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La géopolitique congolaise de l'eau. Mythe ou réalité?


par Faustin KYALA WAKABILA
Université de Kolwezi - Licence 2019
  

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Section 2 : la politique étrangère de la RDC

§1. Notion de la politique étrangère

Dans les relations internationales, la politique étrangère constitue un pivot essentiel qui détermine les interactions multiformes des acteurs de la scène internationale.

La politique étrangère est un lieu de perception et d'orientation que les différents Etats comptent dans leurs relations avec les autres acteurs internationaux.

C'est ainsi que le professeur YOKO YAKEMBE la définit comme étant « un ensemble des objectifs essentiels, des principes fondamentaux et de règles directrices de l'action de l'Etat de ses frontières.38

Et, la diplomatie vient compléter cette politique étrangère en ce qu'elle se charge de sa mise en oeuvre.

Ainsi entendue, la politique étrangère se conçoit comme l'aspect législatif de la gestion des relations extérieures d'un Etat.

Les déterminants de la politique étrangère d'un Etat sont catégorisés en deux, à savoir : les déterminants internes et les déterminants externes par déterminants internes, nous avons :

- La géographie ;

- La démographie et - L'économie

Quant aux déterminants externes, nous retenons :

- Le système international et

- L'action des Etats partenaires

Les organes de la politique étrangère sont les suivants :

- La présidence de la république

- Le gouvernement et

- L'assemblée nationale et le sénat

38 Yoko YAKEMBE, traité de droit diplomatique, PUZ, Kinshasa, 1983 p14

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§2. Etude des politiques spécifiques de la RDC dans une perspective des relations
internationales contemporaines

La politique extérieure de la RDC peut-être analysée dans une perspective historique, c'est-à-dire en se référant à chacune des périodes qui a caractérisé l'histoire de ce pays39.

Sur le plan des principes, il y en a trois qui président aux relations de la RDC avec l'Afrique :

D'abord, le nationalisme, qui postule pour la préservation de l'intérêt national c'est-à-dire l'intégrité territoriale, la stabilité des institutions, la protection de la population : à cet effet, les diplomates Congolais doivent veiller à ce que les différents aspects du nationalisme soient respectés dans les rapports avec l'extérieur.

Ensuite, la vocation africaine est consacrée par la constitution du zaïre, article 110 de 1978 et la constitution de la RDC article 195 (de 2003-2006). Dans cette optique, la RDC doit contribuer à la création des organisations internationales africaines et à la résolution des conflits qui surgissent sur le continent. De plus, la RDC a appliqué ces principes par sa participation à différentes organisations internationales Africaines dont : la CIRGL, la SADC, la CEEAC, l'UA etc.

Enfin, le bon voisinage : ce principe se justifie par la situation géographique de la RDC qui a 9 Etats voisins dont elle doit tenir compte dans ses rapports avec l'extérieur.

Durant, la deuxième république, ce principe avait un contenu essentiellement politique et sécuritaire ; la survie de la république étant étroitement liée à celle de ses voisins.

A la révolution du 17 mai 1997, le président Laurent-Désiré KABILA lui donnera un contenu commercial et économique avec le désire de créer des organisations internationales rassemblant tous les Etats de la région des grands lacs.

Dans le cadre de la politique régionale, l'étude de la politique extérieure de la RDC peut-être analysé au moyen des concepts des cercles concentriques qui sont appréhendés de diverses manières selon les auteurs :

39 LABANA LASSAY'ABAR, Relations extérieures de la RDC, Cours, L1 RI, UNIKIN, FSSSPA, 2016-2017 pp.86-89

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- Léopold Sedar SENGHOR : a développé la notion de cercle concentrique de développement. A cet effet, il considère l'Afrique comme une zone dont l'homogénéité peut se faire par intégration culturelle, d'où la notion de la négritude ;

- Barthelemy BIKANDA : a parlé du principe intégrateur de l'Afrique par les sous-régions ;

- Eden KODJO : structure son option autours du concept « Pôle fédérateur », il analyse l'intégration de l'Afrique par le biais de certains Etats considérés comme pôles fédérateurs ; il s'agit de :

? La RDC pour l'Afrique centrale

? La RDC pour l'Afrique Australe

? La Nigéria pour l'Afrique de l'ouest.

