'intérêt national.Pour
Morgenthau, « la politique internationale peut être définie
[...] comme un effort continuel pour maintenir et accroître la puissance
de sa propre nation et pour restreindre ou réduire la puissance des
autres nations »20(*). Sans parvenir à effacer la nature
profondément anarchique du système international, la politique
étrangère des États peut toutefois assurer la recherche
d'un certain ordre minimal, un équilibre dans le rapport des forces,
notamment à travers la diplomatie, l'économie, le
développement du droit international et celui des organisations
internationales.
Bien que partageant l'essentiel de la vision réaliste
de Morgenthau et de son rejet de l'illusion idéaliste, Raymond Aron,
philosophe sceptique, refuse d'élaborer une théorie de la nature
humaine et se livre à une analyse sociologique du champ «
diplomatico-stratégique » mettant l'accent sur la nature non
intégrée de ce dernier. Pour lui, le trait spécifique des
relations internationales réside dans « la légitimité
et la légalité du recours à la force de la part des
acteurs»21(*). Il
considère que les réalistes américains ne prennent pas
suffisamment en compte la différence existant entre la politique
interétatique et la politique intraétatique. Il note que les
États « n'ayant pas renoncé à se faire justice
eux-mêmes et à demeurer seuls juges de ce qu'exige leur honneur,
la survie des unités politiques dépend, en dernière
analyse, de l'équilibre des forces et, les hommes d'État ont le
devoir d'être soucieux d'abord de la nation dont le destin leur est
confié.
La nécessité de l'égoïsme national
dérive logiquement de ce que les philosophes appelaient
l'état de nature qui règne entre les États
»22(*).En outre, Aron
se dissocie de Morgenthau, car il considère la notion de puissance
à laquelle recourt ce dernier comme imprécise, et la notion
d'intérêt national comme dépourvue de signification, car
variant d'une situation et d'un État à l'autre.
Au moins les postulats de ces auteurs(Hans Morgenthau et
Raymond Aron) rencontrent l'assentiment de notre étude, surtout qu'ils
posent que :
ü L'Etat est le seul ou le principal acteur le plus
important des relations internationales.23(*) Ce postulat épouse mieux notre étude,
car toutes les actions que mène l'administration Trump prime la nation
américaine.
ü Pour Hans Morgenthau la puissance et la quête de
la puissance constitue le fondement de toute politique entre Etat24(*). Ce deuxième postulat
du réalisme, rencontre mieux notre étude dès lors que
toute série des mesures protectionnistes de l'administration Trump
est pour restaurer la puissance américaine perdue par ses
prédécesseurs et son leadership.
ü L'intérêt national est le principe monteur
de toute politique étrangère et ce concept d'intérêt
se définit en termes de puissance25(*). Dans ce troisième postulat, nous tirons comme
leçon que l'isolationnisme économique de Trump est pour apporter
beaucoup d'emplois aux américains afin de garantir
l'intérêt national.
7. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, cette réflexion
se structure en quatre chapitres qui se subdivisent en sections et
paragraphes.
Ø Le premier chapitre s'articule autour du cadre
conceptuel. il s'agit de revisiter les notions sur l'isolationnisme, la
géoéconomie et leurs notions connexes.
Ø Le deuxième chapitre se voue de
présenter le cadre d'étude, c'est une présentation
tablant sur le cadre géographique, politique et économique.
Ø Le troisième circonscrit la politique
étrangère des USA. le gros de ce chapitre est d'élucider
les institutions et histoire de la politique étrangère des USA,
quelques fondements théoriques de ladite politique et livrer les
analyses de cette politique étrangère sous Georges Bush fils,
Barack Obama et Donald Trump.
Ø Le quatrième et dernier chapitre va
évaluer l'impact de l'isolationnisme dans la géoéconomie
américaine sous Donald Trump.Il s'agit de faire l'état de lieu de
l'isolationnisme et de la géoéconomie pour mesurer le poids du
premier sur le deuxième.
CHAPITRE I :LE CADRE
CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Avant d'entrer dans le vif de cette dissertation, il importe
de saisir ses contours notionnels. Il s'agit des notions sur l'isolationnisme
et la géoéconomie.
Section. I. LES NOTIONS
SUR l'ISOLATIONNISME
Cette section circonscrit l'origine de l'isolationnisme, son
contenu et son évolution.
§1. L'origine du
concept
L'idée de « non engagement » fut
exprimée d'abord par le premier président américain
Georges Washington (de 1789-1797) dans son discours d'adieu prononcé en
1796 : « notre grande règle de conduite envers les
nations étrangères est d'étendre nos relations
commerciales afin de n'avoir avec elles qu'aussi peu des liens politiques qu'il
est possible. Autant que nous avons déjà formé des
engagements remplissons-les, avec une parfaite bonne foi. Et tenons-nous-en
là. L'Europe a un ensemble d'intérêts primordiaux, qui avec
nous n'ont aucun rapport ou alors très lointain. Par conséquent
elle est engagée dans les fréquentes polémiques dont les
causes sont essentiellement étrangères à nos soucis. Par
conséquent donc il est important pour nous de s'impliquer, à
cause des liens artificiels, dans les vicissitudes ordinaires de sa politique
ou les combinaisons et les conflits ordinaires de ses amitiés ou des
inimitiés 26(*)». Pour Georges W., un certain nombre des
questions mérite d'être posé :27(*)
ü Pourquoi renoncer aux avantages d'une situation aussi
particulière ?
ü Pourquoi quitter notre propre sol pour nous tenir une
terre étrangère ?
ü Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui
d'une quelconque part de l'empire, empêtrer notre paix et notre
prospérité dans les labeurs des ambitions, des rivalités,
intérêts ou caprices européens ?
L'idée de l'isolationnisme a été reprise
par Jefferson (deuxième président des USA de 1801-1809) et puis
par Monroe(troisième président américain des USA de
1817-1825), qui en fin fonde une doctrine appelée
« l'isolationnisme », pour faire entendre
« l'Amérique aux américains ». L'origine de
l'isolationnisme nous permet d'aborder par la suite son contenu.
§2. Le contenu de
l'isolationnisme
L'isolement géographique des États-Unis a
amené dès sa création un courant isolationniste, incitant
le pays à rester à l'écart des relations internationales.
Ce courant isolationniste s'est maintenu jusqu'à l'acquisition de la
bombe atomique par l'Union Soviétique, rendant illusoire la croyance en
la protection des océans qui était toujours dans les esprits.
George Washington, dans son « discours d'adieu » de 1787, affirme ne
pas vouloir créer de liens artificiels avec l'Europe afin de ne pas
laisser dépendre la paix et la prospérité
américaines de l'ambition, de la rivalité, de
l'intérêt, de l'humeur ou du caprice des Européens.
Toujours dans l'optique de ne pas avoir à traiter avec
les Européens, la doctrine de Monroe, telle qu'interprétée
vers 1850, donne aux États-Unis la fonction de défendre le
continent américain contre les empiétements des puissances
européennes. Cet aspect moraliste de leur politique
étrangère, soit la défense des peuples face à la
domination européenne par la protection des États-Unis, affirme
leur hégémonie sur le continent et implique que celui-ci devienne
une zone d'influence américaine. Ainsi, même à cette
époque, les intérêts nationaux étaient
défendus dans la politique étasunienne.
À la fin du XIXième siècle,
avec la naissance de l'impérialisme américain, les principes
moraux sont évoqués au même titre que les
intérêts nationaux pour justifier l'expansionnisme
américain28(*).L'isolationnisme devient une tendance de lapolitique
étrangère des États-Unis pour une intervention minimale
dans les affaires du monde. Il a longtemps été l'un des
fondements de la politique étrangère des États-Unis,
érigé en doctrine par le président James Monroe en 1823.
Il a été historiquement défendu par les deux franges de
l'échiquier politique américain, mais il a été mis
à mal aux XXième et XXIième
siècles.
Avec George Washington : partisan de l'isolationnisme.À
l'origine historique de l'isolationnisme américain était la
volonté de maintenir une politique consensuelle vis-à-vis des
anciennes puissances colonisatrices (surtout le Royaume-Uni et la France). En
effet, le président George Washington, lors de son second mandat, devait
faire face à deux courants. Le premier courant, défendu par le
secrétaire au Trésor, Alexander Hamilton, voulait un
rapprochement avec le Royaume-Uni au détriment de la France. Le second
courant, mené par Thomas Jefferson, qui était sympathique
à la France, s'opposait à toute concession aux ex-colonisateurs,
surtout au Royaume-Uni.
Un extrait du « message d'adieu » de Washington,
écrit par Hamilton, explique le principe : « La grande
règle vis-à-vis des nations étrangères est, en
étendant nos relations commerciales, de n'avoir avec elles qu'aussi peu
de liens politiques qu'il est possible.... L'Europe a toute une série
d'intérêts de premier plan qui ne nous concernent pas ou qui ne
nous touchent que de très loin.... Notre véritable politique doit
être d'éviter des alliances permanentes avec quelque partie que ce
soit du monde étranger »29(*). La souveraineté absolue et la liberté
entière des États-Unis sont ainsi postulées.
A travers cette doctrine, les USA promettaient de ne pas
s'engager dans les affaires européennes alors qu'ils regardaient toute
intervention des Etats européens sur le continent américain comme
une agression. Cette clause était prévue pour protéger les
Etats indépendants d'Amérique latine des prisées
coloniales des Etats Européens.Au demeurant, l'isolationnisme ou la
doctrine Monroe dont Jefferson et Monroe furent les fondateurs sinon les
défenseurs devient un véritable courant de la politique
étrangère américaine défendu jusqu'aujourd'hui
par la bonne partie de l'opinion et des décideurs américains.
C'est une forme déguisée d'interventionnisme ou
impérialisme limité au continent américain,
géostratégiquement découpé de l'Europe continental
et des visées impériales. Il s'agit en filigrane, de
défendre la thèse du continent américain «
chasse gardée des USA », dont sa politique
étrangère a décliné sa facette au cours la guerre
froide.C'est une sorte d'impérialisme dirigé d'abord vers
l'Amérique latine qui donne lieu à une formulation
théorique avec corollaire Roosevelt de la doctrine Monroe en 1904
soulignent Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud30(*). L'isolationnisme ainsi
né et connu comme une véritable doctrine de la politique
étrangère américaine devrait connaitre une
évolution d'autant plus que les réalitéssociales restent
mouvantes.
§3. L'évolution de
la doctrine Monroe ou l'isolationnisme
Le 02 décembre 1823, lors d'un discours
auCongrès, le président Monroe énonce le principe de ce
qui deviendra la doctrine Monroe. Il annonce que le continent américain
est fermé à toute tentative de colonisation européenne, et
aucune intrusion dans la politique américaine de la part des
États européens ne sera tolérée. En contrepartie,
les Américains ne feront pas d'intrusion en Europe.
Au fil du temps, il y a interruption de l'isolationnisme par
Woodrow Wilson. Avec le retour des démocrates à la Maison Blanche
en 1912, l'isolationnisme devient la base de la politique
étrangère américaine. Après s'être
opposé à toute grande intervention extérieure, Woodrow
Wilson est réélu en 1916 avec le slogan « Il nous a
gardé hors de la guerre »31(*).Plus de 115 000 soldats américains auront
perdu la vie pendant le conflit de la Première Guerre mondiale, et plus
de 200 000 seront blessés, après que Wilson décide que son
pays doit se joindre à la guerre.
Avec la rédaction des quatorze points de Wilson et la
signature des traités de paix après la guerre, Wilson effectue la
première visite à l'étranger d'un président des
États-Unis en exercice et tente de promouvoir sa doctrine d'une
diplomatie ouverte et pacifique. Pour cela, il compte sur la
Société des Nations dont il soutient la création32(*).Le Congrès refuse de se
joindre et ne ratifie pas le traité fondateur de l'organisation. Cela
aurait supposé mettre un terme à l'isolationnisme
américain, qui était encore très populaire.
Le Retour de l'isolationnisme pendant les années 1920
et 1930 était causé par le fait que la Société des
Nations n'est pas respectée par les régimes autoritaires, et son
échec lors de laseconde guerre italo-éthiopienne scellera son
sort. Les États-Unis entrent alors dans une période
d'isolationnisme. Cette tendance se renforcera avec la crise de 1929 et le
présidentFranklin Roosevelt ne parviendra pas à intéresser
ses concitoyens au conflit qui se déroule en Europe et en Asie pendant
les années 1930.Il faudra attendre la Charte de l'Atlantique et
l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 prétexte pour entrer
en guerre. Les États-Unis reviennent aux affaires du monde. À
partir de ce moment-là, le retour à l'isolationnisme
américain semble impossible.
ü La fin de l'isolationnisme
Le 11 juin 1948, le Sénat des États-Unis
adopte la résolution Vandenberg, qui permet au gouvernement
américain de conclure des alliances militaires en temps de paix, ce qui
confirme l'abandon de la doctrine isolationniste traditionnelle33(*).Partisans modernes ou
l'extrême droite de l'échiquier politique, les isolationnistes
fondent leur conviction sur un point de vue moral voire religieux du monde et
de la place que doivent y occuper les États-Unis.Ainsi, les
fondamentalistes chrétiens pensent que seuls les États-Unis
peuvent leur offrir un cadre au niveau de leur exigence morale. C'est pourquoi
ils s'opposent à l'ONU, et le pasteurPat Robertson, par exemple, affirme
qu'il y a un complot onusien pour étouffer la première puissance
mondiale.
Cette tendance peut, à l'instar de leurs pendants
libéraux, s'ajouter à une critique du libre-échange. C'est
ainsi que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a
été la cible de leurs critiques. De même, Ross
Pérot, candidat à la présidence en 1992, et Pat
Buchanan,candidat à la présidence en 2000, dénoncent le
commerce avec le Mexique et défendent un repli de l'Amérique sur
elle-même et ses valeurs.
Cette tendance se traduit enfin par une opposition à ce
que les États-Unis paient leur contribution aux Nations Unies. Lorsque
Jesse Helms, sénateur de Caroline du Nord et président du
comité des affaires étrangères du Sénat des
États-Unis, bloque cette contribution, déclare : « Les
Américains sont alarmés par les prétentions de la part de
l'ONU d'exercer un monopole de légitimité internationale. Ils y
voient une menace aux libertés qui viennent de Dieu, une exigence
politique sur l'Amérique et ses dirigeants élus sans le
consentement de la population34(*). »
Pour le Centre droit, le programme de George W. Bush en 2000
se veut isolationniste : il souhaite que l'Europe fournisse davantage d'efforts
pour sa propre sécurité et envisage un désengagement
rapide des États-Unis des conséquences des Guerres de
l'ex-Yougoslavie, dans les Balkans35(*).
Après les attentats du 11 septembre 2001,
l'Administration Bush se rapproche de la lignenéo-conservatrice et
applique une politique interventionniste, qui est appuyée sur le
principe de guerre préventive (guerred'Afghanistan, guerre
d'Irak)36(*).En 2015 et
2016, Donald Trump fait campagne sur le thème non-interventionniste et
devient président isolationniste voir néo-isolationniste37(*).
Le Centre gauche pour sa part, à partir de la fin du
XIXe siècle, un mouvement contre les politiques impérialistes de
l'époque oppose les moyens engagés dans ces politiques aux
politiques sociales internes et aux valeurs de démocratie. William
Jennings Bryan est à la tête de ce mouvement et se porte trois
fois à la candidature de la présidence.Pour l'historien William
Appleman Williams, les États-Unis ont bâti leur
prospérité sur ce qu'ils ont pris des autres pays. Il
dénonce un« empire comme manière de vivre »38(*). L'extrême gauche
rejette souvent le capitalisme mondial et la politique extérieure
actuelle et souhaite consacrer une part importante du PIB aux programmes
sociaux plutôt qu'aux programmes de défense. C'est une partie de
la ligne de Ralph Nader, candidat du parti vert en 2000.
De nos jours, le 45ième président
américain Donald de Trump reprend l'isolationnisme comme fondement de sa
politique étrangère. Il s'oppose au mondialisme et prône
l'américanisme. Donald Trump va matérialiser son isolationnisme
en annonçant les différents retraits des USA aux accords
internationaux, notamment : l'accord de libre-échange
nord-américain (ALENA), l'accord de Paris sur le réchauffement
climatique(COP21),(...)39(*). Trump renauve son isolationnisme en y accordant
beaucoup plus une nature économique. Dans sa fameuse
phrase : « america first » ou
« l'Amérique d'abord », Trump dénonce les
accords signés par ses prédécesseurs qu'il accuse d'avoir
profité aux rivaux des USA. Pour lui, il faut soit se désengager
de ces accords, soit les renégocier à condition qu'ils accordent
des dividendes importantes aux américains.C'est ainsi qu'il va mettre en
oeuvre trop de mesures protectionnistes.
La particularité de l'isolationnisme trumpien,
réside en ceci qu'il s'oppose à toute intervention des USA dans
le multilatéralisme et le libre-échangisme. Ainsi, Trump,
préconise le bilatéralisme et les retraits du
multilatéralisme. L'isolationnisme des trumpien est très
économique, financier que politique contrairement à Georges W.,
Jefferson et James Monroe. C'est en ceci qu'il a innové cette doctrine
de longue haleine de la politique étrangère américaine.
Trump est pour certains chercheurs un néo-isolationniste dans le sens
où il évoque l'isolationnisme pas au sens du continent
américain comme ce fut le cas avec ses prédecesseurs, mais au
sens des intérêts américains en tant qu'Etat souverain.
Ceci étant, nous abordons la deuxième notion de cette analyse qui
est la géoéconomie dans la suite.
Section II. LA
GEOECONOMIE
Avec la fin de l'antagonisme bipolaire et l'effondrement du
communisme sur l'échiquier international, les chercheurs, les chefs
politiques et les Etats devraient se trouver une nouvelle stratégie leur
permettant d'expliquer la domination du monde. C'est la
géoéconomie.
Ainsi, cette section se veut une lecture d'une approche
définitionnelle de la géoéconomie, de son contenu et son
évolution et ses précurseurs.
§1. L'approche définitionnelle
Selon Pascal Lorot, « la géoéconomie
analyse les stratégies d'ordre économique notamment commerciales,
décidées par les États dans le cadre de politiques visant
à protéger leur économie nationale ou certains pans bien
identifiés de celle-ci, à aider leurs "entreprises nationales"
à acquérir la maîtrise de technologies et/ou à
conquérir certains segments du marché mondial relatifs à
la production ou à la commercialisation d'un produit ou d'une gamme de
produits sensibles, en ce que leur possession ou leur contrôle
confère à son détenteur « État ou
entreprise « nationale » un élément de puissance et de
rayonnement international et concourt au renforcement de son potentiel
économique et social »40(*).Il précise que « La
géoéconomie s'interroge sur les relations entre puissance et
espace, mais un espace "virtuel" ou fluidifié oùses limites
bougent sans cesse, c'est-à-dire donc un espace affranchi des
frontières territoriales et physiques caractéristiques de la
géopolitique41(*).La géoéconomie est en outre une analyse
des stratégies économiques diligentées par les
États dans le cadre de la défense ou de l'aide au
développement au sens de protégerleurs entreprises nationales
vis-à-vis du contexte concurrentiel mondial42(*).
Selon Nicolas Firzli, directeur du Forum Mondial des Fonds de
Pension, la géoéconomie opère à l'aide des
«lois de la gravitation géoéconomique» qui
régissent les rapports entre les nations depuis la fin de la Guerre
froide, s'articulant autour de cinq éléments essentiels :
autosuffisance financière, existence d'infrastructures de transport
modernes et d'unsystème de retraite solide , attractivité
territoriale et capacité à projeter le `soft power ' diplomatique
et culturel au-delà des frontières nationales et/ou
régionales43(*).
Edward Luttwak quant à lui, la cerne comme
étant «l'analyse des stratégies d'ordre
économique décidées par les Etats qui peuvent agir en
liaison avec les entreprises de leur pays, pour protéger et
développer leur économie nationale et maitriser les technologies
sensibles, améliorer leur compétitivité commerciale,
conquérir des marchés extérieurs et définir les
secteurs d'activités économiques considérés comme
stratégiques44(*) ».
Pour notre part, la géoéconomie est une guerre
des Etats menée au moyen du commerce par la conquête des
marchés étrangers et la protection des marchés locaux.
Après l'avoir définie, nous passons en revue de son contenu dans
les lignes qui suivent.
§2. Le contenu de la
géoéconomie
A la fin de la guerre froide, il a été
suggéré que la géoéconomie pouvait succéder
à la géopolitique : il n'y avait des perspectives
d'affrontement militaire entre les deux blocs. Place à la
rivalité économique.
Le géopolitologue américain Edward Luttwak
évoquait un nouvel ordre mondial ou l'arme économique aurait
remplacé l'arme militaire comme principale instrument de puissance au
service des Etats. Selon lui, « les menaces militaires et les alliances
ont perdu leur importance avec la pacification des échanges
internationaux dès lors que les priorités économiques ne
sont plus occultées et passent au premier plan. ». La
géoéconomie serait l'analyse des stratégies d'ordre
économique décidées par les Etats qui peuvent agir en
liaison avec les entreprises de leur pays, pour protéger et
développer leur économie nationale et maitriser les technologies
sensibles, améliorer leur compétitivité commerciale,
conquérir des marchés extérieurs et définir les
secteurs d'activités économiques considérés comme
stratégiques45(*).
Le fait de définir une nouvelle discipline qui allait
s'ajouter, voire supplanter la géopolitique, était très
caractéristique d'une époque où le monde occidental ayant
gagné la guerre froide, nourrissait la chimère d'un monde
pacifié et vivant sous sa domination tranquille. C'était
l'époque de la théorie de la fin de l'histoire
développé par Francis Fukuyama, selon laquelle le monde
occidental ayant désormais imposé son modèle
d'économie de marché et démocratie libérale, il n'y
aurait d'affrontement46(*). Il en était fini de l'histoire au sens
hégélien du terme. La suite des évènements a fait
voler en éclat cette théorie occidentale triomphaliste. Des
affrontements stratégiques, pour prendre d'autres formes que ceux
dominant pendant la guerre froide, n'en ont pas moins subsisté
lourdement.
Par ailleurs, les rivalités économiques ont
toujours fait partie de stratégies d'affrontement
géopolitique ; de blocus aux sanctions de la clause de la nation la
plus favorisée dont l'attribution a toujours été un enjeu
stratégique, à la construction d'un marché commun en
Europe très largement suscité par la peur de l'Union
soviétique, des batailles pour le contrôle des matières
premières, de la politique de la canonnière destinée
à couvrir de force les marchés, en passant par la conquête
coloniale, économie et stratégie ont toujours étroitement
mêlées. Les rivalités économiques font parties
intriquèrent des rivalités géoéconomiques.
La compétition entre Etats se plaçant de plus en
plus sur le terrain économique, il était temps de disposer d'un
outil permettant de saisir les différentes facettes de cette forme de
rivalité. C'est désormais chose faite avec la
géoéconomie de sortir du cercle restreint des spécialistes
dans lequel elle était jusqu'à présent confinée.La
mondialisation n'a pas gommé les affrontements économiques entre
puissances.Les puissances s'affrontent de nouveau au grand jour pour la
maîtrise des sources d'énergie, la conquête des
marchés ou le contrôle des innovations technologiques. La guerre
en Irak a été le premier rappel significatif des fondamentaux
historiques sur les liens indissociables entre la maîtrise d'une
énergie vitale telle que le pétrole, et la préservation de
la puissance d'un empire comme les États-Unis. L'émergence de la
chine comme deuxième puissance économique sur l'échiquier
international explique à combien les affrontements armés
deviennent chose désormais révolue. Les guerres commerciales
prenant de plus en plus de l'ampleur sur la scène internationale,
s'inscrivant ainsi dans ce qu'il convient d'appeler le soft power et le smart
power au sens de Joseph Nye.
La compétition internationale a dorénavant un
nouveau terrain, c'est l'économie politique internationale. La
géoéconomie devient donc une guerre menée au moyen du
commerce. L'argent, la délocalisation industrielle, le commerce devront
servir des armes47(*).
Le contenu de la géoéconomie étant
désormais connu, notre suite aborde son évolution.
§3. L'évolution des
idéesgéoéconomiques
Le XXIième siècle n'a pas seulement
accouché d'un Empire, il a par ailleurs affirmé
l'émergence d'un nouveau bipolarisme. Du moins, c'est la thèse
défendue par Washington depuis les évènements de septembre
2001. Cette opposition entre idéologies n'est plus celle des
idéaux démocratiques face à l'expansionnisme communiste.
Pour les néo-conservateurs américains, il s'agit d'un
affrontement autrement plus noble, tant la lutte contre les fondamentalismes
relevant d'une croisade.
Durement éprouvés dans leurs chairs et dans
leurs certitudes affectives en 2001, les Américains ont signifié
au monde qu'ils soutenaient la politique de Georges Bush.Le nouvel ordre voit
potentiellement s'affronter la première puissance économique et
technologique de la planète face à des Etats parmi les plus
pauvres du globe, coupables d'encourager le développement du terrorisme
international.
Les analyses géoéconomiques se sont
singulièrement développées au cours de la décennie
écoulée. Si historiquement, les premiers travaux du genre peuvent
être attribués à T. Renner48(*), l'approche contemporaine retient les publications
d'Edward Luttwak49(*)comme
point de départ d'une réflexion relative aux nouveaux objets de
conflictualité entre les Etats. Interpréter et commenter les
stratégies discursives du Center for Security Policy dans une
perspective géoéconomique, nécessite de revisiter les
questionnements fondamentaux et le champ d'investigation de la discipline.
Dépassant l'approche exploratoire américaine,
« l'Ecole française » rassemblée autour de Pascal Lorot
pose l'effectivité d'une réalité internationale où
les interactions entre espace, puissance et économie apparaissent comme
les déterminants de la compétition. L'un des grands
intérêts de l'analyse géoéconomique est de
ressusciter une réalité volontairement ignoré par les
auteurs néolibéraux : la recherche de puissance. Yannick
Mireur50(*) rappelle que
« l'économie politique analyse l'articulation et l'interaction
entre le système économique et l'architecture
politico-institutionnelle d'un pays pour la création de richesse
nationale et son utilisation, tandis que la géoéconomie se
préoccupe davantage de l'interface internationale et de son
caractère concurrentiel, par rapport au critère de puissance
».
Pour Susan Strange51(*), trois interactions caractérisent la nouvelle
grammaire des relations (et rivalités) internationales : les rapports
entre nations, les rapports entre les Etats et les firmes multinationales, et
ceux entre les Entrepriseselles-mêmes. Ce qui nous intéresse
présentement relève de la deuxième catégorie.La
libéralisation des marchés couplée à
l'avènement de l'Organisation Mondiale duCommerce, la
généralisation de doctrine de sécurité
économique dont le volet offensif induitla mobilisation des
administrations au profit des conquêtes commerciales, concourent à
penserle monde, c'est penser la puissance, c'est matérialiser en acte
ses représentations et c'est lesfaire partager.
Après avoir scruté l'isolationnisme et la
géoéconomie comme concepts de base de notre analyse, nous
abordons dans la suite des notions connexes. Il s'agit de la
géostratégie, géopolitique et le protectionnisme.
Section III. LES NOTIONS
CONNEXES
Cette section aborde les notions connexes à
l'isolationnisme et la géoéconomie qui symbolisent en
réalité notre étude. Ainsi, il est question de la
géopolitique, de la géostratégie et en fin du
protectionnisme.
§1. De la
géostratégie
1.1. De la
définition
La géostratégie est l'ensemble du facteur en
liaison avec la géographie et la démographie52(*). Elle implique donc la
géographie de chaque Etat, et sa situation historique et politique
en regard de ses voisins, examinés par les biais d'étude
stratégiques. Son étude relève de la
géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects
militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources
naturelles, fréquemment objets des conflits
d'intérêts.
Dans le même ordre d'idées, voici donc
les différentes conceptions de certains auteurs sur le terme
géostratégie : Pascal Boniface cerne par la
géostratégie une détermination d'une stratégie par
des donnés géographique53(*).Pour André Vigarié, la
géostratégie est l'ensemble de comportement de
défense à des plus vastes dimensions et avec la plus
grande variété de moyens d'action.
Ainsi, nous pouvons de notre part, considérer la
géostratégie comme étant l'ensemble de comportements
qu'un Etat affiche dans un espace géostratégique donné,
en vue d'assurer sa sécurité54(*).
