La géopolitique congolaise de l'eau. Mythe ou réalité?par Faustin KYALA WAKABILA Université de Kolwezi - Licence 2019 |
CHAPITRE II : LA GEOPOLITIQUE CONGOLAISE Introduction partielleLa République Démocratique du Congo, « en anglais Démocratic Republic of Congo, en kikongo Républika ya Kongo Demokratike, en swahili Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo, en lingala Republiki ya Kongo Demokratiki, en tshiluba Ditunga dia Kongu wa Mungalaata) est un pays d'Afrique centrale, c'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Ethiopie et l'Egypte) ainsi que le pays francophone le plus peuplé. Le pays est aussi appelé plus simplement Congo, ou plus souvent RDC, Congo-Kinshasa ou RD Congo pour le différencier de la République du Congo voisine, elle-même appelée Congo-Brazzaville » pour la même raison. De 1908 à 1906, cette ancienne colonie était appelée « Congo Belge » mais aussi « Congo-Léopoldville » jusqu'en 1966, date du changement de nom de la capitale en Kinshasa. Avec la Zaïrianisation, le pays s'est appelé Zaïre de 1971 à 1997. Le géopolitique Congolaise sera comprise lorsque nous analyserons sa géographie, sa politique étrangère et les nouveaux enjeux de la géopolitique aux quels la RDC est confrontée. Section 1. La Géographie De La RDCCette section va nous amener à traiter de la géographie de la RDC sur le plan physique, végétale, humain et économique. §1.La géographie physiquePresque enclavée, la RDC, avec ses 2345 410km2, est le deuxième plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie. Elle est environ trente-trois fois plus grande que le BENELUX et quatre fois plus que la France, quatre-vingts fois plus grande que la Belgique et de superficie légèrement inférieure au quart de celle des Etats-Unis.34 Elle est occupée en grande partie par le bassin du Congo et de ses affluents avec sa superficie de 2 345 410km2. Par sa superficie, elle occupe la 11è place au monde. 34 Anonyme, La géographie de la RDC, in httpps:/ fr.m.wikipedia.org, consulté le 23 mai 2019 42
Le relief de la RDC est nettement caractérisé. La cuvette centrale est une immense dépression, drainée par le fleuve Congo et ses affluents elle a une altitude moyenne de 400 mètres, son point le plus bas (340m) est situé dans la région des lacs Tumba et Mai-ndombe.35 Des plaines et plateaux étagés la raccordent au bourrelet périphérique. Celui-ci ne dépasse pas 600 mètres sur son rebond nord, il atteint 1.000 mètres dans les monts de cristal (Mayumbé) parallèles à la côte atlantique en aval de Kinshasa, bien que peu élevés, ces 35Robert GODDING, géographie physique, politique économique du Congo-Bruxelles-Paris, Ed. l'Harmattan, 1998, pp.18-26 43 monts constituent un obstacle majeur à l'écoulement du fleuve qui y'a creusé un passage étroit en y formant trente-deux chutes et rapides. Plus étroite la plaine côtière est formée par l'estuaire du Congo et les terres alluviales déposées par ce fleuve, le deuxième d'Afrique par la longueur. L'énorme territoire Congolais ne communique avec l'océan Atlantique que par cet étroit couloir d'à peu près 40 Kilomètres de large. Cette zone s'élève progressivement vers l'est. Sur le plan géologique, on note une prédominance des roches gréseuses et calcaires. Elles ont été abandonnées par la mer. A l'est d'importantes chaines montagneuses ou des puissants massifs montagneux le long de grands lacs d'Afrique notamment : lacs Tanganyika, Kivu, Edouard et Albert constituent la bordure occidentale. En raison de séisme et de guerre, ce coin de la RDC est moins peuplé que d'autres. Cette partie montagneuse continue vers le sud-est du pays avec des montagnes comme l'Ouganda, les Virunga le long de la frontière Rwandaise dont certains sommets atteignent de 3100 à 4500 mètres. Dans la même partie sud-est, on dénombre de bourrelet périphérique s'élevant au-dessus de 1.000 mètres, d'une part entre les rivières Kwango et Kwilu, d'autres parts au sud du grand Katanga les monts Kundelungu à l'ouest du lac Moero, atteignent 1.600 mètres. 