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L'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé. Analyse et perspectives.


par P. Christian Abdoul Kader YAMEOGO
Université Libre du Burkina (ULB) - Maitrise en gestion et administration des entreprises 2015
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR (MESS)

*************

UNIVERSITE LIBRE DU BURKINA (ULB)

*************

FACULTE DE GESTION

*************

MAÎTRISE

GESTION ET ADMININSTRATION DES ENTREPRISES

BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

**********

01 BP 1020 Ouagadougou 01

Tél. : (226) 25 41 25 05

Pour l'obtention de la Maîtrise en Gestion et Administration des Entreprises

THEME :

L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE : ANALYSE ET PERSPECTIVES.

Préparé et soutenu par :

M. YAMEOGO P. Christian Abdoul Kader

Directeur de mémoire :

Dr. Joachim ZONGO

Année académique : 2014-2015

SOMMAIRE

SOMMAIRE ii

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

AVANT-PROPOS vi

RESUME vii

LISTE DES ABREVIATIONS viii

LISTE DES TABLEAUX x

LISTE DES GRAPHIQUES xii

LISTE DES FIGURES xiii

INTRODUCTION GENERALE 1

I. Contexte et justification de l'étude 1

II. Problématique de la recherche 4

III. Objectifs de la recherche 6

IV. Hypothèses de la recherche 6

V. Définitions des mots clés 6

VI. Revue de la littérature 7

VII. Intérêt de l'étude 10

VIII. Cadre méthodologique 11

PREMIERE PARTIE : 13

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 13

CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE L'ETUDE 15

SECTION I : Qu'est-ce que l'entrepreneuriat ? 15

I.1. Aperçu sur l'entrepreneuriat 16

I.2. L'entrepreneuriat au Burkina Faso 20

SECTION II : Agriculture et agrobusiness 26

II.1. Présentation de l'agriculture dans le monde 26

II.2. Aperçu sur l'agrobusiness 28

CHAPITRE II : L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE AU BURKINA FASO 33

SECTION I : Aperçu sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 34

I.1. Entrepreneuriat agricole ; de quoi parle-t-on ? 34

I.2. Les études sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 37

SECTION II : Importance et cadre règlementaire de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 46

II.1. Nécessité, enjeu et défis de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 46

II.2. Cadre politique, stratégique, législatif et réglementaire régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 48

DEUXIEME PARTIE : 53

ANALYSE DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 53

CHAPITRE I : SITUATION DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 55

SECTION I : Les caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 55

I.1. La répartition des entrepreneurs agricoles selon le genre 55

I.2. La répartition des entrepreneurs agricoles selon l'âge 56

I.3. Le niveau d'instruction des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 57

SECTION II : Les caractéristiques des entreprises agricoles de la province du Boulkiemdé 59

II.1. Le statut juridique et la taille des exploitations agricoles de type entrepreneurial 59

II.2. La structure de la main d'oeuvre et le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles 60

II.3. Les principales spéculations cultivées et leur nature 64

CHAPITRE II : ANALYSE SWOT DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 66

SECTION I : Les forces et faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 66

I.1. Les forces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 66

I.2. Les faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 71

SECTION II : Les opportunités et les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 75

II.1. Les opportunités de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé : l'existence de structures d'accompagnement 75

II.2. Les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 85

CONCLUSION GENERALE ET 87

RECOMMANDATIONS 87

CONCLUSION GENERALE 88

RECOMMANDATIONS 91

BIBLIOGRAPHIE xiv

WEBOGRAPHIE xix

ANNEXES I

DEDICACES

Cette oeuvre est dédiée à ma tendre mère, feue YAMEOGO/GUIRA Aminata, à toute ma famille, à cette personne anonyme qui m'a aidé à me réaliser, à mes amis et à tous mes camarades d'études.

REMERCIEMENTS

Toute ma gratitude va en premier chef à Allah, le Clément, le Miséricordieux, pour la force et la protection qu'il m'a accordé dans la réalisation de ce mémoire.

Merci à Monsieur le Recteur de l'Université Libre du Burkina, à Monsieur le Directeur Général, à toute l'Administration et à l'ensemble du corps professoral pour la qualité de la formation dispensée.

Ma gratitude va à cette personne anonyme qui m'a créé une brèche quand toutes les portes semblaient se refermer sur moi. Que Dieu vous bénisse abondamment !

Merci à vous Dr Joachim ZONGO, mon directeur de mémoire, pour vos conseils toujours avertis, vos remarques pertinentes et justes, vos suggestions qui ont toujours été précieuses. Merci également à Mme Assiétou KALMOGO, mon maître de stage, pour votre amabilité et l'encadrement professionnel lors de l'élaboration de ce document.

Ma gratitude va aussi à Dr Auguste Apollinaire DONDASSE pour tout le soutien que j'ai bénéficié le long de mon cursus universitaire.

Egalement merci, à mon oncle Séraphin YAMEOGO, pour la mise à ma disposition d'un bel appartement entièrement équipé, avec dame de ménage et sécurité 24h/24h tout au long de ma période de recherche à Koudougou.

Merci, à toute ma famille, à mes amis, à mes camarades, à mes collègues et à tous ceux qui ont contribués directement ou indirectement à la réalisation de ce mémoire.

AVANT-PROPOS

L'Université Libre du Burkina (ULB) est un établissement privé d'enseignement supérieur située au secteur 25 de la ville de Ouagadougou, plus précisément au quartier Tanghin. Créée en 2000 sous l'autorisation d'existence N° 2002-40/MESSRS/DGERS du 25 mars 2002 par le Professeur Karim OUEDRAOGO, Recteur de l'Université Libre Internationale sise à Bruxelles en Belgique, elle est la première université privée du Burkina Faso.

Fonctionnelle depuis l'année académique 2000-2001, l'ULB forme des cadres supérieurs du premier et du second cycle dans les filières suivantes :

Ø Gestion et Administration des Entreprises (G.A.E) ;

Ø Gestion Financière et Bancaire (G.F.B) ;

Ø Relations Publiques et Internationales (R.P.I) ;

Ø Sciences de l'Information et de la Communication (S.I.C) ;

Ø Sciences Juridiques et Politiques (S.J.P).

L'obtention du diplôme de maîtrise y est conditionnée par la validation des examens et la soutenance d'un mémoire. C'est dans cette optique que le présent mémoire a été élaboré.

RESUME

L'agriculture occupe plus de 86% de la population active du Burkina Faso et contribue à près de 1/3 à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). Selon l'analyse des résultats du recensement général de l'agriculture (RGA, 2009), 0,02% d'entrepreneurs agricoles ont contribué à la production céréalière nationale à hauteur de 0,14% ; ce qui signifie qu'avec 14,28% d'entrepreneurs agricoles véritables, il est possible d'assurer 100% des besoins céréalières du pays, « ceteris paribus1(*) ». Toutefois, l'entrepreneuriat agricole est encore un domaine d'activité nouveau. Il n'est pas encore ancré au Burkina Faso comme un domaine de recherche à part entière, comme c'est le cas dans d'autres pays à travers les Ecoles d'entrepreneuriat agricole. Un véritable souci se dessine quant à l'encadrement, l'accompagnement et le développement effectif de cette activité. C'est cet ensemble de considérations qui est à l'origine de la présente étude qui s'attèle à relater la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé et d'analyser l'environnement dans lequel il évolue pour en dégager des perspectives d'amélioration.

Mots clés : entrepreneuriat, entreprise, entrepreneur.

LISTE DES ABREVIATIONS

CAPES : Centre d'analyse des politiques économiques et sociales

CES/DRS : conservation des eaux et des sols/défense et restauration des sols

CGEA : cahier de gestion de l'entrepreneur agricole

CRD : cahier de recettes/dépenses

CRREA : Centre régional de recherches environnementales et agricoles

CSE : comptabilité simplifiée d'entreprise

DDEA : Direction du développement de l'entrepreneuriat agricole

DGPER : Direction générale de la promotion de l'économie rurale

DPARHASA : Direction provinciale de l'agriculture, des ressources hydrauliques, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire

DRARHASA : Direction régionale de l'agriculture, des ressources hydrauliques, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire

DREP : Direction régionale de l'économie et de la planification

EA : entrepreneur agricole

EI : entreprise individuelle

GRAF : Groupe de recherche et d'action sur le foncier

iDE : international Development Enterprises

INERA : Institut nationale de l'environnement et de recherches agricoles

INSD : Institut nationale de statistique et de démographie

MARHASA : Ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire

MEBF : Maison de l'entreprise du Burkina Faso

MOF : main d'oeuvre familiale

MOO : main d'oeuvre occasionnelle

MOS : main d'oeuvre salariée

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

PAFASP : Programme d'appui aux filières agro-sylvo-pastorales

PAGIRE : Plan d'action pour la gestion intégrée des ressources en eau

PCESA : Programme de croissance économique dans le secteur agricole

PMI/PME : petite et moyenne industrie/petite et moyenne entreprise

PNSFMR : Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural

PNSR : Programme national du secteur rural

RAF : réorganisation agraire et foncière

RGA : recensement général de l'agriculture

RSE : Répertoire statistique des entreprises

SA : société anonyme

SARL : société à responsabilité limitée

SCADD : Stratégie de croissance accélérée et de développement durable

SDR : Stratégie de développement rural

SNDDAI : Stratégie nationale de développement durable de l'agriculture irriguée

SNDEA : Stratégie nationale de développement de l'entrepreneuriat agricole

SNSA : Stratégie nationale de sécurité alimentaire

TPE : très petite entreprise

ZAT : zone d'appui technique

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Répartition spatiale des entreprises formelles 21

Tableau n°2 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur statut juridique 22

Tableau n°3 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur branche d'activités 23

Tableau n°4 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le genre 56

Tableau n°5 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon l'âge 56

Tableau n°6 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le niveau d'instruction 58

Tableau n°7 : Répartition des exploitations agricoles de type entrepreneurial de la province du Boulkiemdé selon le statut juridique 59

Tableau n°8 : Les superficies exploitées par les entrepreneurs agricoles (EA) de la province du Boulkiemdé au titre de la campagne agricole 2014-2015 60

Tableau n°9 : Structure de la main d'oeuvre employée par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 61

Tableau n°10 : Les techniques agricoles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 62

Tableau n°11 : L'équipement agricole des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 63

Tableau n°12 : Les différentes spéculations cultivées par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 64

Tableau n°14 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon la nature de leur production 65

Tableau n°13 : La nature de la production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon les superficies cultivées 65

Tableau n°15 : La situation des terres agricoles exploitables dans la province du Boulkiemdé 67

Tableau n°16 : La situation des eaux de surface disponibles dans la province du Boulkiemdé 67

Tableau n°17 : Statut des terrains agricoles possédés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 68

Tableau n°18 : Niveau d'association agriculture-élevage des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 69

Tableau n°19 : Les outils de gestion utilisés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 70

Tableau n°20 : L'accès à la formation agricole par les entrepreneurs de la province du Boulkiemdé 71

Tableau n°21 : Volume de production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé par nature 73

Tableau n°22 : Logique de production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 73

Tableau n°23 : Le niveau de notoriété des structures d'accompagnement des entrepreneurs agricoles dans la province du Boulkiemdé auprès des acteurs 84

Tableau n°24 : Répartition des pluies dans la province du Boulkiemdé de 2008 à 2014 86

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n°1 : Répartition spatiale des entreprises formelles 21

Graphique n°2 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur statut juridique 22

Graphique n°3 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur branche d'activités 23

Graphique n°4 : Répartition des nouveaux acteurs de l'entrepreneuriat agricoles 42

Graphique n°5 : Les principales contraintes des entreprises agricoles 45

Graphique n°6 : Les piliers du développement de l'entrepreneuriat agricole selon les acteurs 45

Graphique n°7 : Répartition des entreprises agricoles selon le genre 56

Graphique n°8 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon l'âge 57

Graphique n°9 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le niveau d'instruction 58

Graphique n°10 : Répartition des exploitations agricoles de type entrepreneurial de la province du Boulkiemdé selon le statut juridique 59

Graphique n°11 : Les superficies exploitées par les entrepreneurs agricoles (EA) de la province du Boulkiemdé au titre de la campagne agricole 2014-2015 60

Graphique n°12 : Structure de la main d'oeuvre employée par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 62

Graphique n°13 : Les techniques agricoles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 62

Graphique n°14 : L'équipement agricole des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 63

Graphique n°15 : Répartition des principales spéculations selon les superficies cultivées par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 64

Graphique n°16 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon la nature de leur production 65

Graphique n°17 : Statut des terrains agricoles possédés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 68

Graphique n°18 : Niveau d'association agriculture-élevage des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 69

Graphique n°19 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé en fonction des outils de gestion utilisés 70

Graphique n°20 : L'accès à la formation agricole par les entrepreneurs de la province du Boulkiemdé 71

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Illustration de l'entreprise en tant qu'unité de production 18

Figure n°2 : Illustration des trois notions importantes de l'entrepreneuriat agricole (adaptée de Marchesnay, 1996) 36

Figure n°3 : Les trois (03) composantes du PAFASP et ses sous-composantes 78

Figure n°4 : Le PCESA, ses composantes, ses sous-composantes et leurs objectifs 81

INTRODUCTION GENERALE

« L'agriculture est la mère de tous les arts : lorsqu'elle est bien conduite, tous les autres arts prospèrent ; mais lorsqu'elle est négligée, tous les autres arts déclinent, sur terre comme sur mer ». Xénophon, philosophe grec.

I. Contexte et justification de l'étude

Situé au coeur de l'Afrique occidentale, le Burkina Faso est classé parmi les pays les moins avancés et à faible revenu (181e sur 187 pays selon le rapport 2014 du PNUD) avec des déficits alimentaires. Sur une population de 16 millions, 44% vivent sous le seuil de pauvreté (SCADD, 2010) et la moitié de la population a moins de 15 ans.

Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant estimé à 767,8 USD en 2014 et un indice de développement humain (IDH) de 0,388 en 2013 (PNUD, 2014), le Burkina Faso a un climat tropical de type sahélien caractérisé par deux (02) saisons assez contrastées : une saison pluvieuse qui dure à peine quatre (04) mois avec des précipitations inférieures à 600 mm au nord et supérieures à 1000 mm au sud par an, et une longue saison sèche de huit (08) mois environ (DGPSA, 2007). Plusieurs types de sols peuvent être identifiés et ils sont généralement peu fertiles. Il s'agit des sols ferrugineux, des sols ferralitiques, des sols hydro morphes, des sols halomorphes, etc.

En plus des aléas climatiques globalement défavorables, l'utilisation des principaux facteurs de production, les infrastructures et l'encadrement agricole sont insuffisants. En moyenne, 36% des ménages reçoivent un encadrement (CES, 2005). Ce qui rend difficile la vulgarisation des techniques agricoles. Il faut noter également une faible capacité financière des producteurs et des difficultés d'accès au crédit. En effet, d'après l'enquête de base de la phase II du Programme national de gestion des terroirs (PNGT 2) en 2004, seulement 36,1% des ménages qui ont demandé un crédit ont été partiellement ou entièrement satisfaits.

L'effet de ces problèmes de production explique l'incapacité de l'agriculture à répondre de manière efficiente à sa fonction première qui est d'assurer la sécurité alimentaire des populations. L'enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages (EBCVM) de 2003 a révélé que 64% des ménages éprouvent des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires. Ainsi, l'insécurité alimentaire touche 50% des ménages (PAM, 2011).

Pour faire face à cette situation d'insécurité alimentaire, de nombreuses stratégies sont mises en oeuvre par le Gouvernement afin de favoriser la promotion de l'entrepreneuriat agricole. En 2008, pour insuffler cette dynamique de la production moderne, professionnaliser l'agriculture burkinabé et assoir les bases du développement d'entreprises agricoles, la Direction du développement de l'entreprenariat agricole (DDEA) a été créée au sein de la Direction générale de la promotion de l'économie rurale (DGPER).

Ce processus de mutation structurelle de l'agriculture burkinabé intègre également l'évolution de l'exploitation de type familial vers l'exploitation moderne, équipée et compétitive (SNDEA, 2012).

Ainsi, l'entrepreneuriat agricole devrait permettre, à travers les entrepreneurs agricoles et de leurs entreprises, la mécanisation de l'activité agricole, la monétarisation des productions et de leur compétitivité dans l'espace sous régional et international, le tout concourant à l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire.

II. Problématique de la recherche

Le Burkina Faso est un pays sahélien à vocation agricole ; le secteur agricole2(*) joue un rôle primordial dans son économie. Il occupe plus de 86% de la population active (PNSR, 2011) et assure près de 213(*)% des revenus sur les exportations (principalement le coton et le bétail) (PCESA, 2012). Selon les statistiques de la Banque Mondiale, confirmées par celles de l'INSD, l'agriculture contribue pour plus de 1/3 à la formation du PIB, soit une estimation de 45% en 2013. Outre sa forte contribution à la sécurité alimentaire, le secteur agricole fournit 61,5% des revenus monétaires des ménages agricoles (PCESA, 2012). En effet, le Burkina Faso compte 1 424 909 ménages agricoles, représentant 81,5% de l'ensemble des ménages (RGA, 2010). Malgré ce rôle moteur dans l'économie, le secteur agricole n'arrive pas à assurer l'autosuffisance alimentaire du pays.

La production agricole reste peu mécanisée avec de faibles rendements. L'élevage, largement pratiqué de façon extensive, est également caractérisé par de faible productivité. En juillet 2002, le ministre de l'Agriculture du Burkina Faso affirmait que le secteur agricole du pays souffre "d'un manque de professionnalisme terrible. Nous avons des paysans pauvres qui étaient liés (et qui le sont toujours d'ailleurs) à une agriculture de subsistance... Les exploitations familiales dont on parle aujourd'hui, toutes regroupées, ne produisent pas plus que 2 ou 3 fermiers européens ou américains. Le paysannat, c'est bien beau, mais il lui faut une autre dimension, celle de l'entreprenariat agricole" car "on n'a jamais vu dans aucun pays, une agriculture émergée sans des professionnels, des gens qui viennent d'autres branches pour acquérir ou diffuser des connaissances et gagner leur vie (...) qui vont avoir des superficies plus grandes, employer même des ouvriers agricoles"4(*).

En effet, les produits agricoles provenaient dès la base pour la grande majorité de l'agriculture familiale. Plus de 70% de la production nationale agricole est produite par les petits producteurs de subsistance. Cependant, depuis quelques années nous assistons au développement d'une autre forme d'agriculture : l'agro-business.

Tout comme l'agriculture à l'échelle familiale à sa place dans l'alimentation des populations, l'entrepreneuriat agricole, sans ravir la vedette à cette dernière, semble une alternative à même de renforcer l'économie nationale. En effet, selon l'analyse des résultats du recensement général de l'agriculture (RGA, 2009), 0,02% d'entrepreneurs agricoles ont contribué à la production céréalière nationale à hauteur de 0,14% ; ce qui signifie qu'avec 14,28% d'entrepreneurs agricoles véritables, il est possible d'assurer 100% des besoins céréalières du pays, « ceteris paribus5(*».

Toutefois, l'entrepreneuriat agricole, encore appelé agro-business, est encore un domaine d'activité nouveau. Il n'est pas encore ancré au Burkina Faso comme un domaine de recherche à part entière, comme c'est le cas dans d'autres pays à travers les Ecoles d'entrepreneuriat agricole (Farmers Business Schools). Ainsi, un véritable souci se dessine quant à l'encadrement, l'accompagnement et le développement effectif de cette activité.

C'est cet ensemble de considérations qui est à l'origine de la présente étude dont le thème est : « l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé : analyse et perspectives ».

La réalisation de cette étude qui va porter essentiellement sur l'analyse de la situation des entreprises agricoles et de l'environnement de l'entrepreneuriat, nous conduit à poser les questions suivantes :

Ø quelles sont les caractéristiques de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé ?

Ø dans quel environnement évolue-t-il et quelles sont les caractéristiques de cet environnement ?

Ø quelles sont les structures susceptibles d'accompagner les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé ?

Ø leurs actions sont-elles connues de ces promoteurs ?

III. Objectifs de la recherche

La recherche vise de façon générale à analyser la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé avec la mise en évidence des facteurs influençant son développement. De façon spécifique, cette recherche a pour but de :

Ø faire un diagnostic de l'entrepreneurial agricole de la province du Boulkiemdé ;

Ø identifier les structures d'accompagnement de l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé ainsi que les actions menées ;

Ø et proposer des perspectives d'amélioration de l'environnement de l'entrepreneuriat agricole.

IV. Hypothèses de la recherche

Pour atteindre les objectifs de l'étude, les hypothèses suivantes qui ont été formulées :

Ø Hypothèse 1 : les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé sont principalement confrontés à des difficultés de financement ;

Ø Hypothèse 2 : les structures de soutien de l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé sont pour la plupart peu connues des entrepreneurs.

V. Définitions des mots clés

L'entreprenariat agricole est au stade embryonnaire au Burkina Faso. Certaines notions ne sont pas perçues de la même manière par les différents acteurs. Après avoir examiné diverses définitions des mots-clés ci-dessous, les contenus suivants leur ont été donnés dans le cadre de cette étude :

Ø Entrepreneuriat agricole : c'est une dynamique de création et d'exploitation d'une opportunité d'affaires, dans l'agriculture (production, transformation et commercialisation), par un ou plusieurs individus à travers la création d'organisations à des fins de création de valeurs.

Dans cette étude, le même contenu est attribué au terme agrobusiness car au Burkina Faso, les notions d'entrepreneur agricole et d'agrobusiness man traduisent la même réalité (GRAF, 2011).

Ø Entrepreneur agricole : exploitant ou groupe d'exploitants qui savent saisir une opportunité dans le domaine agricole, dans le but de réaliser un profit, mais qui doivent en assumer les risques. C'est un acteur ou groupe d'acteurs qui :

Ø exploitent des superficies de terre adaptées à leurs capacités ;

Ø disposent d'équipements appropriés ;

Ø réalisent une production intensive ;

Ø emploient de la main d'oeuvre agricole ;

Ø disposent des outils de gestion.