1.2. La
généalogie historique du concept de
géostratégie
L'origine de la géostratégie est longtemps
restée obscure. Jusqu'aux années très
récente, on eut était réduit aux hypothèses
quant à la rédaction du vocable : l'analyste
américain colin, S. Gray en aurait revendiqué la
paternité, mais le général Gallois laisse entendre
que l'animal Castex l'aurait utilisé dès les années
1940. Peut-être d'ailleurs est-il vain de vouloir assigner au
concept de géostratégie un développement diachronique,
l'histoire des idées offre, en effet, de nombreux exemplesde
développement synchroniques.
La démarche géostratégie a fort bien
pu s'imposer à des penseurs isolés les uns des autres, mais
confrontés aux mêmes problèmes, ce qui constituerait un
puissant argument en faveur de son originalité. Quoi qu'il en
soit, bien avant colin S Gray, les pères fondateurs de la
géostratégie allemande avaient confusément pressenti la
nécessité de la méthode géostratégique.
La généalogie historique de la
géostratégie relève donc que « le terme
est né dans les parages immédiats de la
géopolitique, sous la plume d'universitaires ou de grands
capitaines investis de lourdes responsabilité, non de
journalistes à effets »55(*). Mais cette caution ne suffit pas à
établir la validité conceptuelle de la
géostratégie dans la mesure où celle de la
géopolitique n'a rien d'évident. Elle a, au contraire, fait
l'objet de violents débats que l'enquête sur la
géostratégie ne sauraient ignorer.
1.3. Les
caractéristiques de la géostratégie
La géostratégie est
caractériséepar plusieurs points importants :
ü Le gouvernement d'un Etat et la
définition de sa politique dépend de manière permanente
de la considération de sa situation
géostratégique ;
ü La géographe politique des pays voisins et ses
éléments sont pris obligatoirement en considération
par les stratèges.
ü Pour la stratégie terrestre, la
géographie militaire influe sur le déroulement potentiel des
plans des guerres, par l'intermédiaire des cours d'eau, du relief et
la présence de cols. Pour passer les barrières
montagneuses ; il faut veiller sur ses frontières.
Les aspects militaires entrent en considération au
moment de définir les objectifs, tels qu'évaluer le potentiel
militaire de la puissance adverse. Tant en quantité, par le
contenu de sesarsenaux, qu'en qualité, en tentant d'obtenir la
suprématie par la technologie militaire, ses informations obtenues
notamment par les services secrets permettent de jauger, et décider du
passage à l'action guerrière dans les salles d'opérations,
ou à l'action diplomatique. Du point de vue conceptuel, il y a lieu de
relever un lien entre la géostratégie et la géopolitique,
d'où nous abordons cette notion de la géopolitique dans la
suite.
§.2. De la
géopolitique
La géopolitique, devient un champ de connaissance
indispensable pour un professionnel du milieu diplomatique, consultant
international, journaliste, conseiller dans une multinationale. La formation
prend en compte les aspects aussi bien politiques, économiques et
stratégiques de la géopolitique contemporaine, avec des notions
de géostratégie, géoéconomie des grandes
régions, analyse juridique des conflits, géopolitique des
marchés financiers.
Ce paragraphe est une mise en débat de la
définition de la géopolitique, de son objet d'étude, de
ses concepts fondamentaux, de son analyse et de certains précurseurs de
la pensée géopolitique.
2.1. De la
définition
Géopolitique est selon Johan Rudolf Kjell une science
de l'Etat en tant que qu'organisme géographique tel qu'il se manifeste
dans l'espace.56(*)Friedrich Ratzel la cerne comme étant la
science qui n'établit que les caractéristiques et conditions
géographiques, et plus spécialement les grands espaces, jouant un
rôle décisif dans la vie des Etats, et que l'individu et la
société humaine dépendant du sol sur lequel ils vivent
ayant son destin déterminé par la loi de la
géographie57(*).
Selon Karl Haushofer, la géopolitique est la nouvelle
science nationale de l'Etat, une doctrine sur le déterminisme spatial de
tout processus politique basé sur des larges fondations de la
géographie et notamment de la géographie politique58(*).
Nous la comprenons avec Ives Lacoste qui fait le
développement du concept en le saisissant comme une étude des
différents types des rivalités des pouvoirs sur le territoire, la
puissance se mesurant en fonction de potentialités territoriales
internes et de la capacité à se projeter à
l'extérieur de ses territoires et à des distances de plus en
plus grandes. Il précise : le terme de géopolitique dont on
fait de nos jours des multiples usages désignant de fait tout ce qui
concerne les rivalités de pouvoir ou d'influence sur le territoire et
les populations qui y vivent : rivalité entre les pouvoirs
politiques de toutes sortes et pas seulement des Etats, mais aussi entre les
mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins,
les vérités pour le contrôle où la domination du
territoire de grandes ou des petites taille. C'est pour lui la combinaison de
la science politique et de la géographie59(*).
Pour Pierre-Marie Gallois, la géopolitique est
l'étude des relations qui existent entre la conduite d'une politique de
puissance portée sur le plan internationale et le cadre
géographique dans lequel elle s'exerce60(*).La géopolitique devient une «
l'étude des rapports entre les données géographique
naturelle et la politique des Etats »61(*).
La géopolitique peut être définie aussi
comme étant « l'étude des effets de la
géographie sur la politique internationale et les relations
internationales ». C'est une méthode d'étude de la
politique étrangère pour comprendre, expliquer et
prédire le comportement politique internationale à travers les
variables géographiques62(*).
Pascal Boniface pense que la géopolitique se distingue
de la géographie politique en ceci que la deuxième se concentre
sur les phénomènes géographiques et leur donne une
interprétation politique. La géopolitique quant à elle se
concentre sur les phénomènes politiques pour en donner une
interprétation géographique et étudie les aspects
géographiques de ces phénomènes63(*).Il s'agit notamment des
études régionales, du climat, de la topographie, de la
démographie et des ressources naturelles. Quant à nous, la
géopolitique peut être considérée comme la science
de l'Etat comme entité dans l'espace géographique.
2.2. L'objet de la
géopolitique
Si la géopolitique peut être un savoir
scientifique qui combine les apports de différentes disciplines, elle
se définit par son objet d'étude qui la distingue des autres
branchesde la géographie.Une formation générale consiste
à définir la géopolitique comme l'étude des
différents types d'enjeux de pouvoir et d'identité sur des
territoires, et sur la représentation qui leur sont associées.
Selon Alexandre Defay, professeur au centre de
géostratégie de l'ENS, la géopolitique a pour objet
d'étude « des interactions entre l'espace
géographique et les rivalités de pouvoir qui en
découlent 64(*)» . Elle est le terrain de manoeuvre de la
puissance locale, régionale ou mondiale. L'approche
géopolitique ne tente pas seulement de décrire et d'analyser des
enjeux et conflits (objectifs), elle traite de conflits relatifs à
des territoires représentés, c'est-à-dire des
territoires qui, pour ceux qui les habitent, qui les convoitent ou encore
qui les décrivent sont imaginés. Autrement dit, on peut aller
jusqu'à affirmer comme le fait Thierry de Montbrial que la
géopolitique est la partie de la géographie politique qui
s'occupe des idéologies relatives aux territoires65(*).
2.3. Les concepts
fondamentaux de l'analyse géopolitique
L'analyse géopolitique se penche bien
évidemment sur des lieux, des espaces. Ces espaces sont
vécus, appréhendés, revendiqués, exploités
par des acteurs, sans lesquels l'analyse géopolitique n'a pas de sens,
car sans acteurs, il n y a pas de dynamique des territoires, pas des
rivalités de pouvoir sur ces territoires. La géopolitique
dépend donc étroitement des «décisions des acteurs
et non des qualités immanentes à l'espace« ce sont ces
espaces appropriés symboliquement ou concrètement, qui
deviennent d'une reconnaissance juridique( Etat, mais aussi région,
municipalité, territoire supra étatique comme l'Union
Européenne...), des espaces pratiques, exploite revendiqués
représentés.
L'espace mondial est ainsi divisé en territoires
politiques, les Etats, fondement de l'approche réaliste en
géopolitique. Mais, l'espace n'est pas discriminé uniquement
en fonction de cette appropriation politique : il est aussi marqué
par des espaces, qui peuvent parfois interagir avec les espaces linguistique
ou religieux n'entrainant pas de nécessaire tension : celle-ci
nait de la perception de cette discordance et de l'idée de son
illégitimité.Les acteurs agissent dans et sur l'espace. Un
acteur n'est pas forcément un Etat. Il peut être un
individu, un groupe, ou une structure. La cohérence de sa
démarche est variable, dans les temps comme vis-à-vis d'autres
acteurs.
Au-delà des acteurs directement liés à
des territoires (Etat, collectivités locales), la
société produit aussi des espaces qui peuvent interagir avec le
territoire politique : des aires culturelles, des espaces
appropriés, des réseaux qui entrent en concurrence avec le
maillage territorial. Les acteurs, qu'ils soient sociaux, économiques
ou politiques, forment un objet d'étude fondamental en géographie
politique. En effet, les acteurs développent des pratiques
spéciales, qui découlent des stratégies qui peuvent
parfois les opposer.La géostratégie et la géopolitique ne
sont pas seuls concepts connexes à la géoéconomie, il va
falloir aborder le protectionnisme.
§3. Les notions sur le
protectionnisme
3.1. De la
définition
Le protectionnisme est une politique
économique interventionniste menée par unÉtat ou un groupe
d'États, consistant à protéger ses producteurs contre la
concurrence des producteurs étrangers. Les buts peuvent être le
maintien de l'emploi dans certains secteurs d'activité, la diminution du
déficit commercial, ou la défense du niveau de vie. Les mesures
protectionnistes consistent essentiellement à freiner les importations
(barrières douanières,normes contraignantes, freins
administratifs...), encourager les exportations (subventions diverses,
incitations fiscales, dévaluation, dumping comme le «
protectionnisme offensif »), privilégier les entreprises nationales
dans les appels d'offres de marchés publics, ou empêcher les
investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises
nationales.
Des Institutions internationales comme le GATT puis l'OMC ont
été créées pour abaisser les barrières
protectionnistes et en limiter autant que possible l'usage.
3.1.2. Les conséquences
et justifications du protectionnisme
a. Les aspects positifs
Les activités économiques
protégées peuvent s'abstraire au moins en partie des pressions et
contraintes de toutes natures en provenance du contexte concurrentiel. Elles
bénéficient de ce fait d'une plus grande liberté de
manoeuvre et d'une plus grande certitude concernant leur rentabilité et
développement futur.Le protectionnisme apparaît comme le moyen
nécessaire pour protéger en particulier les activités ou
industries naissantes : L'économiste Friedrich List auXIXe siècle
a défendu les bienfaits d'un « protectionnisme éducateur
». Les États (même libéraux) ayant recours au
protectionnisme (États-Unis, Japon, Angleterre du
XVième au XVIIIièmesiècle) invoquent
une concurrence déloyale ou des pratiques de dumping.« Dumping
environnemental» lorsque la réglementation environnementale est
moins contraignante qu'ailleurs. C'est en partie, pour cela que de nombreuses
entreprises occidentales implantent leurs activités polluantes dans les
pays émergents. « Dumping fiscal » qui consiste, pour un
État, à imposer faiblement (c'est-à-dire plus faiblement
que ce que font les autres pays), les sociétés et les personnes
présentes sur son territoire. Exemples : Le taux d'imposition des
entreprises est de zéro en Estonie et de 12 % en Irlande.
En 2006, la moyenne du taux d'imposition des entreprises dans
les pays de l'OCDE était de 28,6 %. Les paradis fiscaux profitent de
leurs politiques de dumping fiscal66(*). Le « Dumping social », c'est lorsqu'un
gouvernement réduit (ou supprime) les cotisations sociales, ou bien que
les autorités d'un pays conservent des normes sociales très
basses (par exemple, en Chine, la réglementation du travail est moins
contraignante pour les employeurs que des réglementations en vigueur
ailleurs)67(*).
Certains États en position conjoncturelle ou
structurelle fortement défavorable revendiquent clairement le
protectionnisme pour limiter les effets de la mondialisation :
délocalisation, tassement des salaires. Selon Henry Charles Carey, il
s'agit de créer ou de développer les industries par le
protectionnisme, afin de protéger ses matières premières
de l'export, pour empêcher l'esclavagisme par le manque d'industries en
créant alors plus de nourriture de meilleure qualité, parce que
les industries permettent de favoriser la créativité humaine par
l'économie de travail. Ainsi le salarié devient un
producteur68(*).
D'après l'économiste coréen Ha-joon
Chang, le protectionnisme a fait la démonstration de son
efficacité dans l'histoire. Pendant les années 1960 et 1970,
quand il existait bien davantage de protections et autres régulations,
le revenu par tête dans les pays développés croissait
d'environ 3 % par an, contre 2,3 % au cours des décennies 1980 et 1990.
En Amérique latine, cette croissance est devenue pratiquement nulle :
0,6 %, contre 3,1 % de 1960 à 1980. Au Proche-Orient et en Afrique du
Nord, elle est tombée de 2,5 % à - 0,2 %, et en Afrique
subsaharienne de 2 % à - 0,7 %69(*).
b. Les aspects
négatifs
Selon le journaliste économique français
Éric Le Boucher, « le protectionnisme n'est pas une solution contre
la chute des emplois industriels », et notant qu'il a fait perdre
2millions d'emplois en France dans les trente dernières années.
Contrairement au régime de libre-échange, Il fait baisser la
variété des produits offerts à la consommation et
empêche le pays d'acquérir son importance commerciale selon le
principe d'avantage comparatif, car les agents économiques ne sont pas
incités en l'absence de pression concurrentielle à
développer au maximum leurs points forts de production70(*).
Selon l'économiste Daniel Cohen, « le
protectionnisme aggraverait la crise » et constitue un danger dans la
mesure où si un pays A met en place un protectionnisme à l'import
sur un bien d'un pays B, ce pays B peut en retour mettre en place un
protectionnisme sur un bien provenant du pays A. Le protectionnisme induit
alors un cercle vicieux. L'exemple du boeuf aux hormones américain et du
fromage européen illustre ce mécanisme. En effet, depuis 1989,
l'Union européenne a mis en place un protectionnisme sur le boeuf aux
hormones d'origine américaine, en retour les États-Unis ont mis
en place un protectionnisme sur les fromages européens.71(*)
3.1.3. L'historicité du
protectionnisme
Dans l'histoire de la pensée économique,
lelibre-échange a longtemps été la règle, et le
protectionnisme était perçu comme étant une anomalie
nuisible au bon développement de l'économie. Mais à partir
du XVIiemesiècle, les pensées économiques vont
justifier la légitimité du protectionnisme.
3.1.3.1. Le mercantilisme
Selon les auteurs mercantilistes, la richesse d'un pays
dépend positivement du stock de métaux précieux qu'il
possède. La quête de ces ressources, provenant des nouveaux
territoires découverts, est comparable à une véritable
guerre. Le commerce est considéré comme un jeu à somme
nulle : celui qui importe gagne, et celui qui exporte perd. Les États
vont donc mettre en place des mesures afin à la fois de capter le
maximum de ressources minières provenant du nouveau monde, afin d'en
exporter le minimum, car si l'État exporte ses richesses, il les perd
même contre toute autre compensation.L'État interdit l'exportation
de monnaie du pays ainsi que les métaux précieux (or, argent...),
et essaye de faciliter au maximum ses importations (par l'intégration
des marchés nationaux par exemple).
3.1.4. Le protectionnisme dans
la Richesse des Nations
Dans son ouvrage maître, Adam Smith justifie le
libre-échange, en développant l'idée que, contrairement
à ce qu'affirmaient les mercantilistes, le commerce est synonyme de paix
et d'enrichissement mutuel. Toutefois, Smith n'est pas contre l'idée
d'instaurer des droits de douane, pour deux cas bien spécifiques : en
cas de présence d'industries stratégiques pour la défense
nationale et en réaction à des taxations opérées
par des pays sur les exportations nationales. Le protectionnisme est donc selon
Smith une mesure exceptionnelle, mais qui, en règle
générale, nuit au bon fonctionnement de l'économie.
Selon l'historien économiste Paul Bairoch, avant les
années 1840, « le protectionnisme est la règle, le
libre-échangisme l'exception » : le décollage industriel de
la Grande-Bretagne et de la France au début du XIXième
siècle bénéficie de fortes barrières
douanières, le Zollverein de la Prusse est une union douanière
allemande72(*).
3.1.4.1. Les mesures
protectionnistes
Le protectionnisme peut recourir à plusieurs mesures
; on distingue les mesures tarifaires des mesures non tarifaires.
a. Les mesures
tarifaires
1. Le droit de douane
exorbitant
Imposer des droits de douane consiste à taxer les
produits importés afin d'augmenter leur prix, et ainsi de diminuer la
quantité achetée par les consommateurs.
Exemples :73(*)En janvier 2009, les États-Unis ont
triplé les droits de douane qu'ils appliquent sur le roquefort, tout en
portant à 100 % les droits de douane sur d'autres produits
européens (chocolats, jus de fruit, légumes, fruits,
chewing-gums...).En décembre 2008, l'Inde a augmenté ses droits
de douane sur le soja, le fer et l'acier; pour les porter à 20 %.
b. Les mesures dites non
tarifaires
1. Les procédures de
dédouanement
Il s'agit d'alourdir les procédures administratives
pour les importations (obligation de remplir des documents administratifs
compliqués, longue période de blocage en douane, etc.).
2. Les normes techniques ou
sanitaires
Ces normes correspondent à un cahier des charges (types
de traitements autorisés ou obligatoires pour les produits agricoles,
etc.) qu'un produit doit remplir pour pouvoir être vendu dans un pays.
3. Les autres normes
professionnelles
Les statuts des professions "protégées" et
autres réglementations / normes faisant barrière à
l'accès à ces activités, présentées comme
apportant des garanties de compétence et rigueur aux utilisateurs, sont
des domaines où le corporatisme tend à rejoindre le
protectionnisme.Dans le même ordre d'idées se situe la protection
des monopoles de certaines entreprises et institutions publiques. Quotas qui
visent à limiter la quantité de produits importés.
4. Les lois limitant les
investissements étrangers
Les autorités d'un pays peuvent chercher à
protéger certaines activités (considérées comme
stratégiques) contre les prises de participation par des investisseurs
étrangers.
LA CONCLUSION PARTIELLE
Dans le cadre conceptuel de notre analyse, nous sommes partis
de l'observation selon laquelle, la maîtrise des notions de base offre la
philosophie de l'étude en fournissant au chercheur la vision
générale de ce qu'il entend étudier.
Le chapitre a circonscrit les notions de l'isolationnisme et
de la géoéconomie. Il en découle que l'isolationnisme est
une tendance de la politique étrangère qui a connu son ère
de gloire pendant certaines présidences jusqu'à être
innové aujourd'hui par l'actuel locataire de la maison blanche Donald
Trump. Celui a articulé sa gouvernance autour de deux
stratégies : d'une part, l'isolationnisme et d'autre part, la
géoéconomie. Si l'isolationnisme a pour fondement le
désintéressement aux affaires du monde, la
géoéconomie quant à elle prend les guerres commerciales
comme son mode d'expression. Elle est utilisée comme un instrument de la
puissance qui a remplacé partiellement la géopolitique et la
géostratégie au lendemainde la fin de la guerre froide.
Eu égard à ce qui précède, nous
notons que l'idéal n'est pas d'opter pour l'un ou l'autre concept, mais
de profiter de ce qui a du mieux en eux. Comme pour Mackinder, il y a lieu de
conclure avec la maxime : qui domine la géoéconomie,
détient les richesses du monde, qui détient ces richesses, domine
le monde.
CHAPITRE II : LES
ETATS-UNIS D'AMERIQUE (USA : UNITED STATES OF AMERICA)
Le chapitre est une mise au point de la présentation
des Etats-Unis d'Amérique dans sa totalité géographique,
sa globalité économique et sa quintessence politique.
Section I : LE
CADREGEOGRAPHIQUE
Etant donné que la géographie est une partie
importante dans la recherche de puissance des Nations et qu'elle participe
aussi à ce que nous appelons le hard power ou la puissance
traditionnelle en Relations Internationales. En nous inclinant à ce
précité postulat, nous abordons cette question
géographique pour faire une cartographie de la géographie
physique, humaine et culturelle.
§1. La géographie
physique
1.1. La localisation
1.1. Les États-Unis, en forme longue les
États-Unis d'Amérique (en anglais : United States et United
States of America, également connus sous les abréviations US et
USA), sont un pays transcontinental dont l'essentiel du territoire se situe en
Amérique du Nord. Les États-Unis ont la structure politique d'une
république constitutionnelle fédérale à
régime présidentiel composée de cinquante États,
dont quarante-huit sont adjacents et forment le Mainland. Les Etats-Unis sont
encadrés par l'océan Atlantique à l'Est et l'océan
Pacifique à l'Ouest, et se trouve bordé au nord par le Canada et
au sud par le Mexique. Leur superficie est de 9.363.353 km2 avec une population
qui dépasse officiellement 226 million d'habitants depuis 198074(*).
Les deux États non limitrophes sont l'Alaska,
situé à l'ouest du Canada, et Hawaï, un archipel
situé au milieu dans l'océan Pacifique-nord. De plus, le pays
comprend quatorze territoires insulaires disséminés dans la mer
des Caraïbes et le Pacifique.
La géographie et le climat du pays sont
extrêmement diversifiés, abritant une grande variété
de faune et de flore, faisant des États-Unis l'un des 17 pays
méga divers de la planète75(*).La capitale fédérale, Washington est
située dans le district de Columbia, une zone située hors des
cinquante États. La monnaie est le dollar américain. Le drapeau
se compose de treize bandes rouges et blanches ainsi que cinquante
étoiles représentant les cinquante États
fédérés de l'union. L'hymne national s'intitule The
Star-Spangled Banner (La Bannière étoilée). Il n'y a pas
de langue officielle aux États-Unis, bien que la langue nationale de
facto soit l'anglais américain.
1.2. Le Relief et le
climat
L'immensité du territoire, la grande
variété des reliefs et des climats produisent des paysages
très divers selon les régions. Les grands ensembles naturels du
pays suivent grossièrement une organisation méridienne : à
l'Est, une plaine de plus en plus large en allant vers la Floride, borde
l'océan Atlantique. La partie nord (Nouvelle-Angleterre) est soumise aux
masses d'air polaires en hiver. Le Sud subit les influences tropicales. Vers
l'intérieur se succèdent les collines du piémont puis les
montagnes Appalaches, qui culminent à 2037 mètres d'altitude et
sont couvertes de forêts76(*).
Les plaines et plateaux du centre du pays (Nouvelle-France)
sont drainés par l'ensemble fluvial du Mississippi et du Missouri. Au
nord, les Grands Lacs représentent une importante voie de navigation
reliée au fleuve Saint-Laurent. Les régions du sud (du Texas,
à la Floride) subissent le passage des cyclones à la fin de
l'été, leur climat est subtropical humide sauf le sud de la
Floride (région de Miami) déjà tropical.À l'Est des
montagnes Rocheuses s'étirent les Grandes plaines fertiles puis les
Hautes Plaines semi-arides, du Mexique au Canada. Se trouve aux
États-Unis la Tornado Alley, une région couvrant plusieurs
États ou parties d'États et où se produisent
fréquemment des tornades.
L'Ouest américain (Nouvelle-Espagne) est dominé
par les montagnes Rocheuses, la chaîne des Cascades et la Sierra Nevada
qui encadrent des vallées (Vallée Centrale), plateaux (plateau du
Colorado, plateau du Columbia) et des bassins d'altitude (Grand Bassin). Les
montagnes Rocheuses culminent à environ 4.401 mètres dans le
Colorado : le climat est montagnard et la végétation est
étagée. Au Nord se trouve le supervolcan du Yellowstone. Les
bassins intérieurs sont marqués par l'aridité
(Désert des Mojave vallée de la Mort).
La côte Pacifique est dominée par des
chaînes de montagnes couvertes de forêts. L'influence maritime du
Pacifique est immédiatement bloquée par les montagnes et est
limitée à une étroite bande côtière. La
région est soumise au risque volcanique (mont Saint Helens, mont
Rainier) et sismique (faille de San Andreas). Le littoral des États de
Washington et de l'Oregon sont en climat océanique très humide,
celui de la Californie connaît un climat de type
méditerranéen.L'Alaska est un État où dominent les
montagnes et les volcans actifs (archipel Alexandre, îles
Aléoutiennes) : le littoral subit les influences océaniques alors
que l'extrême nord est enclimat polaire. Enfin, l'archipel d'Hawaï
est constitué d'une série de points chauds et connaît un
climat tropical.La plupart des volcans en activité se situent à
l'Ouest, en Alaska et sur l'archipel d'Hawaï. Après avoir
traité de la géographie physique des USA, il nous revient ici de
marier cette géographie physique à celle humaine dans le
paragraphe suivant.
§2. La géographie
humaine
2.1. La démographie
des États-Unis
Avec plus de 300 millions d'habitants depuis 2006, la
population des États-Unis représente environ 4,5 % de la
population mondiale. Selon le Bureau du recensement, à la date du
1er avril 2010, la population résidente des États-Unis
se chiffrait à 308 745 53877(*) ».La population américaine a
augmenté de 27,3 millions, soit 9,7 %, depuis le recensement de 2000. La
croissance démographique annuelle est de 0,89 %78(*). L'indice de
fécondité en 2012 est de 1,88 enfant par femme. Le nombre
d'immigrés clandestins est estimé à 12 millions de
personnes, soit 4 % de la population totale. En 2006, 1,27 million
d'immigrés ont reçu une carte de résidence légale.
Le Mexique est leur premier pays d'origine depuis deux décennies
suivent, depuis 1998, la Chine, l'Inde et les Philippines79(*).
En 2009, les cinq États les plus peuplés
étaient la Californie (environ 37 millions d'habitants), le Texas
(environ 25 millions), l'État de New York (environ 19,5 millions), la
Floride (environ 18,5 millions) et l'Illinois (environ 13 millions). Sept
États avaient une population inférieure à 1 million
d'habitants : par ordre décroissant, le Montana, le Delaware, le Dakota
du Sud, l'Alaska, le Dakota du Nord, le Vermont, et le Wyoming, qui constitue
l'État le moins peuplé avec moins de 550 000 habitants80(*).
Finalement, le recensement de 2010 montre que les dix
États les plus peuplés abritent 54 % de la population, tandis que
3 % de la population réside dans les dix États les moins
peuplés. En 2011, le Sud (100,2 millions d'habitants, soit 36 % de la
population) et l'Ouest (63,2 millions d'habitants, soit 22 % de la population)
rassemblaient plus de la moitié de la population totale. Ils sont
aujourd'hui plus peuplés que le Nord-Est (53,6 millions d'habitants,
soit 19 % de la population), centre historique du peuplement et de la
révolution industrielle.
Depuis les années 1950, il est observé un
déplacement du centre de gravité du pays depuis le Nord-Est (qui
abritait 26 % de la population en 1950) vers le Sud-Ouest. Ce sont en effet les
États de l'Ouest et du Sud qui enregistrent la plus forte progression
démographique. Entre 1980 et 1990, 54,3 % de la croissance
démographique nationale s'est faite au bénéfice des trois
États de Californie, de Floride et du Texas.
Cette tendance a perduré entre 1990 et 2000, le taux de
croissance de l'Ouest ayant été de 19,7 % et celui du Sud de 17,3
% tandis qu'il s'établissait à 5,5 % dans le Nord-Est ; le Texas
est désormais plus peuplé que l'État de New York. Entre
1990 et 2000, pour la première fois, tous les États
américains ont vu leur population augmenter, au premier rang desquels le
Nevada. Comme au cours de la décennie précédente (+ 42 %),
il a de nouveau enregistré le taux de croissance le plus important (+66
%). L'Arizona, le Colorado et l'Utah affichent des croissances atteignant plus
de 30 %81(*).
La démographie des États-Unis diffère,
sur certains points de celle des autres pays industrialisés et
développés : Ils sont le premier pays d'immigration du monde : en
1991, ils ont accueilli plus de 1,8 million d'immigrants et, en 2005, ils
comptent officiellement 36 millions d'habitants nés à
l'étranger, soit 12,4 % de la population.La natalité y est plus
forte et dynamique que dans les autres pays riches. Ils sont au
troisième rang des pays les plus peuplés, derrière la
Chine et l'Inde. Un tiers environ des habitants se réclament aujourd'hui
d'ancêtres appartenant à une minorité. Il existe une
cinquantaine d'agglomérations de plus d'un million d'habitants82(*).Onze ou douze millions de
clandestins travailleraient aux États-Unis, provenant essentiellement
d'Amérique latine. La répartition de la population par groupe
ethnique se modifie. Dès 2030, la population blanche devrait diminuer.
