CONCLUSION PARTIELLE
Les différentes cartes obtenues par dérivation
du MNT et grâce aux levés GPS ont contribué à
l'analyse du niveau de vulnérabilité et du risque d'inondation
à Gounghin. Les méthodes d'analyse utilisées (analyse
spatiale et analyse hiérarchique multicritère) ont permis d'avoir
une approche basée sur la fusion de différentes informations pour
aboutir à une synthèse plus globale de l'élément
à mettre en exergue. Les cartes des risques d'inondation et de
vulnérabilité sont obtenues par superposition des
différentes couches cartographiques correspondant aux différentes
variables impliquées.
La caractérisation de la vulnérabilité et de
l'aléa a permis de préciser la distribution spatiale du risque
d'inondation à Gounghin. Une classification du risque d'inondation a pu
être effectuée. Les zones à fort risque occupent 18% de la
superficie du quartier et les zones à risque modéré 25%,
les zones à risques faible 38% et enfin les zones à risque
très faible 19%. Les zones à fort risque d'inondation se trouvent
à l'Est du quartier.
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CONCLUSION GENERALE
L'ajustement d'un Modèle Numérique de Terrain
pour la maîtrise des risques d'inondation à Gounghin dans le cadre
de cette étude met en relief les aspects physiques, anthropiques et
socio-économiques qui entrent en ligne de compte dans les risques
d'inondation dans ce quartier.
Grâce au Modèle Numérique de Terrain on a
pu identifier et réaliser la cartographie des zones à risques.
Les résultats obtenus ont montré que les niveaux à risque
modéré et fort concernent 43% de la superficie du quartier. Ce
taux élevé explique les nombreux cas de submersion par les eaux,
des habitations et services du quartier en saison des pluies. La zone
industrielle de Gounghin, les ministères du travail et de l'action
sociale, une partie de la zone résidentielle de Gandin, l'INJEPS ainsi
que la SONABEL de Gounghin et une partie du stade du 4 août se trouvent
dans une zone à fort risque. Une conséquence majeure de
l'inondation de la zone industrielle est la contamination des eaux du marigot
du Moro Naba qui ruisselle jusqu'à la forêt classée de
Bangr-weogo en passant par les barrages n°2 et n°3 de la ville.
Les événements pluviométriques
extrêmes, générateurs des inondations, sont liés
à la quantité, la durée, l'intensité et à la
répétitivité de la pluie au cours d'une période de
temps donné. Le ruissellement issu de ces événements est
maximal au début mais il diminue avec le temps. Ces eaux de
ruissellement sont parfois difficilement drainées à cause de la
faible dénivellation et des encombrements dans les canaux
d'évacuation des eaux pluviales. Par conséquent, il y a
stagnation et étalement de ces eaux sur de grandes superficies. De ce
constat, nous montrons que l'hypothèse qui suggère qu'à
Gounghin le risque d'inondation est lié au blocage de
l'évacuation des eaux de ruissellement pluvial se vérifie.
L'installation des infrastructures administratives,
industrielles, commerciales et les habitations, dans les zones basses,
l'absence ou le remblaiement des canaux tertiaires de drainage des eaux
pluviales dans certaines zones du quartier accentuent la
vulnérabilité aux inondations, à des degrés divers.
Ainsi l'hypothèse selon laquelle, la vulnérabilité aux
inondations dépend du type d'occupation, d'utilisation du sol, du
réseau d'assainissement pluvial et de la pente est
vérifiée. En conséquence, les zones inondables ne sont
seulement liées à la topographie, mais aussi dépendent du
type de sol, de son occupation en surface et du ruissellement.
La cartographie des zones inondables (à 100
mètres du canal primaire) et des zones submersibles (à 200
mètres du canal primaire) effectuée par les autorités
montre à partir de ces critères, la mauvaise appréciation
des secteurs réellement à risque. Cette étude aurait pu
aboutir à des résultats plus probants si un ensemble de
données telles que les précipitations, les sols
(caractéristiques du profil, vitesse d'infiltration), les données
altimétriques précises et
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plus denses, les résultats des traitements des images
satellitales avant, pendant et après la période des pluies,
avaient pu être intégrées dans l'analyse spatiale pour une
délimitation plus précises des zones à risque.
Les inondations du 1er septembre 2009 ont
révélé le niveau de vulnérabilité de la
ville de Ouagadougou face au risque d'inondation. Elles ont en effet mis en
exergue la faiblesse du système de planification dans la gestion et
l'organisation spatiale de la ville d'une part et d'autre part la quasi
inexistence d'un Plan de Prévention des Risques (PPR) pour la ville de
Ouagadougou.
Les résultats obtenus, quoiqu'ils soient à une
échelle fine (577,71 ha) sont une première information pour la
contribution à la mise en place du système d'alerte du Programme
Interdisciplinaire de Recherche « Mousson » à Ouagadougou.
Elle permettra peut-être aux autorités municipales, et
ministérielles de prendre les dispositions nécessaires à
la réduction de la vulnérabilité liée aux risques
d'inondation dans la ville de Ouagadougou. Ainsi, la mise à disposition
de ces résultats devrait alerter le Comité National des Secours
d'Urgence (CONASUR) dont les locaux sont installés dans la zone
industrielle de Gounghin, à une anticipation sur les conséquences
économiques et sociales qu'engendrent les inondations.
En raison de la complexité du sujet, des données
disponibles et de la surface de la zone d'étude, tous les aspects n'ont
pu être abordés dans le cadre de cette recherche. L'ajustement
d'un modèle numérique de terrain dans cette étude est
basé sur une approche qualitative en fonction des données
disponibles. Dans le cadre d'une Thèse toutes ces variables devront
être renseignées de façon quantitative et associées
à l'utilisation d'images satellitales RADAR, SPOT ou SRTM avec
croisement avec un MNT. De véritables cartes de
vulnérabilité pourront ainsi être fournies aux
planificateurs de l'Urbanisme. A travers cette étude, le MNT se
révèle comme étant un outil indispensable pour la
détermination des zones à risque d'inondation.
Dans le cadre de cette étude, les données
obtenues n'étaient pas d'une précision au centimètre ou au
décimètre près. En effet, l'absence de station de
référence du système GPS à été un
facteur handicapant pour la correction des points GPS. Le MNT
réalisé peut donc être amélioré par
l'utilisation d'un système différentiel afin d'obtenir des
données parfaitement fiables pour un MNT étendu à tout
l'environnement de la ville de Ouagadougou.
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