Ø Entreprise agricole : exploitation agricole disposant d'un minimum d'investissement (infrastructures, équipements), employant de la main-d'oeuvre salariée, pratiquant des techniques modernes de production et/ou la prise de décision est régie par une unité. Il s'agit de toute exploitation agricole répondant aux critères suivants :

Ø au moins 50% de la production est destinée au marché ;

Ø utilisation d'au moins une charrue ;

Ø utilisation de paquets technologiques (semences améliorées, engrais chimiques, fumure organique, produits phytosanitaires, techniques de CES/DRS6(*), etc.) permettant d'avoir des rendements au-dessus de la moyenne.

Dans le cadre de cette étude, le terme exploitation agricole de type entrepreneurial désigne également les entreprises agricoles.

VI. Revue de la littérature

Le terrain agricole est peu expérimenté au sein des sciences de gestion et de l'entrepreneuriat en particulier (Knudson et al. 2004)7(*). Ceci vient peut-être d'une tradition où l'agriculteur est un état en soi, qui n'appelle pas d'autres considérations (Richards, 2007)8(*) ; les notions d'entreprise, d'entrepreneur, ayant alors une connotation négative. Nous pouvons penser que cette vision est inscrite dans l'inconscient collectif, où la fonction de l'agriculteur reste liée à une production alimentaire et une implantation harmonieuse dans le territoire.

Les agriculteurs eux-mêmes, entretiennent cette vision ambiguë, en rapprochant de façon paradoxale les qualificatifs de paysan et de chef d'entreprise (Cordellier et al. 2010 ; p.163)9(*). Cependant, si l'entrepreneuriat agricole présente des caractéristiques différentes des autres secteurs habituellement abordés en science de gestion (Lagarde, 2004)10(*), nous pouvons néanmoins y appliquer les théories de la gestion.

En effet, le secteur agricole n'est pas un secteur à part pour Schumpeter (1942)11(*) car il est inscrit dans cette dynamique d'évolution. L'histoire de l'équipement productif d'une ferme typique, à partir du moment où furent rationalisés l'assolement, les façons culturales et l'élevage jusqu'à aboutir à l'agriculture mécanisée contemporaine débouchant sur les silos et voies ferrées, ne diffère pas de l'histoire de l'équipement productif de l'industrie métallurgique, depuis le four à charbon de bois jusqu'à nos hauts fourneaux contemporains ou de l'histoire de l'équipement productif d'énergie (Schumpeter, 1942 ; p. 121-122).

Ainsi, de nombreux auteurs s'accordent à dire que l'exploitation agricole est une véritable entreprise, nous nous situons plus précisément dans l'étude de la micro-entreprise ou l'hypo-firme. Lagarde (2004 ; 8) cite Marchesnay (1988)12(*) qui caractérise la petite entreprise par « la spécificité des activités, la forte sensibilité à l'environnement et la direction très personnalisée ». Il est peut-être intéressant de mentionner que Say (1816)13(*) a appliqué à l'entrepreneur la pensée libérale proposée par Quesnay, Mercier de La Rivière, Mirabeau, Condorcet, Turgot et autres physiocrates pour développer l'agriculture en France.

Cependant, les évolutions propres à ce secteur, conduit à un changement de paradigme socio-économique impactant directement la fonction d'agriculteur. Celui-ci, est sollicité par son environnement sur sa contribution à des thèmes aussi divers que l'économie, la qualité et la sécurité alimentaire, l'impact environnemental, la relation à l'animal, l'aménagement du territoire (Chalmin et al. 2007)14(*). De ces changements émergent des problématiques propres au champ entrepreneurial (Lagarde, 2004). L'évolution des politiques agricoles, les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont sources d'interrogations, d'incertitudes pour l'entrepreneur.

La production de biens alimentaires n'est plus qu'une des multiples responsabilités de l'agriculteur. Le secteur professionnel devient un enjeu sociétal autour de ses fonctions de production (compétitivité), environnementales (gestion des ressources naturelles) et sociales (contribution positive à la cohésion intra et inter régionale) (Laurent et al. 2000)15(*).

Bernard Simon (2010)16(*) en a fait l'analyse en plaçant la fonction d'entrepreneur en agriculture dans les domaines d'études du champ de l'entrepreneuriat. L'approche par l'intention entrepreneuriale permet une introduction à la connaissance des composantes de l'entrepreneuriat agricole. Il ressort que l'individu devient agriculteur, très souvent, dans le prolongement de l'activité familiale.

Le Clanche et al. (2015)17(*) ont fait ressortir de l'analyse des petits entrepreneurs agricoles en France, la notion d'entrepreneur schumpeterien. Il est défini comme un individu vecteur de l'innovation et de la destruction créatrice car il propose une action nouvelle inédite ; il cherche à « fonder un royaume » (Schumpeter, 1942).

Au Burkina Faso, les recherches en entrepreneuriat agricole ou agrobusiness sont encore récentes et peu nombreuses. Toutefois, bon nombre de ces recherches sur l'agrobusiness ont pour zone d'étude la province du Ziro (Zongo, 2002, 2010 ; Ouédraogo, 2006 ; Nanéma, 2010 ; le GRAF, 2011).

Cet engouement pour la région est surtout lié aux différends ayant existés entre les acteurs agricoles de la province quant à l'occupation foncière. Raison pour laquelle la plupart de ces oeuvres analysent entièrement (Zongo, 201018(*) ; GRAF, 201119(*)) ou partiellement la dimension foncière de l'entrepreneuriat agricole (Zongo, 200220(*) ; Ouédraogo 200621(*) ; Nanéma, 201022(*)). Ces recherches mettent en exergue la nécessité, voir l'urgence de sécuriser le domaine foncier quant aux systèmes d'acquisition et d'exploitation. C'est certainement en réponse à ces préoccupations que l'Assemblée nationale a voté la loi n°034-2009/AN portant régime foncier rural en 2009.

Néanmoins, certaines oeuvres ont analysé la contribution de l'agrobusiness à la lutte contre la pauvreté (Nanéma, 2010) et donc au développement local (Ouédraogo, 2006), mais aussi sa contribution éventuelle aux recettes fiscales (Consimbo, 2012)23(*). Il ressort de ces analyses que l'entrepreneuriat agricole crée des emplois, contribue à la lutte contre l'insécurité alimentaire, et met en exergue l'inadaptation de la fiscalité appliquée aux activités agricoles.

D'autres recherches ont été menées dans le domaine de l'entrepreneuriat agricole en mettant en exergue son action (GRAF, 2008)24(*), mais aussi sur la rentabilité des entreprises agricoles (DDEA, 2011)25(*).

Ces recherches montrent que les entrepreneurs agricoles exploitent en moyenne 85 ha avec un revenu monétaire d'exploitation de 264 000 FCFA/ha soit 22 460 000 FCFA par campagne. Le ratio avantage-coût variable donne un taux moyen de 189% ; ce qui montre qu'en investissant 100 FCFA, les entrepreneurs agricoles gagnent un bénéfice de 189 FCFA. Ainsi, l'ensemble des exploitations agricoles de type entrepreneurial sont financièrement rentable.

VII. Intérêt de l'étude

L'entrepreneuriat agricole étant un domaine de recherche nouveau au Burkina Faso, très peu d'oeuvres, traite de sa situation en termes de connaissance de son environnement et de la vulgarisation des structures d'accompagnement ainsi que les actions menées, surtout dans la province du Boulkiemdé. C'est dans cette dynamique que la présente étude tire toute son originalité et sa grande pertinence ; pertinence pour :

Ø les entrepreneurs agricoles en leur présentant les structures susceptibles de les accompagner ;

Ø le MARHASA, particulièrement la DDEA en lui fournissant d'une part la situation des entrepreneurs agricoles dans la province du Boulkiemdé en mettant en exergue leurs préoccupations et leurs attentes, et d'autre part en apportant des recommandations pour l'amélioration de l'entrepreneuriat agricole dans la zone d'étude ;

Ø les structures favorables à l'entrepreneuriat agricole en présentant le niveau de vulgarisation de leurs actions ;

Ø les institutions financières qui offrent leurs services aux entreprises agricoles en présentant les besoins réels de financement de ces acteurs ;

Ø les établissements d'enseignements supérieurs et professionnels en constituant probablement un point de départ de recherches que les futures promotions pourront approfondir et enrichir d'avantage, mais aussi pour les futures recherches dans le domaine de l'entrepreneuriat agricole ;

Ø nous-mêmes en nous permettant de tester nos connaissances acquises au cours de notre formation et de développer nos capacités de chercheur.

VIII. Cadre méthodologique

Pour mener à bien cette étude, nous avons effectué un stage de trois (03) mois à l'antenne de Koudougou de la Maison de l'entreprise du Burkina Faso (MEBF) en tant que conseiller en gestion d'entreprises agricoles dans le cadre du Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA).

Cette incursion professionnelle a permis un facile accès aux différents acteurs du domaine agricole de la province du Boulkiemdé ainsi qu'aux informations spécifiques sur le secteur.

Pour la collecte des données, quatre (04) types d'approches ont été utilisées :

Ø la recherche documentaire et l'exploitation de données secondaires ;

Ø des entrevues guidées réalisées auprès des professionnels et des intervenants du domaine de l'entrepreneuriat agricole ;

Ø des enquêtes auprès des entrepreneurs agricoles de la zone d'étude ;

Ø l'exploitation du réseau internet.

L'identification des promoteurs a été facilitée par l'existence d'une Union provinciale des entrepreneurs agricoles. Toutefois, l'appui des chefs de zone d'appui technique (ZAT) fut nécessaire pour identifier d'autres exploitants agricoles de type entrepreneurial qui n'ont pas encore adhéré à l'Union. Cette identification a eu pour base les critères suivants :

Ø la réalisation d'une production intensive ;

Ø l'utilisation d'au moins une charrue ;

Ø l'utilisation de paquets technologiques (semences améliorées, engrais chimiques, fumure organique, produits phytosanitaires, techniques de CES/DRS, etc.) permettant d'avoir des rendements au-dessus de la moyenne ;

Ø l'emploi d'une main d'oeuvre agricole ;

Ø la production est destinée au marché (au moins 50%) ;

Ø l'utilisation des outils de gestion (carnet de recettes/dépenses, cahier de gestion, etc.).

Ainsi, nous avons pu identifier un total de vingt (20) entrepreneurs agricoles pour la province du Boulkiemdé26(*).

Après l'identification de ce qui a constitué notre échantillon, nous avons mené une enquête auprès de ces acteurs à travers une grille de questionnaire27(*) élaborée à cet effet. Cette enquête avait pour but de recueillir une masse critique d'informations tant sur les caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé et de la situation de leur entreprise, que sur leur connaissance de l'environnement professionnel dans lequel ils évoluent.

Pour ce faire, nous avons effectué des sorties sur le terrain pour rencontrer ces promoteurs après des rendez-vous préalablement définis par l'intermédiaire du président de l'Union provinciale des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé ou des chefs ZAT.

Toutefois, les renseignements de la grille de questionnaire pour certains entrepreneurs agricoles ont fait l'objet d'entretiens téléphoniques ; situation liée aux contraintes de disponibilité des acteurs.

Certes, la collecte d'informations directes est assez intéressante en termes de pertinence, mais des informations supplémentaires ont été collectées auprès des intervenants du domaine28(*) (les chefs ZAT, les chefs d'antenne de structures agricoles, etc.) à travers des entrevues guidées pour compléter les données de l'enquête.

La vérification des hypothèses susmentionnées imposa une démarche méthodologique qui a consisté à utiliser la matrice SWOT29(*) (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) pour apprécier la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la zone d'étude. La recherche s'est basée également sur des outils mathématiques et statistiques pour le traitement et l'analyse des données quantitatives.

Pour mieux appréhender le thème ci-dessus formulé, la réflexion s'est articulée autour de deux (02) grandes parties comportant chacune deux (02) chapitres. La première partie a été consacrée au cadre théorique de l'étude et la seconde partie à analyser l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Cette première partie est entièrement consacrée au cadre théorique de l'étude. Ainsi, elle est divisée en deux (02) chapitres :

Ø le chapitre I qui examinera le cadre général de l'étude ; et

Ø le chapitre II qui traitera de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso.

CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE L'ETUDE

Dans le cadre de cette étude, des connaissances sur la notion d'entrepreneuriat et sur les rapports éventuels entre agriculture et agrobusiness sont nécessaires.

Pour ce faire, ce chapitre est subdivisé en deux sections :

Ø une première qui abordera la notion d'entrepreneuriat ; et

Ø une seconde qui traitera de agriculture et agrobusiness.

SECTION I : Qu'est-ce que l'entrepreneuriat ?

Lorsque nous parlons d'entrepreneuriat, une seule et unique date revient sans cesse, les années 1980. En effet L.J. FILION (1997)30(*) situe à ces années-là l'éclatement du domaine de l'entrepreneuriat vers la quasi-totalité des disciplines des sciences humaines et administratives et ce, en se basant sur deux événements majeurs; d'une part la publication en 1982 du tout premier encyclopédie sur l'état des connaissances dans le domaine par Kent, Sexton et Vesper31(*), et d'autre part, la tenue d'un grand colloque annuel réservé à la recherche dans cette nouvelle discipline (Babson). Nous devons certes le reconnaître, la décennie 1980 restera la décennie de l'entreprise (Coriat et Weinstein, 1995). Cette date est en effet le début d'un acheminement vers une science, un domaine de recherche, avec un essai de construction de courants ou d'écoles de pensées. Toutefois, c'est l'économiste Joseph Schumpeter (1950) qui est à l'origine de la compréhension de l'entrepreneuriat.

Pour Schumpeter un entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en innovation réussie. L'entrepreneuriat désigne la fonction d'une personne qui mobilise et gère des ressources humaines et matérielles pour créer, développer et implanter des entreprises. Il conduit à une destruction créatrice dans les marchés et les secteurs de l'économie parce que des nouveaux produits et des business models arrivent qui remplacent les anciens. Ainsi la destruction créatrice est à l'origine du dynamisme industriel et de la croissance à long terme.

Cette section est consacrée dans un premier temps à un aperçu sur l'entrepreneuriat, et dans un second temps à la présentation de l'entrepreneuriat au Burkina Faso.

I.1. Aperçu sur l'entrepreneuriat

La définition de l'entrepreneuriat est loin de faire l'unanimité au sein de la communauté sans cesse grandissante de chercheurs qui s'en intéressent. Certains y associent l'organisation d'une entreprise (Cantillon et Say), d'autre l'innovation (Schumpeter, 1939 ; Boulton et Carlan, 1984 ; Drucker, 1985).

D'autres catégories de chercheurs y associent soit la prise de risque (K. Knight32(*) et Peter Druker), soit l'opportunité (Timmons33(*)). Verstraete et Fayolle (2004 ; p.44)34(*) mettent en lumière quatre paradigmes servant à mieux cerner le domaine de la recherche en entrepreneuriat :

Ø la création d'une organisation (à ne réduire qu'à une seule création d'entreprise) ;

Ø la détection, la construction et l'exploitation d'une occasion d'affaires ;

Ø la création de valeur ;

Ø l'innovation.

Ainsi, quelles sont les éléments de base de l'entrepreneuriat ?

I.1.1. Les éléments de base de l'entrepreneuriat

La définition de l'entrepreneuriat varie en fonction des courants de pensées mais il n'en demeure pas moins que deux notions reviennent de façon récurrente et restent comme étant les éléments à la base de toute question entrepreneuriale : Entrepreneur et Entreprise. Ces éléments de base permettent de dégager d'une part une action : la création ou la constitution d'une entreprise, et d'autre part un acteur : l'individu créateur (Zambo, 2006)35(*).

I.1.1.1. L'entrepreneur

La notion d'entrepreneur a connu jusqu'à ce jour une évolution notoire, on est parti de la conception de simple individu au personnage au centre de l'activité économique. La notion concerne tout d'abord l'exploitant agricole, ensuite tous ceux ayant pour fonction de faire circuler les denrées de la campagne vers les villes et de transformer ses richesses ; sa mission étant de mettre des produits à la disponibilité des acheteurs (Cantillon, 1755)36(*).

Say (1816)37(*) quant à lui voit en l'entrepreneur la pierre angulaire de la dynamique capitaliste. L'entrepreneur est donc un créateur et un consommateur de valeur, laquelle valeur est indispensable à la prospérité de la société ; son objectif n'étant pas l'exploitation du travail d'autrui mais plutôt d'être économiquement indépendant.

Schumpeter fait la synthèse de Cantillon et Say, l'entrepreneur devient le responsable de la science économique ; Schumpeter le place au centre de l'analyse et lui assigne la fonction d'innovation, l'innovation étant définie comme tout changement porteur de profit nouveau. Le profit quant à lui étant juste sa rémunération.

La prise de décision et sa fonction managériale définissent sa particularité majeure ; il n'est ni inventeur, ni capitaliste et par conséquent ne prend aucun risque.

Louis Jacques FILION (1988)38(*) intègre toutes ces dimensions et nous offre cette définition dans laquelle nous pouvons assez clairement reconnaître l'entrepreneur que nous rencontrons tous les jours : «Un entrepreneur est une personne imaginative, caractérisée par une capacité à se fixer et à atteindre des buts. Cette personne maintient un niveau élevé de sensibilité en vue de déceler des occasions d'affaires. Aussi longtemps qu'il ou elle continue d'apprendre au sujet d'occasions d'affaires et qu'il ou elle continue à prendre des décisions modérément risquées qui visent à innover, il ou elle continue de jouer un rôle entrepreneurial».

L'entrepreneur étant ainsi défini, que peut-on dire de l'entreprise ?

I.1.1.2. L'entreprise

L'entreprise est une unité économique et juridique qui a pour principale fonction la production de biens et services destinés à être vendus sur un marché. L'activité d'une entreprise peut être décomposée en deux phases distinctes :

Ø l'entreprise en tant qu'unité de production : par l'opération de production, l'entreprise transforme des flux d'entrée (intrants ou inputs) en flux de sortie (extrants ou outputs) ;

Ø Figure n°1 : Illustration de l'entreprise en tant qu'unité de production

l'entreprise en tant qu'unité de répartition : une fois que les richesses sont créées (à travers la vente), l'entreprise distribue les rémunérations aux agents qui ont participé à la réalisation de la production (les employés, l'Etat et les organismes sociaux, les prêteurs, les investisseurs, et l'entreprise elle-même.

Ø Les entreprises peuvent être classées selon :

Ø le secteur d'activité : secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, etc.), secteur secondaire (industrie), et secteur tertiaire (prestations de services) ;

Ø les opérations accomplies : opérations agricoles, entreprises industrielles, entreprises commerciales, entreprises de prestations de services, et entreprises financières ;

Ø la taille : très petites entreprises (TPE), petites et moyennes entreprises (PME), et grandes entreprises ;

Ø la forme juridique : entreprises individuelles, sociétés en commandite simple (SCS), sociétés en nom collectif (SNC), sociétés à responsabilité limitée (SARL), sociétés anonymes (SA), sociétés d'Etat, groupements d'intérêt économiques (GIE), associations, etc.

Cependant, certains concepts sont rattachés à la notion d'entrepreneuriat. Il s'agit notamment de la créativité, de l'invention et de l'innovation.

I.1.1.3. Certains concepts rattachés à l'entrepreneuriat : créativité, invention et innovation

En fait, le créateur est responsable de la vision et de la méthode, l'inventeur est fournisseur de concepts et l'innovateur est responsable de la transformation du produit. Il revient donc à l'entrepreneur en tant qu'entité suprême de réaliser les tâches d'exécution, de transformation, d'invention et enfin de gestion de l'entreprise.

La créativité est donc un processus dans lequel la découverte est transformée en invention, qui à son tour devient une innovation pour permettre en fin de compte l'amélioration et le changement.

A première vue, il n'y a pas de réelle différence entre les notions d'innovation et d'invention. Cependant, vu dans une optique entrepreneuriale, l'invention est souvent considérée comme une idée brillante d'où découle l'innovation. En effet, Schumpeter à qui nous devons principalement la vision de l'entrepreneuriat en terme d'innovation fait cependant une distinction entre cette dernière et l'invention qu'il considère comme étant la découverte d'un nouvel outils ou d'une nouvelle technique; il lui attribue le titre d'avènement initial et voit en l'innovation l'évènement final et par conséquent l'implantation de l'invention.

« L'innovation, c'est créer une entreprise différente de ce qu'on connaissait auparavant, c'est découvrir ou transformer un produit, c'est proposer une nouvelle façon de faire, de distribuer ou de vendre » (Julien, Marshesnay ; 1996)39(*).

Néanmoins, l'entrepreneuriat possède des caractéristiques typiques. Mais, les quelles ?

I.1.2. Les caractéristiques typiques de l'entrepreneuriat

Il y a au centre de l'entrepreneuriat, au coeur de l'action, un leader : l'entrepreneur qui est la force motrice à l'origine des faits économiques, ce leader qui recèle en lui, dans son esprit une vision de l'avenir, et s'entoure d'un certain nombre d'outils stratégiques qu'il essaye autant bien que mal de diriger, de modeler pour pouvoir offrir au monde dans lequel il vit quelque chose de nouveau, de différent, d'original (Zambo, 2006)40(*).

I.1.2.1. L'entrepreneur en tant que leader

Les nouvelles théories postulent que l'entrepreneur doit gérer la complexité, l'incertitude et la variété au sein de son entreprise et doit en outre tenter de protéger son entreprise de la complexité et de l'incertitude de l'environnement concurrentiel. Ainsi, il lui est donc assigné trois fonctions principales :

Ø la fonction d'innovation ou de création ;

Ø la fonction d'acquisition et d'exploitation de l'information ;

Ø la fonction d'organisation et de coordination de la production.