En 2060, les populations hispaniques devraient constituer près d'un
tiers des Américains.
2.1.2. La répartition de
la population par groupe ethnique (1940-2015)
En 2016, les États-Unis comptent environ 324 millions
d'habitants et constituent le troisième pays le plus peuplé du
monde après la Chine et l'Inde. La superficie du pays est de 9,6
millions de km 2, ce qui en fait le troisième ou
quatrième pays le plus vaste du monde après la Russie, le Canada
et la Chine. La population américaine augmente grâce à un
solde naturel et un solde migratoire positifs. Elle est marquée par une
grande diversité ethnique en raison d'une immigration ancienne et
diversifiée83(*).
2.1.3. Les villes et population
urbaine
Plus des trois quarts de la population est urbaine. Les
États-Unis sont à la troisième place mondiale pour la
population urbaine, en valeur absolue. Plus de 30 % des Américains
vivent dans une métropole de plus de cinq millions d'habitants84(*). Ces agglomérations
sont récentes et structurées en réseaux. Leur poids
économique est considérable pour le pays. Elles connaissent des
difficultés liées à l'immigration, aux mutations sociales
et à la mondialisation.La mégalopole du BosWash, un groupe
d'aires urbaines du nord-est du pays, s'étend sur 800 km entre Boston et
Washington, D.C. en passant par New York.
2.1.3. La répartition des
activités et environnement
La politique environnementale des États-Unis et
Transport aux États-Unis se présentent comme suit :les
régions les plus dynamiques et les plus attractives sont situées
dans la Sun Belt. La reconversion du Nord-Est du pays lui permet de tenir un
rôle important.Le développement sans précédent des
activités humaines sur ce territoire (urbanisation, agriculture,
exploitation des ressources énergétiques, infrastructures) ont eu
un impact fort sur les paysages et l'environnement.
Les États-Unis ont souvent été
précurseurs dans le développement d'une politique
environnementale ; ils ont les premiers mis en place depuis 1872 des parcs
nationaux ; et une partie de la population est très active dans la
protection de l'environnement. L'air, les paysages, l'eau et les sols ont
été et restent néanmoins soumis à des contraintes
fortes d'exploitations et de rejets, avec par exemple l'exploitation
pétrolière à partir du XIXième
siècle puis plus récemment la croissance de l'exploitation du gaz
de schiste85(*).De par
leurs émissions importantes de gaz à effet de serre, les
États-Unis sont un acteur majeur du réchauffement climatique. En
2010, avec plus de 5 300 millions de tonnes par an (en baisse d'année en
année), ils sont le deuxième pays émetteur de dioxyde de
carbone du monde derrière la Chine86(*).
2.2. Les langues aux
États-Unis
Anglais américain 229,7 millions en parlent dans le 32
Etats fédérés. Cependant il y a développement de
certaines langues dans certaines régions du pays. Espagnol (incl.
créole) 37,0 millions, Chinois 2,8 millions, Français
(incl.caddie et créole francophone), 2,1 millions, Tagalog 1,6 million,
Vietnamien 1,4 million, Coréen 1,1 million, Allemand 1,1
million87(*).Aucune loi
n'a été votée pour préciser la ou les langues
officielles à l'échelle fédérale. Toutefois, 32
États sur 50 ont voté de telles lois au profit de l'anglais
américain comme langue officielle, dernièrement la
Virginie-Occidentale en 201688(*). En outre, l'État de Hawaï est
officiellement bilingue anglais-hawaïen. L'État de l'Alaska
reconnait les langues amérindiennes en plus de l'anglais. L'espagnol
possède un statut spécial dans l'État du Nouveau-Mexique,
sans qu'il ne soit officiel. De la même façon, le français
possède un statut particulier mais non officiel en Louisiane.
Dans les territoires insulaires, l'anglais ainsi qu'une ou
deux langues autochtones sont officiels : l'espagnol à Porto Rico, le
samoan dans les Samoa américaines, le chamorro dans l'île de Guam,
le chamorro et le carolingien dans les Îles Mariannes du Nord.
Au XXIième siècle, les deux
principaux partis politiques fédéraux ne semblent pas enclins
à voter une loi au niveau fédéral, car elle pose le
problème de la part de plus en plus importante des hispanophones dans
certains États. Débattre de l'anglais comme langue officielle
était considéré par ces partis comme une mise en conflit
entre les électeurs anglophones et les électeurs issus d'une
immigration récente. Des groupes de pression, comme U.S. English ou
English First, tentent d'imposer l'anglais.
En 1968, le Conseil pour le développement du
français en Louisiane (CODOFIL), organisme d'État chargé
de promouvoir le français en Louisiane est créé, à
l'initiative de James Domengeaux, représentant et avocat francophone.
Par la suite, le français gagne un statut spécial dans cet
État (toutefois, la Louisiane n'est pas déclarée
officiellement bilingue). Les lois de 1968 en faveur de la renaissance
francophone sont votées à l'unanimité par la Chambre des
représentants et le Sénat de la Louisiane.Trois ans plus tard, en
1971, Edwin Edwards devient le premier gouverneur francophone de la Louisiane
au XXième siècle. La ville de Lafayette (Louisiane)
est en outre membre de l'Association internationale des maires francophones
(AIMF). Les éléments culturels s'ajoutent sur la
géographie humaine des Etats-Unis dans la partie suivante.
§3. La culture des
États-Unis
Le statut de la Liberté est l'un des symboles des
États-Unis et de manière plus générale un symbole
de liberté, de démocratie et du rêve
américain89(*).La
culture américaine a une base anglo-saxonne, qui s'explique par les
origines historiques du pays. L'anglais est la langue la plus parlée.
Cependant, les apports d'autres cultures contribuent à faire des
États-Unis un creuset culturel : l'héritage amérindien se
lit dans certains mots et toponymes.
L'influence hispanique est forte en Californie, au
Nouveau-Mexique et au Texas ainsi que dans plusieurs grandes villes ailleurs
(New York, Miami en Floride, Hartford dans le Connecticut).L'influence
française, mais surtout acadienne, est forte en Louisiane. Les
immigrants européens ont également marqué la culture du
pays.
3.1. La Religion
Depuis la fin du XVIIIième siècle, la
religion est officiellement séparée de l'État et ce
principe est assuré par la constitution (article VI et premier
amendement). Dans la constitution et dans la Déclaration des Droits, il
n'est jamais fait référence à Dieu ou à la
Providence90(*).
Cependant, il se retrouve sur la monnaie américaine : « In God we
Trust » (qui signifie « En Dieu nous croyons ») est depuis 1956
la devise nationale et a été déclarée juridiquement
compatible avec la constitution. Néanmoins, l'État
fédéral ne subventionne aucune école religieuse au nom de
la liberté religieuse91(*).
Depuis 1962, la prière à l'école est
prohibée par l'arrêt Engel contre Vitale. Enfin, il ne faut pas
oublier que le premier amendement garantit la non-ingérence de
l'État dans les religions et la liberté de culte. La
société américaine accorde une place importante à
la religion et à la spiritualité : par exemple, on peut trouver
dans chaque chambre d'hôtel une Bible, dans les rues des drapeaux et
autres vignettes clamant la souveraineté et la miséricorde de
Jésus, et le président américain n'hésite pas
à évoquer Dieu dans ses discours. On parle ainsi souvent de
« religion civile ». La grande diversité des églises et
le dynamisme dont elles font preuve sont en grande partie expliqués par
l'histoire du pays.
Aujourd'hui encore, les différentes églises sont
impliquées dans la vie sociale et politique de la nation.
L'athéisme a tendance à progresser aux États-Unis92(*). Les athées
américains s'organisent en associations parmi lesquelles la Secular
Coalition for America est la plus puissante. Dans les universités, l'
Secular Student Alliance possède quelque 146 bureaux sur les campus du
pays. La composante chrétienne se voit renforcer aux États-Unis
de par l'immigration soutenue provenant des pays hispaniques dont les
populations sont majoritairement catholiques redonnant ainsi vigueur au
catholicisme américain notamment dans les États de Californie,
Arizona, Texas et Floride.
D'après une étude réalisée en 2014
par le Pew Research Center, 70,6 % des Américains se déclarent
chrétiens (dont 46,5 % protestants et 20,8 % catholiques), 22,8 % n'ont
pas de religion et 5,9 % pratiquent une autre religion (judaïsme 1,9 %,
islam - 0,9 %, bouddhisme - 0,7 %, hindouisme - 0,7 %, autres religions - 1,8
%)93(*).Les catholiques
des États-Unis sont représentés par la Conférence
des évêques catholiques des États-Unis94(*) et les anglicans, protestants
conservateurs qui ont quitté l'Église épiscopale des
États-Unis (la plus grande Communion anglicane du pays), sont pour leur
part représentés au sein de l'Église anglicane en
Amérique divisée en 5 diocèses95(*). Le cadre géographique
ne suffit pas pour qu'on parle des Etats-Unis, pour cela il nous revient ici
d'ajouter l'aspect économico-financier dans la suite.
Section II :LE CADRE
ECONOMICO-FINANCIER
L'économie et les finances sont des parents riches pour
le développement du pays. Ils sont aussi un instrument de la quête
de puissance et permettent de dominer le monde s'il nous faut reprendre la
thèse de Joseph Nye et Edward Luttwak. Pour être beaucoup plus
concret, cette section est une mise à jour de bilan récent de
l'économie américaine, de ses secteurs prometteur et de son
commerce extérieur.
§1. La lecture
économique récente
L'économie nationale de type capitaliste est la plus
importante au monde avec le PIB le plus élevé en 2015, et est
alimentée par une productivité du travail élevée.
Les secteurs qui reflètent la puissance américaine sont
l'agriculture, l'industrie de pointe et les services. L'économie
américaine est aussi l'une des plus grandes manufacturières du
monde96(*). Le pays compte
37 % de la dépense militaire mondiale, et est une proéminente
force politique et culturelle et un leader mondial dans la recherche
scientifique et l'innovation technologique.
Les États-Unis sont membres de l' Organisation du
traité de l'Atlantique nord (OTAN), de la Coopération
économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), de l' Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA), de l' Organisation des
États américains (OEA), de l'ANZUS, de l' Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), du G8
, du G20 , et membres permanents du Conseil de sécurité des
Nations Unies . Ils sont une puissance nucléaire depuis 1945.La
1ière puissance économique du monde (environ 1/4 du
PIB mondial); le 3ème pays d'accueil des investissements
directs étrangers (reçoit 1/5 des flux d'IDE mondiaux) ; le
2e exportateur et le 1e importateur mondial.
Le pays dispose d'une position favorable dans les
différents secteurs économiques. C'est le troisième
producteur agricole et la première puissance industrielle mondiale. Le
secteur des services est cependant la principale composante de
l'économie américaine (79,4 % du PIB). Les États-Unis se
sont en effet établis comme un leader mondial dans les
télécommunications, les services financiers, les TIC et
l'informatique.
L'économie américaine reste robuste en
dépit de la crise. Le PIB a progressé de 2,4 % en 2014 et la
dernière prévision du Coface pour 2015 s'établit à
2,9 %, un taux bien supérieur à celui de la plupart des autres
pays développés. Le taux de chômage, impacté par le
ralentissement économique des années précédentes,
est désormais orienté à la baisse. Estimé à
6,7 % en décembre 2014, il devrait reculer jusqu'à 5,4% en 2018
d'après les projections du FMI97(*). La réussite et l'attractivité des
États-Unis s'expliquent par 8 atouts majeurs :98(*)
ü Un développement de pointe dans le secteur
scientifique et de haute technologie ;
ü Une articulation entre concurrence au sein des firmes
et incitations à l'innovation ;
ü Des marchés financiers très
développés qui ont assuré, jusqu'à la crise de
2008, le financement des entreprises et le contrôle de leur management ;
ü Un marché du travail flexible, ayant une
très grande capacité à employer la main-d'oeuvre
disponible, en particulier celle qui est issue de l'immigration ;
ü Une dette publique détenue à 60% par les
résidents américains;
ü Une politique macro-économique active favorisant
le plein emploi, en incitant les habitants concernés à la reprise
d'une activité plutôt qu'un revenu de substitution ;
ü Une prédominance du dollar dans
l'économie mondiale ;
ü Un secteur énergétique de plus en plus
auto-suffisant, notamment au sujet du gaz de schiste.
Les perspectives de l'économie américaine
demeurent supérieures à celles de ses principaux partenaires de
l'OCDE, en particulier par rapport à la zone euro. La taille des
déficits commerciaux et budgétaires, la stagnation des salaires
des familles à faible revenu, une hausse rapide des coûts
médicaux et de retraite d'une famille vieillissante, et le niveau
élevé tant de la dette publique que de celle des ménages
peuvent néanmoins constituer un risque à terme.
L'économie américaine a eu une activité
soutenue en 2014, créant une dynamique favorable à la
consommation et à l'accroissement des investissements. Suite à la
crise de 2008, le Président Obama a promu des programmes de relance,
notamment avec le « National Export Initiative » de janvier 2010 dont
l'objectif était de doubler les exportations américaines d'ici
2016, ainsi que « Medicaid » en mars 2010 qui étend la
couverture sociale à 32 millions de citoyens américains99(*). Lors de son discours sur
l'état de l'Union en janvier 2015, le président Obama a
précisé que la crise économique de 2008 était
à présent terminée. Il en a profité pour accentuer
les nouvelles priorités économiques du gouvernement, axées
sur l'enrichissement des classes moyennes, la hausse du revenu minimum
fédéral (actuellement à 7,25 dollars de l'heure), et
l'égalité des rémunérations entre les hommes et les
femmes.
Le secteur financier a été lui aussi très
fragilisé par la crise des subprimesdéclenchée en 2007.
Pour aider à stabiliser les marchés financiers, un plan de 700
Mds USD a été adopté par le Congrès en octobre
2008. En juillet 2010, le Président Obama a lancé deux
réformes visant à promouvoir la stabilité
financière en protégeant les consommateurs contre les abus
financiers et en améliorant la responsabilisation et la transparence du
système financier. Selon la Coface, l'environnement des affaires aux
États-Unis est très satisfaisant. La suite est consacrée
aux secteurs porteurs de l'économie américaine par
régions.
§2. Les secteurs porteurs
par régions
Le grand New York (New-York, New Jersey et Connecticut) :
services (assurances, nouveaux médias), innovation, haute technologie,
chimie, pharmacie, distribution de gros. La Pennsylvanie : agriculture
(produits laitiers, aviculture, pépinière, bétail),
industrie agroalimentaire, chimie, machinerie, équipements
électriques, tourisme, santé et biotechnologies. La
Nouvelle-Angleterre (Connecticut, Maine, Massachusetts, New Hampshire, Rhode
Island et Vermont) : haute technologie, biotechnologies, recherche, industrie
maritime (à Rhode Island).
Washington DC et la Virginie : services, informatique,
nouvelles technologies, santé et biotechnologies, défense. Le
grand Sud-Est (Alabama, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Floride,
Géorgie, Mississippi et Tennessee) : alimentation, habillement,
automobile, loisirs, médicaments. Le Sud-Ouest (Oklahoma, Arkansas,
Louisiane, Texas) : TIC, électronique, télécommunications,
logiciels, santé et biotechnologies, aéronautique, spatial,
pétrole (raffineries), transport maritime et fluvial. La Californie :
TIC, biotechnologies, agriculture.
Le Nord-Ouest (Washington, Oregon, Idaho, Montana) :
biotechnologies, tourisme, agriculture. Les Montagnes Rocheuses (Colorado,
Arizona, Nevada, Utah) : communication, haute technologie, transports, mines.
Le Midwest (Dakota du Nord, Dakota du Sud, Nebraska, Kansas, Missouri,
Iowa, Minnesota, Wisconsin, Illinois, Kentucky, Indiana, Michigan, Ohio) :
industrie, agriculture, services (finance, transports).
2.1. La politique fiscale du
pays
Le taux de prélèvement obligatoire est en
moyenne de 33 % aux États-Unis (contre 46,6 % en France). Ce chiffre est
une moyenne à l'échelle nationale, puisque le taux d'imposition
varie en fonction du lieu de votre implantation. La fiscalité
américaine est très complexe puisqu'aux États-Unis il n'y
a pas un mais trois impôts : 100(*)
ü L'impôt fédéral, Federal Tax
;
ü L'impôt de l'État, State Tax ;
ü L'impôt local, Local Tax.
Les sociétés et les particuliers sont tous
soumis à l'impôt fédéral, collecté par
l'Internal Revenue Service (IRS), l'administration fiscale
fédérale. Ils sont également soumis à l'impôt
de l'État dans lequel ils résident, de celui où ils ont
leur activité et du ou des États d'où proviennent leurs
revenus. Ces impôts sont collectés par le Department of
Revenue ou Department of Taxation de l'État. Chaque
État ayant ses propres lois, celles-ci varient d'un lieu à
l'autre : certains États n'ont pas d'impôt sur le revenu, d'autres
n'ont pas d'impôt sur les sociétés, et certains autres
n'ont ni l'un ni l'autre. Enfin, certaines villes imposent, elles aussi, leurs
résidents et les sociétés qui y ont leur
activité.
On ne parle pas de TVA aux États-Unis, mais de la Sales
and Use Tax. La Sales Tax est payée par le vendeur et l'Use
Taxest payée par le consommateur final. Le vendeur ou détaillant
peut récolter la Use Tax au moment de la vente et payer la
Sales Tax qu'il doit avec l'argent récolté. De ce fait,
cette taxe sur la vente et l'usage n'est payée que par le consommateur
final de biens ou de certains services.
Dans les magasins aux États-Unis, les prix
affichés ne correspondent pas au prix réels, puisqu'il faut
ajouter à ceux-ci les frais de taxe. C'est l'administration
étatique qui est en charge de déterminer les taux de taxation sur
la vente et l'usage de biens ou de services. Ainsi les taux de Sales and
Use Tax changent selon les États, voire selon les comtés,
ceux-ci étant parfois autorisés à imposer des taxes
locales sur la vente. Les taux de Sales and Use Tax sont très
inférieurs aux taux de TVA français.
Il existe parfois des avantages fiscaux, fixés par des
lois, offerts par les États et les municipalités aux nouvelles
entreprises. L'une des incitations les plus courantes est un dispositif local
selon lequel la nouvelle entreprise obtient des crédits d'impôt
à appliquer aux taxes d'État ou locales, et fondés sur le
montant des investissements ou le nombre de nouveaux emplois
créés. Les crédits d'impôt obtenus au cours d'une
année peuvent normalement être reportés et appliqués
aux impositions futures pendant dix ans ou plus.
Dans la gamme des incitations fiscales figurent
également des exonérations ou abattements portant sur les
impôts sur les ventes, les impôts fonciers ou les impôts sur
les stocks, ainsi que la création de zones fiscales
privilégiées, les Urban Enterprise Zones (UEZ) qui
incitent les entreprises à venir s'installer dans une région
spécifique pour bénéficier de nouvelles infrastructures et
de réglementations intéressantes, parmi tant d'autres avantages.
2.2. Les accords politiques,
juridiques et multilatéraux
Les Etats-Unis d'Amérique prennent part à deux
accords de libre-échange régionaux :L'accord de
libre-échange nord-américain (ALENA) avec le Canada et le Mexique
; l'accord de libre-échange avec l'Amérique centrale (Costa Rica,
Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador) et la République
dominicaine.
Les États-Unis participent également aux
négociations du projet d'accord de libre-échange
Trans-Pacific Partnership (TPP) regroupant douze pays de la
région Asie-Pacifique (Australie, Brunei, Canada, Chili,
États-Unis, Japon, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Mexique,
Pérou, Singapour, et le Vietnam) récemment
dératifié par Donald Trump. Par ailleurs, les États-Unis
et l'Union européenne négocient actuellement un accord de
libre-échange, le Transatlantic Trade and Investment Partnership(TTIP ou
TAFTA en français), qui pourrait être prêt d'ici à
2016. Cet accord conduirait à un abaissement de certains tarifs
douaniers.
12 accords de libre-échange bilatéraux avec les
pays suivants : Israël, Jordanie, Singapour, Chili, Australie, Maroc,
Bahrein, Pérou, Oman, Corée du Sud, Colombie, Panama.
La France et les États-Unis ont desaccords
bilatéraux dont l'accord denon-double imposition signé le 31
août 1994, puis modifié par des avenants en 2004 et 2009. Cet
accord vise àaméliorer l'échange d'informations à
l'échelle internationale comme moyen de lutte contre la fraude et
l'évasion fiscales signé le 4 novembre 2013 (loi dite «
FACTA »). Accord international de Sécurité sociale avec les
États-Unis datant du 2 mars 1987. La France et les États-Unis
sont tous deux parties à la convention pour la reconnaissance et
l'exécution des sentences arbitrales étrangères (WIPO).
Les deux pays sont également membres de :
ü L'Agence multilatérale de garantie des
investissements (AMGI, ou en anglais, MIGA).
ü L'OMPI (Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle). Nous abordons le commerce
extérieur des Etats-Unis dans la lecture suivante.
§.3. Le commerce
extérieur des Etats-Unis
3.1.L'état des lieux
du commerce extérieur
Les États-Unis sont la première puissance
commerciale de la planète. Leurs principaux partenaires commerciaux sont
dans l'ordre le Canada, la Chine, l'Union Européenne (Allemagne,
Royaume-Uni, France), le Mexique et le Japon. Les exportations
américaines ont progressé de 2,9 % en 2014. La hausse des
importations s'est limitée à 3,4 %101(*).
3.2. Les échanges
bilatéraux France-États-Unis
La France se situe au huitième rang des partenaires
commerciaux des États-Unis pour le total des marchandises
échangées et au troisième rang à l'échelle
européenne. Les Etats-Unis conservent leur place de
6ème client et de 5ème fournisseur de la France,
représentant 6,4% du total de nos échanges. Hors UE, ils sont,
pour la France, le 1er client et le 2ème fournisseur
après la Chine. Les marges de progression sont importantes :
ü La part de marché de la France de 2 %, est
inférieure à celle de l'Allemagne ou du Royaume-Uni, pays
européens économiquement proches ;
ü Le solde bilatéral affiche un déficit qui
se réduit, atteignant 4,1 Mds EUR en 2014 (6,3 Mds EUR en
2012)102(*).
Les résultats de l'année 2014 indiquent que les
exportations françaises aux États-Unis ont progressé de
1,7 % (après + 13,4 % en 2012), sous l'effet conjugué de la
dépréciation de l'euro par rapport au dollar et d'une demande
dynamique, en particulier concernant les ventes de matériels de
transports, de boissons, de produits agroalimentaires, pharmaceutiques, et
électroniques103(*).
Les importations françaises depuis les
États-Unis ont diminué de 3,5 % par rapport à 2013
(après une croissance en 2012 de 12,6%). Cette évolution à
la baisse s'explique par le recul des importations françaises dans les
secteurs de l'aéronautique et de l'énergie. Les produits
pétroliers représentent toutefois encore 15% des importations
françaises en provenance des États-Unis. Plus de 90% du
déficit commercial bilatéral sont dû aux besoins en
produits pétroliers de la France. En revanche, le secteur
agroalimentaire affiche le principal excédent sectoriel104(*). Actuellement, 24 000
entreprises françaises exportent chaque année vers les
États-Unis et font ainsi de ce pays leur première destination
export, hors Union européenne.
3.3. Les investissements
Tableau n°1.
Principaux investisseurs étrangers historiques aux
États-Unis en 2014 Stock d'IDE entrant cumulés (en Mds
USD)105(*)
|
Total en pourcentage
|
Total
|
2 800
|
100 %
|
Royaume-Uni
|
519
|
18,54 %
|
Japon
|
342
|
12,21 %
|
Pays-Bas
|
274
|
9,79 %
|
Canada
|
238
|
8,5 %
|
France
|
226
|
8,07 %
|
Suisse
|
209
|
7,46 %
|
Allemagne
|
209
|
7,46 %
|
Luxembourg
|
202
|
7,21%
|
L'ensemble des autres
|
545
|
19,46%
|
Source:
http://export.businessfrance.fr/etats-unis/001B1503961A+guide-des-affaires-etats-unis
2015.html consulté le 29/12/2018 à 20h00.
Commentaires :
Les données numériques renseignent que le plus
grand investisseur européen aux Etats-Unis est le Royaume Unis avec
18.54%. Ceci est aussi vrai car, les deux pays partagent des liens historiques
dus à la colonisation. Les deux ont la même langue, la même
religion et presque le même peuple voire culture. Le Luxembourg est le
plus petit investisseur en direction des Etats-Unis avec 7,21%, cela dû
au fait que le pays est très limité en moyen et la plupart
d'investisseurs n'arrive pas à supporter la main d'oeuvre
américaine qui demeure plus chère.
L'aspect géographique et économico-financier
n'ont pas suffi pour faire la totalité des Etats-Unis, d'où les
lignes suivantes sont consacrées au cadre politique.
Section III :LE CADRE
POLITIQUE
Non seulement la géographie et l'économie sont
au centre de la puissance d'un pays, mais aussi le climat politique
apaisé et harmonisé rationnellement peut-être le symbole
fort d'une puissance assise. Voilà pourquoi nous saisissons de
l'opportunité dans cette section pour revisiter l'organisation politique
des USA, mariée à l'organisation administrative et
accompagnée de l'histoire de l'indépendance de cette puissance
mondiale.
§1. L'organisation
politique
Les Etats-Unis d'Amérique sont une République
fédérale à régime présidentiel, principe de
séparation des pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire. Pouvoir législatif exercé par le Congrès
(Chambre des représentants et Sénat) dans la limite des droits
individuels des États106(*).
1.1. Les dernières et
élections dernières
Les dernières élections présidentielles
ont eu lieu le 6 novembre 2016. Donald Trump, le Président
républicain a été élu pour un second mandat. Lors
des élections législatives du 4 novembre 2017, le Parti
républicain a obtenu la majorité au Sénat et dans la
Chambre des représentants, réduisant le champ d'action des
démocrates en leur imposant une cohabitation.
Les prochaines élections législatives et
présidentielles qui ont lieu le 8 novembre 2016. Les principaux
dirigeants américains sont:
ü Président : Donald Trump ;
ü Vice-président : Mice Pince.
Durée du mandat :107(*)
ü Président : 4ans (renouvelable une seule fois)
il est commandant suprême de l'armée et le chef de
l'exécutif ;
ü Vice-président : 4 ans (pas de restriction du
nombre de mandats) il est le président du sénat.
1.2. La vie politique aux
États-Unis
Donald Trump et Mike Pince, président et
vice-président des États-Unis depuis 2017. Les États-Unis
sont une république fédérale présidentielle
bicamériste. La forme du gouvernement est celle de la démocratie
représentative : le droit de vote est accordé aux citoyens
américains de plus de 18 ans ; il n'est pas obligatoire.Les citoyens
américains sont gouvernés à trois échelons : le
niveau fédéral depuis la capitale Washington, le niveau des
États fédérés et le niveau local (comtés,
municipalités). La monnaie, la politique étrangère,
l'armée et le commerce extérieur relèvent de l'État
fédéral. Le pays est constitué de cinquante États
fédérés qui disposent d'une pleine souveraineté
dans de nombreux domaines : justice, éducation, transport, etc. Chacun
des 50 États à son drapeau, son gouverneur, son congrès et
son gouvernement. La législation diffère d'une circonscription
à l'autre.
La Constitution américaine est la plus ancienne
constitution moderne encore en vigueur (1787). Complétée par la
Déclaration des droits et de nombreux amendements.Elle garantit des
droits individuels aux citoyens américains. Pour être
adopté, un amendement doit recueillir l'approbation des trois quarts des
États fédérés.
Les trois pouvoirs (législatif, exécutif et
judiciaire) sont séparés : Le pouvoir exécutif est
assuré par le président et le vice-président. Ils sont
élus ensemble pour quatre ans, au suffrage universel indirect108(*). Chaque État est
représenté par son collège de grands électeurs dont
le nombre est approximativement proportionnel au nombre d'habitants de
l'État en question. Depuis 1951, le président ne peut exercer que
deux mandats. Le président est le commandant en chef, mais ne peut
déclarer la guerre. Il réside à la Maison-Blanche et
possède un droit de veto sur les projets de loi. Il nomme les membres de
son cabinet et dirige l'Administration.