Pour le cas de la RDC, l'analyse de sa politique extérieure au moyen des cercles concentriques peut se présenter de la manière suivante :

1. Le cercle A: zone de haute sensibilité. Ce cercle comprendre les 9 pays voisins de la RDC. Ces Etats constituent les enjeux vitaux pour cette dernière, ils sont en effet, des voies de passages pour l'approvisionnement de la RDC, c'est par rapport à cette dimension que le président MOBUTU mettra sur pied une politique forte dans la région en alliant le Rwanda et le Burundi dans le cadre de la CEPGL.

La guerre d'agression dont la RDC est victime depuis le 2 aout 1998 est venue confirmée cette configuration de zone de haute sensibilité, car elle a amené la république à s'ouvrir vers l'extérieur à partir de l'est.

2. Le cercle B : zone du rayonnement régional. Cette zone comprend les Etats Africains non compris dans la zone précédente, le rayonnement de la RDC s'effectue au moyen de ses relations avec les autres Etats Africains et les organisations internationales africaines.

Lors de la deuxième république, le zaïre a joué un rôle important sur la scène Africaine en nombre de contribution, il participa activement aux différentes rencontres organisées au niveau régional et se présenta comme une puissance sectorielle ou sous-régionale.

Le déclin de la diplomatie africaine de notre pays est dû à la mauvaise affectation des diplomates et aux non paiements des agents diplomatiques.

3. Le cercle C : zone d'ouverture au monde. Ce cercle comprend les Etats hors d'Afrique. La RDC a contribué au règlement de conflit entre les Etats aussi bien des

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zones A et B que de la zone C. à cet effet la RDC a été longtemps utilisée par les grandes puissances pour stabiliser l'Afrique, Kinshasa acquis, dans cet ordre d'idée le statut d'espace de convergence diplomatique.

§3. L'Histoire contemporaine de la diplomatie congolaise Les 7 étapes de la diplomatie congolaise sont :

1. De 1960-1965 : naissance de la diplomatie congolaise

2. De 1965-1990 : de l'apogée à la déliquescence de la diplomatie congolaise ;

3. De 1990-1997 : la diplomatie en perte de vitesse

4. De 1997-2001 : diplomatie de guerre

5. De 2001-2002 : diplomatie d'ouverture

6. De 2003-2006 : diplomatie du partage de pouvoir

7. De 2006 à nos jours : diplomatie de la troisième république.40

1. La genèse de la diplomatie congolaise du 30 juin 1960-24 novembre 1965

Avec la création du ministère des affaires étrangères par M. Justin-Marie BOMBOKO LOKUMBA, la RDC s'est dotée d'un appareil diplomatique à l'instar des pays vétérans.

Il convient de noter ici que les premiers diplomates congolais ont été choisis parmi les fonctionnaires de l'administration coloniale ; incompétentes, la plupart de ces diplomates occasionnels ne répondaient pas aux critères d'objectivité dans ce contexte, la diplomatie congolaise aura du mal à faire entendre sa voix dans la grande symphonie diplomatique internationale. D'où on a eu la diplomatie de proximité qui consiste à être incapable de défendre les intérêts sur la scène internationale ; c'est un autre Etat qui intervient à sa place.

A cette époque, ce sont les Etats puissants qui défendaient nos intérêts, en l'occurrence de la Belgique et la France.

40 LABANA LASSAY'ABAR, op cit pp.18-24

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2. Du 24 novembre 1965-24 avril 1990 : De l'apogée à la déliquescence

C'est la diplomatie directe et agissant avec grandeur. Cette seconde période de la diplomatie congolaise marque le début d'une nouvelle diplomatie qualifiée d'une diplomatie agissante et directe.

L'une des caractéristiques de cette période c'est le tourisme diplomatique entrepris par le président MOBUTU. De l'analyse de la fréquence de ces déplacements officiels, on peut tirer beaucoup d'indications si l'on estime que de tels initiatives ne sont jamais entreprises au hasard et qu'elles aboutissent aux discours à des nouvelles dispositions, c'est la présence crédible de la république du zaïre sur la scène internationale et c'est la fin de l'isolement diplomatique.

Sur le plan diplomatique, la tenue du 5è sommet de l'OUA à Kinshasa du 11 au 14 septembre 1967 et le discours historique prononcé par le feu président MOBUTU le 04 septembre 1974 devant l'assemblée générale de l'ONU.

Ces deux événements constituent le succès de la diplomatie congolaise et son retour sur la scène internationale.

