§2. Marché de carbone et la guerre de l'eau
Le changement climatique dans le monde concerne la RDC au plus
haut niveau. Avec plus de 60% de la forêt équatoriale et un fleuve
d'eau douce dans le bassin du fleuve Congo la RDC fait face à deux
situations liées au carbone et au transfèrement de l'eau de la
rivière Oubangui vers le lac Tchad ayant perdu plus de 80% de son
eau.
Dans la situation du marché de carbones la forêt
du bassin du fleuve Congo est considérée comme l'un des poumons
du monde à côté de la forêt de l'Amazonie au
Brésil et celle de l'Indonésie en Asie. Ces forêts
tropicales constituent des puits de carbones particulièrement efficaces
et on considère qu'elles stockent près de 40% du carbone
terrestre. Pour réduire les émissions de gaz à effet de
Serre (principalement le dioxyde de carbone) dans l'atmosphère,
responsables du réchauffement climatique, il est institué un
marché de carbone
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qui consiste à faire payer par des émetteurs le
coût de la nuisance pour le climat que constituent leurs
émissions, selon le principe pollueur-payeur.
Sur ce marché de carbone, des multinationales
occidentales se sont taillé la part du lion au détriment des pays
pauvres parmi lesquels on trouve la RDC. Et durant le COP22 qui s'est tenu
à Marrakech au Maroc et la mise en place de Fond Bleu qui s'est tenu
à Brazzaville en République du Congo, tout s'est joué
contre la RDC. Et le gouvernement Congolais était obligé de
refuser de signer l'accord sur la mise en place de fond bleu. L'alternative de
la RDC a consisté à s'allier au Brésil et
l'Indonésie qui possèdent aussi des forêts tropicales.
Quant au transfèrement de l'eau de la rivière de
l'Oubangui, un affluent du fleuve Congo vers le lac Tchad, une
conférence internationale s'est tenue à Abuja au Nigéria
ou de nombreux représentants des quatre pays limitrophe du bassin du lac
Tchad ainsi que de Centrafrique et d'autres institutions internationales ont
discuté de solutions pour réhabiliter l'écosystème
du bassin, et restaurer la sécurité et le développement
dans la région sans la RDC. A cet effet, un projet Transaqua est
concocté pour prendre de l'eau du bassin du Congo à travers un
canal de 2.400km, une société chinoise et espagnole va faire les
études de faisabilité pour un des projets agro industriels
financé par les multinationales. A cette occasion, un fonds de
développement africain a été créé.
Cependant, l'opinion congolaise et africaine soulève
certaines interrogations. « Transférer ces eaux à partir du
bassin du Congo, que pensez-vous des faits du bassin du Congo qui
dépendent de ces eaux, transférer à partir de la
rivière Oubangui que dites-vous du grand projet Inga qui a une vocation
continentale ? Transférer ces eaux, que cela signifie, l'Oubangui
sèche ? »
Il y n'a pas longtemps que la rivière était
navigable 9à 10 mois sur 12, à présent c'est à deux
à trois mois sur douze à une certaine période, on peut la
traverser à pieds. Et certains Etats Africains (les pays du CBLT) se
tiennent prêts pour faire la guerre de l'eau à la RDC. En
réalité, ce sont les multinationales qui veulent à travers
ce projet faire la guerre par procuration. Déjà en 2015, modeste
MUTINGA avait déjà publié à ce sujet un livre
prémonitoire : la guerre de l'eau aux portes de la RDC.
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