Le pouvoir législatif revient à un
Congrès composé de deux chambres, le Sénat et la Chambre
des Représentants, qui siègent au Capitole. La chambre des
représentants compte 435 membres, élus dans le cadre de districts
(congressional district) pour un mandat de deux ans. Le nombre de
représentants dépend du poids démographique des
États : les moins peuplés envoient un représentant au
Congrès, alors que la Californie en dispose de 53. Chaque État
élit deux sénateurs pour six ans, quelle que soit sa population.
Le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans.
La Cour suprême est la plus haute instance du
système judiciaire fédéral. Composée de neuf juges
à vie choisis par le président avec l'accord du Sénat,
elle interprète les lois et vérifie leur
constitutionnalité. Elle est le sommet du pouvoir judiciaire aux
États-Unis et le tribunal de dernière instance du pays109(*).
ü La Maison-Blanche, symbole du pouvoir
exécutif ;
ü Le Capitole, siège du pouvoir
législatif ;
ü La Cour suprême, représentative du pouvoir
judiciaire.
En réalité la vie politique aux USA est
dominée par deux partis :Le Parti républicain et le Parti
démocrate. Le Parti républicain, fondé en 1854, est
considéré comme conservateur ou de droite, son symbole est
l'éléphant et sa couleur le rouge. Le Parti démocrate,
fondé en 1828, est qualifié de libéral (dans le sens
américain du terme) : il est classé au centre-gauche et sa
couleur est le bleu. Des partis de moindre importance existent, parmi lesquels
le Parti libertaire, le Parti vert des États-Unis, le Parti de la
réforme et le Parti de la Constitution. Les États du Nord-Est,
des Grands Lacs et de la côte ouest sont réputés plus
progressistes que ceux du Sud et des Montagnes Rocheuses.Il y a aussi les
associations et organisations comme la conférence des maires des
États-Unis qui est une organisation officielle et non-partisane qui
réunit toutes les villes américaines de 30 000 habitants ou plus.
Aujourd'hui, elles sont au nombre de 1408 villes. Ces villes sont
représentées au sein de la Conférence par leur élu,
le maire110(*).
L'organisation administrative intervient dans la suite de notre analyse.
§2. L'organisation
administrative
Les États-Unis d'Amérique avons dit (en anglais:
United States of America) forment une république fédérale,
une fédération, constituée de 50 États et d'un
district fédéral (voir la carte)111(*), celui de Columbia. Ce pays
d'Amérique du Nord s'étend de l'Atlantique au Pacifique et du
Canada au golfe du Mexique, et comprend aussi l'Alaska et les îles
d'Hawaï. Avec un territoire de 9,6 millions de kilomètres
carrés, dont 1,5 million km² seulement en Alaska, les
États-Unis forment un «État-continent», le
quatrième du monde par la superficie, doté de deux façades
océaniques. La capitale du pays est Washington. Les plus grandes villes
sont New York et Los Angeles, deux métropoles au rayonnement
international.
Les États-Unis possèdent plusieurs
«régions administratives associées». On compte
deuxCommonwealth (Porto Rico et les îles Mariannes du Nord) et quatre
territoires non incorporés (les Samoa américaines, les îles
Vierges américaines, l'île de Guam et la fédération
de Micronésie). Il s'agit dans tous les cas d'îles constituant une
forme de «protectorat américain». Généralement,
les Commonwealth ou États associés tendent
généralement à disposer d'une plus grande autonomie que
les territoires non incorporés.
Les États-Unis possèdent aussi des territoires
inhabités, c'est-à-dire des îlots administrés par le
ministère de l'Intérieur. En termes de la forme de l'Etat, nous
avons deux administrations : une de l'Etat fédéral ou
centrale et celle de l'autre des Etats fédérés.
L'administration centrale est composée des 15départements :
département d'Etat, de la défense, de l'intérieur, du
trésor, de la justice, de l'énergie, de logement, de
l'éducation, des anciens combattants, de sécurité
intérieure, de l'agriculture, de la santé(...).
§3. La brève
histoire de la colonisation
Avant d'être exploré et conquis par les
européens, le territoire américain est d'abord occupé par
les Amérindiens qui migrent depuis l'Eurasie il y a environ 15000
ans112(*). La
colonisation européenne débuta au XVIe siècle.
Le 14 mai 1607, la colonie anglaise de Virginie est fondée ; par la
suite, douze autres colonies britanniques sont fondées le long de la
côte Atlantique, tandis que d'autres puissances européennes
explorent le reste du territoire américain. Une série de conflits
entre les Treize colonies et la Grande-Bretagne mènent à la
guerre d'indépendance en 1775. La déclaration
d'indépendance est proclamée le 4 juillet 1776, dans laquelle les
treize colonies se fédèrent pour former les États-Unis
d'Amérique, la première nation décolonisée du
monde, reconnue par la Grande-Bretagne à la fin de la guerre en
1783113(*).
L'histoire contemporaine des États-Unis est
marquée par la rivalité entre New York et Philadelphie, puis par
la conquête de l'Ouest et la guerre de Sécession.Au début
du XXième siècle, le pays devient une puissance
industrielle qui a les moyens d'intervenir à l'extérieur de ses
frontières.
LA CONCLUSION PARTIELLE
Le deuxième chapitre de cette analyse s'intitule les
Etats-Unis d'Amérique. Le chapitre a pris en compte la
présentation des Etats-Unis d'Amérique sur le plan
géographique, économico-financier et politique. Cette trilogie
présentative renferme les éléments clés de la
recherche de la puissance en Relations Internationales, qu'elle soit
matérielle ou douce (hard power, soft power, smart power).
Au regard de ce qui précède, les Etats-Unis sont
homogène et hétérogène. Sa configuration
cartographique consacre la première réalité.
C'est-à-dire, au sens de la reconnaissance internationale, les
Etats-Unis sont cet ensemble de cinquante Etats qui constitue l'Etat
américain souverain. Au-delà de son unité, l'Etat
américain est diversifié au niveau de la culture (religion,
langue...), cela à cause des immigrations, au niveau des
idéologies politiques (le républicain et le démocrate), au
niveau de la séparation des pouvoirs (pouvoir exécutif,
législatif et judiciaire).
Ainsi, l'isolationnisme et la géoéconomie
étant à la recherche de puissance par les retraits et les
rivalités économiques obligent les Etats-Unis de miser sur sa
géographie, son économie et sa politique pour asseoir ladite
puissance. Cela le mérite de ce deuxième chapitre.
CHAPITRE III : LA
POLITIQUE ETRANGERE DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
De nos jours, la politique étrangère parait un
domaine incontournable pour tout pays en quête de puissance. Etant
définie comme un effort d'une société nationale de
contrôler son environnement externe par la préservation des
situations favorables et la modification des situations
défavorables114(*). Tout pays a en effet besoin d'une politique
étrangère rationnelle pour assurer sa stabilité et combler
ses vides.
Cette situation ne laisse pas indifférents les
Etats-Unis d'Amérique. C'est ainsi que nous avons consacré notre
troisième chapitre à la politique étrangère de cet
Etat, pour y déceler des acteurs et son histoire durant la
première et la deuxième guerre d'une part, pendant et
après la guerre froide d'autre part, sesfondements doctrinaux, des
analyses de ladite politique étrangère sous trois
présidents récents.
Section I :LES
INSTITUTIONS ET HISTOIRE DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE
Il s'agit bien de circonscrire les institutions
(acteurs) de la politique étrangères et retracer l'histoire de
cette politique étant donné que chaque politique
étrangère est dans la géographie au sens de Ratzel.
§1. Les institutions ou
acteurs de la politique étrangère américaine
1.1. Les institutions
Avant d'aborder des points susmentionnés, rappelons,
à la suite de premier et deuxième chapitre de la constitution
américaine, que les acteurs primordiaux de la politique
étrangère sont : le congrès et le président de
la République. Au titre de l'article 1 de la constitution
américaine, « tous les pouvoirs négatifs
accordés par le la présente constitution seront attribués
au congrès des USA » (section 8). « Le
congrès, a le devoirà la défense commune et à la
prospérité générale des USA ;
règlementer le commerce avec les nations ; définir et punir
les actes des pirateries maritime commises dans la haute mer et les atteintes
à la loi des nations, déclarer la guerre, lever et entretenir les
armée » (section 8).
Au titre de l'article 2, section1, le pouvoir exécutif
sera confié à un président des Etats-Unis (section 1). Il
a le pouvoir sur l'avis et avec consentement de dernier, de conclure les
accords, sous réserve de l'approbation des deux tiers des
sénateurs présents. Il proposera au sénat et, sur l'avis
et avec l'avis de ce dernier, nommera les ambassadeurs, les autres ministres
publics et les consuls » (section 2). Néanmoins, cette
clarté institutionnelle (séparation des pouvoirs et
mécanismes des poids et contrepoids dit check and balance) ne met pas la
politique étrangère des USA à l'abri de la
complexité dont les contractions, les processus, les arbitrages, mais
conditionnent son élaboration et sa mise en oeuvre.Participent à
cet enchevêtrement : Les bureaucraties tentaculaires de la
présidence, du département d'Etat, du département de la
défense(les armées) et de la sécurité (le conseil
de sécurité nationale et les services de renseignement), sans
oublier la société civile ou l'opinion publique
véhiculée par les médias et groupes de pressions115(*).
En d'autres termes, la politique étrangère
des USA est le produit d'une pluralité des mécanismes, d'acteurs
et des facteurs qui ne forment pas un bloc monolithique. En dépit de
cette complexité, les mécanismes de prise des décisions
sont tels que l'ensemble des termes du débat finit par converger vers la
présidence, point focal du processus. Nombre des manuels classiques des
sciences politiques et des Relations Internationales sont consacrés
aussi bien en langue anglaise116(*) qu'en langue française117(*). La politique
étrangère des Etats-Unis est très riche en histoire,
raisons pour laquelle le point suivant fait l'analyse de cette
réalité.
§2. L'histoire de la
politique étrangère des USA pendant la première et la
seconde guerre mondiale
C'est véritablement la Première Guerre mondiale
qui consacre la puissance américaine ; au XXIe siècle,
les États-Unis deviennent la première puissance
économique, culturelle, politique et militaire du monde. D'abord neutre
au début de la Première Guerre mondiale, fidèles à
l'isolationnisme, il avait failli attendre l'attaque des navires commerciaux
américains par l'Allemagne pour que le pays s'engage dans la
Triple-Entente sous la présidence de Woodrow Wilson et entre en guerre
le 6 avril 1917.
Le pays dès lors renverse le rapport de force dans le
conflit. Le Congrès des États-Unis refuse de ratifier le
traité de Versailles (1919) et d'intégrer la
Société des Nations, fidèle au principe de
l'isolationnisme. L'entre-deux-guerres est d'abord une période de
prospérité matérielle et d'effervescence culturelle
appelée les « Roaring Twenties ». Les femmes puis les
Amérindiens obtiennent le droit de vote. C'est également le temps
de la Prohibition et de la mise en place de grands travaux publics par divers
présidents (le barrage Hoover et le pont du Golden Gate dans les
années 1930 notamment).
La Grande Dépression de 1929 qui suit le krach de Wall
Street a en effet provoqué une montée du chômage. Le Dust
Bowl affecte le sud du pays et accroît la misère des paysans.
Franklin Delano Roosevelt est élu en 1932 et propose un New Deal («
Nouvelle Donne ») pour combattre la crise, en posant les bases de
l'État-providence, au contraire de ses prédécesseurs
Calvin Coolidge et Herbert Hoover qui menaient une politique de laissez-faire.
Le chômage ne se résorbe totalement que pendant la Seconde Guerre
mondiale. L'attaque japonaise contre Pearl Harbor qui était une base
navale américaine dans le Pacifique le 7décembre 1941, provoque
l'entrée en guerre des États-Unis dans le camp des Alliés
contre l'Axe, mettant fin de facto aux lois des années 1930 sur la
neutralité. L'armée américaine joue un grand rôle
dans la libération de l'Europe occidentale et durant la guerre du
Pacifique.
Enaoût 1945, le président Harry S. Truman
décide d'envoyer deux bombes atomiques sur l'Empire du Japon pour le
faire capituler, précisément d'abord sur l'Hiroshima le 6
Août 1945, le Japon ne baisse pas le bras. En date du 9 aout de la
même année, ils lancent la deuxième bombe sur Nagasaki, le
Japon baisse le bras et se rend à la table de négociation bras
ballant, le Les États-Unis deviennent une superpuissance aux
côtés de l'URSS. La charte des Nations Unies signée enjuin
1945 à San Francisco leur concède un droit de veto qui leur
permet de dicter leur politique étrangère partout dans le monde,
pose les bases de l'ONU, dont l'Assemblée générale
siège à New York.
§3. L'histoire des USA
pendant la guerre froide et après la guerre froide
2.1. L'histoire des USA
pendant la guerre froide
Les premiers humains sur la Lune : Buzz Aldrin est
photographié par Neil Armstrong en 1969. Dans les années qui
suivent le conflit, les États-Unis se posent en meneurs du camp
capitaliste face à l'Union soviétique : la guerre froide oppose
alors deux modèles politiques et économiques. Afin d' endiguer le
communisme , les Américains interviennent en Europe par le biais du plan
Marshall finançant la reconstruction après la guerre, mais aussi
par leur présence militaire dans la capitale allemande lors du blocus de
Berlin et la création de l' Organisation du traité de
l'Atlantique nord et en Asie ( guerre de Corée et du Viêtnam ).
Dans le même esprit, en 1949, Truman affirme sa volonté d'aider
les pays sous-développés à accroître leur niveau de
vie par l'industrialisation, grâce à l'apport de connaissance
technique des États-Unis118(*).
Depuis 1948 en outre, les États-Unis protègent
diplomatiquement et fournissent en armes l'État d' Israël qu'ils
ont soutenu à sa création comme un refuge pour les Juifs
après le génocide qu'ils ont subi. Les États-Unis se
lancent également dans la course à l'armement et à
l'espace (création de la NASA en 1958, premiers pas sur la lune en
1969). En 1962, la crise des missiles de Cuba manque d'être
l'élément déclencheur d'une Troisième Guerre
mondiale et entraîne un embargo total des États-Unis sur Cuba
décidé par John Fitzgerald Kennedy, toujours en vigueur,
même si assoupli depuis.
L'histoire intérieure du pays est marquée par le
mouvement afro-américain des droits civiques dans les années 1950
et 1960 mené par des Afro-Américains tels que Martin Luther King
Jr. et Malcolm X et le scandale du Watergate touchant le président
Richard Nixon en 1974119(*), qui le contraint à la démission. La
nouvelle politique de Ronald Reagan (dite des Reaganomics), élu en 1980,
est un succès autant dans le pays qu'à l'étranger,
où il favorise les USA généralement perçus comme
les vainqueurs de la guerre froide après l'effondrement du bloc
communiste en 1990.
2.2. L'histoire des USA
après la guerre froide ou L'histoire contemporaine des USA
Zbigniew Brezinski note que « la période
post-bipolaire a tracé une nouvelle configuration du système
international, notamment la recomposition des USA devenus pour ce fait la
première puissance universelle »120(*). Notons ainsi que ce passage
de la bipolarité à la seule existence de l'hyperpuissance
américaine s'est réalisée sous G. Bush qui avec ses telles
expériences antérieures l'espoir de créer un nouvel ordre
mondial121(*). En 2001,
les États-Unis sont, pour la première fois depuis la Seconde
Guerre mondiale, attaqués sur leur territoire, hormis si l'on
considère l'attentat du World Trade Center de 1993 et les attentats des
ambassades américaines en Afrique du 7 août 1998 comme des
attaques.
Depuis la fin de la Guerre froide et le
démantèlement de l'Union soviétique entre 1989 et 1991,
les États-Unis sont la seule hyperpuissance dans le monde. Le pays
s'engage dans le réchauffement des relations diplomatiques au
Proche-Orient, et participe à la Guerre du Golfe. La présidence
de Bill Clinton sera marquée par les guerres de Yougoslavie, par
l'affaire Monica Lewinsky, l'explosion de la bulle Internet et une croissance
économique continue.George W. Bush arrive au pouvoir en 2001
après l'une des élections les plus controversées de
l'histoire du pays, mais c'est une décision de la Cour suprême des
États-Unis qui lui permettra de l'emporter sur Al Gore122(*). Le 11 septembre de la
même année, les États-Unis sont victimes d'une vague
d'attentats terroristes islamistes qui font près de trois mille morts.
En réponse, le gouvernement fédéral lance une «
guerre contre le terrorisme » en Afghanistan puis en Irak. En 2005, le sud
du pays est frappé par Katrina, l'un des ouragans les plus ravageurs de
l'histoire. Dès 2007, le pays est touché par une crise
économique et financière, provoquée par la crise des
subprimes et qui deviendra mondiale. De grandes compagnies comme Lehman
Brothers ou General Motors sont en faillite.
En 2008, Barack Obama est élu à la
présidence et devient le premier Afro-Américain chef de
l'État américain123(*). Sa politique tranche avec son
prédécesseur, notamment sur le plan intérieur, où
il réussit à faire adopter une réforme du système
de santé, un plan de relance de l'économie et le mariage
homosexuel après une décision de la Cour suprême.
En 2010, le golfe du Mexique et les plages du Sud des
États-Unis sont touchés par la pire marée noire que le
pays ait connue à la suite de l'explosion d'une plate-forme
pétrolière de BP. Les États-Unis se réengagent
militairement au Moyen-Orient dès 2014 avec une guerre contre
l'État islamique en Irak et en Syrie ; deux ans plus tard, Donald Trump
est élu président. Ce dernier fonde sa politique
étrangère sur la rénovationde l'isolationnisme et la
géoéconomie.
Section II : LES
FONDEMENTS OU HERITAGES DOCTRINAUX DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE
Lapolitique étrangère des USA est plus vieille
que le monde. Son héritagedoctrinal est certainement vaste. Elle est
largement émaillée par l'isolationnisme que nous avons
déjà circonscrit dans la première section de notre premier
chapitre. Sans pour autant oublier d'autres doctrines, nous nous
intéresserons aux trois qui répondent au moins à
l'idéologie de notre démarche. Il s'agit de la destinée
manifeste, de l'idéalisme et de réalisme.
§1. La destinée
manifeste
L'idée de la destinée manifeste tire sa
substance de l'exceptionnalisme américain selon lequel ce pays
représenterait un gouvernement fédéral dont la mission
serait de diffuser son système des valeurs et construire le monde selon
l'image américaine124(*).C'est le postulat de la mission civilisatrice des
USA justifiée par lesmodèles de développement basé
sur : la démocratie libérale et la foi chrétienne que
le publiciste et journaliste américain John O Sullivan, directeur de la
démocratie Review créa le concept de destinée manifeste,
formulant ainsi : « notre destinée manifeste
consiste à nous étendre sur tout continent que nous a loué
la providence pour le libre développement de nos millions d'habitants
qui se multiplient chaque année 125(*)».
Pour Yves Lacoste126(*), la destinéemanifeste est un destin, le
rôle que Dieu auraitmanifestement confié à
l'Amérique de développer les valeurs de liberté, de
justice et de progrès, de les étendre le plus possible et les
défendre contre toute tyrannie. Soit que la destinée manifeste se
conjugue de différence, selon les deux grandes orientations qui forment
le socle de la politique étrangère américaine à
savoir le réalisme et l'idéalisme.D'ailleurs, Joseph Nye ne se
trompe pas lorsqu'il recommande le soft power ou puissance douce127(*)
Les grands spécialistes de la politique
étrangère des Etats-Unis s'accordent pour distinguer trois grands
héritages fondamentaux : la destinée manifeste, le
réalisme représenté par Théodore Roosevelt
(Président de 1901 à 1909), et l'idéalisme du
Président Woodrow Wilson (Présidente 1913 à
1921)128(*).Le concept
de la « Destinée Manifeste » était pour affirmer la
mission quasi-divine des Etats-Unis de démocratiser le monde, John O
Sullivan affirmait notamment :« Je crois que Dieu a présidé
à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer
la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la
liberté »129(*).Contrairement aux réalistes, les
idéalistes tiennent un discours fondé sur la morale, revendiquant
un changement du monde à leur image, afin de le faire progresser.
L'Amérique est perçue comme le meilleur modèle
démocratique du monde, la démocratie libérale, qui
s'appuie sur les libertés publiques, mais aussi l'économie de
marché.
A la même époque (années 1920-1930),
l'Union Soviétique naissante se construisait sur une idéologie
à vocation universelle dont les valeurs étaient fondamentalement
différentes et opposées à celles des Etats-Unis :
athéisme, démocratie populaire, communisme, et rejet de
l'économie de marché.Cette opposition idéologique sur la
vision du monde de l'URSS et des USA est essentielle à une bonne
compréhension de la vision du monde des Etats-Unis durant la Guerre
Froide, de 1947 à 1991.
Enfin, pour affirmer ses positions, Wilson reprenait les
théories de Kant, selon lesquelles les démocraties ne se font pas
la guerre. Le modèle démocratique américain était
donc considéré comme le plus vertueux, garant de liberté,
prospérité et sécurité : « L'Amérique
est la seule nation idéale dans le monde (...), l'Amérique a eu
l'infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde
(...), nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant la
liberté et la justice.»130(*).
§.2. Le réalisme de
Roosevelt (1901-1909)
Le 10ème président des Etats-Unis,
Théodore Roosevelt, avait une vision dite réaliste
(c'est-à-dire : voir les choses telles qu'elles sont) des relations
internationales : il considérait que les Etats étaient des
entités égoïstes défendant avant tout leurs
intérêts, par la force si besoin. Th. Roosevelt reprenait le
concept de « destinée manifeste » afin de justifier
l'expansionnisme et l'interventionnisme des Etats-Unis hors de ses
frontières. Ainsi, en 1904, par ce qu'on appelle le corollaire Roosevelt
à la doctrine Monroe, il affirmait le devoir des Etats-Unis à
intervenir dans la zone des Caraïbes et de l'Amérique Latine quand
leurs intérêts seraient menacés :« L'injustice
chronique ou l'impuissance qui résulte d'un relâchement
général des règles de la société
civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs,
l'intervention d'une nation civilisée et, dans
l'hémisphère occidental, l'adhésion des Etats-Unis
à la doctrine de Monroe peut forcer les Etats-Unis, même à
contrecoeur, dans des cas flagrants d'injustice et d'impuissance, à
exercer un pouvoir de police international 131(*)».
Roosevelt tenait un discours reposant sur l'idée de
puissance, évoquant un « pouvoir de police internationale »
pour réprimer les déviances, mais non pour propager le
modèle américain. Jusqu'à nos jours, les réalistes
ont toujours réclamé le statu-quo international
(l'équilibre des forces), ne cherchant pas à changer l'ordre du
monde à leur profit.Théodore Roosevelt pratiqua une politique
d'investissements (la « diplomatie du dollar », surtout
utilisée par son successeur : William H. Taft) et de menaces (« Big
Stick ») pour faire triompher les intérêts américains
dans leur zone d'influence (Caraïbes et Amérique Latine).
§.3. L'idéalisme de
Wilson (1913-1921)
La présidence de Woodrow Wilson, présidence qui,
de toute l'histoire des Etats-Unis, constitue probablement son moment le plus
idéologisé132(*) . Le Président W. Wilson avait une vision
idéaliste des relations internationales (voir les choses telles qu'elles
devraient être, telles que l'on souhaiterait qu'elles soient). En effet,
pour lui, les relations internationales devraient être harmonieuses et
pacifiques grâce à l'obéissance des Etats à des
règles de droit international et à un ordre garanti par des
organisations supranationales : « Il doit y avoir, non pas un
équilibre des puissances, mais une communauté des puissances ;
non pas des rivalités organisées, mais une paix commune
organisée133(*)».
Wilson remettait en cause la diplomatie européenne
traditionnelle, reposant notamment sur le secret. Internationaliste convaincu,
il croyait en la coopération des Etats, au multilatéralisme : les
prises de décision en matière d'action extérieure
devraient être prises en consultation avec la communauté
internationale et/ou reposer sur une action commune. « C'est
principalement l'idéalisme wilsonien qui a imprimé son rythme
à la politique américaine depuis sa présidence historique,
et qui l'inspire aujourd'hui encore »134(*).
Les fameux « 14 points » de Wilson, qui servirent de
base à la paix de 1918 et à la création de la
Société des Nations, ancêtre des Nations Unies, constituent
une synthèse parfaite de la pensée du président
américain. Pourtant, celui-ci fut désavoué par le
Sénat en 1920, qui refusa de signer le Traité de Versailles que
Wilson avait pourtant négocié : les tendances isolationnistes
avaient repris le pouvoir ; elles restèrent prépondérantes
durant les années 1920-1930.
2.1. L'extrait du discours
reprenant les quatorze points135(*)
1. « Des traités de paix ouverts, auxquels on a
librement abouti, après lesquels il n'y aura ni action ou
décision internationale privée d'aucune nature, mais une
diplomatie franche et transparente » :
2. « Une absolue liberté de navigation sur les
mers, en dehors des eaux territoriales, en temps de paix, aussi bien qu'en
temps de guerre, sauf si les mers doivent être en partie ou totalement
fermées afin de permettre l'application d'alliances internationales.
» ;
3. « Le retrait, autant que possible, de toutes les
barrières économiques, et l'établissement d'une
égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations
désirant la paix et s'associant pour la maintenir. » ;
4. « Des garanties adéquates à donner et
à prendre afin que les armements nationaux soient réduits au plus
petit point possible compatible avec la sécurité
intérieure. » ;
5. « Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial
de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu'en
déterminant toutes les questions au sujet de la souveraineté, les
intérêts des populations concernées soient autant pris en
compte que les revendications équitables du gouvernement dont le titre
est à déterminer. » ;
6. « L'évacuation de tout le territoire russe et
règlement de toutes questions concernant la Russie de sorte à
assurer la meilleure et plus libre coopération des autres nations du
monde en vue de donner à la Russie toute latitude sans entrave ni
obstacle, de décider, en pleine indépendance, de son propre
développement politique et de son organisation nationale ; pour lui
assurer un sincère et bienveillant accueil dans la Société
des Nations libres, avec des institutions de son propre choix, et même
plus qu'un accueil, l'aide de toute sorte dont elle pourra avoir besoin et
qu'elle pourra souhaiter. Le traitement qui sera accordé à la
Russie par ses nations soeurs dans les mois à venir sera lapierre de
touche de leur bonne volonté, de leur compréhension des besoins
de la Russie, abstraction faite de leurs propres intérêts, enfin,
de leur sympathie intelligente et généreuse. » ;
7. « La Belgique, et le monde entier agréera,
doit être évacuée et restaurée, sans aucune
tentative de limiter sa souveraineté dont elle jouit communément
aux autres nations libres. Nul autre acte ne servira comme celui-ci à
rétablir la confiance parmi les nations dans les lois qu'elles ont
établi et déterminé elles-mêmes pour le gouvernement
de leurs relations avec les autres. Sans cet acte curateur, l'entière
structure et la validité de la loi internationale est à jamais
amputée. » ;
8. « Tous les territoires français devraient
être libérés, les portions envahies rendues, et les torts
causés à la France par la Prusse en 1871, concernant
l'Alsace-Lorraine, qui a perturbé la paix mondiale pendant près
de 50 ans, devraient être corrigés, de telle sorte que la paix
soit de nouveau établie dans l'intérêt de tous.
» ;
9. « Un réajustement des frontières
d'Italie devrait être effectué le long de lignes nationales
clairement reconnaissables. » ;
10. « Aux peuples d'Autriche-Hongrie, dont nous
désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra
être accordée au plus tôt la possibilité d'un
développement autonome. » ;
11. « La Roumanie , la Serbie et le
Monténégro devraient être évacués ; les
territoires occupés devraient être restitués ; à la
Serbie devrait être assuré un accès à la mer libre
et sûr ; les relations des États des Balkans entre eux devraient
être déterminés par une entente amicale le long de lignes
historiquement établies d'allégeance et de nationalité ;
des garanties internationales quant à l'indépendance politique et
économique, et l'intégrité territoriale des États
des Balkans devrait également être introduites. » ;
12. « Aux régions turques de l'Empire ottoman
actuel devraient être assurées la souveraineté et la
sécurité ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la
domination turque on devrait garantir une sécurité absolue de vie
et la pleine possibilité de se développer d'une façon
autonome ; quant aux Dardanelles, elles devraient rester ouvertes en
permanence, afin de permettre le libre passage aux vaisseaux et au commerce de
toutes les nations, sous garantie internationale. » ;
13. « Un État polonais indépendant devrait
être créé, qui inclurait les territoires habités par
des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un
libre accès à la mer, et dont l'indépendance politique et
économique ainsi que l'intégrité territoriale devraient
être garanties par un accord international. 136(*)» ;
14. « Une association générale des nations
, doit être constituée sous des alliances spécifiques ayant
pour objet d'offrir des garanties mutuelles d'indépendance politique et
d'intégrité territoriale aux petits comme aux grands États
». Nous passons en revue dans la suite des analyses de la politique
étrangère des USA.