A cette époque, il y a eu :

- Des ambassades à motif stratégique : 11 missions diplomatiques (9 avec les pays limitrophes et les trois autres au Tchad, en Lybie et en Israël) ;

- Des ambassades à visée économique : établies en Amérique latine et en Europe ;

- Des ambassades à vocation multilatérale, ici, se retrouvent les délégations permanentes de la République du Zaïre auprès des organisations internationales comme l'OUA, l'ONU etc.

- Des ambassades de la diplomatie classique : c sont celles dues à l'accréditation multiples comme le cas des ambassades du Brésil et de l'Argentine avec l'accréditation multiples et juridictions dans les autres pays tels que le Chili, le Pérou et le Mexique.

A partir de 1972, le nombre des missions diplomatiques du Zaïre se présente de la manière suivante :

- 1972 : 45 ambassades, - 1977 : 52 ambassades ;

Cette période est caractérisée par la diplomatie de terrain, l'ouverture au monde, rétablir les relations diplomatiques avec les anciens alliés.

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- 1979 : 58 ambassades ; - 1980 : 54 ambassades ; - 1989 : 68 ambassades.

Compte tenu de ces nombres élevés des missions diplomatiques, il s'est avéré que le budget alloué chaque année était insuffisant et ne permettant pas de faire face aux frais de fonctionnement et au salaire des diplomates en poste.

De ce qui précède, il se dégage que la politique étrangère de la 2è république s'est illustrée par un contraste d'un côté la grandeur et de l'autre côté la carence des moyens nécessaires.

3. De 24 avril 1990-17 mai 1997 : La diplomatie en perte de vitesse

Cette période est caractérisée par l'isolement parce qu'il y a eu suspension de coopération avec les pays occidentaux suite à la dictature du président du Zaïre qui a entrainé des crises par les successions des gouvernements.

Pour les diplomates à cette époque ils se sont sentis délaissés par les moyens financières, délogés des appartements, c'est ainsi que le pays s'est affaibli.

4. Du 17 mai 1997-26 janvier 2001 : La diplomatie de guerre

Cette période est caractérisée par une diplomatie offensive dont l'axe privilégie fut celui du sud.

Avec l'avènement de Joseph KABILA, la diplomatie offensive va changer le contenu consistant à informer la communauté internationale de la position de la RDC, le président va rédiger une lettre auprès du Secrétaire Général de l'ONU pour l'informer.

Le président Joseph KABILA a effectué 22 voyages à l'étranger pour assister au sommet des chefs d'Etat et convaincre les alliés à venir coopérer.

Par rapport aux missions diplomatiques, le président a hérité de son père le système du salut public.

5. 26 janvier 2001-17 décembre 2002 : La diplomatie de l'ouverture

Produit d'une confrontation entre grandes puissances occidentales à la conférence de Berlin en 1885, la RDC fait face aujourd'hui aux nouveaux enjeux

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Cette période va constituer le début de l'initiative des missions diplomatiques les définir bien et les réduire dans le sens de les doter les moyens conséquents aux missions diplomatiques restreintes et stratégiques.

6. 30 juin 2003-6 décembre 2006 : La diplomatie du partage de pouvoir Cette période est caractérisée par :

- La signature de l'accord global et inclusif intervenu à Sun City le 17 décembre 2002;

- La mise en place des institutions de la transition démocratique effectuée le 30 juin 2003 consacrant le partage de pouvoir occasionnel entre les composantes et les entités ayant pris part au dialogue inter-congolais.

7. 2006-à nos jours : La diplomatie du développement

Est définie comme un instrument de base pour le développement de la RDC. C'est ainsi qu'il va initier :

- Les cinq chantiers (eau-électricité-éducation-emploi-habitat)

- La révolution de la modernité : la continuation de ces cinq chantiers

On a pris des mesures pour mettre en oeuvre les idées définies en créant des structures par la restructuration organique :

- L'élévation du ministère d'Etat chargé des affaires étrangères et de la coopération internationale ;

- L'institutionnalisation d'un ministère de l'intégration régionale ;

- La création d'un vice-ministère des citoyens de l'étranger ;

- La mise sur pied de l'académie de diplomatie congolaise comme structure de réflexion sur la philosophie de la politique étrangère du pays ;

- Au niveau des agents en poste conformément à la constitution de la république, tenir compte des critères des compétences dans la matière. Mais avant cela il faudrait procéder au rappel de troupes diplomatiques accréditées.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote