Résumé
Dans le premier chapitre, notre étude porte sur les
origines du mythe arthurien et des écrits médiévaux qui le
composent afin de comprendre de quelle manière Alexandre Astier a su
s'emparer de ce matériau pour en proposer une relecture
cinématographique inédite et personnelle. Pour cela, nous faisons
une brève lecture comparée entre les textes sources et la
production audiovisuelle. Nous verrons ainsi que chacune des relectures du
mythe composent un corpus d'images et de références sur le Moyen
Age dont l'imaginaire collectif s'imprègne et que les
spécialistes ont appelé « médiévalisme ».
Il est aussi question du genre de la fantasy qui s'ancre la plupart du
temps dans un univers médiévalisant. L'occasion se
présente alors pour questionner la représentation excessive de la
violence et du sexe dans ce type de programme, à l'instar de Game of
Thrones. Pour en revenir à Kaamelott, nous travaillons
plutôt la question des méthodes de narration et de
création, en particulier sur les théories d'Aristote
mélangées aux théories d'écriture plus modernes,
mais aussi sur les changements de ton du comique au tragique et les
mélanges de genres, de l'écran de télévision aux
planches des scènes de théâtre. Nous travaillons aussi sur
la virtuosité des dialogues, traités de manière quasiment
musicale et qui font la singularité de l'écriture d'Astier. Dans
un dernier temps, nous nous penchons sur le format court et efficace
proposé par Kaamelott en y montrant les effets que cela a sur
le public, notamment l'effet accrocheur. La dernière étude de ce
chapitre porte sur le lien qui se forge au fil des saisons entre la
série et le public, d'une part à travers un certain nombre de
clins d'oeil glissés par Astier dans le but de faire écho
à la culture populaire de tout un chacun, d'autre part par la
transmission de valeurs à travers la série, qui touchent le
public et lui paraissent familières : Astier entreprend de bâtir
un pont entre le monde qu'il met en images et les questions de
société actuelles. Par ailleurs, 50,6% des interrogés
pensent que, malgré le cadre médiéval de la série,
celle-ci fait largement écho aux questions sociétales actuelles,
et 34,3% d'entre eux n'en ont décelé que quelques
références (annexe 2).
Dans le second chapitre de notre étude, nous
travaillerons sur les effets suscités par la série Kaamelott
auprès du public et tout particulièrement sur la
construction d'une large communauté de fans, qui interagit
principalement sur le réseau social Facebook, de manière
frénétique. Nous montrons ainsi que la dénomination de
« fan » relève d'un certain nombre de caractéristiques
précises et nous nous intéressons de près aux
différents types d'activités produites par ces fans,
créatives et sociales, afin de comprendre l'envergure du
phénomène, mais aussi en comprendre les éventuelles
dérives. Enfin, les dernières réflexions de notre
étude portent sur la question de la transmission des connaissances
à travers ce type de série, à mi-chemin entre l'histoire
et le merveilleux, dont la ligne se révèle parfois être
très fine. C'est pourquoi il est intéressant d'essayer de savoir
si des séries comme Kaamelott, comprenant un certain nombre
d'ancrages historiques et plus ou moins de vraisemblance peuvent se
révéler être des outils pédagogiques modernes et
ludiques pour le grand public, ce qui s'avère être le cas, mais
que nous avons cependant nuancé. C'est autour de ce questionnement que
nous confrontons l'histoire médiévale à la série,
autour de thématiques telles que la justice, la religion, la nourriture
et les jeux médiévaux, ainsi que les casques à cornes
Viking, afin de démêler la réalité des codes
liés au médiévalisme.
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