Section III : LA
POLITIQUE ETRANGERE DES USA SOUS DIVERS PRESIDENT
Cette section se propose d'analyser la politique
étrangère des USA sous Georges Bush, Barack Obama et Donald
Trump.
§1. La politique
étrangère des USA sous Georges Bush Junior
La politique étrangère de Bush est
l'inspirée de ce qu'il convient d'appeler la doctrine Bush qui est une
expression utilisée pour décrire certains principes de politique
étrangère mis en oeuvre par l'ancien président
américain George Bush. Si sa première mention est
attribuée à l'éditorialiste Charles Krauthammer dans un
article paru en juin 2001137(*), en référence au retrait
unilatéral des traités ABM et de Kyoto, elle a de fait
été essentiellement codifiée en septembre 2002 dans un
document du gouvernement intitulé The National Security Strategy of the
United States of America138(*). Cette stratégie de sécurité
nationale de l'administration Bush prône le maintien de la
suprématie militaire américaine dans le monde et son usage, via
la guerre préventive si nécessaire, pour entre autres
empêcher la diffusion d'armes de destruction massive et favoriser la
diffusion des droits de l'homme et de la liberté139(*). Elle vise, en particulier,
la refondation du monde arabe en « Grand Moyen-Orient ».
Unilatérale et souvent brutale dans le discours, la doctrine Bush s'est
assouplie au cours du deuxième mandat présidentiel.
1.1. Le contexte et mise en
oeuvre de la politique étrangère de Bush
Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le
président Bush et certains de ses conseillers néo-conservateurs
tentent de répondre à la fièvre antiaméricaine qui
s'est propagée dans le monde arabe, foyer désigné du
fondamentalisme religieux (islamisme), du terrorisme et de la dictature.La
« guerre globale contre la terreur » a pour objectif de traquer les
organisations et réseaux terroristes et d'instaurer des liens
étroits avec les gouvernements et populations des pays de cette zone.
Cette doctrine implique la diffusion du modèle américain:
liberté, démocratie, ... qui sont pour les États-Unis un
gage de paix140(*).
Ainsi, l'idée d'un remodelage du grand Moyen-Orient est
progressivement apparue dans les projets du pouvoir américain.L'invasion
de l'Irak correspond à la mise en oeuvre de cette doctrine. En effet le
but est instaurer un pouvoir démocratique en Irak après avoir
renversé le régime de Saddam Hussein afin que les pays voisins
connaissent eux aussi une évolution démocratique.
Pour Georges Bush : « tant que cette région
sera en proie à la tyrannie, au désespoir et à la
colère, elle engendrera des hommes et des mouvements qui menacent la
sécurité des Américains et de leur alliés. Nous
soutenons les progrès démocratiques pour une raison purement
pratique : les démocraties ne soutiennent pas les terroristes et ne
menacent pas le monde avec des armes de destruction massive141(*). » C'est donc un «
Wilsonisme botté ».
En mars 2003, un article de The New Republic parlait de George
W. Bush comme le président « le plus wilsonien depuis Wilson
lui-même », faisant référence à la
pensée du président Woodrow Wilson. Cette comparaison ne visait
naturellement pas le multilatéralisme de Wilson, chantre de la
Société des Nations, mais bien son internationalisme et surtout
la conviction que le modèle américain de démocratie
libérale est moralement supérieur et doit être
exporté (« make the world safe for democracy »), conviction
partagée par George W. Bush.
Cette conviction prend elle-même sa source dans
l'exceptionnalisme américain qui remonte lui aux fondateurs puritains du
XVIIe siècle (cf. notamment discours de John Winthrop, sur la
nouvelle Jérusalem). Des premières années de la
République à Wilson, cet exceptionnalisme s'était traduit
par une politique isolationniste visant à se retirer d'un monde
européen vu comme corrompu dont les principes sont inscrits dans le
discours d'adieu de George Washington mais aussi dans la doctrine Monroe.
Henry Kissinger voit dans la transition entre Theodore
Roosevelt, le réaliste prudent, et Wilson, l'internationaliste
idéaliste, la 'charnière' décisive dans l'évolution
de la politique étrangère américaine vers
l'internationalisme et le messianisme142(*).Poursuivant la comparaison, et afin de mettre en
exergue les aspects interventionnistes et militaire du « wilsonisme »
de Bush, le politiste Pierre Hassner, en 2003 également, parlé du
« wilsonisme botté » du président Bush. La politique
étrangère des États-Unis sous Bush est en effet
marquée par une surprenante collision entre des racines
idéalistes, une méfiance profonde à l'égard des
institutions internationales et l'idée que la force est in fine un moyen
légitime et efficace de parvenir à ses fins.
En résumé, La politique étrangère
de George W. Bush a poursuivi les trois grandes priorités qui, depuis la
fin de la Guerre froide, ont dominé les relations des Etats-Unis avec
l'étranger : éviter l'URSS disparue, de laisser la tentation
isolationniste séduire un pays sans ennemi à sa taille
désormais ; s'assurer que le nouveau système international la
globalisation serve les intérêts américains, en promouvant
la démocratie de marché ; préserver la position dominante
d'Empire du Milieu », de puissance hégémonique unique
à laquelle ils avaient été propulsés143(*).
Dans ce cadre général, l'Administration Bush n'a
cessé de clamer sa détermination à agir sans se sentir
liée ni par les approches jusque-là privilégiées
par ses prédécesseurs démocrates, ni par les pressions de
ses partenaires et alliés ; dans le même temps, elle s'est
efforcée d'éviter les retombées les plus négatives
qu'une telle attitude était de nature à engendrer. Mais, la
politique étrangère de Bush a buté sur la contestation
intérieure de certaines de ses décisions. Si les attentats du 11
septembre 2001 ont modifié les modalités de la politique
étrangère des Etats-Unis (constitution d'une coalition nouvelle
et large soutien populaire au Président américain), George Bush
n'en continuait pas moins de chercher à conserver la haute main sur la
campagne militaire qu'il a déclenchée et de privilégier le
seul intérêt national américain.
§2. La politique
étrangère des USA sous Barack Obama
Obama a été régulièrement
critiqué pour sa politique étrangère en Syrie, en Irak ou
en Ukraine. Pourtant, estime Roland Lombardi, si son bilan est certes
mitigé, il a su globalement résister aux influences
«va-t-en-guerre» des néoconservateurs144(*).
Le bilan de la politique étrangère du
président Obama est plus mitigé au vue des analystes. Quoiqu'il
en soit, il est vrai qu'au Proche et Moyen-Orient comme en Europe d'ailleurs,
les Etats-Unis d'Obama semblent s'être progressivement
désengagés de ces régions. En ces temps de fin de
règne, les détracteurs d'Obama déplorent qu'en
matière de politique étrangère, le président
américain se soit contenté, durant ses deux mandats, de
réagir timidement aux événements, au lieu d'adopter une
stratégie beaucoup plus proactive. C'est cette relative
«passivité» et ses retenues qui lui sont reprochées.
Certains évoquent même un bilan pitoyable vu que l'Amérique
paraît avoir reculé sur tous les fronts. Pour notre part,
même si par le passé certains ont souvent critiqué le
président américain, tout compte fait, nous dirions que ce bilan
est finalement mitigé et moins négatif qu'on pourrait le
croire.
D'abord, car Obama a, finalement, respecté tant bien
que mal la plupart de ses promesses électorales de 2007, comme le
retrait stratégique du Moyen-Orient (grâce à
l'indépendance énergétique américaine), en mettant
fin aux opérations en Irak et en Afghanistan mais tout en poursuivant la
lutte contre le terrorisme, le rééquilibrage de la
présence militaire et l'investissement stratégique
américain en Europe et au Moyen-Orient au profit de l'Asie-Pacifique
pivot vers l'Asie et enfin, la fin des antagonismes avec les adversaires et les
ennemis du passé reset.
Et en effet, il faut rappeler qu'en 2015, Obama a conclu
d'importants accords commerciaux en Asie et négocié notamment un
grand traité de libre-échange, le Partenariat trans-pacifique
(TPP), avec Brunei, le Japon, le Vietnam, la Malaisie, Singapour, la
Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Chili, le Pérou, le Mexique et
le Canada (la Chine étant exclue bien sûr). Celle-ci couvre 40% de
l'économie mondiale.Obama a également normalisé les
relations avec Cuba (2014) et surtout, signé, en juillet 2015, l'accord
de Vienne sur le nucléaire iranien qui est en train d'ouvrir l'Etat
phare du chiisme et la puissance émergente du Moyen-Orient. Ceci, tout
en accordant une aide militaire record de 38 milliards de dollars à
l'Etat hébreu145(*).
Seul signe dans sa politique étrangère des
reset, c'est qu'avec la Russie, ça n'a pas abouti... Loin de là!
Il suffit pour cela de se remémorer l'expulsion du territoire
américain, à la fin de l'année 2016, des 35 diplomates
russes faisant suite aux récentes et quasi hystériques
accusations de la part de l'administration démocrate sortante à
propos de l'espionnage et de l'ingérence russes dans la politique
étasunienne.L'autre déception concerne la paix promise, notamment
lors du célèbre discours du Caire de juin 2009, au Moyen-Orient
et notamment entre Israéliens et Palestiniens146(*). Le statu quo dans le
dossier israélo-palestinien durant huit années et l'affaire de la
dernière résolution onusienne contre Israël, où les
Etats-Unis se sont spectaculairement abstenus, (mais qui, là encore,
n'aura aucune incidence majeure pour l'avenir) en sont la triste
illustration.
Certes, l'élimination au Pakistan du chef
d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, en mai 2011, est l'un des succès du
président américain. Par ailleurs, l'administration Obama a
intensifié sa lutte contre le terrorisme en privilégiant le
renseignement, les forces spéciales et les drones (51 frappes par des
drones sous Bush et plus de 500 sous Obama). Mais en Irak et en Afghanistan, il
s'est avéré que le retrait militaire de la région a
peut-être été prématuré. Et effectivement,
Obama a été obligé de renforcer les troupes
américaines en Irak (surtout des forces spéciales) et de plus,
relancer des frappes aériennes contre Daech en Syrie et en Irak depuis
septembre 2014. Au vue de Tshiyembe M., Barack Obama a mis en application le
réalisme comme point de repère de sa politique
étrangère147(*).
Toutefois, beaucoup reprochent encore à Obama,
l'absence de réaction lorsque la ligne rouge des armes chimiques a
été franchie en août 2013. A l'inverse de
l'inconséquent président français qui était alors
prêt à en découdre (et qui fut encore pitoyablement
humilié par la suite), peut-être que le locataire de la Maison
Blanche, devant aussi le désistement des Britanniques, a
préféré, à une intervention aux conséquences
incontrôlables, une négociation avec les Russes et ce pour une
issue beaucoup plus raisonnable.
Ce sursaut de réalisme salvateur du président
américain était peut-être aussi dû à trois
principales raisons. D'abord, au souvenir du désastreux épisode
libyen, avec une intervention (où il avait suivi Cameron et Sarkozy) qui
fut dramatique pour la Libye et aussi traumatisante pour les Etats-Unis,
puisque, on a oublié cet évènement, l'ambassadeur
américain à Benghazi, Chris Stevens, avait été
assassiné en septembre 2012.Ensuite, sa méfiance vis-à-vis
de l'Arabie saoudite et surtout, les premiers rapports alarmistes du Pentagone,
faisant état de l'inéluctable échec de leur soutien aux
rebelles syriens, ont, en l'occurrence et sans aucun doute, fini de refroidir
le président Obama. Par exemple, la CIA avait prévu d'organiser,
de former et d'armer une unité de 5000 rebelles
«modérés». Elle n'a pu en recruter qu'une centaine qui,
pour une part, se sont fait tuer, et pour l'autre, sont passés avec
armes et bagages chez les djihadistes.
Certes, les intelligentsias occidentales ont beaucoup
critiqué la passivité et la politique mesurée d'Obama en
Syrie (comme en Ukraine). C'est vrai que nos belles âmes va-t-en-guerre
sont toujours très courageuses...mais avec le sang des autres! Le prix
Nobel de la paix de 2009 a, quant à lui, choisi la prudence et c'est
tout à son honneur. Plus qu'ailleurs, en politique internationale, mieux
vaut souvent ne rien faire que faire n'importe quoi148(*).
Nous pensons que l'histoire nous dira peut-être que le
président Obama a résisté tant bien que mal, durant ses
mandats, aux influences néfastes et aux diverses pressions. Pressions
des différents lobbies (notamment anti-russes, pro-saoudiens...), de
certains stratèges et responsables de la CIA, encore bloqués sur
les vieux logiciels de la Guerre Froide et «de la carte islamiste»,
et enfin, des dangereux idéologues de son parti et de son
administration. Ainsi, Barack Obama n'aura pas seulement juste
été qu'un simple « extraordinaire communicant au charisme
ravageur», comme nous l'avions souvent nous-même décrit. En
définitive, il nous a sûrement évité le
pire149(*).
§3. La politique
étrangère des USA sous Donald Trump
Bientôt deux ans après son accession au pouvoir,
l'état des lieux de sa politique étrangère est dans ceci
que : le fil conducteur de la politique étrangère de Trump,
« America First », aurait pu laisser penser à ceux qui ont
voté pour lui, que les États-Unis allaient se retirer
partiellement des affaires mondiales et des guerres, et mettre fin aux
déficits commerciaux avec les pays tant critiqués par Trump
pendant sa campagne (ALENA, Union européenne, Japon, Chine). Or, la
politique étrangère de Trump se tend vers
l'isolationnisme150(*).
Trump se prévaut aussi du principe reaganien de « peace through
strength » ou « la paix par la puissance », et privilégie
une politique de confrontation et de provocation tous azimuts, aussi bien
à l'égard des alliés que des adversaires des
États-Unis, et par un recours à la force militaire
décomplexé et impulsif.
Sur le plan commercial, Trump peine à mettre en oeuvre
sa politique de nationalisme économique, découvrant que ses
pouvoirs dans ce domaine sont en réalité limités par le
Congrès, l'opposition des républicains et la capacité des
entreprises américaines à contourner ses velléités
protectionnistes, en travaillant avec des alliés au sein de la Maison
blanche. Le Congrès américain tente aussi de limiter la marge de
manoeuvre de Trump dans ses options stratégiques : sur le Russie, en
adoptant de nouvelles sanctions contre la Russie, et en s'arrogeant le droit de
s'interposer si jamais Trump décidait de suspendre des sanctions
existantes contre la Russie.
Le Congrès américain s'oppose aussi aux coupes
demandées par la Maison blanche dans le budget du département
d'État, des programmes d'aide au développement et des
contributions à l'ONU.La politique étrangère de Trump est
chaotique à plusieurs égards. D'abord parce que le
président a pris l'habitude de contredire les propos de ses plus proches
conseillers et de recourir aux tweets le plus souvent non-diplomatiques comme
moyen de communication privilégié avec les dirigeants
étrangers. Son imprévisibilité injecte un sentiment
d'incertitude sans précédent, notamment chez les alliés
des États-Unis, qui se demandent s'ils peuvent toujours compter sur eux,
alors que le contexte d'instabilité internationale requiert au contraire
de la prévisibilité dans les relations entre alliés.
Le président Trump ne fait pas de distinction entre
adversaires et alliés des États-Unis et de fait rend toutes les
relations avec les autres pays transactionnelles : c'est le propos des discours
du président à Riyad et à Bruxelles : les pays du
Golfe devront prendre leurresponsabilité face à la menace
terroriste, tandis que la relation transatlantique sera définie par le
niveau de dépense militaire et le respect de la règle des 2% de
PIB151(*). En
contrepartie, les alliés des États-Unis pourront compter sur leur
appui et leurs garanties sécuritaires. Dans le cas contraire, Trump
s'engage à revoir les fondements des alliances historiques des
États-Unis.
L'incohérence était particulièrement
visible en juin 2018 lorsque Tillerson, le Pentagone et Trump ont
prononcé des discours contradictoires suite aux tensions diplomatiques
entre le Qatar et ses voisins du Golfe. Enfin, Trump injecte du chaos en
attisant les tensions géopolitiques (dans le Golfe ou en Corée du
Nord).Il est toutefois notable que sur l'ensemble des dossiers, OTAN, Russie,
Syrie et Chine, Trump a fini par ajuster ses positions, symptôme des
défaillances de sa politique de « America First » et de
l'influence grandissante des figures républicaines classiques au sein de
son administration.
La diplomatie américaine traverse néanmoins une
crise sans précédent ; le premier budget présenté
par la Maison blanche au Congrès incluait une demande de coupe de
près de 31% du budget du département d'État et des postes
clefs ne sont toujours pas pourvus. Le secrétaire d'État Rex
Tillerson est totalement éclipsé par les généraux
qui entourent le président Trump. La prédominance des
généraux dans la fabrique de la politique étrangère
des États-Unis, au détriment des diplomates, montrent que Trump
continue de privilégier une approche militarisée et
musclée de la politique étrangère américaine. En
Afghanistan comme en Irak et en Syrie, Trump a donné une très
large autonomie de décision et d'action aux militaires.
Deux ans après son arrivée à la
Maison-Blanche, un constat semble persister : l'élection de Donald Trump
à la présidence des États-Unis suscite encore bien des
interrogations et des incertitudes sur le rôle que les États-Unis
entendent jouer sur la scène internationale, que ce soit chez les rivaux
des États-Unis ou, plus préoccupant, chez leurs alliés.
Ces incertitudes résultent en bonne partie du peu de connaissance que
l'on peut avoir de la vision du monde de Donald Trump, ou pour être plus
précis, de la façon dont il pourrait concrètement mettre
en oeuvre cette vision du monde puisqu'il n'a aucune expérience du
pouvoir politique.Elles sont par ailleurs alimentées par les nombreux
changements déjà opérés au sein de l'entourage du
président, par l'influence peu claire que ses principaux conseillers (au
premier rang desquels le conseiller à la sécurité
nationale, le secrétaire à la Défense et celui
d'État) ont dans le processus de prise de décision, et par le
fait que nombre de postes clés pour la mise en oeuvre de la politique
étrangère n'ont pas encore été comblés, en
particulier au département d'État.
Une année après, le président Trump s'est
lancé dans une escalade rhétorique vis-à-vis de Pyongyang
dont l'une des conséquences est d'avoir accru la pression qui
règne dans la péninsule coréenne et plus largement en Asie
de l'Est.
3.1. Le bilan positif
Même si on peut être sévère avec le
bilan de Trump en politique étrangère 2 ans après son
entrée en fonction, il faut néanmoins souligner quelques points
plutôt positifs. Nous en distinguons trois152(*). Il a tout d'abord
réagi avec fermeté et mesure aux provocations de Bachar al-Assad
en ordonnant en avril le bombardement (certes symbolique et limité)
d'installations militaires du régime, ce que Barack Obama n'avait pas
fait à la fin de l'été 2013.
Ensuite, il n'apparaît pas pour le moment du moins
complétement en phase avec la ligne dure prônée par le
gouvernement Netanyahu, que ce soit sur le conflit israélo-palestinien
ou l'Iran.
Enfin, il a confié des postes de responsabilité
(nous pensons au conseiller à la sécurité nationale H.R.
Mcmaster, au secrétaire général de la Maison-Blanche John
Kelly, et au secrétaire à la Défense James Mattis)
à des personnes hautement qualifiées. Leur prestige militaire
peut certainement les aider à influencer, raisonner, rationnaliser,
éduquer et encadré un président pour le moins hors
normes.
Pour Alexandra de Hoop Scheffer : La vision du monde de Trump
a évolué depuis son arrivée à la Maison blanche,
reflétant l'influence déclinante ou ascendante des conseillers
autour de lui, lesquels peuvent être classés dans trois
écoles de pensée différentes : l'« école
Bannon », du nom de son ancien conseiller en stratégie à la
Maison blanche, Steve Bannon et à laquelle sont rattachés
Sebastian Gorka, ancien conseiller pour le contreterrorisme, Peter Navarro,
conseiller sur les questions commerciales, et Steve Miller conseiller et plume
de Trump. Fondé sur des principes antisystème,
antimondialisation, mu par un sentiment antimusulman et l'idée de guerre
des civilisations, ce groupe avait en début de mandat le plus grand
potentiel de changer en profondeur la politique étrangère
américaine et de déconstruire les engagements internationaux des
États-Unis, à commencer par le retrait de l'accord climat, du
TPP, le décret anti-immigration (« Muslim bang »).
Il est notable de constater que les figures les plus
influentes de ce groupe ont quitté l'administration, signe de leur
marginalisation, en faveur des figures républicaines plus classiques et
internationalistes.C'est le deuxième groupe, l'« école
McCain », dans lequel on retrouve les généraux Mattis,
Kelly, McMaster. Ils ont passé deux derniers ans à tenter de
rassurer le reste du monde et d'expliquer que les commentaires de Trump sur
l'OTAN, l'UE, la Russie, ne reflétaient pas la politique des
États-Unis. Ce groupe tente de pousser Trump vers positions plus
traditionnelles : fermeté envers la Russie, une politique plus
alignée avec celle de leurs partenaires européens, prise de
distance avec le rhétorique anti-Islam. Si Trump les a mis à des
postes stratégiques pour se donner de la crédibilité, il
les a aussi ignorés à plusieurs occasions. Le moment de rupture
important au sein de l'administration Trump a été la rencontre du
25 mai à Bruxelles avec les alliés de l'OTAN, où le
président a surpris tous ses proches conseillers en ne
réaffirmant pas l'article 5 de la Charte de l'OTAN, alors qu'il s'y
était engagé auprès d'eux.
Enfin il y a le « clan familial » de Trump, en
particulier son gendre Jared Kushner et sa fille Ivanka. Ils ont un
accès direct à Trump, des contacts réguliers que les
autres conseillers n'ont pas. Leur pouvoir opérationnel est toutefois
limité, et même leur pouvoir d'influence et de modération
auprès de Trump s'est avéré inefficace, sur la question du
climat par exemple ou face aux événements de Charlottesville.
Leur influence a été clairement surestimée par les
médias et les experts.Avec le départ de ses conseillers
idéologues et les contradictions de plus en plus apparentes entre les
membres de son administration et lui-même, Trump n'a plus de paravent
derrière lequel se cacher: « il parle en son propre
nom » précise Tillerson à propos de la réaction
du président aux violences à Charlottesville.
Julien Toureille estime que pendant la campagne
électorale, le candidat Trump s'est fait le chantre de «
l'Amérique en premier »153(*). Il a ainsi habilement saisi et exploité
l'Etat d'une partie non négligeable de l'opinion publique (cette fameuse
classe populaire blanche peu éduquée) qui se sent
lésée par la mondialisation libérale. Plus
fondamentalement, et malgré le fait que Trump n'est pas souvent
articulé sa vision du monde en écrivant par exemple des livres ou
articles, il semble fermement convaincu que les États-Unis ne sont pas
les grands gagnants de l'ordre international libéral qu'ils ont
instauré à partir de 1945 et qu'ils dominent depuis la fin de la
guerre froide. Il estime que les travailleurs américains sont les
perdant des accords de libre-échange ; que les États-Unis se font
avoir financièrement à défendredes pays qui auraient les
moyens d'assumer les coûts de leur sécurité ; que les
organisations et traités internationaux entravent la souveraineté
américaine. De tels points de vue ne sont pas nouveaux ni
spécifiques à Trump. Les syndicats et le parti démocrate
ont traditionnellement été réticents face aux accords de
libre-échange.
Depuis Dwight Eisenhower, nombre de présidents
américains ont enjoints les alliés (notamment européen au
sein de l'OTAN) à contribuer davantage à la
sécurité collective. Dans les années 1990, le combat des
républicains, notamment du sénateurJesse Helms, contre l'ONU
s'était traduit par de sérieux arriérés de paiement
des États-Unis à l'organisation internationale.
Ce qui est fascinant, troublant même avec Trump, est son
aversion affichée pour ces trois piliers de l'ordre internationale
libéral que sont l'économie de marché et le
libre-échange, les organisations internationales, et la
sécurité collective. Il est le premier président des
États-Unis depuis 1945 à arriver à la Maison-Blanche avec
la volonté explicite de les remettre en question, de s'en affranchir.Il
l'a fait en partie en retirant les États-Unis du partenariat
transPacifique et de l'accord de Paris sur le climat. Il menace
également de réduire drastiquement la contribution
américaine à l'ONU et à ses opérations de paix.
Si vous ajoutez à cela sa propension à qualifier
tous les Musulmans de terroristes potentiels et à faire confiance
à des partisans d'un certain nationalisme ethnique comme pouvait
l'être son conseiller spécial Steve Bannon, vous avez tous les
ingrédients d'un repli désordonné et égoïste
de la puissance américaine sur elle-même dont les
conséquences sur la stabilité et la prospérité
internationale pourraient être catastrophiques.
Dans cette optique, le départ récent de Steve
Bannon de la Maison-Blanche apparaît comme un soulagement pour les
partisans d'une orthodoxie de la politique étrangère
américaine et du maintien du rôle dominant que les
États-Unis exercent sur la scène internationale depuis 1945. Les
militaires qui apparaissent maintenant en charge (Kelly, McMaster, Mattis)
adhèrent à une vision « classique » de la politique
étrangère qui pourrait se raduire in fine par une plus grande
continuité que des ruptures dans l'action des États-Unis dans le
monde. Après tout, Trump a conservé la stratégie
décidée sous Obama pour lutter contre l'EI (en
privilégiant les forces spéciales et l'arme aérienne) et
il maintient même l'engagement américain enAfghanistan où
il a annoncé l'envoi d'environ 3500 - 4000 militaires
supplémentaires comme les généraux le demandent depuis des
mois.
Pour Alexandra de Hoop Scheffer,154(*) face à un choix
d'options limité, le président Trump poursuit la posture par
défaut dite de « patience stratégique » adoptée
par les administrations précédentes. Après des discussions
d'options musclées, McMaster parlant même ouvertement de «
guerre préventive », Trump semble avoir opté pour la
désescalade. Il n'est jamais trop tard pour négocier, comme le
rappelle l'épisode de 1994, lorsque les États-Unis étaient
sur le point de bombarder Pyongyang avant que Jimmy Carter ne décide de
se rendre en Corée du Nord et de négocier un accord visant
à geler son programme nucléaire militaire.
L'approche initialement confrontation elle de Trump a
été contestée tant à Pékin qu'à
Séoul et Tokyo redoute aussi les effets d'une politique
américaine trop agressive vis-à-vis de la Corée du Nord.
En cas d'attaque de Washington, la Chine a été très claire
sur le fait qu'elle soutiendrait la Corée du Nord dans le cadre de
l'accord d'assistance mutuelle signé entre les deux pays en 1961, ce qui
engendrerait une guerre régionale dévastatrice. Les
États-Unis ne peuvent donc pas s'engager dans une opération
militaire sans l'appui des pays voisins, et les généraux
entourant Trump ont d'ailleurs écarté tous les scénarios
militaires, préférant la pression, les sanctions et la
négociation.
LA CONCLUSION PARTIELLE
Le troisième chapitre de ce travail a eu à
axersur la politique étrangère des Etats-Unis. Trois points ayant
fait l'objet de la réflexion dans ledit chapitre sont notamment les
institutions et l'histoire de la politique étrangère
américaine, ses fondements doctrinaux et les analyses de ladite
politique.
Dans le premier point, les analyses relèvent que les
institutions principales de la politique étrangère sont la
présidence et le congrès. C'est une sorte de cheik and balance
dans le sens où il est difficile de déterminer la primauté
de l'une sur l'autre. Quant à l'histoire de la cette politique, il est
à noter que longtemps dominée par l'isolationnisme, il faudrait
attendre en 1917 l'attaque des navires commerciaux pour que le président
Woodrow Wilson mette fin à l'isolationnisme et intervienne dans la
première Guerre mondiale.
Les fondements doctrinaux de la politique
étrangère américaine sont l'isolationnisme, la
destinée manifeste, l'idéalisme et le réalisme bien qu'il
puisse y avoir d'autres doctrines non moins négligeables ayant
marqué de bonne foi cette politique.
L'analyse de la politique étrangère
américaine relève que George Bush Junior était d'abord
isolationnisme, ensuite interventionnisme à cause des attentats de 11
septembre 2011 ayant plus de 3000 morts sur le sol américain. Barack
Obama était quant à lui un modéré
c'est-à-dire moins réaliste, moins interventionnisme et moins
idéaliste. Donald Trump pour sa part est isolationniste
(néo-isolationniste), réaliste et protectionniste.
Eu égard à ce qui précède, la
politique étrangère américaine participe dans tous les
domaines de la puissance américaine, pour cela il faut une
stratégie rationnelle pour répondre à la mission divine
confiée à l'Amérique de dominer et protéger le
monde. Car, il n'y a pas de puissance sans une bonne politique
étrangère.
CHAPITRE IV :
L'ISOLATIONNISME DANS LA GEOECONOMIE AMERICAINE SOUS L'ADMINISTRATION DONALD
TRUMP
L'isolationnisme est une vieille doctrine qui s'inscrit dans
la politique étrangère américaine. Il remonte de Georges
Washington, Jefferson et certifié comme la véritable doctrine par
James Monroe jusqu'à être innové aujourd'hui par l'actuel
président américain Donald Trump. Aujourd'hui l'isolationnisme
nourri la politique géoéconomique américaine et offre de
nombreux atouts, mais des revers sur l'économie américaine.
Toutefois, cet isolationnisme s'inscrit dans le cadre de dénonciation de
multilatéralisme. D'où nous avons voulu déceler les
résultats de cette vieille doctrine de la politique américaine
dans la géoéconomie américaine. Tel est le mérite
de ce chapitre consacré à l'isolationnisme dans la
géoéconomie américaine.
Ceci étant, ce chapitre se propose de faire un
état de lieu de l'isolationnisme et la géoéconomie d'une
part, circonscrire l'impact du premier sur la deuxième, d'autre part.
Section I. L'ETAT DE LIEU
DE L'ISOLATIONNISME
L'isolationnisme trumpien est synonyme de retrait d'une large
série d'accords internationaux. Il nous revient ici dans cette section,
de faire une cartographie de différents retraits des Etats-Unis
d'Amérique sous l'administration Trump. Il est nous est aussi important
de clarifier que l'isolationnisme trumpien innove le débat, dans ce sens
qu'il revêtu d'une connotation très économique que
politique.
§1. L'isolationnisme des
USA face à l'accord de Paris de la lutte contre le réchauffement
climatique
Le président américain Donald Trump a
annoncé jeudi février 2017 le retrait des Etats-Unis de l'Accord
de Paris sur le climat. Ce traité avait été signé
fin 2015 pendant la COP21.Après plusieurs jours à entretenir le
suspense, Donald Trump a annoncé jeudi soir le retrait des Etats-Unis de
l'accord de Paris signé au terme de la COP21, en décembre 2015.
Après un G7 marqué par de fortes dissensions sur le sujet de la
lutte contre le réchauffement climatique, le verdict du président
américain est motivé par des questions économiques,
malgré les pressions internationales155(*).Les effets du retrait du deuxième
émetteur de gaz à effet de serre de la planète de cet
engagement historique se font sentir.
Signé le 12 décembre 2015 à Paris, dans
le cadre de la COP21, par 195 pays, et ratifié depuis par 147, l'accord
prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique en
dessous des 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels.
Toutefois, la portée réelle de cet accord reste relative,
étant donné qu'il est non contraignant et que chaque pays s'est
fixé ses propres objectifs.Donald Trump avait fait du retrait de son
pays de l'Accord de Paris l'un des thèmes phares de sa campagne pour la
présidentielle américaine de 2016. Après sa victoire, il
avait rapidement donné le ton de sa politique environnementale, en
nommant Scott Pruitt, un climato-sceptique convaincu, à la tête de
l'Agence de protection de l'environnement (EPA).
En retirant les Etats-Unis de ce premier accord universel sur
le climat, Donald Trump revient sur l'une des avancées majeures de
l'ère Obama en matière de politique climatique. Dans le cadre de
l'accord de Paris, son prédécesseur s'était en effet
engagé à ce que les Etats-Unis réduisent leurs
émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% d'ici
à 2025, par rapport aux taux de 2005. Très peu sensible à
la question et fervent défenseur des énergies fossiles, Donald
Trump a, lui, entrepris de relancer la politique du charbon, et a d'ailleurs
signé un décret en ce sens le 28 mars dernier. Jusqu'à 0,3
degré de réchauffement imputable aux Etats-Unis.
Dans les faits, le retrait des Etats-Unis de l'accord aura des
effets concrets sur le réchauffement climatique. Comme l'explique Europe
1, une simulation pour tenter de mesurer ces effets a été
réalisée par des chercheurs de l'organisation Climate
Interactive, et selon leurs projections, la quantité de gaz à
effet de serre pourrait augmenter de 3 milliards de tonnes d'équivalent
C02 par an, d'ici à 2030. Ce qui aurait pour conséquence un
réchauffement de 0,3 degré imputable aux Etats-Unis, sur les 3
degrés globalement prévus par les scientifiques156(*).
Une autre projection, réalisée cette fois-ci par
l'organisation Climate Action Tracker, table elle sur un réchauffement
de 0,1 à 0,2 degré lié aux Etats-Unis.Autrement dit, le
départ des Etats-Unis rend l'objectif de limitation du
réchauffement encore plus difficile à atteindre. Il y a donc un
risque d'effet boule de neige. En outre, le retrait des Etats-Unis pourrait
faire effet boule de neige. "L'accord va continuer d'exister, que les
Etats-Unis restent ou non. Mais ce serait de très mauvaise augure, cela
pourrait donner des idées à d'autres pays qui se poseraient la
question de maintenir leurs engagements", faisait ainsi valoir avant l'annonce
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace
France157(*)."Et surtout
il faut rappeler que les Etats-Unis sont parmi les deux plus gros
émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, donc si
les Etats-Unis ne font pas d'effort pour réduire leurs émissions
de CO2 et lutter contre le dérèglement climatique, cela va
demander aux autres pays de faire encore plus d'efforts. Les autres pays vont
devoir faire tous les efforts que les Etats-Unis ne feront pas",
insistait-t-il158(*).
De leur côté, la Chine et l'Union
européenne, deux piliers parmi les signataires, se sont dites
prêtes à défendre l'Accord de Paris, et ce quelle que soit
la décision de Donald Trump.Un départ des Etats-Unis a
également pour conséquence une augmentation de la facture des
autres poids lourds faisant partie des signataires, comme la Chine, la Russie,
et les pays de l'Union européenne.
En effet, l'accord de Paris prévoit un soutien
économique des pays riches aux pays en voie de développement, en
l'occurrence une aide de 100 milliards de dollars par an (soit 89 milliards
d'euros), à partir de 2020. Ce retrait des USA de l'accord du Paris sur
le réchauffement climatique, annonce donc le souci imminent du pays
à se désengager des affaires du monde et par conséquent
traduit la reprise du pays de sa vieille doctrine qui est l'isolationnisme. Les
lignes qui suivent font une cartographie de l'isolationnisme.
§2. La cartographie
isolationniste des USA sous Trump : du Pacte sur les migrants, de
l'Unesco, l'Otan, du partenariat transpacifique, de l'Alena, du
libre-échange transatlantique, de l'OMC.
2.1. Retrait au Pacte sur
les migrants159(*)
En septembre 2016, les 193 membres de l'Assemblée
générale de l'ONU avaient adopté à
l'unanimité un texte appelé Déclaration de New York pour
les réfugiés et les migrants qui vise à améliorer
à l'avenir leur gestion internationale (accueil, aide aux retours...).
Il devait servir de base pour créer un Pacte mondial sur les migrants et
réfugiés en 2018. La mission américaine auprès de
l'ONU a annoncé samedi que les Etats-Unis mettaient fin à leur
participation à ce pacte car la déclaration adoptée
comprend plusieurs dispositions qui sont incompatibles avec les politiques
américaines d'immigration et de réfugiés et les principes
édictés par l'administration Trump en matière
d'immigration. Trump fustige l'organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et la culture.
2.2. Le retrait de
l'Unesco
M. Trump demande une réforme de l'ONU dont il
dénonce la bureaucratie et la mauvaise gestion alors que Washington est
le premier contributeur financier de l'organisation. Jeudi, 2017,
l'ambassadrice américaine Nikki Haley a souligné que Washington
poursuivrait l'évaluation de son niveau d'engagement au sein de toutes
les agences du système des Nations unies. Les Etats-Unis ont
annoncé le 12 octobre qu'ils se retiraient de l'Organisation des Nations
unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), accusant
l'institution d'être « anti-israélienne ». Les
Etats-Unis conserveront un statut d'observateur jusqu'à leur retrait
effectif à la fin 2018. Trump accuse l'Otan dans les lignes qui
suivent.
2.3. L'isolationnisme face
à l'OTAN
Critique de l'Otan. Donald Trump avait qualifié
l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) d'obsolète,
avant de revenir sur ses déclarations, et demandé aux pays de
l'Alliance d'augmenter leurs budgets militaires. En mai, il n'avait pas
explicitement apporté son soutien à l'article 5, qui
prévoit que les alliés volent au secours d'un des leurs en cas
d'agression extérieure.
2.4. Retrait du partenariat
transpacifique
Dès sa prise de fonctions le 20 janvier, Donald
Trump a retiré Washington du partenariat transpacifique (TPP),
signé en 2015 avec onze pays de la région Asie-Pacifique (mais
pas la Chine) représentant 40 % de l'économie mondiale. A la
place, le président américain veut négocier des
traités « bilatéraux » afin de « ramener les
emplois et l'industrie sur le sol américain».
2.5. La
renégociation de l'ALENA avec le Canada et le Mexique ou le retrait des
USA
L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
est un autre objet de critiques ; Trump a même menacé de se
retirer unilatéralement de l'ALENA, à moins qu'il n'obtienne des
concessions importantes de la part du Canada et du Mexique. Mais finalement
face à des nombreuses divergences du Mexique et Canada, Trump a mis fin
au débat en retirant son pays de l'accord du libre-échange
nord-américain.
2.6. La critique du
libre-échange transatlantique
Le président américain a lancé des
nouvelles négociations sur l'Accord de libre-échange
nord-américain (Alena ou Nafta en anglais), une vaste zone de
libre-échange qui unit depuis 1994 les Etats-Unis, le Canada et le
Mexique. Donald Trump affirme qu'il a contribué à
délocaliser au Mexique des millions d'emplois industriels
américains. Il est plus conciliant avec le Canada, le premier client des
Etats-Unis et leur premier fournisseur de pétrole. Si les
négociations sur une version « améliorée » de
l'accord n'aboutissent pas à la fin 2017, Washington quittera l'Alena et
négociera des accords bilatéraux avec ses deux voisins.
Le président américain dénonce
régulièrement les mesures « protectionnistes » de
l'Union européenne et le déficit commercial des Etats-Unis avec
l'Allemagne, visée comme l'Italie par des enquêtes sur un dumping
présumé dans les importations d'acier. Les négociations
sur l'accord de libre-échange transatlantique entre l'UE et les
Etats-Unis (TTIP), lancées en 2013, sont pour leur part bloquées
face à la réprobation croissante de la société
civile et de certains pays européens.
2.7. La dénonciation
de l'OMC
L'Organisation mondiale du Commerce est dans le collimateur de
l'administration Trump. Lors de la réunion du G20, début juillet
à Hambourg (Allemagne), le secrétaire au Trésor
américain Steven Mnuchin n'avait pas exclu de renégocier les
accords commerciaux multilatéraux qu'elle est censée appliquer.
Les règlements de l'OMC pourraient notamment empêcher les
Etats-Unis d'appliquer leur projet de« Border Adjustement Tax » qui
avantagerait leurs exportateurs et pénaliserait les
importateurs.L'Amérique de Trump accuse ainsi l'Iran et promet de se
retirer de l'accord sur le nucléaire iranien. C'est ce que nous relevons
dans le point suivant.
§3. L'isolationnisme
vis-à-vis de l'accord iranien
Donald Trump a annoncé, mardi 8 mai 2017, le retrait
des Etats-Unis de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien,
qu'il a qualifié de désastreux. Il a également
déclaré rétablir des sanctions contre le régime
iranien. Cette annonce risque d'ouvrir une période de vives tensions
avec ses alliés européens et d'incertitudes quant aux ambitions
atomiques de Téhéran.Le retrait des Etats-Unis était une
des promesses de campagne de Donald Trump, qui n'a cessé de
dénoncer les termes de cet accord conclu en 2015 par son
prédécesseur démocrate Barack Obama, après vingt et
un mois de négociations. En vertu de cet accord, conclu entre l'Iran,
les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et
l'Allemagne, Téhéran a accepté de réduire ses
activités nucléaires en échange d'une levée
progressive de la majeure partie des sanctions internationales qui le
visaient.Conséquence de la dénonciation de l'accord par
Washington, les Etats-Unis vont rétablir une large palette de sanctions
concernant l'Iran à l'issue de périodes transitoires de 90
à 180 jours, qui viseront notamment le secteur pétrolier iranien
ainsi que les transactions en dollars avec la banque centrale du pays, a
annoncé mardi le département du Trésor
américain.
Dans un communiqué et un document publiés sur
son site Internet, le Trésor précise que le rétablissement
des sanctions concerne également les exportations aéronautiques
vers l'Iran, le commerce de métaux avec ce pays, ainsi que toute
tentative de Téhéran d'obtenir des dollars US160(*). Il s'agissait d'un
abominable accord unilatéral qui n'aurait jamais dû être
conclu, a estimé Donald Trump. Il n'a pas apaisé la situation. Et
il n'a pas apporté la paix. Et il ne l'apportera jamais. Il est
évident, à mes yeux, qu'avec la structure fragilisée et
pourrie de l'accord actuel, on ne peut empêcher l'Iran de se doter d'une
bombe nucléaire.
Au coeur de cet accord, il y avait une fiction, a
insisté Donald Trump, lors de son intervention : un régime
meurtrier, qui voudrait la paix. Mais c'était un mensonge et nous en
avons la preuve, a estimé le président américain, en
déclarant qu'il était prêt à conclure un nouvel
accord avec l'Iran quand ce pays y serait disposé.Le locataire de la
Maison Blanche a mis en garde tout pays qui aidera l'Iran dans sa quête
d'armes nucléaires pourrait aussi être fortement sanctionné
par les Etats-Unis.
Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord de
2015 sur le nucléaire iranien Téhéran dénonce une
guerre psychologique, Cette annonce relève d'une guerre psychologique, a
réagi le président iranien, Hassan Rohani, précisant que
Téhéran n'entendait pas se retirer de l'accord. Il a
assuré vouloir discuter avec les Européens, les Russes et les
Chinois. J'ai donné pour consigne au ministère des affaires
étrangères de négocier avec les pays européens, la
Chine et la Russie dans les semaines à venir. Si, au bout de cette
courte période, nous concluons que nous pouvons pleinement
bénéficier de l'accord avec la coopération de tous les
pays, l'accord restera en vigueur, a-t-il déclaré.
Le président iranien a également averti que son
pays pourrait mettre un terme aux restrictions qu'il a consenties sur ses
activités d'enrichissement d'uranium : « J'ai ordonné
à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique de prendre les
mesures nécessaires (...) pour qu'en cas de nécessité nous
reprenions l'enrichissement industriel sans limite. (...) Nous attendrons
quelques semaines avant d'appliquer cette décision », en fonction
du résultat des discussions entre Téhéran et les autres
partenaires de l'accord, a-t-il ajouté161(*).
Le guide suprême de la révolution iranienne,
Ali Khamenei, s'est montré plus virulent envers Donald Trump et sa
décision. Il y avait peut-être une bonne dizaine de mensonges dans
son discours. Il a menacé le régime et le peuple, en leur disant
de faire ceci ou cela. Monsieur Trump, je vous le dis au nom du peuple iranien
: vous avez commis une erreur.
De son côté, le premier ministre
israélien, Benyamin Nétanyahou, a dit soutenir totalement la
décision courageuse de Donald Trump de désengager son pays de
l'accord nucléaire avec l'Iran.Cette décision a également
été saluée par l'Arabie saoudite. Premier exportateur
mondial de pétrole, le royaume a déclaré qu'il prendrait
toutes les mesures nécessaires et travaillera avec les principaux
producteurs de pétrole à l'intérieur et à
l'extérieur de l'OPEP, ainsi qu'avec les principaux consommateurs, pour
empêcher des pénuries d'approvisionnement en pétrole.
Paris, Berlin et Londres veulent continuer à appliquer
l'accord, La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé, leur
préoccupation et se sont dits déterminés à
continuer à appliquer l'accord nucléaire iranien, tout en
travaillant à en négocier un nouveau, plus large, ont
annoncé les trois pays, au lendemain de retrait américain.Nous
resterons parties au, déclarent dans ce communiqué commun
Emmanuel Macron, Theresa May et Angela Merkel. Nos gouvernements restent
déterminés à assurer la mise en oeuvre de l'accord et
travailleront à cet effet avec les autres parties qui resteront
engagées, disent-ils, en maintenant les bénéfices
économiques au profit de la population iranienne.
Le président français, Emmanuel Macron, qui
s'est entretenu en début de soirée avec ses homologues allemande
et britannique, avait plus tôt affirmé que les trois pays
européens voulaient oeuvrer collectivement à un cadre plus large
: nous travaillerons collectivement à un cadre plus large, couvrant
l'activité nucléaire, la période après
2025.L'ancien président américain, Barack Obama, a, quant
à lui, qualifié de grave erreur la décision de Donald
Trump, jugeant que l'accord sur le nucléaire iranien fonctionne et est
dans l'intérêt de Washington. La Russie et la Chine,
également signataires de l'accord, ont eux aussi exprimé leur
déception, la Russie dénonçant une violation
grossière des normes du droit international.Profondément
préoccupé par l'annonce du retrait des Etats-Unis, le
secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio
Guterres, a appelé au lendemain, les autres signataires de l'accord sur
le nucléaire iranien de 2015 à respecter pleinement leurs
engagements. La Syrie a condamné la décision de Trump, qu'elle
qualifie d'agression, tandis que la Russie s'est dite profondément
déçue. L'isolationnisme n'est pas le seul à marquer la
scène politique américaine sous l'ère trumpienne. Il est
accompagné de la géoéconomie soulevée dans la
section suivante.
Section II. L'ETAT DE LIEU
DE LA GEOECONOMIE
Etat définie comme une analyse des stratégies
économiques diligentées par les États dans le cadre de la
défense ou de l'aide au développement au sens où de leurs
entreprises nationales vis-à-vis du contexte concurrentiel
mondial162(*), la
géoéconomie est nos jours une stratégie far de Trump
symbolisée parfois par le protectionnisme, parfois par ce qu'il convient
d'appeler guerre commerciale. C'est ainsi que cette section constitue la mise
en lumière d'une large série de guerres commerciales.
§1. De la guerre
commerciale contre la chine
Guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine est
un épisode de dispute commerciale, constitué de hausses de taxes
douanières et de menaces entre la Chine et les États-Unis,
lancé sous la présidence de Donald Trump en 2018.L'historique de
cette guerre table que sur des droits de douanes moyens des États-Unis
entre 1821 et 2016. Balance commerciale entre les États-Unis et la Chine
entre 1985 et 2015.
Le 22 janvier 2018, Donald Trump met en place sur 4 ans des
taxes douanières sur les machines à laver et les panneaux
solaires163(*). La Chine
est le principal producteur mondial de panneaux solaires. Les taxes sur ces
panneaux sont dégressives, de l'ordre de 30 % la première
année pour tomber à 15 % la quatrième année. De
plus chaque année, un quota de 2,5 GW de panneaux photovoltaïque
est exempté de droits de douane. De la même manière, les
droits de douane sur les machines à laver sont dégressifs, mais
en deux catégories : 1,2 million de machines à laver
importées sont soumises à une taxe douanière de 20 % la
première année, taxe qui descend à 18 % la seconde
année, puis 16 % la troisième, alors que le reste des machines
à laver et les pièces détachés sont soumis à
des taxes de 50 % la première année, puis 45 % la seconde
année et enfin 40 % la troisième année. La Chine est le
premier pays exportateur de machines à laver vers les États-Unis,
suivi du Mexique et de la Corée du Sud164(*).
En février 2018, la Chine déclenche une
enquête anti-dumping sur le sorgho américain, le ministère
chinois du Commerce affirmant que les États-Unis subventionnent la
culture de cette céréale. La Chine importe pour environ 1
milliard de dollars de sorgho américain, et des taxes douanières
pourraient pénaliser un État américain comme le Kansas,
premier État producteur de sorgho aux Etats-Unis, et qui a largement
voté Donald Trump.
Le 8 mars 2018, Donald Trump signe un décret instaurant
des droits de douane de 25 % sur les importations en aluminium et de 10 % sur
celles en acier. Par la suite plusieurs pays sont exemptés de cette
augmentation de droits de douane, de manière temporaire. Cette exemption
temporaire touche le Canada, le Mexique, l'Union européenne, la
Corée du Sud, le Brésil et l'Argentine, liste qui exclut
notamment le Japon et la Chine.En mars 2018, Donald Trump signe un
décret interdisant l'acquisition de Qualcomm par Broadcom, en
dénonçant l'influence de la Chine dans cette acquisition.
Le 22 mars 2018, Donald Trump annonce une augmentation des
droits de douane de l'ordre de 60 milliards de dollars, répartie sur une
liste de produits, qui est définie le 3 avril. Cette liste touche 1300
produits comprenant les écrans plats, les armes, les satellites, le
matériel médical, les pièces automobiles et les
batteries.Le 23 mars, la Chine dévoile une liste de 128 produits dont
les droits de douane devraient augmenter de 15 % pour 120 produits comme le vin
ou les fruits et de 25 % pour 8 produits dont la viande de porc. Ces droits de
douane sont de l'ordre de 3 milliards de dollars. La taxation commence le 2
avril. Le 4 avril, la Chine définit une autre liste de produits, ayant
cette fois un volume d'échange entre les deux pays de 50 milliards de
dollars, mesure qui touche notamment le soja, la viande bovine, le coton, le
tabac, le whisky, le secteur automobile et aéronautique165(*).
Le 16 avril 2018, ZTE , un important producteur chinois de
téléphone portable et d'équipements
téléphoniques, est interdit par le gouvernement américain
d'utiliser des biens ou des services d'origine américaine pour une
durée de 7 ans, suite à de fausses déclarations concernant
ses exportations vers l' Iran , soumis à des sanctions
économiques tant internationales que surtout américaines . ZTE
avait déjà été victime d'une amende de 1,2 milliard
de dollars en 2017, suite à des réexportations de produits vers
l'Iran comprenant des éléments d'origines américaines,
alors que c'est prohibé par les États-Unis.
Le 20 avril, la Chine demande un dépôt de
garantie de l'ordre de 178 % de la valeur de la cargaison pour ses importations
de sorgho venant des États-Unis. Suite à cette annonce, plusieurs
navires changent de destination en cours de route. En mai, suite à des
négociations avec les États-Unis, la Chine arrête ses
sanctions sur le sorgho et les États-Unis ne menacent plus d'augmenter
leurs droits de douane. Peu de temps après, la Chine annonce la baisse
de ses droits de douane sur les pièces automobiles et sur les
automobiles à 6 %, indistinctement du pays d'origine166(*).
En juin 2018, les autorités américaines
modifient les sanctions contre ZTE, suite à d'importantes
négociations avec la Chine, pour le contraindre à une amende de 1
milliard de dollars, un dépôt sur compte bloqué de 400
millions de dollars et un renouvellement de son conseil d'administration et de
surveillance, en échange de la permission d'acquérir des
composants d'origine américaine. Toujours durant cette même
année, Donald Trump annonce la mise en application pour le 6 juillet
2018 de ses menaces de mises en place de taxes douanières contre la
Chine sur un volume d'importations de 50 milliards de dollars, avec des droits
de douane de l'ordre de 25 % sur 800 types de produits différents, dont
les voitures, les semi-conducteurs et les pièces électroniques.
Suite à cette annonce, la Chine annonce des sanctions similaires sur un
volume de 50 milliards de dollars d'importations venant des États-Unis
de l'ordre de 25 % sur 659 types de produits, incluant les voitures, les
produits de la mer ou encore le soja167(*). Le 6 juillet, des droits de douane de 25 % sont mis
en place sur 34 milliards de dollars d'importations sur les 50 milliards de
dollars annoncés.
En juillet 2018, Donald Trump annonce pour septembre 2018 une
nouvelle série d'augmentations de 10 % des taxes douanières des
États-Unis qui cibleront un total de 200 milliards de dollars de
produits chinois importés . Les produits concernés par cette
augmentation sont des produits agricoles, du tabac, des produits chimiques, du
charbon, de l'acier, de l'aluminium, des meubles, des routeurs, des
ordinateurs, des pneus, de la maroquinerie, des produits forestiers, des
produits de beauté, de la nourriture pour animaux, etc.En juillet de la
même année, les autorités de la concurrence chinoises
refusent l'acquisition de NXP Semiconductors par Qualcomm. L'acquisition, ayant
été annoncée en 2016, est donc annulée.
En août 2018, Trump menace d'alourdir les taxes
douanières des biens en provenance de Chine par rapport aux annonces
faites en juillet en faisant passer les taxes douanières des
États-Unis qui cibleront un total de 200 milliards de dollars de
produits chinois à 25 %. En représailles, la Chine annonce des
taxes douanières supplémentaires de l'ordre de 5 à 25 %
qui cibleront 60 milliards de produits américains, notamment des
produits agricoles et du gaz naturel.Toujours en août 2018, le
congrès américain vote une loi qui interdit l'utilisation par les
différentes administrations américaines de matériel
provenant de Huawei, ZTE , Hikvision, Dahua Technology, deux constructeurs de
caméras de surveillance, et de Hytera Communications, une entreprise
construisant des radios168(*). En août 2018, des droits de douane sur 16
milliards de dollars d'importations sont mis en place par les États-Unis
en complément de ceux qui avaient été mis en place en
juillet 2018 sur les 34 milliards d'importations. En réponse à
cela, la Chine met en place des droits de douane sur également 16
milliards de dollars d'importations le même jour.
En septembre 2018, les États-Unis mettent en place une
série de taxes douanières de 10 % sur 200 milliards de volume
d'importations chinoises, taxes douanières qui doivent passer à
25 % au 1er janvier 2019. Suite à cela, la Chine met en place des taxes
douanières de 5 à 10 % sur un volume de 60 milliards
d'importations américaines.En décembre 2018, les
États-Unis décident de reporter de 90 jours l'augmentation des
droits de douane de 10 % à 25 % devant initialement arrivé le 1er
janvier 2019 sur près de 200 milliards de dollars de marchandises. En
décembre 2018, la Chine annonce en réaction, une baisse des
droits de douane sur les importations de voitures américaines à
15 % pendant 3 mois. La Chine annonce également le renforcement de son
droit sur la propriété intellectuelle. En parrallèle, la
Chine annonce une réduction de ses droits de douane à partir du
1er janvier 2019, comme sur les médicaments, sur les industries de
pointes169(*).
Précédent de 2002, certains observateurs
comparent cette guerre commerciale au tarif douanier imposé à
partir de mars 2002, sous la présidence de George W. Bush, sur environ
30 % des importations sidérurgiques américaines, en invoquant la
« clause de sauvegarde » de l'Organisation mondiale du commerce
(OMC). Ce tarif s'échelonnait entre 8 et 30 % selon les produits mais
exemptait d'emblée certains partenaires et plusieurs catégories
de produits. Après une plainte de l'Union européenne rejointe par
plusieurs pays, l'OMC donna tort en juillet 2003 aux États-Unis pour
preuves insuffisantes du préjudice subi. Le tarif spécial dura
ainsi 21 mois au lieu des 3 ans annoncés170(*). La guerre commerciale ne
laisse pas indifférente l'Union Européenne. Ainsi, nous abordons
cette question dans le paragraphe qui intervient.