I.1.2.2. La vision

L'entrepreneur doit dans son esprit avoir une vision mise en oeuvre de façon enthousiaste et avec rapidité. Il s'en suit une mise en oeuvre d'un ensemble d'anticipation, visant la progression et la prospérité de la structure et, en fin de compte une certaine satisfaction de rendre service à la société.

Cependant, tout au long de ce processus partiellement conscientisé d'intuition et de perspicacité qui trouve leurs racines dans l'expérience, l'entrepreneur développe une vision ainsi qu'une stratégie devant être mise en pratique.

I.1.2.3. Les stratégies entrepreneuriales

La stratégie considérée un peu comme la feuille de route de l'activité entrepreneuriale est délibérée, pendant que la vision d'ensemble reste claire. Ainsi, tous les détails de l'activité apparaissent en revanche malléables, incomplets et émergeants. Les stratégies entrepreneuriales doivent par conséquent s'accompagner d'un ensemble de structures simples et centralisées répondant de façon rapide et claire aux directions que donne l'entrepreneur.

De toutes ces notions et concepts englobant l'entrepreneuriat, que peut-on dire sur la situation de l'entrepreneuriat au Burkina Faso ?

I.2. L'entrepreneuriat au Burkina Faso

Au Burkina Faso, il a fallu attendre la libéralisation opérée à travers les programmes d'ajustement structurel du début des années 90 pour voir se développer des initiatives pour la promotion du secteur privé comme moteur de développement. Cependant, après plus de deux décennies, que peut-on dire sur les entreprises burkinabè ? Comment se caractérise leur environnement ?

I.2.1. Les entreprises burkinabè : état des lieux

Le grand commerçant, le fonctionnaire reconverti dans les affaires, le jeune diplômé, le professionnel disposant d'un savoir-faire acquis sur le terrain, tels sont les personnages les plus courants du monde des affaires burkinabè. (Labazée, 1988)41(*).

En 2010, le répertoire statistique des entreprises (RSE) élaboré par l'Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) contenaient 5826 entités légales en activité. Il s'agit des entreprises qui exercent légalement leurs activités et qui ont élaboré et déposé leurs déclarations statistiques et fiscales (DSF) à la Direction générale des impôts (DGI). Le nombre de plus en plus élevé d'entreprises formelles s'explique, non seulement par la création des nouvelles entreprises formelles, mais aussi par la formalisation d'entreprises existantes.

Ce répertoire nous donne un aperçu général sur la situation des entreprises formelles au Burkina Faso.

I.2.1.1. Répartition spatiale des entreprises

Graphique n°1 : Répartition spatiale des entreprises formelles

Source : Nous-mêmes.

Le tableau ci-après (tableau n°1) indique que les entreprises formelles sont inégalement réparties entre les treize (13) régions du pays. En effet, selon le RSE (2010) 82,6% des entreprises formelles sont localisées dans la région du Centre, et 10,8% sont situées dans la région des Hauts Bassins. Les autres régions se partagent les 6,6% restant. C'est dire que la plupart des entreprises burkinabè sont concentrées dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Tableau n°1 : Répartition spatiale des entreprises formelles

Source : RSE, 2010.

I.2.1.2. Le statut juridique des entreprises formelles

La personnalité juridique de l'entreprise permet de définir le pouvoir que détiennent les personnes privées ayant apporté leurs capitaux à l'entreprise et le niveau de risque qu'elles encourent. La moitié des entreprises formelles burkinabè en 2010 sont des entreprises individuelles (ou personnes physiques) (RSE, 2010). Ces entreprises ne distinguent pas leur patrimoine de celui du propriétaire. Ce statut accroit la vulnérabilité de l'entrepreneur en cas de faillite de l'entreprise.

Graphique n°2 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur statut juridique

Source : Nous-mêmes.

Tableau n°2 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur statut juridique

Source : RSE, 2010.

A côté des entreprises individuelles se trouvent les sociétés à responsabilité limitée (SARL) qui représentent 34% des entreprises formelles actives (RSE, 2010). Il s'agit de la forme juridique adaptée aux petites et moyennes entreprises (PME) car elle offre des coûts de fonctionnement réduits et présente l'avantage de limiter la responsabilité des associés à leurs apports respectifs. Le reste des entreprises formelles du Burkina Faso est constituée de sociétés anonymes (6,2%), de sociétés d'Etat (0,3%), de succursales (0,2%), etc.

I.2.1.3. Les branches d'activités des entreprises formelles

Les activités économiques se concentrent autour de cinq principales branches d'activités représentant 86% des entreprises actives en 2010. Environ 37% des entreprises formelles sont des entreprises de « Commerce ; réparation de véhicules automobiles et d'articles domestiques ». Le faible niveau d'investissement initial et la faiblesse relative des coûts de fonctionnement pourraient expliquer cette situation.

Après le commerce, viennent les activités d' «Immobilier, locations et services aux entreprises» (16%) et celles de «construction» (14%). Le nombre important d'entreprises dans ces domaines pourrait s'expliquer par l'urbanisation croissante des deux (02) plus grandes villes du pays qui accueillent la grande majorité des entreprises formelles. L'accroissement de la demande en bâtiments et travaux publiques ainsi qu'en services de logement peuvent être en effet des éléments d'explication de l'importance des entreprises oeuvrant dans cette branche d'activité.

Tableau n°3 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur branche d'activités

Source : RSE, 2010.

Graphique n°3 : Répartition des entreprises formelles en fonction de leur branche d'activités

Source : Nous-mêmes.

I.2.2. L'environnement de l'entreprise burkinabè

I.2.2.1. Les difficultés rencontrées

Au Burkina Faso, les entreprises opèrent dans un environnement défavorable du fait de l'étroitesse du marché national, du coût élevé des facteurs de production, des difficultés d'accès au financement bancaire, de la forte concurrence des produits importés, etc.

En effet, selon le centre d'analyse des politiques économiques et sociales (CAPES, 2007), les difficultés rencontrées sont les suivantes :

Ø les difficultés d'accès au crédit, les équipements dont ils ont besoin sont souvent très chers et importés ; bien qu'il existe des fonds publics42(*) pour certains cas, le parcours de l'entrepreneur reste celui du combattant ;

Ø les taux d'intérêt bancaires élevés de 12 à 17% même au niveau de la micro finance ;

Ø l'absence de banque/institution financière pour PMI-PME : pas de capital risque capable de permettre aux individus de se lancer dans de telles initiatives ;

Ø les difficultés de recouvrement financiers43(*) : nombre de PMI/PME souffrent des problèmes de recouvrements et de facilités bancaires pour conquérir des marchés ;

Ø le manque de personnel qualifié dans certaines filières telles que l'agro-alimentaire (CCIA, 2006) ; cela comprend aussi la mise en oeuvre de normes de qualité qui permettent d'être compétitifs.

Ainsi, les entreprises burkinabè n'arrivent pas à produire des biens et services de qualité pour améliorer leur degré de participation au commerce extérieur. Ce qui alimente un déséquilibre structurel important de la balance commerciale.

I.2.2.2. Les organismes de soutien aux entreprises

Sans être exhaustif, les organismes de soutien aux entreprises burkinabè sont :

Ø La maison de l'entreprise du Burkina Faso (MEBF) : la MEBF est un acteur incontournable dans le domaine de l'appui aux TPE et PME au Burkina Faso. Elle facilite l'accomplissement des formalités d'entreprises et des formalités d'actes de construire avec respectivement le centre de formalités des entreprises (CEFORE) et le centre de facilitation des actes de construire (CEFAC). Elle oeuvre au renforcement des capacités des entrepreneurs à travers de multiples services (information, appui-conseil, coaching, etc.) ;

Ø Les centres de gestion agréés (CGA) qui offrent un soutien à la tenue de comptabilité, à l'établissement des états financiers, à l'élaboration des déclarations fiscales et sociales et une assistance conseil aux entreprises (développement de la force de vente, conseil fiscal, montage de demande de crédit, etc.) ;

Ø La chambre de commerce et de l'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) qui est un des partenaires privilégiés des grandes entreprises dans leur démarche à l'international, à travers appuis, conseils, informations, mise en relation d'affaires avec des entreprises à l'international ;

Ø L'agence pour la promotion des exportations du Burkina (APEX-Burkina) qui offre un soutien en termes d'information commerciale internationale, d'organisation de manifestations commerciales (foires, salons internationaux, etc.) de renforcement des capacités sur les règles du commerce international, etc.

Ø Le CAPES dont l'appui (études prospectives économico-socio-politiques) et la mise en réseau permet de faire connaître certains innovateurs et créateurs d'entreprises.

I.2.2.3. Les facilités mises à la disposition des entrepreneurs

Pour favoriser l'émergence du secteur privé et l'accompagner dans l'accomplissement de ses missions de création d'emplois et de richesses, il est important de créer un environnement institutionnel, législatif et réglementaire propice à l'investissement privé. Dans le souci d'offrir un cadre propice à l'investissement privé, le Gouvernement burkinabè a entrepris des réformes qui ont permis au pays de figurer, durant le période 2005-2010, parmi les dix (10) pays de l'Afrique subsaharienne qui se sont le plus améliorés.

En effet, le code des investissements met à la disposition du créateur d'entreprise un certain nombre d'exonérations fiscales selon la taille et l'investissement définis par le régime fiscal. Ces dispositions s'appliquent à ceux qui dès le départ disposent de moyens. Toutefois, il existe des fonds publics pouvant accompagner le créateur d'entreprise dans le financement.

L'Etat a mis en place un certain nombre de fonds pour accompagner l'entrepreneuriat. Il s'agit entre autres du fonds d'appui aux initiatives des jeunes (FAIJE), du fonds d'appui à la promotion de l'emploi (FAPE), du fonds d'appui à la formation professionnelles et à l'apprentissage (FAFPA), du fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), etc. Au-delà de ces dispositions, l'Etat a pris le 26 mai 2014, le décret n°2014-462/PRES/PM/MJ/MEF/MICA consacrant la réduction du capital social minimum des SARL au Burkina Faso. En effet, grâce à ce décret, le capital social minimum des SARL passe de un (01) million de F CFA à cent (100) mille F CFA. Cette réforme vise à augmenter le nombre d'entreprises formelles en incitant la création de nouvelles, et en amenant celles de l'informel à se formaliser.

Cependant, que peut-on dire de l'agriculture et de l'agrobusiness ?

SECTION II : Agriculture et agrobusiness

Cette section vise à élucider la conception de l'agriculture et de l'agrobusiness. A cet effet, nous allons examiner d'une part l'agriculture mondiale, et d'autre part donner un aperçu sur l'agrobusiness en rapprochant agriculture familiale et agrobusiness.

II.1. Présentation de l'agriculture dans le monde

L'agriculture est une activité traditionnelle et fondamentale de la civilisation humaine. Son apparition dans les sociétés préhistoriques marque le passage des sociétés vivant de la chasse et de la cueillette aux sociétés ayant domestiqué des espèces animales et végétales. C'est donc une étape importante de l'évolution du genre humain.

Aussi, définir l'agriculture permettra de cerner les différents systèmes agricoles dans le monde.

II.1.1. Aperçu sur l'agriculture

Il est nécessaire de cerner préalablement l'origine de l'agriculture avant de lui donner une définition.

II.1.1.1. L'origine de l'agriculture

L'origine de l'agriculture est généralement assimilée à la période du néolithique. Elle correspond à l'abandon de la vie nomadique du chasseur-cueilleur au profit d'une vie sédentaire, au développement de peuplements permanents et à la création des premiers ustensiles de cuisson et de stockage des aliments. Les débuts de l'agriculture, que l'on appelle parfois la « révolution néolithique », se sont produits il y a environ 10 000 ans au Proche-Orient, 8 000 ans en Chine et sans doute quelques milliers d'années plus tard en Europe.

Le début de l'agriculture correspond à une évolution graduelle plutôt qu'à une révolution soudaine bien que, par rapport à l'immense durée de la préhistoire, ce nouveau mode de vie ait été adopté relativement vite. Les plantes et les animaux domestiqués n'ont pas constitué d'emblée des ressources alimentaires de base. En fait, ils sont le résultat d'une domestication sur plusieurs siècles.

L'agriculture n'a remplacé que progressivement la cueillette et, dans de nombreuses régions du monde, la chasse, la pêche et la cueillette ont persisté longtemps après l'introduction ou l'adoption des espèces domestiquées. Il est par conséquent impossible de désigner avec précision une époque ou un endroit où la domestication d'une espèce a débuté. Pour cette raison, l'« origine de l'agriculture » ne peut être exactement identifiée (Microsoft Encarta, 2009).

Ainsi, quelle définition peut-on donner à l'agriculture ?

II.1.1.2. Définition de l'agriculture

En économie politique, l'agriculture est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l'exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse).

Dans le langage courant, on distingue pour plus de commodité, l'agriculture au sens strict (culture ou travail de la terre) qui concerne la production végétale, de l'élevage qui, elle concerne la production animale.

La culture est divisée en grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux et quelques légumes), en arboriculture fruitière, en viticulture, en sylviculture et en horticulture. Quant à l'élevage, elle vise à faire naître des animaux pour la consommation directe (viande) ou pour leurs produits (lait, oeufs, laine, miel...) (Consimbo, 2012).

En vue d'un meilleur affinement des recherches, la présente étude est essentiellement consacrée à l'agriculture stricto sensu. Par ailleurs, on distingue plusieurs systèmes agricoles selon leur mode de fonctionnement et leur impact socio-économico-environnemental.

II.1.2. Les systèmes agricoles dans le monde

De la révolution néolithique à la révolution verte jusqu'à nos jours, plusieurs systèmes agricoles ont pu être identifiés : l'agriculture intensive, l'agriculture biologique, l'agriculture durable, l'agriculture raisonnée, l'agriculture biodynamique, l'agriculture de subsistance, l'agriculture extensive, l'agriculture paysanne, l'agriculture vivrière, l'agriculture de rente, l'agriculture de précision, etc. Toutefois, il sera successivement abordé d'une part, l'agriculture extensive, pour la similitude de ses caractéristiques avec l'agriculture burkinabé, et d'autre part, l'agriculture intensive au regard de la politique agricole actuelle.

II.1.2.1. L'agriculture extensive

L'agriculture extensive est un système de production agricole qui ne maximise pas la productivité à court terme du sol en ne faisant pas appel à des intrants chimiques, au drainage, mais plutôt aux ressources naturelles. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faibles et par un grand nombre d'emplois par quantité produite.

L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive.

II.1.2.2. L'agriculture intensive

L'agriculture intensive est axée sur l'accroissement de la productivité physique. Cet accroissement de productivité physique s'exprime par un accroissement du volume de production rapporté aux quantités de moyens utilisés. Elle fait appel à des équipements et à des techniques modernes (machinisme agricole, irrigation et drainage des sols...) de même qu'à des agrofournitures achetées (semences, engrais, pesticides...).

L'agriculture moderne intensive implique l'optimisation de l'emploi des moyens de production (foncier, travail, capitaux) en fonction des prix des produits livrés sur le marché.

Elle permet l'augmentation très forte des rendements et par voie de conséquence la production agricole, et de diminuer corrélativement les coûts de production. Peut-on pour autant rapprocher la notion d'agriculture intensive à celle d'agrobusiness ?

II.2. Aperçu sur l'agrobusiness

L'agrobusiness est né dans la première moitié du XXe siècle et a pour initiateurs les Etats-Unis d'Amérique. Aujourd'hui, il est répandu à travers le monde ; y a-t-il une relation entre l'agrobusiness et l'agriculture familiale ?

II.2.1. Agrobusiness et agriculture familiale

La littérature existante oppose très souvent l'agrobusiness et l'agriculture familiale. Cependant, il sera démontré dans la suite de cette partie que l'agrobusiness concerne toutes les exploitations qui commercialisent leurs productions ou achètent des intrants, ce qui inclut aussi les petites exploitations.

II.2.1.1. L'opposition entre l'agrobusiness et l'agriculture familiale

L'assimilation entre l'agrobusiness et les grandes exploitations provient d'une opposition courante entre agriculture familiale et agriculture de marché.

Si la finalité première de l'agriculture familiale est de garantir l'autosuffisance alimentaire des membres de la famille, il faut dans un second temps développer un cadre favorable à la vente des produits pour augmenter les revenus et avoir des activités plus rémunératrices pour lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) insiste sur le fait que l'agrobusiness repose sur de grandes exploitations utilisant des moyens de production modernes et oppose l'agrobusiness et l'agriculture familiale : « Le terme agrobusiness fait référence aux exploitations dont la logique de production est orientée vers le marché. Ce type d'exploitations utilise généralement d'importants capitaux et entretient des liens étroits avec les chaînes d'approvisionnement en intrants, de transformation et de marketing ou est même impliqué dans ces activités. L'agro-business ne se confond pas avec le type d'agriculture familiale orientée vers le marché. Celui-ci, bien que produisant essentiellement pour le marché, représente des exploitations dont la main d'oeuvre est essentiellement familiale et l'utilisation de capitaux reste modeste » (OCDE, 2005).

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) donne également sa définition de l'agrobusiness : « A côté de l'agriculture familiale s'est développé l'agrobusiness. Ce dernier fait référence aux exploitations de grandes tailles orientées vers la commercialisation, utilisant d'importants capitaux et entretenant des liens étroits avec les chaînes d'approvisionnement en intrants, de transformation et des circuits de commercialisation. L'industrie de transformation agroalimentaire est un des aspects de l'agrobusiness » (FAO, OCDE, 2007).

Ces définitions considèrent donc que l'agrobusiness ne concerne que les grandes exploitations détenant du capital et des moyens modernes et se développe à côté de l'agriculture familiale qui utilise des techniques traditionnelles. Derrière ces considérations, l'agrobusiness est associé à une agriculture industrielle et capitaliste.

II.2.1.2. La complémentarité entre agrobusiness et agriculture familiale

Différents documents opposant l'agrobusiness et l'agriculture familiale donnent des exemples vécus démontrant le partenariat entre l'agrobusiness et l'agriculture familiale et ainsi le rôle joué par les sociétés agricoles privées d'agrobusiness dans l'accès des petites exploitations à l'innovation agricole.

Le partenariat entre la petite agriculture familiale et les grandes exploitations plus modernes représente alors une opportunité de répondre aux préoccupations en matière de productivité, de compétitivité et aux exigences de standards de qualité requis pour les produits orientés vers le marché international. Ainsi, l'entreprise horticole gambienne (Gambia Horticulturalist Entreprise) est une grande société agricole travaillant avec de petites exploitations via les organisations de producteurs pour disposer de la qualité et des quantités nécessaires à l'exportation (OCDE, 2005). Il existe ici un lien entre l'agrobusiness et les petits producteurs de l'agriculture familiale permettant à ces derniers un meilleur accès à l'innovation grâce :

Ø à la fourniture par les sociétés d'agrobusiness des services nécessaires pour la production (engrais, semences, crédit...) ;

Ø à la garantie de marchés offerts par les sociétés d'agrobusiness aux produits des exploitants familiaux impliqués dans ce partenariat.

L'OCDE prend également l'exemple du Nigeria à travers la « Okomu oil Palm Company » qui a une approche tournée vers la contractualisation avec des exploitations familiales pour la production des fruits de palmier à huile (OCDE, 2007). Ce partenariat Agrobusiness/Exploitants familiaux, tout en offrant une garantie de marché, assure également aux petits producteurs l'accès aux intrants et au crédit.

Après avoir repris les éléments opposant l'agrobusiness et l'agriculture familiale dans la littérature, il est alors important de donner précisément la définition retenue de l'agrobusiness.

II.2.2. Concept d'agrobusiness

L'agriculture familiale et l'agrobusiness étant diversement abordés, quelle définition peut-on donner à l'agrobusiness ?

II.2.2.1. Définition de l'agrobusiness

L'agrobusiness est un terme anglo-saxon qui désigne l'ensemble des activités associées pour la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Toutefois, ce terme n'est pas uniformément appréhendé à travers le monde.

La conception quasi unanime en occident distingue l'agrobusiness de l'agriculture. Selon cette conception, l'agriculture est intégrée dans un système appelé agrobusiness et ce dernier désigne l'ensemble des activités économiques liées à l'agriculture moderne et nécessaire à son fonctionnement. Ainsi, l'agrobusiness comprend d'abord les activités "d'amont"44(*)au service de l'agriculture, ensuite les activités "centrales"45(*), et enfin les activités "d'aval"46(*) qui transforment et commercialisent les denrées agricoles (Consimbo, 2012).

Au Burkina Faso, depuis que ce concept a été lancé au milieu des années 90, on qualifiait d'agro-businessmen « l'ensemble des producteurs provenant du monde des fonctionnaires, des salariés, des jeunes agriculteurs/agricultrices issus des centres de formation professionnelle et des opérateurs économiques, dont l'activité est de générer un surplus important de production agricole commercialisable. En d'autres termes, ceux qui investissent ou qui cherchent des opportunités d'investissement dans le secteur agricole pour aller au-delà de l'autosuffisance alimentaire » (Ministère de l'Agriculture, 1999).

La notion d'agrobusiness étant ainsi appréhendée, quelles peuvent être les conditions de développement de l'agrobusiness ?

II.2.2.2. Conditions de développement de l'agrobusiness

Le développement de l'agrobusiness nécessite de tenir compte de l'ensemble des étapes allant de la production à la commercialisation des produits. La liste présentée n'est pas exhaustive mais donne quelques éléments prioritaires à partir des problèmes décelés les plus importants en Afrique de l'Ouest et du Centre pour l'appui aux filières agricoles. Les mesures de soutien à l'agrobusiness peuvent concerner :

Ø les activités de production, en favorisant la mécanisation et la recherche et développement ;

Ø le stockage des produits, en privilégiant des dispositifs de chaîne du froid et d'entreposage ;

Ø la transformation ou la vente, avec l'installation de marchés ruraux et de gros (CORAF/WECARD47(*)).