3. Hydrologie a. Le fleuve Congo Avec ses 4700km de longueur, avec un débit de 50.000m3/s, avec son bassin vaste de 3,80 millions de kilomètres carrées, le fleuve Congo est après le Nil, le deuxième fleuve le plus long d'Afrique, le fleuve d'Afrique le plus important par son débit et le deuxième fleuve-après l'amazone, ayant le plus grand bassin.36 Sa position à proximité de l'équateur lui vaut ce débit le plus important du continent africain (l'amazone est le seul fleuve qui le dépasse sur ce plan au niveau mondial. Il est à cheval sur l'équateur et la répartition presque homogène de ses affluents dans les deux hémisphères régularisent son débit et en font le fleuve le plus régulier du monde. En effet, son débit varie de 1 à 3 tandis que celui de l'amazone varie de 1 à 200. 36 Burton, REV, voyage aux grand lacs d'Afrique oriental, Paris, le seuil 1962 44 Le fleuve est d'une importance économique considérable dans ce sens il fournit du poisson et de électricité, mais il constitue une voie de communication indispensable. Avec ses affluents, il forme 14 166km de navigables. Il prend sa source dans le sud du haut-Katanga, dans le village de Musofi (à Kipushi) à une altitude de 1435 mètres et porte le nom de Lualaba jusqu'à Kisangani, il se déverse dans l'océan par un large estuaire et sa puissance est telle qu'on reconnait ses eaux jusqu'à 45km a plein océan. Ce fleuve a plusieurs affluents dont les plus importants sont la rivière Oubangui au nord et la rivière Kasaï au sud, et, il est subdivisé en 3 cours à savoir : - Le cours supérieur : de la source à Kisangani, comprend deux chutes à savoir chute Stanley et les ports de l'enfer (Kongolo) ; - Le cours moyen : de Kisangani à Kinshasa - Le cours inférieur : de Kinshasa à la source b. Les lacs En RDC, la nature se présente de telle sorte qu'on y trouve un grand nombre des lacs. Malheureusement, les données sur la géographie physique des lacs congolais sont peu nombreuses, les données disponibles font état des lacs tectoniques. Les lacs Tanganyika, Edouard, cependant, Moero, Pool de Malemb, qui occupent les fonds des grobens, sont d'origine tectonique. Le lac Albert échappe à la règle dans la mesure où il aurait déjà avant (moyenne inférieur selon les scientifique géographes), ces lacs constituent des éléments de géographie physique récents et ce sont développés pendant le quartenaire. On possède fort peu de renseignements sur le lac Moero dont l'origine tectonique est probable. Bien qu'on trouve des lacs qui ne figurent pas sur la liste des lacs tectoniques, la plupart de ces lacs offrent les caractéristiques typiques des lacs tectoniques : forme allongée dans une dépression bordée d'escarpements raides, rives peu échancrées, absence d'îles, grande profondeur. Le lac Tanganyika en est l'exemple le plus évident. Il figure d'ailleurs parmi les lacs les plus profonds du globe, la dépression marécageuse de l'upemba fait exception : on y trouve plusieurs lacs dont celui de l'upemba qui probablement sont les 45 vestiges d'une seule superficie lacustre, mais dont la profondeur varie entre 0,50m et 3,25m seulement. Hormis les caractéristiques héritées du fait de leur origine tectoniques tous ces lacs sont exoréiques. A l'exception des lacs Edouard et Albert qui appartiennent au bassin du Nil, ces lacs font partie du bassin du Congo. Au-delà des lacs tectoniques, la RDC présente aussi d'autres lacs appelés lacs des cuvettes. La cuvette centrale possède plusieurs étendues lacustres dont les principales sont le lac Mai-Ndombe, le lac Tumba, le lac Fwa et le lac Munkamba. On le considère comme les vestiges d'un lac plus important qui aurait occupé