§2. La guerre commerciale
contre l'Union Européenne
Trump s'est montré constant dans sa critique du
libre-échange, qu'il accuse d'avoir porté préjudice aux
ouvriers américains171(*). Il a insisté pendant sa campagne sur le fait
que son objectif de placer «l'Amérique d'abord» impliquerait
la renégociation des accords avec les partenaires commerciaux des
États-Unis afin d'obtenir des termes plus favorables aux
intérêts économiques américains. Trump a
affirmé que «l'américanisme, et non le mondialisme, sera
notre credo», exprimant ainsi qu'il était favorable à une
certaine forme de protectionnisme172(*). Il est intéressant de noter que la campagne
de Trump a même réussi à changer l'opinion des
électeurs républicains au sujet du libre-échange : 61%
d'entre eux pensent que le libre-échange est une «mauvaise
chose» en 2016, contre seulement 36% en 2014173(*). Durant sa campagne, Trump
s'est engagé à remettre en cause les fondements mêmes de la
politique commerciale des États-Unis en renégociant ou, au
besoin, en se retirant d'une large série d'accords, comme l'Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA), le Partenariat
transpacifique (TPP en anglais), et même de l'Organisation mondiale du
commerce174(*).
Par conséquent, l'élection de Donald Trump
risque de geler les négociations en cours entre l'Union
européenne et les États-Unis sur le Partenariat transatlantique
de commerce et d'investissement (PTCI), dont l'objectif est de créer une
zone de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais). Ces
négociations ont été lancées en 2013, dans le but
de redynamiser l'économie transatlantique suite à la crise
financière mondiale. Il est indéniable que le gel des
négociations en cours sur le PTCI ne contribuerait pas à
renforcer les relations transatlantiques. Toutefois, ce coup d'arrêt ne
nuirait pas de manière substantielle à l'Alliance atlantique,
étant donné que les négociations se trouvent d'ores et
déjà bloquées par une opposition importante aux
États-Unis, et tout particulièrement en Europe, où des
milliers de personnes ont manifesté contre le PTCI. Si l'arrêt des
négociations sur le PTCI est une conséquence probable de
l'arrivée de Trump au pouvoir, il existe un autre scénario, moins
plausible, mais qui comporte des risques beaucoup plus grand pour l'Alliance
atlantique.
En effet, Trump peut décider d'exercer une forme plus
radicale de protectionnisme, peut-être même en se lançant
dans une guerre commerciale avec les principaux partenaires des
États-Unis, y compris avec l'Union européenne. Par exemple, Trump
a menacé d'imposer des droits de douane allant jusqu'à 45%
vis-à-vis de plusieurs des partenaires commerciaux à moins que
ces derniers n'acceptent de négocier des conditions plus favorables aux
États-Unis175(*).
Compte tenu de la fragilité de l'économie européenne, des
hausses tarifaires sévères porteraient gravement préjudice
à l'Union européenne.
Les préoccupations de Trump sont liées au fait
que le déficit de la balance commerciale des États-Unis s'est
sérieusement aggravé au cours des dernières
décennies. Les États-Unis sont en déficit commercial avec
15 de leurs 20 principaux partenaires commerciaux. Étant donné
que le déficit par rapport à l'Union européenne a
augmenté au cours des dernières années,
l'éventualité que Trump décide de mettre en oeuvre son
discours protectionniste radical suscite des inquiétudes en Europe.
De fait, l'Union européenne représente le
deuxième déficit commercial des États-Unis, après
la Chine176(*).
Malgré cela, tout au long de sa campagne, Trump a à peine
mentionné l'Europe à propos du commerce extérieur, et a
plutôt concentré ses attaques sur la Chine et le Mexique. Sa
principale cible est sans conteste la Chine: « La Chine nous tue...
l'argent qu'ils ont tiré des États-Unis constitue le plus grand
vol de l'histoire de notre pays »177(*).
De fait, le déficit commercial des États-Unis
par rapport à la Chine est presque deux fois plus important que par
rapport à l'Union européenne178(*). La chose est surprenante quand on sait que le
déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de l'Union
européenne est près de trois fois plus élevé que
celui du Mexique et quatre fois supérieur. Une explication possible des
raisons pour lesquelles Trump a largement ignoré l'Union
européenne à propos du commerce extérieur est le fait que
ses attaques contre l'Europe visent principalement la réticence de cette
dernière à payer pour sa propre défense.
Néanmoins, l'Union européenne doit se tenir
prête à affronter un scénario du pire. En effet, ce n'est
pas parce que Trump a omis d'attaquer l'Europe au sujet du commerce pendant sa
campagne qu'il ignore nécessairement le fait que le deuxième plus
grand déficit commercial des États-Unis est celui de l'Union
européenne. De plus, le tempérament de Trump semble de nature
imprévisible. Certains observateurs ont souligné que le
Congrès et d'autres institutions du système américain de
poids et contrepoids (checks and balances) pourraient être en mesure de
limiter les aspects les plus radicaux du protectionnisme de Trump179(*). Cependant, si le
Congrès est capable de limiter Trump sur des questions telles que la
politique fiscale, il à moins de pouvoir sur la politique commerciale
internationale, domaine où le président jouit d'une grande marge
de manoeuvre.Par exemple, la loi de 1974 sur le commerce extérieur des
États-Unis autorise le Président à imposer des quotas et
des tarifs douaniers pouvant atteindre 15% pendant 150 jours aux pays qui
présentent des excédents importants dans leur balance des
paiements vis-à-vis des États-Unis180(*). Par conséquent,
Trump a le pouvoir de mettre en place des tarifs radicaux sur les produits de
l'Union européenne s'il en décide ainsi.
Compte tenu du préjudice économique
potentiellement considérable qui en résulterait pour les deux
parties, le déclenchement d'une véritable guerre commerciale
entre l'Union européenne et les États-Unis reste très
improbable. Cependant, il n'est pas impossible que l'administration Trump
augmente les tarifs douaniers sur certains produits en provenance d'Europe afin
de corriger le déficit commercial. L'Union européenne devrait
réagir énergiquement et mettre en avant sa capacité de
riposte. En effet, malgré la multitude de crises auxquelles elle est
confrontée, l'Union européenne reste le plus grand marché
unique au monde et le premier partenaire commercial des États-Unis.
L'Union européenne se trouve en fait dans une position
plus solide qu'il n'y paraît pour négocier avec Trump sur des
questions commerciales. Il est donc essentiel que l'Union européenne et
ses États membres s'engagent et dialoguent activement avec le nouveau
gouvernement américain afin de parvenir à une entente commerciale
au plus vite. L'Union européenne doit souligner l'importance
économique cruciale du commerce transatlantique pour les deux parties,
et se tenir prête à faire preuve de bonne volonté en
faisant quelques concessions pour réduire le déficit
commercial.
Même si l'Union européenne devait perdre un peu
d'argent sur le plan économique, elle bénéficie
actuellement d'un excédent commercial très élevé
vis-à-vis des États-Unis et peut se permettre des compromis afin
de conserver des relations commerciales saines au cours des quatre prochaines
années181(*).
S'il reste en accord avec ses discours de campagne, Trump se concentrera
probablement sur la question des dépenses militaires et demandera aux
pays européens d'augmenter substantiellement leur contribution à
l'OTAN. La guerre commerciale des Etats-Unis contre l'Union Européenne
oriente nos analyses dans les lignes suivantes vers les impacts de
l'isolationnisme dans la géoéconomie américaine sous le
règne trumpien.
Section III: L'INFLUENCE DE
L'ISOLATIONNISME SUR LA GEOECONOMIE AMERICAINE
L'isolationnisme n'est pas resté sans
conséquence sur la géoéconomie Etats-Unienne. Il est
l'objet de tensions de toute sorte et est victime des critiques de tout bord.
D'où nous démontrons dans cette section les conséquences
de l'isolationnisme dans la géoéconomie américaine sur
l'ordre social, sur l'ordre industriel régional et enfin sur le commerce
international.
§1. L'influence sur
l'ordre social interne
Trump pense que c'est la vision interventionniste de la
politique étrangère américaine et attachée au
libre-échange (et son cousin, l'évolution technologique), or
celui-ci a aussi son revers. De nombreux américains ont vu leurs revenus
stagner ou même leurs emplois disparaître, et les
inégalités n'ont jamais été aussi grandes. Ces
phénomènes ont suscité une forte opposition à la
libéralisation des échanges (et à l'immigration), à
l'interventionnisme américain et a créé de la
méfiance vis-à-vis des élites économiques182(*).L'isolationnisme ou le
nationalisme économique dont la phrase symbolique est
« l'América first » littéralement
l'Amérique d'abord, a impacté tant négativement que
positivement sur la géoéconomie américaine sous le
trumpisme. Cet impact n'a pas cessé de répercuter sur l'ordre
social jusque-là prometteur.
Cette vieille doctrine de la politique étrangère
américaine a redonné vie au déficit commercial devenue
plus favorable aux USA face à la Chine. Ceci est aux yeux de chercheurs
considéré comme indicateur de la bonne
santééconomique qui se vit aux USA au niveau interne183(*).
Par ailleurs le repli sur soi synonyme de l'isolationnisme a
aussi son revers dans la géoéconomie américaine et par
conséquent sur l'ordre social dans la mesure où il exclut
certains exportateurs américains de leurs marchés traditionnels
à l'exemple des agriculteurs américains qui ont pour
marchés le canada, le Mexique c'est au moins la conséquence
première duretrait des USA de l'Accord de libre-échange
nord-américain. Mais des nombreux partisans de Trump n'ont apparemment
pas la même analyse et justifient la voie suiviejusque-là en
mettant en avant la baisse du chômage et l'amélioration de la
balance commerciale globale184(*).
Dans ces conditions, l'isolationnisme trumpien est au service
de la géoéconomie nationale et est favorable surtout aux
nationaux. Trump estime que la participation des USA à l'accord de paris
sur le réchauffement climatique est destructrice des emplois. Son
isolationnisme face à cet accord est une nouvelle de la domination
américaine. Ceux-ci doivent rationnaliser leurs fonds alloués
à la Cop 21, pour le détourner dans les autres secteurs et
conquérir d'autres marchés dans les autres domaines. PourTrump,
la réglementation de la Cop21 est de nature à favoriser la Chine
et impacterait sur la géoéconomique américaine d'où
la nécessité d'entraver une telle démarche qui pourra
mettre en mal l'ordre géoéconomique américain. C'est au
moins le mérite du décret trumpien qui désengage les USA
de l'accord de Paris185(*).
La volonté de Donald Trump de revenir sur l'Accord de
libre-échange pourrait détruire de nombreux emplois et augmenter
le prix de vente des véhicules, selon une étude du Boston
Consulting Group.Durant la campagne présidentielle américaine,
Donald Trump n'avait pas de mots assez durs contre l'Accord de
libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, le
qualifiant de « pire accord » jamais signé. Soutenant que
l'Alena, signé en 1994, a détruit de nombreux emplois aux
Etats-Unis, il avait alors menacé d'imposer une taxe de 35 % sur les
importations mexicaines si les constructeurs automobiles ne rapatriaient pas
leurs productions aux Etats-Unis.Mais sa volonté de réintroduire
des barrières douanières pourrait également avoir des
effets néfastes. Un retrait de l'Alena pourrait conduire à la
destruction de 25 à 50.000 emplois dans l'industrie automobile, selon
une étude du Boston Consulting Group (BCS), commandée par le
lobby des équipementiers américains. « Un retrait pourrait
entraver la reprise de l'industrie qui reste encore lente », observe
Xavier Mosquet, analyste au BCS. S'il admet que de nombreux groupes
américains ont délocalisé au Mexique, il souligne
également que la baisse des coûts a rendu les constructeurs plus
compétitifs, notamment sur le marché asiatique.
L'étude avance qu'une hausse des tarifs douaniers entre
20 et 35 % engendrerait pour les constructeurs automobiles et les
sous-traitants un surcoût entre 16 et 27 milliards de dollars (entre 13
et 21 milliards d'euros). Conséquence évidente, les prix seraient
amenés à augmenter d'environ 650 dollars par véhicule et
jusqu'à 1.100 dollars pour « les constructeurs les plus
dépendants des importations », développe l'étude.
Tous les groupes automobiles seraient touchés par une hausse des tarifs
douaniers186(*).Reste
désormais à savoir si Donald Trump, qui était sorti en
tête devant Hillary Clinton de plusieurs Etats spécialisés
dans l'industrie automobile, comme le Michigan, est prêt à prendre
le risque de s'aliéner une partie de son électorat.
Les négociations sur l'Alena devraient commencer le 16
août entre les trois partenaires. Pour revoir certains
éléments de l'accord, le président américain se
base sur une étude du cercle de réflexion Economic Policy
Institute, selon laquelle les Etats-Unis auraient perdu environ 800.000 emplois
entre 1997 et 2013 du fait des délocalisations, favorisées par
cet accord.
En 1994, au moment de la signature de l'accord, le
déficit commercial entre les Etats-Unis et le Mexique était
favorable à Washington, qui avait un solde positif de 1,6 milliard de
dollars. Aujourd'hui, le déficit pour les Etats-Unis est de 60
milliards.Des éléments qui devraient peser dans les
négociations, alors que le gouvernement américain espère
parvenir à un accord avant l'élection présidentielle
mexicaine, prévue au début de l'année prochaine.
Après l'impact sur l'ordre social, le paragraphe suivant analyse
l'impact de l'isolationnisme sur l'ordre économique industriel
régional.
§2. L'impact sur l'ordre
économique et industriel régional
L'isolationnisme n'est pas à nos yeux sans
conséquence dans l'ordre géoéconomique des USA au niveau
de la région que çasoit sur le plan industriel,
qu'économique. Au plan industriel, l'industrie du pétrole
pourrait subir les conséquences d'un retrait des États-Unis de
l'ALENA a déclaré à presse canadienne Larry
MacDougal187(*). Pour
lui, le retrait des États-Unis de l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA) aurait des conséquences importantes sur le
secteur énergétique en Alberta, selon des experts.Cette
possibilité devient plus imminente pour cette industrie qui a beaucoup
bénéficié de cet accord. Pour Christophe Bertosssi et
Mathieu Tardis, l'isolationnisme trumpien impacte sur la
géoéconomie américain sur cinq lignes comprises en
termes d'objectifs: un contrôle renforcé à la
frontière mexicaine, une conception sécuritaire de la politique
d'asile, un renvoi des migrantsclandestins par l'embauche des nationaux et
enfin, la priorité donnée à des critères de
mérite de la domination américaine188(*).
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, en 1994, la
production canadienne de pétrole a plus que doublé. L'industrie
de l'énergie a été transformée au cours des 20
dernières années, et l'entente a aidé à renforcer
les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis.«
L'ALENA a permis, entre autres, le développement de chaînes de
production dans l'industrie pétrolière, très
intégrée entre les deux pays », explique le doyen de la
Faculté d'administration de l'Université de l'Alberta, Joseph
Doucet189(*).Selon lui,
l'entente a aidé à réduire les barrières pour ces
entreprises. « Les entreprises canadiennes et américaines ont vu un
champ beaucoup plus libre pour leurs activités économiques. Il y
a donc eu la création de beaucoup plus d'efficacité, plus de
concurrence et de développement dans ce secteur. »
Pour Joseph Doucet, doyen de la Faculté
d'administration, Université de l'Alberta, c'est un avis partagé
par le vice-président de l'Association canadienne des producteurs de
pétrole. « La quantité d'investissements dans le secteur de
l'énergie, le nombre d'emplois qui ont été
créés et la prospérité qui a été
générée pour tout le pays témoignent tous du
succès de cet accord », affirme Nick Schulz.Dans le cas d'un
retrait des États-Unis de l'ALENA, les exportations canadiennes
continueraient vers les États-Unis, selon les deux experts. Il y aurait
toutefois des répercussions sur le marché. « Nous sommes
très inquiets de perdre cette certitude que l'ALENA donnait, ainsi que
le soutien pour les investissements et l'intégration dans le
marché », explique Nick Schulz190(*). Selon lui, l'énergie, le secteur albertain
le plus exposé au commerce avec les États-Unis.
Les incertitudes font de l'ombre au Salon de l'auto de
Détroit : « L'incertitude fait en sorte que les entreprises
hésitent beaucoup plus à investir au Canada qu'aux
États-Unis, et ce, parce que le marché américain de
consommation est beaucoup plus important que le marché canadien »,
ajoute Joseph Doucet191(*).Ce dernier croit aussi que ce sont les producteurs
canadiens qui pourraient subir une hausse des coûts en raison des
possibles tarifs imposés aux douanes.
Sur le plan de l'ordre géoéconomique,
l'isolationnisme des USA face au traité transpacifique, laisserait une
grande marge de manoeuvre à la chine à jouer un rôle de
premier plan. Ce qui permet de limiter l'influence commerciale
américaine sur ses ex-partenaires. Dans cet ordre d'idées, les
USA se verront marginaliser avec leur ordre économique
émaillé du protectionnisme, alors que la région est
dominée par le libre-échangisme.
Pour autant, nombre des ex-partenaires américains se
sont vu obliger de conquérir et délocaliser leurs investissements
en dehors du sol américain où les le climat des affaires et la
politique commerciale restent les moins disant. Dans ces conditions, les USA
ouvriront leurs portes au chômage et à la perte des zones
régionales d'influence économiques.
La Chine affiche son refus face l'isolationnisme et au
protectionnisme que veut promouvoir Donald Trump. Ce n'est pas que Xi Jinping
adore la mondialisation et ses effets pervers il note même qu'il veut
"rééquilibrer" la mondialisation, mais il estime que le retour
des barrières tarifaires, notamment à l'égard de la Chine,
cela revient, selon sa formule, à "s'enfermer le noir".Autrement dit, si
Trump persiste à vouloir s'enferrer dans l'isolationnisme et dans une
guerre commerciale avec la Chine, "personne n'en sortira vainqueur".
"L'économie mondiale", affirme le maître de Pékin, "c'est
un grand océan auquel on ne peut échapper. Toute tentative de
stopper les échanges de capitaux, de technologies et de marchandises est
impossible et va à rebours de l'histoire"192(*). Ainsi, l'impact de
l'isolationnisme sur l'ordre commercial mondial mérite d'être
abordé dans le paragraphe qui s'annonce.
§3. L'isolationnisme et
son impact sur l'ordre commercial mondial
Etant partisan d'un isolationnisme farouche, sur le ton de
l'ultimatum, Donald Trump a réaffirmé sa défiance à
l'égard de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de l'accord de
libre-échange Nord-américain (ALENA), bref de beaucoup de
traités internationaux de nature à privilégier le commerce
déloyale, lors d'un entretien accordé à Bloomberg News
Trump estime que si on ne la remet pas en ordre, il se retirera de l'OMC.
Déjà, lors de la campagne présidentielle, le candidat
à la Maison-Blanche qualifiait l'organisation et multilatéralisme
de "désastre", laissant entendre que, lui président, les
Etats-Unis pourraient bien finir par en claquer la porte.
Voici les conséquences que pourrait avoir une telle
prise de distance.L'OMC a deux attributions principales. Celle de
libéraliser les échanges commerciaux entre ses 164 pays membres,
notamment en négociant la plus grande baisse possible droits de douane
et celle de proposer un cadre juridique qui veille au respect des accords.
L'OMC constitue de fait un obstacle aux guerres commerciales dont Donald Trump
a fait sa spécialité depuis son entrée à la Maison
Blanche. Chine, Union Européenne, Mexique, Canada : tous ont en ont
déjà fait les frais cette année.En quittant l'OMC, les
Etats-Unis se délivreraient donc de règlements que Donald Trump
considère comme des obstacles. Par exemple, les droits de douane aux
Etats-Unis ne seraient plus régulés et le pays pourrait librement
pratiquer des "prix de dumping" des prix inférieurs aux coûts de
production qui visent à gagner des parts de marché et donc
à favoriser la production nationale.
Pas pour longtemps, expliquait Akiko Suwa-Eisenmann,
chercheuse à l'Ecole d'économie de Paris, dans Les Echos : "A
court terme, certains emplois dans les régions les plus
vulnérables seront effectivement sauvés. Mais les consommateurs
seront tous affectés par le renchérissement des
importations"193(*).La
sortie de l'OMC et du multilatéralisme pourrait à terme
coûter davantage aux Etats-Unis qu'elle ne lui rapporte, puisque le pays
serait bien sur obligé, en retour, de faire une croix sur les avantages
octroyés par les pays membres. La clause de la nation la plus
favorisée (NPF), l'un des principes fondamentaux de l'OMC, garantit
notamment l'égalité de traitement entre les signataires. "Les
producteurs américains qui utilisent des intrants importés
perdront en compétitivité", poursuit
l'économiste194(*).
Depuis le début de son mandat, l'administration Trump
n'a pas cessé de décrier l'efficacité des accords
multilatéraux, favorisant les ententes plus confidentielles à
deux Etats. "Nous n'aimons pas les palabres infinies, nous
préférons les actions bilatérales pour négocier.
Les réunions multilatérales prennent beaucoup de temps et nous
sommes animés d'un sentiment d'urgence", assénait le
secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, en juin dernier.
Donald Trump pourrait donc tenter, en remplacement de l'OMC, de conclure des
accords bilatéraux avec les pays membres qu'il entend garder dans son
giron commercial195(*).
Les Etats-Unis sont les premiers partenaires commerciaux de
l'Union européenne, totalisant 16,3% des échanges de biens de
l'UE en 2017. Alors en attendant la conclusion d'accords bilatéraux, il
faudra bien compenser la nouvelle politique protectionniste des Etats-Unis.
L'importance de l'Union européenne s'en trouverait largement
renforcée, explique Agnès Bénassy, professeur
d'économie à l'université Paris 1 Panthéon
Sorbonne. "Dans le domaine commercial, les accords régionaux
représentent de véritables ceinture de
sécurité"196(*). Les plus petits pays européens souffriraient
les premiers de l'augmentation des droits de douane américains, perdant
l'avantage de négociations menées via la voix forte de l'UE.
La nouvelle politique commerciale américaine, de plus
en plus protectionniste, est en porte-à-faux avec la dynamique
d'ouverture qui domine les échanges internationaux depuis la Seconde
Guerre mondiale. En 1995, l'OMC succède à l'Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT),
créé en 1947 sous l'impulsion des Etats-Unis pour instaurer un
code de bonne conduite libérale et multilatérale. Sa place au
sein de l'organisation fait craindre que les autres membres ne la suive, ce qui
marquerait un regain protectionniste au niveau mondial, et non plus à la
seule échelle d'un pays.
Ce scénario s'est déjà produit dans les
années 1930.Alors depuis la Première Guerre mondiale, les
échanges internationaux se libéralisaient de plus en plus, la
crise de 1929 a occasionné un repli protectionniste, sous l'impulsion
des Etats-Unis. Promulguée en 1930, la loi Smoot Hawley a
augmenté d'un seul coup les droits de douane américains à
l'importation. Par mesure de rétorsion, de nombreux pays avaient
à leur tour modifié leur régime de taxation. Les
échanges mondiaux ont alors fortement diminué, accentuant
l'impact de la crise économique. "Maintenir les échange
commerciaux internationaux et donc éviter un retour au protectionnisme
pendant la crise de 2008 explique en partie le fait que l'on se soit mieux
tirés de celle-ci que de celle de 1929", explique Agnès
Bénassy197(*).
Pendant sa campagne, le président n'a pas
ménagé Pékin, accusant notamment les Chinois d'être
des manipulateurs de devise. Et il les a menacés d'imposer des droits de
douane élevés : 45 %, des droits prohibitifs, en plus
illégaux en regard des règles du commerce international. Donc ce
sera applicable car les Etats-Unis ont choisi l'isolationnisme partiel. Ce
scénario déprime Pierre Defraigne, directeur de la Fondation
Madariaga - Collège d'Europe : "Ce serait franchement assez navrant de
voir le pays qui a oeuvré pour le libre-échange, avec l'Union
européenne, en devenir le fossoyeur"198(*). En attendant, les Chinois vont sans doute
être très attentifs à ce qui va se passer. Mais ils ne
devraient pas être trop inquiets. L'économie américaine a
besoin de l'économie chinoise et réciproquement.
N'empêche que les Chinois ne devraient pas rester les
bras croisés. Ils pourraient profiter de la situation pour faire bouger
les lignes, selon Pierre Defraigne : " Si par exemple Donald Trump ne ratifie
pas le Traité transpacifique qui intéresse 11 pays de la
région, l'Amérique va perdre du crédit, si ce n'est
déjà fait en Asie. L'idée d'un pivot asiatique
chère à Obama devient caduque. Du coup, la Chine retrouve un
espace géopolitique plus libre, où elle va pouvoir exercer son
influence et régionaliser à son avantage l'ensemble de
l'économie du monde asiatique".
L'isolationnisme des USA constitue un risque très
important pour l'économique européenne. Elle pourrait
éventuellement profiter d'un refroidissement des relations
économiques entre les deux grands. En même temps, le risque de
voir la Chine plus agressive sur le marché européen serait
réel.
Pour Pierre Defraigne, quelle que soit la politique
effectivement appliquée par Trump, l'Europe doit prendre son avenir en
main : " Nous sommes dans le même cas de figure que le Brexit. Le Brexit
devient une vraie tragédie si l'Europe n'en profite pas pour resserrer
son unité. La présidence de Trump devient un risque
économique et géopolitique majeur si l'Europe ne profite pas pour
refaire son unité. Pierre Defraigne craint plus la faiblesse de
l'Europe que n'importe quoi. Et donc c'est là-dessus qu'il faut rappeler
aux gens avec insistance que c'est l'unité politique de l'Europe qui est
la meilleure réponse aux incertitudes politiques et économique du
moment "199(*).
Toutefois, nous notons que l'isolationnisme des USA
alimenté par le protectionnisme limite la marge de manoeuvre de la
géoéconomie américaine dans la zone euro et profitera
alors à la Chine qui pourra y délocaliser largement ses
investissements. Ce qui est encore une note négative pour la
géoéconomique américaine, mais aussi sur l'ordre
économique mondial devenu fragile avec le protectionnisme
américaine.
Ainsi les analystes craignent que les USA soient un
modèle à suivre pour leurs alliés, qui pourront se mettre
dans la violation massive des règles massives de l'organisation mondiale
du commerce. Ainsi, l'isolationnisme des USA sera une manière pour les
USA d'imposer son expression hégémonique sur le reste du monde et
s'imposer comme un modèle à suivre sur la scène
économique internationale. Cela mettra en péril le
multilatéralisme mondial et portera atteinte les princiques
libre-échangistes.
LA CONCLUSION PARTIELLE
Le quatrième chapitre cette analyse a porté sur
l'isolationnisme dans la géoéconomique américaine sous
l'Administration Trump. Le chapitre a fait l'état de lieu de
manifestation de l'isolationnisme et la géoéconomie tout en
démontrant l'impact du premier sur la seconde. Notons à ce propos
que l'isolationnisme est synonyme des retraits des USA des certains accords
internationaux que régionaux. C'est le cas de l'Accord de
libre-échange nord-américain, l'accord de Paris sur le
réchauffement climatique, l'accord sur le nucléaire iranien, de
l'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la
culture. La géoéconomie qui s'est manifestée par une
série des guerres commerciales, dont celle contre la chine, contre
l'Union Européenne.
Il en découle de ce qui précède que
l'isolationnisme est une vieille doctrine qui s'inscrit dans la politique
étrangère américaine. Il remonte de Georges Washington,
Jefferson et est certifié comme la véritable doctrine par James
Monroe jusqu'à être innové aujourd'hui par l'actuel
président américain Donald Trump. Aujourd'hui l'isolationnisme
nourri la politique géoéconomique américaine et offre de
nombreux atouts, mais aussi des revers sur l'économie américaine.
Toutefois, cet isolationnisme s'inscrit dans le cadre de dénonciation
de multilatéralisme. Ses impacts touchent l'ordre social,
régional et commercial de nature mondiale.
CONCLUSION GENERALE
Dans l'analyse del'isolationnisme et la
géoéconomique des Etats-Unis sous Donald Trump : enjeux et
perspectives, nous sommes partis de la thèse selon
laquelle le 21ièmesiècleest caractérisé
par des situations plus complexes que dans le passé. Dans ces conditions
en évidence, l'Administration américaine est confrontée
à penser une nouvelle stratégie intégrale en quête
du messianisme de puissance aujourd'hui objetà des
interprétations controverses. C'est l'isolationnisme et la
géoéconomie.
A ce propos, notre problématique était
formulée en des termes : Comment l'isolationnisme
influe-t-il sur la géoéconomie américaine sous le
règne trumpien ? Répondant suppositoirement
à cette question, nos hypothèses de départ qui se sont
confirmées après l'étude et par la même occasion,
relèvent que l'isolationnisme américain a influé tant bien
que malsur géoéconomie américaine.