L'Agri Business Forum48(*) 2009 dont le thème était : « renforcer le secteur privé pour accroitre la productivité et la croissance en Afrique » a mis en avant différentes pistes pour le développement de l'agrobusiness comme :

Ø la création de partenariats tout au long de la filière, des producteurs de matières premières en passant par les transformateurs jusqu'aux revendeurs : ces liens, qui peuvent aussi être tissés entre secteur public et privé, renforcent la filière et l'industrie agro-alimentaire dans son ensemble ;

Ø le développement des infrastructures qui doit permettre aux produits agricoles de circuler et d'être disponibles sur les marchés ;

Ø l'appui à la recherche et au développement ; la biotechnologie contribue fortement à améliorer la productivité agricole, ainsi que la qualité des produits et leur valeur ajoutée : le besoin de soutenir la Recherche-Développement (R&D) demandera des efforts conjoints des secteurs public et privé, pour entreprendre des mesures encourageant l'innovation et des nouvelles approches permettant d'améliorer la croissance agricole ;

Ø l'amélioration de l'accès au marché.

Après avoir appréhendé le cadre général de l'étude à travers l'entrepreneuriat, l'agriculture et l'agrobusiness, quelle est la situation de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso ?

CHAPITRE II : L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE AU BURKINA FASO

Après une quinzaine d'années de mise en oeuvre du Programme d'ajustement structurel, le Burkina Faso n'est pas encore parvenu à renverser les tendances de dégradation des conditions de vie des populations. Malgré des résultats macro-économiques encourageants, les bonnes performances de certaines filières (coton, bétail/viande, céréales notamment) et les avancées en terme d'opportunités offertes au secteur privé, les conditions de vie des populations rurales ne se sont pas améliorées de façon significative. Les faibles performances du secteur rural sont en partie dues à la prédominance des systèmes de production traditionnels caractérisés par des petites exploitations familiales, peu modernes et tournées vers l'autoconsommation.

La promotion de l'entreprenariat agricole est une option nationale. En effet, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) dans le secteur rural pour la période 2011-2015 accorde une place importante à l'entreprenariat agricole comme moyen d'accélération de la croissance dans le secteur agricole à travers notamment son axe 1 intitulé « développement des piliers de la croissance accélérée ».

Dès lors, la promotion de l'entreprenariat agricole devient une priorité pour le développement de l'agriculture Burkinabè qui constitue un des piliers importants d'une croissance accélérée de l'économie nationale. Quelle est la situation de l'entrepreneuriat agricole ? C'est ce que relate ce chapitre à travers un aperçu sur l'entrepreneuriat agricole burkinabè (Section I) ainsi que son importance et son cadre règlementaire (Section II).

SECTION I : Aperçu sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

L'entreprenariat agricole se présente aujourd'hui comme l'une des options stratégiques du Burkina pour booster le développement de l'agriculture en vue de parvenir à la sécurité alimentaire et de lutter en même temps contre la pauvreté en milieu rural. Ainsi, on assiste à l'apparition des exploitations agricoles de type entrepreneurial à côté des exploitations familiales.

Qu'est-ce que l'entrepreneuriat agricole en réalité ?

I.1. Entrepreneuriat agricole ; de quoi parle-t-on ?

L'entrepreneuriat agricole est le centre de cette étude. Toutefois, nous n'avons pas encore cerné les notions importantes de ce concept, ni son histoire au Burkina Faso, encore moins les caractéristiques des entreprises agricoles. Cette partie y sera consacrée. Mais avant tout, comment définit-on l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso ?

I.1.1. Définition de l'entrepreneuriat agricole

Selon le Groupe de recherche et d'action sur le foncier (GRAF, 2011), les notions d'entrepreneur agricole et d'agrobusiness man traduisent la même réalité. Il est généralement admis que l'entreprenariat agricole se décompose en :

Ø activités d'amont : activités des secteurs artisanal et industriel consistant en la production d'intrants agricoles (engrais chimiques, pesticides, etc.), d'équipements agricoles (tracteurs, motopompes, charrues, charrettes, etc.), d'énergie (carburant, électricité, etc.) et de services (ministères, banques, universités, etc.) au bénéfice de l'agriculture ;

Ø activités centrales : agriculture proprement ;

Ø activités d'aval : transformation simple, agro-industrie, transport, commercialisation et distribution de la production agricole.

Plusieurs définitions de l'entrepreneur agricole existent dans la littérature. Toutefois, selon la conception généralement admise au Burkina Faso, les acteurs exerçant les «activités d'amont» sont considérés comme des accompagnateurs des entrepreneurs agricoles dans la mesure où leurs interventions tendent à faciliter les actions de ces derniers.

Ce sont les acteurs menant les « activités centrales » et les « activités d'aval » qui sont considérés comme des entrepreneurs agricoles à proprement parler.

La Direction de développement de l'entreprenariat agricole (DDEA), 2013 définit l'entreprise agricole comme « une exploitation agricole disposant d'un minimum d'investissement (infrastructures, équipements), employant de la main-d'oeuvre salariée, pratiquant des techniques modernes de production et/ou la prise de décision est régie par une unité ». Il s'agit de toute exploitation agricole répondant aux critères suivants :

Ø au moins 50% de la production est destinée au marché ;

Ø utilisation d'au moins une charrue ;

Ø utilisation des paquets technologiques (semences améliorées, engrais chimiques, fumure organique, produits phytosanitaires, techniques de CES/DRS, etc.) permettant d'avoir des rendements au-dessus de la moyenne.

Selon toujours la DDEA (2013), l'entrepreneur agricole est « tout exploitant agricole combinant des facteurs de production et de la main-d'oeuvre en vue de réaliser des activités économiques de production, de transformation et de commercialisation des biens agricoles dans un objectif de recherche de profit ».

De ces définitions de l'entrepreneuriat agricole, il se dégage des notions importantes.

I.1.2. Trois notions importantes de l'entrepreneuriat agricole

Les trois notions importantes de l'entrepreneuriat agricole sont :

Ø l'entrepreneur est un chef d'exploitation agricole vue comme une entreprise ;

Ø l'entreprise est une unité ou un organisme autonome produisant des biens et des services marchands qui sont commercialisés en vue de faire du profit ; l'entreprise est un lieu de création de richesses ;

Ø l'esprit d'entreprise est l'aptitude créative de l'individu isolé ou au sein d'une organisation, à identifier une opportunité et à la saisir pour produire une nouvelle valeur ou le succès économique vu comme l'aptitude à créer quelque chose de neuf.

Figure n°2 : Illustration des trois notions importantes de l'entrepreneuriat agricole (adaptée de Marchesnay, 1996)

I.1.3. Historique de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

Dans l'ensemble, le système agricole burkinabè est largement dominé par l'agriculture de subsistance caractérisée par sa faible performance due à la pauvreté générale des terres, la faiblesse de l'équipement agricole des acteurs et le bas niveau d'utilisation d'intrants agricoles performants (semences, engrais, etc.). L'entreprenariat agricole est une pratique relativement récente dans le pays. C'est en effet à la fin des années 90 que l'Etat burkinabè a initié une politique d'incitation à l'investissement dans la production agricole par des investisseurs privés. Cette politique consécutive aux déficits chroniques de la production agricole visait à surmonter les insuffisances de l'agriculture familiale considérée comme peu performante, peu ouverte aux innovations et à la professionnalisation. Cela s'est traduit entre autres par la création de la DDEA au sein de la Direction générale de la promotion de l'économie rurale (DGPER) du Ministère en charge de l'agriculture. La DDEA a reçu comme principales missions de mobiliser des ressources matérielles et financières nécessaires au développement de l'entreprenariat agricole.

C'est à la suite de cette incitation étatique que de nombreux acteurs non ruraux, qualifiés d'agro businessmen ou de nouveaux acteurs, se sont engagés dans l'acquisition de terres en milieu rural en vue de profiter de l'opportunité de génération de revenus ainsi offerte dans le domaine agricole.

I.2. Les études sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

I.2.1. L'entrepreneuriat agricole selon la DDEA

La DDEA est créée en fin 2008 au sein de la DGPER pour mettre en place le cadre approprié et apporter l'appui nécessaire à la promotion et au développement de l'entreprenariat agricole au Burkina Faso. Les critères de caractérisation du RGA ne permettaient pas de prendre en compte la multitude d'exploitations de type entrepreneurial, d'identifier formellement les entreprises agricoles et de saisir l'étendue de leur activité.

Tout en essayant de caractériser les exploitations de type entrepreneurial, la DDEA a réalisée en 2011 une étude sur l'analyse de la rentabilité des exploitations de type entrepreneurial au Burkina Faso. Cette étude montre que les exploitants modernes sont essentiellement de la tranche d'âge comprise entre 40 et 55 ans (53,7%) contre de jeunes promoteurs de la tranche d'âge comprise entre 20 et 30 ans (3,86%). Le reste, soit 42,44% des propriétaires ont un âge supérieur à 55 ans. Cette situation s'expliquerait par l'insuffisance de la formation des jeunes et les difficultés d'accès au financement et à la terre par les jeunes. Toujours selon la même source, le niveau d'instruction dominant de ces exploitants seraient le primaire (33%) alors que 20% ne sont pas alphabétisés.

A l'image des conclusions du RGA sur les fermes agricoles modernes, les spéculations produites par ces exploitations modernes sont dominées par les céréales (maïs et sorgho) et les oléagineux (niébé, l'arachide). D'autres cultures émergent ; notamment le sésame, le riz et le coton. Le marché (qui s'oppose à l'autoconsommation) constitue-t-il la principale destination des productions de ces exploitations modernes (en moyenne 74%). Ce taux de commercialisation élevé montre que ces exploitants agricoles dégagent un surplus important de production commercialisable sur le marché, ce qui justifierait le choix de la promotion de ces acteurs par l'Etat à travers la DDEA pour la réalisation de la sécurité alimentaire au Burkina Faso et d'amélioration des revenus des ménages ruraux.

Sur les aspects d'utilisation de la main d'oeuvre, la même source indique que dans les exploitations agricoles modernes, la main d'oeuvre rémunérée journalière est dominante suivie de la main d'oeuvre familiale (en moyenne 20%). La main d'oeuvre rémunérée permanente est faible avec une proportion de 7%.

La main d'oeuvre utilisée par chaque exploitation moderne est de 93 personnes par campagne. Elle varie en fonction des régions et des capacités (superficies et équipements) des acteurs.

Au-delà de ces caractéristiques socio-économiques de production des exploitations modernes du Burkina Faso, cette étude a établi leur rentabilité financière (en moyenne 264 000 F.CFA/ha/campagne) et formulé des recommandations dont :

Ø l'augmentation du niveau d'équipement des exploitations en créant les conditions favorables d'accès à ces équipements ;

Ø l'amélioration de l'accès aux intrants de qualité pour une intensification raisonnée des productions ;

Ø la formation et la sensibilisation des exploitants agricoles sur l'utilisation des outils de comptabilité et de gestion.

I.2.2. L'entrepreneuriat agricole selon le GRAF

Des travaux d'évaluation des impacts de l'agrobusiness sur le foncier et la modernisation de l'agriculture ont été réalisés par le Groupe de recherche et d'action sur le foncier (GRAF). Pour le GRAF, les notions d'entrepreneur agricole et d'agrobusiness man traduisent la même réalité. Ces travaux ont donné une classification des exploitations modernes en quatre groupes en fonction de la stratégie déployée :

Ø groupe 1 : des exploitations qui suivent une stratégie de cultures annuelles extensives, en utilisant des équipements motorisés lourds ;

Ø groupe 2 : des exploitations qui suivent une stratégie de diversification des activités agricoles, en utilisant des équipements de traction raisonnés ;

Ø groupe 3 : des exploitations qui suivent une stratégie d'attente, ayant un taux de mise en valeur faible ;

Ø groupe 4 : des exploitations qui suivent une stratégie de réalisation progressive d'un projet de mise en valeur originale.

Les acteurs des deux premiers groupes évoluent dans les mêmes filières «classiques» que les exploitations familiales, comme le maïs, le sésame, le niébé, etc. Ils ne profitent d'aucun avantage comparatif et suivent les itinéraires et pratiques de l'agriculture extensive fortement mécanisée.

Au contraire, ils ont des coûts de production bien plus élevés que les exploitations familiales et une rentabilité économique faible, voire négative. Une minorité des acteurs, notamment dans le dernier groupe, dispose d'un statut d'entreprise privée.

En termes de performance des exploitations modernes, le GRAF estime qu'en dehors des acteurs du dernier groupe, les rendements et les bénéfices des nouveaux acteurs sont beaucoup plus faibles que ceux des grands producteurs familiaux. Les facteurs de fragilité et de durabilité des expériences de l'agrobusiness sur les terres non aménagées sont :

Ø le maintien du capital sol ;

Ø le coût du personnel compétent ;

Ø le crédit à l'investissement et pour le fonctionnement ;

Ø la disponibilité d'intrants spécifiques ;

Ø les fluctuations très fortes des prix et la non-régulation des marchés.

Une analyse de la création d'emplois et du niveau de rémunération des exploitations modernes montre que la plupart des exploitations modernes suivent une stratégie très extensive et exploitent une partie très limitée des superficies acquises. Elles emploient une main d'oeuvre saisonnière et temporaire peu nombreuse, non qualifiée et mal payée. Ces exploitations sont faiblement créatrices d'emplois indirects. Par contre, les exploitations du groupe 4, celles qui suivent une stratégie de mise en oeuvre d'un projet original, emploient un personnel plus nombreux et mieux qualifié et sont fortement créatrices d'emplois indirects, surtout dans les secteurs de la transformation agro-alimentaire, de la distribution et du transport. Aux termes des travaux du GRAF, les leçons en termes de politiques et de stratégies d'intervention ont été identifiées :

Ø créer des conditions favorables à l'émergence d'une agriculture moderne, d'abord par les grands producteurs familiaux dynamiques et par les acteurs qui ont une capacité professionnelle et financière pour créer et gérer à temps plein de véritables entreprises agricoles pouvant générer de la valeur ajoutée ;

Ø élaborer des mesures de politiques en étroite collaboration avec les organisations professionnelles et qui s'adressent aux vrais problèmes de la modernisation de l'agriculture burkinabé : le financement et le crédit à l'agriculture, y compris le crédit à l'investissement, la régulation des marchés des produits agricoles et des intrants ainsi que le système de la certification des semences;

Ø créer des unités de transformation agro-alimentaires rentables et durables ;

Ø adapter le rôle des services techniques, leurs modalités d'intervention et leur statut par rapport aux organisations professionnelles et aux besoins des exploitations modernes ;

Ø mettre en place des initiatives de professionnalisation de l'agriculture basées sur des partenariats négociés entre l'État, les organisations professionnelles, interprofessionnelles et le secteur privé ;

Ø former les acteurs sur les différents aspects du métier d'agriculteur professionnel notamment la gestion, la rentabilité et le marché ;

Ø créer un observatoire sur les exploitations modernes comprenant les différents types d'acteurs et de domaines d'intervention, leur promotion, leurs contraintes et leurs impacts socio-économiques. Cette action peut se réaliser en partenariat entre des organisations de la société civile, des organismes de recherche et des organisations paysannes en association avec des services techniques et administratifs ;

Ø des cadres d'appui pour l'ensemble des intervenants dans l'agrobusiness (appui - conseil) doivent être créés, impliquant les structures techniques ;

Ø inscrire l'exploitation moderne dans une vision cohérente de l'agriculture qui, au-delà de la production, intègre à la fois les problèmes en amont, comme l'accès aux intrants, que ceux en aval, notamment la transformation et la commercialisation.

En d'autres termes, il est impératif d'élaborer une politique nationale agricole qui définira la place et le rôle de chaque groupe d'acteurs.

I.2.3. La synthèse des travaux sur les nouveaux acteurs et la promotion de l'entrepreneuriat agricole

Une étude réalisée par Moussa OUEDRAOGO49(*) sur les nouveaux acteurs et la promotion des activités agro-sylvo-pastorales dans le sud du Burkina Faso a identifié le statut des exploitations modernes. Selon l'auteur, le phénomène de création de fermes agro-pastorales concerne presque toutes les couches socioprofessionnelles considérées comme relativement aisées du pays sans qu'aucun indicateur économique ne puisse justifier cet engouement sur le processus actuel d'appropriation de la terre notamment par les salariés et les promoteurs économiques.

Pour mieux caractériser ces exploitants modernes, l'auteur les regroupe en six (06) catégories.

Ø les agents de l'Etat (AE) : communément appelés « fonctionnaires ». De façon générale, la base principale de leur capacité financière est constituée par leur salaire et les prestations diverses (appui/conseil aux projets de développement, conduite d'études diverses, prestations dans le privé, etc.). Ils sont actuellement les plus nombreux et représentent 40% des acteurs concernés ;

Ø les agents des services parapublics (PP) : ils représentent environ 5% des nouveaux acteurs. Ce sont essentiellement des agents des sociétés d'Etat, des projets et programmes de développement. Leur capacité financière est essentiellement constituée de leur revenu salarial supérieur à celui des acteurs du groupe précédent ;

Ø les salariés du secteur privé (SP) : cette catégorie regroupe les travailleurs des agences financières, des sociétés de transport et de transit, de l'aéronautique, etc. Leur capacité financière en termes de traitement salarial est nettement plus élevée que celle des agents de services de l'Etat et des institutions parapubliques. Ils représentent environ 14% des nouveaux acteurs ;

Ø les promoteurs économiques (PE) : sont classées dans cette catégorie toutes les personnes qui ont constitué des entreprises et/ou ont des actions importantes qui leur procurent l'essentiel de leurs revenus. Il s'agit des commerçants, des entrepreneurs en bâtiment ou en construction de route, les directeurs généraux des institutions financières et des assurances, les architectes, etc. Ils représentent 19% des nouveaux acteurs ;

Ø les hommes politiques (HP) : dans cette catégorie sont regroupés des ministres en fonction ou non, les députés en fonction ou non, les autorités administratives au niveau des provinces (Hauts commissaires et secrétaires généraux), les présidents des institutions, des secrétaires généraux des ministères, des chefs de cabinet des institutions, etc. Agents de l'Etat ou promoteurs économiques, ils ont des revenus liés aux fonctions qu'ils assument. Leur statut leur confère également certains égards et avantages auprès des communautés rurales et des services techniques. Ils représentent au total 17% des acteurs concernés ;

Ø Graphique n°4 : Répartition des nouveaux acteurs de l'entrepreneuriat agricoles

Source : Ouédraogo, 2006.

les autres nouveaux acteurs : dans cette catégorie, on retrouve les confessions religieuses, les associations locales de développement et les ONG. Ils représentent environ 5% des nouveaux acteurs.

Toujours selon l'auteur, l'implantation des nouveaux acteurs se fait sous trois formes essentielles :

Ø la première s'articule sur des idées bien précises et formalisées par un projet cohérent (choix du lieu d'implantation, études techniques et financières, recherche de financement : salaire, recours bancaire, appui financier externe). Ces « nouveaux acteurs » sont peu nombreux et ont des réalisations modestes car les coûts d'approche d'un tel projet sont importants et nettement au-dessus des possibilités salariales ;

Ø la seconde se fonde sur des idées bien précises mais non formalisées en termes de projets concrets ; la principale contrainte de mise en oeuvre est la recherche de financement. Ces « nouveaux acteurs » sont souvent des salariés en activité ou à la retraite dont l'installation véritable est hypothétique ;

Ø enfin, la troisième se base sur des idées imprécises, non formalisées et l'intervention est de type spontané sans une connaissance réelle des coûts de réalisation d'une ferme de grande dimension, ni des choix techniques, économiques et financiers. Ces « nouveaux acteurs » les plus présents dans la mise en oeuvre des exploitations se tournent après le défrichement soit vers une agriculture de type traditionnel, soit vers une installation à « grand frais » mais qui peut être inopportune au plan technique, économique et financier.

La troisième forme d'implantation concerne la grande majorité des nouveaux acteurs. N'étant pas porteurs de projet bien précis, ils débutent leurs activités par le défrichement des terres concédées et la mise en culture pendant de longues années sans les mesures d'accompagnement telles que le reboisement, l'aménagement des terres par les sites antiérosifs, l'apport en matière organique. Cette pratique a des conséquences désastreuses sur le plan environnemental et contribue à accélérer la régression des potentialités naturelles des localités concernées.

I.2.4. Résultats des enquêtes auprès des exploitations modernes

Dans le cadre de l'élaboration de la stratégie nationale de développement de l'entrepreneuriat agricole à l'horizon 2015 (SNDEA), des enquêtes ont été menées. Ces enquêtes ont porté sur 250 exploitations agricoles et se sont déroulées dans sept régions administratives du pays en fonction des zones agro-climatiques :

Ø zone soudano-sahélienne : Boucle du Mouhoun, Centre Ouest et Centre Sud ;

Ø bande sahélienne : une partie de l'Est et le Nord ;

Ø bande soudanienne : Cascades et Hauts Bassins.

