INTRODUCTION GENERALE
« L'agriculture est la mère de tous
les arts : lorsqu'elle est bien conduite, tous les autres arts
prospèrent ; mais lorsqu'elle est négligée, tous les
autres arts déclinent, sur terre comme sur mer ».
Xénophon, philosophe grec.
I. Contexte et justification de l'étude
Situé au coeur de l'Afrique occidentale, le Burkina
Faso est classé parmi les pays les moins avancés et à
faible revenu (181e sur 187 pays selon le rapport 2014 du PNUD) avec
des déficits alimentaires. Sur une population de 16 millions, 44% vivent
sous le seuil de pauvreté (SCADD, 2010) et la moitié de la
population a moins de 15 ans.
Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant
estimé à 767,8 USD en 2014 et un indice de développement
humain (IDH) de 0,388 en 2013 (PNUD, 2014), le Burkina Faso a un climat
tropical de type sahélien caractérisé par deux (02)
saisons assez contrastées : une saison pluvieuse qui dure à
peine quatre (04) mois avec des précipitations inférieures
à 600 mm au nord et supérieures à 1000 mm au sud par an,
et une longue saison sèche de huit (08) mois environ (DGPSA, 2007).
Plusieurs types de sols peuvent être identifiés et ils sont
généralement peu fertiles. Il s'agit des sols ferrugineux,
des sols ferralitiques, des sols hydro morphes, des sols halomorphes, etc.
En plus des aléas climatiques globalement
défavorables, l'utilisation des principaux facteurs de production, les
infrastructures et l'encadrement agricole sont insuffisants. En moyenne, 36%
des ménages reçoivent un encadrement (CES, 2005). Ce qui rend
difficile la vulgarisation des techniques agricoles. Il faut noter
également une faible capacité financière des producteurs
et des difficultés d'accès au crédit. En effet,
d'après l'enquête de base de la phase II du Programme national de
gestion des terroirs (PNGT 2) en 2004, seulement 36,1% des ménages qui
ont demandé un crédit ont été partiellement ou
entièrement satisfaits.
L'effet de ces problèmes de production explique
l'incapacité de l'agriculture à répondre de manière
efficiente à sa fonction première qui est d'assurer la
sécurité alimentaire des populations. L'enquête
burkinabè sur les conditions de vie des ménages (EBCVM) de 2003 a
révélé que 64% des ménages éprouvent des
difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires. Ainsi,
l'insécurité alimentaire touche 50% des ménages (PAM,
2011).
Pour faire face à cette situation
d'insécurité alimentaire, de nombreuses stratégies sont
mises en oeuvre par le Gouvernement afin de favoriser la promotion de
l'entrepreneuriat agricole. En 2008, pour insuffler cette dynamique de la
production moderne, professionnaliser l'agriculture burkinabé et assoir
les bases du développement d'entreprises agricoles, la Direction du
développement de l'entreprenariat agricole (DDEA) a été
créée au sein de la Direction générale de la
promotion de l'économie rurale (DGPER).
Ce processus de mutation structurelle de l'agriculture
burkinabé intègre également l'évolution de
l'exploitation de type familial vers l'exploitation moderne,
équipée et compétitive (SNDEA, 2012).
Ainsi, l'entrepreneuriat agricole devrait permettre, à
travers les entrepreneurs agricoles et de leurs entreprises, la
mécanisation de l'activité agricole, la monétarisation des
productions et de leur compétitivité dans l'espace sous
régional et international, le tout concourant à l'atteinte de
l'autosuffisance alimentaire.
|