Dans son angle fort, l'isolationnisme oeuvrerait dans la
remise en cause du multilatéralisme, phénomène qui serait
aux yeux des analystes et Trump lui-même à la base de
l'effondrement de la puissance économique américaine. Cette
doctrine qui serait synonyme des retraits d'une large série d'accords
internationaux aurait aidé le gouvernement américain à
renégocier certains accords avec ses partenaires pour obtenir des termes
plus favorables aux intérêts américains. C'est ainsi que
les Etats-Unis ont vu le taux de chômage baissé et
l'isolationnisme aurait contribué à ce qu'il convient d'appeler
le principe de la paix par la puissance.L'isolationnisme n'a pas manqué
du négatif, il a privéles Etats-Unis de leurs marchés
traditionnels, notamment le Canada et le Mexique dans le cadre de l'Alena et a
contribué à une votation des droits de douane prohibitif synonyme
du protectionnisme. Ainsi, cela alimenterait une série des guerres
commerciales dont les plus farouches sont celles contre la chine, l'Union
Européenne et contre l'Organisation mondiale du commerce. Dans tous les
deux cas, nous avions assisté à une analyse mitigée de
cette vieille doctrine de la politique étrangère
américaine.
Pour la réalisation de cette analyse, nous nous sommes
référés à la méthode historique, laquelle
n'a pas étéune occasion de relater l'histoire comme son nom
l'indique, mais de faire ressortir les faits générateurs donnant
ainsi sens à un état des lieux de l'isolationnisme et de la
géoéconomie des Etats-Unis sous Donald Trump. Dans la recherche
d'informations, la technique documentaire s'est révélée
pertinente en ce qu'elle nous a permis de consulter certains documents
écrits et publiés se rapportant à l'objet d'étude.
La théorie réaliste a quant à elle, couronné le
goût de la puissance qu'incarnent les dirigeants américains dans
leur souci d'asseoir leur interet national d'autant plus qu'en relations
internationales, les Etats n'ont ni amis, ni ennemis, mais les Etats n'ont que
les intérêts. En plus la théorie réaliste a permis
la systématisation de l'étude.
En effet,cette analyse s'est structurée en quatre
chapitres :Le premier chapitre s'est articulé autour du cadre
conceptuel. Ce dernier a circonscrit les notions sur l'isolationnisme, la
géoéconomie et celles notions connexes.Le deuxième
chapitre axé sur les Etats-Unis a permis la présentation
géographique et politico-économique.Le
troisième chapitre consacré à la politique
étrangère des Etats-Unis d'Amérique, a été
une mise en lumière de l'histoire de la politique
étrangère américaine, de leurs héritages ou
fondements doctrinaux et d'une analyse minutieuse des politiques
étrangères de Georges Bush Junior, de Barack Hussein Obama et de
Donald Trump.Le quatrième chapitre a gravité autour de
l'isolationnisme dans la géoéconomie américaine sous
Donald Trump.Celui-ci a quant à lui fait un état des lieux de
l'isolationnisme et la géoéconomie des USA sous Donald Trump, et
a prouvé l'originalité de l'analyse en démontrant l'impact
de l'isolationnisme sur la géoéconomie des USA sous Trump.
Eu égard à ce qui précède, et
après une cartographie bibliographique dessinée tout au long de
cette étude, les hypothèses du départ se sont
confirmées en ce qu'elles soulignent bien sûr que l'impact de
l'isolationnisme dans la géoéconomie américaine sous
Donald Trump est situé à double points de vue : d'abord
l'isolationnismea permis aux Etats-Unis d'Amérique de
récupérer bien d'emplois et de rabattre le chômage surtout
lorsqu'on sait qu'il est parti de la remise en question du
multilatéralisme qui est selon Donald Trump synonyme de pertes d'emplois
enregistrées par ses prédécesseurs.
Cette vieille doctrine de la politique étrangère
américaine qui place l'Amérique au sommet de toutes
préoccupations du gouvernement américain et les
intérêts du peuple américain au centre de toutes questions
internationales nous l'avons noté, a contraint certains partenairesdes
Etats-Unis à la renégociation d'une large série d'accords
passés avec ces derniers. C'est ainsi que l'Amérique va obtenir
des termes plus favorable pour alimenter son économie et accroître
sa politique de puissance. L'analyse révèle que l'isolationnisme
influe tant bien que mal surla stratégie géoéconomique
américaine sous l'ère trumpienne et est très
économique que politique. Il est matérialisé par des
retraits des Etats-Unis des accords essentiellement, ceux voulant mettre
à contre mur les intérêts américains.
Si pour les uns l'isolationnisme est positif dans la
géoéconomie américaine, les autres chercheurs qui ont
reçu notre soutien estiment qu'il a aussi son revers, d'autant plus que
certains retraits étaient implicites dans le protectionnisme, objet de
tensions entre les Etats.C'est à ce juste titre que les Etats-Unis par
l'entremise du Président Trump ont déclaré les guerres
commerciales contre le monde entier. Il est à signaler qu'en s'isolant,
les USA ont laissé leurs marchés traditionnels à l'abri de
la chine montant en puissance. C'est le cas notamment du Canada et du Mexique,
partenaires des USA dans le cadre de l'Accord du libre-échange
nord-américain.
L'isolationnisme américain désengage les USA de
l'accord de Paris sur le réchauffement climatique, alors deuxième
pollueur au niveau mondial, situation qui donne aux pays membres de cet accord
une tâche non moins négligeable. Toutefois, les analystes voient
une grande menace dans ces retraits et craignent que les USA s'érigent
en modèle pour d'autres pays.
Enfin, l'idéal n'est pas d'opter pour l'une ou l'autre
stratégie ci-haut citée, mais de profiter de ce qui a du mieux en
elle. Comme pour Mackinder, nous notons que qui domine la
géoéconomie, détient les recherches du monde, qui
détient ces recherches, domine le monde. Dans ces conditions,
l'isolationnisme trumpien doit oeuvrer en faveur de la
géoéconomie et permettre aux Etats-Unis de détenir les
richesses du monde avec comme objectif de dominer le monde.
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TABLE DES MATIERES
INTRODUTION
1
1. Construction de
l'objet d'étude
1
2.
problématique et hypothèse
3
2.1.
Problématique
3
2.2.
Hypothèse du travail
8
3. Choix et
intérêts du sujet
9
3.1. Choix du sujet
9
3.2. Intérêt de
l'étude
9
3.2.1 Intérêt
scientifique
9
3.2.2 Intérêt
sociétal
9
3.2.3. Intérêt
académique
10
4.
Méthodologie de la recherche
10
4.1. Méthode
de travail
10
4.2. Technique de
recherche
10
5.
Délimitation de l'étude
11
5.1. Délimitation
temporelle
11
5.2.
Délimitation spatiale
11
5.3.
Délimitation typologique
12
6. Théorie
explicative de l'étude
12
7. Subdivision du
travail
14
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
15
Section. I. LES NOTIONS SUR
l'ISOLATIONNISME
15
§1. L'origine du concept
15
§2. Le contenu de
l'isolationnisme
15
§3. L'évolution de la doctrine
Monroe ou l'isolationnisme
17
ü La fin de
l'isolationnisme
18
Section II. LA GEOECONOMIE
20
§2. Le contenu de la
géoéconomie
22
§3. L'évolution des idées
géoéconomiques
23
Section III. LES NOTIONS
CONNEXES
25
§1. De la
géostratégie
25
1.1. De la
définition
25
1.2. La
généalogie historique du concept de
géostratégie
25
1.3. Les
caractéristiques de la géostratégie
26
§.2. De la
géopolitique
27
2.1. De la définition
27
2.2. L'objet de la
géopolitique
28
2.3. Les concepts fondamentaux de l'analyse
géopolitique
29
§3. Les notions sur le
protectionnisme
30
3.1. De la définition
30
3.1.2. Les conséquences et
justifications du protectionnisme
30
a. Les aspects positifs
30
b. Les aspects négatifs
31
3.1.3. L'historicité du
protectionnisme
32
3.1.3.1. Le mercantilisme
32
3.1.4. Le protectionnisme dans la Richesse
des Nations
33
3.1.4.1. Les mesures
protectionnistes
33
a. Les
mesures tarifaires
33
1. Le droit de
douane exorbitant
33
b. Les mesures dites
non tarifaires
33
1. Les procédures de
dédouanement
33
2. Les normes techniques ou
sanitaires
34
3. Les autres normes
professionnelles
34
4. Les lois limitant les
investissements étrangers
34
LA CONCLUSION PARTIELLE
35
CHAPITRE II : LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
(USA : UNITED STATES OF AMERICA)
36
Section I : LE CADRE
GEOGRAPHIQUE
36
§1. La géographie
physique
36
1.1. La Situation
géographique
36
1.2. Le Relief et le
climat
37
§2. La géographie
humaine
38
2.1. La démographie des
États-Unis
38
2.1.2. La répartition de la
population par groupe ethnique (1940-2015)
39
2.1.3. Les villes et population
urbaine
40
2.1.3. La répartition des
activités et environnement
40
2.2. Les langues aux
États-Unis
41
§3. La culture des
États-Unis
42
3.1. La Religion
42
Section II : LE CADRE
ECONOMICO-FINANCIER
43
§1. La lecture économique
récente
43
§2. Les secteurs porteurs par
régions
45
2.1. La politique fiscale du
pays
46
2.2. Les accords politiques, juridiques et
multilatéraux
47
§.3. Le commerce extérieur des
Etats-Unis
48
3.1. L'état des lieux du commerce
extérieur
48
3.2. Les échanges bilatéraux
France-États-Unis
48
3.3. Les investissements
49
Section III : LE CADRE
POLITIQUE
50
§1. L'organisation
politique
50
1.1. Les dernières et
élections dernières
50
1.2. La vie
politique aux États-Unis
51
§2. L'organisation
administrative
52
§3. La brève histoire de la
colonisation
53
LA CONCLUSION PARTIELLE
55
CHAPITRE III : LA POLITIQUE ETRANGERE
DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
56
Section I : LES INSTITUTIONS ET
HISTOIRE DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE
56
§1. Les institutions ou acteurs de la
politique étrangère américaine
56
1.1. Les
institutions
56
§2. L'histoire de la politique
étrangère des USA pendant la première et la seconde guerre
mondiale
57
§3. L'histoire des USA pendant la
guerre froide et après la guerre froide
58
2.1. L'histoire des USA pendant la guerre
froide
58
2.2. L'histoire des USA après la
guerre froide ou L'histoire contemporaine des USA
59
Section II : LES FONDEMENTS OU
HERITAGES DOCTRINAUX DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE
60
§1. La destinée
manifeste
60
§.2. Le réalisme de Roosevelt
(1901-1909)
62
§.3. L'idéalisme de Wilson
(1913-1921)
62
2.1. L'extrait du discours reprenant les
quatorze points
63
Section III : LA POLITIQUE ETRANGERE
DES USA SOUS DIVERS PRESIDENT
65
§1. La politique
étrangère des USA sous Georges Bush Junior
65
1.1. Le contexte et
mise en oeuvre de la politique étrangère de Bush
66
§2. La politique
étrangère des USA sous Barack Obama
68
§3. La politique
étrangère des USA sous Donald Trump
71
3.1. Le bilan positif
73
LA CONCLUSION PARTIELLE
77
CHAPITRE IV : L'ISOLATIONNISME DANS LA
GEOECONOMIE AMERICAINE SOUS L'ADMINISTRATION DONALD TRUMP
78
Section I. L'ETAT DE LIEU DE
L'ISOLATIONNISME
78
§1. L'isolationnisme des USA face
à l'accord de Paris de la lutte contre le réchauffement
climatique
78
§2. La cartographie isolationniste des
USA sous Trump : du Pacte sur les migrants, de
l'Unesco, l'Otan, du partenariat transpacifique, de l'Alena, du
libre-échange transatlantique, de l'OMC.
80
2.1. Retrait au Pacte sur les
migrants
80
2.2. Le retrait de l'Unesco
81
2.3. L'isolationnisme face à
l'OTAN
81
2.4. Retrait du partenariat
transpacifique
81
2.5. La renégociation de l'ALENA avec
le Canada et le Mexique ou le retrait des USA
81
2.6. La critique du libre-échange
transatlantique
81
2.7. La dénonciation de
l'OMC
82
§3. L'isolationnisme vis-à-vis
de l'accord iranien
82
Section II. L'ETAT DE LIEU DE LA
GEOECONOMIE
85
§1. De la guerre commerciale contre la
chine
85
§2. La guerre commerciale contre
l'Union Européenne
89
Section III: L'INFLUENCE DE L'ISOLATIONNISME
SUR LA GEOECONOMIE AMERICAINE
92
§1. L'influence sur l'ordre social
interne
92
§2. L'impact sur l'ordre
économique et industriel régional
94
§3. L'isolationnisme et son impact sur
l'ordre commercial mondial
96
LA CONCLUSION PARTIELLE
101
CONCLUSION GENERALE
102
BIBLIOGRAPHIE
105
TABLE DES MATIERES
112
* 1Del Valle, A., « De
la stratégie à la géopolitique, quelques
éléments d'une approche pluridisciplinaire », in
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Consulté le 04/11/2018 à 22h55.
* 4Arnault Barichella,
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* 5 Bart
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* 6 Baumard, P. et Lorot, P.,
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Géoéconomie, Vol. 1, N° 3, automne 1997, p.2-3.
* 7 Kalunga Mawazo, B., et
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* 8Thompson, J.,
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Septembre 2017, pp.1-4.
* 9Lucas D., et Dignoire N.,
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* 10 Gomart, T. et Mardon,
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pire est à l'avenir », in Institut français des
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* 11 Desjardins B.,
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* 12 GOMART, T., Le
monde selon Trump : anticiper la nouvelle politique
étrangère américaine, Paris, édition Institut
français des Relations Internationales (IFRI), 2017, pp.23-25.
* 13 Idem, p.25.
* 14 De Hoop Scheffer, A. et
Toureille, J., Entretien croisé : «La politique
étrangère de Donald Trump est chaotique à plusieurs
égards» retrouvable sur
https:www.reforme.net/actualité/politique-etrangere-de-trump-est-chaotique.
Consulté le 19/12/2018 à 15h45.
* 15Dépelteau, F.,
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départ à la communication des résultats, Bruxelles
1000, édition Boeck, 2007, pp.7-8.
* 16Mounier, E., La
méthode comparative et historique, Paris, Centre d'études
sociales, 1995, p.19.
* 17 Bart Hart, «
Les six fronts de la guerre commerciale de Donald Trump », in
actu économie et politique internationale, 2018. In
thttps://wwwi.lecho.be/economie-politique/international/usa/
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Consulté le 05/11/2018 à 08h53, artcit.
* 18 Voir Nicolas, M.,
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* 19 Voir Hobbes, T.,
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2ième éd. New York, Alfred A. Knopf, 1948, p.
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* 21 Aron, R., Qu'est-ce
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Politique, vol.17, 1967, p. 843.
* 22 Aron, R., Paix et
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* 23Philippe, B.,
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* 24 Morgenthau, H.,
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* 25 Smouts M. C.,
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* 26 Mwayila Tshiyembe,
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L'Harmattan, collection géopolitique mondiale, 2012, pp. 81-82.
* 27Extrait du testament de
Georges W. de 1796, cité par Mwayila Tshiyembe, Op. Cit,
p.82.
* 28 Nouailhat P.-H.,
Les États-Unis et le monde au XXiè
siècle, Paris, Armand-Colin, 2000, p.55.
* 29 Mwayila Tshiyembe,
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* 30 Gauchon P. et Huissoud
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2008, p.66.
* 31 Dominique A., «
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d'histoire, Revue d'histoire critique, Paris, n°4, décembre et
juin 2011, p.191.
* 32 Dominique A.,
Art.cit., p.56.
* 33 Haine J.-Y., Les
États-Unis ont-ils besoin d'alliés ?, Paris, Payot, 2004,
p.195.
* 34 Discours du
sénateur Jesse Helms du 20 janvier 2000.
* 35 Tooze, R., «
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* 37 Vincent Jauvert, «
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* 38 Appleman Williams W.,
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* 39 Alançon, F.,
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* 40 Pascal, P.,
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En ligne sur
http://www.afri-ct.org/La-geoeconomie-nouvelle-grammaire,
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* 41 Idem.
* 42Ibidem.
* 43 Nicolas, M. et Firzli
., « G20 Nations Shifting the Trillions: Impact Investing, Green
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Financière, Paris, 7 juillet 2017, pp.4-5.
* 44 Luttwak, E.,
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* 45 Fukuyama, F., la
fin de l'histoire et le dernier homme, Paris, Flammarion, coll. Histoire,
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* 46 Idem, p.453.
* 47 Luttwak, E.,
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1990, pp. 1-12.
* 48Georges; T.-R.,
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* 49Luttwak, E., « From
geopolitics to geo-economics : logics of conflicts, grammar of commerce »,
The National Interest, summer 1990; puis son ouvrage majeur The
endangered american dream, Simon & Schuster, 1993, cités par
Didier Lucas et Nicolas Dignoire, géoéconomie et stratégie
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entreprises françaises, in think-think, op.cit,
pp.1-8.XIè siècle n'a pas seulement accouché d'un Empire,
il a par ailleurs affirmé l'émergence,
* 50Mireur, Y., «
Quelle place pour la nation à l'ère de la
géoéconomie? », in Géoéconomie,
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* 51 Strange, S., «
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n°1, 1992, pp.1-3.
* 52 Dictionnaire petit
Robert, 2010, p.901.
* 53Boniface, P.,
Op.cit., p.11.
* 54 Vigarié, A.,
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* 55 Pierre Gallois, M.,
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* 56 Kjellén, J.R.,
cité par Boniface P., Géopolitique et Relations
Internationales, Paris, Institut des Relations Internationales et
stratégiques (IRIS), 2012, p.11.
* 57 Ratzel, F., La
géopolitique : les concepts fondamentaux, Paris, Bayard, 1987,
p.15.
* 58 Haushofer, K.,
cité par Boniface P., Opcit., p11.
* 59 Lacoste, Y.,
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Larousse, 2009, p.23.
* 60 Gallois, P.-M.,
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l'âge d'Homme, n°12, mars 2000, p.14.
* 61 Dictionnaire de Poche
Larousse, 2010, p.191.
* 62 Gauchon, P., Manuel
de la géopolitique et la géoéconomie, Paris, PUF,
2008, p.35.
* 63 Boniface, P.,
Opcit., p.12.
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Consulté le 22 décembre 2018 à 15h56.
* 65 Fréderic, L. et
Emmanuel, G., Manuel de géopolitique, enjeux et pouvoir sur les
territoires, Paris, Arman Colin, 2008, p.14.
* 66 Le Monde diplomatique,
mars 2009, Dossier : Le protectionnisme et ses ennemis, « Mille et une
manières », p.9.
* 67 Idem, p.3.
* 68 Carey, C.-H., «The
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pp. 199-213
* 69 Ha-Joon Chang, «
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* 70 Pastré, O.,
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* 71 Cahen, D., cité
par Olivier Pastré, Idem, p.57.
* 72 Bairoch, P.,
cité par Serge d'Agostino, Libre-échange et
protectionnisme, Amiens, Bréal, 2003, p. 30
* 73 Le Monde diplomatique,
mars 2009, Dossier : Le protectionnisme et ses ennemis, « Les mesures
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* 80 Damon, J.,
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* 81Salmon, F., Atlas
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* 84 Ghorra-Gobin C.,
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* 101
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* 102Idem.
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* 104 Idem.
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* 106 Constitution des
États-Unis du 17 septembre 1787, article1, section 8 pp.463-465
confère les pouvoirs du congrès et sa composition
américaine.
* 107Constitution des
États-Unis du 17 septembre 1787, article1, section 8 pp.463-465
confère les pouvoirs du congrès et sa composition
américaine.
* 108Idem.
* 109 Rosenfeld, M.,
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* 112 Plumet, P.,
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(Archive ·Wikiwix ·Archive.is ·Google ·Quefaire
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* 121 Arthaud D., Les
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* 122 Kaspi, A.,
Op.cit. p.69.
* 123 Idem, p.89.
* 124 Tshiyembe Mwayila,
Op.cit. p.83.
* 125 Nouailhat, Y.-H.,
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* 136 Cabanes, B.,
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* 137 Krauthammer, C., "The
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* 138 Krauthammer, C.,
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* 139 Bacharan, N.,
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Seuil, 2005, p. 206
* 140Bacharan, N.,
Opcit., p. 209
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* 142 Charles Krauthammer,
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* 143 Pierre Melandri et
Justin VAISSE, « politique étrangère de George W.
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Thttp://www.afri-ct.org/article/la-politique-etrangere-de-george-w/
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www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/01/17/31002-20170117ARTFIG0014062008-2016-la-politique-etrangere-de-barack-obama-nous-a-permis-d-eviter-le-le-pire.php
consulté le O1/01/2018 à 14h16.
* 145 Lombardi, R.,
op.cit, p.3.
* 146 L'extrait du discours
d'Obama à la notion prononcé à l'académie militaire
de West point, 1décembre 2009 repris par Mwayila Tshiyembe, op.cit,
p.136.
* 147 Mwayila Tshiyembe,
op.cit, p.136.
* 148 Barack Obama est
docteur en Relations internationales de l'Université de Harvard. Il a
fondé sa politique étrangère sur la phrase
suivante : « Plus qu'ailleurs, en politique internationale,
mieux vaut souvent ne rien faire que faire n'importe quoi ». Il
était le président des USA de 2008-2016(deux mandat). Il est
aussi idéaliste-réaliste en politique étrangère de
son règne.
* 149 Lombardi, R.,
op.cit, p.5.
* 150 De Hoop Scheffer, A.
et Toureille, J., « La politique étrangère de
Donald Trump est chaotique à plusieurs égards »,
Raoul-Dandurand, Montréal, n°45, janvier 2018, p.4-6.
* 151 Riyad cité par
Alexandra de Hoop Scheffer et Julien Tourreille,artcit, p.2.
* 152 Riyad cité par
Alexandra de Hoop Scheffer et Julien Tourreille, artcit, pp.2-4.
* 153 Riyad cité par
Alexandra de Hoop Scheffer et Julien Tourreille, artcit, pp.2-4
* 154De Hoop Scheffer, A.
cité par Alexandra de Hoop Scheffer et Julien Tourreille, artcit,
pp.2-4.
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* 157Idem.
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Consulté le 06/02/2019 à 12h00.
* 160 Le Journal le monde
du 08/05/2018 sur
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/05/08/donald-trump-annonce-le-retrait-des-etats-unis-de-l-accord-sur-le-nucleaire-iranien_5296297_3222.html
consulté le 09/02/2019 à 17h45.
* 161 Idem.
* 162Le Journal le monde du
08/05/2018 sur
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/05/08/donald-trump-annonce-le-retrait-des-etats-unis-de-l-accord-sur-le-nucleaire-iranien_5296297_3222.html
consulté le 09/02/2019 à 17h45, Arcit.
* 163Collins, K., «
All the Threats and Tariffs in the U.S.-China Trade Conflict », in The
New York Times, n°9, 15 juin 2018, p.1-4.
* 164 Gillespie, P., «
Washing machines are going to get more expensive », in CNN Money,
n°123, 23 Janvier 2018, p.12.
* 165Gillespie, P.,
Art.cit. p.14.
* 166 Bradsher, K., «
China Cuts Car Tariffs, in a Small Offering to the U.S. on Trade », in
The New York Times, Washington, n°7, 22 May 2018, p.4.
* 167 Lawder, D. et
Blanchard, B., « Trump sets tariffs on $50 billion in Chinese goods;
Beijing strikes back », in Reuters, n°1, 15 juin 2018,
p.10.
* 168Bourguignon, F.,
« Guerre commerciale : les leçons de 2002 », in les
échos, n°123, 15 mars 2018, p.2-7.
* 169 Idem, p.10.
* 170 Ibidem, p.4.
* 171 Son point de vue sur
cette question remonte aux années 1980, lors des débats sur le
commerce entre les États-Unis et le Japon, où Trump pensait que
les élites avaient sacrifié les intérêts des
travailleurs américains pour attirer des alliés (comme le Japon)
et les éloigner de l'Union soviétique.
* 172Blake A.,
«Donald Trump's strategy in three words: `Americanism, not
globalism'», The Washington Post, 22 juillet 2016. Retrouvable sur:
https://www.washingtonpost.com/news/the-fix/wp/2016/07/22/donald-trump-just-put-his-border-wall-around-the-entire-united-states/?utm_term=.6318fe62b549
consulté le 29/12/2018 à 12h07.
* 173 Shapiro J., The
Everyday and the Existential: How Clinton and Trump Challenge Transatlantic
Relations, in New York time, n°34, pp.3-5.
* 174 «Full text:
Donald Trump 2016 RNC draft speech transcript», Politico, 21 juillet
2016 retrouvable
sur:http://www.politico.com/story/2016/07/full-transcript-donald-trump-nominationacceptance-speech-at-rnc-225974
consulté le 29/12/2018 à16h09.
* 175 The Economist,
Dealing with Donald, 16 - 10 décembre 2016.
* 176 En 2015, alors que
les Etats-Unis exportaient 276 142 millions de dollars de marchandises vers
l'UE, ils en importaient 418201 millions de dollars, ce qui a produit un
déficit commercial de -142 059 millions de dollars.
* 177 The Economist,
America and the World: The Peacemakers, 12 - 18 novembre 2016.
* 178 En 2015, alors que
les États-Unis exportaient 123 676 millions de dollars de marchandises
vers la Chine, ils en importaient 466 754 millions de dollars, ce qui a produit
un déficit commercial de -343 078 millions de dollars.
* 179 Voir :
Département du commerce des États-Unis, Top U.S. Trade Partners,
Ranked by 2015 U.S. Total Export Value for Goods.
* 180 Barichella, A.,
« La présidence de Trump : quelles conséquences
pour l'Europe? », fondation robert Schuman, in question
d'Europe n°417, 16 janvier 2017, pp.2-3.
* 181 Barichella, A.,
Art.cit., p.2.
* 182 Thompson, J.,
Arcit. p.3.
* 183 Boittin, J.-F.,
America first, Paris, IFRI, 2017, p.57.
* 184 Idem, p.56.
* 185 Décret clean
power plan du 10 Octobre 2017 cité par Boittin, J.-F., Ibidem, p.57.
* 186 Par Dylan Gamba,
Automobile : un retrait de l'Alena pourrait détruire 50.000 emplois aux
Etats-Unis, sur Gambahttps://m.lesechos.fr/010154172499.htm consulté le
06/02/2019 à 11h37.
* 187 Les analyses de Larry
Macdougal retrouvable sur
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1077801/alberta-commerce-usa-exportation-importation-alena-energie,
consulté le 29/12/2018 à 20h21.
* 188 Bertosssi, C. et
Tardis, M., le monde selon Trump, Paris, IFRI, 2017, p.47.
* 189 Doucet, J. et ses
analyses sur
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1077801/alberta-commerce-usa-exportation-importation-alena-energie,
consulté le 29/12/2018 à 20h21.
* 190 Idem.
* 191
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1077801/alberta-commerce-usa-exportation-importation-alena-energie,
consulté le 29/12/2018 à 20h21. Artcit.
* 192 François
Clemenceau, « Davos, le président chinois prend Trump
à contre-pied », in Europe 1, Davos, le 17 janvier
2017, p.1.
* 193Analyses de Akiko
Suwa-Eisenmann, sur
https://www.lejdd.fr/International/quelles-seraient-les-consequences-dun-retrait-des-etats-unis-de-lomc-3744737
consulté le 06/02/2019 à 12h11.
* 194
https://www.lejdd.fr/International/quelles-seraient-les-consequences-dun-retrait-des-etats-unis-de-lomc-3744737,
arcit.
* 195explique Agnès
Bénassy, analyses retrouvables sur
https://www.lejdd.fr/International/quelles-seraient-les-consequences-dun-retrait-des-etats-unis-de-lomc-3744737,
déjà cit
* 196 Idem.
* 197 Ibidem.
* 198 Defraigne, P.,
« Trump choisit l'isolationnisme économique cela pourrait
favoriser la Chine », in Fondation Madariaga, n°12, 10
décembre 2016, sur
https://www.rtbf.be/info/dossier/election-presidentielle-americaine-la-course-est-lancee/detail_si-trump-choisit-l-isolationnisme-cela-pourrait-favoriser-economiquement-la-chine?id=9451961
consulté le 06/02/2019 à 19h11.
* 199Defraigne, P.,
Arcit., sur
https://www.rtbf.be/info/dossier/election-presidentielle-americaine-la-course-est-lancee/detail_si-trump-choisit-l-isolationnisme-cela-pourrait-favoriser-economiquement-la-chine?id=9451961.
Idem.
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