Des conclusions de ces enquêtes, nous pouvons retenir essentiellement les variables sur :

Ø le genre : l'analyse des résultats montre une faible présence féminine dans l'agriculture entrepreneuriale soit 4% des exploitants agricoles modernes ;

Ø le capital terre : le statut dominant au niveau du capital terre est la propriété individuelle (78%) suivi des prêts (12%), des dons (7%) et des locations (3%) ;

Ø la logique de production : en matière de logique de production, 73% des exploitations modernes produisent et recherchent ensuite le marché, 19% produisent pour satisfaire un marché et 8% produisent selon la tradition (une habitude culturale des spéculations) ;

Ø les spéculations : les principales spéculations de ces exploitations demeurent les céréales (82%50(*)) suivi du coton (10%), de l'arachide (2%), du niébé (2%) et des autres spéculations (4%) ;

Ø les activités associées : les activités associées à la production végétale sont l'élevage de volaille (77%), de bovins (11%) et du petit commerce (6%) ; les exploitants qui font uniquement l'agriculture sans associer une autre activité représente 2% des exploitants modernes enquêtés ;

Ø la clientèle : leurs principaux clients sont les particuliers (55%) suivi des institutions (29%) et des professionnels de la filière (16%) ;

Ø les modes de financement : une analyse des modes de financement des activités dans les exploitations modernes montre que 54% des exploitants ont financé leurs exploitations sur des fonds propres des promoteurs et 44% ont obtenu des crédits qu'ils estiment inadaptés à leurs activités ;

Ø la main d'oeuvre : en termes d'utilisation de main d'oeuvre, l'ensemble des exploitants disposent du personnel salarié soit à temps plein, soit à temps partiel ;

Ø les techniques culturales : les techniques culturales demeurent dominées par la traction animale soit dans 87% des exploitations modernes contre 11% pour la motorisation et 2% pour le manuel ;

Ø l'encadrement technique : l'encadrement technique est assuré pour 79% des exploitations modernes par les services publics de l'Etat alors que 12% des exploitations modernes sont encadrées par le personnel salarié contre 9% qui font appel à des prestataires privés ;

Ø la gestion de l'exploitation : le centre de décision pour l'approvisionnement en intrants, pour le crédit et pour l'écoulement de la production est majoritairement du ressort du propriétaire de l'exploitation (81%) suivi du conseil de gestion (19%). Sur le plan de la gestion comptable, 48% disposent d'un document comptable (cahiers, carnets, registres) même si la normalité de ces documents demeure une contrainte.

Dans un souci d'apporter des éléments de solutions aux contraintes des exploitations modernes, l'enquête a permis de saisir leurs principales contraintes. En effet, l'accès au crédit adapté aux activités agricoles constitue la principale difficulté des exploitants modernes enquêtés comme l'indique le graphique ci-après. En plus des principales contraintes identifiées par les acteurs, les études diagnostiques antérieures font ressortir d'autres contraintes non moins importantes à savoir, l'accès au marché, la faible transformation des produits primaires, la faible organisation des acteurs dans un esprit interprofession, etc.

Graphique n°5 : Les principales contraintes des entreprises agricoles

Source : SNDEA, 2012.

Enfin, l'enquête a été mise à profit pour dégager avec les acteurs, les piliers sur lesquels des actions spécifiques devraient être engagées pour sécuriser et développer leurs activités et pour créer les conditions d'émergence et de promotion d'entreprises agricoles au Burkina Faso. L'analyse des résultats montre que pour 42% des acteurs, l'accès au financement adapté à leurs activités constitue la base de la promotion et du développement de l'entreprenariat agricole au Burkina Faso. Les autres piliers sont l'accès aux intrants (23%), l'accès au capital terre (17%), la formation des acteurs et la mise en place d'un cadre règlementaire favorable à l'entreprenariat agricole avec 9% pour chacun de ces piliers.

Graphique n°6 : Les piliers du développement de l'entrepreneuriat agricole selon les acteurs

Source : SNDEA, 2012.

Quelle est l'importance de l'émergence d'entreprises agricole au Burkina Faso ? Quelle est leur cadre règlementaire ?

SECTION II : Importance et cadre règlementaire de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

Pour mieux appréhender l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso, il est utile de comprendre son importance et d'avoir un aperçu sur son cadre règlementaire.

II.1. Nécessité, enjeu et défis de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

II.1.1. Nécessité d'émergence d'entreprises agricoles au Burkina Faso

La paysannerie burkinabè (du moins c'est le cas dans sa grande composante) n'a pas aujourd'hui les moyens pour moderniser son exploitation en s'appropriant les paquets technologiques modernes et en passant à la mécanisation agricole. Elle est réduite à pratiquer une agriculture traditionnelle de subsistance avec des instruments traditionnels. La charrue à traction asine ou bovine est inaccessible pour un grand nombre de paysans et ces petits paysans se trouvent dans l'impossibilité d'assurer une production agricole suffisante en vue de permettre au Burkina Faso d'atteindre la sécurité alimentaire.

Tout en développant des initiatives d'amélioration des conditions des exploitations familiales traditionnelles, le Burkina Faso a besoin de promouvoir un entreprenariat agricole respectueux de l'environnement. Ce choix s'expliquerait par le fait que les exploitants modernes disposent d'une base technologique pour accroitre rapidement la production agricole. Selon le RGA, 5169 tonnes de céréales (0,14% de la production nationale des céréales) ont été produits par 247 exploitations modernes en 2006, soit 0,02% des ménages agricoles du Burkina Faso51(*). Aussi, les entreprises agricoles pourraient être le vecteur de la mutation structurelle de l'agriculture et de l'équilibre économique pour peu qu'elles composent avec les exploitations de types familiales.

Ces nouveaux acteurs qui doivent émerger parmi les exploitations modernes actuelles devraient exercer un métier d'agriculteur plus intensive, plus organisée et plus productrice de richesses pour la nation dans une logique de partenariat stratégique et complémentaire avec les petits producteurs.

Cette entreprise agricole, qu'elle soit grande, moyenne ou petite, sera caractérisée essentiellement par sa capacité à s'adapter rapidement aux marchés, à produire à moindre coût et à répondre aux attentes des consommateurs. C'est la raison pour laquelle l'avenir de l'agriculture repose essentiellement sur les agriculteurs et sur leur capacité à être des entrepreneurs d'où l'importance de leur formation.

Selon C. Servolin (1989) dans son ouvrage consacré à la modernisation de l'agriculture européenne, la transition de l'agriculture traditionnelle vers l'agriculture moderne repose sur quatre (04) composantes essentielles :

Ø un processus de sélection continue du matériel génétique végétal et animal ;

Ø un contrôle de plus en plus rigoureux des itinéraires techniques ;

Ø une appropriation continue des moyens de production moderne ;

Ø la transformation permanente du matériel génétique et des moyens de production.

Considérant cette caractérisation, la modernisation de l'agriculture peut être définie comme une transformation durable des systèmes de production, intégrant le progrès technique dans les pratiques agricoles et nécessitant une intensification du capital.

Pour Jouve (1997), en plus de ces caractéristiques, la modernisation prend en compte l'intégration de l'exploitation dans les marchés des facteurs de production et des produits. L'objectif de production de l'exploitation agricole moderne serait alors plus la commercialisation que la satisfaction des besoins alimentaires. Toutes ces tentatives de caractérisation de la modernisation montrent qu'il s'agit d'un processus continu.

Ainsi, selon la SNDEA (2012), les critères objectifs caractérisant une exploitation agricole moderne pouvant évoluée vers une entreprise agricole au Burkina Faso sont :

Ø le degré de mécanisation (au moins un équipement motorisé) ;

Ø le degré d'intensification de la production (usage intensif des fertilisants et un passage progressif vers la modification du matériel génétique) ;

Ø l'objectif ou la logique de production orientée vers le marché ;

Ø l'existence d'infrastructures de stockage et de point d'eau ;

Ø l'existence de mains d'oeuvres agricoles salariées (à plein temps ou à temps partiel).

II.1.2. Enjeu et défis de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

L'analyse de l'agriculture burkinabé fait ressortir la nécessité d'une mutation structurelle pour la réalisation de la sécurité alimentaire et pour assoir les bases durables de la croissance économique. Pour le Burkina Faso, l'enjeu majeur de la promotion de l'entreprenariat agricole est le développement de l'investissement privé local. Les principaux défis à relever sont :

Ø la mise en place d'un cadre légal et réglementaire de l'entreprenariat agricole ;

Ø le renforcement de l'environnement de services pour : (i) des services financiers adaptés et incitatifs, (ii) des services agricoles répondant aux attentes des acteurs (équipement et maintenance, régulation et de contrôle ...) et (iii) des réseaux compétitifs d'approvisionnement en intrants de qualité ;

Ø la structuration et l'organisation des filières visant : (i) une meilleure intégration des maillons, (ii) la création d'organisations interprofessionnelles, (iii) la professionnalisation des acteurs ;

Ø l'amélioration de la productivité de l'exploitation agricole à travers la fertilisation des sols, l'encouragement à l'utilisation des intrants de qualité (semences, fertilisants, produits de traitement phytosanitaires) et la mécanisation agricole ;

Ø le renforcement des capacités des acteurs le long des chaines de valeur pour faciliter l'appropriation des nouvelles technologies agricoles ;

Ø l'alphabétisation et la formation des entrepreneurs agricoles (SNDEA, 2012).

II.2. Cadre politique, stratégique, législatif et réglementaire régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

Comme le définissait le Pr THIOMBIANO Taladidia lors de la conférence inaugurale du colloque international scientifique : agriculture et développement52(*) sous le thème « Connaissances et méconnaissances de l'agriculture africaine : état des lieux », « Les politiques agricoles peuvent se définir comme un ensemble d'interventions publiques qui portent sur l'agriculture nationale et sur les importations et les exportations de produits agricoles. Elles fixent des objectifs spécifiques dans différents domaines du secteur tel que celui de l'organisation des marchés intérieurs, des produits agricoles, de la sécurité alimentaire, de l'emploi agricole, de la répartition géographique des activités....

En d'autres termes, une politique agricole se traduit par la définition d'un résultat spécifique et la mise en oeuvre d'une combinaison d'instruments pour atteindre ce résultat (CIJA/03/10 : L'agriculture en Afrique : enjeux et politiques publiques). »

Le Burkina Faso ne dispose encore ni d'un code, ni de textes réglementaires sur l'entreprenariat agricole à proprement parler. Néanmoins, l'entreprenariat agricole repose sur des orientations politiques et stratégiques, un cadre législatif, réglementaire et institutionnel en vigueur dans le pays. Les principaux textes auxquels il se réfère sont présentés par des lois, des programmes, des politiques, des plans d'action etc.

II.2.1. Les lois, programmes, politiques et plans d'action régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

II.2.1.1. La loi n° 014/96/ADP du 23 mai 1996, portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina Faso modifiée par la loi de finances pour 2008

Cette loi définit le domaine foncier national et les grands principes d'utilisation des terres. Elle définit en outre les axes fondamentaux d'aménagement du territoire à travers ses instruments, ses structures et ses instances responsables à tous les niveaux. Elle clarifie également les modalités de gestion des différentes ressources du domaine foncier national à savoir l'eau, les forêts, la faune, les pêches et les substances de carrières et de mines. La RAF clarifie enfin la règlementation des droits réels immobiliers en précisant, entre autres, les modalités de transactions et de mutations des droits réels immobiliers, de vente sur saisie immobilière.

II.2.1.2. Le plan d'action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE 2003-2015)

Adopté en mai 2003, il vise à contribuer à la mise en oeuvre d'une gestion intégrée des ressources en eau conformément aux orientations définies par le Gouvernement burkinabè et respectant les principes reconnus au plan international en matière de gestion durable et écologiquement rationnelle des ressources en eau. Il est subdivisé en deux (02) phases de six (06) ans chacune : la première de 2003 à 2009, la seconde de 2009 à 2015.

II.2.1.3. La politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR)

Adoptée en 2007, elle vise à assurer à l'ensemble des acteurs ruraux, l'accès équitable au foncier, la garantie de leurs investissements et la gestion efficace des différends fonciers dans le but de promouvoir une agriculture productive et durable. Cette politique est renforcée par la loi n°034-2009/AN portant régime foncier rural.

II.2.1.4. La loi N° 034-2009/AN portant régime foncier rural

Cette loi catégorise les terres rurales en (i) domaine foncier rural de l'Etat, (ii) domaine foncier rural des collectivités territoriales et (iii) patrimoine foncier rural des particuliers. Elle définit les chartes foncières locales qui constituent des conventions s'inspirant fortement des coutumes, usages ou pratiques fonciers locaux en vue de la gestion des terres rurales. La présente loi précise les modalités de reconnaissance et de protection des droits fonciers ruraux. Elle précise les institutions de sécurisation foncière (déconcentrées et décentralisées) en milieu rural ainsi que les modalités de prévention et de gestion des contentieux relatifs aux terres rurales.

II.2.1.5. Le programme national du secteur rural (PNSR)

Adopté en 2012, il vise à « contribuer de manière durable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à une croissance économique forte, et à la réduction de la pauvreté ». De manière plus spécifique, il vise à :

Ø assurer une meilleure couverture des besoins alimentaires aussi bien quantitatifs que qualitatifs des populations par la production nationale ;

Ø contribuer à la réduction de la proportion de la population en deçà du minimum d'apport calorique et de la prévalence de l'insuffisance pondérale chez les enfants de 0 à 5 ans ;

Ø assurer une croissance forte du produit intérieur brut agricole ;

Ø réduire considérablement la pauvreté en milieu rural ;

Ø assurer aux populations rurales et urbaines un accès durable à l'eau potable et à l'assainissement;

Ø réduire sensiblement la dégradation de l'environnement et les effets néfastes des changements climatiques.

II.2.2. Les stratégies régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso

II.2.2.1. La stratégie de développement rural (SDR)

La stratégie de développement rural (SDR) à l'horizon 2015 a été adoptée en 2003. Elle a pour objectif global d'assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d'un développement durable. Ses objectifs spécifiques sont :

Ø accroître les productions agricoles, pastorales, forestières, fauniques et halieutiques grâce à l'amélioration de la productivité ;

Ø augmenter les revenus grâce à une diversification des activités économiques en milieu rural ;

Ø renforcer la liaison production / marché ;

Ø assurer une gestion durable des ressources naturelles ;

Ø améliorer la situation économique et le statut social de la femme et des jeunes en milieu rural.

II.2.2.2. La stratégie nationale de sécurité alimentaire (SNSA)

Adoptée en 2003 par le Gouvernement en vue de réduire de 50 % le nombre de personnes souffrant de la faim et de malnutrition à l'horizon 2015. La finalité de la SNSA est de créer les conditions d'une sécurité alimentaire durable.

II.2.2.3. La stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD 2011-2015)

La SCADD a été adoptée en décembre 2010, en lieu et place du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Son objectif est de « réaliser une croissance économique forte (10 pour cent par an), soutenue et de qualité, génératrice d'effets multiplicateurs sur le niveau d'amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable ». Ceci permettrait d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et de réduire la pauvreté à moins de 35 pour cent en 2015. La SCADD envisage un haut niveau de contribution du secteur rural à l'économie nationale avec un objectif d'un taux de croissance moyen de 10,7% sur cinq ans (2011-2015).

II.2.2.4. La stratégie nationale de développement durable de l'agriculture irriguée (SNDDAI)

Elle vise à impulser le secteur de l'irrigation comme moyen de lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire des ménages et contribuer fortement à l'emploi. Elle a mobilisé d'importants investissements, entre autres, ceux de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, du Fonds international de développement agricole, de la FAO et de nombreux partenaires bilatéraux.

II.2.2.5. La stratégie nationale de développement de l'entrepreneuriat agricole à l'horizon 2025 (SNDEA)

Elaborée en 2012, la SNDEA vise à améliorer les performances des exploitations agricoles familiales par la création de conditions favorables à la mutation structurelle de l'agriculture portée par des entreprises agricoles pouvant satisfaire au moins 50% des besoins alimentaires de l'ensemble de la population du Burkina Faso, d'ici à 2025. Spécifiquement, elle a pour objectifs de :

Ø renforcer le cadre institutionnel et règlementaire favorable à l'émergence et au développement d'entreprises agricoles;

Ø améliorer l'accès aux facteurs de productions pour les promoteurs (terre, intrants, équipements...) ;

Ø mettre en place un mécanisme de financement favorable au développement de l'entreprenariat agricole;

Ø faciliter l'émergence de jeunes entrepreneurs agricoles ;

Ø créer les conditions favorables à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles (subvention, fiscalité adaptée, manifestations commerciales, textes législatives et règlementaires, formations, etc.) ;

Ø mettre en place un système durable de recherche action et de vulgarisation auprès des entreprises agricoles tout en assurant la formation des promoteurs.

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE

Cette deuxième partie est entièrement consacrée à l'analyse de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé. Elle est divisée en deux (02) chapitres :

Ø un premier qui examinera la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé ;

Ø et un second qui analysera l'environnement de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

CHAPITRE I : SITUATION DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE

Avant de faire l'analyse de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé, il est important d'avoir une connaissance sur ses acteurs. Ainsi, ce chapitre s'y attèle à travers une description des caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles (section I), et une présentation des caractéristiques de leurs entreprises (section II).

SECTION I : Les caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

La province du Boulkiemdé compte une vingtaine d'entrepreneurs agricoles dont 18 regroupés au sein de l'Union provinciale des coopératives d'entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé. Les deux autres propriétaires d'exploitations agricoles de type entrepreneurial ont pu être identifiés avec l'appui des chefs de zone d'appui technique (ZAT) de l'agriculture. Les caractéristiques socioprofessionnelles retenues sont :

Ø la répartition selon le genre ;

Ø la répartition selon l'âge ;

Ø et le niveau d'instruction.

I.1. La répartition des entrepreneurs agricoles selon le genre

Les résultats de l'enquête montrent que l'activité est exclusivement dominée par les hommes qui représentent environ 95%.

Tableau n°4 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le genre

Source : Notre enquête, 2015.

Graphique n°7 : Répartition des entreprises agricoles selon le genre

Source : Nous-mêmes.

Cette faible représentativité des femmes au niveau de l'entreprenariat agricole peut s'expliquer par le fait que le statut social des femmes au Burkina Faso limite leur accès à la terre. Les femmes sont plutôt présentes dans l'entreprise en tant qu'ouvrières agricoles et non en tant propriétaires de l'exploitation.

I.2. La répartition des entrepreneurs agricoles selon l'âge

Tableau n°5 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon l'âge

Source : Notre enquête, 2015.

La structure par âge des entrepreneurs agricoles montre que les âges minimal et maximal des entrepreneurs agricoles sont respectivement de 37 et 64 ans. La moyenne d'âge est d'environ 52 ans. La répartition en proportion par tranche d'âge des entrepreneurs agricoles montre que ceux qui ont un âge compris dans les tranches d'âge de 50 à 54 ans et de 60 à 64 ans représentent la moitié des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé, soit environ une proportion de 25% chacune. Ensuite, viennent ceux qui ont entre 55 à 59 ans et 35 à 39 ans avec respectivement des proportions de 20% et 15% environ. Les proportions les plus faibles sont observées chez les entrepreneurs agricoles qui ont entre 45 à 49 ans et 40 à 44 ans avec respectivement des proportions de 10% et 5%.

Graphique n°8 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon l'âge

Source : Nous-mêmes.

A la lumière de ces résultats, nous pouvons dire que l'activité de l'entreprenariat agricole est surtout exercée par des personnes âgées. Par contre, les jeunes sont moins présents dans l'activité.

Cela peut s'expliquer par le fait que généralement, comme les femmes, les jeunes sont présents dans l'activité en tant qu'ouvriers agricoles et non en tant que propriétaires de l'exploitation. On peut dire que dans le Boulkiemdé, les jeunes s'intéressent moins aux activités agricoles du fait qu'ils aspirent plus à des activités comme le commerce. Enfin, le niveau d'investissement étant trop élevé dans la création d'une entreprise agricole, les jeunes manquent souvent de moyens nécessaires pour s'y investir.

I.3. Le niveau d'instruction des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

L'analyse des résultats montre que les entrepreneurs agricoles qui n'ont aucun niveau d'instruction et ceux ayant un niveau secondaire sont les plus nombreux avec respectivement des proportions d'environ 35% et 30%. Ces entrepreneurs sont suivis en terme de proportion par ceux qui sont alphabétisés (en langues nationales) avec 15%, et ceux qui ont fait l'école coranique avec 10%. Les entrepreneurs agricoles qui ont le niveau primaire et ceux ayant le niveau supérieur sont les moins nombreux avec des proportions de 5% chacun.

Tableau n°6 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le niveau d'instruction

Source : Notre enquête, 2015.

Graphique n°9 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon le niveau d'instruction

Source : Nous-mêmes.

A la lumière de ce qui précède, on peut dire que la majorité des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé est instruite avec une proportion d'environ 65% contre 35% qui sont analphabètes.

Cela témoigne que l'activité de l'entreprenariat agricole contrairement à celle de l'exploitation agricole familiale, demande du professionnalisme. Par conséquent, ceux qui n'ont pas un minimum d'instruction ont peu de chance dans l'entreprenariat agricole.

SECTION II : Les caractéristiques des entreprises agricoles de la province du Boulkiemdé

Les caractéristiques des entreprises agricoles étudiées sont :

Ø la taille des exploitations ;

Ø le statut juridique des exploitations ;

Ø le niveau d'équipements ;

Ø la structure de la main d'oeuvre ;

Ø les principales spéculations cultivées ; et

Ø la nature de ces spéculations.

II.1. Le statut juridique et la taille des exploitations agricoles de type entrepreneurial

II.1.1. Le statut juridique des exploitations agricoles de type entrepreneurial

Graphique n°10 : Répartition des exploitations agricoles de type entrepreneurial de la province du Boulkiemdé selon le statut juridique

Source : Nous-mêmes.

Les résultats de l'enquête montrent que la plupart des exploitations agricoles de type entrepreneurial évolue dans l'informel. En effet, près de 80% des entreprises agricoles de la province du Boulkiemdé ne sont pas immatriculées au Registre de commerce et du crédit mobilier (RCCM). Toutefois, 20% restantes y sont immatriculées en raison de 15% sous forme d'entreprise individuelle (EI) et 5% sous forme de société à responsabilité limité (SARL).

Tableau n°7 : Répartition des exploitations agricoles de type entrepreneurial de la province du Boulkiemdé selon le statut juridique

Source : Notre enquête, 2015.

Cette évolution dans l'informel des exploitations de type entrepreneurial, comme dans tout autre domaine d'activité, s'explique par le manque d'information et la peur de la fiscalité.

II.1.2. La taille des exploitations agricoles de type entrepreneurial

Tableau n°8 : Les superficies exploitées par les entrepreneurs agricoles (EA) de la province du Boulkiemdé au titre de la campagne agricole 2014-2015

Source : Notre enquête, 2015.