une partie de la cuvette centrale pendant une période courte dans l'histoire du réseau hydrographique du Congo. Ils sont peu profonds (la profondeur maximale du lac Mai-Ndombe dépassent à peine 7m celle du lac Tumba et le lac Munkamba serait de 5m) et la profondeur du lac Fwa serait de 3,8m. Les rives sont généralement marécageuses. Tout comme les lacs tectoniques, ceux de la cuvette sont aussi poissonneux. De manière générale, les lacs de la RDC se regroupent de la manière suivante : - Lacs de montagnes, particulièrement très poissonneux, sont le lac Albert, le lac Tanganyika, le lac Kivu, le lac Edouard, - Lacs des plateaux : le lac Moero et le lac Bangwelo - Lacs résiduels les lacs Tumba, Mai-ndombe, Munkamba et Fwa. Les deux premiers lacs témoins de l'ancienne mer intérieure qui occupait la zone déprimée de la cuvette centrale et les deux deuxièmes témoignent la zone déprimée du bassin de système de Mbuji-Mayi. En RDC, il existe de nombreux autres lacs mais de moindre importance qui ne sont pas sur cette liste. 4. Le climat La RDC possède une grande variété de climats et de paysages. Généralement, tout le pays bouge sous la température moyenne annuelle, généralement élevée. Les influences de l'océan Atlantique, celles des alizés de l'océan indiens, celles de la zone équatoriale et celles des régions montagneuses de l'Est, principaux éléments du climat Congolais font bouger le paysage et le climat du pays. 46 La réputation du pays est celle d'avoir un climat chaud et humide sur la plus grande étendue de son territoire et une pluviosité abondante, lequel se trouve en zone équatoriale et tropicale humide. En effet, le pays s'étend à cheval sur l'équateur à peu près jusque 5° de lattitude nord et 13° de lattitude sud. La RDC bénéficie, généralement de deux saisons, c'est-à-dire sèche et pluvieuse. La répartition des saisons ne se répartit pas de la même façon dans tout le territoire et n'est ni égale en termes de durée. Dans la partie nord du pays, les saisons de pluies durent du mois d'avril à la fin du mois de juin et du mois de septembre à la fin du mois d'octobre. Les saisons sèches durent de début novembre à fin mars (grande saison sèche) et de début juillet à fin août (petit saison sèche). Au sud de l'équateur, le rythme des saisons est exactement inversé. Dans les régions montagneuses de l'est, les deux saisons sèches ne durent qu'un mois, en janvier et en juillet. Dans le sud et le sud-est du Katanga, la saison des pluies commence à la mi-octobre et se prolonge jusqu'à mi-mai. Dans le nord-Katanga et le sud-Kasaï, les pluies commencent début octobre pour cesser fin avril, mais une petite saison sèche s'intercale au mois de janvier. Ce grand pays au coeur de l'Afrique comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne. 5. La faune et la flore a. La faune Les écosystèmes de la RDC sont riches et variés. La faune naturelle congolaise est riche en espèces diverses, adaptées chacune aux conditions climatiques et floristiques37. Presque tous les grands animaux africains existent dans ses réserves, cette faune remarquable comprend beaucoup d'espèces de grande et même de très grande taille, telles que : - L'éléphant africain : le plus grand des mammifères terrestres actuels - La girafe : le plus haut des animaux et - Le gorille : le plus grand de tous les primates De plus, cette faune s'avère exceptionnelle du fait qu'elle se révèle être un refuge pour certains espèces disparues en dehors de ses frontières, principalement à la suite de 37 Banning, EMIN, l'Afrique et la conférence géographique de Bruxelles, Bruxelles, Murquard, 1877, p.18 47 la destruction de la forêt primitive qui heureusement, recouvre encore une grande partie de son territoire, l'Okapi doit être cité le premier au nombre des espèces ainsi conservées ; Okapi et Paon du Congo constituent des