L'analyse des résultats révèle que les exploitations agricoles de type entrepreneurial ont une superficie moyenne de 11,675 ha dans la province du Boulkiemdé. Cette superficie moyenne concerne l'exploitation effective.

Graphique n°11 : Les superficies exploitées par les entrepreneurs agricoles (EA) de la province du Boulkiemdé au titre de la campagne agricole 2014-2015

Source : Nous-mêmes.

II.2. La structure de la main d'oeuvre et le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles

II.2.1. La structure de la main d'oeuvre

Les résultats obtenus lors de l'enquête montrent que les entreprises agricoles font appel à une main d'oeuvre totale d'environ 966 personnes, repartie en trois (03) types :

Ø une main d'oeuvre familiale (MOF) constituée par les membres de la famille qui assistent l'entrepreneur dans ses activités et représentant 22% de la main d'oeuvre totale ;

Ø une main d'oeuvre salariée (MOS) composée d'employés salariés de l'entreprise agricole et représentant 2% en termes de proportion ; et

Ø une main d'oeuvre occasionnelle (MOO) composée de groupements et de prestataires de services qui assistent l'entrepreneur en période de grande activité ; elle est la plus imposante en termes de proportion avec 76%.

Tableau n°9 : Structure de la main d'oeuvre employée par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Graphique n°12 : Structure de la main d'oeuvre employée par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

Une entreprise agricole dans la province du Boulkiemdé fait appel à une main d'oeuvre moyenne de 37 personnes dont dix (10) personnes en MOF, une (01) personne en MOS, et onze (11) personnes en MOO.

II.2.2. Le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles

Graphique n°13 : Les techniques agricoles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

L'analyse du niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé montre que les techniques culturales les plus utilisées restent la traction animale avec une proportion de 90%. La culture motorisée ne représente alors que 10%. On en déduit une moyenne de deux (02) charrues, de quatre (04) animaux de trait, d'une (01) charrette et d'une (01) motopompe par entrepreneur agricole dans la province.

Tableau n°10 : Les techniques agricoles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Tableau n°11 : L'équipement agricole des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Graphique n°14 : L'équipement agricole des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

II.3. Les principales spéculations cultivées et leur nature

II.3.1. Les principales spéculations cultivées

Selon les résultats de l'enquête, les principales spéculations cultivées dans la province du Boulkiemdé par les entrepreneurs agricoles sont : le mil, le niébé, le sorgho, le sésame, le maïs, l'arachide et le riz. Il y a aussi la pratique du maraîchage regroupant des spéculations comme la tomate, l'oignon, etc.

Graphique n°15 : Répartition des principales spéculations selon les superficies cultivées par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

Ces résultats révèlent ainsi que les spéculations les plus cultivées dans la zone sont le sorgho, le mil, le niébé et le sésame, avec respectivement 25%, 19%, 17% et 11% comme proportion d'occupation des superficies cultivées. Les autres spéculations telles que l'arachide, le maïs et le riz occupent respectivement 8%, 7% et 4% des superficies exploitées. Quant au maraîchage, il occupe en termes de proportion 9% des terres cultivées par les entrepreneurs agricoles.

Tableau n°12 : Les différentes spéculations cultivées par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

II.3.2. La nature des spéculations produites

D'après les résultats de l'enquête, les spéculations produites peuvent être de deux natures :

Ø une production semencière ; et

Ø une production conventionnelle ou de consommation.

Dans la province du Boulkiemdé, la production conventionnelle occupe 59% des superficies exploitées par les entrepreneurs agricoles tandis que la production semencière en occupe 41%. Toutefois, 60% des entrepreneurs agricoles de la province produisent de la semence.

Tableau n°14 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon la nature de leur production

Source : Notre enquête, 2015.

Tableau n°13 : La nature de la production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon les superficies cultivées

Source : Notre enquête, 2015.

Graphique n°16 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé selon la nature de leur production

Source : Nous-mêmes.

Après avoir présenté les caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles et celles de leurs entreprises, que peut-on dire de l'environnement de l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé ?

CHAPITRE II : ANALYSE SWOT DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE

Pour faire l'état des lieux de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé, il est nécessaire d'analyser certes l'entreprise en tant qu'unité de production mais aussi d'analyser son environnement. Ce chapitre s'y consacre en mettant en exergue les forces et faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé (Section I), ainsi que ses opportunités et les menaces (Section II).

SECTION I : Les forces et faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé

L'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé présente aussi bien des forces que des faiblesses. Quelles sont les forces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé ?

I.1. Les forces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé

Après analyse, il ressort que l'entrepreneuriat agricole de la province du Boulkiemdé est caractérisé par six (06) forces, notamment :

Ø la disponibilité des terres agricoles exploitables ;

Ø la disponibilité des semences ;

Ø l'association de l'élevage à l'agriculture ;

Ø l'utilisation d'outils de gestion ;

Ø l'existence d'une union des entrepreneurs agricoles ;

Ø et l'accès aux formations.

I.1.1. La disponibilité des terres agricoles exploitables et celle des semences

I.1.1.1. La disponibilité des terres agricoles exploitables

Tableau n°15 : La situation des terres agricoles exploitables dans la province du Boulkiemdé

Source : DRASA/Centre Ouest, 2013.

Selon le programme de spécialisation régional (PROSPER) du Centre Ouest, la province du Boulkiemdé possède des terres cultivables estimées à environ 1 420,39 ha dont 1 380,89 ha sont exploités annuellement. Les eaux de surface disponibles atteignent une capacité totale d'environ 124 003 000 m3.

Tableau n°16 : La situation des eaux de surface disponibles dans la province du Boulkiemdé

Source : DRASA/Centre Ouest, 2013.

Graphique n°17 : Statut des terrains agricoles possédés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

Les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé possèdent au total 303 ha de terres cultivables ; 53% de ces superficies sont des propriétés individuelles, 36% constituent des prêts, et 11% en dons. Un entrepreneur agricole du Boulkiemdé possède en moyenne 15,15 ha de terres cultivables. Toutefois, seulement 233,5 ha sont effectivement exploités par ces acteurs.

Tableau n°17 : Statut des terrains agricoles possédés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

A la lumière de ces résultats, les entrepreneurs agricoles de la province ne rencontrent pas trop d'embuche dans l'acquisition des terres agricoles cultivables. La disponibilité et l'accès aux terres cultivables constituent une force pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

I.1.1.2. La disponibilité des semences

L'esprit de l'entrepreneuriat agricole implique l'utilisation de semences améliorées, d'engrais et d'un certain paquet technologique pour atteindre un rendement agricole supérieur à celui des exploitations familiales. Sans semences, il est difficile de parler d'entrepreneuriat agricole.

Fort heureusement, l'accès aux semences est plutôt aisé dans la province du Boulkiemdé. En effet, le Station de recherche de l'Institut nationale de l'environnement et de recherches agricoles (INERA) à Saria approvisionne les entrepreneurs agricoles semenciers en semences de base. Ces entrepreneurs produisent en moyenne 85 tonnes de semences certifiées par an. Chose qui permet de disposer de quantités de semences dans la province du Boulkiemdé.

I.1.2. L'association de l'élevage à l'agriculture et l'utilisation d'outils de gestion

I.1.2.1. L'association de l'élevage à l'agriculture

Graphique n°18 : Niveau d'association agriculture-élevage des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

Dans la province du Boulkiemdé, la plupart des entrepreneurs agricoles associent l'élevage à leurs activités agricoles. En effet, près de 85% de ces entrepreneurs pratiquent l'élevage. Cet élevage concerne l'embouche bovine, ovine et porcine ; l'élevage traditionnel est aussi pratiqué. En moyenne, un entrepreneur agricole du Boulkiemdé possède trois (03) boeufs, sept (07) petits ruminants et une vingtaine de têtes de volaille.

Tableau n°18 : Niveau d'association agriculture-élevage des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Cette association agriculture-élevage permet aux entrepreneurs de bénéficier de la fumure organique issue de l'exploitation animale pour la fertilisation de leurs superficies d'exploitation agricole. De plus, nombreux sont les entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé qui utilisent les revenus de leur exploitation animale pour financer leurs activités agricoles.

I.1.2.2. L'utilisation d'outils de gestion

Dans la province du Boulkiemdé, près de 85% des entrepreneurs agricoles utilisent au moins un outil de gestion. Ces outils de gestion sont entre autres :

Ø la comptabilité simplifiée d'entreprise (CSE) : bilan, compte de résultat, etc. ;

Ø le cahier des recettes/dépenses (CRD) ; et

Ø le cahier de gestion de l'entrepreneur agricole (CGEA).

Près de 75% de ces entrepreneurs utilisent le CRD dont 40% utilisent également le CGEA et 10% font appel à la comptabilité simplifiée d'entreprise. De plus, 67% de ces outils sont tenus à jour.

Graphique n°19 : Répartition des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé en fonction des outils de gestion utilisés

Source : Nous-mêmes.

Tableau n°19 : Les outils de gestion utilisés par les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Cette utilisation des outils de gestion constitue ainsi une force des entrepreneurs car elle permet une relative maîtrise des flux d'inputs et outputs de l'entreprise.

I.1.3. L'existence d'une union des entrepreneurs agricoles et l'accès aux formations

I.1.3.1. L'existence d'une union des entrepreneurs agricoles

Dans la province du Boulkiemdé, il existe une structure faîtière des entrepreneurs agricoles ; il s'agit de l'Union provinciale des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé. Cette organisation professionnelle a pour objectif de faciliter la mise en oeuvre des actions gouvernementales et non gouvernementales en faveur des entrepreneurs agricoles de la province, mais aussi d'aider à faciliter l'accès de ses membres à certains services. Au titre des activités menées par l'Union, on peut retenir :

Ø l'organisation de la commercialisation des semences certifiées ;

Ø les formations et recyclages (en entrepreneuriat agricole, en itinéraires techniques de production des semences, etc.) ;

Ø les voyages d'études et de partages d'expériences.

Toutefois, cette organisation professionnelle se veut avant tout un cadre de communication et de concertation qui permettra de faire une pondération des préoccupations de ses membres afin de les porter à qui de droit. Elle compte actuellement 18 membres.

Cette Union constitue une véritable force pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

I.1.3.2. L'accès aux formations

Graphique n°20 : L'accès à la formation agricole par les entrepreneurs de la province du Boulkiemdé

Source : Nous-mêmes.

Des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé, 70% ont déjà bénéficié d'au moins une formation. Cette situation est tout à fait logique étant donné que 60% des entrepreneurs agricoles de la province sont des semenciers, et que la production des semences nécessite une certaine connaissance des itinéraires techniques. Ces formations viennent renforcer leur maîtrise du métier et constituent une force considérable pour la réussite de leurs activités.

Tableau n°20 : L'accès à la formation agricole par les entrepreneurs de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

Bien que possédant de nombreuses forces, les faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé n'en demeurent pas moindres.

I.2. Les faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé

Au titre des faiblesses, l'analyse de l'entrepreneuriat agricole de la province du Boulkiemdé révèle :

Ø l'insuffisance de financement ;

Ø le faible niveau d'équipements ;

Ø l'insuffisance de la main d'oeuvre ;

Ø l'insuffisance d'organisation dans la commercialisation des produits ;

Ø l'insuffisance de magasins de stockage ; et

Ø l'insuffisance des unités de transformations.

I.2.1. L'insuffisance de financement et le faible niveau d'équipement

I.2.1.1. L'insuffisance de financement

L'insuffisance de financement est une grande faiblesse pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé. En effet, les entrepreneurs agricoles de la province ne possèdent pas de ressources financières suffisantes pour optimiser leur exploitation. Cependant, les structures susceptibles de financer ces entrepreneurs ont en général des conditions d'accès plus ou moins difficiles pour ces acteurs. Ils se contentent d'une petite exploitation en fonction de leurs ressources financières.

I.2.1.2. Le faible niveau d'équipements

La dynamique de l'entrepreneuriat agricole enclenchée au Burkina Faso a pour objectif d'amener les exploitants agricoles à l'usage de techniques modernes de cultures et de la technologie pour atteindre des rendements plus consistants. Plus le niveau d'équipements est élevé, plus cet idéal se rapproche. Malheureusement, le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles dans la province du Boulkiemdé est faible.

En effet, seulement 10% des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé possède le niveau minimum d'équipements pour pratiquer des techniques culturales motorisées. L'autre portion de ces entrepreneurs a un niveau d'équipements qui ne leur permet que la pratique des techniques culturales à traction animale. De ce fait, ce niveau d'équipements constitue une faiblesse pour l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé.

I.2.2. L'insuffisance de la main d'oeuvre et d'organisation dans la commercialisation des produits

I.2.2.1. L'insuffisance de la main d'oeuvre

Dans la province du Boulkiemdé, la main d'oeuvre permanente des exploitations agricoles de type entrepreneurial est insuffisante pour la bonne marche des activités.

En effet, utilisant en générale des techniques culturales à traction animale (90% des entrepreneurs agricole de la province), ces entreprises agricoles ont un besoin en main d'oeuvre plus important. La main d'oeuvre permanente moyenne est de onze (11) personnes par entreprise agricole pour une moyenne de 11,675 ha d'exploitation.

Les entrepreneurs agricoles font appel à une main d'oeuvre occasionnelle. Cependant, cette main d'oeuvre étant fortement sollicitée en période de grande activité tant par les entrepreneurs agricoles que par les exploitations familiales, bon nombre de ces entrepreneurs n'arrivent pas à satisfaire leur besoin en main d'oeuvre agricole. Cette situation d'insuffisance entraine ainsi un ralentissement de leurs activités et constitue donc une faiblesse pour l'entrepreneuriat agricole dans la province.

I.2.2.2. L'insuffisance d'organisation dans la commercialisation des produits

Tableau n°21 : Volume de production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé par nature

Source : Notre enquête, 2015.

L'une des principales faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé est l'insuffisance d'organisation dans la commercialisation. En effet, l'Union provinciale des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé, de concert avec l'Union régionale des entrepreneurs agricoles du Centre Ouest, centralise la production de semences certifiées de ses membres pour la commercialisation. Toutefois, la production semencière des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé ne représente que 46% de leur production totale. De plus, l'Union n'arrive généralement pas à absorber la totalité de la production semencière de ses membres. L'organisation de la commercialisation des 54% de la production totale revient aux entrepreneurs.

Malheureusement, seulement 25% des entrepreneurs agricoles de la province disposent de conventions et/ou contrats d'achat avant la production. Cette situation rend la commercialisation encore plus difficile. D'où la faiblesse de l'entrepreneuriat agricole en termes d'organisation de la commercialisation.

Tableau n°22 : Logique de production des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé

Source : Notre enquête, 2015.

I.2.3. L'insuffisance de magasins de stockage et d'unités de transformation

I.2.3.1. L'insuffisance de magasins de stockage

L'un des goulots d'étranglement de l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé est l'insuffisance de magasins de stockage. En effet, seulement 553(*)% des entrepreneurs agricoles de la province possède au moins un magasin de stockage individuel. Cette situation est d'autant plus inconfortable pour les acteurs étant donné que les magasins de stockage en location sont peu nombreux (environ cinq), peu adaptés et très coûteux. Or, les magasins de stockage sont essentiels pour les entrepreneurs agricoles pour le stockage de leurs intrants, et celui de leur production avant commercialisation. Alors, cette insuffisance ne peut qu'affaiblir la dynamique de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

I.2.3.2. L'insuffisance d'unités de transformation

L'entrepreneur agricole voudrait dans sa logique une transformation des produits agricoles car ce processus apporte plus de valeur ajoutée. Cependant, ce n'est pas le cas dans la province du Boulkiemdé.

En effet, seulement 554(*)% des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé intègre le maillon transformation dans leurs activités. Il n'y a pas de grandes unités de transformations des produits agricoles dans la province. Seulement quelques micros unités existent mais elles ne sont pas en mesure d'absorber l'offre de produits agricoles.

L'insuffisance d'unités de transformation constitue une des faiblesses des entrepreneurs agricoles dans la province du Boulkiemdé.

Cependant, quelles sont les opportunités de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé ? Quelles sont ses menaces ?

SECTION II : Les opportunités et les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé

Certes, l'entrepreneuriat agricole du Boulkiemdé est marqué par ses forces et ses faiblesses ; on note qu'il dispose par ailleurs d'énormes opportunités et souvent menacé par des facteurs exogènes.

II.1. Les opportunités de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé : l'existence de structures d'accompagnement

Parmi les opportunités de l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé nous noterons l'existence de structures d'accompagnement. Il s'agit notamment :

Ø des services techniques décentralisés du MARHASA, de l'INERA ;

Ø des programmes agricoles comme le PAFASP et le PCESA ;

Ø des structures de financement telles que les fonds nationaux et les antennes techniques de caisses populaires de la province du Boulkiemdé ; et

Ø d'ONG comme l'international Development Enterprises (iDE).

II.1.1. Les organisations étatiques

II.1.1.1. Les services techniques décentralisés du MARHASA

Le Ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire (MARHASA) est le ministère de tutelle des entrepreneurs agricoles. En son sein, il y a la direction générale de la promotion de l'économie rurale (DGPER) avec une direction spécifique pour l'entrepreneuriat agricole : la direction du développement de l'entrepreneuriat agricole (DDEA). Créée en 2008, la DDEA a pour mission de mobiliser des ressources matérielles et financières nécessaires au développement de l'entreprenariat agricole.

Tout naturellement, le MARHASA et ses structures décentralisées, notamment ses directions régionales ainsi que provinciales, dans le Boulkiemdé comme dans toute autre province du pays, accompagnent les entrepreneurs agricoles.

La DGPER accompagne les entrepreneurs agricoles d'abord en les organisant et en les regroupant au sein de coopératives d'entrepreneurs agricoles. C'est cet accompagnement qui a permis la mise en place de l'Union provinciale des entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé. Ce regroupement permet aussi de mener plus facilement les actions ciblées et de faire une pondération des préoccupations de ces acteurs.

A travers la DPARHASA, la DGPER organise des formations au profit des entrepreneurs agricoles. Ces formations concernent entre autres la tenue d'outils de gestion, l'esprit entrepreneurial, les itinéraires techniques de production, etc. La DPARHASA met aussi à la disposition des entrepreneurs agricoles des équipements subventionnés tels que les charrues, les motopompes, etc.

La DPARHASA organise l'accès des entrepreneurs agricoles aux intrants. En effet, pour les entrepreneurs agricoles, il suffit qu'ils expriment leurs besoins en intrants auprès des chefs de zone d'appui technique (ZAT). Toutefois, ces intrants ne parviennent pas aux acteurs en temps voulu et en quantité demandée.

Tous les entrepreneurs agricoles de la province connaissent les opportunités offertes par ces structures décentralisées du MARHASA.

II.1.1.2. Le Centre régional de recherches environnementales et agricoles (CRREA) du Centre

Le Centre régional de recherches environnementales et agricoles (CRREA) de la zone Centre55(*) du Burkina est une structure décentralisée de l'Institut de l'environnement et de recherches agricoles (INERA), du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST). Le CRREA du Centre a pour siège la Station de Saria située dans le département de Koudougou, province du Boulkiemdé. Cette station qui a vu le jour en 1919 est l'ancêtre de la plupart des stations de recherches françaises des anciennes colonies de l'Afrique occidentale Française.

Le CRREA du Centre est chargé :

Ø de la mise en oeuvre des politiques environnementales et agricoles définies par l'Etat et confiées à l'INERA ;

Ø de contribuer à l'élaboration et à l'exécution des programmes de recherches environnementales et agricoles de la Région du Centre ;

Ø de promouvoir un système régional de recherches environnementales et agricoles orienté vers une gestion durable des ressources naturelles ;

Ø de mettre en oeuvre les stratégies de liaison Recherches/Développement à l'échelle régionale ;

Ø d'assurer un appui technique au développement agricole et environnemental de la Région Centre ;

Ø représenter l'INERA dans les limites territoriales de la Région et développer une stratégie pour mieux faire connaître à l'échelle de la région, la nouvelle organisation des recherches environnementales et agricoles.

De ce fait, il mène des activités d' « Ateliers mensuels des revues de technologie, de liaison Recherche-Utilisateurs de technologies (AMRT et LR/UT) » s'organisant autour de quelques grands domaines que sont :

Ø les formations AMRT ;

Ø l'organisation des journées Recherche-Développement avec les vulgarisateurs ;

Ø la recherche de partenariats (négociations de conventions et protocoles d'accords avec des organisations paysannes et ONG.) ;

Ø l'organisation de diagnostics participatifs de besoin de technologies (DPT) ;

Ø le suivi des activités de recherche-développement organisées avec différents programmes de recherche ;

Ø l'organisation de Comités techniques régionaux (CTR) ;

Ø l'inventaire et le développement d'un partenariat avec des organismes de développement.

L'INERA à travers le CRREA du Centre accompagne les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé avec des formations sur les itinéraires techniques de production des semences certifiées ; il crée aussi des cadres d'échanges favorables à la naissance de partenariat profitable à ces acteurs. De plus, la Station de recherche de Saria met à la disposition des producteurs semenciers des semences de base et une assistance technique à travers le suivi des inspecteurs semenciers.

Près de 6056(*)% des entrepreneurs agricoles de la province ont une connaissance des actions menées par le CRREA.

II.1.2. Les programmes agricoles

II.1.2.1. Le Programme d'appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP)

Le Programme d'appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) est mis en oeuvre depuis janvier 2007 par le gouvernement du Burkina Faso à travers le MARHASA, avec le soutien de la Banque mondiale. Son objectif est d'accroître la compétitivité des filières ciblées sur les marchés nationaux, sous régionaux et internationaux, en vue de contribuer à une croissance agricole partagée. Pour ce faire, le PAFASP est structuré en trois composantes :

Ø Amélioration des performances techniques et économiques des filières agro-sylvo-pastorales (ASP) ;

Ø Développement des infrastructures d'irrigation et de mise en marché ;

Ø Figure n°3 : Les trois (03) composantes du PAFASP et ses sous-composantes

Source : PAFASP/Antenne du Centre.

Amélioration de l'environnement institutionnel, du cadre réglementaire et de l'offre de services.

La stratégie d'intervention du Programme est fondée sur l'approche filière et les actions sont donc entreprises au niveau de l'ensemble des maillons de la filière que sont : la mise en marché, la transformation/conditionnement/transport et la production.

Ses interventions sont principalement centrées sur quatre (4) filières : la mangue, l'oignon, le Bétail-viande, et la volaille locale. Toutefois, le PAFASP apporte des appuis spécifiques à quatre autres filières à savoir :

Ø le coton qui est appuyé dans le cadre du Projet de renforcement de la filière cotonnière Burkinabé (PRFCB) en collaboration avec l'Agence Française de développement (AFD). La contribution du PAFASP porte essentiellement sur l'accroissement de la productivité et la diversification des systèmes de culture;

Ø les filières niébé, sésame et maïs sont soutenues dans le cadre de la diversification des systèmes de cultures cotonnières notamment dans les domaines de la commercialisation, de la transformation et du stockage/conservation.

Le PAFASP a une couverture nationale. Cependant pour une meilleure synergie avec les interventions en cours, il intervient dans neuf (9) régions regroupées en trois antennes dont les sièges sont situés respectivement à Bobo-Dioulasso (antenne de l'Ouest regroupant les régions des Cascades des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun) , Koudougou ( antenne du Centre regroupant les région du Centre Ouest, du Centre Sud et du Plateau Central) et Ouahigouya ( antenne du Nord regroupant les régions du Nord, du Centre Nord et du Sahel).

L'appui du PAFASP se fait à travers des paquets de services destinés aux microprojets/micro entreprises (MP/ME), et composés :

Ø d'un financement sous forme de subvention ;

Ø d'une formation en techniques agricoles ; et

Ø d'une formation en gestion simplifiée d'exploitation agricole.

Toutefois, dans sa nouvelle dynamique (volet accompagnement des MP/ME/PME), le PAFASP en partenariat avec la Maison de l'entreprise du Burkina Faso (MEBF), compte accompagner 50 petites et moyennes entreprises (PME) pour booster l'entrepreneuriat agricole. Cet accompagnement comprend :

Ø des formations en gestion d'entreprises ;

Ø des formations techniques spécifiques ;

Ø le montage de plans d'affaires ;

Ø l'accompagnement pour la recherche de financement ;

Ø l'accompagnement pour la recherche de débouchés commerciaux ;

Ø les subventions ;

Ø etc.

Le PAFASP constitue une grande opportunité pour l'essor de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé, mais aussi pour ceux des autres provinces du pays. Cependant, seulement 1057(*)% des entrepreneurs agricoles de la province ont connaissance des opportunités qu'offre le PAFASP.

II.1.2.2. Le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA)

Le Programme de croissance économique dans le secteur agricole constitue le troisième programme d'appui danois au secteur agricole Burkinabè. Il s'étend sur la période 1er juillet 2013 au 30 juin 2018 et a pour zones d'interventions les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Est, de l'Est et du Centre-Ouest. A travers une approche filière et chaîne de valeur, il se focalise sur le développement des filières prioritaires ayant une potentialité de croissance. Les filières retenues sont : la gomme arabique, le karité, le niébé, le maïs et le bétail-viande58(*).

L'objectif de développement du PCESA est de : « Contribuer à une augmentation de la productivité, des valeurs ajoutées et des revenus agricoles en vue de contribuer à une croissance économique nationale et une réduction de la pauvreté »59(*). Il s'inscrit directement dans trois des quatre axes stratégiques définis par la SCADD à savoir :

(i) le développement des piliers de croissance accélérée basée sur les secteurs prioritaires de production avec une intégration dans le marché national, régional et mondial ;

(ii) le renforcement du capital humain en mettant l'accent sur l'accroissement des revenus et de l'emploi et sur la formation technique et professionnelle ;

(iii) la prise en compte des questions de genre, de population, d'aménagement du territoire et de renforcement de capacités en tant qu'actions transversales en matière de développement.

Le PCESA s'articule autour de deux composantes complémentaires visant à :

Ø renforcer des opérateurs économiques du secteur rural à travers des appuis fournis par des structures et prestataires d'appui et de financement du secteur privé (Composante A) et ;

Ø optimiser les conditions cadres dans lequel les activités du secteur évoluent (Composante B).

Figure n°4 : Le PCESA, ses composantes, ses sous-composantes et leurs objectifs

Source : PCESA-A1/Antenne du Centre Ouest.

La Composante A se subdivise en deux sous-composantes :

(i) la sous-composante A1 (PCESA-A1)60(*) : l'appui-conseil aux entreprises, gérée par la Maison de l'entreprise du Burkina Faso (MEBF) et organisée autour de la subvention à l'appui-conseil (Fonds d'appui-conseil), et de la subvention aux investissements verts ;

(ii) la sous-composante A2 (PCESA-A2)61(*) : financement des investissements des entreprises, gérée par CorisBank et Ecobank.

La Composante B se subdivise, elle aussi, en deux sous-composantes :

(i) la sous-composante B1 (PCESA-B1), appui au Programme national du secteur rural,

(ii) la sous-composante B2 (PCESA-B2), appui au cadre stratégique, légale, règlementaire et infrastructures, logées dans les Conseils Régionaux.

Ainsi, sont éligibles au PCESA, tout acteur individuel ou toute organisation professionnelle/interprofessionnelle (OP/IP) en activité dans les filières cibles et dans les zones d'intervention définies. Le PCESA constitue alors une véritable aubaine en termes d'accompagnement pour les entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé et de tous ceux de sa zone de couverture. Toutefois, seulement 2562(*)% des acteurs du Boulkiemdé connaissent l'existence des opportunités offertes par le PCESA. La plupart de ces acteurs connaissent la MEBF à travers le PCESA-A1.

II.1.3. Les structures de financement

II.1.3.1. Les fonds nationaux

Dans la province du Boulkiemdé, il y a le guichet unique des fonds nationaux qui abrite le Fonds d'appui à la promotion de l'emploi (FAPE) et le Fonds d'appui au secteur informel (FASI). Ces deux fonds constituent des opportunités pour l'entrepreneuriat agricole.

En effet, dans le cadre du FAPE, les exploitants agricoles peuvent bénéficier d'un financement pour la création de leur entreprise, ou le renforcement de celle existante et tendre ainsi vers l'entrepreneuriat agricole. Ce financement est accessible aux éleveurs et agriculteurs pour un montant de 1 500 000 à 10 000 000 F CFA et pour un taux d'intérêt de 8%.

Concernant le FASI, les exploitants agricoles âgés de 15 à 60 ans, disposant d'un apport personnel d'au moins 10% du coût total du projet, et ayant un aval sûr peuvent bénéficier d'un financement à un taux d'intérêt de 10%.

Cependant, lors des enquêtes, aucun des entrepreneurs agricoles n'avaient l'information des opportunités offertes par ces Fonds.

II.1.3.2. Les antennes techniques des Caisses Populaires

Le Réseau de caisses populaires du Burkina (RCPB) est une organisation mutualiste régie par la loi n°0023/AN du 30 juin 2009. La première caisse fut créée en 1972. Ayant plus de 2/3 de ses représentations en milieu rural, la RCPB intervient dans le financement du secteur agricole.

En effet, il offre par l'intermédiaire de ses antennes techniques des produits de crédits agricoles tels que :

Ø le crédit maraîchage : intrants et équipements ;

Ø le crédit embouche : commercialisation, équipements ;

Ø le crédit culture vivrière : intrants et équipements ;

Ø le crédit transformation des produits agricoles : fonds de roulement et équipements ;

Ø le crédit paiement anticipé des céréales : fonds de roulement, intrants, équipements ;

Ø le crédit coton : équipements et intrants ;

Ø le crédit stockage : commercialisation ;

Ø le warrantage : nantissement des greniers de céréales ; et

Ø le leasing : location de matériel d'exploitation.

Les antennes techniques des caisses populaires du Centre Ouest/Koudougou offrent ces produits à leurs membres à un taux dégressif de 15% pendant 12 mois et de 14% pour les durées de plus de 12 mois et pour un montant pouvant atteindre 5 000 000 F CFA. Dans la province du Boulkiemdé, 100% des entrepreneurs agricoles ayant déjà bénéficié d'au moins un crédit de campagne (25% des entrepreneurs agricoles de la province l'ont obtenu avec les antennes techniques des caisses populaires). Toutefois, 5563(*)% de ces acteurs avaient connaissance de ces opportunités.

II.1.4. L'international Development Enterprises (iDE)

Implantée au Burkina Faso depuis mars 2011, l'international Development Enterprises (iDE), une entreprise sociale, dont l'objectif n'est pas de réaliser des profits mais de permettre à des familles des zones rurales d'accroître leurs revenus. Possédant le statut d'ONG, iDE est spécialisée dans les systèmes d'irrigation du goutte-à-goutte.

Elle adapte la technologie, en baisse les coûts et la rend accessible au plus grand nombre. Dans chacun des 17 pays où la multinationale est implantée, des outils nécessaires à l'augmentation du rendement des agriculteurs sont mis sur le marché à bas prix par l'intermédiaire de revendeurs agréés par iDE. L'entreprise sélectionne, diffuse, met en place la chaîne économique et aide ses clients à faire progresser leurs gains.

Mais iDE ne se contente pas de « placer » ses produits. Les conseillers commerciaux de l'ONG présent dans les campagnes burkinabè aident les acheteurs à se placer sur le marché agricole local, les accompagnent dans le montage des dossiers de micro-financement, les conseillent dans leurs démarches et aussi assurent le service après-vente.

Ayant des représentations dans la province du Boulkiemdé, iDE constitue une opportunité pour améliorer les activités des entrepreneurs agricoles. Cependant, seulement 1064(*)% de ces entrepreneurs ont connaissance ces opportunités.

Tableau n°23 : Le niveau de notoriété des structures d'accompagnement des entrepreneurs agricoles dans la province du Boulkiemdé auprès des acteurs

Source : Notre enquête, 2015.

Les opportunités qui s'offrent aux entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé sont nombreuses, mais elles sont peu connues. En effet, il y a seulement une moyenne de 37% de connaissance de ces structures d'accompagnement par les entrepreneurs.

Toutefois, n'ayant pas que des opportunités qui s'offrent à lui, quelles sont les menaces auxquelles l'entrepreneuriat agricole de la province du Boulkiemdé doit faire face ?

II.2. Les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé

Au titre des menaces que l'entrepreneuriat agricole du Boulkiemdé doit faire face, on retient :

Ø les difficultés de recouvrement des créances ;

Ø les difficultés d'accès au crédit ;

Ø la mauvaise répartition des pluies ; et

Ø les difficultés d'accès aux intrants en quantité et en temps voulu.

II.2.1. Les difficultés de recouvrement des créances

Des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé, la plupart, surtout les producteurs semenciers, vendent à crédit. En effet, les producteurs semenciers vendent la quasi-totalité de leur production semencière à l'Etat mais cette vente s'effectue à crédit. Fort malheureusement, le recouvrement des créances de la campagne agricole de l'année N-1 peut intervenir quasiment trois (03) mois après le début de la campagne de l'année N. Dans de telles circonstances, les entrepreneurs ont du mal à entamer correctement leur campagne agricole car l'acquisition des intrants se fait généralement à un (01) ou deux (02) mois avant le début de la campagne. Les difficultés de recouvrement des créances clients constituent une grande menace pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

II.2.2. Les difficultés d'accès au crédit

Dans la province du Boulkiemdé, les entrepreneurs agricoles ont des difficultés d'accès au crédit. En effet, seulement 2565(*)% de ces entrepreneurs ont déjà bénéficié d'au moins un crédit de campagne. Cette situation est liée aux conditions d'accès au crédit dans les structures financières qui ne sont généralement pas aisées pour ces acteurs. Il s'agit notamment des garanties, des taux d'intérêt, de la durée des crédits, etc. Or, avec les difficultés de recouvrement des créances clients, le crédit devient presque indispensable pour l'exploitation des entrepreneurs agricoles, d'où la menace pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

II.2.3. La mauvaise répartition des pluies

Tableau n°24 : Répartition des pluies dans la province du Boulkiemdé de 2008 à 2014

Source : DREP/Centre Ouest, 2015.

L'une des grandes menaces de l'entrepreneuriat agricole est la mauvaise répartition des pluies. Dans la province du Boulkiemdé, les pluies sont mal réparties dans l'espace et dans le temps. Le nombre de jours de pluie et la hauteur d'eau annuelle recueillie varient suivant les années. Les précipitations annuelles enregistrées au cours des cinq (05) dernières années ont varié de 600 mm à 900 mm. A mesure que l'on se déplace du Nord vers le Sud, les précipitations deviennent de plus en plus importantes. Les précipitations moyennes annuelles sont de l'ordre de 800 mm répartis sur quatre (04) mois. De façon générale, les pluies sont capricieuses sur l'ensemble de la province. Leur irrégularité et leur mauvaise répartition constituent une menace au développement de l'activité agricole.

II.2.4. Les difficultés d'accès aux intrants en quantité et en temps voulu

En général, les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé sont approvisionnés en intrants par le MARHASA, par l'intermédiaire des chefs ZAT. Cependant, la demande de ces entrepreneurs n'est pas pleinement satisfaite. En effet, en termes de quantité, la demande de ces acteurs est satisfaite à seulement 45%66(*). De plus, la livraison se fait plusieurs mois (deux à trois mois) après la période souhaitée.

Même s'il existe quelques distributeurs privés d'intrants agricoles dans la province, le prix élevé et la qualité douteuse laissent à désirer. De ce fait, les difficultés d'accès aux intrants agricoles constituent une menace pour l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé.

CONCLUSION GENERALE ET

RECOMMANDATIONS

CONCLUSION GENERALE

L

a présente recherche avait pour principal objectif de cerner la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé et d'analyser son environnement en vue de proposer des perspectives d'amélioration.

Ainsi, il est ressorti de l'étude que :

Ø Concernant la situation de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé :

· l'activité est entièrement dominée par les hommes qui représentent 95% des entrepreneurs agricoles de la province et est surtout pratiquée par les personnes âgées (70%), d'où l'âge moyen de ces acteurs de 52 ans ;

· ces acteurs sont pour la plupart instruits (65%) et seulement 20% sont inscrits au Registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) ;

· les entrepreneurs agricoles du Boulkiemdé exploitent en moyenne 11,675 ha et font appel à une main d'oeuvre moyenne totale de 37 personnes dont une personne salariée ;

· 60% de ces entrepreneurs sont de producteurs semenciers mais leur technique culturale reste dominée par la traction animale (90%), d'où la moyenne d'équipements d'une (01) motopompe, une (01) charrette, deux (02) charrues et quatre (04) animaux de trait ; et

· les spéculations les plus cultivées par ces acteurs sont le sorgho, le mil, le niébé et le sésame, avec respectivement 25%, 19%, 17% et 11% comme proportion d'occupation des superficies cultivées.

Ø Concernant l'environnement de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé :

· il y a des forces telles que la disponibilité et l'accessibilité des terres cultivables aux entrepreneurs agricoles (moyenne de 15,15 ha), ainsi qu'aux semences, l'association de l'élevage à l'agriculture (85% des acteurs) ainsi que l'utilisation d'outils de gestion (85%), l'accès aux formations techniques (70%), et surtout l'existence d'une Union faîtière des entrepreneurs agricoles de la province ;

· mais aussi des faiblesses comme l'insuffisance de financement, le faible niveau d'équipements, l'insuffisance de la main d'oeuvre, l'insuffisance d'organisation dans la commercialisation des produits, l'insuffisance de magasin de stockage, et l'insuffisance des unités de transformation ;

· toutefois, il y a des opportunités qui sont l'existence de structures d'accompagnement des entrepreneurs agricoles de la province comme les structures décentralisées du MARHASA (DDEA, DGPER, DRARHASA, DPARHASA, etc.), du CRREA, les programmes agricoles (PCESA et PAFASP), les structures de financement (FASI, FAPE et les antennes techniques des caisses populaires du Boulkiemdé), et de l'iDE. Cependant, les structures sont peu connues des acteurs (seulement moyenne de 37%) ;

· et il y a aussi des menaces comme la mauvaise répartition des pluies, les difficultés d'accès au crédit, les difficultés de recouvrement des créances clients, et les difficultés d'accès aux intrants en quantité et en temps voulu.

Cette étude a permis d'avoir une certaine connaissance des caractéristiques de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé, de cerner l'environnement dans lequel il évolue pour en tirer des informations comme les difficultés des entrepreneurs agricoles et la découverte de structures accompagnant ces acteurs.

Ces résultats ont permis également de vérifier les hypothèses initialement formulées.

Hypothèse 1 : les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé sont principalement confrontés à des difficultés de financement.

Cette étude a révélé que les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé ne possèdent pas les ressources financières nécessaires pour optimiser leur exploitation. Ce qui crée d'autres insuffisances au niveau de l'équipement, des infrastructures, et de la main d'oeuvre. Les producteurs semenciers représentant 60% de ces entrepreneurs vendent leurs semences à crédit et sont ultérieurement confrontés à des difficultés de recouvrement de ces créances. L'unique option qui se présente serait le crédit. Toutefois, les structures susceptibles de financer ces entrepreneurs ont en général des conditions d'accès difficiles pour ces acteurs (problèmes de garanties, taux d'intérêts élevés, durée de remboursement assez réduite). Seulement 25% des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé ont déjà bénéficié d'au moins un crédit de campagne.

Les entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé sont principalement confrontés à des difficultés de financement. D'où l'hypothèse 1 est vérifiée.

Hypothèse 2 : les structures de soutien à l'entrepreneuriat agricole dans le Boulkiemdé sont pour la plupart peu connues des entrepreneurs.

De cette étude ressort que de sept (07) structures d'accompagnement de l'entrepreneuriat agricoles dans la province du Boulkiemdé, seulement trois (03) ont une notoriété de plus de 50% auprès des entrepreneurs agricoles. En d'autres termes, le degré de notoriété moyenne de ces structures auprès de ces entrepreneurs est de 37%.

Ces données relatent d'elles-mêmes la faible notoriété des structures d'accompagnement de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé auprès de ces entrepreneurs. D'où l'Hypothèse 2 est vérifiée.

Bien que ces résultats ne soient pas assez encourageants, des possibilités réelles d'amélioration et de développement de l'entrepreneuriat agricole existent. Pour y parvenir, des efforts doivent être faits au niveau des promoteurs, du Gouvernement, des structures d'accompagnement et de la recherche.

RECOMMANDATIONS

Les quelques recommandations suivantes peuvent être formulées à l'intention :

Ø De l'Etat :

Ø la création d'écoles d'entrepreneuriat agricole pour mieux professionnaliser ce domaine ;

Ø la mise en place d'un Fonds d'appui à l'entrepreneuriat agricole qui mettra à la disposition des promoteurs des financements à des conditions plus souples : des crédits de long terme (4 ans minimum) pour les investissements, des crédits de campagne avec des garanties particulières comme le nantissement de greniers de céréales, des taux d'intérêts assez favorables (5 à 8%) ;

Ø l'intermédiation des DPARHASA et DRARHASA dans la signature de conventions de partenariat entre fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles, et les coopératives d'entrepreneurs agricoles ;

Ø la subvention des intrants agricoles et les équipements agricoles lourds.

Ø Des structures d'appui :

Ø la réalisation de campagnes d'information par les structures d'accompagnement de l'entrepreneuriat agricole pour permettre aux promoteurs non seulement de connaitre leur existence mais aussi de comprendre les services offerts et les conditions d'accès.

Ø Des producteurs :

Ø la prospection du marché par les promoteurs avant toute production ;

Ø la conduite d'études de marché pour déterminer le caractère indispensable des biens et leur substituabilité éventuelle par d'autres produits, et d'études techniques dans le sens de la mobilisation et de la gestion des ressources en eau.

Cependant, nous espérons avoir apporté notre modeste contribution à l'amélioration de l'environnement de l'entrepreneuriat agricole.

Toutefois, l'entrepreneuriat agricole ne devrait-il pas à long terme faire place à l'agro-écologie ?

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

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Ø RICHARDS, S. T., BULKLEY, S. L. (2007), Agricultural entrepreneurs : the first and the forgotten ?, Hudson Institute, Research paper n°07-01, April 2007.

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Ø ZONGO, M. (2002), Les nouveaux acteurs : essai d'analyse des acteurs de l'agrobusiness au Burkina Faso à partir de la province du Ziro, Rapport d'enquête.

Ø ZONGO, M. (2010), La dimension foncière de l'agrobusiness au Burkina Faso : études de cas dans la province du Ziro, Cahier du CERLESHS TOME XXV, janv. 2010, p. 127-159.

III. MEMOIRES ET THESES

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Ø FILION, L. J. (1988), The Strategy of Successful Entrepreneurs in Small Business : Vision, Relationships and Anticipatory Learning, Ph.D. Thesis, University of Lancaster.

Ø LAGARDE, V. (2004), Influence du profil du dirigeant sur le type de diversification en petite entreprise. Application au cas agricole, Thèse de doctorat, Sciences et Gestion, Université de Limoges.

Ø NANEMA, B. T. (2010), Contribution de l'agrobusiness à la lutte contre la pauvreté : cas du département de Sapouy, Mémoire de fin de cycle, ENAM, 55 p.

Ø OUEDRAOGO, M. (2006), Contribution de l'agrobusiness au développement local : cas de la commune de Sapouy dans la province du Ziro, Mémoire de DESS, UFR/SEG, UO, 76 p.

Ø OUEDRAOGO, M. (2008), Analyse de la performance économique des exploitations agricoles de type familial et de type agrobusiness : cas de l'Ouest du Burkina, Mémoire de fin de cycle, IDR, UPB.

Ø ZAMBO, G. F. (2006), Nature et spécificité de l'entrepreneuriat camerounais, Mémoire de Master, Université de Marne-La-Vallée.