espèces endémiques, connues seulement au Congo. La forêt est peuplée par les gorilles, les singes de tout genre (les chimpanzés, les bonobos...) les sangliers phacochères, potamochères ou hylochères, les hippopotames les rhinocéros ainsi que par les serpents des bois. Dans la savane et la forêt claire congolaise, on y rencontre des animaux de grande taille, c'est-à-dire les herbivores et les carnassiers. b. La flore La flore et la faune y sont d'une variété inimaginable. Ainsi, on a démontré en RDC entre 8000 et 10.000 sortes de plantes, parmi lesquels 600 arbres répertoriés, il en est plusieurs qui fournissent un bois d'oeuvre à haute valeur commerciale (acajou, ébène, wengé, Iroko...) Malgré l'attention particulière de l'autorité publique pour la protection de la nature, la forêt est de plus en plus menacée par les activités sylvicoles dans les zones où les arbres ont été abattus, elle a d'ailleurs cédé la place à la forêt secondaire, une formation beaucoup moins riche en espèces végétales. 6. Végétation Le sol, le relief et le climat de la RDC déterminent les grandes zones végétales du pays : la forêt, la savane, la brousse et la végétation des montagnes. a. Forêt et cuvette centrale Selon le Congo online, la forêt Congolaise couvre la moitié du territoire avec ses 125 millions d'hectares. Ce qui signifie autrement qu'elle représente 47% du massif forestier tropical du continent africain et 6% des réserves tropicales du monde. La cuvette centrale, en grande partie recouverte de forêt dense primaire, occupe, à elle seule, 100 millions d'hectares, soit 80% de la couverture forestière. Les réserves potentielles extrêmement élevées pourraient permettre à terme une production annuelle de l'ordre de 6 millions de mètre de bois par an. Selon le service permanent ? Les montagnes des Virunga au nord du lac Kivu, formé par une série de volcans, certaines en activité comme le Karisimbi qui culmine à 4507m, le Nyamlagire 48 d'inventaire et d'aménagement forestier (SPIAF), il existe 708 essences forestières identifiées et regroupées en trois catégories : - Classe 1 : essences exportables en grumes - Classe 2 : essences utilisées localement exportables aussi en grumes - Classe 3 : essences non exploitées.
Sont formés d'importantes chaines de montagnes parmi lesquelles, on distingue : 49 (3068m) et le Nyirangongo (3470m) et d'autres éteints comme le mont Mikeno (4437m) le visoke (3711m) et le Sabinio (3647m) ? Le massif volcanique de Ruwenzori entre les lacs (Edouard et Albert) avec comme points culminants le pic Albert (5100m) et le Pic Marguerite (5120m) qui est l'altitude maximale de la RDC ? Les monts bleus autours du lac Albert, culminent à environ 2000 m et forment dans cette région, la ligne de partage entre les eaux du bassin du Congo et celles du bassin du Nil ; ? Les monts Kundelungu (1600-1700 m), à l'est de la Lufira et à l'ouest de la Luapula et du la lac Moero, constituent un exemple typique de vieilles montagnes ? Les monts Marungu (2200m) bordent le sud-ouest du lac Tanganyika ? Les monts Mayumbe au sud-ouest : est une vieille montagne plissée, fortement attaquée par l'érosion, elle tend à prendre les caractéristiques d'un plateau. Son altitude est d'environ 600m et culmine à 1050m au mont Bia.
Avec un taux annuel de croissance de l'ordre de 3,07% la population est en plein développement. Cette population, extrêmement jeune (en 1984, selon l'institut national de statistique 58,9% de cette population était constituée de personnes de moins de 14 ans) se répartit par milieu de résidence de la manière suivante : Les données de 1984 dudit institut indiquent qu'environ 70% de la population congolaise vit en milieu rural contre près de 30% dans les villes. La répartition géographique de la population est inégale. |
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