WEBOGRAPHIE

Ø www.abcburkina.net

Ø www.academia.edu

Ø www.afriqueexpension.com

Ø www.agristat.bf.tripod.com

Ø www.burkinapmepmi.com

Ø www.erudit.org

Ø www.fao.org

Ø www.fr.wikipedia.org

Ø www.grain.org

Ø www.ideburkinafaso.org

Ø www.inera.bf

Ø www.LaLibre.be

Ø www.memoireonline.com

Ø www.persee.fr

Ø www.samrevolte.worlpress.com

Ø www.universalis.fr

ANNEXES

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : LISTE DES ENTREPRENEURS AGRICOLES DE LA PROVINCE DU BOULKIEMDE III

ANNEXE 2 : GRILLE DE QUESTIONNAIRE IV

ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES III

ANNEXE 1 : LISTE DES ENTREPRENEURS AGRICOLES DE LA PROVINCE DU BOULKIEMDE

ANNEXE 2 : GRILLE DE QUESTIONNAIRE

1- IDENTIFICATION DE L'EXPLOITANT :

Province du Boulkiemdé

Département.............................Village........................

Nom et Prénom : ....................................................................................

Age : /............../

Sexe : /.............../ (1 = masculin 2 = féminin)

Nombre d'année en tant qu'Entrepreneur Agricole : /................ /

Niveau d'instruction : /............. /

0= Aucun niveau 1=Alphabétisé 2=Ecole coranique 3=Primaire 4=Secondaire 5=Supérieur 6 = enseignement technique agricole

2- CAPITAL TERRE :

 

Location

Prêt

Propriété individuelle

Don

Superficie

 
 
 
 

3- LOGIQUE DE PRODUCTION :

Production pour satisfaire à un marché

 

Production pour ensuite rechercher un marché

 

Production selon les habitudes (Spéculative)

 

4- SPECULATIONS

Types de spéculation

Superficie occupée

Quantité produite

Destination (1=consommation ; 2=semence)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5- ACTIVITES ASSOCIEES

Pratiquez-vous l'élevage en plus de l'agriculture ?

...............................................................................................................

Si oui, quelle en est sa composition ? (nombre de bovins, de caprins, de volaille, etc.)

..................................................................................................................................................................................................................................................................

6- MODES DE FINANCEMENT

Comment financez-vous vos campagnes ? Fonds propre ? Crédit ?

..............................................................................................................................................................................................................................

Avec quelles structures obtenez-vous ce crédit ?

...................................................................................................................................................

7- CLIENTELE

Qui sont vos principaux clients ?

.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

8- MAIN D'OEUVRE

Quelle est la composition de votre main d'oeuvre ?

Main d'oeuvre familiale

 

Main d'oeuvre occasionnelle

 

Main d'oeuvre salariée

 

9- TECHNIQUES CULTURALES

Quelles techniques culturales utilisées vous : manuelle, traction animale, motorisée ?

...............................................................................................................

Quel est la composition de votre matériel agricole ?

Nombre de charrues

 

Nombre d'animaux de trait

 

Nombre de charrettes

 

Nombre de motopompes

 

Nombre de motoculteurs

 

Nombre de tracteurs

 

Autres

 

Possédez-vous un magasin de stockage ? Une unité de transformation de vos produits ?

...............................................................................................................................................................................................................................

10- ENCADREMENT TECHNIQUE

Bénéficiez-vous d'un encadrement technique ? Si oui, de qui ?

.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

11- STATUT DE L'ENTREPRISE

Etes-vous immatriculer au RCCM ? Si oui, sous quelle forme juridique ?

...................................................................................................................................................................................................................................................

12- GESTION DE L'ENTREPRISE

Disposez-vous d'un outil de gestion ? Si oui, lequel ?

.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

13- LES PRINCIPALES CONTRAINTES

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontré dans l'exercice de ce métier ?

........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

14- LES STRUCTURES DE SOUTIEN A L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE

Quelles sont les structures que vous connaissez qui oeuvrent dans l'accompagnement des entrepreneurs agricoles ?

............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Si non, connaissez-vous le PCESA ? Le PAFASP ? L'iDE ? Le FASI et le FAPE ?

..............................................................................................................................................................................................................................

Aviez-vous déjà bénéficié de leurs services ? Si oui, lesquels ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Pensez-vous que ces services répondent à vos besoins immédiats ? Si non, quelles sont vos propositions ?

.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

15- SUGGESTIONS

Quelles sont vos suggestions pour améliorer vos conditions de travail ?

............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ii

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

AVANT-PROPOS vi

RESUME vii

LISTE DES ABREVIATIONS viii

LISTE DES TABLEAUX x

LISTE DES GRAPHIQUES xii

LISTE DES FIGURES xiii

INTRODUCTION GENERALE 1

I. Contexte et justification de l'étude 3

II. Problématique de la recherche 4

III. Objectifs de la recherche 6

IV. Hypothèses de la recherche 6

V. Définitions des mots clés 6

VI. Revue de la littérature 7

VII. Intérêt de l'étude 10

VIII. Cadre méthodologique 11

PREMIERE PARTIE : 13

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 13

CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE L'ETUDE 15

SECTION I : Qu'est-ce que l'entrepreneuriat ? 15

I.1. Aperçu sur l'entrepreneuriat 16

I.1.1. Les éléments de base de l'entrepreneuriat 16

I.1.1.1. L'entrepreneur 16

I.1.1.2. L'entreprise 17

I.1.1.3. Certains concepts rattachés à l'entrepreneuriat : créativité, invention et innovation 18

I.1.2. Les caractéristiques typiques de l'entrepreneuriat 19

I.1.2.1. L'entrepreneur en tant que leader 19

I.1.2.2. La vision 20

I.1.2.3. Les stratégies entrepreneuriales 20

I.2. L'entrepreneuriat au Burkina Faso 20

I.2.1. Les entreprises burkinabè : état des lieux 20

I.2.1.1. Répartition spatiale des entreprises 21

I.2.1.2. Le statut juridique des entreprises formelles 21

I.2.1.3. Les branches d'activités des entreprises formelles 22

I.2.2. L'environnement de l'entreprise burkinabè 23

I.2.2.1. Quelques difficultés rencontrées 23

I.2.2.2. Les organismes de soutien aux entreprises 24

I.2.2.3. Les facilités mises à la disposition des entrepreneurs 25

SECTION II : Agriculture et agrobusiness 26

II.1. Présentation de l'agriculture dans le monde 26

II.1.1. Aperçu sur l'agriculture 26

II.1.1.1. L'origine de l'agriculture 26

II.1.1.2. Définition de l'agriculture 27

II.1.2. Les systèmes agricoles dans le monde 27

II.1.2.1. L'agriculture extensive 28

II.1.2.2. L'agriculture intensive 28

II.2. Aperçu sur l'agrobusiness 28

II.2.1. Agrobusiness et agriculture familiale 28

II.2.1.1. L'opposition entre l'agrobusiness et l'agriculture familiale 28

II.2.1.2. La complémentarité entre agrobusiness et agriculture familiale 29

II.2.2. Concept d'agrobusiness 30

II.2.2.1. Définition de l'agrobusiness 30

II.2.2.2. Conditions de développement de l'agrobusiness 31

CHAPITRE II : L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE AU BURKINA FASO 33

SECTION I : Aperçu sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 34

I.1. Entrepreneuriat agricole, de quoi parle-t-on ? 34

I.1.1. Définition de l'entrepreneuriat agricole 34

I.1.2. Trois notions importantes de l'entrepreneuriat agricole 35

I.1.3. Historique de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 36

I.2. Les études sur l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 37

I.2.1. L'entrepreneuriat agricole selon la DDEA 37

I.2.2. L'entrepreneuriat agricole selon le GRAF 38

I.2.3. La synthèse des travaux sur les nouveaux acteurs et la promotion de l'entrepreneuriat agricole 40

I.2.4. Conclusions générales des enquêtes auprès des exploitations modernes 43

SECTION II : Importance et cadre règlementaire de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 46

II.1. Nécessité, enjeu et défis de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 46

II.1.1. Nécessité d'émergence d'entreprises agricoles au Burkina Faso 46

II.1.2. Enjeu et défis de l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 48

II.2. Cadre politique, stratégique, législatif et réglementaire régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 48

II.2.1. Les lois, programmes, politiques et plans d'action régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 49

II.2.1.1. La loi n° 014/96/ADP du 23 mai 1996, portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina Faso modifiée par la loi de finances pour 2008 49

II.2.1.2. Le plan d'action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE 2003-2015) 49

II.2.1.3. La politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR) 50

II.2.1.4. La loi N° 034-2009/AN portant régime foncier rural 50

II.2.1.5. Le programme national du secteur rural (PNSR) 50

II.2.2. Les stratégies régissant l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso 51

II.2.2.1. La stratégie de développement rural (SDR) 51

II.2.2.2. La stratégie nationale de sécurité alimentaire (SNSA) 51

II.2.2.3. La stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD 2011-2015) 51

II.2.2.4. La stratégie nationale de développement durable de l'agriculture irriguée (SNDDAI) 52

II.2.2.5. La stratégie nationale de développement de l'entrepreneuriat agricole à l'horizon 2025 (SNDEA) 52

DEUXIEME PARTIE : 53

ANALYSE DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 53

CHAPITRE I : SITUATION DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 55

SECTION I : Les caractéristiques socioprofessionnelles des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 55

I.1. La répartition des entrepreneurs agricoles selon le genre 55

I.2. La répartition des entrepreneurs agricoles selon l'âge 56

I.3. Le niveau d'instruction des entrepreneurs agricoles de la province du Boulkiemdé 57

SECTION II : Les caractéristiques des entreprises agricoles de la province du Boulkiemdé 59

II.1. Le statut juridique et la taille des exploitations agricoles de type entrepreneurial 59

II.1.1. Le statut juridique des exploitations agricoles de type entrepreneurial 59

II.1.2. La taille des exploitations agricoles de type entrepreneurial 60

II.2. La structure de la main d'oeuvre et le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles 60

II.2.1. La structure de la main d'oeuvre 60

II.2.2. Le niveau d'équipements des entrepreneurs agricoles 62

II.3. Les principales spéculations cultivées et leur nature 64

II.3.1. Les principales spéculations cultivées 64

II.3.2. La nature des spéculations produites 64

CHAPITRE II : ANALYSE SWOT DE L'ENTREPRENEURIAT AGRICOLE DANS LA PROVINCE DU BOULKIEMDE 66

SECTION I : Les forces et faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 66

I.1. Les forces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 66

I.1.1. La disponibilité des terres agricoles exploitables et celle des semences 67

I.1.1.1. La disponibilité des terres agricoles exploitables 67

I.1.1.2. La disponibilité des semences 68

I.1.2. L'association de l'élevage à l'agriculture et l'utilisation d'outils de gestion 69

I.1.2.1. L'association de l'élevage à l'agriculture 69

I.1.2.2. L'utilisation d'outils de gestion 69

I.1.3. L'existence d'une union des entrepreneurs agricoles et l'accès aux formations 70

I.1.3.1. L'existence d'une union des entrepreneurs agricoles 70

I.1.3.2. L'accès aux formations 71

I.2. Les faiblesses de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 71

I.2.1. L'insuffisance de financement et le faible niveau d'équipement 72

I.2.1.1. L'insuffisance de financement 72

I.2.1.2. Le faible niveau d'équipement 72

I.2.2. L'insuffisance de la main d'oeuvre et d'organisation dans la commercialisation des produits 72

I.2.2.1. L'insuffisance de la main d'oeuvre 72

I.2.2.2. L'insuffisance d'organisation dans la commercialisation des produits 73

I.2.3. L'insuffisance de magasins de stockage et d'unités de transformation 74

I.2.3.1. L'insuffisance de magasins de stockage 74

I.2.3.2. L'insuffisance d'unités de transformation 74

SECTION II : Les opportunités et les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 75

II.1. Les opportunités de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé : l'existence de structures d'accompagnement 75

II.1.1. Les organisations étatiques 75

II.1.1.1. Les services techniques décentralisés du MARHASA 75

II.1.1.2. Le Centre régional de recherches environnementales et agricoles (CRREA) du Centre 76

II.1.2. Les programmes agricoles 78

II.1.2.1. Le Programme d'appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) 78

II.1.2.2. Le Programme de Croissance Economique dans le Secteur Agricole (PCESA) 80

II.1.3. Les structures de financement 82

II.1.3.1. Les fonds nationaux 82

II.1.3.2. Les antennes techniques des Caisses Populaires 83

II.1.4. L'international Development Enterprises (iDE) 83

II.2. Les menaces de l'entrepreneuriat agricole dans la province du Boulkiemdé 85

II.2.1. Les difficultés de recouvrement des créances clients 85

II.2.2. Les difficultés d'accès au crédit 85

II.2.3. La mauvaise répartition des pluies 86

II.2.4. Les difficultés d'accès aux intrants en quantité et en temps voulu 86

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 87

CONCLUSION GENERALE 88

RECOMMANDATIONS 91

BIBLIOGRAPHIE xiv

WEBOGRAPHIE xix

ANNEXES I

* 1 "Toute chose égale par ailleurs".

* 2 Au Burkina Faso, le secteur agricole inclut les productions végétales, animales et halieutiques ainsi que des produits forestiers non-ligneux et le terme de « secteur agricole » comprend donc ces sous-secteurs dans ce qui suit.

* 3 A cause de l'augmentation des activités minières, l'exportation en or a fortement augmenté, et la part des produits agricoles dans les valeurs d'exportation ont baissés de 75% en 2007 à 21% en 2011.

* 4 Le pays, 18 juillet 2012

* 5 « Toute chose égale par ailleurs »

* 6 Conservation des Eaux et des Sols / Défense et Restauration des Sols

* 7 « Entrepreneurship and Innovation in the Agri-Food System », in American Journal of Agricultural Economics, Vol. 86, Issue 5, p. 1330-1336, Dec. 2004.

* 8 Agricultural entrepreneurs : the first and the forgotten ?, Hudson institute, Research paper n°07-01, April 2007.

* 9 « Elections professionnelles et conceptions de l'entrepreneuriat (1983-2007) », dans Bertrand Hervieu et al. (dir.), Les mondes agricoles en politiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2010, p. 145-191.

* 10 Influence du profil du dirigeant sur le type de diversification en petite entreprise. Application au cas agricole, thèse de doctorat en sciences et gestion, Université de Limoges, 2004.

* 11 Capitalisme, Socialisme, Démocratie, Paris, Payot, 1990.

* 12 La petite entreprise, Vuibert, 1988.

* 13 England and the English People, 2e édition, John Richter, London, Sherwood, 1816.

* 14 Perspectives agricoles en France et en Europe, Les rapports du conseil d'analyses économiques n°70, La documentation française, 2007.

* 15 L'exploitation agricole en perspective, courrier de l'environnement de l'INRA, n°41, oct. 2000, p. 5-23.

* 16 « Entrepreneuriat et agriculture, la contribution des modèles d'intention », 4e journée de recherche en sciences sociales INRA SFER CIRAD, Rennes, 9 et 10 déc. 2010.

* 17 Le petit agriculteur schumpeterien, un acteur de l'évolution de l'agriculture du 21e siècle, SFER, 2015.

* 18 La dimension foncière de l'agriculture au Burkina Faso : études de cas dans la province du Ziro, 2010.

* 19 Agrobusiness au Burkina Faso : quels effets sur le foncier et la modernisation agricole ?, 2011.

* 20 Les nouveaux acteurs : essai d'analyse des acteurs de l'agrobusiness au Burkina Faso à partir de la province du Ziro, Rapport d'enquête, 2002.

* 21 Contribution de l'agrobusiness au développement local : cas de la commune de Sapouy dans la province du Ziro, Mémoire de DESS, UFR/SEG, UO, 2006.

* 22 Contribution de l'agrobusiness à la lutte contre la pauvreté : cas du département de Sapouy, Mémoire de fin de cycle, ENAM, 2010.

* 23 L'agrobusiness : la clé de la convergence du taux de pression fiscale du Burkina Faso vers la norme communautaire, Mémoire de fin de cycle, ENAREF, 2012.

* 24 Etude sur la viabilité de l'exploitation paysanne dans l'agriculture irriguée et évaluation du bilan de l'action de l'agrobusiness au Burkina Faso, Rapport d'études, 2008.

* 25 Analyse de la rentabilité des exploitations agricoles de type entrepreneurial au Burkina Faso, Rapport d'enquêtes, 2011.

* 26 Cf. annexe 1.

* 27 Cf. annexe 2.

* 28 Cf. annexe 3.

* 29 Encore appelée matrice FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) ou matrice LCAG du nom de ses quatre (04) développeurs (Learned, Christensen, Andrews, et Guth) a été créé en 1965 par ces quatre (04) professeurs de la Harvard Business School.

* 30 "Le champ de l'entrepreneuriat : historique, évolution et tendances", in Revue Internationale PME, Vol. 10, n°02, 1997, p. 129-172.

* 31 Encyclopedia of Entrepreneurship, Englewood Cliffs, N. J., Prentice Hall, 1982.

* 32 Risk, Uncertainty and Profit, Chicago, University of Chicago Press, 1971.

* 33 Motivating Economic Achievement : A Five-Year Appraisal, Actes American Institute of Decision Sciences, Boston, nov. 1973.

* 34 "Quatre paradigmes pour cerner le domaine de recherche en entrepreneuriat", in Actes du 7e Congrès International Francophone en Entrepreneuriat et PME, Montpellier, 27-30 oct. 2004, édité par l'Association Internationale de Recherche Entrepreneuriat. Consultable sur (en ligne) : www.airepme.org.

* 35 Nature et spécificité de l'entrepreneuriat camerounais, Mémoire de Master, Université de Marne-La-Vallée, 2006.

* 36 Essai sur la nature du commerce en général, London, Fetcher Gyler, 1755.

* 37 England and the English People, 2e édition, John Richter, London, Sherwood, 1816.

* 38 The Strategy of Successful Entrepreneurs in Small Business : Vision, Relationships and Anticipatory Learning, Ph.D. Thesis, University of Lancaster, Great Britain, 1988.

* 39 L'entrepreneuriat, Paris, Economica, 1996.

* 40 Nature et spécificité de l'entrepreneuriat camerounais, Mémoire de Master, Université de Marne-La-Vallée, 2006.

* 41 Entreprises et entrepreneurs au Burkina Faso, Paris, Edition KARTHALA, 1988.

* 42Cas du Fond d'Appui aux initiatives des Jeunes, Fond d'aide a l'innovation, Fond d'appui au secteur informel, Fond d'aide à la promotion de l'emploi

* 43 Par exemple, une entreprise a un nouveau marché ; pour l'exécuter, elle a besoin d'une facilité de paiement. Une fois cette facilité obtenue et le marché exécuté, elle ne pourra recouvrer la totalité de ces paiements que souvent hors délais.

* 44 Secteur industriel (machines, engrais chimiques, pesticides...) ; Energie (carburant, électricité...) ; Services (ministère, banques, universités...).

* 45 Agriculture proprement dite (productions végétales et animales).

* 46 Transport, distribution, agro-industrie.

* 47 Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles/West and Central African Council for Agricultural Research and Development.

* 48 L'Agri Business Forum est le plus grand évènement d'affaires consacré à l'agrobusiness africain et organisé sur le sol africain annuellement. Le dernier Agri Business Forum s'est tenu en République Démocratique du Congo du 22 au 25 mars 2015 sous le thème : « Vers une croissance inclusive : une nouvelle vision pour la transformation agricole en Afrique ».

* 49 Contribution de l'agrobusiness au développement local : cas de la commune de Sapouy dans la province du Ziro, 2006.

* 50 Maïs : 62% ; mil : 1% ; sorgho : 14% ; riz : 5%

* 51 DGPER, caractéristiques socio-économiques des exploitations modernes, mai 2009

* 52 Colloque international scientifique : Développement et Agriculture, du 6 au 8 décembre 2010 à Ouagadougou (Burkina Faso) sous le thème « Quelle Agriculture pour le développement durable de l'Afrique », organisé par le CEDRES.

* 53 Nos enquêtes, 2015.

* 54 Idem.

* 55 La Zone Centre du CRREA couvre entièrement les régions du Centre, Centre Ouest, Centre Sud, Plateau Central, et partiellement la région du Centre Nord (les provinces du Sanmatenga et du Namentenga).

* 56 Nos enquêtes, 2015.

* 57 Nos enquêtes, 2015.

* 58 Concerne l'embouche des bovins, des ovins à l'exception des porcs, la commercialisation des bêtes sur pieds, de la viande fraîche et transformations diverses. Ne prend pas en compte non plus la volaille.

* 59 Manuel de procédure du dispositif d'appui conseil à coûts partagés, Mars 2014, p.15

* 60Concernant le PCESA-A1, le mécanisme d'accompagnement est la subvention. Pour le fonds d'appui-conseil, la subvention est de 90% pour les femmes et les TPE, et 80% pour les autres acteurs. Cependant, pour le fonds vert la subvention est de 1/3 de l'investissement total dans le cas d'un financement sur fonds propres, et de 50% de l'apport personnel dans le cas d'un financement mixte.

* 61 S'agissant du PCESA-A2, le financement se fait par crédit bancaire. Le crédit concerne les besoins d'investissements et revête toutes les conditions d'un crédit bancaire ordinaire. Seulement, quelques conditions ont été assouplies pour faciliter l'accès des exploitants agricoles ; il s'agit notamment de la réduction du taux d'intérêt (i=8%) et de l'augmentation de la durée de paiement (n=4 ans minimum). Il y également un partenariat avec la Société financière de garantie interbancaire du Burkina (SOFIGIB) pour l'accompagnement des acteurs ne disposant pas de garanties.

* 62 Nos enquêtes, 2015.

* 63 Nos enquêtes, 2015.

* 64 Nos enquêtes, 2015.

* 65 Nos enquêtes, 2015.

* 66 Nos enquêtes, 2015.






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld